4
tenue de camouflage qui incitera les habitants du quartier à les appeler de nouveau par leur vrai nom : Résidences de L'Écluse et de Sainte Colombe. N’est ce pas plus élégant ? Petit retour en arrière : ces tours, dont la construction débuta au milieu des années 60, furent investies en juillet La fin des “tours marrons” LL L L es “tours marrons” c’est fini ! Que l’on se rassure, les bâtiments ne vont pas disparaître, mais seulement ce nom qui, n’étant plus approprié du fait de la rénovation en cours, dispa-raîtra sans doute tôt ou tard. En effet, ces immeubles enfilent aujourd’hui une 1968 par les premiers résidents, pour la plupart logés grâce aux cotisations du 1% patronal. Cette appellation de "tours marrons" que beaucoup trouvent réductrice et peu valorisante pour le quartier, va sans doute disparaître comme elle est arrivée, lentement et sur la pointe des pieds... Espérons donc que personne n’aura l’idée de rebaptiser ces immeubles "tours crème", appellation qui ferait un peu "tarte" et risquerait, une fois encore, de s’installer pour plusieurs générations. De nouveaux revêtements sont donc en train de voir le jour, à la grande joie des membres de l’Amicale des Locataires, qui œuvrent depuis plusieurs années pour redonner une meilleure image à leurs résidences. Même si l’habit ne fait pas le moine, il influence sans doute la façon dont on voit les choses... Alors longue vie aux Résidences de l’Écluse et de Sainte Colombe ! SEKOU DIABY À LA RENCONTRE DE NOS VOISINS sommaire Crème de Marrons Il n’y a pas d’âge pour faire des rencontres Le diabète... parlons-en ! Tout finit par des chansons nn n n ° 11 1 1 mai 2005 Le journal de la rue Paul Hochart et ses alentours : Barbanson, Dahlias, Écluse, Sainte Colombe, Sorbiers, Saussaie... Combien de nos voisins connaissons-nous ? Où et comment pouvons-nous les rencontrer ? De quoi pouvons-nous nous parler ? Les parents peuvent faire connaissance à la crèche, les personnes âgées au foyer des anciens, les "citoyens" en adhérant à des associations qui répondent à leurs attentes et les individus en participant à des projets communs. 777 Ainsi se créent des liens entre voisins, se partagent des moments conviviaux, alors que l'on ne parle souvent de la banlieue qu'en termes d'isolement, d'insécurité, de mal de vivre... Ce journal existe pour faire entendre un autre écho, d'autres voix : celles de la plupart d'entre nous qui, chaque jour et chacun à notre façon, participons à ce qui fait de notre quartier un lieu où l'on se sent entouré, où il fait bon vivre. Pour preuve, les 12 personnes qui en assurent la réalisation sont toutes des demandeurs d'emploi, jeunes ou bénéficiaires du RMI, qui se sont impliqués dans ce projet, parce qu'ils avaient envie de mettre en valeur leur quartier. Et pour en refléter la diversité et la richesse, dans ces pages, il y en a pour tous les goûts. p 1 2 3 4

Paroles d'Ici

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Journal citoyen du quartier Paul Hochart

Citation preview

Page 1: Paroles d'Ici

tenue de camouflage quiincitera les habitants duquartier à les appeler denouveau par leur vrai nom :Résidences de L'Écluse etde Sainte Colombe. N’est cepas plus élégant ?Petit retour en arrière : cestours, dont la constructiondébuta au milieu des années60, furent investies en juillet

La fin des “tours marrons”LLLLes “tours marrons” c’est

fini ! Que l’on se rassure,les bâtiments ne vont

pas disparaître, maisseulement ce nom qui,n’étant plus approprié dufait de la rénovation encours, dispa-raîtra sansdoute tôt ou tard.En effet, ces immeublesenfilent aujourd’hui une

1968 par les premiersrésidents, pour la plupartlogés grâce aux cotisationsdu 1% patronal.Cette appellation de "toursmarrons" que beaucouptrouvent réductrice et peuvalorisante pour le quartier,va sans doute disparaîtrecomme elle est arrivée,lentement et sur la pointedes pieds... Espérons doncque personne n’aura l’idéede rebaptiser ces immeubles"tours crème", appellationqui ferait un peu "tarte" etrisquerait, une fois encore,de s’installer pour plusieursgénérations.De nouveaux revêtementssont donc en train de voir lejour, à la grande joie desmembres de l’Amicale desLocataires, qui œuvrentdepuis plusieurs années pourredonner une meilleureimage à leurs résidences.Même si l’habit ne fait pasle moine, il influence sansdoute la façon dont on voitles choses... Alors longue vieaux Résidences de l’Écluseet de Sainte Colombe !

SEKOU DIABY

À L A R E N C O N T R E D E N O S V O I S I N S

s o m m a i r e

Crème de Marrons

Il n’y a pas d’âge pour faire des rencontres

Le diabète... parlons-en !

Tout finit par des chansons

nnnn°°°°1111mmmmaaaaiiii 2222000000005555

Le journal de la rue Paul Hochar t et ses alentours : Barbanson, Dahl ias , Écluse , Sainte Colombe , Sorbiers , Saussaie . . .

Combien de nos voisins connaissons-nous ?Où et comment pouvons-nous les rencontrer ?De quoi pouvons-nous nous parler ?Les parents peuvent faire connaissance à lacrèche, les personnes âgées au foyer desanciens, les "citoyens" en adhérant à desassociations qui répondent à leurs attentes etles individus en participant à des projetscommuns. 777Ainsi se créent des liens entre voisins, separtagent des moments conviviaux, alorsque l'on ne parle souvent de la banlieuequ'en termes d'isolement, d'insécurité, demal de vivre...

Ce journal existe pour faire entendre unautre écho, d'autres voix : celles de laplupart d'entre nous qui, chaque jour etchacun à notre façon, participons à ce quifait de notre quartier un lieu où l'on se sententouré, où il fait bon vivre. Pour preuve, les12 personnes qui en assurent la réalisationsont toutes des demandeurs d'emploi,jeunes ou bénéficiaires du RMI, qui se sontimpliqués dans ce projet, parce qu'ilsavaient envie de mettre en valeur leurquartier. Et pour en refléter la diversité et larichesse, dans ces pages, il y en a pour tousles goûts.

p

1111

2222

3333

4444

Page 2: Paroles d'Ici

Nouvelles familles au foyer

Les difficultés à faire denouvelles connaissancesamènent certaines

personnes âgées à se sentirisolées. « Dans mon immeuble,beaucoup de gens ont déménagé; ne connaissant plus mesvoisins, je me sens seule »déplore cette retraitée.« Le foyer des anciens leurredonne un souffle de vie »témoigne sa responsable,Solange Pétralia, expliquant :« venir y déjeuner, plutôt que derester chez eux, seuls devant uneassiette, leur donne l’occasion desortir et, pour cela, de s’habiller,d’être coquets et coquettes ! ».« Au lieu de rester à la maison,

jour, on peut jouer aux cartes,au scrabble, lire desmagazines… ou simple-mentbavarder : « comme je ne jouepas aux cartes, je viens ici pourdiscuter » raconte cette autrefidèle du foyer. Mais ce n’estpas tout ! Avec, la couture, labroderie, le tricot, et autresconfections de pâtisseries oude confitures… « la journéepasse très vite ! » apprécient cesdames.Et en plus, pour varier lesplaisirs et réunir un plus grandnombre de personnes, ont lieudes conférences-débats,rencontrant un franc succèsauprès des anciens,

2Sainte Colombe.Quand c’est l’heure où leursparents viennent les chercher,certains des enfants, accaparéspar leurs jeux, ne remarquentrien ; d’autres, le nez collé à laporte vitrée, guettent l’arrivéede papa, maman, papy, mamy,du grand frère ou de la grandesœur. Et on les entend, quandarrivent les parents de leurspetits amis encore occupés àjouer, crier à tue-tête des :« Jawad, voilà ta maman, Amélia,il y a ta sœur qui est là » !Pendant qu’on les habillepour rentrer à la maison, ilsracontent leurs exploits de lajournée, qui semblent parfoissortir tout droit d’un dessinanimé. Et puis chacun s’en vade son côté.« Quand j’amenais mon fils à lacrèche, on prenait le temps dediscuter, de se connaître »

Jawad... aux bons soins deMagalie et des autrespuéricultrices de la crèchedépartementale, située au seindes résidences de l’Écluse et

raconte cette "ancienne"maman rencontrée à la portede l’établissement. « Etcomme cela, on pouvait inviterles petits amis de notre enfant àson anniversaire, s’échanger destours de garde quand on voulaitsortir le soir »...Or aujourd’hui, « je n’ai pasl’impression que les parents quiamènent ou viennent chercherleur enfant en profitent pourfaire connaissance » constateMme Doh, parent et membredu Conseil de crèche. Qu’onse le dise !

ANGELA COËSY

Cris et chuchotements...

Ils s’appellent Rachid,Cyrille, Agnès, Irma,René... Tous les matins ils

confient Amélia, Morgane,Damir, Shaïna, Maëva,

Pour les petits qui fréquentent la crèche de la rue Paul Hochart,faire connaissance est un jeu d'enfant.

Mais pour les grands cela semble moins spontané...

L’isolement des anciens n’est pas une fatalité. À Chevilly-Larue,ceux qui participent aux activités organisées à leur intention le savent bien.

on vient là pour manger etensuite on trouve de l’occu-pation » confirme cette dame

rencontrée lors du reportage.Et ce n’est pas ce qui manqueaprès le déjeuner. Chaque

EEEEnnnn eeeexxxxcccclllluuuussssiiiivvvviiiittttéééé !!!!LLLLeeee jjjjoooouuuurrrrnnnnaaaallll dddduuuu jjjjoooouuuurrrrnnnnaaaallll

Pleins d'entrain, ils attaquent le travail.Les voici à la recherche du nom du

journal. Les titres auxquels on aéchappé : Qui qu'a parlé ? La voix de

l'avenir. La feuille à l'œil...

Quand une idée de genie tombe sur latête d'une de nos journalistes... Lejournal va s'appeller Paroles d'ici !

Un petit pot pour fêter la trouvaille... Mais faudraitquand même pas que ça devienne une habitude !

La recherche se poursuit, mais la fatiguese fait sentir et de jour en jour, nos

journalistes perdent presque espoir.7

Douze stagiaires dynamiqueset volontaires, prêts à relevertous les défis, solidaires pourun projet ambitieux...Et leur lieu de travail >

Le canard à 4 pattes ! Maisc'est quoi ce titre ? Jerefuse d'être complice...

Ça avance ?

Ce nom enchante tout lemonde et la joie revient au

sein de l'équipe.

J'ai une idée ! Je suis sûr que ça va vous plaire : Lecanard à 4 pattes !

Allez, au boulot ! Il faut avancer surle journal. Tout le monde s'y met.

Les interviews commençerontdès qu'on aura trouvé le boutonde mise en route !

Page 3: Paroles d'Ici

« notamment sur le thème dela santé, sujet par lequel ils sesentent toujours concernés »commente Mme Pétralia.Et bien d’autres chosesencore… En effet, les thésdansants, repas de Noël,barbecues… comme lesouligne la responsable,permettent que « se recréeune sorte de milieu familial ».

Mais les anciens n’enrestent pas là  !  Du fait de laproximité du foyer et ducentre de loisirs, desrencontres inter générationssont organisées lorsque lesanimateurs accompagnentles enfants chez les aînéspour partager le goûter.Catherine Bouichet,responsable adjointe duCCAS, confirme : « Lesgrands-pères et les grands-mèressont essentiels pour les petits etles moments passés ensembletrès enrichissants pour tous ».Une façon toute naturellede créer de nouveaux liensqui, une fois chacunretourné dans son quartier,pourront donner naissance àde nouvelles amitiés etrompre l’isolement.

YANNICK CAILLARD

J’ai besoin d’en parlercar lorsque je vaischez mon diabétologueà l’hôpital, on n’a pas

le temps de m’écouter : lesconsultations sont faites à lachaîne » raconte AndréeWalter, diabétique depuis21 ans.« L’un des objets del’association est de permettre auxdiabétiques de se rencontrer etde parler de leurs difficultés »explique Christine Bittante,pharma-cienne aux Sorbierset vice-présidente de Diab94. Ce que confirmeGeorgette Munda, atteintedepuis 23 ans : « on peutdiscuter chacun de notre cas ;ça aide ». « Il faut que lesdiabétiques dialoguent, car ils

ont souvent les mêmesproblèmes et peuvent ainsi plusfacilement trouver dessolutions » ajoute Mme

Bittante. « J’avais desquestions à poser et je nesavais pas à qui m’adresser.Cette association est arrivée àpoint pour m’aider ! »confirme Mme Munda.La compréhension que l’onpeut trouver auprès d’autrespersonnes atteintes de lamaladie est précieuse, comme

l’illustre Louis Lesage,touché très jeune, puisqu’ilse soigne depuis 40 ans : «lorsque l’on est enhyperglycémie, on fait del’acétone, ce qui donnemauvaise haleine et empêched’avoir des contacts rapprochés; en plus, les gens sont souventpersuadés que c’est dû àl’alcool » .La liste des contraintes n’esthélas pas close : il faut encorerespecter des règlesdiététiques strictes, enparticulier au niveau de laconsommation de sucres lentsou rapides. Ce qui signifie unrepas "amélioré" par semaineet un gastronomique parmois, au maximum. « Undiabétique peut manger de toutmais il doit équilibrer ses repas »précise Mme Bittante. MaisM. Lesage réplique : « devoirfaire attention au sucre estembêtant, car il faut serestreindre sur beaucoup dechoses ». Aussi l’associationa-t-elle eu recours auxconseils d’une nutrition-nistepour aider ses adhérents. Maiscelle-ci ayant désormaisquitté le quartier, c’est lapharmacienne qui a pris lerelais et dispense à présent les

informationsnécessaires.Les maladesdoivent enp e r m a n e n c esurveiller leur glycémie (tauxde sucre dans le sang) et, pourcertains, subir des injectionsd’insuline. « Jusqu’à trois foispar jour ! » s’exclame Mme

Walter, qui reprend : « J’aiheureusement mon mari pourme les faire ». Et Mme Mundad’ajouter : « Se faire tous lesjours des piqûres, ça devientlassant ».Cependant, la pharmacienneassure que le traitement àl’insuline a fait de gros progrès: « on peut se déplacer avec sonmatériel (une sorte de stylo) ; iln’est plus nécessaire deconserver l’insuline réfrigérée ».Mais ces soins entraînentencore d’autres obligations :un décret interdit auxdiabétiques de jeteraiguilles, seringues,

lancettes, etc... avec lesordures ménagères. Pour leséliminer, ils sont désormaiscontraints de les placer dansdes conteneurs, qu’il faut seprocurer soit en officine, soità l’association, et rapporter

pour destruction dans lestrois mois qui suivent leurachat, la loi étant très strictesur ce point. Ils doiventdonc les remettre à lapharmacie, mais peuventaussi les confier à Diab 94qui s’occupe de les faireincinérer. « La commune n’aaucun dispositif pour récupérerces boîtes » explique GérardGrosse, président del’association.Adhérents et membres del’association souhaitent fairepasser un message auxdiabé-tiques du quartier : «j’aimerais qu’ils viennent parlerde notre maladie, car tous lesdiabètes sont différents » ditMme Walter, tandis que M.Lesage affirme : « il fauts’assumer ». « Il est importantde dédra-matiser, le diabète,ce n’est pas un "truc" bizarre »ajoute la pharmacienne. «Ne restez pas seul, venez nousrejoindre ; faites connaîtrevotre diabète » conclutGérard Grosse.

GWENAËL MOUFLET

3

Diab 94 disposera d’unstand à la fêtecommunale de Chevilly.Chaque personnedésireuse de s’informerpourra y obtenir desrenseignements, regarderun diaporama et même yfaire un dépistage gratuit.La pharmacienne dessorbiers peut aussi répon-dre à toutes les questions !

Les modes de vie et d’alimentation actuels favorisent le diabète,maladie lourde à vivre au quotidien. L’association Diab 94, dontle siège se trouve aux Sorbiers, a été créée depuis un an pouraider les diabétiques. Des habitants du quartier témoignent deleur expérience.

Louis Lesage : « on trouve unecompréhension précieuse auprèsd’autres malades ».

Georgette Munda : « discuterchacun de notre cas, ça aide ».

Andrée Walter : « j'ai besoind’en parler ».

Face au sucre, ils ont su créer des liens

Gérard Grosse, président de Diab 94 : « ilfaut se faire connaître, ne pas rester seul ».

Solange Pétralia : « le foyerredonne un souffle de vie auxanciens ».

Catherine Bouichet : « laproximité du centre de loisirs etdu foyer permet de développerles liens inter générations ».

Allez courage, c'estbientôt la fin.

Le matériel marche,mais ce n'est pas faciled'apprendre à récolterdes informationspertinentes !

Les interviewsne sonttoujours pasfinies. A qui le tour ?

J'ai mérité un gros dodo...je reste sur place, j' peux plusbouger !!!

union du comité de pilotage pour lernal "citoyen", sous le regardprobateur de Marianne !

Le photographephotographié !

Après de longues semaines detravail, notre confrère à lecerveau prêt à exploser !

Chaquestagiaire faitune propositionde mise enpage... Résultats trèspositifs !

Page 4: Paroles d'Ici

4

L’équipe de Paroles d’ici tiendra un stand sur la Fête Communalede Chevilly-la-Rue, les 11 et 12 juin 2005. Grand jeu : devenez journaliste

d’un jour et soyez publié(e) dans les colonnes du journal !

Griots des temps modernesNé dans et pour le ghetto noir américain au cours des années 70, le rap est aujourd’hui devenu levéhicule des jeunes pour exprimer leur malaise face à la société, à la manière des griots africains.Arrêt sur image sur deux groupes de jeunes originaires du quartier qui ont fait du rap leur moyend’expression.

Subawoo All Stars, créé ily a 7 ou 8 ans rassembledes jeunes de différents

quartiers de Chevilly-Larue :« Lémy, dit « Tommy Knock», moi c’est Chris taylor, il ya aussi Siméony, un résidentde la rue Paul Hochart, etDon Guagugiona (Thomas)qui vit à la Saussaie » détailleBenjamin.Drogues Douces, créé voici 2ans, se compose de Mouss etLamale, Moustapha et Pascalde leurs vrais noms, tous deuxoriginaires de L’Haÿ–les–Roses.Pour la plupart, ces jeunes sesont rencontrés dans la cité  :« on se croisait, puisqu’onhabitait au même endroit ».Animés par la même passion,ils ont décidé de se réunir etmonter leur propre groupe.Si à l’origine, le rap a pourbut de porter un regardcritique sur la société, cesgroupes ne tombent pas pourautant dans le style hardcore(extrême, ultra-réaliste) et laviolence que prônent certainscollectifs* : « On ne fait pas derap "Mafia k’1Fry", nous, c’estplutôt le rap technique »,affirme Subawoo All Stars ; etDrogues Douces depoursuivre : « On n’a pas destyle précis, dans nos chansons,il y a un peu de dancehall, unpeu de r’n’b » (styles dérivésdu reggae et de la soulmusic). Ils sont ainsi loin desclichés de certains textes derap : le désespoir, la violence,la cité… même s’ilsn’oublient pas d’où ilsv i e n n e n t   :  « Habiter dans lacité ça nous ainspiré, mais jen’ai pas envied e

m’enfermer dans ce cliché, jepréfère avoir mes textes"conscients" » explique l’undes Subawoo All Stars. Pasnon plus de public privilégié :« on compose, c’est tout » nousrassure Drogues Douces.Leur public ? Subawoo AllStars avoue qu’il n’en a pasforcément dans sonquartier : « On ne sait pas sinos propres potes écoutent lestyle de rap que l’on fait ». PourDrogues Douces par contre, lareconnaissance est au rendez-vous : « Dans le quartier, on estsoutenu ; les petits et aussi lesgrands s’en régalent ; on nousdemande quand sort le CD("Préparer l’avenir", àparaître prochai-nement) ».Ils se sont fait peu à peu leurplace dans le milieu et ontdéjà quelques expériencesmusicales à leur actif, avecd’autres artistes du mêmemilieu : « le dernier featuring*en date a été fait avec Naty, quia chanté dans l’albumd’Intouchable ; on en a aussifait avec Kannibal et Opium »nous confie Drogues Douces.Pour Subawoo All Stars,Benjamin a réalisé un projeten y associant les autresmembres du groupe et desartistes de Seine-et-Marne,où il habite maintenant :« j’avais décidé de sortir ma"mixtape" Vente 2 Leust, unformat cassette avec une faceA : rap français et une face B :rap US ». Premier succès : la

"compil" est maintenantdans les bacs. Pour cequi est des rapportsdu rap avec lebusiness, c’est une

t o u t e

autre his-toire. Àl aquestion :«   Q u ep e n s e z -vous du

LE RENARD

Abandonnée un soird'octobre 2003, pleine desix petits, j'ai dû attendreplusieurs jours et plusieurs

nuits avant de croiserdeux âmes charitables :

Valérie et Thierry !Battue, je suis restée

méfiante un bonmoment. De mes six

chiots, l'une, Téquilla aété sauvée et fait le

bonheur d'une familleavec pleins d'enfants.Pour ma part, je file

aujourd'hui le parfaitbonheur avec mes

nouveaux maîtres ; dumatin au soir, je

déambule rue PaulHochart, où je connais les

moindres recoins et oùtous les riverains me

surnomment "LeRenard"...

Vous m'avez reconnue ?

LE CHIEN

Je m'appelle Olive, je suisune Yorkshire, je

recherche une familled'accueil pleine

d'affection, qui aimeraitme recevoir quelques

jours, de temps en temps.Pour en savoir plus

appeler au01.49.78.06.81.

Rémunération assurée, àdébattre.

rap et de la production actuelle ?», les réponses sont assezpessimistes, et même trèsengagées, comme le révèlentles propos de Benjamin : «  Pour moi personnellement, ilest un peu trop "ghetto", maisc’est peut-être la situationactuelle qui fait ça. Quand turegardes, il est favorable, d’êtreen indépendant et de sortir tespropres "gènes " ; au moins tues sûr que personne ne tecensure ou ne te dise ce qu’ilfaut que tu fasses ». Mouss de

D r o g u e sDouces,va plusloin,

en déclarant : « Tout est faitpour l’argent ».Sont-ce les artistes quidérivent ? Non, ce sont lesgrosses maisons de disques(majors) qui sortent les titresles plus commerciaux desalbums et véhiculent uneimage fausse de l’artiste. Dès

lors, des labels indépendantsse forment et permettent auxartistes de garder leur libertéface aux maisons de disques.

Mais selon Benjamin etLémy : « Il fautvraiment avoir le moralpour le faire,parce que c’est long,

laborieux : tudo i s

écrire dutexte, tu doisvoir quelmagazine vate chroni-quer, quelleradio vapasser tes

morceaux ; et il faut une équipesolide derrière toi ».

ANNA ABELLI

Vers les années 90, le rap devient une véritablebande son pour toute une jeunesse en quêted’identité et aussi un moyen pour denombreux jeunes (de banlieue) de s’en sortir. C’est aussi en 1990 que la France fait sesdébuts sur la scène rap, avec le développementdes radios libres. Grâce à cette médiatisation,le rap devient populaire dans l’Hexagone et denombreux jeunes talents émergent .

L’OURS

Ont assuré la réalisation de cejournal : Anna Abelli, Lætitia

Basseville, Farès Bensalem, Marie-Josée Bule-Kimbuyi, YannickCaillard, Angela Coësy, LassanaDabo, Chantal Davoult, SekouDiaby, Élise Gascoin, GwenaëlMouflet, Karim Sinnas, qui ont

occupé les fonctions de journalistes,maquettistes et photographes.

Rédaction en chef, direction artistiqueet encadrement pédagogique :

Ghislaine Bassez, Véronique Gestin,Caroline Cozon et Eric Seyden, de

l’association Parlez Cités.

CCCCoooonnnnttttaaaacccctttt :::: 00001111 44445555 66660000 11118888 66667777ppppaaaarrrroooolllleeeessssddddiiiicccciiii@@@@llllaaaappppoooosssstttteeee....nnnneeeetttt

Featuring : chanter unechanson avec un artiste, êtreinvité sur son album.Collectif : regroupement deplusieurs artistes d’une mêmemouvance. Par ex. Mafia k’1fry , qui regroupe diversrappeurs issus du "94" comme113, Rhoff, Intouchable, KeryJames...

*

Direction Départementale duTravail, de l'Emploi et de laFormation Professionnelle

du Val-de-Marne