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AUGE-SAINT-MÉDARD [1] Typologie de l’habitat Patrimoine vernaculaire Auge Saint-Médard, à 11 km de Rouillac, a la particularité d'être composé de deux communes réunies en 1994 : Auge et Saint-Médard de Rouillac. Le territoire communal d'Auge Saint-Médard comporte deux bourgs, mais aussi deux églises, deux cimetières, une ancienne mairie et une ancienne mairie- école. Aujourd’hui, la municipalité d’Auge-Saint-Médard siège au bourg de Saint-Médard. Les 2 bourgs sont situés à environ 800 m l'un de l'autre. Une quinzaine de villages parsèment le territoire communal. La plupart de ces hameaux existaient au XVIII e siècle. Tous figurent sur la carte de Cassini à l’exception des Masquets et des Métairies. La Bréchoire, Fraichefont et Crotet sont les villages les plus importants. Auge Auge est probablement l’héritière de l’ancienne villa d’Adalgarius, riche propriétaire terrien de l’époque gallo-romaine. Adalgarius associe la terminaison latine us à un nom germanique : adalgari formé des deux racines adal (noble) et gari (lance). Une autre hypothèse veut que le village tire son nom de la rivière Auge formée par la réunion des cours d'eau la Sauvage et le Crachon. Bourg monastique implanté sur une petite hauteur, Auge s’est développé au XII e siècle autour du prieuré. L’ancienne commune d’Auge possède un sol humide, de tous temps propice à la culture du grain et sans doute également du chanvre. D’excellentes prairies permettent après 1870 et la crise du phylloxéra, la reconversion des viticulteurs vers l’élevage. Le logis dʼAuge A l’écart à l’est du bourg, il se compose d'une imposante bâtisse tout en longueur édifiée au XVIII e siècle, dont la toiture et les baies ont été remaniées au XIX e siècle (peut-être 1813 date inscrite sur la porte piétonne du portail). Les deux entrées du logis datent quant à elles du XVIII e siècle. Une maison de maître Cette maison bourgeoise se distingue notamment par ses dimensions imposantes et la qualité de son traitement architectural (pierre de taille, toiture d’ardoise). La maison «du Tisserand» Cette demeure que l’on peut dater du milieu du XIX e siècle est de belle qualité (son décor sculpté notamment) mais est restée inachevée. Ceci laisse penser que le chantier a pu être interrompu par la crise du phylloxéra qui a frappé en 1870. Elle n'est pas habitée. Autour se trouvent des vestiges de dépendances en ruines (puits, etc.) ainsi qu’un sarcophage. Les lavoirs Il existe 6 lavoirs localisés dans les bourgs et les hameaux les plus importants : lavoir du bourg d'Auge, lavoir à l'écart du bourg de Saint- Médard alimenté par la source du Crachon, lavoir des Charriers, lavoir de la Bréchoire où une pompe alimente en eau 4 bacs accolés, lavoir de Crotet alimenté par la fontaine Saint-André dont les eaux sulfureuses sortent à 20 C° et lavoir de Fraîchefont construit en 1894 par Eugène Nicolas. Créés à l'initiative des communes, les lavoirs collectifs se sont généralisés au XIX e siècle et leur construction a perduré jusque dans la première moitié du XX e siècle. L'adduction d'eau puis l'apparition de la machine à laver dans chaque foyer, à partir des années 1960, entraîna l’abandon des lavoirs. Bâtis près d'un point d'eau à proximité des habitations pour limiter le trajet des lavandières, ils n’étaient cependant pas implantés au cœur des bourgs afin d'éviter la pollution de l'eau potable par la lessive.

Patrimoine vernaculaire Typologie de l’habitat AUGE-SAINT ... · s e L . e é t n e p r a h c i u h ’ d r u o j u a t s e , 1 0 9 1 i u q , s e n n o l o c s e d x u a e t i p

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AUGE-SAINT-MÉDARD [1]Typologie de l’habitat Patrimoine vernaculaire

Auge Saint-Médard, à 11 km de Rouillac, a la particularité d'être composé de deux communes réunies en 1994 : Auge et Saint-Médard de Rouillac. Le territoire communal d'Auge Saint-Médard comporte deux bourgs, mais aussi deux églises, deux cimetières, une ancienne mairie et une ancienne mairie-école. Aujourd’hui, la municipalité d’Auge-Saint-Médard siège au bourg de Saint-Médard.Les 2 bourgs sont situés à environ 800 m l'un de l'autre. Une quinzaine de villages parsèment le territoire communal. La plupart de ces hameaux existaient au XVIIIe siècle. Tous figurent sur la carte de Cassini à l’exception des Masquets et des Métairies. La Bréchoire, Fraichefont et Crotet sont les villages les plus importants.

AugeAuge est probablement l’héritière de l’ancienne villa d’Adalgarius, riche propriétaire terrien de l’époque gallo-romaine. Adalgarius associe la terminaison latine us à un nom germanique : adalgari formé des deux racines adal (noble) et gari (lance). Une autre hypothèse veut que le village tire son nom de la rivière Auge formée par la réunion des cours d'eau la Sauvage et le Crachon. Bourg monastique implanté sur une petite hauteur, Auge s’est développé au XIIe siècle autour du prieuré. L’ancienne commune d’Auge possède un sol humide, de tous temps propice à la culture du grain et sans doute également du chanvre. D’excellentes prairies permettent après 1870 et la crise du phylloxéra, la reconversion des viticulteurs vers l’élevage.

Le logis dʼAuge

A l’écart à l’est du bourg, il se compose d'une imposante bâtisse tout en longueur édifiée au XVIIIe siècle, dont la toiture et les baies ont été remaniées au XIXe siècle (peut-être 1813 date inscrite sur la porte piétonne du portail). Les deux entrées du logis datent quant à elles du XVIIIe siècle.

Une maison de maître

C e t t e m a i s o n bourgeoise se distingue notamment par ses dimensions imposantes et la qualité de son traitement architectural (pierre de taille, toiture d’ardoise).

La maison «du Tisserand»

Cette demeure que l’on peut dater du m i l i e u d u X I X e siècle est de belle qualité (son décor sculpté notamment) mais est restée inachevée. Ceci laisse penser que le chantier a pu être

interrompu par la crise du phylloxéra qui a frappé en 1870. Elle n'est pas habitée. Autour se trouvent des vestiges de dépendances en ruines (puits, etc.) ainsi qu’un sarcophage.

Les lavoirsIl existe 6 lavoirs localisés dans les bourgs et les h a m e a u x l e s p l u s importants :lavoir du bourg d'Auge, lavoir à l'écart du bourg de Saint-Médard alimenté par la source du Crachon, lavoir des Charriers, lavoir de la Bréchoire où une pompe alimente en eau 4 bacs accolés, lavoir de Crotet alimenté par la fontaine Saint-André dont les eaux sulfureuses sortent à 20 C° et lavoir de Fraîchefont construit en 1894 par Eugène Nicolas.

Créés à l'initiative des communes, les lavoirs collectifs se sontgénéralisés au XIXe siècle et leur construction a perduréjusque dans la première moitié du XXe siècle. L'adduction d'eau puis l'apparition de la machine à laver dans chaque foyer, à partir des années 1960, entraîna l’abandon des lavoirs.

Bâtis près d'un point d'eau à proximité des habitations pour limiter le trajet des lavandières, ils n’étaient cependant pas implantés au cœur des bourgs afin d'éviter la pollution de l'eau potable par la lessive.

Page 2: Patrimoine vernaculaire Typologie de l’habitat AUGE-SAINT ... · s e L . e é t n e p r a h c i u h ’ d r u o j u a t s e , 1 0 9 1 i u q , s e n n o l o c s e d x u a e t i p

Patrimoine monumental [2] Patrimoine monumental [1] Chronologie AugeQuelques jalons pour comprendre l’évolution du bourg d’Auge

et de son patrimoine.

•Antiquité : vestiges de constructions gallo-romaines, statue d’une divinité et sépulture à Crotet

•XIe s : fondation du prieuré•XIIe s : reconstruction de l’église Notre-Dame

•XVe s : réfection du mur sud de l’église•XVIIIe s : construction du logis d’Auge, propriété des Babidet

de Ranville puis des Babinet de Rancogne•1795 : disparition des deux petites cloches du clocher•1806 : effondrement de la toiture de l’église•1826-40 : vente de la seigneurie d’Auge en lots•1832 : cadastre napoléonien•1838 : construction de la sacristie•1866 : refonte de la cloche de l’église•1870 : installation de la laiterie coopérative d’Auge au moulin

de la Fragnée•1876 : établissement de la mairie au sud de l’église dans un

bâtiment déjà existant•1885 : déplacement du cimetière aux Trois-Ormeaux•1890-91 : travaux à la façade de l’église•1894 : construction d’un lavoir à Fraichefont•1897 : plans de la mairie établis par l’architecte J.F. Letand•1898-99 : construction de la mairie•1901 : réalisation de la voûte en brique de l’église•1924 : monument aux morts d’Auge élaboré par H. Landrau,

sculpteur et graveur sur pierre à Mansle•1945 : création aux Eliots de l’usine Joubert, fabricant de

contreplaqués•1950 : creusement de puits au Petit Beauvais et au Chomeau•1956 : réparation de la charpente de l’église•1958 : électrification de la commune d’Auge•1958-59 : rattachement de la commune au réseau d’eau

potable et achat d’un terrain pour construire le château d’eau

•1994 : réunion des communes dʼAuge et de Saint-Médard•1994-95 : la mairie d’Auge devient maison des associations•1994-95 : fermeture de l’église d’Auge au culte pour cause

de risque d’effondrement de la voûte•2007 : inauguration des travaux de restauration de l’église

d’Auge réalisés selon les plans de P. Lepkowsky•2009 : réparation du clocher endommagé par la foudre

Lʼéglise Notre-Dame dʼAuge Située dans l'ancien diocèse de Saintes, l’église Notre-Dame d’Auge faisait partie d'un prieuré fondé au XIe siècle, dépendant de la puissante abbaye poitevine de Charroux. La plupart des bâtiments du prieuré ont disparu, à l’exception d’une habitation du XVe siècle qui pouvait faire partie des bâtiments des moines et de l’église devenue paroissiale. L’espace non loti qui se déploie au nord et à l’ouest de l’église correspond à l’emplacement de l'ancien cimetière transféré à l’écart du bourg au XIXe siècle.

L'église du XIIe siècle a été reconstruite au siècle suivant. De plan rectangulaire elle se compose d'une nef de trois travées, d'un faux-carré et d'un chevet plat. La nef à l’origine voûtée de pierre, puis de brique en 1901, est aujourd’hui charpentée. Les chapiteaux des colonnes, qui portaient à l’origine les arcs doubleaux de la voûte en pierre, sont sculptés de motifs assez sommaires : feuillage, volutes, animaux attaquant des hommes.

Sous la première travée de la nef, se trouve une crypte longtemps appelée «Creux de Sainte-Radegonde». Deux statues de pierre (XVIIe s ?) s’y trouvaient dissimulées. Elles sont aujourd’hui déposées dans la nef. Le chevet voûté d'un berceau en pierre date du XIIe siècle. Les vitraux qui ornent les baies sont une création de l'atelier d'Anne Pinto (Tusson, Charente) qui s’est inspiré des vitraux des années 1870 existant.

La façade possède un portail à arc brisé surmonté de trois voussures portées par des colonnes. L'étage médian est souligné d’une corniche à modillons nus au-dessus de laquelle s’ouvre un oculus. La façade s'achève par un clocher-mur à trois arcades pourvu d’une grosse cloche. Celle-ci aurait été fondue en 1866 à partir de la précédente (datant de 1502), qui selon la croyance populaire pouvait éloigner les orages. Les deux autres cloches ont disparu en 1795.

Lʼancien prieuréLes bâtiments du prieuré d’Auge ont disparu mais autour de l'église, plusieurs habitations ont conservé des baies du XVe siècle. Certaines sont encore bien visibles comme sur la maison en face de l'église.

Lʼancienne mairie dʼAuge

Construite en 1898, elle comportait dans le corps central, une salle du conseil surmontée d’un grenier. Les deux bas-côtés étaient dévolus au cabinet du maire et au logement du corbillard. Depuis 1994 et le regroupement des deux communes, le bâtiment est dévolu aux associations.

Inventaire du patrimoine des communes du Rouillacais

•Communauté de communes du Rouillacaistél. 05 45 96 83 24/ [email protected]

•Via patrimoine - 05 45 69 15 26 www.via-patrimoine.com

Textes : Via patrimoinePhotos : CdC du Rouillacais