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1 ETUDE SUR LA VALORISATION DES DERIVES NON ALIMENTAIRES DE MANGUES AU BURKINA FASO Rédigé par Edit Patric KABRE Lettre de commande COLEACP/PAEPARD/Y3wp5DS/fiaB-2012 Décembre 2012

Paepard 2 Coleacp Ulp Valo Mangues Rapport Bf Epatr

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ETUDE SUR LA VALORISATION DES DERIVES NON

ALIMENTAIRES DE MANGUES AU BURKINA FASO

Rédigé par Edit Patric KABRE

Lettre de commande COLEACP/PAEPARD/Y3wp5DS/fiaB-2012

Décembre 2012

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1. Introduction

Dans le cadre du programme PAEPARD (Plateforme pour des partenariats Afrique-Europe en

Recherche Agricole pour le Développement), le projet de valorisation des mangues fraîches à

des fins non alimentaires répond à des préoccupations soulignées par les acteurs des filières

mangue de l’Afrique de l’Ouest.

Les pays d’Afrique de l’Ouest producteurs de mangues sont le Bénin (13.700 t), le Burkina

Faso (10.400 t) , la Côte d’Ivoire (42.500 t), la Gambie (1.200 t) le Ghana (7000 t), la Guinée

(163.900 t), le Mali (470.800 t) et le Sénégal (100.000 t). En 2010, ils représentent une

production de près de 810.000 t de mangues fraîches exportables (FAOSTAT). Les pays de ce

groupe principalement fournisseurs des marchés de l’Union Européenne (sauf le Bénin)

représentaient en 2010 un volume total de 225.000 t.

Les producteurs de ces pays doivent faire face à la mouche des fruits affectant de manière

régulière leurs vergers et contre laquelle les moyens de lutte pour l’instant restent limités

avec un fort impact économique (mangues piquées enfouies, brûlées, saisies aux frontières

de l’Europe, non distribuées). Ce nuisible n’est pas le seul facteur de non commercialisation

de la mangue puisque les fruits ne correspondent pas aux cahiers des charges des acheteurs

européens (calibres inadaptées, prix de vente peu rémunérateurs.....) ou font l’objet d’une

perte au cours des phases de post-récole et d’acheminement vers les centres de distribution

des marchés locaux (conditionnement et moyens de transport inadéquats).

Le projet de valorisation des mangues écartées pourrait ainsi répondre à deux

attentes fortes :

- supplément de revenus pour les petits producteurs

- moyens de lutte contre le développement de la mouche des fruits

La valorisation de la mangue peut couvrir de nombreux domaines et peut faire l’objet de

développement de plusieurs filières :

- Transformation de l’amande : huile entrant dans la composition de produits

cosmétiques intégrant des composants naturels ;

- Briquettes en noix de mangues : la transformation des noyaux de mangues

séchés débarrassés de leurs amandes en briquettes est une alternative au

combustible fossile et au charbon de bois ;

- Nourriture du bétail : la pulpe et la peau (non affectées par des larves)

peuvent être utilisées pour la nourriture du bétail ;

- Méthanisation : pulpe et peau affectées par les larves ou champignons seront

utilisées pour fournir en énergie les foyers via des bonbonnes de gaz (évitant

l’utilisation du charbon de bois et une déforestation non maîtrisée)

- Compost à base de produits végétaux : utilisation pour les cultures

(maraîchage, céréales, vergers....), des résidus de produits végétaux issus de

la méthanisation.

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Pour chacun des domaines de valorisation, il sera nécessaire de décrire le processus qui

engendrera l’implication à chaque étape de nouveaux acteurs économiques locaux

(éplucheurs, conditionneurs, transporteurs, semi-transformateurs....) impliqués dans ces

nouveaux circuits économiques. Des partenariats pourraient être développés autour de ces

sous-thématiques. Des problématiques techniques non solutionnées devront être

transformées en question de recherche ou en question de développement. Dans le secteur

de la cosmétique, la question de recherche pourrait concerner : les variétés de mangues et la

qualité d’amande les plus adéquates pour obtenir une produit fini correspondant aux cahiers

des charges ou l’étude du degré de toxicité des pulpes contaminées par des larves de

mouches selon les variétés de mangues.

Le projet au premier stade du processus soutenu par le PAEPARD doit mettre en place des

études de marché en Europe pour évaluer les besoins et les exigences techniques des

utilisateurs de l’huile issue de l’amande. Les autres sous-thématiques peuvent également

nécessiter une étude de faisabilité de mise en place d’une unité pilote dans un pays africain.

Dans les questions de recherche, les partenariats formés autour des différentes sous-

thématiques et soutenus par le PAEPARD se doivent de trouver des financements pour

soutenir les travaux de recherche ou de développement.

Ce projet de valorisation non alimentaire de la mangue fraîche va avoir un impact

économique, social et environnemental important par l’apport de :

- revenus supplémentaires aux petits producteurs, aux villages environnant les

vergers, aux opérateurs intermédiaires intervenant dans la chaîne de

transformation ;

- contribution à la lutte contre la mouche des fruits par la collecte systématique

des fruits restés au sol ou sur les arbres auparavant non valorisés ;

- contribution à la lutte contre la déforestation en apportant des solutions

d’énergie alternative au charbon de bois ;

- Création d’emplois dans la chaîne de la transformation ;

- Relèvement des revenus des femmes soumises aux récoltes.

2. Méthodologie

L’étude a été menée dans trois pays à savoir le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire et le Sénégal.

Dans le cadre de la présente étude une coordination a été nécessaire entre les trois parties à

savoir : Le COLEACP, les facilitateurs d’innovation agricole et le coordonnateur régional. Des

réunions Skype ont permis tout au long du processus d’expliquer les concepts clés et la

méthodologie de travail. Le COLEACP a fait de la facilitation et les FIA ont travaillé sous la

direction de Mr Laurent Glin.

La méthodologie préconisait que le travail se fasse en deux phases :

- Phase exploratoire

- Phase approfondie

� Phase exploratoire

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Un questionnaire a été élaboré et envoyé aussi bien aux acteurs directs qu’aux acteurs

indirects. Le

questionnaire a été envoyé à 20 acteurs au total pour ce qui concerne l’étude au Burkina

mais au décompte final nous n’avons reçu que 7 réponses dont 5 des acteurs directs et 2 des

acteurs indirects. La plupart des réponses ont émané des transformateurs de mangue et

notamment des sécheurs.

Au vu de la faible mobilisation nous nous sommes vus obligés d’engager la phase

approfondie où nous sommes rendus auprès des personnes à interviewer.

� Phase approfondie

Pour le déploiement de la phase approfondie un guide d’entretien a été élaboré et utilisé.

Sept personnes ont été rencontrées et cela nous a permis d’avoir les éléments pour le

présent rapport.

3. Perception des acteurs et les initiatives de valorisation des

dérivés non alimentaires des mangues

Dans la plupart des cas les acteurs ont été réellement intéressés par la question car de l’avis

de professionnels tant les producteurs que les sécheurs, cela règlera les principales

préoccupations de la filière.

En effet pour les transformateurs la méthanisation pourrait diminuer considérablement la

consammation de ga lors du processus de séchage.

Notons que thème de valorisation des dérivés non alimentaires des mangues n’est pas

étranger aux différents acteurs car d’une façon ou d’une autres ils s’y sont frottés.

Deux associations féminines (Wilikatama et Peegda Riima) ont été rencontrées. Dans les

filières mangue comme dans les filières karité et anacarde, ce sont les femmes qui assurent

la collecte des amandes et cet enthousiasme pourrait être un effet déterminant dans le

projet en cours.

4. Présentation des chaînes de valeur des dérivés non

alimentaires des mangues

a. Production

L’Ouest du Burkina Faso est la grande zone de production de mangues. Cette partie du pays

correspond à la zone où la pluviométrie est la plus importante (1200 mm/an contre 300 mm

au Nord du pays). On trouve également des vergers de mangues autour des villes de Réo et

Koudougou, dans le Centre-ouest. Les manguiers plantés en vergers au Burkina Faso sont

des arbres greffés. Les porte-greffes sont des variétés fibreuses qui sont plus rustiques et

résistantes aux maladies. On recense aujourd'hui, 20 à 40 variétés différentes de manguiers

cultivées au Burkina. On compte 6 variétés dominantes dans les vergers : Amélie, Kent, Keitt,

Lippens, Springfiel et Brooks.

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On peut diviser les vergers du Burkina en 2 groupes :

Les vergers certifiés dont les itinéraires techniques sont connus et maîtrisés et les vergers

conventionnels où les pratiques restent traditionnelles.

Le Burkina Faso est connu traditionnellement pour ses mangues "Amélie", variété qui s'était

particulièrement bien adaptée à l'Afrique de l'Ouest. Mais depuis une dizaine d'années, le

marché européen s'est tourné vers des variétés dites "colorées", ou encore "Floridiennes" :

les variétés Kent et Keitt. Le Burkina Faso s’adapte à cette nouvelle demande par la mise en

place de nouvelles plantations et le sur- greffage des plantations existantes. L'offre de

mangues burkinabé d’exportation se présente comme suit :

• Dès la fin février débutent les productions au niveau des vergers de Koudougou et Réo

(Province du Boulkiemdé et du Sanguié) ;

• A partir du mois de mars, c’est le tour des mangues de Banfora et Toussiana (Province Comoé

et le sud de la province du Houet);

• A compter de mi-avril arrivent les mangues du reste de la province du Houet dans la zone de

Bobo-Dioulasso et la production se termine par la récolte des mangues de la région d'Orodara

et Koloko (Province du Kénédougou).

Tableau 1 : Evolution de la production en fonction des différentes variétés de mangues au

Burkina Faso

Variété Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août

AMELIE

KENT

KEITT

BROOKS

Springfiel

La production de mangues au Burkina Faso est pluviale et tributaire des aléas climatiques.

Les estimations de production annuelle varient entre 120.000 et 150.000 tonnes sur 12.250

ha plantés.

La superficie des vergers de manguiers au Burkina Faso varie de 0,5 hectare à 25 hectares.

Ce sont des vergers de type villageois. Néanmoins, il existe de plus en plus de nouvelles

plantations modernes dont la taille moyenne dépasse les cinq hectares. Il faut aussi signaler

les différents plans de développement de la filière qui prévoient l’implantation de vergers

industriels. Il s’agit essentiellement de la nouvelle politique de facilitation de l’agro-business

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du gouvernement et accessibilité au foncier grâce aux service di Millénium Challenge

Account (MCA)

Généralement tous les plants sont produits à partir des pépinières.

Les principales causes d’infestation de la mangue au Burkina sont : Les mouches des fruits et

particulièrement ceratitis, les maladies fongiques comme l’anthracnose et dans une moindre

mesure d’autres maladies du collet ou du nez de la mangue.

La proportion des mangues infestées vont de plus en plus croissante depuis ces dix dernières

années dans les proportions de 7 à 14% selon les statistiques du COLEACP pour l’Afrique de

l’oust. Les interceptions aux frontières témoignent de l’ampleur du phénomène, ce qui a

suscité la mobilisation des acteurs directs, indirects et des partenaires au développement.

Ces dernières années des efforts sont donc faits pour lutter contre ces différents fléaux et

particulièrement la mouche des fruits.

La proportion des mangues infestées augmente dès l’apparition des premières pluies soit au

mois de mai. L’infestation se poursuit sur toute la campagne mais sa répartition se fait sur

toutes les variétés. En fin de campagne, la rareté de mangue fait que les variétés tardives

comme la brooks peuvent atteindre quelque fois 50 % d’infestation. Il n’y a pas de mesurage

particulier du taux d’infestation en dehors des observations faites sur les lieux de récolte.

Les programmes d’appui comme le PAFASP (programme d’appui aux filières agro-sylvio

pastorales et les programmes PIP et EDES du COLEACP interviennent à la maîtrise de ce fléau

à travers la sensibilisation, la formation des acteurs et le renforcement des capacités des

structures de vulgarisation.

La relation entre les producteurs sont de deux ordres suivant que le verger a subi ou non un

processus de certification. Pour les vergers certifiés, un contrat de production est signé entre

le producteur et l’entreprise exportatrice. Ce contrat stipule surtout le mode de production

(globalgap ou bio ou encore commerce équitables).

Pour les autres producteurs les ventes ne sont pas organisées. Elles se font généralement

soit sur une estimation totale de la production soit par caisse.

Dans les deux cas il existe un pisteur avec une équipe de récolte qui jouent les

intermédiaires entre le producteur et l’exportateur ou le sécheur.

b. Transformation

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Au Burkina Faso la transformation de la mangue a une bonne expérience et une bonne

histoire. Les premières unités de transformation se situent au nord du pays où on ne produit

pas de mangue. On a deux types d’unité de transformation :

- Celles qui produisent du nectar de mangue

- Celles qui produisent de la mangue (jus, sirop)

Dans tous les deux cas elles génèrent des déchets qui sont plus ou moins transformés.

Dans le cas de la mangue séchée le ratio est de 1kg de mangue séchée pour 10 kg de

mangue fraiches. C’est dire que la quantité de déchet est très élevée et quelque chose

méritait d’être fait pour valoriser les écarts.

Au cours de la phase approfondie nous avons découvert que les écarts de mangues étaient

utilisés pour :

- Fabrication de compost

- Fabrication de méthane

- Extraction de beure de mangue

- Fabrication d’aliments pour bétail

La majorité des acteurs qui valorisent les déchets de mangue sont des sécheurs comme

GEBANA et BURKINATURE) et des centres de recherche comme l’INERA

b.1 Types d’unités de transformation

A ce jour nous avons pu lister qu’une unité de transformation. Il s’agit de celle de Gebana

Afrique qui utilise une machine de fabrication locale pour transformer les écarts et des

déchets issus de leurs unités de séchage (voir photo en annexe). Cette unité fait de la

méthanisation, produit du compost et de l’aliment pour bétail le tout à partir du même

dispositif. Seule la quantité e gaz est estimée à moins de 10% des besoins en gaz pour le

séchage. En dehors de Gebana Afrique il existe d’autres types de machines construites sur la

même base et pour le même usage mais dont la fonctionnalité n’a pas été démontrée. Nous

avons aussi eu vent d’une unité d’extraction de beure de mangue mais malheureusement à

l’arrêt.

b.2 Atouts et Opportunités de la valorisation des déchets de mangues

Les déchets de mangues sont constitués : des mangues infestées, des peaux de mangue

issues de l’épluchage dans les unités de séchage et enfin de noyaux. Transformer les déchets

de mangue révèle plusieurs atouts. En effet vu la proportion des mangues infestées surtout

sur les variétés non exportables, la transformation permettra de lutter efficacement contre

les mouches du fruit. La typologie des vergers ne facilite pas un ramassage quotidien des

mangues infestées du fait du manque de main d’œuvre et du coup de cette même main

d’œuvre lorsqu’elle existe. Au niveau des vergers ce sont les fosses fumières qui sont

quelques rares fois confectionnées pour la fabrication du compost. Si la fabrication des

fosses fumières est possible au niveau des champs force est de constater la difficulté d’en

faire autant dans les grandes villes comme Ouagadougou et Bobo. Rejeter les déchets de

mangues dans les décharges publiques pourrait aussi à la longue créer un problème de santé

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publique. Tous ces facteurs donnent à réfléchir quant à nécessité de valoriser les mangues

écartées ou infestées.

Le Burkina Faso est un pays d’élevage. Les cheptels sont importants et depuis quelque temps

l’embouche bovine est fortement encouragée par le gouvernement comme débouché pour

les étudiants en quête d’emploi. Toutefois, la pluviométrie capricieuse et la production

fourragère insuffisante posent à certaines périodes de l’année de sérieux problèmes

d’alimentation du bétail d’où important de certains produits de la Côte d’Ivoire. Produire de

l’aliment de bétail au niveau local avec ces déchets de mangue sera donc une opportunité

car le marché existe et est très demandeur.

b.3 Contraintes liées aux diverses formes de valorisation des mangues

Notons qu’en matière de valorisation des déchets de mangue, plusieurs initiatives ont été

prise au niveau du Burkina mais pour la plupart stoppées pour les raisons citées ci-dessous ;

- Projet de méthanisation et de création d’énergie avec l’usine DAFANI et le PAFASP

A l’origine le projet devrait générer suffisamment d’énergie pour son propre

fonctionnement et même déverser le surplus dans le réseau public. Dossier non abouti

pour insuffisance technique (cf. copie dans les annexes)

- Projet d’extraction de beure de mangue avec Mr Abraham Millogo

Ce projet à fonctionné pendant un bout de temps. La collecte des noyaux se faisait au

niveau des unités de séchage mais aussi par achat direct via des collecteurs. Le kilo était

racheté aux alentours de 40 FCFA. L’extraction se faisait à froid ce qui posait pas mal de

difficultés. L’idéal aurait été de le faire à chaud. C’est pour cette raison que ce

promoteur, bien primé lors d’une foire international d’un prix de 5 000 000 de FCFA a dû

stopper.

- Projet de fabrication d’aliment pour bétail avec l’INERA

Ce projet est conduit par Mr Kiemtoré Timbilfou qui a à son actif un équipement capable

de fabriquer des aliments pour bétail. Ce projet fait l’objet d’une thèse de doctorat et

donc nécessite que toutes les conclusions notamment en ce qui concerne les valeurs

nutritives de ces aliments soient avérées pour sa mise en œuvre.

- Projet de méthanisation de Gebana Afrique et Burkinature

Les deux derniers projets sont les seuls fonctionnels à ce jour mais confrontés à plusieurs

contraintes notamment la capacité de production des aliments pour bétail et de

fertilisants organiques ;

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En ce qui concerne la production de méthane, plusieurs questions restent sans réponse à

savoir la purification du méthane (élimination de l’eau résiduelle) et surtout la mise en

bouteille éventuelle du gaz produit pour éviter le déversement du surplus dans la nature.

- L’association féminine Peegda Riima de Madame Kamba Habibata qui dispose d’un vaste réseau de femmes à travers le pays et qui bénéficie d’une grande expérience dans la collecte des amandes de karité. Association dynamique ayant entre autre fait ses preuves dans les activités de salubrité de la ville de Ouagadougou à travers le balayage quotidien des rues et qui contribue au relèvement des revenus des femmes.

b.4 Leçons à tirer de la transformation d’autres productions végétales, karité

notamment

Les principales leçons à tirer de la filière Karité est notamment l’organisation de la

collecte des noix par les groupements féminins. De multiples actions via de renforcement

de capacité ont été mises au profit des groupements féminins entrant dans la collecte des

noix de karité. Les notions de traçabilité et de production biologiques sont connues. Au

cours de notre étude nous avons rencontré les deux organisation féminines ci-dessous

citées dans la région du Houet qui collecte les amandes de karité et qui aussi a travaillé

tant soit peu à la collecte et au décorticage des noix de mangue. Leur principale difficulté

serait liée à la technologie/machine nécessaire pour décortiquer les noyaux.

c. Commercialisation Au Burkina Faso la mangue est produite et dans la majorité des cas transformée à l’ouest.

Les contraintes de transport en terme de distance ne sont pas grandes. Pour la mangue

destinée à l’export, les mangues sont conditionnées et transportée dans des cagettes depuis

le champ du producteur jusqu’au centre de conditionnement. Dans ce cas la mangue est

suffisamment protégée et de ce fait il y a très peu d’écarts constatés. Les mangues écartées

le sont soit par malformation soit par un défaut de coloration ou enfin due à une piqure de

mouche ou encre une maladie fongique.

La mangue destinée au séchage est transportée en vrac et sans ménagement causant ainsi

des dommages sur la mangue. Ces dommages sont surtout dus à ‘empilement très élevés qui

provoquent l’éclatement des mangues en dessous.

Les mangues écartées sont généralement revendues dans le marché local par de grossistes

ou semis grossistes. Elles sont transportées sur de courtes distances et en petites quantités

dans des sacs en jutes ou dans des cartons.

Outre les mangues écartées, il y a un marché sous régional notamment le marché nigérien

qui consomme surtout les variétés locales. Les mangues sont transportées en vrac dans des

camions ou avec des cartons empilés les uns sur les autres.

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Les relations entre les acheteurs et les vendeurs ne sont pas formalisées. Pour le marché

local, le prix est fixé au kilo et répond aux lois de l’offre de la demande. Le prix au kilo est

rarement au-dessus de 250 FCFA au moment des fortes productions.

Les ventes sur le marché nigérien ne sont pas non plus structurées. Les produits sont

acheminés, déchargés sur le marché local et généralement vendus à la criée.

Les ventes des déchets de mangue ne sont pas connues en dehors des amandes de

mangues.

Madame Tapsoba Nathalie rachèterait les amandes de mangue pour le marché international

du cosmétique.

5. Relation interprofessionnelle et partenariats dans les

filières des mangues et des dérivés non alimentaires des

mangues

La filière mangue du Burkina est assez bien organisée et a de ce fait bénéficié d’appui divers ;

Elle compte des organisations de producteurs rassemblées en union nationale des

producteurs de mangue du Burkina (UNPMB), les pisteurs ou collecteurs de mangues sont

aussi réunis en association. On peut aussi citer l’Association des professionnels de la mangue

du Burkina (APMAB) qui regroupe les exportateurs et enfin la PTRAMAB (Professionnels de

la transformation des manges du Burkina) pour les transformateurs.

Toutes ces associations et unions sont membres de l’interprofession mangue du Burkina qui

est l’APROMAB. Ces associations ne concernent que la filière en son usage habituel. La filière

si l’on peut l’appeler ainsi sur les dérivés non alimentaires de la mangue n’est pas à ce jour

structurée. Toutefois la phase approfondie de notre étude a permis de mettre à jour une

relation forte et avancée entre le secteur privé et la recherche dans ce domaine. Cette

relation gagnerait à être fortifiée et formalisée.

Le contraintes au niveau de la recherche n’ont pas été clairement dites mais les acteurs aussi

bien au niveau de la production que de la transformation souhaiteraient des appareils

capables d’accroitre la production d’aliments pour bétail.

A notre connaissance il n’y a pas eu de projet ou programme en dehors du PAFASP qui ait

engagé une telle collaboration avec les acteurs de la filière mangue.

Il sera certainement intéressant de susciter l’adhésion d’autres programmes ayant travaillé

dans la filière à fédérer un tel projet de valorisation des dérivés non alimentaires de la

mangue.

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Organisation de la filière mangue du Burkina

6. Perspectives de la filière des dérivés non alimentaires des

mangues

Les principaux défis pour la filière des dérivés non alimentaires des mangues ne sont pas

nombreux vu sa jeunesse. A notre sens il faudra :

- Réunir les acteurs autour des préoccupations communes (lutte contre les mouches

des fruits, évacuation des déchets des unités de séchage, diminution es la

consommation de gaz, production d’énergie électrique)

- Structurer les organisations féminines afin de faciliter la collecte des mangues

infestées ou écartées ;

APROMAB Inter profession

UNPMB Producteurs

PTRAMAB Transformateur

APEMAB Exportateur

Collecteurs déchets de mangues au champ

Collecteurs déchets de mangues en station

Collecteurs de déchets dans les unités

Transformation Fosse fumière

Transformation Méthane, fumure, al.

bétail

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- Aider la recherche quant à la mise sur le marché des aliments pour bétail

concurrentiels ;

- Mettre sur le marché des machines des grandes capacités de production.

- Maitriser la production du méthane.

Parmi les perspectives de partenariats sur la valorisation non alimentaire des mangues un

début de circuit de commercialisation existe entre le Burkina et l’Europe. L’idée serait de

creuser pour renforcer ce partenariat et fournir un produit semi fini pour l’exportation de

beure de mangue.

7. Conclusion et recommandation

Cette étude nous a permis de mettre à jour l’existant et les perspectives sur la filière jeune

des dérivés non alimentaires de la mangue.

Des difficultés existent et sont principalement dues à une technologie pas vraiment

appropriée ou à capacitation insuffisante. Nous pensons que des synergies peuvent se faire

entre programmes et faciliter le financement de projets innovants.

Notre étude a permis d’identifier des acteurs dont nous estimons être capables de participer

positivement à l’atelier multi-acteurs sous régional pour définir les questions de recherche et

initier des partenariats pour répondre aux problèmes/saisir les opportunités.

Il s’agit de :

Mr Antoine Sombie : producteurs (Groupement WOUOL)

Mr David Heubi : Transformateur (Gebana Afrique)

Mr Claude Bovey : Transformateur (Burkinature)

Mme Kamba Habibata : Association féminine de collecte

Mr Kiemtoré Timbilfou : chercheur à l’INERA

Mr Abraham Millogo : Initiateur de la presse à froid de l’amande de mangue

Mme Tapsoba Nathalie commerçante de beure de mangue

Mme Coulibaly Pélagie Association Wilikatama

Annexes :

- Questionnaire de la phase exploratoire

- Guide d’entretien de la phase approfondie

- Liste des personnes contactées

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- Toutes autres données pertinentes (tableau stats des personnes contactés et ayant

répondu par types d’acteurs (phase exploratoire, phase approfondie)......