P1_Le géométral du projet d'architecture

ENAC / LATER 1re anne Ecole darchitecture Professeur Vincent MANGEAT http://later.epfl.ch

Le gomtral du projet darchitecture Projet 1 Entre 4 murs Occuper un espace

THP1 / Reprsentation

Le gomtral du projet darchitecture

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Table des matires Prambule Dfinitions Principes graphiques P.1 Dtermination de lchelle de reprsentation P.2 Hirarchie des informations graphiques P.3 Dtermination de la position des plans de section Conventions graphiques C.1 Emploi des styles de trait C.2 Emploi des lgendes Moyens graphiques M.1 Le dessin prparatoire au dessin de rendu M.2 Le rendu M.3 Le dessin lencre Gomtral dobjets O.1 Lescalier O.2 Les ouvertures dans un mur O.21 La fentre type du modle P1 lchelle 1/50 O.22 Les portes type du modle P1 lchelle 1/50 O.3 Le Modulor / reprsentation de lchelle humaine Bibliographie 6 6 6 6 7 7 9 9 9 9 9 10 10 12 12 15 15 15 16 17

4



Le dessin darchitecture est le dessin gomtral. Le gomtral est le dessin exact, on peut dire le dessin par excellence. Julien GUADET1

1. Julien GUADET Architecte (1834 - 1908, Paris) et enseignant tabli Paris. Auteur dun trat Elments et thorie de larchitecture, quatre ditions entre 1901 et 1915.

LE MODELE P1

g.1



5

FA C

=

EO

PL

BS

AN

DE

ER V E

PR

OJ

EC

TIO

N

ELEVATION

PLAN DE PROJECTION

=PLAN DE SECTIONFA C

PL EO

AN

DE

SE

FACE OBSERVEPL AN

BS

CT

IO

ER V E

N

DE

PR

OJ

EC

TIO

N

PLANg.2

COUPE

6



Prambule Les notices sur la reprsentation le gomtral appliques aux projets doivent tre mises en relation avec le document dintroduction la reprsentation THP I.2 Reprsentation.

1. Faade : chacune des faces verticales en lvation dun btiment. 2. 1/5 000me, soit 0.01m (1cm) sur le dessin reprsente 50m dans lespace rel.

Dfinitions Le gomtral [1] permet lapprhension aise et prcise de lobjet dessin. Il est lun des principaux systmes projectifs mesurables fond sur deux dispositifs essentiels de matrise des dimensions : 1. la projection parallle (gomtral, axonomtries c.f. P5), qui est un systme de projection gomtrique sur un plan permettant de contrler facilement les rapports de rduction qui peuvent exister entre les dimensions dun objet dans lespace et celle de sa reprsentation bi-dimensionnelle ; 2. lchelle de reprsentation, qui dfinit le rapport proportionnel numrique entre le dessin et lobjet reprsent. En architecture la reprsentation dun difice en gomtral est constitu dun ensemble de projections orthogonales distinctes (lvations) qui possdent la particularit dtre tablies sur des plans de projections (chaque fois que cela est possible) paralllement chaque face observe. Les plans et les coupes de gomtral font intervenir un plan spcial supplmentaire qui dcoupe lobjet paralllement au plan de projection et que lon nomme pour cette raison le plan de section (fig.2). NOTA BENE : on ne pourra comprendre un plan quen saidant de la coupe, qui indique ce que lon recherche dans ce plan. De mme, il est ncessaire de mettre en rapport plan et faade1, faade et coupe (fig.2). Les projections distinctes constitutives du gomtral pour larchitecture plans, coupes, lvations sont mises en page sur un support graphique nomm rendu. Les modalits du rendu suivent certains principes graphiques et sont fixes par des conventions graphiques.

Principes graphiques P.1 Dtermination de lchelle de reprsentation Le rapport proportionnel numrique entre le dessin et lobjet reprsent est fix en fonction du type dinformations communiquer : informations sur lobjet et son contexte environnemental : chelle du 1/5 000me 2 ou 1/2 500me ou 1/1000me ou 1/ 500me; informations sur lobjet dans sa globalit, sur ses dimensions essentielles et son organisation : chelle du 1/ 200me ou 1/ 100me ; informations sur lobjet dtaill, sa construction : chelle du 1/ 50me ou 1/ 20me.



7

P.2 Hirarchie des informations graphiques Plus lobjet est proche du plan de section, plus sa reprsentation est dtaille. Par exemple, dans le cas dun espace double hauteur occup partiellement par une mezzanine, on reprsente le mobilier situ sur le plan de section le plus proche de lui (fig.4 et 5). P.3 Dtermination de la position des plans de section On choisit la position des plans de section afin dillustrer les caractristiques fondamentales du projet : on reprsente la rgle avant lexception. Certaines parties de lensemble situes en-dessus, en-dessous, en avant, en arrire du plan de section peuvent tre reprsentes. On ne disposeg.3

pas un plan de section vertical sur une poutre dans le sens de sa porte ni sur un poteau (fig.6). Laltitude du plan de section horizontal est conventionnellement fix audessus des appuis des baies (+1m), sinon on indique laltitude du plan de section. Une coupe est dite en baonnette lorsque sur un seul plan sont projetes plusieurs sections juxtaposes (fig.7 p.8).

g.4

B

B'

A

A'

A

A'

g.5

fig.3-5 Maisons en srie pour artisans, 1924, Le Corbusier, respectivement : perspective, plan niveau rez-de-chausse, plan niveau mezzanine.

PLANB'B

COUPE AA'

Positions des coupes incorrectesg.6

Positions des coupes correctes

8



PL

AN

DE

SE CT

IO

N

2

RE

P R

ED

ES

PL A

NS

DE

SE

PL CT IO N 1/ FA C 2 PL AN DE EO BS

AN

DE

ER V E

=

SE CT IO

N

1

PR

OJ

EC T

IO N

g.7

C

C

plan niveau 1-1

plan niveau 0-0

C

C

coupe longitudinale C-C

1

1

0

00 1 2.50 5m

g.8



9

Ng.9

Conventions graphiques Pour la reprsentation en gomtral dun objet physique, celui-ci est conventionnellement rduit lensemble des artes qui le dlimitent. Une arte est elle-mme dfinie comme lintersection de deux surfaces de lobjet.

0g.10

1

2.50

5m

Le gomtral consiste donc reprsenter la projection de segments de droites et de courbes qui correspondent aux artes de lobjet. Des sousensembles dartes forment les parties de lobjet reprsent. Pour la comprhension tri-dimensionnelle de lobjet, on reprsente les parties visibles

Ag.11

A

de la face observe mais aussi celles coupes et invisibles (fig.8). Afin de distinguer les parties entre elles on attribue chacune un style de trait diffrent. C.1 Emploi des styles de trait (fig.8 / fig.18 et 19 p.11) Les parties en vue sont reprsentes par des traits continus. Les parties invisibles sont reprsentes par des traits interrompus. _ Les parties coupes sont reprsentes avec une paisseur de trait > 2 lpaisseur du trait des parties en vues. Les mouvements des parties mobiles sont reprsentes par des pointills. C.2 Emploi des lgendes Des lgendes accompagnent le gomtral. Elles sont des intituls pour nommer les lments graphiques (plan, coupe, lvation) et / ou des symboles graphiques. Le gomtral occupe prioritairement lespace du support graphique (rendu) ; les lgendes et symboles lui sont subordonns. Lorientation du projet (fig.9) par rapport aux points cardinaux figure graphiquement sur les plans. Le gomtral dun mme projet et toutes les chelles conservent la mme orientation sur le support graphique. Conventionnellement le nord est situ en haut et droite. Lchelle de reprsentation du projet (fig.10) figure graphiquement et / ou numriquement (chelle 1/100, soit 0.01m en dessin reprsente 1m dans lespace rel). Le repre de section (fig.11) est un repre graphique indiquant la position du plan de section. Il est form de deux segments de droite aligns et positionns hors champ du gomtral. Sur chacun des segments on indique par un trait fort ou une flche la face observe (soit lorientation du regard). Moyens graphiques Le gomtral sexcute laide doutils de traage (fig.16 et 17, p.11) : rgle, tire-ligne / porte-mine, stylo pointe tubulaire, t, querre, compas, pistolet M.1 Le dessin prparatoire au dessin de rendu Le dessin prparatoire comporte toutes les informations qui figureront sur le

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dessin de rendu. Il sexcute au trait fait au crayon sur un support en papier calque. M.2 Le rendu Le rendu est la mise au net du dessin prparatoire pour la communication du projet darchitecture. Il peut tre augment deffets (ombres, couleurs, que. A des fins de reproduction, on photocopie le support calque. M.3 Le dessin lencre Le dessin linaire lencre, ralis manuellement, sexcute laide dun stylo pointe tubulaire sur un support en papier calque. Pour obtenir un trait dintensit gale et dune parfaite rectitude, le stylo est tenu perpendig.15 g.14

80 90

paysage). Il sexcute au trait fait lencre sur un support en papier cal-

dessin

culairement au support du trac et appuy sur le bord dune rgle (fig.16).

30 0

fig.12 Illustration de lapplication du thorme de Thals pour le gomtral dun escalier. Thorme de Thals :g.12

un faisceau de droites ou de plans parallles dcoupe sur deux droites transverses des segments correspondants proportionnels. fig.13

A5

Les formats normaliss DIN des supports graphiques, mis au point par des ingnieurs allemands entre les deux guerres.

A4

A3

A1

fig.14 Illustration de lactivit de grattage : pour effacer un trac lencre sur un support de papier calque, on

A0

peut utiliser une lame de rasoir. Il faut tenir la lame de rasoir perpendiculairement au support et gratter avec lextrmit. fig.15 La face sur laquelle figure le trac est situe lextrieur du rouleau.

A2

FORMAT mm

A0 841 1189

A1 594 841

A2 420 594

A3 297 420

A4 210 297

A5g.13

148 210



11

80 90

g.16

g.17

paisseur en mm 0.18 0.25 0.35 0.5 0.7 1fig.16 Position dun stylo pointe tubulaire par rapport au support du trac. fig.17 Outils pour le trac orthogonal. fig.18 Epaisseurs de traits correspondant aux numros des stylos pointe tubulaire. NOTA BENE : la plus petite paisseur de trait admise pour le rendu projet en vido est de 0.25mm. fig.19 Traits interrompus ou pointills. Ils sont forms de tirets et de blancs. La _ longueur dun tiret est > la longueur dun blanc. En bas : invariance des longueurs attribue aux blancs. La rgularit du trait interrompu ou pointill est plus lisible par linvariance des longueurs de ses blancs (les vides) que par celle de ses tirets (les pleins).g.18

ligne

1.4 2

longueur en mm tiret / blanc 2/1 2/2 3/1 3/2 3/3 4/1 4/2 4/3

ligne

longueur en mm longueur en mmg.19

blanc tiret blanc tiret

3 3

1

3

3

3

2

1 1 1 2.5 3.5

12



Gomtral dobjets O.1 Lescalier Convention graphique : on indique en plan le sens de la monte de la vole (fig.21). Elle est symbolise par une ligne situe sur la ligne de foule dbutant par un cercle lintersection de la premire hauteur de marche (contremarche) et se concluant par une flche. La position du plan de section est indique par un trait formant un angle de 30 par rapport la marche. On reprsente en traits interrompus les nez de marches situs au dessus du plan de section.

fig.20 et 21 Escalier type pour le projet P1, chelle 1/50.

COUPE HORIZONTALE PLAN

COUPE VERTICALE LONGITUDINALE

COUPE VERTICALE TRANSVERSALE

g.20



13

2

2

1

1

0

0

Coupe longitudinale AA

Coupe transversale BB

C

B

A

A

C

B

Plan niveau 22

Plan niveau 11

g.21

Plan niveau 00

Elvation CC

14



Limon

H

G P E

Coupe longitudinale CC

Coupe transversale AA

Elvation

A

C

C L A1 vole

Plan

0

0.5

1.25

2.5mg.22

Escalier [3] = lment de construction (circulation verticale) compos dune srie de marches ou de degrs de mme hauteur permettant de monter ou de descendre dun niveau de plancher un autre. Chaque marche est dfinie par sa hauteur, son giron, et son emmarchement (fig.23). Une suite de marches dun palier un autre est une vole (parfois appele rampe). Linclinaison des voles est en gnral de 20 30 pour un escalier extrieur, de 25 40 pour un escalier intrieur et de 60 70 pour lchelle de meunier. A propos de la hauteur de marche et du giron (fig.23) : lexprience prouve quun escalier est agrable si les valeurs de hauteur de marche (H) et de giron (G) correspondent cette formule (auteur Rondelet) : 2H + G compris entre 0.60 et 0.66m, valeur qui correspond la foule ou longueur dun pas moyen dun adulte. La ligne de foule dun escalier est laxe fictif parallle la rampe ou au limon central ; elle sert figurer laxe du passage normal des personnes ; cest au droit de cette ligne que sont mesurs les girons des marches, qui doivent tre constants pour une mme vole.

fig.22 Escalier en bois de type chelle de meunier, chelle 1/50.

G

H

P nez

R

contremarcheg.23

fig.23 L = limon E = emmarchement G = giron H = hauteur P = pas de la marche R = recouvrement (= P - G) Giron = surface horizontale dune marche. Profondeur dune marche mesure au niveau de la ligne de foule et laplomb des parements des contremarches infrieure et suprieure ; ne pas confondre le giron



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avec le pas, qui est la profondeur totale de la marche (du nez la contremarche). Contremarche = lment vertical entre deux marches conscutives dun escalier. Limon [1] = pice dappui rampante des extrmits des marches dun escalier du ct du jour (ct oppos au mur), ou des deux cts si lescalier nest pas adoss un mur ou central.

O.2 Les ouvertures dans un mur Convention graphique : une exception aux conventions graphiques fixes pour les rendus est applique aux remplissages des ouvertures dans un mur : les parties coupes sont reprsentes avec une paisseur de trait de 0.25mm. O.21 La fentre type du modle P1 lchelle 1/50Fentre deux panneaux mobiles ou vantaux Fentre un panneau mobile ou vantail

ouvrant dormant

Elvation

Coupe

Elvation

Plan

Plan

g.24

fig.24 Porte / Fentre [1] = dispositif dlments mobiles, compos dun vantail (ou de plusieurs vantaux), ou panneau mobile dit ouvrant et / ou dun panneau fixe dit dormant, articul dans un bti. Porte coulissante un vantail Porte battante un vantail

g.25

Echelle 1:50

0

0.5

1.25

2.5m

O.22 Les portes types du modle P1 lchelle 1/50

Elvation

Coupe

Elvation

Coupe

Plan

Plan

g.26

Echelle 1:50

0

0.5

1.25

2.5m

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O.3 Le Modulor / reprsentation de lchelle humaine La rfrence visuelle lchelle humaine renvoie des grandeurs connues de tous. On utilise la reprsentation labore par Le Corbusier pour le Modulor (cf. fiche de cours THP I.3 Echelle).

1. La grille fournit trois mesures 113, 70, 43 (en centimtres), qui sont en rapport (section dor) : 43 + 70 = 113 ou 113 - 70 = 43. Additionnes, elles donnent : 113 + 70 = 183, 113 + 70 + 43 = 226. 2. Ces trois mesures (113 183 226) sont celles qui caractrisent loccupation de lespace par un homme de six pieds. 3. La mesure 113 fournit la section dor 70, amorant une premire srie dnomme SERIE ROUGE 4 6 10 16 27 43 70 113 183 296, etc. 4. La mesure 226 (2 113), fournit la section dor 140 86 amorant la seconde srie dnomme SERIE BLEUE 13 20 33 53 86 140 226 366 592, etc. 5. Parmi ces valeurs ou mesures, on en peut dsigner de caractristiquement rattaches la stature humaine. Le Corbusier [1]fig.29 Le Modulor : modle lchelle 1/50.

0

0.5

1.25

g.29

fig.27

g.27

2.5m

fig.30 Ces chiffres engagent la stature humaine, les points dcisifs dencombrement de lespace. Ils sont doncg.28

anthropocentriques. Le Corbusier [2]

fig.26 Les occupations caractristiques de lespace par le corps humain. Le Corbusier [1]

g.30



17

Bibliographie THP I.2 Reprsentation, Polycopi EPFL DA enseignement 1re anne, d. octobre 2001. [1] Daniel ESTEVEZ, Dessin darchitecture et infographie, lvolution contemporaine des pratiques graphiques, CNRS EDITIONS, 2001. [2] W. BOESIGER, Le Corbusier, Oeuvres compltes, Volume 1 et 5 , les ditions dArchitecture, Zurich, 1985. [3] Jean de VIGAN, Dicobat, dictionnaire gnral du btiment, Editions Arcature, Ris-Orangis, 2me dition 1996. Jean-Marie PEROUSE de MONTCLOS, Architecture vocabulaire, Principes danalyse scientifique, Imprimerie nationale, Paris, 1989. Philippe BOUDON et Frdric POUSIN, Figures de la conception architecturale, Manuel de figuraion graphique, Dunod, Paris, 1988. Jean-Claude LUDI, La perspective pas pas, Manuel de construction graphique de lespace et trac des ombres, Dunod, Paris, 1999. Maurice MERLEAU-PONTY, Loeil et lesprit, Collection Folio/Essais, 2001, Gallimard, Paris,1964. attention La terminologie utilise dans les notices sur la reprsentation se rfre celle des logiciels informatiques Adobe Illustrator, Adobe Photoshop, ArchiCAD. Dans ce document, les notes de texte sont signales par des chiffres en exposant X et les renvois bibliographiques par des chiffres en exposant entre crochets.[ X ] Ce document a t ralis sur Adobe InDesign 2.0 avec fichiers imports Adobe Illustrator 9.0, Adobe Photoshop 5.0 et ArchiCAD 6.5.

Notes

EPFL / ENAC / LATER 1re anne Ecole darchitecture Professeur Vincent MANGEAT http://later.epfl.ch document ralis par Paule SOUBEYRAND d. octobre 2005

Documents

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