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© (EDUCI) 2018 Revue de Géographie Tropicale et d’Environnement, n°2, 2018 49 PERCEPTION PAYSANNE DE L’ARBRE DANS LE PAYSAGE AGRAIRE DU NORD DE LA CÔTE D’IVOIRE: CAS DU DÉPARTEMENT DE KORHOGO N’Guessan Simon ANDON 1 Assistant / [email protected] Serge Fidèle ASSOUMAN 1 Maître-Assistant / assoumanfi[email protected] Gaoussou Roger SORO 2 Directeur / [email protected] 1- Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo-Côte d’Ivoire 2- ONG Animation Rurale de Korhogo (ARK) RÉSUMÉ Au Nord de la Côte d’Ivoire et notamment dans le département de Korhogo, l’agriculture itinérante sur brûlis s’effectue au détriment des formations boisées, à l’exception de certains arbres tels que le néré (Parkia boglobosa), le karité (Bulgrospermum parkii), le bao- bab (Adansonia digitata) et le tamarinier (Tamarindus indica) pour divers intérêts. Quelle est alors l’importance de ces arbres pour les acteurs agricoles locaux ? Pour répondre à cette interrogation, la méthode d’approche s’est appuyée sur la recherche documentaire et l’analyse de données qualitatives et quantitatives. La démarche a consisté en l’administration d’un questionnaire auprès de 133 paysans repartis en deux catégories, les plus âgés de plus de 50 ans et les âgés de moins de 50 ans, choisis dans 12 localités rurales du département de Korhogo de façon aléatoire. Les résultats ont montré que la conservation de ces arbres se fait de génération en génération par habitude traditionnelle et que les arbres qu’ils laissent dans le paysage agraire jouent un rôle important au plan écono- mique, alimentaire, socioculturel et médicinal. Les intérêts édaphique et environnemental sont peu connus. Par ailleurs, on constate un manque de collaboration entre les paysans et les services techniques en charge de la gestion agroforestière. Mots-clés : Nord de la Côte d’Ivoire, Korhogo, arbre utile, paysage agraire, perception paysanne ABSTRACT In the north of Côte d’Ivoire, and particularly in Korhogo, shifting cultivation is taking place at the expense of woodlands, with the exception of certain trees such as néré (Parkia boglobosa) and shea ( Bulgrospermum parkii), baobab (Adansonia digitata) and tamarind (Tamarindus indica) for various interests. What is the importance of these trees for local farmers? To answer this question, the approach was based on documentary research and the analysis of qualitative and quantitative data. The process consisted of the administration of a questionnaire among 133 farmers divided into two categories, the most over 50 and the under 50, selected from 12 rural locations in the Korhogo Department at random. The results showed that the conservation of these trees is from generation to generation by traditional habit and that the trees they leave in the agrarian landscape play an important economic, food, socio-cultural and medicinal role. Edaphic and environmental interests are little known. In addition, there is a lack of collaboration between farmers and the technical services in charge of agroforestry management. Keywords: Northern Ivory Coast, Korhogo, useful tree, agrarian landscape, peasant perception

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PERCEPTION PAYSANNE DE L’ARBRE DANS LE PAYSAGE AGRAIRE DU NORD DE LA CÔTE D’IVOIRE: CAS DU DÉPARTEMENT DE KORHOGO

N’Guessan Simon ANDON1

Assistant / [email protected]

Serge Fidèle ASSOUMAN1

Maître-Assistant / [email protected]

Gaoussou Roger SORO2

Directeur / [email protected]

1- Université Peleforo Gon Coulibaly, Korhogo-Côte d’Ivoire 2- ONG Animation Rurale de Korhogo (ARK)

RÉSUMÉAu Nord de la Côte d’Ivoire et notamment dans le département de Korhogo, l’agriculture itinérante sur brûlis s’effectue au détriment

des formations boisées, à l’exception de certains arbres tels que le néré (Parkia boglobosa), le karité (Bulgrospermum parkii), le bao-bab (Adansonia digitata) et le tamarinier (Tamarindus indica) pour divers intérêts. Quelle est alors l’importance de ces arbres pour les acteurs agricoles locaux ? Pour répondre à cette interrogation, la méthode d’approche s’est appuyée sur la recherche documentaire et l’analyse de données qualitatives et quantitatives. La démarche a consisté en l’administration d’un questionnaire auprès de 133 paysans repartis en deux catégories, les plus âgés de plus de 50 ans et les âgés de moins de 50 ans, choisis dans 12 localités rurales du département de Korhogo de façon aléatoire. Les résultats ont montré que la conservation de ces arbres se fait de génération en génération par habitude traditionnelle et que les arbres qu’ils laissent dans le paysage agraire jouent un rôle important au plan écono-mique, alimentaire, socioculturel et médicinal. Les intérêts édaphique et environnemental sont peu connus. Par ailleurs, on constate un manque de collaboration entre les paysans et les services techniques en charge de la gestion agroforestière.Mots-clés : Nord de la Côte d’Ivoire, Korhogo, arbre utile, paysage agraire, perception paysanne

ABSTRACTIn the north of Côte d’Ivoire, and particularly in Korhogo, shifting cultivation is taking place at the expense of woodlands, with

the exception of certain trees such as néré (Parkia boglobosa) and shea ( Bulgrospermum parkii), baobab (Adansonia digitata) and tamarind (Tamarindus indica) for various interests. What is the importance of these trees for local farmers? To answer this question, the approach was based on documentary research and the analysis of qualitative and quantitative data. The process consisted of the administration of a questionnaire among 133 farmers divided into two categories, the most over 50 and the under 50, selected from 12 rural locations in the Korhogo Department at random. The results showed that the conservation of these trees is from generation to generation by traditional habit and that the trees they leave in the agrarian landscape play an important economic, food, socio-cultural and medicinal role. Edaphic and environmental interests are little known. In addition, there is a lack of collaboration between farmers and the technical services in charge of agroforestry management.Keywords: Northern Ivory Coast, Korhogo, useful tree, agrarian landscape, peasant perception

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INTRODUCTION

En Côte d’Ivoire, la recherche sans cesse croissante de nouvelles terres fertiles pour l’agriculture conduit à une déforestation inquiétante. Selon l’État ivoirien à travers le projet de Réduction des Émissions de gaz à effet de serre issues de la déforestation et la dégradation forestière, incluant la conservation, l’augmentation des stocks de carbone et la gestion durable des forêts (REDD+, 2016, p 4, 14), parmi les facteurs directs de déforestation des vingt-cinq (25) dernières années, l’expansion agricole occupe 62%. Cette situation est aggravée par l’exploitation forestière dans les zones Sud au-dessous du 8ème parallèle où l’exploitation forestière est autorisée (Louppe et Ouattara, 2013, p 21). De 16 millions d’hectares en 1900, la superficie des forêts est passée à 9 millions d’hectares en 1965 (Andon, 2010, p. 4). Aujourd’hui, les estimations les plus optimistes indiquent qu’il ne reste que 2,5 millions d’hectares de forêt tropicale dans le pays (RCI, 2016, p 16).

À l’inverse, au-dessus du 8ème parallèle dans le Nord de la Côte d’Ivoire en général et en particulier dans le département de Korhogo, l’exploitation forestière est interdite par le décret no 94-368 du 1er juillet 1994. En outre, durant leur pratique pour la préparation des parcelles agricoles, les paysans maintiennent et entretiennent certains arbres dans le paysage agraire. On cite entre autres, le néré (Parkia boglobosa), le karité (Bulgros-permum parkii) actuellement dénommé Vitellaria paradoxa qui signifie l’arbre à beurre, le baobab (Adansonia Digitata) et le tamarinier (Tamarindus indica) (Nicolaï, 1996 p 314). Ces arbres croissent naturellement dans le paysage et ont la qualité de résister aux feux saisonniers en plus de présenter de nombreuses vertus. De ce fait, la culture de ces arbres apparait comme une alternative au programme de reboisement prôné par les pouvoirs publics en vue de conserver les écosystèmes végétaux menacés de disparition.

Comment l’arbre est alors perçu par les paysans locaux et pourquoi ces espèces sont-elles préférées à d’autres dans un même milieu ? L’objectif de cette étude est de comprendre pourquoi les paysans du Nord de la Côte d’Ivoire notamment dans le département de Korhogo maintiennent et entretiennent certaines espèces d’arbres dans leur paysage agraire. Quels usages font-ils de ces arbres qui poussent et croissent naturellement dans leur paysage agraire?

1-APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE

Selon P. Collerette (1997 p 81), l’étude de cas consiste à rapporter une situation réelle, prise dans son contexte, et à l’analyser pour découvrir comment se manifestent et évoluent les phénomènes auxquels le chercheur s’intéresse. Par l’étude de cas de la perception paysanne de l’arbre dans le paysage agraire du département de Korhogo, nous voulons comprendre les comment et les pourquoi des pratiques d’entre-tien d’arbre poussé naturellement dans le paysage agraire dans le nord de la Côte d’ Ivoire. Pour se faire, l’approche méthodologique s’appuie sur la recherche documentaire, l’enquête et l’observation in-situ. Les enquêtes se sont déroulées de février 2017 à juillet 2017. Dans cette partie, nous présenterons la zone d’étude et la méthode de collecte et de traitement des données.

1.1-PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

La zone d’étude est localisée dans le département de Korhogo (Figure 1) situé au Nord de la Côte d’Ivoire distant d’environ 600 Km d’Abidjan. Le département a une superficie de 12 640,4 Km2 (RCI, 2016 p 45).

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Figure 1: Localités enquêtées dans le département de Korhogo dans la région du Poro

Le relief est constitué d’un ensemble de plateaux cuirassés qui s’étend sur le grand Nord du pays. Sur cet ensemble, on distingue des collines peu élevées, des dômes isolés dont les altitudes atteignent 600 m de haut telles que le mont Korhogo (Avenard et al, 1971 p 20 ; Zouhoula Bi et Assouman, 2016, p 182). On y trouve également des glacis au sommet arrondi et souvent tabulaire. Cette cuirasse affleure par endroit et est souvent altérée en sable ou en argile. Aussi, cette topographie s’incline vers l’Est avec une altitude moyenne qui varie entre les côtes 400 m et 450 m (Avenard, et al, 1971 p 20).

Les couvertures végétales est constituées de savanes arbustive, arborée et herbeuse. On y trouve aussi des forêts claires et des forêts galeries au bord des cours d’eau intermittents (rivière Téguéré) ou permanents (Lophoho et Bandama) et des forêts sacrées autour et dans l’enceinte des localités visitées. Les milieux et paysages sont identiques dans l’agencement du paysage agraire.

Le climat est de type tropical soudano-guinéen, marqué par deux grandes saisons, une saison pluvieuse qui s’étend de mai à octobre et une saison sèche de novembre à avril. De novembre à mars, la sécheresse est absolue à cause des effets de l’alizé continental boréal appelé encore harmattan, un air très sec et plus chaud qui s’abat sur cette zone de Front Intertropicale (FIT) (RCI, 1994 p 8, 9).

La population est de 453 006 habitants selon le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) (1998, p 11) à 536 831 habitants en 2014 (RGPH, 2014 p 11). Cette population est composée

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des Senoufo groupe culturel Gur, des autochtones, des allochtones d’autres ivoiriens de groupes culturels différents et les allogènes venus des pays de la région ouest Africaine (Mali, Burkina-Faso, Sénégal) (RCI, 2016 p 47).

1.2- METHODE DE COLLECTE ET TRAITEMENT DES DONNÉES

La méthode d’échantillonnage aléatoire stratifiée (Gumuchian et Marois, 2000 p 13) mais dirigée nous a permis de faire le choix des localités et des personnes enquêtées. En effet, les paysans du nord de la Côte d’Ivoire partagent les mêmes us et coutume, développent les mêmes pratiques agricoles et possèdent les caractéristiques géographiques communes (milieu tropical sèche, relief, climat, végétation, population). L’unité d’enquête est l’arbre, le paysan et l’espace dans le paysage agraire. L’unité d’analyse est la densité, la taille, le couvert, l’usage et l’importance. Nous avons choisi douze (12) localités de façon aléatoire dans un rayon de 30 Km. Le choix des paysans interrogés s’est fait de façon aléatoire également. Mais le choix spatial de 30 Km s’est effectué après notre pré-enquête et est fonction de la densité des arbres maintenus dans le paysage agraire. Trois (3) zones homogènes ont été identifiées : faiblement dense des arbres à l’étude en nous focalisant sur le karité et le néré de moins 10 Km de Korhogo ; moyennement dense entre 10 et 20 Km et fortement dense 20 à 30 km de la ville de Korhogo. L’enquête s’est fait au moyen de questionnaire. Douze (12) paysans à Korhogo et onze (11) autres ont été choisies par hasard dans les localités rurales (villages et Sous-préfectures). La Sous-préfecture est le chef-lieu des villages de sa circonscription. Ce qui fait un total de 133 paysans. Ce sont les entretiens semi-directifs que nous avons effectués pour connaître l’âge des enquêtés, le nombre d’arbre à l’hectare, l’usage des arbres étudiés et les méthodes et moyens de conservation adoptés par ces paysans. Les données recueillies sont basées sur le secteur d’activité, le genre, la tranche d’âge (moins de 50 ans et plus de 50 ans), l’usage et le mode de conservation des arbres laissés dans le paysage agraire. Les données collectées sont qualitatives et quantitatives.

La visite de terrain a consisté en l’observation et la prise de vue des espèces d’arbres laissés dans le paysage agraire.

L’élaboration du questionnaire, le dépouillement et le traitement des résultats des enquêtes (issus des questionnaires) ont été effectués au moyen du logiciel « Sphinx Plus²».

2- RÉSULTATS

Les résultats présentés ici sont issus des enquêtes menées dans les localités rurales susmentionnées du département de Korhogo.

Sur les 133 personnes interrogées, les résultats montrent que 97% sont des agriculteurs traditionnels, 2% sont des guérisseurs et 1% des artisans (forgerons et sculpteurs) ; et que 76% sont des propriétaires terriens, 18% des ouvriers et 6% des jeunes qui travaillent pour leur parent. Au niveau du genre, 82 hommes et 51 femmes ont été interrogés. Les autres données sont présentées sous-forme de tableaux récapitulatifs.

2.1-LA RÉPARTITION DES ACTEURS PAR CLASSE D’ÂGE

Pour le besoin de la compréhension de notre article, puisque nous travaillons dans le contexte rural au nord de la Côte d’Ivoire, nous considérons, la population jeune la tranche d’âge de 16 à 20 ans, jeune-adulte de 21 à 40 ans, adulte de 41 à 50 ans et âgées les plus de 50 ans (tableau I).

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Tableau I : Répartition des enquêtés par classe d’âge

Tranches d’âge Nombre d’individus Fréquence (%)

16-20 3

85,1921-40 6241-50 3551 et + 33 14,81Total 133 100Source : Enquêtes Andon, Soro et Assouman, Mars 2017

Les bras valides ont moins de 50 ans et les personnes âgées ont plus de 50 ans. Cette classification s’est basée sur les conditions physiques pour les travaux agricoles. Le critère de l’âge permet de vérifier l’intergénérationnalité du maintien d’arbre dans le paysage agraire. L’intergénérationnalité fait appelle à la notion de l’action durable.

2.2-L’ÉVOLUTION DES ESPÈCES D’ARBRES RÉPERTORIÉES À L’HECTARE

Quelques espèces sont conservées dans le paysage agraire par les acteurs ruraux pour divers usages. Ces espèces se retrouvent dans les différentes zones enquêtées avec des proportions variables regroupés dans les tableaux suivants.

Tableau II : Densité des arbres en zones péri-urbaines et de moins de 10 Km de Korhogo

Espèces répertoriées dans la zone d‘étude Nombre de pieds à l’hectare (ha)Karité 3 à 10Néré 3 à 10Baobab 0Tamarinier 0

Source : Enquêtes Andon, Soro et Assouman, Mars 2017

La forte pression foncière et démographique due à l’urbanisation, des cultures pérennes (coton, ana-carde, manguier), à l’élevage intensif réduisent la répartition spatiale de karité et de néré et font disparaître, le baobab et le tamarinier.

Tableau III : Densité des arbres en zone comprise entre 10 à 20 Km de Korhogo

Espèces répertoriées dans la zone étudiée Nombre de pieds à l’hectare (ha)Karité 30 à 50Néré 15 à 20Baobab 10Tamarinier 2 à 3

Source : Enquêtes Andon, Soro et Assouman, Mars 2017

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Dans cette zone, les cultures de coton et de cultures vivrières telles l’arachide, le maïs, le riz, le mil sont plus développées que les plantations d’anacarde et de manguier. La densité du Karité et du néré est moyenne (Tableau III). Le baobab et le tamarinier sont présents avec une faible densité. En plus la taille et le couvert de ces arbres sont plus importants que la zone précédente (de moins de 10 Km).Tableau IV : Densité des arbres étudiés dans la zone de 20 à 30 Km

Espèces répertoriées dans la zone d’étude

Nombre de pieds à l’hectare (ha)

Karité 30 à 70Néré 20 à 30Baobab 10Tamarinier 5 à 10

Source : Enquêtes Andon, Soro et Assouman, Mars 2017

La densité de cette zone est moyenne mais légèrement important que la précédente pour le karité et le néré et légèrement faible pour le tamarinier (Tableau IV). Ces arbres sont également grands en taille et en couvert végétal.

Dans l’ensemble des paysages agraires étudiés, le karité photo 2) et le néré photo 1) sont les espèces les plus répandues et les plus conservées. Après seulement viennent le tamarinier (Photo 4) et le baobab (Photo 3). Ce sont des écosystèmes appropriés dans lesquels poussent ces arbres. Leur densité augmente au fur et à mesure que nous nous éloignons de Korhogo jusqu’à 30 Km.

2 3

Source : Andon, Soro et Assouman, 2017

Photo 1 et 2 : Une vue du néré (2) et du karité (3) au Nord de Lataha

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Ces deux espèces d’arbres (photo 1 et 2) sont très utiles pour les populations locales. Elles sont utili-sées à plusieurs niveaux dans la vie quotidienne. Leur densité est plus élevée dans les terroirs quoiqu’elles croissent à l’état naturel et que les paysans ne savent pas encore comment le domestiquer.

Source : Andon, Soro et Assouman, 2017

Photo 3: Un baobab près de la localité de Sohouo

Le plus souvent, le baobab (Adansonia Digitata) est un arbre isolé, en périphérie des parcelles ou comme ici dans la végétation naturelle. Dans quelques cas rares, il existe des ilots entiers de baobab.

Source : Andon, Soro et Assouman, 2017

Photo 4 : Un tamarinier près de la localité de Sohouo

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Le tamarinier (Tamarindus indica), au même titre que le baobab est un arbre isolé. On le rencontre plus fréquemment aux abords des champs et dans les bas-fonds.

Source : Andon, Soro et Assouman, 2017Photo 5: Un parc à néré près de la localité de Sohouo

Comme dans de nombreux terroirs, les parcs de karité et de néré fournissent un environnement favorable à l’agriculture par la densité de leur couvert et l’ombrage qu’ils fournissent aux paysans. Il est courant de rencontrer l’association cultures-néré (photo 5) ou cultures-karité dans les terroirs étudiés.

2.3- LES DIFFÉRENTS USAGES DE L’ARBRE

Le tableau V rend compte de la répartition de la préférence de l’arbre en fonction de l’usage.

Tableau V : Les usages de l’arbre en fonction de l’activité

Usages ou fonction Fréquence (%)Alimentaire (Homme et animaux) 85Médicinal 4Propriété édaphique 1Économique 91Socioculturel 50Environnemental 1Autres 1

Source : Enquêtes Andon, Soro et Assouman, Mars 2017

Selon la perception paysanne les aspects économiques (91%) et alimentaires (85%) et socioculturel (50%) sont les raisons principales qui justifient l’adoption et la conservation de certaines espèces végétales dans les terroirs. En outre, les racines, les écorces et les feuilles interviennent dans la constitution de remèdes

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médicinaux prescrits par les guérisseurs qui y exercent ; ce qui explique leur faible proportion (4%). Les autres aspects tels que la protection des sols (1%) ou de l’environnement (1%) ne sont pas exprimés par les acteurs locaux ; ils semblent être relégués au second plan.

2.4- MOYENS ET MÉTHODES DE CONSERVATION ADOPTÉS PAR LES PAYSANS LOCAUX

Face aux aléas climatiques, pluviométriques et les risques humains dont les feux de brousse fréquents dans les zones de savane soudanaise, demeure la conservation de ces espèces d’arbres étudiés. Malgré ce constat, les populations ciblées ne pratiquent pas le « planting » de ces arbres. Quelles en sont les différentes raisons évoquées ? Comment conservent-elles ces arbres ? Le tableau VI en apporte des éléments de réponse.

Tableau VI : Fréquences des raisons évoquées

Raisons évoquées Nombre d’individus Proportion ou taux (%)Ignore la technique 23 17,30N’y a jamais pensé 45 33,83Par habitude ancestrale 63 47,37Autres 2 1,50Total 133 100

Source : Enquêtes Andon, Soro et Assouman, Mars 2017

La principale raison pour le manque d’initiative visant à cultiver les espèces d’arbres étudiés est relative au manque de technique (17,30%) et l’indifférence (33,83%). Par ailleurs, les paysans quelques soient leur âge laissent les arbres répertoriés lors de l’étude dans le paysage agraire. Ce comportement est soutenu par transmission de valeurs culturelles de génération en génération (47,37%). En effet, la conservation de ces espèces se fait de façon intergénérationnelle. Nous remarquons que les paysans prennent plus soin de ces arbres lorsqu’ils se trouvent dans leur exploitation agricole. Les arbres situés dans les jachères doivent leur soin (désherbage autour) qu’en période de récolte.

3- DISCUSSION

3.1- LA GESTION COUTUMIÈRE DES TERRES EN RÉGIONS SENOUFO : LE DROIT FONCIER FAVORABLE À LA GESTION DURABLE DE L’ARBRE DANS LE PAYSAGE AGRAIRE

Le mot « Senoufo » est à la fois un groupe ethnique et une ethnie dans le nord de la Côte d’Ivoire. En effet, le groupe Senoufo (ou les Senoufo) occupe (61%) de la population et est constitué de sept sous-groupes ethniques notamment les Kassembélé, les Kiembabélé, les Nafambélé, les Kafibélé, les Fodonon-Kouflo et les Gbomzoro (Coulibaly, 1961 p 27). En région Sénoufo, dans le temps et dans l’espace, la population entretien une relation avec les terres et les gèrent suivant la coutume. Cette coutume constitue une source de droit (Biyoa, 2017 p 2). Ainsi chez les Senoufo l’espace foncier est géré par un chef terrien que l’on nomme « Tarfolo ». La gestion des parcelles se fait par lignage et le chef est appelé aussi gestionnaire des terres de lignages. La société Senoufo est matrilinéaire et les règles de succession en tiennent compte. L‘autorité du chef terrien est légitimée par les rites et sacrifices qui s’accompagnent de totems (Sylla, 2002 p 5). Parmi ces totems, la connaissance puis la considération des arbres tels que le karité ou le néré s’articule autour de leur conservation et de tout usage qui doit en être fait. Ainsi, la cueillette des fruits ou des feuilles, l’utilisation des branches séchées ou le prélèvement des écorces ou des racines ne peuvent se faire sans autorisation préalable du chef de terre. Le premier niveau de gestion des terres est le village et le second

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niveau est le canton. Le canton gère plusieurs villages de sa circonscription. Les chefs de terre sont même invités parfois à recourir à l’avis du chef canton avant d’arrêter certaines décisions de gestion (Sylla, 2002 p 5). La terre restera toujours la propriété du lignage ce qui fait que le droit d’usage est temporaire et précaire. C’est ce qui limite la pratique des cultures pérennes (l’anacarde et le manguier) et favorise la prolifération du karité et du néré dans ces paysages agraires. Ce système d’accès à la propriété foncière permet de gérer les terres et les ressources qui s’y trouvent.

Mais l’extension des parcelles d’anacardier à partir des années 1990 est en train de modifier l’approche paysagère des Senoufo vis-à-vis de la propriété foncière.

3.2-USAGES ET FONCTIONS DES ESPÈCES D’ARBRES ÉTUDIÉES DANS LE PAYSAGE AGRAIRE

Dans le Nord de la Côte d’Ivoire, les paysages agraires allient partout l’arbre au champ. L’espace agraire porte des peuplements arborés dont la composition, la densité et le mode d’utilisation sont chargés de signi-fication. Dans notre zone d’étude, on trouve dans les paysages agraires, entre autres, le karité (Vitellaria paradoxa), le néré (Parkia biglobosa), le baobab (Adansonia Digitata) et le tamarinier (Tamarindus indica). La perception paysanne est soutenue par plusieurs auteurs entre autres (Pelissier, 1980 p 131 ; Nicolaï, 1996 p 315 ; Louppe et Ouattara, 1997 p 2 ; Ouattara, 2001 p 4). Pour eux, chacun de ces arbres sélectionnés par les agriculteurs pour les conserver dans le champ ou dans les jachères offre par ses fruits, sa sève, ses feuilles, ses racines, ou son écorce un intérêt spécifique, généralement alimentaire pour les cultivateurs qui les res-pectent. Les intérêts les plus observés sont essentiellement alimentaire, socioculturel, économique et médical. Ainsi, la graisse extraite des graines de karité, après cuisson est un produit à usages multiples notamment alimentaire, cosmétique et pharmaceutique. En effet, les insaponifiables de l’amande du karité ont des vertus pharmacologiques et cosmétiques démontrées qui différencient le beurre de karité des autres huiles végétales et lui valent un regain d’intérêt sur les marchés locaux et internationaux. Les gousses du néré donnent de la farine tandis que ses graines fermentées et agglutinées constituent le « soumbala », un condiment recherché par les habitants du Nord de la Côte d’Ivoire et ayant des vertus thérapeutiques. La pulpe du fruit du baobab est utilisée dans la préparation de sauces. La pulpe de tamarin est couramment utilisée pour la préparation d’une boisson fraîche non alcoolisée et sucrée appelée communément « Tomidji ». Elle est produite de façon industrielle (jus de tamarin, bonbon de tamarin, etc.) au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.

Par ailleurs, certains auteurs (Sanogo, 1989, p 60 et 272 ; Louppe et Ouattara, 1997 p 5-6 ; Gouver-nement du Canada, 2014 p 1-3) abordent les fonctions environnementales (entre autres, la protection et conservation de la biodiversité, la régulation du climat, la séquestration de carbone atmosphérique) et édaphiques (protection contre l’érosion des sols, aération et enrichissement des sols) de ces arbres dans les paysages agraires. Pour eux, les arbres interviennent dans la formation et la régénération des sols des champs, limitent les phénomènes d’érosion, favorisent le développement des microfaunes vivant dans le sol, offrent de la nourriture et un abri à des insectes auxiliaires, des oiseaux et certains autres animaux. En outre, l’arbre laissé dans les paysages agraires est un modèle de développement durable de l’agriculture.

3.3-DOMESTICATION DU KARITÉ, DU NÉRÉ ET DU TAMARINIER

La station de recherches forestières de Kamonon à Lataha est créée en 1988 par le fruit de la coopé-ration entre la Côte d’Ivoire, la Communauté Économique Européenne (CEE) et le Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) dans le but d’y faire entre autres, la domestication des arbres d’intérêts dans les savanes du Nord de la Côte d’Ivoire (Louppe, 1993, p. 1). Devenue Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) depuis 1998, l’objectif de domestication entre autres, des parcelles de karité (Vitellaria paradoxa), de néré (Parkia biglobosa) et de tamarinier (Tamarindus indica) se poursuit dans cette Station forestière (Ouattara, 2001).

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niveau est le canton. Le canton gère plusieurs villages de sa circonscription. Les chefs de terre sont même invités parfois à recourir à l’avis du chef canton avant d’arrêter certaines décisions de gestion (Sylla, 2002 p 5). La terre restera toujours la propriété du lignage ce qui fait que le droit d’usage est temporaire et précaire. C’est ce qui limite la pratique des cultures pérennes (l’anacarde et le manguier) et favorise la prolifération du karité et du néré dans ces paysages agraires. Ce système d’accès à la propriété foncière permet de gérer les terres et les ressources qui s’y trouvent.

Mais l’extension des parcelles d’anacardier à partir des années 1990 est en train de modifier l’approche paysagère des Senoufo vis-à-vis de la propriété foncière.

3.2-USAGES ET FONCTIONS DES ESPÈCES D’ARBRES ÉTUDIÉES DANS LE PAYSAGE AGRAIRE

Dans le Nord de la Côte d’Ivoire, les paysages agraires allient partout l’arbre au champ. L’espace agraire porte des peuplements arborés dont la composition, la densité et le mode d’utilisation sont chargés de signi-fication. Dans notre zone d’étude, on trouve dans les paysages agraires, entre autres, le karité (Vitellaria paradoxa), le néré (Parkia biglobosa), le baobab (Adansonia Digitata) et le tamarinier (Tamarindus indica). La perception paysanne est soutenue par plusieurs auteurs entre autres (Pelissier, 1980 p 131 ; Nicolaï, 1996 p 315 ; Louppe et Ouattara, 1997 p 2 ; Ouattara, 2001 p 4). Pour eux, chacun de ces arbres sélectionnés par les agriculteurs pour les conserver dans le champ ou dans les jachères offre par ses fruits, sa sève, ses feuilles, ses racines, ou son écorce un intérêt spécifique, généralement alimentaire pour les cultivateurs qui les res-pectent. Les intérêts les plus observés sont essentiellement alimentaire, socioculturel, économique et médical. Ainsi, la graisse extraite des graines de karité, après cuisson est un produit à usages multiples notamment alimentaire, cosmétique et pharmaceutique. En effet, les insaponifiables de l’amande du karité ont des vertus pharmacologiques et cosmétiques démontrées qui différencient le beurre de karité des autres huiles végétales et lui valent un regain d’intérêt sur les marchés locaux et internationaux. Les gousses du néré donnent de la farine tandis que ses graines fermentées et agglutinées constituent le « soumbala », un condiment recherché par les habitants du Nord de la Côte d’Ivoire et ayant des vertus thérapeutiques. La pulpe du fruit du baobab est utilisée dans la préparation de sauces. La pulpe de tamarin est couramment utilisée pour la préparation d’une boisson fraîche non alcoolisée et sucrée appelée communément « Tomidji ». Elle est produite de façon industrielle (jus de tamarin, bonbon de tamarin, etc.) au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.

Par ailleurs, certains auteurs (Sanogo, 1989, p 60 et 272 ; Louppe et Ouattara, 1997 p 5-6 ; Gouver-nement du Canada, 2014 p 1-3) abordent les fonctions environnementales (entre autres, la protection et conservation de la biodiversité, la régulation du climat, la séquestration de carbone atmosphérique) et édaphiques (protection contre l’érosion des sols, aération et enrichissement des sols) de ces arbres dans les paysages agraires. Pour eux, les arbres interviennent dans la formation et la régénération des sols des champs, limitent les phénomènes d’érosion, favorisent le développement des microfaunes vivant dans le sol, offrent de la nourriture et un abri à des insectes auxiliaires, des oiseaux et certains autres animaux. En outre, l’arbre laissé dans les paysages agraires est un modèle de développement durable de l’agriculture.

3.3-DOMESTICATION DU KARITÉ, DU NÉRÉ ET DU TAMARINIER

La station de recherches forestières de Kamonon à Lataha est créée en 1988 par le fruit de la coopé-ration entre la Côte d’Ivoire, la Communauté Économique Européenne (CEE) et le Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) dans le but d’y faire entre autres, la domestication des arbres d’intérêts dans les savanes du Nord de la Côte d’Ivoire (Louppe, 1993, p. 1). Devenue Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) depuis 1998, l’objectif de domestication entre autres, des parcelles de karité (Vitellaria paradoxa), de néré (Parkia biglobosa) et de tamarinier (Tamarindus indica) se poursuit dans cette Station forestière (Ouattara, 2001).

CONCLUSION

En définitive, certains arbres occupent une place importante dans le paysage agraire du département de Korhogo. Au fur et à mesure qu’on s’éloigne de Korhogo, la densité des espèces étudiées notamment le karité (Vitellaria paradoxa), le néré (Parkia biglobosa), le baobab (Adansonia Digitata) et le tamarinier (Tamarindus indica) augmentent. Parmi ces espèces, le karité et le néré sont les plus répandus dans la région. En général, les paysans laissent ces arbres dans leur paysage agraire pour des raisons économiques, alimentaires, sociales, culturelles et médicinales. Les raisons environnementales et édaphiques leurs sont un peu connues. Le mode de conservation de ces arbres se fait de génération en génération et par habi-tude traditionnelle. La gestion foncière traditionnelle des Senoufo favorise le maintien de ces arbres dans le paysage agraire. L’association des arbres dans le paysage agraire est une pratique du développement durable de l’agriculture. C’est pourquoi, l’État ivoirien poursuit son expérimentation depuis 1988 à la station forestière de Kamonon à Lataha afin de domestiquer entre autres, le Karité, le néré et le tamarinier. Il est maintenant nécessaire de mettre en place une politique de vulgarisation.

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