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JEUDI 19 MARS 2009 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A49 P.60 Clarithromycine versus métronidazole dans le traitement anti-Helicobacter pylori . Etude prospective randomisée de 85 cas F Bdioui (1), MH Loghmari (1), H Ben Youssef (1), O Hellara (1), W Melki (1), N Ben Chaabane (1), L Safer (1), H Saffar (1) (1) Monastir, Tunisie. Introduction : La résistance de Helicobacter pylori aux antibiotiques est clairement impliquée dans les échecs d’éra- dication. Cette résistance est plus fréquemment rapportée avec le métronidazole. Or, celui-ci reste le plus utilisé dans notre pratique hospitalière alors que la résistance primaire au métronidazole dans notre pays semble élevée (56 %) d’après une première étude préliminaire. La culture et la recherche de la résistance primaire de Helicobacter pylori aux antibio- tiques étant difficile à faire de façon courante, nous avons choisi de comparer le taux d’éradication dans 2 protocoles incluant la clarithromycine versus métronidazole. Patients et Méthodes : Etude prospective sur 30 mois (juillet 2005-décembre 2007) incluant des patients âgés de 15 à 75 ans, présentant des lésions gastro-duodénales asso- ciées à une infection par Helicobacter pylori et nécessitant son éradication. Chaque patient a subi une première fibros- copie avec biopsies (3 antrales et 3 fundiques) pour le test à l’urée et pour l’examen histologique. Les patients ayant Helicobacter pylori positif sur le test à l’urée et/ou sur l’his- tologie étaient inclus. Ils ont été randomisés pour recevoir une trithérapie pendant 7 jours comprenant : Oméprazole 20 mg x 2/j + amoxicilline 1 g x 2/j + clarithromycine 0,5 g x 2/j (groupe 1) ou métronidazole 0,5 g x 2/j (groupe 2). Une fibroscopie avec biopsies (2 antrales, 2 fundiques, 1 dans l’angle) pour le contrôle de l’éradication était réalisée 6 semaines après l’arrêt du traitement. Résultats : Sur les 120 patients inclus dans l’étude, seuls 85 ont terminé le protocole. Il s’agissait de 44 hommes et 41 femmes d’âge moyen de 40 ans. Les groupes 1 et 2 com- prenaient respectivement 46 et 39 patients. Ils étaient compa- rables de point de vue âge, sexe et présentation clinique. Les lésions étaient réparties ainsi : 53 ulcères duodénaux (27 du groupe 1, 26 du groupe 2), 21 gastrites nodulaires (14 du groupe 1, 7 du groupe 2), 8 antrites ulcérées (4 du groupe 1, 4 du groupe 2) et 3 ulcères gastriques (1 du groupe 1, 2 du groupe 2). L’observance et la tolérance du traitement étaient jugées satisfaisantes dans les 2 groupes. Le taux global d’éradication était de 60 %. Il était significativement plus élevé dans le groupe clarithromycine (69,6 %) que dans le groupe métronidazole (48,7 %) : p < 0,05. Conclusion : La clarithromycine est nettement plus efficace que le métronidazole dans le traitement d’éradication de Helicobacter pylori. Elle devrait figurer dans la nomencla- ture hospitalière de notre pays. Ceci permettrait d’éviter des cures itératives d’éradication et probablement de diminuer le coût du traitement. P.61 Qualité de prise en charge des hémorra- gies digestives dans les urgences d’un CHU M Barthet (1), C Hopital (1), V Vitton (1), S Martinez (1), A Desjeux (1), M Gasmi (1), JC Grimaud (1) (1) Marseille. Introduction : La qualité de prise en charge des hémorra- gies digestives dans les services d’urgence des hôpitaux reste discutable avec une grande hétérogénéité de pratique Patients et Méthodes : 90 patients ont été adressés aux urgences avec un diagnostic final d’hémorragie digestive haute parmi 38 889 patients consultants aux urgences durant l’année 2006 (0,002 %). L’âge moyen était de 56 ans (15- 90 ans) avec 60 hommes pour 30 femmes. Résultats : 63 patients présentaient une hématémèse, 37 un méléna et 12 des rectorragies. Le délai de prise en charge était supérieur à 24 heures chez 18 patients (20 %). 17 patients avaient une consommation d’alcool significative dont 9 cirrhoses avec hypertension portale. 30 patients (33 %) prenaient des antiagregants ou anticoagulants. 7 patients (6 %) étaient en état de choc. 65 patients ont été hospitalisés et 13 transfusés. 20 patients seulement ont eu 2 voies veineuses périphériques, l’ECG n’a pas été fait chez 47 patients, un avis gastroentérologique n’a été demandé que dans 44 % des cas la nuit et 65 % le jour. 51 patients ont reçu une injection d’IPP en urgence. 49 patients ont eu une endoscopie digestive haute dans les 24H (17 saignements actifs), 14 sont sortis sans endoscopie et 2 patients l’ont refusée. 6 patients parmi les 65 hospitalisés sont décédés (10 %). Conclusion : Malgré des efforts pour rendre sa prise en charge rigoureuse, des éléments essentiels de la surveillance, de la prise en charge hospitalière et endoscopique ne sont pas appliqués. Une « feuille de route » type mériterait d’être mise au point et appliquées dans les SAU.

P.61 Qualité de prise en charge des hémorragies digestives dans les urgences d’un CHU

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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A49

P.60 Clarithromycine versus métronidazole dansle traitement anti-Helicobacter pylori.Etude prospective randomisée de 85 cas

F Bdioui (1), MH Loghmari (1), H Ben Youssef (1), OHellara (1), W Melki (1), N Ben Chaabane (1), L Safer (1),H Saffar (1)(1) Monastir, Tunisie.

Introduction : La résistance de Helicobacter pylori auxantibiotiques est clairement impliquée dans les échecs d’éra-dication. Cette résistance est plus fréquemment rapportéeavec le métronidazole. Or, celui-ci reste le plus utilisé dansnotre pratique hospitalière alors que la résistance primaire aumétronidazole dans notre pays semble élevée (56 %) d’aprèsune première étude préliminaire. La culture et la recherchede la résistance primaire de Helicobacter pylori aux antibio-tiques étant difficile à faire de façon courante, nous avonschoisi de comparer le taux d’éradication dans 2 protocolesincluant la clarithromycine versus métronidazole.

Patients et Méthodes : Etude prospective sur 30 mois(juillet 2005-décembre 2007) incluant des patients âgés de15 à 75 ans, présentant des lésions gastro-duodénales asso-ciées à une infection par Helicobacter pylori et nécessitantson éradication. Chaque patient a subi une première fibros-copie avec biopsies (3 antrales et 3 fundiques) pour le test àl’urée et pour l’examen histologique. Les patients ayantHelicobacter pylori positif sur le test à l’urée et/ou sur l’his-tologie étaient inclus. Ils ont été randomisés pour recevoirune trithérapie pendant 7 jours comprenant : Oméprazole20 mg x 2/j + amoxicilline 1 g x 2/j + clarithromycine 0,5 gx 2/j (groupe 1) ou métronidazole 0,5 g x 2/j (groupe 2). Unefibroscopie avec biopsies (2 antrales, 2 fundiques, 1 dansl’angle) pour le contrôle de l’éradication était réalisée6 semaines après l’arrêt du traitement.

Résultats : Sur les 120 patients inclus dans l’étude, seuls 85ont terminé le protocole. Il s’agissait de 44 hommes et41 femmes d’âge moyen de 40 ans. Les groupes 1 et 2 com-prenaient respectivement 46 et 39 patients. Ils étaient compa-rables de point de vue âge, sexe et présentation clinique. Leslésions étaient réparties ainsi : 53 ulcères duodénaux (27 dugroupe 1, 26 du groupe 2), 21 gastrites nodulaires (14 dugroupe 1, 7 du groupe 2), 8 antrites ulcérées (4 du groupe 1,4 du groupe 2) et 3 ulcères gastriques (1 du groupe 1, 2 dugroupe 2). L’observance et la tolérance du traitement étaientjugées satisfaisantes dans les 2 groupes. Le taux globald’éradication était de 60 %. Il était significativement plusélevé dans le groupe clarithromycine (69,6 %) que dans legroupe métronidazole (48,7 %) : p < 0,05.

Conclusion : La clarithromycine est nettement plus efficaceque le métronidazole dans le traitement d’éradication deHelicobacter pylori. Elle devrait figurer dans la nomencla-ture hospitalière de notre pays. Ceci permettrait d’éviter descures itératives d’éradication et probablement de diminuer lecoût du traitement.

P.61 Qualité de prise en charge des hémorra-gies digestives dans les urgences d’un CHU

M Barthet (1), C Hopital (1), V Vitton (1), S Martinez (1),A Desjeux (1), M Gasmi (1), JC Grimaud (1)(1) Marseille.

Introduction : La qualité de prise en charge des hémorra-gies digestives dans les services d’urgence des hôpitaux restediscutable avec une grande hétérogénéité de pratique

Patients et Méthodes : 90 patients ont été adressés auxurgences avec un diagnostic final d’hémorragie digestivehaute parmi 38 889 patients consultants aux urgences durantl’année 2006 (0,002 %). L’âge moyen était de 56 ans (15-90 ans) avec 60 hommes pour 30 femmes.

Résultats : 63 patients présentaient une hématémèse, 37 unméléna et 12 des rectorragies. Le délai de prise en chargeétait supérieur à 24 heures chez 18 patients (20 %). 17patients avaient une consommation d’alcool significativedont 9 cirrhoses avec hypertension portale. 30 patients(33 %) prenaient des antiagregants ou anticoagulants.7 patients (6 %) étaient en état de choc. 65 patients ont étéhospitalisés et 13 transfusés. 20 patients seulement ont eu2 voies veineuses périphériques, l’ECG n’a pas été fait chez47 patients, un avis gastroentérologique n’a été demandé quedans 44 % des cas la nuit et 65 % le jour. 51 patients ontreçu une injection d’IPP en urgence. 49 patients ont eu uneendoscopie digestive haute dans les 24H (17 saignementsactifs), 14 sont sortis sans endoscopie et 2 patients l’ontrefusée. 6 patients parmi les 65 hospitalisés sont décédés(10 %).

Conclusion : Malgré des efforts pour rendre sa prise encharge rigoureuse, des éléments essentiels de la surveillance,de la prise en charge hospitalière et endoscopique ne sontpas appliqués. Une « feuille de route » type mériterait d’êtremise au point et appliquées dans les SAU.