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113 programme mai/juin 2015 www.ombres-blanches.fr librairie en ligne à toulouse – librairie en ville ombres blanches Peinture de Philippe Vercellotti (se reporter aux pages 6 et 7).

Peinture de Philippe Vercellotti (se reporter aux pages 6 ... · du monde arabe p. 15 ... En se désaltérant en terrasse, on peut trouver les der- ... de connaître en même temps

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113 programme mai/juin 2015

www.ombres-blanches.fr librairie en ligneà toulouse – librairie en ville

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lundi 11 mai/17 hNadav Lapid, Danse encorep. 10-11

lundi 11 mai/18 hDenis CrouzetDieu en ses royaumes p. 19

mardi 12 mai/17 hEmmanuelle PujeauL’Europe et les Turcs p. 16-17

mardi 12 mai/18 h 30D. Le Breton, Disparaître de soip. 13

mercredi 13 mai/18 hOlivier LoubesRéarmer la République p. 14

samedi 16 mai/15 h 30Journée autour de la Retirada p. 12

lundi 18 mai/10 hAtelier d’écriture P. Berthaut

lundi 18 mai/17 hIsy MorgenszternLeçon de philosophie p. 29

mardi 19 mai/18 hE. Savitzkaya, Fraudeur p. 11

mercredi 20 mai/9 h 30-17 h 30Journée FLE p. 29

mercredi 20 mai/18 hPinar Selek, Parce qu’ils sont arméniens p. 16

jeudi 21 mai/17 h 30A. Balvay, N. CabosJohn Ford et les indiens p. 20

jeudi 21 mai/19 hRodrigo Rey RosaLa cola del dragón p. 8-9

vendredi 22 mai/9 h 30-17 h 30« Frontières et limitesde la littérature fantastique »p. 9

vendredi 22 mai/18 hVernissage exposition M. Kerbajp. 28-29

vendredi 22 mai/20 h 30Au cinéma l’ABC

J.-J. Moscovitz, Rêver de réparer l’histoire, psychanalyse, cinémap. 21

vendredi 22 mai/20 hConcert M. Kerbaj,S. Sehnaoui et H. Boubakerp. 20-21

samedi 23 mai/12 h 30Scène Slam p. 28

samedi 23 mai/16 hForouhar Vahdat, 40 ans de chirurgie cardiaque à Toulousep. 24-25

samedi 23 mai/17 h 30Claude Llabres, Les rouges,le milliardaire… et moip. 14-15

mardi 26 mai/16 h 30Christian Galan, Individuset démocratie au Japonp. 24

mardi 26 mai/18 hJ.-A. Mañas, La nuit des mortsp. 8

mardi 26 mai/18 hMarie Saint Dizier, Roald Dalhp. 30

mercredi 27 mai/18 hJérôme Ferrari, Le principep. 4

jeudi 28 mai/17 hTable ronde « Maisonsd’écrivains, lieux de mémoires et de création » p. 5

jeudi 28 mai/18 h 30Au CMAV

F. Chaslin, Un Corbusier p. 27vendredi 29 mai/18 h

F. Chiarello, Dans son propre rôle p. 4-5

vendredi 29 mai/20 h 30Gérard Pirlot, André Green p. 22

samedi 30 mai/14 hLes Anachroniques,conte trilingue, p. 28

samedi 30 mai/17 h 30François Morin, L’hydremondiale p. 25

lundi 1er juin/17 h 30Y. Le pestipon, Classiquesau détail p. 29

lundi 1er juin/18 hC. Bonnet, Les enfantsde Cadmos p. 18-19

mardi 2 juin/18 hMichel Winock, Mitterrandp. 26

mercredi 3 juin/18 hJacques Abeille, Le veilleurde jour p. 6

jeudi 4 juin/18 hTom Lanoye, Troisième nocesp. 10

vendredi 5 juin/14 hPasse ton Bach d’abord p. 3

vendredi 5 juin/20 h 30Ghyslain Lévy, Le donde l’ombre p. 23

samedi 6 juin/10 h 30Tandems Linguistiques p. 28

samedi 6 juin/11 hDédicace Gilbert Legrandp. 31

samedi 6 juin/14 h 30Atelier Magali Bardosp. 31

samedi 6 juin/16 hGilles Cantagrel, Passion Baroque p. 3

lundi 8 juin/17 hIsy MorgenszternLeçon de philosophiep. 28-29

lundi 8 juin/18 hValérie IgounetLes faussaires de l’Histoirep. 26-27

mardi 9 juin/18 hP. Daum, Le dernier tabou p. 17

mercredi 10 juin/18 hFrédéric Boyer, Kâmasûtrap. 7

jeudi 11 juin/18 hJean Guilaine, Le néolithiquep. 18

vendredi 12 juin/18 hDOA, Pukhtu p. 32

samedi 13 juin/10 hAtelier poésie Blandine Ponet

samedi 13 juin/11 hF. Reynaert, La grande histoire du monde arabe p. 15

samedi 13 juin/14 h 30Atelier Violette Mirguep. 31

samedi 13 juin/17 h 30P. Casanova, On m’avait dit que c’était impossible… p. 22-23

lundi 18 juin/10 hAtelier d’écriture P. Berthaut

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Les rencontres se tiennent dans la salle des débats de la librairie à l’exception de :

à l’extérieur rayon jeunesse café littéraire

point dans ces opéras spirituels que sont les Passions, de Bach entre autres. Ce sont ces courants, ces grands sujets de préoccu-pation des compositeurs en un temps où la musique occupe la première place, que retrace dans ce livre Gilles Cantagrel en un large et foisonnant panorama. n

Gilles CantaGrel est musi-cologue, conférencier, ancien direc-teur de France Musique et auteur de nombreux ouvrages, en parti-culier aux éditions Fayard : Bach en son temps (1997), Le Moulin et la Rivière. Air et variations sur Bach (1998), Dieterich Buxtehude (2006), De Schütz à Bach (2008), Les Cantates de J.-S. Bach (2010) et Passions, messes et motets de J.-S. Bach (2011).

Nouveau langageExprimer, provoquer ou relayer l’émotion, les passions, est le pro-

pos essentiel de la musique à l’âge baroque, qui se forge en ce temps un nouveau langage. Les instru-ments permettent de développer une virtuosité étourdissante, qui animera sonates et concertos ; la réflexion théorique engendre de vives disputes esthétiques ; les genres qui naissent alors, entre autres l’opéra, véhicule privilégié des affects individuels, s’inscrivent dans cette optique. La préoccu-pation métaphysique et la sensi-bilité religieuse, non exemptes de larmes, s’incarnent également dans l’oratorio et au plus haut

Passion Baroque Gilles CantaGrel

samedi 6 juin à 16 hRencontre avec Gilles Cantagrel autour de son ouvrage Passion Baroque. Cent cinquante ans de musique en Europe (Fayard). Rencontre organisée dans le cadre du festival Passe ton Bach d’abord qui se déroule les 5, 6et 7 juin 2015 à Toulouse.

Passe ton Bach D’abord !

Vers l’infini et au-delà

Les 5, 6 et 7 juin 2015100 événements dans 30 lieux de Toulouse autourde la musique de Bach organisé par l’ensembleBaroque de Toulouse.

Le Café Zimmerman : Près du Capitole, décou-vrez le doux charme qui se dégage du Café Zimmer-mann, cœur du festival installé au café « Côté Cour » de la Librairie Ombres Blanches pour l’occasion. Il reprend le nom de ce lieu qui existait déjà du temps de Bach, où l’on buvait un verre en écoutant de la musique. Ici, des musiciens amateurs présentent au public ce qu’ils ont préparé depuis plusieurs mois. En se désaltérant en terrasse, on peut trouver les der-niers potins ou le bon plan Bach à ne pas manquer ! Toutes les heures, de jeunes artistes viendront vous proposer leurs programme autour de J.S. Bach et la Librairie Ombres Blanches proposera une sélec-tion de livres concernant la musique Baroque et la musique classique en général.

VenDreDi 5 juin à Partir De 14 hLes rencontres pro #2 : Les Nouvelles FormesLibrairie Ombres Blanches – 3, rue Mirepoix> accueil des rencontres professionnelles du

festival Passe ton Bach d’abord.La journée du vendredi 5 juin sera consacrée à des Rencontres Professionnelles organisées par l’En-semble Baroque de Toulouse .

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Le Principe Jérôme Ferrari

mercredi 27 mai à 18 h Rencontre avec Jérôme Ferrari autour de son roman Le Principe paru aux éditions Actes Sud.

fut le cas pour Werner Heisen-berg, courtisé par le régime nazi, Jérôme Ferrari a l’art de mettre au jour l’humanité de chaque être, son impuissance face à la marche du monde, son incapacité à tout comprendre. Alors que le principe d’incertitude étend son influence sur les hommes dont les pensées s’estompent et se colorent des teintes pâles de l’indétermination, un principe de certitude régit tout son travail : la parole et le silence ne font qu’un, unis par le pouvoir de l’écriture, force de connexion entre tous les êtres. » n

Marine Landrot, Télérama.

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Fanny Chiarello est une romancière française. Elle suit des études de lettres modernes à Lille, et travaille comme écrivain pour la médiathèque de Faches-Thumesnil dans le Nord. Elle est notamment l’auteur de plusieurs romans et recueils de poésie. Elle a publié deux romans aux Éditions de l’Olivier : L’éternité n’est pas si longue en 2010, et, en 2013, Une faiblesse de Carlotta Delmont.Une Farandole silencieuse au clair de lune accueille Fen-nella pour son arrivée à Wannock Manor, cette vaste demeure aris-tocratique où elle débutera dès le lendemain matin, à six heures, comme domestique.

Pendant ce temps, Jeanette pleure rageusement sur le cadavre d’une mouche dans une suite du Grand Hôtel de Brighton, où elle est femme de chambre.Deux scènes de la vie quotidienne, en Angleterre, en 1947. Deux exis-tences que tout semble séparer, dans ce pays où les différences de classe sont encore un obstacle infranchissable entre les êtres.Fennella a perdu la parole à la suite d’un traumatisme. Jeanette est une jeune veuve de guerre qui a perdu tout espoir dans la vie. Une lettre mal adressée et une passion commune pour l’opéra vont pro-voquer leur rencontre et boulever-ser leurs destins. Le cheminement intérieur de deux femmes en quête

Jérôme Ferrari est né à Paris en 1968, a enseigné en Algérie, en Corse, puis à Abou Dhabi (Émi-rats arabes unis). Tous ses romans sont disponibles chez Actes Sud, citons notamment Dans le secret (2007), Balco Atlantico (2008), Où j’ai laissé mon âme (2009), Le ser-mon sur la chute de Rome (2012).

Particule créatrice« Ne pas décevoir, ne pas se répé-ter, ne pas se dédire, ne pas s’éga-rer. Forte est l’injonction à la per-fection qui pèse sur tout écrivain de retour en librairie après un prix Goncourt. Comment rebondir, deux ans après le couronnement du Sermon sur la chute de Rome, roman sur l’éternel cycle d’appari-tion et de désagrégation de toute chose, homme, famille, idée, sen-sation, civilisation ? Jérôme Ferrari s’est placé pour cela sous la pro-tection du scientifique allemand

Werner Heisenberg, prix Nobel de physique 1932, modèle de persé-vérance et d’humilité, en proie au doute comme aux illuminations intérieures, dont il propose, dans Le Principe, un portrait en creux aussi clinique qu’halluciné.Quoi de plus rassurant, de plus galvanisant aussi, que de confier ses incertitudes à l’inventeur même du principe d’incertitude, selon lequel il est impossible de connaître en même temps la vitesse et la position d’une parti-cule élémentaire, la précision de l’une entraînant le flou de l’autre ? Jérôme Ferrari illustre la théorie avec le brio qui le caractérise. Lui-même particule créatrice en mou-vement dans la galaxie littéraire, il refuse de se laisser cerner, étique-ter, développant une écriture tou-jours plus incantatoire, traversée de raies de lumières et de nébu-leuses magnétiques. Particulière-ment envoûtantes sont ses phrases de fin de chapitres, déroulées avec une évidence triomphale, comme des conclusions de démonstra-tions scientifiques, synthétiques et poétiques, ouvertes sur l’infini de la pensée. […]La transmission : voilà sans doute le thème principal de l’œuvre que Jérôme Ferrari peaufine méti-culeusement depuis une dizaine d’années. Admirer, recevoir, gran-dir, puis donner, respecter, pour grandir encore, tel est le proces-sus à l’œuvre dans tous ses livres, peuplés de pères spirituels et de fils symboliques engagés dans une passation de pouvoir implicite que rien ne peut enrayer. Même quand l’histoire la plus chaotique et la plus pernicieuse se mêle de malmener les destins, comme ce

Le passé au présentmaison d’éCrivains

jeudi 28 mai à 17 hTable ronde « Maisons d’écrivains, lieux de mémoire et de création » organisée dans le cadredu séminaire « Le passé au présent. Les passeurs du patrimoine », organisé par le laboratoire« Patrimoine, Littérature, Histoire » de l’Université Toulouse-Jean Jaurès.

Alors même que la figure de l’auteur a été mise en question et que la littérature a perdu de son importance sociale, l’engouement contemporain pour les maisons d’écrivains montre que les lec-teurs restent sensibles aux lieux où a vécu et qui ont inspiré les grands créateurs. Que viennent-ils y chercher qui puisse ajouter à la lecture des œuvres ou la prolon-ger ? Ces lieux relèvent-ils d’un culte illusoire ou bien gardent-ils une forme de mémoire de la créa-tion ? Peuvent-ils échapper à la muséification et susciter de nou-velles œuvres ? n

table ronde animée par Jean-Yves laurichesse (professeur de littérature française moderne et contemporaine, Université Tou-louse-Jean Jaurès), avec Caroline Casseville (maître de conférences en littérature française à l’Univer-sité Bordeaux Montaigne, prési-dente de la Société internationale des études mauriaciennes), daniel Fabre (directeur d’études en anthropologie à l’EHESS), Jacques mény (cinéaste documentariste, président de l’Association des amis de Jean Giono, vice-président de la Fédération des Maisons d’écrivains et des Patrimoines littéraires).

dans son propre rôleFanny Chiarello

vendredi 29 mai à 18 hRencontre avec Fanny Chiarello autour de son roman Dans son propre rôle (éditions de l’Olivier).

d’absolu et d’émancipation, c’est ce que raconte ce roman sombre comme le monde dans lequel elles semblent enfermées, et lumineux comme l’amour qui les pousse à s’en libérer. n

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Kâmasûtra FrédériC Boyer

mercredi 10 juin à 18 h Rencontre avec Frédéric Boyer autour de la parution de l’ouvrage Kâmasûtra. Exactement commeun cheval fou paru aux éditions P.O.L.

Le veilleur du jour JaCques aBeille

mercredi 3 juin à 18 h Rencontre avec Jacques Abeille autour de la parution de son roman Le veilleurdu jour, deuxième volume du Cycle des contrées paru aux éditions Le Tripode.

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JaCques abeille est né en 1942. Professeur d’art plastique, il amorce une œuvre poétique et romanesque qui, après les accidents successifs des Jardins statuaires, se retrouve disséminée chez une myriade d’éditeurs. Les Jardins sta-tuaires sont le point de départ d’un ambitieux Cycle des contrées, où alternent des textes amples et de brefs fragments qui entrent en rela-tion les uns avec les autres. Jacques Abeille construit une œuvre à l’ar-chitecture singulière et complexe, à base de fragments, de secrets, de personnages d’archivistes, de voya-geurs, et d’hétéronymes…

Civilisation disparueBarthélemy Lécriveur est un homme sans mémoire et sans passé. Venu du pays des Hautes Brandes, tout près des Jardins Sta-tuaires, il arrive un jour dans la ville de Terrèbre, port principal et capitale de l’Empire qui règne sur le monde des Contrées. Il cherche à s’embarquer vers les îles, mais en vain. C’est alors que le patron de l’auberge où il loge le met en contact avec une mystérieuse association d’archéologues à la recherche d’un gardien pour leur entrepôt, un ancien bâtiment qui jouxte un cimetière laissé à l’aban-don. Convaincu que ce lieu est le centre d’activités clandestines, mais irrésistiblement attiré par son étrangeté, Barthélemy accepte le poste. Il va alors découvrir que l’édifice est en fait le temple d’une civilisation disparue.

Étrange pays« Attentif à soi, attentif à ses rêves, à ses sensations, aux autres, aux

mouvements qui agitent l’univers, à l’avenir fragile… Sur les traces de J. Abeille, on avance en étrange pays. On découvre des usages, des codes et des rites. Des craintes, des terreurs et des effritements. On apprend quel sort est fait, là-bas, aux femmes et aux filles. Ce qui se passe aux frontières. De quoi il faut se garder. Et où se trouve le gouffre. Ce texte est une longue pérégri-nation poétique, une marche vers les profondeurs de l’être, vibrante d’images, de sons. Je crus avoir écrit l’œuvre d’un fou, explique l’auteur. […] L’univers littéraire de J. Abeille ressemble à ces forêts où l’on perd les enfants. Chacun de ses livres y égare davantage. Et pourtant tout

s’ajoute, se complète, se lie. Comment s’y retrouver ? Quatre ans après Les Jardins statuaires, Flammarion édite Le Veilleur du jour (1986, Ginkgo, 2007), deu-xième voyage de son Cycle des contrées. Abeille y déroule sur deux autres titres encore une car-tographie troublante. » n

Xavier Houssin, le monde

des livres à propos du 1er volume

du Cycle des contrées :

Les jardins statutaires.

FrédériC boYer né en 1961, est écrivain, traducteur et éditeur. Auteur d’une trentaine de livres depuis 1991, tous publiés aux édi-tions P.O.L, romans, essais, poèmes et traductions. Citons notamment sa nouvelle traduction des Confes-sions de saint Augustin (Les Aveux aux éditions P.O.L 2008). Il a égale-ment dirigé le chantier de la Nou-velle Traduction de la Bible, avec de nombreux écrivains contempo-rains, parue en 2001 aux éditions Bayard.

Grammaire du désir« Le sexe est le point le plus intense et le plus secret des vies, rappelait le regretté Michel Foucault, celui où se concentre leur énergie, leur

vitesse, qui nous emporte comme celle d’un torrent (le sanscrit emploie le mot vega, littéralement courant d’eau, torrent, rapidité et élan, impulsion et pulsion vio-lente), et leur puissance de des-truction, où les vies se heurtent à la socialisation, aux règles, aux lois, et à l’appareil discursif institution-nel qui fait tenir ensemble les vies, ce que l’Inde ancienne et védique désigne sous le mot dharma, tout à la fois les principes, les devoirs, les prescriptions religieuses, morales, qui donnent aux existences autant collectives qu’individuelles leur stabilité (avec la racine dhr, tenir, soutenir, porter), leur cohérence avec le monde. S’il y a quelque chose de secret dans le désir sexuel ce n’est pas le sexe lui-même, ni comment faire, le secret du sexe c’est toujours moi. Moi et les autres. Ce n’est jamais le sexe qui me manque mais sa significa-tion pour moi. Existe-t-il des règles en amour ? Une scientia sexua-

lis, disait-on autrefois. Le plaisir s’enseigne-t-il ? Et s’oppose-t-il, non seulement aux lois, mais éga-lement au savoir ? […] Ces versets ont plus de mille cinq cents ans. Ils ont été rédigés dans une langue ancienne, le sanscrit, quelque part, dit-on, dans le nord-est de l’Inde, au bord du Gange. Ils sont extraits d’un « petit livre » (selon l’expres-sion du texte lui-même), divisé en sept parties, et datant proba-blement du IIIe ou du IVe siècle de notre ère, le Kâmasûtra. Dans sa nouvelle traduction ori-ginale du sanscrit, le Kâmasûtra nous plonge aujourd’hui dans la mélancolie d’un monde perdu ou impossible. Celle d’une idéalisa-tion sophistiquée de la comédie de mœurs, d’une trop parfaite écriture des équations menant à l’équilibre illusoire du plaisir et du néant. » n

extraits de la préface de Kâmasûtra. Exactement

comme un cheval fou

du lundi 18 mai au 30 mai 2015

exposition des peintures de Philippe vercellotti au vieux templeL’exposition se tiendra au Vieux Temple de la rue Pargaminières du 18 au 29 mai 2015. Vernissage le mercredi 20 mai, à partir de 18 h 30, avec, dans la foulée, une visite commentée par Yves Le Pestipon et le peintre. Une autre visite commentée est prévue le mardi 26 mai à 18 heures. Présentation de deux livres : La suite anagrammatique de Victor Letel (éditions Ancrée), Victor, Conjecthèses et hypotures (éditions de l’Inattendue). Ces deux livres, consa-crés à des œuvres de Philippe Vercellotti, sont écrits par Yves Le Pestipon.

PHILIPPE VERCELLOTTI peint depuis plus de trente ans un monde. On croit y reconnaître des bouteilles, des clous, des grillages, des livres, des cordes, des fonds d’ate-lier, des tableaux… On le croit d’autant mieux que l’art du peintre provoque l’apparence de choses connues, mais on est trompé. Ces tableaux sont des pièges pour l’œil et des machines à réfléchir ou à faire réfléchir. Ensemble, ils constituent une et plusieurs aventures, qui font rire et méditer selon la perspective, nécessairement contestable, que l’on choisit. C’est de l’art contemporain, comme autre-fois, avec tradition et écarts qui font jeux infinis de subver-sion tranquille.

L’exposition sera ouverte du lundi au vendredide 12 h à 18 h Vieux Temple – 70 rue Pargaminières– Toulouse

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La nuit des morts José-anGel mañas

mardi 26 mai à 18 h Rencontre avec José-Angel Mañas La nuit des morts à l’occasion de sa parution aux éditionsAnacharsis.

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José-anGel mañas est né en 1971 à Madrid où il vit actuelle-ment. Il a fait des études d’Histoire contemporaine à l’Université auto-nome de Madrid, mais également dans le Sussex en Angleterre et en France à Grenoble. Après des débuts fulgurants dans le monde des lettres à vingt ans, il a écrit six romans, dont deux ont été adaptés au cinéma en Espagne et un en

France par Patrick Bouchitey sous le titre Imposture. Citons notam-ment aux éditions Metailié, Je suis un écrivain frustré (1998), La ville disjonktée (2003) et L’affaire Karen (2008).

D’Athènesà PersépolisDans son palais de Babylone, Alexandre le Grand agonise. Après

avoir traversé la vie tel un météore aveugle à ses propres ravages, pris de remords, il demande à son devin de convoquer les âmes de ses proches défunts. Les ombres remontent des Enfers lui exposer leurs griefs et entendre sa défense. Ils raniment alors le souvenir de leur folle équipée. Ainsi débute cette Nuit des Morts, fresque monumentale des splendeurs du monde antique qui nous trans-porte d’Athènes à Persépolis, sur les rives du Nil et dans l’Olympe.Entre le fracas des batailles et les intrigues sous les péristyles, fan-tômes, dieux et simples mortels, malicieusement orchestrés par José-Ángel Mañas, composent un opéra tragique autour des secrets enfouis du Conquérant et le conduisent, pas à pas, vers son châtiment. n

jeudi 21 mai à 19hrencontre avec l’écrivain rodrigo rey rosa autour de son ouvrage La cola del dragòn aux éditions Contrabando. la rencontre est organisée en partenariat avec le Consul Général d’espagne à toulouse, l’insti-tut Cervantès et le département etudes hispaniques et hispano amé-ricaines de l’université de toulouse ii Jean-Jaurès. la rencontre sera animée par Javier Perez Bazo, professeurs des universités, écrivain et expert des littératures espagnole et hispano américaine.

rodrigo rey rosa est né au Guatemala en 1958, il part à New York pour étudier le Cinéma après avoir interrompu ses études de Médecine dans son pays et s’installe ensuite au Maroc et à Tanger. Là il rencontre Paul Bowles qui traduira ses trois premières œuvres en anglais. Son œuvre est traduite dans plusieurs langues, on peut remarquer les récits : El cuchillo del mendigo (1985), Cárcel de árboles (1991), Lo que soñó Sebastián (1994, dont l’adaptation au cinéma réalisée par lui même a été présenté au Festival de Sundance en 2004) ou Otro zoo (2005) ; et les romans El cojo bueno (1995), Piedras encantadas (2001), Caballeriza (2006), El material humano (2009), Los sordos (2012). Il est égale-ment le traducteur d’auteurs comme Paul Bowles, Norman Lewis, Paul Léau-taud et François Augiéras.

Frontières et limites de la littérature fantastiqueColloque international

vendredi 22 mai à partir de 9 h 303e journée du Colloque international Frontières et limites de la littérature fantastique :Le fantastique contemporain vers de nouveaux partages ? Colloque organisé du 20 au 22 maià l’Université de Toulouse 2 Jean Jaurès sous la responsabilité de Patrick Marot et de l’équipe« Littérature et hérméneutique ».

La littérature « fantastique » semble avoir connu quant à son appré-hension un double processus apparemment contradictoire de fragmentation et d’essentialisa-tion. Fragmentation puisqu’elle est souvent traitée aux échelles nationales, au détriment d’une détermination de ce qui peut dif-férencier et par là-même rendre pertinents les proximités et les croisements. Essentialisation puisqu’elle est d’ordinaire consi-dérée comme un bloc certes sus-ceptible d’évoluer dans le temps, mais poétiquement homogène, qu’on l’aborde selon les critères de la construction textuelle ou selon ceux de la perception esthétique (au demeurant sou-vent réduite à la peur, ou plus

significativement à la notion freudienne d’« inquiétante étrangeté »). Peut-être y aurait-il donc lieu de sortir la notion de fantastique de cette clôture poétique ou de cette réduction théma-tique dont elle a largement fait l’objet sur le plan critique, et d’interroger en quoi les pratiques lit-téraires unifiées sous ce terme générique peuvent recouvrir diverses moda-lités d’inscription des enjeux scientifiques, philosophiques ou idéologiques qui tra-versent historiquement les sociétés où elles apparaissent. n

ProGramme détaillé de la journée : vendredi 22 mai 2015 À ombres blanches

le matinPrésidente de séance : Fabienne Bercegol (Université Toulouse 2)• 9 h 30 FRIEDE Susanne :

Écriture(s) du fantastique dans le drame symboliste.

• 10 h METER Helmut : Vers un fantastique du XXe siècle : trois contes atypiques de E. Zola, L. Pirandello et Th. Mann.

• 11 h BERNSEN Michael : L’Orient, territoire du fantas-tique.

• 11 h 30 MEIDL Martina : Le temps mort de René Belletto et le fantastique « surnaturaliste ».

l’aPrès-midiPrésident de séance : Helmut Meter (Université de Klagenfurt)• 14 h CHAMPEAUX-ROUSSELOT

Marguerite : Trois figures ambivalentes fantastiques ou mythiques ? The Stranger de Byron, Riculf chez Barbey d’Aurévilly, Python dans l’Antiquité.

• 14 h 30 LAGHEZZA Béatrice : « Masino, Morante, Ortese : un fantastique « gnoséologique » ? CHauVin Cédric : Fantastique et science-fiction : approches théoriques d’une frontière.

• 16 h 30 Table ronde : vers une modélisation différentielle et transhistorique de la littéra-ture fantastique ?

à l i è g ee n f l a n d r e s 1110Fraudeur euGène savitzkaya

mardi 19 mai à 18 h Rencontre avec Eugène Savitzkaya autour de la parution de son roman Fraudeur aux éditionsde Minuit.

euGène saVitzkaYa est né en 1955, à Liège. Dès 1972, il publie ses premiers poèmes sous les aus-pices de Jacques Izoard. En 1977, un premier roman : Mentir, enthou-siasme la critique. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres de poésie, roman et théâtre. Citons notamment aux éditions de Minuit : Un jeune homme trop gros (1978), La folie originelle (1991), La traversée de l’Afrique (1991), Marin mon cœur (1992), En vie (1995), Exquise Louise (2003) et À la cyprine (2015).

Tableaux successifs« Cours-y vite. Roman d’escapades, Fraudeur voit Eugène Savitzkaya

retrouver les enchantements d’un garçon léger. Dix ans après Fou trop poli, sous la forme d’une reconstitution poétique, protéi-forme, éclatée, c’est à une singu-lière exploration de l’enfance et de son territoire que nous convie Eugène Savitzkaya dans Fraudeur. Peu de noms, de personnes ou de lieux, on devine que l’on est en Belgique, un bel été, en août 1969 […]. Une figure se détache et aimante tout le récit, celle d’un gar-çon sans nom, léger, aux os légers, chaussé de fines baskets, porté à l’escapade nocturne, à l’immer-sion dans la nature, les prairies, les vergers, les taillis, les buissons d’or-ties, à l’errance aussi dans le parc

déserté d’un château proche ou à la contemplation, plus prosaïque, d’un dépotoir où il guette les rats et médite devant un tas de coquilles de moules sous des sureaux luxu-riants. Cette figure jamais nommée, […] c’est celle du fou, du fraudeur, du garçon libre qui s’échappe du carcan familial, d’une fratrie com-posée d’un aîné, gardien comme lui des noisetiers pourpres, et d’un frère plus jeune, un enfant de deux ans beau comme un bonze. La famille, la maison tiennent, en effet, une place importante dans cette évocation discontinue, faite de tableaux successifs, loin de tout asservissement réaliste ou chrono-logique. Le père, mineur, père au charbon, explorateur souterrain piochant avec son pic la silice des charbonnages dans la région de Liège, apparaît çà et là mais celle dont la présence dormante, l’effa-cement progressif, avant l’absence, sature le texte, c’est la mère, russe d’origine, la mère disparue mais immortelle, toujours là, capable de commander aux éléments, la mère dont les gestes et la voix ne cessent de hanter le fraudeur ou le fou, l’en-fant qui divague, celui qui se sou-vient, l’écrivain. D’elle, il ne reste pas grand-chose, un poème, des photographies, des recettes, mais elle est là, au cœur du paradis de bouleaux et de reines-claudes, dans le silence d’une chambre sentant les bananes et l’enfant grandit et chemine, gardant dans ses narines sa fragrance intime, l’onctueuse douceur de sa peau, le son de sa voix voilée et un peu rauque, et la souplesse de ses doigts. » n

PHiLiPPe Le GuiLLou, libéraTion

danse encore nadav laPid

lundi 11 mai de 17 h à 18 hRencontre avec Nadav Lapid autour de son livre Danse encore paru en 2010 aux éditions Actes Sud.La rencontre est organisée en partenariat avec le Printemps du cinéma Israëlien à Toulouse.

nadav lapid est un réalisa-teur et écrivain israélien né à Tel-Aviv en 1975. Né dans une famille d’artistes, Nadav Lapid a suivi des études d’histoire et de philosophie. Il a travaillé comme journaliste sportif avant d’entre-prendre sa carrière cinématogra-phique. Après avoir tourné trois courts métrages au cours de ses études à l’école de cinéma Sam Spiegel, il écrit le scénario de son premier long métrage Le Policier et a récemment réalisé le film L’institutrice.QUatre histoires mor-dantes et provocatrices révèlent un nouveau talent israélien. Les

récits de Nadav Lapid partagent probablement le même narra-teur, ce jeune homme désireux d’écrire qui entretient et fouille sa propre colère, convaincu qu’elle pourrait être le terreau d’une phrase enfin capable de charrier le monde. Contenant sa mau-vaise humeur, qu’il aille chercher à l’aéroport un vieil oncle qu’il ne connaît pas ou qu’il s’entiche de l’obscur auteur d’un article dans une revue littéraire vieille de dix ans, qu’il accompagne la petite amie de son frère sur la base militaire où ce dernier s’étiole ou qu’il s’adonne au vertige de chro-niquer le chagrin de son amou-

reuse, sa contemplation enragée d’une réalité en forme de décep-tion permanente laisse pourtant toujours surgir douceur et curio-sité. Pendant ce temps, Tel-Aviv, la ville et la société israélienne contemporaine, sérénité schizo-phrène et violence apprivoisée, envahissent ces pages d’une force vitale inouïe. Nadav Lapid s’af-franchit de tous les clichés pour poser un regard d’une justesse singulière sur les désarrois quo-tidiens d’un monde en état de choc incrédule, de personnages à la modernité tantôt lasse, tantôt excitée. Il se dégage de ce recueil une séduction inédite. n

sociaux au domicile du futur marié. Comme toujours, Tom Lanoye nous présente des personnages inoubliables, empêtrés dans un destin tragi-comique. Le héros est tantôt pathétique, tantôt plein d’humour, tantôt monstrueux de cynisme, tantôt sentimental. Face à lui, la jeune mariée est une figure très bien dessinée de jeune femme moderne, apparemment frivole et dissimulatrice, mais qui se révèle plus fine et profonde qu’il ne le croyait. À nouveau, il choisit la Bel-gique comme lieu où se déroule l’action (Ostende, puis Anvers) la Belgique, nombril d’une Europe malodorante. n

Troisième noces tom lanoye

jeudi 4 juin à 18 h Rencontre avec Tom Lanoye autour de son roman Troisième noces paru en 2014 aux éditionsde la Différence.

tom lanoYe est un écrivain flamand très populaire en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne, où il est le dramaturge étranger le plus joué. Digne successeur de Hugo Claus et de son célèbre Chagrin des Belges, il allie un regard sarcas-tique sur la société flamande à une tendresse ironique et lucide. Les Éditions de la Différence ont publié son premier roman traduit en fran-çais, La Langue de ma mère en 2011, Forteresse Europe en 2012, Les Boîtes en carton et Tombé du ciel en 2013.

Regard cruelUn mariage blanc avec une noire… Maarten Seebregs, un homosexuel dans la cinquantaine, malade, fauché et sans travail, ne peut oublier Gaë-tan, l’amour de sa vie, mort quelque temps auparavant. Cynique, mais avec le sourire, il vivote de ses der-niers centimes, sans aucun hori-zon. C’est alors qu’un inconnu lui fait une proposition avantageuse :

épouser sa fiancée africaine, car après deux mariages avec des étrangères, l’homme est tenu à l’œil par la Police des Étrangers. Aussitôt que la jeune femme aura acquis la nationalité belge, Maarten pourra divorcer et garder l’argent. L’homme ne pose qu’une condi-tion : « Tu te maries avec elle, tu vis avec elle. Mais si tu la touches, je te massacre ». Maarten finit par accepter et le roman nous raconte la cohabitation bizarre entre lui et la jeune Africaine désinvolte. Rien ne les rapproche et pourtant une sorte d’affection vraie finit par les lier. Pendant tout le déroulement du roman, les images nostalgiques et douloureuses du passé avec Gaëtan ne cessent de hanter le héros, formant un contrepoint intéressant avec la situation de comédie que vivent les nouveaux mariés. Il y a aussi un regard cruel et sarcastique sur notre civilisation, notre culture dont le visage trans-paraît dans la visite des contrôleurs

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Disparaître de soi david le Breton

mardi 12 mai à 18 h 30 Rencontre avec David Le Breton autour de la parution de son ouvrage Disparaître de soi.Une tentation contemporaine (Metailié).

Journée autour de la Retiradae. ForCada, P. salus, J. laverGne, G. GraFF

samedi 16 mai à partir de 15 h 30Journée autour de la Retirada avec les éditions Mare Nostrum : présentation d’ouvrages de la maison d’édition et rencontre avec les auteurs.

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Fondées en 1990 à Perpignan, les éditions Mare Nostrum ont d’abord publié des ouvrages de lit-térature (avec des traductions de l’américain, de l’anglais, du castil-lan et du catalan) avant de recen-trer leur catalogue entre fiction, essai et régionalisme.

• 15 h 30 Conférence avec éric Forcada autour de son livre De la chute de Barcelone à la Reti-rada. « Comment la première grande catastrophe humani-taire du XXe siècle s’imposa aux photojournalistes de l’époque (Capa, Chim, Chauvin) ». Éric Forcada est historien de l’art et commissaire d’exposition. Il tra-vaille à l’étude de la représenta-tion de l’exil républicain espagnol. Il a signé des monographies consa-crées à des artistes dans les camps (Collection Carl Eisntein, Mare Nostrum) et travaille en collabora-tion avec le Museu de l’Exili à La Jonquera (Espagne). Cet ouvrage donne à lire l’itinéraire des photo-

reporters couvrant ces moments clefs de l’histoire depuis la chute de Barcelone jusqu’à la Retirada et l’ouverture des camps sur les plages du Roussillon.

• 16 h 45 Présentation du livre d’assumpta montellà : Le sep-tième camion. Le trésor perdu de la République espagnole par Philippe salus, éditeur. « l’or de la république espa-gnole entre mythe et réalité ». Assumpta Montellà est licenciée en histoire à l’Université Auto-nome de Barcelone, et conseillère historique dans différents projets cinématographiques et audio-visuels. Elle est l’auteur de plu-sieurs travaux d’investigation sur la Guerre Civile espagnole et les chemins de l’exil dont La mater-nité d’Elne. En Février 1939, sept camions chargés d’or et d’œuvres d’art provenant du musée du Prado à Madrid, les derniers trésors de la République espagnole, roulent vers la France fuyant les troupes

de Franco. Seuls six d’entre eux arriveront à destination. L’auteure enquête sur le septième camion, mélange de mythe et de réalité, et sur l’histoire des trésors de la République espagnole.

• 17 h 30 rencontre avec Gil Graff autour de son roman historique Personne ne par-lera de nous lorsque nous serons morts (éditions ultima necat). Native du Mans, Gil Graff vit et écrit à Saint-Cyprien depuis plus de vingt ans. À travers les genres, elle reste fidèle au roman noir (Chronodrome, Céret noir, Catalan Psycho), s’attachant à développer la psychologie de personnages ordinaires toujours à la limite de la folie. 1938, en Cata-logne. Rémo Valdi, un mondain oisif et bellâtre, fait la connais-sance de Maria Juan, une aide-soi-gnante qui aspire à toutes les liber-tés. Pendant soixante ans, ils vont vivre une relation hors du com-mun, leur histoire se confondant avec celle du XXe siècle avec en toile de fond la guerre d’Espagne, les inondations de 1940, le camp de Rivesaltes.

• 18 h 15 Causerie autour du polar Barcelone, aller simple en présence de l’auteur Jacques lavergne. Jacques Lavergne est avocat d’affaire à Toulouse. Il nour-rit une passion : la littérature poli-cière et s’est essayé, il y a trois ans à l’écriture d’un premier polar qui avait pour thème le trafic d’œuvres d’art : Peinture au pistolet à Céret. Dans ce nouvel opus, il aborde le thème de la disparition brutale et inexpliquée d’un être cher… n

daVid le breton est profes-seur de sociologie à l’Université de Strasbourg, membre de l’Insti-tut universitaire de France et de l’Institut des études avancées de l’Université de Strasbourg (USIAS). Il est l’auteur, entre autres, aux édi-tions Metailié de : L’Adieu au corps (1999), Anthropologie de la dou-leur (2006), La Saveur du monde (2006), Éclats de voix (2011), Mar-cher (2012), La peau et la trace et L’adieu au corps (2013).

Prendre congéNos existences parfois nous pèsent. Même pour un temps, nous aimerions prendre congé des nécessités qui leur sont liées. Se donner en quelque sorte des vacances de soi pour reprendre son souffle. Si nos conditions d’existence sont sans doute meil-leures que celles de nos ancêtres, elles ne dédouanent pas de l’es-sentiel qui consiste à donner une signification et une valeur à son existence, à se sentir relié aux autres, à éprouver le sentiment d’avoir sa place au sein du lien social. L’individualisation de sens, en libérant des traditions ou des valeurs communes, dégage de toute autorité. Le morcellement du lien social isole chaque individu et le renvoie à lui même, à sa liberté, à la jouissance de son autonomie ou, à l’inverse, à son sentiment d’insuf-fisance, à son échec personnel.Dans une société où s’impose la flexibilité, l’urgence, la vitesse, la concurrence, l’efficacité, être soi ne coule plus de source dans la mesure où il faut à tout instant se mettre au monde, s’ajuster aux circonstances, assumer son auto-

nomie. Il ne suffit plus de naître ou de grandir, il faut désormais se construire en permanence, demeurer mobilisé, donner un sens à sa vie, étayer ses actions sur des valeurs. Au fil du livre, « la blan-cheur » est cet état d’absence à soi plus ou moins prononcé, le fait de prendre congé de soi à cause de la pénibilité d’être soi.

Volonté d’effacementDavid Le Breton signe là un livre capital pour essayer de com-prendre pourquoi tant de gens aujourd’hui se laissent couler, sont pris d’une « passion d’absence » face à notre univers à la recherche de la maîtrise de tout et mar-

qué par une quête effrénée de sensations et d’apparence. Voilà qu’après les signes d’identité, c’est cette volonté d’effacement face à l’obligation de s’individualiser, c’est la recherche d’un degré a minima de la conscience, un « lais-ser-tomber » pour échapper à ce qui est devenu trop encombrant, qui montent. La nouveauté est que cet état gagne de plus en plus de gens et qu’il est de plus en plus durable. David Le Breton, avec cet ouvrage en forme de manifeste, fait un constat effrayant et salu-taire de notre engourdissement généralisé. Nous sommes tous concernés par ce risque d’une vie impersonnelle. n

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Réarmer la République – Jean Zayolivier louBes

mercredi 13 mai à 18 h Rencontre avec Olivier Loubes autour de la parution de l’ouvrage Réarmer la République. Jean Zay au Panthéon paru aux éditions Démopolis.

bien son prix –, et en revenant sur les mots qui ont été ensuite parfois détournés par le néolibé-ralisme ambiant, comme le terme crucial de « réforme », pour rendre à leur histoire ce qu’elle offre de tonique. n

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les rouges, le milliardaire... et moi Claude llaBres

samedi 23 mai à 17 h 30 Rencontre avec Claude Llabres autour de son ouvrage Les rouges,le milliardaire...et moi paru aux éditions Talaia.

C. llabres était membre du Parti Communiste français dès 1956, secrétaire fédéral de Haute-Garonne, élu au comité central de 1977 à 1987. Il passe plus de trente ans au contact de l’appa-reil. Exclu du Parti en 1987, il coordonne le mouvement des rénovateurs puis devient conseil-ler culturel du maire de Toulouse, Dominique Baudis avec qui il noue une solide amitié.il Fallait bien qu’un jour il en fasse le récit. Il fallait bien que l’ancien apparatchik oublie les apparences et rapporte ce qu’il a vécu de si près, notamment aux côtés de Jean-Baptiste Doumeng. Au diable donc, ce service d’ordre

du PCF qui le fait chasser à coups de pied dans les chevilles du cor-tège funéraire de son ami. Trente ans membre du Parti commu-niste dont dix ans au comité cen-tral, le voilà désormais « l’ennemi intérieur des staliniens ». Le pay-san de Noé roi de l’import-export avec l’Est, l’Union soviétique et le PCF : longtemps au cœur de ce drôle de triangle du business et de la politique, plutôt que de raconter encore le Milliardaire rouge, Llabres choisit de rela-ter les Rouges et le milliardaire. Et lui. Et il raconte la politique comme Casanova a pu raconter Venise. n

oliVier loubes est Doc-teur en histoire contemporaine et professeur à Toulouse. Il est notamment l’auteur de L’école et la patrie ; histoire d’un désen-chantement (Belin, 2011). Il mène des recherches concernant les liens entre École et société sous la IIIe République et a consacré une biographie à Jean Zay, l’inconnu de la République (Armand Colin, 2012).

Résistanceaux haines« Jean Zay, c’est la République ! » En prononçant ces mots le 21 février 2014, François Hollande a distin-gué la figure de l’ancien ministre de l’éducation nationale et des Beaux-arts de Léon Blum au sein des quatre personnalités qui entrent au Panthéon le 27 mai 2015. Cette attribution n’a rien d’évident tant Jean Zay reste un inconnu des Français. Elle semble résonner comme une formule de circonstance, voire une figure de style… républicain. La suspicion d’instrumentalisation qui touche toute politique mémorielle prési-dentielle entraîne le doute sur la pertinence de ses choix. La ques-tion est d’ailleurs légitime : en quoi Jean Zay est-il la République ? Quelle signification prend son entrée au Panthéon ?Dans ce livre, la réponse passe par une autre gamme d’interro-gations : en quoi la République de Front populaire qu’a incarné Jean Zay – une république sociale, qui fait le pari de la démocratisation par la popularisation (P Ory) de la culture artistique, scientifique,

sportive – permet-elle de réarmer notre République ? En quoi, le par-cours de cet homme-République, véritable Ferry des années 1930 auquel on doit le CNRS comme le Festival antifasciste de Cannes, détesté par les essentialistes maur-rassiens au point d’être le Dreyfus de Vichy avant d’être assassiné par les miliciens en 1944, peut-il nourrir nos refondations républi-caines ?Cet essai d’histoire tonique décide de le demander à Jean Zay lui-même, de le prendre aux mots lorsqu’il écrit en 1938 : « Nous ne croyons plus aujourd’hui que l’his-toire nous fournisse des leçons au sens où on l’entendait autrefois, c’est-à-dire des méthodes de prévi-sion et des solutions toutes faites pour les problèmes du temps pré-sent. Elle nous apprend cependant à considérer les événements dans leur suite ce qui a bien son prix. L’histoire n’est pas une maîtresse de morale, et c’est la fausser que la faire tourner au prêche. Nous avons le droit pourtant, lorsque nous enseignons des jeunes gens, de fixer leur attention sur ce qu’elle offre de tonique. »On est alors surpris de voir à quel point sa République est la nôtre. Car, même si l’époque a changé, les combats antifascistes de Zay pour la Liberté face aux dictatures, son engagement pour l’Égalité dans son action de réformateur social par la culture, son sens de la Frater-nité jusque dans sa résistance aux haines conjuguées pour l’abattre, nourrissent l’avenir de notre his-toire en rendant concrètes les valeurs républicaines – ce qui a

La grande histoire du monde arabeFrançois reynaert, laura Fanelli

samedi 13 juin à 11 hRencontre-signature avec François Reynaert, auteur et Laura Fanelli, illustratrice, autourde la parution aux éditions Bulles de savon de l’album La grande histoire du monde arabe.Suivi d’un débat autour du livre L’Orient mystérieux et autres fadaises : 2 500 ans d’histoire autourde la Méditerranée. (Fayard 2014 / Livre de Poche 2015).

François reYnaert, histo-rien, a été pendant vingt ans édito-rialiste au Nouvel Obs, où il s’est fait connaître par ses chroniques drôles et perspicaces. Il est l’auteur, chez Fayard, de plusieurs ouvrages d’histoire, dont : Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises.

La grande histoire du monde arabeDe l’époque des Romains, instal-lés tout autour de la Méditerra-née, jusqu’aux inventions arabes du Moyen Âge, François Reynaert

nous embarque dans la grande his-toire du monde arabe avec l’ambi-tion de nous donner à découvrir, à aimer, à comprendre. Toute la richesse des arts, de la religion et des sciences défile sous nos yeux. Un album qui vient à point nommé pour faire tomber les pré-jugés, en nous apprenant ce que le monde occidental doit au monde arabe, comme le souligne Malek Chebel dans sa préface.

L’Orient mystérieuxDe l’Orient, la plupart d’entre nous n’ont que de vagues connais-sances encombrées par quelques clichés : les Mille et Une Nuits ; l’Andalousie et ses jardins parfu-més ; les turbans et les odalisques des toiles du XIXe siècle. Qui sait l’importance réelle qu’ont eue dans l’histoire universelle Bagdad avec son million d’habitants en l’an 800, les conquérants mon-gols qui, au XIIIe siècle, ont mis à bas l’empire arabe et recomposé l’ensemble de l’Asie, ou encore Nasser, qui fit trembler le monde dans les années 1950 ? L’Orient mystérieux et autres fadaises retrace la passionnante histoire de la Méditerranée, depuis l’Antiquité hellénistique jusqu’aux printemps arabes. Vingt-cinq siècles en vingt-cinq chapitres. Cette synthèse vient éclairer d’un jour nouveau de nombreux éléments de l’actualité : les racines lointaines des guerres entre chiites et sunnites ; l’impor-tance historique de l’Égypte dans le monde arabe ; le rêve de puis-sance du Premier ministre turc…

Elle invite les Européens à sortir de leur histoire pour comprendre enfin celle du monde. n

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Parce qu’ils sont arméniens Pinar selek

mercredi 20 mai à 18 h Rencontre avec Pinar Selek autour de son roman Parce qu’ils sont arméniens paru aux éditionsLiana Levi. Organisée en collaboration avec l’Amicale des Arméniens de Toulouse.

Pinar selek est née en 1971 à Istanbul. Sociologue, militante fémi-niste et pacifiste, ses travaux et ses combats portent sur les droits des minorités et des exclus de la Répu-blique turque. Sa vie bascule en juil-let 1998 dans un invraisemblable imbroglio judiciaire lorsqu’elle est accusée à tort de terrorisme. Exilée en France depuis 2011, elle pour-suit actuellement ses recherches à Lyon. Elle est l’auteur d’un roman : La Maison du Bosphore paru en 2013 aux éditions Liana Levi.

Elle témoigne« Petite-fille d’un pionnier de la gauche révolutionnaire, co-fonda-teur du Parti des travailleurs de Turquie (TIP), Pinar Selek a grandi à Istanbul dans un milieu de gauche, démocrate, donc suspect aux yeux du pouvoir qui incarcère son père dès le coup d’État de sep-tembre 1980. Au lycée, elle résiste grâce à la poésie des auteurs interdits qu’elle placarde, mais elle passe à côté d’autres victimes effacées, comme éteintes, presque invisibles à force de discrétion, ces Arméniennes dont elle saisit mal le statut et la faute que le régime éructe en leitmotiv. Un rendez-vous manqué mais le germe d’une réflexion qui ne va plus cesser de la hanter.Se tournant vers la sociologie, la jeune Pinar veut analyser les blessures de la société pour être capable de les guérir. Approchant tous les réprouvés, les exclus voués à la rue, elle en nourrira, outre ses essais, son premier roman, La Mai-son du Bosphore, elle ose aborder la question kurde. Or, comme elle refuse de livrer ses interlocuteurs à

la police, elle est accusée d’action terroriste et est incarcérée en juil-let 1998, torturée puis finalement élargie fin 2000. Son activisme sort renforcé de ces épreuves qui ouvrent son regard. Antimilita-riste, féministe, elle co-fonde dès 2001 l’association Amargi qui lutte contre les violences faites aux femmes, Pinar Selek comprend alors que les fantômes arméniens qui l’entourent ont droit au repos, donc à la justice, à la sanction de l’Histoire seule capable de res-taurer la dignité dont l’humanité a besoin, autant que les Turcs ou les Arméniens. Que devient-on lorsqu’on oublie ? On s’habitue au mal. Conjurant l’irréparable, menaçant quand l’horreur peut rendre la poésie impossible, elle témoigne de façon crue, nue, sans pathos, ni grandiloquence, de sa prise de conscience d’un drame qu’elle a appris à faire sien. Avec sensibilité et sans esquiver l’auto-

critique sur sa longue cécité. Mais, par-delà l’équité due aux Armé-niens, elle dénonce les impasses de la violence et tempère l’illusion de l’efficacité de l’engagement collectif car elle a mesuré la force de résistance des oppresseurs. Par sa lucidité, franchit-elle encore la ligne rouge ? J’aime les lignes rouges. Elles te montrent que tu es sur le bon chemin. » n

P.-J. CatinCHi, le monde

l’europe et les turcsemmanuelle PuJeau

mardi 12 mai à 17 hRencontre avec Emmanuelle Pujeau autour de son ouvrage L’Europeet les Turcs, la croisade de l’humaniste Paolo Giovio paru aux PressesUniversitaires du Midi.

l’art rhétorique. L’œuvre de Gio-vio traduit le sentiment de son milieu vis-à-vis de la question turque dans un contexte rendu difficile par les offensives de l’Empire ottoman et les guerres fratricides entre chrétiens. Son œuvre abondante et amplement documentée offre une informa-tion très précise sur les Turcs.La présentation par Giovio d’événements notables visant à alerter ses contemporains et les renseigner sur leurs adversaires permet non seulement de mieux connaître les Ottomans mais également de pénétrer dans la mentalité de son temps et d’ap-précier comment l’idée d’une Europe contrainte de se défendre contre ses ennemis a pu se consti-tuer alors, jetant les bases de celle d’aujourd’hui, héritière des conceptions humanistes. n

emmanUelle pUjeaU est docteur en histoire moderne et membre associée du laboratoire FRAMESPA. Spécialiste de l’his-toire des idées, elle a édité le Consi-glio de Paolo Giovio. Elle vient tout juste de conclure un post-doctorat auprès de l’EHESS de Paris et de l’Académie roumaine à Buca-rest portant sur les changements d’équilibres dans le Sud Est euro-péen (XVe-XVIIe siècles).l’hUmaniste Paolo Giovio incarne la pensée du milieu intel-lectuel moderne sur les Turcs et l’Europe sans jamais entrer dans des controverses religieuses. Il remplit son rôle de conseiller en conduisant son public à se for-ger sa propre opinion. Sa vaste culture humaniste allie une connaissance parfaite de l’his-toire, des sciences et des arts à une remarquable maîtrise de

1716Le dernier tabou Pierre daum

mardi 9 juin à 18 h Rencontre avec Pierre Daum autour de son essai Le dernier tabou. Les harquis restés en Algérie après l’indépendance paru aux éditions Actes Sud.

Pierre daum est journaliste et ancien correspondant de Libé-ration en Autriche puis en Langue-doc-Roussillon. Il est l’auteur, aux éditions Actes Sud, des livres : Immi-grés de force. Les travailleurs indo-chinois en France (1939-1952), publié en 2009, et de Ni valise ni cercueil. Les Pieds-noirs restés en Algérie après l’indépendance (2012). Parallèlement à ses travaux de recherches sur le passé colonial

de la France, il effectue régulière-ment des grands reportages pour Le Monde diplomatique.

Ultimes victimesOn pense en général que les har-kis, ces Algériens intégrés à l’ar-mée française pendant la guerre d’indépendance, ont soit réussi à s’enfuir en France, soit été « mas-sacrés » en 1962. En réalité, la plupart d’entre eux n’ont pas été tués, et vivent en Algérie depuis un demi-siècle. Une réalité historique difficilement dicible en Algérie comme en France. Pendant deux ans, Pierre Daum a parcouru des milliers de kilomètres à travers toute l’Algérie afin de retrouver les témoins de cette histoire occultée. Des témoins qui, pour la première fois de leur vie, ont accepté de par-ler. La soixantaine de témoignages que l’auteur a recueillis, auprès

d’anciens supplétifs, mais aussi d’anciens soldats de l’armée régu-lière, et d’anciens civils « profran-çais », bouleversent plusieurs idées reçues des deux côtés de la Méditerranée. Que ce soit sur leur nombre (450 000), les motivations de leur engagement ou leur sort au moment de l’indépendance. À travers ces récits de vie, on com-prend que l’histoire des « harkis » (supplétifs et autres) s’inscrit au cœur d’un système colonial qui opprima le peuple algérien pen-dant cent trente-deux années. Aujourd’hui, un demi-siècle après la fin de l’occupation française en Algérie, ces hommes, leurs épouses et leurs enfants appa-raissent comme les ultimes vic-times d’un passé colonial dont les plaies ne sont toujours pas cicatri-sées, ni en France, ni en Algérie. n

h u g u e n o t sn é o l i t h i q u e

d’un second grand conflit, oppo-sant les rêves apocalyptiques et violents des catholiques intransi-geants à l’utopie de modération d’un roi Christ luttant contre les passions de ses sujets, une modé-ration dont les grandes figures furent Michel de l’Hospital, Cathe-rine de Médicis, Charles IX et son frère Henri III.C’est à la monarchie d’Henri IV qu’il revint de clore cette tragé-die par le truchement d’un autre jeu de symbolisation. L’Histoire fut alors érigée, à travers la figure d’un roi providentiel guidant ses sujets vers un nouvel âge d’or, en une instance de résorption des angoisses et des peurs eschatolo-giques. n

denis Crouzet, né en 1953 à Paris est un historien français, spé-cialiste du XVIe siècle, de la violence et des troubles de religion. Profes-seur à l’université de La Sorbonne, il est également directeur de l’IRCOM (Institut de Recherches sur les Civilisations de l’Occi-dent Moderne). Il est notamment l’auteur des ouvrages : La nuit de Saint-Barthélemy (Fayard, 1994), Les guerriers de Dieu, la violence au temps des troubles de religions (Champs Vallon, 2005) et à paraître

Dieu en ses royaumes denis Crouzet

lundi 11 mai à 18 h Rencontre avec Denis Crouzet autour de son ouvrage Dieu en ses royaumes. Une histoire des guerres de religion paru aux éditions Champ Vallon. La rencontre sera animée par Patrick Cabanel.

La seconde naissance de l’homme Jean Guilaine

jeudi 11 juin à 18 h Rencontre avec Jean Guilaine autour de son ouvrage La seconde naissancede l’homme. Le néolithique paru aux éditions Odile Jacob.

Jean Guilaine est professeur au Collège de France, directeur d’études à l’EHESS et membre de l’Institut. Il est l’un des plus grands spécialistes du Néolithique. Ses travaux de terrain et de synthèse portent sur les premières sociétés paysannes et métallurgiques. Il est notamment l’auteur des livres ; Le sentier de la guerre ; visages de la violence préhistorique (Seuil, 2001), Les racines de la Méditerra-née et de l’Europe (Fayard, 2008),

Pourquoi j’ai construit une mai-son carrée (Actes Sud, 2006), Caïn, Abel, Otzi : l’héritage néolithique (Gallimard, 2011).

Bases des sociétésIl y a environ 10 000 ans, l’homme prend un nouveau départ et modi-fie radicalement sa façon de vivre. Il fonde alors les premiers villages, impose sa domination sur son environnement, « invente » l’agri-culture et l’élevage. Une trans-formation sans retour, qui fait de lui le maître unique de la nature.

Jean Guilaine s’attache aussi dans ce livre aux comportements individuels et collectifs, insistant notamment sur la précocité de la violence, les origines de la guerre, le meurtre d’Ötzi, figure embléma-tique de nos ancêtres. Il souligne le poids de l’imaginaire, des sym-boles et des rites dans le fonc-tionnement de ces communautés anciennes. Les temps néolithiques ont posé les bases des sociétés qui sont aujourd’hui les nôtres. L’His-toire, dès lors, est en marche. n

les enfants de Cadmos Corinne Bonnet

lundi 1er juin à 18 hRencontre avec Corinne Bonnet autour de son ouvrage Les enfants de Cadmos (éditions De Boccard).

explore, avec Les enfants de Cad-mos, le paysage religieux de la Phénicie tel qu’il se redessine de la conquête d’Alexandre à l’aube de la domination romaine. Entre appropriation territoriale et tis-sage de réseaux de parenté, entre mobilité et intégration, entre hégémonie et ruses culturelles, la Phénicie hellénistique se com-plexifie bien plus que le concept d’« hellénisation » ne le donne à penser. Par l’analyse minutieuse des dossiers documentaires issus des cités phéniciennes (Ara-dos, Byblos, Sidon et Tyr) et des milieux diasporiques (Athènes et Délos), l’enquête poursuivie dans le sillage de ceux qui se reven-diquent du prestigieux Cadmos recourt aux outils issus de l’an-thropologie et de la sociologie. Elle fait émerger, pour l’interpré-

ter, un middle ground caractérisé par diverses formes de négocia-tion entre Grecs et Phéniciens. En dépit de la morsure de l’impéria-lisme grec, c’est une Phénicie en marche que l’on observe, nulle-ment figée dans la nostalgie du passé ni arc-boutée sur un patri-moine identitaire menacé, une Phénicie ouverte depuis long-temps aux transactions et aux métissages. Les enfants de Cad-mos entend suggérer que seule une approche résolument décloi-sonnée des études phéniciennes permettra aux sémitisants et aux hellénistes de dialoguer, aux his-toriens, aux anthropologues et aux sociologues de s’interpeller, aux spécialistes du Liban et de la Tunisie d’hier et d’aujourd’hui de se rencontrer. n

Corinne bonnet est profes-seur d’Histoire grecque à l’uni-versité de Toulouse Jean Jaurès, où elle anime, au sein du Labora-toire Patrimoine Littérature His-toire (PLH), l’équipe de recherche ERASME qui étudie la réception de l’Antiquité et publie la revue Anabases. Traditions et récep-tions de l’Antiquité. Spécialiste du monde phénicien et punique, Corinne Bonnet est l’auteur de nombreux travaux sur les reli-gions du monde méditerranéen, dans une perspective historique et historiographique.en éCho à Nicole Loraux qui, en 1984, dans Les enfants d’Athéna, lisait « en historien les mythes dans leur ancrage civique », les enracinant, tel l’oli-vier don d’Athéna, dans le pay-sage de la cité, Corinne Bonnet

1918

en mai aux éditions PUF Les leçons des guerres de religions.

Violence d’un conflitDieu en ses royaumes évoque les affrontements religieux dans la France des années 1490-1610 en racontant une histoire saturée d’angoisses et de rêves.Au commencement, il y eut le tragique d’une grande peur de la damnation face à un Dieu toujours plus distant et menaçant. La fin des Temps approchait et chacun se devait de se préparer au face-à-face avec le Christ, dans la pénitence, la prière et une obsession de pureté exigeant l’éradication violente de tous ceux qui attisaient par leur impiété ou leur hérésie la fureur divine. En contrepoint de ce noir-cissement culpabilisant du monde humain, Calvin proposa au fidèle une voie alternative et libératoire qui supprimait l’angoisse du salut en portant le fidèle à vivre dans une « bonne crainte » de Dieu.Au plus profond des guerres de Religion qui opposèrent « papistes » et « huguenots », ou plutôt au cœur même de la dyna-mique des fixations confession-nelles, s’installait la violence d’un conflit entre hantise eschatolo-gique et désangoissement : deux royaumes de Dieu s’affrontaient.Dans le cours de cette histoire saccadée, le centre de gravité dra-matique se déplaça : le pouvoir monarchique tenta d’entraver la crise en fixant dans la personne royale la mission messianique d’établissement d’un ordre de paix transcendant le jeu morti-fère des imaginaires. Dieu en ses royaumes raconte alors l’histoire St

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sur le divan de son psychanalyste, tout en ouvrant sur le vacarme du monde.Images de cinéma et paroles en séances gardent leur part de mystère grâce à la surprise et à la beauté des mots et des images, quelle que soit la géné-ration à laquelle on appartient. Art du cinéma et intelligence de l’approche psychanalytique enri-chissent notre regard et notre écoute et laissent espérer quelque apaisement relatif à notre histoire intime, familiale ou collective en lien avec la grande Histoire. Psy-chanalyse et cinéma font œuvre émancipatrice pour le sujet et la société. n

Jean-JaCques mosCoVitz est docteur en médecine. De for-mation psychiatrique, il a été formé comme psychanalyste à la Société psychanalytique de Paris. Il est également membre d’Espace ana-lytique et membre fondateur de Psychanalyse actuelle (1986) et de l’association Le regard qui bat.

Psychanalyseet cinémaArt du cinéma et psychanalyse se regardent et s’écoutent, nouant

l’intime, le social et le politique. Jean-Jacques Moscovitz témoigne de cette rencontre à travers un ensemble de films, d’Un chien andalou de Buñuel et Salvador Dalí à A Dangerous Method de David Cronenberg en passant entre autres par Salo de Pasolini, Shoah de Lanzmann, The Memory of Justice de Marcel Ophuls. Pour lui, les effets de tels films sur le spectateur évoquent les symp-tômes, les angoisses, les inhibitions que l’analysant donne à écouter

Rêver de réparer l’histoire... Jean-JaCques mosCovitz

vendredi 22 mai à 20 h 30Au cinéma l’ABCRencontre avec Jean-Jacques Moscovitz autour de son ouvrage Rêver de réparer l’histoire...Psychanalyse, cinéma, politique paru aux éditions érès. Suivie de la projection du film Phoenixde Christian Petzold (Allemagne, 2015).

John Ford et les indiensarnaud Balvay, niColas CaBos

jeudi 21 mai à 17 h 30Rencontre avec Arnaud Balvay et Nicolas Cabos autour de leur ouvrage John Ford et les indiens paru aux éditions Séguier. La rencontre sera suivie à 21 h à la Cinémathèque de Toulouse de la projection du film La Charge héroïque.

arnaud balVaY est titulaire d’un doctorat en histoire. Spécia-liste de l’Amérique française, il a publié L’Épée et la plume. Amé-rindiens et soldats des troupes de la marine en Louisiane (Presses de l’Université Laval, 2006) et La révolte des Natchez (Le felin, 2008).niColas Cabos est professeur de cinéma, scénariste et metteur en scène. Co-commissaire de l’exposi-tion Le Cinéma à Saint-Cloud, le rêve et l’industrie, au musée des Avelines de Saint-Cloud en 2012, il en a également co-signé le cata-logue.

Homme bourru« Connu pour avoir un caractère de bouledogue, John Ford, dis-paru en 1973, ne s’est pas fait que des amis dans le métier. Il s’est toutefois beaucoup attaché aux Indiens qu’il a employés dans une dizaine de ses films, sans compter ses nombreux courts-métrages. Des Navajos pour l’essentiel, qui l’ont accueilli à Monument Val-ley, leur vallée sacrée devenue l’un des endroits de prédilection du maître du western. Certains acteurs amérindiens, comme les frères Stanley et Many Mules, sont devenus des vedettes au même titre que John Wayne, l’un des acteurs fétiches de Ford depuis La Chevauchée fantastique (1938). C’est ce que racontent deux passionnés, Arnaud Balvay et Nicolas Cabos, dans John Ford et les Indiens, ouvrage très bien documenté. Les deux cinéphiles ont recueilli les témoignages des Navajos et de leurs descendants pour reconstituer un pan de l’his-

toire du septième art américain et pour brosser le portrait complexe d’un homme bourru. Le regard que porte le cinéaste irlandais sur les Indiens, qui ont longtemps été considérés comme des êtres stu-pides et alcooliques, a évolué au fil de ses longs-métrages.Au départ, si Ford leur donne volontiers du travail, leurs condi-tions de vie sont misérables, il ne les met pas vraiment en valeur. On peut s’en rendre compte dans La Chevauchée fantastique, La Pour-suite infernale et Rio Grande, où ceux-ci sont cantonnés à des rôles de figurants ou de méchants. Les rôles d’Indiens sont ignobles, mais

ceux qui les interprètent crèvent l’écran, constatent les auteurs, qui soulignent ainsi les contradictions du metteur en scène. […] Ford prend pourtant leur parti dans Le Massacre de Fort Apache (1947) sur la bataille de Little Big Horn et la défaite du général Custer (1876). Plus tard, il leur donne la parole pour la première fois dans La Charge héroïque, qu’il tourne en 1948 et dans Le Convoi des braves (1950) où les Navajos jouent leur propre rôle. » n

n. siMon, le Figaro

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Concert mazen kerBaJ, shariF sehnaoui, heddy BouBaker

vendredi 22 mai à 20h / Ombres Blanches 3, rue MirepoixConcert de Mazen Kerbaj (trompette), Sharif Sehnaoui (guitare) et Heddy Boubaker (synthé). Événement organisé dans le cadre du festival Indélébile sur une proposition de Heddy Boubaker en co-productionavec Ombres Blanches. Entrée : 10/5 euros (normal/réduit)

mazen Kerbaj & shariF sehnaoUi, artistes musiciens improvisateurs libanais, colla-borent sur divers projets artis-tiques depuis 1997. Leur premier concert en duo au Strike’s à Bey-routh en 2000 était probable-ment une des toutes premières performances d’improvisation libre au Moyen-Orient.Du Kerbaj/Sehnaoui Acoustic Duo au « A » Trio avec Raed Yas-sin, les quartets Rouba3i, BAO et Franz Hautzinger’s « Oriental Space », jusqu’à divers ensembles et collaborations, sans oublier « Wormholes », leur duo com-binant musique et dessin (à découvrir le lendemain : samedi 23 mai au théâtre Garonne dans

le cadre du festival La Voix est Libre), ainsi que la création en 2001 du festival international Irtijal, ce duo a largement contri-bué au développement de la scène d’improvisation libanaise tant dans leur pays qu’ailleurs dans le monde. Parallèlement, ils s’occupent du label Al Maslakh qui « publie l’impubliable » sur la scène artistique libanaise, et de son sous-label « Johnny Kafta’s Kids Menu ». Ensemble, ils ont joué dans de nombreux festivals internationaux tel que Sound-field (Chicago), Moers, Mulhouse Music Festival, Club Trans-mediale (Berlin), Skanu Mesz (Riga) or Musikprotokoll (Graz) et comptent de nombreuses tour-

nées en Europe, aux USA et dans le monde Arabe a leur actif. En seconde partie le duo retrouvera l’improvisateur et activiste Tou-lousain de la musique improvisée Heddy Boubaker au synthétiseur modulaire. Il s’agit bien de retrou-vailles car ces trois-là ont déjà joué ensemble bien souvent en particu-lier sur la scène du festival Irtijal.Une soirée où le détournement virtuose d’instruments et le jeu libre sur les sonorités les plus inouïes ainsi que sur l’espace entre les sons ravira, nous n’en doutons pas, et surprendra plus d’une oreille curieuse. nÀ 18 h au café Côté Cour,vernissage de l’expositionde m. Kerbaj (voir p. 28).

a l t é r i t éc l i n i q u e

jamin, Paul Celan, Hélène Cixous, Jacques Derrida, Franz Kafka, Sig-mund Freud, Emmanuel Levinas), Ghyslain Lévy s’offre à nous faire partager ce don de l’ombre au cœur de l’expérience psychanaly-tique. Son attention à la poétique de la langue, à l’opacité du monde, nous fait comprendre la nécessité éthique de l’altérité. C’est ainsi que nous pouvons penser. n

GHYslain léVY est psycha-nalyste, membre du Quatrième Groupe. Il est l’auteur de nombreux livres, parmi lesquels : La Pratique de l’analyste (Retz, 1989), Eugène O’Neill ou l’inconvenance de vivre (Anthropos, 1994), L’Inven-tion psychanalytique du temps (L’Harmattan, 1996), Au-delà du malaise. Psychanalyse et barba-ries (Érès, 2000), L’ivresse du pire (Campagne Première, 2010).

Opacité du mondeAujourd’hui, l’autre semble avoir perdu son ombre, son ambiguïté. Impossible de se retirer dans l’in-saisissable, dans l’énigmatique de la subjectivité. Quand la langue est réduite à être un outil de commu-nication, le règne de la clarté crue, de l’individu technique, de la pré-dation de tous par tous est à l’hori-zon. En s’appuyant sur les grands veilleurs de la langue (Walter Ben-

Le don de l’ombreGhyslain lévy

vendredi 5 juin à 20 h 30Rencontre avec Ghyslain Lévy autour de son ouvrage Le don de l’ombre (Campagne Première, 2014). La rencontre est organisée par le Quatrième groupe, et sera animée par Brigitte Dollé-Monglond, Emmanuelle Kentzel et Louis Ruiz.

André Green…Gérard Pirlot

vendredi 29 mai à 20 h 30Rencontre avec Gérard Pirlot autour de son ouvrage André Green, dialogues et cadrespsychanalytiques (PUF). La rencontre sera présentée par Gérard Jover, psychiatre, pédopsychiatreet psychanalyste, membre de la SPP. La rencontre est organisée en partenariat avec le GroupeToulousain de la Société Psychanalytique de Paris.

Gérard Pirlot, psychana-lyste membre de la Société psycha-nalytique de Paris, est également professeur de psychopathologie psychanalytique à l’université Tou-louse II Jean-Jaurès, après l’avoir été à l’université Paris X. Il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages dont, avec Dominique Cupa, André Green. Les grands concepts psy-chanalytiques (Puf, 2012).

Penseur majeurClinicien et théoricien exception-nel, André Green a été l’un des penseurs majeurs de la psychana-lyse contemporaine.

Sont présentées ici les influences exercées sur sa pensée d’auteurs comme Lacan, Bion ou Winnicott, ainsi que ses dialogues avec Jean Laplanche, Piera Aulagnier, Didier Anzieu et d’autres. Ses travaux sur les œuvres de Shakespeare, Proust ou Henry James ont abouti par ail-leurs à des contributions majeures relevant d’une « pensée clinique » appliquée aux œuvres d’art.Enfin, ses discussions et réflexions avec les anthropologues, les bio-logistes et les linguistes illustrent sa capacité à relier des champs scientifiques différents, tout en renforçant et en modifiant la com-

préhension de certains concepts de la métapsychologie freudienne.Dans la seconde partie de l’ou-vrage sont abordées ses idées sur l’interprétation et le contre-trans-fert, ses innovations quant à la compréhension de la spécificité du cadre analytique, le « cadre interne » et le travail thérapeu-tique avec des sujets névrotiques ou relevant d’organisations non névrotiques. n

on m’avait dit que c’était impossible... PasCale Casanova

samedi 13 juin à 17 h 30Rencontre avec Pascale Casanova autour de son ouvrage On m’avait dit que c’était impossible... paru aux éditions Loubatières.

communication. Passionnée de ski, elle mène, parallèlement à ses études puis à son travail, une car-rière de sportive de haut niveau en ski alpin handisport. Son palmarès est impressionnant : près de quatre-vingt médailles remportées sur la scène inter-nationale, parmi lesquelles trois médailles d’or aux Jeux Paralym-piques de Salt Lake City en 2002 et Turin en 2006, ce qui lui vau-dra d’être décorée de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite. Désireuse d’apporter son aide aux autres, elle devient secouriste à la Croix-Rouge. Au fil des années pourtant, elle doit se résoudre à mener son combat le plus difficile : accepter son han-dicap. Ce livre est le récit de ses combats, de ses doutes et de ses réussites. n

pasCale Casanova poursuit une carrière de sportive de haut niveau et fut médaillée d’or para-lympique de ski alpin à plusieurs reprises.pasCale Casanova ne voit presque rien et souffre d’une malformation cardiaque mais, qu’importe, elle compte bien vivre pleinement. Sans jamais rien voir au tableau, malgré les nombreuses opérations aux-quelles elle doit faire face, dont une lourde opération de chirurgie cardiaque à dix ans, elle devient l’une des premières malvoyantes en France à suivre la totalité de sa scolarité au sein de classes ordi-naires. Après des études universi-taires de droit et l’obtention d’un Master en gestion d’entreprise, elle intègre une grande entreprise où elle est aujourd’hui chargée de

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politique qui traverse les démocra-ties occidentales ?Faisant ici parler des données iné-dites, François Morin se montre catégorique : si nous voulons mettre les citoyens à l’abri de désastres financiers à venir, il nous faut abattre l’hydre bancaire et rapatrier la monnaie dans le giron du public. n

François morin est profes-seur émérite de sciences écono-miques à l’Université de Toulouse. Il a été membre du conseil général de la Banque de France et du Conseil d’analyse économique. Il a notam-ment publié Le nouveau mur de l’argent (Seuil, 2006), Un monde sans Wall Street (Seuil, 2011) et La grande saignée (Lux, 2013).

28 banques« Too big to fail », constatait-on durement en 2008, alors que la faillite de Lehman Brothers mettait l’économie mondiale à genoux. Trois ans plus tard, le G20 recon-naissait l’existence de vingt-huit banques dites « systémiques », à la puissance telle que la défaillance

d’une seule pourrait nous faire derechef culbuter dans l’abîme. Ces vingt-huit banques, explique François Morin, constituent un oli-gopole qui est tout sauf d’intérêt public. Leur position dominante leur confère de facto des pouvoirs analogues à ceux des grandes ins-titutions publiques, notamment la capacité de fixer le prix de l’argent, sans bien sûr partager ni leurs objectifs ni leurs devoirs. À coups de prises de risques massives et d’ententes frauduleuses, elles fra-gilisent les marchés, mais surtout exercent une influence politique telle qu’on chercherait en vain des puissances publiques en mesure de faire contrepoids. Faut-il cher-cher plus loin les causes de la crise

L’hydre mondiale François morin

samedi 30 mai à 17 h 30Rencontre avec François Morin autour de son ouvrage L’hydre mondiale. L’oligopole mondiale (Lux).

Individus et démocratie au Japon Christian Galan

mardi 26 mai à 16 h 30 Rencontre avec Christian Galan autour de la parution de l’ouvrage Individus et démocratie au Japon co-écrit avec Jean-Pierre Giraud aux éditions des Presses Universitaires du Mirail.

CHristian Galan est pro-fesseur à l’université de Toulouse II et membre titulaire du Centre d’études japonaises INALCO. Spécialiste dans l’histoire de la sociologie de l’éducation et de la pédagogie au Japon, il dirige avec Emmanuel Lozerand, la Collection Japon aux Belles Lettres.Jean-Pierre Giraud est professeur à l’Université de Lyon III, où il est responsable de la sec-tion de japonais et du master LLCE japonais.

Redéfinitionde l’individuContrairement au cliché, hélas encore trop répandu et auquel

il est plus nécessaire que jamais de tordre définitivement le cou, ce à quoi s’emploie cet ouvrage, il y a des individus au Japon… Il y a dans ce pays des singularités, fortes et originales, et pas unique-ment dans le domaine artistique ; il y a des individus qui mènent des combats pour leurs droits, et ces combats nourrissent et renforcent la démocratie japonaise.La question de l’individu, qui est depuis le XIXe siècle au centre de la réflexion sur la modernité japo-naise, est toutefois aujourd’hui âprement discutée au Japon même. Ce qui rend plus complexe encore la perception que l’on peut en avoir. On assiste en effet dans

ce pays, au travers de la montée en puissance des idées néolibérales et néoconservatrices, sinon natio-nalistes, à une tentative de redéfi-nition de l’individu et des droits individuels qui pourrait aboutir à terme à des changements impor-tants dans la nature même de sa démocratie. Outre l’affirmation de l’existence d’individus japo-nais, et plus exactement comme condition même de l’existence de ceux-ci, ce sont donc toutes ces questions que l’on trouvera trai-tées dans cet ouvrage dont l’ambi-tion est de défricher un domaine jusqu’ici peu étudié. n

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quarante ans de chirurgie cardiaque…Forouhar vahdat

samedi 23 mai à 16 h Rencontre avec Forouhar Vahdat, en dialogue avec le Docteur José Martinez Cobo, autour de son ouvrage Quarante ans de chirurgie cardiaque, un iranien à Toulouse paru aux éditions Le pas d’oiseau.

ForoUhar vahdat, sur-nommé « le Perse » en raison de ses origines iraniennes, est une légende de la cardiologie à Tou-louse. ForoUhar vahdat quitte son Iran natal en 1947. Son but, effectuer ses études de médecine à Toulouse. Son projet, retour-ner ensuite dans son pays pour y exercer la chirurgie générale. La réalité en décidera tout autre-ment : il restera à Toulouse et choisira la chirurgie cardiaque. Il devient ainsi un Toulousain à part entière, bien qu’il soit souvent appelé le Perse par ses amis. Formé à la chirurgie à cœur

ouvert, des malformations congé-nitales en particulier, aux États-Unis, auprès de Walton Lillehei, un des plus célèbres spécialistes de son temps, il revient terminer ses études à l’hôpital toulousain de Purpan. Après quoi, il acquiert la nationalité française et s’installe à la clinique Pasteur, où débute alors la chirurgie cardiaque. En février 1965 il y réalise la première intervention à cœur ouvert. Pendant près de quarante ans, il va y opérer plus de 10 000 malades et, dans près de 7 400 cas, l’opération se fera avec l’aide de la circulation extracorporelle. Le Dr Forouhar Vahdat va vivre

toutes les étapes de la chirur-gie cardiaque qui explose alors. Notamment chez les enfants, avec la correction des plus graves ano-malies congénitales, qu’il appli-quera brillamment à la clinique Pasteur.Forouhar Vahdat parle avec émo-tion de son expatriation et de son adaptation à la vie toulousaine. Ce chirurgien, dont la réputation d’excellence a largement dépassé sa ville d’adoption, nous fait connaître le vécu de cette aven-ture chirurgicale mondiale, vécue dans cette clinique Pasteur deve-nue le premier centre français privé de chirurgie cardiaque. nP

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documents, de répondre à cette question explosive. Fasciste, sans doute pas, mais homme d’ordre assurément, et lié à tout ce que la France d’avant-guerre compte de cénacles d’extrême droite. On peut gager que ces conclusions, pour nuancées qu’elles soient, feront débat. Le Corbusier devien-dra pourtant, paradoxalement, la figure emblématique de la Recons-truction. C’est cet autre versant de sa carrière que s’attache à retracer la seconde partie du livre (« Fada »), avec l’examen systématique de l’histoire de la Cité radieuse de Marseille (dite par ses détracteurs « Maison du fada ») et de ses trois répliques (Rezé-les-Nantes, Fir-miny, Briey). On est replongé dans les polémiques furieuses que sus-cita cette « machine à habiter » que son créateur, qui ne pêcha jamais par excès de modestie, présentait comme « une des grandes œuvres de l’histoire ». n

FranCois CHaslin né en 1948 est architecte, critique et pro-fesseur. Auteur de plusieurs livres, notamment : Les paris de François Mitterand (Gallimard, 1985), La Grande Arche de la Défense (Moni-teur, 1989), Deux conversations avec Rem Koolhaas et caetera (Sens & Tonka, 2001), Architecture

et photographie (Moniteur, 2007) et Jean Nouvel critiques (Unfo-lio, 2008). Il a également dirigé la revue Architecture d’Aujourd’hui, collaboré à de nombreux journaux (le Monde, Libération, El Pais) et a produit pendant treize ans l’émis-sion d’architecture Metropolitains sur France Culture.

Homme d’ordre« La première partie du livre (« Cor-beau ») envisage les débuts de celui qui deviendra l’architecte le plus célèbre du vingtième siècle : de sa naissance suisse en 1887 à La Chaux-de-Fonds, à quelques rues et quelques jours de Frédé-ric Sauser, futur Blaise Cendrars, à ses tentatives avortées de devenir l’architecte du régime de Vichy. « Le Corbusier était-il fasciste ? ». Le livre entreprend, avec une minutie extrême, une information historique impeccable, exami-nant une grande abondance de

Un CorbusierFranCois Chaslin

jeudi 28 mai à 18 h 30Au CMAV (5, rue St Pantaléon)Rencontre avec Francois Chaslin autour de sa biographie Un Corbusier (Seuil). Débat organisé en lien avec l’AERA, et animé par stéphane Gruet.

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Bousquet, secrétaire général de la police en 1942, organisateur de la rafle du Vél’d’Hiv. L’Histoire, encore, qui secoue la figure histo-rique dont Michel Winock retrace avec tant de brio les différentes facettes. » n

GiLLes Heuré,Télérama

miCHel WinoCk né en 1937 est un historien français. Profes-seur à Sciences Po, il est spécia-liste de l’histoire contemporaine, des mouvements intellectuels, de l’antisémitisme et du nationalisme en France. Michel Winock mène par ailleurs une carrière dans l’édition : membre de la revue Esprit à partir de 1964, il devient conseiller puis directeur littéraire aux Éditions du Seuil, puis fonde en 1978 la revue L’Histoire avec pour ambition de rendre acces-sible au grand public les meil-leurs travaux de la recherche his-torique. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, Michel Winock est aujourd’hui l’un des historiens français les plus prolifiques et les plus estimés.

Facultés de rebondir« Pourquoi lire cette nouvelle bio-graphie de François Mitterrand ? Parce qu’il est le dernier roi de France. Et parce que le biographe est Michel Winock qui, avec le recul de l’historien, reprend tous les éléments du dossier. Plus secrètement, on relit aussi le tra-jet de Mitterrand, figure centrale de la vie politique française du second XXe siècle, par désir de politique et pour retrouver des controverses, des oppositions et des contours idéologiques qui se sont singulièrement affaissés ces dernières années. Le fait est que le parcours de François Mitterrand est plus passionnant que celui des hommes politiques d’aujourd’hui, qui passent des bancs de l’ENA aux couloirs du pouvoir.Michel Winock n’est pas un thu-riféraire idolâtre, non plus qu’un

adversaire compulsif. Aucune nostalgie donc, mais, dans le style qu’on connaît à l’auteur, une écriture passionnante et un récit scrupuleusement rivé aux faits. Et que de faits, quand on y songe ! Voilà un jeune étudiant sympathisant des Croix-de-Feu, donc d’une droite qui ne franchit pas les lignes qui la séparent du fascisme pur et dur, puis un pri-sonnier de guerre qui deviendra « vichysto-résistant ». Une posi-tion pas évidente à comprendre, sauf si l’on se convainc que les adhésions politiques empruntent parfois des chemins biscornus. Renard plutôt que lion, l’animal politique gravit les échelons du pouvoir, ministre habitué des cabinets de la IVe République et opposant au format d’une Ve dans laquelle il se logera pourtant sans état d’âme. Le Florentin, lecteur de La Bruyère et de Chamfort, sait cloisonner ses vies privée et publique, à la fois fourbe en politique et fidèle en amitié, stra-tège de sang-froid et parfois naïf, comme dans cette affaire dite de l’Observatoire, en octobre 1959, dont beaucoup prédirent alors qu’elle allait mettre fin à l’ascen-sion du brillant orateur. Mais les facultés de rebondir de cet homme ne cessent d’étonner.Et il faut de la souplesse, pour que, anticommuniste, il prône l’union de la gauche avec un PCF qu’il embrassa pour mieux l’étouffer. Affaires, secrets d’État et chan-gements de cap ont jalonné son itinéraire. Classique en politique ? Les plus prompts à la mansué-tude pointent pourtant ce qui ne peut passer : son amitié avec René

Mitterrand miChel WinoCk

mardi 2 juin à 18 h Rencontre avec Michel Winock autour de la parution de son ouvrage consacré à Mitterrand aux éditions Gallimard.

les Faussaires de l’histoire valérie iGounet

lundi 8 juin à 18 hRencontre avec Valérie Igounet, historienne et co-auteur du documentaire Les Faussaires de l’Histoire (Talweg productions) réalisé avec MichaelPrazan. La rencontre sera accompagnée de la projection du film. Remer-ciements aux productions Talweg.

son apparition dans l’immédiate après-guerre chez les nostalgiques du nazisme et de la collaboration.Dans les années 1970, sous l’in-fluence d’une extrême-gauche « antisioniste », le négationnisme subit une certaine réorientation, qui s’étend ensuite jusqu’à la fin des années 1990 vers le monde arabo-musulman, portée par la star déchue du parti communiste Roger Garaudy.Le film décortique pour mieux le comprendre et le conjurer le discours de haine qui se dissi-mule derrière les masques de l’historicité et du militantisme politique. Alors que disparaissent aujourd’hui les derniers resca-pés du plus grand génocide du XXe siècle, ce film est aussi un cri d’alarme devant les offensives que continuent de mener, sur plusieurs continents, les faus-saires de l’histoire. n

valérie igoUnet est his-torienne, chercheuse associée à l’Institut d’histoire du temps présent (CNRS). Spécialiste de l’extrême droite et du négation-nisme, elle est notamment l’au-teure d’Histoire du négation-nisme (Seuil, 2000), de Robert Faurisson, portrait d’un néga-tionniste (Denoël, 2012) et plus récemment Le Front National (Seuil, 2014).Ce doCUmentaire retrace l’histoire du discours négation-niste. Grâce à l’expertise de personnalités et d’historiens, d’archives méconnues et souvent inédites, ce film revient sur l’his-toire d’une escroquerie intellec-tuelle et antisémite qui, d’un trait de plume, efface les six millions de morts du génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mon-diale. Il retrace rigoureusement son histoire, à commencer par

> samedi 23 mai de 12 h 30 à 14 hScène ouverte Slam

Scène ouverte slam, animée par SebSeb, avec un auteur invité de la collection Universlam

> Samedi 6 juin de 10 h 30 à 12 h 30au Café côté Mirepoix Information tandems linguistiques

Je t’apprends ma langue, tu m’apprends la tienne ! Venez vous renseigner sur les tandems linguis-tiques ! Les bénévoles de l’association Toulangues vous accueillent et vous informent. Où apprendre

et comment pratiquer les langues à Toulouse ? Plus d’infos sur toulangues.org

> samedi 23 mai de 14 h à 16 hReady one, ready two, ready three... ¡VAMOS!

Les comédiennes de la compagnie «Les Anachro-niques» proposent d’explorer, à travers des jeux théâ-traux en français, en espagnol et en anglais, le célèbre album de Chris Haughton Chut! On a un plan.

Enfants de 6 à 10 ans Réservation obligatoire au 05 34 45 55 32Participation financière: 5 e

> lundi 4 mai à 17 h 30Classiques au détail avec Yves Le Pestipon Abbé Prévost, Manon Lescaut, rencontre de Manon, depuis « J’avais marqué le temps » à « balancer un moment sur ma réponse »

Manon Lescaut est un des plus fameux classiques de la littérature française, mais c’est un morceau d’un ouvrage beaucoup plus vaste – Les Mémoires d’un homme de qualité – et c’est l’unique livre que le public continue encore à vraiment à lire parmi tous ceux de son auteur, qui fut un écrivain prolifique. Son extraor-dinaire tient au récit de la rencontre d’un jeune homme – des Grieux- bien apparemment sous tous rapports, avec Manon, jeune femme qui est une énigme et une évidence. À bien lire et relire son récit, qui s’inscrit dans un récit plus vaste, le chevalier des Grieux est peut-être aussi menteur, cependant, ou « grieu », c’est-à-dire grec, qu’Ulysse. Qui sait ? C’est du texte, donc du tissu et du trou. Son aventure est une odyssée de langage en pays de corps et de tentations, là où se joue, s‘anime, se perd et se rend désirable le siècle des lumières, qui est notre histoire proche, avec nos ombres.

> Lundi 1er juin à 17 h 30Classiques au détail avec Yves Le Pestipon La Fontaine, Fables (VIII, 12), Le Cochon, la Chèvre et le Mouton

On n’en finit jamais avec La Fontaine. Revenons-y pour clôturer la série 2014-2015 des « Classiques au détail ». Le Cochon, la Chèvre et le Mouton nous four-nira matière pour réfléchir sur la fin, la nôtre, la défi-nitive. Faut-il s’en soucier ? Faut-il hurler ? Faut-il se tenir sagement comme la Chèvre et le Mouton, sans brailler, en calculant peut-être que l’on ne va pas finir ? Ou faut-il choisir d’être Cochon, et protester, protester sans espérance, et gêner tout le voisinage, particulière-ment les maîtres qui nous conduisent à la mort ? C’est tragique. C’est rigolo, mais parions comme nous vou-drons, nous sommes embarqués, peut-être même sans Dieu, vers la foire. En cette affaire, malgré Blaise Pas-cal, selon La Fontaine, « le moins prévoyant est toujours le plus sage ». Pensons à ce point.

> Les « leçons » de philosophieAvec Isy Morgensztern au Café Mirepoix

Avec la leçon sur la formation de l’État italien (le 27 avril) nous avons abandonné le cycle qui couvrait les temps anciens, ceux dits des « origines », la Grèce, Rome et les monothéismes, les rivages directs de la Méditerranée. Et nous sommes « entrés en Europe ». Nous poursuivons notre exploration sur ce territoire, sans doute « chimé-rique », des ses dispositifs collectifs, politiques et narratifs.Lundi 18 mai 2015 « La formation de l’État fran-çais ». Louis XIII et Louis XIV, Descartes et le Traité Théologico-politique de Spinoza. Ainsi que Corneille et Racine. Et les jardins français.Lundi 8 juin 2015 / au café côté couR « La spécificité britannique, un particularisme insulaire à nul autre pareil ». Des récits et des textes puisés aussi bien dans l’œuvre de Shakespeare que dans le « Lévia-than » de Hobbes. Et les jardins anglais.Lundi 29 juin 2015 « Le tourment allemand ». La société et le territoire germaniques jusqu’à l’orée du XXe siècle. De Luther à Hegel, Karl Marx et Wagner.L’être collectif et le sujet. Histoire et hypothèsesNe plus avoir de collectivités lisibles (ou de collectivités tout court) est devenu ces dernières décennies un problème cen-tral. La quasi totalité des questions lourdes qui nous rendent impuissants, nous égarent et/ou nous déstabilisent à titre individuel proviennent de dysfonctionnements globaux. Comprendre ce qu’est (ou fut) un être-ensemble, un Etat, un peuple et/ou une nation, est donc aujourd’hui crucial. Oublier ne serait-ce qu’un moment la centralité du sujet.

> mercredi 20 mai de 9 h 30 à 17 h 30Journée FLE / 3, rue Mirepoix

Journée FLE (Français Langues Étrangères) avec Pascal Boulin, délégué pédagogique aux éditions Didier, Marie-Noëlle Cocton et Yves Loiseau, enseignants et auteurs de guides pédagogiques et de méthodes de FLE aux éd. Didier.Programme détaillé de la journée/accueil café10 h à 11 h 30 Présentation de Y. Loiseau (Grammaire 100 % FLE)11 h 45 à 12 h 30 Présentation catalogue FLE avec P. Boulin.À partir de 14 h accueil café14 h 30 à 16 h 30 Présentation de Marie-Noëlle Coton (Méthode « SAISON »)À partir de 16 h 30 questions ou présentation des publi-cations FLE des éditions Didier.

28/café littéraire café littéraire/29> Exposition Mazen Kerbaj du 4 mai au 30 maiDans le cadre du Festival Indélébile les 15,16 et 17 mai à la Chapelle Rencontre-apéritif le vendredi 22 mai à 18 h

La rencontre sera suivie à 20 h d’un concert de mazen Kerbaj, Sharif Sehnaoui et Heddy Boubaker (plus d’informations p. 20-21)Mazen Kerbaj est l’un des artistes les plus actifs de la scène alternative libanaise apparue au début des années 90. Il développe une pratique plurielle et aventureuse : musique improvisée, bande dessinée, peinture, dessin de presse… Dans ses images et récits, il affirme un goût pro-noncé pour les expérimentations graphiques et narratives. Il y observe les humains autour de lui, sa ville, ou encore lui-même, avec un regard tantôt poétique, tantôt percutant, tantôt drôle.À l’occasion de la sortie de son dernier livre, il propose une exposition foisonnante avec 384 extraits de Un an, journal d’une année comme les autres (éditions Tamyras), accompagnés de dessins originaux. Exposition proposée par le collectif indélébile.

> du 1er juin au 30 juin/vernissage le vendredi 11 juin 18 hExposition Derrière La Réponse : La Question d’Aurélie William Levaux & Moolinex

L’exposition Derrière La Réponse : La Question présentée à la librairie Ombres Blanches donne à voir les originaux des deux artistes extraits des livres La Ques-tion et La Réponse (Super Loto Éditions, 2014 et 2015). Le récit illustré de Moo-linex donne un point de vue très poétique sur la relation charnelle du couple, avec ses moments d’extase et ses creux, ses aspirations ou ses doutes. Aurélie William Levaux donne en Réponse sa version à la perpétuelle Question de Moolinex, exis-tentielle, qui parle d’amour et de mort, préférant s’attarder sur les détails qui font le couple, l’histoire d’amour, et comment ceux-ci sont oubliés si facilement…L’exposition oppose ainsi les deux visions de l’amour et de la vie à deux, autant qu’elle oppose les œuvres très picturales d’un Moolinex aux peintures à l’acrylique très colorées, et d’une Aurélie William Levaux avec son travail à l’encre et broderies sur tissu.

j e u n e s s ej e u n e s s e 3130jeudi 21 mai

Matinée professionnelle « 50 ansde romans à l’École des loisirs ».

Comme chaque année, nous donnons carte blanche à un éditeur – en l’occurrence une éditrice : Véronique Haitse, qui travaille avec Geneviève Brisac – pour évo-quer leur catalogue et leurs questionnements devant un public de bibliothécaires.Ces présentations sont bien entendu ouvertes à toute personne intéressée…Dans le cadre de l’anniversaire (un demi siècle !!!) de l’École des Loisirs, nous proposons cette année une rencontre autour des collections de romans de cette maison emblématique.

mardi 26 mai à 18 h (rayon jeunesse)Conférence de Marie Saint Dizier « Roald Dalh et d’autres exemples de l’humour féroce en littérature jeunesse ».

Marie Saint Dizier est née à Toulouse. Elle fait un DEA de Sciences sociales à Paris puis décide d’écrire des livres pour enfants. Elle participe à la conception de la collection documentaire Découverte Benjamin et traduit de nombreux romans anglais pour la jeunesse (Roald Dahl, Mark Twain, Quentin Blake, Allan Ahlberg).Sa reconnaissance est internationale : elle a publié une quarantaine de récits, généralement pour les adoles-cents, traduits dans de nombreuses langues.Elle intervient régulière- ment auprès des classes d’école primaire et de collège et anime des ateliers d’écriture, aussi bien avec des enfants qu’avec des adultes.En tant que conteuse, elle anime des stages de formation d’écriture de contes aussi bien en

France qu’à l’étranger dans le cadre du département

de la francophonie au Ministère des affaires étrangères. Elle participe également

à la rédaction des revues Takam Tikou (sur la litté-rature africaine) et Lignes d’Écriture (pour le dévelop-pement des écrits littéraires de la jeunesse). Pour cette conférence que nous sommes heureux de proposer, Marie Saint Dizier a repris et retravaillé un cycle de rencontres qu’elle avait animées à La Joie par les Livres voici quelques années.

samedi 6 juin à 11 h (horaire à confirmer / rayon jeunesse)

Dédicaces de Gilbert Legrand à l’occasion de la parution de son ouvrage animaux surprises aux éditions Sarbacane.

Né à Mantes-la-jolie en 1952, établi à Toulouse où il expose régulièrement ses objets insolites et merveil-leux, Gilbert Legrand est un peintre sculpteur singu-lier : il aime révéler la vie secrète des petites choses. Designer de formation, il a ainsi conçu plus de 400 pièces uniques, à partir d’ustensiles, d’outils ou d’ob-jets du quotidien qu’il métamorphose par la magie de son pinceau. Son imagination et son talent n’ont pas de limites : on rit, on s’étonne, on est ému, épaté et au final : conquis ! Aux éditions Sarbacane, il a déjà fait paraître deux livres : Le grand show des petites choses et Les petites choses à New-York. Avec Animaux sur-prises il invente un imagier qui détourne les objets courant pour les transformer en une partie d’un corps d’un animal !

samedi 6 juin à 14 h 30Atelier d’illustration avec Magali Bardos.

Quatre ateliers créatifs au fil des saisons. Thème : travail-ler à une réalisation en utilisant les techniques mises en œuvre dans un album de Magali (publiés chez Actes Sud Junior ou Pastel).

ÂGE : à partir de 6 ansNOMBRE DE PARTICIPANTS : 10Inscription obligatoireauprès du rayon Jeunesse 05 34 45 53 37ou à [email protected] financière : 3 euros

samedi 13 juin à 14 h 30Atelier proposé par Marie Constance Mallard, auteur et illustratrice de Violette mirgue. Premier tome : mystère et fromage à toulouse et le second tome paraîtle 21 mai : un ours à réveillerdans les Pyrénées.ÂGE : 6-11 ansInscription obligatoireauprès du rayon Jeunesse05 34 45 53 37ou à [email protected] financière : 3 euros

samedi 13 juin à 11 h (voir aussi page 15)Rencontre-signature avec FrançoisReynaert, auteur et Laura Fanelli,illustratrice, autour de la parutionaux éditions Bulles de savon de leur album la grande histoire du monde arabe.

De l’époque des Romains, installés tout autour de la Méditerranée, jusqu’aux inventions arabes du Moyen Âge, François Reynaert nous embarque dans la grande histoire du monde arabe avec l’ambition de nous donner à découvrir, à aimer, à comprendre. Toute la richesse des arts, de la religion et des sciences défile sous nos yeux. Un album qui vient à point nommé pour faire tomber les préjugés, en nous apprenant ce que le monde occidental doit au monde arabe, comme le souligne Malek Chebel dans sa préface.

samedi 20 juin à 15 hÀ la Médiathèque CabanisFinale Graines de Critiques

Pour clôturer une année de lecture, les participants aux clubs des Graines se réuniront à la Médiathèque José Ccabanis pour révéler leurs choix dans le pro-gramme 2014/2015 et assister à la représentation de Ines Fenher : Assim et Simon (publié par Tertium).

r e n c o n t r e a r t i s t i q u e

Pukhtu doa

vendredi 12 juin à 18 h Rencontre avec DOA autour de son thriller Pukhtu paru en deux volumes aux éditions Gallimard.

doa (Dead On Arrival) est roman-cier et scénariste. Il est notamment l’auteur dans la collection Série Noire aux éditions Gallimard, des livres : Citoyens clandestins (2007), Le serpent aux mille coupures (2009), L’honorable société (2011).

Combats intimesLe terme pukhtu renvoie aux valeurs fondamentales du peuple pachtoune, l’honneur personnel, ghairat, et celui des siens, de sa tribu, izzat. Dire d’un homme qu’il n’a pas de pukhtu est une injure mortelle. Pukhtu est l’histoire d’un père qui, comme tous les pères, craint de se voir privé de ses enfants par la folie de son époque. Non, plutôt d’une jeune femme que le remords et la culpabilité abîment. Ou peut-être d’un fils, éloigné de sa famille par la force du destin. À moins qu’il ne s’agisse de celle d’un homme cherchant à redonner un sens à sa vie. Elle se

passe en Asie centrale, en Afrique, en Amérique du Nord, en Europe et raconte des guerres ouvertes et sanglantes, des conflits plus secrets, contre la terreur, le tra-fic de drogue, et des combats intimes, avec soi-même, pour res-ter debout et survivre. C’est une histoire de maintenant, à l’ombre du monde et pourtant terrible-ment dans le monde. Elle met en scène des citoyens clandestins.« La lecture de cette fresque est d’autant plus passionnante (et rude) qu’elle repose sur des situa-tions, des chiffres, des faits, réels. Mais, comme chez Ellroy, bien dif-ficile de faire la part du vrai et du faux. Et qui s’en soucie ? Voici des hommes et des femmes engagés dans une quête incertaine. Pour les uns, il s’agit de recouvrer l’hon-neur, d’assouvir une vengeance. Pour d’autres, le moteur a pour nom « pouvoir » ou « argent » ou les deux. D’autres encore aiment la

guerre, les sen-sations

fortes. Enfin, certains sont perdus, débousso-lés, et la rencontre d’une femme afghane très belle malgré son visage abîmé les fait rêver d’une possible rédemption. DOA entre-mêle les récits, les scènes d’action, les rapports militaires, avec une habileté de vieux roublard, aidé par des « professionnels silen-cieux » remerciés en fin d’ouvrage. Quel autre écrivain français du moment a le courage ou la folie de se lancer dans une telle entreprise romanesque ? » n

B. Corty, eXtrait,le Figaro culTure

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mardi 2 juin à 20 h 30au Cinéma aBCProjection du film documentaire, L’échappée.À la poursuite d’Annie Le Brun en présence de valérie minetto, réalisatrice, et Cécile vargaftig, scénariste.

L’échappée. À la poursuite d’Annie Le Brun. Un film de valérie minetto (France, 2015).avec annie le brun et michel Fau.la lecture est un voyage qui enflamme l’esprit et élargit l’horizon. par-fois, on découvre un auteur et on ne veut plus le quitter. annie le brun est une poète et essayiste française de notre temps. sa pensée interroge le réel pour mieux célébrer l’imaginaire, invoque la liberté intérieure contre la servitude volontaire, et revendique le désir comme arme de discernement dans un monde ébloui où l’ombre n’a plus sa place. Ce film est l’histoire passionnelle d’un lecteur, incarné par le plus singu-lier des acteurs français, michel Fau, pour cet esprit hors du commun.