Upload
others
View
16
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Page 1 sur 22
PASS ANTILLES 2021/2022
COURS « Épidémiologie, biostats»
UE 2
Thèmes : Mesure de l’état de santé
1) Introduction
Depuis des années, il existe de nombreux problèmes de santé. Ils sont causés par des maladies comme la famine,
la peste, le choléra, la Covid ou encore les guerres, la mauvaise hygiène, …
Au 20ème siècle, les causes de décès sont multiples : Les cancers, les accidents, les infections, les maladies car-
diovasculaires, …
L’état de Santé des français est plutôt bon.
L’espérance de vie à 65 ans la plus élevée d’Europe pour les hommes comme pour les femmes.
Le taux de mortalité infantile à énormément baissé (3.8/1000) et se situe sous la moyenne européenne.
La situation des maladies cardiovasculaires est également bonne par rapport aux autres pays. Par contre, en
termes de morbidité prématurée, la situation de la France n’est pas bonne (décès liés à tabac, alcool, accidents,
suicides).
2) Les définitions de la santé a) Les différentes définitions
1) La santé est l’absence de maladie diagnostiquée par les professionnels de santé Elle est couramment utilisée par la profession médicale, objective.
Mais elle ne prend en compte que des critères médicaux, elle méconnaît les états latents et elle exclut la préven-
tion.
Sa logique pour le médecin est d’utiliser le diagnostic et le traitement tant dis que pour les soignants, la santé
c’est adapter les soins aux incapacités observées.
2) La santé est un état de complet bien-être physique et mental
Cette définition est utilisée par l’OMS. Elle permet d’ajouter la dimension de bien-être social et mental à la
santé.
Sa logique est d’utiliser les perceptions et les suites à donner.
Mais cette définition à des limites. Cette définition est statique (état) et utopique.
3) La santé est un état physique et mental relativement exempt de souffrance, qui permet à l’indi-
vidu de fonctionner aussi efficacement et aussi longtemps que possible dans le milieu ou le
hasard ou le choix l’ont placé
Cette définition voit un moyen et non un but. Elle implique la durée et le caractère fonctionnel (tant que cela
permet de fonctionner c’est acceptable).
NB: il est possible d’avoir un individu globalement« en bonne santé » à l’échelle physique, psychique, sociale
alors qu’il est malade d’un organe (diabète).
4) La santé est une ressource de la vie quotidienne et non un but en soi qui donne à la personne le
pouvoir d’identifier et de réaliser ses ambitions, satisfaire ses besoins, et évoluer avec son milieu
ou s’y adapter
Cette définition a été faites par l’OMS (Ottawa 1986).
Elle reflète l’aspect fonctionnel de la santé. Cette définition mais l’accent sur le fait que la santé est une richesse
essentielle à entretenir ou restaurer. Elle permet à la personne de tenir ses rôles fondamentaux dans groupes
sociaux et son épanouissement personnel.
Page 2 sur 22
b) Les différentes santés
1) La santé sexuelle
La santé sexuelle est un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité.
Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possi-
bilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition,
discrimination ou violence.
Pour atteindre et maintenir une bonne santé sexuelle, les Droits Humains et Droits sexuels de toutes les personnes
doivent être respectés, protégés et réalisés ». La santé sexuelle fait partie intégrante de la santé, du bien-être et
de la qualité de vie dans leur ensemble.
2) La santé publique
Il existe 2 définitions pour la santé publique
a) La définition de Winslow (1920) : art et la science :
La santé publique a pour objectif : d’améliorer la santé de la population, de prévenir la maladie, de promouvoir
la santé et l’efficacité des services de santé par la coordination des efforts de la société
b) La définition de OMS (2002)
La santé publique est l’ensemble des efforts par des institutions publiques pour :
- Améliorer
- Promouvoir
- Protéger
- Et restaurer la santé de la population
Grâce à une action collective
c) La santé à différentes échelles - Population
Mesurer grâce à des indicateurs qui souvent n’appréhendent pas la qualité de vie d’où la création d’indicateurs
tels l’espérance de vie corrigée de l’incapacité (EVCI).
- Individu
- Espace
Interaction avec environnement
- Temps
On ne peut juger état de santé de la même façon selon âge et en fonction des époques.
3) La surveillance de l’état de santé
Bill Gates a dit: I have been struck again and again by how important measurement is to improving the human
condition ( J’ai été frappé à maintes reprises par l’importance de la mesure pour améliorer la condition
humaine).
a) L’observation de la santé L’observation de la santé permet le recueil d’informations utiles à la gestion du système de santé sans nécessité
d’action immédiate (ex : mortalité par tumeur, proportion de fumeurs par classe d’âge, proportion de personnes
en surpoids…).
L’observation peut servir de base à un système de surveillance si les informations sont suivies de manière sys-
tématique et continue dans une perspective de préparation, de prévention ou d’alerte.
b) La vigilance Un système de vigilance (ex : pharmacovigilance, hemovigilance, biovigilance, matériovigilance, toxicovigi-
lance, radiovigilance…) est une surveillance épidémiologique dont les 2 spécificités sont :
- Étude des conséquences sanitaires de produits, substances, matériaux
- Inclusion obligatoire de l’identification d’effets non prévus, inconnus
Page 3 sur 22
c) La veille sanitaire C’est une activité qui vise à assurer l’alerte précoce sur toute menace pour la santé. Elle a pour but de :
- Repérer phénomènes sanitaires ou facteurs de risques connus (modification de tendance dans le temps
ou dans l’espace)
- Identifier des phénomènes encore inconnus en termes d’effets déterminants
- Signaler ces phénomènes s’ils représentent un danger pour la santé publique (analyse des signaux dans
une perspective d’alerte et de gestion)
Elle se construit sur le tryptique
a. Surveillance
b. Alerte
c. Veille scientifique ou médiatique
d) Le suivi Le suivi permet la surveillance médicale de sujets exposés pour la détection précoce d’effets inconnus ou connus.
S’il s’agit de la population entière le suivi est apparenté à une vigilance.
4) Les grands problèmes de santé en France
a) Prenons l’exemple de la santé en Guyane. Comment est l’état de Santé en Guyane ?
D. Riché : « Cet hôpital est un mouroir » - Journal France-Guyane .
• Lénaïck Adam interpelle le gouvernement :"La situation sanitaire de la Guyane est comparable
à certains pays du tiers-monde"
« Nous comptons nos morts! » - Journal France-Guyane
• Guyane : la santé sinistrée
• Guyane : une espérance de vie amputée de deux ans.
On voit ici que la Guyane se situe 2e derrière la
France et devant les USA au niveau de l’espérance
de vie à la naissance.
Mais le taux de naissance prématurée est très
élevé (plus de 13%).
Page 4 sur 22
Depuis 1951, la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans en Guyane, mais aussi ailleurs diminue. Et depuis
1980, la mortalité infantile ne cesse de diminuer.
05
101520253035404550556065707580859095
100105110115120125130
1980-1985 1985-1990 1990-1995 1995-2000 2000-2005 2005-2010 2010-2015
Mortalité infantile en Guyane, France, USA, et Amérique Latine
Haiti 46.9Guyana 33.2Colombia 17.9Suriname 17.4Brazil 15.8Argentina 13.7French Guiana 9.3Chile 7.4
Page 5 sur 22
A savoir que parmi ces décès précoces, selon la définition utilisée, entre 33.9% et 52% étaient évitables.
1) Syndrome coronarien aigu (SCA)
Le taux de thrombolyse du CH Cayenne (2012-2014) vs France EURHOBOP (2008-2010)
Il n’y pas de différence significative en termes de taux de reperméabilisation des personnes qui ont des infarctus
aigus du myocardes (SCA ST+) entre Cayenne et la France (20.7 vs 18.4%, respectivement)
Il n’y a pas de différence de mortalité hospitalière pour les SCA ST+ (8.5% vs 6.8%) et ST- (personnes qui ont
des angors instables, des infarctus rudimentaires et un syndrome de menace) (2,17% vs 4,3%).
Certes ce sont des études différentes, et les progrès réguliers des prises en charge en France font que les 4 ans
d’écart expliquent l’absence de différence.
Ainsi, si l’on compare avec l’étude FAST MI 2015, la mortalité hospitalière des SCA ST+ était significativement
plus importante en Guyane qu’en France (8.5 vs 2.8%, respectivement) mais pas pour les SCA ST- (2.17 vs
2.5%, respectivement).
NB : la moitié n’ont pas fait le 15 et sont venus par leur propres moyens…
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000
Other accidents
Other cardiopathies
Transport accidents
Breast cancer
Chronic liver disease
Unknown/unspecified causes
Ischemic Cardiopathies ischémiques
Suicides
Other malignant tumours
Lung, tracheobronchial and laryngeal cancer
Page 6 sur 22
2) Les AVC ischémiques
Le taux de thrombolyse, taux de mortalité
Pour l’étude INDIA, le délai médian entre l’admission d’un AVC ischémique et la thrombolyse (1,9h (IIQ=1,4h)
était plus important en Guyane qu’en Métropole (1,1h (IIQ=0,8)) avec respectivement 38% de patients avec
AVC ischemiques thrombolysables vs 58.5% (<4,5h).
Malgré cette différence, le taux de thrombolyse réalisée (13,68%) était similaire à celui de la Métropole (14,3%),
(USA (16,3%), Hollande (21,9%), Fortaleza (1,1%), Sao Paulo (2,7%).
Le délai médian (2,58h (IIQ=6,45) entre le début des symptômes et l’admission à l’hôpital est superposable
entre la Guyane et la métropole.
NB : ceci heurte la perception des cliniciens habitués à voir arriver des patients très tardivement. Compte tenu
de la géographie du territoire et des difficultés d’accès aux services de soins dans certaines zones isolées, il est
possible que certains patients victimes d’AVC n’aient pas été inclus dans l’étude INDIA.
Une thèse à Saint Laurent du Maroni montrait que :
- 20/149 patients arrivaient moins de 4h30 après le début des symptômes
- 1/14 AVC ischémiques vu dans les délais avait pu bénéficier de thrombolyse.
- Ces délais ne semblaient pas liés à l'éloignement géographique, ni à un manque d'accès aux soins, mais
plutôt à une mauvaise information sur la maladie et à un défaut de prise en charge des facteurs de risque
en amont.
Le mRankin score à la Sortie est significativement plus élevé en Guyane à 1 mois :
- Guyane vs Europe- Amerique du Nord : 9.16% vs 1.6%, respectivement pour les décès
- 20.51% vs 7.1%, respectivement pour les handicaps moderés et sévère, (mRS 4-5))
3) Les traumatismes
Le délai médian des équipes SMUR pour aller sur les lieux d’accidents était de 20 minutes, avec 46.6% des
patients arrivant aux urgences avant 1h (16% en France), 39.8% entre 1 et 3 h (72% en France), et 13.6% en
plus de 3h (France 12%).
4) VIH/SIDA
Le taux de suppression de la réplication du VIH est comparable à celui observé en métropole.
5) Le cancer
La survie brute du cancer du sein à 5 ans est inférieure à celle de la métropole mais lorsque l’on regarde les
femmes nées en Guyane ou en France, la survie ne diffère pas, alors que celle des femmes nées à l’étranger était
significativement inférieure.
Page 7 sur 22
b) Le cancer en général Le cancer est un problème majeur de santé publique pour tous les pays industrialisés.
Les cancers sont en France :
– La 1ère cause de décès chez les hommes (35% des décès en 2006)
– La 2ème cause de décès chez les femmes (25% des décès)
Les décès sont avant tout dus aux cancers : du poumon, de l’intestin, des VADS, du sein et de la prostate.
Le Taux de survie à 5 ans (tous cancers confondus) = 53%
Globalement les résultats de survie sont meilleurs en France qu’en Europe
Depuis 1998, importante mobilisation contre le cancer (malades, professionnels et pouvoirs publics)
Le plan contre le cancer est devenu la priorité nationale depuis 2002
Deux plans nationaux de lutte contre le cancer : 2003-2007 et 2009-2013
Les 3 thèmes prioritaires du plan 2009-2013 :
– Réduire les inégalités sociales de santé face au cancer
– Mieux accompagner les patients pendant et après la maladie
– Renforcer du rôle du médecin traitant à toutes les étapes de la prise en charge
Un centre a été construit spécifiquement pour lutter contre le cancer : L’Institut National du Cancer
INCa
Il a été créé par la loi de santé publique du 9 août 2004, sous la tutelle des ministères de la santé et de la
recherche. C’est une agence nationale d’objectifs et de moyens en cancérologie
Cet institut a pour missions de :
- Coordonne l’ensemble des acteurs de la lutte contre le cancer en France
- Apporte son expertise
Page 8 sur 22
Les acteurs de la surveillance des cancers en France sont :
- L’InVS : surveillance, veille, alerte, expertise
- L’INCa : rôle fédérateur, coordonnateur (et financeur)
- CépiDc-Inserm = Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de Décès : gère le fichier national
des causes médicales de décès (données exhaustives de mortalité)
- Les registres du cancer = recueil exhaustif et permanent des nouveaux cas. Il existe 26 registres en
2009 avec Le service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon (HCL) : soutien biostatistique
A savoir que en 2010 il y a eu 360 000 nouveaux cas de cancers et 146 000 décès.
Évolution de la mortalité entre 1950 et 2002
Le nombre de décès dus au cancer augmente
Mais si l’on tient compte de l’augmentation du nombre d’habitants et du vieillissement de la population (par des
méthodes de standardisation):
- La mortalité par cancer chez la femme a diminué de 24% depuis 1950
- Chez l’homme, elle a augmenté jusqu’en 1985 puis diminué grâce à la lutte contre les addictions
Globalement, la mortalité par cancer a diminué d’environ 13% entre 1968 et 2002
Évolution de l’incidence
L’incidence globale des cancers augmente depuis 1980 (+23% chez les hommes et +20% chez les femmes,
après standardisation).
Cette augmentation est due :
- Vieillissement de la population
- Développement des méthodes de diagnostic et de dépistage +++
- Modifications de l’environnement et du mode de vie
Cette évolution globale (de l’incidence ou de la mortalité) recouvre des variations importantes selon le sexe, le
type de cancer et l’âge.
Page 9 sur 22
1) Les facteurs de risque de cancer, Les causes avérées
Le tabac
C’est la principale cause de cancer (comme dans tous les pays industriels et la majorité des pays du tiers-
monde) :
- 29 000 décès chez l’homme en 2007 (33% des décès/cancer)
- 5 500 décès chez la femme (10% des décès/cancer)
Il existe les cancers de la cavité buccale, pharynx, oesophage, estomac, cavités nasales et sinus, larynx, bronches,
rein et vessie.
Les études épidémiologiques ont aussi démontré son rôle sur les cancers du col utérin et les leucémies myéloïdes
L’alcool
A l’origine de : 9,4% des décès par cancer chez l’homme et 3% chez la femme
Il existe les cancers de : cavité buccale, pharynx, larynx, oesophage, foie, côlon rectum et sein chez les femmes
Les agents infectieux
Les Papilloma virus : cancers du col utérin et de l’oropharynx
VHB et VHC : cancers du foie
EBV : lymphomes
Helicobacter Pylori : cancers de l’estomac
Les cancers professionnels
A l’origine de : 3,7% des décès par cancer chez l’homme et 0,5% chez la femme
Les agents cancérigènes sont nombreux, exemple :
- La poussière de bois (cancer des sinus nasaux)
- L’amiante (cancers du poumon, de la plèvre et du péritoine)
- Le caoutchouc (cancers du larynx)
- Les rayonnements ionisants, le radon…
Le surpoids et l’obésité
Associés à une augmentation du risque de plusieurs cancers : oesophage, endomètre, rein, côlon-rectum, pan-
créas, sein (après la ménopause) et vésicule biliaire.
L’insuffisance de l’activité physique
L’activité physique exerce une action préventive pour les cancers du côlon, du sein (après la ménopause) et de
l’endomètre, d’autant plus grande que l’activité physique est intense
Inversement, l’insuffisance d’activité physique favorise certains cancers
L’alimentation
La consommation de fruits et légumes est associée à une réduction du risque de plusieurs cancers : cavité buc-
cale, pharynx, larynx, oesophage, estomac.
La consommation de sel et d’aliments salés augmente le risque de cancer de l’estomac.
La consommation de viandes rouges et de charcuteries est associée à une augmentation du risque de cancer
colorectal.
Les traitements hormonaux substitutifs (THS) de la ménopause et des contraceptifs oraux
THS : les oestrogènes seuls favorisent les cancers du corps utérin et les oestrogènes + progestérone, les cancers
du sein
Les contraceptifs oraux favorisent le cancer du sein, mais diminuent l’incidence des cancers de l’ovaire et de
l’endomètre
Les cancers liés à la reproduction
Certains facteurs liés à la reproduction favorisent l’incidence de cancers hormono-dépendants : l’âge aux pre-
mières règles, le nombre d’enfants, l’âge à la première grossesse, l’allaitement et l’âge à la ménopause
Page 10 sur 22
Le soleil
1% des décès par cancer (cancers de la peau)
La pollution (l’eau, l’air, le sol, l’alimentation)
Le tabagisme passif
La pollution atmosphérique
L’amiante
Le radon (cancer du poumon, leucémies)
Les rayonnements ionisants : X et Gamma (Poumon, Thyroïde, Sein, SNC, leucémie)
Autres : Silice, Cadmium, Arsenic...
2) Les facteurs de risque de cancer, Les causes hypothétiques
De nombreux agents, physiques, chimiques ou biologiques ont été suspectés d’être à l’origine de cancers, sans
que leur éventuelle cancérogénicité ait pu être prouvée.
Exemples :
- Habitat proche de sources de pollution (industrielles, dépôts de déchets, incinérateurs)
- Produits chlorés pour stériliser l’eau
- Cannabis
- Pesticides
- Dioxines
- Faibles doses de rayonnements ionisants (<100mSv)
- Rayonnements non ionisants autres que les UV
- Téléphones portables
- Antennes de téléphonie mobile
3) Les facteurs de risque de cancer, Les causes non identifiée
Pour plus de la moitié des cancers, l’épidémiologie ne détecte pas de cause identifiable
Il est possible qu’une proportion importante de ces cancers puisse être due à des facteurs d’origine endogène:
- Radicaux oxydants produits par la respiration cellulaire (mutagènes puissants)
- Sénescence
L’impact de certains facteurs pourrait être notablement sous-évalué, notamment les infections et la nutrition.
D’autre part, plusieurs agents cancérogènes qui, isolés, ont peu d’impact peuvent avoir un effet notable quand
ils sont administrés à certaines périodes de la vie ou conjugués à d’autres.
Certains polymorphismes du génome peuvent accroître l’incidence de certains cancers.
c) Le cancer du sein Le plus fréquent des cancers de la femme.
Une femme sur 9 sera concernée au cours
de sa vie.
Incidence = 52 500 nouveaux cas en 2010
L’incidence augmente régulièrement de 2 à
4% par an (dû en partie à la généralisation
du dépistage)
Mortalité = 11 500 décès en 2010
Taux de survie à 5 ans (tous stades con-
fondus) = 85%.
Page 11 sur 22
Les facteurs de risque sont :
- Imprégnation hormonale (notamment oestrogénique) de la patiente tout au long de sa vie :
– Age précoce des premières règles
– Age tardif de la première grossesse ou de la ménopause
– Nulliparité
– Cycles courts
– L'allaitement aurait un rôle protecteur
- Antécédents familiaux (mutation BRCA1 et 2)
- Antécédent personnel de cancer du sein
- Utilisation prolongée du THS
- Autres facteurs évoqués : les radiations ionisantes, l'environnement, l'alimentation, l’alcool...
La prévention :
- Prévention primaire
– Pas de consensus pour une prévention primaire
– Recommandations nutritionnelles générales
- Prévention secondaire
– Dépistage organisé : mammographie bilatérale, tous les 2 ans, 2 incidences, avec double
lecture des clichés
• Pour toutes les femmes âgées de 50-74 ans
• Sans antécédents personnels ni familiaux de cancer du sein
• Gestion au niveau départemental (la personne est invitée par courrier)
• Une biopsie est réalisée en cas de mammographie anormale
• Le taux de participation en 2007 était de 50% (certaines femmes choisissent de se faire
dépister en dehors du cadre national = dépistage individuel)
– Pour les femmes ayant des antécédents familiaux : consultation d’oncogénétique
d) Le cancer colorectal
Le 2ème cancer chez la femme et le 3ème chez
l'homme
Incidence = 40 000 nouveaux cas en 2010
Mortalité = 17 400 décès en 2010
L’analyse de ce cancer à travers le monde montre
que l’incidence est liée au « mode de vie » occi-
dental
Taux de survie à 5 ans (tous stades confondus)
= 56%
Les facteurs de risque sont :
- Risque élevé : antécédents personnels d’adénome ou de CCR, parents du premier degré atteints d’un
CCR ou d’un adénome de plus de 1 cm, antécédents personnels de maladie inflammatoire intestinale
(Crohn, RCH)
- Risque très élevé : maladies génétiques à transmission héréditaire autosomique dominante (PAF,
HNPCC)
- Excès calorique, sédentarité, consommation excessive de viandes, charcuteries, et alcool, régime pauvre
en fibres
Page 12 sur 22
e) Le cancer de l’utérus
Le 12ème cancer le plus fréquent chez la femme
Incidence = 2 820 nouveaux cas en 2010
Mortalité = 940 décès en 2010
Incidence et mortalité sont en diminution
2ème cause de mortalité par cancer chez la femme
dans les pays en voie de développement
Taux de survie à 5 ans (tous stades confondus) =
70%
Les facteurs de risque sont :
- Les Papillomavirus humains (HPV) constituent la principale causede cancer du col. HPV 16 et 18
sont présents dans plus de 70% des cas de cancer invasif
- Les FDR de cancers du col :
– Absence de dépistage
– Bas niveau socio-économique
– Précocité des rapports sexuels (< 18 ans)
– Nombreux partenaires (de la femme ou du conjoint)
– Grossesses précoces et nombreuses
– Prostitution
f) Le cancer de la prostate
Le plus fréquent des cancers masculins après 50 ans
La 2ème cause de mortalité par cancer chez
l’homme
Incidence = 71 500 nouveaux cas en 2010
Le taux d’incidence augmente régulièrement (+8,5%
entre 2000 et 2005)
Mortalité = 8 800 décès
Taux de survie à 5 ans (tous stades confondus) =
80%
Les facteurs de risque sont :
- Age
- Antécédents familiaux de cancer prostatique chez les apparentés au 1er degré
- Hommes noirs > caucasiens > asiatiques
- Antécédents de syphilis ou de gonococcie
- Alimentation (régime riche en graisses animales)
- Certains facteurs hormonaux pourraient également avoir un rôle (androgènes)
- Chlordecone
Page 13 sur 22
g) Le cancer du poumon
La 1ère cause de mortalité par cancer chez
l'homme et la 3ème chez la femme
Incidence = 37 000 nouveaux cas en 2010
Le taux d’incidence augmente particulièrement
chez les femmes (+6% entre 2000 et 2005)
Mortalité = 28 7000 décès en 2010
Taux de survie à 5 ans (tous stades confondus)
= 14%
Les facteurs de risque sont :
Tabagisme (durée + intensité quotidienne du
tabagisme)
Tabagisme passif
Expositions professionnelles et environnementales (amiante, arsenic, nickel, radiations ionisantes, radon, si-
lice…)
Le rôle du cannabis n'est pas encore formellement établi
Il existe probablement des facteurs de prédisposition génétique
h) Voir diapo pour les autres cancers
Facteurs de risques modifiables et cancer
Page 14 sur 22
Page 15 sur 22
Page 16 sur 22
Page 17 sur 22
5) Épidémiologie des maladies cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires ont la même signification pour la Santé Publique que les épidémies des siècles
passés :
- 50% de la population des pays développés meurt de maladies cardiovasculaires.
- Quelqu’un développe un infarctus du myocarde toutes les 2 minutes.
C’est la principale cause de mortalité dans les pays développés et la cause de plus en plus fréquente dans les
pays en voie de développement
Elles ont un impact majeur sur l’espérance de vie.
Elles contribuent de façon significative à morbidité et mortalité aux âges moyen, mortalité prématurée, années
de vie potentielle perdues, perte d’années productives, vie de famille et à la détérioration de la qualité de vie
La Morbidité : 30% de toutes les causes.
Page 18 sur 22
Les types de maladies cardiovasculaires sont :
• Maladie coronarienne (IDM, angor, cardiopathie ischémique…)
• Maladies cérébrovasculaires (AIT, AVC)
• Cardiopathie hypertensive
• Vasculopathie périphérique
• Insuffisance cardiaque
• Valvulopathies post streptococciques
• Cardiopathies congénitales
Page 19 sur 22
Page 20 sur 22
6) Les accidents
Les accidents sur la route
• 4443 personnes tuées en 2008, 12 par jour
• 96 905 blessés (265 par jour) dont 4000 avec des séquelles majeures
• Baisse régulière
Page 21 sur 22
Facteurs de risque accidents de la route :
– Alcool
– Vitesse
– Pas de port de ceinture de sécurité
– Téléphone au volant
– Obstacles sur les bas cotés (arbre, voiture…)
– Fatigue, somnolence
– Cannabis
– Conduite sans permis
Facteurs de risque des accidents de piétons :
– 12% des tués
– 7/10 en ville
– Le jour en ville la nuit en rural
– 85% en dehors des intersections
– 1/3 des tués en ville le sont sur un passage piéton
Facteurs de risque des accidents de cyclistes
– 4% des tués
– Surtout en rase campagne et de jour
– Jeunes adolescents, personnes de >50ans
Facteurs de risque des accidents de cyclomoteur
– 6% des tués
– Adolescents++, garçons
– Alcool 1/3
– Seul 1/3
– En ville et à la campagne 50/50
– De nuit comme de jour 50/50
Facteurs de risque des accidents de moto
– 18% des tués
– 20% alcool
– 94% d’hommes surtout le jour en rase campagne loin d’intersections
6) Les Maladies transmissibles
Page 22 sur 22
a) définitions Épidémie :
– Apparition inhabituelle d’un nombre important de cas d’une maladie
– Sur une période de temps limitée
– Dans un espace géographique limité
– ex. : épidémie annuelle de grippe, de dengue
Endémie :
– Existence d’un nombre important de cas d’une maladie
– Dans une période de temps illimitée
– Dans un espace géographique limité
– ex. : paludisme
Épizootie : équivalent de l’épidémie chez les animaux (ex grippe aviaire), si propagation sur plusieurs pays=pan-
zootie
c) Investigation d’une épidémie : Les étapes épidémiologiques
Définition des cas :
– A partir de critères cliniques et/ou biologiques
– Définition de cas suspect / probable / confirmé
Recensement exhaustif des cas
Description des caractéristiques de l’épidémie :
– Répartition temporelle (courbe épidémique : elle représente le nombre de nouveaux cas en fonction
du temps)
– Répartition spatiale (cartographie)
– Calcul des taux d’attaque
Générer des hypothèses (source de contamination, agent responsable, mode de transmission), les vérifier éven-
tuellement par une enquête analytique rétrospective
8) Les maladies émergentes
Maladie qui apparaît
– de novo
– là où elle n’existait pas
Maladie qui existait sans être diagnostiquée.
Infection connue
– qui devient épidémique
– dont les épidémies sont détectées
– dont on parle des épidémies
Maladies connues stables perçues comme graves et dont on parle.
Actuellement : une infection émergente est une infection dont l’incidence chez les humains a augmenté au
cours des 2 dernières décennies ou dont le risque d’augmentation de l’incidence est vraisemblable à court
terme.