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PARLONS ESTONIEN

Parlons Estonien - Fanny de Sivers

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PARLONSESTONIEN

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CoUection dirigée par Michel Malherbe

Déjà parus:

Parlons coréen, 1986, M. MALHERBE,O. TELLIER, CHOEJUNGWHA.Parlons hongrois, 1988, CAVALIEROS,M. MALHERBE.Parlons wolof, 1989, M. MALHERBE,CHEIKHSALL.Parlons roumain, 1991, G. FABRE.Parlons swahili, 1992, A. CROZON,A. POLOMACK.Parlons kinyarwanda-kirundi, 1992, E. GASARABWE.Parlons ourdou, 1993, M. ASLAMYOUSUF,M. MALHERBE.

En préparation:

Parlons binnan, mongol, bengali, lapon, turc, malgache,tsigane, amharique, hébreu, letton, kabyle, indonésien,etc.

@L'Harmattan, 1993

ISBN: 2-7384-1978-X

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Fanny de SIVERS

PARLONSESTONIEN

Une langue de la Baltique

Editions l'Harmattan5-7, rue de l'Ecole Polytechnique

75005 Paris

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fj

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L'ESTONIE ~ RL

-------

Routes internationales

Routes nationales

Routes secondaires

'25,~ [@ p Distances en km.

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INTRODUCTION

DE LA BALTIQUE À L'OURAL .._ ET AU-DELÀ

Il Y a la mer Baltique. Il y a les Etats Baltes: Estonie,Lettonie et Lituanie. Il y a les langues baltes: le lituanien, leletton et le vieux prussien qui a disparu au XVIIesièclc. Leslinguistes les appellent aussi langues balto-slaves car leurparenté avec les langues slaves, russe et polonais par exemple,est évidente; tout comme ces dernières, elles appartiennent à lagrande famille indo-européenne dans laquelle on trouve égale-ment la plupart des langues parlées en Europe occidentale,telles le français, l'anglais, l'allemand, etc.

Et l'estonien?Parlé dans un "Pays Balte", au bord de la mer Baltique, on a

spontanément tendance à le classer panni les "langues baltes".Or l'estonien ntest ni une langue balte, ni une langue indo-européenne. Il fait partie des langues flnno-ougriennes, toutcomme le finnois et le hongrois, dont les origines se trouventquelque part du côté de l'Oural.

LtEurope connaît donc trois peuples finno-ougriens qui ontgardé leur langue et qui ont pu se constituer en nations. Mais enréalité, les langues finno-ougriennes sont beaucoup plus nom-breuses et la plupart dtentre cnes sont encore parlées aujour-d'hui. Reportez-vous au tableau, c'est impressionnant!

Il semblerait que les Finnois de la Baltique - les ancêtresdes Estoniens et des Finnois d'aujourd'hui - aient vécu ensem-ble sans trop de difficultés entre le ve siècle avant J.-C. et le xesiècle après J.-C., occupant un territoire relativement vaste quis'étendait de la côte lettone jusqu'à Novgorod, et du lac Ladogaà la mer Blanche. Ils commerçaient déjà avant la naissance dela Russie avec les colons scandinaves - entre Peipsi et Ladoga- et participaient à leurs entreprises militaires. Le chroniqueurrusse Nestor, qui les appelle les T.?'ud, les compte, avec lesVaryags et les Slaves, panni les fondateurs de l'Etat russe.

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A l'heure actuelle, le groupe des Finnois de la Baltiqueconstitue une liste assez longue de "grandes" et de "petites"langues qui toutes ont été marquées par leur voisinage et lesévénements historiques qu'ils ont subis. Au nord, nous. avonsles Finnois qui sont sortis d'Estonie au cours des premierssiècles de notre ère; à l'est, du côté de Narva, les Votes; à lafrontière orientale de la Finlande actuelle, les Caréliens et lesIngriens ; en Estonie, les Estoniens bien entendu, et sur la côtecourlandaise, en territoire letton, les restes du peuple live quiont donné leur nom à la Livonie, une construction purementpolitique qui englobait la Lcttonie et une partie de l'Estonie etconstituait encore au XIXe siècle une province de l'Empirerusse.

Il ne faut pas non plus oublier les Lapons (ou Sames) quivivaient en Finlande avant l'arrivée des Finnois. Leur origineest aujourd'hui encore entourée de mystère mais leur langue,sans appartenir au groupe des langues finnoises de la Baltique,en est une proche parente. Ils sont tellement différents desFinnois, et pourtant. .. Allez savoi r ce qui s'est passé!

En fait, on trouve des peuples flnno-ougriens un peu partoutentre la mer Baltique et les monts de l'Oural, et plus loinencore, vers l'est dans les territoires de la Sibérie asiatique. Ilsont été nombreux, ils ont été influents. Pourtant ils n'ont jamaiscréé d'empire. Curieux, n'est-cc pas?

Mais toute cohabi tation laisse des traces. Le russe, surtoutdans les dialectes du nord, a été fortement influencé par leflnno-ougrien, non seulement dans le lexique mais aussi dansles constructions gralllmaticales. Les Russes, à leur tour, ontmodifié les habitudes et les expressions de plusieurs peuplesflnno-ougriens qui ont puisé dans le discours russe des élémentsabsents de leur propre langue (particules, conjonctions, etc.).

Le letton porte lui aussi J'empreinte du flnno-ougrien, parti-culièrement du live. Au cours de l'histoire, les Lives se sontlettisés et les Lettons de sont livisés. Le résultat, sur le planlinguistique, est assez remarquable: Par exemple, le verbe liveutilise tous les préfixes verbaux du letton qui semblent tout àfait adaptés à son système pourtant non indo-européen.

JO

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LES LANGUES FINNO-OUGRIENNES *

7°~prolo- fin no-penn icn

/\proto-ougrien

~prolo-finno proto- proto-ob-volgaïque

ïnn\ 7i\zyriène vOlyakhongrois vogoul ostyak

, , proto-finnoisproto- finnoIs

de la Volrade la B~ltique

I ~ancien ~

t~ lchérémisse

proto-finnois proto-samede la Baltique récent

eston icnvote

l,

Iveingricn

finnoiscarélien

vepse

~dialectes sanles

actuels

* reproduit et traduit de Valcv Uibopuu, Mcie ja meic h6imud, Eestikirjanike koopcrativ, Lund 1984,

Il

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Même l'allemand parlé par la noblesse balte qui croyaitmaîtriser à la perfection la langue de Goethe a pris quelquescouleurs locales. L'estonien lui a prêté son intonation, et sonsystème quantitatif a bien marqué le parler des seigneurs.

Malgré notre sympathie pour les Lituaniens et la solidaritébalte qui s'est forgée au xxesiècle, nous n'en parlerons pas. LesLituaniens portent toujours dans leur cœur leur grand-duchémédiéval et leurs regards sont tournés surtout vers la Pologne.Ils n'ont rien à voir avec le contexte flnno-ougrien.

Quant aux Finnois, nos voisins du nord, séparés de l'Estoniepar le golfe de Finlande, c'est un peuple frère. En effet, lesEstoniens n'ont pas oublié que pendant l'occupation soviétique,seuls les Finnois eurent le courage d'apporter leur soutien moralà l'Estonie en détresse.

L'ESTONIE ET SES HABITANTS

La révolution russe de 1991 a pennis à l'Estonie de récu-pérer son indépendance qu'elle avait perdue lors de sonrattachement à l'Union Soviétique en 1940.

Il est difficile de décrire un pays pris dans le tourbillon del'histoire. Au moment où cet ouvrage voit le jour, l'Estonie estofficiel1ement indépendante, mais l'armée d'occupation n'a pasencore évacué le territoire et les frontières de l'Etat semblentencore très floues. Avant la deuxième guerre mondiale, laRépublique d'Estonie s'étendait sur une superficie de 47 549kilomètres carrés dont les Soviétiques prélevèrent plusieursmilliers de kilomètres carrés pour les rattacher à la Russie; lasuperficie actuel1e est de 45 215 kilomètres carrés. Cette régionfrontalière lui sera-t-elle restituée un jour?

Mais même amputée d'une partie de son territoire, l'Estonieest plus grande que le Danemark, la Suisse, la Belgique ou lesPays-Bas. Ene est située sur la côte orientale de la Baltique, enface d'Helsinki et de Stockholm, à quelques pas de Saint-Péters-bourglLeningrad. Elle constitue un lieu stratégiquement impor-tant et, par conséquent, plein de risques pour ses habitants. Legrand tsar Pierre 1er avait dit clairement ce qu'il en pensait;

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pour lui, j] s'agissait d'une "fenêtre sur l'Europe". Et bienentendu, il est intéressant d'occuper une bonne place à laditefenêtre, ce qui explique les multiples convoitises dont elle a étél'objet et les malheurs subis par les populations qui sty étaientinstallées.

On pense que les ancêtres des Estoniens et des Finnois sontarrivés dans la région de la Baltique à la fin du 3ème millénaireavant J.-C. A l'époque viking, ils étaient en contact permanentavec les autres peuples riverains de la Baltique: Scandinaves,Slaves, Lapons, etc. La Baltique constituait un merveilleux ter-rain d'aventures: à la fois place du marché et champ de bataille,elle pennettait de se procurer marchandises, esclaves, connais-sances techniques, et d'y accomplir toutes sortes d'exploitsspectaculaires à raconter à la postérité, comme 'par exemple lamise à sac de Sigtuna par les Estoniens au XIIe siècle.

Le grand tournant de l'histoire des Estoniens se situe auXIIICsiècle quand les Croisés allemands (devenus plus tard lesChevaliers teutoniques) entreprirent la colonisation de la côteorientale de la Baltique. L'opération avait officiellement pourbut de christianiser les populations païennes qui s'étaientpourtant déjà trouvées en contact avec les chrétiens slaves, maisen fait, il s'agissait bel et bien d'effectuer une conquête et sousles bonnes paroles se cachait une irrépressible envie de s'appro-prier des terres. Mais les Allemands ne furent pas les seulsenvahisseurs: au cours des siècles, les Estoniens eurent affaireaux Danois; aux Suédois, aux Polonais, et bien entendu auxRusses. Les "frères baltes" de l'époque actuelle, c'est-à-dire lesLettons et les Lituaniens, n'ont jamais fait partie des enva-hisseurs. Il faut toutefois avouer que les Lettons ont quelquefoisprêté main forte aux Allemands, particulièrement au XIIIesiècleoù il leur arrivait de se battre contre les Lives et les Estoniensdu Sud (de Sakala, d'Ugala, etc.) mais eux aussi ont fini par êtreasservis par le conquérant et, jusqu'à l'aube du xxe siècle, ilsont bel et bien partagé le sort des paysans autochtones exploitéspar une noblesse souvent d'origine étrangère (allemande ouscandinave), mais qui comptait quand même quelques notablesindigènes assimilés depuis l'époque des Croisades.

Les Lituaniens, nous l'avons signalé, avaient cu des problè-

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mes à résoudre avec les Russes et les Polonais et aussi, chezeux, avec les Chevaliers Teutoniques, ce qui devait leur ôtertoute envie de monter vers le nord~

Que dire des autres étapes historiques?

Le XVIe siècle apporte la Réfonne qui fait basculer lesEstoniens dans l'église luthérienne. Les autres confessions -orthodoxes, catholiques - sont toujours restées minoritaires.

Avec la colonisation suédoise, le XVIIe siècle connaît uncertain "âge d'or" ; en 1632 Gustave II Adolphe crée une uni-versité à Tartu. Mais au début du XVIIIesiècle, la grande guerrenordique entre les Suédois et les Russes vide le pays de lapresque totalité de ses habitants.

Le XIXe siècle amène le réveil culturel et national qui saitrésister à la fois à la domination de la noblesse a1lemande et à larussification entreprise par les tsars. En 1869 eut lieu le premiergrand festival de chant qui aida à créer des liens entre tous lesestophones.

Enfin, au xxe siècle, après bien des vicissitudes, les Esto-niens réussirent à secouer le joug étranger. L'indépendance dela République d'Estonie fut déclarée le 24 février 1918, évé-nement qui fut à J'origine de la "guerre d'indépendance" (1918-1920) contre les Allemands d'abord, puis contre les Russes quitentaient de mettre à profit le désordre occasionné par lapremière guerre mondiale pour faire main basse sur les"provinces baltes". La jeune république reçut de l'aide de lamarine anglaise et d'un régiment de Finnois. La participation duDanemark et de la Suède fut plutôt symbolique. Les Allemandsfurent vaincus' le 23 juin 1919 et les envahisseurs russesacceptèrent de signer le Traité de Tartu (3 janvier 1920) quidevait garantir la paix entre les Estoniens et les Russes, et depayer à l'Estonie des dommages de guerre pour quinze millionsde roubles-or.

La république estonienne commença par promulguer uneimportante réforme agraire: les grandes propriétés qui avaientappartenu à la noblesse balte furent morcelées et distribuéesaux paysans. Tout châtelain eut droit de garder son châteauavec cinquante hectares de terres et un dédommagement pour

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les terres perdues. La vie culturelle fut encouragée par legouvernement qui subventionna les écoles, les théâtres, lesclubs sportifs, etc. Les minorités ethniques (Allemands, Russes,Juifs, etc.) se virent accorder une autonomie culturelle (uneinnovation pour J'époque) : ils purent organiser librement leursactivités, et les écoles furent subventionnées par l'Etat.

Le pacte Molotov-Ribbentrop de 1939 mit fin à cetteexistence pacifique. Hitler et Staline se mirent d'accord sur lepartage de l'Europe, et l'Armée Rouge put donc envahir lesPays Baltes. Les Soviétiques commencèrent par imposer àl'Estonie la présence de bases militaires, l'annexion devinteffective en juin 1940. Une partie de la population fut déportéeen Sibérie, plusieurs dizaines de miniers de personnes réussi-rent à s'enfuir et vivent aujourd'hui aux Etats-Unis, au Canada,en Australie, en Suède. On trouve même de ces exilés en Alle-magne, en Angleterre, en France et ailleurs.

Pour créer les conditions favorables à une colonisation dura-ble, Staline entreprit de "repeupler" le pays par l'envoi massifde Russes, quelquefois contre leur gré. Aujourd'hui, la plupartd'entre eux, civils ou militaires, ne semblent pas souhaiterretourner dans leur pays d'origine.

Avant l'occupation soviétique, l'Estonie comptait approxi-mativement un million d'habitants. L'invasion massive de russo-phones a fait 'grimper ce chiffre et on parle de nos jours d'unmillion et demi d'habitants, dont environ 400/0de Russes. Lepourcentage d'étrangers a augmenté depuis 1945 de la façonsuivante1: 1945 : 2,7% - 1959 : 25,4% - 1970: 31,8% - 1979 :35,30/0- 1989 : 38,5%, dont 800/0de Russes, soit un peu plus de40 000 personnes. Les autres groupes ethniques importants sontles Ukrainiens et les Biélorusses; viennent ensuite les "Finnois"- en fait des Ingriens qui ont fui l'occupation russe dans leurpropre pays.

Cette situation comporte plusieurs éléments inquiétants:issus d'un milieu culturel très différent, peu instruits maisfortement politisés, les Russes d'Estonie considèrent qu'ils ont

1 Chiffres donnés par le journal Eesti Piievaleht du 24 février 1993.

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le droit et le devoir d'imposer leur façon de vivre au pays toutentier. Ceux qui les désapprouvent sont automatiquement clas-sés panni les "fascistes". De plus, l'estonien utilise l'alphabetlatin, ce qui constitue une hérésie pour ceux qui ne connaissentque le cyrillique.

ÇA S'ÉCRIT ... COMMENT?

L'alphabet actuel se compose des lettres suivantes: a, b, d,e, f, g, h, i, j, k, 1,fi, n, 0, p, r, s, S,z, z, t, u, v, 0, a, 0, Ü..

Un Français habitué aux acrobaties orthographiques tellessaut, sceau, seau, sot, trouvera l'écriture estonienne d'unesimplicité enfantine: à chaque lettre correspond un son, et vice-versa. La réalité est, bien entendu, un peu plus nuancée maispas de nature à troubler la compréhension essentielle.

Les voyelles sont plus nombreuses qu'cn français. Pour ceuxqui aiment les tableaux, voici celui des voyelles:

(degréd'ouverture)

postérieures

uoa

antérieures

oüo

ieâ

Le tréma sur les voyelles attire tout de suite l'attention. Ceuxqui ont fait un peu d'allemand s'y habitueront vite: ü seprononce que comme u français, 0 serait eu chez nous, mais ase réalise comme un e très ouvert; quant au u estonien, ilcorrespond au ou de récriture française.

L'élément le plus curieux, c'est la voyelle dite centrale 0, quis'écrit avec un tilde, mais si l'on ne dispose pas de cc caractère,on peut le remplacer par l'accent circonflexe, Ô. La réalisationde cette voyel1e originale, inconnue en finnois et en hongroisn'est pas compliquée: il arrive aux bébés de la prononcer toutnaturel1ernent. On commence par dire 0, et tout en continuant àdire 0, on met les lèvres en position de e. Avec quelquesexercices, vous y parviendrez et vous poutTez étonner vos amisphonéticiens qui n'ont pas souvent l'occasion d'entendre unechose pareille. Mais si cela vous paraît vraiment trop difficile,

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occlusives k tg d

nasales nspirante slatérale Ivibrante rsemi-voyelleslaryngale

ne vous tracassez pas. Vous pouvez dire 0 à la place de 6,comme le font les Allemands qui essaient de parler estonien.Les mots qui contiennent réellement le son 0 ne sont pasnombreux et la compréhension n'en souffrira pas. Et surtoutn'ayez aucune honte: les habitants de Saaremaa - la plusgrande île estonienne - dont le dialecte n'est pas très éloigné del'estonien commun, ne savent pas prononcer 0 ; souvent même,ils sont incapables de faire la différcnce entre les deux voyelles.

Les consonnes qui figurent dans le vocabulaire de base,c'est-à-dire n'incluant pas les emprunts récents, sont relative-ment peu nombreuses:

Pbm

v jh

Elles se prononcent toutes à peu près comme en français. Leseul élément de cette liste qui pourrait déconcerter le lecteurfrançais est lc.i qui sc réalise comme le y (i consonantique). Anoter aussi que lc h initial est souvent inaudible, comme enfrançais.

A ce tableau s'ajoutent encore d'autres signes qui sont entrésdans l'alphabet avec des emprunts récents: f, S,z, z. prononcésrespectivement comme f, ch, ts, j en français. Mais ricn n'em-pêche d'cn ajouter d'autrcs encorc. Par exemple, si vous voulezdécrire votre week-end à Bordeaux ou raconter vos aventures àNew York City, vous avez évidemment le droit de complétervotre alphabet par ~v,x, y, c.

Un phénoIllène particulier dont i1 faut parler est ]a palata-lisation2 possi bIc de l, Il, r, s, t. Cel1e-ci permet quelquefois dedistinguer entre deux Inots qui s'écrivent de la même façon:

2 Le mot" palatal isation" sign ifie que la consonne en question est"colorée" par un i.

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palk "salaire" prononcé [paYIk] signifie "poutre" ; kann "pot"(kohvikann "cafetière", teekann "théière") prononcé fkaYnYn]devient "jouet" ; kurk "gorge" ressemble dans J'écriture à[kuYrk] "concombre". La même comparaison est valable pourla particule d'interrogation kas et [ka Yss] "chat", toutefois cedernier s'écrit avec deux s.

Si, pour la compréhension, la palatalisation ne joue pas unrôle très important - ce qui explique son absence dans l'écriture- il est utile de la percevoir. Ecoutez bien quand les Estoniensvous parlent: une consonne palatalisée en fin de mot annonceen général un génitif en -i. Et cette forme est essentielle pour ladéclinaison des noms. Ainsi, hull "fou" génitif hullu, mais pull"taureau" prononcé [puYI}'I]génitif pulli.

Nous avons dit: une lettre vaut un son, et vice-versa. Unelettre doublée -les fameuses géminées de la grammaire - signi-fie donc, logiquement, que le son correspondant est plus long.Exemples: veri "sang" et veeri impératif de veerima "épeler".

Ainsi, nous arrivons à parler d'un phénomène phonétiquequ'on appelle "quantité" et qui a rendu l'estonien célèbre dans lemonde de la linguistique.

On sait que beaucoup de langues distinguent entre les brèveset les longues. L'estonien y ajoute encore un troisième degré:les ultra-longues. Mais celui-ci est négligé par l'écriture et si labrève se contente d'une seule lettre, la longue et l'ultra-longues'expriment de la même façon, c'est-à-dire par une géminée. Ilfaut donc deviner la différence. Exemples:

sada "cent"saada impératif de saatma "envoyer

a ultra long saada 2ème infinitif de saama "obtenirviii "[roi t"villi géniti f de viII (avec I palataIisé) "ampoule"

I ultra long villi partitif du précédent

Toutefois, cette négligence de l'écriture est excusable carl'opposition entre le deuxième et le troisième degré n'est pastrop fréquente et si le lecteur les confond quelquefois, ce n'est

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pas dramatique3.puisque certains dialectes ne les distinguentmême pas. Mais une ultra longue peut être très expressive.Dans le cas des voyelles, elIc utilise une petite mélodie descen-dante, et avec les consonnes, elle pennet quelquefois d'extério-riser les scntimcnts du locutcur.

Prenons comme exemple un juron extrêmement populaire:kurat! "diable". C'est une expression qui n'est pas très vulgaire,mais pas très distinguée non plus, et on peut l'cntendre à peuprès partout. Kurat! indique que le locuteur est mécontent. S'ilpasse le r au deuxième degré, ce qui donne approximativement[kurratl (comparez harra "monsieur"), il est certainementfurieux. S'il insiste sur la consonne intervocalique, c'est que lasituation peut devenir inquiétante. Mais ricn ne vous empêchede l'essayer vous-mêmc, chez vous, sans témoin, juste pourapprendre à rouler les r à l'estonienne.

L'écriture et la quantité ont donc des rapports tout à faitnormaux: une lettre: un son, deux lettrcs : un son double endurée. Mais pour évitcr la monotonie, considérons le casparticulier des occlusivcs k, t, p, et g, d, b. Les dernières sontsonores dans la plupart des langues, y compris le français. Orl'estonien néglige la sonorisation: à l'initiale par exemple k et gse disent de la même façon. Pour l'écriture, évidemment, il estutile de pouvoir distinguer entre les deux consonnes, ainsi onvoit tout de suite que gaas "gaz" n'est pas la même chose quekaas "couvcrcle", de même dokk "dock" et tokk "bâton", bass"basse" et pass "passeport".

C'est en position intervocaliquc que les "sonorcs" g, d, b serendent utiles. E11es distinguent notamment les consonnesbrèvcs, c'est-à-dire, tandis que k, t, P symbolisent lc dcuxièmedegré (les longues). Et, doublant ces signes, kk, tt, pp, on auraclaircment le troisième dcgré ultra long. Exemplcs :

3 Afin de pcnncttrc la distinction, ilnpossiblc avec la graphie normale,le troisième degré sera indiqué par une apostrophe (') devant le son oule groupe de sons concerné dans les exemples et le vocabulaire.

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lagilaki

"plafond"impératif de lakkima "venir",ou génitif de lakk "vernis"

lakki partitif de lakk

tigu "escargot"tiku génitif de tikk ttallumette"tikku partitif du précédent

kadus 3ème pers. prétérit de kaduma "disparaître"katus "toit"kattus 3èrne pers. prétérit de kattuma "couvrir"

kabi "sabot de cheval"kapi génitif de kapp "armoire"kappi partitif ou illatif de kapp

Les degrés long et ultra-long apparaissent même avec lesconsonnes qui ne sont pas très fréquentes ou que l'on utilisesurtout dans les mots d'origine étrangère. Exemples:

ahi "poêle"2ème degré tsehhi adjectif ou génitif de tsehh tchèque"3ème degré tse'hhi partitif de tsehh .

C'est justement dans le domaine de la quantité que les semi-voyelles révèlent leur nature vocalique: maja prononcé [maya]"maison", iIlatif majja prononcé [maïya] "dans la maison". Ledeuxième degré apparaît dans les diphtongues: maias prononcéà peu près [maïas] "goutmand".

L'écriture présente donc les trois degrés de la semi-voyelle jde la façon suivante: j - i - jj.

En ce qui concerne v, les parentés vocaliques sont moinsévidentes. On trouve quelques rares exemples pour le 3èmedegré, le plus courant est donné par kivi "pierre" dont l'illatifabrégé donne ki'vvi "dans la pierre". Bien que le deuxièmedegré soit facilement prononçable, il n'intervient nulle part.Mais dans certains dialectes, on remplace le u intervocaliquepar v, ce qui donne [kavva] pour ka ua "longtemps". Ouf!L'équilibre est rétabli: les consonnes ont toutes leurs troisdegrés de quantité.

Comme on le voit dans les exemples que nous venons de

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citer, la quantité a surtout un rôle grammatical: elle aide àdistinguer entre les génitifs et les partitifs-illatifs. Mais si ledébutant les confond,cn général le contexte aide à corrigerl'erreur.

Bien entendu, il y a .des groupes de voyelles, que l'onappelle "diphtongues", (on en compte 25) et des groupes deconsonnes. Il ne faut pas oublier que tous les composants seprononcent. Exemple: "le mois de mai" mai est bien [maï] etnon pas [mé]

Les diphtongues et les groupes consonantiques aussi parti-cipent au jeu de la quantité. Mais comme il s'agit de groupes,c'est-à-dire de plusieurs sons juxtaposés qui donnent déjà de la"longueur", il est inutile d'y chercher des "brèves". Il n'y a queles 2ème et 3ème degrés. Exemples:

taevas "ciel", inessif t~aevas "dans le ciel"laine "onde, vague", génitif l'ainekangas "tissu", ilJaLifka'ngastarga génitif de tark "intelligent; sage", partitif tarka

A noter que dans les groupes vocaliques, c'est en général lepremier composant qui porte le "poids" du 3ème degré. Maisplutôt que d'essayer de le mesurer soi-même, il est préférabled'ouvrir ses oreil1es.

Les groupes consonantiques figurent en général à l'intérieurou à la finale du mot: korsten "cheminée", vangla "prison",nahk "peau", lôplik "définitif'.

Les composants d'un groupe consonantique sont au nombrede deux ou de trois. Mais exceptionnellement, i1peut y en avoirplus. Et on cite dans les manuels scolaires des merveillesphonétiques comme vintsklema "se rouler, se tordre".

Après ce coup d'œi1 sur l'alphabet et les matériaux sonoresde l'estonien, il convient de signaler encore que l'accent tombeen général sur la première syllabe de mot et que la mélodie estdescendante.

Maintenant, vous pouvez essayer de déchiffrer le journal dumatin!

Vous remarquerez que l'estonien utilise beaucoup de

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voyelles; certaines langues comme l'anglais, l'allemand, letchèque emploient dans Je parler courant 35-10% de voyelles.En français, comme en russe ou en hongrois, on en compte 42-450/0 (contre 58-550/0 de consonnes). Le latin, le grec ancien,l'italien et le finnois sont encore plus "vocaliques" : leur rapportest de l'ordre de 46-51 %/54-49%. L'estonien, avec 46% devoyelles ef 54% de consonnes, appartient à ce troisième groupe.

Cette richesse en voyelles explique peut-être le haut degréd'évolution du chant choral qui a rendu l'estonien célèbre dansle monde entier. Il est évidemment plus facile et plus harmo-nieux de chanter des voyelles que des groupes de consonnes. Lelecteur remarquera aussi que a est la voyelle la plus fréquente(33% de toutes les voyelles). Ensuite viennent e et i. Lesvoyelles les plus curieuses, comme fi, ü et Ô sont rclativementrares, et ne figurent qu'en première syllabe de mot. C'estcomme pour ajouter un peu de piment au vocalisme de base.

Les consonnes les plus fréquentes sont s et t, car ellesponent souvent des fonctions grammaticales (s représente 10%de tous les sons, et t (- d) 10,5%).

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I. LA GRAMMAIRE

A. LE NOM ET SES EXTRA VAGANCES

Pour pouvoir communiquer ses pensées et ses souhaits, ilfaut avant tout connaître les noms des objets et des êtres donton veut parler. Pour les Finno-ougriens le nom est l'élémentcapital de la langue; il ne connaît pas de genre, et ne s'en-combre pas d'articles 1. Il permet d'exprimer nombre de chosessans avoir recours au verbe qui, lui, sert essentiellement à ren-seigner les locuteurs sur le temps et sur les personnes concernéspar l'action.

Par exemple, le mot raamat "livre", peut, à lui tout seul,porter plusieurs messages qui seront complétés par la situation.On peut le traduire, selon les circonstances, par "ceci est unlivre", ou "montrez-moi ce livre", ou encore "donnez-moi celivre", ou peut-être "prenez-donc ce livre", "n'oubliez pas lelivre", etc. De même pilet "ticket, billet" : "ceci est le billet","prenez le billet", "montrez-lui (moi) le billet", "payez le billet","le billet est tombé sous la banquette", etc.

Les désinences casuelles (la langue compte officiellementquatorze cas !) suffixées au nom permettent de préciser lasituation, le mouvement, etc., de sorte que l'on en arrive à pou-voir se passer du verbe, comme dans les exemples suivants:

Peremees Iinnas (inessifde linn"ville")"Le patron (est!habite/travaille/... en ce moment) en ville"

Kari metsa (illatifdemets"forêt")"Le troupeau (va/alla/est conduit/s'enfuit/...) dans la forêt"

Cette façon de s'exprimer reste toutefois populaire, pay-sanne même; il est donc conseillé, si l'on veut utiliser unniveau de langage plus châtié, de faire appel au verbe pour bienpréciser la nature d'une action.

1 Mais quelques fois il distingue quand même l'homme de la femme.(voirIes suffixes utilisés, p. 93 à 106).

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Page 22: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

Pour vous permettre d'y voir clair dans la terminologie utiliséepar les grammairiens, voici la liste des "cas" de l'estonien:Nominatif le mot pour "nommer" ; on le trouve comme entrée

dans les dictionnaires.Génitif forme à terminaison vocalique, très utile dans les

constructions grammaticales, marque surtout une pos-session.

Partitif cas de l'objet direct, correspond en général à l'accusatifdes langues indo-européennes.

Cas locaux internes:Illatif "dans, en" : indique un mouvement dirigé vers l'inté-

rieur d'un objet.Inessif "dans, en", comme position.Elatif "de, de l'intérieur", mouvement de sortie.

IIlatif ~ Incssif ~ Elatif

"dans"

Cas locaux externes:Allatif mouvement: "vers, à".Adessif position, situation: "à, chez, sur"Ablatif mouvement à partir de quelque chose, séparation: "dett

~(AdeSSif

c)Allatif ~ Ablatif

"sur"

Translatif indique une transformation: "en".Terminatif "jusque, à la frontière de"Essif "(étant) cornlne"Abessif "sans"Comitatif "avec".

Selon la typologie traditionnel1e, - à la différence des lan-gues indo-européennes qui sont flexionnelles - les languesfinno-ougriennes sont agglutinantes, ce qui signifie qu'ellesexpriment leurs rapports grammaticaux par des affixes. En fait,elles sont également flexionncl1cs puisqu'cnes modifient leradical dc ccrtains mots selon un phénomène appelé alternance.

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1. Les trois formes de base: nominatif, génitif, partitif

Pour commencer à pouvoir jouer avec les désinences casuel-les, on commencera par trouver une fonne qui se tennine parune voyelle. En effct, si le nominatif est à finale vocalique, leschoses sont rclativement simpIcs : maja "maison", iness. majas"à la maison, dans la maison".

Mais si le nom se tennine par une consonne, il faut trouverla variante vocalique qui s'appelle "génitif' et se tennine tou-jours par -3, -e, -i ou -u : rong "train", gén. rongi, iness. rongis"dans le train".

Nous arrivons ici à un point très compliqué de la grammaireestonienne. A priori, on ne peut jamais dire avec certitudequelle sera la forme d'un mot au génitif, ou au partitif. Pourmaja "maison", tout comme pour vaba "libre", les trois formessont identiques. Mais tuba "chambre" donne au génitif toa etau partitif tuba comme au nominatif; lagi "plafond" donne augénitif lae, et au partitif lage, etc. Or, le génitif et le partitif sontles deux cas les plus importants de la déclinaison.

Au fur et à mesure que l'on progresse dans la conversationcourante, on se rend compte des similitudes: on apprend àcalquer sur un mot connu un mot inconnu mais phonétiquementsemblable. Je pense qu'il est préférable de se tromper quelque-fois plutôt que de s'empoisonner l'existence à essayer d'appren-dre par cœur le tableau des alternances ci-après.

T AIJLEAU DES ALTERNANCES*

alternance

g, k g / "Ig / Ij

qualitative

degré fort

lugujôginalgkülghargsarg

histoirefleuvefaimcôtétaureaugardon

degré faible

Joo gén.jôe gén.nülja gén.külje gén.harja gén.sar je gén.

rg / rj

* D'après un tableau figurant dans T. Kuldsepp et T. SeiIcnthal,Mônda Eestist, Helsinki, 1980.

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19I 1 halg bûche halo gén.solg broche, agrafe sole gén.

rg Ir arg timide, lâche ara gén.kurg cigogne kure gén.

hk/h ôhk air ohu gén.puhkama se reposer puhata 2e inf

sk I s laisk paresseux laisa gén.kaskima ordonner kasen le p. sg.

b b/v leib pain leiva gén.tiib aile tiiva gén.

b/a luba chambre loa gén.uba haricot oa gén.

Ib Il v hatb mauvais halva gén.kotbama convenir kotvata gén.

rb I rv orb orphelin orvu gén.varba génétif de varvas orteil

mb / mm kumb lequel des 2 kumma gén.ômblema coudre ommelda 2e in!

d, t, s dia kaduma disparaître kaon le p. sg.pood boutique poe gén.

dl j pada marmite paja gén.sadama tomber (pluie, ...) sajab 3e p. sg.

Id 111 pold champ poilu gén.kuld or kulla gén.

nd I nn vend frère venna gén.-kond suffixe coll. -konna gén.

rd / IT mord nasse môrra gén.kord ordre korra gén.

Id I I keeld interdiction keelu gén.ndln suund direction suuna gén.

kaande génitif de kaane courberd Ir keerd torsion, spire keeru gén.

pÜ()rde génitif de poore tournantht/ h leht feuille lehe gén.

kôht estomac, ventre kôhu gén.set) I a kuus six kuue gén.

kôis corde kôie gén.sent) ln küüs ongle küüne gén.

HUis ouest laane gén.rs(rt) I TT vars tige varre gén.

ors perchoir ôrre gén.

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alternance qualitativedegréfort

visible dans l'écriturelukk serruretappa 2e in! de tapma tuerratta génitif degeff chef, patrontu~ fanfarepoiss garçonpalk salaireseep savoneit vieillc femmekokre part. de koger carassinlupja part. de lubi chauxs()pra part. de sôber amilatv sommet, cimepatja part. de padi coussin,atra part. de ader charrue

Invisible dans l'écrituret~ehh tchèque part. t~e'hhi*kell horloge part. ke'lIanomm lande part. nô'mmelinn ville part. IPnnanarr fou part. na 'rripüss fusil part. pü'ssioks branche part. o'ksamets forêt part. me'tsalüpsma trairekôhn maigre part. kô'hnamahl jus part. ma thlalehm vache part. le'hmas[)rm doigt

saar** îleseen champignonpiim lait part. p 'iimaloom anirnal part. "oomapuus hanche part. p'uusaroom joie part. rt[)omu

kk/kpp/ptt / tff / f~~I ~ss I sk/gp/bt / dkr/grpj / bjpr I brtv / dvtj / djtr/dr

hh / hhIl/Ilmm/mmnn I nnrr / rrss / ssks I ksts/tsps / pshn I hnhl/hlhITl/ hmrm/rmaa/aaee / eeii / ii00/00uu I uu00 / 00

degré faible

luku gén.tapan le p. sg.ratas rouegefi gén.tu~ gén.poisi gén.palga gén.seebi gén.eide gén.kogre gén.lubja gén.sôbra gén.ladva gén.padja gén.adra gén.

t~ehhi gén.kella gén.nômme gén.linna gén.narri gén.püssi gén.oksa gén.metsa gén.lüpsan le p. sg.kôhna gén.mahla gén.lehma gén.sôrme gén.saare gén.seene gén.piima gén.looma gén.puusa gén.rôômu gén.

* Nous ajoutons ici au degré fort le signe' qui n'est pas employé dansl'écriture.** Les monosyllabes sonlloujours "degré fort". Comment faire pourles prononcer autrement?

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aa/ aaOô/ôôüü/ üüau/ auoe/oeai / aiae/aeôe/ôeôi/ oi

haalnoorküünlaulkoermaislaevnoelvôim

voixcorde part. n' oorigrange part. k'üünichant part. l'auluchien part. k'oeramaïsnavire part. l'aevaaiguille part. n'oelapouvoir part. v'ôimu

haale gén.noori gén.küüni gén.laulu gén.koera gén.maisi gén.laeva gén.nôela gén.vôimu gén.

Si cela vous amuse, ne serait-ce que pour vous détendre, aulieu de faire des mots croisés, vous pouvez toujours prendre auhasard des mots dans un texte et , à l'aide du tableau, essayer dedeviner ses formes possibles, et les contrôler par la suite dansun dictionnaire. Car les dictionnaires indiquent évidemment lesformes justes avec moult renvois au tableau des "mots-types".

2. IJegénitif qui "engelldre" la déclinaison

Employé seul, le génitif peut indiquer la possession ou unequalité. Dans ce cas, il sc place toujours devant le nom qu'il"quali fie" :minu venna majagênede mina "je" gênede vend "frère" (= du frère) "maison""la maison de mon frère"kulla (gên. de kuld uor" r=de l'or]) varv ("couleur")

"la couleur de l'or" ou "la couleur or"

N.B. On trouve aussi des expressions qui, en français, se disentau passi f :naabri ehitatud villagênede naaber "voisin" part. de ehitama "construire" "pavillon""La villa construite par Je voisin"On peut dire aussi: Villa 011naabri ehitatud litt. : "La villaest du voisin construiteft.

Mais la grande utilité du génitif, c'est son rôle d'outil: il per-met de fonner les "cas" de la déclinaison qui sont officiellementau nombre de quatorze (nominatif compris), ce qui, évidem-ment, effraie le débutant. En fait, c'est très simple: on prend legénitif et on y "agglutine" les terminaisons casuelles. En voicila liste:

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- cas locaux indiquant un mouvement ou une position:internes: illatif - sse "(entrer)dans, vers"

inessif -s "(étant) dans"élatif - st "(sonir) de"allatif -le "(donner) à"adessif -I "à"ablatif -It "(prendre) de"

- autres cas, moins fréquents:translatif -ks "(devenir, transfonner en)"tenninatif -ni "jusque"essif -na "(étant) comme"abessif -ta "sans"comitatif -ga "avec"

Exemple: raamat "livre"géni tif raamatu,iIlatif raamatusse,incssif raamatus, etc.

Il est à noter que les cas locaux sont essentiels pour le bonfonctionnement d'une conversation en estonien. En français lesprépositions "dans", "en", etc. n'indiquent pas s'il y a mouve-ment ou non: "dans la semaine" peut tout aussi bien signifier"être dans une semaine" ou "entrer dans une semaine", c'est auverbe qu'il revient de préciser le mouvement. En estonien, c'estl'illatif qui joue ce rôle: l'i11atif nadalasse (nadal "semaine",gén. nadala) indique clairement qu'il y a mouvement versl'intérieur de la semaine.

Les cas locaux externes désignent en principe des mouve-ments à l'extérieur, à la surface d'un objet:1. katuselt kukkus kivi "(une) pierre est tombée du toit"2. katusest kukkus kivi

katus "toit", gén.katuse, ablat. (1) katuselt, élat. (2) katusestDans cet exemple, l'ablatif indique qu'il y a eu une pierre sur

le toit, tandis que l'éJatif signifie que la pierre qui est tombéefait partie du toit; eHe en est sortie.

externes:

3. [Je problèllle de l'avoir

Parmi les cas locaux externes, il en est un qui mérite une

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attention particulière, c'est l'adessif.En estonien, il n'y a pas de verbe "avoir". Les mots moder-

nes comme omama et evima ne s'utilisent guère dans la languecourante. On dit "est à", c'est-à-dire on + adessif (on est la3ème pers. sg. du verbe olema "être").

minul on raha "j'ai de l'argent" (= à moi est de l'argent)lapse) on külm "l'enfant a froid" (= à J'cnfant est froid)ministril ei ole aega "lc ministre n'a pas le temps"(= au ministre n'cst pas du temps)seintel on kôrvad "les murs (ont) dcs oreilles"(= aux murs sont des oreilles)En fait, cette façon de dire les choses est assez réaliste, car

aucun "avoir" ne peut être considéré comme définitif. Leschoses qui sont en ma possession peuvent changer de proprié-taire. Minul on raha "j'ai de l'argent", peut-être parce queminule anti "on m'(en) a donné" mais je peux le perdre, siminuit vôetakse ara "on me le soustrait". Le jeu des cas locauxexternes est sous-entendu dans la formule "avoir".

4. Et le partitif? Qu'est-ce qu'on partage?

Le partitif a des formes plus variées que les autres cas. Ilpeùt prendre pour terminaisons -t, -d, ou -da, ou quelquefoisrien. Exemples:

raamat "livre"kuu "lune, mois"kes "qui"tuba" chambre"suvi "été"

génitifraamatukuukelletoasuve

partitifraamatutkuudkedatubasuve

Les deux derniers exemples montrent que, formellement, lepartitif peut se confondre avec le nominatif ou avec le génitif.Certains mots, comme kivi "pierre", maja "maison", ou liha"viande" ~peuvent même avoir la même forme dans les trois casde base.

Mais pourquoi le partitif? Il permet en fait de distinguer cequi est entier de ce qui ne l'est pas. Si l'on considère que dans lavie il faut le plus souvent se contenter de .choses partagées,parcellaires, incomplètes, les conditions sont évidentes pour la

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création d'un cas spécial. En français aussi on distingue entre"le pain" et "du pain". On dit par exemple:laual on leiba ja vôid "sur la table il y a du pain et du beurre"leib "pain", gén. leiva, part. leiba ; vôi "beurre",gén. vôi, part. vôidjaamas oH rahvast "à la gare il y avait du monde"rahvas "peuple,gens", gén. rahva, part. rahvast

Si le locuteur utilise le nominatif leib "pain", v6i "beurre",et rahvas "peuple, gens", il s'agit dans le premier exemple d'unpain déterminé (que l'on vicnt d'acheter ou dc sortir du four) etdu beurre que l'on a déjà vu dans la cuisine, ou ailleurs, et dansle deuxième exemple, du peuple, de la nation qui est allée parexemple manifester pour l'indépendance sur la Lauluvaljak "laPlace du Chant".

Nous reviendrons sur les subtilités du partitif au paragraphe7, consacré au complément d'objet dircct, où il faut apprendre àdistinguer entre l'objet total et l'objet partiel et les relationsbizarres qu'ils entretiennent avec le verbc.

Mais, cn tant que forme de base, le partitif intctvient dans lafOITnationdu pluriel.

5. Le pluriel

Les grammairiens n'en parlent pas, car son rôle est moinsrégulier que celui du génitif dans la déclinaison du singulier.Mais dans la plupart des fonnes du pluriel, on reconnaît lepartitif singulier.

Il faut d'abord notcr que le nominatif pluricl pourrait s'ajou-ter à la liste dcs "cas" que nous avons énumérés au paragraphe2. La marque est -d et il s'ajoute au génitif: raamat "livre",gén. raamatu, pl. raanlatud.

A partir de là, la déclinaison devient plus complexe. Legénitif pluriel se reconnaît à la terminaison -de ou -te quis'ajoute souvent à la fannc partitivale et pcut donc "absorber" le-t ou -d du partiti f là où il existe,:

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génitifsing. linn "ville" Uooaplur. linoad Ii'nnadesing. laps "enfantlt lapseplur. lapsed tastesing. aken "fenêtre" aknaplur. aknad akendesing. kasÎ, "main" kaeplur. kaed katesing. kapsas "chou" kapsaplur. kapsad kapsaste

Mais on ne peut pas en faire une règle générale; ainsi:génitif partitif~ere ~erd~erede ~eresid

sing. ~eri "mer"plur. mered

De même:sing. süda "cœur"plur. südamed

etc.Lorsqu'on a trouvé la bonne formule pour le génitif pluriel,

le ~ystème des cas fonctionne comme pour le singulier selon lesschémas génitif + tenninaison casuelle comme on l'a vu plushaut.

Le parti ti f plu riel util ise la term inai son -s id ou -id quis'adapte bien à la fonnc du génitif ou du partitif:

génitifkindakinnasteV()Ovoüde

sing. kh1nas "gant"plur. kindadsing. voô "ceinture"plur. v()()dsing. magi "montagne"plur. ~aed

südamesüdamete

n1aemagede

partitifli'ona

last

akent

katt

kapsast

südantsüdameid

partitifkinnastkindaidv()odvo()sidmagemagesid

On peut y rencontrer aussi une tenninaison vocalique:

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sing. silm "œil"plur. silmadsing. oun "pomme"plur. ounad

génitifsilmasilmadeounaounte

parti tifsi'lmasilmi'ounaounu

6. Raccourcir, si possible

Comme on le voit, le partitif pluriel permet de jouer avecplusieurs terminaisons: maja "maison" donnerait nonnalement.majasid (ou encore majasi en parler dialectal), mais on diraplutôt maju. Et l'on dit toujours linnu « linn "ville"), metsi «mets "forêt"), korvu « korv "oreille", sonu « sona "mot,parole"), pilte « pi It "image, photo"), au lieu de linnasid,metsasid, kôrvasid, sônasid, piltisid: c'est plus court, etmoins fatigant. De toute façon, il y a des mots dqnt on ne peutpas comprimer la longueur. Andrus Saareste cite le syntagmekaheksandikkudelegi "même aux huitièmes" qui se composede huit syllabes. Heureusement, les monstres de ce genre sontextrêmement rares, et en général l'estonien donne au locuteur lapossibilité de parler vite et bien, sans les longueurs du finnoispar exemple.

Comme le partitif est un cas très fréquent, il n'est pasétonnant de constater la richesses de ses fonnes brèves.

L'exemple du partitif est suivi par l'illatif qui se forme enprincipe selon le schéma génitif + -sse. Pour éviter cette finalechuintante, on utilise dans les mots les plus fréquents une formebrève à déclinaison vocalique qui rejoint le plus souvent leparti tif:

lahme )j'nna "allons à la ville, en ville, dans la ville"(au lieu de linnasse)ara kuku vette, jokke "ne tombe pas dans l'eau, dans larivière" (vesi "eau",gén. vee,part. vett ; jôgi "rivière",gén.joe, part. jôge)valas veini kl'aasi "il versa le vin dans le verre"(klaas "verre",gén. kl'aasi, part. kl'aasi)ma istutan tulbid aeda "je plante les tulipes dans le jardin"(aed "jardin",gén. aia, part. aeda)

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Page 32: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

On peut aussi classer panni ces fonnes "raccourcies" lesillatifs en -de:

keelde (keel "langue",gén. keele, part. keelt)aarde (a3r "bord, lisière",gén. a3re, part. 33rt), etc.Quelquefois on redouble la lettre, ce qui donne du dyna-

misme au mouvement illatif : '

laev vajus merre "le bateau s'enfonça dans la mer"(meri "mer",gén. mere, part. merd)vôôras tuti tallu "l'étranger arriva dans la fenne"(talu "ferme",nom. = gén. = part.)lapsed tuppa "(les) enfants, rentrez (dans la chambre)"(tuba "chambrc,maison", gén. toa, part. tuba)ei anna katte "ne laisse pas attraper (ne donne pas dans lamain)" (kasi "main", gén. kae, part. katt)Ici se situe aussi la variante du pluriel que les grammairiens

appellent le "pluriel en i" et qui fait concurrence au "pluriel ende" .

On a vu que les fonnes en -de se constituent très réguliè-rement en partant du génitif pluriel. Pour quelques mots on peutformer cc "pluriel en i", marqué par i, e ou u ct basé sur lepartitif pluriel (si cclui-ci ne se tennine pas en -sid).

Ainsi "dans les pensées profondes" peut se dire tout à faitrégulièrement:sügavates môtetes (sügav "profond", gén. plur. sügavate ;

mote "pensée", gén. plur. môtete).

Mais comme les parUtifs pluriels correspondants sontsügavaid môtteid, on peut dire à l'incssif sügavais môtteis.Ouf! On a quand même gagné deux syllabes!

Ce pluriel double permet aussi de jouer avec des nuancessémantiques. Ainsi, l'adessif pluriel jalgadel (jalg "pied",gén. plur.jalgade, part. pluT.jalgu) peut signi(er "aux pieds, aux jambes, sur

les pieds", tandis que "le pluriel en i" - qui dans ce cas donnéest un u - jalul, se traduit par "debout, sur pied".

Pour voir clair dans le réseau de relations entre les différentscas, on peut se référer au schéma suivant:

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Part. ra tast rattaid

Illat. rattasse ---+ratastesse ou rattaisse

Iness rattas ---+ratastes ou rattais

Elat. rattast ---+ ratastes ou rattaist

etc. etc.

Relation entre les fonnes

singulier pluriel

Nom. ratas"r~

rattad "roues"

Géni. ratta "de la roue" rataste "des roues"

7. l.Jejalneux objet direct

Pour règler son compte au partitif, il faut parler tout de suitedu "complément d'objet direct" qui constitue l'un des chapitresles plus compliqués et les plus amusants de la grammaireestonienne.

Le lecteur habitué aux grammaires indo-européennes etsoucieux de respecter J'accusatif qui existe dans toutes les lan-gues, peut se demander où est passé ce dernier. En étudiantl'objet direct, il le découvrira, coupé en morceaux et partagéentre le nominatif, le génitif et le partiti(2.

On distingue d'abord entre l'objet total et l'objet partiel.L'objet total utilise le nominatif et le génitif, et l'objet partiel semet au parti ti f.

L'objet total au nominatif, traduit un ordre. Si un douaniervous dit :"vos papiers!", en estonien ce sera:

paberid ! (paber "papier",gén. paberi).

2 Historiquement, l'accusatif se confond avec le génitif.

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On utilise donc le nominatif avec l'impératif et dans desexpressions qui ressemblent à des ordres, et aussi avec le passifimpersonnel du verbe.

sooge üks oun "mangez une pomme"palun aken lahti teha "je (vous) prie d'ouvrir la fenêtre"(= je prie (la) fenêtre ouverte faire)külalised viiakse hotelli "(en) visiteurs, on (les) conduit àl'hôtel"Curieusement, un objet total au pluriel se met au nominatif:

ta lopetas ôpingud kevadel "il finit (ses) études au printemps"

Dans la plupart des expressions de totalité, le locuteuremploie le génitif:

objet total objet partiel1. ma soon ühe ôuna (gén.) 2. ma so()n üht 'ôuna (part.)"je mange une pomme" "je mange une pomme"

Dans l'exemple 1. je mange une pomme entière, ou j'ai l'in-tention de la manger entièrement. L'exemple 2 laisse entendreque je suis en train de manger une pomme, une bouchée aprèsl'autre, et il n'est pas du tout sûr que j'aille jusqu'au bout de cetteaction; je laisserai peut-être quelques restes.

De même, on pourrait passer à la distinction entre défini etindéfini dans des phrases comme:1. ta ostis leiva (gén.)

"il acheta (le) pain" (qu'il avait vu dans la vitrine du.boulanger)

2. ta ostis leiba (part.) "il acheta du pain" (du lait, du café, ...)Ici, on pourrait parler de la distinction entre le défini et

l'indéfini.Quand il s'agit d'un objet matériel que l'on peut diviser,

couper en morceaux, mesurer, peser, etc., la distinction entrel'objet total et l'objet partiel ne devrait pas causer de malen-tendus. La situation se complique quand la totalité bu lapartialité est suggérée seulement par le verbe, la partialité étantsouvent l'expression d'une durée, d'une succession, d'une suitesans fin ou prévisible. On dirait par exemple:

me tunneme prantslasi (part. plur.)"nous connaissons (les) Français"

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Evidemment, on peut philosopher sur les limites de laconnaissance et prétendre qu'il serait impossible de savoir toutsur un peuple. Avec une opinion si modeste, on pourrait éven-tuellement justifier ici l'emploi du partitif.

Mais que dire d'une formule d'importance internationalecomme: "je t'aime", qui se traduit en estonien par:

ma armastan sind (= je aime toi)(sina "toi", gén. sinu, part. sind).

et où "toi" est au partitif? Faut-il en conclure que l'on n'aimepersonne dans sa totalité, avec toutes ses qualités mais aussiavec ses défauts, et que l'on préfère s'attacher à un aspect parti-culièrement plaisant de la personne? Mais si ce n'était pas lepartitif, que pourrait-on choisir pour le remplacer? Le génitif,cas de la totalité?

Mais, le génitif, dans ce contexte, prend des connotationstrop catégoriques, trop définitives, marquant une issue, uneusure, une solution finale qui rendrait le verbe "aimer" plutôtdestructeur. On dit ta paastab sinu (gén.) "il te sauve", maisaussi ta tapab sinu "il te tue", ta ajab sinu auku "il te démolit"(= il pousse toi dans le trou), etc. Quelle fonne d'amourfaudrait-il imaginer pour justifier ici l'emploi du génitif?

Quelquefois on peut se casser la tête pour voir la différenceentre l'objet total et l'objet partie1. Pour dire que "l'imprimerie aremarqué l'erreur", on peut trouver des traductions avec legénitif et le partitif:

trükikoda markas vea ou viga(viga "faute,erreur", gén. Yea,part. viga)

Saurez-vous expliquer la différence? Rien n'est moinsévident. Et cette subtilité explique que beaucoup de gens quiparlent couramment l'estonien hésitent entre le génitif et lepartitif. Et on constate que, en cas de doute, c'est le partitif qui ala préférence.

Avec la négation, le partitif devient quelque peu envahissant:palun aken lahti teha "je (vous) prie d'ouvrir la fenêtre"(objet total au nominatif)

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devient à la fonne négative:ara tee akent lahti "n'ouvre pas la fenêtre"(aken "fenêtre",part. akent)

Il s'introduit même dans des expressions de la languecourante où il n'a appreminent rien à faire:

peremees ei ole kodus "le patron n'est pas à la maison"peut se dire aussi peremeest (part.) ei ole kodus.

Avec les noms propres, c'est encore plus étonnant:Hilda ei ole kodus "Hi1da n'est pas à la maison"

ou Hildat (part.) ei ole kodus.Il faut ici ouvrir une parenthèse pour le "sujet total" et le

"sujet partie]". Cette distinction s'avère moins intéressante etmoins utile dans le parler courant. Ene intéresse surtout leslinguistes passionnés par les analyses grammaticales.Sujet total vihm ei lope "la pluie ne cesse pas"Sujet partiel vihn13 hakkab sadama "i] commence à

pleuvoir" (= de la pluie commence à tomber).Sujet total kaupnlehed tulid kokku "les commerçants se

réunirent" (= venaient ensemble)Sujet partiel kauplnehi tuli kokku "des commerçants se

réunirent"Il est intéressant de noter ici que le sujet partiel exige le

verbe au singulier: tuli 3e pers. sing. prét. de tulema "venir".

8. Le numéral: s'agit-il d'un adjectif?

Puisque le mot "adjectif" fait son apparition, précisons toutde suite que l'estonien ne fait que peu de di ffércnce entre"substantif' et "adjectif'. Tout nom qui se trouve en positiond'épithète, c'est-à-dire devant l'autre nom qu'il complète oudétermine, peut être considéré à priori comme "adjectif'.

Hus naine "(une) belle femme"joodik mees "un homme qui boit" (= ivrogne homme)koer poiss "un garçon insolent, qui fait des bêtises"(= chien garçon)

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Page 37: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

Le numéral s'utilisc tout seul pour... énumérer.

génitif partitifühe ühtkahe kahtkolme ko'lmenelja ne "javiie viitkuue kuutseitsme seitsetkaheksa kaheksatüheksa üheksatkümne kümmet

I.2345678910Il

121320301002001 000.20001 000 0002 000 000

ükskakskolmneliviiskuusseitsekaheksaüheksakümmeüksteist(kümmend)*kaksteistkolm te istkakskümnlendkolmkümmendsadakakssadatuhatkakstuhatrniljonkaks miljonit* (Lill."un de la seconde dizaine")

üheteistkümneetc.etc.etc.etc.sajakahesajatuhande

ühtteistkümmend

sadakahtsadatuhat ou tuhandet

miljoni m iljonit

Employé seul, le numéral se comporte comme un nomordinaire :il se décline nonnalement, il peut même se mettre aupluriel, au moins au nominatif. Mais il est évident que dans leparler de tous les jours, on ne s'embarrasse pas avec les fonnesdu pluricl qui sont rares.et plus ou moins inutilcs.

Si le numéral doit indiquer un nombre d'êtres ou d'objets, ilest suivi d'un nom qui désigne ces êtres ou ces objets au partitif(encore lui! et au singulier en plus!) :

üks ho bu ne seisab taltis "un cheval se tient dans l'écurie"kaks hobust traavib maanteel "deux chevaux (= deux ducheval) trotte(nt) sur la grande route"kohn hobust soÜb heinu "trois chevaux (= trois du cheval)mange(nt) du foin (= des foins)", etc.

On est tenté de penser que hobune "cheval" désigne ici unêtre collectif dont on voit deux exemplaires trotter sur la route

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et trois en train de brouter l'herbe. Tout le monde sait que deuxou trois chevaux sont plus nombreux qu'un seul cheval, maisformellement, on ne trouve ici aucun indice de pluralité. Lelocuteur est donc tout à fait logique, s'il met le verbe à la troi-sième personne du singulier: le partitif hobust n'est qu'uncomplément du nominatif singulier kaks "deux", kolm "trois",etc.

Mais les rapports entre le numéral et le nom au partitif quise place après lui changcnt avec la déc1inaison.

On a vu que les tenninaisons casuelles ne peuvent s'attacherqu'au génitif. Etant donné que kaks "deux", kolm, "trois", etc.,se déclinent normalement, il n'y a pas dc problème pour eux,mais que faire du partitif hobust par exemple qui ne se déclinepas? Et bien, on le mct au génitif. Et les deux composantes dusyntagme kaks hobust "deux chevaux" fonctionnent exac-tement comme valge hohune "cheval blanc" (= blanc cheval)

gén. kahe hobuse valge hobusepart. kaht hobust valget hobustillat. kahte hobusesse valgesse hobusesse

etc.Le numéral se comporte ici comme une simple épithète.Et on voit à nouveau la position à part du nominatif qui a

déjà attiré l'attcntion sur la formation du pluriel. Il s'agit de laforme la plus fréquente du nom, qui constitue, dans le parlercourant, plus d'un ticrs de tous les "cas" utilisés.

Si les numéraux cardinaux posent des problèmes de classi-fication, les ordinaux ont, eux, un comportement tout à faitadjectival. Leur formation cst simpIc :1er esimene esimese esim est2ème, t ."

"elneautreteise teist

3ème kolmas kolmanda kolmandat4ème neljas neljanda neljandat, etc.10ème kümme kümnenda kümnendatl1ème üheteistkümnes üheteistkümnenda üheteistkümnendat12ème kaheteistkümnes kaheteistkümnenda kaheteistkümnendatlooème sajas sajanda sajandat

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Pour parler des fraclions, il suffit de connaître les ordinaux.Evidemment pool, gén. poole, part. poolt "moitié, demi", faitbande à part. Mais pour les autres, on prend le génitif du"troisième", "quatrième", "cinquième", "dixième", etc., et on yajoute la tenninaison-ik :

kolmanda, gén. de kolmas> kolmandik gén. u, part -kuneljanda, gén. de neljas> neljandik gén. u, part -kuviienda, gén. de viies> viiendik gén. u, part -kukümnenda, gén. de kümnes> kümnendik gén. u, part -ku

"troisième""un tiers"

"quatrièmett

"un quart"

"cinquième""un cinquième"

"dixième""un dixième"

9. Le pronom persollnel et possessif

Le pronom personnel apparaît sous deux formes: unevariante longue et une variante brève:sing. 1. mina ma "moi, je"

2. sina sa "toi, tu"3. tema ta "il, elle, lui"

plur. 1. meie me "nous"2. teie te "vous"3. nemad nad "ils, enes"

La variante brève est en général non accentuée et s'utilise leplus souvent avec le verbe:mina tulen "je viens; c'est moi qui viens; moi je viens"ma tulen "je viens"

Les pronoms se déclinent comme tous les noms.Le génitif remplace le pronom ou l'adjectif possessif du

françai s :sing. 1. minu ou mu "de moi, le mien, à moi"

2. sinu ou su "de toi, le tien, à toi"3. tema ou ta "de lui, d'elle, le sicn, à lui, à ellc"

plur. 1. meie ou me2. teie ou te3.nende

"de nous, le nôtrc, à nous""de vous, le vôtrc, à vous""d'eux, le leur, à eux"

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A noter que la 3e pers. plurieI.utilise ici une forme dudémonstratif see "ce, ceci" (voir p. 41).

La forme brève est, elIe aussi, non accentuée. Comparezminu silmad et mu .sil111ad"mes yeux".

Le partitif ne connaft qu'une seule fonne :sing. 1. mind plur. 1.meid

2. sind 2. teid3. teda 3. neid (part. pluriel de see "ce, ceci")

Ces pronoms peuvent en principe sc combiner avec toutesles terminaisons casuc1Jcs. Mais, en fait, la variante brève estseulement possible au singuner. Prenons comme exemple1'adessif, célèbrc ct apprécié pour sa fonction d'exprimer lanotion d'''avoir'' :sing. 1. minu) on ou mul on "j'ai"

2. sinul on ou sul on "tu as"3. tema) on ou talon "il, clIc a"

plur. 1. mei) on "nous avons"2. teil on "vous avez"3. neil on "ils, clIcs ont"

Après ccci, la variantc brèvc peut être oubliée, car cHe ne secombine pas avec toutes lcs tenninaisons casuelIes.

Le pluricl sc conforme au comportement du partitif quin'admet pas la fOfIT.1Cbrève. Il prcnd donc pour base les fonnesmeie "nous", teie "vous". Etant donné quc la 3ème pers. plurielcoïncidc, en dehors de la forme nominale, avec le pluriel dudémonstratif see "cc", nous le verrons plus loin.

Panni les formes du pluriel, il suffit de noter les cas locaux:illa1. meisse / teisse "cn nous / cn vous" (mouvement)iness. meis / teis "cn nous / en vous" (position)élat. meist / teist "dc nous / dc vous"allat. meile / teile "à nous / à vous"adess. mei) / teil "à nous, chcz nous / à vous, chez vous"abla1. meilt / teilt "dc nous, de chez nous / de vous, de

chez vous"La troisième pcrsonne a donc des licns dc parenté avec le

pronom démonstrati f, et les "vraies" pcrsonnes sont donc "moi"et "toi", "nous" ct "vous".

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10. Le pronom démonstratif: "eux" et "ces gens-là"

Le pronom démonstratif see "ce, ceci, celui-ci, celle-ci", etc.est incontoum,able. Il nous est utile déjà pour poser deuxquestions essentielles:mis see on? "qu'est-ce que c'est? (= quoi ceci est)kes see on? "qui est-cc? (= qui ceci est ?)

Ce pronom sc décline de la façon suivante:gén. selle "de ceci, de celui-ci"part. seda "ceci, cclui-ci"illat. sellesse (ou sesse)iness. selles (ou ses)élat. sellest (ou sest)allat. selleleadess. sellel (ou sel)etc.

A notcr que l'adessi f dispose d'une variante brève qui estutiHsée fréquemment, tandis que les autres formes préfèrent laformule longue.

Le pluricl est need "ceux, ceux (cel1es)-ci, ceux (cellcs)-là,"ces gens-là", à distinguer de nemad, 3ème pers. pluriel dupronom personnel "ils, e11cs".

A partir du génitif, le pronom personnel sc confond avec ledémonstratif:gén. nende "d'eux, d'eUes, leur, à eux, à el1es, de ceux (celles),de ceux-là, de ces gens-là", etc.part. neid

Les cas locaux sc construisent à partir du génitif nende ouavec le partitif neid dans lequel on reconnait la variante -i- dupluriel:il1at. nendesse ou neisseiness. nendes ou neisélat. nendest ou neistal1at. nendele ou neileadcss. nendel ou neilablat. nendelt ou neilt

Les autres fonncs sc contentent d'une seule expression:nende + tenninaison casuelIc.

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See est une petit mot bien pratique qui se glisse quelquefoisdans des endroits où l'on pourrait employer l'article, s'il existait.De ce fait, on le rencontre fréquemment dans la conversationdes étrangers qui parlent estonien en pensant à leur systèmeindo-européen. Par exemple, pour dire "où est la gare ?", onpeut entendre:

kus onjaam? (= où est gare ?)ou kus on see jaam ? (= où est cette gare ?)

Pour distinguer entre "celui-ci" et "celui-Iàtt ou "ceci" etttcela", les milieux cultivés utilisent pour le second tenne le mottoo (gén. tolle, part. toda, pluriel nood).

C'est un vieil élément ouralien, courant en finnois, maisassez rare dans la conversation courante estonienne.

Il. Le "soi-même" personnel et possessif

Pour dire "moi-même", "toi-même", etc., on ajoute aupronom personnelle pronom réfléchi ise :mina ise "moi-même"meie ise "nous-mêmes", etc.

Comme on le voit, ise n'a pas de pluriel. Tout se complique,comme toujours, à partir de la "déclinaison", qui utilise uneracine différente:

singulieriseenda ou eneseend ou ennastendasse ou enesesse

nom.gén.part.iliat.etc.

En principe, ise renforce le pronom personnel:mina ise tean, mida ma teen "moi-même (je) sais (ce) que jefais"see on teie enda asi "c'est votre affaire à vous"

Au nominatif on peut séparer le pronom personnel et ise :tema ise organiseerib koosoleku"(c'est) lui-même qui organisera la réunion"tal pole meid vaja, ta organiseerib ise"il n'a pas besoin de nous, i1(l')organiscra tout seul"

plurieliseendi ou enesteendidendis ou enestes

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Le pronom réfléchi ise se rend utile au moment où l'onoublie le pronom que l'on voudrait employer: il peut leremplacer (bien entendu, l'élément pronominal est déjà contenudans le verbe.) :ise naed "tu le vois (toi- )même"minge, vaadake, siis otsustate ise"allez(-y), regardez, ensuite vous déciderez (vous- )même"

A partir du génitif, ise peut aussi se renforcer lui-même:sa oled enda eest vastutav "tu es responsable

ou - iseenda eest de toi-même"En parlant du génitif de ise, il faut ouvrir une parenthèse

pour un élément adjectival particulièrement fréquent: orna (uneseule fonne pour les trois cas de base) qui indique la posses-sion:orna rnaja "la maison qui vous (à moi, à toi, etc.) appartient"

Les puristes prétendent que orna s'attache au nom et endaau verbe, mais dans le parler courant, les distinctions ne sontpas tout à fait nettes. On peut entendre indifféremment:ma ostan endale (ou orna le) kasuka"je m'achète un manteau de fourrure"see on teie enda (ou teie orna) probleem"c'est un problème qui ne concerne que vous"

12. Qui et quoi?

Ces interrogatifs s'emploient surtout au singulier, c'est-à-dire qu'on peut les combiner avec des mots au singulier et aupluriel:nom.gén.part.illat.iness.etc.Exemples:

kes tuIeb ?"qui vient 7"keda te ootate ?"qui attendez-vous ?"

kes "qui" mis "que, quoi"kelle "de qui" mille "de quoi, dont"keda "qui" mida "quoi"kellesse "dans, en qui" millesse "dans, en quoi"kelles "où, en qui" milles "où, en quoi"

mis tuleb ?"qu'est-ce qui va arriver 7"mida te ootate ?"qu'attendez-vous ?"

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Utilisés comme pronoms relatifs, kes et mis s'arrangent biensans le pluriel:

see kes tuleb ja need kes lühevad "celui qui arrive et ceuxqui partent"hüatsint, mis kasvab potis, ja krookused, mis mahaistutati "(la) jacinthe qui pousse dans (un) pot, et les crocusque l'on a plantés en terre"Mis semble être bien plus dynamique que kes. Dans le

parler courant, il est très fréquent, et comme tous les élémentsutilisés très souvent il a tendance à se réduire à une seule forme,celle du nominatif.

mis jaam see on ? "qu'est-cc que c'est (comme) gare?mis jaamas (ou kus jaamas) te maha lühete ? "dans quellegare (= où dans gare) descendez-vous 'l"mis asjus ? "pour quelle affaire ?" (iness. plur. de asi "affaire")nlis uudist ? "quoi de neuf?" (part. de uudis "nouvelle")Ici se situe aussi une notion essentielle teHe que misparast

"pourquoi", à comparer avec l'expression kelle (gén. de kes)parast "pour qui, à cause de qui ?"

Selon le contexte, mis peut signifier aussi bien "quoi,comment" que "n'est-cc pas, à quoi bon ?", etc. C'est un petitmot souple, alerte et coloré!

13. Quelqu'un, quelque chose, ou rien

Keegi "quelqu'un" est apparenté à kes "qui". Cc lien se voità partir du génitif: gén. kellegi, part. kedagi, etc.

keegi seisab ukse taga "quelqu'un sc tient derrière la porte"kedagi ei ole kodllS "il n'y a personne à la maison"

De même, miski "quelque chose" se décline selon le schémade mis "que, quoi" : gén. 111illegi,part. midagi, etc.

Tallinnas on midagi lahti "à Tal1inn, il se passe quelquechose"millegiparast ei saa nla sellest jlltust aru "pour une raisonquelconque je ne cOInprends pas cette histoire"tema ei saa millestki aru "il ne comprend rien"

On voit que la négation annule le côté positif de ces mots:

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keegi "quelqu'un" devient "personne", et miski "quelque chose"se transforme en "rien".

14. I-Jespronoms qui "comptabilisent"

Panni les pronoms dits indéfinis, on trouve une série de petitsmots qui permettent de comptabiliser le vécu. Il y a d'abordl'objet ou l'être isolé que l'on voit: iga "chaque", igaüks "cha-cun". Ensuite, deux objets: kumb "lequel des deux? "üks jateine "l'un et l'autre" donnent ensemble môlemad "tous deux".Ensuite, on peut compter3 et, finalement, on trouve moni "quel-que, quelqu'un", plur. moned "certains, quelques-uns", mitu"plusieurs", palj u "beaucoup", et enfin la totalité: kogu, terve"entier, total", kôik "tout, tous".

- iga "chaque" (même forme pour les nominatif, génitif, parti-tif) se comporte comme un nom que l'on utilise uniquementen position adjectivale:

iga paev "chaque jour"igal rahval on1a kon1bed "à chaque peuple ses (propres)trad iti ans"

- igaüks "chacun" est un composé - seule la dernière partie sedécline:

igaühel (adessif) on ôigus elada"chacun (= tout le monde) a le droit de vivrc"

- kun1b "lequel des deux" (gén. kumma, part. kumba) n'aévidemment pas de pluriel, mais il se fait remarquer par unecombinaison avec emb-, terme qui ne signifie ricn par lui-même. Ensemble cela donne emb-kumb "l'un ou l'autre"(gén. emma-kulnma, part. emba-kumba, iness. emmas-kummas, etc. C'est amusant à entendre, mais peu utile dansla conversation courante.

- môlemad "les deux" (gén. n1olemaid, illa1. môlematesse oun1ôlemaisse, etc..)

Avec la négation, n1ôlell1ad est remplacé par kumbki, gén.kummagi, part. kumbagi :

ma votan molenlad "je prends les deux"ma ei vôta kumbagi "je n'(en)prends aucun"

3 Voir p. 38, paragr. 8 consacré au numéral.

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- moni "quelque, quelqu'un", gén. mone, part. mond, illat.monesse, etc. Le pluriel est moned "quelques-uns, certains"et il ne s'utilise en général qu'au nominatif.

- mitu, gén. mitme, part. mitut "plusieurs" et palju (nom. =gén. = part.) "beaucoup", se comportent comme les numéroscardinaux. Mitu se combine avec le partitif:

mitu asja (part. de asi) ja mitu muret (part.de mure)"plusieurs affaires et plusieurs soucis

A partir du génitif, mitu se décline comme un adjectifépithète:

laksime sinna Jl1itnle nlehega"nous y al1ions plusieurs (= avec plusieurs hommes)

- palju s'emploie surtout au nominatif:palju rahvast "beaucoup de monde" (= beaucoup depeuple)

- kogu "tout, entier, tota], ensemble", est un mot commode,car il ne se décline pas. Il ne s'emploie qu'avec les mots ausingulier.

kogu paev "toute la journée"kogu paevaks (translati f) "pour toute la journée"

Ce tenne peut se remplacer par terve, gén. te'rve, part. tervet"entier" qui se décline nonnalement :

terve paev "toute la journée"terveks paevaks "pour toute la journée

- kôik "tout, tous", gén. kôige, part. kôike, pluriel: kôik, gén.koikide ou koigi, part. k6iki

kôik ühe eest, üks kôigi eest "tous pour un, un pourtous"kôigil oH hea rueel "tout le monde s'est réjoui It(= à tousil y avait bonne humeur)

Tout ce que l'on ne veut ou ne peut pas "comptabiliser" seclasse sous le tenne muu "autre, différent, séparé", gén. muu,part. muud. En fait c'est un nom que l'on peut utiliser le plussouvent en pasi tion d'épi thète :

muu jutt mind ei huvita"tout autre discours ne m'intéresse pas"

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15. Les pronoms réciproques: en tête-à-tête et en public

Les uns et les autres? Ce n'est pas si simple. Il faut savoirqui sont les uns et qui sont les autres...

Comme le Français, l'Estonien peut dire, et dit souvent: üksja teine "l'un et l'autre", au pluriel ühed ja teised "les uns et lesautres"ou plutôt "les uns et les seconds" teine étant adjectifnuméral ordinal.

Au "réfléchi" il n'y a pas de pluriel: "aimez-vous les uns lesautres" serait donc armastage üksteist "aimez-vous (l')un(l')autre" (part.). Dans ce cas, il faut qu'il y ait trois personnesou plus.

Quand cette recommandation s'adresse seulement à deuxpersonnes (amis, époux, etc.), on dit teineteist "(l')autre (l')au-tre" (part.).

Les formes réOexives du verbe qui emploient en français lepetit mot "se" peuvent poser des problèmes à la traduction.Ainsi par exemple "se connaître" :

ma tunnen ennast "je me connais"nad tunnevad ennast "ils se connaissent" (s'ils ont uneconnaissance d'eux-mêmes)nad tunnevad üksteist (par exemple klubi liikmed"les membres du club" qui se connaissent entre eux)nad tunnevad teineteist (il s'agit de deux personnes)

J6. Liesprolloms plutôt" adjectifs Il

Les grammaires énumèrent parmi les pronoms indéfinis quisont plutôt des adjectifs pronominaux ou des composés que l'onpourrait classer ailleurs. Mais, étant donné leur utilité et leurfréquence dans le parler courant, il est indispensable de lesconnaître le plus rapidement possible.

Parmi ces mots, notons les termes suivants qui se traduisenttous "tel, de telle sorte, de cc genre".

selline, gén. sellise, part. sellistsaarane,gén. saarase,part.saarastseesugune, gén. seesuguse, part. seesugust(composé de see "ceci" et sugu "espèce, sorte")

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niisugune, gén. niisuguse, part. niisugust(composéde nii, "ainsi,de cette façon" et sugu "espèce,genre").

A cette liste, on peut ajouter encore sarna (une fonne pourles trois cas de base) "le même" et sarnasugune, gén. sarna-suguse, part. sarnasugust (composé de sarna et de sugu) "dumême genre, pareil" .

17. Les postpositions qui bougent

En français, on utilise beaucoup de prépositions. En esto-nien, on les traduit par des postpositions; au lieu de dire "devantla maison" ou "derrière la maison", on inverse les éléments:"de la maison devant" maja ees et "de la maison derrière" rnajataga. L'originalité de J'estonien, c'est de pouvoir décliner cespostpositions. Presque toutes peuvent employer des cas locaux:un inessif ou un adessif pour indiquer une situation, et deux casde mouvement: illatif - al1atif ou élatif - ablatif.

Voici les plus indispensables (iness. i11at.élat.) :

- ees, ette, eest "devant"maja ees on aed "devant la maison il y a (un) jardin"kôneleja astub publiku ette "l'orateur se met devant lepublic"mine akna eest ara "ôte-toi (de) devant la fenêtre"

- taga, taha, tagant "derrière"maja taga algab mets "derrière la maison commence laforêt"ta vaatas ukse taha "i] regarda derrière la porte"selja tagant "de derrière le dos"

- peal, peale, pealt "sur"laua peal on lina "sur la table il y a (une) nappekonn hüppas kivi peale "la grenouille sauta sur la pierre"ahju pealt kuuldus haali "(de) sur la poële on entendit desvoix"N.B.: Dans de nombreuxcas, un adessif tout seul peut suffire:

laua peal ou simplementpavai, kivi peale ou kivile, etc.

- ail, alla, aIt "sous"kass istub laua ail "le chat est assis sous la table"koer puges voodi alla "le chien se glisse sous le lit"ukse aIt puhub tuul "de dessous la porte soufOc le vent"

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- kôrval, kôrvale, kôrvalt "à côté de"te istute minu kôrval "vous êtes assis à côté de moi"leiva kôrvale on vaja vôid "pour compléter le pain(= à côté du pain) on a besoin de beurre"tüdruk tuli poisi kôrvalt ara "la fille quitta le garçontt(la fine s'éloigne de la position à côté du garçon)

- juures, juurde, juurest "chez"tô()line kais direktori juures kaebamas "l'ouvrier ana seplaindre auprès du directeur" .

selle kasuka juurde sobivad elegantsed saapad "à cemanteau de fourrrure vont bien des bottes élégantes"vôôrastemaja juurest viib tee bussipeatuseni "le cheminva de l'auberge à l'arrêt de l'autobus"

- küljes, külge, küljest "à, attaché à"ukse küljes oH ninlekaart "sur la porte, il avait (une) cartede visi te"kleebi see ukse külge "colle ceci à la porte"vooder tuli mantli küljest lahti "la doublure se détacha dumanteau"

- sees, sisse, seest "dans, à l'intérieur"kasti sees krabiseb nlidagi "quelque chose crépite àl'intérieur de la caisse"pane supi sisse soola "ajoute au potage un peu de sel(= mets dans le potage du sel)ôuna seest ronis valja uss "de la pomme sortit un ver(= de l'intérieur de la pomme il sortit (un) ver)

- keskel, keskele, keskelt "au mi1ieude"kesknadal on nadala keskel "(le) mercredi est au milieude la semaine"saali keskele pandi orkester "au mi1ieu de la sane, oninstallai t l'orchestre"1I1IS111aanteehiheb linna keskelt labi "la nouvcllc auto-route traverse le centre de la ville" (= passe au mi1ieu dela vi11e)

- kaes, katte, kaest "en possession de"kelle kaes on pabrid? "qui détient les papiers ?"külaline jai vihlna katte "(le) visiteur s'est fait attraperpar la pluie" (= dans la main de la pluie)

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tema kaest ei saa midagi katte "il ne rend rien" (= de samain on ne peut ricn rattraper)

- vahel, vahele, vahelt "entre"tunnistus on teiste paberite vahel "le certificat est entreles autres papiers"bussipilet jüi raamatu vahele "le ticket d'autobus est restéentre (les pages) du livre"prao vahelt paistab valgus "de l'interstice (fissure) onaperçoit (de la) lumière" .

18. IJespostpositions adverbes et l'homme qui a des racines

Ces postpositions s'ajoutent donc au nom qui doit se mettreau génitif comme pour recevoir les terminaisons casuelles.Mais on peut les utiliser aussi seules, comme adverbe.

ees on udu "devant il yale brouillard"kas kôik on seal? "est-ce que tout le monde est là ?"(dessus, en voiture, dans le car, etc.)astuge sisse "entrez" (= venez dedans)joodik tuli kallale "l'ivrogne attaqua" (= vint sur moi, toi,vous, etc.)haigus hakkas külge "(j'ai) attrapé la maladie" (= ]amaladie se fit attachée)On rcmarquera que la plupart de ces propositions sc sont

construites sur des substantifs que l'on trouve dans le lexique,mais qui changent ici de sens. La plupart utilisent dcs parties ducorps, et si l'on prend les postpositions "corporelles" pour enreconstruire le corps humain, on obtient une figure assezcurieuse.

En fait, la "racine" ne remplace pas le "pied" mais elle a unesignification profonde. Elle est solidement plantée dans la terre,et elle rappelle aussi que l'arbre dans la mythologie finno-ougrienne est un être anill1é et souvent sacré.

La combinaison entre les noms et les postpositions qui uti-lisent le même élément peut donner naissance à des expressionsassez amusantes.

pea peale kukkunud "tombé sur la tête"hamba juure juures "à la racine de la dent"

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Page 51: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

pea "tête"(peal, "sur") korv "oreille"

korval "à côté"

.

~------. ....,;I'

,

"

.....

/' '....

'~~:'Si "main"

kaes "en possesion de"külg "côté"külJes "attaché à"

juur "racine'tj uures "chez"

19. Les postpositions non déclinables

- parast "pour, à cause de"kôik sinu parast "tout (cela) à cause de toi"

- paraIt "à la disposition de"kogu maailm on meie paraIt "le monde entier est à notredi spa s i ti on"

- kaudu "par, à travcrs"Tallinna saab Helsinki kandu "on peut aller à Tallinn parHclsinki"

- jaoks "pour"teie jaoks on kaks piletit "pour vous il y a deux billets"

- eest "à cause de, pour la valeur de"raha eest saab kôike "pour de J'argent on peut tout obtenir"tema tÜÜtab künlne ruehe eest "il fait le travail de dixhommes"

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Une mention spéciale est méritée par la postposition saadikque l'on utilise avec l'élatif :

- pôlvist saadik (p6lv "genou) "à partir des genoux, jusqu'auxgenoux"

C'est l'autre version du terminatif -ni. En constatant que l'onest dans l'eau "jusqu'aux genoux", il Y a deux façons de voir lasituation: 1. l'eau est montée d'en bas et arrive jusqu'auxgenoux, et dans ce cas c'est le tenninatif p()lvini, 2. l'eau est auxgenoux, et il importe peu de savoir si cHe remplit l'espace entreles genoux et le sol: pôlvist saadik "à partir des genoux".

Cet exemple montre bien que les situations bien banales etquotidiennes peuvent être interprétées de façons di fférentcs.

20. Quelques prépositions, quand nlême !

Il convient encore de notcr une fonne quclque peu gênantepour celui qui apprend, et qui crée parfois la confusion: peale,qui ressemble à la postposition spaciale "sur". Cc mot s'emploieavec le génitif et le partitif, mais le sens obtenu est très diffé-rent :

- avec le génitif, peale signifie "sauf" :peale koka ei ole restoranis kedagi "en dehors du cuisinieril n'y a personne dans le restaurant"peale raamatute 011ka heliphlate "en plus des livres, il ya aussi des disques"

- peale et parast avec le partitif "après" :peale tüôd lahme teatrisse "après le travaiJ, nous allonsau théâtre"peale surma ou parast surma "après la mort"

21. Une postposition-adverbe à conlplications

Commençons par le substanti f pool, gén. poole, part. poolt"moitié". Il se décline normalement et se comporte comme unnuméral: pool + parti li r

pool ôuna "la moitié d'une poITIITIe"pool teed "la moi lié du lrajet",

et ensuite dans les autres cas, désinences communes avec lecomplément:

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poolest kilost (élat.) ei jatku "un demi kilo ne suffit pas"(= de demi kilo ne suffit)Or, pool fournit aussi une postposition à trois cas qui dans

certaines expressions peut se confondre avec la "moitié".Pool, poole, poolt qui dé~igne une distance par rapport aux

êtres et aux choses.sOprade pool "chez des amis"ülikooli pool "du côté de l'université"ta vaatas sinu poole "il regarda vers toi"hakkame kodu poole minelna "mettons-nous en routepour rentrer" (= commençons (à) aller en direction de lamaison)siHa poolt kuuldus kisa "du côté du pont on entendit descris"juhatuse poolt on ôhtusÜÜk "de la part de la direction il ya un dîner"minu poolt on pudel viina "moi j'apporte une bouteilled'eau de vie"On peut imaginer que pool "moitié", qui donne un allatif

poolele et un ablati f poolelt, s'est ici contracté pour former unepostposition bien utile et riche en nuances. Il en reste quandmême une équivoque fonnelle.

Seule la forme ablative peut fonctionner comme adverbe:poolt "pour, en faveurde"

.

enamus haaletab denl0kraatia poolt "la majorité votepour la démocratie"kas sina oled poolt vôi vastu? "es-tu pour ou contre ?"

22. l..,esadverbes seulenzellt adverbes

Ici on trouve d'abord les" adverbes de lieu" à trois "cas" :inessi f, allati f, élati f - ab1 ati f :

- siin, siia, siit "ici"oodake siin "attendez ici"tulge siia "venez ici"minge siit ara "allez-vous en"

- seal, sinna, sealt "là"seal antakse tôôd "là on donne du travai1"

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sinna on neli kilomeetrit "jusque là, il Ya quatre kilo-mètres"sealt tuleb abi "de là vient du secours

- mujal, mujale, mujalt "ailleurs"mujal on alati parem "(c'est) ailleurs (que tout) esttoujours meilleur"minge mujale "allez ailleurs"kuskilt mujalt "de quelque part ailleurs"

- üleval, üles, ülevalt "en haut"on ta juba üleval ? "est-il déjà debout ?"otsi üles ! "cherche (et) trouve (-le)" !ma arkasin üles kell kaks "je me suis réveillé à deuxheures"ta tuleb trepist üles "il monte (= vient) l'escalier"(= de l'escalier en haut)ülevalt kukkus tolmu etd'en haut, il tomba de la poussière"

- koos, kokku, koost "ensemble"rahvas oH koos "les gens étaient réunis (= ensemble)"homme saame kokku "demain nous nous réunirons,rencontrerons (= devenons ensemble)laguneb koost "se défait"

- kaasas, kaasa "avec"pakid on kaasas "les bagages (= paquets) sont avec"tule kaasa "viens avec (nous)"

- eemal, eemale, eemalt "éloigné, à distance"ma seisan eemal "je me tiens à distance"hoidke eemale "tenez-vous à distance"eemalt paistab valgust "de loin, on voit de la lumière"

- vâljas, vâlja, vüljast "dehors"vâljas on külm "dehors il fait froid"valja! "dehors, va-t-en !"valjast tulles "en rentrant" (= venant du dehors)

23. Un verbe-adverbe passe-partout

Dans le chapitre suivant, nous étudierons le verbe avec sanégation ei et l'interdiction ara qui se conjugue. Ce mot appa-raît dans toutes les langues finnoises de la Baltique, mais aussien lapon, en vogoul, en ostyak et ailleurs! Le même mot est

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particulièrement courant comme adverbe et signifie rejet, éloi-gnement, fin, suppression, etc.

peremees on ara "le patron est absent"etendus jaab ara "la représentation a été annulée"(= reste nulle, absente)teab kôik asjad ara "(il) connait toutes choses... définitive-ment, fondamentalement"

Dans le parler courant, cet adverbe s'ajoute à toute expres-sion qui veut signifier quelque chose de définitif:

ta laks ara koju "il s'en alla (tout à fait, sans avoir envie derevenir) à la maison"vanamees suri "le vieil homme mourut", ou suri ara"mourut tout à fait, sans retour possible"ôpi eesti keel ara "apprends l'estonien (de sorte que nouspuissions le parler vraiment)"Employé seul, ara! peut remplacer des phrases entières. Il

peut signifier, selon les situations, "ôte-toi de là !" ; "enlevez-moi ça"; "ça, je le jette", etc.

Avec le verbe de négation ara, on réussit à former desphrases intéressantes, comme celles-ci:

ara anna ara "ne (le) donne, ne le lâche pas définitivement"ara mine ara! "ne pars pas" (ne vas pas ara, reste encoreavec nous, etc.)arakiri lüks ara "la copie (la lettre, le texte copié) estpartie, portée à la poste, transmise à un messager", etc.

24. Et l'adjectif? Et la comparaison?

Nous avons déjà vu qu'un "adjectif' est un nom qui se placedevant un autre nom pour le qualifier. L"'adjectif' peut doncêtre considéré plutôt comme une fonction.1. hea inimene "(un) homme bon"2. püüame heaga "essayons avec la bonté, la gentillesse"

Dans l'exemple 1. la position de hea "bon" est celle d'uneépithète; dans l'exemple 2. hea est substantif, bien que le "vrai"substantif soit ici headus "bonté". (bien entendu, rien n'empê-che de dire headusega).

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En général, les épithètes se déclinent nonnalerncnt, sauf lesparticipes, et les noms propres, ou les qualificatifs considéréscomme "noms propres".

odav reis"voyage à bon marché"gén. odava reisi, part. odavat reisi, etc.

mai s :rôhutud rahvas "(un) peuple opprimé"gén. rôhutud rahva, part. rfihutud rahvast, etc.prantsuse kirjandus "(la) littérature française"gén. prantsuse kirjanduse, palt. prantsuse kirjandust, etc.

La comparaison est tout à fait possible et relativement sim-pIe: on ajoute à une terminaison vocalique -m. En général, onprend la forme du génitif + -m.

génitiftugevailusakuulsatumeda

tugev "fort"Hus "beau"kuulus "célèbre"turne" foncé, obscur"

comparatiftugevam "plus fort"ilusam "plus beau"kuulsam "plus célèbre"tumedam "plus foncé,

plus obscur"racines en -a et -u transforment cesCertains mots aux

voyelles en -e.kôva "dur" kova kôvem "plus dur"vana, "vieux, âgé" vana vanem "plus âgé"soe "chaud" sooja soojem "plus chaud"

Dans les expressions qui comportent des mots sémanti-quement plus substantifs que adjectifs, on peut comparer avecl'aide de rohkem ou enam "plus, davantage" :

joodik mees "homme qui boit" (= ivrognehomme)ta on veel joodikum "il est encore plus ivrogne"

ou veel rohkem joodik.De même, notre exemple koer poiss "garçon insolent (=

chien garçon) donnerait au comparatif koerem "encore plusinsolent, plus aboyant comme un chien". Pour comparer deuxêtres ou deux objets, on sc sert de la particule kui "que",comme en français.

Lôvi un suurem kui kass "Le lion est plus grand que le chat"Elna paistab noorenl kui tütar "La mère paraît plus jeuneque la finc"

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On peut exprimer la même chose avec un élatif :LôvÎ on kassist (élat. de kass) suurem =lion est de chatplus grandErna paistab tütrest (élat. de tütar) noorem =mère est defille plus jeuneUne comparaison adverbiale utilise également kui :Lennuk lendab kôrgemal kui Hnd "l'avion vole plus hautque l'oiseau"Le superlatif littéraire, peu usité, se construit sur le partitif

plurie1. Exe. : ilus "beau", part. plur. ilusaid, super. ilusaim" leplus beau". Mais une telle construction n'est pas toujourspossible, et de toute façon, on peut s'en passer. Dans le parlercourant, on forme le superlatif avec kôige, gén. de kôik "tout,tous" et le comparatif; "le plus beau" sc dit donc: kôige ilusam(= "de tout/tous plus beau ").

Pourquoi compliquer l'expression quand elle peut être claireavec peu de moyens?

Les exceptions sont toujours inévitables, mais heureusementpeu nombreuses. Il faut apprendre seulement:

hea "bon", camp. parel11palju "beaucoup, nombreux" compo rohkem enam"plus, plus nombreux, davantage".

B. LE VERI~E : DISCR~:l~ MAIS EFFICACE

Le verbe se distingue du nom par son "comportement" : ilexprime l'action dans le temps et comporte des suffixes prono-minaux, ce qui pennet de mieux identifier l'acteur. Dans lesdictionnaires, il se présente en tant qu'infinitif I (avec la tcnni-naison -ma).

1. lA conjugaison avec le pronom-enveloppe

La conjugaison connaît trois personnes, comme en français.En principe, le pronom enveloppe le verbe: on a d'abord lepronom personnel et, à la fin du verbe, un suffixe pronominal.Prenons par exemple elama "vivre, habiter".

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mina / ma elan "je vis / habite"sina / sa elag, "tu vis / habites"tema / ta elall "iVellevit / habite"meie / me ela~ "nousvivons / habitons"teie / te elaœ "vousvivez / habitez"nemad / nad elam "ils/ellesvivent / habitent"

Le suffixe est plus important que le pronom indépendant.On dira:

.

mina elan Pariisis ou elan Pariisis "je vis à Paris"Dans cet exemple, on peut supprimer le pronom mina, mais

certainementpas la tetminaison -n de la 1èrepersonne.

2. Le réel contre le non-réel

Les terminaisons pronominales s'imposent donc lorsqu'ils'agit d'une action qui a vraiment lieu ou d'un état qui existeréellement. La négation ei détruit toute cette bclle construc-tion.Les tenninaisons tombent et le verbe reste nu :

mina / ma

I

meie / me

IsiDa/ sa ei ela teie / te ei elatema / ta nemad / -nad

"je ne vis pas" "Nous ne vivons pas""tu ne vis pas", etc. "YOUSne vivez pas", etc.

C'est bien logique: puisque l'action n'a pas de fondementréel, il est inutile de se fatiguer à trouver la tenninaison quiconviendrai t.

3. Le temps sans le futur

Cet esprit réaliste du locuteur s'exprime également dansl'organisation du temps verbal. Les fonnes que nous venons deyoir au 9 1 tr~duisent le présent. Il n'y a pas de fonne spécialepour le futur. Et pourquoi compliquer les choses? Occupons-nous d'abord, et surtout, du moment présent; pour ce qui vient,ou est à venir, on trouvera toujours une solution pour se tirerd'affaire! .

On utilise donc le présent aussi pour le futur:ma kirjutan saadikube "j'écris à l'ambassadeur"

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signifie que je suis en train de rédiger cette lettre ou que j'aiJ'intention de le faire tout de suite, ou peut-être un peu plus tard,et s'il convient de préciser que je le ferai "demain", j'ajouteraihomme, ou "l'année prochaine" tuleval aastal. Les expressionsadverbiales sont assez riches pour remplacer cette catégorieverbale.

4. Le passé sails éqllivoque

Ce qui s'est passé dans le passé, s'exprime par le prétéritreconnaissable à -si-/-i- placé avant la tenninaison pronominale,quand elle existe:mina / ma elasin "je vivais / vécus / ai vécu"sina / sa elasid "tu vivais / vécus / a vécu"te ma / ta elas "il/elle vivait / vécut / a vécu"meie / me elasime "nous vivions / vécûmes / avons vécu"teie / te elasite "vous viviez / vécûtes / avez vécu"nemad / nad elasid "ils/elles vivaient / vécurent / ont vécu"

Comme on le voit, la 3ème pers. prend ses distances parrapport à la 1ère et à la 2ème. Il en va de même pour le prétériten -i. Le verbe tulema "venir" se conjuguera comme suit:Présent tulen "je viens"

tuled "tu viens"tuleb "il/elle vient"etc.

Prétérit tulin "je venais / vins / suis venu"tulid "tu venais, vins, es venu(e)"tuli "il/elle venait / vint / est ven u(e)"tulime "nous venions / vînmes / sommes venu(e)s"tulite "vous veniez / vîntes / êtes venu(e/s/es)"tulid "ils/elles venaient / vinrent / sont venu(e)s"

La négation, là encore, supprime les distinctions pronomina-les. Mais ce qui est curieux, c'est que le verbe se met au participeen -nud : elanud "ayant vécu", tulnud "étant venu", ... Ici, .toutcomme dans le présent, il n'y a qu'une seule forme pour toutesles personnes, au singulier comme au pluriel:ei elanud "je, tu, ...nous nevivionspas/ nevécûmespas

/ n'avons pas vécu"

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ei tulnud "je, tu, ... nous ... ne venions pas / ne vînmes pas /ne sommes pas venus"

Il est intéressant de savoir que la fonnc ei "no-n,non pas, ne..." est la 3ème pers. sing. d'un ancien verbe de négation quifonctionne d'ailleurs toujours en finnois.

5. Etre et ne pas être

Lorsqu'on exp1ique le verbe estonien à un étranger désireuxd'apprendre cette langue, il ~st utile, souhaitable même, d'inter-rompre l'énumération des temps, des modes et des fonnes pourattirer son attention sur le verbe olema "être" qui, en raison deson utilisation extrêmement fréquente, dépasse tous les verbescontenus dans un vocabulaire de base. Si l'on doit tout oublier,que l'on garde au moins en mémoire on "est, existe, cst disponi-ble, etc.." et ei ole "non, cela ne l'est pas, il n'yen pas pas, etc."

Ce verbe est tout à fait régulier, exception faite de ce petiton à la 3èrne personne du singu1icr et du plurie1.Présent nlina / Ina olen "je suis"

sina / sa oled "tu cs"tema / ta on "iI/el1eest"meie / me oleme "nous sommes"teie / te olete "vous êtes"nemad / nad on "ils/cnes sont"mina / ma olin "j'étais"sina / sa olid "tu étais"tema / ta oli "il/cHe était"meie / me olime "nous étions"teie / te olite "vous éticz"nemad / nad olid "ils/elles étaient"

Avec la négation, nous aurons, comme pour tous les autresverbes, seulement deux formes:Présent ei olePrétérit ei olmud

C'est très simple, n'est-cc pas? La "popularité" de 0 ndécoule surtout de son utilisation pour remplacer notre verbe"avoir" dont nous avons déjà parlé au chapitre I <9 3. à proposdes cas locaux). Rappelons que 1'adcssif + on. indique la posses-sion. Si je vous demande: kas teil on korter ? "avez-vous un

Prétérit

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appartement?" (êtes-vous logé ?), vous pouvez répondre, selonles circonstances: on "oui, j'ai un appartement" (= est) ou ei ole"non, je n'en ai pas" ou "je n'cn ai pas encore" (= n'est pas).Voilà qui simplifie la conversation.

6. Vœux et souhaits au "conditionnel"

"ah! je voudrais ..." ma tahaksin!La marque du conditionnel est -ksi- ou -ks- à laquelle

s'ajoute la désinence pronominale. En voici un exemple avectahtma "vouloir" :

ma taha]illn "je voudraissa taha]illd "tu voudrais"ta tahaks "il voudrait"me tahak5.ime "nous voudrions"te tahak5.ite "vous voudricz"nad tahaksid "ils voudraient"

Le vrai conditionnel, avec kui "si" emploie le même schémadans les deux parties de l'expression:kui ma teaksin, siis Ina ütleksin"si je (le) savais, alors je (le) dirais"

Mais dans la plupart des cas, le "conditionnel" exprime uneintention, un souhait, un vœu pieux qui ne se réaliscra proba-blement jamais. Et là, nous tombons à nouveau dans le domainedu non-réel où le locuteur ne ticnt plus à donner le "détai},'pronominal étant donné que l'action est non existantc, toutcomme dans la négation.

En estonien parlé il est donc courant de supprimer les dési-nences pronominales, ce qui donne pour toutes les personnes,au singulier et au pluriel, une fonne unique:

1. ma - Ine2. sa- te3. ta"" nadet pour la négation:1.ma ,.., nle2. sa,.., te3. ta"" nad

} tahaks

}ei tahaks

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Pour exprimer le passé, on fait appel au participe en -nud etau verbe olema "être" :

ma oleksin tahtnud "j'aurais voulusa oleksid tahtnud "tu aurais voulu"ta oleks tahtnud "il aurait voulu"me oleksime tahtnud "nous aurions voulu"te oleksite tahtnud "vous auriez voulu"nad oleksid tahtnud "ils auraient voulu"

ou simplement oleks tahtnud pour tout le monde.La littérature, qui n'admet pas facilement les tournures de la

langue parlée, a introduit tout récemment une nouvelle formepour le prétérit du conditionnel qui, avec ses deux composants,parait vraiment très lourde. On a supprimé oleks et on ajoute auparticipe les désinences nécessaires. Bien entendu, pour réussircette opération, il faut d'abord enlever le -d fina1. Latenninaison vocalique rend possible toutes les suffixations:

ma tahtnuksin "je voudraissa tahtnuksid "tu voudrais"ta tahtnuks "il voudrait"me tahtnuksime unous voudrions"te tahtnuksite "vous voudriez"nad tahtnuksid "ils voudraient"

Ici, on a vraiment envie de supprimer les désinences prono-minales, ... si les puristes le pennettent

7. Le participe en -nud, bon à tout faire

Le participe en -nud sert d'abord de fonne verbale. Sans lui,il n'y aurait pas de prétérit complet: il est indispensable pourexprimer la négation, comme nous l'avons vu au 9 4.Exemples:ma kirjutasin"j'écrivais / écrivis / ai écrit"ma tegin"je faisais / je fis / j'ai fait"n'ai pas fail"ma saabun

"j'arrivais / arrivai/ suis arrivé(e)"

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ma ei kirjutanud"je n'écrivais pas / n'écrivis pasma ei teinud"je ne faisais pas / ne fis pas /

ma ei saabunud"je n'arrivais.pas / n'arrivai pas/ ne suis pas arrivé(e)"

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Comme on le voit, le suffixe -nud s'attache au radical duverbe qui peut subir quelques modifications dues à la fameusealternance (v. tableau, chap. I). Selon les grammairiens, ce par-ticipe se forme le plus souvent selon l'infinitif en -da / -ta:

elada "vivre" elanudhakata "commencer" hakanudoodata "attendre" oodanud

Son caractère verba} se manifeste aussi dans des expressionsdu parler courant où l'on peut le définir comme "prétérit de l'im-.pératif', fonnulc qui signi fie un ordre ou un conseil qui auraitdû s'appliquer dans le passé:

Nüüd sa kahjatsed orna )ollust, vaadanud siis ette"Maintenant tu regrettes ta bêtise, (mais) alors tu aurais dûfaire attention

fi

Une autre utilisation verbale curieuse du partiçipc en nud setrouve dans les récits populaires où se participe se présentecomme un prétérit au discours indirect (voir ~ 12, p. 71-72) :

Eit ütles, et tallainud rahakott koige rahaga kaduma(lainud participe de minema "aller" = aller dans la perte)"La vieil1e dit qu'elle aurait perdu son porte-monnaie avectout son argent"

Mais du fait que ces utilisations du participe en -nud nefigurent pas dans les graml11airesnonnatives, vous avez le droitde les oublier. Par contre, il nous faut nous arrêter un momentsur les "temps composés".

Les grammaires, conditionnées par le système indo-euro-péen, expliquent que le prétérit utilise trois temps:

le passé simple kirjutas "(il) écrivait I écrivit"le parfait on kirjutanud "(il) a écrit"le plus-que-parfait oH kirjutanud "(il) avait écrit"

En fait, on peut se passer de cette classification plutôtcompliquée. La forme simple du prétérit telle que nous J'avonsau 9 4 suffit largement à expliquer une action passée. Mais quedire des autres?

Le verbe olema "être" suivi du participe en -nud exprimemoins un "temps" qu'un état ou une qualification:ta on kirjutanud raanlatu "i}a écrit (un, le) livre"

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signifie plutôt qu'il s'agit d'une personne "ayant écrit" un livre.Avec le verbe olem.a "être", le participe en -nud peut êtrecomparé à des fonnes nominales qui apparaissent dans le mêmecontexte. Exemples:

laps on hasti maganud (magama "donnir") "l'enfant a biendonni"laps on vasinud (vasima "se fatiguer") "l'enfant estfatigué"laps on haige "l'enfant est malade"Les formes citées peuvent également figurer en position

d'épithète, devant le nom à quaHfier :hâsti maganud laps "l'enfant qui a bien dormi" (= ayant biendormi)

vasinud laps "l'enfant fatigué"haige laps "l'enfant malade"Ici, le participe commence à ressembler de plus en plus à

une fonne nominalc. Et si vous voulez en faire un vrai nom quipuisse aussi se décliner, ricn ne vous cn empêche. Il suffirad'enlever le -d final pour obtenir la terminaison vocalique indis-pensable au bon fonctionnement du système de déclinaison:kes on kukkul!lW (kukkuma "tomber) "qui est tombé ?"kukkuilll tousis üles "celui-qui-était-tombé s'est levé"môôdamineja ulates kukkun.u.l.e.(-le al1atif) kae"le passant tendit la main à la personne qui était tombée"

Par conséquent, le participe en -nud peut se transformer enun substantif en -nu:

Nom. et Gén. kukkunuPart kukkunulIllat kukkunu~Iness. kukkunu~ etc.

La forme la plus amusante dans le cas donné est le nomi-natif pluriel: kukkunud.. Les fanatiques de l'analyse gramma-ticale pourront disserter longuement sur cette expression poursavoir s'il s'agit du participe en -nud ou du pluriel d'un dérivéen -nu.

"cclui qui est tombé"

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8. L'impératif, un mode qui se singularise par la négation

Du fait que nous avons déjà nommé l'impératif~ il est peut-être temps de parler de ce mode. D'une façon générale, i1 expri-me un ordre ou une prière qui s'adresse à l'interlocuteur. Ausingu1ier~ on emploie Je verbe nu, auquel on ajoute -ge - -kepour fonner le pluriel (évidemment, l'alternance complique unpeu les choses!) :

tulema "venir"tule "viens"

joonistama "dessiner"joonista "dessinc"

andma "donner"anna Udonne"

ostma "acheter"osta "achète" ostke "achetcz"

Ici, la négation ne supprime rien. Au contraire, elle se metelle-même à se conjuguer:

afa tule "ne vicns pas"arge tulge "ne vencz pas"ara Joonista ne dessine pas"arge joonistagge "ne dcssinez pas"ara anna ne donne pas"arge andke "ne donnez pas"ara osta "n'achète pas"arge ostke "n'achetez pas"

La 2èrne personne est indispensable dans la conversationcourantc. Mais on utilise aussi la 3ème personne en -gu / -ku :

tulgu "qu'il vienne"tulgu "qu'ils viennent"afgU tulgu "qu'il ne vienne pas"argu tulgu "qu'ils ne viennent pas"andku "qu'il donne"andku "qu'ils donnent"argu andku "qu'il ne donne pas"argu andku "qu'ils ne donnent pas"

La 1ère pers. plur. -gem / -kern se rencontre surtout dans lestextes poétiques; ]e parler courant emploie ici la fonne duprésent:

tulge "vencz"

joonistage "dessinez"

andke "donnez"

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vaatame (vaatama "regarder") "regardons, allons regarder"au lieu de vaadakem

Une mention spéciale revient au verbe minema "aller" quifait tout pour être aussi irrégulier que son équivalent français.On a au présent ma lühen "je vais", au prétérit ma laksin"j'allais", le participe en -nud donne lüinud, mais à l'impératif,c'est l'infinitif qui se manifeste:

mine "va" minge "allez"ara mine "ne vas pas" ürge minge "n'allcz pas"

Pour la ]ère pers. plur. on a la choix entre mingem, réservéà la prose officielle, et lahnle au lieu de la fonne du présent melaheme "nous allons". A noter aussi la fonne populaire pour lanégation de la 1ère pcrs. plur. : argem qui devient arme,comme dans argem mingen ,.., arme lahme4

9. Le "ça" du verbe

Quand "il plcut", la grammaire française utilise le termeverbe impersonnel ("il" étant un sujet apparent). En estonien,on peut utiliser la 3ème pers. sing. pour exprimer de nombreuxphénomènes dont on ne peut, ou ne veut pas préciser le sujet.Mais dans ce cas, on n'emploiera pas le pronom. "Il pleut" sedira donc sajab, 3ème pers. sing. de sadama "tomber" (toutcomme en français populaire on dirait "ça tombe". Et poursavoir ce qui tombe - car il yale choix - on précisera:

sajab vihma "il pleut (= ça tombe de la pluie)"sajab lund "il ncige (= ça tombe de la neige)"sajab rahet "il grêle"sajab tuld ja t6rva "ça jette du feu et de la poix"

Dans les textes littéraires, on peut touver des passagesentiers où sensations et émotions sont exprimées par des verbesà la 3ème pers. sing. que l'on e~t obligé de traduire à l'aide de"ça" ou une forme nominale (exemple: Arvo Magi, Hiiiitegu"La bonne action", dans El lasta elada, Lund, 1956).

4 La négation ara joue un rÔleadverbial important (voir p. 55 ~ 22).

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10. Le passif-impersonnel tout à fait actif

Le pronom "on" n'existe pas en estonien: les pronoms sontpersonnels ou ne sont pas. Toutefois les situations présententpartout des analogies, et il faut bien désigner un action, mêmesi on n'en connaît pas l'auteur. Dans ce cas, le verbe prend unefonne non personnelle en -akse / -dakse / -takse. La gram-maire lui donne comme fonne de base le participe en -tud (voir9 suivant), mais en fait, on a a priori quelques difficultés àdeviner quel suffixe employer avec un verbe donné. Exemples:

viiakse (viima "conduire, porter")lehm viiakse turule "on conduit la vache au marché"

tehakse (tegema "faire")seal tehakse tô()d "là, on travaille" (= on fait du travail)

saadakse (saama "obtenir, recevoir, devenir")kauba eest saadakse raha "pour la marchandise, onreçoit de l'argent"

palutakse (paluma "prier")teid palutakse lounale "on vous invite à déjeûner"

kôneldakse (kônelema "parler")instituudis koneldakse rootsi keelt "à l'institut, onparle la langue suédoise"

antakse (andnla "donnerH)siin antakse informatsiooni "ici, on donne desrenseignements"

minnakse (minema "allerH)kell kümme minnakse magama "à dix heures, on va secoucher (= dormir)"

Que se passe-t-il avec la négation ei ? Nous avons vu dansles paragraphes précédents que la négation supprime lesdésinences pronominales et qu'il ne reste qu'une forme uniquepour toutes les personnes. Or, ici il n'y a qu'une seule forme quela négation ne peut que raccourcir. EUe enlève -kse que l'onpeut considérer par analogie comme une désinence prono-minale correspondant à "on" en français. Le suffixe -kse tombemais le -d / -t du passi f reste:

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ei viida "on ne transporte pas"ei tehta "on ne fait pas"ei saada "on n'obtient pasei paluta "on ne prie pasttei kônelda "on ne parle pas"ei anta "on ne donne pas"ei minda "on ne va pas"

La fOnTIedu prétérit se reconnaît au suffixe -di I-ti qui rem-place -akse /-dakse /-takse. On y retrouve le signe du prétérit-i-, et le -d / -t que l'on identifie comme une marque du passif.

viidi (viima "conduire, porter")vang viidi Siberisse "le prisonnier fut transporté enSibérie"

tehti (tegema "faire")aruanne tehti kahe paevaga "le compte rendu fut faiten deux jours"

saadi (saama "obtcnir, recevoir, devenir")katkust saadi lahti "on se débarrassa de la peste"

paluti (paluma "prier")paluti Jumalat "on priait Dieu"

kôneldi (kônelema "parler")kôneldi kôigest "on parlait de tout"

anti (andma "donner")konsulaadis anti viisa kohe "au consulat, on donne levisa tout de suite"

mindi (minema "aUerH)mindi teist teed Hon(y) alIa par (un) autre chemin"

11. IJe participe: passif et... négatif !

Le moment est venu de parler du participe en -tud quiressemble au participe en -nud que nous avons vu en 7. et quipeut fonctionner et comme épithète et comme forme négativedu verbe impersonnel.

Le suffixe -tud stajoute à la racine verbale qui n'est pastoujours tout à fait pareil1e à celle que nous avons vue à proposde la formation du participe en -Dud-.Exemples:

elama "vivreu elawW, ela1wlmais tegema "faire" teiDJ.1d,teh1wl

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Page 69: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

En position d'épithète, le participe en -tud ne se décline pas:elatud elu "la vie vécue"elatud elust (élat.) kirjutama "écrire de la vie vécue"seda tehtud Jollust ei paranda"cette bêtise faite (part.) ne peut pas se réparer"Mais tout comme pour le participe en -nud, le participe en

-tud peut, par suppression du -d final, se transformer ensubstantif:Nom. et Gén. loetu "ce qui a été lu"

loetu laks rueelest "le lu est sorti de la mémoire"

Part. loetu!111a1. loetu~etc.

Mais la fonction la plus importante est la négation duprétérit. Comparez:Présent tehakse "on fail"

ei tehta "on ne fait pas"tehti "on faisait"ei tehtud "on ne faisait pas"

Ceux qui cherchent les finesses de l'expression peuventnoter que, pour le passi f-impersonnel, il existe aussi unconditionnel que l'on n'utilise que très rarement. Pour satisfairevotre curiosité, le voici: on prend la forme du présent, parexemple tehakse "on fait", on supprime le e final, et on obtientle -ks du conditionnel: tehaks. C'est tout!

Prétéri t

12. [Je "on dit" oblique,

Faut-il prendre tant de précautions pour rapporter les parolesd'autrui? Bien sûr, on ne sait jamais si celui-ci dit vrai. Aussi, ilpeut se révéler utile de montrer à l'aide d'une forme gram-maticale que l'on ne pone pas la responsabilité d'une histoirerelatée par d'autres. Cette forme est -vat, ajoutée au verbe nu.Exemples:

ootama attendre" ootavattema ootavat last "(il paraît/on dit qu') elle attend un enfant"

olema "être tt olevatkassas olevat auk U(ondit qu')il y aurait un trou dans la caisse"

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Pour le prélérit"on a recours au participe en -nud (v.-~ 7, p.64) :

ta oodanud sadamas terve ôhtu "(on dit qu') il a attenduau port toute la soirée"noorem vend olnud KGB agent "(on dit que le) frère cadeta été un agent du KGB"

13. Le verbe du dictionnaire: l'infinitif en -ma

On l'appelle aussi Infinitif I et on le trouve comme entréedans les dictionnaires. A quoi peut-il servir? Et bien, il désigneune action ou un état, et surtout l'cntrée en action, c'est-à-direque l'on peut le considérer comme l'i11atifdu verbe. :

ma lahen teatrisse (illat. de teater) "je vais au théâtre"ma lahen laulma "je vais rejoindre la chorale" ou "je vaisaux répétitions de chant" (= je vais [dans l'action de]chanter)De même:sa lahed poodi (illat. de pood) "tu vas dans la boutique"sa lahed sisse ostlna "lu vas faire de courses"(= tu vas [dans l'action d'I acheter)L'infinitif en -ma utilise encore quelques autres terminai-

sons casuel1es :Inessif laulmas "en train de chanter"Elatif laulmast "sorti de l'action de chanter"Abessif laulmata "sans chanter"

Quelques exemples:vihm on tulemas (inessifde tulema "venir")

,

"la pluie s'annonce"me tuleme vôimlenlast (élatifde vôimlema "faire de lagymnastique")"nous venons d'une séance de gymnastique"üür on veel maksmata (abessifde maksma "payer")"le loyer n'a pas encore été payé"A noter encore que la littérature actue11cutilise en plus ici le

translati f -ks :koormat kandmaks (translatifde kandma "porter")"pour porter la charge"mais cette fonne n'a pas cours dans le jargon de tous les jours.

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14. IJ'infinitifen -da ou "cas partitif"

On l'appelle aussi Infinitif Il et on y trouve les tenninaisons-a, -da et -ta, éléments que nous avons déjà rencontrés avec lepassif-impersonnel (voir ~ 10). Son utilisation - et aussi satonne ~ le rapproche du partitif des noms. Il fonctionne souventcomme un complément d'objet. Comparez:

anna vett (part. de vesi "eau") "donne de l'eau"anna Juua (inf. II de jooma "venir") "donne à boire"ma oskan ametit (part. de amet "métier,profession")"je connais le métier"ma oskan tolkida (inf. II de tôlkima "traduire")"je sais traduire"te voite koike (part. de kôik "tout") "vous pouvez tout"te voite kaskida (inf. II de kaskima "donnerdes ordres")"vous pouvez commander"ta tahab tôod (part. de tÜÜd"travail") "il veut du travail"ta tahab midagi teha (inf. II de tegema "faire")"il veut faire quelque chose"L'infinitif en -da sc déc1ine moins que son concurrent,

l'infinitif en -ma. On n'utilise que sa fonne inessive -des.lauldes "en chantant" (Iaulnla "chanter")joostes "en courant" (jooksma "courir")

c. L'ADV":RH~: QUI FACILITEL~:S CHOSES

L'adverbe est un mot invariable que l'on adjoint à un autremot pour en modifier le sens, dit-on dans les grammaires.

En estonien, nous avons aussi des adverbes qui se déclinent,comme nous l'avons vu (g 21, p. 54). Et il bien commode d'avoirune seule racine permettant de définir plusieurs situations. Cesont surtout:

1. fJes adverbes de lieu

Ils seIVcnt à localiser quelque chose et aussi à préciser lesens du mouvement. Exemple:

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siia"vers ici"

siin"ici"

siitud'ici, sortant d'ici"ülevaltablatif"d'en haut"

üles ülevalforme réduite de l'illatif adcssif"vers le haut" "en haut"

On a déjà vu d'autres séries aux, ~ 17 et 21 (p. 50 et 54).

2. Les adverbes de telnps

Les plus utiles se présentent tous sous une seule forme:nüüd "maintenant"kohl "tout de suite, immédiatement"praegu "en ce moment"varsti "bientôt"enne "avant - parast "après""tüna "aujourd'hui", eile "hier", üleeile "avant-hier"

(= par-dessus hier)" .homme "demain", ülehomme "après-demain"

(= par-dessus demain)"jülle "de nouveau"hilja "tard" (comparatif: hiljem "plus tard")vara "tôt" (comparatif: varem "plus tôt")kaua "longtemps" (comparatif: kauem "plus longtemps")siis "alors, à ce moment, ensuite"ükki "tout à coup, subitement"juba "déjà"

Les cas locaux d'utilisation particulièrement fréquente, sur-tout l'adessi f, permettent de transfonner en adverbe une foulede substantifs:

hon1mikul (hommik "matin") "le matin, au matin, dans lamatinée"

paeval (paev "pour") "de jour, dans la journée, pendant lajournée"

ôhtul (ôhtu "soir") "le soir, au soir, dans la soirée"ôôsel (var. de ()()I,ÜÔ"nuit) "pendant la nuit, au cours de la

nuit"südaoo (süda "cœur") "à minuit"keskpaeval (kesk "mi1ieu") "à midi"

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kevadel (kevad "printemps") "au printemps"suvel (suvi Uété) "en été"sügisel (sügis "automne") "en automne"talvel (talv "hiver") "en hiver"Le translatif, lui aussi, se rend utile:16puks (16pp "fin") "enfin, finalement"viimaks (viimane "dernier") "enfin, en dernier lieu"korraks (kord "fois") "pour une fois, pendant un instant"

3. Les adverbes de manière

Panni ceux-ci, il faut connaître les suivants:nii, nônda "ainsi, de cette façon"kuidas "comment"hasti "bien", halvasti "mal"ruttu "vite"püsti "debout", pikali "allongé, par terre"

et ... apprendre à manier les terminaisons casuellcs. Exemples:meelega (comit. de meel "opinion, intention, état d'esprit,etc.") "à dessin", volontaircment, sciemment"tasuta (abess. de tasu "salairc, récompense") "gratis"lihtsalt (lihtne "simple") "simplement"

(voir aussi les nombreux dérivés, Ch. II, B.1.)

4. Les adverbes de quantité et d'intensité

küll "assez"5,ka "aussi"veel "encore"liiga "trop"vaga "très"umbes "à peu près, approximativementvâhe "peu" (comparatif: vâhem "moins")palju "beaucoup" (comparatif: enam - rohkem "plus")

5 (s'emploie aussi pour souligner l'affirmation: on küll "oui, il y ena", "oui, c'est vrai", etc.

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D.À BONN.: QU":STION, BONNE RÉPONSE:L 'INll~:RROGA TION

Il est important de savoir poser des questions, car av.ant deraconter sa vie, on peut avoir besoin de connaître l'horaire destrains ou l'adresse du dentiste le plus proche.

Formuler une interrogation, c'est très simple: on prend unephrase affinnative ordinaire et on la fait précéder de kas "est-ceque". Exemples:

Rong lâheb kell üks "Le train part (= va) à.une heure"Kas rong laheb kell üks ? "Est-ce que le train part à uneheure?" .

See hambaarst elab Raekoja taga "Ce dentiste (= médecinde la dent) habite derrière l'Hôtel de Ville"Kas see hambaarst elab Raekoja taga? "Est-ce que ledentiste habite derrière l'Hôte] de Ville ?"

L'inversion du sujet-verbe peut être aussi utilisée, comme enfrançais, mais elle n'est pas très fréquente.

La particule kas n'est plus nécessaire quand on peut utiliserun mot interrogatif nominal ou adverbial. Exemples:

kes "qui ?", gén. kelle, part. keda

mis "quoi, que], que?", gén. mille, part. mida

missugune - milline "quel, lequel, de quel genre?, etc.",gén. missuguse - millise, part. missugust - millist

Missugust varvi sa armastad ?"Quelle (est la) couleur (que) lu aimes ?"

mitu "combien ?", gén. mitme, part. mitutMitu prantslast on selles grupis ?"Combien y a-t-il de Français dans ce groupe ?"

kui palju "combien '1"« palju "beaucoup")Kui palju rahvast tuli kokku ?"Combien de personnes (= de peuple) se sont réunies (= estvenu ensemble) '1"

kuidas "comment ?"Kuidas laheb? "Comment (ça) va ?"

kunas - millal "quand?"Millal sa tuled? "Quand viendras-tu ?"

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miks -misparast "Pourquoi, pour quelle raison ?"Miks sa nutad? "Pourquoi pleures-tu ?"

kus "où ?", kuhu "vers où ?", kust "d'où ?"Kus on bussipeatus? "Où est l'arrêt d'autobus ?"Kuhu te lahete? "Où allez-vous ?"Kust puhub tuul? "D'où souffle le vent ?"La réponse à une question peut s'exprimer par jah, jaa "oui"

ou par ei "non", mais très souvent, on répète les mots contenu~dans l'interrogation:

Kas oled valmis? "Es-tu prêt ?"- Olen "Oui (= je (le) suis)"- Ei ole "Non (= je ne (le) suis pas)"Kas vesi keeb ? "Est-ce que l'eau bout ?"- Keeb "Oui (= (elle) bout)"- Ei kee "Non (= (elle) ne bout pas)"

L'affinnation peut être renforcée par la particule küll :Kas tahate sôita Piritale ?- Tahan küll"Voulez-vous faire un tour (= aller) à Pirita ?- Je veux bien / Bien sûr je voudrais"Kas professor on praegu kodus ?- On kü)J"Le professeur est-il en ce moment chez lui ?"- Oui, il y est"

La négation a un auxi1iaire puissant, mitte, que l'on pourraittraduire par "certainement pas" :

Ara usu! "Ne (le) crois pas!"Ara usu nlitte! "Ne crois surtout pas!"Tema ei valeta, mitte ei valeta"11ne ment pas, il ne ment certainement pas"

En outre, la particule mitte se rencontre auprès des élémentsnominaux:Elama peab siin, mitte mujal "Il faut vivre ici, non pasailleurs"Vegetaarlane so()b salatit, nlitte liha"Le végétarien mange de la salade, pas de la viande"

Mitte rend de grands services dans les domaines adverbialet pronominal. A noter les expressions comme:

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mitte sugugi "pas du tout"mitte kunagi "jamais"mitte kuskil "nulle part"mitte kuidagi "en aucune façon"mitte keegi "personne"mitte midagi "ricn du tout"

Pour atténuer la force de ses propos, le locuteur peut yglisser des mots tels que:

vist "peut-êtrc" (-- vôibolla)küllap "probablement"nagu "comme, comme si"peaaegu "presque"

J4:.L":S CONJONCl'IONS :UN CASSE-TÊ~r.: R~:S.:RVf: AUX LITTf:RAIRES

La coordination et la subordination constituent pourl'estonien un héritage indo-européen. Les anciens Finnois ne setourmentaient pas pour savoir comment joindre plusieurspropositions ou subordonner une proposition à une autre. Et sion leur avait parlé de langues à subjonctif, ils auraient proba-blement appelé au secours!

1. La coordillatioll silnple et moills simple

On juxtaposait les phrases et les locuteurs comprenaientl'essentie1. En estonien, on peut encore entendre des phrasescomme:

isa -ema Hiksid tÜÜle "le père (et) la mère partirent autravail "

Aujourd'hui, on dit en général:isa ja ema "le père et la mère"

ou ma laksin kirjutasin orna nime registrisse "j'y suis allépour écrire (= j'allais écrivais) mon nom sur le registre.

Evidemment, on peut aussi dire: nla laksin ja kirjutasin.Comme les ja trop nombreux dans un tcxte littéraire - qui

en général est toujours plus compliqué que le texte courant -gênent les esthètes, la bonne littérature essaie d'introduire de la

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variété avec la copule ning qui doit par moment remplacer ja. Ilest donc utile de connaître ce mot, mais ce n'est pas la peine des'en servir dans la conversation quotidienne.

La négation remplace la copule ja par ega :ma ei suitseta ega joo(viina) "je ne fume pas et je ne boispas (d'eau-de-vie)"ma ei vaata vasemale ega paremale "je ne regarde (ni) àgauche ni à droite"ei tana ega homme "ni aujourd'hui, ni demain"

- aga / kuid "mais" constituent une autre paire de variantes.Vous pouvez utiliser celle qui vous plaît.

- ehk / vôi "ou" proposent un choix. Mais ici il faut bien distin-guer entre les tcrmes dc valeur égale et les notions quis'opposcnt. Exemples:

vegetaarJane ehk taimetoitJane "végétarien ou celui qui senourrit de plantes"rahakott vôi elu! "le porte-monnaie ou la vic!"

2. La subordination se passe dans la pensée du locuteur

La subordination sans conjonctions subordinatives ressem-ble à la coordination: on peut juxtaposer plusieurs propositions.

OJeks raha, ostaks jalgratta "(S'il y) avait de l'argent, (onpourait) achctcr (une) bicyclette"Tuled, on tore, ei tule, saame hakkama "(si tu) viens,(c')est bien, (si tu) ne viens pas, nous nous débrouillerons"

Les interrogatifs peuvent se "subordonner" par eux-mêmes:Erna küsib, kas sa oled juba kohvi joonud "Maman de-mande si tu as déjà eu (= bu) (ton) café"Ma tahao teada, millal kassa on avatud "Je vcux savoirquand la caisse est ouverte"

La conjonction de subordination la plus fréquente est et"que".

Raadio teatab, et pühapaev tuleb vihmaoe "La radio an-nonce que le dimanche sera pluvieux"Cette conjonction peut aussi introduire unc citation; dans un

texte 1ittérairc, on la remplacerait par deux points et des gui11e-mets:

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Ametnik küsib, et kas harral on prantsuse kodakondsus"Le fonctionnaire demande si Monsieur a la citoyennetéfrançaise" (= ... demande que: "est-cc que Monsieur a lacitoyenneté française ?)Panni les autres éléments subordinatifs, il faut signaler:

- kui "si, quand, lorsque"Oota, kui tahad "Attends si tu veux"Maa on kuiv, kui vihma ei tule "La terre est sèche quandla pluic ne vicnt pas"Laev oHJuba lainud, kui Ine sadamasse jôudsime "Lebateau était déjà parti lorsque nous sommes arrivés au port"

- sest "car"Olen ônnelik sest elu on huvitav "Je suis heureux car lavie est intéressante"

- sest et "puisque, parce que"- selleparast et "parce que"

Ces quelques élélTIentscourants devraient vous permettre decommuniquer avec les Estoniens que vos rencontrerez. Le jouroù vous voudrez en savoir plus, vous pourrez étudier lesgrammaires détainées et savantes dont vous trouverez quelquesréférences dans la partie bibliographique de cet ouvrage.

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II. FORMATION DU VOCABULAIRE

A. Df4:L'EXT~:RIEUR : LES EMPRUNTS

La vie change. La façon de parler change avec le temps.L'évolution générale impose de nouvcl1cs notions pour lesquel-les il faudra trouver de nouveaux noms à panir des "matériaux"existants. Mais la méthode la plus simple pour enrichir sonvocabulaire, c'est de puiser des éléments dans la langue desvoisins. L'histoire des emprunts reflète bien la nature descontacts avec J'étranger.

Selon certains linguistes, parmi les mots les plus anciens duvocabulaire estonien, on croit reconnaître des formes quipermettent de supposer qu'il y a plusieurs millénaires, les peu-ples ouraliens et les Indo-européens parlaient plus ou moins lamême langue. Parmi ces mots, on trouve

Les ]Jronoms : mina "moi, je", sina "toi, tu", tema "eBe, il",nenlad "clIcs/ils", kes "qui", Inis "quoi".

Les adverbes: nii "ainsi", kui "quand, lorsque", palju "beau-coup" .

Les nOfns tels que vesi "eau", soon "veine", laas "grandeforêt", piir "frontière, lilnite", para "arrière, restant", nilni"nom", pada "chaudron", viha "colère, haine".

Les verbes: asunla "se trouver, être installé", vedama "traîner,Lirer",punun13 tttresser", pelganla ttcraindre", murdma "casser,rOlnprett, tooma "apportertt, l11üünla "vendre".

On remarque qu'avec ces quelques mots, qui ont probable-ment été bien cOInpris par les Inda-européens, on peut parler desoi, dire son nom, son origine, poser des questions sur l'identitéde l'autre et parler affaires.

J. J.Ja base lexicale "VraiI11ellt" estonienne

Avant dc chcrchcr lcs mots qui vicnnent d'ailleurs, il ~stintéressant dc voir qucls sont les éléInents du vocabulaire que

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l'on peut considérer comme authentiquement estoniens. Ils sontnombreux; en voici quelques exemples.

a) les parties du corps (et les termes qui s'y rapportent)aju "cerveau", higi "sueur", huuled "lèvres'" ihu "corps, chair",jalg "pied", juuksed "cheveux", keel "langue", kops "pou-mon", kukal "nuque", k6ht "estomac", kôrv "oreille", kasi"main", külg "côté", maks "foie", nahk "peau", nina "nez",pea "tête", rind "poitrine", selg "dos", silm "œil", suu "bou-che", sôrm "doigt", süda "cœur", veri "sang" , et particulière-ment dans le domaine animal: saba - hand "queue", kapp"patte", nokk ttbec", piim "lait", rasv "graisse", sulg "plume",tiib ttaile", etc.

b) Les sexes et les relations de parenté

inimene "être humain", mees "homme", naine "femme", isa"père", ema "mère", laps "enfant", poeg "fils", vend'" veli"frère", ôde "sœur", neid "jeune fille", etc.

c) La nature, les phénomènes naturels, le domaine des plantesei des animaux

La nature et les phénomènes naturels: allikas "source", auk"trou", aur uvapeur", haud "tombe", ilm "temps (météoro!.),jôgi "fleuve, rivière", jarv "lac", jââ "glace", kivi "pierre", kuu"lune, mois", külm "froid", liiv "sable", lumi "neige", maattterre, pays", mets "forêt", magi "montagne", pime "ténèbres",sadama "tomber (eau, neige)", soe "chaud", sade "étincelle",süsi "charbon", tuli "feu", tuul "vent", taht "étoile", udu"brouillard", vihln "pluie", etc.

Les plantes: juur "racine", latv "sommet, cime", leht "feuille",mah) "jus", mari "baie", oks "branche", taim "plante", oun"pomme", maasikas "fraise", murakas "chamaemorus (baiejaune, très parfumée qui pousse dans les marécages des régionsdu nord - finnois: suomuuraintt, pohlad "airelles", pahkel"noix, noisette", seen "champignon", etc.

Presque tous les arbres: kadakas "genévrier", kask "bouleau",kuusk "sapin", parn "tHleul", tamm "chêne, etc.

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Les animaux: hiir "souris", janes "lièvre", kass "chat", koer"chien", rebane"rcnard", madu "serpent", etc.. Oiseauxlind "oiseau", kajakas "mouettet!, kurg "cigogne", vares "cor-neilleu, etc.. Poissonskala "poissont!, ahven "perche", haug "brochet", kiisk "gré-mine (petite perche)", sarg "gardon", etc.. Insecteskirp "puce", koi "tnite", karbes "mouche", amblik "araignée",etc.

d) Les termes les plus scourants ayant trait au domaine de lapsychologie

elama "vivre", hing "âme, souffle", olema "être", surm "mort",v6ima "pouvoir", istunla "être assis", magama "dormir",seisl11a "se tenir debout", eksinla "errer", kaduma "disparaî-tre", minema "aner", tulema "yenir", nagema "yoir", kuulma"entendre", tundlna "sentir, connaître", nalg "faim", hüda"détresse, misère, besoin", tahtnla "vouloir", naerma "rire",viga "défaut", haige "malade", Hu "beauté", mure "souci", nali"plaisanterie", rooln "joie", haal "voix", kutsuma "inviter",sona "mot, parole", etc.

e) Les actions physiques

ajama "pousser", algama "commencer", andma "donner",jooma "boire" jaama "rester", kaevama "creuser", kâima"marcher, fonctionner" liikuma "se mouvoir", sooma "man-ger", looma "créer", 16hkuma "démolir", 160ma "frapper, bat-tre", nlanginla "jouer", ootall1a "attendre", otsima "chercher",pesenla "laver", p61etalna "brûler", rikkuma "abîmer", saama"obtenir, devenir", soovinla "souhaiter", tapma "tuer", tegema"faire", toollla "apporter", to6 "travail", vedama "tirer, entraî-ner", viskaJl1a "jeter", vôtll1a "prendre", etc.

f) Mots relatifs aux qualités et aux relations

iga "chaque, chacune", seal "là", see "ce, ceci", siin "ici", teie"vous", kaua "longtclnps", nlust "noir, sale", noor "jeune", etc.

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g) Les notions culturelles qui montrent comment les Estoniensont vécu avant de rencontrer leurs voisins indo-européens

Habitat et vie de tous lesjours .

katus "toit", kodu "foyer, le chez-soi", kôrts "taverne", küla"village", linn et linnus "ville; château-fort, oppidum", mois"maison éloignée du village", plus tard "château ou manoir dela noblesse balte", talu "ferme", saUD "sauna, étuve", uks"porte", ou "cour", hall "berceau", teem "bouillon", pada"chaudron", pang "seau", voodi "lit", etc.

Eléments de parure, vêtementskingad "souliers", kaised "manches, corsage", sôrmus "ba-gue", vôô "ceinture", etc.

Travail et outilsketrama "filer", nuga "couteau", kimp "liasse, botte, faisceau",korjama "ramasser", kuduma "tisser, tricotèr", k6is "corde",long "fil", nahk "peau, cuir", sepp "forgeron", süütama "allu-mer", omblema "coudre", kirju "bigarré, multico1ore", etc.

Déplacementsjuhtima "conduire", koorem "charge", rada "sentier, chemin",ratsutama "al1er à cheval", suusad "ski", tee "route, chemin",laev "navire t1,etc.

Agriculture et élevageaed "jardin", jahu "farine", külvama "semer", kündma"labourer", nisu "froment", vikat "faux", ôled "pai11e",hobune"cheval", lehnl "vache", siga "cochon", etc.

Commerce, mesuresarv "chiffre, nombre", hind "prix", kallis "cher", lugema "lire,compter" ,maksnla "payer", nlüün13 "vendre", pool "demi",etc.

Métaux et minérauxhôbe "argent", sool "sel", teras "acier", vask "cuivre", etc.

Vie communautaireabielu "mariage, ménage" (abi "aide" + elu "vie"), lesk "veuf',onu "oncle", ori "esclave", rahvas "peuple", sugu "race,famille, sexe", vôôras "étranger", aitama ,t

aider", au "hon-neur", hull" fou", hübi "honte", kade "envieux, jaloux", kiitma"louer", -knnd suffixe désignant un rassemblement, un grou-

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pernent, kosjad "fiançailles", lootma "espérer", palk "salaire",paluma "prier", petma "tromper", pidu "fête", rahu "paix",teretama '''saluer'', tôsi "vrai", uskuma "croire", vale "faux",vôlg "dette", etc.

Tempsaasta "année", aeg "temps", kestma "durer", kevad "prin-ternps", paev "jour", paike "soleil", ôhtu "soir", ôô "nuit", etc.

Points cardinauxedel "sud-ouest", ida "cst", kagu "sud-est", lôuna "sud", laas"ouest", pohi "nord; fond", etc.

Terminologie religieusehirm "peur, crainte", inle "miracle", jumal "dieu", kiruma "ju-rer", kummitus "apparition", laulma "chanter", noid "sorcier",püha "sacré, saint", tanu -"remerciement", onn "bonheur",komme "usage", luule "poésie", nôu "conseil", teadma"savoir", etc.

2. Etnprunts aux Indo-européens

Comme on le voit, avec ce vocabulaire de base, il estpossible de se débrouiller dans la vie de tous les jours. Mais ilest maintenant intéressant de voir ce qui a été emprunté auxpeuples voisins, notammen~ aux Indo-Européens avec lesquelsles Finno-Ougriens avaient déjà repris contact trois mille ansav. J.-C. A cette distance, il est évidemment di fficiJe de déter-miner l'origine exacte d'un mot, de savoir s'il s'agit de l'indo-européen ancien ou de l'indo-iranien que l'on parlait en Europedu sud-est vers 1000-2500 ans avoJ.-C., ou encore du groupe deslangues iraniennes auquel appartiennent le scythe et la languedes Ossètes que l'on parle encore aujourd'hui dans le Caucase.

Les emprunts les plus anciens sont au nombre de plusieursdizaines. On y trouve des termes très variés tels que sarv"come", sôda "guerre", mesi "miel", mesilane "abeille", vasar"marteau" koll "fantôme". Mais ce qui est intéressant, c'estl'élaboration de la numération actuelle: si le vocabulaired'origine permettait de compter jusqu'à 6, l'indo-européen yajoute seitse "sept", kaheksa "huit (2 ôté de 10)", üheksa "neuf(1 ôté de 10)" et sada "cent".

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3. Emprunts aux Baltes

L'évolution devient encore plus intéressante avec la couchesuivante des emprunts anciens, celle des emprunts aux Baltesqui se sont faits à travers le letton, le lituanien, et le prussienanciens vers le milieu du dernier millénaire av. J.-C. On encompte plus de deux cents. Nous ne citerons que les pluscourants

Naturemeri "mer", taevas "ciel", hein "foin", hernes "petit pois",seeme "semence", uba "haricot", etc.

Animauxangerjas "anguille", hani "oie", harg "taureau", lohe "sau-mon", oinas "bouc", vahk "écrevisse", etc.

Corps humainhammas "dent", kael "cou", karv "poil", loug "menton", etc.

Famillehôim "tribu, peuple apparenté", morsja "fiancée, jeune ma-riée", sôber "ami", talgud "travail fait ensemble, avec lesvoisins, et qui se termine par une fête", etc.

Un numéral: tuhat "mille"

Objets diverskirves "hache", kübar "chapeau", luud "balai", ratas "roue",regi "traîneau", ors "perchoi rIt, etc.

Qualificatifshale "craintif, triste, pitoyable", kurt "sourd", lahja "maigre",laisk "paresseux", tühi "vide", etc.

A noter l'adverbe veel "encore".

4. El1lprullts aux lallgues gerl1lalliques

Le dernier siècle av. J.-C. a mis les ancêtres des Estoniensen contact avec les peuples germaniques et les emprunts auxlangues germaniques les plus anciens se trouvent dans toutesles langues finnoises de la Baltique. Mais on les chercheraienten vain dans les langues finnoises de la Volga qui ont reçu desemprunts baltes. Il est évident que ces influences gennaniquesne provenaient pas de la même source: il y eut des élements

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gothiques, scandinaves, etc.

Parmi ces emprunts anciens aux langues germaniques ontrouve les tennes ci-après:

Nature

rand" grève, rivage, plage", kana "poule", arm "cicatrice",lammas "mouton", kaer "ayoine", muid "terre, sol", pôld"champ", rukis "seigle", kuld "or", rand "fer", tina "étain,plomb", etc.

Economie et vie quotidiennelaupaev "samedi", moôt "mesure", raha "monnaie", leib"pain", juust "fromage", tuba "chambre", ader "charrue", kell"horloge", lukk "serrure", mook "épée'\ oael "clou", küünal"bougie", noel" aiguille" , etc.

Vie socialeeit "vieil1e femme", joulud "Noël", kaup "marchandise, com-merce", kirik "église", kuningas "roi", laen "prêt, emprunt",rikas "riche", varas "voleur", armas"sympathique, aimé",kaunis "joli", kiusama "chercher noise, embêter, persécuter",luba "pennission", riid "querel1e", tarvitama "utiliser", vara"trésor", Venemaa "Russie", viisakas "poli, courtois", etc.

5. Des emprunts turco-tatars ?

Quelques chercheurs pensent que les relations commercialesque les Vepses entretenaient avec des peuples turco-tatars,notamment avec les Bolgars qui vivaient entre le VIle et le XIIIesiècle dans la région de la Volga ont apporté aux languesfinnoises de la Baltique des termes comme humai "houblon",oun - ubin "pomme", küla "village", piiga "jeune fille, ser-vante". Auraient-ils fabriqué ensemble de la bière et du cidre?A noter que ces Bolgars étaient les ancêtres des Tchouvaches etdes Bulgares actuels, fortement slavisés.

6. Le vocabulaire emprunté tardivement

La vie des Estoniens séparés des autres famiJ1cs finnoises aduré plusieurs millénaires. II n'est donc pas étonnant de consta-ter que le peuple a glané des expressions par-ci par là qui font

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maintenant partie du vocabulaire courant mais ne figurent pasdans la langue de leurs cousins.

a) Les emprunts au russe

Ils se sont produits avec l'arrivée des Slaves, venus du sudau cours du premier millénaire. Il est intéressant de constaterd'abord une terminologie religieuse qui prouve que les Esto-niens ont été en contact avec les chrétiens russes bien avant lesmissionnaires (et colonisateurs) allemands au XIIIe siècle. 'C'estainsi que l'on trouve: pagan "païen", papp "pope", raamat"livre", rist "croix", ristima "baptiser", sundima "forcer, con-traindre", etc.

Avec les couches ultérieures des emprunts russes, on arriveà toucher tous les domaines de la vie quotidienne:

Vie socialejaam "station, étape", kamp "bande, groupe", pasatski "voyou,loubard", pops "pauvre paysan, paysan sans terre", suli"escroc", vaba "libre", voli "licence, droit, pouvoir", kopikas"kopek", nadal "semaine", turg "marché", rubla "rouble", etc.

Economie domestiquekastrul "casserole", lusikas "cuillcr", kama "farine grillée decéréales et de petits pois (qui se mangc avec du lait caillé)",pirukas "pctit pâté", kapsas "chou", sibul "oignon", kasukas"manteau de fourrure", saabas "bottc", etc.

Outils et constructionaken "fenêtre", nlajakas "phare", pHit "cuisinière", varav"portail", sirp "faucille", rool "volant", saan "traîneau, etc.

Vie militairekasarnl "caserne", polk "régitllcnt", rood "compagnic", tubli"vaillant", tassiJna "porter qqch. de lourd", tikkuma "essayerde s'infiltrer, d'assai11ir,elc.", tiriu13 "tirer avcc cffort", etc.

b) Les emprunts à l'allernand

Depuis le XIIIesiècle, les Allemands font partie de la popula-tion de l'Estonic. Les prcll1iers colonisateurs venaient des ré-gions de l'Allemagne du nord où l'on parlait le bas-allcmand,langue considérée camIlle officielle jusqu'au XVIe siècle. Plustard encorc, et malgré les écoles et la littérature importées

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d'Allemagne, les Allemands baltes -la noblesse et la bourgeoi-sie - parlaient un dialecte fortement coloré par la phonétiquebas-allemande.

On compte environ mille mots considérés comme "alle-mands" même si leur origine réelle est latine ou grecque. Il y atout d'abord kalender "calendrier" et tous les mois de l'année:jaanuar, veebruar, marts, aprill, mai, juuni, juuli, august,september, oktoober, november, detsember, et - en supplé-ment - un jour de la semaine, important pour le Carême: reede"vendredi" .

Ensuite, il convient de se rappeler que toute la vie culturelleet sociale a été profondément marquée par les colons: amet"métier, profession", ingel "ange", kantsel "chaire", klooster"couvent, monastère", kool "école", kunst "art", koster "sacris-tain", maalima "peindre", munk "moine", naaber "voisin",piiskop "évêque", pood "boutique, magasin", preili "mademoi-selle ("monsieur" et "l11adame" viendront avec les Suédois)",raekoda "hôtel de ville", selts "association, compagnie", tôlk"interprète", jaht "chasse", Ina drus "matelot", kaal "balance,poids", laat "foire, marché", üür "loyer", kink "cadeau", mood"mode", mark "signe", luurama "épier", piinama "tourmenter,torturer", etc.

Pour le corps et l'habillement, on trouve beaucoup de détailsqui ,peuvent intéresser surtout le citadin :jakk "veste", krae"col", lint "ruban", lips "cravate", müts "bonnet", nôôp"bouton", etc.

L'alimentation comporte quelques éléments de base telsque: kartul "pommç de terre", kôrvits "potiron", pipar"poivre", parOl "levure", suhkur "sucre", redis "radis", etc.

La maison, le mobilier, les outils ont importé les mots:hoov "cour", hütt "cabane", kast "caisse, boîte", kelder "cave",korsten "cheminée", kuur "grange, débarras", kaarid "ci-seaux'!" kÜ()k "cuisine", laDlp "lampe", lnüür "muraille, muret,mur", paber "papier", pann "poêle à frire", peegel "glace,miroir", pink "banc", pliiats "crayon", pott "pot", riiul"étagère", seep "savon", oli "huile", etc.

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Quelques termes de la vie militaire: kants "forteresse",kiiver "casque", lahing "bataille", piik "lance", püss "fusil",etc.

Les noms d'animaux sont relativement peu empruntés:heeringas "hareng", hunt "loup", kits "chèvre", lovi "lion",tuvi "pigeon", etc.

Quelques qualificatifs sont culturellement intéressants:(h)antsakas "ridicuJe, affecté, habillé drôlement (à l'origine"hanséatique" c'est-à-dire imitant les Hanséates)", eesti "esto-nien" (les Estoniens se désignaient eux-mêmes par le termemaa rahvas "peuple du pays"), karske "chaste, antialcooli-que", kelm "filou, escroc, larron", liiderlik "immoral", ropp"ordurier", varske "frais", etc.

A noter aussi quelques particules: hoopis "plutôt, tout àfait", ja "et", just "justement", etc.

c) Les emprunts au letton

Ils sont au nombre d'environ cinquante et on les rencontresurtout dans les dialcctes parlés au sud. Il ne reste, pourl'estonien commun, que peu de choses: kauss "écuelle", kuut"niche (à chien)", pastlad "mocassins de paysan", takk"étalon", nuuksuma "sangloter", mulk "habitant de Mulgimaa,région très riche de l'Estonie du sud" (un Mulk a toujours étéfier de l'être, mais il a oublié que mull~is en letton signifie"imbécile, idiot" !), etc.

On note plusieurs cas troublants sur lesquels les linguistesn'osent pas se prononcer avec certitude. Par exemple, maja"maison", connu dans toutes les -langues finnoises de laBaltique, se traduit en letton par mija 1 ; pardik "singe,

individu bizarre se rapproche du letton përti~is "singe" ; maitutilisé uniquement dans le juron ah sa mait!, éventuellementtraduisible par "diantre!" poulTait venir du letton maita "cha-rogne" ; la fonnule ah sa sunnik qui équivaut à peu près àl'expression française "oh, quel chameau!" a certainement pour

1 S'agit-il d'un emprunt finnois au letton ou d'un emprunt letton aufinnois de la Baltique?

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point de repère le suns "chien" letton. Il est connu que lestermes péjoratifs sont toujours utilisés pour insulter les voisins.Les Lettons sont assez proches pour pouvoir échanger avec euxdes injures.

d) Les emprunts au suédois

Les Suédois ont toujours joué un rôle important dans l'évo-lution de la culture estonienne. Nous avons déjà parlé descontacts qui ont eu lieu au temps des Vikings; il ne faut pasnon plus oublier la colonisation suédoise aux XVIe et XVIIesiècles qui a donné naissance à l'université de Tartu fondée parGustave II Adolphe en 1632.

La langue suédoise a évidemment laissé ses traces et àl'heure actuelle, on compte environ deux cent cinquante motsd'origine scandinave, dont on ne sait toujours pas s'ils sontanciens ou modernes étant donné que les limites entre lescandinave ancien et le suédois ne sont pas toujours claires.

D'autre part, il faut dans certains cas renoncer à séparer cesemprunts des emprunts à l'allemand; en effet, le suédoiscontient lui aussi beaucoup d'éléments bas-allemands et on nepeut pas toujours vérifier par quel chemin un mot bas-allemandest arrivé en Estonie. En tous cas, pour ce qui est des empruntsau suédois en général, il est possible qu'ils aient été véhiculéspar les populations suédoises des îles estoniennes et de la côteocc~dentale, par la langue parlée en Suède ou peut-être aussi parles dialectes suédois de Finlande. Parmi ces emprunts, ontrouve des mots employés surtout dans les dialectes (bonnombre de tennes relatifs à la mer et à la navigation) mais aussides termes très courants dans le parler des locuteurs urbains,tels que: barra "seigneur, monsieur", kroonu "d'Etat, d'ad-ministration", proua "madame", plika "adolescente, jeunefille", pagar "boulanger", riik "Etat", Rootsi "Suède", vang"prisonnier", kratt dans la mythologie: "génie qui ramasse destrésors pour son maître", nâkk "ondine, esprit des eaux", tont"fantôme, spectre, revenant", kepp "bâton", pung "porte-monnaieu, tubakas "tabac", solk treau sale", kann "pot",taldrik "assiettett, kelk "luge", paat "bateau", reisima"voyager", sark "chemise", tasku "poche, pochette", raim

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"petit hareng de la Baltique", pank "falaise", agul "faubourg,banlieue", adru "varech, etc.

e) Les autres langues n'ont laissé que peu de traces dans leparler courant. Il est toutefois curieux de noter des mots commesant "mendiant, misérable, infirme" qui vient du latin sanctus"saint, sacré" et qui, à l'origine, désignait un moine mendiant, etsorts" sorcier" dérivé de sors "sort", donc celui qui jette unsort. La traduction de la Bible a fait connaître le mot pour"autruche" jaanalind ("oiseau de jaana", d'origine hébraïque).

Les Tsiganes ont donné le verbe manguma "demander,quémander avec insistance".

Et les jeunes filles françaises que 1'on employait dans lesgrandes familles comm,e gouvernantes, nurses ou éducatrices,ont laissé quelques verbes comme kus'sutama (de "coucher")"endormir par une mélodie" et tut'tu minema "se coucher" (=aller tut'tu "faire dodo").

f) Les dialectes et les petites langues finnoises les plus proches,telles que le vote et l'ingrien, ont également fourni quelqueséléments linguistiques qui n'ont toutefois pas cours ep estoniencommun.

g) Le finnois a passionné les intellectuels depuis la fin du XIXesiècle, et la langue littéraire comporte une foule de motsempruntés à cette langue sœur. Les emprunts ont envahi lelexique.estonien surtout au temps de la réforme linguistique -le "renouveau de la langue" - de Johannes Aavik dans lesannées trente, qui avait pour but de compléter et d' "e~ro-péaniser" le vocabulaire existant et aussi de créer des fonnesparallèles esthétiquement supérieures à celles qui s'employaientdans le parler populaire. Le projet était en partie utopique et lalangue clIc-même a effe.ctué un tri: la plupart des termesproposés par Aavîk n'ont jamais été adoptés par le locuteurmoyen. Toutefois, il en reste suffisamment pour pouvoir direque cette réforme a laissé son empreinte sur l'estonien actuel.

Patmi les mots introduits à cette époque, on peut citer sur-tout: aade "idéa]", aine "matière", ennustama "prédire",harrastama "cu]tiver, s'intéresser à", huvi "intérêt, curiosité",kiinduma "s'attacher à, se dévouer", kohtlema "traiter (bien oumal)" , lohutalna "consoler", loobulna "renoncer à", mugav

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"commode, agréable", nautima "jouir de", solvama"offenser,blesser", suhe "rapport, relation", suund "direction", üllatus"surprise", laip "cadavre", reetma "trahir", etc.

h) Et le vocabulaire international, scientifique, politique, etc.commun à tous les Occidentaux ?Ici, il n'y a pas de difficulté, on peut allègrement emprunter

et adapter tout ce qui tombe sous la main - ou plutôt sur lalangue! En estonien aussi on parle de demokraatia, korrup-tSÎoon, sektarism, proletariaat, idealist, etc. Et la perspektiivd'être obHgé de les traduire ne pose aucun probleem!

IJ. DE L'IN1'f:RI~:UR : Df:RIV A'fI()N, COMPOSITION

I. IJa dérivatioll

C'est un procédé commode qui pennet, avec un peu d'astuce,de fabriquer plusieurs mots nouveaux à partir d'un seul. Lalangue propose ici un certain nombre de suffixes ou d'infixesque l'on ajoute à ]a racine du mot que l'on veut modifier. Maisles mots peuvent avoir plusieurs racines et les fonnes utiliséesici ne sont pas aussi régulières que celles de la déclinaison. Parexemple 3inus "unique" donne à l'ablatif ainsalt et, combinéavec le suffixe adverbial -It, 3inult "seulement".

Pour ne pas encom brer ce chapitre avec les procédés defonnation qui sont compliqués et, par conséquent, difficiles àutiliser pour quelqu'un qui n'a pas pour but de devenir linguiste,nous notons seulement les suffixes les plus courants en lesH}ustrant de quelques exemples qui pennettront de comprendredes fonnes semblables.

a) Les noms

Les acteurs

-ja personne (ou appareil) qui agit.n1üüja "vendeur" « mÜÜlna "vendre")ôpetaja "professeur" « ôpeta~a "enseigner")

vôitleja "combattant" « voitlema "combattre, se battre")l11ôôtj a "apparei I de mesure 11

« 11100t111a "lTIeSU rer")

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-ur2 un professionnel,un appareilsOdur "soldat, guerrier" « sOda"guerre")vedur "locomotive" « vedama "tirer")

-nik profession ou une fonction stablekunstnik "artiste" (< kunst "art")lihunik "boucher" « liha "chair")vesinik "hydrogène" « vesi "eau")

-lane appartenance à un groupe, à une nationalité, à une espèce,etc.

sportlane "sportif' « sport "sport")eestlane "estonien"mesilane "abeille « mesi "miel")

-nna personne fémininemüüjanna "vendeuse"eestlanna "estonienne"sôbranna "amie" « sober "ami")

-tar3 personne fémininepoolatar "Polonaise"kaunitar "belle fell1me"« kaunis "joli")

-line en principe, occupation passagère.abiline "aide, assistant" « abi "aide")pulmaline "invité aux noces" « PUhl1"noce")tüôline "ouvriertf « too "travail")

-ik surtout une personneisik "personne" « ise "soi-même")saadik "ambassadeur" « saatma "envoyer")ôpik "manuel, livre d'école" « ôppima "apprendre")

-nu v. participe en -nud (chap. I, Le verbe)

2 Actuellcment, on cssaie de rClnplacer le terme vana "vieux, vieil-lard" par le néologislne vanur. Or, la vieillesse n'est pas une activité!Ceci montre qu'cn matière de dérivation, tout le monde peut setromper!3 Rare el un peu snob. Les grammairiens font des distinctions quiéchappent quelquefois au commun des mortels. Par exemple: vürst"prince" aurait pour femme vürstin na "princesse" el pour fillevürstitar.

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-tu v. participe en -tud (chap. I, Le verbe)

Les actions et les moyens-mine activité

joomine "action de boire" « jooma "boire")süstimine "injection,piqûre" « süstima "injecter")muretsemine "inquiétude, souci" « muretsema "sesoucier")

-us activité, résultat d'une actionseadus "loi" « seadma "poser,ordonner, disposer")vôitlus "combat" « vôitlelna "se battre")harjumus "habitude" « harjuma "s'habituer à")kurbus "tristesse" « kurb "triste")

-is résultat concret d'une actionküpsis "pâtisserie"« küpsetama "faire cuire")saadetis "envoi, colis" « saatma "envoyer")

-e action, résultat, moyenhüpe "saut" « hüppama "sauter")palve ttprière" « palvetama ttdire des prières")kôide "volume" « kÜitma "relier")

-ng action unique, ou le produitloeng "cours, conférence" « lugema "lire")leping "contrat, traîté, pacte" « leppima "se reconcilier")toodang "production" « tootma "produire")

-nd produit de l'actiontôend "preuve" « t()estama "prouvertt)taiend "complément, supplément" « taiendama"com pléter")

Les qualités et les défauts

-us qua1i té, étatülbus "arrogance" « ülbe "orgueilleux, arrogant")julgus "couragett « julge "courageux")pikkus "longueur" « pikk "long")haigus ttrnaladie" « haige "malade")

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-ne4 matière, mesure, appartenance, etc.vihmane "pluvieux" « vihm "pluie")porine "sale, boueux" « pori "boue")frangine" à un franc" « frank" franc")siinne "d'ici, présent" « siin "ici")

-line possession ou appartenancetehniline "technique"ideoloogiline "idéologique"kôrvaline "marginal" «,kfirval "à côtépostp.-adv.")

-lik5 similitude, propriétérealistlik "de manière réaliste"emalik "materne}"« ema "mère")ônnelik "heureux" « onn "bonheur")korralik "convenable, ordonné" « kord "ordre")tundlik "sensible" « tundma "sentir")

-kas a) quantité, abondance, profusionandekas "doué" « anne "don")naljakas "drôle, plein d'humour" « nali "plaisanterie")

b) petite quantité, insuffisancehapukas "aigrelet" « hapu "aigre, acide")'punakas "rougeâtre" « punane "rouge")rohekas "verdâtre" « roheline "vert")

-jas similitude ou insuffisance (cornme pour -kas)klaasjas "vitreux" « klaas "verre, vitre")mustjas "noirâtre" « must "noir")

Les suffixes pour les lieux et les groupements

-la lieuhaigla "hôpital" « haige "malade")ujuta "établissement de bain, piscine" « ujuma "nager")vangla "prison" « vang "prisonnier")

4 Le suffixe adjectival le plus courant. A noter qu'il existe dessubstantifs en -ne, comme hobune "cheval", karjane "berger", etc.5 En parler populaire, -line et -lik se confondent souvent.

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-stik ensemble, groupesônastik "dictionnaire" « sôna "mot")laevastik "flotte" « laev "bateau, navire")kôrgustik "massif montagneux" « kôrgus "hauteur")maastik "paysage" « maa "terre, pays")

-kond ensemble, domaineteekond "itinéraire, voyage" « tee "route, chemin")seltskond "société" « selts "association, compagnie")laudkQnd "tablée" « laud "table")maakond "district" « maa "terre, pays")

-ndus domaine d'activitékirjandus "littérature" « kiri "lettre")kaubandus "commerce" « kaup "marchandise")majandus "économie" « maja "maison")

-ik lieu, domainekuusik "forêt de sapins" « kuusk "sapin")madalik "terrain bas, banc de sable" « madal "bas")N.B. toimik "dossier"« tomima "faire,exécuter")

Les diminutifs

-ke -- kene être ou objet petit ou sympathiquekassike "petit chat" « kass "chat")majake "petite maison" « maja "maison")kelluke "clochette" « kell "cloche")

-u, -i nom de tendresse, appel affectueux

kiisu "minet"

kutsu "toutou"tibu "cocotte"poju "fiston" « poeg, gén. poja "fils")

b) les verbes

-ta- - -da- sens causatif ou factitifkukutama "faire tomber" « kukkuma "tomber")kasutanla "utiliser" « kasu "profit, utilité")otsustama "décider" « otsus "décision")

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-u- action réfléchielaskuma "descendre" « laskma "laisser")pettuma "être déçu" « petma "tromper, leurrer")kohtuma "se rencontrer" « kohtama "rencontrer")

-ne- action translativekodunema "s'habituer, s'adapter à" « kodu "maison,foyer")taganema "reculer, se replier" « taga "derrière")tulenema "résulter" « tulema "venir")

-ele- action fréquente ou réciproquetegelema "s'occuper, pratiquer" « tegema "faire")kauplema "marchanter, faire du commerce" « kaup"marchandise")vôitlema "se battre, combattre" « vôit "victoire")

-ata- action unique, inattenduekarjatama "pousser un cri" « karjuma "crier")vôpatama "sursauter"

-tse- continuitépidutseJna "faire la fête" « pidu "fête")haletsema "plaindre, avoir pitié de" « hale "déplorable,misérable fI)

sepitsema "forger; comploter" « sepp "forgeron, artisan")

-ise- sert à créer des verbes descriptifs pour désigner des bruitset des sons; ces v.erbes sont souvent intraduisibles

kahisema "faire une bruit de feuilles au vent, bruire,frou frou ter"

kohisema "mumurer, gronder (en parlant de la mer)"vulisema "faire le bruit de l'eau qui coule"

c) Les adverbes

-sti manièrehasti "bien" « hea ~ haa "bon")halvasti "mal" « halb "mauvais")kiiresti "vite" ( < kiire "rapide")

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-It manièrevahemalt "au moins" « vahem "moins")viisakalt "poliment" « viisakas "poli, counois")endiselt "comme avant, auparavant" « endine "antérieur")

-mini comparatifsparemini "mieux" « parem "meilleur")halvemini "plus mal" « halvem "pirett)ôigemini "de façon plusjuste" « ôige "juste, vrai")

-ti temps, -relationhommikuti "(en général) le matin" « hommik "le matin")kevadeti "à l'époque du printemps" « kevad "printemps")

-vel ~ -vil situation, avec l'allatif -vele ~ -vilearkvel "réveillé" « arkama "se réveiller")liikvel "en circulation" « liikuma "se mouvo~r,circuler")valvel "sur ses gardes, sur le qui-vive" « valvama "garder,surveiller")arevil "en état d'exitation" « arev "inquiet")

-kil ~-gil adessif de situation, avec l'allatif -kile ~-gileistukil "en position assise" « istuma "s'asseoir")kükakil "accroupi" « kükitama "s'accroupir")

-kesi nombre, manièrekahekesi "à deux" « kaks "deux")n1itmekesi "à plusieurs" « mitu "plusieurs")tasakesi "doucement,silencieusement,lentement" « tasa"sans bruit, doucement")

-si manièrejalgsi "à pied" « jalg "pied")vagisi "de force, par contrainte" « vagi "pouvoir, force")

-tsi moyen, manièrekasitsi "à la main" « kasi "main")

-Ii situationpolvili "à genoux" «

p(jlv "genou ")selili "sur le dos" « selg "dos)külili "sur le côté" « kü)g "côté")

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-Idi manièreeraldi "séparément" « eraldama "séparer, distinguer")meeleldi "volontiers" « meel "sens, avis, esprit")pooleldi "à moitié" « pool "moitié")

2. La composition

La composition est un procédé qui pennet au locuteur d'in-venter des expressions des plus pittoresques s'il a suffisammentd'imagination et de courage "linguistique".

La partie essentiel1e du mot composé est le dernier élémentqui porte le sens principal. C'est lui qui se décline, mais c'est lepremier composant qui porte l'accent. On peut donc facilementdistinguer entre:

isa 1f1aa(isa "père, maa "terre") "le terrain du père"et isamaa "patrie"

a) Les composés nominaux

Nominatif + Nominatifjalgratas "bicyclette" (jalg "pied" + ratas "roue")ôômaja "hôtel, abri pour la nuit" (OÜ"nuit" + maja "maison")puusark "cercueil" (puu "bois" + sark "chemise" = "chemiseen bois")kasikiri "manuscrit" (kasi "main" + kiri "écriture")postkaart "carte postale" (postkaart "poste" + "carte")kingsepp "cordonnier" {king "chaussure" + sepp "forgeron")

Génitif + Nominatiflaulupidu "festival de chant" (Iaul "chant + pidu fête")korstnapühkija "ramoneur" (korsten "cheminée + pühkijabalayeur")habemeajaja "barbier" (habe "barbe + ajaja celui qui pousse,conduit, chasse")ajaleht "journal" (aeg "temps + .Ieht feuille")piirivalve "garde-frontière" (piir "frontière + valvesUIVcillant")sukasilm "maille" (sukk "bas + silm œil")

Autres cas + NominatifPratiquement, on peut y utiliser toutes les formes de la

déclinaison, sauf J'essif et le terminatif. Quelques exemples:

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kodustôôtaja "personne travaillant à domicile" (kodus iness.de kodu "maison, domicile" + tüotaja "travailleur")toekspidamine "conviction" (toeks translate de tôde"vérité" +pidamine action de tenir, de croire"), etc.

Adverbe + Nominatifeeskoda "vestibule" (ees "devant + koda maison, foyer")tagavara "provisions" (taga "derrière + vara" trésor")pealkiri "titre" (peal "sur + kiri écriture") - cf. allkiri "signa-ture" (ail "sous, dessous)lâbimoot "diamètre" (Iâbi "à travers + moot mesure")

Pronom + Nominatifigapaevane "quotidien" (iga "chaque + paevane de jour,journalier")iseloom Itcaractère" (ise "soi + loom nature")iseseisev "indépendant" (ise "soi + seisev se tenant debout")seekord "cette fois-ci" (see "ceci + kord fois")

b) La composition verbale

Certains adverbes sont sémantiquement si fortement liés auverbe que l'on peut les considérer comme étant des éléments decomposition, même si l'orthographe ticnt à les écrire séparé-ment. Exemplcs :tâhele panema "remarquer, faire attention" (tahele allat. detaht "étoile" et "lettre" + panema "mettre, placer")valja minema "sortir" ( valja "vers le dehors +minema aBer")taga ajama "pourchasser" (taga "derrière + ajama chasser,pousser")ette vaatama "être prudent" (ette "vcrs le devant, cn avant +vaatama regarder")kokku hoidma "économiser" (kokku "ensemble + hoidmatenir, garder")Tous ces éléments adverbiaux ont une grande liberté demouvement par rapport à leur verbe. On dira par exemple: mapanin tahele, et... "j'ai remarqué que..." ; ta laks lôpuks valja"finalement,il sortit" (= il aHaenfin vers le dehors), etc.La composition sc réalise au moment où le verbe se transformeen nom. Exemple: ette vaatama "être prudent" ; vaadake ette!"faites attention!", donne l'adjectif ettevaatlik "prudent".

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c) La composition adverbiale

Quelques adverbes peuvent se lier entre eux:ümberringi "tout autour" (ümber "autour + ringi à la ronde")tagantjarele "après coup" (tagant "de derrière + jarele allat.de "après, à la suite")nagunii "certainement, de toute façon" (nagu "comme + niiainsi")

d) Composition avec -gi - -ki

Le suffixe -gi - -ki sert surtout à mettre en valeur un mot ouune phrase. Le plus souvent, il remplace l'adverbe ka "aussi".

ka mina oskan lugeda "moi aussi, je sais lire"ou minagi oskan lugeda

Il se transforme en élément de vraie composition avec cer-tains pronoms et adverbes:kes "qui?" > keegi "quelqu'un, un certain, personne"mis "quoi?" > miski "quelque chose"ise "soi-même" > isegi "même, de toute façon"kumb "lequel des deux?" > kumbgi "chacun des deux"kus "où?" > kuski - kuskil "quelque part"kuidas "comment?" > kuidagi "d'une façon ou d'une autre"kui "quand, si" > kuigi "bien que"muid.u "autrement, dans Je cas contraire" > muidugi "bienentendu, bien sûr"peale "par-dessus" > pealegi "quand même, en plus"siis "alors, ensuite" > siiski "tout de même"ikka "toujours" > ikkagi "de toute façon, malgré cela"

Le jour où vous saurez manier librement ce petit suffixe derien du tout, mais qui pourtant exprime des nuances bien utiles,on dira que vous parlez l'estonien à merveil1c!

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III. PRATIQUE DE LA LANGUE

A.LA CONVERSATION COURANTE

1. Style littéraire, langue parlée

La langue écrite est en général plus compliquée - on dit"plus soignée" - que la langue parlée. Déjà le vocabulaire estplus varié; on cherche des synonymes, et dans la poésie onrencontre des mots rares et insolites qu'un lecteur moyen necomprend même pas. Mais cela ne fait rien, c'est "joli".

La syntaxe s'est imprégnée des façons de parler des Indo-Européens (des Germaniques et des Baltes surtout). Elle subitdes règles de coordination et de subordination peu fréquen-tes dans la langue parlée, puisqu'elles n'existaient pas dans lalangue ancienne.

Pour se faire comprendre, il faut utiliser des phrasessimples. Et les Estoniens, traditionnel1ement très hospitaliers,vous aideront à vous faire comprendre.

2. IJes salutations

La forme la plus simple, et valable partout, est: tere,réponse: tere-tere. A noter aussi les verbes teretama. "saluer,dire tere" et tervitaJl13 qui, lui aussi, signifie "saluer" maisrelié à tervis "santé", c'est-à-dire qu'en saluant l'autre, vous luisouhaitez une bonne santé. De ce fait, on peut aussi rempla-cer tere par tervist "salut", partitif de tervis.

Pour vous amuser, on peut rappeler ici la fonnule de JeanCathala qui saluait parfois ses amis de Tallinn par "je vousterette" .

Pour varier le tere passe-partout, on peut le situer dans lajournée:

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Tere hommikust I:Bonne matinée"Tere paevast "Bonjour"Tere ohtust "Bonsoir"

Toutes ces fonnes sont des élatifs (de hommik "matin",pâev "jour", ohtu "soir"), mais on entend aussi parfois, pourhommik, le partitifhommikut.

En prenant congé, on dit le plus souvent:Nagenliseni (tenninatif) "Au revoir"Kuulmiseni au téléphone: litt. "Au ré-entendre"Head aega "Bon temps"Head ôhtut "Bonsoir, bonne soirée"Head ôôd "Bonne nuit"

On dit aussi hüvasti (*hüva =hea) qui comporte uneidée de séparation: on ne sait pas si on se reverra bientôt.Mais quand on dit jumalaga "adieu" (= avec Dieu), la sépa-ration est probablement définitive et l'on peut y ajouterquelques lannes.

Une fonnule de salutation originale a pris naissance à lacampagne. Quand en passant, on voyait quelqu'un travailler,on lui souhaitai t :

Joudu "De la force" ou Joudu tô()le "De la force pourle travail"Réponse: Jôudu tarvis "De la force (est) nécessaire"

Il faudrait aussi retenir la forme de salut adressée auxétrangers arrivant dans une maison estonienne:

tere tulemast "Sois / soyez le bienvenu" (= tere pourêtre venu)

Après les "bonjour", on peut demander:Kuidas lüheb? "Comment (ça) va?"Kuidas elate? "Comment al1ez (= vivez)-vous?"Kuidas küsi küib? "Comment va (= marche) la main?"

Il faut en effet se rappeler que la main joue un rôle essen-tiel dans les activités humaines. En estonien, elle s'est mêmegrammaticalisée (v. ch. I, p. 52). Il est donc évident que lebon fonctionnement de ]a main garantit la prospérité, et unequestion comme celle que nous venons de voir se justifie toutà fait. La réponse polie est toujours:

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Tanan, hasti! "Merci, bien!"ou Tanan küsimast, hasti! "Merci de demander, bien!"

Entre amis qui se rencontrent souvent, au "bonjour", onpeut aussi ajouter la petite question:

Tere, mis uudist? "Quoi de neuf ?"

3. Les présentations

Si vous voulez faire connaissance et qu'il n'y a personnepour vous y aider, vous pouvez dire:

Lubage, et esitlen end "Permettez que je me présente"Minu nimi on X "Mon nom est X"Olen prantslane "Je suis français"

Réponse:Vaga rôômustav! "Très réjouissant!"

En présence d'une personne' connue, vous pouvez dire,par exemple:

Palun, esitle nlind "S'il te plait, présente-moi"- orna sôpradele "- à tes / vos amis"- orna kolleegidele "- à tes / vos collègues"See on harra A. "C'est Monsieur A."- proua B. "- Madame B."- preili C. "- Mademoiselle C."Quelqu'un peut avoir la bonne idée de se précipiter vers

vous et dire:Saage tuttavaks : harra A., proua B., etc."Faites connaissance (= devenez des connus): MonsieurA., Madame B."

La réponse est toujours la même:Vaga rôômustav "Très réjouissant!"

Vous pouvez ensuite demander:Kuidas' on Teie ninli ? "Quel (= comment) est votre nom?"- eesnimi? "- prénOITI?"Mis on Teie elukutse? "Qucl1e est votre profession ?"Kus Te elate? "Où habitez-vous ?"Teie aadress, palun "Votre adresse, s'il vous plaît"Annan Teile orna telefoni nunlbri "Je vous donne monnuméro de téléphone"

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4. Remerciements, excuses

Le "merci" habituel 'est emprunté au langage enfantin:aitah!, avec l'accent sur la dernière syllabe. La fonnule plussolennelle est: '

Tanan "Je (vous) remercie"ou Suur tanu "Grand merci" (= remerciement)

- kutse eest "- pour l'invitation"- abi eest "- pour l'aide, pour le secours"- külalislahkuse eest "- de l'hospitalité"

Réponse:Palun ou palun vâga "Je vous en prie" (= je prie ou jeprie très)

Pal un peut aussi se mettre à la place de "s'il vous plaît" :Palun vôtke istet "Asseyez-vous (= prenez un siège) s'ilvous plaît"Palun oodake "Veuillez attendre"Üks silmapilk, palun "Un instant (= regard de l'œi1) s'ilvous plaît"

L'excuse (vabandus) s'exprime par l'impératif de andeksandma "pardonner" (= donner pour don) et vabandama"s'excuser" :

Anna andeks, mul on kiire "Pardonne(-moi), je suispressé" (= à moi est rapide)Ande andeks, ma kaotasin vôtme "Pardonnez(-moi),j'ai perdu la clef'Vabanda, ma ei saanud aru "Excuse( -moi), je n'ai pascompris"Vabandage, ulis Te ütlesite? "Excusez(-moi), qu'avez-vous dit ?"

Andeks andma est le verbe d'usage quotidien que l'onpeut remplacer par la fOnTICplus littéraire andestama :

Andestage, et ma olen karsitu "Pardonnez monimpatience" (= que je suis impatient)

S'il vous arrive de bousculer quelqu'un, dites seulement:Vabandust (part. de vabandus) ttExcuse"

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Vabandust, et astusin jala peale "Excusez(-moi)devous avoir marché sur les pieds" (= d'avoir marché sur(le) pied)

La réponse aux excuses peut là encore être: paluD "je(vous en) prie"

5. Les déplacements

Si quelqu'un vous dit qu'il "va (ou ira) à Tal1inn" (soidabTallinna), vous pouvez être sûr qu'il n'ira pas à pied. Eneffet, sôitma est un verbe qui signifie "aller, se déplacer" maisen utilisant un moyen autre que sa propre personne (cf.allem. fahren)

Inill1ene soidab- laevaga- rongiga- lennukiga- hobusegaetc.

Quand il "va à pied", il laheb jalgsi. Le verbe minelna"aller, parti rUconvien t en fait à tous les départs:

Laev laheb sadamast "Le bateau quitte le port"Millal laheb (ou sôidab) rong valja ? "Quand part(= va) le train?" (valja minenla "sortir, partir [mou-vement vers l'extérieur])

Quelques phrases utiles pour le voyageur:Kus asub lennujaam? "Où se trouve l'aérogare ?"Konsulaat annab viisa "Le consulat donne le visa"

- informatiooni "- l'information"Pank vahetab raha "La banque change l'argent"Palun reserveerige mulle pilet" S'il vous plaît, réservez-moi le billet"Mul on üks reisikott ja kaks kohvrit "J'ai un sac devoyage et deux valises"Mina reisin ilma pagasita "Je voyage sans bagagcs"Politseinik kontrollib passi "Le policicr contrôle lepasseport"

"Un homme (être humain) se déplace:- en (= avec) bateau- en (= avec) train- en (= avec) avion- à (= avec) cheval"

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Tolliametnik küsib: kas Teil on alkoholi vôi sigarette 1"L'employé de la douane demande: avez-vous del'alcool ou des cigarettes 1"Taidame tollideklaratsiooni "Remplissons la déclara-tion de douane"Kail ootavad sôbrad "Sur le quai attendent les amis"Eestis on kombeks kinkida reisijale lilli "En Estonie, ona pour coutume d'offrir au voyageur des fleurs"Kus on Uihim bussipeatus "Où est l'arrêt d'autobus leplus proche?

- tranlmipeatus? "-l'arrêt du tram ?"- takso ? "- la station de taxi 1"

Siit paremale "D'ici à droite"- vasakule "- à gauche"- otse "- tout droit"

Meie kolleeg sôidab orna autoga "Notre collèguevoyage avec sa voi turc"Kas bensiin on kallis vôi odav? "Est-ce que l'essenceest chère ou bon marché ?"Ei tea, igal rnaal on orna hind "(Je) ne sais pas, chaquepays a son prix"Praegu on veel kürnme liitrit tagavaraks "En cemoment, il y a encOre dix litres en réserve"

- Juhtus vaike Ünnetus "- Il Y a eu un petit malheur"- Kas tôesti ? - Vraiment?- Kumm laks katki - (Un) pneu a éclaté" (= est partiéclaté)Maantee laheb pôhja poole "la grande route va vers lenord"Vaadake kaarti "Regardez la carte"Pidage J11eelesih11akaared "Rappelez-vous (= gardezen mémoire) les points cardinaux:

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pôhi"nord"

loe kirre

lüas ida"ouest" "est"

edel kagulôuna

sud

Kompass aitab, kui kaart on vale "La boussole aidequand la carte est fausse"

Si vous savez déjà tout cela, il ne nous reste plus qu'à voussouhaiter head reisi! "bon voyage!".

6. OÙ se loger?

A Tallinn, il a plusieurs hôtels dont le plus célèbres'appelle "Vim". C'est la boîte blanche que l'on aperçoit par-dessus les toits rouges de la vieille ville. Son nom vicnt deVirumaa "Vironie", département situé sur la côte septentrio-nale, en face de la Finlande. De ce fait, pour les Finnois,l'Estonie entière s'appel1e "Viro".

Comme les Estoniens cultivés sont presque tous polyglot-tes, vous n'aurez pas de difficulté à vous faire comprendre. Sivous demandez:

Kas Te raagite prantsuse keelt ? "Parlez-vous français ?"(= langue française)- inglise keelt? "- anglais ?"- saksa keelt? "- allemand ?"- vene keelt ? "- russe ?"

il est presque sûr que l'interlocuteur vous répondra dans lalangue que vous avez mentionnée. Mais vous pouvez essayerde dire tout de suite en estonien ce que vous cherchez. Ilvous faut üks tuba ("une chambre") ühele inimesele ("pourune personne"), kahele ininlesele ("pour deux personnes").Un Estonien d'Occident dirait:

Kas on vaba tuba? flY a-t-il une chambre libre ?"

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Mais les Estoniens d'Estonie ont été habitués à parler de"place(s)" :

Kas Teil on vabu kohti ? "Avez-vous des places libres?"Aussi, ne vous inquiétez pas si l'on vous propose une

"place" (koht) : on ne vous mettra pas sur un matelas dans undortoir, vous aurez droit à une chambre. Ce vocabulaire estun héritage de l'époque soviétique où tout devait être collec-tif, même le sommeil, de sorte que le voyageur était presquetoujours obligé de partager sa chambre d'hôtel avec plusieursinconnus.

Dans certains endroits, on pourra aussi vous proposer desnumbrid ("numéros"). Cette expression vient directement durusse où l'on demande des svobodnye nomera ("numérosIibres").

Mais les temps changent, et à votre arrivée en Estonie, il yaura peut-être aussi des fonnules finnoises ou françaises. Quisait? En tout cas, il ne faut surtout pas oublier de demander:

Mis hinnaga ? "A quel prix ?",car, comme on le sait, les prix subissent des fluctuations.

Si votre chambre est au "premier étage" (esimesel kor-rusel), ne vous précipitez pas vers l'ascenseur. Le numérotagedes étages n'est pas tout à fait le même qu'en France: lepremier étage, c'est lc rez-de-chausséc. Ensuite, tout commeen France, on monte: teine kord ou korrus "premier étage",kolmas korrus "deuxième étage", etc.

Reserveerige, palun, tulevaks nadalaks! "Réservez, s'ilvous plaît, pour la semaine prochaine!"

si vous ne voulez pas avoir une chambre tout de suite. Sinon,on vous donnera la "clé" (vôti) et vous pourrez "monter l'es-calier" (trepist üles nlinna) ou "prendre l'ascenseur" (minnaliftiga).

Dans votre chambre, vous trouverez probablement tout cequ'il faut. S'il n'y a pas de vannituba ("salle de bain"), il yaura certainement un dusiruum ("coin douchc") et un WC("WC") fonne plus élégante que valjakaik que l'on pourraittraduire par "sortie dehors".

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Au cas où quelque chose viendrait à vous manquer, notezbien des petites phrases telles que:

Ma sooviksin... "Je souhaiterais, je désirerais..."Mul oleks vaja... "J'aurais besoin de... It

Ma ei leia... "Je ne trouve pas..."Kust saab... ? "Où peut-on trouver, obtenir... ?"

Peut-être serez-vous invité par vos amis à loger dans leurkorter ("appartement") qui peut se trouver en dehors d~kesklinn ou südalinn ("centre") et où l'on se rend en-trollibus(ou troll) "autobus régulier", ou en ekspressbuss ("busrapide") aux tipptundidel ("heures de pointe"). Evidemment,vous pouvez aussi utiliser le takso ("taxi") ou aller jala ("àpied tf).

7. Si nous allions déjeuner?

L'hôtel vous a sans doutc proposé le hommikueine "petitdéjeuner" (= repas du matin) : kohvi, teed vôi piima ("ducafé, du thé ou du lait"). Pour déjeuner, on peut choisir unrestoran ou soôkla (de sÜÜma "manger"). Le kelner "garçon,serveur" vous apportera le Inenüü. Vous y trouverez:Supid "potages". piimasupp "soupe au lait". hapukapsasupp "potage à la choucroute" (ri.en à voir

avec la choucroutc française)"bortsh (le fameux potage russe auxbetteraves et à la crème)"

. puljong pirukaga "bouillon, consommé avec petit pâté"Ici, il convient d'ouvrir une parenthèse à propos du

pirukas, sorte de petit pâté ou de friand, feuilleté ou non,garni d'un hachis de viande, de poisson, de légumes ou defruits. II existe une grande variété de pirukad : à la "viande"(Iiha), de bœuf surtout, au "jambon" (sink) ce qui donne dessingipirukad, au "chou" (kapsas), à la "carotte" (porgand),etc.

Kalaroad ou kalatoidud "poissons". praetud kala "poisson rôti": lest "plie", sarg "gardon",

haug "brochet"

. bors

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. paneeritud kala "poisson pané"

. suitsukala "poisson fumé": angerjas "anguille",sprott "sprat"

Liharoad "plats de viande" - Ici, vous serez émerveillé detrouver une terminologie qui se passe de traduction:

biifsteek, rostbiif, guljass, bofstrooganov, etc.

Quelques restaurants y ajoutent des frH kartulid "pommesfrites". Parmi les plats traditionnels, on peut citer:

. karbot)3.ad "côtelette de porc"

. lihapallid "boulettes de viande"

. kotletid "croquettes de viande hachée (avec desoignons)"

. kapsarullid "choux farcis"

. viinerid "saucisses viennoises (ou de Francfort!)"- kartulisalatiga "avec des pommes de terre en salade"- hapukapsastega "avec de la choucroute", etc.

Aedvili "légumes" : keedetud "cuits, bouillis", praetud "rôtis",riivitud "râpés"

. kartulid "pommes de terre"

. porgandid "carottes"

. peedid "betteraves"

. kurgid "concombres"

. madarÜigas "raifort"

. seened "champignons"

. kaalikad "choux-navets, rutabagas"

. tomatid "tomates"

. kapsad "choux"

Salatid "salades"1

. lehesalat "salade de laitue" (= de feuilles")

. tOlnatisalat "salade de tomates", etc.

Magusroad "desserts". kompott "compote"

1 Les "airelles" (pohlad) et les "canneberges" (jÜh"ikad) entrentsouvent dans la composition des salades.

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. kissell "kissel" gelée de fruits assez liquide préparéeavec de la fécule - le plus populaire est le jôhvikakissel"kisscl aux canneberges"

. jaatis "glace"

. pannkoogid "crêpes" (= gâteaux à la poêle - cf. allem.Pfannkucken)

. kook, tort "gâteau" (le kohupiimakook "gâteau au fro-mage" est particulièrement savoureux)

. vahukoor "crème fouettée (avec du chocolat, des fruits,etc.)

Vous aurez remarqué qu'il n'y a pas de fromage au pro-gramme. En Estonie, on en mange au petit déjeuner et lesoir, mais pas au repas de midi. Si vous ne pouvez pas vousen passer, vous direz:

Sooviksin tükk Juustu, palun"Je désirerais un morceau de fromage s'il vous plaît"

Il vous faudra aussi demander du pain car il n'est pasévident que vous en trouviez automatiquement sur la table,comme dans les restaurants français. Manifestez donc votrehabitude de manger du pain et demandez:

Palun leiba "du pain s'il vous plaît"Il faut que vous appreniez à faire la distinction entre leib

"pain (pain noir, pain de siegle)" et sai "pain blanc, pain defroment, brioche" et sepik "pain complet de froment ou d'or-ge)". Le pain est un élément nécessaire de la nourriture. Lesai flatte surtout la gourmandise. Tous les petits pains auxraisins, à la cannel1e, aux amandes, etc. sont des saiad. Vousles trouverez chez le pagar ("boulanger"), le kondiiter ("con-fiseur") et, bien entendu, dans les kohvikud ("cafés").

Joogid "boissons"On ne boit pas beaucoup pendant les repas, mais on peut

toujours commander quelque chose. Si le vein ("vin") estabsent (Ie pays n'en produit pas), on peut toujours demander(ilut "de la bière", l11ineraalvett ("de l'eau minérale"), ou en-core du nl0rss, boisson que l'on ne vous recommande pasparticulièrement car il s'agit d'un mélange assez fade de jusde fruit et d'eau (du robinet en général). Après le repas, vous

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pourrez prendre üks tass kohvi ("une tasse de café").

En tout cas, head isu! "Bon appétit!"

Pour compléter le tableau, arrêtons-nous un instant surquelques plats que vous ne trouverez probablement pas aurestoran mais que l'on prépare dans les foyers autochtones,par exemple:

. sült "galantine gelée" préparée à partir de tête de porc -on la mange avec du sinep "moutarde".

. rosolje "salade russe" composée de différents légumesdont des concombres à l'aneth et au sel et des betteravesrouges, quelques morceaux de hareng, le tout dans de lacrème.

. pudrud "bouillies, purées" que l'on mange la plupart dutemps au petit déjeuner: riisipuder "riz au lait", tangu-puder "gruau d'orge", mannapuder "semoule au lait",tatrapuder "gruau de sarrasin".

. kama "farine griJlée" composée de céréales et de légu-mineuses que l'on mange avec du lait caillé ou de lacrème.

8. Le jour, la date, l'heure

Si vous ne voulez pas manquer vos rendez-vous, rappelez-vous bien quel jour de la semaine (nadal) on est:

esmaspaev "lundi" (= premier jour)teisipaev "mardi" (= deuxième jour)kolmapaev ou kesknadal "mercredi" (= troisième jour,

ou milieu de la semaine)"jeudi" (= quatrième jour)"vendredi""samedi""dimanche" (= jour sacré)

neljapaevreede2laupaevpuhapaev

Les noms des mois (kuu) sont très simples à comprendre:jaanuar, veebruar, marts, aprill, mai, juuni, juuli, august,september, oktoober, novenlber, detsel11ber.

2 Cf. aIl. Freitag, suédois .fredag.

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Les dates des événements et des rendez-vous se mettent àr adessif :

Aasta algab esimesel jaanuaril"L'année commence le premier janvier"3

Mais si voulez simplement connaître la "date" (kuupaev(= jour du mois) daatum), vous pouvez demander:

Mitmes tana on? "Aujourd'hui, c'est quel jour 1"On vous répondra par exemple:

Neljateistküll1nes juuli "Le 14juillet"

Pour marquer l'heure, le vocabulaire est simple, mais ilfaut savoir le manier.

L'''heure'' (tund) contient des "minutes" (minuteid) et des"secondes" (sekundeid).

Etendus kestab kaks tundi ja kümme minutit"La représentation dure deux heures et dix minutes"

On lit l'heure à la "montre" (kaekell) ou à l'horloge. Kellpeut être une "horloge (au mur)" (seinakell), une "horloge declocher" (tornikell), etc.

Mis kell on? "Quelle heure est-il '1"Kell on kaks "11est deux heures" (= l'heure est deux)- veerand kolJn "- deux heures et quart" (= quart (sur)

troi s)"- deux heures et demie" (= demie(sur) trois)

- kolmveerand kolm "- trois heures moins le quart"(= trois quarts (sur) trois)

Quand on commence à opérer avec les minutes, celadevient plus compliqué car les réponses peuvent varier;"trois heures cinq minutes" pourra recevoir les traductionssuivantes:

kell kohll ja viis J11inutit "trois heures et cinq minutes"viis minutit üle kolme "cinq minutes au-dessus de trois"viis nlinutit kohll Hibi "trois passé de cinq minutes"viis nlinutit nelja peal "cinq minutes sur le quatre"

- pool kolm

3 Pour les nOlnbres, voir Ch. I, p. 38.

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La journée se partage en deux: l'avant-midi et l'après-midi.enne lôunat "avant midi, avant le déjeuner"

ou hommikupoolikul "dans la moitié du matin, dans lamatinée"

parast lôunat ttaprès midi"ou ôhtupoolikul "dans la moitié du soir"

Et si vous sentez que vous allez vous embourber dans deschiffres et des horaires, demandez à votre interlocuteur devous aider:Kirjutage palun üles ttS'Hvous plaît, mettez (cela) par écrit)

9. Poste, télégraphe, téléphoneKust saab osta paberit? ttOù peut-on acheter du

papier ?"

- ümbrikuid ?tt_ des enveloppes ?"

- postkaarte ? "- des cartes postales ?"Quand vous aurez tout cc qu'il faut pour écrire, vous vous

rendrez au postkontor ("bureau de poste") pour acheter deskirjamargid ("timbres") et vous renseigner sur les tariifid.Vous y trouverez des tennes internationaux tels que chrono-post, express, telegramm, etc. D'ail1eurs, pour le courrierétranger, la poste estonienne utilise le français. Mais si voustombez sur un employé glincheux qui ne connaît pas le mot"recommandé", il faut savoir préciser que c'est tühitud (kiri"lettre", pakk "paquet").

Kui palju maksab üks kiri Prantsuslnaale ?"Combien coûte une lettre pour ]a France 'lithariliku postiga? "par voie ordinaire ?ttôhupostiga "par avion 'l"

Après avoir payé et collé votre timbre, vous laissereztomber votre missive dans une postkast (ttboÎte à lettres").Notez aussi deux petites phrases qui pourront vous êtreutiles:

Kontor (bÜroo) on avatud kella 2-st (kahest) kella 6-ni (kuueni)"Le bureau est ouvert de 14 heures à 18 heures"Suletud "fenné"

] ] 6

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Pour envoyer de l'argent, vous demanderez une raha-kaart ("mandat" = argent-carte), et pour le télégramme untelegrammi-blankett, et vous ajouterez toujours palun ("s'ilvous plaît, je vous (en)prie"). Ceci peut remplacer tous lesverbes généralement utilisés, : ma sooviksin "jè souhaiterais",ma tahaksin "je voudrais", kas tohib küsida "est-il possible,permis de demander" (cf. aIl: dürfen), ma pean ostma "jedois acheter", etc.

"Téléphoner" sc dit helistama (heli "son"). Si vous oubliezce mot, dites telefoneerima.

Ma pean helistan13 "Il faut que je téléphone".Kaugekône tuleb tellida "Une communication longuedistance doit être demandée à l'avance".

Le keskjaam ("central téléphonique") parle souvent l'an-glais. Mais si "l'apparei1 est qétraqué" (aparaat on rikkis), onpeut essayer de nouveau à partir d'une telefoniputka ("cabinetéléphonique") dans la rue.

HaHoo siin raagib üks prantsuse külaline"Al1ô, ici parle un visiteur français"Kas harra X on kodus? "Monsieur X est-il chez lui ?"(kodu "maison, foyer")

10. Un tour dans les magasins

Les "magasins" (kaupl used) et les "boutiques" (poed) seressemblent: müüja müüb ("le vendeur vend") et ostja ostab("l'acheteur achète"). Ce dernier doit surtout apprendre à dis-tinguer entre odav ("bon marché") et kallis ("cher"), et savoirs'il peut payer en valuutas ("devises") ou s'il suffit de vahe-tada frangid kroonideks ("changer les francs en couronnes).

Lorsque vous aurez trouvé votre "marchandise" (kaup),vous pourrez vous servir de trois petites phrases pour réglerl'affai re :

Las ma (veel) vaatan "Laissez-moi (encore) regarder"Lubage, et ma valin "Pennettez que je choisisse"Palju see maksab? "Cela coûte combien ?"Ma vôtan selle "Jc prends ceci"

On fait un sourirc et on paic à la kassa ("caisse").

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Les étrangers s'intéressent surtout aux suveniirid. On peutleur conseiller: des "disques" heliplaadid, des "livres" raa-matud, des "photos" fotod. de "l'artisanat local" kodukasitoo(= travail manuel de chez soi), des "bijoux" ehted, des "jouets"manguasjad, etc.

Des livres, vous en trouverez dans les "bibliothèques"raamatukogud, les "librairies" raamatukauplused.

Nous "conseil1ons" (soovitanle) des "dictionnaires" sonas-tikud ou sônaraanlatud, des "manuels (pour apprendre)"ôpikud, des "guides de voyage" reisijuhid, des "cartes géo-graphiques" maakaardid, des "calendriers d'art" kunsti-kalendrid.

Même si vous prenez vos repas à l'hôte], vous pouvez vousintéresser aux toiduainete-kauplused "magasins d'alimenta-tion" où vous trouverez des "fruits" et des "légumes" :

puuvili "fruits de l'arbre", aedvili "fruits du jardin",koÜgivili "fruits de la cuisineH.

On vous vendra aussi des produits de boulangerie:leib "pain" en général. rukkileib "pain de seigle".

Quelquefois aussi:sepik "pain bis, pain cotllplet de froment ou d'orge", sai"pain blanc, brioche", sarvesai "croissant" (sarv "come" +sai); küpsised "pâtisseries", koogid "gâteaux", tordid"gâteaux, tartes".

Pour boire, vous aurez le choix entre:kohv "café", tee "thé", kakao "cacao", Dlineraalvesi "eauminérale", olu "bière", mahl "jus (de fruits)", viin "eau-d e- vie", et peut -être du vei n "v in" .

Dans la partie consacrée à l'épicerie, on aura le choixentre di fférentes

konservid "conserves", karbid "boîtes", purgid "pots,bocaux", pakid "paquets, sachets", etc.

A noter que tout ce qui passe sur la balance se mesure enkilo et en gramme

Vous aurez peut-être besoin de vous acheter "une paire dechaussures" (üks paar killgi) ou quelques "mouchoirs" (tas-kuratikud). Vous vous dirigerez donc vers les magasins de

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chaussures ou de textiles. Et là, vous apprendrez, au sujet del'habillement, des expressions bien curieuses. En français, on"met" une "robe, un chapeau, des chaussures, etc. En estonien,vous les mettez "dans le dos", "dans la tête", "dans le pied",etc. C'est toujours un illatif qui s'impose:

Pane püksid, sukad, kingad jalga = mets le pantalon,les bas, les chaussures dans le piedmantel, kuub, kleit selga = le manteau, la veste, la robedans le dosmüts, kübar, ratik pahe =la casquette, le chapeau, lefoulard dans la têtekindad katte = les gants dans la mainsali kaela = l'écharpe dans le cou.

Il s'agit sans doute d'uQe représentation particulière del'espace, de sorte que les pat1ies du corps dépassent les limitesde leur contenu anatomique.

Proovime saapad jalga "essayons (ces) bottes"(= essayons ces bottes pour voir si eUes conviennent àJ'espace du picd)

11. Pensons aux affaires!

Si vous êtes un arimees ("homme d'affaires"), on ne vousconfondra pas avec un arikas "trafiquant en tous genres quiessaie de pêcher dans les eaux troubles".

Vous pourrez prendre contact avec l'administration et lesentreprises sérieuses. Si votre domaine est kaubandus (le"commerce") ou tê)ostus (]"'industrieH), vous pourrez vousadresser au ministeerium ("ministère") compétent. Linnava-litsus (la "municipalité" = gouvernement de la ville) pourra,elle aussi, vous être utile; vous y rencontrerez un majan-dusnôunik ("conseiller économique") ou tout autre ametnik("fonctionnaire") qui saura répondre à vos questions.

Les ministères qui peuvent vous intéresser sont surtout leValisministeerium ("Ministère des Affaires Etrangèreslt), leSisenlinisteerium ("Ministère de l'Intérieur") le Kaubandus-ministeerium ("Ministère du Commerce").

Parmi les ettevôtted ("entreprises") qui vous concernent,

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on distingue surtout entre riigiettevotted ("entreprises d'Etat")et eraettevotted ("entreprises privées").

La tenninologie qui les identifie est assez riche:tehas, küitis "usine", vabrik "fabrique", firma "maisonde commerce, entreprise", aktsiaselts "société anonyme",kooperatiiv "coopérative", agentuur "agence".

La recherche des koostôôpartnerid (= partenaires de co-opération) étant toujours d'actualité, vous serez bien accueilliet on vous donnera un tolk "interprète" qui vous aidera àvous expliquer.

Si l'on veut avoir une idée plus précise de la situationéconomique du moment, on a intérêt à feuilleter les pages dekuulutused ("petites annonces") des grands journaux. Le voca-bulaire de ce livre vous aidera à les déchiffrer.

12. L'économie, ça vous intéresse?

Avant la guerre, l'Estonie était surtout un pays agricolecapable de se nourrir lui-même. Son industrie était centréesur l'exploitation du schiste bitumineux (polevkivi) et desressources forestières. La colonisation soviétique a destruc-turé la production (toodang) locale. L'Estonie était obligée defournir à la Russie de l'énergie électrique (elektrienergia) etdes produits alimentaires (toiduained), surtout de la viande(liha). De nouvelles usines furent construites qui travaillaientavec la main-d'œuvre importée d'URSS. Le déséquilibre éco-nomique se traduit par le fait que l'Estonie devra importerdes céréales (teravili) probablement jusqu'à la fin de ce siècle.Les dernières statistiques du "revenu national", qui datent de1989, donnaient les chiffres suivants:

agriculture (pôllumajandus) 250/0,industrie (tC)ostus) 440/0,bâtiment (ehitus) ] ] %, transport (transport) 6%,

commerce (kaubandus) et autres activités14%4.Actuellement, on exporte les produits suivants: énergie

électrique (elekter), viande (liha), produits laitiers (piinla-

4 Selon le journal Eesti PiievalehtlEstniska Dagbladet du 24 février1993.

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tooted), textiles (tekstiil), machines (masinad, seadmed), bois(puidutooted), papier (paber), matériaux de construction(ehitusmaterjalid), produits chimiques (keemiakaubad).

Depuis l'indépendance, les relations commerciales se sontrétablies avec les pays occidentaux, surtout avec la Finlande(Soome), la Suède (Rootsi) et l'Allemagne (Saksamaa).

Mais on a surout besoin de refaire et de moderniser lesinstallations vieillies et délabrées et de se procurer des ma-tières premières (toorained), du pétrole (nafta), des métaux(métallid), etc.

Pour la reconstruction du pays, on a quelques atouts,notamment, un bon réseau routier (teedevork) : plus de 1000km de rail (raudtee "chemin de fer") et 14800 km de routes(teed, maanteed). Les ports (sadamad) sont restés importantspour communiquer avec l'étranger. Les Russes auront besoin,pour leurs importations européennes, de passer par les paysbaltes.

A côté de la restructuration de la production agricole, ilfaudra repenser l'exploitation des richesses du sous-sol: lechiste bitumineux (pôlevkivi), la tourbe (turvas), la phos-phorite (fosforiit) et aussi de la pêche (kalapüük, kalandus).

Les journaux parlent des investissements (investeeringud)et notent que le chômage (toopuudus) ne pourra être évité.En fait, ce qui manque (puudub), ce n'est pas tellement letrav'ail (too) mais, dans certains cas, le courage (julgus) !

13. Des problèmes de santé?

Avant de partir, vous aurez veillé à prendre une kindlustus("assurance") et au moins quelques aspiriini-tabletid dansvos valises. Vous ne trouverez peut-être pas votre médi-cament habituel dans une apteek ("pharmacie").

Le jour où vous serez obligé de dire:Ma olen haige "Je suis malade"Mul pea valutab "J'ai mal à la tête"

- hammas " - à (une) dent"- kurk " - à la gorge"

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- kôht " - à l'estomac, au ventre"(kas on toidumürgitus? "Est-ce (une) intoxicationalimentaire 1)Mul on palavik "J'ai la fièvre",

il faut appeler le "médecin" (arst) ou aller dans un "hôpi-tal" (haigla) pour recevoir des "soins hospitaliers" (haigla-ravi), ou tout simplement le secours d'une "infirmière"(meditsiiniôde - ou medôde, abréviation de style soviétique,ou encore, tout simplement ôde).

Il vous faut probablement paar paeva voodisse jâama"rester quelques jours au lit".

S'il vous arrive un accident dans la rue, une "ambulance"(kiira bia uto) vous transportera à l"'hôpital des urgences"(kiiriabihaigla), où vous trouverez certainement des méde-cins qui parlent en plus de l'estonien une langue étrangère.

Mais s'il vous arrive quelque chose de déplaisant dans larue, n'hésitez pas à vous adresser à un passant sympathique:

Aidake mind! "Aidez-moi".

B. L'ESTONIEN DE PARIS

La communauté estonienne en France est moins impor-tante que celles que l'on rencontre en Suède ou en Amériquepar exemple. Les membres qui vivent à Paris se réunissentrégulièrement toutes les semaines pour échanger des nou-velles et parler estonien de temps en temps ou encoreorganiser des manifestations culturelles, des concerts, dessoirées littéraires et des services religieux avec des pasteursestoniens invités de l'étranger.

Quand on écoute les Estoniens de Paris, on constated'abord que leur façon de parler est plus ou moins "pure",surtout quand on peut les comparer aux Estoniens d'Amé-rique dont "l'accent" attire tout de suite l'attention. Le lin-guiste Andrus Saareste venait souvent en France et prétendaitqu'un séjour prolongé sur les bords de la Seine modifiait laqualité des voyelles. En tout cas, une oreille non phonéti-cienne n'entend en général aucune particularité.

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Ceux dont la jeunesse se situe dans les années vingt outrente ont évidemment gardé leurs habitudes linguistiques. Acette époque, il y avait encore des endroits où la troisièmepersonne du pluriel des verbes connaissait au prétérit lafonne en -vad : olivad au lieu de olid "(ils) étaient", et oùpea "tête" et hea "bon" se prononçaient régulièrement paa ethaa. Il y a aussi des éléments dialectaux auxquels les locu-teurs se sont habitués.

Mais l'originalité de l'estonien parlé à Paris réside surtoutdans le vocabulaire de couleur locale, adapté au systèmephonétique estonien.

On sait qu'un objet nouveau est en général adopté avecson nom étranger. La ménagère qui va au marché y trouvebeaucoup de produits inconnus en Estonie, tels que lescrevettes, les blettes, les nectarines, les poivrons, les endives.

Automatiquement, elles traduisent par krevetid, bletid,nektariinid, puavrood, andiivid. Certains fruits et légumessont représentés dans les dictionnaires, mais comme on aappris à les connaître seulement en France, on ignore leurdénomination officielle. L'" artichaut" devient ainsi artisoopour artisokk, le "poireau" donne puaroo au lieu de porru-lauk, les "oranges" sont quelquefois appelées oransid au lieude apelsinid, les "pêches" sont pesid et non pas v.irsikud, les"abricots" se réduisent à abrikood ou abrikud, pourtant lemot aprikoos devrait être bien connu.

Mais très souvent, il s'agit de la paresse du locuteur qui neprend pas la peine de réfléchir et de chercher le termecorrespondant dans sa propre langue. Lennuk "avion" peutainsi devenir avioon. Et pourquoi pas, puisqu'il existe déjàunioon, revolutsioon, etc. ?

Etant habitué aux mots français qui portent l'accent sur ladernière syllabe - nous avons vu des termes comme artisoo,puaroo, etc. - on est étonné d'entendre régulièrement danscertains cas cet accent se déplacer vers la première syllabe dumot, selon la tradition estonienne. On dit ainsi métro et6opera. Parmi les verbes utilisés quotidiennement, il n'yen aqu'un seul qui a été clnprunté au français: "se débroui11er".

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Les Estoniens savent bien être plus ou moins "débrouillards"mais il n'existe pas de mot pour désigner cette capacité. Leverbe français est donc repris et le locuteur essaie de luidonner une forme conjugable. Celle-ci peut être debruima,debrujeema ou, avec le factitif -ta~, debrujeetama. Phoni-quement, le verbe semble insolite et, par conséquent, difficiJeà manier. De ce fait, on dit quelquefois tout simplement temadebrui "il (sc) débrouille".

Ceux qui sont habitués à penser en français éprouventquelquefois certaines di fficultés à rester fidèle à la syntaxeestonienne. "Je vous l'expliquerai" qui se traduirait normale-ment par ma seletan teile ("j'explique à vous"), apparaîtsoudain avec la même succession de mots qu'en français: mateile seletan. Les nuances de la syntaxe mériteraient d'êtreétudiées car elles révèlcnt la façon de penser du locuteur.

Mais, en général, on peut dire que l'estonien parlé à Parisest tout à fait correct. Et si vous voulez vous entraîner dans cedomaine, on peut vous conseiller de prendre contact aveccette communauté.

c. M~:FI~:Z-VOUS DE L'EST()-FINNOIS !

Le finnois et l'estonien sont deux langues très proches, siproches que quelqu'un qui les regarde superficiellement peutimaginer qu'il serait inutile d'apprendre le finnois si l'on saitl'estonien, et vice-versa.

En effet, beaucoup de mots du vocabulaire de base sontles mêmes: maa "terre, pays", meri "mer", kuu "lune", nimi"nom", etc.

Souvent, il Y a une petite modification: "cicI" eston.taevas, finn. taivas ; "étoHc" cston. tâht fin. tiihti ; "route"eston. tee finn. tie, etc.

En général, les mots finnois sont plus longs que les motsestoniens. Par conséquent, il faut allonger les mots, ajouterune voyelle à la tenninaison consonantique - "un, deux, trois"eston. üks, kaks, kolm, finn. yksi, kaksi, kolme - et une

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consonne à la terminaison vocalique - "huit, neuf, dix" eston.kaheksa, üheksa, kümme, tinn. kahdeksan, yhdeksan, kym-menen. Et le tour est joué! Quant aux nuances de la gram-maire, on arrive à s'en passer.

Une dame estonienne à qui on avait expliqué que lefinnois et l'estonien étaient, à quelques détails près, la mêmechose, arriva un jour à Helsinki. On lui avait conseillé desurtout remplacer la voyelle centrale ô par 0, car ô est un sonspécifiquement estonien. Elle héla donc un taxi, montra auchauffeur une cal1e de visite avec l'adresse de la destinationet ajouta joyeusement: Nyt soittaa! Dans son esprit, elle avaitprononcé rim pérati f de sôi tma "aller, rouler" que l'on pour-rait traduire par quelque chose comme "vas-y". Le chauffeurahuri se retourna et demanda des explications. Pour lui,c'était le verbe soittaa "jouer". La cHente lui demandait doncde "faire de la musique". Avouez qu'une expérience de cegenre peut être assez humiliante.

Une autre personne avait réclamé du lait pour son café.La serveuse lui apporta un pot de yaourt. Heureusement, onne les avait pas encore mélangés. Le "lait" se dit piim enestonien, mais piima signifie "lait caillé" ; celui qu'on utilisepour le café au lait s'appelle maito.

Mais il y a pi re : que penser d'un curé qui invectivel'assemblée au cours du sermon? En effet, siunama signifie"vitupérer" en estonien et "bénir" en finnois!

Et qu'éprouveriez-vous si la personne à qui vous avezoffert un foulard de chez Hermès vous remerciait pour ce"chiffon" ? En estonien ratt signifie "foulard, fichu", ratti enfinnois n'est qu'un "chi ffon", un "torchon".

Pour vous amuser, voici encore quelques correspondancesfâcheuses:

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estonien finnoisase "lieu, endroit" ase "anne"edev "vaniteux" eteva "qq'un qui a du

succès"halb "mauvais" halpa "bon marché"hallitus "moisissure" hallitus "gouvernement"julge "courageux" julkea "insolent, effronté"keksima "se vanter" keksia "inventer"korjama " ram asse r" korjata "réparer"küünal "bougie" kyynel "lanne"lahja "maigre, faible" lahja "cadeau"mage "peu salé" makea "sucré"maja "maison" maja "cabane"onn "hutte, cabane" onni "bonhcu r"puhuma "souffler" puhua "parler"viinerid "saucisses" viinerit "peti ts pains

viennois"pulm(ad) "noce" pulma "situation pénible,

embarrassante"puss "poignard" pussi "sac"raamat "livre" raamattu "la Bible"raükima "parler" raakkya "crier, hurler,

croasser"sulane "valet" sulhanen "fiancé"tark "sage, intelligent" tarkka "préci s"toores "cru" tuorc "frais"vaim "esprit, fantôme" vaimo "femme"

Il faut donc bien faire attention à ce que l'on dit. Mais ilest rassurant de savoir que les Danois et les Suédois sontquelquefois confrontés à ce même genre de plaisanterie.

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IV. VOCABULAIRE DE LA CULTURE

1. Eesti, qu'est-ce que c'est?

L'Estonie s'appelle Eesti, les Estoniens sont les eestlased etils parlent la langue estonienne: eesti keel.

Le terme "estonien" a été inventé par les Allemands et lesScandinaves (La Chronique livonienne de Henri le Letton auIlle siècle: estones). Il s'agit à l'origine des Aestii de Tacite, desAestui de Jordanes, des Aisti, Haesti de Cassiodore et autreschroniqueurs du Moyen Âgc qui ont désigné ainsi les Baltes,les Lituaniens et les Vieux-Prussiens installés en Prusse Orien-tale ct dans les territoires situés plus au nord, et également, pourne pas compliquer les choses, leurs plus proches voisins. Anoter aussi le récit de voyage d'un marchand anglo-saxonappelé Wulfstan, à la fin du IXesiècle, qui parle de l'E(a)stland,donc d'un pays "situé à l'Est". Evidemment, ce sont les Scandi-naves qui connaissent le micux la géographie de la Baltique:leur Eistland désigne le pays du sud du golfe de Finlande.

Les Estonicns se sont toujours définis eux-mêmes commemaa rahvas "peuple du pays", et leur langue comme maa keel"langue du pays". Ce n'est qu'au XIXe siècle qu'ils se sontreconnus eestlased "Estoniens". Pour la noblesse balte, enmajorité d'origine allemande et scandinave, ils étaient lesUnd eu tsch en ("non-Allemands"), tout comme les paysanslettons et les Suédois des îles Estoniennes (Saaremaa, Hiiu,Muhu, etc.) jusqu'à ce que soit admise la particularité ethniquedes Esten.

2. Villes et villagesa) La capitale et l'Université

La capitalc de l'Estonie s'appellc Tallinn. Les Russes luienlèvent un n ; la forme Tallin indique donc qu'il s'agit, pour ledocument qui la contient, d'une source soviétique.

Cette ville fut fondée par les Danois en 1219. On penseévidemment à Taani linn "ville danoise" qui aurait donné, avecl'usure du temps, la fonne actuellc.

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Les Allemands qui s'étaient rapidement implantés dans toutela région, se référaient au district de Ravala, sur la Côte nord-ouest qui comprenait aussi le terrain de la ville. Ravala, en latinRevalia, donna naissance à Reval. L'administration du tsar l'amise en cyrillique en la modifiant un peu: Revel. Ceci a eupour résultat l'éviction presque totale du nom d'origine qui neréapparaft dans les documents qu'au moment de l'indépendancede l'Estonie en 1918.

La deuxième ville d'Estonie s'appelle Tartu. Une ville?Sans doute, mais surtout une université, l'une des plus brillantesde l'Europe de l'Est.

En tant que centre du district de Uganda, Tartu était déjàconnu à l'époque païenne sous le nom de Tarbatu. Les Alle-mands en ont fait Dorpat et les Russes Derpt. Mais au XIesiècle, les Slaves qui s'en emparèrent pour quelques annéesl'appelèrent Jurjev. Et ce nom fut rendu officiel pendantl'époque de la russification intense (1893-1918).

b) Les villes de la mer

La plupart des villes sont situées au bord de la mer. Ce quiexplique leur importance commerciale -les liens avec la Hànse

- et le succès de leurs installations balnéaires.

Piirnu (écriture ancienne Perno), en allemand Pernau, enrusse Pemov, profite du c1imat exceptionnel de la baie du mêmenom. Au XIIe siècle, le géographe arabe Al-Idrisi mentionnepour la première fois ce port.

Pendant des siècles, surtout du XVIeau XVIIIe,Pamu a vu etsupporté des envahisseurs en grand nombre: Polonais, Litua-niens, Suédois, Russes sont passés par là. Au début du XVIIIesiècle, et pendant une dizaine d'années, elle a accueilli l'Univer-sité. Mais c'est surtout de sa bcne plage qu'elle peut être fière.

Kuressaare, en allemand Arensburg, anciennement Kure-saare-linn est la plus grande ville de l'île de Saaremaa (saar"fie", maa "terre"). EUe a été fondée au milieu du XIVe sièclepour le siège épiscopal de la côte ouest.

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Haapsalu, en allemand HapsaJ, est surtout une station bal-néaire. Son nom, comme la plupart des noms de lieu, décrit lepaysage: haab "peuplier, tremble", salu "bosquet".

Narva a l'honneur terrible d'être situé à la frontière duterritoire russe.. Les chroniques de Novgorod parlent déjà d'clleau XIIe siècle. La ville est construite sur le fleuve NaNa, et àl'embouchure de celui-ci, les Estoniens ont construit une jolieville balnéaire nommée Narva-Joesuu (j6gi, gén. jôe "fleuve,rivière", suu "bouche").

Paldiski, à trente kilomètres de Tallinn, constitue un casspécial. Cette ville, en russe et en allemand "port de la Balti-que", a été fondée par Pierre-le-Grand au XVIIIe siècle dans labaie de Pakri qui a la particularité de rarement souffrir desrigueurs de l'hiver. C'est donc un endroit précieux pour lanavigation.

Au moment où nous écrivons ce livre, Paldiski est la ville laplus fascinante de l'Estonie. Elle est entourée de fil de ferbarbelé et personne ne sait exactement cc qui s'y passc. Lapolice et la douane estoniennes n'ont pas accès à cette forte-resse, aux mains d'une unité de l'ex-Armée Rouge, devenueautocéphale et dirigée par un amiral-souverain. On parle detrafics d'annes et de réacteurs nucléaires. Il doit y avoir aussides sous-marins (ce sont probablement les mêmes qui se sontfait remarquer dans les eaux suédoises).

Attention donc! Mêlne si vous êtes curieux, il n'est peut-êtrepas souhaitable que vous alliez voir de très près cette merveille.

c) Les noms de lieu :forme et contenu

Les noms de lieu seInblent "s'user" plus rapidement que lesnoms de personnes. De ce fait, beaucoup de noms ne sont pasexplicables. On a oublié leur origine.

Quant à la forme, presque tous ont une terminaison voca-lique. Cc sont donc des génitifs: ViIjandi(linn), c'est-à-dire"(ville) de ViIjandi", Mustjala (kihelkond) "(paroisse) deMustjalg, etc. Toutefois, les composés gardent la forme denominatif, lorsque le de111icrcomposant donne déjà la définitiondu Heu: Naissaar (saar "île"), PühajalV (jarv "lac"), Emajogi

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(jôgi "fleuve, rivière", Tallinn (linn "ville"), Munamagi (magi"montagne").

Les suffixes les plus courants pour les noms de lieu sont:-la (Hargla), -vere (Rakvere), este (Sangaste), -stu (Tarvastu),-nga (HaIinga), -ngu (Varangu), era (Kibura), -ri (Kasan), -ta(Vohmuta), -tu (Vaiatu), -va (Jogeva), -ja (Abja).

Comme nous l'avons vu pour Haapsalu, la plupart des nomsde lieu indiquent la nature du paysage concerné: Kose (kosk"chute d'eau, cascade"), Tostamaaa (tôstma "lever, soulever",maa "terre"), Lohusuu (Iohk "cavité, creux" + suu "bouche,embouchure").

D'autres noms indiquent la nature de J'agglomération oul'origine des habitants: Moisaküla (mois "grande propriété,château", küla "village"), Soomevere (soome "finnois", -veresuffixe), Rootsiküla (rootsi "suédois", küla "village"), Torva(t6rv "goudron"), Volla (voll "arbre, cylindre", vôllas "po-tence ").

Il existe aussi des.noms humoristiques tels que Uniküla (uni"sommeil", küla "village"), Pahapilli (pala "mauvais, vilain,vicieux", pill "instrument de musique).

Les villes et les villages fondés par les étrangers portentaussi des noms étrangers qui sont en général tout à fait"estifiés" : Petseri, le célèbre couvent orthodoxe au sud del'Estonie), Irboska, Tallinn évidemment ("ville danoise"), Sindi« Zindt), Poogle « Bockler), Lüganuse « Luggen-husen),Taagepera « Stackelberg).

Plusieurs paroisses et églises portent des noms de saints:Jaagupi, Jaani, Kadrina, Madise, Peetri, etc.

3. Votre nom, s'il vous plait?a) Les noms de famille

Les noms de famille furent administrativement introduits audébut du XIXe siècle. Ces noms tirent leur origine de l'endroitoù la personne habitait (fenne, domaine, village, etc.), ou deson métier, ou encore de ses particularités personnelles. Onofficialisait aussi des surnoms, même péjoratifs. En mêmetemps, l'administration distribuait aussi des noms d'origine

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étrangère, q~i constituent à peu près la moitié de tous les nomsen Estonie. Cette proportion de noms non autochtones aprovoqué dans les années trente une grande campagne d"'esti-fication". Nous en parlerons après avoir vu la couche la plusancienne de ces dénominations.

Les noms estoniens.Noms de lieu, de fenne, etc. : VIuots, Jogever, Soot, Laidoner.

. Prénoms, quelquefois ensemble avec le nom de famille: Laur.

« Laureni), Nigul «Nicolas), Jüriaado (Jüri Georges + aado).Patronymes + "fils", en estonien poeg, avec les variantesgermanique et sandinave son, sen: Partelpoeg (fils de PartelBartholomé), Jakobson, Mikkelson, Petersen, Jannsen.

. Noms de métier: Kangur ("tisserand"), Sepp ("forgeron,artisan") et ses nombreux composés tels: Puusepp (puu "bois"> "menuisier"), Raudsepp (raud "fer"), Pottsepp (pott "pot" >"pottier), Molder ("meunier"), Rüütel ("chevalier"), Kool-meister ("maître d'école").

. Appartenance à un groupe ethnique: Vadi (vadja "Vote"),Saarlane (saar "île"), Roots (rootsi "Suédois"), Saks (saksa"allemand, saxon").

. Surnoms: Kovamees (kova "dur, vaillant" + mees "homme"),Kiilaspea (kiilas "lisse, luisant, chauve" + pea "tête"), Püksi-paik (püks "pantalon" + paik "pièce (de raccommodage")

. Noms en rapport avec la nature: Koit ("aurore"), Saar ("île"),Jarv ("lac"), Jogi ("fleuve"), Oja ("ruisseau"), Kallas ("rive,rivage"), Meri ("mer"), MuId ("terre").

. Noms de plantes (arbres surtout) : Kask ("bouleau"), Parn("tilleul"), Vahter ("érable"), Palm ("palmier") ; beaucoup decomposés avec puu ("arbre, bois"): Visnapuu, Kibopuu,Tümpuu, etc..

. Noms d'animaux: K aru ("ours"), Hunt ("loup"), Rebane("renard"), lIves ("lynx"), Kukk ("coq"), Tcder ("coq debruyère"), Luik ("cygne"), Kun ("faucon"), Vares ("corneille"),Kala ("poisson"), Lattik ("brême"), Pôdcr ("élan").

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. Quelques objets: Haamer ("marteau"), Laev ("bateau,navire"), Rand ("fer"), Teras ("acier").

. Qualités et notions abstraites 1 : Must ("noir"), Ustav ("fidèle"),Vaga ("pieux"), Pehme ("mou"), Laïus ("largeur"), Otsus ("déci-sion"), Tarkus ("sagesse").

. Termes appartenant au calendrier: Talve ("hiver"), Kuu("mois, lune"), Reede ("vendredi"), Hommik ("matin").

Cette liste peut être aJ10ngée par toutes sortes d'expressionstirées des parties du corps, des liens de parenté, des numéraux,des pronoms et même des verbes, ce qui donne des formesassez insolites telles que: Laheb ("il va"), Eitea ("ne sait pas"),Kuulmata ("sans entendre").

Les noms d'origine étrangèreIci, on constate une grande influence de la Bible et de la

tradition gréco-latine: Abel, Laaban, Siion, Angelus, Tertsius.Les langues voisines ont évidemment prêté quelques élé-

ments. Du polonais viennent les noms en -inski, -itski, ovski :Manitski; du letton, le nom de l'écrivain August Gailit. Lefinnois et le russe ont aussi laissé leur héritage. Le suédois afourni surtout des noms en -berg (Gronberg) et -sten (Krusten,Viksten) et l'allemand les Schmidt,.., Schmitt, Mitt, et une sériede noms en -kop (Meikop, Oldekop) en et -mann ,.., man(Kampmann, Veidemann, Stresemann).

"L'estification"des années trenteComme il existait beaucoup de noms en -mann et en -son,

ainsi que des fonnes plus ou moins imprononçables en estonienque le locuteur écorchait d'une façon désagréable, les pouvoirspublics des années trente décidèrent de proposer à la populationde changer les naIns difficiles à prononcer, visiblement decaractère étranger, ou encore injurieux ou ridicules, en les rem-plaçant par des formes plus esthétiques et conformes ausystème phonétique estonien.

Ainsi, le suffixe -mann pouvait facilement se transformer en

1 Ce qui sem hic être rare dans les autres langues.

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-maa "terre", et le suffixe -son en -soo "marécage, marais".Comme la teITe a beaucoup d'importance pour les Estoniens etque les marécages sont nombreux dans le pays (au Moyen Âgeils constituaient des rcfuges efficaces contres les envahisseurs),cette formule semblait tout à fait justifiable. Ainsi donc,Laikman pouvait devenir Laikmaa et Jaakson - Jaaksoo.

Bien entendu, personne n'était tenu de suivre ce schéma.Ainsi, par exemple, Permann a donné Parve et MaIson s'esttransformé en Magiste. Il est à noter que les noms en -ste ontété particulièrement populaircs : Lehiste, Linnustc, Urvaste, etc.

Les noms plus compliqués ou plus rares ont été quelquefoisentièrement transfonnés. Ainsi, Einbund, homme politique trèsconnu dans les années trente a tenu à s'appeler Eenpalu, et leslaviste Pectcr Arumaa a fait totalement oublié qu'il avait été unBlaubrück. Dans tous les cas, on essayait dc conserver au moinsla prelnière lettre du nom ancien. Malgré cela, on peut imaginerla pagaHle dans les bibliographies.

b) Les prénoms: liste ouverte

En ce qui conccrne lcs prénoms, on peut dire que toutel'Europe y passe. La couche la plus ancienne comporte desnoms apparentés à la tradition judéo-chrétienne, c'est-à-dire desforInes hébraïques, grecques et latines adaptées au systèmeestonien:

Annus, Andris, Andrus (André), Henn, Enn, Hendrik(Henri), Jaak (Jacques), Jaan, Juhan (Jean), Jüri (Georges),Kaarcl (Charles), Kusta, Kustas (Gustave), Laur (Laurent),Madis, Mats (Mathieu), Mihkcl, Mikk (Michel), Tanis, Tonu(Antoine), etc.

Mari, Marju, Maarja, Maret (Marie), MadIi, Madi, Mai,MalI (Madeleine), Rect, Kraat (Marguerite), Tiiu (Dorothée),Kadri, Kai (Catherine), etc.

Certains prénoms sont d'origine suédoise et bas-allemande:Nuut (Knut), 001, Olev (Olaf), Pent (Bengt), Taavi, T:ihve

(Stefan).Eedu (Hedvig), Ellu, Elu, Elts (Ella), Kersti (Kerstin), Piret

(Brigitte), Risti, Ristin (Christina).

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A l'époque moderne, on a ressuscité des noms antiquesretrouvés dans des chroniques ou dans la poésie populaire; on aégalement inventé de nouveaux noms construits selon lesmodèles traditionnels:

Aarand, Agu, Arvo, 'Endel, Hillar, Ilmar, Imant, Kalev,Kalju, Lemhit, Sulev, Uku, Vahur, Valdur, Veljo, Ülo.

Aili, Aire, Aita, Eha, Elo, Endla, Hi1ja, 110, Ene, Helmi,Juta, Laine, Leida, Lilli, Linda, Maimu, Salme, Virve, Ôie.

L'estonien dispose de nombreuses voyelles que l'on peutcombiner entre elles pour inventer de nouvelles fonnes agréa-blement sonores. C'est ce qui se fait actuellement. On dit qu'iln'y a en Europe que l'italien et l'estonien qui peuvent sepennettre ce luxe.

4. Et nlaintenant, challtons !

La musique - muusika - et surtout le koorilaul "chantchoral" occupent une place spéciale dans la culture estonienne.On chante partout et l'on imagine mal une vraie fête sans lechant (Iaul). Depuis le XIXesiècle, on a l'habitude de réunir les!chorales pour un laulupidu "festival de chant" (pidu, peo, pidu"fête"), qui commence par un défilé (rongkaik) des chanteursen costume traditionnel, accompagnés souvent par un puhk-pillio'rkester "orchestre d'instruments à vent". En juin 1869 eutlieu à Tartu le premier "Festival de chant général" qui mobilisadans tout le pays quarante-six chorales et cinq orchestres. Leüldlaulupidu se répète tous les cinq ans, et notamment àTallinn où vous aurez sans doute l'occasion de voir la fameuselauluvaljak "Place du chant" où ont eu lieu certaines réunionshistoriques. On peut y réunir 25000 chanteurs. C'est extraor-dinaire de voir comment le koorijuht "maître- de chapelle"arrive à diriger tous ces mees-, nais- et segakoorid ("chœursd'hommes, de femmes et chœurs mixtes").

On dit que dans la mythologie estonienne il n'y a jamais eude dieu de la guerre, mais i1 faut tenir compte d'un vieillardbarbu appelé Vanellluine qui chantait et jouait du kannel"harpe ou luth à six-sept cordes" et par sa musique faisait fleurirla végétation et donnait la voix aux oiseaux.

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Le kannel (gén. kandle, part. kannelt) accompagne surtoutle chant individuel. Pour les grandes fêtes, on fait entendre unpill "instrument de musique" (gén. pUU, part. pi'lli) pluspuissant, traditionnellement un puhkpill "instrument à vent" telque pasun "trompette", vilepill "chalumeau", torupill "corne-muse". Plus tard, le lôôtspill "accordéon" s'est imposé commeinstrument populaire. A la campagne, un pillimees "musicien"est toujours le bienvenu. A côté des rythmes et des mélodiesfînno-ougriennes, le répertoire des chants contient d'autrescréations d'inspiration européenne qui évolue avec le temps. Il ya eu le lied allemand, le swing, le rock, etc.

La grande musique aussi est omniprésente. Chaque hooaeg"saison" apporte sa série de kontserdid ("concerts"). Et il Y atoujours un helilooja "compositeur" (= créateur du son) ou undirigent "chef d'orchestre" qui se fait connaître et apprécierdans les pays voisins et quelquefois dans le monde entier.Même en France, on en voit au programme de temps en temps.Nous ne citons personne pour ... ne pas faire de jaloux!

5. lA danse et le costunle

La danse populaire est intimement liée au chant. De ce fait,le laulupidu "festival de chant" comporte maintenant aussi unrahvatantsupidu "festival de danse populaire".

Les Estoniens dansent en groupe, et le cercle est la figurefondamentale de la choréographie. On note que dans ces dansesil n'y a pas de grands sauts, ni de petits mouvements rapides desmains et des pieds, comme cela se fait chez les Slaves- ou chezles Hongrois, par exemple.

Les danseurs portent des costumes régionaux dont leséléments essentiels datent surtout des XVIIIe et XIXe siècles.Pour le vêtement féminin: une chemise blanche en toile de lin,brodée, une jupe en général rayée, un cardigan court en laine, etpour la femme mariée aussi un poil "tablier" et tanu, une coiffespéciale.

Le costume des hommes rappelle le XVIIIe siècle avec lespôlvpüksid "culottes" et les chaussures d'époque. A la campa-gne, on portait aussi des pastlad (sg. pastel), sorte de mocas-

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sins en cuir que chacun se fabriquait soi-même.Un détail important: voo "ceinture", tissée, très longue,

ornée de motifs géométriques, plus anciens que les fleursbrodées sur les blouses.

Les bijoux sont en métal, surtout en argent (hôbe, gén.hôbeda, part. hôbedat), mais aussi en cuivre (vask, gén. vase,part. vaske) ou en bronze (pronks, -i, pron'ksi). Panni lesbroches et les agrafes, il faut mentionner solg (gén. sole, part.sôlge), de forme légèrement conique, et prees (gén. preesi,part. pr'eesi), broche également ronde mais plate et parfoisornée de perles de verre.

Kaelakee "collier", généralement en argent, est égalementtrès populaire. A noter que seuls les setud, une population dusud de l'Estonie, portent des bouclcs d'oreil1e (kôrvarôngad) etdes bracelets (kaevôru).

Comme nous l'avons dit, la danse populaire est liée à lapoésie et au chant populaire. Celui-ci est récitatif, trochaïque,opérant avec le parallélisme (répétition de la parole et de lapensée) et l'allitération. Les temps modernes ont introduit d'au-tres rythmes, surtout la valse ctIa polka. La danse estonienne laplus connue à l'étranger, Tuljak, est justement construite sur lemodèle de la polka.

6. Lahme teatrisse "Allons au théâtre"

Si vous aimez le ballet classique (klassiline ballett), voustrouverez certainement des représentations (etendused) degrande qualité à 1"'Estonia" à Tallinn, et au "Vanemuinc" àTartu. L"'Estonia" a aussi une "salle de concert" (kontsertsaal)et un "jardin d'hiver" (talveaed) où l'on peut voir quelquefoisdes ballets et écouter de la musique.

Il se peut que l'on vous offre un billet (pilet) pour unepremière (esietendus). Réjouissez-vous, les théâtres sont dehaut niveau. A Tallinn, vous avez le choix entre le Eesti Draa-mateater -il existe aussi un Vene Draamateater ("Théâtredramatique russe") -, le Vanalinnastuudio ("Studio de laVieille Ville"), le Noorsooteater ("Théâtre de la jeunesse"), leEesti Nukuteater ("Théâtre des marionnettes") où l'on trouve

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des programmes pour enfants (Iastele) mais aussi pour adultes(taiskasvanuile).

Le programme (kava) fait une grande place aux auteursétrangers. La France aussi est présente, et au moment où nousécrivons ce livre, on joue à Tallinn entre autres Molière,Ionesco, Genêt, Jules Romains.

7. 1..I'artdit populaire et celui qui l'est moins.

L'art (kunst) dans ses origines est surtout tarbekunst ("artappliqué"), l'art de fabriquer des objets d'usage courant (tarbija"consommateur") : le paysan construisait lui-même sa maison,ses meubles et tout ce dont il avait besoin. Il était son propretailleur et cordonnier. Son savoir s'est transmis d'âge en âge. Etdans les boutiques qui vous proposent des souvenirs, voustrouverez sûrement, à côté des bijoux traditionnels, des tissus etde la poterie, des objets en bois tels que kapad (kapp, gén.kapa, part. kappa "puisoir, puiseue", récipient en fonne deseau dont une ou deux planches fonnent des poignées) et desôllekannud "cruches à bière" (kann, gén. kannu, part. kannu"pot") avec des ornements tai11és ou brûlés dans le bois, telsqu'ils se faisaient à la campagne.

A côté du bois, et de l'écorce de bouleau (toht) que l'onutilise pour de petits récipients, c'est le cuir (nahk, gén. naha,part. nahka) qui tient la vedette. La maroquinerie, l'industrie ducuir ont été portées à un très haut niveau. Vous trouverez despochettes, des porte-monnaie, des albums, etc. finement tra-vaillés.

Les tricoteuses de Haapsalu ont inventé un châle qui s'ap-pel1e maintenant Haapsalu sali et dont la particularité est depouvoir malgré ses dinlensions -=un mètre sur deux - passer parune bague. -

Toutes les laines (lÔngad) ne sont pas aussi fines, mais onen fait de très jolis gants. Le Musée de J'Homme à Paris enpossède une bene col1ection.

L'art des temps modernes, la peinture, la sculpture, etc. esten général lié aux grands courants européens. Plusieurs géné-rations d'artistes ont t'ait leurs études à Paris. On participe aux

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expositions à J'étranger et on récolte des prix et des critiquesélogieuses dans la presse "des autres pays. Quand vous passezdans une ville, vous pouvez toujours trouver un kunstimuseum"musée d'art" ou une galerii "galerie d'art" qui vous plaira. Onpeut signaler aussi pour Tallinn le Kunstihoone (hoone "bâti-ment, édifice") et Kunstnike Liit "Union des artistes" qui pourravous renseigner sur tout ce qui vous intéresse.

8. La culture paysanne

Bien que l'Estonie soit déjà assez urbanisée, la traditionpaysanne a laissé son empreinte sur la vie du pays. Il est inté-ressant de voir quels sont les éléments les plus originaux dansl'existence quotidienne des ancêtres de l'Estonie contemporaine.

Le sauna est sans doute l'invention paysanne la plus connuedans le monde entier. Il a été introduit en France par lesFinnois. Ce genre d'étuve est connu chez presque tous lespeuples finno-ougriens et aussi en Lettonie. On le rencontreégalement dans certaines régions lituaniennes et russes. Onpense que le mot saun-sauna date du nie millénaire avoJ.-C.

Presque chaque fenne avait son saUD. C'était l'endroit idéalpour se nettoyer et en même temps pour lutter contre lestroubles de la circulation. L'opération importantc consistait àjeter de l'eau sur les picrres brûlantes entassées dans le poêlepour remplir la pièce d'unc vapeur dense qui nettoyait les porcs(Ieil "vapeur chaude", leili viskama "jeter du leH"). Le viht,faisceau de branches de boulcau, servait à se battre vigoureu-sement pour activer la circulation sanguine. Beaucoup de genstrouvent tout cela très agréable. Toutefois, on peut Je décon-seiller aux personnes qui ont des ennuis cardiaques.

Le saun était utilisé pour d'autres activités. On le transfor-mait en atelier provisoire, on y séchait du blé ou du lin, ouencore des filets de pêche. Et on y fumait des jambons. Quel-quefois on y logeait des artisans pauvres, des journaliers ou desmarginaux qui devaient évidemment vider lcs lieux le jour oùles patrons en avaient besoin pour leurs ablutions. Mais commele saunik "habitant du saun" n'avait pas beaucoup de bagages,ses déménagements et réemménagements ne devaient pas êtretrop pénibles.

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L'habitation typique du paysan s'appelle rehielamu "habita-tion de rehi". Elle est unique au monde.. Il faut d'abordexpliquer le mot rehi (gén. rehe, part. reht). C'est une sorte degrange composée de deux parties: rehetuba "chambre de rehi"avec un plafond très haut, jusqu'à quatre mètres, et où l'onséchait les céréales, et rehealune "aire" (= "le dessous de rehi")où l'on battait le blé.

A côté de rehetuba, on avait construit la "chambre" (kam-ber) qui était habitable surtout en été, car il n'y avait pas dechauffage. En hiver, on vivait dans la rehetuba, et l'aire étaitutilisée par exemple pour abriter les chevaux au temps du grandfroid. L'aire, sufisamment spacieuse, pouvait aussi servir àl'occasion des fêtes. On J'utilisait comme salle à manger etcomme piste de danse.

Dans les détails de la vie matérielle, on peut constaterdifférentes influences extérieures. L'Est a visiblement fourni lelook "arc de limonière", élément du harnais que l'on connaît enRussie, et probablement un certain pain de seigle et le lait caiHétraditionnel. La Scandinavie a introduit les toits de chaume, lekirst "coffre" pour les vêtements et le linge, et quelquestraditions culinaires, surtout sur la côte occidentale et dans lesîles habitées par des populations d'origine suédoise.

Les Allemands baltes, qui n'étaient pas tous nobles et grandspropriétaires, ont beaucoup influencé l'artisanat, les techniquesde broderie, l'évolution du vêLement et des habitudes culinaires.

Le sud a eu des contacts avec les Lettons et les Lives, qui setraduisent dans le travail du bois. Mais comme la cohabitationentre ces peuples a duré très longtemps, il n'est pas facile desavoir qui a imité l'autre.

10. L,esfêtes du calendrier

Le calendrier estonien se souvient de toutes les fêtes chré-tiennes qui y sont inscrites, mais ccl1es-ci n'ont pas toujours lamême signification pour le peuple.

La Saint-Jean est la plus populaire de toutes les [êtes del'année. Le Jaanipaev "jour de Jean" et la JaanÎôô "nuit deJean" marquent l'arrivée de l'été. C'est la nuit la plus courte

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parmi les nuits blanches de juin où le soleil et les gens n'ontpresque pas le temps de se coucher. On allume le jaanituli "feude la Saint-Jean", on y danse, on y chante et on s'amuse autourde kiik "balançoire". Les plus romantiques s'en vont dans laforêt à la recherche de la sônajala-ôis "fleur de fougère". Onraconte que la fougère (sônajalg) ne fleurit que pendant cettenuit magique et celui qui trouve la fleur (ois) rencontrera lebonheur. A remarquer le nom bizarre de ]a plante miraculeuse,composé de sona "parole" et de jalg "pied" !

La fête de la Saint-Jean n'a rien de religieux. Mais danscertaines régions on va aussi au cimetière commémorer lesmorts, et à cette occasion on invite le pasteur.

Un autre feu qui rappelle les feux de la Saint-Jean s'allumelorsque l'on va garder les chevaux dans la prairire pendant lanuit (ôitsile minema). ()itsituli est plus modeste que le jaani-tuli "feu de la Saint-Jean", mais il crée une ambiance de fêtequi fait chanter et danser, et aussi raconter des histoires. Lessouvenirs du temps de l'animisme font revivre les haldjad,esprits protecteurs des arbres, des rivières et de tout ce quiexiste dans la nature. On se distrait aussi avec ce qu'il y a demieux dans la littérature orale: facéties (naljad), proverbes(vanasônad =vieilles paroles), devinettes (môistatused).

Un autre paev "jour" assez curieux est le jüripaev "jour deGeorges". La personnalité de ce saint ne semble pas avoirimpressionné les Estoniens, car le jour qui lui est consacré n'aricn de religieux. Ce jour-là, le 23 avril, on embauchait dupersonnel. Les contrats de travail allaient jüripaevast jüri-paevani "de la Saint-Georges à ]a Saint-Georges". C'était aussile jour du déménagetTIent ou de l'emménagement. Si quelqu'undisait: mul on honl111eJ Üripaev, cela signi fiait "Demain jedois déménager".

Il ya évidemment Noël (jôu)ud), la fête religieuse, maisaussi la fête des enfants, la fête de l'amour. On installe lejôulupuu "arbre de Noël", jôulukuusk "sapin de Noël" commeil se doit, on mange des jôuluvorstid "saucisses de Noël", desboudins noirs grésillant dans la graisse de porc. La choucroute(hapukapsad) est un autre mcts traditionncl qui fait partie du

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menu de Noël, de même que l'oie rôtie (hanepraad) avec despommes et des pommes de terre. Parmi les gâteaux que l'onmange à Noël, on remarque les piparkoogid, cousins de nospains d'épices, en forme de cœur, d'étoile ou de Père Noël, telsdes IJepparkakor des Suédois.

JôuluÜÜ "la nuit de Noël" est une nuit merveilleuse quiincite à la générosité. Cette nuit-là, les animaux parlent commeles hommes, et vers minuit, on va à J'étable pour leur apporterdu pain et des friandises. On met aussi une bougie allumée à lafenêtre pour que le voyageur égaré sache qu'il est attendu ...

Dans certains endroits, on se rend au cimetière le deuxièmejour de Noël. On al1urne des bougies sur les tombes.

Les fêtes de Pâques ont, elles aussi, gardé leur caractère reli-gieux, mais el1es ont quatre noms panni lesquels vous pouvezchoisir celui qui correspond à votre mentalité: Ülest6usmis-pühad "fêtes de la Résurrection", Lihavôtted (vôtma"prendre" et liha "viande", donc la fin du carême), Kevad-pühad "fêtes du printemps" et Munadepühad "fêtes des œufs",car, bien entendu, les œufs de Pâques sont incontournables!

Pour les esprits plus ou moins religieux, la Résurrectionsemble être moins importante que la mort du Christ. LeVendredi Saint (Su ur Reede "Grand Vendredi") était une fêtesi importante que toute activité devait cesser. Sous la premièreRépublique, tous les établissements restaient fennés ce jour-là.Il n'y avait pas de cinéma, ni de théâtre.

Par contre, au lieu de la Pentecôte, on fêtait les Suviste-pühad (suvi "été") : on décorait les maisons avec de jeunesbouleaux, et on commençait à penser aux vacances.

Panni les fêtes distrayantes, on peut encore mentÏonner levastlapëv "Mardi gras" (= jour de carnaval) qui apportait lesmerveilleuses vastlakuklid (vastlad "carnaval" et kukkel"petit pain blanc") à la crèlne fouettée et parfumée à l'huile derose; le l11ardipaev "jour de Martin" et le kadripaev "jour deCatherine" où les enfants sc déguisaient et chantaient dans larue pour récolter quelques bonbons.

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Panni les traditions de la Saint-Sylvestre (vana-aasta-ohtu"soirée de la vieille année" ou uue-aasta-oo "nuit de lanouvelle année") le tinavalamine (tina "plomb", valama"fondre, couler") tient une place importante. On prenait unecuvette d'eau froide, et on y jetait du plomb fondu. La formed'un morceau de plomb retiré de l'eau devait constituer unprésage, indiquer un événement futur.

Les fêtes du Nouvel An s'appellent aussi naarid. A 1'époquesoviétique qui avait une peur panique de tout ce qui étaitchrétien, on avait remplacé Noël par naaripüha avec sonnaarikuusk au lieu de joulukuusk "arbre de Noël" et sonnaarivans pour remplacer le j(1uluvana "père Noël" réclamépar les enfants.

Le calendrier comporte bien d'autres fêtes, le Vabarii-giaastapaev "anniversaire de la République" (le 24 février) oula Fête des Mères (Elnadepaev) qui sont d'origine moderne etdont la liste n'est pas fennée ...

11.loJ'homme, lafel1lme et ce qui s'ensuit

La grammaire estonienne ne connaît pas de genre, excepté... le genre humain (inimkond) qui se compose de inimesed"êtres humains en général". Inimene peut être mees "homme"ou naine "femme".

L'homme et la femme sont en principe destinés à se marier.Mais cela ne sc fait pas de la même façon pour les deux parte-nai res:

la femme sc marie: naine Hiheb mehele"la femme va à l'homme";l'homme se marie" : mees vôtab naise"l'homme prend femme".

L'éga1ité s'étab1it dans le mariage (abielu, de abi "aide,assistance" + elu "vie", c'est-à-dire une "vie d'assistance mu-tuelle"), où la femme devient mehenaine "femme de l'homme"et l'homme naisenlees "homme de la femme" (ou "homme àfemme"). Se marier se dit aussi abiellulna, cc qui est pluscommode quand on parle des couples.

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Ceux qui ne se marient pas restent, comme en France,"vieux garçon" (vanapoiss) ou "vieille fille" (vanatüdruk).Vana "vieux, âgé" est ici assez péjoratif. Mais partout ailleurs,dans la famille, ce mot inspire le respect.

Perekond "famille" au sens large se compose de tousparents proches et lointains - sugulased (sugu, gén. soo, part.sugu "race, famille, genre, sexe"). La plus petite cellule fami-liale comporte les parents (vanemad) et les enfants (lapsed). .

Il est intéressant de rappeler que le mot vanemad est dérivéde vana "vieux, âgé", comparatif vanem "plus âgé". Cettedénomination paraît tout-à-fait logique quand on pense que lesparents sont plus âgés que leurs enfants. En continuant sur ceraisonnement, on peut accepter aussi les tennes vanaisa "grand-père" (vieux père) et vanaema "grand-mère" (= vieille mère)qui, ensemble, constituent les "grands-parents" (vanavanemad).

En résumé, on peut conclure que:Vanavanemad on vanelnad kui vanenlad "Les grands-parentssont plus âgés que les parents".

L'enfant (laps) peut être fils (poeg) ou fille (tütar). Pourdistinguer entre les enfants en général ceux qui ne sont pas lesvôtres, on précise qu'il s'agit de poeglaps "garçon" ou de tütar-laps "fille".

Si les enfants se marient à leur tour, ils donneront à leursparents des "petits-enfants" (lapseJapsed "enfants de l'enfant").

Les "beaux-pères", les "belles-mères", les "belles-fiUes" etc.ne représentent ricn de particulièrement beau en estonien.Avouez que amm "bcl1e-mère" sonne beaucoup plus énergique,peut-être même quelque peu agressif ...

12. l.Jesport

Dans la tradition estonienne, le sport a fait partie de jeuxque l'on pratiquait pendant les fêtes, en gardant des troupeaux etaux talgud, travaux en commun pour accélérer les travaux de larécolte, et qui se terminaient par une grande fête. Au program-me, il y avait toujours, pour les hOlnmes un joukatsumineUoud, gén. .iou, part. joudu "force") "épreuve de force".

Depuis le début du siècle, les SpOl1ifs estoniens ont participé

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aux compétitions internationales et ils ont remporté des mé-dailles aux Jeux Olympiques. La première place revient auraskejôustik "athlétisme lourd", avec ses maadlejad "lutteurs"et tôstjad "haltérophiles", qui ont toujours eu beaucoup desuccès. Les compétitions de kergejôustik "athlétisme" ont pro-duit plusieurs "champions" (tsempion) cyclistes, coureurs oubasketteurs.

Laskesport, le "tir", a rapporté à l'Estonie plusieurs titres dechampions du monde (maailmameister).

Et il ne faut pas oublier les échecs (male) qui ont rendul'Estonie célèbre avant la Deuxième Guerre Mondiale.

13. L'Université de Tartu

Comment parler de la culture estonienne en oubliant de citerülikool "université"? Il n'y a qu'une seule université quicompte depuis toujours, c'est celle de Tartu, même si d'autresuniversités ont vu le jour à Tallinn.

L'Université de Tartu a été fondée par le roi Gustave IIAdolphe de Suède, en 1632. L'Académie Gustaviana s'occupaitaux XVIIe et XVIIIe siècles surtout des dictionnaires et desgrammaires estoniennes. On entreprenait aussi des travauxd'ethnologie. Au XIXe siècle, elle est devenue J'Université laplus importante d'Europe de l'Est. Elle a produit des savantsmondialement connus telle biologiste K.E. Baer. Un Français,G.F. Parrot, en a été nommé recteur en 1802.

Des savants étrangers, surtout originaires des pays voisins, yont étudié et travaillé avec les chercheurs estoniens et alle-mands baltes. Des résultats quelquefois spectaculaires ont étéobtenus dans le domaine des mathématiques, de l'astronomie,de l'électromagnétisme, de l'agro- et de l'hydrochimie, etc. C'està Tartu qu'a été inventé la galvanoplastie et découvert leruthénium.

Mais la gloire de l'Université, c'est la Faculté de Médecine(arstiteaduskond), avec ses travaux en embryologie, pour letraitement de la lèpre et en chirurgie du cerveau. Un petit détailcurieux: les chirurgiens de Tartu ont été les premiers à utiliserdès la fin du XIXesiècle des gants de caoutchouc.

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L'Estonie étant à nouveau libre, on peut espérer que cettevieille Université honorable retrouvera rapidement sa positioninternationale.

14. Pour se défouler

Si quelqu'un veut exprimer son indignation, sa déception, sarévolte, out tout simplement se défouler, il peut se servir d'unmot extrêmement répandu que nous avons déjà signalé dansl'introduction phonétique du présent ouvrage. Il s'agit de kurat!("diable! ") bien plus expressif et vigoureux que son homologuefrançais, à cause du r que l'on peut rouler selon son humeur.

Les chercheurs ont recensé plus de cinquante possibilitésd'utiliser kurat. On peut même le combiner avec lui-même:kuradi kurat ! "diable de diable !" (= du diable le diable),kuradinla kurat! litt. "du plus diable le diable". Certains saventutiliser ce mot plusieurs fois dans la même phrase, ce qui a faitdire à quelqu'un, en plaisantant, que l'estonien n'a pas d'article,ce dernier étant remplacé par kurat.

Un autre mot très courant pour exprimer une déception ouun ratage est perse" derrière, cul". Entre les deux guerres, cemot était considéré comme trop vulgaire pour être utilisé dansune société plus ou moins civilisée. Aujourd'hui, on entendcouramment des expression comme asi on perses "l'affaire estfoutue". Ceci pour les situations désagréables qui font réagir.

Pour insulter quelqu'un, on le traitera surtout de siga "co-chon" que l'on peut traduire par "salaud", ce qui est très injustepour un animal pacifique qui ne fait de tort à personne.

Il convient de noter que le domaine des jurons est resté dansles limites du convenable, évitant les termes trop orduriers oupornographiques (comme c'est le cas chez les Russes ou lesHongrois). II y a tout juste une petite note scatologique.

Les jurons plus pittoresques, tels que kurinahk "méchantepeau'" saatana silmanluna "prunelle de Satan", porgusigidik"rejeton de l'enfer", raipenahk "peau de charogne", pagana-jalg "pied de païen", etc. ne sont plus en vogue, mais on peuttoujours en inventer d'autres, que diable!

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v. LEXIQUE

A. ESTONIEN-FRANÇAIS

Ce vocabulaire est destiné à vous aider à déchiffrer quelquespetits textes, des affiches, des annonces, et à trouver le sensgénéral d'un article de journal. Il devrait vous permettre ausside vous oricnter dans une conversation entre Estoniens, ou dedécouvrir les grandes lignes d'un discours.

Les noms seront présentés avec leur trois formes de base:nominatif, génitif, partitif. Si les trois sont identiques, on ne lesrépétera pas.

Pour les verbes, on notera l'infinitif en -ma, et en casd'alternance ou d'irrégularité, la première personne du singulier,et l'infinitif en -da, dit IIème infinitif.

Le 3ème degré de quantité sera marqué par un ' devant leson ou le groupe de sons à allonger seulement quand il s'agit dedistinguer entre deux formes grammaticales.

Pour faciliter vos recherches, nous vous rappelons l'ordredes lettres dans l'alphabet estonien: a, b, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m,n, 0, p, r, s, S, Z, Z, t, u, v, 0, a, 0, ü.

aaadress, -i, aadre'ssi adresseaasta, -, -tannéeaasta/aeg, -aja, -aega saisonaasta/paev, -paeva, -p'aeva anniversaireabi aideabielluma se marierabijelu mariageabiikaasa, -, -tépoux, épouseabiline, abilise, abilist aide, assistantadvokaat, advokaadi, advokaati avocataed, aia, aeda jardin, clôtureaed/vili, -vilja, -vi'lja légumes

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aeg, aja, aega tempsaeglane, aeglase, aeglast lentaga maisahi, ahju, a'hju le poêleainuke, -se, -st seulainult seulementaitama, aitan, aidata aideraitah merciaja/leht, -Iehe, lehte journal (lilt. feuille du temps)aja/lugu, -100, -Iugu histoire (lilt. histoire du temps)ajama pousser, chasser, faire, etc. (ajan habet je me rase)aken, akna, akent fenêtreaja/kiri, -kirja, -ki'r ja magazineala domaine, compétencealati toujoursalgama, algan, alata commenceralgaja, - , -t débutant

algul au débutaigus, -e, -t commencementail, alla, ait (post.+gén.) sous, dessousalles encore là, conservéalles hoidma garder, conserverallikas, allika, allikat sourcealljkiri, -kirja, -ki'rja signaturealluma se soumettre, être soumisaIt, v. ailalustama commencer, débuteramet, -i, -it métier, profession, fonctionametlik, -u, -ku officielametnik, -u, -ku fonctionnaireammu depuis longtemps, il y a longtempsandma, annan, aoda donnerandmed données, faits, renseignementsansambel, ansanlbli, ansanlblit ensen1ble (chorale, orchestre, etc.)aparaat, aparaadi, aparaati appareilaprill, -i, apri' IIi avrilapteek, apteegi, apteeki pharmaciearenema évoluer, se développerareng, -u, -ut évolutionargi/paev, -paeva, p'aeva jour de la semainearhitekt, -i, arhite'kti architectearhitektuur, -i, arhitekt'uuri architecturearmas, armsa, armast cher, aiméarmastama aimerarmastus, -e, -t, amour

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arst, -i, ar'sti médecinarsti/teadus, -e, -t médecineartikkel, artikli, artiklit articlearu raison, intellect, notionaru saama comprendrearutama discuterarv, -u, a'rvu chiffre, nombre, multitudearvama penser, croirearvam us, -e, -t opinionarvatavasti probablementarve, a'rve, arvet nole, facturearvuti, -, -tcalculatrice, mini-ordinateurase, aseme, aset place, lieuasemel (précédé d'un gén.) au lieu deasetama mettre, poserasi, asja, a'sja chose, affaire, faitasjata inutile, inutilementasja/ajamine,{-ajamise, -ajamist gestion, administrationasja/tundja, -, -tconnaisseur, e"xpert, spécialisteastuma marcher, se diriger (astub ülikooli il entre à l'université)asuma se trouver, habiter, se mettre à (tee le asuma se mettre en

route)asutama fonderasutus, -e, -t institution, établissementau honneuraugust, -i, -it, aoûtau/hind, -hinna, -hi'nda prix (littéraire, etc.)auk, augu, auku trou

.

aur, -u, 'auru vapeuraus, -a, at honnêteaustama honorer (austatud harra X cher Monsieur X - corres-

pondance)auto, -, -tvoitureavama ouvriravalik, -u, -ku publicavalik arvamus opinion publiqueavanema s'ouvriravaldus, -e, -t déclaration, requêteavarii, - , -d panneavariis olema être, rester en panne

b

baar, -i, b'aari barballett, balleti, balletti balletborS: -i, borSSÎ borchtch (potage aux betteraves et à la crème)

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buss, ai, bu 'ssi autobusbussi/juht, -juhi, -juhti conducteur d'autobusbussi/peatus, -e, -t arrêt d'autobus

d

depoo, - , -d dépôtdetsember, detsembri, detsembrit décembrediktor, ai, -it speaker à la radiodirektor, ai, -it directeurdolomiit, dolomiidi, dolomiiti dolomitedzuudo, -, -tjudo

eeba/meeldiv, -a, -at désagréableeba/usklik, aU,-ku superstitieuxedasi en avantedev, -3, -at vaniteuxedu succèseelÎstama préférerees, ette, eest (post. + gén.) devantees/nimi, anime, anime prénomeest, v. eeseesti estonienega sûrement pas, non pasehe, ehte, ehet parure, ornement, bijouehitama construireehitus, -e, -t construction, structureehitus/materjal, ai, -i matériau de constructioneksima se trompereksitus, -e, -t erreurei nonei midagi ricneile hierelama vivre, habi terelanik, aU,-ku habitantelekter, elektri, elektrit électricitéelu vieelu/maja maison d'habitationema mèreema/keel, -e, -t langue maternelleenam davantageenamik, aU,-ku plupart, majoritéendine, endise, endist antérieur, précédentenergia, - , -t énergie

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enne avant, antérieurement (prép.+part.)ennustama prédireeriline, erU.se, erilist spécial, particulier, originalerinevus, -e -t différenceerinema se distinguer, être différenteriti surtout, spécialementese, -me, -t objet, choseesimene, esimese, esimest premieresi/mees, -mehe, -meest présidentesinema se produire, se présenteresitlema présenteresmas/paev, -a, -p'aeva lundiet queette v. eesette valmistama préparerette/vôte, -vôtte.. -vôtet entreprise

f

fakt, -i, fa'kti, fait, donnéefilm, -i, fi'lmi filmfosforiit, fosforiidi, fosforiiti phosphoritefoto, -, -tphoto, photographiefotograaf, -i, gr' aali photographe

g

gaas, -i, g'aasi gazgaraaz, -i, gar' aaZi garagegiid, -i, g'iidi guide pour touristegripp, gripi, grippi grippegrupp, grupi, gruppi groupe

h

h'aarama, h'aaran, haarata saisirhabe, -me, -t barbehaige, - , -t maladehaigla, - , -t hôpitalhakkama, hakkan, hakata commencer (saan hakkama j'y arriverai)hakk/liha viande hachéehalb, halva, ha'lba mauvaishall, -i, ha 'IIi grishalvasti malhammas, hamba, hammast denthani, hane, hane oie

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hapu, -, haput acide, aigrehapu/kapsas, -kapsa, -kapsast choucroutehapu/koor, -e, -t crème aigrebapu/piim, -a, -p'iima lait cailléharidus, -e, -t éducation, cultureharima cultiverbarilik, aU,-ku ordinaireharjuma s'habituerharjutama s'exercer, s'entraînerharrastus, -e, -t occupation préférée, hobbyharva rarementbaud,baua,haudatombebea, - , -dbonheeringas, heeringa, heeringat harenghein, -a, h'eina foin, herbeheitma, heidan, heita lancer, jeterhele, -da, -dat clairheU sonheli/plaat, -plaadi, -plaati disquehelistama téléphonerhernes, herne, hernest petit poisbigistama suer, transpirerhiline, hilise, hilist tardifhilja tard (hiljaks jaama être en retard)hiljem plus tardhiljuti récemmenthind, hinna, hinda prixhindama, hindan, hinnata apprécier, estimerbing, -e, hi'Dge âmebirm, aU,hi'rmu peur (mul on hirm j'ai peur)birmus, birmsa, hirmsat terrible, affreuxhobune,hobuse,hobustchev~hoidma, hoian, hoida tenir, garder, protéger, surveillerhoiu/kassa, -, -tcaisse d'épargnehomme demainhommik, aU,-ut malinhoog, hoo, hoogu élanhool, -e, -t soin, souci, zèlehooletu, -, -t négligenthoolinlata sans égardsboolitsema prendre soinhoone, h'ooDe, hoonet édifice, construction, maisonhotell, ai, hote'lIi hôtelhulgas (postp. + gén.) parmihulk, hulga, hulka quantité, masse

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hunt, hundi, hunti louphuul, -e, -t lèvrebuvi intérêtbuvitarna intéresserhuvitav intéressantbôbe, -da, -dat argent (métal)bôôruma frotterbiida malheur, misère (hiitta jiiama être dans le pétrin)habi hontebada/oht, -ohu, -ohtu dangerbarra, - , -t monsieurhüsti bienhaal, -e, -t voixbüppama, hüppan, hüpata sauter, bondirhüvesti adieuhüüdma, hüüan, hüüda appeler (appi hüüdma appeler au secours)

ida estidee, -, -d idéeiga chaqueiga/sugune, -suguse, -sugust toutes sortes deigav, -a, -at ennuyeux, monotoneigavene, igavese, igavest éterneliga/üks, -ühe, -üht chacun, tout le mondeihne, -, -tavareikka toujours, bien, sûrementikkagi quand mêmeilm, -a, i'lma univers, tempsilma/teade, -teate, -teadet prévision météorologiqueilma sans, gratuitementilmuma apparaîtreilus, -a, -at beauilu beautéime, - , -t miracleimelik, eU,-ku bizarreimetlema admirerinimene, inimese, inimest être humaininsener, -i, -i ingénieurinstituut, instituudi, instituuti institutisa pèreise soi-mêmeisegi mêmeise/seisev, -seiva, seisvat indépendant

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ise/loom, eU,l'oomu caractèreise/teenindus, -e, -t self-serviceisik, eU,-ut personne Guridique)isiklik, eU,-ku personnelistuma s'asseoir, être assisistung, -i, -it sessionisu appétit

j

ja etjaam, -a, j' aama stationjaanuar, -i, -i janvierjagama partagerjagu, jao, jagu partie, groupe, sectionjah ouijaht, jahi, jahti chassejahtuma tiédirjahu farinejala à piedjalg, jala, jalga piedjalg/ratas, -ratta, -ratast bicyclettejatgsi à piedjatu) sur pied, deboutjalutama se promenerjanu soifjaoks pourjook, joogi, jooki boissonjooksma, jooksen, joosta courirjooksul au cours dejooma, joon, juua boirejoon, -e, -t lignejoonistama dessinerju bien, sûrement, n'est-ce pasjuba déjàjuhataja, -, -tdirecteurjuhatama diriger (teed juhatama montrer le chemin)juht, juhi, jubti chef, conducteur, guidejuht, jtibu, juhtu cas, incident (iga) juhu) en tout cas)juhtima, jubin, juhtida diriger, conduirejuhtuma avoir lieu, advenir, arriverjulge, -, -t courageuxjulgema oserJumal, -a, -at Dieujust tout à l'heure, justement, tout à fait

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jutt, jutu, juttu conversation, histoire, contejuttu ajama parler ensemble, bavarderjutustama raconterjuua II inf de jooma boirejuuksed, juuste, juukseid cheveuxjuuksur, -i, -it coiffeurjuuli, - , -t juilletjuuni, - , -t juinjuurde, juures, juurest (pastp. + gén.) chez, auprès dejuust, -u, juu'stu fromagejuut, juudi, juuti juifjuur, -e , -t racinejogi, jOe, jôge fleuve, rivièrejohvikas, johvika,johvikat cannebergejoud, jou, jôudu force, puissancejoudma, jouan, jouda pouvoir, avoir la force dejoulud, -e, joule fêtes de Noëljou)u/vana Père Noëljalg, jalje, jalge trace, empreintejalgima suivre, poursuivrejülle de nouveau, encorejanes, -e, -et lièvrejarel, jarele, jarelt (postp. +gén.) après, derrière, à la suite dejargi selonjargmine, jargmise, jargrnist suivantjargnema suivrejarje/kord, -korra, -korda tour, ordre, file d'attentejarv,- ,ja'rvelacja'tkama, ja'tkan, jatkata continuer, suffireja'tma, jatan, jatta laisser, abandonnerjaâ, -, -d glacejââma rester

k

ka aussikaasa aveckaas/tunne, -tunde, -tunnet compassion, pitiékadakas,kadaka,kadakatgenévrierkaduma, kaon, kaduda disparaîtrekael, -a, k'aela coukaer, -a, k'aera avoineka'evama, kaevan, kaevata creuserkaevandus, -e, -t mine, fossekahanema diminuer, se réduire

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kaheksa, -, -thuitkahekesi à deuxkahe/kône, -, -t dialoguekahetsema regretterkahju dommage, pertekahjuks malheureusementkahtlema, kahtlen, kahelda douterkahtlus, -e, -t suspicionkahvel, kahvli, kahvlit fourchettekaitsma protéger, défendrekaks,kahe,kahtdeuxkaks/teist douzekala poissonkala/püük, -püügi, -püüki pêchekalender, kalendri, kalendrit calendrierkallas, kalda, kallast rive, rivagekallis, ka'lIi, kallist cherkallistama caresser, cajolerkamm, -i, ka'mmi peignekana poule, pouletkandma, kannan, kanda porterkange, -, -tfort, dur, raidekangelane, kangelase, kangelast héroskannatlik, -u, -ku patientkannatus, -e, -t patience, souffrancekannel, kandle, kannelt harpe estoniennekaotama perdrekapp, kapi, kappi armoire, placardkapsas,kapsa, kapsast choukari, karja, ka'rja troupeaukarja/kasvatus, -e, -t élevagekarjane, karjase, karjast bergerkarjuma crierkarp, karbi, karpi boîtekartma, kardan, karta craindrekartul, -i, -it pomme de terrekask, kase, kaske bouleaukass, -i, ka 'ssi chatkassa, - , -t caissekassett, kasseti, kassetti cassettekast, -i, ka'sti caisse, boîte, caissonkasu profit, utilitékasulik, eU,-ku utilekasutama utiliserkasvama pousser, grandir, se développer

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kasvatama éduquer, éleverkasukas, kasuka, kasukat pelisse, fourrurekatki cassé, démoli, abîmé (katki minema se briser, se casser)ka 'tma, katan, katta couvrirkatse, ka'tse, katset essai, tentativekatsuma essayer; tâterkatus, -e, -t toitkaua longtempskaubandus, -e, -t commencekauge, - , -t lointainkaugel, kaugele, kaugelt au loin, à distancekaunis, kauni, kaunist joli, beau; assez (see on kaunis kaugel c'est

assez loin)kaunistama orner, décorerkaup, kauba, kaupa marchandise; accord, marchékauplus, -e, -t magasin, boutiquekava programmekaval -a, -at astucieux, rusékavatsema avoir l'intention dekeetma, keedan, keeta faire cuirekeegi, kellegi, kedagi quelqu'un (mitte keegi, ei keegi personne)keel, -e, -t languek'eelama, k'eelan, keelata interdirekeemia/toostus, -e, -t industrie chilniquek'eerama, k'eeran, keerata tournerkeeruline, keerulise, keerulist compliquékeha corpskehtiv, -a, -at en vigueurkelder, keldri, keldrit cave, sous-solkell, -a, ke'lIa horloge, montre; heurekena joli, agréable, gentilkepp, kepi, keppi bâtonkerge, -, -t facilekerge/jôustik -u, -ku athlétismekerkima surgir, se leverkes, kelle, keda quikeset (postp.+ part.) au milieu dekeskel, keskele, keskelt (pOSlp.+ gén.) au milieukesk/aeg, -aja, -aega moyen âgekeskkonna/kaitse, kai'tse, -kaitset protection de l'environnementkeskjkool, -i, -k'ooli établissement d'enseignement secondairekeskjlinn, -a, -li'nna centre villekesk/nadal, -a, -at mercredikesk/paev, -a, -p'aeva midikesk/oo, - , -d minuit

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kestma, kestan, ke'sta durerkevad, -e, -et printempskiire, k' iire, kiiret rapidekiir Irong, -i, -ro'ngi train rapide, expresskiirgus, -e, -t rayonnement, irradiationkiir, -e, -t rayonkiirus, -e, -t vitessekiitma, kiidan, kiita louerkilo/meeter, meetri, meetrit kilomètrekindel, kindla, kindlat sûrkindlasti certainementking, -a, ki'nga chaussurekingitus, -e, -t cadeaukinkima, kingin, kinkida offrir, faire cadeaukinnas, kinda, kinnast gantkinni fermékinnitama assurer, fixer, confirmerkino cinémakirg, kire, kirge passionkiri, kirja, ki'rja écriture; lettre; dessinkirik, eU,-ut églisekirjandus, -e, -t littératurekirjanik, eU,-ku écrivainkirja/mark, -margi, -marki timbrekirju, - ,-t bigarré, multicolorekirjutama écrirekisa cris, tapage, clameurkitsas, kitsa, kitsast étroit, serrékivi pierreklaas, -i, kl'aasi verreklaver, -i, -it pianokleit, kleidi, kleiti robekliima, - , -tclimatkodu foyer, maisonkodus à la maison, chez soi (koju vers la maison)kodu/loom, -a, -l'ooma animal domestiquekodumaa, -, -d patriekoer, -a, k'oera chienkogemus, -e, -t expériencekogu masse, quantité, rassemblementkoguma rassembler, collecterkohal, kohale, kohalt (postp. + gén.) au-dessuskohal présentkohal olema être làkohandama adapter

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kohe tout de suitekoht, koha, kohta endroit, lieu, placekohtama, kohtan, kohata rencontrerkohtumine, kohtumise, kohtumist rencontre, rendez-vouskohu/piim, -a, -p'iima fromage blanckohutav, -a, -at effrayantkohustus, -e, -t obligation, devoirkohv, -i, -i cafékohver, kohvri, kohvrit valisekohvik, -u, -ut café (établissement)koju vers la maison, v. kodukokk, koka, kokka cuisinierkokku ensemblekokku leppima trouver un accord, conclure un traitékollane, kollase, kollast jaunekollektiivne, kollektiivse, kollektiivset collectifkolm, -e, ko'lme troiskolma/paev, -a, -p'aeva mercredikomisjon, -i, -i commissionkomme, kombe, kommet tradition, usage, façonkompott, kornpoti, kornpotti compotekompuuter, kompuutri, kompuutrit ordinateurkontroll, -i, kontro'lIi contrôlekontsert, kontserdi, kontserti concertkook, koogi, kooki gâteaukool, -i, k 'ooli écolekoor, -e, -t crèmekoor, -i, k'oori choralekoorem, koorma, koormat charge, lestagekoorima pelerkoos ensemblekoputama frapperkord, korra, korda ordre, série, fois (kaks korda deux fois; korda

seadma arranger, mettre en place, ranger)ko'rjama, ko'rjan, korjata ramasserkorraldus, -e, -t disposition, règlement, ordrekorralik, -u, -ku ordonné, convenablekorrus, -e, -t étagekorter, -i, -it appartementkorv, -i, ko'rvi panierkott, koti, kotti sackraad, -i, kr'aadi degrékraan, -i, kr'aani robinetkrae, -, -d colkriips, -u, krii'psu trait

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krunt, krundi, krunti terrainkruus, -a, kr'uusa gravierkuhu où (vers)kuhugi quelque part (mitte kuhugi nulle part)kui si ; quand, lorsquekuid maiskuidas commentkuigi bien quekuiv, -a, k'uiva seckuivama sécherkuju figure, forme; sculpture,kukk, kuke,kukke coqkukkuma, kukun, kukkuda tomberkuld, kulla, kulda orkultuur, -i, kult'uuri culturekuluma s'userkumbki, kummagi, kumbagi chacun des deuxkuna puisquekunagi autrefois; un jour futur (mitte kunagi jamais)kuni jusquekuningas, kuninga, kuningat roikunst, -i, kun 'sti artkurat, kuradi, kuradit diablekurb, kurja, ku'rja méchantkurk, kurgi, kurki concombrekurk, kurgu, kurku gorgekus, kuhu, kust oùkuskil quelque part (ei kuskil, mitte kuskil nulle part)kutse, ku'tse, kutset invitation; appelkutsuma appeler, inviterkuu, - , -d lune; moiskuub, kuue, kuube vestek'uulama k'uulan kuulata écouterkuulaja, - , -tauditeurkuulma, kuulen, kuulda entendrekuuldus, -e, -t rumeurkuulus, kuulsa, kuulsat célèbrekuuluma appartenirkuum, -a, k'uuma très chaud, brûlantkuu/paev, -a, -paeva datekuus, kuue, kuut sixkuusk, kuuse, kuuske sapinkôht, kohu, kôhtu estomac, ventrekôik, kôige, kôike toutkôndima, kônnin, kôndida marcher

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kône, -, -tdiscours, conversationkônelerna, kônelen, kônelda parlerkôrge, -, -thautkôrgus, -e, -t hauteurkôrts, -i, kô'rtsi tavernekôrv, -a, kôtrva ,oreillekôrval, kôrvale, kôrvalt (pos/p. +gén.) à côtékôva dur, solidekaes, katte, kaest (postp. +gén.) en posse~ion dekaik, kaigu, kaiku marche, fonctionnementkairna, kai~, küia marcherkasi, kae, katt mainkasi/tôô, - , -d travail manuel; broderie faite à la main, etc.kask, kasu, kasku ordrekaarid, kaaride, kaare ciseauxkôha touxkôogi/vili, -vilja, -vitlja légumeskôok, kôôgi, kÜôki cuisineküla villagekülaline, külalise, külalist visiteur (Uiherne külla allons rendre

visite)külg, külje, külge côtéküljes, külge, küljest (postp.+gén.) attaché àküll bien, assez, évidemmentküllalt suffisammentkülm, -a, kü'lmakülm!kapp, -kapi, -kappi réfrigérateurkümrne, kürnne, kümmet dixküngas, künkas, küngast coBineküsima demander, questionnerküsim us, -e, -t questionkütma, kütan, kütta chaufferkütüs, -e, -t combustibleküünal, küünla, küünalt bougie

laadima charger, embarquerladu, lao,ladu magasin, dépôtlaen, -u, Itaenu empruntlaev, -a, 'taeva bateau, navirelahke, - , -taimablelahkuma quitter, prendre congélaht, lahe, lahte golfe, baielahti ouvert; détaché, librelahutama séparer

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lai, -a, l'aia largelaiali dispersé, en désordrelaine, J'aine, lainet vague, ondelaip, taiba, laipa cadavrelaisk, laisa, laiska paresseuxlamama être couché, être étendulammas, lamba, lammast moutonlange ma tomberlaps, -e, last enfantlapse/lapsed petits-enfantslaskma, lasen, lasta laisser; tirerlaud, laua, lauda tablelaul, -u, l'aul chantlaulma chanterlau/paev, -a, -p'aeva samedilause,l'ause, lauset phraseLeedu Lituanielehm, -a, lehma vacheleht, lehe, lehte feuille; journalleht/salat, -i, -it laitueleib, leiva, leiba painleidma, leian, leida trouverleige, -, -t tièdelein., -a, l'eina deuillemmik, -u, -t favorilend, lennu, lendu volJendama, lendan, lennata voler (oiseau)lesk, lese, Jeske veuf, veuvelevima se répandrelibisema glisserlift, -i, Ii'fti ascenseurIigidaJ à proximitéligi/kaudu à peu prèsJiha chair, viandelihas, -e, -t muscleliha/vôtted fêtes de Pâqueslihtne, lihtsa, lihtsat simpleliit, liidu, IHtu unionliiga tropliige, liikme, Uiget membreliikuma, liigun, liikuda se mouvoir, bougerliiter, liitri, liitrit litreliiv, -a, l'iiva sablelill, -e, U'lIe fleurlilla, - , -t violet, mauve

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lind, linnu, lindu oiseaulinn, -a, Ii'nna villelinna/osa quartierlinna/saun, -a, -s'auna sauna municipallipp, lipu, lippu drapeaulisa complément, annexelisama ajouter'10eD,v. lugemaloeng, -u, -t conférenceloobuma renoncerloodus, -e, :-tnatureloodus/kaitse, -k'aitse, kaitset protection de la natureloom, -a, l'ooma animallooma, loon, luua créerloomulik, -u, -ku naturellootma, loodan, loota espérerlootus, -e, -t espoirluba, loa, luba permission, autorisationlubama permettre; promettrelubadus, -e, -t promesselubja/kivi pierre calcairelugema, loen, lugeda lirelugu, 100, lugu histoire, narrationlugu pidama estimer, respecter (Iugu/peetud külalised estimés

visiteurs)luu, -, -d oslukk, luku, lukku serrurelumi, lume, lund neigelusikas, lusika, lusikat cuillèreluua, v. loomaluud, luua, luuda balailuuletus, -e, -t poésielobus, -a, -t gai, joyeuxlohkuma, lohun, lohkuda casser, détruirelohn, -a, lô'hna odeur, parfumloikama, loikan, loigata couperlopetama finir, term inerlopp, lop\l, Joppu fin, bout, extrémitélôpuks enfinlonna, Jônna, lônnat sud; déjeunerJovi lionUibi à traversUibi saama s'entendrelâbi kâima être en contact étroitlâbisegi pêle-mêle

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lahedal à proximitélahenema s'approcherLati Lettonielaas, laane, laant ouestLaane/mer~ la mer Baltiquelooma, )()ôn, lüüa frapper, cogner, battrelühike, lühikese, lühikest court, breflükkama, lükkan, lükata pousserlüüa, v. looma

mma (forme brève de mina) jemaa, - , -dterre, sol, terrain; pays, Etatmaa/ilm, -a, -i'lma monde, universmaajkond, -konna, -konda district, arrondissement ruralrnaalima peindrernaal, -i, 10'aali tableaumaan/tee, -, -droute nationalemaastik, -u, -ku paysagemaasikas, maasika, maasikat fraisemada), -a, -at bas; grave (voix)madu, mao, madu serpentmagama dormirmagamis/tuba, -toa, -tuba chambre à couchermagus, -a, -at doux, sucrémagus/toit, -toidu, -toitu dessertrnaha par terre, à terremaha jatma abandonnermaha tômbama rayermahl, -a, ma'hla jusrnaht, rnahu, mahtu volume, contenancemainima mentionnermaitse, m'aitse, maitset goût (maitseb c'est bon, savoureux)maiustus, -e, -t sucrerie, gounnandisemaja maisonmajandus, -e, -t éconoIniemaksma payermantel, mantli, mantlit manleaumari, marja, ma'rja baie, fruitmasin, -a, -at machinematerjal, -i, -Î matériau, matérielme (forme abrégée de meie) nousmeel, -e, -t sens, mémoire, opinionmeelde tuletama rappeler

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meeles pidama se rappelermeeldima plairemeeldiv, -a, -at plaisant, agréablemeeleldi volontiersmees, mehe, meest homme; marimeeter, meetri, meetrit mètremeie nousmenüü, -, -dmenumeri, mere, merd mermesi, mee, mett mielmesilane, mesilase, mesilast abeillemets, -a, me'tsa forêtmida, v. miskimiks pourquoimiljon, -i, -it millionmillal quandmilleks pourquoi, à quoi bonmiltine quel genre demina je, moiminema, lahen, minna allermineraal/vesi, -vee, -vett eau minéraleminek, -u, -ut départminevik, -u, -ku passémingi, -, -t un certain, quelconqueminister, ministri, ministrit ministreminna, v. minemaminu mien, à moiminut, -i, -it minutemis, mille, mida quoimiski, millegi, midagi quelque chose

ei m iski Tienmissugune, missuguse, missugust de quelle sortemitte (négation nominale) ne pasmitme/sugune, -suguse, -sugust en tous genresmitu, mitme, mitut plusieurs; combienmoodne, moodsa, moodsat modernemoodustama formermoos, -i, m t()()siconfituremudel, -i, -it modèle, formemuidu gratuitement; autrementmugav, -a, -at commode, agréable (kÜigi mugavustega avec tout le

confort)muId, mulla, mulda terre, solmuna œufmurdma, murran, murda rompre

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Page 164: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

mure, - , -tsoucimuretsema se procurermust, -a, mu'sta noir, salemuu, -, -d autremuuseum, wi,-i muséemuusika, - , -t musiquemuutma, muudan, muuta changermuutuma se changer, se transfonnermois, -a, -at grande propriété rurale, domainemoistatus, we,-t énigmemoju influencemojuma avoir un effetmolemad, molemate, rnôlemaid les deuxmoni, mone, mond quelqu'unmoni/kord quelquefoismote, motte, motet penséemotlema, motlen, motelda/môelda pensermoot, moôdu, m'ôôtu mesuremadanema pourrirmagi, mae, mage montagnemalestus, we,-t souvenirmaletama se souvenirOland, manni, mandi pinmang, wu,m'angu jeumangima jouermangu/asi, -asja, -a'sja jouetmarg, marja, marga mouillémark, margi, marki signemarkama, markan, margata remarquermarts, ai, mar 'tsi marsmaar, -a, m'aara norme, mesuremaare, m'aare, maüret lubrifiantmaarus, we,-t arrêté, décret, ordremoobel, m()()bli, môôblit meuble, mobiliermooda (postplprép.+part.) le long demôôda passé, finimüts, ai, mü'tsi bonnet, casquettemüüja, -, -tvendeur, vendeusemüüma, müün, müüa vendremüür, wi,m'üüri muraille

nnaaber, naabri, naabrit voisinnad (forme brève de nemad) ils, ellesoael, -a, o'aela clou; livre (500 g.)

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Page 165: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

naer, -u, n'aeru rirenaeratama sourirenaerma rirenagu commenaine, naise, naist femmenali, nalja, na 'Ija plaisanterienaljakas, naljaka, naljakat drôle, amusantnatuke un peuneed, nende, neid ceux-làneiu, -, -tjeune filleneli, nelja, ne'lja quatrenelja/paev, -a, -p'aeva jeudinemad, nende, neid ils, elles, euxnii ainsi, tellementnii/sugune, -suguse, -sugust telnHt, niidi, niiti fil (à coudre)nime/kiri, -kirja, -kitrja listeDimelt notammentnimetama nommernimi, Dime, nime nomning etnina neznisu fromentnoa,v.DugaDohu rhumenokk, noka, nokka becDoor, -e, -t jeunenoor/mees, -mehe, -meest jeune hommenovember, novembri, novembrit novembrenuga,noa,nugacouwaunurk, nurga, nurka coin.number, numbri, numbrit numéro, chiffrenutma, nutan, nutta pleurernuudlid, nuudlite, nuudleid pâles, nouillesnoid, noia, noida sorciernonda de cette façonnork, Dorga, norka faiblenou conseil; récipientnoudma, nouan, nouda réclamer, exigernou/kogu conseil, sovietNoukogude Liit Union Soviétiquenous d'accordnadal, -a, -at semainenagema, naen, Daha voirnagemiseni au revoir

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Dagu, DaO, nagu visageDahtavus, -e, -t visibilitéDaide, Daite, naidet exempleDaiteks par exemplenaitama, naidata, naitan monternaitleja, - , -t acteurnaitus, -e, -t expositionnalg, nalja, Dalga faimDarV, ai, na 'rvi nerfDÔÔp,nôôbi, nôôpi boutonnüüd maintenant

o

odav, -a, at à bon marchéoder, odra, otra orgeoja ruisseauoks, -a, oksa brancheoktoober, oktobri, oktoobrit octobreolemas/olu existenceolema, olen, olla êtreolu/kord, -korra, -korda situationorna propre, appartenant àomaksed, omaste, omakseid les prochesomandarna acquérir, prendre possession deorna/parane, -parase, -parast originalometi donc, enfin, quand mêmeonu oncleooper, ai, -it opéraootama, ootan, oodata attendreoote/ruum, ai, -r'uumi salle d'attenteorg, oru, orgu valléeorganiseerima organiserorkester, orkestri, orkestrit orchestreosa part, partieosa vôtma participerosav, -a, -at habileoskama, oskan, osata savoir faireost, aU,-o'stu achatots, -a, o'tsa bout, extrémité, finotsas, otsa, otsast (postp.+gén.) sur, au sommett, au bout, à l'extré-

mité (Ieib on otsas il n'y a plus de pain)otse tout droit, directementotsima chercherotsus, -e, -t décisionotsustama décider

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Page 167: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

p

paar, ai, p' aari paire; quelques (paar kindaid une paire de gants ;paar raamatut quelques livres)

paber, -i,-it papierpael, -a, p'aela rubanpaekivi pierre calcairepagas, ai, -it bagagepaba mauvais, méchantpaik, paiga, paika lieu, endroit, placepaistma, paistan, pai'sta sembler, panlître ; briller, luirepaki/kandja, -, -tporteur (de bagages)pakk, paki, pakki paquet, colispakkuma, pakun, pakkuda proposer, faire une offrepaks, aU,pa'ksu épais, grospalavik, aU,-ku fièvrepaljas, palja, paljast dénudépalju, - , -t beaucoup,nombreuxpalk, palga, palka salaire, traitementpaluma prier (palune s'il vous plaît)panema, panen, panna mettre, poser, placerpann/kook, -koogi, -kooki crêpeparandama réparer, cOlTigerparas, paraja, parajat qui correspond, qui convientparern, -a, -at meilleur; à droiteparernal à droite, du côté droitparemini mieuxpark, pargi, parki parcparkimis/koht, -koha, -kohta parkingparlament, parlamendi, parlamenti parlementpass, ai, pa 'ssi passeportpea, - , -d têtepeaaegu presquepeal, peale, pealt (pos/p. + gén.) surpeale (prép.+gén.) en plus depeale (prép. +part.) aprèspea/linn, -a, -li'nna capitalepeamine, peamise, peamist principalpeatama arrêterpeatus, -e, -t arrêt (d'autobus)peegel, peegli, peeglit miroirpeen, -e, -t fin, élégantpeet, peedi, peeti betteravepehme, - , -t rnou, doux

peig/mees, -mehe, -meest fiancépeitma, peidan, peita cacher

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Page 168: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

peksma battrepensionar, -i, -i retraitépere, - , -t famille, maisonnéepere/kond, -konna, -konda famillepere/mees, -mehe, -meest patronpesema, pesen, pesta laverpesu linge; lavagepettuma être déçupidama, pean, pidada être obligé; tenir (pean sona je tiens parole)pidi le long depidu, peo, pidu fêtepidulik, eU,-ku solennelpigem plutôtpiim, -a, p'iima laitpiir, -i, p'iiri frontière, limitep'iirama, p'iiran, piirata limiterpilet, -i, -it billetpikk, pika, pikka longpilk, pilgu, pilku regardpill, -i, p'illi instrument de musiquepilt, pildi, pilti imagepilv, -e, pi'lve nuagepime, -da, -dat sombre, obscur; aveuglepirn, -i, pi'rni poire; ampoulepirukas, piruka, pirukat petit pâtépisike, -se, est tout petitpisut un peuplaan, -i, pl'aani plan, projetplaat, plaadi, plaati plaque, dalle; disqueplank, plangu, planku culture; en boisplast/mass, -i, -ma'ssi plastiqueplats, -i, pla'tsi placepliit, pliidi, pliiti cuisinière (appareil)ploom, -i, pl'oomi prunepoeg, poja, poega filspohl, -a, po'hla airellepoiss, poisi, poissi garçonpole n'est pas, il n'y a paspood, poe, poodi boutique, épiceriepool, -e, -t moitié, delnipool, poole, poolt (postp. +gén.) en direction de, versporgand, -i, -it carotteportselan, -i, -i porcelainepost, -i, po'sti courrier, poste, bureau de postepost/kaart, -kaardi, -kaarti carte postale

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post/kontor, -i, -it bureau de postepost/mark, -margi, -marki timbre-postepott, poti, potti potpraadima, praen, praadida rôtir, grillerpraegu, -, -tmaintenantpreili, . , -tmademoisellepresident, presidendi, presideDti présidentprillid, -e, prille lunettesprobleem, -i, probl'eemi problèmeproovima essayerprotesteerima protesterproua, -, -t madamepruuD, -i, pr'uuni brun, marronpruut, pruudi, pruuti fiancéepudel, -i, -it bouteillepuder, pudru, putru bouilliepuhas, puhta, puhast propre, pur, netpuhastama nettoyerpuhkama, puhkan, puhata se reposerpuhkus, -e, -t repos, vacancespuhk/pill, -i, pi 'IIi instrument à ventpuhul (avec gén.) à l'occasion depuit, puidu, puitu bois, plante ligneusepulmad, pulmade, pulmi nocespunane, punase,punastrougepunkt, -i, pu'nkti pointpurje/sport, -spordi, -sporti yachtingpurk, purgi, purki potpuu, - , -d arbre, boispuuduma manquerpuutuma toucher, concernerpôhi, pôhja, pô'hja nord; fondpôhjalikult à fondpôhja/maa pays nordiquepôhjus, -e, -t cause, raison, motifpôld, poilu, pôldu champpôlema brûlerpôletik, eU,-ku inflammationpôlev/kivi schiste bitumineuxpôllu/majandus, -e, -t agriculturepôrand, -a, -at plancherpoud, poua, pouda sécheressepaev, -a, ptaeva jourpahe ilIat. de peapaike, -se, est soleil

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parandus, -e, -st héritageparast (postp. +gén.) à cause de ; --.:.. (prép. +part.) après;

- (adv.)plus tardparast/lôuna, -1'6una, -Iôunat après-midiparis tout à faitpaasema se sauver, échapperpaastma, paastan, p'aasta sauverp'oorama, p'ôôran, pôôrata tourner; conjuguerpüha sacré; jour de fêtepüha/paev, -a, -p'aeva dilnanchepüksid, pükste, pükse culottes, pantalonpüsima durer, se maintenirpüsti deboutpüüdma, püüan, püüda attraper; essayer, tenter, s'efforcer de

r

raadio, -, -tradioraal, -i, r'aali ordinateurraamat, -u, -ut livreraamatu/kogu bibliothèqueraekoda, -koja, -koda hôtel de villeraha monnaie, argentrahu paixrahul olema se contenterrahulik, -u, -ku calme, tranquillerahvas, rahva, rahvast peuple, nationrahvastik, -u, -ku populationrahvuslik, -u, -ku nationalrahvus/vaheline, -vahelise, -vahelist internationalrajoon, -i, raj'ooni région, districtraske, - , -t difficile; lourdratas,ratta,ratastroueraud,raua,raudaferraud/tee, -, -d chemin de ferreede, - , -t vendredireis, -i, r'eisi voyagereisi/büroo, -, -d agence de voyagereisima voyagerrestoran, -i, -i restaurantrida, rea, rida rang, ligneriie, riide, riiet tissu, textileriidesse panema vêtirriik, riigi, riiki Etatriiklik, -u, -ku national, d'Etatriis, -i, r' iisi riz

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rikas, rikka, rikast richerikkus, -e, -t richesserikkuma, rikun, rikkuda détériorer, abîmerrind, rinna, rinda poitrinering, ai, ri'ngi cercle (ringi kâima tourner, circuler partout)rippuma, ripun, rippuda être suspendu, pendreroheline, rohelise, rohelist vertrohi, rohu, rohtu herbe, médicamentrohkem davantagerong, ai, ro'ngi trainRootsi Suèderosolje, -, -tsalade russerukis, rukki, rukist seiglerumal, -a, -at stupide, inintelligentru ttu viteruum, ai, r'uumi espace; pièce, localroom, aU,r'{)omu joieroômus, roomsa, -tjoyeuxraim, -e, r'aime petit hareng de la Baltiqueratik, aU,-ut foulard, fichu, mouchoirraakima, raagin, raakida parlerrühm, -a, rü'hma groupe

ssa, forme abrégée de sina toi, tusaabas, saapa, saabast bottesaabuma arriversaama obtenir, recevoir; devenirsaade, saate, saadet émission; envoisaal, -i, s'aali sallesaar, -e, -t îlesaastama polluersaatma, saadan, saata envoyer; accompagnersaatus, -e, -t sort, destinsaba queuesada, saja, sada centsadam, -a, -at port, havresageli souventsajand, ai, -it sièclesaksa allemandsakslane, sakslase, sakslast Allemandsaladus, -e, -t secretsalat, ai, -it saladesarna même

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sama/suguDe, -suguse, sugust semblablesarv, -e, sa 'rve come; croissantsaUD, -a, s'auna saunasavi argileseadma, sean, seada poser, placer, ordonner, réglersead us, -e, -t loiseal làsea/liha viande de porcsealt de làseas (postp.+gén.) parmisee, selle, seda ce, celui, cellesee/kord cette fois-ciseeme, seemne, seemet graine, semenceseen, -e, -t champignonseep, seebi, seepi savonsee/parast à cause de celasees, sisse, seest (postp. +gén.) dans, dedanssegama mélanger; dérangersein, -a, s'eina murseisma, seisan, seista se tenir, se tenir debout (kell seisab la montre

Sfes t arrêtée)seitse, seitsme, seitset septsekund, -i, -it secondeseletama expliquerseletus, -e, -t explicationselg, selja, selga dosselge, - , -t clair, évident

selle/parast à cause de celaselline, sellise, sellist un tel, de cette sorteselts, -i, sel'tsi associationseltsiline, seltsilise, seltsilist compagnonseltsi/mees, -mehe, -meest camaradeselts/kond, -koona, -kooda sociétéseos, -e, -t lien'september, septembri, septembrit septembresest carsibul, -3, -at oignonside, -me, -t lien; communicationsiduma, seon, siduda liersiga, sea, siga cochon, porcsiia ici (vers ici)siin icisiis alors, ensuitesiiski quand mêmesHt d'ici

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sild, silla, silda pontsile, -da, -dat lissesilk, silgu, silku clupe, petit harengsilm, -a, si'lma œilsilt, sildi, silti étiquette, panneau, pancartesina, sinu, sind toisinine, sinise, sinist bleusink, singi, sinki jambonsinna vers là-bassirge, -, -tdroitsisse en dedanssisse/paas, -u, -p'aasu admission, entrée, accès; vaba sissepaas

entrée gratuitesisu contenusobima convenirsoe, sooja, s'ooja chaudsoojus, -e, -t chaleursool, -a, s'oola selsoolane, soolase, soolast salésoome finnoisSoome, - , -t Finlandesoomlane Finnois, Finnoisesoov, -i, s'oovi souhait, désirsoovima souhaitersoovitama recommandersort, sordi, sorti sorte, espèce, qualitésport, spordi, sporti sportsportlane, sportlase, sportlast sportifsugu, soo, sugu race, famille, espèce, sexesugugi : mitte sugugi pas du toutsugulane, sugulase, sugulast parentsuhe, suhte, suhet relationsuhkur, suhkru, suhkrut sucresuhtes (postp.+gén.) en ce qui concerne, par rapport àsulama fondresulgema, sulen, sulgeda fermersuits, -u, sui'tsu fumée, cigarettesulane, sulase, sulast valet, serviteursupp, supi, suppi potage, soupesurema, suren, surra mourirsurm, -a, su'rma la mortsuruma presser, appuyersuu, -, -d bouchesuudlus, -e, -t baisersuur, -e, -t grand

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Page 174: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

suusk, suusa, suuska skisuusatama skiersuutma, suudan, suuta être capable desuvi, suve, suve étésuvila, -, -tmaison d'étésôber, sôbra, sôpra amisôbralik, -u, -ku amicalsôda, sôja, sôda guerresôit, sôidu, sôitu course, promenade, trajet, voyagesôitma, sôïdan, süïta aller en voiture, en bateau, etc.sôiduk, -i, -it véhiculesôin, prét.de so()masôna mot, parolesôna/raamat, -u, -ut dictionnairesônastik, -u, -ku dictionnairesôprus, -e, -t amitiésôrm, -e, sô'rme doigtsade, -me, -t étincellesailima se conserversôok, soÜgi, sôôki repas, plat, nourrituresookla, -, -trestaurantsooma, soon, süüa mangersüda, -me, -nt cœursüda/linn, -a, li'nna centre de la villesüdamlik, -u, -ku cordialsüda/ôô, - , -d minuitsügav, -a, -at profondsügis, -e, -t automnesült, süldi, sülti galantine geléesündirna, sünnin, sündida naîtresünni/paev jour anniversairesüüa, v. s()omasüüdi coupablesokolaad, -i, -i chocolat

tta, forme abrégée de terna lui, elleTaani, -, -t Danemarktabama attraper, surprendre, atteindretaevas, taeva, taevast cicl

~

taga, taha, tagant (postp. +gén.) derrièretagasi en arrière, de retourtagasi tu lem a revenirtahtma, tahan, tahtl vouloir

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Page 175: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

taim, -e, t'aime plantetakso, - , -t taxitaldrik, -u, -ut assiettetali/sport, -spordi, -sporti sports d'hivertalu, ferme, exploitation agricoletalu/poeg, -poja, -poega paysantalv, ..e, ta' Ive hivertants, -u, tan'tsu dansetantsima dansertark, targa, tarka intelligent, sagetarvis nécessaire (mul on tarvis j'ai besoin de, il faut que je)tasa doucementtasku, -, -tpochetass, -i, ta 'ssi tassetasu rémunérationtavaline, tavalise, tavalist habituel, banalte (forme abrégée de teic) vousteade, teate, tcadet annonce, information, communicationteadma, tean, tcada savoirteadus, -e, -t scienceteaduslik, -u, -ku scientifiqueteatama annoncerteater, teatri, teatrit théâtretee, -, -d chernin; thétecnindama servirtcenus, -e, -t servicetegelcma s'occuper detegelikult en fait, en réalitétegema, teen, teinud actiontchas, -e, ..t usine, fabriquetehnika, - , -ttechniqueteie, - , tcid vousteine, teise, teist deuxième, autreteisi/paev, -a, -p 'aeva marditeisiti différcmlnentteist/sugune, -suguse, sugust différenttekkima, tekin, tekkida se faire, sc former, naîtreteks t, -i, te'ksti textetelefon, -i, -i téléphonetelegrammi, -i, -gra'mmi télégralnmctelekas, teleka, telekat, v. televiisortcler, -i, -it, v. telcviisorteleviisor, -i, -it téléviscurtellima cOlnmandcr, faire vcnirtema, -, teda il, clIc

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teos, -e, -t œuvre, ouvrageteras, -e, -t acierterav, -a, -at pointu, tranchant,'affûtétera/vili, -vilja, vitlja céréalestere bonjourterve, te trve, tervet entier; saintervised salutationstervist salut, bonjourtervitama saluertibe, -da, dat densetihti souventtikk, tiku, tikku allumettetingimata sûrement, absolument, nécessairementtipp/tund, -tunni, -tundi heure de pointetoa, v. tubatoe, v. tugitohtima, tohin, tohtida avoir le droit detoidu/aine, -'aine, -ainet denrée alimentairetoimetus, -e, -t rédactiontoimuma se faire, se tenir, arrivertoit, toid u, toitu nourriture, repastoll, -i, to'lIi douanetolm, -u, to'lmu poussièretoo, tolle, toda celui-làtoodang, -u, -ut productiontool, -i, ttooli chaisetoor/aine, -'aine, -ainet matières premièrestoores, toore, toorest cru; brutaltore, -da, -at, magnifique, superbetorn, -i, to'rni tourtort, tordi, torti gâteautrahv, -i, tra'hvi amendetramm, -i, tra'mmi tramwaytrepp, trepi, treppi escaliertruu, -, -d fidèletrükkima, trükin, trükkida imprimertualett/ruum, -ruumi, -r'uumi toilettestuba, toa, tuba chambretugev, -a, -at forttugi, toe, tuge appuituhk, tuba, tubka cendretuhat, tuhande, tuhat ou tuhandet milletulema, tulen, tulla venirtulemus, -e, -t résultattulevik, -u, -ku futur, avenir

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Page 177: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

tuJi, tule, tuld feutulu/maks, -u, -ma'ksu impôt sur le revenuturne, -da, -dat sombre, obscur, foncétund, tunni, tundi heuretundma, tunnen, tunda sentir; connaîtretunne, tunde, tunnet sentimenttuntud connututtav, -a, -at personne connue, connaissanceturg, turu, turgu marchéturist, -i, turi'sti touristeturvas, turba, turvast tourbetutvustama présenter, faire connaîtretuua, v. toomatuul, -e, -t venttôde, tôe, tOde véritétôesti vrailnenttôlge, tôlke, tôlget traductiontôlkima, tôlgin, tôlkida traduire (eesti keelest prantsuse keelde

d'estonien en français)tômbama, tomban, tommata tirertôsi, toe, tôtt véritétôsine, tosise, tôsist sérieuxtô'stma, tostan, to'sta lever, soulevertôttu (pos tp.+gén.) par, à cause detôusma, tôusen, tousta se levertadi tantetahele/panu attentiontahele panema remarquer, être attentiftahendama signifiertaht, tiihe, tühte lettre, signe; étoiletahtis, tahtsa, tahtsat importanttaielik, -u, -ku entiertais, taie, tait pleintais/kasvanu, - , -t adulte

taitma, taidan, taita remplir, accomplirtana aujourd'huitanama remerciertanav, -a, -at ruetanu remerciementtapne, tapse, tapset précistapselt tout à fait; à l'heuretoo, - , -d travailtoôline, tôôlise, t{)ôlist ouvriertoo/riist, -a, -rii'sta outiltoôstus, -e, -t industrie

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tôôtama travaillertüdruk, -u, -ut jeune filletühi, tühja, tüthja videtükk, tüki, tükki morceautütar, tütre, tütart filletütar /laps, -e, -last jeune fille, adolescente

u

udu brouillardujuma nageruks, -e, ust porteulatama s'étendreumbes approximativementuni, une, und sommeilune/n3gu rêveune/rohi, -rohu, -robtu somnifèreunistama rêverunustama oublieruppuma, upun, uppuda se noyeruskuma, usun, uskuda croireuudis, -e, -t nouvelleuudis/himulik, -u, -ku curieuxuuesti de nouveauuurima chercher, exploreruus, uue,uutnouveau,neufuus/aasta, -, -tNouvel An

vvaatama, vaatan, vaadata regardervaate/aken, -akna, -akent vitrinevaba librevabandama s'excuser (va bandage excusez-moi)vaba/riik, -riigi, -riiki républiquevaene, vaese,vaestpauvrevaevalt à peinevahe, -, -t interstice; différencevabel, vahele, vahelt (postp. +gén.) entrevahend, -i, -it moyen, instrumentvahe/peal entre tempsvahete/vahel de temps en tempsvahu/koor, -e, -t crème foueuéevaikne, vaikse, vaikset silencieux, tranquillevaip, vaiba, vaipa tapisvaja nécessaire

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vajama avoir besoin de (mul on vaja j'ai besoin de)valama verservale, -, -tn:tensonge, fauxvalge, -, -tblancvalgus, -e, -t lumièrevalik, -u, -ut choixvalima choisir, élirevalitsus, -e, -t gouvernement, admjnistrationvallutama conquérirvalmis prêtvalmistama préparervalu douleurvalus douloureuxvalutama faire malvana vieuxvana/ema grand-mèrevana/isa grand-père .vana/linn, -linna, -li'nna vieille villevana/vanemad -vanemate, -va"nemaid grands-parentsvangla, -, -tprisonvann, -i, va'nni baignoirevanni/tuba, -toa, -tuba salle de bainvanus, -e, -t âgevara tôtvarem plus tôtvaremed, varemete, varemeid ruinesvarsti bientôtvasak, -u, -ut gauchevastas en facevastastikune, -tikuse, -tikust réciproqueva'stama, va 'stan, vastata répondrevastu contre, enversvastus, -e, -t réponsevastu/vott, -votu, -vottu réceptionvedel, -a, -at liquidevedama, vean, veda da tirer, traîner, transportervedu, veo, vedu transportveebruar, -i, -i févriervee, v. vesiveel encoreveenma, veenan, v'eenda convaincreveerema roulerveetma, veedan, veeta passer (le temps)veidi un peuvein, -i, v'eini vin

181

Page 180: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

vend, venna, venda frèreveri, vere, verd sangvesi, vee, vett eauveski, .. , -t moulinvestlus, -e -t entretien, conversationviga, Yea, viga erreur, fauteviha colère, hainevihane, vihase, vihast furieuxvihm, -a, vi 'h ma pluievihmane, vihmase, vihmast pluvieuxvihma/mantel, -mantli, -mantlit imperméablevihma/vari, -varju, -va'rju parapluieviima, viin, viia apporter (là)viimane, viimase, viimast dernierviimati enfinviiner, ai, -it saucisse viennoiseviis, viie, viit cinqvi.is, ai, v'iisi coutume; mélodieviisakas, viisaka, viisakat poli, courtoisviiul, ai, -it violonviii, vilja, vi'lja fruit; céréaleviskama, viskan, visata jeter, lancervist peut-êtrevoodi, - , -t litv'oolama, v'oolan, voolata coulervorm, wi,vo'rmi fornlevôiouvoi, -, -dbeurrevôib-olla peut-êtrevôima pouvoirvôimalik, aU,-ku possiblevôimalus, we,-t possibilitévôistlema, vôistlen, vôistelda concourirvôistlus, we,-t concours, compétitionvôit, vôidu, vôitu victoirevôlg, vola, vôlga dettevôrdlema, vôrdlen, vÜrrelda comparervôti, votme, vôtit clefvôtma, votan, votta prendrevôôras, vôora,vôôrastéITanger,inconnuvaetis, we,-t engraisvaga trèsvagi, vae, vage puissance; armée (sÜjavagi troupes)vahe peuvahemalt au moins

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Page 181: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

vaike, -se, -st petitvali, valja, va'lja champvaljas dehorsvaljend, -i, -it expressionvaljuma sortirvarav, -a, -at porte, portailvarske, - , -t fraisvarv, -i, va'rvi couleurvasima se fatiguervasinud fatiguévaartus, -e, -t valeurvaartuslik, -u, -ku précieux

ôode, oe, Ode sœur, infirmièreohk, ohu, ohku airohtu, -, -tsoir, soiréeohtu/poolik, -u, -ut après-midi, soiréeoieti d'une façon correcte; trèsoige, -, -tjuste, correctoigus, -e, -t droit, justice, véritéois, oie, oit fleuroitsema fleurirolg, ola, olga épauleoU huileolu, olle, olut bièreomblema, omblen, ômmelda eoudreonn, -e, ô'nne bonheur, chanceonnelik, -u, -ku heureuxonnetu, -, -t malheureuxonnetus, -e, -t malheur, accidentonnitlema féliciteropetaja, - , -tprofesseuropetama enseigneroppima, opin, oppida apprendreopetus, -e, -t enseignement, doctrineou, oue, 'oue cour, espace dehorsoun, -a, 'ouna pomme

aaike, -se, -st orageakki tout à coup, subitementafa particule de négation, de séparation (ara mine n'y va pas ; laheb

afa il s'en va)

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Page 182: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

aratama réveillerarkama, arkan, argata se réveilleraar, -e, -t bordaares, aarde, aarest (postp. +gén.) à, près de, au bord de

ô

ôelda, v. ütlemaôô, - , -d nuit

üühe,v.üksüheksa, - , -t neufühendama réunir, relier, mettre en communicationühendus, -e, -t communication, unificationühine, ühise, ühist communühis/kond, -konna, -konda communauté, sociétéüks, ühe, üht unüksi seulüks/kord une foisükski, ühegi, ühtki pas un seulüks/kôik n'importe, c'est égalülal en hautüldine, üldise, üldist généralüld/laulu/pidu, -peo, -pidu festival de chant groupant tout le paysüle (postp.lprép.+gén ) sur, au-dessus, par-dessusüle andma, annan, anda remettre, transmettreüle/arune, -aruse, -arust dc trop, en surnombreülem/nou/kogu conseil supérieurülemus, -e, -t chef, patron, supérieurüles, üleval, ülevalt en hautüles/anne, -ande, -annet tâchc, devoirülikool, -i, k 'ooli universitéüliô/pilane, -ôpilase, -ôpilast étudiantümber, -ümber, -ümbert (postp.lprép.+ gén.) autour deümbrus, -e, -t environs, environnementümmargune, ümmarguse, ümmargust rondüritus, -e, -t dessein, entrepriseüsna assez, plutôtütlema, ütlen, ütelda/ôelda direüür, -i, 'üüri loyerüürima prendre ou donner en location

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Page 183: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

B. FRANÇAIS-ESTONIEN

Ce vocabulaire contient quelques mots tout à fait ordinairesqui peuvent éventuellement vous rendre service dans votre viede tous les jours. Si vous vous intéressez par exemple à lamétaphysique, il ne vous sera d'aucun secours.

abonner, s'abonner à tellimaaccent aktsentaccepter vastu vôtma,

aktsepteerimaaccident onnetusaccompagner saatmaaccord kokkulepe ; d'- nousachat ostacheter ostmaacide hapuactuel aktuaalneaddition arveadieu jumalagaadresse aadressaérer tuulutama,aéroport lennujaamaffaire asiâge van usagence agentuur, bürooagréable meeldivagriculture pôllumajandusaide ab iaider aitama,aigu teravaiguille noelailleurs mujalaimable lallkeaimer armastama G'aimerais

savoir ma tahaksin teada)air ôhkallemand saksaaller minerna

a

aller et retour edasi-tagasiallumette tikkambassade saatkondambassadeur saadikambulance kiirabiautoamende trahvamer kibeaméricain ameerikaami sôberamical sobralikamitié sôprusamour armastusampoule électrique pirnamusant lôbus, naljakasancien van aanglais ingliseangle nurkanimalloomannée aastaanniversaire aastapaev,

sünnipaevannonce teade ;

petite - kuulutusannuaire telefoniraamatannuler tühistamaappareil aparaatappartement korterappartenir à kuulumaappeler kutsumaappétit isuapporter toomaapprendre ôppima

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Page 184: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

après-demain ülehommeaprès-midi pealelôunaarbre puuargent raba ; bôbe (métal)arme relvarmée sôjavag,i, armeearmoire kapparrêt (d'autobus) (bussi)peatusarrêter kinni pidamaarrière tagaarrivée saabuminearriver saabumaart kunstarticle artikkelartisan küsitoolineartiste kunstnikascenseur liftassassin môrtsukass'asseoir istumaassez küllaltassiette taldrikassociation seltsassurance kindlustus

bagage pagasbague sôrmusbaignoire vannbain kümblus, suplus ;

salle de - vannitubabaiser suudlusbal bailballe kuulbanc pinkbande gruppbande paelbanlieue eeslinnbanque pankbar baarbarbe habebas sukkbateau laev ; paatbâtiment hoonebâtir ehitama

186

attendre ootamaattention tiihelepanu ;

ettevaatust (avertissement)aujourd'hui tanaaussi kaauteur autorautomne sügisautorisation lubaautoriser lubamaautoroute autoteeautre teineavantenneavantage eelis, kasuavantageux kasulik, soodusavenir tulevikaventure seiklusavertissement kuulutus, hoiatusaveugle pimeavion lennukavocat advokaatavoir =être olema (j'ai minul

on)avouer tunnistama

b

bâton keppbattre looma, peksmabeau Uusbeaucoup paljubeauté ilubénéfice kasumbesoin tarve (j'ai besoin mul on

tarvis, mul on vaja)beurre vôibibliothèque raamatukogubicyclette jalgratasbien bastibientôt varstibièreôlubijou ehebillet piletbiscotte kuivikbiscuit biskviitblanc valge

Page 185: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

blanchisserie pesukodablé teraviliblessé haavatudblessure haavbleu sininebœuf (viande de) loomalihaboire joomabois puuboisson jookboîte karp ; - aux lettres kir ja-

kast ; - de nuit ôôlokaalbon heabonbon kompvekbonheur onnbonjour terebord aarbotte saabasbouche suuboucherie lihakauplusbouchon korkboue pori

cacher peitmacadeau kingituscafé kohv (boisson) ; kohvik

(établissement)caisse kassacalculer rehkendamacaleçon püksidcalendrier kalendercalmant rahustavcalme rahulikcamarade seltsimeescamion veoautocamping laagercanif taskunugacarburant kütuscamet markmikcarotte porgandcarrefour teeristcas juhuscasser katki tegemacatalogue kataloogcause pôhjus

bougie küünalbouillon puljongboulangerie pagariaribouquet kimpbouteille pudelboutique poodbouton nôôpbranche oksbras kaevarsbref lühikebrioche saibrosse hari ;

- à dents hambaharibrouillard udubruit larmbrûler pôletamabuffet puhvetbureau büroo, kontorbus busbut siht

c

cave keldercéder jarele andmaceinture vôôcélébrer pühitsema.célibataire vallalinecendrier tuhatooscent sadacentral keskne ; - téléphonique

telefoni-keskjaamcentre keskuscercle sôôr, ringcerise kirsscertificat tunnistuscerveau ajuchaîne ahel, transportôôrchaise toolchâle salichaleur sooj uschambre tubachamp vaUchampignon seen

187

Page 186: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

champion tsempion, meisterchance onnchange vahetuschangement muutuschanger vahetama, muutmachanson,chantlaulchanter laulmachapeau kübarchapitre peatükkcharbon süsicharcuterie lihatootedcharmant sarmikas, veetlevchasse jah tchat kasschâteau losschaud soechauffage küte ;

- central keskkütechauffeur (de taxi) autojuhtchaussée sosseechaussettes sokidchaussure kingchef pealik, ülem, serf;

- de train rongiülem ;- d'orchestre dirigent

chemin tee; - de fer raudteecheminée korstenchemise sârkchèque tsekkcher kallischercher otsimacheval hobunecheveux juuksedchien koerchiffre arv, numberchocolat sokolaadchoeur koorchoisir valima .

chose asichou kapsaschoucroute hapukapsaschou-fleur lillkapsasciel taevascigarette sigarettcinéma kino

188

cinq viiscinquante viiskümmendcirculation liikluscirque tsirkusciseaux kâaridcitron sidrunclair beleclef vôticlient klientclinique kliinikclou naelclub klubicochon sigacocktail kokteilcœur südacognac konjakcoiffeur juuksurcoin nurkcol kraecolère vihacolis pakkcollaboration koostôôcollant sukkpüksidcollègue kolleegcollision kokkuporge,

kollisiooncombat vôitluscombien? kui palju?cOlnrnande teUimuscommander tellima ; küskima

(donner des ordres)commencement aiguscommencer algamacomment? kuidas?commerçant kaupmeescommerce kaubanduscommission komisjoncornmun ühinecommunauté ühiskond ; ühing

(union) .

communication side; teade(information)

compagnon kaaslanecomparer vôrdlema

Page 187: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

compartiment jaotus ;- de train kupee

compétent kompetentnecompétition vôistluscomplet taielikcompléter taiendamacomplication komplikatsiooncomprendre aru saama Ge ne

comprends pas ma ei saa aru)comprimé tablettcomptabilité raamatupidaminecompte (argent) arvecompte rendu aruannecompteur à gaz gaasimootjacomptoir lettconcert kontsertconcombre kurkconcours vôistlus, kon kursscondiment vürtscondition tingimusconduire juhtimaconférence konverentsconfiance usaldusconfiture moosconfort mugavusconfusion segaduscongrès kongressconnaissance teadmineconnaître tundma ; je ne connais

pas ma ei tunneconnu tuntud ;

personne -e tuttavconseil nouconséquence tagajargconsigne (mettre à la) hoiule

andmaconsulat konsulaatconsulter konsulteerimacontact kontaktcontent rah ulcontenu sisucontinuer jatkamacontraire (au) vastupidicontrat lepingcontre vastu

contrôle kontrollcopic koopiacoq kukkcorbeille korvcorde kôiscordial südamlikcordonnier kingseppcorps kehacorrespondance kirjavahetus,

korrespondentscostume kostüümcôté külgcoton puuvill, vattcou kaelcoucher (se) magama minemacoudre omblemacouleur Varycouloir koridorcouper lôikamacoupon kupongcour oucourage julguscourant (électrique) voolcourant d'air tom betuulcourir jooksmacourt lühikecoût hindcouteau nugacoutume kommecouturier ômblejacouvercle kaascouverture kate ;

- de lit voodivaipcravate kaelasidecrayon pHiatscrème koor (lait) ; kreemcrêpe pannkookcrier karjumacrime kuritegucrise kriiscritiquc kriitika, kriitilinecritiquer kritiseerimacroire uskumacroissant sarvesaicru toores

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Page 188: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

cuiller lusikascuir nahkcuisine kôôkcuisinier kokkcuit küps, küpsetatudculotte püksid

dactylo masinakirjutajadame daamdanger hüdaohtdanse tantsdanser tantsimadate kuupaev, daatumdébut aigusdéception pettumusdécider otsustamadécision otsusdécommander (teUimust)

tühistamadécouvrir avastamadéfendre kaitsma (protéger) ;

keelama (interdire)défendu keelatuddegré aste, kraaddehors valjasdéjà jubadéjeuner lôunaeine ;

petit - hommikueinedélai tiihtaegdélégué saadik, delegaatdemain hommedemande küsimus, palve

(prière) ; naudmine (exigence)démarrer startimadéménagement koliminedemi pooldent hammasdentiste hambaarstdépart arasôitdépense kuludéplacer ümber paigutamadéranger segamadernier viimanederrière taga

190

cultivé haritud, kultiveeritudculture kultuurcuriosité uudishimu (volonté de

savoir) ; haruldus (objet,phénomène)

d

désagréable ebameeldivdescendre alla minemadésir soovdésordre korratusdessiner joonistamadestinataire adressaatdétail üksikasi, detaildette vôlgdeux kaksdeuxième teinedevanteesdéveloppement arengdevise valuutadevoir ülesanne ; kohustus

(obligation)dictionnaire sônaraamatdifférence erinevus, vahedifférent erinevdifficile raskedifficulté raskusdimanche pühapaevdîner ôhtusôôk, dineediplôme diploomdire ütlemadirect otsedirection suund, direktsioondirecteur direktordiscours kônediscussion diskussioon, vaidlus,

arutlusdisparaître kadumadisque heliplaatdistance kaugusdistribuer valja jagamadivers mitmesugunedivorcé lahutatud

Page 189: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

dix kümmedoigt sôrmdomicile elukohtdommage kahjudonner andmadormir magamados selgdouane tolldouble topeltdoublure (de vêtement) vooderdoucement tasadouche du~douleur valu

eau vesieau-de-vie viinéchange vahetuséchec nurjumineéchecs maleéclairage valgustusécole kooléconomie majanduséconomiser kokku hoidmaécouter kuulamaécrire kirjutamaécrivain kir janikédition (maison d') kirjastuséducation kasvatuseffort pingutuségal vôrdne (c'est égal see on

ükskôik)électricité elekterélève ôpilaneemballer pakkimaembouteillage ummikémigrer emigreerumaémission (de radio) saadeemmener ara viimaempêcher takistamaemployé teenistuja, ametnikemprunt laenencore veelénergiquc energiline

doux magus (sucré) ; pehme (autoucher) ; vaikne (nonbruyant)

douzaine tosindouze kaksteistdrame draamadrap (de lit) voodilinadrapeau lippdroit ôigedroite (main) paremdrôle naljakasdur kôvadurer kestma

eénerver narvliliseks tegemaenfant lapsenfin lôpuksennemi vaenlaneennui igavus ; mu~ed (soucis)ennuyeux tüütav, igavenregistrer registreerimaenrhumé (je suis) mul on Dohuenseignement ôpetusensemble ansambel (nom); koos

(adv.Jentendre kuulmaenticr terveentracte vaheaegentraînement treeningentrée sissekaikentreprendre ette vôtmaentreprise ettevôteentrer sisse tulemaentretien korrashoidmine ;

vestl us (conversation)enveloppe ümbrikenviron umbesenvoi saadetisenvoyer saatmaépais paksépargner kokku hoidmaépice vürtsépicier vürstpoodnik

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Page 190: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

épinard sp ina tépingle noelépouse abikaasaépoux abikaasaéquipe meeskond, salkéquipement varustuserreur eksitusescalier trep pespérer lootmaespoir lootusessai proov, katseessayer proovimaessence (être) olemus ;

bensiin (carburant)essentielolulineest idaestimer hindamaestomac maguétage korrusEtat riikété suviéteindre kustutamaéternel igaveneétiquette etikettétoffe mater jalétoile tahtétrange imelikétranger valismaalane ;

à l' - valismaalêtre olemaétroit kitsas

fabrique vabrikfabriquer valmistamaface nagu, en - vastasfâché pahanefacile kergefacture kaubaarvefaible norkfaim nalgfaire tegemafait faktfalloir: il faut peab

192

études opingudétudiant üliôpilaneétudier ôppimaévénement sündmusexact tâpneexagérer liialdamaexamen uurimine ;

- scolaire eksamexcellent suureparaneexception erandexcursion valjasôit,

ekskursioonexcuse vabandus (excusez-moi

vabandage)exemple naide ; par - naiteksexercice harjutusexigeant nôudlikexistence eksistentsexister olema, eksisteerimaexpédier saatmaexpéditeur saatjaexpérience eksperiment ;

(vécue) kogemusexpert ekspertexplication seletusexportation valjavedu, eksportexposition naitusexprès meelegaextérieur valineextraordinaire harukordne,

ebaharilik

f

fami lIe perekondfarine jahufatigant vasitavfatigué vasinudfaute vigafaux valefavorable soodusféliciter ônnitlemafemme nainefenêtre akenfer raud ;

- à repasser triikraud

Page 191: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

ferme taInfermé snletud, kinnifête pidufêter pühitsemafeu tutifiançailles kihlu~fiancé peigmeesfiancée morsjaficelle noorfiche kartoteegikaart, -sedelfidèle tru ufier uhkefièvre palavikfil (à coudre) niit ;

- (de fer) traatfilet yorkfiliale filiaal, osakondfille tütar ; jeune - tüdrukfils poegfin loppfin, fine peenfinir lopetamafirme firrnafleur IiIlfleuve jôgifoie maksfoire laatfoncé turnefonctionner funktsioneerimafootball jalgpallforce jôudforêt mets

gagner vôitma ;- de l'argent raha teenima

gain kasugant kindadgarage garaaigarantie garantiigarçon poissgare jaamgâteau kookgauche (à) vasernalgaz gaas

formalité formaalsusforme vormformulaire formularfort tugevfou hullfoule hulkfour ahifourchette kahvelfourneau à gaz gaasipliitfourrure karusnahkfragile habras, nôrkfrais, fraîche varskefrais de voyage reisikulud[Taise maasikasfranc frankfrançais prantsuse, Français

prantslane, la FrancePrantsusmaa

frein pidurfréquent sagedanefrère vendfrit praetudfroid külmfromage juust ;

- blanc kohupiimfrontière piirfruit puuvilifuir pôgenemafumé suitsetatudfumeur su itsetajafurieux vihanefutur tulevane

g

gelpakanegendarme sandarmgénéral kindral ; en - üldiseltgenou polvgens inimesedgentil kenagifle korvakiilglace (crème) jaatis ;

(miroir) peegelglissant libe

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Page 192: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

gloire kuulsusgorge kurkgoût maitsegoutte tilkgouvernement valitsusgraisse rasvgrammaire grammatikagrand suurgrandeur suurusgras rasvanegratitude tanugratuit tasuta

habile osavhabillement riietushabitant elanikhabiter elamahabitude harjumusharicots oadhasard juhushaut kôrgehauteur kôrgushebdomadaire nadalalehthéberger korterisse vôtmahélas kahjuksherbe rohihéros kangelanehésiter kôhklemaheure tund (quelle heure est-il?

mis kell on?)heureux ônnelikhier eile

ici siinil ternaillégal illegaalneimage piltimpatient kannatamatuimpeccable laitmatuimperméable vihmamantelimpoli ebaviisakasimportant tahtis

194

grave tôsinegrève streikgrippe grippgris hallgros paks, suurgrossier jamegroupe gruppguérir terveks tegemaguerre-sOdaguichet kassaluukguide juht, giid

h

histoire ajalugu ; (à raconter)jutt,lugu

hiver talvhomme mees ; - d'affaires

arimeeshonnête aushonneur auhonte hübihôpital haiglahoraire tunniplaan, sôiduplaanhorloge (murale) seinakell,

tornikellhorloger kellasepphorrible kole, hirmushospitalité külalislahkushôtel hotellhuile ôlihuit kaheksahumide niiske

importation im portimpossible vôimatuimpôt maksimprimé trükis, trükitudimprimerie trükikodaincertain ebakindelincident juhtuminconnu tundmatuincroyable uskumatu

Page 193: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

indépendance iseseisvusindifférent ükskôikneindigestion seedimisrikeindispensable hadatarvilikindustrie tôôstusinfection nakku&, infekl~i{)oninférieur madalam, vüheminfirmière meditsiiniôdeinflammation pôletikinfluence mojuinformation. informatsiooningénieur insenerinjuste ebaoiglaneinnocent süütuinondation uputusinquiet rahutuinsolent hübematuinsomnie unetusinstant silmapilkinstitut instituutinstruction instruktsiooninstrument instrument

jaloux kadejamais mitte kunagijambe jalgjambon sinkjardin aedjaune kollanejeu mangjeudi nelja paevjeune noorjeunesse noorusjoie roomjoli ilus, kaunis

kilo kilo

là seallac jarv

insulter solvamaintellectuel intellektuaalneintelligence intelligentsus,

arukusintention kavatsusinterdiction keeldinterdit keelatudintéressant huvitavintérêt huviintérieur sisemusinternational rahvusvahelineinterprète tôlkinterrompre katkestamaintroduction sissejuhatusinutile asjatuinventaire inventarinventer leiutamainvitation kutseinvité külalineirrégulier ebareegliparaneitinéraire teekondivre joobn ud

j

jouer mangimajouet manguasijour paevjournal ajalehtjournaliste ajakirjanikjuge kohtunikjuillet juulijuin juunijupe seelikjus mahljuste ôige

k

kilomètre kilomeeter

laid inetulaine viII

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Page 194: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

laisser laskmalait piimlampe lamplangue keellard pekklarge lailavabo pesemisruum,

tualettruumlaver pesemaleçon ôppetundlégal seadusIikléger kergelégume aedvililendemain jargmine paevlent aeglanelessive pesupulber ;

faire la - pesu pesemalettre taht, kirilever tôstma ; se - tôusmalèvre huulliberté vabad uslibrairie raamatukaupluslibre vabalieu.kohtlimi te pHrlinge pesuliqueur likoorliquide vedel

machine rnasinmadame prouamademoiselle preilimagasin kauplusmagazine illustreeritud ajakirimagnifique suureparanemai maimaigre kôhnmain kasimaintenant nüüdmaire linnapeamais agamaison majamaître peremees, meister,

ôpetaja

196

lire lugemaliste nimekirilit voodilitre liiterlittérature kirjanduslivre raamatlocation üüriminelogement korterloger majutamaloi sead usloin kaugelloisir vaba aeglong pikklongtemps ka ualongueur pikkuslouer üürimalourd raskeloyer üürlui ternalumière valguslundi esmaspaevlune kuulunettes prillidlutte voitl usluxe lu ksuslycée keskkool, gümnaasium

mmajorité enamusmal pahe ; valu (douleur: j'ai

mal mul on valus)mal (adv.) halvastimalade haigemaladie haigusmalentendu arusaamatusmalheur ônnetusmalheureux onnetumanger soomamanquer puudumamanteau mantelmanuscrit kasikirimarchand kaupmeesmarchander kauplema

Page 195: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

marchandise kaupmarché turgMarché Commun Ühisturgmarcher kaimamardi teisipaevmari (abielu)meesmariage abielumarié abielusmarier (se) abiellumamarque markmars martsmatelas madratsmatériel materjalmatière ainematin hom01ikmauvais halbmécanicien mehhaanik,

masinistméchant tigemécontent rahulolematumédecin arstmédicament arstimmédiocre keskparanemeilleur paremmélange segumembre liigemenacer ahvarda01amensonge valementionner nimeta01amentir valetamamer merimerci aitiih! tanan!mercredi kesknadal, kohriapaevmère emamériter ara teenimamerveilleux imeline, imekenamessage teadaannemesure mootmétal rnetallméthode meetodmétier elukutse, a01etmètte rneetermetteur en scène lavastajamettre panemameuble rnôÜbel

miel mesimieux pareminimilieu keskkoht, keskus, miljôOmille tuhatmine kaevandusmineur kaevurministère ministeeriumministre ministerminuit keskôôminute minutmiracle imemiroir peegelmode moodmodèle mudelmoderne moodnemodeste tagasihoidlikmoins vühemmois kuumoitié poolmoment momentmonde maailmmonnaie raha, peenrahamonsieur harramontagne magimontant summamonter tousmamontte kaekellmontrer naitamamorceau tükkmort (le) surnu, surnud ;

la - surmmot sonamoteur mootormou pehmemouche karbesmouchoir taskuratikmouillé margmourir suremamoustique s3üskmoutarde sinepmouton lammasmouvement liikuminemoyen (adj.) keskmine,

(nom) vahendmur sein

197

Page 196: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

musée muuseummusicien muusikmusique muusika

nager ujumanaître sündimanation rahvasnationalité rahvus (ethnique),

kodakondsus (politique)nature loodusnaturelloomuliknavire laevnécessaire tarviliknégligent hooletunégociation labiraakimineneige luminerf narvnerveux narvilinenettoyer puhastamaneuf (nombre) üheksaneuf, neuve uusnez ninaniveau nivoo

objet objektobligatoire koh ustuslik,

obligatoorneobscur turneobservation tahelepanek,

markusobstacle takistusobtenir saamaoccasion juhusoccupé: je suis occupé ma olen

hôivatud ; le pays est occupémaa on okupeeritud

occuper (s') de tegelemaodeur lôhnœil silmœuf m unaœuvre teosofficiel ametllk

198

mutuel vastastikunemystérieux salaparane

n

Noël Jôuludnoir mustnoix pahkelnom niminombre arvnon einord pôhinormal normaalnenote arve, markusnoter markimanourriture toitnous meienouveau uusnouvelle teade, uudisnu paljasnuage pilvnuit ôônuméro number

o

officier ohvitseroffre pakkumineoie hanioignon sibuloiseau lindombre varionde laineongle küüsonze üksteistopéra ooperopération operatsioonopinion arvamusor ku Idorage üikeorange apelsinordinaire harilikordonner korraldama

Page 197: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

ordre kord (donner un - kaskuandma)

oreille kôrvoreiller padiorganisateur organiseerijaoriginal originaalneos kontoù kus

page lehekülgpaiement maksmine, tasupain leibpaire paarpaisible rahulikpaix rah upanier korvpanne avariipantalon püksidpapier paberpaquet pakkparaître paistmaparapluie vihmavariparc parkparce que selleparast etpardon! vabandust!pardonner andestamapareil sarnaneparent sugulaneparents vanemadparesseux la iskparfait taiuslikparfois mônikordparfum lôhnaoli, parfüümparlement parlamentparler raakimaparole sonapart osa (quelque - kuskil,

nulle - mitte kuskil)parti parteiparticipation osavôttpartie osapartir lahkuma, ara minemapartout igal pool

ouate vattoublier unustamaouest laasoui jaboutil tôôriistouvert lahti, avatudouvrier tôôlineouvrir avama

p

pas sammpassage labiminek, labisôitpassager reisijapassé minevikpasseport passpasser labi minemapasse-temps ajaviidepassion kirgpâte taigenpâté pasteetpatience kannatus,

kannatlikkuspatiner uisutamapâtisserie kookpatriote patriootpause pauspauvre vaenepayer maksmapays maapaysage maastikpaysan talumeespeau nahkpêcher kalu püüdmapeindre maalimapcine vaev, valupeine (à) vaevaltpellicule membraan, filmpénible vaevaline, raskepensée motepenser môtlemapente kallakperdre kaotamapère isapériode periood

199

Page 198: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

périodique perioodilineperle paripermanent püsiv, permanentnepermettre lubama (pennettez

lubage)permis lubapersonne isik (il n'y a - ei ole

kedagi)personnel isiklik, personalperspective perspektiivpersuader veenmaperte kadu, kaotuspeser kaalumapetit vâikepeu vâhepeuple rahvaspeur hirmpeut-être vôibollapharmacie apteekphoto rotopièce tükkpied jalgpierre ki vipiéton jalakâijapile électrique elektrielementpinceau pintselpipe piippiqûre süstepire halvernpiscine ujulaplace koht ; - assise istekohtPlace du Chant Laulu-vâljakplacer asetamaplafond lagiplage randplainte kaebusplaire meeldimaplaisanter naljatarnaplaisir lôbu, nauding (avec -

hearneelega)plan plaanplancher porandplante taimplat lame; roog, toit (repas)plein tiiis

200

pleurer Dutmapleuvoir sadama, vihma

sadamaplombier veevargitôôlinepluie vihmplume sulgpluriel mitmusplus eDam, rohkem, plussplusieurs mitmedpluvieux vihmanepneu autokummpneumonie kopsupôletikpoche taskupoêle ahipoids kaalpoint punktpointe otspointure (chaussures, etc.)

number, suuruspoire pirnpois (petits) hernedpoisson kalapoitrine rindpoivre piparpoli viisakaspolice politseipolitique poliitikapomme OUOpomme de terre kartulpontsildpopulation rahvastikporc seal ihaporcelaine portselanport sadamporte uks, - cochère varavportefeuille portfellporte-monnaie rahakottporter kandmaporteur kandjaportier uksehoidja, portjeeportion portsjonposer panemaposi tion positsiooopossibilité vôimaluspossible vôirnalik

Page 199: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

poste postpostérieur jargnev, taguminepot pottpotage supppoudre putberpoule kanapoupée nukkpourboire jootrahapourcent protsentpourquoi misparastpoussière tolmpouvoir vôim (nom) ; vôima

(verbe)pratique praktilineprécédent eelmineprécieux vaartuslikpréférer eelistam apremier esimenepremière esietendusprendre vôtmaprénom eesnimipréparatifs ettevalmistuspréparer ette valmistamaprescrire ette kirjutamaprésent (temps) olevik (il est

présent ta on kohal)présenter esitamaprésident presidentpresque peaaegupresse ajakirjandus, presspression surveprêt valm isprêter laenamaprétexte ettekaanepreuve tôendprévoir ette nagemaprier palu maprière palveprincipal peam ineprincipe printsiipprintemps kevadpriorité esikoht, prioriteetprise de courant seinakontaktprison vangla

prisonnier vangprix hindprobable tôenaolikproblème probleemprochain jargmine ; la semaine

--e tu levai Dadalalproduction toodang,

produktsioonproduire tooOOaproduit produktprofesseur professorprofession elukutseprofit kasuprofond sügavprogramme programmprogrès ed uprojet projektprolonger pikendamapromenade jalutuskaikpromesse lubaduspromettre lubamaprononciation haaldamineproposer ette panemaproposition ettepanekpropre puhaspropriétaire omanikprotection kaitseprotester protesteerimaprouver tôestamaproverbe vanasônaprovince provintsprovisions tagavaradprovisoire ajutineprudent ettevaatlikprune ploompublic publik (opinion publique

avalik arvamine)publier avaldamapuissant vôimaspuits kaevpunir karistamapur puhaspurée pudru

201

Page 200: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

quai kaiqualité kvaliteetquand millalquantité kvantiteetquarante nelikümmendquart veerandquartier veerand ; kvartal,

linnaosaquatorze neliteistquatre Deliquatre- vingts

kaheksakümmendquatre- vingt-dix

üheksakümmend

raconter jutustamaradis redisradio raadiorafraîchissant karastavréaliser realiseerimarécemment hiljutirécépissé kviitungréception vastuvôttrecevoir saamarecherche uurimineréclamation nôudmine, protestrecommander soovitarna ; lettre

recommandée tahitud kirirécompense tasureconnaissant tanulikreconnaître tunnustamarecord rekordreçu kviitungréduction de prix hinnaalandusréfrigérateur külmutuskapprefuser ara ütlema, keeldumaregarder vaatamarégion piirkond, regioonrègle reegelrèglement eeskirirégler korraldama

202

q

quel mis, missugunequelque chose midagiquelque part kuskilquelqu'un keegiquerelle riidquestion küsimusqueue sabaqui kesquinze viisteistquittance kviitUDgquitter maha jatma, lahkumaquoi misquotidien igapaevane

r

regretter kahjatsemarégulier korraparanerelation side, suherembourser tagasi maksmaremède arstimremercier t8namaremplacer asendamaremplir taitmarencontre kohtuminerencontrer kohtamarendement kasu, tulurendre tagasi andrnarenoncer à loobuma (avec élatif)renseignement teade,

informatsiooDrentrer koju minemarenvoyer tagasi saatmaréparer parandamarepas einerépéter kordamarépondre vastarnarcpos puhkusreprésenter esindarnareproche etteheiderépublique vabariikréputation kuulsus, rnaine

Page 201: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

réseau vôrkréservation reservatsioonrésister vastu panemarésoudre lahendamarespecter respekteerimarespirer hingamaresponsabilité vastu tusressembler sarnanemarestaurant restoranreste jaakrester jaamarestriction kitsendusrésultat tulem usrésumer kokku vôtmaretard hilinemineretour tagasitulekretraité pajukiealine, pensionarréunion koosolekréussir ônnestumarêve unistus, unenaguréveiller aratamarevenir tagasi tu lemarevenu sissetu lekrêver unistamarevoir (au) nagemisenirez-de-chaussée alumine korrusrhume nohuriche ri kas

sable Iiivsac kottsachet kotikesage tarksain tervesaison aastaaeg (année) ;

hooaeg (activité)salade salatsalaire palksale must, rapanesalé soolanesal1e saalsaluer tervitamasamedi laupaev

rideau eesriieridicule naeruvaartrien mitte midagirire naermarisque risk, riisikorivière jôgirobe kleitrobinet kraanroc, rocher kaljuroi kuningasrôle osa, rollroman romaanrompre katki tegema, murdmarond ümmargunerose roos (fleur) ; roosa

(couleur)rôti praadroue ratasrouge punanerouler rullimaroute teeruban paelrue tanavruiner ruineerimaruisseau ojarusé ka vaIrusse vene, venelane

ssang verisanté tervissauce kas tesaucisse vorstsauver paastmasavant ôpetlanesavoir teadmasavon seepsavoureux maitsevscandale skandaalscène (de théâtre) lava, stseenscience teadusscientifique teadusliksculpteur skulptor

203

Page 202: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

séance istungsec kuivsecond teineseconde sekundsecours abisecret saladussecrétaire sekretiirsécurité julgeoleksédatif rahustavseize kuusteistséjour viibiminesel soolsemaine nadalsemelle taldsens tahendus (signification) ;

suund (direction) ;les cinq - viis meelt

sensible tundliksentiment tunnesentir tundmaséparément eraldisept seitsesérie seeriasérieux tosineserrure lukkserveuse ettekandjaservice teenistusserviette portfell ; kateratik

(essuie-mains)servir teenimaseul üksiseulement ainultsévère rangesiècle sajandsignature allkirisigne marksigner alla kirjutamasignifier tahendamasilence vaikussimple lihtnesincère siirassituation olu kord, situatsioonsix kuusski suuskskier suusatama

204

social sotsiaalnesociété ühiskond, seltskondsœur Odesoie siidsoigner hoolitsema (prendre

soin) ; ravima (guérir)soir ôhtusoixante kuuskümmendsoixante-dix seitsekümmendsol pindsoldat sôdursoleil paikesolution lahendussomme summasommeil unisommet tippson hel isonnette uksekellsorte sortsortie valjapaassortir valja minemasottise rumalussouci muresouffrir kannatamasouhait soovsouhaiter soovimasoulier kingsoupçon kahtlussoupe suppsource allikassourd kurtsourire naeratamasouvenir malestus; se-

maletamasouventsagelispécial eriline, spetsiaalnespectacle vaatemang, etendussport sportsportif sportlanestade staadionstation jaamstatue raidkujustupide lollstyle stiilstylo à bille kuulsulepea

Page 203: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

succès edusuccursale osakondsucre suhkursudlounasuédois rootsi, rootslanesuffisant küllaldanesuisse sveitsisuite jargsuivant jargminesuivre jargnemasuperficiel pealiskaudnesupérieur ülem, suurem

tabac tubakastable laudtableau maal (peinture) ;

tabel (liste)tache plekktâche ü)esannetâcher katsumataille suurustailleur ratsep (artisan) ;

kostüüm (vêtement)taire (se) vaikimatalent and, talenttapis vaiptard hiljatarif tariiftarte kook, torttartine voiJeibtas hunniktasse tasstaverne kortstaxe makstaxi taksotechnique tehnika, tehnilineteindre varvimatélévision televisioontélégramme telegrammtéléphone telefontéléphoner helistamatéléviseur televiisortémoin tunnistaja

supplément Usasupporter vâlja kannatamasûr kindelsurface pindalasurprise üllatussurtaxe Iisamakssurtout eritisuspect kahtlanesympathique sümpaatnesyndicat ametiühingsystème süsteem

ttempérature temperatuurtempête tormtemps aeg (chronologique) ;

ilrn (météorologique)tenir hoidmatension pingetente te Ikterminus lopp-peatusterrain kruntterre maaterrible hirrnusterritoire territooriumtête peatexte tekstthé teethéâtre teaterthéorie teooriatimbre-poste postmarktimide argtire-bouchon korgitombajatirer tômbamatiroir sahtel, laegastitre tiiteltoi sinatoit katustomber kukkuma ; - malade

haigeks jaamatôt varatoucher puudutarna ; saama

(obtenir)toujours ikka, alati

205

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tour torntourner keeramatous kôiktousser kôhimatout kôiktout à coup akkitout de suite kohetraducteur tôlkijatraduction tôlgetrafic ari ; - aérien ôhuliiklustrain rongtraitement kohtlem ine ;

- médical ravitrajet teekondtranche lôiktranquille rahuliktransmission ülekannetranspirer higistamatransporter vedama,

transporteerima

un üksunion ühendus, ühingunité ühtsusuniversité ülikoolurgent pakiline

vacances puhkus, vaba aegvacciner süstimavache lehmvague lainevain (en) asjatavaincre vôitmavaisselle noudvaleur vaartusvalise kohvervallée orgvapeur aurvarier varieerimaveau vasikasvéhicule sôidukvélo jalgratas

206

travail tüôtravailler tôôtamatraverser labi minematreize kolm teisttrente kolmkümmendtrès vagatrésor varandustribunal kohustricoter kudumatriste kurbtrois kolmtromper (se) eksimatrop liigatrou auktrouble segadustrouver leidmatu sinatuer tapma

u

usagé tarvitatud, kantuduser kulutamausine tehasutile kasulikutiliserkasutama

v

velours sametvendeur müüjavendre rnüünlavendredi reedevenir tulernavent tuulvente müükventre kôhtvérité tÜdeverre klaasverser valamavert rohe Iinevestiaire riidehoidveston kuubvêtement rôivas

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veufleskviande lihavictoire voitvide tühivie eluvieux vanavillage külavilla linnvin ve invinaigre aadikasvingt kakskümmendviolent ageviolon viiulvirage poore, kaanakvis kru vivisa viisavisage naguvisite visiitvisiter külastamavisiteur külalinevite ruttu, kiiresti

zéro null

vitesse kiirusvitre aknaklaasvivre elamavoie teevoir nagemavoisin naabervoiture autovoix haa)voler lendama ; varastama

(dérober)voleur varasvolontiers meeleldivolume kÜidevouloir tahtmavous te ievoyage reisvoyager reisima'vrai t[)eline (c'est vrai see on

oige)vraiment tôestivue vaade

z

zone tsoon

207

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Page 207: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

BIBLIOGRAPHIE

ManuelsOSERwinifred, SALASOOTiiu, Estonian for beginners,

Sydney, 1982.HAMANArtur, Liirobok i estniska, Uppsala, 1962.LEBERECHTHelmi, Riiiigime eesti keelt (avec lexique

estonien-russe), Tallinn, 1989.

DictionnairesKANNK., Dictionnaire français-estonien, Tallinn, 1988.KANNK. & KAPLINSKIN., Eesti-prantsuse sonaraamat,

Tallinn, 1979.VILLECOURTL., Dictionnaire estonien-français, Tartu,

1930.WRANGELLM., Dictionnaire estonien-français, Tallinn,

1932.

Tous ces ouvrages sont disponiblesà la Bibliothèque nordique, 6, rue Valette, 75005 Paris.

209

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T ABLE DES MATIÈRES

Carte de l'Estonie 6-7

INTR 0 DUCTI0 N 9DE LABALTIQUEÀL'OURAL ET AU-DELÀ 9L'ESTONIEETSESHABITANTS 12

,' ? 16ÇA S ECRIT... COMMENT. .............................................

I. LA GRAMMAIRE ..23A. LENOMETSESEXTRAVAGANCES 23

1. Les troi s formes de base 252. Le génitif qui "engendre" la déclinaison 283. Le problèn1e de l'avoir 294. Et le partitif? Qu'est-ce qu'on partage? 305. Le p I uri el.. . . . . .. . . .. .. . . . . .. .. .. .. .. .. .. . . .. . . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . . .. ..3 1

6. Raccourcir, si possible 337. Le fameux objet direct 358. Le nunléral : s'agit-il d'un adjectif? 389. Le pronom personnel et possessif 4110. Le pronom démonstratif 43Il. Le "soi-même" personnel et possessif 4412. Qui et quoi ? 4513. Quelqu'un, quelque chose, ou rien 4614. Les pronoms qui "comptabilisenf' 4715. Les pronoms réciproques 4916. Les pronoms plutôt "adjectifs" 4917. Les postpositions qui bougent 5018. Les postpositions adverbes ~ 5219. Les postpositions non déclinables 532(). Quelques prépositions, quand même! 5421. Une postposition-adverbe à complications 5422. Les adverbes seulement adverbes 5523. Un verbe-adverbe passe-partout 5624. Et l'adjectif? Et la comparaison? 57

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B. LEVERBE: DISCRETMAISEFFICACE 591. La conjugaison ayec le pronom-enveloppe 592. Le réel contre le non-réel 603. Le temps sans le futur 604. Le passé sans équivoque 615. Etre et ne pas être 626. Vœux et souhaits au "conditionnel" 637. Le participe en -nud, bon à tout faire 648. L'impératif .... .. .. .. ......679. Le "ça" du verbe 6810. Le passif-impersonnel tout à fait actif 69Il. Le participe: passif et... négatif! 7012. Le "on dit" oblique 7113. Le verbe du dictionnaire: l'infinitif en -ma 7214. L'infinitif en -da ou "cas partitif" 73

C. L'ADVERBEQUIFACILITELESCHOSES 731. Les adverbes de lieu 732. Les adverbes de temps 743. Les adverbes de manière 754. Les adverbes de quantité et d'intensité 75

D. À BONNEQUESTION, BONNERÉPONSE 76E. LES CONJONCTIONS 78

1. La coordination simple et moins simple ,782. La subordination 79

II. FORMATION DU VOCABULAIRE 80

A. DEL'EXTÉRIEUR:LESEMPRUNTS 811. La base lexicale "vraiment" estonienne 812. Emprunts aux Indo-européens 853. Emprunts aux Baltes.. ..864. Emprunts aux langues germaniques 865. Des emprunts turco-tatars ? 876. Le vocabulaire emprunté tardivement 87

B. DEL'INTÉRIEUR: DÉRIVATION,COMPOSITION 931. La dérivation 93

a) Les nonls 93b) les verbes 97

212

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c) Le s ad v er be s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . . .98

2. La composition ..100'a) Les composés nominaux 100b) La composition verbale lOIc) La compositio.n adverbiale ~ 102d) Composition avec -gi --ki 102

III. PRATIQUE DE LA LANGUE 103

A. LACONVERSATIONCOURANTE 1031. Style littéraire, langue parlée 1032. Les salutations 1033. Les présentations 1054. Remerciements, excuses 1065. Les déplacements .~ 1076. Où se loger ? 1097. Si nous allions déjeuner? 1118. Le jour, la date, l'heure 1149. Poste, télégraphe, téléphone 11610. Un tour dans les magasins 117Il. Pensons aux affaires! 11912. L'économie, ça vous intéresse? 12013. Des problèmes de santé? 121

B. L'ESTONIENDEPARIS 122C. MÉFIEZ-VOUSDEL'ESTO-FINNOIS! 124

IV. VOCABULAIRE DE LA CULTURE 127

1. Eesti, qu'est-ce que c'est? 1272. Villes et villages 127

a) La capitale et l'Université 127b) Les villes de la mer 128c) Les noms de lieu: forme et contenu 129

3. Votre nom, s'il vous plait? 130a) Les noms de famille 130b) Les prénoms: liste ouverte 133

4. Et maintenant, chantons! 1345. La danse et le costume 135

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6. Lühme teatrisse "Allons au théâtre" 1367. L'art dit populaire et celui qui l'est moins. 1378. La culture paysanne 13810. Les fêtes du calendrier 139Il. L'homme, la femme et ce qui s'ensuit 14212. Le sport 14313. L'Université de Tartu 14414. Pour se défouler 145

v . LEXIQUE 147

A. ESTONIEN-FRANÇAIS.. 147B. FRANÇAIS-ESTONIEN- 185

BIBLlOGRAPHIE .........................209

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EUROPE

INST ABILITES EUROPEENNES. Recomposition ou décomposi-tion?Sous la direction de Raphael DRAI et CAO Huy- Thuâll

L'instabilité s'installe au coeur d.el'Europe, nourrie de passions nation~lis-tes, de haine ethnique, d'intolérance religieuse, de réactions xénophobes, dedésespoirs et d' illusions... L'Europe ferait-elle un grand bond en arrière? Quelrôle jouera l' AlIetnagne réunifiée si sûre d'elle-même et si bien située entrel'Est et l'Ouest? A l'heure de Maastricht, l'Europe a-t-elle toujours besoin pourexorciser les démons de naguère, des Etats-Unis, de leur conviction, de leurleadership? Un ouvrage collectif qui tente de faire le point sur ces évolutions.

(Coll. Politiques et Stratégies. 240p., J30F) ISBN: 2-7384-1545-8

POLITIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES EN EUROPECollectif sous la directioil de Michèle DURAND

Si les progrès de l'Europe sont évidents, les questions politiques qu'ellesoulève et les changements structurels qu'elle entraîne incitent à s'interrogersur la signification des processus en cours, sur les nouvelles alternatives et lesnouveaux cadres de pensée qui s'élaborent. D'où ce livre, né de l'intérêt deschercheurs pour les nouvelles problématiques ouvertes sur la constructioneuropéenne.

(Coll.Logiques Sociales, 294p., J50F) ISBN: 2-7384-1508-3

POLICES D'EUROPECollectif

Comment développer une coopération policière qui protège efficacementles citoyens européens sans porter atteinte aux nouveaux espaces de liberté queleur promet la construction d'une maison commune? L'accélération du proces-sus de construction européenne, la création d'Europol à la suite du Traité deMaastricht, ont conduit les responsables gouvernetnentaux, les milieux poli-ciers et les opinions publiques des pays concernés à porter un intérêt croissantaux différents systèmes de police européens. Et bon nombre de questionsfondamentales surgissent auxquelles tentent de répondre les auteurs de cetouvrage.

(266p., 140F) ISBN: 2-7384-1792-2

Page 214: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

PARCS NATIONAUX ET TOURISME EN EUROPEGérard R/CHEZ

Teqitoires de protection de la nature, lieux de tourisme et de loisirs de pleinair des concentrations urbaines, les Parcs nationaux sont par définition tout celaà la fois. C'est ce qui fait leur complexité et explique qu'ils sont souvent deslieux de conflits exacerbés pour leur utilisation. Gérard Richez, analyse iciméthodiquement les problèmes posés par l'organisation de ces Parcs natio-naux.

(Coll. Tourismes et Sociétés, 42Op., 220F) ISBN: 2-7384-1279-3

LES ITINERAIRES EUROPEENS DE LA SOIE. Rout~ de l'échangeFrançoise CLAVA/ROLLE. Marc-Henri P/AULT

Tourisme et culture: deux notions trop souvent associées sans que Itonc.onnaissevraiment les raisons et les conditions d I une telle rencontre. Lesitinéraires culturels de la soie proposent des parcours où le plaisir s'appuie surune véritable intelligence des lieux. Le parcours de ces routes de l'échange quiont fait l'Europe pennet d'en reconnaître les diversités. lei nous est proposé unnouveau dialogue entre tourisme et eultur~ pour mieux cerner la spécificitécomme «vecteur économique» d'un patrimoine dont la préservation et l'enri-chissement ne peuvent se réduire à des comptes d'exploitation.

(279p., 140F) ISBN: 2-7384-1470-2

France

LE BRIANÇONNAIS RURAL AUX XVIIème ET XIXème SIE-CLESNadine V/VIER

Le Briançonnais, région ensoleillée et appréciée des touristes, offrait auxdeux siècles précédents une image différente: une population nombreuse etactive, qui exploitait toutes les ressources agricoles et minières, développaitl'industrie textile et essaimait ses instituteurs et marchands à travers toute laFrance. '

Cet ouvrage est donc l 'histoire de ces paysans profondétnent attachés à leurterre natale, pour laquelle ils sauvegardent des valeurs culturelles originalesbien enracinées.

(Coll. Chelnins de la Mémoite, 296 p., 170 F) ISBN: 2-7384-1229-7

CONTER ET CHANTER EN PA YS REDONCollectif sous la direction de Philippe LABURTHE-TOLRA

Faisant suite au «Pays de Redon-, ce volume est consacré plus particuliè-rement à la tradition orale de ce même pays. Chansons, récits et discours y sontanalysés avec soin et justesse.

Cet ouvrage rassemble des Redonnais ainsi que des «étrangers» qui toussont à l'écoute du pays de Redon, de ses récits et ses musiques, de seschanteuses et ses conteurs.

(155p., 9OF) ISBN: 2-7384-1273-4

Page 215: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

LE LANGUEDOC, LE ROUSSILLON ET LA MER. Des originesà la fin du XXème siècleSous la direction de J. RIEUCA U et G. CHOL VY

Ces deux volumes nous retracent l'histoire des liens que cette régionentretient avec la mer et comment jusqu'à nos jours elle exploite et met envaleur sa maritimité.

Si le fait maritime y est ancien, il est plus ou moins développé suivant lesépoques. La mobilité du rivage caractérisant le littoral (fenneture des graus,comblement d'étangs, création de ports ex nihilo).

A la fin du XXème siècle une mission pour l'aménagement du littoral faitreconnaître la vocation touristique de la côte Languedocienne. Une nouvelletonalité maritime régionale se met alors en place.

(Tolne 1, 312 p., 160 F)(Tolne 2, 412 p., 200 F)

ISBN: 2-7384-1054-5ISBN: 2-7384-1055-5

DES BAGNES DE VICHY AUX MAQUIS DE CHAMPAGNE.(1942-1944)Les années terribles. Torne 1.Roger ARVOIS. Préface de Pierre SUDREAU

Accusé d'activités anti-allemandes, Roger Arvois va connaître les arresta-tions, prisons et camps puis l'abominable tribunal des «Sections spéciales» quile condamnent aux travaux forcés. Il va subir le régime effroyable et inconnujusqu'à présent réservé par l'administration de Vichy aux patriotes. Livré auxSS, affaibli après trois années de souffrances, il trouvera le courage de s'évaderpour reprendre le combat. Un témoignage auquel on ne peut s'arracher quirévèle enfin des pages occultées de notre histoire.

(265p., 120F) ISBN: 2-7384-1632-2

LA POLITIQUE DU PCF 1939-1945. Le Parti Communiste Fran-çais et la question nationaleJean- Yves BOURSIER

Ici, le propos de l'auteur est l'investigation sur la politique du particommuniste dans une situation historique particulière, celle de la SecondeGuerre Mondiale, 1939-44. Période d'occupation nazie, de trahison vichysteet de résistance, elle fut décisive pour le PCP en mettant à l'épreuve sescapacités à énoncer et à pratiquer une politique. L'étude détaillée de cettepériode va à l'encontre du mythe d'un PCP unanime el uni dans la résistance,et met en valeur les objectifs principaux qui détenninent en fait sa ligne deconduite.

(Coll. Cheln,ins de la l1zélnoire, 273p., 120F) ISBN: 2-7384-1373-0

AU COEUR DE LI ACTIVISME COMMUNISTE DES ANNEESDE GUERRE FROIDE. «La manifestation Ridgway»Michel PIGENNET

Le 28 mai 1952, plus de quinze mille personnes appelées par le particommuniste disputent la rue aux forces de l'ordre à l'occasion de la venue àParis du Général américain Ridgway. Il en coûtera un mort et des centaines deblessés. Quarante ans plus tard, la violence, typique des années de guerrefroide, surprend et intrigue. Par-delà les traits généraux du communismefrançais, l'auteur nous propose une plongée à travers l'étude de l'événement,

Page 216: Parlons Estonien - Fanny de Sivers

dans l'univers encore mal connu des «activistes. parisiens, hommes clés duPCF.

(Coll. Chelnins de la mémoire, 175p., 9OF) ISBN: 2-7384-1674-8

LE DOSSIER GEORGES ALBERTINI. Une intelligence avecl'ennemi.Jean LEVY (préface de Madeleine REBER/DUX)

Etrange éminence grise que Georges Albertini. Du socialiste Guy Mollet auprésident Pompidou, le monde politique sollicite ses conseils. Les grandspatrons subventionnent ses activités. Pourtant, ce militant de la S.F .1.0 devientsecrétaire général du Rassemblement National Populaire (parti qui collaboraavec les nazis). Condamné à la Libération pour coUaboration, dès 1948 ilbénéficie de la grâce présidentielle et rentre directement comme conseil1er à ladirection générale de la banque Worms.

(280p., 140F)

LA CORSE-AUTOUR. Identités. Enjeux en Europe et en Méditer-ranéeOuvrage coordonné par Ange-Laurent BINDI.

(Préface de Thierry FABRE. Postface d'André DEMICHEL)Etrangère et proche; repliée et disponible; sauvage et accessible; isolée et

reliée à la France, à ItEurope et à la Méditerranée, ainsi la «Corse-Autour»s'inscrit-eUe dans ces multiples cercles d'appartenance qui façonnent sonidentité, scandent ses espoirs ou délimitent ses refus.

Les initiateurs de cet ouvrage cherchent à réinventer la Corse, à partir d'uneouverture créatrice et non d'une authenticité destructrice, à partir d'un horizoneuropéen et non d'un régionalisme passéiste. De multiples débats traversent celivre qui a choisi de prendre l'île pour centre et d'explorer, sous une formejudicieusement comparée, les grandes questions qui vont peser sur son avenir.

(202p., JJOF) ISBN: 2-7384-1128-2

ISBN 2-7384-1349-8

L'ABBE GREGOIRE, DEFENSEUR DES JUIFS ET DES NOIRSMaurice EZRAN

Personnage peu connu et parfois controversé de l'histoire de la Révolutionfrançaise, l'abbé Grégoire fut un militant ardent des droits de l'homme. Trèstôt, il défend la cause des Juifs, tentant de leur accorder l'émancipation, ainsique celle des Noirs, esclaves dans les colonies d'Amérique. Homme d'excep-tion, jamais il ne faillit à ses convictions éthiques et religieuses.

(Coll. Chelninsde la Mémoire, J08 p.,J20 F) ISBN: 2-7384-1213-0

Autres pays européens

LA CULTURE ESPAGNOLE. Les mutations de l'après-fran-quisme (1975-1992)Bernard BESS/ERE

Après quarante ans de dictature obsolète, à la mort de Franco en 1975, c'estun pays fort différent qui s'éveille, conscient qu'une page de son avenir vient

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de s'ouvrir: une nouvelle Espagne est née. Les bouleversements se précipitenttant dans le monde politique qu'économique et culturel. L'étude très complètede B.Bessière ne néglige aucun des aspects constitutifs de la culture espagnoled'aujourd'hui. De la création du Ministère de la Culture aux films de PedroAlmodovar, du plurilinguisme à la Movida, il nous offre un travail remarqua-ble, introduction fondamentale à l'Espagne contemporaine.

(Coll. Recherches et DOCUlnents-Espagne, 413p., 190F)ISBN: 2-7384-1477-X

LE SOUPÇON ET L'AMERTUME DANS LE ROMAN GRECMODERNE (1880 - 1922)Renée-Paule DEBAISIEUX

Cette étude critique constitue une synthèse originale et pénétrante sur uneépoque particulièrement riche de la littérature grecque: celle où se forme legenre nouveau qu'est le roman moderne, celle aussi où se constitue, à partir decourants divers et avec bien des tâtonnements et des c.ontradictions, laconscience hellénique contemporaine, ou tout au moins certains de ses aspectsles plus importants. .

(207 p., 130 F) ISBN: 2-7384-1190-8

L'ECONOMIE SUEDOISE ENTRE L'EST ET L'OUEST (1944 -1949)Annie LACROIX-RIZ

L'étude des relationséconomiquesde la Suède avec les «deuxcamps»del'après-seconde guerre mondiale, éclaire les fondements de sa neutralitémaintenue durant la guerre froide. Elle renouera par la suite avec l'Esteuropéen atténuant ainsi une dépendance grandissante à l'égard du marchéaméricain et ralliera en cela toute l'Europe «atlantique».

(Coll. Chelninsde la Mélnoire, 311p., 170 F) ISBN: 2-7384-1061-8

NATIONS, ET AT ET TERRITOIRE EN EUROPE DE L'EST ETEN URSSCollectif coordonné par Michel ROUX

La chute du mur de Berlin à l'automne 1989 symbolise la faillite du systèmec.ommuniste en Europe de l'Est. Cette transition de régime se déroule dansl'ordre politique,économiqueet culturelnon sansdifficultéset incertitudes.Aucentre des mutationsse trouve principalementposée la questiondes identitéscollectives et des minorités nationales, des liens complexes et des contradic-tions qui unissent les Etats et les groupes nationaux.

(Coll. «Pays de l'Est», 294p., 160F) ISBN: 2-7384-1499-0

LA QUESTION ENERGETIQUE EN EUROPE DE L'ESTCatherine LOCATELLI

Avec l'effondrement du bloc communiste, les pays de l'Est sont aujour-d 'hui confrontés à une sévère contrainte énergétique. Les réfonnes économi-ques vont-elles modifier les comportements d' investissetnent et de gestion del'énergie qui conditionnent une rationalisation des consommations? L' éclate-ment de l'Union Soviétique remet en cause la carte énergétique de l'Europe del'Est; de nouveauxcourantsd'échange émergent, dontce livreoriginalanalyseles contours.

(Coll. Pays de l'Est, 255p., 150F) ISBN: 2-7384-1272-6

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MYfHES ET LEGENDES SmERIENSLucia POPOVA

Depuis l'Antiquité, de nombreux peuples ont occupé le vaste territoire dela Sibérie. La tradition orale était le seul moyen d' infonnation et de transmis-sion aux générations postérieures. Le présent recueil de légendes et de conteschoisis brosse un tableau des conditions difficiles de vie des aborigènes de laSibérie du Nord et de l'Extrême Orient. Le lecteur sera touché par l'âmesensible et la fine esthétique de leurs sentiments, par leur persévérance dans lalutte quotidienne pour leur survie.

(Coll. La légende des Mondes, 168p., 85F) ISBN: 2-7384-1222-X

MOSSA, LA GITANE ET SON DESTIN. Témoignage d'une jeunegitane sur la condition féminine et l'évolution du monde gitanPropos recueillis par Bernard LEBLON

Ce récit autobiographique de Mossa, une gitane, mère de famille de troisenfants, nous fait découvrir, d'une façon plus générale, le monde gitan: la viequotidienne, le travail, la fête et les principales étapes de la vie d'une femme.Un beau témoignage sur la condition féminine chez les gitans.

(Coll. Tsiganes, l03p., 70F) -ISBN:2-7384-1252-1

LI AVORTEMENT EN POLOGNE: LA CROIX ET LA BAN-NIEREJacqueline HE/NEN. Anna MATUCHNIAK-KRASUSKA

Préface de Marie-France CASALISLe texte de loi qui vient d'être adopté par les députés polonais en première

lecture, interdit l'avortement sauf en cas de danger pour la vie d'une femme.Dans sa grande majorité, le peuple polonais reste attaché au principe du droità l'avortement. Mais il hésite à se confronter à l'Eglise. L'enquête sur laquelles'appuie cet ouvrage donne une bonne illustration de ces contradictions ettémoigne du long chemin que les femmes de ce pays ont encore à parcourir pourêtre reconnues comme citoyennes à part entière.

(Coll. Logiques Sociales, 239p., 120F) ISBN: 2-7384-1585-7

LA PENSEE POLITIQUE DE KARL MARXMaurice BARBIER

Si le marxisme est de nos jours considéré comme une idéologie périmée etinadaptée, la pensée de Marx, elle, mérite qu'on s'y attarde, d'autant qu'iln'existe aucun ouvrage en français qui la présente dans son intégralité. C'estmaintenant chose faite avec l'important ouvrage de M. Barbier qui présente unesynthèse complète de la pensée de Marx en retraçant sa fonnation progressiveet en étudiant ses 'différents aspects. Elle peut constituer la base d'une réflexionpolitique féconde, capable d'inspirer l'action.

(447p., 240F) ISBN: 2-7384-1527-X

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Histoire

LES TOURNANTS DU XXEME SIECLE. Progrès et régressionsRobert BONNAUD

Les «tournants du XXème siècle» sont ceux qui ont orienté l'histoire depuisles environs de 1917. R. Bonnaud analyse ici les changements de sens duprogrès, les changements de direction de l'évolution. Mais d'autres retourne-ments apparaissent liés à des variations de la quantité de changement positif, àdes changements de rythme. Le progrès et la régression seraient-ils descatégories historiques indispensables à l'interprétation correcte des faits? C'estsur ce type de question que le lecteur pourra s'interroger. De nombreuseshypothèses sont posées par l'auteur, aux lecteurs de les suivre ou non.

(Coll. Chemins de la mélnoire, 253p., 140F) ISBN: 2-7384-1444-3

L'HISTOIRE BAFOUEE OU LA DERIVE RELATIVISTEClaude BOCHURBERG (avec la participation de Jacqueline BAL-DRAN)

«La controverse des historiens» allemands a mis en évidence les différentestenUitives de relativisation de la Shoa. Ces thèses sont plus insidieuses quecelles avancées par les négationnistes dans la mesure où elles ne nient pas, elles,pour l'essentiel, la réalité du génocide des Juifs mais la replacent dans uneperspective scabreuse, analogique, banalisant son caractère ~pécifique, uni-que. Cet essai s'élève contre ce détournement de mérnoire en cherchant àdémontrer le mal à sa racine à partir des problématiques posées par l'histoireen relation avec l'être.

(125 p., 75 F) ISBN: 2-7384-1237-8

L'INVASION DE LA MEDITERRANEE PAR LES PEUPLES DEL'OCEAN. XIIIèine siècle avant J.-C. Une réécriture de J'histoireantiqueJean-Jacques PRADO

Vers l'an 1200 avant J .-C., la Méditerranée est envahie par une immenseflotte en provenance des côtes européenn~s de l'Atlantique qui fait disparaîtresubitement tous les royaumes existants. Or curieusement, cet événementextraordinaire est pratiquement passé sous silence par les historiens del'Antiquité, déconcertés par cette éclatante victoire des Occidentaux sur leurschers Egyptiens, Grecs ou Hébreux. La magistrale synthèse de la GrandeInvasion Atlantique que présente ici J .-J. Prado vient remettre les choses enordre et combler un grand vide.

(267p., 140F) ISBN: 2-7384-1234-3

Littérature

ELLES ONT SIGNE LEUR TEMPSJocelyne GODART

Des origines à ce début de siècle, qui sont-elles, ces femmes souventignorées qui nous ont laissé poèmes, lettres, romans et autres textes?

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Les plus célèbres, certes, sont connues et une biographie complète lesaccompagne. D'autres sont citées, mais leur vie reste dans l'ombre. Et bien quebeaucoup ne soient ni évoquées, ni même répertoriées, leur talent égale, le plussouvent, celui des noms prestigieux. Dans cet ouvrage, J. Godart retrace labiographie de quarante femmes, accompagnée d'extraits de leurs oeuvres. Unlivre de consultation aisée qui met en lumière ces femmes-auteurs mée.onnues.

(391p.,98F) ISBN: 2-7384-1360-9

HISTOIRES DE SOLOGNE ET DU VAL DE LOIREPierre JEROSME

Mais d'où Pierre Jerosme tient-il ces récits? De quel dictionnaire deSolognot a-t-il bien pu se servir?

'Nul besoin de chercher bien loin. Ce que rapporte l'auteur dans ceshistoires, il le tient tout simplement de son enfance sur les bords de Loire, deson père qui travailla dans le parc de Chambord.. .

C'est donc la campagne de son enfance qu'il évoque le plus souvent dansces récits pittoresques et séduisants.

(Coll. La légende des Inondes, 123p., 70p.) ISBN: 2-7384-1296-3

CONTES ET RECITS HUMORISTIQUES DU MONDE JUIFMuriel KLEIN-ZOLTY

Les communautés juives du Maghreb, d'Alsace et d'Europe Orientale:trois mondes juifs disparus et cependant bien vivants grâce à ce livre de recitsde Muriel Klein-Zolty. Humour et émotion caractérisent ces contes qui formentune anthologie riche et variée de tout un pan du patrimoine culturel de cescommunautés.

(440 p., 210 F) ISBN: 2-7384-0981-4

HIER CHANT AIENT LES LENDEMAINSYoland SIMON

Cette chronique évoque avec sensibilité et humour les généreuses illusionset les âpres conflits d'un monde divisé. Une mémoire minutieuse qui retrouveles mots, la couleur, la saveur d'une époque (celle des années 50) avec ses petitssalaires, ses bains de Iner, ses départs en car, ses ballades, ses vélos et ses bruitsde radio.

(Coll. Voix d'Europe, 119 p., 65 F) ISBN: 2-7384-1147-9

SANS MAUDIRE ?Marie O'NORD

Histoire d'une secrétaire, celle d'un patron et, sur la scène de l'apprentis-sage d'un métier, dans ce petit monde qu'est une entreprise, Eros aussi bien quele rire et cent personnages attachants. Une tragédie cependant va se nouer, cel1ed'une parole impossible à prendre, ce qui se joue dans notre France d'aujour-d'hui, entre patrons et employés. Qui sont-ils les uns pour les autres?

(Coll. Voix d'Europe, 208 p., 90 F) ISBN: 2-7384-1274-2

AU PAYS DES ENFANTS NUSEdith HABERSAAT

Des enfantsdes rues, des enfantsnus qui hanlent les lieux mal famésde laCité et qui se retrouvent, le soir, autour d'une table de la Caf, le bistrot du

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quartier. Une petite bande dans laquelle s'insère progressivement Marie-Eve,la responsable d'une parution hebdomadaire destinée aux très jeunes lecteurs.Lassée par le type d'écriture que cela implique, elle abandonne ce genre de«fiction édulcorée. pour une certaine fonne de vérité. C'est ainsi qu'elle entrerapeu à peu au Pays des Enfants Nus...

(Coll. Voa d'Europe, 155p., 75F) ISBN: 2-7384-1320-1

CHRONIQUE D'UNE JEUNE FILLE SAGE. 1944-1945Joseph KUR1Z

Georgette, qui va sur ses 18 ans, confie à son journal son vécu et celui deses proches. En cette période troublée dans laquelle vit sa petite ville frontalièreannexée par l'Allemagne, elle exprime ses émotions, ses sentiments, qui sontle reflet de son éducation très stricte. C'est l'année de tous les drames et lajeunefille attend le grand amour. A la fois forte et vulnérable, Georgette ne laisseraaucun lecteur indifférent.

(Coll. Voix d'Europe, 203p., 95F) ISBN: 2-7384-1372-2

TU REVIENDRAS DANS LA VALLEEFrancis SIMONINI

1936, la guerre d'Espagne fait rage. De quel côté est le salut? Pour lesacteurs de la troupe de «L'Onde., ils entreront dans la lutte année sans l'avoircherché. Venus de tous les horizons, ces hommes, ces femlnes unis par l'amourdu théâtre sauront, sans l'avoir voulu, devenir des héros. F. Simonini a surestituer, avec la plus limpide émotion ce jeu où le théâtre est la vie, où la viedevient tragédie dans l'irréalité trop réelle et atroce de la guerre.

(Coll. Voix d'Europe, 207p., 110F) ISBN: 2-7384-1469-9

LA PAROLE PLANETEMarc ALYN

Lauréat des prix Max Jacob et Apollinaire, Marc Alyn est l'auteur d'uneoeuvre poétique considérable qui le situe «au niveau des plus grands» (AlainBosquet). Après Byblos, paru à nos Editions, il nous donne ici, avec La Parolepwnète, un livre majeur, de grand souffle et de vision profonde: hymne àl'éternelle création du monde par le verbe.

(Coll. Poètesdes cinq continents. l08p., 70F) ISBN: 2-7384-1241-6

LEUR DITJean-Claude VILLAIlV

D'abord poète des lieux, qu'ils soient de terre ou de mer, J .C. Villain s'estouvert ces dernières années, par une écriture légendaire, familière des mythes,à d'autres espaces et à d'autres temps, tels la Grèce ancienne et le désert. Fidèleà la mémoire imaginative qui l'inspire, il évoque dans le recueil présent l'exilforcé des Africains vers un autre continent. Ce thème est sujet d'une méditationsur la souffrance, le courage et l'espoir, ainsi que le prétexte à un travailnovateur sur la langue, entre le chant et le cri.

(Coll. Poètes des Cinq Continents, 57p., 60F) ISBN: 2-7384-1522-9

SAISONS ADULTESCollectif

Des adultes à mi-parcours entre adolescence et retraite ont eux aussi

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découvert le pouvoir de l'écriture pour exprimer ce qui est en eux.Avec l'association Vivre et l'Ecrire, L'Harmattan ouvre une nouvelle

collection qui cherche à promouvoir l'expression écrite de ce que chacun porteen soi.

Saisons Adultes est un premier recueil collectif.(Coll. Vivre et l'Ecrire Adultes. 106p. BOF) ISBN: 2-7384-1362-5

CONVERGENCES ET DIVERGENCES DANS LES LITTERA-TURESFRANCOPHONESCollectif

Peut-on écrire hors de France dans l'indifférence par rapport à l'institutionlittéraire française? COlnmentéciire dans une langue qui, mêlne sienne, esttoujours d'abord celle des autrês? Qu'en est-il de la quête identitaire face à unimpérialisme français, qui a marqué l'émergence de ces littératures antillaise,suisse, canadienne, ou maghrébine? Autant de vieilles questions toujoursd'actualité auxquelles ce livre apporte des réponses neuves, fruit commund'écrivains et d'enseignants.

(206p., 110F) ISBN: 2-7384-1376-5