1
320 Rapports - Vendredi 3 octobre 2014 anticoagulant classique. La lyse diminuait le risque de syndrome post-thrombotique de manière juste significative (p = 0,047). Néanmoins, dans les 101 patients randomisés dans le bras lyse, il y avait 20 complications hémorragiques, dont 3 jugées majeures et 5 cliniquement significatives. Le prix à payer pour éviter un syndrome post-thrombotique léger était donc potentiellement relativement lourd dans cette étude, la seule randomisée à disposition actuel- lement. Par ailleurs, il est important de signaler que la durée de lyse était de 2,4 jours, ce qui nécessite une disponibilité et une expertise particulières, non disponibles dans toutes les institutions. Il est possible que la lyse pharmaco-mécanique (destruction méca- nique du caillot + lyse), qui diminue de 50 % les doses de thrombolyse nécessaires, améliore le rapport bénéfice-risque dans le traite- ment de la thrombose veineuse profonde. L’étude ATTRACT [2] qui compare plusieurs de ces méthodes pharmaco-mécaniques dans la thrombose ilio-fémorale devrait apporter des informations supplé- mentaires (résultats attendus en 2016). Sur la base des données actuelles, seules les thromboses ilio- fémorales avec très importantes répercussions cliniques locales chez un patient à faible risque hémorragique semblent pouvoir bénéficier du traitement fibrinolytique. Un traitement convention- nel par anticoagulation paraît en revanche suffisant et a largement fait ses preuves dans les autres situations. Mots clés Thrombolyse ; Syndrome post-thrombotique Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Enden T, et al. Lancet 2012;379:31—8 [CaVent study]. [2] Attract study Clinicaltrials.gov. NCT00790335. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.07.025 Perspectives dans le syndrome post-thrombotique RV14 Nouveaux outils diagnostiques S. Mestre-Godin Médecine interne et maladies vasculaires, CHU de Montpellier, 34090 Montpellier Adresse e-mail : [email protected] Le syndrome post-thrombotique est une complication majeure de la thrombose veineuse profonde, pouvant être très invalidant pour les patients, notamment en cas d’œdème volumineux ou d’ulcère. Comme dans d’autres pathologies vasculaires, la quantification et la surveillance de l’évolution de l’œdème sont essentielles pour la prise en charge et l’adaptation du traitement mécanique. Elles reposent généralement sur une évaluation subjective ou, au mieux, sur des mesures de périmètre réalisées selon des repères standar- disés. La volumétrie par botte-à-eau n’est pas réalisée en pratique quotidienne, car trop fastidieuse et contraignante. Diverses tech- niques plus ou moins automatiques et objectives ont été proposées, parmi lesquelles la volumétrie par laser 3D, désormais accessible bien que coûteuse, permet une évaluation quantitative précise de l’œdème et de sa répartition topographique. Cette technique a été récemment validée versus la botte-à-eau dans une étude incluant 90 patients. La reproductibilité intra- et inter-observateur est satis- faisante, comparable à la méthode de référence. Cette étude a permis également de mettre en exergue la possibilité de mesu- rer précisément les extrémités des membres, ce qui n’était pas possible jusqu’à présent. Elle est en outre capable de mettre en évidence l’éventuel déplacement de l’œdème en fonction du trai- tement réalisé, notamment par effet de chasse. La quantification de l’œdème et de sa répartition, ainsi que son retentissement fonc- tionnel et psychologique dans le syndrome post-thrombotique sont des informations importantes dans la mise en place du traitement. La volumétrie par caméra laser 3D constitue donc un outil pré- cis et fiable, d’utilisation simple et rapide. Des développements techniques pour une meilleure adaptation à l’usage médical sont attendus, de même qu’une diminution significative du coût, per- mettant son utilisation en routine clinique afin de mieux adapter le traitement par compression aux particularités de chaque patient et d’en suivre objectivement l’évolution. Mots clés Syndrome post-thrombotique ; STP ; Volumétrie Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.07.026 RV15 Nouveaux traitements : HBPM, NOACS, microbulles G. Le Gal EA3878, Groupe d’Etude de la Thrombose de Bretagne Occidentale, Division d’hématologie, Institut de Recherche de l’Hôpital d’Ottawa, Université d’Ottawa, Ottawa, Canada Adresse e-mail : [email protected] Le syndrome post-thrombotique (SPT) est la complication la plus fréquente des thromboses veineuses profondes (TVP). Son impact négatif, notamment sur la qualité de vie, est bien documenté. La plupart des données disponibles concernent la prévention du SPT, principalement par la contention élastique, ou par des théra- peutiques agressives de levée de l’occlusion veineuse (fibrinolyse, thrombectomie, etc.). Le traitement du SPT reste centré sur l’amélioration des symptômes et la prévention de sa progression vers les formes les plus graves. Les anticoagulants oraux directs ont bouleversé la prise en charge de la TVP, sur la base d’études ayant adopté pour critères de jugement la récidive thrombotique et les complications hémorragiques. Leur impact sur l’incidence et le pronostic du SPT est toutefois très peu connu et devra être étudié. L’adoption de stratégies de prévention secondaire de la TVP par l’utilisation des anticoagulants directs au long cours devrait diminuer l’incidence du SPT. Des nouvelles approches thérapeutiques spécifiques émergent, qui pourraient permettre une meilleure prévention, voire un traite- ment du SPT. Des essais sont en cours, utilisant divers dispositifs d’amélioration du retour veineux, incluant l’exercice, la compres- sion pneumatique intermittente mais aussi l’électro-stimulation. D’autres portent sur l’amélioration de la reperméabilisation, par exemple par la thrombolyse par ultrasons endovasculaires. Enfin, des techniques chirurgicales de réparation valvulaire sont égale- ment étudiées. Mots clés Syndrome post-thrombotique ; Microbulles Déclaration d’intérêts L’auteur n’a pas transmis de déclarations de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.07.027 RV16 Perspectives dans le syndrome post-thrombotique : prise en charge en pratique clinique M.A. Sevestre CHRU Amiens - Hôpital Sud, Unité de Médecine Vasculaire, 80054 Amiens cedex 1 Adresse e-mail : [email protected] Le syndrome post-thrombotique (SPT) regroupe les manifestations cliniques liées à une insuffisance veineuse secondaire à une throm- bose veineuse profonde. Le diagnostic est essentiellement clinique et repose sur des scores dont le principal est celui de Villalta.

Perspectives dans le syndrome post-thrombotique : prise en charge en pratique clinique

  • Upload
    ma

  • View
    213

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Perspectives dans le syndrome post-thrombotique : prise en charge en pratique clinique

320 Rapports - Vendredi 3 octobre 2014

anticoagulant classique. La lyse diminuait le risque de syndromepost-thrombotique de manière juste significative (p = 0,047).Néanmoins, dans les 101 patients randomisés dans le bras lyse, il yavait 20 complications hémorragiques, dont 3 jugées majeures et 5cliniquement significatives. Le prix à payer pour éviter un syndromepost-thrombotique léger était donc potentiellement relativementlourd dans cette étude, la seule randomisée à disposition actuel-lement. Par ailleurs, il est important de signaler que la durée delyse était de 2,4 jours, ce qui nécessite une disponibilité et uneexpertise particulières, non disponibles dans toutes les institutions.Il est possible que la lyse pharmaco-mécanique (destruction méca-nique du caillot + lyse), qui diminue de 50 % les doses de thrombolysenécessaires, améliore le rapport bénéfice-risque dans le traite-ment de la thrombose veineuse profonde. L’étude ATTRACT [2] quicompare plusieurs de ces méthodes pharmaco-mécaniques dans lathrombose ilio-fémorale devrait apporter des informations supplé-mentaires (résultats attendus en 2016).Sur la base des données actuelles, seules les thromboses ilio-fémorales avec très importantes répercussions cliniques localeschez un patient à faible risque hémorragique semblent pouvoirbénéficier du traitement fibrinolytique. Un traitement convention-nel par anticoagulation paraît en revanche suffisant et a largementfait ses preuves dans les autres situations.Mots clés Thrombolyse ; Syndrome post-thrombotique

Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflitsd’intérêts en relation avec cet article.Références[1] Enden T, et al. Lancet 2012;379:31—8 [CaVent study].[2] Attract study Clinicaltrials.gov. NCT00790335.

http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.07.025

Perspectives dans le syndrome post-thrombotique

RV14Nouveaux outils diagnostiquesS. Mestre-GodinMédecine interne et maladies vasculaires, CHU de Montpellier,34090 MontpellierAdresse e-mail : [email protected]

Le syndrome post-thrombotique est une complication majeure dela thrombose veineuse profonde, pouvant être très invalidant pourles patients, notamment en cas d’œdème volumineux ou d’ulcère.Comme dans d’autres pathologies vasculaires, la quantification etla surveillance de l’évolution de l’œdème sont essentielles pourla prise en charge et l’adaptation du traitement mécanique. Ellesreposent généralement sur une évaluation subjective ou, au mieux,sur des mesures de périmètre réalisées selon des repères standar-disés. La volumétrie par botte-à-eau n’est pas réalisée en pratiquequotidienne, car trop fastidieuse et contraignante. Diverses tech-niques plus ou moins automatiques et objectives ont été proposées,parmi lesquelles la volumétrie par laser 3D, désormais accessiblebien que coûteuse, permet une évaluation quantitative précise del’œdème et de sa répartition topographique. Cette technique a étérécemment validée versus la botte-à-eau dans une étude incluant90 patients. La reproductibilité intra- et inter-observateur est satis-faisante, comparable à la méthode de référence. Cette étude apermis également de mettre en exergue la possibilité de mesu-rer précisément les extrémités des membres, ce qui n’était paspossible jusqu’à présent. Elle est en outre capable de mettre enévidence l’éventuel déplacement de l’œdème en fonction du trai-tement réalisé, notamment par effet de chasse. La quantificationde l’œdème et de sa répartition, ainsi que son retentissement fonc-tionnel et psychologique dans le syndrome post-thrombotique sont

des informations importantes dans la mise en place du traitement.La volumétrie par caméra laser 3D constitue donc un outil pré-cis et fiable, d’utilisation simple et rapide. Des développementstechniques pour une meilleure adaptation à l’usage médical sontattendus, de même qu’une diminution significative du coût, per-mettant son utilisation en routine clinique afin de mieux adapter letraitement par compression aux particularités de chaque patient etd’en suivre objectivement l’évolution.Mots clés Syndrome post-thrombotique ; STP ; Volumétrie

Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflitsd’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.07.026

RV15Nouveaux traitements : HBPM, NOACS,microbullesG. Le GalEA3878, Groupe d’Etude de la Thrombose de BretagneOccidentale, Division d’hématologie, Institut de Recherche del’Hôpital d’Ottawa, Université d’Ottawa, Ottawa, CanadaAdresse e-mail : [email protected]

Le syndrome post-thrombotique (SPT) est la complication la plusfréquente des thromboses veineuses profondes (TVP). Son impactnégatif, notamment sur la qualité de vie, est bien documenté.La plupart des données disponibles concernent la prévention duSPT, principalement par la contention élastique, ou par des théra-peutiques agressives de levée de l’occlusion veineuse (fibrinolyse,thrombectomie, etc.). Le traitement du SPT reste centré surl’amélioration des symptômes et la prévention de sa progressionvers les formes les plus graves.Les anticoagulants oraux directs ont bouleversé la prise en charge dela TVP, sur la base d’études ayant adopté pour critères de jugementla récidive thrombotique et les complications hémorragiques. Leurimpact sur l’incidence et le pronostic du SPT est toutefois très peuconnu et devra être étudié. L’adoption de stratégies de préventionsecondaire de la TVP par l’utilisation des anticoagulants directs aulong cours devrait diminuer l’incidence du SPT.Des nouvelles approches thérapeutiques spécifiques émergent, quipourraient permettre une meilleure prévention, voire un traite-ment du SPT. Des essais sont en cours, utilisant divers dispositifsd’amélioration du retour veineux, incluant l’exercice, la compres-sion pneumatique intermittente mais aussi l’électro-stimulation.D’autres portent sur l’amélioration de la reperméabilisation, parexemple par la thrombolyse par ultrasons endovasculaires. Enfin,des techniques chirurgicales de réparation valvulaire sont égale-ment étudiées.Mots clés Syndrome post-thrombotique ; Microbulles

Déclaration d’intérêts L’auteur n’a pas transmis de déclarationsde conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.07.027

RV16Perspectives dans le syndromepost-thrombotique : prise en chargeen pratique cliniqueM.A. SevestreCHRU Amiens - Hôpital Sud, Unité de Médecine Vasculaire, 80054Amiens cedex 1Adresse e-mail : [email protected]

Le syndrome post-thrombotique (SPT) regroupe les manifestationscliniques liées à une insuffisance veineuse secondaire à une throm-bose veineuse profonde. Le diagnostic est essentiellement cliniqueet repose sur des scores dont le principal est celui de Villalta.