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Traitement non prothétique
de la gonarthrosePatrick SIMON
Lyon, France
Aucun conflit d’intérêt
SOTEST 2017
Epidémiologie de la gonarthrose
Prévalence selon âge et sexe (France) • 2,1 à 10,1% chez homme• 1,6 à 15% chez femme• 1/3 > 60 ans
Global Burden of Disease Study (OMS)• Arthrose genou hanche en 11ème position en terme
de handicap
Facteurs généraux
Obésité
Âge
Sexe
Génétique
Facteurs locaux
Troubles statiques
Atcdts traumatiques
Méniscectomie
Laxité ligamentaire
Surmenage articulaire
Facteurs de risque de gonarthrose
La gonarthrose
• Longtemps une maladie mécanique
Excès de contrainte par unité de surface
La gonarthrose
• Longtemps une maladie mécanique
• De plus en plus une maladie “inflammatoire”
D’où une certaine évolution
des approches thérapeutiques non prothé tiques
Facteurs de risqueObés ité
Σ métabolique
Trauma, laxité , s tatique
Facteurs de risqueObésité
Σ métabolique
Trauma, laxité , s tatique
Altérations chondrocytes et matrice ECModification os ss chondral
Amyotrophie
Déséquilibre entre cytokines pro et anti-inflammatoires
IL1-βTNF-α
IL6,15,17,18
TGF-βIL10
IL4,13
PRO ANTI
Destruction Protection
But de la présentation
Faire le point sur le traitement non prothétique
à partir de bases scientifiques fondées sur des
� essais randomisés (aveugle, « size effect »)
� méta analyses
� recommandations sociétés savantes
Alternatives
thérapeutiques
non chirurgicales
Contrôle du poids
Chaque kilo perdu
diminue de 4 kilos
la contrainte
sur le genou à la
marche
Contrôle Régime
+ AP
Glucosamine Glucosamine
+ AP
11,8 % 9,9 % 3,9 % 5,9 %
Incidence de la gonarthrose à 2,5 ans(pincement radiologique du compartiment fémorotibial médial)
Inclusion 407 femmes, 50-60 ans, IMC > 27 kg/m2
• Aerobic : marche, vélo, renforcement musculaire, aquagym
• Efficacité sur douleur, amplitudes et contrôle du poids
• Efficacité comparable à celle des antalgiques ou AINS
Les orthèses Genouillères rigides
� décharge unicompartimentale
� correction axe mécanique 3°
� ↓ la douleur
� ↑ la tolérance à la marche
� Mais pauvre compliance et coût
Semelles orthopédiques
Anti-oxydants (dérivés avocat, soja…)
Anti-arthrosiques d’action lente (diacerine, glucosamine, chondroïtine)
Biothérapies ou thérapies ciblées (anti-TNF, IL1-ra) : rien de probant…
Suppléments alimentaires anti-oxydants
� Lutter contre les radicaux libres
Curcuma (absorption?)
Fraction insaponifiable d’avocat et de soja
Boswellia (shallaki indien)
Médecines chinoise et ayurvidique
Huile d’argan
Anti-arthrosiques action lente (Chondrosulf®)
Chondroïtine (glycosaminoglycanes)
Cochrane 2016 (J.A. Singh) : 9110 patients
�améliore la douleur : 18/100 vs 28/100 (- 10%)
�améliore la fonction : 5/24 vs 7/24 (- 8%)
�freine le pincement articulaire : 0,12 vs 0,3 mm à 2 ans de recul (- 30%)
�combinaison avec glucosamine : effet additif ou synergique ?
Avis négatif HAS sur les AAAL : déremboursementReport sur AINS à haut risque?
Corticoïdes (infiltrations intra articulaires)
• Cochrane 2015 (Juny P et al) - 27 essais ; infiltrations CS vs contrôle (sham ou rien)
• Bénéfice: réduction douleur (-10%) - modéré à 1-2 semaines ,
- faible à 4-6 semaines ,
- nul à 26 semaines
• Qualité d’évidence : faible
Acide hyaluronique (infiltrations intra articulaires)
Nombreuses présentations• poids moléculaire • concentration, viscosité• réticulation• nombre d’injections
Répétition des injections• possible• sans conséquence néfaste (Bannuru 2016)
Mécanisme d’action de l’acide hyaluronique
� augmente la viscosité et l’élasticité du liquide
synovial dans l’articulation arthrosique (1 à 3 j)
� stimule la production endogène d’acide hyaluronique
� inhibe l’induction et l’activité des enzymes prodégradatifs
� réduit la réponse inflammatoire
� a un effet analgésique
Cochrane (Bellamy 2006)• 28-54% amélioration douleur, 9-32% amélioration fonction• effet placebo +++• inocuité (sauf HylanG-F20)
Comparaison : essais randomisés• non < AINS (Ishijima 2014)• pas de différence avec exercice physique (Kawasaki 2009)
Acide hyaluronique (infiltrations intra articulaires)
AAOS evidence-based guidelines • “inconclusive” 2008 puis “cannot recommend” 2013• efficacité sur Womac douleur et score total, mais insuffisant
Méta-analyse (Bannaru 2015)ES = 0,63 le plus élevé des traitements pharmacologiques
Méta-analyse (Richette 2015) 8RCT, 2199 patientsEffet modéré mais réél
Acide hyaluronique (infiltrations intra articulaires)
L’orthobiologie…en plein développement
Plasma riche en plaquettes (PRP)
Sérum autologue conditionné (ACS)
Plasma riche en facteurs de croissance (PRGF)
Cellules souches mésenchymateuses ??
PRP : nb plaquettes x 4 ou 5
Centrifugation (élimination des GR)
Filtration (élimination ou non des GB)
Activation (chlorure calcium)
Facteurs de croissance : PDGF, TGF-β, IGF-1…
In vitro: effets positifs sur prolifération cellulaire,, synthèse collagène,
angiogénèse, effet anti-apoptose
Modèles animaux : réduction chondrolyse
Spakova (2012)60 PRP60 HA
6 moisPRP > A hyaluronique
(Womac, score douleur)
Kon (2011)50 PRP
50 LWHA50 HWHA
6 moisPRP > A hyaluroniqueSurtout jeunes, actifs,
arthrose débutante
Cerza (2012)60PRP60 HA
6 moisPRP > A hyaluronique
(Womac)
Patel (2013)26 PRP
25 PRP x 227 Serum salé
6 moisPRP > A hyaluronique
(VAS, Womac)Surtout arthrose débutante
Sérum autologue conditionné
Incubation 24 h à 5% CO2, billes de verre
Centrifugation
Cytokines et facteurs croissance : TGFβ, IL-1ra, PDGF
118 candidats à chirurgie4 injections sur 1 mois1 seul opéré avant 2 ans
Solutions chirurgicales
non prothétiques
Arthroscopie ?
� Nettoyage et ablation des débris
� Evacuation des corps étrangers
� Régularisation des surfaces
� Synovectomie partielle
� Méniscectomie partielle
Arthroscopie non justifiée
Moseley (NEJM 2002) : 180 patients, taux inclusion 44%� débridement arthroscopique, � lavage arthroscopique,� “sham procedure” � pas de différence sur la douleur entre les 3 bras
Kirkley (NEJM 2008) : 188 patients, taux inclusion 68%� exercice physique et traitement médical� idem + débridement arthroscopique � pas de différence sur la douleur ou la fonction
6 études
2014
Evidence based medecine, guidelinesand current practice….
Alors reste t-il une place pour l’arthroscopie?
Les ostéotomies tibiales
Bonnes indicationsgonarthrose unicompartimentale sur genu varumsujet < 65 ansamplitudes conservéesabsence de laxité ligamentaire
Mauvais pronosticarthrose évoluée, âge > 65 ans, arthrose FP
flexion < 90° , flexum ≥ 15° , varus ≥ 20°
Les inconvénients de l’OTV par fermeture
Résection osseuse métaphysaire
Nécessité ostéotomie fibula
Atteinte nerf fibulaire commun 15%
Laxité tibiofémorale latérale 15%
Abaissement patella
Difficultés pour PTG ultérieure
Les inconvénients de l’OTV par ouverture
Greffe osseuse : autogreffe, substitut osseux
Abaissement patella
Immobilisation si fixation légère
Importance de la planification préopoératoire
D’après Sabzevari S et al (Arch Bone Jt Surg 2016)
Point de Fujisawa62%
Consolidation ostéotomie par ouverture
Consolidation en 3 à 12 mois selon le type
de comblement
Greffe iliaque préférable si correction > 13°
Risque pseudarthrose chez fumeur +++
Brinkman J-M, et al. Fixation stability of opening- versus closing-wedge high tibial osteotomy: A RANDOMISED CLINICAL TRIAL USING RADIOSTEREOMETRY J Bone Joint Surg Br, Nov 2009; 91-B: 1459 - 1465
Résultats des ostéotomies tibiales
� Survie à 10 ans des ostéotomies de fermeture
51% (Naudie 1999) à 93,2% (Koshino 2004)
� Survie à 10 ans des ostéotomies d’ouverture
63% (Weale 2001) à 85% (Hernigou 2001)
� Détérioration après 15 ans (Akizuki 2008, Billings 2000)
� Pas de différence sauf amplitude flexion, hauteur patella, pente tibiale postérieure (méta-analyse Lingfeng Wu 2017)
Ostéotomies fémorales de varisation
Ouverture latérale ?- retard consolidation- irritation du facia lata
Fermeture médiale ?
Fixation rigide
Correction précise
� Physiothérapie� Anti arthrosiques action lente� Gestes isolés sur cartilage (forages Pridie)� Ostéotomie TTA selon Maquet ??
Les implants amortisseurs
YouTubeKine spring® knee system (Moximed)
Résultats du kinespring knee system
Etude biomécanique
Gabriel (2013) : ↓ 134 N sur compartiment médial sans surcharge du
compartiment latéral
Etudes cliniques
London (UK, 2013) 99 patients, recul 1 an, ↓ douleur 56%, ↑ fonction 50%
Madonna (Italie, 2015) 53 patients, recul 1 an, 5 réopérés
Hayes (Australie, 2015) 12 patients, recul 5 ans, douleur /6 à 12 m, /2,5 à 60 m
Coûts respectifs et qualité de vie
S train D (2015)
La chirurgie : bénéfice / risque
Infection du site opératoire : 2 - 5%
Complications thrombo-emboliques : 5%
Décès périopératoire : 1%
� 58% des patients traités souffrent d’une gonarthrose à un
stade précoce (Kellgren I-III)
� Plus de traitement médical et moins de prothèses dans les
pays à moindre niveau économique
� Besoin traitements pour sujets jeunes et actifs (84%)
� « Trou » dans indications au stade précoce (68%)
173 chirurgiens
La gonarthrose en 2017
� Prise en charge du surpoids + promotion de l’activité
physique en première intention
� Anti-arthrosiques action lente, PRP, ostéotomies en
seconde intention
� Absence de consensus pour utilisation de l’acide
hyaluronique et pas de place pour l’arthroscopie