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Partie IV Stress, risques psychosociaux, pressions au travail

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Partie IVStress,

risques psychosociaux,pressions au travail

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Pour vous, le stress c'est quoi?

Et les risques psycho sociaux?

Quelles conséquences sur la santé?

Un mot pour chaque question...

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Le «stress»... formulation commode

Moins chargée que «souffrance au travail» ou «pression au travail», ça permet aux salariés de poser un problème sans s’avancer sur son contenu. Peu déstabilisant pour la direction puisque l’on dit tout et rien.Évoque des contenus scientifiques dont aucun des acteurs n’a la maîtrise. Oriente donc du côté de “la science”, des questionnaires, des experts. La formulation permet de souligner l’existence d’un problème sans avoir à soutenir le débat social qu’il impliquerait

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Et les risques psycho-sociaux?

Formulation plus large que celle du stress mais renvoie pour l'essentiel à des démarches du même type.... même si le terme est beaucoup moins utilisé (et compris) par les salariésBeaucoup utilisé par les services préventions, il évoque lui aussi des contenus scientifiques et des méthodologies d'analyse « scientifiques »On peut avancer à l'inverse que le psychisme et le social sont des ressources, qu'ils permettent l'engagement des salariés et ne sont pas des risques...

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3 grandes approches du stress

Le stress des biologistes : les réactions de l’organisme

Le stress des psychologues : les réponses comportementales

Le stress des épidémiologistes :les facteurs de stress

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Le stress des biologistes : les réactions de l’organisme

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Le Syndrome Général d’Adaptation

Une réaction d'alarme : réactions intensesUne phase de résistance : adaptation

physiologique, contrôle des émotions. La phase d'épuisement : indifférence,

dépression, maladies psychosomatiques.

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Principales modifications physiologiques Alarme:

La première réaction implique le système nerveux végétatif : (adrénaline, noradrénaline).

C’est une réaction immédiate, brutale, de courte durée.

Elle met l’organisme en état de combattre ou fuir.

Elle mobilise les réserves énergétiques (glycogène et acides gras).

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Ajustements pour permettre la fuite ou le Combat :

Augmentation de la force et de la fréquence des contractions cardiaques;

Approfondissement de la respiration et de la dilatation des bronches;

Contraction de la rate, libérant d'avantage de globules rouges;

Libération de glucose à partir du glycogène hépatique;

Redistribution du sang vers les muscles et le cerveau; Dilatation des pupilles;Augmentation de la coagulabilité du sang et

accroissement du nombre des lymphocytes.

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Au-delà de l’urgence : RésistanceLa réaction d’urgence épuise rapidement les réserves

énergétiques.

Les glucocorticoïdes (cortisol) interviennent pour maintenir une alimentation du cerveau et des muscles en puisant dans les éléments de structure (protéines).

Cette réaction est tardive, lente et continue. Elle devient prépondérante dans la phase de résistance.

C’est elle qui est à l’origine des effets négatifs sur la santé.

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Quand quelqu’un subit un événement stressant, son taux de glucocorticoïdes sanguin augmente. Ceci entraîne, via des récepteurs spécifiques situés dans l’hippocampe, une activation de l’hypothalamus qui sécrète alors l’hormone CRH (pour «corticotropin-releasing hormone»). Cette hormone amène à son tour l’hypophyse à produire l’hormone ACTH (adrénocorticotropine) qui circule dans le système sanguin et atteint les glandes surrénales où elle provoque le relâchement de cortisol.

Ce processus forme une boucle de rétroaction négative où l’excès de cortisol active les récepteurs aux glucocorticoïdes du cerveau et supprime la production de CRH. Chez les patients déprimés cependant, cette boucle ne fonctionne plus d’où une production excessive de CRH, et donc de cortisol.Plusieurs patients sérieusement déprimés ont un taux de cortisol sanguin élevé provoqué par un stress chronique.

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Effets à long terme : Epuissement

Perturbations favorisant l’athérosclérose.

Pathologies coronariennes.

Troubles gastro-intestinaux (ulcères, constipation, diarrhée).

Troubles musculo-squelettiques (TMS)

Perturbations immunologiques, endocriniennes, neurologiques.

Perturbations de la mémoire et de l'apprentissage

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Le stress des psychologues : les réponses comportementales

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La théorie transactionnelle du stress(Lazarus)

Déplacement du point de vue objectif au point de vue subjectif.

Le stress est lié au jugement porté par l'individu sur l'ajustement entre les exigences auxquelles il est confronté et les ressources qu'il peut mobiliser (Lazarus).

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Un nouvel aspect de la question

L'accent est mis non pas sur les conditionsde travail ni sur les effets dans le corps maissur les représentations, l'évaluation, lesstratégies d'adaptation :

le coping(to cop : faire face)

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Quelles applications pratiques ?

Deux grandes logiques :

1 – La sélection des salariés: l'objectif est de trier les sujets en fonction de leur mode de coping ? Mais les tests psycho ont de grosses limites: on est dans la théorie et dans la pratique ce qui se passe est bien différent, tout évolue avec le temps, les circonstances...

2 - Si le stress dépend du jugement, on peut juger autrement : «Tout est dans la tête » : groupes de parole, gestion du stress, restructuration cognitive, etc..

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La gestion du stress Les groupes de parole

«  Les sujets sont invités à abandonner leur logique professionnelle (avec ses critères d'évaluation, sa hiérarchie, les exigences de soin…) pour entrer dans un espace où ils pourront dire ce qui est non-dit habituellement, les émotions rattachées à l'histoire personnelle... La parole permet de métaboliser la souffrance, de clarifier les sentiments et de comprendre les réactions de chacun. Le groupe de parole prévient l'usure, la fatigue, les blocage grâce à son action thérapeutique »

Mariage et Schmitt-Fourrier (2006)

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La gestion du stressUn énorme marché

L'Institut d’Accompagnement Psychologique et de Ressources... créé par la RATP et la GMF sous une forme associative, “en relation avec ¼ des entreprises du CAC 40” client actuel de Téléperformance qu'il aide à restructurer... un slogan: 'l'humain au coeur de notre engagement”

Le cabinet STIMULUS nous dit proposer “une Approche Globale de la Prévention du Stress et des Risques Psychosociaux au Travail” a travaillé avec presque toutes les grandes entreprises: France Telecom, La Poste, TF1, EDF, AFPA, Air France...

Beaucoup d'autres cabinets... certains travaillant à la fois pour les Directions et les CHSCT...

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Les effets du maintien d’une position active

La possibilité d’agir même partiellement sur le facteur de stress protège

Expérience de Jay Weiss (1971)

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Le maintien d’une position active (capacité à penser la situation, à en discuter avec autrui, à agir dessus) améliore :les défenses immunitairesle fonctionnement cérébral

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Clip Philippe Davezies

Le pouvoir d'agir...

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Le stress des épidémiologistes :les facteurs de stress

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Le modèle à trois composantes de Karasek

Exigences psychologiques (quantité et complexité du travail, contrainte de temps).

Autonomie (autorité décisionnelle, autonomie professionnelle)

Soutien social (soutien socio-émotionnel, soutien instrumental)

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L’autonomie dans le modèle de KARASEK Apprendre des choses nouvellesNe pas effectuer des tâches répétitivesÊtre créatifMobiliser un haut niveau de compétenceDécider comment je fais mon travailAssurer des activités variéesPouvoir influencer le déroulement mon travailDévelopper mes compétences professionnelles

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Questionnaire Karasek

Service RH AEGE – Interne Groupe France Télécom -

Le « job strain » ou « tension au travail » est défini comme une situation où la demande psychologique est supérieure à la médiane et la latitude décisionnelle inférieure à la médiane, ce qui constitue une situation à risque pour la santé(combinaison faible latitude/forte demande).

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Effets du stress professionnel

Perte du pouvoir d’agir :Maladies cardiovasculaires

Pathologies mentales

Pathologies périarticulaires

Impact sur la vie hors travail

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Quelles applications?

Les questionnaires (Karesek, Siegrist, etc…)Que reprennent la plupart des consultants, audits...Un parcours semé d'embûches :

grand nombre de questions,absence d’hypothèses formalisées,traitement lourd,résultats très généraux qui n’apportent pas grand

chose par rapport à ce qui est déjà connu

Un outil conçu pour produire des publications, pour constater, pour contester globalement mais pas pour transformer les situations, très peu pour agir

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Du questionnaire à l’action ?

Des résultats extrêmement généraux : autonomie, soutien social, reconnaissance… "Yaka".

De nouveau nécessité de retrouver des capacités à penser les situations, à les mettre en débat, à agir dessus...

Donc, retour au point de départ : "Au fait quel était le problème ? ""Que peut-on faire, proposer ? "

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Les plaintes des salariés

Souvent une demande autour de la notion de harcèlement

Une vraie souffrance mais plusieurs approches possibles.. qui n'ont pas les mêmes conséquences

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EGO

AUTRUI

Approche de conflit interpersonnel

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EGO

AUTRUI

Approches cliniques du travail

Objet

Activité

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Le harcèlement moral

La jurisprudence de Cassation définit leharcèlement moral comme une dégradationpréjudiciable des conditions de travail consécutiveà des agissements répétés de l‘harceleur...

On peut privilégier la dégradation des conditions de travail

Ou le comportement du harceleurMais les implications ne seront pas les mêmes

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Le harcèlement organisationnel

Le harcèlement moral étendu aux organisations :La Cour de Cassation a rendu un arrêt le 10 novembre 2009 qui

met en cause l’organisation du travail en matière de harcèlement : " Les méthodes de gestion mises en œuvre par un supérieur hiérarchique peuvent caractériser un harcèlement moral ”…

Les Directions doivent donc mettre en place des conditions de travail qui ne sont pas génératrices de harcèlement

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Dépsychologisation du conflit

La récupération d’une capacité à penser ce qui s’est passé et à en parler est un enjeu de santé majeur

L’histoire devient racontable et compréhensible par autrui. La compréhension des enjeux organisationnels augmente les capacités d’interposition et de cadrage des comportements

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Deux grandes approches

Ce sont les salariés qu'il faut soigner, qui sont malades parce qu'ils sont fragiles...

C'est le travail qui est malade, c'est l'organisation du travail qu'il faut soigner...

Approches individuelles...

Approches collectives...

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L’expérience de Milgram

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L’expérience de Milgram : soumission à l'autorité

L'expérience de Milgram est une expérience de psychologie réalisée entre 1960 et 1963 par le psychologue américain Stanley Milgram

Cette expérience cherchait à évaluer le degré

d'obéissance d'un individu devant une autorité qu'il juge légitime et à analyser le processus de soumission à l'autorité, notamment quand elle induit des actions qui posent des problèmes de conscience au sujet

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Du questionnement pour l’action

La question du pouvoir, de la hiérarchie, de l'autorité est à mettre en question. La démocratie ne peut pas s'arrêter aux portes des entreprises...

Le “formatage” humain individuel conduit à « la soumission à l'autorité », mais il faut en fait peu chose pour que la machine se grippe...

Comment passer de statuts de victimes à la résistance et à l'action collective?

"J'ai constaté que dans la résistance, il fallait être optimiste,

être sûr que demain serait différent " Raymond Aubrac