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PACTE EFFICACITÉ ENERGÉTIQUE “Je m’y engage“ Bulletin de la Fédération de l’Énergie Numéro 25 / 2 éme trimestre 2009

PACTE EFFICACITÉ ENERGÉTIQUE “Je m’y engage“

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Page 1: PACTE EFFICACITÉ ENERGÉTIQUE “Je m’y engage“

PACTEEFFICACITÉ ENERGÉTIQUE“Je m’y engage“

B u l l e t i n d e l a F é d é r a t i o n d e l ’ É n e r g i e Numéro 25 / 2éme trimestre 2009

Page 2: PACTE EFFICACITÉ ENERGÉTIQUE “Je m’y engage“

Le Président et le Bureau Exécutif de la Fédération de l’Energie ont l’insigne honneur de présenter

à S.M Le Roi Mohammed VI - Que Dieu l’Assiste - leur hommage déférent et leur indéfectible attachement

aux valeurs sacrées de notre pays à l’occasion de la célébration du dixième anniversaire de son accession au trône de ses glorieux ancêtres.

Les opérateurs de l’énergie, membres de la Fédération saisissent cette opportunité pour renouveler

à notre Auguste Souverain leur engagement et leur adhésion

à accompagner les programmes de développement économique et social du Maroc

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E D I T O R I A L

L’efficacité énergétique concernetoutes les activités économiqueset sociales. Sa mise en œuvre nepeut être réussie que lorsque cer-taines conditions sont réunies.

En effet, l’instauration d’unedémarche systématique et per-

manente de partenariat entre les institutionsresponsables, (agences, administrations), les fournisseursd’équipements et les organismes de financement publicset privés est un impératif où entreprises, collectivités loca-les, administrations et ménages doivent s’impliquerensemble.

Les institutions publiques chargées de l’utilisationrationnelle de l’énergie ; agences nationales, régionalesou locales auront essen-tiellement des fonctionsd’animation, de promotionet d’incitation vis-à-vis desagents économiques pourleur permettre de réaliserdes opérations d’efficacitéénergétique dans leurdomaine d’activité.

Ainsi, une plus grande res-ponsabilité devra êtredonnée aux opérateursénergétiques et financiers, dans la mise en œuvre de leursprojets.

Dans ce cadre, toute une série d’instruments convenable-ment articulés, doit être déployée.

Les programmes réussis, ici et là, témoignent en effet de lanécessité d’une architecture solide, d’un dispositif cohé-rent, d’un jeu complet de mesures, utilisant des moyensd’incitation, en complémentarité avec des actions inno-vantes. Ils nécessitent, par ailleurs, les caractéristiquessuivantes : cohérence, coût bien réparti entre les acteursconcernés de l’Etat, simplicité administrative, participationet motivation des différents acteurs partenaires.

L’importance de la réglementation reste un instrumentpuissant pour la mise en place d’institutions aux niveauxnational, régional et local dédiées à la maîtrise del’énergie.

Une diversification des incitations publiques notammentfinancières à la maîtrise de l’énergie devra être recher-chée, réglementée et traduite sur le terrain à travers lacréation de fonds d’efficacité énergétique spécifiquesdestiné au soutien aux investissements et par des exonéra-tions totales des droits de douane à l’importation deséquipements destinés à l’efficacité énergétique et auxénergies renouvelables.

Par ailleurs, nos opérateurs économiques sont en droit d’exi-ger une prédictibilité et une visibilité à long terme, pourpouvoir intégrer ces incitations économiques dans leurs pro-

grammes d’investissements.

Aussi, les efforts d’efficacitéénergétique au Marocdevront être orientés essen-tiellement sur les secteurs dutransport, de l’industrie et dubâtiment. Avec l’agriculture,ceux-ci constituent plus destrois quarts de la demandeen produits pétroliers.

L’efficacité dans le secteurdu transport, devra figurer en bonne place dans l’élabora-tion des plans de déplacements urbains et la promotion dutransport collectif.

Dans le secteur de l’industrie, devraient être encouragésdes audits énergétiques, l’investissement dans les équipe-ments de haute performance énergétique, ainsi que laformation du personnel.

Enfin, pour ce qui est de l’efficacité énergétique dans lesecteur du bâtiment, il y’a lieu de veiller à la qualité envi-ronnementale, en développant des outils d’incitationsfinancières et en assurant la qualité sanitaire des espaces :ensoleillement, orientation.

Des avantages environnementaux conséquents et l’évalua-tion des résultats sont par ailleurs, des gages de réussiteque le Pacte Efficacité Energétique doit s’approprier pourmaîtriser notre avenir énergétique, relever les défis dufutur et assurer le développement durable du Maroc.

Une diversification des incitations publiquesnotamment financières à la maîtrise de l’énergiedevra être recherchée, réglementée et traduite surle terrain à travers la création de fonds d’efficacitéénergétique spécifiques destiné au soutien auxinvestissements et par des exonérations totalesdes droits de douane à l’importation des équipe-ments destinés à l’efficacité énergétique et auxénergies renouvelables.

L’efficacité énergétique : Quid des incitations économiques ?

Le Président à la Fédération de l’Energie,My Abdallah Alaoui

ÉNERGIE & STRATÉGIEPublication de la Fédération de l’Énergie

Directeur de la publicationMy Abdallah Alaoui

Comité de rédactionBennani Smires

Rachid Drissi Kaïtouni

Conception/EditionDiouf Editing

ImpressionGroupe Maroc Soir

Fédération de l’Énergie23, rue Mohamed Abdou, Palmiers,

CasablancaTél.: (212) 22 99 70 71 / 72

Fax : (212) 22 98 52 80E-mail : [email protected]

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4 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

S O M M A I R E

Brèves Nationales

• Publication prochaine d’un rapport sur la situation énegétique au Maroc P.6

• L’Espagne finance des projets énergétiqueset ferroviaires au Maroc P.6

• Le Maroc aura sa plate-forme de stockage d’hydrocarbures P.6• Premier colloque RH des raffineurs africains de pétrole P.7• Chiffres clés du secteur de l’Energie en 2008 P.7• Remerciements à la Fédération P.7

Electricité

• Deux unités électriques supplémentaires à la centrale de Jorf Lasfar

S.M Le Roi Mohammed VI et SA Cheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan,Prince héritier d'Abou Dhabi ont présidé au Palais Royal de Fès, la cérémo-nie de signature d'un accord pour la réalisation de deux unités électriquessupplémentaires à la station de Jorf Lasfar. P.8

Prospective énergétique

• Partenariat entre la Fédération de l’Energie et l’Observatoire Méditerranéen de l’Energie

Cet accord de coopération porte sur deux axes : - la veille économique et stratégique, et - l’échange d’expertise économique dans le domaine de l’énergie. P.9

Interview

• “Nous sommes intervenus sur tout le concept du bouquet énergétique“

Bilan des Assises, processus engagé avec l'administration de tutelle, stocksstratégiques, intégration régionale, coopération, indexation des prix, mixénergétique, développement durable… En président de la Fédération del'énergie, Moulay Abdallah Alaoui nous révèle son évaluation du secteurde l'énergie et les perspectives qui s'y annoncent. P.10

Assises de l’énergie

• Le plan énergétique national soumis à l’appréciation des experts

Les premières Assises Nationales de l’énergie se sont tenues le 6 mars 2009à Rabat. A cette occasion, Mme Amina Benkhadra, Ministre de l’Energie,des Mines, de l’Eau et de l’Environnement a soumis sa feuille de route àl’appréciation d’experts venus de divers horizons. P.12

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S O M M A I R E

Efficacité énergétique

• Le Maroc a son pacte pour l’efficacité énegétique

L’initiative vient du Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et del’Environnement. Elle s’est concrétisée à travers une campagne nationalepilote de sensibilisation sur l’efficacité énergétique. A terme, ira-t-on vers la création d’une agence de maîtrise de l’énergie et d’efficacité énergétique ? P.15

Brèves internationales

• Plans de réduction des émissions polluantes des voitures P.24• Energie : Chute de la production pétrolière

et des investissements verts en 2009 P.24• Energie solaire : DESERTEC,

400 milliards d'investissement dans les déserts d'Afrique P.25• Accord Russie/Japon pour l’exploitation

de deux champs pétroliers en Sibérie orientale P.25• L’AIE prévoit une forte chute de la demande de pétrole P.25

Prospective énergétique

• Le futur énergétique dessine la géopolitique de demain

Après l’Agence Internationale de l’Energie, c’est au tour de l’agence américaine chargée de la prospective en la matière, de réviser elle aussidrastiquement à la baisse ses prévisions de production pétrolière pour lesannées qui viennent. Alors que son rapport 2007 tablait sur 107 millionsde barils de pétrole par jour (mb/j) en 2030, l’édition 2009 ne prévoitplus qu’une production de 93 mb/j, en diminution de 14 mb/j. P.26

Développement durable

• Le plan solaire Méditerranéen : une nouvelle donne énergétique pour la Méditerranée

L’Union pour la Méditerranée est une nouvelle dynamique politique miseen place le 13 juillet 2008 par le Président français Nicolas SARKOZY pourrapprocher les deux rives de la Méditerranée autour de projets concretsdans pratiquement tous les domaines dont celui de l’énergie. P.29

Environnement

• Les engagements du Grenelle Environnement

La France se mobilise pour asseoir une solide politique de développementdurable. A cet effet, les acteurs du Grenelle Environnement, Etat, collectivités locales et territoriales, employeurs et salariés, ont bâti unambitieux programme dont nous vous livrons ci-dessous le contenu. P.32

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6 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

B R È V E SN A T I O N A L E S

• Publication prochaine d’un rapport sur la situation énegétique au Maroc

Un rapport de synthèse sur la situa-tion énergétique du Maroc, intitulé"Balance énergétique du Maroc"est actuellement en cours de fina-lisation par le groupe de travailnational sur les statistiques éner-gétiques au Haut Commissariat duPlan.Celui-ci fera l’objet d’une publica-tion prochaine. L’information a étérendue publique à l'issue du Forumnational de clôture du programmeMedstat II. Ce rapport, qui s'inscritdans le cadre des publications pro-grammées par Medstat II, présenteune description détaillée de lasituation énergétique du Maroc etde son évolution sur la base desbilans élaborés pour la période2004-2007.Cette publication s'articule autourde la production d'énergie primaire,la consommation intérieure brute,la description des flux énergétiquespar produit (charbon, pétrole, gaznaturel, énergies renouvelables etélectricité) et les échanges énergéti-ques extérieures. Le rapport traiteégalement de la consommationfinale énergétique, de l'aperçuméthodologique, décrit les sourcesde données et comporte desannexes relatives au bilan pour lesannées 2004 à 2007. Signalons que cette rencontrenationale de deux jours a été initiéepar le Haut Commissariat au plansous le thème "une statistique auxnormes internationales au serviced'un partenariat euro-méditerra-néen avancé"

• L’Espagne finance des projets énergétiques et ferroviaires au Maroc

L’Espagne a signé trois conventionsde financement au profit du Maroc,le 30 juin 2009. La première convention porte sur unprêt de 100 millions d’euros destiné

à financer en partie la constructionde la centrale thermo-solaire d’AïnBéni Mathar. Le projet vise à pro-mouvoir les énergies renouvelableset à diversifier les ressources éner-gétiques pour la production del’électricité au Maroc, à travers lacontribution à hauteur de 8,5% à laproduction nationale, la réalisationd’une économie de 12.000 tonnesde fuel par an et la réduction desémissions de CO2 de 33.500 tonnespar an.La deuxième convention concernele financement d’un projet ferro-viaire à hauteur de 8,3 millionsd’euros. Il s’agit de la mise enœuvre d’un système de télécom-mande des sous-stations et postesde sectionnement pour le réseauferroviaire. L’objectif consiste àassurer une meilleure protectiondes lignes ferroviaires et unemodernisation de l’architecture dela protection de ces lignes.La troisième et dernière conventiona été adoptée entre l’Institut decrédit officiel d’Espagne (ICO) etl’Office National de l'Electricité(ONE). Elle vise la réalisation de1.200 micro-centrales photovoltaï-ques par l’entreprise espagnoleIsofoton dans les villes d’Errachidiaet Benguerir, pour un montant de 4millions d’euros.Le financement de ces projets struc-turants au Maroc, dans les domainesdes énergies renouvelables et desinfrastructures ferroviaires, a atteintau total 123 millions d’euros.Rappelons que l’Espagne est ledeuxième partenaire commercial duMaroc.

• Le Maroc aura sa plate-forme de stockage d’hydrocarbures

Le Maroc aura sa plate forme de stockage d’hydrocarbures. Ledémarrage des travaux est pro-grammé pour l’année prochaine.L’annonce a été faite par KarimGhellab, ministre de l‘Equipement. Dénommé «Nador West Med», ceprojet, qui sera aménagé sur un site

Le 2 avril 2009 Réunion avec M. le représentant de lasociété AREVA au Maroc. Ordre de jour :Echange sur le programme électro-nucléaire du Maroc.

Le 8 avril 2009 Réunion avec Mme Amina Benkhadra,Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eauet de l’Environnement. Ordre du jour :examen des problèmes du secteur del’énergie.

Le 9 avril 2009 Participation de la Fédération del’Energie à la réunion du Conseild’Administration de la ConfédérationGénérale des Entreprises du Maroc(CGEM).

Le 13 avril 20094ème réunion du bureau de la Fédérationde l’Energie pour examiner les questionsrelatives au secteur.

Le 23 avril 2009Participation de la Fédération del’Energie à la réunion plénière de laCommission Environnement de laConfédération Générale des Entreprisesdu Maroc (CGEM).

Le 27 avril 2009Participation de la Fédération del’Energie à l’inauguration par Son AltesseRoyale la Princesse Lalla Hasna de l’expo-sition «La terre vue du ciel» au parc de laligue arabe à Casablanca.

Le 28 avril 2009Exposé sur «l’énergie au Maroc» par leprésident de la Fédération de l’Energieà l’occasion de la visite du Premierministre de Sao Tome et Principe à laConfédération Générale des Entreprisesdu Maroc (CGEM).

Le 29 avril 2009 Assemblée Générale Ordinaire de laFédération de l’Energie. Ordre du jour :examen des activités de la Fédération del’Energie au titre de l’année 2008.

Le 6 mai 2009Réunion avec Mme Amina Benkhadra,Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eauet de l’Environnement pour la prépara-tion d’une journée sur l’efficacitéénergétique.

Le 7 mai 2009 Participation de la Fédération de l’Energieau Conseil d’Administration de laConfédération Générale des Entreprisesdu Maroc (CGEM).

ACTIVITES DE LA FEDERATION

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B R È V E SN A T I O N A L E S

situé au niveau de l’estuaire del’Oued Kert à 30 km à l’ouest de laville de Nador. sera un complexeintégré portuaire, industriel, éner-gétique et commercial. Il seranotamment composé d’un grandport en eau profonde, d’un pôleénergétique dédié à la production,le conditionnement et le stockage,d’un complexe portuaire pour letransbordement de conteneurs,l’import/export et le traitement deproduits en vrac.La plate forme de stockage d’hy-drocarbures aura une capacité destockage d’un million de tonnes,doublé d’une capacité de trafic de100 millions de tonnes. L’appel d’offres pour le lancementdes travaux est en préparation. Ilsera lancé en 2010. D’ores et déjà,plusieurs sociétés étrangères ontmanifesté leur intérêt.

• Premier colloque RH des raffineurs africains de pétrole

La Samir et l’Association desRaffineurs Africains (ARA) ont jointleur volonté pour développer leséchanges Sud-Sud, en organisantles 23 et 24 juin 2009, le premiercolloque sur les ressources humai-nes. Placé sous le thème «Regards

croisés sur les politiques RH», cetterencontre qui a eu lieu au Centrede Conférences InternationalMohammed VI à Skhirat, a connula participation de 33 pays qui ontdébattu et échangé des points devue et expériences pour asseoir àmoyen terme une stratégie globalepour les raffineurs africains, enmatière de gestion des ressourceshumaines.

• Remierciements à la Fédération

Suite à la diffusiion d’Energie &Stratégie n°24, le bulletin d’infor-mation de la Fédération del’Energie, consacrée aux Assises del’Energie, la Fédération a reçu plu-sieurs lettres de remerciements.Ces remerciement ont notammentémané : • du Secrétariat Général duGouvernement, • du Diwan Al madhalim,• de l’Observatoire Méditerranéende l’Energie (OME),• du Conseil Mondial de l’Energie, et• du Parti du Progrès et duSocialisme (PPS).A son tour, le Président et tout le bureau de la Fédération del’Energie les remercient pour cettemarque de sympathie.n

Le 12 mai 2009 Réunion avec M. Yahya Zniber, SecrétaireGénéral du Ministère de l’Energie, desMines, de l’Eau et de l’Environnement.

Le 15 mai 2009Réunion avec Mme Amina Benkhadra,Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eauet de l’Environnement.

Le 21 mai 2009 Participation de la Fédération del’Energie à l’Assemblée Générale électivedu Président de la ConfédérationGénérale des Entreprises du Maroc(CGEM).

Le 3 juin 2009Réunion avec M. Pedro Moraleda,Directeur Général de l’ObservatoireMéditerranéen de l’Energie (OME) pourexaminer la coopération avec laFédération de l’Energie dans le cadre duMediterranean Energy Project (MEP).

Le 4 juin 2009Réunion avec M. Jean-Marie Chevalier,Directeur Général du Centre deGéopolitique de l’Energie et MmeSophie Méritet, Maître de conférence àl’Université Paris-Dauphine. Ordre dujour : préparation de la conférence de laFédération de l’Energie prévue le 26octobre 2009 à Casablanca.

Le 9 juin 2009Réunion avec M. Richard Lavergne duCommissariat Général au Développementdurable sur la préparation de la confé-rence de la Fédération de l’Energie prévuele 26 octobre 2009 à Casablanca.

Le 12 juin 2009Réunion avec M. Henri Zaccai, Vice-prési-dent International et Marketing d’Arevapour la préparation de la conférence dela Fédération de l’Energie prévue le 26octobre 2009 à Casablanca.

Le 17 juin 2009Réunion avec M. Andre Yacthinovsky,Chef du Département CoordinationGéopolitique des Activités internatio-nales de l’ADEME pour la préparationde la conférence de la Fédération del’Energie prévue le 26 octobre 2009 àCasablanca.

Le 23 juin 2009Participation de la Fédération del’Energie à la cérémonie de lancement dela campagne de sensibilisation sur l’effi-cacité énergétique à la bibliothèquenationale à Rabat.

ACTIVITES DE LA FEDERATION

- Contribution à l’économie nationale

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008*

PIB 7% 7% 7% 7% 7% 7% 7%Recettes fiscales (MDH) 12 12 12,5 12,5 12,5 15 16Facture Energétique (MDH) 19,1 21,4 26,6 37,6 44,4 51,8 70,6Consommation Energétique (Mtep) 10,5 10,9 11,5 12,2 12,9 13,7 14,7Investissements (MDH) 5 6 7 10 8 10 17Consommation (tep/hab) 0,35 0,36 0,38 0,41 0,42 0,44 0,46Consommation (kwh/hab) 469 509 543 590 631 666 689

- Facture énergétique

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008*

Pétrole brut et produits pétroliers 16,2 18,9 23,1 33,4 39,7 45,9 61,5Charbon 2,5 2,0 3,0 3,7 3,6 4,3 6,5Electricité 0,4 0,5 0,5 0,5 1,1 1,6 2,6Total 19,1 21,4 26,6 37,6 44,4 51,8 70,6

* Chiffres provisoires Source : Office des Changes

Chiffres clés du secteur de l’énergie en 2008

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L a convention, qui a été notam-ment signée, du côté marocainpar M. Ali Fassi Fihri, Directeur

Général de l'Office Nationald'Electricité (ONE), et du côté émiratipar MM. Mohamed Ahmed Bouardi,Secrétaire Général du ConseilExécutif de l'Emirat d'Abou Dhabi etAbdelmajid Iraqi Hosseini, DirecteurGénéral de la société Jorf LasfarEnergy Company (JLEC/TAQA), s'ins-crit dans le cadre de la mise en œuvredu plan de l'ONE de s'équiper enmoyens de production en vue desécuriser l'approvisionnement duMaroc en électricité.Le recours au développement de cesunités dans le cadre d'un partenariatpublic-privé constitue une solutionappropriée eu égard à ses avantages,tant en termes de coût du kilowat-theure que de délai de réalisation vules infrastructures déjà disponiblesen l’occurrence les terrains, la prised'eau de mer et un quai charbonnier.En vertu de cet accord, JLEQ/TAQA

sera chargée de la conception, dufinancement, de la construction et dela mise en service des deux nouvellesunités, ainsi que de l'extension du quaicharbonnier existant et de la mainte-nance de l'ensemble du projet.Un contrat avec garantie d'achat parl'ONE de l'électricité qui sera produitepar le projet, dont la mise en œuvreest prévue pour 2013, sera concluentre les deux parties pour une duréede 30 ans et ce dans le cadre durégime de la production privée del'électricité.JLEC, société détenue à 100% parle groupe TAQA de l'Emirat d'AbouDhabi, opérateur de référence mon-dial dans le secteur de l'énergie,exploite actuellement les quatre uni-tés existantes à Jorf Lasfar d'unepuissance de 330 KW chacune.Les deux nouvelles unités électriquesde Jorf Lasfar seront de 350 MWchacune. Elles porteront les unitésexploitées par la centrale électriquede Jorf Lasfar à 6 et permettront

ainsi d'augmenter la production etde sécuriser l'approvisionnement duMaroc en électricité.L'appel d'offre international pourle choix du constructeur des deuxnouvelles unités sera lancé pro-chainement.n

8 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

Deux unités électriques supplémentaires à la centrale de Jorf Lasfar

S.M Le Roi Mohammed VI et S.A Cheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan, Prince héritier d'AbouDhabi ont présidé au Palais Royal de Fès, la cérémonie de signature d'un accord pour la réalisationde deux unités électriques supplémentaires à la station de Jorf Lasfar.

ELECTRICITE

Evolution de la consommation et de la puissance appelée électrique 2008-2030

Source : Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement

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L a Fédération de l’Energie de laConfédération Générale desEntreprises du Maroc (CGEM)

et l’Observatoire Méditerranéen del’Energie ont signé un accord de par-tenariat, le 6 mars 2009 à Rabat, enmarge des premières Assises natio-nales de l’énergie organisées par leMinistère de l’Energie, des Mines, del’Eau et de l’Environnement. L’accord signé par M. MoulayAbdallah Alaoui, Président de laFédération de l’Energie et M. PedroMoraleda, Directeur Général del’Observatoire Méditerranéen del’Energie (OME) porte sur deux prin-cipaux axes à savoir : l’assistance del’OME à la Fédération de l’Energiedans la mise en place d’un systèmede veille économique et stratégiquedans le domaine de l’énergie etl’échange d’expertise économiquedans le même domaine. Selon le Président de la Fédérationde l’Energie, «cette initiative vise ànous accompagner dans la mise enplace d’une bonne prospective enmatière énergétique sur la régionméditerranéenne. Nous pourronsde ce fait, aider nos entreprisesmembres dans l’élaboration deleurs stratégies de développementet plus généralement dans la prisede décision». Rappelons que l’OME a été créé en1988 avec pour principal objectif lapromotion de la coopération et lacolaboration entre les principalescompagnies du secteur énergétiqueexerçant leurs activités dans le bassinméditerranéen. L’OME est également un centred’études et d’information sur l’éner-gie en Méditerranée ainsi qu’unpôle de réflexion et un lieu de ren-

contre permanent entre les membres. La dernière étude en date publiée parl’OME porte sur «Les PerspectivesEnergétiques Méditerranéennes 2008(MEP)».Cette étude présente les tendancesénergétiques pour les marchés éner-gétiques Méditerranéens à l'horizon2030. Son analyse poussée et sesprojections pour 24 pays de laMéditerranée et agrégats ainsi queles études détaillées de l'Algérie etde la Turquie, mettent en lumièreune vision alternative non-gouver-nementale d'une évolution possibledes pays de la Méditerranée dans ledomaine de l'énergie. Cette pre-mière édition du MEP présente lesrésultats d'un scénario de référencebasé sur les tendances passées. Leshypothèses principales de ce scéna-rio sont la population, la croissanceéconomique et les prix internatio-naux des hydrocarbures. Ce scénariorésulte aussi de l'hypothèse d'aucune

déviation majeure par rapport auxpolitiques et mesures énergétiquesdéjà en place ou qui étaient en coursd'application à la fin 2007. Le MEP 2008 est le premier d'unesérie de publications annuelles dontl'objectif est de compiler et présen-ter le travail de l'OME. Cette éditiondu MEP est basée sur un modèleexclusif. Du fait de l'immédiate etfacile comparabilité avec les scéna-rios des autres organismes etinstitutions disponibles, le MEPdevrait être un outil indispensablepour les décideurs, chercheurs etacteurs du secteur privé.n

PROSPECTIVEENERGETIQUE

Partenariat entre la Fédération de l’Energie et l’Observatoire Méditerranéen de l’EnergieCet accord de coopération porte sur deux axes : la veille économique et stratégique et l’échanged’expertise économique dans le domaine de l’énergie.

Moulay Abdallah ALAOUI, Président de la Fédération de l’Energie et Pedro Moraleda, Directeur Général de l’Observatoire Méditerranéende l’Energie (OME)

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10 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

INTERVIEW

«Nous sommes intervenus sur tout le concept du bouquet énergétique»Interview avec Moulay Abdallah Alaoui Président de la Fédération de l'Energie

Le Matin Eco : Vous avez formulé levœu, juste avant qu'elles n'aient lieu,que les premières Assises nationalesde l'énergie, tenues le 6 mars 2009,soient celles des perspectives dumoyen terme. Qu'entendiez-vous parlà ? Etait-ce le cas ? Quel bilan dres-sez-vous de ces Assises ?

Moulay Abdallah Aaoui : Je soutiensque les Assises de l'énergie tenuesdernièrement ressortent avec unevision globale et des perspectives delong terme. Cependant, considérantles erreurs de diagnostic formuléespar de nombreux économistes etprospectivistes concernant le picpétrolier, les prix du baril et la sous-consommation de la Chine et del'Inde, j'ai été amené à être quelquepeu dubitatif et à restreindre monchamp de vision à 2015 au lieu de2050 comme prévu dans la stratégiede l'Agence Internationale de l'Energieou le Conseil Mondial de l'Energie.Ces assises ont permis cependantgrâce aux débats internes entre lespouvoirs publics et la Fédération del'Energie de dégager un état deslieux et une feuille de route sur les-quels nous nous sommes misd'accord, membres de la Fédérationde l'Energie et l'administration detutelle.

Vous présidez la Fédération de l'éner-gie, relevant de la CGEM. Quelleévaluation faites-vous du paysageénergétique national ?

Le paysage énergétique national se

caractérise par une consommation enénergies primaires de 14 millions deTEP et de 9 millions de TEP en produitspétroliers. La part du pétrole dans laconsommation énergétique est éva-luée à 61% en 2008 et la factureénergétique s'est établie à plus de70 milliards de dirhams. Quant à lastructure de la puissance électriqueinstallée, elle est de 5292 MW alorsque l'énergie nette appelée est del'ordre de 24000 GWH. L'évolutionde la consommation électrique en2008 est en hausse de 6,2% par rap-port à 2007.

Des Assises sous le thème «Ensemble,maîtrisons notre avenir énergéti-que». Quel rôle pour la Fédération ?Quels défis ?

La maîtrise de notre avenir énergéti-que devra se placer sous l'angle du

développement durable. Aussi, laFédération entend organiser prochai-nement des ateliers pour décliner lesprincipaux axes de la stratégie deMme Benkhadra.

Quelle évaluation faites-vous du pro-cessus engagé entre les opérateursde l'énergie, réunis au sein de laFédération de la CGEM, et l'administra-tion de tutelle ? Quel prolongement etquel aboutissement ?

Les Assises sont l'aboutissement et laconsécration d'une concertation per-manente entre les membres de laFédération et l'administration detutelle. En effet, depuis 2002, notreorganisation a œuvré inlassablementpour sensibiliser les décideurs de lasociété civile sur les défis de l'énergieet les réponses justes qu'il faut leur

Bilan des Assises, processus engagé avec l'administration de tutelle, stocks stratégiques, intégra-tion régionale, coopération, indexation des prix, mix énergétique, développement durable… Enprésident de la Fédération de l'énergie, Moulay Abdallah Alaoui nous révèle son évaluation du sec-teur de l'énergie et les perspectives qui s'y annoncent.

Une vue d’une réunion du bureau de la Fédération de l’Energie

Page 11: PACTE EFFICACITÉ ENERGÉTIQUE “Je m’y engage“

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INTERVIEW

donner. Une vingtaine de conférence-débats ont été organisées à cet effet,présidées alternativement par desmembres du gouvernement et desexperts internationaux pour mettre enrelief la problématique de l'énergie etsusciter par là une démocratie partici-pative dans laquelle nous sommesintervenus sur tout le concept du bou-quet énergétique.

Une situation de crise financière etéconomique, dans laquelle le mondeest entré en décroissance de laconsommation d'énergie, du fait duralentissement économique. Quelsenjeux pour le Maroc ?

La crise financière et économiquedevra nous permettre de faire uneréflexion sur les opportunités pour leMaroc, de revoir le profil de saconsommation d'énergie et d'intro-duire l'efficacité énergétique commelevier de rationalisation et de déve-loppement économique. Mais cetobjectif ne peut être réalisé que pardes interactions entre les différentsopérateurs économiques de l'indus-trie, du transport et de l'habitatprincipalement.

Intégration régionale Nord/Sud etSud/Sud. Quelle place pour le Maroc ?

Concernant l'intégration régionale,j'estime que l'énergie doit être abor-dée aujourd'hui aussi bien sur unplan international que régional. Il estimportant pour le Maroc d'inscriredans l'initiative «Union Pour laMéditerranée» le renforcement dela place de l'énergie à travers laréalisation de l'infrastructure deproduction, de transport et de distri-bution de l'énergie ainsi que la miseen commun des moyens financiers ettechnologiques pour mobiliser l'éner-gie. Des partenariats mutuellementprofitables peuvent voir le jour, pros-pérer et construire autour de laMéditerranée une zone de stabilité,de croissance et de développement(projet solaire).

La consommation nationale de l'élec-tricité serait multipliée par 4 à 6 d'ici2030. Quels leviers pour l'ONE ?

La consommation nationale d'élec-tricité sera couverte par les nouvellescentrales de Jorf Lasfer et Safi, ainsique par l'adjonction de l'énergieéolienne. Par ailleurs, l'électronu-cléaire entrera en 2025 pourgarantir l'indépendance et la sécu-rité de l'approvisionnement du paysen électricité.

Quel optimalité pour le mix énergéti-que national ?

Le mix énergétique sera composéen partie par le charbon, les pro-duits pétroliers et les énergiesrenouvelables.

Une convention est annoncée cemois entre le groupement des pétro-liers et le Ministère de l'Energie. Vousla percevez comment ? Quelles régu-lations pour les stocks stratégiquesnationaux ?

Les leçons récentes de l'histoire nousenseignent que ni l'Etat ni le secteurprivé à lui seul, ne sauraient conduirede manière séparée de politique glo-balement efficiente mais bien aucontraire, c'est l'intervention réguléede ces deux acteurs qui permet d'at-teindre des objectifs à même degarantir la sécurité d'approvisionne-ment et de favoriser la compétitivitééconomique du pays. La conduited'une telle politique suppose d'unepart, l'implication des pouvoirs publicset d'autre part l'encouragement desentreprises privées dans le secteurénergétique, ceci est l'essence mêmed'un vrai partenariat public/privé.L'Etat par les moyens législatifs, régle-mentaires, budgétaires et fiscauxdont il dispose, devra assurer la péré-quation globale requise pour lapromotion des énergies nouvelles etpar le biais des contrats programmes,inciter les opérateurs privés à dévelop-per les infrastructures de réception,

de stockage, de sécurité, de transportainsi qu'un outil de raffinage perfor-mant et en cohérence avec lesimpératifs de l'économie marocaine.Ce n'est que par une charte «partenai-res», préservant l'intérêt de l'Etat etgarantissant le financement, que lesstocks de sécurité pourront être main-tenus au niveau souhaité.

A la Fédération, vous militez pourl'indexation des prix des carburants.Selon quelles motivations ?

L'indexation des prix des carburantsrépond à un souci de vérité des prix etde transparence économique.

Un protocole de coopération vous lie,depuis sa signature lors des Assises, àl'Observatoire Méditerranéen del'Energie, (France). Quelles finalités ?

Il s'agit d'un protocole de coopéra-tion portant sur la création d'unecellule en charge de la veille écono-mique et stratégique de l'énergie,ainsi que sur le partage des expérien-ces en matière d'analyse économiqueet stratégique sur les évolutions dessituations énergétiques nationales,voire régionales. La Fédération, laCGEM et l'Observatoire, procèderontà des échanges de personnel et d'in-formations afin de faciliter la mise enplace d'une telle cellule.

«L'accès à l'énergie s'accommode trèsmal des préoccupations du dévelop-pement durable». La déclaration estla vôtre. Quel système énergétiquedurable pour le Maroc ?

Nous sommes pour un développe-ment durable, consommer sans sedégrader, nous nous inscrivons danscette logique.n

Source : Le Matin Eco

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12 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

ASSISESDE L’ENERGIE

Le plan énergétique national soumis à l’appréciation des experts

A travers cette démarche, laMinistre de l’Energie, desMines, de l’Eau et de

l’Environnement visait un seul et uni-que objectif : recueillir les bestpractices à travers le monde pouraffiner sa feuille de route et définirles priorités pour venir progressive-ment à bout des nombreux obstaclesqui ont empêché jusque là une miseen œuvre d’une bonne politique del’énergie au Maroc. Pour rappel, cette nouvelle stratégieénergétique, qui a été élaborée surla base d’options technologiques etéconomiques réalistes dans le cadred’une vision prospective claire, s’esttraduit en plans d’actions concrèteset réalisables à court, moyen et longtermes, accompagnés de mesuresorganisationnelles et réglementairespermettant de donner la visibiliténécessaire aux opérateurs. Dans le domaine électrique, un PlanNational d’Actions Prioritaires a étéélaboré pour rétablir l’équilibreentre l’offre et la demande d’électri-cité durant la période 2008 – 2012.Les dispositions retenues prévoientla construction de nouvelles centra-les électriques, l’amélioration desdispositifs d’efficacité énergétiqueet de mettre le charbon au coeur dumix électrique à court, moyen ter-mes en optimisant les ressources engaz disponibles, les apports de l'éo-lien et de l’hydroélectricité et lerecours aux interconnexions euroméditerranéennes. En cas d'accès économique et sécu-risé, le gaz sous sa forme naturelet/ou liquéfié, pourrait, en 2030,représenter 30% des combustiblesutilisés pour la production électriqueau lieu de 4% aujourd'hui en se subs-tituant au charbon et au fuel dont les

parts respectifs baisseraient de 34%à 19% et de 24% à 8%. A l’horizon2020-2030, l’électronucléaire, les cen-trales aux schistes bitumineux, lesolaire de puissance et la biomasseoccuperaient une place importantedans le bouquet électrique.En matière d’énergies renouvelables,la nouvelle stratégie énergétiqueprévoit de porter la part des énergiesrenouvelables à prés de 10% du bilanénergétique à l’horizon 2012 et présde 20% de la production électriqueen mettant en service de nouvellescentrales d'une puissance totalisant1.440 MW en éolien et 400 MW enhydroélectricité et en déployant400.000 m2 de panneaux solairesnouveaux. A l'horizon 2020-2030,tout le potentiel éolien réalisable,estimé à 7.000 MW, pourrait êtreexploité, en fonction de la qualifica-tion des sites et des incitations quiseront octroyées. Le solaire seradéveloppé en généralisant leschauffe-eau solaires avec des pan-neaux solaires couvrant plus de1.700.000 m2, en accroissant les pro-ductions du photovoltaïque et descentrales à concentration solairepour atteindre respectivement 1.080MWc et 400 MW. La puissance hydro-électrique installée sera portée de1.730 MW actuellement à 2.700 MWpar la construction de nouveaux bar-rages et des stations de transfertd'énergie par pompage.Dans le domaine des produitspétroliers, leur part dans le bilanénergétique sera réduite de prés de60% à environ 40% d'ici 2030. Aterme, une tarification moins inter-ventionniste et une libéralisationmaîtrisée plus large de l'aval pétro-lier seront instaurées pour mieuxrefléter les conditions du marché des

produits pétroliers et à le rendre plusconcurrentiel. L’approvisionnementrégulier du Maroc en produits pétro-liers sera notamment assuré par ladiversification des sources d'importa-tion, la multiplication des pointsd'entrée et des moyens de réceptionportuaires, le renforcement et larégionalisation des capacités destockage et le respect de l'obligationde constituer des stocks de sécurité.Une plus grande indépendancepétrolière sera recherchée par l'in-tensification de la recherche deshydrocarbures et la valorisation desschistes bitumineux par pyrolysequand des procédés techniquementet économiquement viables serontdisponibles. En matière d’efficacité énergétique,la feuille de route prévoit de réaliserdes économies d'énergie de 15% en2020 et de prés de 25% en 2030. Dans l’industrie, les diagnostics et lesaudits énergétiques seront systèmati-sés, en recourant à la cogénérationet aux énergies alternatives. Dans les transports, le parc des véhi-cules sera rajeuni et les transportscollectifs développés et moderniséspour réduire l’usage des voituresindividuelles.Dans les bâtiments de tous genres,les dispositifs d’efficacité énergéti-que seront intégrés (orientation,isolation, chauffe-eau solaire) pourrationaliser l’utilisation de l’énergie.Enfin, la nouvelle stratégie a prévud’introduire des réformes législativeset organisationnelles. A cet effet,plusieurs lois en préparation serontpromulguées.n

Les premières Assises Nationales de l’énergie se sont tenues le 6 mars 2009 à Rabat. A cette occa-sion, Mme Amina Benkhadra, Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement asoumis sa feuille de route à l’appréciation d’experts venus de divers horizons.

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NUMÉRO 25 / 2ème trimestre 2009 • 13

Les énergies fossiles, perspectives et contraintes

Perspectives énergétiques mondiales• Le pétrole restera la principale source énergétique,mais ….• L’ère du pétrole bon marché est terminée• Le déclin des champs pétrolifères est le déterminant clédes besoins en investissement• Le marché pétrolifère subit des changements structurelsmajeurs et de longue durée, avec les entreprises nationalesqui prennent de l’ampleur.• Le fait d’atténuer le changement climatique amélioreramanière substantielle la sécurité énergétique.• Les préoccupations économiques actuelles n’excusentpas le fait de faire marche arrière ou d’accumuler desretards dans la prise de mesure pour faire face aux défisénergétiques.Aujourd’hui selon la Fédération de l’Energie, les scénariospessimistes relatifs à l’épuisement des ressources énergéti-ques ne reflètent pas la réalité. Les ressources énergétiquesdemeurent suffisantes pour couvrir les besoins à longterme pour peu que de nouveaux investissements soientengagés. Reste que le problème est de satisfaire les besoinsimmédiats et à initier des investissements destinés à répon-dre à la demande énergétique des générations futures.La satisfaction des besoins énergétiques globaux au 21ème

siècle figure parmi les défis les plus urgents. En effet, lacroissance soutenue des nouveaux pays industrialisés et lapression démographique et urbanistique de ces pays ali-mentent de façon exceptionnelle la demande énergétiquemondiale.

Energie et développement humainLes statistiques publiées récemment par l’AgenceInternationale de l’Energie (AIE) confirment un constat : laconsommation énergétique est de 6 tep (tonne équivalentpétrole) dans les gros pays consommateurs comme lesEtats-Unis et le Canada contre 1 tep dans les pays les pluspauvres. Sachant que l’industrialisation et la consommation énergé-tique connaissent les mêmes tendances, la pression surl’approvisionnement en énergie va s’accroître à courtterme. En effet, plusieurs pays en voie d’industrialisation ettrès peuplés connaissent un décollage économique rapide.C’est le cas de la Chine, de l’Inde et du Brésil. De plus, lapopulation globale a tendance à augmenter. «Si rien n’estfait pour infléchir les tendances actuelles, l’AgenceInternationale de l’Energie (AIE) prévoit une augmentationde 50% de la demande mondiale en pétrole à l’horizon2030», selon un expert de l’AIE.Les mêmes prévisions concernent le gaz naturel et le char-

bon. Ce qui en définitive suppose que 40 millions de barilssupplémentaires devront être extraits, transportés et raffi-nés chaque jour dans le monde.Or, le monde est confronté à deux obstacles : d’une part, ladiminution graduelle des ressources conventionnelles etd’autre part, des contraintes environnementales qui impac-tent le changement climatique.Notre avenir proche repose encore sur une productiond’énergie primaire basée sur des ressources fossiles.«Plusieurs experts indépendants confirment qu’il est déjàtrop tard pour modifier le mix énergétique pour les 20prochaines années compte tenu des délais nécessaires audéploiement d’un nouveau paysage énergétique mondial».Face à l’insuffisance de la production d’hydrocarbures«faciles», de nouvelles sources de pétroles extraits dessables bitumineux (huile lourde) et des gisements extrêmes(production en offshore ou dans les régions arctiques)monteront en puissance dans le bilan énergétique global,tout comme le charbon et le nucléaire.A noter que le Maroc possède des réserves importantes enschistes bitumineux estimées à 35 milliards de barils, repré-sentant plusieurs décennies de consommation intérieured’hydrocarbures.En pratique, l’exploitation économique des schistes repré-sente un défi majeur. Toutefois, il ne faut pas négligerl’impact négatif de son exploitation sur l’environnement.Après une longue période de déclin, le retour en grâce ducharbon s’explique par la flambée de l’or noir. Au rythmed’exploitation actuel, les réserves de charbon sont estiméesà 250 ans de production.«Sa renaissance est également expliquée par sa grandeflexibilité en tant que source primaire». Le charbon peuten effet être converti en électricité dans les centralesthermiques.Cependant, l’exploitation des schistes bitumineux et ducharbon impacte l’environnement. De ce fait, il est questionde capter le carbone dès son émission et de le séquestrerdans des réservoirs permanents. La constitution d’une tellefilière constitue un enjeu majeur pour l’avenir.Quant au nucléaire destiné à la régénération de l’électri-cité, il est appelé à constituer une part importante du mixénergétique dans les prochaines décennies. L’énergienucléaire a pour avantage de s’appuyer sur une technolo-gie fiable sans génération de gaz à effet de serre.L’uranium est une énergie fossile dont les réserves sont ellesaussi épuisables. «Cependant, les technologies des réac-teurs les plus récentes ont pour effet de limiter laconsommation d’uranium ce qui rend le nucléaire plusefficace et attractif». Reste à résoudre le problème de

C’est sur ce thème que l’intervention de M. Moulay Abdallah ALAOUI, Président de la Fédération del’Energie a porté lors des premières assises nationales de l’énergie tenues sous la présidence effec-tive du Premier ministre, M. Abbas EL FASSI au centre de conférence Mohammed VI de Skhirate.

ASSISESDE L’ENERGIE

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14 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

ASSISESDE L’ENERGIE

traitement des déchets et du stockage.Il y a actuellement au Maroc un débat entre les anti-nucléaires, comme c’est le cas en France ou ailleurs, et lespro nucléaires. Dans la stratégie de Madame la Ministre,le sujet n’est point occulté, mais bien au contraire il figureen bonne place, comme énergie optionnelle en 2020,pour la production de l’électricité à partir d’un ou deuxréacteurs de 600 mégawatts chacun.Par ailleurs, il est important pour le Maroc d’inscrire dansl’initiative «l’Union pour la Méditerranée», le renforce-ment de la place de l’énergie à travers la réalisation del’infrastructure de production, de transport et de distribu-tion de l’énergie ainsi que la mise en commun des moyensfinanciers et technologiques pour mobiliser l’énergie. Despartenariats mutuellement profitables pourraient voir lejour, prospérer et construire autour de la méditerranéeune zone de stabilité, de croissance et de développement.

Les Contraintes au niveau du Maroc :• Le Maroc n’a pas de ressources fossiles pour le moment• La facture énergétique pèse lourdement sur la balancede paiements plus de 6 MM$• L’énergie est chère pour un pan de la population.• Un prix élevé de l’énergie, grève relativement la compé-titivité de l’industrie.• Un transport public & privé désuet et obsolescent • Un stockage de sécurité nécessitant de grandsinvestissements.• Enfin, quelques énergies fossiles, notamment le diesel etle Gaz Butane considérés comme énergie sociale

Les Opportunités :- Plan National d’Actions Prioritaires : Produits pétroliers• Recherche pétrolière • Les Schistes bitumeux• Energies renouvelables• Efficacité Energétique.

- Butane• Soutien ciblé aux ménages à revenus modestes• Refonte Caisse de Compensation

- Besoins en Investissements Raffinage/Distribution Période 2009-2015

• Raffinage 5 Milliards DH* Unité de distillation n° 4 1,4 Milliard DH* Projet d’Infrastructures logistiques 1,6 Milliard DH* Modernisation du système de gestion,

De mouvements produits 1 Milliard DH* Autres Projets : 1 Milliard DH

• Distribution :* Projets nouveaux :

Dépôts, Centres emplisseurs, Réseaux

Véhicules, Bouteilles de Gaz 5 Milliards DH• Projets exceptionnels :

* Tanger Med 1,3 Milliard DH* Nouvelles capacités de stockage

500 000 m3 x 3 000 DH 1,5 Milliard DH* TOTAL : 7,8 Milliards DH

Grand Total Raffinage + Distribution = 12,8 Milliards DH

Les Actions :- Secteur pétrolier• Objectif :

* Garantir 90 jours de stocks de sécurité (entre raffineur& distributeurs).

* Libéraliser progressivement les prix des autres produits : essence, carburéacteur, butane vrac, fuel

* Renforcer la réglementation

- Satisfaction de la demandeen produits pétroliers Horizon 2008 – 2030

• Actuellement, 4 produits pétroliers représentent 95% de la consommation* GPL : 21% (importé à 90%)* Gasoil+Jet : 52% (importé à 35%)* Fuel : 22% (autosuffisance)

Malgré la modernisation de la raffinerie SAMIR, le Marocreste structurellement dépendant de l’importation desGPL et du Gasoil.Avec la fermeture de la raffinerie de Sidi Kacem cetteannée, notre pays deviendra déficitaire en Fuel Oil quidevra être importé pour répondre aux besoins de l’ONE.Nécessité d’augmenter la capacité de raffinage pourrésorber le déficit enFuel et atténuer les importations de GasoilLes capacités de stockage actuelles et en constructionseront suffisantes jusqu’à 2020, dans la mesure ou les pou-voirs publics apportent leur contribution ou financementdes infrastructures comme prévu initialement dans la stra-tégie de Madame La Ministre (5 Milliards de DH en 5 ans).

- Stocks de sécurité des produits pétroliers

Réglementation Stock physique Propositionexistant

Distributeurs 75 j 20 j 60 j

Raffineur 30 j 30 j 30 j

A financer par une marge spéciale sur 5 ans à compter de2009 (1Md/an)

- Concentration dans 4 villes* Mohammedia* Casablanca* Agadir* El Jadida (Jorf Lasfar).n

Les énergies fossiles, perspectives et contraintes (suite)

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NUMÉRO 25 / 2ème trimestre 2009 • 15

EFFICACITEENERGETIQUE

Le Maroc a désormais son pacteefficacité énergétique. L’objectifde cette initiative, lancée par le

Ministère de l’Energie, des Mines, del’Eau et de l’Environnement, est deréduire la facture énergétique danstous les secteurs économiques etsociaux par l’utilisation rationnelle del’énergie dans tous ses usages enadoptant des comportements respon-sables dans le quotidien pour évitertout gaspillage et réaliser des écono-mies d’énergie. A cet effet, MmeAmina Benkhadra a tenu à impliquertout le monde. Gouvernement, élus,collectivités locales, autorités régio-nales, associations professionnelles,opérateurs économiques, consomma-teurs et citoyens tous devront semobiliser pour faire de cette campa-gne lancée sous le slogan «économiserl’énergie, un pacte entre nous tous»,une réussite. La première tranche de la campagnede communication qui s’étale sur la

période 2009-2011 n’épargne aucunmoyen ni personne. Spots pour latélévision et la radio, annoncespresse, guides de bonnes pratiques àla maison et au bureau, flyers et kitspédagogiques ont été en effet élabo-rés pour être diffusés auprès dugrand public, des opérateurs écono-miques, des collectivités locales et desécoles. L’initiative est louable ! Couplée auGMT+1 que le Maroc a reconduitpour la seconde fois cet été, elle nemanquera pas d’avoir des effets posi-tifs sur la réduction de la factureénergétique.En attendant, l’effcicacité énergéti-que, érigée au rang de prioriténationale, mériterait au bout d’unecertaine expérimentation une agencedédiée. Placée sous la tutelle duMinistère de l’Energie, des Mines, del’Eau et de l’Environnement, cetteAgence de maîtrise de l’énergie etd’efficacité énergétique aura pour

mission, dans une perspective dedéveloppement durable, de promou-voir l’efficacité énergétique et ledéveloppement de nouvelles tech-nologies pour toutes les sourcesd’énergie, dans tous les secteurs d’ac-tivité, au bénéfice de tous les citoyensdes régions du Maroc. L’Agence auraégalement comme mission d’élaborerdes plans d’ensemble annuels ou plusen efficacité énergétique et nouvellestechnologies et d’en assurer la miseen œuvre et le suivi. Son financement pourrait provenirde fonds d’efficacité énergétique missur pied ou encore de fonds de lacoopération internationale sur leschangements climatiques. D'autressources de revenus sont même possi-bles, notamment la tarification pourdes services rendus par l'Agence. Par ailleurs, l’Agence pourra comptersur des collaborateurs extérieurs issusdu milieu de l’énergie et de diffé-rents secteurs d’activité.n

Le Maroc a son pacte pour l’efficacité énegétiqueL’initiative vient du Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement. Elle s’estconcrétisée à travers une campagne nationale pilote de sensibilisation sur l’efficacité énergétique.A terme, ira-t-on vers la création d’une agence de maîtrise de l’énergie et d’efficacité énergétique ?

Mme Amina Benkhadra, Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement prononçant son allocution lors de la cérémonie de lancement de la campagne sur l’efficacité énergétique.

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16 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

EFFICACITEENERGETIQUE

C onsidérant la nécessité demener : des actions d’effica-cité énergétique intégrées

sectoriellement ; des opérationsambitieuses d’efficacité énergétiquedans nos villes en réponse auxenjeux de la problématique Energie/Environnement/DéveloppementUrbain ; des programmes énergéti-ques dans les zones rurales afin defaire face aux défis de la déforesta-tion et d’assurer l’accés aux énergiesnon traditionnelles ;Nous adhérons au Pacte de l’EfficacitéEnergétique et•Nous nous engageons à promou-voir l’efficacité énergétique danstous les secteurs économiques etsociaux et dans tous les usages éner-gétiques par :• le recours à des solutions innovanteset aux technologies et équipementsles moins énergivores ;• l’adoption de comportements res-ponsables et sobres au quotidien ;•Nous nous engageons à tout mettreen œuvre sur les plans législatif,réglementaire, incitatif et financierpour promouvoir les actions d’effica-cité énergétique ;•Nous nous engageons à nous ins-crire dans une démarche favorisantl’efficacité énergétique et inté-grant l’innovation, l’anticipation, larecherche, le développement, lerenforcement des compétences, leprogrés technologique, l’échanged’expérience et d’expertise et ladiffusion des informations sur lesbonnes pratiques ;•Nous nous engageons à toutmettre en œuvre pour mettre enapplication les conventions etaccords signés avec le Ministère del’Energie, des Mines, de l’Eau et del’Environnement ;

•Nous nous engageons à développerles énergies renouvelables dans tousles secteurs où elles peuvent se substi-tuer aux énergies conventionnelles ;•Nous nous engageons à nous inspi-rer du meilleur qui existe en manièred’efficacité énergétique afin d’endiffuser les technologies les plus per-formantes et les pratiques les mieuxadaptées à nos spécificités.•Considérant que sous la conduiteéclairée de S.M Le Roi MohammedVI, que Dieu l’Assiste, le Maroc entredans une nouvelle phase de déve-loppement économique et socialaccéléré.•Considérant les Hautes Orientationscontenues dans la lettre que S.M LeRoi, que Dieu l’Assiste, adressé auxPremières Assises Nationales del’Energie et notamment quand S.Mdéclare ”Eu égard à Notre volontéde sécuriser notre approvisionne-ment énergétique, Nous insistonssur la nécessité de diversifier nossources d’énergie, de mobiliser nosressources renouvelables, d’intensi-fier la recherche des hydrocarbureset de valoriser les schistes bitumi-neux. Ceci davrait se faire dans lecadre de l’adoption de l’efficacitéénergétique que nous hissons aurang de priorité”.•Considérant les défis énergétiquesfuturs qui devront être relevés parnotre pays ;•Considérant le rôle grandissantjoué par le secteur de l’énergie pourle développement économique etsocial de notre pays ;•Considérant la vulnérabilité éner-gétique de notre pays, déprouvu deressources énergétiques propres ;•Considérant l’engagement denotre pays dans une politique réso-lue d’efficacité énergétique, de

recours volontariste aux énergiesrenouvelables et d’adaptation auxchangements climatiques ;•Considérant que notre stratégieénergétique rénovée trace le cadrede notre action future et fixe lesobjectifs que nous nous assignonsdans ce domaine ;•Considérant que l’efficacité éner-gétique est une affaire de tous :Gouvernement, élus, collectivités loca-les, autorités régionales, associationsprofessionnelles, consommateurs,citoyens, etc. ;•Considérant que les actions de pro-motion de l’efficacité énergétiquemenées sur le plan national doiventêtre prolongées aux niveaux régionalet local ;•Considérant les accords et conven-tions de partenariat déjà signésentre le Ministère de l’Energie, desMines, de l’Eau et de l’Environnement,d’une part, et d’autres Ministères,plusieurs Régions du Royaume etorganismes publics d’autre part ;•Considérant que l’action de pro-motion de l’efficacité énergétiqueest une œuvre de longue haleinequi doit être menée sur une basepérenne et continue, indépendam-ment des agendas politiques, de laconjoncture économique et des fluc-tuations des prix internationaux del’énergie ;•Considérant que la promotion del’efficacité énergétique nécessite :- la mise en œuvre de dispositionsinstitutionnelles, législatives, régle-mentaires et incitatives, d’actionsd’éducation, d’information et desensibilisation et de mécanismes definancement appropriés ;- le renforcement des compétenceshumaines et des expertises nationa-les dans ce domaine.n

Pacte pour l’efficacité énegétique :

La lettre d’engagementA l’occasion de la cérémonie de lancement de la campagne nationale de sensibilisation sur l’effica-cité énergétique, organisée le 23 juin 2009, Gouvernement, élus, collectivités locales, autoritésrégionales, associations professionnelles, consommateurs, citoyens, etc. ont signé la lettre d’enga-gement dont nous vous livrons le contenu ci-dessous.

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EFFICACITEENERGETIQUE

L a forte dépendance du Marocvis à vis de l’extérieur, associéeà la hausse des cours du

pétrole, qui représente près de 60%de sa consommation énergétiquetotale, grève lourdement sa balancecommerciale. Chiffrée à seulement21 milliards de dirhams en 2003, lafacture énergétique s’est élevée en2008 à 71 milliards de DH, dont lapart du pétrole a représenté plusde 87%. Pour atténuer l’impact del’escalade des prix sur les consomma-teurs et les secteurs productifs, lespouvoirs publics soutiennent les pro-duits pétroliers avec des subventionsqui sont passées de 3,4 à 23 milliardsde DH entre 2004 et 2008. Ce quiconstitue une lourde charge pour lebudget de l’Etat et une importanteponction sur la richessse nationalecréée.C’est dans ce contexte que la nou-velle stratégie énergétique nationalea tracé les grandes lignes des actionsà entreprendre pour répondre auxdéfis du futur.Cette stratégie requiert la mobilisa-tion de tous les marocains, citoyens,institutions gouvernementales, opé-rateurs économiques et collectivitéslocales afin que le Maroc puisse maî-triser son avenir énergétique.

L’efficacité énergétique, une priorité nationaleLa stratégie, déclinée sur quatregrands axes.Pour relever les défis du futur, pourassurer le développement durabledu Maroc et pour maîtriser notre

avenir énergétique, la nouvellestratégie énergétique, élaborée parMinistère de l’Energie, des Mines,de l‘Eau et de l’Environnement,s’appuie sur une vision et des objec-tifs clairs.Articulée autour de quatre grandsaxes, cette stratégie se fixe desobjectifs qui visent à :• Assurer notre sécurité d’approvision-nement énergétique en garantissantsa disponibilité et son accessibilité àdes coûts compétitifs ;• Réduire notre dépendance éner-gétique en mobilisant les sourcesd’énergies nationales par l’intensifi-cation de l’exploration pétrolière, lamise en valeur des schistes bitumeux,le recours à l’électronucléaire ;• Développer les énergies renouve-lables, éolien, solaire, biomasse,dans tous les secteurs où elles peu-vent se substituer aux énergiesconventionnelles. Leur part dans lebilan énergétique sera portée de2,1% en 2008 à 8% en 2012 pouratteindre 15% en 2030. Aux mêmeshorizons, leur contribution à lapuissance électrique installée, pas-sera respectivement de 5% à 18%puis à 25% ;• Promouvoir l’efficacité énergétiquedans tous les secteurs économiqueset sociaux par l’utilisation rationnellede l’énergie dans tous ses usages enadoptant des comportements res-ponsables dans notre quotidien pouréviter tout gaspillage et réaliser deséconomies d’énergie.Le Plan National d’ActionsPrioritaires (PNAP), approuvé le 15avril 2008 par Sa Majesté Le Roi

Mohammed VI, que Dieu l’assiste,met en œuvre une feuille de routesur la période 2008-2012, pour ren-forcer la capacité d’offre électriqueafin de rétablir l’équilibre avec lademande et appliquer les premièresmesures d’efficacité énergétique.L’efficacité énergétique, à laquelle leMaroc s’est attelé, est considéréecomme une véritable révolution éner-gétique, à la fois par les changementstechnologiques et de comportementsociétal qu’elle implique. Elle va per-mettre à notre pays de réaliser deséconomies d’énergie de 12 à 15% en2020 et près de 20% en 2030.A cout terme, Le Plan Nationald’Actions Prioritaires (PNAP) préco-nise d’ici 2012• D’installer 22,7 millions de lampesbasse consommation (LBC), d’établirdes tarifications d’électricité incitati-ves pour les professionnels et lesparticuliers, d’étendre l’utilisationdes chauffe-eau solaires, de doterl’éclairage public d’équipementséconomes en électricité, de pro-mouvoir l’efficacité énergétiquesdans les secteurs clés du bâtiment,de l’industrie et des transports.Toutes ces mesures et l’instaurationde l’horaire GMT+1, permettront uneffacement à la pointe de 1480 MW,une économie d’énergie équiva-lente à 28% de la puissance totaleinstallée en 2008.Les dispositions législatives et régle-mentaires entrées en vigueur depuisavril 2008, comme l’augmentationdu seuil d’autoproduction de 10 MWà 50 MW, l’instauration du tarif superpointe pour les clients THT et HT,

Economiser l’énergie, un pacte entre nous tous

L’énergie, de plus en plus rare, de plus en plus chèreLe Maroc importe actuellement plus de 97% de ses approvisionnements en énergie qui constitue lemoteur principal du développement économique et social du pays. Sa demande énergétique vas’accroître pour satisfaire à la fois les besoins de sa population croissante et l’essor sans précédentqu’il connaîtra dans les décennies à venir.

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18 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

EFFICACITEENERGETIQUE

la mise en application du système debonus -20/-20 pour encourager lesabonnés BT, sont conçues pour pro-mouvoir les énergies renouvelableset l’efficacité énergétique.• La cogénération et l’utililisationdes énergies alternatives dans l’in-dustrie, le rajeunissement du parcde transport par des véhicules pluséconomes en carburant, des équi-pements ménagers et professionnelsavec de meilleures performancesénergétiques, sont aussi des moyensindiqués pour économiser l’énergie.• de construire de nouvelles centra-les électriques d’une puissancesupplémentaire totale de près de3500 MW dont 1480 MW de parcséoliens.

A moyen terme, pour la période 2012-2020• Le Maroc a opté pour le charbonpropre pour la production en base del’électricité. Ce combustible alimen-tera les deux unités supplémentairesà Jorf Lasfar de 330 MW chacune quiseront mises en service en 2013 et lestrois tranches de la centrale deBoudemiane à Safi (1980 MW autotal) dont la production démarreraentre 2014 et 2015.• L’utilisation du gaz de redevance

reçu pour le transit par le GazoducMaghreb Europe (GME) sera opti-misée pour les cycles combinés deTahaddart et d’Aîn Beni Mathar. Lapossibilité d’une extension de lacapacité du GME et le recours au GazNaturel Liquéfié, restent des optionsouvertes dont la réalisation estconditionnée par un accès sécurisé àlong terme aux sources d’approvi-sionnement et leur compétitivité surle marché intérieur.

A long terme, pour la période 2020-2030• l’électronucléaire, la volorisationdes schistes bitumineux par pyrolyseou combustion directe dans descentrales électriques, la générationd’électricité à partir de déchetsorganiques, la production des bio-carburants à partir des plantesgrasses et des algues, sont autantd’options qui seront confirmées aufur et à mesure de la maturation deleurs technologies et de leur faisa-bilité économique.• le développement du solaire depuissance, l’exploitation systémati-que de tout le potentiel éolienproductible, la généralisation deschauffe eau solaires, la consolida-tion et l’extension de l’efficacité

énergétique dans tous les domai-nes, demeurent une constante de lastratégie énergétique à la fois pourpréserver l’environnment et réduirenotre dépendance énergétique. De nouveaux textes législatifs etréglementaires sur les énergies renou-velables, l’efficacité énergétique, lasûreté nucléaire et radiologique et latransformation du CDER en agencedédiée au développment des éner-gies renouvelables et de l’efficacitéénergétique sont au stade de dis-cussion au Parlement ou de mise aupoint au Secrétariat Général duGouvernement.

Une vaste campagne de sensibilisationLa sécurité de l’approvisionnement etde la disponibilité de l’énergie impli-que d’importants efforts de la partdu gouvernement et interpelle l’en-semble des citoyens et des secteursproductifs à une meilleure utilisationde l’énergie tout en satisfaisant leursbesoins énergétiques croissants.Tel est le message fort qui seravéhiculé au travers d’un vaste plande sensibilisation pour inciter lesMarocains à mieux consommerl’énergie pour l’économiser.La première tranche de ce plan de

Mme. Amina BENKHADRA, Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement lors de la conférence de presse sur le lancement de la campagne de sensibilisation sur l’efficacité énergétique.

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EFFICACITEENERGETIQUE

communication qui s’échelonnera de2009 à 2011, débutera le 23 juin 2009,date de lancement de la campagnequi sera marquée par la cérémonieofficielle de signature du «PacteEfficacité Energétique» entre toutesles parties prenantes, DépartementsGouvernementaux, CGEM, Collectivitéslocales, Associations des consomma-teurs, opérateurs énergétiques.

Le pacte «Efficacité énergétique» :un pacte gagnantIndividuellement et collectivement,nous devons nous engager tous àconsommer mieux l’énergie tout enrépondant à nos besoins énergéti-ques. De cette conception découlel’articulation de cette campagneautour d’une idée force : Le pacteefficacité énergétique.Essentielle à notre quotidien, essen-tielle au développement économique,les enjeux d’une révolution énergéti-que concernent tous les Marocains.Un défi qui ne saurait être relevé sansl’engagement massif de chacun d’en-tre nous. Le pacte «efficacité énergétique» vasymboliser cet accord nécessaireentre tous les Marocains pourœuvrer ensemble, main dans lamain, à relever l’immense défi de lamaîtrise de l’Energie au Maroc,garante de notre développementéconomique et social.Le pacte «efficacité énergétique» seveut un contrat gagnant pour tousles Marocains.

Sensibiliser tous les marocainsC’est autour de cette idée force queva se décliner la campagne nationalede sensibilisation dont l’objectif estde toucher toutes les cibles, grandpublic, opérateurs économiques, col-lectivités locales, à travers différentesactions.

La campagne grand publicVaste campagne multimédia, celle-cimettra à contribution la télévision,la radio, la presse écrite et l’éditionafin que le message atteigne toutesles cibles et que celles-ci s’engagent

à adhérer au pacte «efficacité éner-gétique». Celle-ci se décline en :• Un spot générique afin de définirl’enjeu du défi énergétique com-mun conçu sous forme d’appel àl’adhésion de tous au pacte «effica-cité énergétique» (TV, radio etannonce presse).• 8 spots thématiques pour expli-quer au grand public la manière demieux utiliser l’énergie et doncd’adhérer au pacte efficacité éner-gétique (TV, radio et annoncespresse).• 8 spots, 8 manières simples et effi-caces pour économiser l’énergie- Spot 1 : Adopter le chauffe-eau

solaire- Spot 2 : Régler le moteur de

sa voiture- Spot 3 : Adopter le covoiturage- Spot 4 : Utiliser des Lampes Basse

Consommation- Spot 5 : Utiliser sa machine à laver

à basse température et dégivrer son frigo régulièrement

- Spot 6 : Abandonner la conduitesportive pour consommer moins de carburant

- Spot 7 : Pour les trajets courts, ne pas prendre la voiture et marcher à pied

- Spot 8 : Réduire sa consommationen électricité de 20% et bénéficier d’un bonus de 20%

• Un guide des bonnes pratiques àla maison et au bureau, «Le pacteJe m’y engage», distribué via lesagences ONE et des distributeursd’électricité.• Un flyer portant sur les bonnespratiques à adopter dans l’usage desa voiture, distribué via les conces-sionnaires automobile et sur lesautoroutes.

Les opérateurs économiquesParallèlement à la campagne àl’adresse du grand public, desactions spécifiques seront menéespour sensibiliser les opérateurséconomiques. Ces actions se maté-rialiseront par l’édition de plusieurs

guides pratiques sur la mise en placede méthodes précises, dans diffé-rents domaines, pour l’efficacitéénergétique, ainsi que par l’organi-sation de séminaires thématiquessur des méthodes concrètes et effi-caces de maîtrise énergétique.

Les collectivités localesGrands consommateurs d’énergie,bâtiments et éclairage public,transports en commun, plans dedéplacements urbains, distributiond’eau et d’électricité, les Collectivitéslocales sont un acteur majeur pourassurer le succès de la politique d’ef-ficacité énergétique. A ce titre, ellesseront sensibilisées et formées à unemeilleure gestion énergétique parle biais de guides et de séminairespour traduire dans leur gestion etleurs plans de développement lesimpératifs de la nouvelle visionénergétique.Un Trophée «Efficacité énergéti-que» sera également instauré afinde susciter l’émulation entre lescommunes du Royaume.Ce trophée récompensera chaqueannée les communes qui se distingue-ront le plus en matière d’efficacitéénergétique.

Les écolesA l’adresse des enfants scolarisésdans tout le Royaume, des messagesspécifiques seront diffusés dans lesécoles afin de sensibiliser les plus jeu-nes sur l’importance de l’énergie etde la nécessité de nouveaux compor-tements afin de ne pas la gaspiller.Des Kits pédagogiques seront distri-bués à cet effet. En nous engageant tous en faveurdu Pacte Éfficacité Énergétique,nous maîtrisons ensemble l’énergiepour notre avenir.n

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1 : M. Mohammed HORANI, Président de la CGEM2: M. Moulay Abdallah ALAOUI, Président de la Fédération de l’Energie3 : M. Rachid IDRISSI KAITOUNI, Président du GPM4: M. Said MOULINE, Directeur Général du CDER5 : M. Jean-Pierre ERMENAULT, Président Directeur Général de LYDEC6 : Photo d’ensemble des signataires avec le Premier ministre

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DISTINCTIONSROYALES

Messieurs les Ministres, Messieurs les Ambassadeurs, Mesdames et Mesieurs,

C ’est pour moi un grand honneur de procédér avecMonsieur le Premier ministre à la remise desWissams Alaouites que S.M Le Roi, que Dieu

l’Assiste, a bien voulu décerner à Madame MichèlePappallardo, Commissaire générale au DéveloppementDurable au sein du Ministère français de l’Ecologie, del’Energie, du Développement Durable et del’Aménagement du Territoire et à Monsieur RichardLavergne, actuellement Chargé de mission auprès de cemême Commissariat Général du DéveloppementDurable.

• de Mme. Michèle Pappallardo, ex-Présidente del’Agence française de l’Environnement et de la Maîtrisede l’Energie (ADEME) et Commissaire Générale duDéveloppement Durable au Ministère français del’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable etde l’Aménagement du Territoire, à qui S.M Le RoiMohammed VI, que Dieu l’Assiste, a bien voulu décernerle Wissam Alaouite de l’ordre de Commandeur ;• de M. Richard Lavergne, Secrétaire Général del’Observatoire français de l’Energie et des MatièresPremières, à qui S.M Le Roi Mohammed VI, que Dieul’Assiste, a bien voulu décerner le Wissam Alaouite del’ordre d’Officier.

A cette occasion, je voudrais rendre hommage à cesdeux responsables pour l’action précieuse et efficacequ’ils n’ont cessé de mener depuis plusieurs années pourle raffermissement des liens de coopération entre leMaroc et la France dans le domaine de l’énergie, et par-ticulièrement pour le développement des énergies

renouvelables, la promotion de l’efficacité énergétiqueet le développement des outils d’observation et de pré-vision énergétiques, qui constituent autant d’axesprioritaires de notre statégie énergétique.

Par leur accompagnement continu, Mme. Pappallardo etM. Lavergne ont également enrichi le débat mené auniveau national sur des questions clés de notre politiqueénergétique, contribuant ainsi à la concertation menéeentre les acteurs de la scène énergétique marocaine, etdont les premières Assises de l’énergie, tenues le 6 marsdernier, ont constitué un moment fort.

Plus globalement, ces distinctions témoignent bien de laqualité des relations de coopération qui lient nos deuxpays dans le domaine de l’énergie et du développementdurable. La tradition de concertation et de dialoguefrancs et constructifs que nous avons su instaurer asseztôt entre nos deux Ministères, nous permettra de releverdavantage le niveau d’exigence que nous assignons ànotre coopération dans ces domaines.

Les acquis déjà enregistrés, et surtout les opportunitésformidables de coopération qui s’offrent à nous, ainsiqu’à nos opérateurs dans ces secteurs, tant publics queprivés, nous autorisent à aspirer à concrétiser des projetsconjoints de plus en plus ambitieux et mutuellementavantageux.

En réitérant mes sincères félicitations à Mme.Pappallardo et M. Lavergne pour cette distinctionroyale, j’exprime le souhait de pouvoir compter à l’ave-nir sur leur précieux accompagnement pour la mise enœuvre des actions et réformes que nous menons dans lecadre de notre stratégie énergétique et de nos effortspour assurer un développement durable de notre pays.n

Distinctions royales pour Mme. Pappallardo et M. LavergneEn marge de la cérémonie de lancement de la campagne nationale de l’efficacité énergétique, Mme.Amina BENKHADRA, ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, a remis aunom de S.M Le Roi Mohammed VI des distinctions royales à Mme. Michèle Pappalardo et M. RichardLavergne. Nous vous livrons ci-dessous l’extrait de son allocution prononcée à cette occasion.

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1 : Mme. Amina BENKHADRA prononçant son allocution adressée aux récipiendaires2 : Mme. Amina BENKHADRA remettant au nom de S.M Le Roi la cravate de commandeur du Wissam Alaouite à Mme. Pappallardo3 : Mme. Amina BENKHADRA remettant au nom de S.M Le Roi les insignes d’officier du Wissam Alaouite à M. Lavergne4 : Mme. la Ministre entourée des heureux lauréats5 : M. le Premier ministre en tête à tête avec Mme. Amina BENKHADRA6 : De g à d : Mly Abdallah Alaoui, Président de la Fédération de l’Energie, Mme. Michèle Pappallardo, Commissaire Générale au

développement durable, M. Richard Lavergne, Chargé de mission Energie/Climat et M. Jean-François Thibault, Ambassadeur de France

DISTINCTIONSROYALES

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24 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

BRÈVESINTERNATIONALES

• Plans de réduction des émissions polluantes des voitures

Plusieurs pays ont mis en place desplans de lutte contre les émissionspolluantes des voitures et de réduc-tion de leur consommation encarburant.Aux Etats-Unis, le plan présenté parle président Barack Obama projettede réduire graduellement la consom-mation des voitures neuves de 5%par an entre 2012 et 2016 pour laporter à 35,5 miles par galon, soitenviron 6,6 litres aux cent.Cette mesure permettra d'économi-ser 1,8 milliard de barils de pétrole,réduisant parallèlement la dépen-dance des Etats-Unis vis-à-vis dupétrole étranger.Des normes d'émissions des gazd'échappement seront fixées parl'Agence de Protection del'Environnement (EPA).Dans l’Union Européenne, unaccord provisoire a été conclu endécembre 2008 pour réduire lesémissions de gaz d'échappement.Le plan doit encore être approuvépar le Parlement européen et lesEtats membres sans modificationen profondeur.Il vise à réduire de 18% les rejets decarbone pour les ramener progressi-vement à 130 g/km d'ici 2015. Uncalendrier de mise en conformitéprévoit que 65% des voitures neuves

produites en 2012 seront aux nor-mes; 75% en 2013; 80% en 2014 et100% en 2015. Les constructeurss'exposeraient à des pénalités encas de nonconformité, d'abord pro-gressives (5 euros pour le premiergramme dépassant la norme, 15euros pour le deuxième gramme, 25euros pour le troisième gramme et95 euros par gramme à partir duquatrième) puis uniques après 2018(95 euros par gramme en excès). Unobjectif de 95 g/km est programmépour 2020.La Chine a adopté ses premières nor-mes d'émissions en 2000. Elles sontsemblables aux règles qu'avaientapprouvées l'Union européenne en1992.Les voitures ne doivent pas émettreplus de 2,3 grammes de monoxydede carbone par kilomètre. Pour leshydrocarbones, le seuil maximal estde 0,2 g/km; il est de 0,15 g/km pourles oxydes d'azote.Ces normes devraient être abais-sées (1 g/km pour le monoxyde decarbone, 0,1 g/km pour les hydro-carbones, 0,08 g/km pour lesoxydes d'azote).Au Japon, les normes adoptées en2005 pour le diesel étaient déjà lesplus strictes au monde. Actualiséesen 2009, elles sont encore plus sévè-res (0,7 gramme d'oxydes d'azotepar kWh et 0,01 g/kWh pour les par-ticules fines).

La législation contraint les auto-mobilistes à remplacer leurs vieillesvoitures hors norme ou à les adapterdans un délai de neuf ans à compterde leur première immatriculation.

• Energie : Chute de la production pétrolière et des investissements verts en 2009

La production pétrolière mondialediminuera cette année de 1,7 mil-lion de barils par jour et lesinvestissements consacrés aux tech-nologies vertes devraient chuter de48%, a déclaré le chef de l'Agenceinternationale de l'Energie (AIE) àVarsovie."Nous avons globalement (...) jusqu'àprésent revu à la baisse de 1,7 millionde barils par jour la capacité pour2009", a déclaré à la presse le direc-teur exécutif de l'AIE, Nobuo Tanaka,après un entretien avec le ministrepolonais de l'Economie, WaldemarPawlak."Nos prévisions font état d'unebaisse tant dans les pays membresde l'OPEP que dans ceux qui ne lesont pas", a poursuivi M. Tanaka."L'offre des pays non membres estréduite d'environ 500.000 barils parjour", a précisé M. Tanaka, en expli-quant ce recul par la baisse de lademande en période de crise. Dansun rapport publié le 10 avril, l'AIE aprévu une contraction de l'activité

Les énergies renouvelables n’échap-pent pas à la crise financière. Unrapport de l’Agence internationalede l’Energie (AIE), rendu public le 31mai 2009, prévoit une baisse de 38%des investissements dans les énergiesrenouvelables en 2009. Le 20 avril dernier, la société Siliciumde Provence (Silpro), qui devaitconstruire et exploiter une usine desilicium raffiné destinée à l’industriesolaire photovoltaïque à Saint-Auban (Alpes-de-Haute-Provence), aété placée en redressement judi-ciaire. En cause, la baisse de la

demande en silicium et l’incapacitédes porteurs du projet à financer lapoursuite de la construction et l’ex-ploitation de l’usine.Les conditions de financement desprojets dans le domaine des énergiesrenouvelables sont en effet de plusen plus difficiles. En ces temps d’in-stabilité financière, les banquesprêtent moins et les investisseurssont plus réticents à s’engager dansde nouveaux projets moins rentablesque le gaz et le pétrole. Pourtant, les pays industrialisésaccordent une place importante

dans leurs plans de relance économi-que aux investissements dans lesénergies renouvelables. Ils comptenten effet sur les différents plans derelance économique pour dynamiserle financement du secteur. En France, le Grenelle de l’environ-nement fixe l’objectif de 20%d’énergies renouvelables dans laconsommation énergétique d’ici2020.Tandis qu’aux Etats-Unis, 20 milliardsdes 787 milliards de dollars du plande relance devraient être consacrésaux énergies renouvelables.n

Les énergies renouvelables rattrapées par la crise

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BRÈVESINTERNATIONALES

économique mondiale de 1,4% en2009 et a réduit sa prévision dedemande mondiale de pétrole de 1 million de barils par jour (mbj) parrapport au mois précédent. "Dans lecontexte de la crise économiqueactuelle, les investissements dans lestechnologies de production d'éner-gies renouvelables baisseront en2009 de 48%", a déclaré M. Tanaka."Nous conseillons vivement auxpays du G8 ainsi qu'aux pays mem-bres de l'AIE de maintenir le niveaude leurs investissements dans lestechnologies à faibles émissions decarbone ou les énergies renouvela-bles", a ajouté M. Tanaka."Les investissements dans les tech-nologies à émissions de carboneréduites sont essentiels au dévelop-pement durable", a-t-il ajouté.

• Energie solaire : DESERTEC, 400 milliards d'investissement dans les déserts d'Afrique

Les porte-parole du réassureur«Münchener Rück» et du groupeindustriel électronique Siemens ontannoncé le 16 Juin 2009 qu’unequinzaine d'entreprises et institu-tions allemandes veulent lancer uneinitiative industrielle portant sur laconstruction de centrales thermiquessolaires dans les déserts d'Afrique.Les besoins en investissements sontestimés à environ 400 milliardsd'euros. En dix ans, les centralesfourniront l'électricité pour l’Europeet couvriront environ 15% de lademande européenne en électricité,est-il déclaré. En plus de la Münchener Rück, qui apris la tête de l'initiative, il y a aussiles grands producteurs d’électricitéRWE et E.ON, ainsi que la DeutscheBank et des entreprises de l'écono-mie solaire. Selon le concept DESERTEC, il s'agitde l'électricité provenant des centra-les solaires en Afrique du Nord, quisera transportée via un réseau deCourant Continu en Haute Tensionvers l'Europe. Les centrales solaires seront instal-lées sur plusieurs sites en Afrique du

Nord dans des pays politiquementstables, avancent les promoteurs. Greenpeace a salué le projet :«L'initiative est l'une des plus sagesdes réponses à la crise environne-mentale et à la crise économiqueactuelle», a déclaré l'expert deGreenpeace en énergie AndreeBöhling.

• Accord Russie/Japon pourl’exploitation de deux champs pétroliers en Sibérie orientale

L’accord prévoit que l'entrepriserusse Irkutsk Oil va créer une joint-venture, dans laquelle elle possèdera51%, avec la compagnie nipponeJapan Oil, Gas and Metals National,qui disposera de 49% du capital."La région de Sibérie orientale estgéographiquement proche du Japonet semble renfermer de largesréserves de pétrole brut et de gaznaturel", a expliqué l'entreprisejaponaise dans un communiqué."Le pétrole brut produit sur placeapprovisionnera à l'avenir les mar-chés d'Asie du Nord-Est, dont leJapon", une fois que l'oléoduc russeSibérie Orientale Pacifique aura étéachevé, a-t-elle ajouté.Le quotidien économique japonaisNikkei a affirmé que le coût de ceprojet avoisinerait les 15 milliards deyens (113 millions d'euros).

• L’AIE prévoit une forte chute de la demande de pétrole

L'Agence internationale de l'éner-gie (AIE) a de nouveau revu à labaisse sa prévision de demandemondiale de pétrole pour 2009, s'at-tendant désormais à la plus fortechute annuelle depuis 1981 (-3%) enraison de la récession économiquemondiale, selon son rapport men-suel de mai 2009.L'organisation internationale, quireprésente les intérêts des paysindustrialisés, estime que la consom-mation d'or noir va atteindre 83,2millions de barils par jour (mbj) surl'année, soit une baisse de 2,6 mbjpar rapport à 2008. Dans son rapport

du mois d'avril, l'AIE prévoyait unedemande mondiale de 83,4 mbj.L'Agence explique cette révision enbaisse par des données sur laconsommation d'or noir "plus fai-bles que prévu" venues de "plusieursrégions" du monde, notamment deChine, des Etats-Unis et de Russie.Parmi les dix plus gros consomma-teurs de pétrole au monde, seulsl'Inde et l'Arabie Saoudite devraientenregistrer une hausse de leurdemande en 2009.L'Agence indique que ces projec-tions sont "cohérentes" avec les"récentes évolutions de l'activitééconomique" et avec l'hypothèseselon laquelle l'économie mondialene se redressera pas avant 2010 "auplus tôt". Le rapport base notam-ment ses projections sur les dernièresprévisions du FMI, soit une contrac-tion du PIB mondial de 1,4% cetteannée.

• Amélioration de l’efficacité énergétique : la norme NF EN 16001 «Systèmes de management de l’énergie» vient d’être publiée.

Dans le contexte économique etenvironnemental actuel, l’efficacitéénergétique constitue un objectifprioritaire et stratégique des orga-nismes. Elle permet de diminuer lescoûts et de réduire les émissions degaz à effet de serre liées à leursactivités. Pour accompagner lesentreprises dans leurs démarches demaîtrise de l’énergie, la norme NFEN 16001 «Système de managementde l’énergie» a été publiée ce 1er

juillet 2009. Destinée à tout orga-nisme, quel que soit son domained’activité ou sa taille, elle a pourobjectif de les aider à développerune gestion méthodique de l’éner-gie et d’améliorer ainsi leurefficacité énergétique. Cette normeeuropéenne inspire d’ores et déjà lafuture norme internationale ISO50001 prévue fin 2010.n

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26 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

PROSPECTIVEENERGETIQUE

Le futur énergétiquedessine la géopolitique de demain

C haque année, l’EIA l’agenced’information du départementaméricain de l’énergie, publie

l’International Energy Outlook (IEO) -un recueil dense rassemblant les don-nées et les analyses sur l’évolution del’équation énergétique mondiale. La récente publication de l’IEO 2009offre aux observateurs des questionsénergétiques une moisson de révéla-tions importantes. Parmi celles-ci, laplus importante, et de loin : l’IEO pré-voit une forte baisse de la productionmondiale prévue de pétrole (par rap-port aux précédentes années) et uneaugmentation correspondante de ladépendance à ce que l’on appelle «lescarburants non conventionnels» - lessables et les schistes bitumineux, lesgisements à grande profondeur et lesbiocarburants.Pour la première fois, la très respectéeEnergy Information Administrationsemble rejoindre l’avis des experts quiaffirment depuis longtemps que l’èrede l’abondance du pétrole bon mar-ché tire à sa fin. Nouvelle presque aussiremarquable, le rapport 2009 soulignela demande insatiable en énergie del’Asie et suggère que la Chine se rap-proche de plus en plus du point où elledépassera les Etats-Unis en tant quenuméro un mondial de la consomma-tion d’énergie. Manifestement, unenouvelle ère de concurrence énergéti-que féroce va s’ouvrir.

Le pic pétrolier devient la nouvellenormeTrès récemment, en 2007, l’IEO pré-voyait que la production mondiale depétrole conventionnel (celui qui jaillitdu sol sous forme liquide) devraitatteindre 107,2 millions de barils par

jour en 2030, soit une augmentationsubstantielle par rapport aux 81,5 mil-lions de barils produits en 2006.Aujourd’hui, la dernière édition 2009du rapport révise drastiquement à labaisse les projections pour 2030, leschiffrant à seulement 93,1 millions debarils par jour (mb/j). Cela représenteun déclin surprenant de 14,1 mb/j.Même en ajoutant aux prévisions durapport 2009 une augmentationplus importante que prévue de laproduction de combustibles nonconventionnels, cela se traduit toutde même par une baisse nette de11,1 mb/j de l’offre mondiale decombustibles liquides (par rapportaux projections très hautes de 2007).Que signale ce déclin - en dehorsd’un pessimisme de plus en plusmarqué des experts en énergieconcernant la production de pétroleliquide ?Très simplement, cela indique que lesanalystes, pourtant généralement opti-mistes du ministère de l’Énergie,estiment désormais que l’approvision-nement en combustible mondial nesera pas en mesure de suivre le rythmede l’augmentation de la demandemondiale. Depuis des années, plusieursgéologues spécialistes du pétrole et desautres types d’énergie ont mis en gardesur le fait que la production mondialequotidienne approchait d’un niveaumaximal - un pic - puis allait par la suitedécliner, ce qui pouvait déclencher unchaos économique mondial. Quel quesoit le moment de l’arrivée réelle du picpétrolier, il existe un consensus de plusen plus large sur le fait que nous som-mes au minimum entrés dans la zonedu pic pétrolier, si ce n’est dans celle dudéclin irréversible.

Jusqu’à récemment, l’Energy InformationAdministration rejetait l’idée qu’un picde production pétrolière mondial soitimminent, ou que nous devions antici-per une diminution de la quantité depétrole disponible dans un futur pro-che. «[Nous] prévoyons un pic dupétrole conventionnel plus proche dumilieu du 21ème siècle que de sondébut», affirmait l’agence dans sonrapport 2004.Conformément à ces vues, l’EIAindiquait un an plus tard que la pro-duction mondiale devrait atteindrele chiffre stupéfiant de 122,2 mb/j en2025, soit plus de 50% au-dessus des80 mb/j produits en 2002. C’étaitquasiment la formulation la plus pro-che d’un rejet explicite de la thèse dupic pétrolier que l’on pouvait atten-dre des experts de l’EIA.

Où est passé le pétrole ?Revenons en à l’édition 2009. En2025, selon ce nouveau rapport, laproduction mondiale de liquidesconventionnels et non conven-tionnels, n’atteindra qu’un piètre 101,1 mb/j. Pire encore, la productionde pétrole classique sera seulementde 89,6 mb/j. Pour l’EIA, cela équivautà la vision la plus profondément pes-simiste à laquelle on puisse s’attendrequant à l’avenir de la capacité de pro-duction mondiale de pétrole.Les experts de l’agence affirmentcependant que le défi ne sera pasaussi grand qu’il pourrait paraître, carils ont également revu à la baisse leursprojections de la demande futured’énergie. En 2005, ils estimaient pour2025 la consommation mondiale depétrole à 119,2 millions de mb/j, justeau-dessous de la production prévue à

Après l’Agence Internationale de l’Energie, c’est au tour de l’EIA, l’agence américaine chargée dela prospective en la matière, de réviser elle aussi drastiquement à la baisse ses prévisions de pro-duction pétrolière pour les années qui viennent. Alors que son rapport 2007 tablait sur 107millions de barils de pétrole par jour (mb/j) en 2030, l’édition 2009 ne prévoit plus qu’une produc-tion de 93 mb/j, en diminution de 14 mb/j.

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Le futur énergétique dessine la géopolitique de demain (suite)

PROSPECTIVEENERGETIQUE

l’époque. Cette année - et nousdevrions tous en théorie, pousser unprofond soupir de soulagement - lerapport prévoit pour 2025 uneconsommation de seulement 101,1millions de mb/j, idéalement situéejuste en dessous de ce que le mondeest censé produire à ce moment-là. Sicela s’avère effectivement le cas, lescours du pétrole vont probablementrester dans une fourchette gérable.Cependant, dans cette équation, lecalcul de la consommation apparaîtcomme étant le moins fiable, en parti-culier si la croissance économique sepoursuit au rythme qu’ont connurécemment la Chine et l’Inde. De fait,toutes les observations indiquent quela croissance dans ces pays va retrou-ver son rythme d’avant la crise à la finde 2009 ou au début de 2010. Dansces circonstances, la demande mon-diale de pétrole dépassera finalementl’offre, poussant à nouveau les prix àla hausse, avec la menace récurrented’assister encore à des troubles écono-miques potentiellement désastreux-pouvant éventuellement être de l’am-pleur de l’effondrement économiquemondial actuel.Avoir la moindre chance d’éviter detelles catastrophes implique uneforte augmentation de la productionde carburant non conventionnel. Cescarburants comprennent les sablesbitumineux du Canada, le pétroleextra-lourd du Venezuela, les gise-ments pétroliers des grands fondsmarins, le pétrole de l’Arctique, lesschistes bitumineux, les liquides obte-nus à partir du charbon (CTL), et lesbiocarburants. A l’heure actuelle, cesressources cumulées ne représententqu’environ 4% de l’offre mondiale decarburant liquide, mais devraientatteindre près de 13% d’ici 2030.Globalement, selon les estimations dela nouvelle édition de l’IEO, la produc-tion des non liquides atteindra 13,4mb/j en 2030, contre une prévision de9,7 mb/j dans l’édition 2008.Cependant, pour qu’une croissance decette ampleur puisse se produire, unensemble de nouvelles industriesdevront être créées pour la fabrication

de ces carburants, avec un coût deplusieurs milliards de dollars. Cetteperspective provoque un large débatsur les conséquences environne-mentales de la production de telscombustibles.Par exemple, une augmentationsignificative de l’utilisation des bio-carburants - en supposant que cescombustibles aient été produits pardes moyens chimiques, plutôt quepar la chaleur, comme c’est le casaujourd’hui - pourrait réduire consi-dérablement les émissions de dioxydede carbone et autres gaz à effet deserre, ralentissant réellement le tempodu changement climatique. A l’in-verse, toute augmentation de laproduction des sables bitumineux, dupétrole extra-lourd du Venezuela, etdes schiste bitumineux des RockyMountains, entraînerait une activité àhaute intensité énergétique, émettantà coup-sûr de grandes quantités deCO2, susceptibles de dépasser les gainseffectués grâce aux biocarburants.En outre, l’augmentation de la pro-duction de biocarburants risque dedétourner pour la fabrication de car-burant de vastes étendues de terresarables utilisées pour l’indispensableculture de denrées alimentaires debase. Si, comme c’est probable, le prixdu pétrole continue d’augmenter, ilfaut s’attendre à ce qu’il soit de plusen plus attrayant pour les agriculteursde cultiver davantage de maïs etautres cultures destinés à la produc-tion de carburants pour les transports,ce qui signifie que la hausse du coûtdes aliments de base pourrait les ren-dre hors d’atteinte pour les trèspauvres, tout en poussant aux limitesde leur budget les familles qui travail-lent. Cela pourrait déclencher denombreux troubles et provoquer unesous-alimentation massive, comme enmai et juin 2008, lorsque les émeutesde la nourriture se sont propagées àtravers la planète en réponse à lahausse des prix des produits alimentai-res - due en partie au détournementde grandes quantités de surface culti-vée pour le maïs permettant laproduction de biocarburants.

Une lourde empreinte énergétiquesur la planèteLes implications géopolitiques deces évolutions pourraient être trèsimportantes. Entre autres, le poidssur la scène mondiale du Canada, duVenezuela et du Brésil - les princi-paux producteurs de carburants nonconventionnels - vont se renforcer.Le Canada devient de plus en plusimportant, en tant que premier pro-ducteur mondial de pétrole à partirdes sables bitumineux - un matériauépais et visqueux, qui doit être extraitet traité de diverses manières intensi-ves en énergie avant d’être convertien carburant synthétique (synfuel).Selon le EIO, la production de sablesbitumineux, qui est actuellement de1,3 mb/j et est à peine rentable, pour-rait atteindre les 4,4 mb/j (ou même,selon les scénarios les plus optimistes,6,5 mb/j) en 2030.Compte tenu des nouvelles projectionsde l’IEA, cela représenterait un apportconsidérable à l’échelle mondiale del’approvisionnement en énergie, aumoment où l’on s’attend à ce que laproduction des sources majeures depétrole classique subisse d’importantesréductions dans des régions comme leMexique et la mer du Nord.L’extraction des sables bitumineux,toutefois, pourrait s’avérer une catas-trophe environnementale de premierordre. D’une part, elle requiert unapport considérable d’énergie pourl’extraction de cette nouvelle res-source, d’autre part d’énormesétendues de forêt devraient êtrerasées, et enfin de vastes quantitésd’eau sont utilisées pour produire lavapeur nécessaire à l’exploitation desgisements (au moment même où unsemblable «pic de l’eau» pourrait sur-venir).Cela signifie que l’accélération dela production des sables bitumi-neux se traduira par un gâchisenvironnemental, de la pollution etun réchauffement de la planète. Il y ade nombreux doutes sur le fait queles autorités et l’opinion publiquecanadiennes soient en fin de compteprêts à payer le prix économique et

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PROSPECTIVEENERGETIQUE

environnemental requis. En d’autrestermes, quoi que l’IEA puisse prévoiraujourd’hui, personne ne peut savoirsi les carburants synthétiques serontréellement disponibles en quantitévoulue dans 15 ou 20 ans.Le Venezuela a longtemps été uneimportante source de pétrole brutpour les États-Unis, fournissant la plusgrande part des revenus qu’utilise leprésident Hugo Chávez pour financerses programmes sociaux, ainsi qu’unevolonté ambitieuse de lutte contre lapolitique américaine à l’étranger.Dans les années à venir, cependant, saproduction de pétrole devrait bais-ser, ce qui laissera le pays de plus enplus dépendant de l’exploitation desgrands gisements de bitume dansl’est du bassin du fleuve Orénoque.Pour développer ces gisements de«pétrole extra-lourd», d’importantsinvestissements financiers et énergé-tiques seront nécessaires et, commepour les sables bitumineux duCanada, l’impact sur l’environnementpourrait être désastreux. Néanmoins,il est possible que le succès du déve-loppement de ces gisements puisses’avérer une manne économiquepour le Venezuela.Le grand gagnant de ce tristeconcours de l’énergie pourrait biencependant être le Brésil. Il est déjà unproducteur important d’éthanol, eton s’attend à une forte augmenta-tion de sa production de pétrole nonconventionnel, une fois que les nou-veaux gisements ultra-profondes desbassins Campos et Santos seront enexploitation. Ce sont de très grandsgisements de pétrole offshore enter-rés sous d’épaisses couches de sel,situés à près de 180 km au large de lacôte de Rio de Janeiro, à plusieurskilomètres sous la surface de l’océan.Lorsque les importants défis techni-ques posés par l’exploitation de cesgisements sous-marins seront sur-montés, la production du Brésilpourrait augmenter de plus de3 mb/j. En 2030, le Brésil devrait êtreun acteur majeur de l’équation éner-gétique mondiale, remplaçant leVenezuela comme premier produc-

teur de pétrole de l’Amérique du Sud.

Nouveaux pouvoirs,nouveaux problèmesLe rapport 2009 note d’autres chan-gements géopolitiques survenantdans le paysage mondial de l’énergie,en particulier une étonnante aug-mentation de la part de la productionmondiale d’énergie consommée enAsie et une baisse correspondanteaux États-Unis, au Japon, et pourd’autres puissances appartenant au«premier monde». En 1990, les paysen développement d’Asie et duMoyen-Orient ne représentaient que17% de la consommation mondialed’énergie. En 2030 ce chiffre devraitatteindre 41%, indique l’étude, éga-lant celui des grandes puissances dupremier monde.Toutes les dernières éditions du rap-port prévoyaient que la Chine finirapar dépasser les États-Unis, devenantle premier consommateur d’énergieau monde. Ce qui est remarquabledans le rapport 2009, c’est la rapidité àlaquelle il indique que cela va se pro-duire. Le rapport de 2006 estimait quela Chine passerait en première posi-tion en 2026-2030, le rapport 2007tablait sur 2021-2024, en 2008 il plaçaitl’échéance en 2016-2020. Cette année,l’EIA prévoit que la Chine dépassera lesÉtats-Unis entre 2010 et 2014.Ces variations peuvent ne pas êtredécelées, puisque les rapports n’indi-quent pas quelles révisions ont étéeffectuées d’année en année. Cequ’elles suggèrent cependant, c’estque les États-Unis devront faire face àune féroce concurrence chinoise danscette lutte mondiale pour garantir unapprovisionnement suffisant en éner-gie afin de répondre aux besoinsnationaux.Compte tenu de ce que nous avonsappris au sujet de la révision à la baissedes perspectives d’approvisionnementen pétrole en quantité suffisante dansl’avenir, nous sommes assurés d’avoir àfaire face à une concurrence accruedans les quelques régions qui sont àmême de produire des quantités sup-plémentaires de pétrole et à des

troubles géopolitiques entre les deuxnations (sans aucun doute au granddam de nombreux autres pays moinspuissants et disposant de bien moinsde ressources).Quelles en seront les conséquences ?En tant que leader mondial de laconsommation d’énergie, Pékin jouerasans aucun doute un rôle beaucoupplus critique dans la définition desprix et des politiques internationalesénergétiques, contestant la place cen-trale qu’occupait depuis longtempsWashington. Il n’est donc pas difficiled’imaginer que les principaux pro-ducteurs de pétrole au Moyen-Orientet en Afrique trouveront dans leurintérêt d’approfondir les liens politi-ques et économiques avec la Chineau détriment des États-Unis. LaChine peut également s’attendre àentretenir des liens étroits avec desfournisseurs de pétrole comme l’Iranet le Soudan, sans se préoccuper dufait que cela entre en conflit avec lesobjectifs de la politique étrangèreaméricaine.À première vue, l’International EnergyOutlook de 2009 ne semble guère dif-férent des éditions précédentes : unrecueil de fastidieux tableaux et detextes sur les tendances énergétiquesmondiales. Toutefois, envisagé sous unautre angle, il annonce les gros titresdu futur - et l’actualité qu’il décrit n’estpas rassurante.L’équation énergétique mondiale esten train de se transformer rapidementet il est vraisemblable qu’apparais-sent une compétition des grandespuissances, que surgissent des périlséconomiques, une famine croissante,de plus en plus de troubles sociaux,des catastrophes écologiques, avec unapprovisionnement en énergie endiminution, quels que soient les mesu-res prises. Nul doute que l’édition 2010du rapport et celles qui suivront endiront beaucoup plus, mais les nouvel-les tendances en matière d’énergiepour la planète sont déjà de plus enplus évidentes - et dérangeantes.n

Source : Contre info

Le futur énergétique dessine la géopolitique de demain (suite)

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DEVELOPPEMENTDURABLE

Le plan solaire Méditerranéen : une nouvelledonne énergétique pour la Méditerranée

L e projet d’Union pour laMéditerranée est devenu uneréalité lors du sommet de Paris

le 13 juillet 2008. Lancée par NicolasSarkozy au début de la Présidencefrançaise de l’Union européenne avecla Commission européenne et 43 paysmembres, dont douze pays de laMéditerranée, cette Union inaugureune nouvelle ère de partenariat etd’intégration dans la région.Prolongeant les initiatives lancéesen 1995 sous présidence espagnoledans le cadre d’Euromed «processusde Barcelone», elle transformel’ambition et change l’approche desrelations entre tous les pays euro-péens et méditerranéens. Cetteapproche, quelle est-elle ? : élaboronsdes projets concrets, créons ainsi des«solidarités de fait» entre les deuxrives et accordons-leur l’attentionpolitique au plus haut niveau qu’el-les méritent. Le tout piloté par unattelage politique : la coprésidencefranco-égyptienne soutenue par unestructure administrative légère : leSecrétariat pour l’Union pour laMéditerranée. Parmi les six projetsd’intérêt régionaux retenus le 13 juil-let, le Plan Solaire Méditerranéens’affirme d’ores et déjà comme unprojet phare de l’Union.

Répondre aux défis énergétiqueset climatiques en MéditerranéeAlors que la croissance de lademande énergétique est forte dansle bassin méditerranéen, l’offre estdominée par les énergies fossiles quitotalisent aujourd’hui environ 80%de l’approvisionnement énergéti-que. Si certains pays exportateurs dela région disposent de ressources fos-siles, la très grande majorité d’entreeux doivent importer leur énergie,

au prix d’une dépendance insoutena-ble à long terme.Cette dépendance risque de s’accroî-tre dans les années à venir, enparticulier pour les pays du Sud de laMéditerranée. En effet, l’Observatoireméditerranéen de l’énergie estimeque de 2005 à 2020, le taux de crois-sance de la demande énergétiquesera de 4,8% l’an sur la rive sud et est,mais de 1,3% seulement sur la rivenord.Face à cette dépendance et à des prixde l’énergie durablement élevés etvolatiles, il faut agir : en maîtrisantnotre demande énergétique, en utili-sant plus efficacement l’énergie quenous consommons, en développantles énergies alternatives et en renfor-çant le marché énergétique régional.Les pays méditerranéens seront aussiles premières victimes des conséquen-ces dramatiques du changementclimatique. Les risques de désertifica-tion et de pénuries d’eau chroniquesaugmentent dans la région. L’Unioneuropéenne est déjà une forcemotrice importante dans la luttecontre le changement climatique,mais la lutte contre le changementclimatique doit être une lutte parta-gée par tous les pays : Répondons parune réponse commune à des défiscommuns !C’est pourquoi l’Union européenneet l’Afrique ont décidé de lancer unealliance pour la lutte contre le chan-gement climatique.C’est pourquoi les pays de laMéditerranée doivent exploiterensemble le potentiel importantd’économies d’énergie et la sourced’énergie particulièrement abon-dante et inépuisable qu’est le soleil.Ils pourraient ainsi produire, chaqueannée, des quantités d’électricité

d’origine solaire équivalent à plus dedix fois la consommation annuellemondiale. Grâce à l’évolution favora-ble des technologies solaires (baissedes coûts, nouvelles capacités de pro-duction), le moment est venu pourpermettre, par une impulsion politi-que nouvelle, leur utilisation à grandeéchelle dans les prochaines années.

Le Plan Solaire Méditerranéen :un nouveau projet de partenariat énergétique durableLe Plan Solaire Méditerranéen estune de ces nouvelles impulsionspolitiques. Il est construit sur unesolidarité de fait entre tous nos paysface aux défis énergétiques et clima-tiques du XXIème siècle. Il vise àaccroître l’utilisation des énergiesrenouvelables et à renforcer l’effica-cité énergétique dans la région.Son objectif clef est simple et ambi-tieux : construire, d’ici 2020, 20 GW decapacités additionnelles de produc-tion d’électricité à partir d’énergie

L’Union pour la Méditerranée est une nouvelle dynamique politique mise en place le 13 juillet2008 par le Président français Nicolas SARKOZY pour rapprocher les deux rives de la Méditerranéeautour de projets concrets dans pratiquement tous les domaines dont celui de l’énergie.

Jean-Louis BORLOO, Ministre de l’Ecologie, de l’Energie,du Développement Durable et de l’Aménagement du territoire.

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30 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

DEVELOPPEMENTDURABLE

solaire et d’autres énergies renouve-lables et permettre l’exportationd’une partie de cette «électricitéverte» vers l’Europe.Les enjeux contenus dans cet objec-tif sont nombreux : mettre en placeune gouvernance pour des réalisa-tions rapides, assurer la rentabilitéde chaque projet, assurer les inter-connexions électriques pour pouvoirtransporter l’électricité produite auSud et au Nord de la Méditerranée.De même, il faudra des programmesde recherche et de développementpour faire baisser les coûts de l’éner-gie renouvelable. Il faudra formerdes professionnels qualifiés, dans leSud et le Nord de la Méditerranée,capables de mettre en oeuvre lesprojets. Mais nous sommes prêts àrépondre à ces enjeux.Le projet dépasse ainsi le cadre de lacoopération euro-méditerranéennetelle que l’on a connue par le passé.Il rassemblera les États membres del’Union pour la Méditerranée et laCommission européenne, mais il ferasurtout appel aux entreprises, auxinvestisseurs, aux organisations spé-cialisées et aux experts du domaine.Le projet dépasse aussi les dimen-sions de coopérations antérieures.Les investissements à réaliser ontpu être chiffrés à plusieurs dizainesde milliards d’euros en premièreapproximation. Le Plan SolaireMéditerranéen aura donc besoin dusoutien de sources publiques et pri-vées de financement. Le partenariatentre entreprises du Nord et du Sud,entre investisseurs privés, fonds sou-verains et institutions financièressera une clef du succès et de la maî-trise des risques inhérents à toutprojet dans un contexte macroéco-nomique et énergétique parfoisdifficile. Mais nous pouvons déjànous appuyer, notamment, sur l’en-gagement, à nos côtés, de la BanqueEuropéenne d’Investissement, del’Agence Française de Développement(AFD) et de la Banque Mondiale.

Renouveler le co-développementdans la régionLe Plan Solaire sera le catalyseur dudéveloppement de toute une

région. Il stimulera l’économie despays du bassin méditerranéen : endéveloppant une nouvelle filièreindustrielle de pointe en fortecroissance au niveau mondial ; enrenforçant les interconnexions etles marchés énergétiques entre lesdeux rives ; en mettant en place desconsortiums rassemblant partenai-res du Sud et du Nord, en favorisantle transfert de technologies et desavoirs faire ; en induisant d’impor-tantes créations d’emplois liées à laproduction d’électricité renouvela-ble et à la maîtrise de la demanded’énergie. La réalisation de 20 GWsolaires d’ici 2020 en Méditerranéepourraient ainsi entraîner plus de150.000 création d’emplois d’ici2020, surtout dans les pays produc-teurs, mais aussi en Europe.Le Plan Solaire Méditerranéen estl’expression concrète d’une nouvelleère de co-développement danslaquelle les pays du bassin méditer-ranéen travaillent ensemble pourl’atteinte d’un objectif industriel,économique et politique partagé. Etdans le contexte actuel, le PlanSolaire est une partie importante dela réponse que nous, gouvernementseuropéens et méditerranéens, pou-vons apporter à la crise.

Le Plan Solaire Méditerranéendeviendra une réalité dés 2009Pour devenir une réalité, le PlanSolaire Méditerranéen doit répondreaux grands enjeux que sont le finan-cement et la gouvernance. Il faudraen particulier des tarifs d’achatadaptés à chaque marché et à cha-que projet, d’une part pour laconsommation locale, d’autre partpour l’exportation dans l’Unioneuropéenne.Il faudra aussi combiner différentesformes de financements incitatifs. Lesinstruments dont nous disposonsaujourd’hui sont nombreux et variés :prêts concessionnels, diverses formesde couverture de risques, mécanis-mes de développement propre, pourn’en nommer que quelques-uns. Laconférence de Paris du 22 novembre2008 a permis grâce à la mobilisationdes Ministres et de tous, d’avancer

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DEVELOPPEMENTDURABLE

ensemble dans la réflexion, avec laparticipation d’institutions financiè-res européennes et internationaleset d’investisseurs privés venus dumonde entier.Pour aider les projets dans le cadredu Plan Solaire, j’ai proposé la créa-tion d’un guichet. Il apportera uneaide concrète aux porteurs de pro-jets pour obtenir les autorisationsadministratives et identifier les

moyens de financements nationauxet internationaux disponibles. Il per-mettra d’accompagner les industriesdans leurs démarches pour exporterde l’électricité verte. Ce guichet seraun instrument de pilotage clé de lanouvelle gouvernance qui sera miseen place pour le Plan Solaire, en lienétroit avec le Secrétariat de l’Unionpour la Méditerranée à Barcelone.

Concrètement, le Plan Solaire sedéclinera en deux phases :•une phase pilote en 2009 et 2010,pendant la co-présidence franco-égyptienne de l’Union pour laMéditerranée.•une phase de déploiement à plusgrande échelle entre 2011 et 2020.Pour la phase pilote, la France etl’Egypte préparent un Pland’Action Immédiat (PAI) qui doit

permettre de lancer, dans les deuxans à venir, des premiers projetsdans les différents pays et de testerles procédures administratives et lesmécanismes institutionnels et finan-ciers pour la deuxième phase. Enparallèle, nos équipes préparent,avec les pays les plus impliquésdans ce grand projet, le cadre d’unplan directeur «Master Plan» pour

cette étape de déploiement.A ce jour, plus de 60 projets ontdéjà été recensés, représentant unecapacité de production d’électricitéd’environ 5,5 GW, pour un investis-sement total estimé à 15 Milliardsd’euros. Le processus de sélectiondes projets, en collaboration avecles Etats concernés, aboutira lorsd’une conférence dédiée aux projetsdéveloppement durable de l’Unionpour la Méditerranée, prévue pourmars 2009.Les progrès accomplis depuis juilletont été majeurs. Ils n’auraient pasété possibles sans l’engagement actifà nos côtés de plusieurs pays, dontl’Egypte, et d’institutions commel’Observatoire méditerranéen del’énergie que je tiens à remercierparticulièrement dans ce contexte.Nous comptons sur leur soutien etsur celui de nombreux autresacteurs, pour assurer la réussite duPlan dès l’année prochaine.n

Panneau solaire

Pour devenir une réalité, le Plan SolaireMéditerranéen devra répondre à deuxgrands enjeux que sont le financement etla gouvernance.

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32 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

Les engagements du Grenelle Environnement

L a France vient de consolider sa politique de dévelop-pement durable a travers l’élaboration par Jean-LouisBORLOO, Ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du

Développement Durable et de l’Aménagement du terri-toire d’un projet de loi de programme des engagementsdu Grenelle Environnement. Un travail qui a mobilisé plu-sieurs acteurs et qui s’est déroulé en plusieurs étapes.

Etape n°1 Dialogue et élaboration des propositions(15 juillet – 25 septembre 2007)• 6 groupes de travail et 2 intergroupes• Prés de 300 participants• 5 collèges :

- Etat- Collectivités locales et territoriales- ONG environnementales- Salariés (syndicats)- Employeurs

• 1 collège : personnes morales associées(associations familiales, de consommateurs … )

Les groupes de travail du Grenelle Environnement- 6 groupes• Lutter contre les changements climatiques

et maîtriser l’énergie• Préserver la biodiversité et les ressources naturelles• insaturer un environnement respectueux de la santé• Adopter les modes de production• Construire une démocratie écologique• Promouvoir des modes de développement écologiques

favorables à la compétitivité et à l’emploi- 2 intergroupes• Déchets• OGM

Etape n°2Consultation des publics(28 septembre – 19 octobre 2007)• 19 réunions régionales avec plus de 16.900 participants• 8 forums Internet, 72.000 visites, plus de

11.000 contributions publiées• 2 débats au Parlement les 3 et 4 octobre• Saisine de 31 organismes consultatifs

Etape n°3Négociation et décisions(24-25-26 octobre et 20 décembre 2007)• 4 tables rondes pour élaborer des programmes

d’actions portés par les collèges• Adoption par le Président de la République de

l’ensemble des programmes proposés à l’issuedes tables rondes

Etape n°4Mise en œuvre des programmes33 chantiers opérationnels ont été lancés mi-décembre 2007• Présentation d’une grande loi de programmation sur le

développement durable à l’été 2008• Un comité de suivi constitué des différentes collèges qui

se réunit toutes les 6 semaines• Un rapport d’ensemble annuel en octobre

Etape n°5Mettre en œuvre les objectifs définis par les engage-ments du Grenelle et proposer un cadre d’action législatif• Présentation publique du projet de loi de programme

des engagements du Grenelle Environnement par Jean-Louis Borloo (avril 2008)

• Adoption en conseil des ministres (juin 2008)• Adoption en première lecture à l’Assemblée nationale

(21 octobre 2008) avec 256 voix pour et 4 contre• Envoi au Conseil d’Etat le 10 novembre de l’avant

projet de loi de transition environnementale• Adoption du projet de loi de finances 2009

(27 décembre 2008)• Adoption du projet de loi de finances rectificatives 2008

(30 décembre 2008)• Adoption en première lecture au Sénat du projet de loi

de programme relatif à la mise en œuvre du Grenelle Environnement avec 312 vois pour (10 février 2009)

Les étapes à venir :• Examen par le parlement du projet de loi d’engagement

national pour l’environnement

Construire une démocratie écologiqueObjectif : décider ensemble en intégrant le développement durable

Avec les acteurs associatifs et institutionnels• Reconnaissance des partenaires environnementaux

(au sein du Conseil économique et social et dansd’autres institutions)

• Création d’une commission “développement durable” au Sénat et à l’Assemblée nationale

• Adoption par le Parlement de la “Stratégie nationale de développement durable”

La France se mobilise pour asseoir une solide politique de développement durable. A cet effet, lesacteurs du Grenelle Environnement, Etat, collectivités locales et territoriales, employeurs et sala-riés, ont bâti un ambitieux programme dont nous vous livrons ci-dessous le contenu.

ENVIRONNEMENT

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ENVIRONNEMENT

• Création d’une “Conférence des élus” dédiée aux thématiques du développement durable

• Solidarité nationale envers les collectivités territoriales d’Outre-mer pour en faire les vitrinesdu développement durable

Avec un Etat exemplaire• Bilans énergétique/carbone dans les administrations,

rénovation thermique des bâtiments publics• Achats publics écoresponsables• Généralisation des débats publics et décisions discutées

collégialement (syndicats, entreprises, ONG, élus et administration) pour les grands projets d’infrastructures

• Evaluation environnementale des lois et mesures fiscales• Infomation environnementale accessible à tous

Avec les acteurs économiques et sociaux• Rapport annuel des politiques de développement

durable menées par l’entreprise et ses filiales• Intégration du développement durable dans les

instances de dialogue et de négociation de l’entreprise• Création de “Labels d’entreprises responsables” pour les

entreprises de toute taille et appui aux PME qui s’enga-gent sur la voie de la certification environnementale

• Promotion de l’investissement socialement responsable

Avec les partenaires européens et internationaux• Lutte contre le commerce illégal du bois et la

déforestation• Initiation d’un traité de protection de l’Arctique• Mise en place d’une expertise scientifique internationale

pour la biodiversité• Création d’une Organisation des Nations Unies pour

l’Environnement (ONUE)

Avec les citoyens et les consommateurs• Intégration de l’écologie et du développement durable

dans tous les programmes de formation (écoles, collèges,lycées, formations professionnelles, enseignement supérieure, formation continue…)

• Etiquetage environnemental des produits et services : double prix indiquant le prix carbone ou prix écologiquedes biens achetés.

• Développement dans les médias de programmes d’éducation et de sensibilisation à l’environnement

• Nouveau mode de régulation de la publicité

Préserver la biodiversité et les milieux naturelsObjectif : stopper la perte de biodiversité à l’horizon 2010

Protéger la richesse et la diversité du vivant• Constitution d’une trame verte et d’une trame bleue

assurant une continuité biologique dans les milieux aquatiques et naturels français

• Mise en œuvre d’une stratégie nationale des aires protégées comportant un plan de conservation et de restauration des 131 espèces en danger critique d’extinction

• Réduction de la pollution lumineuse par des mesures réglementaires

• Restauration de la nature en ville et de ses fonctions multiples : antiruissellement, énergétique, thermique, esthétiques …

Renforcer l’expertise, la formation et la recherche sur la biodiversité• Création en 2008 d’un observatoire de la biodiversité et

d’une fondation française de coopération pour la recherche sur la biodiversité

• Développement des disciplines naturalistes (écologie,biologie, systématique…)• Soutien renforcé à la recherche• Rénovation du Muséum National d’Histoire Naturelle

Retrouver une bonne qualité écologique des milieux aquatiques• Mise aux normes de toutes les stations d’épuration

d’eau d’ici 2010• Achèvement des schèmas directeurs d’aménagement et

de gestion des eaux d’ici 2009• Récupération des eaux pluviales et réutilisation des

eaux usées• Interdiction des phosphates dans les lessives d’ici 2012• Labellisation des produits de la pêche à partir de 2008

Adopter des transports durablesObjectif : diminuer de 20% les émissions de CO2 dans le secteur des transports d’ici 2020

Donner la priorité au rail, aux transports en commun et aux voies navigables• Augmentation de 25% du fret ferroviaire d’ici 2012

Poubelles de rejet des déchets ménagers

Les engagements du Grenelle Environnement (suite)

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34 • ÉNERGIE & STRATÉGIE

• Doublement du réseau des lignes ferroviaires à grande vitesse : 2000 Km supplémentaires d’ici 2020

• Création d’autoroutes ferroviaires :50% du trafic camion de transit transféré d’ici 2020

• Modernisation du réseau ferré classique• Développement des autoroutes maritimes et du

transport fluvial

Réduire les émissions de CO2

et de particules des transports routiers• Réduction des émissions moyennes de CO2 du parc

automobile : passage de 176 g à 130 g de CO2/Kmd’ici 2020

• Ecopastille sur les véhicules neufs avec un système de bonus-malus

• Développement de véhicules très économes (hybrides, rechargeables et électrique) avec le soutien de l’Etat

• Ecotaxe kilométrique sur les poids lourds utilisant le réseau national non concédé

• Limitation des nouvelles infrastructures autoroutières• Définition d’un programme national d’écoconduite

Limiter les impacts des transports aériens• Diminution de 50% de la consommation de carburant

et des émissions de CO2 par passager d’ici 2020• Optimisation de la circulation et renouvellement

des flottes• Réduction des temps d’attentes et de roulages

des avions au sol• Demande d’intégration du transport aérien dans le

système européen d’échanges des permis d’émission• Amélioration de la desserte des aéroports par les trans

ports publics et ferroviaires• Etude de la mise en place d’une taxe sur les lignes

intérieures• Réduction de moitié du bruit perçu par mouvement

d’avion d’ici 2020

Développer les énergies renouvelablesObjectif : atteindre plus de 20% d’énergies renouvela-bles dans la consommation finale d’énergie d’ici 2020

Investir dans les énergies du futur• Développement des différentes filières d’énergies

renouvelables (hydraulique, éolien, biomasse, géothermie, photovoltaïque, solaire)

• Développement de la recherche dans les biocarburantsde 2e génération

• Accroissement des efforts financiers en recherche et développement à la hauteur de ceux investis dans le nucléaire civil

• Expérimentation des technologies de captage et de stockage géologique du CO2

Investir dans les énergies du futur• Incitation à faire des bilans d’émissions de gaz à effet

de serre pour les petites structures (entreprises et autres personnes morales) et obligation pour les structures à partir d’une certaine taille

• Obligation d’étiquetage énergétique pour tous les appareils de grande consommation (téléviseurs, ordinateurs …)

• Programme de réduction des consommations d’énergie dans les transports et le bâtiment

• Accélération d’ici 2010 du remplacement des lampes à incandescence par des lampes à basse consommation

• Incitation des industriels à développer des produits et des procédés performants en termes d’énergie

Investir dans les énergies du futur• Départements et collectivités d’Outre-mer : 30 à 50%

d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie d’ici 2020

• Exploitations agricoles très économes en énergie et en intrants

• Grand tertiaire, grande distribution : développement de l’énergie solaire

Inciter à la consommation responsable• Etiquetage des produits dans la grande distribution

d’ici 2010 : indication du prix carbone ou du prix écologique

• Avantage compétitif pour les produits vertueux en carbone

• Proposition d’un projet de taxe carbone au niveau international ou européen

Moderniser l’urbanisme et réorienter l’habitatObjectif : permettre le développment d’un habitat plus économe en énergie

Instaurer de nouvelles normes pour les bâtiments neufsGénéralisation des logements• à basse consommation -50 KWH/m2 d’ici 2012 • à énergie passive ou positive d’ici 2020

Tertiaire et bâtiments publics• Construction en basse consommation, ou à énergie

passive ou positive, avec intégration systhématique des énergies renouvelables d’ici 2012

Mettre en œuvre la rénovation thermique des bâtiments anciens• 400.000 logements par an et en priorité les 800.000

logements sociaux• Audit pour tous les bâtiments publics d’ici 2010,

généralisation de la rénovation à compter de 2012• Incitations financières pour les bâtiments privés

ENVIRONNEMENT

Les engagements du Grenelle Environnement (suite)

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NUMÉRO 25 / 2ème trimestre 2009 • 35

ENVIRONNEMENT

• Lancement d’un grand plan de formation professionnelle et création de la spécialité de rénovateur thermique

Promouvoir un urbanisme durable• Généralisation des plans “climat-énergie” territoriaux

en 2012• Construction d’écoquartiers par les collectivités locales• Etudes d’impact environnemental pour les nouvelles

zones d’urbanisation : transports induits, consommation de surfaces agricoles et naturelles (objectif de préservation)

• Lutte contre l’étalement urbain et la destructiondes paysages

Améliorer la gestion des déchetsObjectif :- réduire la production d’ordures ménagères- augmenter le recyclage (matière et organique)- diminuer les stocks de déchets destinés à

l’enfouissement ou à l’incinération

Réduire la production de déchets• Production d’ordures ménagères : réduction de 5 kg

par an et par habitant pour les 5 prochaines années• 35% des déchets ménagers recyclés en 2012 et 45%

en 2015• 75% des emballages ménagers recyclés en 2012• 75% des déchets des entreprises recyclés en 2012• Diminution de 15% des déchets destinés à

l’enfouissement ou à l’incinération d’ici 2012

Impliquer les producteurs• Extension de la responsabilité des producteurs aux

déchets provenant de la fin de vie des produits missur le marché

• Instauration d’une REP (Responsabilité Elargie du Producteur) sur les déchets médicaux

• Création d’une instance de régulation, d’avis et de médiation sur les écoorganismes, en cohérence avec les structures existantes

Prendre en charge les déchets d’emballages• Extension du financement par les producteurs

(contribution point vert) aux emballages ménagers hors-foyer (restaurants, gares, autoroutes)

• Augmentation à 80% de la contribution des producteurs à la collecte, au tri et au traitement des emballages(56% actuellement)

Accroître la prévention et le recyclage• Tarification incitative obligatoire pour réduire le

volume des déchets• Evaluation de l’impact des modes de gestion des

déchets

• Harmonisation au niveau national de la signalétique couleur et des consignes de tri

• Information et sensibilisation concernant la prévention et la gestion des déchets

Promouvoir une agriculture durable, protéger les ressources naturellesObjectif :- développer une agriculture écologique et productive- favoriser la compétitivité des modes de production

respectueux de l’environnement

Encourager le développement de nouvelles pratiques agricoles• Restauration collective publique : 20% de produits

biologiques d’ici 2012• Agriculture biologique : 20% de la surface agricole utile

d’ici 2020• Mise en place d’une certification environnementale

des exploitations agricoles avec 50% des exploitations agricoles certifiées d’ici 2012

• Généralisation de la couverture des sols agricoles en hiver en tenant compte des conditions locales

• Irrigation raisonnée : soit en diminuant les prélèvements pendant les périodes de faibles eaux, soit en construisantdes stockages

OGM et biotechnologies : appliquer le principe de précaution et de transparence• Adoption d’une loi sur les biotechnologies et les OGM

avant la fin du printemps 2008• Création d’une Haute Autorité des biotechnologies

dotée d’une expertise scientifique indépendante, d’une expertise citoyenne et de moyens propres

• Renforcement de la recherche autour des OGM et des biotechnologies (toxicologie, agronomie …)

Valoriser durablement les ressources naturelles • Dynamisation de la filière bois

- protection de la biodiversité forestière ordinaire et remarquable

- valorisaion locale du bois- renforcement de la certification (FSC et PEFC)

• Retour à une bonne qualité écologique des milieux aquatiques- retrait de 40 produits phytosanitaires préoccupants

d’ici 2010- nitrates et phosphates : bon état écologique des

milieux d’ici 2010- protection des 500 captage d’eau potable les plus

menacés d’ici 2012.n

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