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Acrylique sur toile 97 x70 cm Frédéric Atlan Parcours ©Frédéric Atlan 2014 - images sous licence Creative Comomns BY-NC-ND.

Parcours Atlan

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Page 1: Parcours Atlan

Acrylique sur toile 97 x70 cm

Frédéric AtlanParcours

©Frédéric Atlan 2014 - images sous licence Creative Comomns BY-NC-ND.

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1988-1992: début de l’aventure de Frédéric Atlan, peintre.

Il y a eu, avant cela, le Celsa, la création d’une agence de communication florissante,... et cette rencontre avec la pein-ture, qui balaye tout, à partir de 1993. Installation à Saint-Loup-de-Naud près de Provins.

19881991

decouvertes

Acrylique sur toile 195 x 130 cm

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C’est l’époque de grands tableaux à la peinture cel-lulosique de carrosserie, naïfs et lâchés. Bientôt viendront les cernes noirs, le geste qui isole, sépare, souligne les ”trouvailles” des fonds.

Il s’agit de faire émerger du tableau quelque chose qui était présent, mais in-visible dans la masse co-lorée des fonds: d’abord sur les tableaux, bientôt sur les murs de friches ur-baines.

Mais les cernes sont aus-si un filet, de plus en plus serré, qui décompose le visible jusqu’à saturer la toile: l’étoffe du monde est tissée de cellules.

Cellulosique sur toile 280 x 180 cm

Acrylique sur toile 195 x 130 cm

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1991 : les squats, Berlin-Est. Dans les immeubles déser-tés par leurs habitants après la chute du Mur, s’ouvrent d’immenses squats où s’in-vestissent artistes plasticiens et freaks de toute l’Europe. Travailler à cette époque à Berlin, c’est vivre une aven-ture créative énorme, car chaque “appropriation” de lieu doit être justifiée par une production souvent aussi folle qu’éphémère.

Après Berlin, viendra l’ou-verture de Pôle Pi (le squat historique lycée Diderot: 350 artistes), d’où on es-saimera vers Kassel (le off pirate de la Dokumenta X en 1997, avec la première free-party techno dans un lieu d’art), puis Lisbonne pour l’exposition universelle (20000 m2 au bord du Tage).

19911997

SQUATS

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Avec les squats, décou-verte du potentiel gra-phique des murs décrépis des complexes industriels désaffectés. Le cerne de-vient un geste large, enle-vé, sans remords possible.

Il rythme les façades comme une ponctuation, une respiration: c’est le passé des murs abandon-nés qui palpite à nouveau, révélant sa sensibilité, avant démolition.

A Lisbonne, le “murail” fait plus de 500 mètres de cernes courant autour du bâtiment.

Lisbonne 1998

Lisbonne 1998, détail

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A Hors Champ, rue Pierre Charron à Paris, le cerne s’autonomise, s’attachant aux repères de peinture blanche laissés par les ou-vriers sur du placo sépia: hommage au travail in-visible et anonyme, mais aussi sauvetage éphé-mère d’une vie passée du lieu, bientôt effacée par le blanc des crépis.

Travailler dans un squat c’est aussi travailler hors la toile. Toute cette époque est mar-quée par des performances, collectives et individuelles, et souvent inspirées par la mé-taphore animalière, instru-ment d’une interrogation sur les comportements humains.

Frédéric Atlan, c’est ce type qui se promène dans les beaux quartiers couvert de plumes blanches, qui roule au quotidien sur un vélo pa-reillement emplumé, qui or-ganise avec un ami une tra-versée à quatre pattes du XIeme arrondissement par des artistes déguisés en moutons («J’ai du mal à suivre», 1993), puis des «pontes critiques» à Bastille où des artistes em-plumés pondaient un oeuf en pleine galerie après avoir médité devant une oeuvre. 1997

2000

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Hors Champ 2000

Hors Champ 2000

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La vie des squats est tumul-tueuse et souvent violente. Pôle Pi sera évacué par la po-lice. Intermède islandais avec une expo au Living art mu-seum de Rekjavik en Islande…. Et retour à Paris avec l’ouver-ture sauvage de “galeries”, à la hache, dans des immeubles bourgeois de l’avenue Mati-gnon (“Galerie Croustie’s”):

Au milieu de l’exubérance des squats, de leurs excès aussi, toujours le travail: les tableaux cherchent l’espace, les accumula-tions de cernes ossuaires sont désormais com-primées sous des ciels très puissamment colo-rés, qui ouvrent l’espace et libèrent une énergie vibrante.

6 mois pour 6 galeries éphé-mères qui attirent une presse curieuse, de la chaîne chinoise CCTV1 à Télérama… Mais il n’est pas question de de céder aux propositions “branchées” et mondaines qui tentent de récupérer le mouvement squat – car la mode “street” com-mence, et avec elle les possibi-lités de double jeu mercantile...

20002005

Acrylique sur toile 200 x 200 cm

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Acrylique sur toile 215 x 185 cm

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Après Matignon, le squat d’Alternation sera la der-nière aventure collective, qui s’achève avec la mort du “politique” des squats, Eduardo Albergaria. Retour à Saint-Loup pour des an-nées sombres et difficiles.

Acrylique sur toile 114 x 97 cm

En 2005, l’installation d’un atelier dans une autre friche urbaine -La Miroiterie, rue de Ménilmontant- s’ins-crit dans une nouvelle dé-marche, plus individuelle. C‘est une thébaïde au sein de l’agitation, en léger re-trait du monde du squat.

Trames 20052011

Plus individuelle, plus solitaire, de plus en plus sombre: la peinture marque un enfermement dans des gestes obses-sionnels, un cernage ma-niaque qui laisse sourdre un doute profond. Le cerne fait écran, la répé-tition permet de neutra-liser le doute, mais une fois l’oeuvre achevée, elle apparaît sombre, presque menaçante. Le mono-chrome noir menace.

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Cet hiver 2006/2007, un coup de pied malencon-treux dans un pot de noir révèle l’impasse. Des se-maines face au noir, sans idées ni perspectives. Et puis la solution émerge: mettre le peintre en re-trait, laisser place au geste, aux lois physiques. Laisser couler la peinture sur la toile, tourner le ta-bleau, le frapper contre le sol irrégulier de l’atelier…

Acrylique sur toile 146 x 114 cm

Page 12: Parcours Atlan

Acrylique sur toile 162 x 97 cm

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De cette technique sort plusieurs séries de ta-bleaux, les premiers gril-lagés de noir, laissant ap-paraître les lueurs d’une vie lointaine.

Acrylique sur toile 55 x 46 cm

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La seconde série renverse les valeurs: tableaux de deuil, silencieux, où filent des lignes accentuées, écritures effacées, barbe-lés, foules minuscules errant à jamais dans une nuit blême.

Acrylique sur toile 91 x 73 cm

Page 15: Parcours Atlan

Bientôt les rythmes blancs laisseront appa-raître le grain meutri de la toile, poncés jusqu’à un toucher lisse.

Acrylique sur toile, 25 x 25 cm

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La sombre année 2006/2007 à la Miroiterie est cependant l’occasion d’une rencontre, celle de la musique noise, avec des concerts donnés dès 2007, puis de façon initerrompue à Paris, en France, Edimbourg, Berlin, Londres, etc. - et la sortie d’un disque en 2010.

La noise offre un espace de libération, collectif et jubila-toire en contrepoint au silence des tableaux, dont

Parallèlement à la noise, des séries d’affiches lacé-rées explorent le travail du cadre, de la profon-deur, cherchant au scal-pel dans l’étagement des strates. Autant de recherches qui préparent les séries pon-cées de 2008.

46, Disque Sonic Surgeon 2010

Et les “murails” conti-nuent, échappée sauvage lors d’une exposition offi-cielle à Esch-sur-Alzette en 2007 (Luxembourg capitale culturelle de l’Eu-rope): en une après-mi-di, un haut-fourneau est habillé de cernes noirs, aujourd’hui en partie ef-facés. Consultable sur Youtube

elle offre en même temps un équivalent musical, dans l’abstraction et la recherche d’un “bruit blanc”, au milieu des strates sonores.

noise 20062011

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Affiche lacérée 187 x 76 cm

Les Soufflantes, Esch-sur-Alzette 2007 (Luxembourg)

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A partir de 2011, c’est la sortie définitive des squats. Le jeu avec les marges, l’intervention ur-baine, se déplace hors de l’atelier, et en solitaire.Depuis 2006 déjà, le peintre s’est doublé d’un personnage vite devenu petit mythe urbain...

L’homme qui bêle en pé-dalant, perturbant le flux des gestes et des pensées par une bifurcation so-nore, apporte sa poésie et sa dérision à ses contem-porains dès qu’il sort de son atelier…

Reportage Arte radio Reportage France Inter

Acrylique sur toile 146 x 97 cm

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Le travail se poursuit sui-vant une logique de re-cherche plus continue, de confrontation avec les données primitives de la représentation, consul-table ici.

Acrylique sur toile 92 x 65 cm