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Presses Universitaires du Mirail La Bolivie orientale. Confins inexplorés, battues aux Indiens et économie de pillage, 1825-1992 by Jean-Claude ROUX Review by: Michel BERTRAND Caravelle (1988-), No. 79, PAYSANNERIES LATINO-AMÉRICAINES : MYTHES ET RÉALITÉS: Hommage à Romain Gaignard (Décembre 2002), pp. 294-296 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40854026 . Accessed: 15/06/2014 20:30 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.77.38 on Sun, 15 Jun 2014 20:30:24 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Presses Universitaires du Mirail

La Bolivie orientale. Confins inexplorés, battues aux Indiens et économie de pillage, 1825-1992by Jean-Claude ROUXReview by: Michel BERTRANDCaravelle (1988-), No. 79, PAYSANNERIES LATINO-AMÉRICAINES : MYTHES ET RÉALITÉS:Hommage à Romain Gaignard (Décembre 2002), pp. 294-296Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40854026 .

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belge, mais de culture française... Depuis 1918, la France n'est plus perçue que comme un conservatoire culturel, « un pays de culture non active », tourné vers le passé et la culture classique, en aucun cas « universaliste».

Dans cet ouvrage riche de réflexions sur les échanges culturels, que l'auteur présente d'ailleurs comme un essai plus que comme une thèse d'histoire, le lecteur adhère globalement tant à la pertinence d'une périodisation souple qu'à la justesse des analyses des facteurs qui déstructurent le modèle, même si, encore une fois, le concept même de « modèle culturel importé » n'est pas totalement élucidé à la fin de l'ouvrage. Au plan formel, le lecteur appréciera la richesse de l'appareil scientifique, et tout particulièrement les nombreuses références au fonds d'archives du ministère français des affaires étrangères, qui constitue, et de loin, la source la plus souvent citée. Dans un louable souci de clarté pédago- gique, Denis Rolland a étoffé ses analyses par de nombreux tableaux synoptiques qui éclairent d'un coup d'œil tel développement ou tel chapitre, au point parfois de faire double emploi avec son propre récit. Si l'on peut exprimer une réserve, on regrettera la répartition inégale de la matière traitée selon les parties et selon les chapitres : à notre avis, la quatrième partie constitue une pièce rapportée, qui eût mieux étoffé la conclusion. Quant aux volumes des chapitres, ils pèchent par de réelles disproportions : dans la Seconde partie, le chapitre 2 ne comporte que deux pages, alors que le chapitre 4 s'étale sur 41 pages ; un tel déséquilibre n'est pas seulement formel ; il traduit soit une inégalité dans la réflexion sur les thèmes abordés, soit une faiblesse dans l'économie interne de la thèse.

Mais ces réserves n'entament en rien la validité de cette recherche, originale autant que courageuse : bien que l'auteur se défende de vouloir jouer les Cassandre sur l'avenir de notre « exception culturelle » - mais cette formulation n'est jamais utilisée dans l'ouvrage -, il ose aborder, même avec prudence, la triste réalité de notre déclin culturel en Amérique latine.

Pierre VAYSSIERE Université de Toulouse-Le Mirail

Jean-Claude ROUX.- La Bolivie orientale. Confins inexplorés, battues aux Indiens et économie de pillage, 1825-1992.- Paris, L'Harmattan, 2000.- 317 p.

Avec cet ouvrage relatif à la Bolivie orientale J. C. Roux s inscrit dans le droit fil de son étude précédente sur l'Amazonie péruvienne. Il y approfondit sa réflexion sur les espaces amazoniens qui, à la suite du partage de 1493 entre l'Espagne et le Portugal, furent placés sous l'autorité de l'ancien empire espagnol des Indes. Au cœur de cette étude se trouve une réflexion sur l'évolution pluriséculaire des orients boliviens appréhendés en termes spatiaux. C'est donc délibérément dans une perspective de géographie historique que se situe l'analyse proposée. De fait, ce choix détermine la construction de l'ouvrage et la démarche suivie par son auteur. Chacun des grands thèmes autour desquels s'articule l'étude est en effet systématiquement développé selon une démarche diachronique, l'auteur n'hésitant pas à remonter parfois très loin le fil du temps, allant même jusqu'à rappeler à l'occasion les grandes étapes de l'empire de Tihuanaco.

L'espace qui est ici l'objet de l'étude s'étend depuis les piémonts andins de la Bolivie jusqu'aux frontières du Brésil, du Paraguay et de l'Argentine. En d'autres termes, l'espace analysé correspond à ce que le géographe appellerait la Haute

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Amazonie. Dans le cadre bolivien, cette région se caractérise tout à la fois par son homogénéité et sa diversité. Son unité s'appuie d'abord sur la forte conscience d'appartenance à l'ensemble géopolitique bolivien de ses habitants, et ce malgré une non moins forte conscience de l'exotisme qu'ils incarnent dans ce cadre national. La région considérée est en effet peuplée par des Guaranis, appelés ici Cambas. Elle correspond aussi à celle des réductions jésuites qui l'ont profondément façonnée deux siècles durant, tout en la différenciant très fortement de la Bolivie de l'altipiano, peuplée elle de Collas et soumise au modèle d'encadrement colonial élaboré au cours du XVIe siècle. Par ailleurs, elle est restée longtemps un espace vierge, véritable espace-frontière qui dès le début de la période coloniale distinguait les Indiens soumis de leurs voisins restés rebelles, autrement dit les Chiriguanos. Il faut attendre le XIXe siècle pour assister à la mise en place d'une véritable politique de colonisation, avec des résultats cependant peu concluants. Ce n'est en fait qu'avec l'exploitation du caoutchouc, à partir de 1875, que cette situation va radicalement se modifier. A partir de cette date cet espace, initialement marginal et périphérique, se transforme en une région économique de poids. Par la suite, après un déclin douloureux au cours du XXe siècle, elle se retrouve en passe de renouer avec son importance passée : la ville de Santa Cruz, son centre de commandement, s'affirme aujourd'hui comme le premier ensemble économique bolivien. Pourtant, cette réelle unité n'empêche pas la présence d'importants éléments de diversité interne. Il faut en effet souligner que cette région est restée jusqu'à aujourd'hui un véritable archipel dans lequel l'espace se dilate de manière inversement proportionnelle à la grande faiblesse de son peuplement. C'est dire que cet Orient bolivien se décline plutôt au pluriel, en une mosaïque de « pays » qui en viennent à se définir comme un espace carrefour.

L'un des enjeux principaux posé par cet espace régional depuis 500 ans a bien été la capacité à mener à leur terme des expériences de colonisation afin d'en assurer la maîtrise au profit du colonisateur. C'est ainsi que s'y sont succédé trois moments de mise en valeur, correspondant chacun à autant de tentatives colonisatrices. La première, menée par des hommes à la recherche de l'Eldorado, s'acheva précocement dans la douleur de l'échec. La seconde, correspondant à la tentative de colonisation agricole du XVIIIe siècle par des paysans assoiffés de terre, ne s'acheva pas mieux. Il fallut donc attendre la troisième étape, correspondant à celle de l'or noir, autrement dit ici le caoutchouc, pour assister à une véritable tentative de colonisation. L'évidente difficulté à atteindre l'objectif de la mise en place d'une colonisation au service des intérêts occidentaux est à mettre en relation avec le principal problème posé par cet espace, à savoir celui de son enclavement. A l'image de la fragilité de la présence missionnaire tout au long de la période coloniale, celui-ci explique la lenteur des échanges, la difficulté de l'établissement d'une liaison ferroviaire, et enfin la difficulté à le maîtriser. Toutes ces faiblesses proprement structurelles devenaient rédhibitoires dans le cadre de la mise en place d'une économie coloniale à vocation extractive.

Telle est donc la problématique que développe cette étude autour de cinq grandes parties. La première, en guise d'introduction, présente en une quarantaine de pages le cadre géographique et historique dans lequel elle s'inscrit. La deuxième propose une réflexion sur les traits ou les problématiques qui caractérisent cet espace régional. En trois chapitres solidement menés, aidés souvent de cartes qui ne sont cependant pas toujours toutes d'une lisibilité

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extreme, c'est la question de la construction de l'espace national bolivien et de ses aléas qui est ici retracée. Sur cette solide base, les trois parties suivantes déclinent, à partir de différentes perspectives, la réflexion relative aux orients boliviens, tout à la fois attractifs et répulsifs, tout au long du XIXe siècle et au début du XXe. Dans un premier temps, ce sont les explorations qui s y déroulèrent puis les luttes pour le contrôle de la région qui retiennent l'attention. Dans un second temps, c'est la mise en place d'une économie extractive, centrée sur le quinquina et surtout le caoutchouc, qui est abordée. Tout en accordant une place essentielle à l'étude des structures ou des productions, une attention particulière est réservée aux hommes qui menèrent la mise en place de cette activité économique. C'est l'occasion de quelques beaux portraits de groupe qui permettent de mettre en évidence les acteurs de cette histoire. Enfin, dans un dernier temps, ce sont les conditions générales de cette mise en valeur qui sont abordées et que l'on peut résumer à l'idée d'absence : celle de la main-d'œuvre, celle de l'Etat comme de l'Eglise, celle plus largement enfin d'une réelle maîtrise d'un espace difficilement saisissable.

Cette solide reconstitution relative à la place d'une région dans un espace national latino-américain du XIXe siècle s'achève par un épilogue qui retrace à gros traits les étapes ultérieures de cette difficile et aléatoire mise en valeur régionale. Après l'effondrement qui accompagne la fin du cycle du caoutchouc, la région connaît aujourd'hui un dynamisme économique particulièrement remarquable. L'auteur en dissèque les fondements économiques que l'on pourrait qualifier de « classiques » mais oublie d'approfondir un secteur d'activité devenu aujourd'hui primordial, à savoir celui de la narco-économie. A propos de ce dernier dont tous les indicateurs soulignent unanimement l'importance, il se contente de quelques phrases trop générales qui laissent le lecteur sur sa faim. Ne peut-on voir dans ce secteur économique actuellement florissant le début d'un nouveau cycle qui viendrait, après une interruption séculaire, relancer une économie régionale longtemps alanguie ? N'assiste-t-on pas, d'une certaine manière, au retour de ce qui constitue la caractéristique économique de cette région à travers l'histoire, à savoir la spécialisation autour d'une économie extractive ? On regrette que ces questions, peut-être impertinentes mais sans doute légitimes, ne soient pas posées. L'avenir dira si l'on assiste dans cette région de l'Amazonie bolivienne au retour en force de modalités économiques somme toute assez traditionnelles ou si, au contraire, il ne s'agit que d'un simple épiphénomène. Ce dernier cas de figure viendrait alors singulièrement renforcer les conclusions de l'auteur qui souligne combien le dynamisme économique actuel est le fruit d'une profonde transformation économique régionale autant que de son intégration définitive à l'espace géopolitique national bolivien.

Michel BERTRAND Université de Toulouse-Le Mirail

Leticia GAMBOA.- La urdimbre y la trama. Historia social de los obreros textiles de AtlixcOy 1899-1924.' México, Fondo de Cultura Económica / Universidad Autónoma de Puebla.- 2001.

Sous ce titre suggestif, c'est une riche étude d'histoire sociale mexicaine que nous donne Leticia Gamboa, à partir d'une thèse préparée sous la direction de l'historien Claude Willard et soutenue à l'Université de Paris VIII.

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