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Tous droits réservés © Association des cinémas parallèles du Québec, 2010 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 29 juin 2021 20:45 Ciné-Bulles Passion à fleur de peau Coco Chanel et Igor Stravinsky de Jan Kounen Catherine Ouellet-Cummings Volume 28, numéro 3, été 2010 URI : https://id.erudit.org/iderudit/61301ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Association des cinémas parallèles du Québec ISSN 0820-8921 (imprimé) 1923-3221 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu Ouellet-Cummings, C. (2010). Compte rendu de [Passion à fleur de peau / Coco Chanel et Igor Stravinsky de Jan Kounen]. Ciné-Bulles, 28(3), 56–56.

Passion à fleur de peau / Coco Chanel et Igor Stravinsky de Jan … · Natacha Lindinger, Grigori Manoukov di s t. Les Films Séville Paris, 1920. Affirmée dans les cercles mon

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  • Tous droits réservés © Association des cinémas parallèles du Québec, 2010 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation desservices d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politiqued’utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/

    Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé del’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec àMontréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/

    Document généré le 29 juin 2021 20:45

    Ciné-Bulles

    Passion à fleur de peauCoco Chanel et Igor Stravinsky de Jan KounenCatherine Ouellet-Cummings

    Volume 28, numéro 3, été 2010

    URI : https://id.erudit.org/iderudit/61301ac

    Aller au sommaire du numéro

    Éditeur(s)Association des cinémas parallèles du Québec

    ISSN0820-8921 (imprimé)1923-3221 (numérique)

    Découvrir la revue

    Citer ce compte renduOuellet-Cummings, C. (2010). Compte rendu de [Passion à fleur de peau / CocoChanel et Igor Stravinsky de Jan Kounen]. Ciné-Bulles, 28(3), 56–56.

    https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/https://www.erudit.org/fr/https://www.erudit.org/fr/https://www.erudit.org/fr/revues/cb/https://id.erudit.org/iderudit/61301achttps://www.erudit.org/fr/revues/cb/2010-v28-n3-cb1501333/https://www.erudit.org/fr/revues/cb/

  • CRIT

    IQu

    ES

    56 Volume 28 numéro 3

    France / 2009 / 118 min

    Réal. Jan Kounen scén. Chris Greenhalgh, d’après son roman Coco et Igor image David Ungaro son Vincent Tulli mus. Gabriel Yared mont. Anny Danché PRod. Claudie Ossard et Chris Bolzi int. Mads Mikkelsen, Anna Mouglalis, Elena Morozova, Natacha Lindinger, Grigori Manoukov dist. Les Films Séville

    Paris, 1920. Affirmée dans les cercles mondains parisiens grâce à ses surprenantes créations, Coco Chanel connaît ses plus grandes heures de gloire. Endeuillée à la suite de la mort de son amant, Boy Capel, elle fait la connaissance d’Igor Stravinsky au cours d’une soirée entre amis. Elle respecte son œuvre depuis qu’elle a assisté à la première cauchemardesque du Sacre du printemps, sept ans plus tôt, au Théâtre des Champs Élysée, et l’invite à s’installer dans sa villa de Garches pour y travailler. Il y vient, accompagné de sa femme malade et de leurs enfants; commence alors une liaison passionnée entre les deux créateurs qui les mènera à l’aboutissement de leurs œuvres (la sortie du célébrissime parfum Chanel No 5 pour la couturière, la reprise saluée du Sacre du printemps pour le compositeur).

    Film de clôture du Festival de Cannes en 2009, Coco Chanel et Igor Stravinsky, le plus récent long métrage de Jan Kounen (99 Francs, Blueberry), a souffert d’être sorti peu après Coco avant Chanel d’Anne Fontaine. Pourtant, l’épisode évoqué par Kounen débute là où se terminait celui de Fontaine. Et c’est leur seul point com

    Coco Chanel et Igor Stravinskyde Jan Kounen

    Passion à fleur de peauCATHERINE OUELLET-CUMMINGS

    mun. La relation entre Chanel et Stravinsky étant peu documentée, Kounen a choisi d’aborder en parallèle les processus de création de deux artistes, ainsi que l’intensité de leur relation, plutôt que de s’en tenir à la biographie. Ce parti pris était déjà présent dans le roman Coco et Igor (2002) de Chris Greenhalgh dont le film est inspiré.

    Il en résulte un long métrage avec peu de dialogues qui laisse une place prépondérante au visuel. Kounen, qu’on connaît pour sa flamboyance, joue ici de classicisme et mise sur des effets de caméra plutôt traditionnels : clairsobscurs, jeux de mise au point et de profondeur de champ fréquents. À cela s’ajoutent de longs plans séquences dans lesquels la caméra se déplace en tourbillonnant et en glissant, de même que des décors précis forgeant l’atmosphère dans laquelle évoluent les protagonistes; même chose pour les costumes de la couturière qui participent au déploiement visuel. Mentionnons, à titre d’ex emple, la scène d’ouverture au cours de laquelle se déroule la première du Sacre du printemps, en 1913. Plus grande que nature, cette scène, apparemment fidèle aux événements, témoigne du savoirfaire du cinéaste qui donne à voir avec brio les détails historiques (répliques des spectateurs, cris furieux du chorégraphe...), tout en permettant au spectateur de ressentir la caco

    phonie de la représentation. Si cette scène donne le ton au film, c’est surtout parce que le reste est en mesure de le soutenir. En ce sens, tous ces éléments contribuent à magnifier l’image qui, à son tour, soutient la ligne directrice du film : la passion charnelle entre les deux personnages est intrinsèque à leur processus de création, dit Kounen, et quand on les voit à l’écran, le propos est convaincant. Finalement, c’est en s’inscrivant davantage dans un registre de monstration que de narration que le cinéaste se démarque de la tradition des films à caractère biogra phique et réaffirme ses qualités de metteur en scène.

    Du reste, Anna Mouglalis crève l’écran dans une Coco Chanel à la fois autoritaire et sensuelle; à l’époque du récit, Chanel semble tout à fait consciente de l’effet qu’elle produit sur les gens qu’elle croise et n’hésite pas à se servir de ce pouvoir pour parvenir à ses fins. Face à elle, Mads Mikkelsen campe un Stravinsky aux émotions à fleur de peau, qui joue entre passion et retenue, pris entre l’intensité de Chanel et la maladie de sa femme Catherine (Elena Morozova). Les déchirements qui le tra versent parviennent finalement à équilibrer l’intransigeance de mademoiselle Chanel.

    28-Jun-2010 16:54:01 79171 ACPQ 79171 Int 56.p1.pdf Black