4
C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 335 (2002) 549–552 Statistique/Statistics (Probabilités/Probability Theory) P -convergence des TRA estimateurs : modèle MA(q) Nawale Berrahou, Khalid El Himdi Université Mohammed V, faculté des sciences, département de mathématiques et d’informatique, BP 1014 Rabat, Maroc Reçu le 20 mars 2001 ; accepté le 31 mai 2002 Note présentée par Paul Deheuvels. Résumé Dans le cadre de l’estimation robuste, les TRA estimateurs ont été introduits dans le cas d’un modèle moyenne mobile contaminé, par un processus de contamination additive. Nous établissons, sous certaines hypothèses, la convergence p.s de ces estimateurs. Pour citer cet article : N. Berrahou, K. El Himdi, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 335 (2002) 549–552. 2002 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS P -convergence of the TRA estimates: the MA(q) model Abstract The TRA estimates are introduced in the case of a moving average model in the presence of additive outliers. We establish, under some hypothesis, the consistency of these estimates. To cite this article: N. Berrahou, K. El Himdi, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 335 (2002) 549–552. 2002 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS 1. Introduction La classe des TRA estimateurs ou estimateurs basés sur les autocovariances des résidus tronqués, des paramètres d’un modèle MA(q), est introduite par Bustos et Yohai [4] pour un modèle de contamination additive (Y γ t ) t défini par : Y γ t = X t + Z γ t V t , t Z, (X t ) t est un processus MA(q), de paramètre θ R q , de bruit blanc (U t ) t ; (Z γ t ) t est un processus i.i.d. de Bernoulli de paramètre γ ; et (V t ) t est un processus de contamination gaussien i.i.d. De plus les v.a (U t ) t , (Z γ t ) t et (V t ) t sont indépendants deux à deux. Soit Y γ 1 ,...,Y γ n une réalisation du processus (Y γ t ) t , on définit un TRA estimateur ˆ θ du paramètre θ par l’équation vectorielle suivante : n (θ) = n t =2 t 1 l =1 ψ ( r h(l) t (θ) ) ψ ( r k t l (θ) ) F l (θ) = 0, r k t = k i =0 f i (θ)Y γ t i définit le résidu tronqué ; k est le paramètre de troncature ; les f i sont les coefficients du développement en série entière de l’inverse du polynôme moyenne mobile; la fonction Adresse e-mail : [email protected] (K. El Himdi). 2002 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés S1631-073X(02)02461-5/FLA 549

P-convergence des TRA estimateurs : modèle MA(q)

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: P-convergence des TRA estimateurs : modèle MA(q)

C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 335 (2002) 549–552

Statistique/Statistics(Probabilités/Probability Theory)

P -convergence des TRA estimateurs : modèle MA(q)

Nawale Berrahou, Khalid El HimdiUniversité Mohammed V, faculté des sciences, département de mathématiques et d’informatique,BP 1014 Rabat, Maroc

Reçu le 20 mars 2001 ; accepté le 31 mai 2002

Note présentée par Paul Deheuvels.

Résumé Dans le cadre de l’estimation robuste, les TRA estimateurs ont été introduits dans le casd’un modèle moyenne mobile contaminé, par un processus de contamination additive. Nousétablissons, sous certaines hypothèses, la convergence p.s de ces estimateurs.Pour citer cetarticle : N. Berrahou, K. El Himdi, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 335 (2002) 549–552. 2002 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS

P -convergence of the TRA estimates: the MA(q) model

Abstract The TRA estimates are introduced in the case of a moving average model in the presence ofadditive outliers. We establish, under some hypothesis, the consistency of these estimates.To cite this article: N. Berrahou, K. El Himdi, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 335 (2002)549–552. 2002 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS

1. Introduction

La classe des TRA estimateurs ou estimateurs basés sur les autocovariances des résidus tronqués, desparamètres d’un modèleMA(q), est introduite par Bustos et Yohai [4] pour un modèle de contaminationadditive(Y γ

t )t défini par :

Yγt =Xt +Z

γt Vt , ∀t ∈ Z,

où (Xt)t est un processusMA(q), de paramètreθ ∈ Rq , de bruit blanc(Ut )t ; (Zγ

t )t est un processus i.i.d.de Bernoulli de paramètreγ ; et (Vt )t est un processus de contamination gaussien i.i.d. De plus les v.a(Ut )t , (Z

γt )t et (Vt )t sont indépendants deux à deux.

SoitY γ1 , . . . , Y

γn une réalisation du processus(Y γ

t )t , on définit un TRA estimateur̂θ du paramètreθ parl’équation vectorielle suivante :

�n(θ)=n∑

t=2

t−1∑l=1

ψ(rh(l)t (θ)

(rkt−l(θ)

)Fl(θ)= 0,

où rkt = ∑ki=0fi(θ)Y

γt−i définit le résidu tronqué ;k est le paramètre de troncature ; lesfi sont les

coefficients du développement en série entière de l’inverse du polynôme moyenne mobile ; la fonction

Adresse e-mail : [email protected] (K. El Himdi).

2002 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservésS1631-073X(02)02461-5/FLA 549

Page 2: P-convergence des TRA estimateurs : modèle MA(q)

N. Berrahou, K. El Himdi / C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 335 (2002) 549–552

h définie par :

h(l)={k si q � l � k ou l � k + q + 1,l − q − 1 si k + 1 � l � k + q,k − q + l si l � q − 1

est introduite pour satisfaire la consistance au sens de Fisher de l’estimateur TRA sous un modèleMA(q)non contaminé i.e., siθ0 est le vrai vecteur des paramètresθ , nous avons :

E(η(rh(l)t (θ0), r

kt−l(θ0)

)) = 0;

etFl(θ)= (fl−1(θ), . . . , fl−q(θ))′.

2. P -convergence des TRA estimateurs

SoitY γ1 , . . . , Y

γn une réalisation du processus contaminé(Y

γt )t . Soitθ0 le vrai vecteur des paramètresθ .

La formule de Taylor–Lagrange appliquée à�n(θ0) entraîne, puisque�n(θ̂) = 0,

θ̂ − θ0 = −(D�n(θ

∗)n

)−1�n(θ0)

n,

où θ∗ = αθ̂ + (1− α)θ0, avec 0� α � 1, etD�n est la matrice Jacobienne, supposée inversible, de�n.Posons :

Ut =∞∑i=0

fi(θ)Xt−i, et Sγt,k =

∞∑i=k+1

fi(θ)Xt−i −k∑

i=0

fi(θ)Zγt−iVt−i .

On peut écrire les résidus tronquésrkt (θ) comme suit :rkt (θ) = Ut − Sγt,k , oùS

γt,k est une quantité bornée.

Dans toute la suite, nous supposons vérifiées les hypothèses suivantes :(H1) la fonctionψ est une fonction réelle de classe C1, bornée, impaire et de dérivée bornée.(H2) Le processus moyenne mobile(Xt )t est inversible, et le bruit blanc(Ut )t est i.i.d. de loiN(0,1).

Remarque 1. – Il résulte de (H1) qu’il existe deux constantes positives et finiesM etM ′ telles que∀x|ψ(x)| � M et |ψ ′(x)| � M ′.

Remarque 2. – Notons que d’après l’hypothèse (H2), il existe un réel positifρ < 1, un entier positifr � q , et deux réels positifsK1 etK2 tels que

∣∣fl(θ)∣∣ � K1lrρl, et

∣∣∣∣ ∂fl∂θi

∣∣∣∣ � K2l2r+1ρl.

Dans toute la suite, on noteraψ(rt ), ψ(rt−l ) et Fl au lieu deψ(rt (θ)), ψ(rt−l (θ)) et Fl(θ)

respectivement. En appliquant un développement de Taylor à l’ordre 1 pourψ(rh(l)t ) et ψ(rkt−l ),

l’expression de�n devient :�n(θ0)= �̃n(θ0)+Rkγn , où

�̃n(θ0) =n∑

t=2

t−1∑l=1

ψ(Aγt

(Aγt−l

)Fl(θ0) et Rkγ

n =n∑

t=2

t−1∑l=1

ekγt,h(l)Fl(θ0),

où on a posé :

ekγt,h(l) = −S

γt−l,kψ

(Aγt

)ψ ′(Aγ

t−l

) − Sγt,h(l)ψ

(Aγt−l

)ψ ′(Aγ

t

) + Sγt,h(l)S

γt−l,kψ

′(Aγt

)ψ ′(Aγ

t−l

).

550

Page 3: P-convergence des TRA estimateurs : modèle MA(q)

Pour citer cet article : N. Berrahou, K. El Himdi, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 335 (2002) 549–552

Nous pouvons écrire l’estimateurθ̂ sous la forme vectorielle suivante :

θ̂ − θ0 = −(D�n(θ

∗)n

)−1�̃n(θ0)

n+A(n, k, γ ) (1)

avec

A(n, k, γ )= −(D�n(θ

∗)n

)−1Rkγn

n,

où θ∗ = αθ̂ + (1− α)θ0, avec 0� α � 1.Soit le lemme suivant :

LEMMA 1. –Soit ∀θ,∃n0,∀n � n0, la matrice ((D�n(θ))/n)−1, lorsqu’elle existe, converge en

probabilité.

Démonstration. – Notons parAnij le terme général de la matrice(D�n(θ))n, ∀θ , ∀i, j = 1, . . . , n, nous

avons :

Anij =

n∑t=2

t−1∑l=1

ψ ′(rh(l)t

)∂rh(l)t

∂θiψ

(rkt−l

)fl−j +

n∑t=2

t−1∑l=1

ψ ′(rkt−l

)∂rkt−l

∂θiψ

(rh(l)t

)fl−j

+n∑

t=2

t−1∑l=1

ψ(rh(l)t

(rkt−l

)∂fl−j

∂θi.

D’après la Remarques 1 et 2, nous pouvons majorerAnij /n dans L2 par la quantité suivante :

∥∥∥∥Anij

n

∥∥∥∥2� K ′

n−1∑l=1

(1− l

n

)lrρl +K ′′

n−1∑l=1

(1− l

n

)l2r+1ρl.

K et K ′ sont deux constantes positives, bornées et indépendantes den. Le terme de droite est unesuite convergente,An

ij /n converge alors dans L2, donc converge en probabilité, d’où la convergence enprobabilité de la matrice((D�n(θ))/n)n, ∀θ . Le lemme de Slutsky entraîne alors la convergence enprobabilité (ou lap-convergence) de la matrice((D�n(θ))/n)

−1.

LEMMA 2. – Sous les hypothèses (H1) et (H2), il existe une suite kn telle que kn −→n→∞ ∞, et

Rknγn

p.s−→n→∞ 0 dans R

q .

Démonstration. – Nous avons :

∥∥Rknγn

∥∥Rq � K3

n∑t=2

t−1∑l=1

∣∣eknγt,h(l)

∣∣lrρl = Lknγn ,

K3 est une constante indépendante den, et d’après la Remarque 2, nous avons :‖Lknγn ‖2 � Cnk2r

n ρkn .

C est une constante indépendante den. Il en résulte que :

∞∑n=1

E((Lknγn

)2) � C2∞∑n=1

n2k4rn ρ2kn .

551

Page 4: P-convergence des TRA estimateurs : modèle MA(q)

N. Berrahou, K. El Himdi / C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 335 (2002) 549–552

Une suitekn qui assure la convergence de la série de terme généraln2k4rn ρ2kn est par exemple donnée par :

kn = (1+ε) ln( n8+1n

)

2| lnρ| , ε > 0, arbitraire. D’après l’inégalité de Chebyshev, nous avons :

∀ε > 0,∞∑n=1

P(∣∣Lknγ

n

∣∣ > ε)

� 1

ε2

∞∑n=1

E(∣∣Lknγ

n

∣∣2).Un résultat de Stout [10] (Théorème 2.1.1) permet de déduire :

Lknγn

p.s−→n→∞ 0 dansR d’oùA(n, kn, γ )

P−→n→∞ 0 dansRq,

oùP désigne la convergence en probabilité.D’autre part, soit le lemme suivant :

LEMMA 3. –Sous les hypothèses (H1) et (H2), nous avons

�̃n(θ0)

n

p.s−→n→∞ 0 dans R

q .

Démonstration. – Posons :

�αn = αt �̃n(θ0)=

n∑t=2

t−1∑l=1

ψ(θγt

(θγt−l

)Cl, avecCl = αtFl, α ∈ R

q arbitraire.

Soit Gt = σ(Us,Ws, s � t) uneσ -algèbre, etBn = �αn − �α

n−1. Nous pouvons montrer que�αn est une

martingale réelle, et alors en utilisant la Remarque 3, nous avons :

E(Bn/Gn−1)= 0 ∀n et∞∑n=1

1

n2E(B2n

)<∞.

Nous en déduisons d’après Neveu [9] (Proposition IV-6-1) que :(�̃n(θ0))/np.s−→

n→∞ 0 dansRq, ce qui achève

la preuve. D’où le théorème suivant :

THEOREM 1. –Le TRA-estimateur θ̂ est p-convergent.

Références bibliographiques

[1] S. Benhmida, Robustesse et comportement asymptotique d’un TRA-estimateur des coefficients d’un processusARMA (p, q), Thèse de doctorat, Université de Nancy I, 1995.

[2] G.E.P. Box, G.M. Jenkins, Time Series Analysis: Forcasting and Control, Holden-Day, Oakland, CA, 1970.[3] P.J. Brockwell, R.A. Davis, Time Series: Theory and Methods, Springer-Verlag, New York, 1991.[4] C.H. Bustos, V.J. Yohai, Robust estimates for ARMA models, J. Amer. Statist. Assoc. 81 (1986) 155–168.[5] L. Denby, R.D. Martin, Robust estimation of the first-order autoregressive parameter, J. Amer. Statist. Assoc. 74

(1979) 140–146.[6] P. Hall, C.C. Heyde, Martingale Limit Theory and its Application, Academic Press, 1980.[7] R.D. Martin, V.J. Yohai, Influence function for time series, in: Ann. Statist., Vol. 14, Office of Naval Research,

1986, pp. 718–818.[8] A. Monfort, C. Gourieroux, Cours de séries temporelles, Economica, Paris, 1983.[9] J. Neveu, Bases mathématiques du calcul des probabilités, Masson, Paris, 1964.

[10] W.F. Stout, Almost Sure Convergence, Academic Press, New York, 1974.

552