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Nutrition clinique et métabolisme 27 (2013) S57–S175 / Cahiers de nutrition et de diététique 48 (2013) S57–S175 S149
Nutriaction 2 – réalisé début 2013 – a porté son intérêt sur l’état
nutritionnel et la mobilité de sujets âgés.
Les buts de l’étude sont de déterminer la prévalence d’un état de
dénutrition chez des sujets âgés de plus de 70 ans vivant en maisons
de soins (MS) ou à domicile (D), identifier les facteurs de risque et
corréler avec le degré de mobilité.
Matériel et méthodes. – Population : sujets âgés de plus de
70 ans en MS ou D. Evaluation de l’état nutritionnel (MNA-SF ou
MUST), degré de mobilité (marche / escaliers), données démogra-
phiques, état cognitif, dépression, hospitalisation récente, évalua-
tion subjective.
Résultats. – L’enquête a porté sur 3 641 patients dont 2 764
vivant en MS. Il y avait 2 729 femmes (âge moyen : 86 ans) et
912 hommes (âge moyen : 82 ans).
Pour les sujets vivant en MS, 13 % étaient dénutris et 50 %
étaient à risque de dénutrition ; ceux à D, on comptait 7 % de dénu-
tris et 28 % à risque.
Le pourcentage de risque de dénutrition augmentait en fonction
des tranches d’âges (70-75 ans : 32 %, > 95 ans : 56 %, p 0,05).
L’interrogatoire a révélé que 17 % des individus avaient perdu de
1 à 3 kg dans les 6 mois précédents, et 8 % avaient perdus plus de
3 kg.
90 % des patients dénutris n’étaient plus capables de marcher
contre 60 % des patients normonutris (p 0,05).
La dénutrition était significativement plus fréquente en cas de
démence, de dépression, de séjour en MS et d’hospitalisation
endéans les 3 mois précédant l’évaluation.
L’enquête a révélé que 87 % des sujets dénutris ne se considé-
raient pas comme dénutris et que l’examen clinique subjectif des
soignants révélait une dénutrition chez 54 % des sujets dénutris.
Conclusion. – La dénutrition est fréquente chez les sujets âgés
de plus de 70 ans ; l’institutionnalisation, la dépression, la démence
et une hospitalisation récente sont des facteurs de risque ; il existe
une corrélation entre la dénutrition et la perte de mobilité.
L’examen clinique subjectif n’est pas suffisant pour objectiver
une dénutrition. L’usage d’outils de dépistage validés de l’état nutri-
tionnel est donc indispensable.
Référencesþ:1. J Nutr Health Aging 2013.
P188Statut nutritionnel et incidence de la démence chez des sujets âgés vivant à domicileM. Torres1,2,3,*, V. Ginder Coupez4, B. Dorigny3, M. Kuhn5, P. Bar-
berger-Gateau1,2, L. Letenneur1,2
1Université Bordeaux 2, ISPED,2Centre INSERM U897-Épidemiologie-Biostatistique, Bordeaux,3Nutricia Advanced Medical Nutrition, Saint-Ouen,4Danone Research, Centre Daniel Carasso, Palaiseau, France,5Nutricia Advanced Medical Nutrition, Danone Research – Centre
for Specialised Nutrition, Utrecht, Pays-bas
Introduction et but de l’étude. – La prévalence de la démence
va s’amplifier avec le vieillissement de la population. Actuellement,
aucun traitement curatif n’existe, il apparait alors essentiel de mettre
en place des stratégies de prévention, dont la nutrition pourrait faire
partie. En effet, outre un déficit d’apport protéino-énergétique, la
malnutrition va entraîner une déficience en de nombreux nutriments
importants pour le fonctionnement cérébral. En outre, l’avancée en
âge est aussi associée à un risque de dénutrition plus fréquent.
L’objectif de cette étude était de déterminer si le statut nutrition-
nel chez des personnes âgées vivant à domicile est associé au risque
de développer une démence dans les 10 ans qui suivent, toutes
causes confondues et par sous-types de démence.
Matériel et méthodes. – La cohorte 3Cités regroupe 9 294 indi-
vidus âgés de 65 ans et plus issus de trois villes françaises : Bor-
deaux, Dijon et Montpellier. Le statut nutritionnel a été évalué à
l’inclusion par le Mini-Nutritional Assessment dont les catégories
« à risque de dénutrition » et « dénutris » ont été regroupées en une
seule catégorie. L’échantillon était constitué de 7 378 individus non
déments à l’inclusion, pour lesquels le statut nutritionnel a pu être
déterminé et dont toutes les covariables sont renseignées. Un
modèle de Cox à entrée retardée, avec l’âge en temps de base, a été
utilisé pour estimer l’association entre le statut nutritionnel et le
risque de survenue d’une démence.
Résultats. – Le temps moyen de suivi de cet échantillon était de
6,9 (écart type ET) 2,7 ans. L’âge moyen était de 73,8 ± 5,3 ans et
13,4 % étaient à risque de dénutrition ou dénutris à l’inclusion.
L’incidence de la démence dans ce groupe était de 2,19 pour
100 personnes-années et de 1,41 chez ceux considérés « normaux ».
Le risque de dénutrition était significativement associé à l’incidence
de la démence toutes causes confondues avec un risque relatif égal
à 1,72 (Intervalle de Confiance, IC 95 % : 1,42-2,09) ajusté sur le
centre, le sexe, le niveau d’éducation, le statut tabagique et divers
facteurs cardio-vasculaires. L’analyse par sous-type de démence a
montré que le risque de dénutrition est significativement associé au
risque de développer chaque sous-type de démence excepté pour la
démence vasculaire (50 cas diagnostiqués au fil du suivi). Le risque
relatif ajusté est égal à 1,42 (IC 95 % : 1,11-1,81) pour la maladie
d’Alzheimer (476 cas), 3,25 (IC 95 % : 1,99-5,29) pour la démence
mixte (78 cas) et 2,76 (IC 95 % : 1,67-4,54) pour les autres
démences (82 cas, principalement démences Parkinsonienne et à
corps de Lewy).
Conclusion. – Dans cet échantillon de sujets âgés vivant à domi-
cile, la malnutrition est associée à une augmentation du risque de
développer une démence dans les 10 ans. Dépister et prévenir la
dénutrition apparait important et pourrait jouer un rôle majeur, dans
une approche multidisciplinaire, pour maintenir le statut cognitif au
cours du vieillissement.
P189Recherche de l’atrophie musculaire chez une population de personnes âgées institutionnalisées tunisiennesL. Alouane1,*, G. Fridhi1
1formation information, NATIONAL NUTRITION INSTITUTE,Tunis, Tunisie
Introduction et but de l’étude. – la dénutrition chez la personne
âgée peut s’accompagner d’une fonte de la masse musculaire,
cachée par l’augmentation physiologique de la masse grasse. Sa
mise en évidence est possible par l’impédancemétrie. Cependant
cette technique n’est pas toujours accessible. Le Mini Nutritional
Assessment (MNA), permet de dépister la dénutrition et les risques
de malnutrition. Il utilise l’indice de masse corporelle (IMC), qui ne
permet pas de dépister l’atrophie musculaire. Ceci risque de classer
des « sarcopénies » dans les groupes à risque de malnutrition.