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O n l’imagine volontiers parcourant le monde au gré de ses humeurs et de l’actualité. Las, le quotidien du journaliste est infiniment plus complexe et, parfois, moins romantique. Si le point commun des professionnels de l’information reste la passion des faits et le désir de transmettre ces derniers à un public toujours plus exigeant, les pratiques divergent. Les supports d’information aussi. De plus, de nouveaux modes de communi- cation voient peu à peu le jour et recherchent de jeunes professionnels formés à leurs exigences techniques. ÊTRE JOURNALISTE AUJOURD’HUI PARTIE 1 Mythe et réalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 10 Une profession plurielle . . . . . . . . . . page 43 S O M M A I R E

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O n l’imagine volontiers parcourant le mondeau gré de ses humeurs et de l’actualité. Las,

le quotidien du journaliste est infiniment pluscomplexe et, parfois, moins romantique. Si le pointcommun des professionnels de l’information reste la passion des faits et le désir de transmettre cesderniers à un public toujours plus exigeant, lespratiques divergent. Les supports d’informationaussi. De plus, de nouveaux modes de communi-cation voient peu à peu le jour et recherchent dejeunes professionnels formés à leurs exigencestechniques.

ÊTRE JOURNALISTEAUJOURD’HUI

PARTIE 1

Mythe et réalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 10Une profession plurielle . . . . . . . . . . page 43

S O M M A I R E

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Cette évolution n’est bien sûr pas sans incidencesur l’exercice de la profession. Divisée en quatregrands secteurs d’activité – agences, presse écrite,radio, télévision – la presse offre une vaste palettede métiers, tous étroitement imbriqués dans unprocessus global de fabrication, au sein d’unenvironnement propre et doté d’un jargondistinct. De même, chaque branche dispose-t-ellede règles d’appréciation et de recrutement qui luisont spécifiques.

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L e temps des grands reporters parcourant laplanète au rythme des événements est révolu :

Rouletabille et Tintin ont regagné leurs pénates.Les héros sont pourtant loin d’être fatigués etl’actualité reste toujours trépidante, mais lespratiques professionnelles ont évolué.

Aujourd’hui, le « journalisme assis » (sédentaire)l’emporte en effet sur le « journalisme debout » (surle terrain). La plupart des journalistes, actuellementen exercice, passent d’ailleurs l’essentiel de leurtemps au sein même des rédactions. Des chaînesde télé privées, telle Canal+, n’emploient d’ailleursplus que des « journalistes assis », chargés deformuler des commentaires sur des images fourniespar d’autres télévisions ou agences. Le tout ens’appuyant sur des dépêches d’agence! La réductiondes effectifs d’une part, les restrictions budgétairesd’autre part, mais aussi la multiplication de banquesde données facilitant la collecte d’information, onteu raison du reportage au long cours tel que lepratiquait Joseph Kessel ou Albert Londres.

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MYTHE ET RÉALITÉ

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Face à la surabondance de l’information, le rôle dujournaliste « assis » est donc plus que jamais dehiérarchiser, de sélectionner les données.

SPLENDEURS ET MISÈRES DU IVE POUVOIR

Le mythe du IVe pouvoir a lui aussi vécu. À côté dulégislatif, de l’exécutif et du judiciaire, la presse alongtemps été considérée comme le IVe pouvoir.Or, en raison de la réduction des services d’investi-gation des médias, rares sont les affaires quiéclatent au grand jour grâce à la seule initiative desjournalistes. Si les récentes affaires politico-judiciaires ont pu émerger – affaire des HLM deParis, Tiberi, de la MNEF… – c’est d’abord grâceà la ténacité de quelques magistrats instructeurs,relayés par la presse. Une poignée de journalistesont néanmoins assis leur réputation sur la pratiquepoussée de l’investigation. L’équipe du CanardEnchaîné est de ceux-là. Citons également Jean-Marie Pontaut, actuel rédacteur en chef du serviceInvestigation de L’Expre s s ou Edwy Plenel duMonde (voir son portrait p. 58).

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Ces données n’ont pas été réactualiséesdepuis 1990 ; on peut néanmoins supposer

que le pourcentage des journalistes exerçanten presse spécialisée, grand public, techniqueet professionnelle, mais aussi au sein deschaînes privées a augmenté.

Source : Les Journalistes français en 1990, La Docu-

mentation française-SJTI-CCIJP, 1992.

OÙ TRAVAILLENT LES JOURNALISTES ?À

SA

VO

IR

Presse quotidienne nationale 8,8 %Presse quotidienne régionale 19,2 %Presse régionale non quotidienne 2,6 %Presse magazine d’information générale 5,2 %Presse spécialisée grand public 22,2 %Presse spécialisée techniqueet professionnelle 13,3 %Presse institutionnelle 3,4 %Radios nationales 5,4 %Radios locales 2,1 %Télévisions publiques 6,7 %Télévisions privées 2,8 %Agences généralistes 6,5 %Agences spécialisées 1,3 %

Média Pourcentage

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• En 1999, 11744 femmes ont obtenu ourenouvelé leur carte de presse. Elles repré-sentent aujourd’hui 38,5 % des 30510 journa-listes titulaires de la carte.

• Si leur nombre augmente, leur statut estplus précaire que celui des hommes : plusd’un pigiste sur deux est une femme (475

pour 458 hommes).

• Les femmes journalistes sont davantage diplô-mées que les hommes : 78 % d’entre elles ont faitdes études supérieures, contre 64,4 % de leurshomologues masculins (1990). Pourtant les femmessont peu nombreuses à occuper des postes élevésdans la hiérarchie des journaux.

• Les femmes sont particulièrement isolées enpresse quotidienne : une femme pour quatrehommes dans la presse quotidienne nationale (PQN)et une femme pour 4,6 hommes en pressequotidienne régionale (PQR).

• Les femmes entrent en force dans les agences(36 %) et dans la presse spécialisée, technique etprofessionnelle (50 %), moins prestigieuse. Ellessont en revanche presque totalement absentes despostes de photographes, de dessinateurs, decameramans et de reporters d’images.

Renseignements : Association des femmes journa-listes (AFJ), Maison de l’Europe, 35, rue des Francs-Bourgeois, 75004 Paris, tél. 06.08.03.26.94.

LE JOURNALISME AU FÉMINING

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De l’indépendance des journalistes

Aujourd’hui, s’agissant des relations entretenuespar les journalistes à l’égard du pouvoir politique,on parle moins de dépendance que de connivence.À trop se fréquenter, hommes politiques et journa-listes en arrivent à créer des conditions de proxi-mité parfois dommageables pour l’information.

Certains journalistes – tel Dominique Baudis,maire de Toulouse pendant de longues années –ont même fini par se lancer dans une carrièrepolitique. Consciemment ou inconsciemment, lesjournalistes en arrivent alors à ne plus exercer leursens critique et le public le leur reproche à justetitre. Année après année, le sondage annuelSOFRES/Télérama/La Croix témoigne de ladéfiance des Français à l’égard de ceux qui fontl’information. En 1999, 60 % des sondésémettaient ainsi un sérieux doute quant à lacapacité des journalistes à résister aux pressionsdes partis politiques et du pouvoir ainsi qu’auxsirènes de… l’argent.

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LE CANARD ENCHAÎNÉ :INFORMER ENVERS ET CONTRE TOUS…

Depuis 1915, date de sa création par MauriceMaréchal, Le Canard Enchaîné est resté fidèle à sa

ligne éditoriale. Son créneau? La critique et la satire surun ton humoristique. Ses victimes? Le pouvoir en place.

Dans les années 60, le Canard s’est trouvé une nouvelledevise – « La liberté de presse ne s’use que si l’on nes’en sert pas » – et s’est tourné vers l’investigation. Àl'époque, rares étaient les journaux pouvant remuer « laplume » dans la plaie en toute impunité. C’était sanscompter sur l’esprit d’indépendance du Canard! Ainsi,alors que l’hebdomadaire faisait éclater l’affaire desdiamants de Bokassa, « Claude Sérillon, un journalisted’Antenne 2 (aujourd’hui France 2), était mis au placardparce qu’il avait osé évoquer cette affaire dans unerevue de presse », rappelle Éric Emptaz, l’un desrédacteurs en chef du Canard.

Et si aujourd’hui ces temps de servilité semblentrévolus, si la plupart des rédactions se sont dotéesd’une cellule d’investigation, le Canard fait encorefigure de journal à part. « Notre grande indépendanceest due à notre totale liberté financière, souligne ÉricEmptaz. Depuis la création du journal, nous vivons sanspublicité et ne dépendons d’aucun groupe financier. »De fait, le capital est réparti entre les collaborateurs. Lesparts ne peuvent être ni vendues ni cédées à despersonnes ne faisant pas partie du journal. Et ce choixest d’importance. Difficile d’« allumer » le P-DG d’unegrande entreprise qui passe une campagne de publicitéimportante dans le même journal. Dans certains titres,les services de publicité assistent aux conférences derédaction et choisissent les couvertures. Quand lapublicité prend le pas sur l’information, cela pose desproblèmes déontologiques.

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Il en est parfois de même vis-à-vis des annonceurspublicitaires. Car un journal est vendu deux fois :au public comme à l’annonceur. Ce dernier peutdonc exercer des pressions directes ou indirectessur le contenu rédactionnel. Lorsque l’événementconcerne une entreprise passant régulièrement dela publicité, la tentation est grande pour le journalde s’autocensurer. D’autant qu’en période de crise,il importe de ménager ses clients. Face à cescontraintes, certains journaux comme CharlieH e b d o ou Le Canard Enchaîné (voir l’encadrépage précédente) ont fait le choix, coûteux maisresponsable, de refuser la publicité comme gage« d’indépendance » du travail de leurs journalistes.

Par ailleurs, le phénomène de dépendance àl’égard du pouvoir économique s’est accru cesdernières années avec l’émergence d’un nouveautype de patrons de presse issus de la finance.Objectif : la rentabilité à tout prix. Et que dire deces capitaines d’industrie (Jean-Luc Lagardère,Jean-Marie Messier, Bernard Arnault, SergeDassault, Jérôme Seydoux ou François Pinault) deplus en plus nombreux à investir dans les médias.

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Citons entre autres le cas de Vivendi qui possèdeCanal+, L’Expre s s, L’Expansion, Courrier Inter-national, La Vie Française, L’Usine Nouvelle…pour ne citer que ces titres.

Enfin, dans ce système commercial, les journa-listes de l’audiovisuel sont devenus esclaves del’audience. Les taux d’écoute déterminent en effetles tarifs publicitaires et donc la durée de vie d’uneémission. À la recherche de l’audience maximale,certains journalistes cèdent à la tentation du« scoop à tout prix ». Les dérapages qui s’ensuivent contribuent à entacher l’image de laprofession tout entière.

Y a-t-il une crise des médias ?

Crise de confiance de la part du public, crised’identité de la profession, crise économique dusecteur, ces maux sont tangibles mais la réalitéinfiniment plus complexe.

Si le baromètre 1999 de la SOFRES pour Téléramaet La Croix fait apparaître un regain de confiance

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des Français en leurs moyens d’information, ledétail des résultats révèle des disparités. Côtéconfiance, la radio caracole toujours en tête(63 %), suivie de la télévision et de la presse écriteà égalité avec 58 %. À noter que la presse écriteréalise là son meilleur score en treize ans. Médiade confiance, la radio reste néanmoins un médiad’appoint distancé très largement par la télévision(51 % contre 16 % pour la radio) dès lors que lesFrançais veulent prendre connaissance d’unenouvelle importante, et par la presse écrite (44 %contre 11 % pour la radio) lorsque les sondésrecherchent une explication détaillée, une mise enperspective de l’actualité. Reste un point noir, déjàsoulevé plus haut : le soupçon de dépendance desjournalistes à l’égard des pouvoirs.

Un discrédit alimenté pour partie par les dérapagesmédiatiques qui défraient, année après année, leschroniques. Souvenez-vous, en 1989, l’affaire du« vrai-faux » charnier de Timisoara en Roumanieavait sérieusement entamé la crédibilité desmédias aux yeux du public. En 1991, le traitement

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médiatique de la guerre du Golfe provoqua unesérieuse remise en question au sein de la pro-fession. La mort de Lady Diana, le 1er septembre1997, au terme d’une impitoyable traquephotographique, fera l’effet d’un mini séisme. Plusrécemment, et avec un impact moindre surl’opinion publique, les spectaculaires dérives decertains magazines d’information à la télévisionn’ont pas manqué de susciter un sentiment demalaise. « Des Racines et des Ailes », France 3,février 1999 : une équipe de sauveteurs CRSrécupère un alpiniste en difficulté sur une cascadede glace. Le reportage et les commentaires étaientbidons, il s’agissait d’un entraînement des CRS enmontagne. Et les observateurs de s’inquiéter desravages d’une « désinformation spectacle ». « Lesbidonneurs sont les faux-monnayeurs dujournalisme », s’insurge Pierre Georges dans sonbillet d’humeur (Le Monde, 16 février 1999). Si cetype de dérapage est intimement lié aux conditionsde travail des journalistes de l’audiovisuel et à laconcurrence entre les chaînes, la vigilance et lamise en application des règles déontologiques sont

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l’affaire de tous. Les écoles de journalisme l’ontbien compris et intègrent de plus en plus cesquestions à leur enseignement général.

SECTEURS EN HAUSSE, SECTEURS EN BAISSE

En fait de crise économique, il convient de ne pasnoircir inutilement le tableau. Si la presse quoti-dienne nationale est en effet touchée, d’autressecteurs, comme la presse spécialisée ou la télé-vision, ont le vent en poupe. Pour les débutants,l’important est donc de s’intéresser en priorité auxsecteurs porteurs même s’ils ne font pas toujoursrêver, en essayant de se réorienter plus tard.

Situation disparate pour les agences de presse !

Avec 257 agences de presse dûment enregistrées au1er décembre 1999, le secteur connaît une constanteaugmentation. La véritable évolution réside, enfait, moins dans cette surenchère numérique quedans la structure de ces sociétés. Deux tiers d’entre

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elles comptent moins de vingt salariés (dont untiers de petites structures fonctionnant avec uneseule personne dotée d’une double casquette :celle de directeur et de rédacteur en chef).

Sur le front de l’emploi, la plupart des agences depresse ont subi de plein fouet la crise économique.Seules les agences télévisées, spécialistes de la four-niture d’éléments d’informations aux télévisions,notamment celles installées en province qui assurentles décrochages régionaux de M6 ou les images du13 heures de TF1, tirent leur épingle du jeu.

Autre secteur à connaître une forte croissance,celui des agences spécialisées dans la fournitured’informations destinées à alimenter les serveursInternet.

Les agences spécialisées – vin, courses de chevaux,économie des transports, faune, flore, informationmédicale ou fourniture de mots croisés, il y en apour tous les goûts – se portent relativement bienmais, là encore, la situation reste contrastée. Le

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secteur des agences photos est en effet sinistré etfait l’objet de grandes manœuvres. Deux des plusgrandes agences photographiques françaises,Gamma et Sygma, sont tombées dans l’escarcelledes groupes HFP et Corbis. HFP a également desvues sur Sipa et Keystone.

Un bilan mitigé pour la presse écrite

La presse professionnelle se porte bien. Avec plusde 1200 titres, principalement des périodiques –citons L’Usine Nouvelle, Le Moniteur despharmacies et des laboratoires, La France agricole,La Vie du rail –, la presse professionnelle emploieplus de 13 % des journalistes.

Une presse magazine leader mondiale. Les maga-zines grand public représentent plus de 47 % duchiffre d’affaires de la presse française et emploientprès de 30 % des journalistes. Les Françaisfigurent d’ailleurs parmi les plus gros consomma-teurs de magazine au monde avec 1354 magazinesachetés pour 1000 habitants. La situation de la

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presse magazine n’en demeure pas moinscontrastée au regard des résultats du cru 1998-1999 (Diffusion Contrôle. Enquête portant sur lapériode juillet 1998- juin 1999). La presse fémininesur la mode, les journaux pour enfants et les newsmagazines (+ 1,8 % pour L’Expre s s, + 1,5 % pourLe Point) connaissent des diffusions en hausse.Signe des temps, le mensuel Psychologies fait lacourse en tête, avec une diffusion totale payée enprogression de 35,5 % entre juillet 1998 etjuin 1999. En revanche, les féminins généralistes, lestitres cuisine, les picture s magazines, la presse jardinainsi que les titres pour adolescents connaissent unecertaine désaffection de leurs publics.

Presse quotidienne nationale : vers une sortie decrise. Après des années de marasme, la pressequotidienne nationale se porte mieux. Tel est leréjouissant constat posé par les éditeurs présentsau 52e congrès de l’Association mondiale desjournaux (juin 1999). La croissance des recettespublicitaires, l’opportunité offerte par Internet et lerajeunissement du lectorat en sont les preuves. De

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fait, l’année 1998-1999 est relativement satis-faisante en termes de diffusion pour les quotidiensnationaux – à l’exception de L’Équipe (- 2,9 %) etdu Figaro (- 2,3 %) –, la palme revenant aux É c h o s(+ 5,6 %).

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MARIANNE :UN TRUBLION CHEZ LES NEWS MAGAZINES

Dernier né dans la famille des news magazines,issu du cerveau fertile de Jean-François Kahn

(fondateur de L’Événement du Jeudi), Marianne

joue les trublions depuis le 28 avril 1997. Imper-tinent et sans concessions, Marianne, doté d’unemaquette très rythmée alternant papiers courts etpapiers longs, fait la part belle aux éditos (prise deposition de la rédaction ou d’un intervenant) et auxréactions de ses lecteurs. Le magazine a notam-ment mené campagne contre la loi Aubry sur les35 heures ou contre l’intervention de l’OTAN auKosovo. Placé sous l’égide des « valeurs laïques,patriotiques, démocratiques, humanistes, socialeset libérales » (ouf !) et vendu 10 F, l’hebdo « poilà gratter » a très vite rencontré son public qui sedélecte du ton, parfois agressif, du journal. Si lesventes en kiosques demeurent excellentes, avecune diffusion totale de 214644 exemplaires (OJD1998), Marianne n’en a pas moins perdu21 millions de francs depuis son lancement. Letitre vise l’équilibre en juin 2000.

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