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Hors série 2009
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L’offre de formation de la FEHAP : pour repondre aux besoins d’aujourd’hui et anticiper ceux de demain
n° 207nov. / décembre 2009BIMESTRIEL / 10 €6 NUMEROS PAR AN
L’offre de formation de la FEHAP : pour repondre aux besoins d’aujourd’hui et anticiper ceux de demain
novembre-décembre 2009
EDITO
Antoine Dubout,Président de la FEHAP
3 novembre
• Audition avec GérardLonguet au Sénat
5 novembre
• Bureau du Conseild’Administration de la FEHAP
6 novembre
• Rencontre avec lesPrésidents à Poitiers
10 novembre
• RV avec le Directeur deCabinet de Nora Berra
13 novembre
• Journée régionale HPST - Poitiers
19 novembre
• Intervention à laconférence des Échos
23 novembre
• Séminaire Evolution de la CCN 51
24 novembre
• Séminaire Evolution de la CCN 51
• RV avec Sonia Doublet,Directrice des marchéssanté chez Dexia, et Jean-Charles Clément-Grandcourt, son adjointa/s des relations entreFEHAP et Dexia
25 novembre
• Journée régionale HPST - Rennes
26 novembre
• Haut Conseil pour l’avenirde l’Assurance Maladie
27 novembre
• AG Nord-Pas-de-Calais
30 novembre
• Rencontre avec lesdélégués généraux des autres Fédérationssanitaires
1er décembre
• Intervention sur HPSTpar Entreprise Médicale
2 décembre
• Conseil d’Administrationde la FEHAP
• Conseil Scientifique de l’Institut
3 décembre
• 3e journée duManagement PNL
• Audition à l’AssembléeNationale par la MECSSsur le fonctionnement de l’hôpital
4 décembre
• Journée régionale HPST à Metz
11 décembre
• AG Antilles Guyane
14 décembre
• Conseil d’Administrationde l’ANAP
15 décembre
• Préparation budgétaireavec le Commissaire aux comptes de la FEHAP
16 décembre
• Conférence de presse Qualité
• Déjeuner avec MoniquePelletier, ancien Ministre
1
Au seuil de 2010, je vous souhaite une année riche de joies, de réussitesprofessionnelles, de projets fructueux, de satisfaction et de bonne santé.
La FEHAP poursuivra ses actions pour que, partout, soit entendue la voixde ses adhérents. Ce numéro de « Perspectives Sanitaires & Sociales » retracequelques-unes des mobilisations 2009. Il met aussi un éclairage fort sur un desaxes majeurs du management de nos établissements: la formation professionnelle.
La loi sur la formation professionnelle : orientation et formation professionnelletout au long de la vie du 25 novembre 2009 impulse de nouveau comportements.La qualité des soins et de l’accueil des personnes dépend, entre autres, de notrecapacité à accompagner les salariés tout au long de leur parcours professionnel.
A leur niveau, le secteur Formation et l’Institut de Formation Supérieure desCadres Dirigeants de la FEHAP adaptent leur offre aux demandes croissantesdes établissements pour former cadres et salariés. Ainsi, en plus des conventionsliant la FEHAP à des universités françaises, se développent depuis quelquesannées des partenariats avec des universités étrangères.
Ce numéro riche d’informations vous éclairera sur l’état des travaux et desréflexions de la FEHAP dans ce secteur de la formation car elle a pour mission«d’accompagner ces besoins de formations pour permettre aux établissementsde gagner le pari de la compétence».
Directeur de Publication : Yves-Jean Dupuis
Rédactrice en Chef : Ingrid Arnoux
Comité de Rédaction : Philippe Braun, Jean-Marie Creff, Coralie Cuif, Benoît
Dolle, Jean-Claude Guillermet, Michel Hedouin, Bruno Heinry, Simone Timar
Ont contribué à ce numéro: Antoine Audouin, Magalie Bastelica, Marion Biju,
Alain Carrée, Dominique de Courcel, Matthieu Elgard, Marc-Antoine Godefroy,
Florence Leduc, Benoît Seronde, Emmanuelle de Vaublanc
Conception graphique : Polen
Réalisation graphique : Atelier des grands pêchers
Correctrice : Muriel Chalancon
Image de couverture : Fotolia/ Wojciech Gajda
Autres Crédits photos : DR, Communauté européenne, Philippe Caumes,
Ingrid Arnoux, Vincent Orosco
Imprimeur : Imprimerie Pierre Trollé
Chemin de la Houssoye 62 870 Buire-le-Sec Tél. : 03 21 84 46 60
Régie publicitaire : Mistral Média / Contact : David Bichot
365, rue de Vaugirard 75 015 Paris Tél. : 01 40 02 99 00
Abonnements
FEHAP : 179, rue de Lourmel 75 015 Paris
Emmanuelle de Vaublanc Tél. : 01 53 98 95 21 - Fax : 01 53 98 95 02
Abonnement à l’année civile - Possibilité de souscrire en cours d’année
Abonnement France : 60 euros TVA : 2,10% (port inclus)
En cas de changement d’adresse, merci de nous adresser par courrier
ou télécopie le changement de coordonnées.
CPPAP : N°0709 G 84064 - ISSN : 0757-0481 - Dépot légal à publication
Droit et sante p. 50
Le statut juridique des êtres humains
en devenir
SOMMAIRE
n°207Novembre-décembre 2009
Actualites en bref p. 4
Echos des regions p. 12
Les rendez-vous p. 19
Relations du travail p. 52
La sauvegarde des données à caractère personnel par la CNIL
Achats p. 54
Culture p. 55
Dossier : La formation p.20
3
La formation en pleine mutation
La formation au cœur de tous les enjeux de la FEHAP
L’IFSCD a dix ans !
La Commission Formation FEHAP : une priorité
Une Commission active et efficace
La Formation Professionnelle : un droit et une priorité
Le diplôme infirmier reconnu bac + 3
La concrétisation de la loi dans un IFSI
Une offre de branche structurée
Formation, recherche et coopération internationale !
La FEHAP et HEC Montréal resserrent leurs liens
Une coopération bien vivante : Varna en Bulgarie
L’IFSCD FEHAP et L’IFAG de Sofia
Témoignages
Benchmark : réflexion sur l’optimisation
des achats
Les rigolos s’exposent à l’hôpital
des Diaconesses (Paris)
La satisfaction : en mots et en images !
Actualités en bref
4 Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
La Directive « Services », plus connue dans sa version initiale sousle nom de «Directive Bolkestein», doit être transposée par les Etatsde l’Union Européenne avant le 28 décembre 2009.
Pourquoi la directive « services »peut-elle influencer vos structures ?
L’ENJEU DE CETTE TRANSPOSITION consiste
essentiellement à maintenir la capacité
de planification de l’offre sanitaire, médico-
sociale et sociale par l’Etat, à travers les
régimes d’autorisation et empêcher ainsi
sa structuration selon les règles du marché.
L’autre enjeu, indirect cette fois, découle
de la qualification de Service d’Intérêt
Economique Général (SIEG) de tout ou
partie de nos établissements et services,
afin qu’ils puissent bénéficier de la décision
de la Commission européenne de 2005
relative à la compatibilité des aides d’Etat
sous la forme de compensation de SIEG.
Cette qualification permettra de justifier
le financement public des structures
concernées.
Le 28 décembre, le Gouvernement devra
traduire dans sa législation nationale
l’ensemble de la directive et remettre un
rapport à la Commission européenne sur la
compatibilité de ses régimes d’autorisation
avec les dispositions relatives à la liberté
d’établissement.
Le maintien des régimes d’autorisation
Concernant la liberté d’établissement, la
directive interdit en principe de subordonner
à un régime d’autorisation l’implantation
d’un prestataire en provenance d’un autre
Etat membre de l’Union Européenne, à moins
que ce ne soit justifié par une raison impé-
rieuse d’intérêt général.
S’agissant de la libre prestation de service,
la directive prévoit d’exempter les SIEG des
dispositions relatives à l’application des
règles du pays d’origine. Ainsi, un Etat pourra
conditionner l’offre de services prestée
depuis un autre Etat membre si et seulement
s’il s’agit d’un service qu’il aura qualifié de
SIEG. Néanmoins, il faudra que ces mesures
soient proportionnées à l’objectif poursuivi.
Exclusion de la directive
Par ailleurs, la directive prévoit d’exclure de
son champ d’application certains secteurs
d’activité, pour lesquels les régimes d’auto-
risation pourront être maintenus:
Sont, notamment, exclus « les services de
soins de santé et pharmaceutiques fournis
par des professionnels de la santé aux
patients, pour évaluer, maintenir ou rétablir
leur état de santé lorsque ces activités sont
réservées à une profession de santé régle-
mentée dans l’Etat membre dans lequel les
services sont fournis».
Le texte prévoit également d’exclure les
services sociaux relatifs au logement social,
à l’aide à l’enfance et à l’aide aux familles et
aux personnes se trouvant de manière per-
manente ou temporaire dans une situation
de besoin, à condition qu’ils soient fournis :
1- par l’Etat lui-même
2- par des prestataires mandatés par l’Etat
3- par des associations caritatives recon-
nues comme telles par l’Etat.
Il en ressort que le critère essentiel per-
mettant l’exclusion des établissements
médico-sociaux et sociaux est celui du
mandat.
Le mandat doit revêtir la forme d’un acte
juridique officiel ayant une valeur contrai-
gnante, définissant les obligations de l’opé-
rateur et de l’Etat. Ce point est essentiel
puisque le mandat ne se limite pas à une
autorisation mais doit générer l’obligation
de prester le service. En l’absence de cet
acte officiel, la tâche spécifique de l’en-
treprise est inconnue et la compensation
appropriée des missions d’intérêt général
ne peut pas être déterminée et encourt,
dès lors, l’incompatibilité avec le régime
des aides d’Etat.
Tout l’enjeu de la transposition de la direc-
tive services attendue pour le 28 décembre
est de justifier les régimes d’autorisation,
soit en intégrant les établissements et
services dans le champ d’exclusion de la
directive, soit en les rattachant à une raison
impérieuse d’intérêt général dans le cadre
de la liberté d’établissement, soit en les
qualifiant de SIEG dans celui de la libre
prestation de services.
Au-delà de la directive services, la quali-
fication de SIEG aura des conséquences
sur la compatibilité des compensations
des missions de service public avec le
régime des aides d’Etat et, de manière plus
générale, sur l’applicabilité du droit com-
munautaire. Nous vous proposerons lors
du prochain PSS une étude détaillée sur
la place des Services d’Intérêt Général
dans le droit communautaire.
QUEL IMPACT DE LADIRECTIVE SERVICES SUR LE SECTEUR MEDICO-SOCIAL ?
Dans un entretien accordé à EspaceSocial Européen, Guy Janvier, Direc-teur de projet à la DGAS, a identifié uncertain nombre de sous-ensemblesde services relevant de la DGAS,impactés ou non par la directive.Les services entrant dans le champ del’article L 312-1 du code de l’actionsociale et des familles,à savoir tous lesétablissements, services sociaux etmédico-sociaux autorisés (logementsocial,aides aux enfants,handicapés,personnes âgées) ne relèvent pas dela directive s’ils sont dûment man-datés. Seuls les EHPAD du secteurlucratif et sans convention tripartiteentreraient dans son champ.Les services d’aides et d’accompa-gnement à domicile, autorisés selonle code de l’action sociale, devraientêtre exclus du champ d’application.En revanche,sous réserve, les servicesd’aide à domicile agréés qualité autitre du code du travail devraient enrelever.
ACTUALITÉS EN BREF
Conférence sur l’impact de la directive« services » sur les associations
LES RENCONTRES DE LA VIE ASSOCIATIVE ET CITOYENNE se sont déroulées dans le cadre des
Mois de la Vitalité Associative et Citoyenne organisés par la Mairie de Paris les 15 et
16 octobre.
Au programme de ces deux jours de conférences et d’ateliers : les mutations du
monde associatif, les initiatives de l’économie sociale et solidaire et les politiques
publiques ou encore la démocratie sanitaire.
La conférence du 16 après-midi sur « La transposition en droit français de la directive
“services” de l’Union Européenne et la Révision générale des politiques publiques :
l’évolution annoncée des relations entre pouvoirs publics et associations » était particu-
lièrement intéressante.
La conférence a été introduite par une brève présentation de Brigitte Clavagnier,
avocate, des imbrications et différences juridiques entre la directive, les Services
Sociaux d’Intérêt Général (SSIG) et le ainsi-nommé paquet Monti-Kroes. Michel Thierry
qui a rédigé le rapport sur les SSIG, a ensuite présenté ses conclusions. La discussion
s’est enfin installée entre les divers représentants d’associations présents sur leur
retour d’expériences.
Pour plus d’informations sur ces sujets, consultez la rubrique « Europe » du site Internet
de la FEHAP.
QUEL IMPACT DE LADIRECTIVE SERVICES SURLE SECTEUR DE LA PETITEENFANCE EN PARTICULIER ?
Suivant les conclusions du rapportThierry de janvier 2009, il sembleraitque l’autorisation d’ouverture délivréepar le Président du Conseil Général neconstituerait pas en elle-même unmandatement au sens de la directive«services».En effet, cette autorisation n’est pascorrélée à une obligation de servicepublic. En l’absence de mandat juridi-quement reconnu, l’accueil collectifdes enfants ne peut être exclu de ladirective selon la DGAS. A l’inverse,concernant l’accueil individuel, lesassistantes maternelles sont excluesde par leur régime juridique.
6
Actualités en bref
Le 3 décembre, la FEHAP a organisé, en partenariat avec le Créditcoopératif, le 3e RDV du Management Privé Non Lucratif au Palaisdu Luxembourg sur la thématique : «Coopérer: une nécessité, unestratégie, des modalités». Cette journée à destination des présidentset des directeurs d’associations, de tous les décideurs du champde l’économie sociale et solidaire a remporté un vif succès.
3e Journée du Management Privé Non Lucratif
CHARLESREVET, SÉNATEURDELASEINE-MARITIME,
ANTOINE DUBOUT, PRÉSIDENT DE LA FEHAP, ET
PHILIPPE JEWTOUKOFF, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU
CRÉDIT COOPÉRATIF, ONT OUVERT CETTE JOURNÉE
DEVANT UNE SALLE COMBLE. PHILIPPE JEWTOUKOFF
A PRÉCISÉ QUE « C’EST NOTRE APPARTENANCE À LA
GRANDE FAMILLE DE L’ÉCONOMIE SOCIALE QUI FAIT
NOTRE PROXIMITÉ. »
Emmanuel Vigneron, de la Nouvelle Fabrique
des Territoires, a ensuite fait un Panorama
des établissements PNL sur le territoire
suite aux travaux qu’il mène avec Sandrine
Haas dans le cadre du groupe de travail
« Approche territoriale de l’offre sociale et
de la santé : spécificités et perspectives des
établissements PNL».
La 1re Table Ronde : Exemples de coopé-
rations et perspectives (Pourquoi se
regrouper ? Pour qui ? Pour assurer une
meilleure qualité de l’offre de soins aux
usagers ? Pour réduire les dépenses de
fonctionnement et être plus concurrentiel?
Pour se préserver? Pour se développer?)
a bénéficié des éclairages de Dominique
Montégu, Directrice du Centre hospitalier
Saint Joseph Saint Luc, faisant part de son
La 2e Table Ronde : les Outils et les stra-
tégies pour la coopération (Comment
opérer des rapprochements? Avec qui? Le
Privé Non Lucratif en priorité ? Sur quel
modèle? Avec quelles complémentarités?
Avec quels outils juridiques et financiers?)
a apporté des éclairages sur les dispositifs
juridiques grâce à l’intervention de Maxence
Cormier, sur les leviers financiers avec
François Silva et Valérie Anfray-Vitton du
Crédit Coopératif.
Un débat a suivi avec la participation de
Christian Ponsole et de Christian Alibray.
La conclusion a été réalisée par Gérard
Larcher, suscitant un réel enthousiasme
des participants : «Je ne méconnais pas vos
interrogations lorsque le projet de loi initial
vous a donné le sentiment que les établis-
sements dit PSPH avaient, selon votre point
de vue, disparu du dispositif ce qui, vous le
comprenez bien, aurait été un comble pour
un secteur qui a autant inspiré la préparation
de la loi. C’est la raison pour laquelle le
Parlement, en particulier le Sénat, a tenu à
afficher explicitement votre spécificité dans
la loi en créant les ESPIC et ce fut légitime.
Grâce à la foi de votre engagement dans les
services publics et votre souplesse de gestion
vous avez la possibilité de démontrer votre
capacité à répondre à cette mission de service
public.»
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
expérience au regard de la coopération
menée dans son établissement, de Gérard
de Bataille, Médecin Directeur du Domaine
de la Cadene, et de Christian Caoduro,
Directeur des Diaconesses à Strasbourg.
Cette table ronde a été suivie d’un débat
avec Laurent Chambaud, représentant
Jean-Marie Bertrand IGAS et de Patrice
Gélard, Sénateur de la Seine-Maritime,
Président de la COGERPA.
ACTUALITÉS EN BREF
7
JIQHS édition 2009
Les 23 et 24 novembre 2009s’est déroulée la 11e édition desJIQHS (Journées Internationalesde la Qualité Hospitalière et enSanté) à la Villette à Paris.
AU COURS DE CES JOURNÉES, la FEHAP, qui
fait partie du comité scientifique d’organi-
sation, a été représentée par de nombreux
intervenants de divers établissements -
Hôpital gériatrique des Magnolias,
Diaconesses, Alpha Santé Hayange,
Hôpital Joseph Ducuing, Calydial, Clinique
Edouard Rist, Hôpital Saint-Joseph Saint-
Michel - ainsi qu’Antoine Audouin, Conseiller
sanitaire, et Hélène Logerot, Conseiller
médical de la FEHAP.
Ces rencontres, au travers des ateliers de
sensibilisation pratique et de partage d’ex-
périences avancées, ont donné l’occasion
aux professionnels d’échanger leurs diverses
expériences de terrain avec les quelque
400 participants.
A titre d’exemples, certains ateliers trai-
taient de l’utilisation des indicateurs de
qualité et, notamment, de leur simplification.
D’autres abordaient les pratiques cliniques
de la qualité : ainsi un atelier était consacré
aux soins aux détenus, un autre à la télé-
médecine… Parallèlement, certains ateliers
concernaient l’organisation, la gestion et le
management au sein des structures. A cet
effet, il a bien été rappelé que les indicateurs
de qualité avaient pour vocation d’être
utilisés par les professionnels comme de
véritables outils de management et non
uniquement comme des outils de certifica-
tion. La présentation d’expériences de
rebond après de mauvais résultats a été
riche d’enseignements.
Les questions d’organisation des soins ont
également été discutées au travers d’expé-
riences de mise en place de réseaux et de
coordination entre établissements.
Cette année, une place importante a été
accordée aux ressources humaines, tant
sur le versant formation que sur celui santé
au travail, du fait de leur impact majeur sur
la qualité de prise en charge des personnes.
Ce point, essentiel dans le contexte actuel,
a suscité un grand intérêt des participants
et semble occuper une place croissante
dans la thématique qualité.
Enfin, la collaboration entre les établisse-
ments et les structures de santé a été
débattue et présentée comme un véritable
enjeu au sein de la nouvelle architecture du
système de santé et, notamment, avec la
mise en place des ARS, bien que l’on puisse
regretter que l’accent soit encore trop peu
mis sur la qualité dans le secteur social
et médico-social.
La richesse des échanges et la qualité des
débats proposés participent une fois
encore à la réussite de ces journées dont le
contenu est en ligne sur le site des JIQHS:
www.jiqhs.fr
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
L’ANAP est née
L’AGENCE NATIONALE D’APPUI À LA PERFORMANCE des établissements de santé et médico-
sociaux est créée par un arrêté du 16 octobre 2009 approuvant la convention constitutive
de ce nouveau Groupement d’Intérêt Public.
Philippe Ritter est le Président de l’Agence, Christian Anastasy est Directeur général.
Les membres du Conseil d’Administration du GIP « Agence Nationale d’Appui à la
Performance des établissements de santé et médico-sociaux» ont été nommés.
L’ANAP devra répondre à quatre types de mission: l’appui à la définition d’une «politique
de la performance hospitalière au niveau national», l’élaboration de référentiels de bonnes
pratiques, le conseil opérationnel auprès des établissements et l’évaluation de projets.
Cette Agence aura pour « cible d’intervention » les établissements de santé, ainsi que
les établissements médico-sociaux. En priorité, l’ANAP devra mettre en place un tableau
de bord de pilotage de la performance et concevoir des référentiels d’organisation
médicale.
La FEHAP, membre du Conseil d’Administration de la nouvelle Agence, relayera les
attentes et les besoins de l’ensemble de ses adhérents comme elle l’avait fait lors d’un
courrier adressé en juin 2009 à Christian Anastasy.
Report du délai de mise en œuvre des cartes CPS
LORS DE SON AUDITION À L’ASSEMBLÉE NATIONALE sur le budget de la mission santé au sein du
Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2010, la Ministre de la Santé, Roselyne Bachelot-
Narquin, a annoncé que les établissements de santé disposeraient d’un délai supplémen-
taire, au-delà de mai 2010 (Cf. décret du 15 mai 2007 sur la confidentialité des données de
santé), pour doter les professionnels de santé d’une Carte de Professionnel de Santé (CPS).
Elle a, en effet, «décidé de revoir le dispositif réglementaire dans un sens plus réaliste et plus
protecteur» et a rappelé qu’elle avait chargé l’ASIP Santé d’élaborer une nouvelle stratégie
pour le déploiement du Dossier Médical Partagé (DMP) et que la CPS était «un des éléments
du dispositif nécessaire pour assurer la confidentialité des données à caractère personnel».
5e risque
ALORS QUE LA MISSION SÉNATORIALE
présidée par Philippe Marini sur la
création d’un cinquième risque de
protection sociale poursuit ses
travaux, la Commission des affaires
sociales de l’Assemblée nationale a
décidé, fin juillet, de créer une «mis-
sion d’information» sur le financement
de la prise en charge des personnes
âgées dépendantes. Sa présidence
vient d’être confiée à Valérie Rosso-
Debord, députée UMP de Meurthe-et-
Moselle.
Principal objectif : rédiger une propo-
sition de loi «pouvant servir à l’élabo-
ration du projet du Gouvernement »,
confirme l’un de ses collaborateurs.
La Qualité, on l’affiche !
ACTUALITÉS EN BREF
9Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
LA QUALITÉ EST POUR LES ÉTABLISSEMENTS PNL,
COMME POUR LA FEHAP, UNE PRIORITÉ.
Dans le cadre de la loi portant réforme de
l’Hôpital et relative aux Patients, à la Santé
et aux Territoires, un décret d’application
va bientôt rendre obligatoire la mise à dis-
position des patients et de leur entourage
des résultats de tous les indicateurs qua-
lité. Nous souhaitons anticiper ce décret et
même aller au-delà en proposant à tous
les établissements sanitaires adhérents un
kit de communication autour de cette thé-
matique, composé de :
• une affiche effaçable afin de présenter
vos résultats qualité. Cette affiche, munie
de scotch double face, est prête à l’ins-
tallation; elle a été conçue pour présen-
ter une information claire et parlante au
grand public. Dans le hall de votre éta-
blissement, elle montrera en un clin d’œil
les résultats et les priorités qualité de
votre établissement. Chaque établisse-
ment sanitaire adhérant à la FEHAP est
destinataire d’une affiche, d’autres affi-
ches peuvent vous être envoyées sur
simple demande auprès du service
communication de la FEHAP:
• un marqueur afin de remplir votre affiche
• une lettre explicative pour remplir votre
affiche
• un document Word « dossier qualité »
vous est parvenu par mail, via votre
chargé de mission, afin de tenir à dispo-
sition tous vos indicateurs qualité sur
demande des patients ou de leur entou-
rage. Ce document va vous permettre de
présenter tous vos résultats des indica-
teurs qualité le plus simplement pos-
sible pour la meilleure compréhension
du public.
Cette campagne de communication autour
de la qualité est lancée à l’occasion d’une
conférence de presse au Groupe hospitalier
Diaconesses-Croix Saint-Simon (Paris) le
16 décembre 2009.
Esthétiques et clairs, ces supports permet-
tront de placer la FEHAP et vos établisse-
ments adhérents comme précurseurs en
termes d’information aux patients.
DANS LE CADRE DU PLFSS, la FEHAP a mobi-
lisé toutes ses forces pour, qu’enfin, le dif-
férentiel de charges soit pris en compte
et compensé. Un amendement proposé
par la FEHAP a été voté par le Sénat et par
la Commission mixte paritaire. Il a malheu-
reusement été supprimé par un amende-
ment déposé par le Gouvernement lors du
vote solennel de la loi à l’Assemblée le 25
novembre et au Sénat le 26.
Une mobilisation importante a été engagée
en régions et de nombreux adhérents ont
sollicité leurs parlementaires afin de les
sensibiliser aux problématiques des éta-
blissements PNL.
La FEHAP a publié une lettre ouverte dans
Le Figaro le 26 novembre 2009:
Monsieur le Président de la République,
Il faut maintenir une offre de santé privée
à but non lucratif dans notre pays !
Dans le cadre de l’examen du Projet de Loi de
Financement de la Sécurité Sociale, un com-
promis vient d’être trouvé entre le Sénat et
l’Assemblée Nationale sur une disposition
juste et essentielle pour les établissements
de santé Privés Non Lucratifs : la prise en
compte de leurs charges sociales et fiscales
plus élevées que celles du secteur hospitalier
public, alors que les règles de financement
sont identiques.
Ce compromis est l’aboutissement d’enga-
gements pris par deux anciens Ministres de
la santé, Xavier Bertrand et Philippe Bas,
que l’Etat tirerait les conséquences de cette
différence substantielle, dès lors qu’elle serait
objectivée.
Cet écart de charges sociales a été chiffré par
l’Inspection Générale des Affaires Sociales
(IGAS) à 4,05%. Il met en jeu la santé finan-
cière de nos établissements, comme l’emploi
de nos professionnels de santé salariés.
Les promesses ministérielles faites à la
FEHAP d’une concrétisation, suite à une
démonstration objective, sont enfin tenues
par un Parlement soucieux de préserver le
pluralisme de l’offre de soins. Le secteur privé
à but non lucratif représente une ambition
collective essentielle et une alternative pré-
cieuse pour les patients.
Personne ne comprendrait aujourd’hui que
l’exécutif veuille revenir sur ses engage-
ments et sur ce compromis qui ne se traduit
pas par une augmentation des dépenses
de l’Assurance-Maladie.
Les établissements Privés Non Lucratifs
adhérents de la FEHAP sont présents :
• partout en France avec 3 400 établisse-
ments de santé, sociaux et médico-sociaux
• tout au long de la vie et des accidents de
la vie, nos maternités, nos crèches, nos
hôpitaux, nos services de soins à domicile,
nos maisons de retraite, nos établisse-
ments pour enfants et adultes handica-
pés… accueillent chaque année plus de
3 millions de bébés, de malades, d’enfants
et d’adultes handicapés et de personnes
âgées
• plus de 200 000 professionnels de santé
salariés travaillent chaque jour dans des
établissements adhérents de la FEHAP,
dont 100 000 dans des établissements de
santé.
Toutes les composantes du Privé Non Lucratif
sont unies dans cette mobilisation : les per-
sonnalités engagées dans l’action associative
ou l’animation de fondations, la composante
mutualiste, les représentants de toutes les
confessions religieuses qui gèrent des éta-
blissements de santé, les institutions de
retraite complémentaire et de prévoyance.
Différentiel de charges
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA FEHAP aura lieu
le 23 mars 2010 à la Maison de la Mutualité
à Paris.
Cette année, à l’occasion de l’Assemblée
Générale, un tiers des membres du Conseil
d’Administration sera renouvelé, confor-
mément à l’article 11 des statuts de la
Fédération.
Les informations pratiques relatives à cette
AG vous ont été adressées en septembre,
ainsi qu’aux directeurs d’établissements,
dans la Lettre de l’AG n°1. Celle-ci tenait
lieu de convocation et était accompagnée
du bulletin d’inscription. Vous pouvez éga-
lement vous inscrire en ligne sur le site
Internet de la FEHAP : www.fehap.fr. Un
lien en page d’accueil vous dirigera direc-
tement vers la rubrique de l’AG.
Outre le renouvellement du Conseil d’ad-
ministration, cette AG sera également l’oc-
casion de présenter et de soumettre au
vote un projet d’orientation d’évolution de
la CCN51.
PROGRAMME DE LA JOURNEE
8h-10h Accueil des participants
9h-12h Vote
10h-12h30 Réunion par secteur
- Secteur social et médico-
social avec la DGAS et la CNSA
- Secteur sanitaire avec la DHOS
12h30-14h Déjeuner sur l’espace
d’exposition
14h Rapport moral du Président
15h Présentation du projet
d’évolution de la CCN 51,
débat et vote
16h Rapport financier du
trésorier et rapport du
Commissaire aux comptes
17h Résultats des élections
Actualités en bref
10
Forum exceptionnelorganisé par l’Association desDirecteurs d’Hôpitaux
A L’INITIATIVE DE L’ASSOCIATION DES
DIRECTEURS D’HÔPITAUX et en partena-riat avec la Fédération Hospitalière deFrance, la Fédération de l’HospitalisationPrivée, la FEHAP et la FédérationNationale des Centres de Lutte Contrele Cancer, les chefs d’établissementset leurs principaux collaborateurssont invités à participer le 29 janvierà Paris à un forum d’échanges et deconférences exceptionnel entre mana-gers de santé.
Les stratégies, les conditions d’exer-cice, les pratiques managériales dansnos différents secteurs y serontconfrontées, avec pour leitmotiv :objectifs, contraintes et, fondamenta-lement, valeurs. Que partageons-nous? Qu’est-ce qui nous différencieet comment résolvons-nous nos pro-blématiques spécifiques?
Ces thématiques seront traitéesautour de tables rondes avec desacteurs du terrain, rythmées par lesinterventions d’éminents orateurs etexperts.
Bloquez dès aujourd’hui la date : 29janvier - de 9 h 30 à 17 h au siège dela MGEN, Paris XVe.
Pour de plus amples informations,consultez le site Internet de la FEHAP:www.fehap.fr rubrique «événements».
Assemblée Générale de la FEHAP
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
LA FEHAP INTERVIENT, DEPUIS CETTE ANNÉE, AUX
JOURNÉES ORGANISÉES PAR LES ECHOS.
Après avoir participé le 3 juillet à une table
ronde sur le pilotage régional de la santé et
le 19 novembre sur «les ARS: vers une éta-
tisation du système de santé? Quels impacts»,
la Fédération intervient à la conférence du
26 janvier 2010 à la Maison de la Chimie à
Paris.
Cette journée aura pour thème: «Entreprises
de l’Economie Sociale : leurs atouts face à
la crise». Ghyslaine Wanwanscappel repré-
sentera la FEHAP à la table ronde dédiée
au volet social : ce qui est différenciant dans
les entreprises de l’économie sociale :
• le partage de la valeur ajoutée
• l’implication des salariés et sociétaires
dans le modèle économique
• le regard des partenaires sociaux sur
l’économie sociale.
Renseignements sur le site Internet
de la FEHAP : www.fehap.fr rubrique
« événements ».
Les conférences des Echos
12
SALLE COMBLE À STRASBOURG ET À MULHOUSE
pour les rencontres d’UNIFAF Alsace sur
le thème: «L’activité formation de votre
établissement pour 2010».
Directeurs, présidents, chefs de services,
responsables administratifs, délégués
du personnel, comptables, secrétaires…
étaient très nombreux à avoir répondu
présent à l’invitation d’UNIFAF Alsace
les 17 et 19 novembre derniers.
Animées par Monique Mausoléo, Secré-
taire générale d’UNIFAF Alsace, et son
Coordonnateur, David Tomaja, en pré-
sence de Roger Boesch, Président de la
Délégation Paritaire Mixte et adminis-
trateur UNIFED - FEHAP le 19 novembre
à Mulhouse, ces matinées de rencontre
avaient pour objectif de faire le point sur
l’activité formation des établissements
adhérant à cet Organisme Paritaire
Collecteur Agréé (OPCA) qui a un poids
très important dans le paysage alsacien*.
Pour accompagner les associations,
établissements et services, notamment
dans le contexte de la nouvelle loi portant
réforme de la Formation, UNIFAF évolue
et propose des outils simplifiés et adaptés.
Monique Mausoléo et David Tomaja ont
présenté ces simplifications adminis-
tratives mais aussi, à partir du second
trimestre 2010, la dématérialisation de
la gestion du Plan de Formation.
Au cœur de l’actualité, la mutualisation
des fonds mis à disposition, déjà objet
des rencontres UNIFAF Alsace en juin
dernier, a été une nouvelle fois abordée,
ainsi que la politique de formation
d’UNIFAF pour l’année à venir.
Roger Boesch, à Mulhouse, a présenté
les actions prioritaires régionales, ces
actions innovantes répondant à des
besoins collectifs (non proposées dans
l’offre régionale) définies par la Délégation
Paritaire Mixte.
Avec une information sur son rôle de
conseil, sur sa stratégie de dévelop-
pement, la Délégation Alsace d’UNIFAF
se veut à l’écoute et à la disposition de
ses adhérents ; elle propose un plan
de communication 2010 ambitieux.
Après la publication de l’« Enquête
emploi 2007 en région Alsace», UNIFAF
Alsace a annoncé d’autres grands ren-
dez-vous dont la Journée Régionale des
Adhérentsau printemps 2010, avec sans
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
A Mulhouse, le 19 novembre,
de gauche à droite : Roger Boesch,
David Tomaja, Monique Mausoléo.
Centre de Réadaptation de Mulhouse, une page se tourne mais l’histoire continue…
APRÈS PLUS DE VINGT ANS D’EXERCICE à la
Direction de l’Association pour la
Réadaptation et la Formation Profession-
nelle (ARFP), André Lefèvre, membre
de la Délégation Régionale Alsace, prend
un nouveau départ.
A la tête, depuis 1988, du Centre de
Réadaptation de Mulhouse (CRM -
établissement de rééducation, de soins
et de formation professionnelle accueil-
lant des personnes en situation de han-
dicap), André Lefèvre rejoint, à partir du
14 décembre 2009, la Fondation Vincent
de Paul à Strasbourg* en qualité de
Secrétaire Général. Il succède à Bruno
Heinry qui fut administrateur de la
FEHAP de 1996 à 2008 et Secrétaire
Général de la FEHAP de 1998 jusqu’à sa
fin de mandat en 2006.
A Mulhouse, le passage de relais se fait
progressivement puisque c’est Bernard
Barthe qui prendra la direction de
l’ARFP et du CRM. Psychologue au CRM
de 1981 à 1988, il y revint en 2008 avec
les fonctions de Directeur-adjoint chargé
de l’Orientation et de la Formation Professionnelle.
Parmi les derniers grands rendez-vous événementiels d’André Lefèvre au sein
du CRM, la semaine nationale pour l’emploi des personnes handicapées et le
lancement du nouveau site Internet.
Un des partenaires principaux en Alsace de la semaine pour l’emploi des personnes
handicapées, le Centre de Réadaptation de Mulhouse a proposé, du 16 au 22
novembre, un programme riche avec tables rondes, rencontres d’information,
ateliers (notamment «adapter son image au contexte professionnel»), mais aussi
doute comme thème: «La Loi HPST»,
mais aussi les pages régionales du
nouveau site Internet www.unifaf.fr en
ligne en début d’année prochaine.
UNIFAF Alsace donne rendez-vous à
ses adhérents le 20 janvier 2010 pour
une réunion technique sur la gestion
administrative des dossiers de formation.
*Une étude régionale réalisée par l’Observatoire
Régional de la Santé d’Alsace (ORSAL), avec
le concours de la DRASS, a évalué la part de
la branche Privée Non Lucrative dans le dispo-
sitif sanitaire et social régional, 28 % du sec-
teur dépendent de la branche, alors qu’ils ne
sont que 25% au niveau national.
Les Rencontres d’UNIFAF Alsace
ALSACE
Bernard Barthe - André Lefèvre -
Un atelier lors de la Semaine de l’emploi
des personnes handicapées
TEL FUT LE VASTE DÉBAT qui a rythmé la
journée régionale UNIFAF Bourgogne.
Plus de 150 personnes, acteurs régio-
naux et nationaux, avaient répondu
présent pour cette journée régionale
le 15 octobre 2009 à Dijon.
Ouverte par Agnès Chapuis, Présidente
de la Délégation Régionale Paritaire
UNIFAF et membre de la Délégation
régionale FEHAP Bourgogne, la mati-
née fut consacrée à l’intervention de
Michèle Boumendil du Cabinet Boumendil
Consultants, sur une rétrospective de la
réforme de la formation professionnelle
ainsi qu’à une présentation de la loi
relative à l’orientation et à la formation
13
ECHOS DES RÉGIONS
Comment faciliter le dialogue entreemployeurs et salariés dans le cadre du parcours de formation ?
BOURGOGNE
professionnelle tout au long de la vie :
approche technique de la définition des
objectifs de cette loi, de ses mesures,
ses outils tels que le DIF, le CIF, le bilan
d’étape professionnel, le contrat de
professionnalisation, etc.
L’après-midi a accueilli le président
d’UNIFAF sur le thème de l’entretien
professionnel de formation, suivi d’une
table ronde sur le bon usage des outils.
Des retours d’expériences sur la mobi-
lisation du DIF en passant par le parcours
de formation des demandeurs d’emplois
en contrats aidés furent autant de débats
forts intéressants, également suivis
d’une intervention sur les outils: passe-
port formation, entretien annuel. Enfin,
la journée fut clôturée par les actualités
de l’OPCA.
Une loi riche en outils qui sécurise le
parcours de formation et renforce le
droit individuel et collectif des salariés…
mais aussi une journée riche en infor-
mations et en échanges pour l’ensem-
ble des adhérents qui a recueilli un
franc succès.
Votre Délégation régionale
Catherine Pageaux
Secrétaire Général
6, Rue du Dr Maret
BP 31542
21015 Dijon cedex
Tél. : 03 80 30 84 46
Fax : 03 80 58 90 28
LECENTREHOSPITALIERSAINTE-MARIEDUPUY a
organisé une conférence le 9 octobre
dans le cadre de la Journée Mondiale de
la Santé Mentale.
A l’origine, en 1992, la Fédération mon-
diale de la Santé mentale a mis en place
une première journée de sensibilisation,
axée sur la santé mentale et les troubles
mentaux et cette expérience se renou-
velle depuis à travers des événements
nationaux, régionaux et locaux.
Le Centre Hospitalier Sainte-Marie
s’inscrit dans cette démarche, en propo-
sant régulièrement des temps d’échange
et d’information sur la spécificité psy-
chiatrique et les prises en charge extra
et intra hospitalières dans le cadre, par
exemple, de la Semaine d’Information
sur la Santé Mentale de mars 2009.
Cette année, le rendez-vous était donné
sur le thème des pathologies mentales,
leurs prises en charge et leurs traite-
ments. Valérie Mourier, Directeur de
l’établissement, a resitué l’hôpital dans
son introduction à travers des chiffres-
clés : 981 salariés (hôpital et structures
médico-sociales), une file active de
6500 personnes soignées, une capacité
de 247 lits d’hospitalisation et de 183
places en hôpital de jour.
Le Docteur Christine Adamony, Psychiatre
Praticien hospitalier au CH Sainte-
Marie, a confirmé la nécessité d’une
approche pédagogique auprès des
patients, des familles et des profession-
nels pour une meilleure prise en charge.
Enfin, M. Aubazac et Mme Reynaud,
responsables des services de psychiatrie
de liaison et extra hospitalière rappelaient
les missions de leur service : la prise en
charge des personnes souffrant de
troubles psychiatriques à l’extérieur de
l’établissement (à domicile, dans leur
lieu de vie) mais aussi l’apport d’une
expertise psychiatrique dans d’autres
structures du département, telle que
le Centre Hospitalier E. Roux, la Maison
d’Arrêt, les Centres d’Hébergement et
de Réinsertion Sociale (Tremplin, Trait
d’union).
AUVERGNE
Journée Mondiale de la Santé Mentaleau Centre HospitalierSainte-Marie
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
des actions de recrutement avec les partenaires emploi afin de favoriser la mise
en relation entre des employeurs et les stagiaires du CRM.
En novembre aussi, le site Internet www.arfp.asso.fr a fait peau neuve. Avec un
positionnement plus marqué, ce nouveau site s’adresse avant tout aux usagers
ou futurs usagers, aux prescripteurs ou «adresseurs» et aux futurs collaborateurs.
*La Fondation Vincent de Paul compte, notamment, cinq établissements FEHAP : le Groupe
Hospitalier Saint-Vincent dans le Bas-Rhin (avec les cliniques Sainte-Barbe, Sainte-Anne,
Saint-Luc et de la Toussaint, l’IFSI Saint-Vincent et un service HAD), les maisons de retraite
Saint-Charles et Saint-Joseph dans le Bas-Rhin et les maisons de retraite du Bas-Château
en Meurthe-et-Moselle et La Sainte-Famille en Moselle.
14
Vers quels dispositifs d’orientation, de
coordination et de coopération se tourner?
Quelles sont les outils à destination des
usagers et des professionnels ? Com-
ment organiser la fluidité des transferts
entre les structures? Les intervenants
sollicités ont apporté des pistes de
réflexion à travers trois tables rondes
sur la communication et l’information,
l’orientation, la coordination et la coo-
pération et, enfin, sur la formation.
Une quête perpétuelle poursuivant un double objectifLes outils de coordination, devenus
indispensables, poursuivent un double
AU COURS DE SON DISCOURS D’OUVERTURE,
Pauline Martin, Maire de Meung-sur-
Loire, a posé les bases de cette première
rencontre intersectorielle et confirmé la
nécessité de dialogue, de concertation
et de coopération entre structures
intervenant dans une même région où
médecins et professionnels de santé
viennent à manquer. Les temps d’échan-
ges ont d’ailleurs mis en évidence le
rôle essentiel de la coordination pour
rendre plus lisibles et identifiables,
notamment pour les usagers, des
acteurs trop souvent cachés derrière
une multitude de sigles.
Quelles filières constituer autour de la personne âgée en région Centre ?
CENTRE
Selon l’INSEE, la population âgée de 85 ans et plus devraitcroître de près de 70% dans la région Centre d’ici à 2015. LaDélégation régionale Centre a organisé le 5 novembre 2009à Meung-sur-Loire la première journée régionale de réflexionet d’échanges sur les filières gériatriques afin d’adapterl’offre de soins au département. Plusieurs intervenants etquelque 120 participants, présidents d’associations, directeursd’établissements, acteurs de terrain ont répondu présent àcet appel.
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
ASSOCIATION HANDYNAMIC -
CRF DIVIO A DIJON
Née de l’initiative de différents personnels
du Centre de Rééducation Fonctionnelle
Divio, cette Association a pour objet de
pallier les carences de vie sociale que
peuvent rencontrer les patients à leur
sortie. En effet, après un accident de
la vie, la situation de handicap est sou-
vent difficile à gérer physiquement et
psychologiquement.
L’Association est scindée en trois pôles:
• Sport : Club handisport loisir : pra-
tique du canoë kayak, basket fauteuil,
tennis de table, badminton, muscu-
lation, tennis, fitness, plongée… sous
la responsabilité d’un professeur de
sports
• Culture: séjours, WE, concerts, spec-
tacles…
• Appartement thérapeutique: en par-
tenariat avec différentes structures
comme les Offices HLM et les Ser-
vices de Soins et d’Aide A Domicile,
l’Association loue un appartement
adapté à une personne dont le projet
de réadaptation nécessite un soutien.
Selon un contrat thérapeutique
préétabli avec l’équipe du CRF Divio,
l’appartement est mis à la disposi-
tion de la personne, un suivi et une
évaluation en fin de contrat permet-
tent de s’assurer et de définir ses
capacités d’autonomie.
Handynamic intervient donc pour faci-
liter ce retour à domicile souvent après
un long séjour en hospitalisation. Elle
apporte un soutien et un accompagne-
ment à la réadaptation sociale des
personnes handicapées, notamment par
l’animation d’un club handisport et de
différentes actions à visée réadaptative
(loisirs, vie culturelle, etc.).
ASSOCIATION TRAIT D’UNION
HOTEL-DIEU DU CREUSOT/HOPITAL
POINT « G » BAMAKO - MALI
L’Association «Trait d’union Hôtel-Dieu/
Point G » est née de la rencontre, en
janvier 2002, d’une équipe médicale de
l’Hôtel-Dieu du Creusot (composée de
deux médecins, un chirurgien et un
anesthésiste, une infirmière de bloc et
un aide-soignant) avec les Professeurs
Soumare et Sangare du service de
chirurgie de l’Hôpital Universitaire du
Point G à Bamako au Mali.
Cette équipe, partie en Afrique sous
couvert de la Société Française de
chirurgie endoscopique afin d’aider les
chirurgiens maliens à se former en
coeliochirurgie, a découvert là-bas,
dans le plus grand hôpital malien, des
conditions de travail, d’hébergement,
de soins catastrophiques à nos yeux de
soignants occidentaux. Les médecins
manquent de matériel, les patients
manquent de tout, mais il y règne une
telle chaleur humaine qu’il est impos-
sible de rester indifférent.
Une Association a alors été créée
officiellement début 2003, avec pour but
de récolter et d’acheminer du matériel
médical au Mali et de favoriser la forma-
tion du personnel médical et paramédi-
cal malien en organisant des échanges
de personnels entre l’Hôpital du Point G
et l’Hôtel-Dieu.
Régulièrement, depuis 2004, des contai-
ners de matériels et fournitures sont
expédiés à Bamako, des formations sont
dispensées sur place, un enfant malien a
même été accueilli à la Fondation Hôtel-
Dieu du Creusot en 2005 pour bénéficier
de soins ne pouvant être réalisés au Mali.
Ces associations nées dans nos établissements FEHAP
BOURGOGNE
La Délégation régionale FEHAP Bourgogne a souhaité saluer l’en-gagement et l’investissement de nombreux volontaires animantdes associations nées dans nos établissements FEHAP contri-buant activement aux valeurs humanistes de notre Fédération.
15
ECHOS DES RÉGIONS
objectif de partage des rôles et de coo-
pération entre professionnels de santé,
d’une part, et de clarification du pay-
sage complexe orné de sigles vis-à-vis
des usagers, d’autre part.
«Notre travail consiste à rechercher sans
cesse sur le territoire qui peut interve-
nir pour maintenir la personne âgée dans
son environnement », a précisé Mme
Guérin, coordinatrice du Centre Local
d’Information et de Coordination
Gérontologique (CLIC) Entraide-Union.
Ces structures, plus ou moins connues
selon les départements, constituent le
guichet unique pour les personnes âgées
et leurs familles. « Ils sont le GPS qui
vous prend par la main et vous conduit
sur le droit chemin», a d’ailleurs ajouté
M. Vincent, du CODERPA.
Dans cette même optique de coordina-
tion entre structures au service de la
personne âgée, plusieurs initiatives ont
vu le jour: le Groupement de Coopération
Sanitaire (GCS) Télésanté Centre a été
instauré pour répondre aux enjeux de
taille qui attendent les professionnels
de terrain, notamment en matière de
stratégie et d’élaboration d’un schéma
directeur régional, de sécurité/confi-
dentialité et d’information. Dans le Loi-
ret, un système de gestion informatisée
des listes d’attente en EHPAD (GILADE)
a vu le jour, l’Association Beauce Val
Service a obtenu le statut de Service
Polyvalent de Soins et Aide A Domicile
(SPASAD) regroupant SSIAD et SAAD ;
en Touraine, des SSIAD se sont regroupés
en association GRESSIAD (Groupe de
Recherche et d’Etudes des SSIAD).
Pour sa part, Sphéria Val de France
Actions a mis en place un système où le
médecin coordonnateur jour un rôle-
clé doublé d’un mode de conventionne-
ment particulier. «La coordination est un
véritable métier à développer (…) c’est
la médecine du XXIe siècle», a répété le
Docteur Buccafusca, médecin coordon-
nateur en HAD.
« Se connaître pour mieux se reconnaître »
« On ne peut pas envisager de travailler
sur la constitution d’une filière sans un
minimum de prérequis», précise Florence
Leduc, Directeur du secteur Formation
et de la Vie associative de la FEHAP. Il
est, en effet, indispensable d’identifier
en premier lieu les contraintes, les réfé-
rentiels métiers, les conventions exis-
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
tantes, les financements. Un point de vue
partagé et étayé par Antoine Gaspari,
Directeur du Centre SSR La Menaudière,
pour qui il est important de resituer la
filière gériatrique dans son environne-
ment, notamment pour préparer le retour
à domicile. Pour ce faire, les centres
de Soins de Suite ou de Réadaptation
(SSR) ont établi des liens de proximité
avec tous les acteurs médico-sociaux et
il convient de les encourager, de les
resserrer et de les développer.
«Faut-il former et encore former?»
Le Plan Alzheimer 2008-2012 prévoit
la formation des aidants familiaux et de
certains personnels. Si celle des aidants
familiaux leur permet de faire face à
une charge affective, psychologique,
physique et financière en les aidant à
comprendre les mécanismes de la mala-
die, souvent en l’occurrence la maladie
d’Alzheimer, d’adapter leurs attitudes
et leurs comportements, d’évaluer
leurs limites et d’identifier les aides et
les recours possible, celle des «assis-
tants en gérontologie » soulève bon
nombre de questions. S’agit-il d’un nou-
veau métier, d’une nouvelle fonction ?
Non, mais plutôt d’une compétence
complémentaire donnée à des person-
nes exerçant déjà un métier de base.
Par ailleurs, il est à noter que des
ET ENCORE…
Nous avons, par ailleurs, eu le plaisird’accueillir Thérèse Ficatier, Directeurde projet de l’Agence Nationale d’Appuià la Performance des établissements desanté et médico-sociaux (ANAP) etPascale Martin,Chef de projet de l’ANAP.Créée en 2009 par la loi HPST, l’ANAPa pour objectif de fournir aux établissementssanitaires et médico-sociaux les serviceset outils leur permettant de perfectionnerleur gestion et la qualité des soins pourmieux prendre en charge la population.
ACTIONS DE LA CNSA
1- Rendre les cloisons perméables pouraméliorer les interventions vers la popu-lation
2- Favoriser les interactions entre les déter-minants de la santé pour l’accès à l’offrede compensation
3- Evaluer les besoins des personnes pourpromouvoir un accompagnement per-sonnalisé
4- Contribuer à un meilleur accès des per-sonnes aux solutions de compensation• Information, orientation, coordination• Apport de réponses individuelles etcollectives
5- Stimuler l’innovation et promouvoir larecherche• A travers des études et des expéri-mentations :- Expérimentations des équipes spécia-lisées pilotes dans la prise en chargedes personnes atteintes par la maladied’Alzheimer
- Expérimentations de plates-formesAlzheimer- Expérimentation MAIA- Etude qualitative sur les freins et les facteursde réussite pour la mise en œuvre desaccueils de jour et hébergement temporaire• En finançant des projets et des études• En constituant des partenariats pourlancer des appels à projets de recherche,mener des études (IReSP, CNAV, HAS,ANESM)• En participant à la structuration dumilieu de la recherche dans le champ dela perte d’autonomie
6- Développer une politique partenariale auservice de la qualification et de la profes-sionnalisation des intervenants du secteur• La CNSA avec l’Etat a signé des conven-tions pour accompagner les servicesd’aide à la personne (UNA, ADESSA,FEPEM, UNCASS)• Signature d’accords-cadres entre laDGAS, la CNSA et 4 OPCA• La mise en œuvre du plan métier.
CENTRE
•••
L’individu et le collectif
LA FEHAP ÉTAIT PRÉSENTE AU XVIIIe SÉMINAIRE DE RÉFLEXION intitulé : « Impact des
changements sociaux» organisé par le SESSD 25 de l’APF le 20 septembre dernier
à Besançon. Jean-Claude Guillermet, Directeur du SESSD 25, a su réunir des
intervenants de qualité à l’occasion de cette journée.
Introduite par Christian Magnin-Feysot, représentant du CISS (Collectif
Interassociatif Sur la Santé), cette journée a été rythmée par les interventions
suivies de tables rondes sur le thème de l’individualisation et du collectif.
Interventions passionnantes qui ont permis aux participants de mieux appréhender
les effets multiples que peuvent engendrer les évolutions sur les personnes…
•••
16
La deuxième grande journée des Présidents et des Administrateurs
ORGANISÉE PAR LA FEHAP POITOU-CHARENTES, elle s’est tenue le 6 novembre à
Poitiers sur le site du Futuroscope. Cette journée d’échanges, basée sur une
réflexion autour des enjeux et des opportunités de la loi HPST, a réuni plus d’une
cinquantaine de personnes.
A cette occasion, les interventions du Président de la FEHAP, Antoine Dubout,
du Directeur Général, Yves-Jean Dupuis, et de Joëlle Perrin, Directrice-adjointe
de l’ARH Poitou-Charentes, ont apporté éclairages et précisions sur les nouvelles
dispositions de la loi et la mise en place des ARS.
Alain Galland, Président du CISS de la région, invité à cette occasion, a également
rappelé la place et le rôle des associations d’usagers et du collectif.
Pascal Viaud, Délégué régional, a conclu cette journée par la présentation du projet
stratégique de la FEHAP Poitou-Charentes, constituant par lui-même un élément
de réponse à ce nouveau contexte qu’il s’agira désormais de mettre en œuvre.
POITOU-CHARENTES
FRANCHE-COMTÉ
LE SECTEUR MÉDICO-SOCIAL N’ÉCHAPPE PAS
À LA RÈGLE : la maîtrise de l’information
constitue pour nos associations un enjeu
majeur, comme dans toutes les entre-
prises. Bien sûr, les fonctions de gestion
(paie, comptabilité, gestion des stocks…)
sont depuis longtemps informatisées.
Mais c’est aujourd’hui au tour des pro-
cessus métiers et principalement la
gestion du dossier de l’usager de passer
par l’incontournable outil informatique.
L’accompagnement des personnes
accueillies dans nos établissements et
services nécessite de partager des
informations entre les différents profes-
sionnels. Les chefs de services et les
Directions ont également besoin de
données pour organiser et piloter le
travail des équipes. La traçabilité des
prestations rendues doit être assurée
pour justifier auprès des financeurs la
réalité du travail effectué.
Informatisation du dossier de l’usager : élaboration d’un cahier des charges
RÉUNION
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
Pour tout renseignement
Délégation régionale FEHAP
Réunion
80, Boulevard Hubert Delisle
97 410 Saint-Pierre
Tél. : 02 62 96 26 36
situations complexes et lourdes ne sont
pas nécessairement l’apanage des per-
sonnes souffrant de la maladie d’Alzhei-
mer mais potentiellement de toute per-
sonne âgée. A une époque marquée par
des exigences sociales et politiques for-
tes, il incombe aux professionnels de
santé, aux structures de soins, d’aide et
d’accompagnement, aux organismes
publics, aux aidants familiaux d’appren-
dre à vivre ensemble.
Enfin, Jeanne Brousse, représentante
de la Direction des établissements et
services de la CNSA, a conclu les tra-
vaux en revenant sur les trois princi-
pales missions : financer l’accompa-
gnement de la perte d’autonomie des
personnes âgées et des personnes
handicapées, garantir l’égalité de trai-
tement sur tout le territoire, assurer
une mission d’expertise, d’information
et d’animation menées selon les princi-
pes de proximité, d’égalité et de qualité.
Magalie Bastelica,
Chargée de mission
Centre/Auvergne/Limousin
Six associations de la Réunion, repré-
sentant environ 90% des personnels et
des usagers accompagnés dans le sec-
teur du handicap à la Réunion, soit près
de 3 000 salariés, 4 000 usagers et 60
établissements ou services, ont mis leurs
ressources en commun pour définir
leurs besoins d’un système d’informa-
tions cohérent.
Les travaux ont été menés avec des per-
sonnels des différents types d’établis-
sements et services, cadres intermé-
diaires et dirigeants pour l’essentiel,
mais également responsables infor-
matiques ou cadres administratifs.
Certaines associations et établisse-
ments ont participé aux travaux alors
qu’ils disposent aujourd’hui d’une
solution outillée pour la gestion du
Dossier de l’Usager : non seulement
ce cahier des charges leur permet
d’exprimer leurs attentes non encore
satisfaites par leur outil actuel, mais les
travaux ont été menés en intégrant la
contribution de ces associations, fon-
dée sur leurs expériences variées, à la
réflexion de celles et ceux à la recher-
che d’un premier outil « intégré ».
Le résultat est un cahier des charges,
définissant les informations relatives à
l’usager devant être gérées par un outil
logiciel, ainsi que la nature des traite-
ments correspondants.
Ces travaux ont été menés avec le sou-
tien de la DRASS et du Conseil général
de la Réunion sous l’égide de la FEHAP.
Les six associations (ADAPEI, ALEFPA,
Association Frédéric Levavasseur,
Association Saint-François d’Assise,
Fondation Père Favron, IRSAM), assis-
tées par le consultant Jérôme Tarbès,
se sont engagées à mettre les résultats
de leurs travaux à disposition des asso-
ciations FEHAP qui le souhaiteraient.
L’objectif est de faire partager l’appro-
che de la gestion du dossier de l’usager,
telle qu’elle a été définie par le plus
grand nombre.
19
• le regard des partenaires sociaux
sur l’Economie Sociale.
Le partenariat conclu par la FEHAP
permet aux établissements adhérents
d’avoir une réduction de 15% sur les
tarifs d’inscription. Renseignements :
www.fehap.fr, onglet «Evénements
et partenariats».
29 janvier 2010
A l’initiative de l’Association des
Directeurs d’Hôpitaux et en partenariat
avec la FHF, la FHP, la FEHAP et la
FNCLCC, les chefs d’établissements
et leurs principaux collaborateurs sont
invités à se rassembler le 29 janvier
à Paris pour un forum d’échanges
et de conférences exceptionnel entre
managers de santé.
Les stratégies, les conditions d’exercice,
les pratiques managériales dans nos
différents secteurs seront confrontées
avec pour leitmotiv: objectifs, contraintes,
et, fondamentalement, valeurs –que
partageons-nous, qu’est-ce qui nous
différencie et comment résolvons-nous
nos problématiques spécifiques?
Ces thématiques seront traitées autour
de tables rondes avec des acteurs du
terrain, rythmées par les interventions
d’éminents orateurs et experts.
Le 29 janvier 2010 de 9h30 à 17h00,
au siège de la MGEN, Paris 15e.
Renseignements : www.fehap.fr
onglet «Evénements et partenariats».
15 février 2010
Date-limite pour déposer un dossier
pour le Prix CNSA Lieux de vie collectifs
& autonomie qui chapeaute quatre prix
et mentions ouverts aux gestionnaires
d’établissements et à leurs architectes:
• un prix de la réalisation médico-sociale
pour personnes handicapées, doté
de 30000 euros par la CNSA
• un prix de la réalisation médico-
sociale pour personnes âgées, doté
de 30000 euros par la CNSA
• une mention spéciale personnes
handicapées vieillissantes, dotée de
10 000 euros par le Comité national
de Coordination de l’Action en faveur
des personnes Handicapées (CCAH)
• une mention spéciale Alzheimer,
dotée de 10000 euros par la Fondation
Médéric Alzheimer.
Un concours d’idées destiné aux étu-
diants en architecture pour attirer leur
attention et celle de leur corps ensei-
gnant sur l’importance d’un thème
insuffisamment exploré pour l’instant
dans les écoles d’architecture.
Porté depuis trois ans par les acteurs
du médico-social, le Prix CNSA,
anciennement Prix d’architecture,
illustre la réflexion conduite par la Caisse
et ses partenaires sur les besoins
futurs des personnes âgées dépendantes
et des personnes handicapées. Il accom-
pagne les plans nationaux de créations
de places d’hébergement médico-social
dans une démarche de qualité de vie
des résidents.
Les lauréats seront désignés par
un jury d’experts (responsables de
fédérations du secteur, architectes,
journalistes spécialisés…) présidé
par Aymeric Zublena.
Le règlement, le détail des conditions
de participation et le dossier de candi-
dature sont disponibles sur le site
www.prix-autonomie-cnsa.fr
22 mars 2010
Université des administrateurs
autour du thème «La responsabilité des
administrateurs ». Cette journée sera
l’occasion pour les administrateurs
de se réunir autour d’interventions
et d’ateliers spécifiques afin de
définir les contours et de faire des
éclairages sur cette responsabilité.
Des informations complémentaires
seront bientôt disponibles sur le site
de la FEHAP.
23 mars 2010
Assemblée Générale statutaire de
la FEHAP à la Maison de la Mutualité
à Paris. Cette AG sera l’occasion
de procéder au renouvellement
d’un tiers des membres du Conseil
d’Administration.
Matin : accueil et réunion par secteur
8h-10h Accueil des congressistes
9h-12h Vote
10h-12h30 Réunion par secteur
• Secteur social et médico-social
avec la DGAS et la CNSA
• Secteur sanitaire avec la DHOS
12h30-14h Déjeuner (sur l’espace
d’exposition)
Après-midi : Rapport moral
du Président, Rapport financier du
trésorier et rapport du Commissaire
aux comptes, présentation
d’orientation du projet d’évolution de
la CCN 51 et résultat des élections.
Informations et renseignements
pratiques sur le site : www.fehap.fr
Les rendez-vous1er janvier 2010
Date d’application du décret HPST
invitant tous les établissements
sanitaires à mettre à disposition des
patients et de leur entourage tous
leurs indicateurs qualité. La FEHAP
propose à ses adhérents un kit de
communication «La qualité, on l’affiche»
afin de se mettre en conformité
avec ce décret, mais aussi pour
aller encore plus loin qu’une mise
à disposition puisque la FEHAP
propose également une affiche
(Cf. p.9 de ce numéro).
Pour toutes informations, consultez
le site de la FEHAP : www.fehap.fr
Janvier 2010
La FEHAP soutient l’initiative
«bourse à l’emploi» lancée par le
magazine Femme Actuelle et parrainée
par le Secrétariat d’Etat chargé des Aînés.
L’objectif est de faire connaître et de
valoriser des métiers et des services
à la personne auprès de leur lectorat,
notamment féminin.
Femme Actuelle s’est associée à
«Studyrama» pour créer une plateforme
unique de recherche d’emplois. Cette
plateforme Internet sera mise en place
pendant 30 jours à partir du 11 janvier 2010
pour mutualiser l’ensemble des offres
d’emplois existant dans le secteur et
ainsi faciliter la rencontre entre les
personnes intéressées et les employeurs.
Vous pouvez d'ores et déjà vous rendre
sur http://www.jeunedip.com. qui est
un exemple du type de plateforme mise
en place en termes de moteur de
recherche et d'affichage d'annonces.
La FEHAP incite donc ses adhérents
à l’utiliser pour passer leurs offres
d’emploi gratuitement.
26 janvier 2010
Conférence organisée par le quotidien
Les Echos sur «Entreprises de l’économie
sociales, leurs atouts face à la crise»
à la Maison de la Chimie à Paris.
Ghyslaine Wanwanscappel, Vice-
présidente de la FEHAP, administrateur
d’UNIFED pour la FEHAP, représentera
cette dernière lors de la table ronde
qui aura pour thème «Volet social
–quelles différences rencontre-t-on dans
les entreprises de l’économie Sociale?».
A cette occasion, on échangera sur :
• le partage de la valeur ajoutée
• l’implication des salariés et sociétaires
dans le modèle économique
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
20
La formation en pleine mutation
IL FAUT IMPÉRATIVEMENT, pour considérer
l’ensemble de la problématique de for-
mation, partir du constat que les champs
sanitaire, social et médico-social ont
connu ces dernières années des évo-
lutions réglementaires et tarifaires sans
précédent, ainsi que la mise en place de
pratiques professionnelles impactant
fortement leur fonctionnement. De
même, la loi HPST va redessiner le pay-
sage des territoires et des établisse-
ments et services dans ces territoires.
C’est la raison pour laquelle le secteur
Formation de la FEHAP doit se mettre
en ordre de marche pour accompagner
ces besoins de formations pour per-
mettre aux établissements de gagner le
pari de la compétence.
Un projet ambitieux
La nouvelle réforme de l’organisation de
la santé au sens large sur tout le terri-
toire national rend obligatoire un projet
ambitieux d’accompagnement par le
biais de la formation. La FEHAP, véri-
table tête de réseaux, regroupe des
adhérents autour de valeurs communes,
d’une convention collective et d’un pro-
jet commun: apporter aux populations
malades ou fragilisées les réponses
dont elles ont besoin dans le cadre du
modèle PNL.
C’est bien l’ensemble de ces facteurs
qui oblige la FEHAP à penser le posi-
tionnement et le rôle de la formation,
impulsant une réflexion du secteur
Formation de la FEHAP autour de son
projet en l’articulant sur son projet poli-
tique avec aussi le souci de la visibilité
de ce modèle PNL. La mise en place
des actions distingue la formation de
la FEHAP d’un centre de formation
ordinaire qui ne serait pas attaché à
cette tête de réseaux.
Le projet stratégique de la Fédération a
bien pensé cette position particulière
de la FEHAP. Voté en 2007, ce projet
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
Le secteur de la Formation est en pleine mutation auniveau national avec la loi relative à l'orientation et à laformation professionnelle tout au long de la vie, avecl’universitarisation des Instituts de Formation en SoinsInfirmiers, etc. La FEHAP anticipe et s’adapte à cetteévolution.
21
DOSSIER I LA FORMATION
DES OUTILS PRATIQUESA LA DISPOSITION DESADHERENTS
Afin d’améliorer le service renduaux adhérents, la FEHAP a créé sur son site (rubrique « Formationet Institut ») des onglets dédiés à la « Formation ».Ainsi, vous pourrez retrouver desinformations relatives aux travauxde la Commission Formation, duCAP UNIFAF, de la Commission paritaire Nationale de l’emploi et de l’observatoire de branche maisaussi des informations sur les écoles de formation FEHAP.
Il ne vous reste plus qu’à vousconnecter : www.fehap.fr…
stratégique avait d’ailleurs envisagé la
formation à la fois comme « un inves-
tissement nécessaire » et comme « un
outil permettant de valoriser les compé-
tences des établissements, tant dans le
management que dans les compétences
des salariés des établissements».
C’est dans cette optique que la Com-
mission Formation, après avoir acté la
place de la formation dans le projet
politique de la Fédération mais aussi au
service des organisations, a accompa-
gné tout au long de l’année 2008-2009
le secteur Formation. Ensemble, ils ont
proposé aux adhérents de la FEHAP des
contenus de formation articulés autour
des cœurs de métiers représentés à la
Fédération dans les aspects gestion/
management ou dans ceux tenant à
l’acquisition de compétences permet-
tant au personnel d’intervention d’être
présent de manière adaptée et perti-
nente auprès des personnes dans leur
singularité.
Les administrateurs, pour leur part,
font l’objet d’un programme de forma-
tion spécifique tant il est vrai que la par-
ticularité de la FEHAP est de faire repo-
ser la responsabilité des organisations
et de leurs projets sur les administra-
teurs, quelle que soit la forme juridique
des établissements (associations, congré-
gations, fondations, mutualités, etc.).
Un accompagnement spécifique
Cet accompagnement porte également
sur l’intention d’apporter aux cadres
dirigeants des formations spécifiques,
soit en leur proposant des formations
par le biais de l’Institut de Formation
Supérieure des Cadres Dirigeants
(IFSCD), soit part celui de formations
sous forme de cycles ou de sessions
extraordinaires. A titre d’exemple, des
cadres dirigeants ont pu bénéficier d’une
formation de haut niveau dispensée par
nos partenaires sur les questions liées
aux changements stratégiques de nos
établissements dans le cadre du par-
tenariat avec HEC Montréal.
Afin que ce projet soit partagé par le
plus grand nombre, plusieurs stratégies
ont été mises en place. Bien évidem-
ment, la Commission Formation en
assure le suivi et la promotion mais,
en outre, toutes les commissions de la
Fédération sont consultées sur l’oppor-
tunité et sur les méthodes de formation
à proposer aux différents secteurs
représentés à la FEHAP.
Les directions opérationnelles du siège
sont, elles aussi, consultées et il est
de plus en plus fréquent que ce soit
ces dernières qui soient demandeuses
auprès du secteur Formation d’organi-
sation de stages dont elles estiment que
les adhérents ont absolument besoin.
Pour répondre aux exigences de ce
projet politique, plusieurs modalités
se sont mises en place en 2009:
• des partenariats : la FEHAP n’a pas
l’ambition de couvrir toutes les disci-
plines et c’est pourquoi elle propose
aux adhérents de participer à des
formations dans le cadre de parte-
nariats avec d’autres organismes de
formation, si possible dans le cadre
de la branche professionnelle. Par
exemple, les Centres de Lutte Contre
le Cancer mettent à disposition du
centre de formation FEHAP des for-
mations en cancérologie pour les-
quelles ils ont une expertise certaine
• une offre de formation ne se réduit
plus à un catalogue, mais bien à un
catalogue auquel s’ajoute une offre
de formation adaptable à chaque fois
que l’actualité dicte à la FEHAP
l’obligation de mettre à disposition
des adhérents les formations qui
s’imposent pour leur permettre de
faire face en permanence à cette
contrainte et à cette chance que
constitue la compétence. Par exem-
ple: la loi HPST, les modifications de
codifications pour les établisse-
ments sanitaires, les coopérations à
mettre en œuvre dans les territoires,
etc. sont autant de sujets devant être
mis à disposition des adhérents à
la fois dans les meilleurs délais et
avec les meilleurs délais
• une formation déclinée désormais
en régions, au plus près des attentes,
des demandes et des besoins des
organisations. Elle se décline aussi
en intra et la simple annonce que la
FEHAP organiserait des formations
en intra à l’horizon 2010 a suscité
des dizaines de demandes pour 2009
actuellement en cours de réalisation
et nécessitant une véritable adap-
tation de notre offre au plus près des
besoins des organisations.
C’est dans cet esprit articulé sur les
besoins et les attentes, en maillant le
territoire, dans la proximité, en inter
ou en intra, que commence à se réfléchir
la mise en place d’un réseau de for-
mation national FEHAP appuyé sur les
activités de formation dispensée par
des établissements adhérents de la
Fédération. Des groupes de travail sont
prévus pour finaliser ce projet tant il
est vrai que l’ambition du secteur
Formation à la FEHAP n’est pas de
couvrir tous les champs sur tout le
territoire, mais de fédérer les compé-
tences et les énergies pour que tout le
territoire soit couvert par une offre de
formation pertinente, compétente,
experte et prenant en compte les spé-
cificités du modèle PNL!
Florence Leduc,
Directeur de la Vie associative
et du secteur Formation FEHAP
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
23
DOSSIER I LA FORMATION
Pendant très longtemps, elle a été
perçue comme une voie de garage pour
recaser les jeunes en échec dans les
voies générales et pour le reclassement
des gens en période d’inactivité. La for-
mation était trop souvent considérée
comme une dépense et non un investis-
sement. Face à des difficultés, la réponse
se traduisait par l’inflation budgétaire.
Nous avons voulu faire évoluer cela.
Nous avons dû prendre en considération
trois facteurs :
• la Complexité de ce domaine en rai-
son de la multitude d’acteurs, de
diplômes et autres titres
• les Corporatismes de tous ordres et,
notamment, celui des branches
• le Cloisonnement où chaque acteur
est centré sur son pré carré sans
parvenir à avoir une vision globale.
Ces trois « C », comme je les ai nom-
més, constituent un véritable frein à
une évolution nécessaire à la société.
Cette loi va permettre de passer des 3
« C » aux 3 « P » c’est-à-dire : la Per-
sonne, le Partenariat, la Proximité.
PSS : Pouvez-vous nous donner des
exemples concrets d’évolution que
cette loi va apporter ?
J.-C.C. : Les Organismes Paritaires
Collecteurs Agrées ont désormais une
obligation de conseil et d’accompagne-
ment auprès des entreprises et surtout
auprès des petites et très petites entre-
prises car ces dernières, devant la
complexité de mise en place d’une
formation, préfèrent s’en tenir à l’ac-
quittement de l’obligation légale. Il faut
•••
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
Perspectives Sanitaires et Sociales :
Pouvez-vous nous résumer en quel-
ques mots le circuit de cette loi votée
en urgence ? (Pourquoi en cette année
2009, quels étaient les enjeux princi-
paux et pourquoi l’urgence ?).
Jean-Claude Carle, Sénateur: Cette loi
a plusieurs objectifs. Tout d’abord, la
formation professionnelle implique 27
milliards d’euros, qu’il s’agit de mieux
répartir. Et, prioritairement, vers celles
et ceux qui en ont le plus besoin, ce qui
n’était pas le cas. Jusque-là, les salariés
les plus enclins à suivre une formation
occupent un poste à responsabilités,
sont employés par des grandes entre-
prises et ont moins de 50 ans. Cela exclut
une grande partie de la population
active qui a besoin de formation afin
La formation au cœur de tous les enjeux de la FEHAPINTERVIEW DU SÉNATEUR JEAN-CLAUDE CARLE
La loi sur l’orientation de la formation professionnelle tout au long de la vie a été votéepar le Sénat le 14 octobre 2009 et est aujourd’hui en cours d’examen par le ConseilConstitutionnel. Jean-Claude Carle, Sénateur de Haute-Savoie, partage avec notrerevue les enjeux de cette loi.
de voir sa situation professionnelle
confortée ou améliorée.
Cette loi répond donc à un objectif de
meilleure répartition de ces 27 milliards
consacrés chaque année à la formation
professionnelle.
L’urgence a été décidée afin que les
accords de l’ANI soient opérationnels
dès le 1er janvier 2010 pour permettre le
plus rapidement possible une meilleure
accessibilité à la formation profession-
nelle. Ce travail a donc été mené tam-
bour battant mais l’avancée que ce texte
constitue en matière d’égal accès à la
formation est un objectif majeur et nous
a donc tous mobilisés.
Il faut replacer les enjeux de la forma-
tion professionnelle dans son contexte.
24
DOSSIER
sortir de cette logique : « payer plutôt
que former». De plus, dans une entre-
prise de trois salariés, le départ en
formation de l’un d’entre eux, c’est le
tiers de l’effectif qui n’est pas en situation
de produire. Nous lançons donc, grâce
à cette loi, un dispositif favorisant le
remplacement. Comme c’est le cas pour
les agriculteurs, des pôles de remplace-
ments vont être mis en place pour per-
mettre aux salariés de très petites
entreprises de bénéficier de formations.
Des mesures ont également été prises
en direction de la jeunesse: par l’inter-
diction de stages, dits « hors cursus
pédagogique», qui constituent parfois un
moyen d’employer des jeunes exerçant
de véritables fonctions opérationnelles
dans l’entreprise sans leur proposer un
réel contrat de travail; par la suppression
de l’agrément préfectoral nécessaire au
recrutement d’apprentis dans le sec-
teur public, afin de favoriser le dévelop-
pement de l’apprentissage dans un
secteur où il demeure marginal; la mise
en place d’un dispositif permettant à
des CFA de faire découvrir pendant
quelques mois à des jeunes de plus de
quinze ans un environnement profes-
sionnel dans lequel ils envisagent
d’entrer en apprentissage.
PSS: Dans les rapports qui ont précédé
la loi, la centralisation de gestion du
CIF au sein du fonds GECIF a été évo-
quée. Actuellement, notre OPCA UNI-
FAF est agréé au titre du CIF. Le sera-
t-il encore demain ?
J.-C.C. : Si la loi prévoit un regroupe-
ment des OPCA, ce n’est pas simplement
pour en réduire le nombre. Nous devons
prévoir que les OPCA aient les moyens
financiers et humains pour mettre en
place ce que la loi les contraint à faire
maintenant. Il faudra que les OPCA
effectuent des regroupements cohé-
rents par zone géographique ou par
domaine d’activités. Si l’OPCA UNIFAF
répond à ces critères, son agrément
ne sera pas remis en cause. Enfin, le
texte ne modifie pas la gestion du CIF.
PSS : Parallèlement à cette question,
les spécificités de nos métiers (infir-
mières, kiné…) nécessitent une forma-
tion sur trois ans. Pourra-t-on mainte-
nir des CIF sur cette durée ?
J.-C.C. : Nous avions en permanence,
lors de la rédaction de cette loi, le souci
d’adapter les moyens mis en place aux
besoins. Il est donc clair que les évo-
lutions démographiques vont créer un
besoin important de salariés dans les
domaines qui sont les vôtres: de service
à la personne, de prise en charge de
la personne âgée, de personnel médi-
cal, etc. Les CIF sur trois ans seront
maintenus pour permettre des évolu-
tions de carrière et pour répondre à ces
besoins !
PSS : La loi prévoit l’élévation d’un
niveau au cours d’une carrière. Cela
va-t-il, d’après vous, être accompagné
d’un décret d’application sanctionnant
la non-application ?
J.-C.C. : C’est un objectif que nous ne
pouvons pas rendre opposable. Comme
il avait été donné pour objectif que 80%
d’une génération soit bachelière, on ne
peut rendre obligatoire l’évolution de
carrière. Mais il est vrai que c’est un
objectif qu’il faut atteindre.
PSS: La loi prévoit que des organismes
puissent solliciter des nouveaux finan-
cements afin de financer des contrats
professionnels supplémentaires.
Pensez-vous que notre OPCA pourra
solliciter (obtenir ?) des financements
au regard de nos besoins de plus en
plus importants en raison des départs
en retraite ?
J.-C.C. : Cette loi renforce l’action du
Fonds Paritaire de Sécurisation des
Parcours Professionnels (FPSPP) en
restreignant la liste des publics priori-
taires et en prévoyant que les excédents
du fonds sont reportés sur l’année sui-
vante. Le FPSPP constitue une vérita-
ble colonne vertébrale de la formation
professionnelle. Remplaçant du Fonds
Unique de Préréquation (FUP), ce fonds
sera alimenté par une part des obliga-
tions légales des entreprises. Il a pour
but d’assurer la qualification ou la
requalification des salariés ou des
demandeurs d’emploi par des actions
adaptées aux
bénéficiaires et
à leurs projets
professionnels.
Une attention
part icu l ière
est portée aux
salariés et aux
demandeurs d’emploi qui en sont les
plus éloignés. Les partenaires sociaux
ont comme objectif de former chaque
année 500000 salariés supplémentai-
res parmi les moins qualifiés et 200000
demandeurs d’emploi.
Cela va donc avoir des répercussions
immédiates sur la répartition du budget
global consacré à la formation. Chaque
OPCA aura donc pour mission de se
mettre en adéquation avec ces objectifs
afin d’obtenir les financements néces-
saires.
Propos recueillis par la Rédaction
•••
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
«Les trois “P” :la Personne,
le Partenariat,la Proximité».
26
DOSSIERL’IFSCD a dix ans!
profils des salariés et des cadres diri-
geants. Nous devons promouvoir, au sein
de la FEHAP, cette diversité, source de
richesse, tout en insufflant une culture
commune grâce à l’Institut », explique
Hélène Gisserot, Présidente du Conseil
scientifique de l’IFSCD.
A l’époque, cette idée n’a pas fait que
des émules! Certains ont même dit que
c’était une utopie. Le pari était certes
risqué, mais il a été gagné et l’Institut
a démontré au cours de cette décennie
sa pertinence et son efficacité.
Lors de sa création, l’Institut a été doté
de trois objectifs :
• assurer la formation autour des
valeurs de la FEHAP et du secteur
PNL
• développer la recherche autour du
PNL car les chercheurs n’étudient
pas ce secteur spontanément
• créer des liens avec l’international,
car nombreux sont les pays où les
systèmes de soins et de santé sont
quasi intégralement portés par le
monde associatif.
Ces trois objectifs ont été menés de
front pendant ces dix ans, avec toutefois
une vitesse différente.
Effectivement, l’aspect formation a été
prioritaire. D’abord, en lien avec les
universités dont le réseau s’est étendu,
l’Institut propose de former les cadres
dirigeants en master 2, puis en master 1.
Ces formations ont, en premier lieu, été
développées en présentiel puis, grâce
aux évolutions technologiques, un cursus
en e-learning a été mis en place. Les
étudiants sont rassemblés en séminaires
trois fois par an afin d’échanger leurs
réflexions sur leurs pratiques de mana-
gement. Ces journées remportent un vif
succès auprès des étudiants et permet-
L’Institut de Formation Supérieure des Cadres Dirigeants (IFSCD) a été créé en 2000afin de répondre à une demande des établissements adhérents FEHAP : former lescadres dirigeants autour de valeurs propres au secteur Privé Non Lucratif en prenanten compte la diversité des profils de ces cadres ! Pari gagné pour l’Institut au momentde souffler ses dix bougies.
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
Plusieurs manifestationsseront organisées à l’occasion des 10 ansde l’Institut :
• Une journée rassemblant tous les cadres dirigeants formés dansle cadre de l’Institut. Réservezvotre journée du 6 octobre à Nantes, veille du Congrès FEHAP
• Une remise de prix pour desrecherches touchant au secteur Privé Non Lucratif
• Une relance de l’association des cadres dirigeants formés par l’Institut (ANAIS)
• Une remise des diplômes pour la promotion en cours à l’occasion de cet anniversaire
Et la parution d’un cahier retraçantl’histoire de l’Institut.
VOICI UNE DÉCENNIE QUE L’INSTITUT DE FOR-
MATION SUPÉRIEURE DES CADRES DIRIGEANTS
DE LA FEHAP a été conçu et créé. C’est
un bel âge pour faire un premier bilan de
cet Institut impulsé avec deux objectifs :
former des cadres dirigeants qui por-
tent la marque du Privé Non Lucratif…
Ambitieux mais nécessaire ! «Sans cri-
tiquer la formation dispensée à l’Ecole
Nationale de la Santé Publique de
Rennes, dont la qualité n’est pas
contestée, la FEHAP a souhaité réagir
contre la tentation d’une formation uni-
que. Or, une des forces du secteur Privé
Non Lucratif réside dans la diversité des
UN RESEAU DE CHERCHEURS EN PLEINE EVOLUTION
Le secteur associatif rencontre des difficultés pour se faire entendre et reconnaître.L’IFSCD n’a pas voulu se résoudre à ce constat et s’est armé de toutes les forces que ce secteur représente pour faire entendre sa voix !
C’est ainsi qu’un Réseau international de chercheurs et praticiens des organisations Privées Non Lucratives a été créé le 29 octobre 2008 en présence d’Yves-Jean Dupuiset de Florence Leduc, de Jean-François Bazin d’Alpha santé, des représentants des universités partenaires de la FEHAP et des professeurs associés de l’IFSCD.
Le PNL est un secteur à part entière dont les spécificités et la diversité constituent une force. Comment le PNL affronte-t-il les mutations en cours et à venir touchant auxsecteurs sanitaire, social et médico-social ? Quelle est sa spécificité? De quoi peut-il se prévaloir ? Quels enseignements peut-on tirer d’une comparaison internationale?
La mission du Réseau est de produire et de structurer cette réflexion autour de laconnaissance légitime et de qualité sur ces questions, puis de contribuer à sa large diffusion.
Deux thèmes liés et volontairement ouverts ont été retenus pour 2009-2010 : l’identitédu PNL et sa gouvernance. Ils fournissent l’axe autour duquel vont s’articuler d’embléeles trois directions de recherche du Réseau :
• un soutien sous forme de bourses à des jeunes chercheurs dont le projet retiendral’attention des membres du Comité de pilotage et d’un Conseil scientifique du Réseaupar sa qualité scientifique
• un Prix de recherche récompensant, à l’occasion du Congrès de la FEHAP en 2010,un travail intéressant sur les thématiques du Réseau
• une revue de littérature et la constitution d’une base documentaire.
Comme l’Institut, ce Réseau se veut interdisciplinaire et ouvert à l’international. Il se veut également sensible aux préoccupations des praticiens et soucieux de les associerau processus-même de la recherche, puis à sa valorisation.
Matthieu Elgard,
Animateur et coordinateur du Réseau FEHAP
27
DOSSIER I LA FORMATION
L’IFSCD LANCE SON RESEAU DE CHERCHEURS
La FEHAP lance un appel à Prix etBourses de recherche 2010-2011 dont le but est de promouvoir et d’en-courager des recherches de qualité sur les enjeux liés à l’identité du secteurprivé non lucratif et à sa gouvernance,plus particulièrement concernant lesquestions sanitaires, sociales et médico-sociales. Cet appel s’adresse auxenseignants-chercheurs, jeunes chercheurs et praticiens collaborant à des activités de recherche.
Renseignement sur www.fehap.fr,onglet «appel à projets ».
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
tent des rencontres propices au déve-
loppement des bonnes pratiques et des
valeurs. Elles constituent une incontes-
table valeur ajoutée par rapport à la for-
mation universitaire.
Le volet international a également pris
une vitesse de croisière assez rapide-
ment. Les pays d’Europe de l’Est où le
système Privé Non Lucratif est déve-
loppé sont très demandeurs d’échan-
ges avec l’Institut. Ainsi, de nombreux
étudiants étrangers issus de ces pays
effectuent des stages dans des établis-
sements adhérents de la FEHAP. Petit
regret : l’inverse est difficile car les
étudiants de l’Institut suivent leur for-
mation alors qu’ils sont déjà en poste,
ce qui réduit leur disponibilité. Toute-
fois, il va être proposé aux anciens de
l’Institut de participer à des sessions de
formations sur une journée ou deux
dans les pays avec lesquels la FEHAP
coopère. Ainsi, Yves-Jean Dupuis,
Directeur Général de la FEHAP, et
Florence Leduc, Directeur du Secteur
Formation et de la Vie associative de
la FEHAP, se sont dernièrement rendus
au Québec pour établir un partenariat
avec HEC Montréal (Cf. page 42 de ce
numéro de PSS).
Concernant la recherche, le décollage
est plus complexe! «Deux pistes ont été
lancées au départ, consistant à recenser,
d’une part, les études existantes sur le
PNL, au demeurant peu nombreuses, afin
d’identifier de nouveaux sujets de recher-
che, d’autre part, les projets innovants
émanant d’établissements PNL pour en
faire un terrain de recherche. Elles n’ont
pas abouti», continue la Présidente du
Conseil scientifique.
Mais ces projets retrouvent aujourd’hui
de l’actualité grâce à la création d’un
réseau de chercheurs, animé par un
Comité de pilotage et un conseil scien-
tifique. Hélène Gisserot s’enthou-
siasme et explique : « Les chercheurs
membres du réseau pourront aiguiller
leur laboratoire vers des travaux de
recherche sur le secteur Privé Non
Lucratif auxquels les praticiens, égale-
ment membres du réseau, participeront,
permettant ainsi le croisement innovant
de la théorie et de la pratique». De bel-
les perspectives !
Ainsi, le dixième anniversaire de
l’IFSCD est un évènement important qui
ne doit pas passer inaperçu. La décen-
nie passée a permis à l’Institut d’appor-
ter la preuve de sa pertinence. La
décennie à venir devra en faire un des
vecteurs de la visibilité du secteur Privé
Non Lucratif.
Ingrid Arnoux,
Rédactrice en chef
28
DOSSIERLa Commission FormationFEHAP: une priorité
DÉVELOPPER LES COMPÉTENCES DES COLLABO-
RATEURS travaillant dans les établisse-
ments sanitaires, sociaux et médico-
sociaux Privés Non Lucratifs est l’une
des missions que s’est donnée la
Fédération depuis quelques années. En
effet, la FEHAP considère la formation
comme un vecteur d’élévation des
connaissances et un levier de dévelop-
pement des compétences, indispen-
sables à la qualité d’accueil et de la
prise en soins et de l’accompagnement
des usagers.
La Commission Formation mise en
place par la FEHAP lui permet, au tra-
vers des échanges entretenus avec les
participants, de rester connectée avec
les réalités du terrain et de défendre
au mieux les intérêts des adhérents
auprès des pouvoirs publics et des
autorités compétentes en la matière.
Les travaux menés en son sein et ceux
des groupes de travail annexes permet-
tent d’obtenir une production concrète
sur les problématiques des adhérents
nécessitant une réponse sous forme de
formations.
Les axes de travail
La FEHAP a participé au niveau de la
branche à la renégociation en 2008 de
l’accord triennal de branche sur la for-
mation professionnelle 2008-2010 pour
lequel la Commission Formation a suivi
de près les négociations engagées et
travaillé sur les dispositions afin de
faciliter l’accès de la formation aux
salariés, de développer les actions de
professionnalisation des professionnels
de nos structures et ainsi éviter une
obsolescence des compétences.
Dès lors, la FEHAP s’est appliquée à ce
que la formation ne soit plus envisagée
comme étant seulement un accès à un
diplôme ou à une qualification mais
également comme un moyen de suivre
des actions permettant d’actualiser ou
de développer les compétences. Ainsi,
les périodes de professionnalisation
ne sont plus uniquement portées sur la
qualification des personnels mais aussi
sur le développement des compétences
des professionnels, notamment infir-
miers et médecins.
En outre, la Fédération a défendu au
niveau des négociations le principe de
portabilité du DIF pour accompagner au
mieux les salariés dans leur parcours
professionnel tout au long de la vie et
ainsi être en phase avec les préconi-
sations des différents rapports concer-
nant la formation professionnelle tout
au long de la vie. Les salariés de la
La Commission Formation de la FEHAP est témoin de l’importance que revêt la formationau sein de la Fédération. L’axe 2 bis du projet stratégique de la FEHAP, incitant la valorisationde l’investissement dans la formation et l’accompagnement du management desétablissements, en témoigne également.
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
•••
partenariats pour permettre à chacun
de trouver la réponse correspondante
à sa trajectoire professionnelle. En
outre, une formation d’accueil,
d’orientation des cadres dirigeants
pourra être mise en œuvre à cet effet
• en proposant une refonte de l’offre
de formation, dans une large concer-
tation, tant avec les membres de la
Commission, qu’avec toutes les
Commissions de travail organisées
par la FEHAP, les diverses directions
techniques du siège, les Délégués
régionaux et chargés de mission.
L’enjeu est que la formation devienne
l’outil des adhérents FEHAP au service de
la professionnalisation de leurs salariés
et au service de la professionnalisation
des établissements consécutive aux
grandes réformes réglementaires tou-
chant l’ensemble des champs sanitaire,
social et médico-social.
A cet effet, l’offre de formation s’atta-
chera à créer une palette de réponses
adaptées à tous et à chacun: national,
régional, intra, public-cible, formations
longues, formations modulaires, etc.
Par ailleurs, la Commission Formation
sera amenée à étudier attentivement
l’Accord National Interprofessionnel sur
la formation et à anticiper son adapta-
tion législative pour accompagner au
mieux les adhérents dans les change-
ments à venir.
Marion Biju,
Conseiller Relations du Travail
et secteur Formation FEHAP
branche ont dorénavant la possibilité de
transférer la totalité de leurs heures
de DIF acquises et non utilisées chez un
nouvel employeur de la branche. Quant
aux salariés provenant d’une autre
branche d’activité que la nôtre, ils peu-
vent transférer la moitié du nombre
d’heures acquises au titre du DIF chez
un employeur de notre branche, dans la
limite de 60 heures transférées.
La Commission Formation travaille
également sur les «formations FEHAP»
afin de proposer des actions de forma-
tion en adéquation avec les problémati-
ques des structures sanitaires, sociales
et médico-sociales et ainsi améliorer
l’offre globale de formation.
Les participants à ce groupe de travail
identifient les formations dites « incon-
tournables » pour les consolider et les
offrir au plus grand nombre, proposent
de nouveaux thèmes et ont convenu de
multiplier les journées nationales por-
tant sur des sujets d’actualité. L’objectif
de ces journées nationales est de
répondre de façon réactive pour accom-
pagner les adhérents sur des problé-
matiques d’actualité.
Par ailleurs, les discussions engagées
et le travail fourni par les membres de
la Commission Formation sur les thé-
matiques relatives à la gestion des fonds
de la formation ont permis aux admi-
nistrateurs d’UNIFAF de défendre des
positions correspondant véritablement
aux enjeux des structures.
De même, les discussions menées sur
l’amélioration et la simplification des
pratiques de formation ont permis à la
FEHAP de s’approprier les difficultés
rencontrées par les établissements et
de les faire remonter à l’OPCA. La
FEHAP s’est, notamment, positionnée
sur un allègement du nombre des piè-
ces administratives à envoyer à l’OPCA
pour obtenir le remboursement des
formations engagées par nos structu-
res. Cette orientation n’est pas anodine
puisque nombre d’établissements
n’obtiennent pas de remboursement,
faute d’envoi des pièces justificatives.
30
DOSSIER
De plus, les échanges avec les partici-
pants de la Commission (presque tous
représentants FEHAP dans la Délégation
paritaire UNIFAF de leur région) sur
les décisions prises au Conseil
d’Administration Paritaire de l’OPCA
permettent de renforcer le lien avec
les régions pour une meilleure applica-
tion des règles d’UNIFAF. Ce relais d’in-
formation favorise donc l’appropriation
des règles techniques d’UNIFAF mais
contribue aussi à déve-
lopper en régions la par-
ticipation des établisse-
ments aux projets-pilotes
mis en place par UNIFAF
et à mobiliser les adhérents pour assister
aux formations ou aux informations
d’UNIFAF ou de l’observatoire en régions.
Les membres de la Commission
Formation sont également interpelés
sur la réingénierie des diplômes de
santé initiée par le ministère et sur l’in-
tégration de certains diplômes, notam-
ment celui d’infirmier, dans le système
LMD. La réingénierie des diplômes du
secteur sanitaire et leur entrée dans
le système LMD sont un véritable enjeu
pour le secteur car elles permettront une
meilleure lisibilité des certifications en vue
d’une inscription au Répertoire National
des Certifications Professionnelles
(RNCP) et une reconnaissance au niveau
européen.
Et pour la suite ?
Afin de continuer sa dynamique d’évo-
lution, la Commission Formation sera
amenée à orienter son action vers l’ac-
tualité politique qui tend à réformer en
profondeur le système formation.
Elle aura à cœur d’accompagner la
refonte du secteur Formation et ce, sur
deux axes :
• en proposant aux directeurs et cadres
dirigeants les formations supérieu-
res correspondant à la fois à leur
projet professionnel et aux obliga-
tions réglementaires. A cet effet,
l’Institut de Formation Supérieure
des Cadres Dirigeants étend ses
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
•••
«Des actions de formation en adéquation avec les problèmatiques des structures».
31
DOSSIER I LA FORMATION
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
Perspectives Sanitaires et Sociales :
Depuis quand êtes-vous membre de la
Commission Formation ?
Hélène Flattet : Je suis arrivée à la
Commission Formation parce que
j’avais régulièrement des échanges
avec le secteur Formation qui me sol-
licitait afin que je lui donne, avec ma
vision provenant du terrain, un retour
sur les projets qu’il développait. Nous
avions une relation de dialogue où il
demandait mon avis sur les décisions
UNIFAF, par exemple.
Le Directeur de l’Hôpital Foch et la DRH
ont tout de suite été favorables à ma
participation. Je suis responsable for-
mation GPEC à l’Hôpital Foch et, avant
mon arrivée, seuls des directeurs par-
ticipaient à cette Commission.
PSS : Comment parvenez-vous à
mettre votre expérience du terrain au
profit de la Commission Formation ?
H.F. : Dans ma structure, il existe un
service formation dans lequel nous
développons des formations en intra,
en interne avec un réseau de forma-
teurs internes important et en inter.
L’Hôpital Foch a une véritable expertise.
Il est donc intéressant d’apporter cette
expertise à la FEHAP, bénéfice égale-
ment positif pour les plus petites struc-
tures adhérentes ne pouvant bénéficier
d’un service formation comme à Foch.
Par ailleurs, il est très intéressant pour
l’Hôpital Foch de s’impliquer davantage
dans la formation qui reste un vérita-
ble levier pour notre établissement.
PSS: Concrètement, comment définis-
sez-vous votre rôle au sein de cette
Commission Formation ?
H.F. : C’est très instructif de participer
à une telle commission. Je vois immé-
diatement les conséquences et les
modalités opérationnelles induites
par les décisions proposées pour la
Commission Administrative Paritaire
d’UNIFAF, par exemple. Ainsi, lorsque
nous évoquons au sein de la Commission
les modalités de prise en charge des
dossiers par UNIFAF, cela
résonne immédiatement avec
mon quotidien puisque ce
sont mes équipes qui gèrent
les dossiers et les budgets
UNIFAF pour la formation du
personnel. Les membres de la Com-
mission ont donc rôle d’alerte, de ques-
tionnement et de propositions sur diffé-
rents thèmes stratégiques de formation.
Il faut également souligner l’essentielle
complémentarité entre les membres
de la Commission Formation: je repré-
sente une grosse structure sanitaire,
mais il y a également des représentants
de structures plus petites, de structures
multi-sites, d’établissements médico-
sociaux… Cette diversité de taille, d’ac-
tivité, de fonctions occupées apporte
une complémentarité et permet à cette
Commission de répondre à tous les
adhérents de la FEHAP.
Il y a un équilibre pour que chacun ait
des gains à chaque négociation.
PSS : Quels sont les enseignements
que vous tirez de votre participation à
cette Commission ?
H.F. : Le plus grand bénéfice retiré
professionnellement à participer acti-
vement à une Commission de la FEHAP
est le partage d’expériences. Ces séances
de travail constituent une opportunité
d’élargissement de son point de vue
grâce au regard de collègues d’autres
structures, comme moi impliqués dans
le réseau formation.
Nous sommes au cœur des questions
qui font notre quotidien. C’est très pré-
cieux en termes d’information, de
contribution, pour les secteurs sani-
taire, social et médico-social. Il y a une
mutualisation créant une émulation
autour de la formation et il m’arrive
régulièrement d’être appelée ou d’ap-
peler un membre de la Commission pour
des échanges de bonnes pratiques.
Propos recueillis par la Rédaction
Une Commission active et efficace
Les membres de la Commission Formation ont des profils divers et variés,représentant ainsi la diversité des établissements FEHAP qui permet de répondreau mieux aux attentes de toutes les structures en matière de formation.Discussion avec Hélène Flattet, Responsable formation-GPEC à l’Hôpital Foch deSuresnes.
Hôpital Foch
40, Rue Worth
92151 Suresnes
Tél. : 08 26 20 72 20
« Il faut souligner l’essentielle complémentarité entre les membres
de la Commisssion».
Long de la Vie et au Dialogue social qui
a d’ailleurs été l’occasion de poser le
principe – acté par la loi n° 2007-130
du 31 janvier 2007 – de modernisation
du dialogue social.
Cette loi 2004 a, entre autres, créé le
DIF, les contrats de professionnalisation
en remplacement des contrats de qua-
lification, les périodes de professionna-
lisation, mais aussi réformé le circuit de
mutualisation au second degré, c’est-à-
dire entre organismes collecteurs, en
créant en lieu et place des deux fonds
de mutualisation préexistants un Fonds
Unique de Péréquation (FUP) concer-
nant l’enveloppe de professionnalisa-
tion et celle du CIF.
Enfin, c’est la loi 2004 qui a prévu l’aug-
mentation légale de la FPC. [ Rappelons
que notre branche et, plus globalement,
le secteur de l’économie sociale, mais
aussi l’agriculture, la pêche, une partie
des arts du spectacle ne sont pas dans
le champ de l’interpro. constitué du
MEDEF, de la CG PME, de l’UPA pour
les employeurs, et constitue ce que l’on
dénomme le hors champ ].
Ainsi, ce sont les partenaires sociaux
qui assurent la gestion des dispositifs
mettant en œuvre la Formation Profes-
sionnelle. Les entreprises ont l’obligation
de consacrer une partie de leur masse
salariale brute à la formation des sala-
riés avec les trois collectes que sont le
Plan, la Professionnalisation, le CIF.
Si, pour ces deux dernières, le verse-
ment à l’OPCA UNIFAF est obligatoire,
pour la partie Plan rappelons que notre
accord de branche sur la FP n’oblige un
versement que de 65% du montant de
la contribution et il n’est pas inutile de
rappeler, qu’en la matière, notre branche
32
LA FEHAP PORTE UN INTÉRÊT PARTICULIER
À LA FORMATION et ce numéro de «Pers-
pectives Sanitaires et Sociales » en est
le témoin. Cet intérêt est lié, d’une part,
à l’adéquation entre la recherche de la
meilleure qualité possible pour les
établissements, caractéristique essen-
tielle pour le secteur PNL, et le meilleur
niveau de formation souhaitable pour
les personnels : professionnalisation,
individuelle et collective, qualification,
apparaissant comme les réponses à
une Gestion Prévisionnelle des Emplois
et des Compétences, élément-clé de
toute démarche prospective, et, d’autre
part, au caractère transversal du champ
de la formation, point majeur pour une
fédération présente sur les trois com-
posantes de notre branche : sanitaire,
sociale et médico-sociale.
Le deuxième élément que je souhaite
évoquer est le particularisme de nos
activités au regard des réglementations
qui nous encadrent (loi 2002-2, loi 2005,
accréditation, évaluation, loi HPST…)
et de nos obligations en matière de pro-
fessions réglementées. Tout cela, dans
une période où notre secteur connaît
des évolutions majeures avec une
accélération de l’évolution des métiers
(universitarisation du métier d’infir-
mier), une réorganisation des services
et structures assurant les prestations,
un renouvellement générationnel à opé-
rer, enfin un effort continu de qualifi-
cation et de professionnalisation des
salariés à assurer. Voilà pour le contexte
et les enjeux.
Concernant les moyens, ils sont impor-
tants en masse. Rappelons qu’actuelle-
ment la Formation Professionnelle
représente 27 milliards d’euros de
dépenses par an (1,5% du PIB) financés
par l’Etat, Pôle Emploi, 26 régions, une
centaine d’OPCA (Organisme Paritaire
Collecteur Agréé) et les entreprises.
Un peu d’histoire…
Historiquement et avant même que les
partenaires sociaux ne se saisissent
de la question de la Formation Profes-
sionnelle en 1970, l’Etat a cherché à
développer celle-ci en l’organisant et en
la finançant.
Ainsi, la loi n° 63-1240 du 18 décembre
1963 a-t-elle instauré le Fonds National
de l’Emploi (FNE) pour regrouper des
crédits destinés à l’accompagnement
des restructurations industrielles débu-
tant alors, notamment en finançant des
stages de formation.
La loi n° 66-892 du 3 décembre 1966
d’orientation et de programme sur la
Formation Professionnelle a ensuite
fait de celle-ci une obligation nationale
et prévu en conséquence un financement
budgétaire des centres de formation.
Mais, c’est véritablement la loi n° 71-575
du 16 juillet 1971 portant organisation de
la Formation Professionnelle Continue
(FPC) dans le cadre de l’éducation per-
manente qui apparaît comme le texte
fondateur pour les salariés du privé.
Cette FPC a été –et reste– un thème de
dialogue social particulièrement riche,
faisant l’objet de plusieurs Accords
Nationaux Interprofessionnels (ANI)
souvent retranscrits dans le code du
travail, que ce soit l’accord fondateur de
1970 ou celui du 20 septembre 2003
avec sa transcription législative dans la
loi n° 2004-391 du 4 mai 2004 relative
à la Formation Professionnelle Tout au
DOSSIER
32 Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
La Formation Professionnelle : un droit et une priorité
La Formation Professionnelle (FP) qui représente 1,5 % du PIB en France constitue unerichesse pour les salariés souhaitant évoluer dans leur carrière.Alain Carrée revient ici sur les évolutions de la Formation Professionnelle pour lesétablissements Privés Non Lucratifs.
est au dessus de l’obligation légale fixée
à 0,90 % de la masse salariale brute,
avec un taux à 1,60 %, une marque de
l’importance que la branche accorde à
la formation.
… et les lois de décentralisation
La loi n° 83-8 du 7 janvier 1983 relative
à la répartition des compétences entre
les communes, les départements, les
régions et l’Etat a consacré la compé-
tence des régions en matière de FP, en
leur donnant une compétence de droit
commun pour la mise en œuvre des
actions d’apprentissage et de FPC.
La loi quinquennale n° 93-1313 du 20
décembre 1993 relative au travail, à
l’emploi et à la FP a organisé le trans-
fert aux régions de deux blocs de
compétences : les actions qualifiantes
destinées à des jeunes de 16 à 25 ans
en juin 1994; les actions de préqualifi-
cation et d’insertion ainsi que le réseau
d’accueil, d’information et d’orientation
des jeunes, mais aussi la création du plan
régional de développement des forma-
tions professionnelles des jeunes.
La loi n° 2002-73 du 17 janvier 2002 de
modernisation sociale contient un certain
nombre de mesures relatives à la FP
comme la création d’un comité de coor-
dination régionale de l’emploi et de la
FP dans chaque région.
La loi n° 2002-276 du 27 février 2002
relative à la démocratie de proximité
confie des compétences nouvelles aux
Conseils régionaux dont l’extension du
plan régional de développement des
formations professionnelles aux forma-
tions délivrées aux adultes.
Enfin, la loi du 13 août 2004 relative aux
libertés et aux responsabilités locales,
véritable acte II de la décentralisation,
avec une compétence générale sur
l’ensemble du champ de la FP et de
l’apprentissage attribuée aux régions.
Désormais, aux termes de l’article
L.214-12 du code de l’éducation, la
région « définit et met en œuvre la poli-
tique régionale d’apprentissage et de for-
mation professionnelle des jeunes et des
adultes à la recherche d’un emploi et d’une
nouvelle orientation professionnelle».
Le rôle de la région a, par ailleurs, été
renforcé en matière de Validation des
Acquis de l’Expérience (VAE), en mettant
en œuvre l’organisation de son propre
réseau des centres et points de formation
et de conseil.
La régionalisation de la FP est, on le voit
aujourd’hui, très poussée même si la
nouvelle loi revient en arrière avec la
signature du PRDF, non plus par la seule
région mais aussi par le préfet et le
recteur d’Académie et la présence de
nos DRP d’UNIFAF dans les 22 régions
de métropole en est la meilleure tra-
duction en ayant, à certains égards,
devancé le courant de l’histoire.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Aujourd’hui, c’est sans nul doute le point
fort de notre OPCA, critère d’ailleurs
considéré comme essentiel, dans la
nouvelle loi sur la FP, dans la capacité
des futurs OPCA (dont le nombre devrait
être ramené à une quinzaine) à mettre
en place des services de proximité plus
spécifiquement dirigés vers les TPE et
PME de taille moyenne. La création d’une
33
DOSSIER I LA FORMATION
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
•••
nouvelle section pour les structures de
moins de 50 salariés va dans le même
sens.
Ces références législatives permettent
de prendre conscience que notre bran-
che a toujours su se positionner de
façon dynamique et volontaire sur les
questions de formation, d’abord avec la
création de PROMOFAF, puis avec le
passage à UNIFAF, mais aussi par
exemple avec la mise en place de
l’apprentissage alors que les établisse-
ments de la branche ne sont pas assu-
jettis à la taxe d’apprentissage (le finan-
cement de l’apprentissage est pris sur
l’enveloppe professionnalisation à
hauteur de 1/5 de la collecte).
Le rôle de l’OPCA
Au niveau de l’OPCA, on retrouve cette
même volonté de répondre aux besoins
importants, on l’a déjà dit, de formation,
avec, par exemple, la recherche constante
de cofinancements, que ce soit en région
ou au niveau national, avec l’Etat à travers
les EDEC ou le FSE, ou encore avec les
Conseils régionaux.
UNIFAF, OPCA de la branche sanitaire,
sociale et médico-sociale, a pour voca-
tion d’accompagner les adhérents en
matière de professionnalisation et de
qualification des personnels mais aussi
en répondant aux besoins et attentes
des salariés en matière de formation et,
maintenant, de conseil ainsi que le
prévoit la nouvelle loi sur la Formation
Professionnelle.
Pour développer son action, l’OPCA
reçoit un agrément de la DGTEFP. C’est
à ce titre, qu’il se doit de respecter les
règles relatives à l’imputabilité des
actions de formation. En effet, pour qu’une
action de formation soit imputable au
titre de la FP, elle doit respecter cer-
taines modalités (Cf. circulaire DGEFP
n°2006/ 35 du 14 novembre 2006 relative
à l’action de formation et aux presta-
tions entrant dans le champ de la FPC) :
• définir un programme précis, détaillé
et séquencé
• définir les conditions pour suivre ce
programme, en termes de niveau ou
de connaissances préalables requises
• définir en conséquence le public
concerné
• définir un dispositif permettant son
évaluation.
34
DOSSIER
34
Pour l’OPCA agissant par délégation, le
respect de la réglementation est une
règle essentielle. A cet égard, la nou-
velle loi sur la FP prévoit de renforcer
le contrôle des OPCA.
Au-delà de ce rappel des conditions
juridiques de mise en œuvre des actions
de formation que doit respecter l’OPCA
mais aussi l’adhérent choisissant de
gérer une partie de ses fonds du plan
(à hauteur de 0,56 % maximum), il est
un élément essentiel de la politique de
l’OPCA, celui de la mutualisation (je ne
reviens pas sur la décision du CAP
d’UNIFAF de mutualiser les fonds non
utilisés au 31 décembre 2009 afin de
se mettre en conformité avec la loi, cela
vaut également pour les adhérents qui
gèrent une partie de leur fonds). C’est
en effet par ce que l’on appelle le Fonds
d’Intervention (FI) que l’OPCA va pouvoir
opérer à travers son Conseil d’Adminis-
tration Paritaire (CAP) des choix déter-
minants pour les adhérents.
A cet égard, concernant la FEHAP,
notre ligne de conduite est de défendre
des positions laissant aux adhérents
la plus grande souplesse possible dans
la mobilisation des fonds mutualisés.
Nous avons défendu la prise en charge
par l’OPCA (dérogation qui existe déjà
pour les CMPP) du salaire direct des
médecins salariés exerçant dans les
établissements sous tarification à l’ac-
tivité. Nous avons plaidé pour l’ouverture
de l’enveloppe B du Fonds d’Intervention
à tous les établissements, au prorata de
leur versement et quel que soit son
niveau (actuellement, il faut cotiser au
moins à 90 % pour pouvoir mobiliser
cette enveloppe).
A ce jour, nos propositions reprises par
le collège employeurs n’ont pas reçu
l’accord du collège salariés. Nous nous
emploierons dans les mois à venir à
porter ces évolutions essentielles pour
bon nombre de nos adhérents.
Concernant les contrats de profession-
nalisation, notre accord de branche
prévoit la possibilité de signer des
contrats pour les niveaux III des filières
éducatives, de l’animation, du soin et de
l’accompagnement à la personne, en
faisant porter dans une récente déli-
bération du CAP le quota d’heures pré-
vues de 450 à 1500, financées à 11,50€.
C’est une nouvelle opportunité que nous
ouvrons aux adhérents. Pratiquement, un
établissement peut signer un contrat
pro. à un éducateur spécialisé, un infir-
mier, un kiné., etc. ayant validé sa
première année, pour les deux années
restantes avant la passation du diplôme.
Un outil au service de la branche
On le voit, UNIFAF est un outil au service
de la branche. Sachons l’utiliser, nous
pouvons faire encore mieux qu’au-
jourd’hui. En effet, sachez que les éta-
blissements FEHAP apportent plus à
travers la mutualisation qu’ils n’utilisent.
On peut citer aussi les APR décidées
par les DRP. Trop peu concernent le
secteur sanitaire, soyons vigilants dans
les régions dans les choix opérés pour
respecter les équilibres.
D’autres dispositions peuvent vous inté-
resser. N’hésitez pas à prendre contact
avec UNIFAF dans votre région. Pen-
sez aussi au partenariat UNIFAF, OETH,
par exemple pour des contrats pro.
concernant des personnes bénéficiaires
d’une RQTH, le reste à charge pour
l’établissement est nul (UNIFAF: 50%;
OETH: 50%).
Je terminerai par une disposition, sans
doute la plus importante, de la nouvelle
loi sur la FP dont nous attendons la
publication au Journal Officiel (recours
devant le Conseil constitutionnel) qui
transforme le FUP en un Fonds Pari-
taire de Sécurisation des Parcours Pro-
fessionnels (FPSPP) avec l’objectif de
réorienter une partie des fonds de la
formation vers les publics prioritaires :
demandeurs d’emploi, jeunes sans
qualification. Cette mesure confirme
bien que la contribution au financement
de la FP est une taxe fiscale. Si nous
pouvons comprendre une telle dispo-
sition, il n’en demeure pas moins qu’elle
n’est pas des plus opportunes pour
notre secteur dont les besoins en for-
mation, nous l’avons évoqué, restent
majeurs.
Et, pourtant, ce sont sans doute 13%, un
arrêté le fixera, qui seront ponctionnés
sur chacune de nos enveloppes Plan,
Professionnalisation, CIF. Pour le plan,
la ponction s’effectuera sur l’obliga-
tion légale donc sur 0,90 % et non sur
le 1,60 %, cela représentera tout de
même 7,3 % de moyens en moins sur
cette enveloppe (Budget Formation
Adhérent : BFA).
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
35
DOSSIER I LA FORMATION
A cette réalité, je ne vois qu’une seule
réponse opérante : le système de la
mutualisation. Il nous faudra apprendre
à raisonner au niveau de la branche,
en considérant que les établissements
n’ont pas tous, au même moment, les
mêmes besoins en matière de forma-
tion (pyramide des âges, développe-
ment…). C’est un peu comme pour la
Sécurité Sociale, nous ne sommes pas
tous malades au même moment. En
revanche, le jour où on l’est, chacun doit
pouvoir bénéficier de la meilleure cou-
verture qui soit.
Pour la formation, il en serait de même.
Peut-être, devons nous apprendre à
passer d’une culture de consommation
de formation à une culture de projet de
formation. En revanche, quand nos
besoins sont importants et supérieurs
à notre cotisation, l’OPCA doit pouvoir
nous apporter des réponses ajustées.
Alain Carrée,
Vice-président de la FEHAP,
Président de la Commission
Formation FEHAP
Trésorier d’UNIFAF
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
UNIFAF
31, Rue Anatole France
92309 Levallois-Perret cedex
Tél. : 01 49 68 10 10
Fax : 01 49 68 10 39
Le diplôme infirmier reconnu bac + 3
Dès le mois de septembre, la formation des infirmiers s’estengagée dans le processus Licence-Master-Doctorat(LMD). Cette réforme a été lancée pour répondre auxexigences des accords de Bologne et aux souhaits desprofessionnels de rapprochement avec l’université.
L’INTÉGRATION DU DIPLÔME D’ETAT D’INFIRMIER
dans le processus LMD a amené à une
réingénierie du diplôme infirmier, à une
refonte de l’organisation des Instituts de
Formation en Soins Infirmiers (IFSI) et à
la délivrance d’un grade de licence. Cette
réingénierie donne une dimension univer-
sitaire qui se caractérise désormais dans
le cursus infirmier et se traduit, notam-
ment, par :
• un renforcement des savoirs scientifi-
ques pour favoriser l’adaptation aux évo-
lutions rapides que connaît le métier
et faciliter les progressions de carrière
• la présence d’enseignants-chercheurs
des universités dans les instances
pédagogiques et leur participation aux
enseignements scientifiques ainsi
qu’aux jurys d’examens
• la délivrance de 180 crédits européens
(ECTS)
• l’évaluation, à échéance régulière, des
formations par l’Agence d’Evaluation
de la Recherche et de l’Enseignement
Supérieur.
La refonte de l’organisation des IFSI
Ce nouveau dispositif appelle la mise en
œuvre d’une forte coopération entre les
Conseils régionaux qui assurent le finan-
cement de la formation des étudiants
infirmiers, les Instituts de Soins Infir-
miers et les universités. Dès lors, les IFSI
ou établissements de santé support des
IFSI doivent se regrouper entre eux pour
signer une convention, renouvelable tous
les cinq ans, avec les universités et les
régions.
Le type de regroupement retenu par le
ministère est le Groupement de Coopéra-
tion Sanitaire (GCS). Toutefois, les discus-
sions menées entre la FEHAP et le ministère
ont permis aux établissements FEHAP de
trouver une alternative au GCS. Ainsi, les IFSI
FEHAP pourront se regrouper entre eux, se
rattacher au regroupement des IFSI Croix-
Rouge Française ou intégrer un GCS s’ils
le souhaitent. Ils ont jusqu’au 30 juin 2010
pour conventionner avec les universités
et donc finaliser les regroupements.
Chaque groupement sera donc amené à
conventionner, à moyen terme, avec une
université de l’académie de sa région. Les
régions Ile-de-France, PACA et Rhône-
Alpes qui cumulent plusieurs académies
en leur sein ont, quant à elles, la possi-
bilité d’avoir pour un même groupement
plusieurs conventions avec plusieurs uni-
versités.
Le regroupement des IFSI qui a pour objet
de conventionner avec les universités
nécessite une assise juridique et la forme
associative loi 1901 peut être adoptée par
ces Instituts pour se regrouper entre eux.
La délivrance d’un grade de licence
L’inscription de la formation infirmier
dans l’architecture européenne des étu-
des supérieures permettra aux étudiants
en soins infirmiers inscrits en première
année à compter de la rentrée 2009 de
se voir délivrer, conjointement au diplôme
d’Etat, le grade de licence à partir de 2012.
La reconnaissance d’un niveau bac + 3 au
travers du grade de licence ouvre la voie
à la poursuite d’études, notamment en
master, dans un domaine compatible
avec le parcours antérieur de l’étudiant.
Le passage d’un diplôme de niveau III à un
diplôme reconnu de niveau II entraînera
une revalorisation statutaire et salariale
des infirmiers. Les négociations sur la
revalorisation des infirmiers dans la fonc-
tion publique, actuellement en catégorie B,
menées par le ministère se dérouleront
en 2010/2011. Les résultats auront une
incidence financière pour les établisse-
ments de santé du secteur Privé Non
Lucratif.
La FEHAP a, d’ores et déjà, estimé que le
passage d’un statut non cadre à un statut
•••
36
DOSSIER
36 Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
Perspectives Sanitaires et Sociales: Quels
sont les enjeux de l’universitarisation en
vigueur depuis septembre 2009 pour
votre IFSI (organisation, cursus, etc.) ?
Katherine Atger:Les enjeux sont multiples:
Professionnalité
La formation des infirmières reste souvent
considérée comme trop théorique et
déconnectée de la réalité professionnelle.
La professionnalisation impulsée par la
réforme cherche à rapprocher les compé-
tences avec les situations réelles de travail,
en réponse aux attentes des structures de
soins et de la société. L’étudiant est mis
en posture d’apprendre et de continuer
à apprendre : les stages sur le terrain sont
plus longs.
Revalorisation
Au cœur de cette réforme, les compéten-
ces sont appréhendées comme une mobi-
lisation des ressources permettant de
combiner les savoirs pratiques, théoriques
et relationnels. L’objectif est de les déve-
lopper pour améliorer la qualité des soins
prodigués. Ce sont ces compétences qui
permettent la reconnaissance profes-
sionnelle et, à terme, une réelle revalo-
risation du métier, tant sur le plan de
l’image que sur celui des salaires.
Modernisation
Avec cette réforme, le système d’évaluation
des étudiants est à la fois plus exigeant
et plus souple ; la sélection se veut plus
adaptée aux capacités mobilisées. Les
pertes en cours de cursus devraient être
moins nombreuses. Ceci devrait être de
nature à attirer plus de jeunes vers la pro-
fession d’infirmière, de casser le cercle
vicieux de la pénurie.
La concrétisation de la loi dans un IFSI
Parce que la loi d’universitarisation vient d’entrer en vigueur,nous avons choisi de rencontrer un IFSI afin de prendre la mesuredes changements impliqués. Rencontre avec Katherine Atger,Directrice de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers desDiaconesses de Reuilly.
cadre sans majoration de salaire (coti-
sations cadre) coûterait 40 millions d’euros
et que ce passage, mais cette fois-ci avec
majoration de salaire (majoration spéci-
fique), coûterait 200 millions d’euros.
Il est probable que la réforme de la forma-
tion des infirmiers qui a fortement impacté
le fonctionnement des Instituts en Soins
Infirmiers s’étende à d’autres écoles de
formations initiales du secteur. Si cette
hypothèse s’avérait confirmée, le paysage
de la formation s’en verrait considérable-
ment bouleversé.
La FEHAP reste attentive à cette possi-
bilité et en informera au plus tôt ses
adhérents.
Marion Biju,
Conseiller Relations du Travail et
secteur formation FEHAP
•••
37
DOSSIER I LA FORMATION
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
Développement des sciences infirmières
Grâce à la reconnaissance du diplôme
d’infirmière au grade de licence, l’accès
aux masters et doctorats devrait s’en
trouver facilité, voire encouragé pour les
professionnels souhaitant poursuivre des
travaux de réflexion et de recherche. Face
aux besoins qui évoluent, il est indispen-
sable de faire progresser les sciences
infirmières.
PSS : Aviez-vous anticipé la réforme ?
K.A. : Cette réforme se travaillait au
CEFIEC* (association professionnelle à
laquelle notre IFSI adhère) depuis plu-
sieurs années. Nous avons participé aux
divers groupes de travail constitués par le
CEFIEC, lui-même en lien avec le minis-
tère de la Santé. Nous avons pu compren-
dre très tôt les enjeux, les opportunités
et les contraintes de cette réforme.
PSS: Qu’avez-vous mis concrètement en
place pour vous adapter à cette réforme?
K.A. : Dès 2007, pour nous y préparer,
nous avons organisé au sein de notre IFSI
diverses formations pour toute l’équipe
pédagogique afin de la sensibiliser au
changement important de posture induit
par cette réforme. Les formateurs doivent
désormais, non seulement transmettre
leurs connaissances, mais permettre
surtout à l’étudiant de construire lui-
même ses savoirs, à partir de situations
rencontrées.
Tout récemment, nous avons mis en place
des séances d’analyse de nos pratiques.
L’objectif est de soutenir et d’accompa-
gner les formateurs dans ce changement.
Enfin, d’un point de vue matériel, l’IFSI a
investi dans une nouvelle salle informa-
tique, avec vingt ordinateurs en accès
libre Internet, ainsi que dans l’enrichisse-
ment de sa documentation.
PSS : Quelles sont les difficultés aux-
quelles est confronté un IFSI comme
celui des Diaconesses actuellement ?
K.A. : Comme les autres IFSI, nous som-
mes confrontés à la crainte des soignants
d’accueillir les nouveaux étudiants. Cette
réforme exige d’eux à la fois un encadre-
ment plus important sur les terrains de
stages et une prise de responsabilité
accrue en termes d’évaluation. De ce fait,
les lieux de stage deviennent rares. Pour
pallier cette situation, nous avons créé un
poste de cadre spécifiquement dédié à la
coordination des stages. Cette personne, en
collaboration avec l’équipe de formateurs,
se déplace sur les lieux potentiels, informe
et rassure les équipes soignantes et les
accompagne dans la compréhension de
la réforme.
Une autre difficulté tient au calendrier.
Les textes ont été finalisés et publiés fin
août et la rentrée universitaire a eu lieu
le 7 septembre. Certains aspects ne nous
paraissent pas encore clairs. Par exemple,
l’attribution des ECTS (système européen
de crédits), ou encore le processus d’éva-
luation des différentes UV.
En outre, nous devons nous mobiliser pour
élaborer nos partenariats avec les univer-
sités. Quelle option juridique choisir
(association, GCS…)? De quelles universi-
tés se rapprocher? Comment conserver
notre autonomie, notamment sur le projet
pédagogique et sur la formation clinique?
PSS : Pouvez-vous nous expliquer les
opportunités et les contraintes de la
réingénierie de la formation infirmière ?
K.A. : En voici les grandes lignes:
Opportunité
Malgré l’énorme travail imparti aux forma-
teurs, cette réforme exigeante, disons-le,
nous semble constituer un levier inté-
ressant pour redynamiser les méthodes
pédagogiques.
Contraintes
En termes logistiques, cette réforme
implique de travailler régulièrement en
petits groupes. Pour cela, il nous faut pou-
voir disposer de plusieurs salles de cours
et travaux pratiques, conditions qu’il nous
reste à développer.
En termes financiers, un surcoût de forma-
tion est à prévoir, compte tenu notamment
des tarifs des enseignants universitaires.
PSS : Pensez-vous anticiper les éven-
tuelles évolutions qui vont suivre concer-
nant le LMD ?
K.A. : Comme en Suisse et en Belgique,
cette réforme devrait accroître la profes-
sionnalisation des infirmières. Il en résul-
tera très probablement une réelle évolu-
tion dans les rapports interprofessionnels
(avec les médecins, avec les aides-soi-
gnantes…).
L’IFSI des Diaconesses, parce qu’il est
multifilières, travaille d’ores et déjà sur la
thématique de la collaboration entre pro-
fessionnels ainsi que sur la relation d’en-
cadrement. Cette réforme va donc, pour
nous, dans le sens de l’histoire !
Propos recueillis par la Rédaction
* Comité d’Entente des Formations Infirmières et
des Ecoles de Cadres.
Groupe Hospitalier
Diaconesses Croix Saint-Simon
Site Reuilly
12-18, Rue du Sergent Bauchat
75012 Paris
Tél. : 01 44 74 10 10
«Nous avons pu comprendre très tôt
les enjeux,les opportunités
et les contraintes de cette réforme».
38
PARALLÈLEMENT À LA MISE EN ŒUVRE DE L’AC-
CORD cadre AFORTS-GNI-UNIFAF portant
sur le développement de la formation pro-
fessionnelle principalement dans le sec-
teur social et médico-social, la Fédération
Nationale de Lutte Contre le Cancer
(FNLCC), la Croix-Rouge Française (CRF)
et la FEHAP ont eu la volonté de créer
un accord visant à développer l’offre de
formation sanitaire afin de structurer l’of-
fre de formation sur l’ensemble des
champs du Privé Non Lucratif.
Le protocole d’accord sanitaire, rédigé
conjointement par UNIFAF, la FNLCC, la CRF
et la FEHAP, a été signé le 19 novembre
dernier. Cet accord vise à développer une
offre de formation dans le domaine sanitaire
pour garantir la promotion de l’offre Privée
Non Lucrative et défendre les spécificités
de ce secteur. Ses signataires entendent
donc assurer un accompagnement par
la formation afin de développer la quali-
fication des personnels dans le domaine
sanitaire et d’accroître la professionna-
lisation des professionnels sur les problé-
matiques de santé publique.
A cette fin, les quatre signataires de l’accord
(UNIFAF, les FNLCC, la CRF et la FEHAP)
ont souhaité mutualiser leurs compéten-
ces et savoir-faire pour développer une offre
de formation de qualité et de proximité
répondant aux besoins et aux probléma-
tiques spécifiques du secteur non lucratif
et permettant d’accroître les compétences
des professionnels dans la prise en charge
des patients accueillis. Cet objectif s’asso-
cie à une volonté de mieux communiquer
avec les adhérents de la branche pour une
meilleure lisibilité de l’offre de formation.
L’accord sanitaire reprend les souhaits
des signataires de l’accord pour les for-
maliser en trois axes de travail communs:
«Le développement d’une offre de qualité
maillée sur le territoire et adaptée aux
évolutions du secteur »
Dans le but de favoriser la réalisation des
parcours professionnels adaptés aux
besoins des populations accueillies, à ceux
des établissements, aux caractéristiques
des emplois et à l’évolution des besoins
des salariés, les signataires de l’accord
s’engagent à :
• être réactifs et innovants, notamment en
matière pédagogique, dans les répon-
ses apportées aux adhérents UNIFAF
développer sur l’ensemble du territoire
une ingénierie centrée sur :
- l’adaptation et l’amélioration des
contenus de formation
- la modularisation des actions de for-
mation en cohérence avec les référentiels
existants et l’approche compétence
- la promotion de modalités adaptées,
telles que l’individualisation des par-
cours, la formation ouverte à distance,
les allègements, les passerelles entre
les formations, l’organisation de ses-
sions de formation au plus près des
stagiaires ou la mobilité des stagiaires
entre les organismes de formation
- la promotion d’une posture et d’outils
d’accompagnement des structures et
des stagiaires (accompagnement du
candidat durant la totalité du parcours
formatif – temps théoriques et temps
pratiques, notamment en lien avec le
tuteur– et au-delà de la certification,
évaluation interne, etc.)
• répondre aux appels initiés par UNIFAF
dans le respect de la conformité des
cahiers des charges
• capitaliser sur les expériences acquises
en matière de formation.
« Le développement, le partage et l’ex-
périmentation d’actions communes »
Dans l’objectif de répondre au plus près des
besoins des établissements du secteur
sanitaire au vu des impératifs techniques,
organisationnels ou économiques, d’anti-
Une offre de branchestructurée
Dans le cadre de son appartenance à UNIFAF, la FEHAPa lancé le développement de l’offre de formation sanitaireregroupant l’ensemble du champ Privé Non Lucratif.Explication des tenants et des aboutissants de ce protocoled’accord.
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
DOSSIERciper les besoins en emplois, en compé-
tences et en qualification des salariés de
la branche, les signataires s’engagent à :
• soutenir l’innovation dans l’élaboration
des réponses formation et profession-
nalisation
• mutualiser et démultiplier les bonnes
pratiques
• repérer les difficultés dans la mise en
place des dispositifs et dégager les
pistes de résolution de problèmes
• utiliser en synergie les ressources dis-
ponibles et conduire en commun des
travaux de recherche et de réflexion
sur les thématiques centrales du sec-
teur au niveau national, européen ou
international.
«L’information et la communication vis-à-
vis des adhérents d’UNIFAF »
A partir de l’analyse de l’existant, les signa-
taires de l’accord s’engagent à définir les
circuits, les outils et supports d’information,
au niveau national, régional, inter ou intra
régional entre UNIFAF et les organismes
de formation dans l’objectif de :
• renforcer la connaissance réciproque
des partenaires et de leurs missions
• renforcer la lisibilité de l’offre de for-
mation disponible auprès des établis-
sements et des salariés du secteur
• développer l’accueil, l’information et
l’orientation des employeurs et des
salariés du secteur, en amont et en
aval d’un parcours
• renforcer le suivi des trajectoires des
bénéficiaires des actions de formation
• favoriser l’appropriation des dispositions
techniques et financières d’UNIFAF
par les adhérents, via les partenaires
formation
• repérer les difficultés rencontrées sur
les dispositifs, garantir la cohérence
dans les pratiques et démultiplier les
bonnes pratiques.
L’accord national UNIFAF - Offre de forma-
tion sanitaire visant à développer une offre
de formation sanitaire de qualité prendra
effet à la date de la signature et ce,
jusqu’au 31 décembre 2011, date de sa
reconduction.
Pendant cette période, un groupe national
composé, d’une part, des trois représen-
tants des organismes de formation
(FNLCC, CRF et FEHAP) et, d’autre part,
de sept représentants d’UNIFAF veillera
à la bonne exécution de l’accord.
Marion Biju,
Conseiller Relations du Travail
et secteur formation FEHAP
L’Institut FEHAP choisi par l’Université de Médecine de Moldavie comme appui pour son projet stratégique2009-2019
Dans le cadre d’un projet financé conjointement par la World Bank, les fonds structurelssuisses et le fonds global pour le Millenium, l’Université de Médecine de Chisinau engagel’élaboration de son projet stratégique pour les dix prochaines années pour le volet « systèmede contrôle des coûts et pilotage». l’Université souhaite se rapprocher des outils développés dansle secteur Privé Non Lucratif.Pierre Mevellec, enseignant chercheur à l’Université de Nantes, spécialiste des approches par lesprocessus et très expérimenté dans le secteur (il a, notamment, contribué au développementd’outils similaires dans de grandes organisations FEHAP en région nantaise et en Bretagne), aété reçu à Chisinau en septembre dernier, mission déclarée remarquable par le recteur et lescadres de l’Université.Un spécialiste des Hôpitaux Universitaires de Genève a également été sollicité, les HUG étanteux-mêmes partenaires de l’Institut FEHAP.
39
DOSSIER I LA FORMATION
ILYATROISANSMAINTENANT,Hélène Gisserot,
Présidente de l’Institut, et Yves-Jean
Dupuis, Directeur Général de la Fédéra-
tion, engageaient l’Institut dans un nou-
veau challenge, celui de la recherche et
de la coopération internationale. C’est
le moment idéal pour l’Institut, bien
implanté dans la formation diplômante,
masters et licences professionnelles en
management des organisations sani-
taires, sociales et d’aide à la personne;
Institut bien soutenu aussi par un puis-
sant réseau universitaire, Lyon III,
Montpellier, Paris-Dauphine, Paris VII,
assurant ainsi aux cadres dirigeants
des institutions FEHAP l’accès à des
masters et licences de qualité, sur des
formules souples, allant du présentiel
en une année à la formation à distance
en e-learning…
Un véritable défi
Restait un deal difficile mais séduisant,
celui de s’appuyer conjointement sur
le réseau créé par l’Institut, anciens,
étudiants, enseignants chercheurs
impliqués et sur le terrain de recherche
exceptionnel que représentaient les
établissements FEHAP, leurs dirigeants,
cadres et praticiens… C’était en même
temps répondre à une double attente,
celle des adhérents, désireux de dévelop-
per en interne une véritable dynamique
de formation et de motivation à l’excel-
lence, dans un contexte complexe, de
plus en plus instable et concurrentiel.
C’était aussi renforcer un peu plus la
place de la FEHAP dans la réflexion
européenne et mondiale autour du
concept tout à la fois mythique et peu
défini, celui du « non for profit sector »,
pour reprendre la terminologie d’outre-
Atlantique.
Formation, recherche et coopération internationale !
Cet été, plus de vingt étudiants de l’IFAG (Institut régional Francophoned’Administration et Gestion d’Europe Centrale et Orientale) ont réalisé leur stage deMaster dans des établissements FEHAP, marquant ainsi un véritable lancement d’unréseau international de chercheurs et praticiens : l’Institut FEHAP maintient le capde l’innovation…
•••
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
La Fondation Hôpital Saint-Joseph de MarseilleUn engagement dynamique à la mesure de cet établissement
En juin dernier, Bernard Monnier, Directeur Général, est sollicité par l’Institut pour l’accueild’un étudiant de master de l’IFAG.Intérêt et motivation immédiate, sans hésiter, Bernard Monnier et le Docteur Pol, Président dela CME, se mobilisent et mettent tout en œuvre pour apporter leur contribution, mettant auservice de cette coopération le potentiel exceptionnel d’un grand établissement hospitalierpolyvalent et de haut niveau technique.L’annonce du stage fait rêver, lorsqu’il est affiché dans le couloir de l’IFAG…Bernard Monnier et le Docteur Pol ne ménagent pas leur peine. Un mois plus tard, ils reçoiventà Saint-Joseph le Recteur de l’Université de Chisinau. Sympathie immédiate entre les deuxpraticiens, chirurgiens tous les deux, montrant un intérêt certain pour le modèle gestionnaire,la grande organisation moderne et souple de cet établissement marseillais.L’échange est chaleureux entre les trois hommes et un déplacement prochain de l’équipedirigeante de Saint-Joseph à Chisinau est organisé. «Un signe fort pour notre université quantau potentiel de notre coopération avec l’Institut FEHAP», affirme le Recteur Ababii pour qui « lavéritable dynamique de réforme des hôpitaux de notre pays ne viendra pas de grands dis-cours mais de l’exemple d’organisations de ce type, capables d’associer la puissance mana-gériale, la haute technicité et le patient au centre du dispositif ».
De fait, comment rester indifférent
alors que, dans son rapport «santé pour
le monde » en 2004, l’OMS affirmait la
capacité du Privé Non Lucratif en tant
que troisième voie, capable d’associer
flexibilité, couplage fort aux besoins de
santé et de protection d’un pays et per-
formance managériale, entendu au sens
d’une utilisation optimum de ressources
limitées et précieuses?
Comment ne pas s’interroger, au moment
où la quasi-totalité des pays du monde,
USA en tête, doivent s’engager dans des
réformes puissantes de leurs systèmes
de santé et de protection sur le fait, qu’à
la porte de l’Europe, des pays émergents
doivent choisir un nouveau modèle? Ceux-
ci sont partagés entre une certaine fas-
cination pour un modèle libéral dont
on leur avait fait vanter les mérites mana-
gériaux et d’anciennes structures éta-
tiques de moins en moins en phase
avec les besoins de santé comme avec
les capacités managériales des Etats.
Trois ans plus tard…
Que le lecteur ne s’y méprenne pas, rien
n’était simple et le chemin baignait
dans la brume. En témoignent les dis-
cussions passionnées et animées des
Conseils scientifiques de l’Institut, où
universitaires, dirigeants et administra-
teurs de la FEHAP, professeurs associés,
travaillent activement au lancement de
projets ambitieux, émanations conjoin-
tes des attentes des établissements,
des demandes des étudiants de l’Ins-
titut, des propositions de coopération de
partenaires étrangers, universités et
organisations hospitalières.
Sous la direction d’Yves Jean Dupuis,
un ensemble de partenariats est mis en
place, parmi lesquels un accord de coo-
pération et de recherche avec HEC
Montréal, avec les hôpitaux Universi-
taires de Genève, l’Université de Kiev,
l’Université de Chisinau, de Varna, de
Sofia, l’Université Mohamed V de Rabat.
Les rencontres des partenaires s’avèrent
riches de contacts et de projets, comme
en témoignent le colloque World Bank-
FEHAP organisé à Sofia en 2007, l’accueil
à Paris des collègues de Montréal et
de Genève, la remarquable session de
formation organisée par l’Institut et le
laboratoire management de la santé
d’HEC Montréal en 2008.
Une forte motivation
Mais le plus intéressant est sans doute
la forte motivation des adhérents,
anciens étudiants de l’Institut et cadres
dirigeants qui, s’impliquant directement
et activement, va permettre le lance-
ment de deux actions. La première va
être l’accueil et l’encadrement d’étu-
diants internationaux en master de
management public européen, dans
différentes institutions de la FEHAP en
France. 4 étudiants en 2007, 14 étudiants
en 2008 et, cet été 2009, ils étaient plus
de 20, attendus avec enthousiasme par
des collègues dans différentes régions
de France: Strasbourg, Rennes, Briare,
Marseille, Paris.
Stages remarquables, ainsi que l’ont
montré les mémoires soutenus en sep-
tembre, en visioconférence, entre les
dirigeants d’établissements d’accueil
FEHAP et les Universités de rattachement
des étudiants. Beau témoignage que ce
mémoire de Marina, de l’Université de
Kiev, tentant d’expliquer la relation
DOSSIER
40
•••
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
41
DOSSIER I LA FORMATION
performance-motivation des soignants,
telle qu’elle l’a découverte dans son
établissement d’accueil: «Une convention
collective comprise et respectée par le
dirigeant et les salariés et la lecture de la
51, pour moi, c’était fascinant, incroyable…».
Abderrahmane Rida, Directeur de l’Institut
Régional Francophone d’Administration
et de Gestion de Sofia (IFAG), lieu de for-
mation des étudiants, affirme l’intérêt
exceptionnel de ces stages: «parce que
l’étudiant est placé au cœur de l’organi-
sation, il discute avec un dirigeant, on
Un réseau de chercheurs : pour qui? avec quels objectifs?
Le réseau s’adresse aux enseignants-chercheurs désirant apporter leur expérience issue detravaux réalisés dans d’autres domaines et de nature à enrichir la réflexion. Il concerne ensuiteles cadres dirigeants de structures hospitalières, d’enseignement sanitaire ou social, d’accueilet d’hébergement du secteur non lucratif. Il s’adresse enfin aux jeunes chercheurs, engagésen thèse de doctorat et master de recherche, sur des sujets en rapport avec les problémati-ques étudiées. Sa vocation est résolument pluridisciplinaire et comparatiste.Le positionnement du réseau est ainsi clairement inscrit dans le domaine de la recherche-action et recherche-intervention.Sa stratégie de gestion de la connaissance pourra suivre, notamment, deux axes :• une stratégie cumulative de la connaissance : un projet va créer de la connaissance
sur un aspect du champ étudié ; cette connaissance servira de base pour un autre projetqui, lui-même, appellera de nouvelles questions de recherche
• une stratégie de triangulation : l’hypothèse posée autour d’une question de recherche peutêtre explorée dans un autre projet. A ce titre, le réseau s’attachera à développer les moyensde communication en vue de favoriser les échanges entre les différents groupes de chercheurs.
Le réseau souhaite orienter prioritairement ses travaux autour de quelques questions fondamen-tales, notamment :• la perception, la définition, la place du secteur non lucratif ; comment se décline-t-il aujourd’hui
au Canada, en Europe occidentale, dans le Maghreb, en Europe centrale et orientale ?Quelle connaissance de ce secteur offre actuellement les outils statistiques disponibles et lesétudes existantes?
• les capacités d’innovation spécifiques à ce secteur face aux grands enjeux contemporains(éthique, juridique, organisationnel, économique, technologique, gestionnaire…)
• les missions que se donne traditionnellement ce secteur (promotion de la santé et de l’au-tonomie des usagers, lutte contre l’exclusion, promotion de la cohésion sociale, intermé-diation civique, etc.) et les valeurs l’animant (volontariat, indépendance, solidarité, etc.)restent-elles indemnes face aux nouvelles contraintes des coûts, de la qualité, de la pro-fessionnalisation, ou encore des droits des usagers? De nouvelles missions émergent-elles?De nouveaux profils professionnels?
• l’espace politique dans lequel s’inscrit le secteur non lucratif et la place qui lui est dévoluedans les politiques publiques; sa marge de manœuvre entre l’Etat, le marché et les usagers;l’unicité ou la pluralité des conceptions à travers le monde et leur articulation stratégiquepotentielle.
Le réseau s’attachera à constituer et animer les groupes de chercheurs, proposera une àdeux rencontres sur l’année et sur le site d’une des universités partenaires. Il proposera uncolloque annuel, moment de communication des travaux et articles, moyen aussi pour lesjeunes chercheurs ayant participé d’enrichir leurs propres recherches,de partager leur réflexion,de bénéficier d’une publication. Il s’attachera enfin à développer les liens avec les universitéset institutions intéressées par le champ étudié.
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
QUELQUES INFOS STRATEGIQUES…
Le réseau, un conseil scientifique dehaut niveau, représenté par :
- Professeur Alain Rondeau,Laboratoire de Management de la santé HEC Montréal
- Professeur Jean-Claude Moisdon,département santé Ecole des Minesde Paris
- Professeur Abderrahmane Rida,Université Mohamed V de Rabat,Directeur de l’IFAG
- Cédric Routier, maître de conférencesUniversité Catholique de Lille
Le réseau, appuyé par les universitéspartenaires et coopération finaliséesou en cours :
- IFROSS Université Jean Moulin-Lyon III
- Laboratoire Européen de droit de lasanté Université de Montpellier 1
- Institut d’Economie et de Mana-gement Université de Nantes IAE
- Université Paris VIII- Université Paris Dauphine- HEC Montréal- Hôpitaux Universitaires de Genève- Université Libre de Bruxelles Solvay
- Business School- IFAG Sofia Institut universitaire
de l’AUF- Université de Chisinau Moldova- Université de Varna Bulgarie- Université Mohamed V de Rabat
Maroc- Al Akhawayn University Maroc.
accepte de lui faire découvrir ce qui fait
la vie des organisations… et il faut aller
plus loin, augmenter le lien avec l’Institut,
notamment à travers le réseau de cher-
cheurs». Abderrahmane Rida veut aller
plus loin : « Il faut des échanges dans
les deux sens. Nous devons accueillir des
cadres dirigeants FEHAP en formation à
l’Institut. Un accueil en stage d’un de nos
étudiants, ce doit être la porte d’entrée à
une coopération de long terme avec le pays
de l’étudiant… et notre collège doctoral
doit favoriser l’échange entre thésards…».
Projet motivant, au moment ou, de plus
en plus nombreux, des cadres lauréats
de l’Institut souhaitent continuer vers
un doctorat. Michel Cappe, Directeur du
Centre de l’Emmanuel, en région pari-
sienne, est un de ceux-là. Juste diplômé
de l’Institut et en thèse à l’Université de
Montpellier, il a accueilli et encadré un
étudiant: «Belle mission et engagement
motivant, pour nous comme pour lui…».
Et, au même moment, l’Institut FEHAP,
par le biais de son tout jeune réseau
international de chercheurs et praticiens,
•••
DOSSIER
42
YVES-JEAN DUPUIS, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE
LA FEHAP, et Florence Leduc, Directeur
du secteur Formation et de la Vie asso-
ciative, se sont rendus sur le Campus
qui rassemble moins de 12000 étudiants
dans une cinquantaine de programmes
différents. HEC Montréal est un établis-
sement d’enseignement universitaire,
constitué en 1907, fort de 250 profes-
seurs, de 35 programmes d’études en
gestion, d’une très belle bibliothèque.
HEC Montréal se développe dans le sec-
teur du management de la santé et vient
d’ouvrir un pôle Santé.
Prévenir, guérir, soutenir : telle est
la doctrine du système québécois avec
un continuum dans un même ministère.
C’est aussi une coopération très forte
entre l’université et les institutions.
Moment-clé de ce voyage, la rencon-
tre avec le Directeur Général de Sainte-
Justine, une école de santé contextua-
lisée, un modèle de coopération.
La Santé, de compétence provinciale au
Québec, est divisée en 16 régions pilotées
par des agences avec des réseaux
locaux de santé, par territoire, avec un
chapeau sanitaire/social. Ces régions
sont dotées de programmes et de conti-
nuums de soins: prévention, soins, suivi.
A titre d’exemple, la Montégérie est une
agence avec 13 réseaux.
Ann Langley est spécialiste des ques-
tions de gestion stratégique en contexte
pluraliste et complexe. Elle est titulaire
d’une chaire de recherche en gestion de
santé et spécialisée sur le leadership
partagé. Elle travaille plus particulière-
ment sur les questions portant sur
l’avancée de projets impliquant des
acteurs différents et des débats entre
les acteurs. Elle estime que les chan-
gements dans le secteur de la santé
font appel à des dimensions négligées.
Ann Langley a pu constater que les éta-
blissements qui ont porté de grands
projets ont tous assisté à des phénomè-
nes de dilution. «Attention aux fusions»,
propose Ann Langley, «la fin, les moyens,
les dimensions oubliées, le coût du chan-
gement, le risque de désintégration et com-
ment les leaders réussissent la fusion?».Le
leadership collectif peut être très puis-
sant, mais il ne faut pas oublier que
c’est également une source de fragilité.
Au Québec, il y a une tradition de sépa-
ration entre le corps médical et la direc-
tion des hôpitaux, d’où la mise en place
de programmes de cogestion du chan-
gement. Mais, au bout du compte, l’ins-
tance ultime de décision est le Conseil
d’Administration.
Guy Parey, titulaire de la Chaire tech-
nologique de l’information en santé, est
expert en information inter-établisse-
ment, implantation des dossiers patients,
télémédecine, outils d’évaluation de la
performance, diagnostic et change-
ment. Il se présente comme un gestion-
naire et non comme un créateur de
systèmes d’informations.
HEC intervient avant, pendant, après
• avant l’informatisation dans un projet
technologique en amenant la direction
de l’établissement sur une réflexion
sur l’opportunité de changer
• pendant : quand on introduit une
technologie, le client est soigné par
une équipe de soignants, mais intro-
duire une technologie change la
manière de pratiquer; les taux d’échec
peuvent être élevés en santé. C’est
la raison pour laquelle il faut mettre
en place une méthodologie de ges-
tion des risques permettant aux éta-
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
La FEHAP et HEC Montréalresserrent leurs liens
Les enjeux à l’international sont nombreux pour le secteur Formation. Récemment,Yves-Jean Dupuis et Florence Leduc se sont rendus auprès de leurs partenaires àMontréal pour faire un bilan de leur coopération HEC Montréal/FEHAP et prévoir denouveaux axes de travail grâce aux rencontres organisées lors de ce voyage.
lance son premier appel à projets. Des
établissements, des universitaires, vont
mettre en commun leurs savoir-faire et
intérêts, en vue de créer de la connais-
sance autour du modèle PNL. «Ambition
remarquable et à saluer», a publiquement
déclaré Jacqueline Bougeard, Délé-
guée régionale FEHAP Bretagne,
devant les administrateurs et directeurs
réunis en Assemblée régionale à Rennes
le 6 novembre dernier.
«Nous comprenons l’outil que cela repré-
sente pour nous, moyen de motiver nos
équipes, de donner une nouvelle dimen-
sion à nos métiers… ». Intéressant au
moment où Philippe Lorino, professeur à
l’ESSEC, publie dans Finance Contrôle
& stratégie un article reconnu par la
communauté scientifique comme nova-
teur, au sens où il affirme que la recher-
che en gestion ne peut se passer, et plus,
trouve sa richesse de la forte interac-
tion entre le chercheur et le praticien.
Aussi, dans cette nouvelle dynamique,
associant mobilité internationale d’étu-
diants et implication dans la recherche,
l’IFSCD s’affirme encore davantage
comme pièce-maitresse dans le pro-
jet stratégique de la FEHAP, en même
temps qu’ouverture vers l’innovation et le
rayonnement d’un modèle.
Benoît Nautré
Professeur associé
•••
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
UNE COOPERATIONENTRE LA FEHAP ET HEC MONTREAL
• pour faire vivre l’accord qui lie les deux organisations et le faire évoluer
• pour créer un réseau de cher-cheurs afin de valoriser la placedu secteur Privé Non Lucratif
• pour développer des formationstout en faisant participer nosdirigeants dans les modulespédagogiques
• pour mener une réflexion commune sur des thématiquestouchant aux domaines de lasanté.
blissements de repérer les risques
grâce à un outil d’autoévaluation.
Cet outil de diagnostic aide à la prise
de décision.
• après: l’évaluation des projets. Il s’agit
de mesurer l’étendue des bénéfices
réalisés à la suite de ces change-
ments: HEC réalise un diagnostic de
recherches pour boucler la boucle et
vérifier, par rapport au projet initial,
si les résultats sont là! Avec un regard
objectif et détaché.
Denis Chenevert est spécialisé en
Ressources Humaines. Il s’intéresse
aux différentes conjonctures impactant
le climat de travail, ses conséquences
dans le changement. L’aspect humain
est souvent relégué, alors que c’est un
facteur de réussite ou d’insuccès. Il a
travaillé sur la profession infirmière et,
notamment, sur les questions liées à la
mobilisation, l’engagement vers l’ins-
titution.
Il a réalisé des enquêtes avec des étu-
diants en techniques infirmières : leurs
attentes au départ et à six mois après la
fin de leurs études. Quelles sont leur
perception, sont-ils encore là et quelle
influence sur leur mobilité profession-
nelle ? Le premier retour se présente
comme un grand choc entre leurs
attentes et ce qu’ils découvrent, notam-
ment dans leurs relations, dans la
dynamique relationnelle. Il faut prendre
la mesure tous les deux ans, avec des
résultats et un modèle explicatif sur les
facteurs du changement qui ont impli-
qué une évolution sur l’engagement du
personnel.
Les agences de recrutement
Du fait de la pénurie d’infirmiers, le
Canada a mis en place des agences pri-
vées d’infirmiers. Ces personnels sont
recrutés dans les hôpitaux et sont mis
à leur disposition. Les jeunes salariés
choisissent souvent des agences d’in-
térim grâce auxquelles ils ont des
horaires plus malléables et bénéficient
d’une formation continue! Cette nouvelle
réalité questionne les projets sociaux
des hôpitaux, tant sur le projet de l’en-
treprise que sur les pratiques et les
performances.
Marie-Hélène Jobin est professeur en
gestion des opérations et logistique.
Elle est spécialisée sur la question des
performances, des tableaux de bord et
des démarches d’amélioration. Elle s’in-
téresse aux contenus mais aussi aux
processus : comment s’implante-t-on
dans une organisation, les aspects cli-
niques et de gestion.
Sylvain Landry s’intéresse à la logisti-
que hospitalière et aux fournitures de
matériel. Il a travaillé à Montpellier.
Dans le secteur de la Santé au Qué-
bec, la question public/privé est très
sensible. Les établissements sont
publics, mais 30% des coûts transitent
par le privé (biologie, etc.). La contrainte
fédérale stipule que chaque citoyen doit
avoir accès au système de santé, mais
il y a des brèches : certaines interven-
tions chirurgicales peuvent se faire par
le privé avec donc une crainte de la
détérioration du système public. D’au-
tres, au contraire, estiment que l’on va
chercher une ressource complémen-
taire, en augmentant la capacité du
privé et en désengorgeant le public des
files d’attente. Sur le partenariat public/
privé, la crise économique joue aussi un
rôle déterminant outre-Atlantique.
Ces rencontres riches et passionnantes
permettent d’avoir une meilleure connais-
sance de qui est HEC!
Florence Leduc,
Directeur du secteur Formation et de
la Vie associative FEHAP
43
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
INSTALLÉ SUR LE NOUVEAU CAMPUS DE SOFIA
EN BULGARIE, l’IFAG reçoit des étudiants
de toute la région d’Europe Centrale et
Orientale. 130 garçons et filles et plus
de 21 nationalités, tous francophones
malgré la diversité de leurs origines et
de leurs langues maternelles, déjà
diplômés des universités de leurs pays,
ils le seront, au terme d’une année
d’étude, d’un master soit en Adminis-
tration des entreprises, soit en gestion
publique européenne.
En pleines réformes de leurs organi-
sations de services publics, leurs pays
ont aujourd’hui besoin de cadres de
gestion, notamment dans le secteur
social, sanitaire et de la protection.
Créé il y a un peu plus de treize ans,
L’IFAG figure parmi les quatre instituts
universitaires que l’Agence Universi-
taire de la Francophonie, association de
plus de 700 universités francophones,
gère sur les différents continents du
monde.
L’IFSCD FEHAP et L’IFAG de Sofia
Professeur de didactique des sciences économiques etde gestion à l’Université Mohammed V de Rabat,Abderrahmane Rida dirige depuis quinze mois l’IFAG,Institut de l’Agence Universitaire de la Francophonie.Coopération et estime mutuelle, témoignage.
DOSSIER
44
Une coopération bien vivante : Varna en Bulgarie
EN OCTOBRE 2006, Yves-Jean Dupuis,
Directeur Général de la FEHAP, se rend
à Varna, accueilli par Klissarova,
Rectrice de l’Université de Médecine de
Varna, et Emmanuela Moutafova, Direc-
trice de la Faculté de Santé Publique. Le
14 octobre, la Convention de Collabora-
tion était signée présageant du dyna-
misme des coopérations à venir. Ce fut
aussi le début d’un projet ambitieux et
d’une expérience réussie !
La création d’une école
Le Directeur de l’Hôpital Universitaire
de Varna, Boris Ivanov, et Klissarova,
interpellés par le modèle du système
hospitalier non lucratif et par l’expé-
rience de la FEHAP en termes de for-
mation des personnels médico-sociaux,
se sont également intéressés à la for-
mation continue des professionnels de
santé. Une idée naît, devenant projet,
puis réalité: la création d’une école pour
les aides-soignantes, encore non exis-
tante dans ce pays.
De nombreux échanges avec des pro-
fessionnels d’établissements FEHAP
(infirmiers, aides-soignants, mais aussi
formateurs) permettent d’adapter
les programmes. Enfin, on inaugure
son démarrage au sein de l’Hôpital
Universitaire de Varna pour la rentrée
2009, avec un record d’inscriptions de
30 étudiants !
La formation « aides-soignantes » est
désormais une réalité en Bulgarie.
Alors, dans la lancée du projet, pourquoi
ne pas voir plus loin, pourquoi ne pas
mettre en place, cette fois, un centre de
formation professionnelle continue
international pour les professionnels de
santé, axé sur les questions de Santé
Publique et de Management de la Santé?
Cela permettrait d’élargir l’offre de for-
mation continue aux professionnels du
monde de la santé en Bulgarie et de
développer au niveau régional (PECO)
l’organisation de séminaires, de ren-
contres scientifiques, de conférences,
en lien avec des professionnels et par-
tenaires FEHAP… Une question que se
pose Emmanuela Moutafova, Directrice
de la Faculté de Santé Publique.
La coopération avec l’Hôpital Universitaire «Sveta Marina»et la Faculté de Santé Publique de Varna, déjà anciennemais toujours très dynamique ! De multiples actions ontété menées depuis 2002, que ce soient des coopérationsétudiantes en médecine et santé publique, ou des missionsd’enseignements et conférences. Mais ce partenariat severra définitivement formalisé par la signature d’uneConvention de Collaboration entre l’Université deMédecine de Varna et la FEHAP.
4545
DOSSIER I LA FORMATION
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
En juillet 2008, Bernard Cerquiglini,
Recteur de l’AUF, recevait dans son
bureau de la Sorbonne, Antoine Dubout
et Yves-Jean Dupuis, Président et Direc-
teur général de la FEHAP, insistant sur
le sens profond de cette coopération
entre la FEHAP et l’IFAG. Coopération,
dit-il, s’inscrivant dans une histoire,
celle de l’Europe et d’un modèle construit
sur les valeurs du secteur non lucratif.
Donner à ces étudiants, à travers leur
stage de master aux côtés de gestion-
naires, soignants, intervenants sociaux
des établissements de la FEHAP, c’est
montrer une voie pour l’avenir des orga-
nisations sanitaires, sociales et de pro-
tection de leurs pays, au moment où
s’affrontent les recherches d’efficiences
gestionnaires et les limites de régulation
par le marché.
Abderrahmane Rida, Directeur de
l’IFAG, au regard de sa perception des
besoins et du vécu de ses étudiants,
témoigne
FEHAP : Selon vous, Professeur Rida,
le secteur social, sanitaire et de la pro-
tection en Europe Centrale et Orientale
peut-il offrir un avenir professionnel
de valeur et porteur de sens à vos étu-
diants ?
Abderrahmane Rida : Comme vous le
savez, le développement durable de
toute région est principalement tribu-
taire des ressources humaines qui
l’animent et le dirigent.
Dans un contexte de globalisation des
échanges et d’ouverture des marchés à
l’échelle planétaire, l’accès à des biens
et services, publics ou privés soient-ils,
connaît de nos jours une nouvelle exi-
gence de la part des usagers. Il s’agit de
l’exigence de qualité.
Gérer ou participer à la gestion d’une
entreprise du XXIe siècle requiert non
seulement de nouveaux « savoir »,
« savoir-faire » et « savoir-être » mais
aussi et surtout un «savoir-devenir». Il en
est de même pour toute administration
publique où «la bonne gouvernance» est
désormais une réclamation de toute
communauté.
De nouveaux besoins en formation
découlent de cette situation.
Treize années durant, l’IFAG de l’Agence
Universitaire de la Francophonie, basé
à Sofia en Bulgarie, s’est efforcé d’être
un outil au service de la formation et
de la recherche universitaires en ges-
tion pour la région Europe centrale et
orientale, confrontée aux défis de l’in-
ternationalisation.
Un millier de cadres formés à l’IFAG
l’ont aussi été non seulement à la ges-
tion financière, mais au développement
du potentiel humain dans une société
multiculturelle fondée sur les libertés
et droits fondamentaux.
Aujourd’hui, l’IFAG se fixe comme but
de consolider les formations existantes,
d’abord, et de diversifier ses activités,
ensuite. Sur cette voie, l’amélioration
des conditions pédagogiques des for-
mations actuelles ainsi que le raffer-
missement du réseau constituant le
collège doctoral sont des objectifs à
court terme. Une structure légère est
mise en place pour le développement
de la formation continue ainsi que les
activités de recherche.
Pour la rentrée 2009-2010, l’IFAG accueille
ses étudiants dans un bâtiment rénové,
le jour pour la formation initiale et le
soir pour la formation continue.
La proposition de l’ouverture d’un nou-
veau master en matière d’économie
sociale et solidaire avance bien et s’ins-
crit dans le cadre de ce souci permanent
de rendre la formation supérieure des
jeunes cadres au service d’un dévelop-
pement social durable.
Le secteur de la santé et de la protection
sont pleinement concernés. Si preuve il
en faut, c’est cet engouement des étu-
diants sur des sujets de recherche et
des terrains de stages qui s’y réfèrent.
FEHAP : L’IFAG a-t-il sa place dans ce
challenge ?
A.R. : L’IFAG est un outil que l’Agence
Universitaire de la Francophonie a voulu
au service de la formation de cadres,
selon les besoins de leurs pays de pro-
venance. Ainsi, l’Institut s’est entouré
d’une équipe pédagogique constituée
d’éminents professeurs du monde
francophone qui, des années durant,
n’ont cessé de faire preuve de dyna-
misme et d’abnégation. L’atout majeur
de l’IFAG est la diversité, à la fois de
ses étudiants mais aussi et surtout de
ses professeurs, tous engagés dans cet
élan de solidarité.
FEHAP : Selon vous, ce partenariat
avec la FEHAP est-il positif ? Pensez-
vous utile ce contact direct entre vos
étudiants et les cadres dirigeants des
organisations de la FEHAP ?
A.R. : Le partenariat avec la FEHAP est
multiple : d’abord, à travers les cours et
nous nous réjouissons de cette com-
munauté entre professeurs de l’IFAG et
professeur associé de l’Institut FEHAP;
ensuite, à travers les terrains de stages
(plus d’une vingtaine cette année) et
l’encadrement des recherches; enfin, à
travers le support qu’elle accorde aux
activités du collège doctoral.
C’est pourquoi l’AUF m’a fait l’honneur
de me désigner membre du Conseil
scientifique du réseau de recherche
que la FEHAP anime de son côté.
Propos recueillis par la Rédaction
«Coopération qui s’inscrit dans une histoire :celle de l’Europe et d’un modèle construit
sur les valeurs du secteur non lucratif ».
DOSSIER
46 Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
Tout commence quand Yves-Jean Dupuis, Directeur Général de la FEHAP, se rend en2007 en Moldavie, signant avec le ministère de la Santé et l’Université de Chisinau unaccord bilatéral de coopération.En 2009, un accord conjoint est signé avec Philippe Oger, Président de l’Université deMontpellier et partenaire de l’Institut. Une coopération active est alors actée entre laFédération et cet Etat, puisque ce sont plus de 500 étudiants et jeunes thésards quisont accueillis depuis 1999.
TémoignagesLE MASTER EN E-LEARNING, INSTITUT FEHAP - UNIVERSITÉ DE MONTPELLIER
OUVERTURE VERS L’EUROPE ET PROJET D’AVENIR, UN ESSAI PROMETTEUR CETTE
RENTRÉE…
EN AVRIL 2009, SILVIA MORGOCI RENCONTRE A CHISINAUFRANÇOIS VIALLA ET L’INTERROGE SUR LA POSSIBILITE DEPERFECTIONNER SA FORMATION EN DROIT ET MANAGEMENTDE LA SANTE. UNE RESPONSABILITE IMPORTANTE AUMINISTERE, DEUX JEUNES ENFANTS, SILVIA NE PEUTQUITTER LE PAYS POUR LONGTEMPS…
Le discours de François Vialla raisonne pour elle comme un futurprometteur :elle s’inscrit sur le programme Master e-learning de l’Ins-titut. Première rencontre avec la promotion en octobre, début desapprentissages sur le Web… Silvia se passionne et pense déjà à unefuture thèse de doctorat. Secteur non lucratif et réforme des institutionsde santé en Moldavie… interrogée alors qu’elle s’apprête à revenirpour le second rassemblement de la promotion Rue de Lourmel,Silvia Morgoci témoigne de cette expérience.
Pour vous le master en France, c’était un rêve impossible. Com-ment avez-vous réagi à l’offre de la FEHAP?Ce genre de proposition n’arrive pas tous les jours et j’ai compris quec’était pour moi l’occasion d’apprendre, de découvrir et d’être initiée auxmeilleures pratiques professionnelles d’un pays ayant le meilleur systèmede santé.J’étais également très loin d’imaginer les difficultés que je rencontreraipendant mes études : les barrières du langage, les différences culturelles,les obligations liées à mon travail au bureau et à la maison.
Et l’arrivée en France, le premier contact avec la FEHAP?Très impressionnant ! Des gens sympathiques, une atmosphère calme etchaleureuse, tout pour me persuader que j’étais dans la bonne voie ! De plus,j’étais la seule étudiante internationale du groupe et j’ai vraiment appré-cié l’enthousiasme du personnel de la FEHAP à m’aider.
Avec vos collègues de promotion, vous êtes en contact par le Web.Est-ce une aide pour vous de savoir que vous n’êtes pas seule dansce programme?Nous sommes au début des études et je ne connais pas encore vrai-ment les autres étudiants. Cependant, j’apprécie beaucoup l’initiativede certains de m’intégrer au groupe et leur intérêt pour mon pays et sonsystème de santé. Ce réseau pourra être très utile pour mon futur travailen Moldavie.
La thèse de doctorat,pour vous et votre avenir professionnel,mais pourvotre pays aussi?J’espère, qu’après la réussite de ce master à l’université de Montpel-lier, je serai assez forte pour continuer un PhD. Il n’y a que quelques per-sonnes en Moldavie qui l’ont fait à l’étranger ! Je souhaite que cetteexpérience du master en France y soit appréciée.
Et, plus tard, quand vous repenserez à la FEHAP…La FEHAP est un endroit où je me sens en confiance et à l’aise, un lieu oùje voudrai toujours revenir ! C’est comme un grand frère, prêt à m’aider età m’entourer. Cet élément est très important pour moi en tant qu’étu-diante venant de l’étranger !
PREMIER TEMOIGNAGE1
47
DOSSIER I LA FORMATION
•••
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
MARINA, 23 ANS, UKRAINIENNE, ETUDIANTE EN ADMINIS-TRATION EUROPEENNE A L’IFAGEN STAGE DANS UN ETABLISSEMENT HOSPITALIER FEHAP ENBRETAGNE, ELLE TEMOIGNE…
Septembre 2009, Marina, diplômée de l’Université de Kiev, arrive enBretagne. L’année précédente, elle a choisi de suivre le mastergestion publique européenne à Sofia, en Bulgarie. Très vite, elle sepassionne pour le modèle de nouvelle gouvernance, New PublicManagement, et souhaiterait aller voir sur le terrain. On lui a parléde la coopération avec la FEHAP, du modèle non lucratif dans ledomaine de la santé, de la protection sociale et de l’aide auxpersonnes.Dès son arrivée à la Clinique des Augustines, l’équipe de cadres luipropose de travailler avec eux sur la construction d’un modèle decontrôle des coûts. L’objectif : un outil de pilotage qui permettrait dedéterminer le coût d’un Groupe Homogène de Séjour, mais aussi defournir de l’information partagée dans l’établissement. Dans ceprojet, participe Pierre Mevellec, professeur à l’Université de Nantes,auteur de plusieurs ouvrages sur les méthodes par les processus.
Quand on vous a parlé de ce stage de la FEHAP, comment imaginiez-vous la suite?J’étais impatiente de voir comment ça se passait dans le milieu profes-sionnel en France et de comparer les pratiques avec celles de mon pays.Cela a pu se faire grâce au partenariat avec la FEHAP et, pour moi, c’étaittrès important de venir dans un autre pays, de venir en France.Avant d’arriver, j’étais sûre que je pourrai utiliser mes connaissancesthéoriques acquises à l’IFAG dans le domaine de la gestion et les appli-quer. Je savais que je travaillerai en venant à la Clinique sur le contrôle degestion car c’est un des outils qu’elle utilise et que je pourrai approfondirce que j’ai étudié.Ce domaine n’est pas encore très développé globalementmais représente un grand intérêt dans le cadre d’une gestion perfor-mante. Pour moi, il est important que je puisse contribuer à apporter cesconnaissances dans mon pays. J’ai également travaillé dans le domaine desressources humaines que je trouve intéressant parce qu’il évolue tout letemps. On se heurte à des situations imprévues qu’il faut résoudre et,très souvent, de la gestion de ces problèmes dépend le fonctionnementde la structure. Mon mémoire de fin d’études traitait de « la motivation dupersonnel comme moyen de performance».
Vous aviez travaillé sur le modèle de la nouvelle gouvernance dusecteur non lucratif, soutenu votre mémoire de master avec l’éta-blissement FEHAP qui vous accueille et, maintenant, sur le terrain,entre modèle et réalité?On peut se servir des modèles décrits par les théories mais il faut avouerque la mise en pratique est toujours décalée par rapport à la théorie, c’estl’ordre normal des choses, il faut s’adapter. Dans la gestion, il y a toujoursde l’imprévu et c’est cela le plus intéressant. Il n’y a pas de recette miraclepour toutes les situations rencontrées en vie réelle, il faut toujours impro-viser, en s’appuyant sur la théorie. L’idéal du modèle doit s’adapter à laréalité, en gardant beaucoup de souplesse.
DEUXIEME TEMOIGNAGE2
Vous rêvez d’une thèse de doctorat, Pierre Mevellec et les cadresde la Clinique vous encouragent, et vous?Lors de mes études à l’IFAG, je me suis passionnée pour la gestion publiqueet je veux approfondir mes connaissances dans ce domaine pour pouvoirles utiliser au maximum dans mon avenir. Je veux faire des recherches engestion pour pouvoir contribuer à développer les pratiques de la moderni-sation de gouvernance dans mon pays.
Et, plus tard, quand vous repenserez à la Clinique, à la FEHAP…Une grande famille,une richesse incroyable de chaleur humaine et d’écoute.Mais beaucoup plus, c’était pour moi la découverte d’un nouveau modèled’entreprise, d’une gestion efficace tout en sachant que le gain n’est pasl’objectif, les malades sont au centre du dispositif, les familles, les person-nels sont pris en compte et peuvent s’exprimer.Je voudrai que d’autres aprèsmoi découvrent tout cela et puissent avoir la chance, comme moi, debénéficier de l’aide de la FEHAP.
DOSSIER
48 Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
LJUBINKA, 24 ANS, MACEDONIENNE, ETUDIANTE ENADMINISTRATION DES ENTREPRISES A L’IFAG
L’hôpital Saint-Jean de Briare a une longue tradition d’accueil destagiaires, étudiants au sein de l’IFAG de Sofia, pour la plupart origi-naires des Pays d’Europe Centrale et Orientale.Engagé avec toute son équipe dans de nombreux projets innovants,son Directeur, Dominique de Courcel, attache une importance touteparticulière au développement de ces coopérations.
L’Hôpital Saint-Jean est depuis longtemps engagé dans une politiqueactive de formation. En effet, le marché du travail offre peu de possibilitésde recrutement de personnel qualifié et diplômé dans le secteur sanitaireet médico-social, c’est pourquoi notre établissement a été amené à embau-cher des personnes sans qualification particulière et les pousser à travail-ler en vue de l’obtention de diplômes.Cette politique nous a incités à nous rapprocher de quelques centres deformation (IFSI, ERTS,MFFR) pour faciliter l’accès du plus grand nombre auxformations diplômantes et aux stages et nous a conduits assez vite à rece-voir de nombreux stagiaires et à mettre en œuvre une politique de tutorat.Notre collaboration avec l’IFAG s’inscrit dans cette dynamique et, depuis2003, nous avons eu le plaisir de recevoir des stagiaires de formationdiversifiée et de leur confier des tâches variées allant de la préparation àla procédure d’accréditation, aux tâches relevant des ressources humaines,en passant par le circuit du médicament ou la construction du budget.Cette collaboration avec l’IFAG nous a aussi rapproché de l’Institut desdirigeants de la FEHAP grâce auquel notre surveillante générale a tout récem-ment obtenu le Master II.
Dominique de Courcel,Directeur de l’Hôpital Saint-Jean
Début septembre,Ljubinka,24 ans,macédonienne, intègre l’équipe del’Hôpital Saint-Jean pour un stage de quatre mois au sein du servicedes ressources humaines. Au bout de trois mois d’observations, dedécouvertes et d’expériences concrètes,elle nous livre ses impressions.
Qu’est-ce qui a motivé votre décision d’effectuer un stage au sein d’unétablissement FEHAP?Après avoir fait mes études d’interprétariat de français et d’anglais, j’ai décidéde continuer mon parcours en découvrant un domaine tout à fait différentde celui des langues : l’administration et la gestion. Ma décision d’effec-tuer un master gestion à l’IFAG de Sofia a été particulièrement motivéepar le fait que ces études se terminent obligatoirement par un stage pou-vant être suivi dans un pays francophone. Grâce à la coopération de l’IFAGavec la FEHAP, la recherche d’une entreprise prête à accepter un stagiaireavec un profil comme le mien, a été facilitée. C’est ainsi qu’a commencémon stage de quatre mois à l’Hôpital Saint-Jean de Briare.Je dois avouer, qu’avant mon arrivée à Briare, j’avais très peu de notionsde ce que représentait un hôpital Privé Non Lucratif adhérant à la FEHAP.Ce stage m’a permis d’acquérir une vision globale de l’univers FEHAP.J’ai, par exemple, eu l’occasion de participer à une journée régionale deréflexions et d’échanges autour de la personne âgée où j’ai pu prendre lamesure des problématiques auxquelles doivent faire face tous les acteursde la filière. Cela m’a donné envie d’approfondir mes connaissances desdifférentes particularités de ce secteur.
Vous êtes en train de travailler dans le domaine des ressources humai-nes. Est-ce que cela répond à vos attentes, à vos objectifs de stage?Les études d’administration des entreprises englobant une grande variétéde disciplines au sein de l’entreprise, il incombe aux étudiants de choisir le
TROISIEME TEMOIGNAGE3
domaine dans lequel ils voudront s’investir. Pendant mes études à l’IFAG,l’aspect qui a particulièrement attiré mon intérêt était les ressources humaines.Maintenant, je suis très reconnaissante d’avoir la possibilité de découvrirde plus près les nombreuses facettes de la fonction ressources humainesen m’impliquant dans toutes ses tâches concrètes.
Et après ce stage?Les nombreuses tâches que j’ai effectuées dans le cadre de mon stage, lesobservations des différents services de l’hôpital et les fonctions qui m’ont étéattribuées ont permis la concrétisation de mes connaissances théoriquesacquises à l’IFAG. Tout cela constitue pour moi une expérience profes-sionnelle très solide et enrichissante qui, très probablement, me servirade tremplin dans ma future carrière professionnelle. Travailler dans unétablissement adhérant à la FEHAP serait un vrai plaisir.
STAGE AU DOMAINE EMMANUEL (HAUTEFEUILLE, FRANCE)
Cécile Riou m’a répondu que j’étais sélec-tionné pour le stage au sein de l’Asso-ciation des Etablissements Emmanuel enFrance et j’ai convenu d’un contenu destage avec le directeur du DomaineEmmanuel, Michel Cappe : travailler enrelation étroite avec la Direction du siteet observer le management de l’ensem-ble des établissements. En tant qu’étran-ger, il a mis à ma disposition les moyensen termes de procédures nécessairespour arriver en France et rejoindre sonéquipe de travail.
A mon arrivée au Domaine Emmanuel, tout était prêt : ma chambre dansle lieu dit « le château » donnant sur un grand parc, mon bureau auprèsde l’Administration et d’autres modalités (indemnité de stage, accès gra-tuit au restaurant, à la lingerie, etc.).Après deux semaines d’observation, je me suis concentré sur l’atelier (ESAT)du Domaine pour y étudier le cycle complet de travail et tout autre élémentlié à la production. Pendant les échanges quotidiens avec les travailleursde l’atelier, leurs moniteurs, le responsable de l’atelier Eric Rychen, ledirecteur du domaine, Michel Cappe, et le reste de l’équipe, j’ai eu l’occasionde voir en pratique ce que j’avais appris seulement en théorie à l’IFAG.Précisément,comment livrer les produits dans les délais? Maîtriser la chainelogistique, les coûts et charges liés à la production, ainsi que les prix fixéspour les produits exigeant un système à part de fonctionnement.Ce stage au Domaine Emmanuel a été très bénéfique pour mes connais-sances professionnelles mais aussi personnelles. Il est à souligner que,pendant ce temps, j’ai eu l’occasion de valoriser mes acquis académi-ques classiques, d’améliorer ma formation pratique grâce aux travaux degestion quotidienne des événements.La possibilité d’effectuer mon stage au Domaine Emmanuel m’a permiségalement de mieux connaître les activités et les acteurs du secteur médico-social et leurs qualités de services. De plus, la nature et la mission humainede ces établissements m’ont davantage motivé à découvrir un nouvel univers.
Artan Koçi
QUATRIEME TEMOIGNAGE4
•••
OLGA TANAS, 24 ANS, MOLDAVE, ETUDIANTE EN ADMINIS-TRATION DES ENTREPRISES A L’IFAGEN STAGE DANS UN ETABLISSEMENT HOSPITALIER FEHAP AUMANS, ELLE TEMOIGNE…
Désormais, la coopération internationale est une habitude auCentre de l’Arche! Un partenariat né avec les Pays d’Europe Centraleet Orientale, il y a huit ans déjà, par la visite en France du Recteurde l’Université de Médecine et de Pharmacie de Chisinau (Moldavie),Ion Ababii.Septembre 2009,c’est au tour d’Olga Tanas, jeune étudiante moldave,d’effectuer son stage de fins d’études au sein du Centre de l’Arche.
Olga,comment vous sentez-vous après ces quelques mois en France,passés au Centre de l’Arche au Mans ? Les premières semainesd’adaptation se sont-elles bien déroulées?Pour être sincère, je me sens comme chez moi. J’ai été très bien accueillie,j’aime les gens avec qui j’ai travaillé et j’ai connu des personnes attachan-tes. C’était tout au début, lorsque je suis arrivée après un long voyage, queje me sentais « isolée» du monde entier dans une crise de communication.Maintenant, j’ai l’impression d’avoir vécu ici toute ma vie.
Vous êtes titulaire d’un diplôme en Relations Economiques Interna-tionales, bientôt d’un Master en Administration des Entreprises. Cestage est-il conforme à ce que vous pouviez imaginer et attendrede la vie professionnelle?Même si, avant de commencer, je n’avais pas une idée précise de ce qu’onallait me demander, connaissant très peu le milieu hospitalier et encoremoins le milieu hospitalier français ! J’ai appris beaucoup de choses concré-tisant ce qu’on a étudié à l’IFAG, sur la gestion d’une entreprise.Ma formation initiale en REI suppose plutôt une préparation pour desentrepreneurs dans les affaires internationales et je pense être sur labonne piste afin de pouvoir créer, un jour,mon entreprise.Mais j’ai bien pro-fité de cette expérience dans le milieu de la santé et je crois avoir euénormément de chance. La vie nous réserve parfois de telles surprises,car je dois avouer n’avoir jamais aimé les médecins et les hôpitaux chezmoi ! Je confirme avoir eu un peu « peur » au début. Ce stage est réelle-ment une expérience unique, profondément enrichissante.Au-delà, j’ai découvert un nouveau mode de vie, le savoir-vivre des Français !Pour l’anecdote, j’ai dû m’habituer à manger à table avec un couteau,très difficile au début, et n’ai probablement jamais autant mangé de saladede ma vie !
CINQUIEME TEMOIGNAGE5
Le Centre de l’Arche,Etablissement FEHAP, est lePôle spécialisé en MédecinePhysique et de Réadaptationdans le Schéma Régional d’Organisation Sanitaire des Pays de la Loire et Centrede référence pour la prise en charge de l’enfant.
Katia de Rouin, Responsable Comptable et Financièreau Centre de l’Arche a encadré Olga Tanas, durant sestrois mois de stage
Dans un contexte législatif et économique en pleine mutation, le contrôle de ges-tion devient incontournable pour les établissements de santé. Alors que cettedémarche semble évidente dans le secteur commercial, la notion de rentabilitéparaît déplacée pour les établissements de santé. Il faut voir les choses autre-ment : au-delà de la rentabilité, le contrôle de gestion est un véritable outil depilotage. Nos structures doivent s’adapter aux réformes induites par la Tarifica-tion à l’Activité (T2A) et c’est aujourd’hui qu’il faut impulser cette démarche.
Au Centre de l’Arche, il n’existe pas de service de contrôle de gestion mais ledésir y est présent. C’est avec un vif intérêt que nous attendions l’arrivée d’Olga(…) pour construire les bases d’un contrôle de gestion. L’objectif à atteindreavait été fixé : identifier le coût de prise en charge des patients selon leur patho-logie. Après une très courte période d’adaptation Olga a entrepris avec profes-sionnalisme ses travaux. Des rencontres régulières avec nos équipes (DIM, Res-ponsable Financier…) rythmaient cette démarche et permettaient,par exemple,dese positionner sur la pertinence ou non d’un indicateur, d’une clé de répartition. Al’issue de son stage, Olga nous a apporté les premiers résultats issus du calculdes coûts de prise en charge (…)
La compétence d’Olga et sa richesse personnelle ont constitué une ressourceimportante pour le Centre de l’Arche mais, au-delà de l’objectif professionnel,c’est une véritable aventure humaine dont nous avons pu bénéficier.
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207 49
LE DÉBAT OUVERT PAR LE DÉPÔT DE LA PROPOSITION DE LOI RELATIVE AU DROIT DE
FINIR SA VIE DANS LA DIGNITÉ1 MONTRE À QUEL POINT IL EST DIFFICILE POUR NOTRE
SOCIÉTÉ D’ABORDER JURIDIQUEMENT LA QUESTION DE LA MORT. CELA EST D’AUTANT
PLUS VRAI QUAND ELLE FRAPPE L’ENFANT. LES POUVOIRS LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE
ONT TOUTEFOIS CRÉÉ UN CADRE JURIDIQUE SPÉCIFIQUE, SOUVENT MÉCONNU.
50
Droit et santeLE STATUT JURIDIQUE DES ETRES HUMAINS EN DEVENIR
Comme le note Marie-Frédérique Bacqué, auteur
de plusieurs ouvrages sur la question, «la mort de
l’enfant reste un tabou très fort»2. Dans une termino-
logie juridique qui étonne parfois, qui choque souvent,
le droit a établi une classification du statut juridique
de l’enfant mort en fonction de son terme et/ou de
son poids.
Des critères médicaux et juridiques
Le devenir des êtres humains décédés repose sur le
fondement de critères médicaux et juridiques.
Médicaux d’abord, parce qu’en fonction de la durée
de gestation de vingt-deux semaines d’aménorrhée,
ou du poids de 500 grammes, le traitement réservé
à l’être humain décédé à la naissance sera différent.
Juridique, ensuite, car la personnalité juridique
pourra lui être reconnue à la double condition qu’il
soit né en vie et viable, en vertu de l’article 79-1 du
Code civil.
La combinaison de ces trois critères permet ainsi
l’ébauche de quatre catégories d’êtres humains,
décédés au commencement de leur existence. Ces
critères diffèrent de ceux distinguant l’embryon du
fœtus, statuts dont la transition dépend du terme
d’une durée de gestation de huit semaines, fixée
ainsi par le Comité Consultatif National d’Ethique
(CCNE) car permettant la différenciation du visage
de l’être humain3.
Le statut juridique de l’embryon
ou du fœtus morts
Au regard des critères médicaux, la séparation en
deux catégories distinctes des êtres humains décédés
sera fonction de leur identification par un non spécia-
liste. Cela signifie que si l’enfant, mort-né avant le
terme des vingt-deux semaines d’aménorrhée ou
pesant moins de 500 grammes, est reconnaissable
en tant que fœtus humain, il sera «une pièce anato-
mique aisément identifiable» dont le régime juridique
est prévu aux articles R.1335-9 et suivants du Code
de la santé publique.
En revanche, si le fœtus ou l’embryon morts ne sont
pas aisément identifiables par un non spécialiste,
sans remplir les deux critères médicaux décrits, ces
derniers appartiennent à la catégorie des «déchets
anatomiques humains correspondant à des fragments
humains non aisément identifiables», prévue à l’article
R.1335-1, 2° c du même Code, cette catégorie
constituant une déclinaison de celle des Déchets
d’Activités de Soins à Risques Infectieux (DASRI).
Le statut juridique de l’enfant sans vie
A ces deux premières catégories s’en ajoute une
troisième consacrant deux autres statuts spécifiques
à l’enfant sans vie au regard de critères juridiques,
cette fois.
Si ce dernier est né vivant sans être viable ou s’il est
mort-né mais en ayant atteint les seuils médicaux,
il sera alors considéré comme enfant sans vie et
ce, quelle que puisse être la cause de son décès.
La viabilité est ici d’importance au regard des règles
régissant la personnalité juridique. Si l’enfant mort
avait été reconnu viable, i. e. avait atteint l’un des
deux seuils médicaux précités, alors auraient été
dressés deux actes, l’un de naissance et l’autre de
décès, sur le fondement d’un certificat médical indi-
quant le respect de la double condition juridique.
Sans ce certificat faisant mention de la satisfaction
aux deux critères médicaux, seul sera dressé un
acte d’enfant déclaré sans vie qui n’est pas un acte de
naissance. L’enfant n’est alors pas un sujet de droit
et est, à ce titre, déclaré mort sans jamais être né.
Si la liste de ces cas semble exhaustive, il est évident
que tous n’ont pu être prévus par les dispositifs en
vigueur. L’affaire du tribunal administratif de Nîmes
du 2 juin dernier en est une illustration.
Le 2 juin 2009, le Centre Hospitalier d’Orange a été
condamné sur le fondement de l’obstination dérai-
sonnable à réanimer un nouveau-né en état de mort
apparente. Cette décision, la première en date sur
ce fondement, n’est pas sans interroger sur le
moyen de droit soulevé par le juge.
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
Sanitaires & Sociales I Janvier - février 2009 I n°202
DROIT ET SANTÉ
51
Madame S. se rend au Centre Hospitalier d’Orange
le 14 décembre 2002 pour accoucher. L’enfant vient au
monde en état de mort apparente. Après 25 minutes
de réanimation sans activité cardiaque détectée,
le gynécologue se rend auprès des parents afin d’an-
noncer le décès de l’enfant. Mais la réanimation
se poursuit, faisant apparaître un rythme cardiaque.
Elle continuera dès lors. L’enfant vivra mais avec un
handicap lourd. Les parents, en cette qualité et en
celle de représentants légaux de l’enfant, décident
d’engager la responsabilité du Centre Hospitalier.
Excluant les fautes personnelle et de service pendant
l’accouchement, le juge a estimé que « les méde-
cins ont montré une obstination déraisonnable au sens
des dispositions (…) du code de déontologie médicale
constitutive d’une faute médicale de nature à enga-
ger la responsabilité du Centre Hospitalier d’Orange»,
dans la poursuite de la réanimation passé le délai
des 25 minutes et leur poursuite pendant 20 autres
minutes durant lesquelles l’activité cardiaque de
l’enfant est réapparue.
L’état de droit avant la décision du 2 juin 2009
Si la réanimation ne s’était pas poursuivie au-delà
des 25 premières minutes, l’enfant eût été considéré
comme mort-né. Un acte d’enfant sans vie aurait dès
lors été délivré, en vertu de l’alinéa 2 de l’article
79-1 du Code civil. In casu, la poursuite des soins
prodigués par le professionnel de santé pouvait être
considérée comme une obstination déraisonnable
relevant d’une infraction à la déontologie. Le profes-
sionnel eût été dès lors soumis à la section discipli-
naire de son ordre à fin de répression, au titre de
l’article R.4127-37-I du Code de la santé publique.
Toutefois, le devoir déontologique du praticien n’intro-
duit pas un droit au patient de ne pas subir d’obsti-
nation déraisonnable dans la dispensation des soins.
En effet, l’alinéa 2 de l’article L.1110-5 du même
Code dispose que les actes médicaux peuvent –et non
doivent – être suspendus ou ne pas être entrepris
s’ils apparaissent inutiles ou disproportionnés.
L’apport et les implications
de la décision du 2 juin 2009
Si le juge écarte la responsabilité de l’établissement,
tant sur le fondement d’une faute personnelle et
la faute de service pendant l’accouchement, cette
dernière n’est pas totalement rejetée. En effet, en
estimant que « les médecins ont montré une obsti-
nation déraisonnable», il la reconnaît implicitement
dans les soins prodigués après l’accouchement. Dès
lors, la responsabilité du Centre Hospitalier est
engagée sur le fondement de cette faute, l’action par
laquelle une atteinte est portée au droit d’autrui
lui causant un dommage. Le juge fait donc du refus de
l’obstination déraisonnable un droit au patient, loin
d’être évident au sens de l’article L.1110-5 précité.
S’agit-il d’un élargissement des droits du patient à
fin de réparation ?
La question se pose, même s’il est tentant de voir en
l’obstination déraisonnable un moyen commode
de faire écran à l’alinéa 1er de l’article L.114-5 du
Code de l’action sociale et des familles, disposant que
« nul ne peut se prévaloir d’un préjudice du seul fait
d’être né». Sans elle, l’enfant n’eût pas été handicapé…
parce qu’il n’eût jamais vécu.
La décision pose donc plus de problèmes qu’elle
n’en résout, en termes de responsabilité future des
établissements bien sûr, en termes d’éthique surtout:
à l’issue de quelle durée le juge devra-t-il considérer
l’activité de réanimation comme disproportionnée
ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel
de la vie?
Antoine Audouin,
Conseiller santé-social
au secteur Sanitaire FEHAP
1- Proposition de loi n° 1960 relative au droit de finir sa vie dans ladignité, enregistrée à la Présidence de l’Assemblée nationale le 7octobre 2009.
2- Bacqué M.-C., Le deuil à vivre, éd. Poches, Odile Jacob, 2000.
3- CCNE, avis n° 89 du 22 septembre 2005.
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
MODIFIÉE À DIX REPRISES, la loi de 1978
tend à concilier le respect des données
à caractère personnel et la nécessité de
constituer des bases de données effi-
cientes. L’élaboration des plans de
continuité de l’activité consécutive au
développement de la pandémie grippale
offre une illustration de ce conflit latent.
En effet, de nombreux employeurs ont
sollicité leurs salariés aux fins d’obtenir
certaines informations dans le but d’an-
ticiper les conséquences d’une diffusion
massive du virus de la grippe A H1N1.
Il s’agissait principalement de réunir les
coordonnées téléphoniques du person-
nel pour assurer une bonne diffusion
des consignes émises par l’employeur.
La CNIL a ainsi été amenée à ériger
certaines règles afin que la collecte de ces
informations s’effectue dans le respect
des droits fondamentaux des salariés.
La CNIL, une autorité administrative indépendante
L’article 11 de la loi de 1978 proclame
l’indépendance de la CNIL. Aux termes
de ce texte, la Commission constitue une
autorité administrative indépendante.
En ce sens, cette institution doit être
considérée comme l’interlocutrice privi-
légiée des citoyens et des entreprises
en matière de traitements des données.
Il est ainsi possible de saisir cette auto-
rité pour s’assurer de la conformité d’une
procédure d’exploitation d’informations
ou encore solliciter l’obtention d’un label
lorsqu’un dispositif d’utilisation des
données personnelles a été reconnu
compatible avec les exigences légales.
Une mission de régulation
Par ailleurs, la Commission est garante
du respect des libertés individuelles.
A ce titre, l’article 22 de la loi, dite
« informatique et libertés », prévoit une
procédure de déclaration préalable des
traitements de données à caractère
personnel.
Dans le souci de maintenir une certaine
souplesse dans l’utilisation des infor-
mations, le législateur distingue les
données à caractère personnel dont
l’exploitation n’est pas susceptible de
porter atteinte à la vie privée ou aux
libertés, des données dont la manipu-
lation pourrait entraîner une violation
des droits individuels. Cette distinction
résulte des articles 24 et 25 de la loi du
6 janvier 1978. A chacune de ces caté-
gories, correspond un régime juridique
plus ou moins contraignant.
Ainsi, la CNIL est chargée de réguler
l’utilisation des données courantes en
adoptant des normes destinées à sim-
plifier l’obligation de déclaration. Le
traitement des informations plus sen-
sibles nécessite une autorisation de la
Commission.
Une mission de consultation
Outre son rôle de régulateur, la CNIL
est consultée sur les projets de loi ou
les textes réglementaires concourant
52
Comme le rappelait Jean Foyer au cours de la discussion du projet de loi relatifà l’informatique, aux fichiers et aux libertés, « l’informatique agit dans le sens del’efficacité technique ; elle n’agit pas toujours dans celui de la liberté». Afin d’assurerle respect des droits individuels, le législateur a adopté la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978visant à sauvegarder la liberté de chacun face aux potentialités de l’informatique.L’équilibre de ce texte repose sur une Commission Nationale de l’Informatique et desLibertés (CNIL) dont la nature juridique s’inspire très largement de la législation anglo-américaine.
La sauvegarde des données à caractère personnel par la CNIL
à la protection des personnes à l’égard
des traitements automatisés de données.
Elle est également habilitée à échanger
avec d’autres autorités administrati-
ves afin de guider ces dernières dans
l’utilisation d’informations susceptibles
de mettre en jeu le droit au respect de
la vie privée des citoyens.
La protection des données à caractère personnel au cours de l’élaboration du plande continuité de l’activité
La loi de 1978, modifiée en 2004, prohibe
l’appréhension de certaines catégories
de données. Il est ainsi interdit de collec-
ter ou de traiter des données à caractère
personnel relatives à la santé des per-
sonnes.
Le traitement des données
personnelles dans le cadre du PCA
Cependant, la perspective d’une pandé-
mie grippale a incité la CNIL à se pro-
noncer sur le recueil de données à
caractère personnel par l’employeur
dans le cadre d’un Plan de Continuité
de l’Activité (PCA).
Selon la CNIL, une telle collecte peut
être envisagée à conditions que les
salariés soient informés de la finalité de
ce recueil et des destinataires des infor-
mations. Toutes les mesures devront
alors être prises pour garantir la confi-
dentialité des données.
Dans une délibération n° 2009-476 du
10 septembre 2009, la Commission a
Relations du Travail
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
53
estimé que le traitement des données à
caractère personnel dans le cadre d’un
plan de continuité d’activité ne néces-
sitait pas de déclaration préalable. La
CNIL considère, en effet, que les données
susceptibles d’être collectées dans une
situation d’anticipation des conséquences
d’une pandémie grippale ne relevaient
pas de la catégorie des informations
dont l’utilisation pourrait conduire à des
atteintes aux libertés individuelles.
La délibération apporte, en outre, un
certain nombre de précisions sur les
données pouvant être collectées dans
le cadre des plans. En particulier, la
Commission rappelle, qu’en aucun cas,
ces informations ne pourront être uti-
lisées pour la gestion courante du per-
sonnel. Par ailleurs, il est prévu, qu’à
l’issue de la pandémie, les données
collectées devront être supprimées.
RELATIONS DU TRAVAIL
La sanction de la violation
des dispositions de la loi de 1978
Selon Sophocle, «Qui a le droit avec soi
peut aller le front haut » (Ajax). Mais
l’adoption d’un texte, l’édiction de normes,
l’élaboration de procédures ne suffisent
pas toujours à assurer le respect de la
règle de droit. Le législateur a donc
dévolu à la CNIL un pouvoir de sanction,
gradué et équilibré, dont la menace
pèse sur les contrevenants à la régle-
mentation.
L’article 45 de la loi de 1978 prévoit que
la Commission peut prononcer un aver-
tissement et mettre en demeure le res-
ponsable d’un manquement à la légis-
lation de faire cesser le trouble constaté
dans un délai déterminé. La fin de non-
recevoir de ce responsable pourrait
alors entraîner l’adoption d’une sanction
pécuniaire, d’un retrait de l’autorisation
ou encore l’édiction d’une injonction
de cesser le traitement des données.
Dans l’exercice de ces prérogatives, la
CNIL demeure soumise au respect du
principe du contradictoire. En effet,
l’auteur de l’atteinte aux dispositions de
la loi de 1978 ou de la violation des nor-
mes doit être en mesure de présenter
ses observations et ses arguments.
La Commission, mise en place en 1978,
constitue ainsi le lieu de rencontre d’in-
térêts divergents qu’elle a pour mission
de concilier.
Marc-Antoine Godefroy,
Conseiller Relations du Travail FEHAP
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
La FEHAP a mis en place, depuis septembre 2009, une dynamique de projet visant àaméliorer la performance des achats au sein des établissements Privés Non Lucratifs,coordonnée par Véronique Chasse, responsable projet achats FEHAP.
54
AchatsBenchmark : réflexion sur l’optimisation des achats
LES AXES DE TRAVAIL se sont, notamment
portés, sur la mise à disposition d’outils,
tels que la mise en place d’une plate-
forme ad hoc (www.plateforme-achats-
fehap.fr), la rédaction d’un Guide achat,
le développement du travail en commun
des établissements et la capitalisation
des bonnes pratiques et ce, au travers
de formations (évaluation des coûts,
gestion des fournisseurs, négociation,
travail des besoins…), d’ateliers spécifi-
ques (dispositifs médicaux) et de dispo-
sitifs d’accompagnement ciblés.
Une continuité dans la dynamique engagée
C’est dans ce contexte d’optimisation que
la Délégation régionale Ile-de-France a
souhaité lancer une démarche permet-
tant aux établissements d’évaluer plus
précisément leurs conditions achats
mais aussi d’appuyer la réflexion indivi-
duelle et collective des établissements
quant aux leviers achats les plus adap-
tés à mettre en œuvre, en fonction des
spécificités et contraintes de chacun.
Une démarche projet Benchmark structurée
Depuis la rentrée, sous l’égide du projet
achats FEHAP et avec l’appui d’un consul-
tant achat spécialisé (voir encadré),
c’est un projet de benchmark qui a été
lancé autour de quatre établissements-
pilotes (Centre Chirurgical Marie
Lannelongue, Clinique Médicale de la
Porte Verte, Hôpital Foch et Cité des
Fleurs), afin de bâtir une méthodologie
et des outils pragmatiques, déployables
à l’ensemble des établissements, per-
mettant à la fois l’évaluation et la compa-
raison entre établissements ainsi qu’une
réflexion quant à l’évolution, à terme,
des politiques achats mises en œuvre.
Les participants de cette démarche,
issus des Services Economiques et de
la Pharmacie, ont donc travaillé à la
définition de « paniers thématiques de
références », basés sur des produits/
prestations présents au sein du plus
grand nombre d’établissements possi-
ble, en tenant compte de leurs différen-
BENOIT SERONDE a exercé pendant plus dequatorze années des fonctions opérationnelleset de conseil dans le domaine des Achats, dansla sphère publique et privée, pour des secteursd’activité variés (équipementier automobile,grande consommation, énergie, services etsanté publique…).Cette vision large lui a permis d’appréhenderprécisément les problématiques des décideursface aux enjeux représentés par la fonction Achat.Il met en œuvre aujourd’hui cette expertiseauprès de structures publiques et privées pourles accompagner dans leurs projets de transfor-mation et de professionnalisation des acteurs dela fonction Achat.Il est, notamment, intervenu depuis plusieursannées dans le cadre de projets achats auprèsdu ministère de la Santé et de la MeaH,d’accom-pagnement d’établissements quant à l’évolutionde l’organisation Achat ainsi qu’auprès de larégion Limousin sur le thème de la plateformecollaborative Achat.
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
tes activités et tailles afin d’en garantir
la représentativité auprès de l’ensemble
des établissements Privés Non Lucratifs
tant médicaux que médico-sociaux, ou
encore sociaux.
Ce sont ainsi cinq paniers (Médicaments,
Dispositifs Médicaux, Fournitures et
Consommables, Prestations et Inves-
tissements) qui ont été constitués pour
couvrir au mieux le périmètre Achat et
coller au plus près à la structure des
comptes de dépenses des établisse-
ments. Au sein de ces paniers, un peu
plus de 150 références de produits/
prestations ont été identifiées et pour
lesquelles une collecte de données
détaillée a été réalisée entre mi-octobre
et mi-novembre auprès des établisse-
ments-pilotes.
La plateforme Achat, véritable facteur de pérennité
Afin d’assurer la pérennité de la démar-
che, il a été convenu de s’appuyer sur un
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
système d’informations partagé, acces-
sible à l’ensemble des établissements
et fiable dans la durée. La plateforme
Achat de la FEHAP, mentionnée précé-
demment, et sur laquelle chaque adhérent
peut s’inscrire constitue aujourd’hui le
meilleur support avec, dans sa rubrique
« outils e-achats », les fonctionnalités
nécessaires à la réalisation et à l’exploi-
tation de ces travaux de benchmark.
Elle donne, par ailleurs, les meilleurs
gages de fiabilité puisqu’elle a fait
l’objet depuis 2006 d’un développement
et d’une utilisation par d’autres pro-
fessionnels de santé, l’ARH Limousin
l’ayant gracieusement et aimablement
mise à la disposition de l’ensemble de
la communauté de santé.
Des premiers résultats encourageants et des premières pistes de réflexion
Les premiers résultats analysés confir-
ment l’intérêt de cette action, en sou-
lignant des premières pistes de réflexion
quant aux leviers achats à mettre en
œuvre, sur la base des premiers écarts
constatés. Le déploiement sera, dans
un premier temps, lancé sur la région
Ile-de-France, avant l’ouverture aux
autres régions. Les données seront ano-
nymes pour permettre à chacun d’ali-
menter ce benchmark en toute sécurité.
A ce stade et avec toute la prudence et
le recul nécessaires à l’analyse d’un
benchmark, il est intéressant de consta-
ter que l’analyse des données chiffrées
montre que l’obtention des meilleures
conditions achats peut être parfois
déconnectée de l’effet volume (à pon-
dérer ponctuellement par le niveau de
qualité et/ou de service complémentaire
associé) et que, pour un même produit
auprès d’un fournisseur identique, des
conditions sensiblement différentes
peuvent s’appliquer. Ceci favorise ainsi
la réflexion quant aux différentes orga-
nisations et pratiques achats des éta-
blissements ainsi qu’aux stratégies
achats individuelles et/ou collectives à
mettre en œuvre (évaluation des besoins
et révision des cahiers des charges,
groupements d’achats, remise en concur-
rence, internalisation/externalisation…).
L’ensemble des établissements devraient
ainsi y trouver un retour sur leur inves-
tissement en temps, nécessaire à la
collecte des données et à leur mise à
jour dans la durée.
Benoît Seronde,
Consultant
Culture
« LES RIGOLOS » : des objets inattendus à
toucher et à déformer, réalisés à l’attention
des patients venant en cure de chimiothé-
rapie. Objets de contemplation destinés à
faire relativiser les patients par le biais de
l’humour. Ils se feront testés par le personnel
médical et les patients eux-mêmes.
« Les Rigolos » sont des galets en argent,
dont certaines parties mobiles subissent
d’étranges décalages mécaniques: appli-
cation de l’humour en trois dimensions.
Les gravures à leur surface s’inspirent de
l’univers du Petit Prince de Saint-Exupéry
qui amène toute sa naïveté, son objecti-
vité et sa poésie à l’hôpital. «Les Rigolos»
ont l’intérêt particulier de mettre en éveil
les sens du patient, tout en stimulant son
imagination, son intellect. On s’adresse non
plus seulement au corps à soigner, mais
aussi à la personne dans sa globalité car,
garder sourire et joie de vivre, favorise la
guérison. En sollicitant les sens et la curio-
sité, la concentration suit… et la maladie
est oubliée un moment.
« Les Rigolos » veulent permettre d’appri-
voiser la maladie, l’hôpital… de même que
le Petit Prince apprivoise le Renard. Enfin,
parce que créés pour l’hôpital, «Les Rigo-
los » sont adaptés aux contraintes d’hy-
giène hospitalière. Présents dans les box
de soins, ils ont été pensés pour ne pas
gêner le travail des soignants.
Un concept qui mène à créerune entreprise
Florence Adam a créé ce concept lors de sa
dernière année de diplôme à l’Ecole Boulle
(Paris XIIe) où elle étudiait la gravure orne-
mentale. Recherchant un milieu dans
lequel la « légèreté » (thème donné pour
le diplôme de la promotion 2009) prendrait
tout son sens, elle a d’abord travaillé
plusieurs mois sur ce projet et convaincu
progressivement l’équipe de l’hôpital de
jour d’oncologie (Chef de service : Dr Isa-
belle Cojean-Zelek) qui a mis en place
depuis un an un projet de présence artis-
tique permanente pour ses patients.
Forte des premiers retours positifs de sa
recherche, l’ancienne élève crée aujourd’hui
son entreprise : FaranDrole, dans le but
de poursuivre le concept. En effet, dévelop-
per l’humour à l’hôpital, faire relativiser les
patients et pas seulement pour les enfants,
lui tient à cœur.
Les Diaconesses
75012 Paris
Et FaranDrole.fr
Les rigolos s’exposent à l’hôpital des Diaconesses (Paris)
Le Groupe Hospitalier des Diaconesses Croix Saint-Simon(Paris) accueille «les Rigolos» de Florence Adam dans sonhôpital de jour de cancérologie.
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Culture
Sanitaires & Sociales I Novembre-décembre 2009 I n°207
La satisfaction : en mots et en images !
Comment faire en sorte quela démarche-qualité actionnede nouveaux leviers? C’est àcette question difficile quel’ALAGH (Association Lorrained’Aide aux Grands Handicapés)a tenté de répondre dans sonprojet d’établissement.
L’ÉQUIPE SOUHAITAIT IMPULSER UNE DÉMARCHE
PARTICIPATIVE DE RÉFLEXION AUTOUR DE LA QUA-
LITÉ, à la fois dans les pratiques profession-
nelles, mais aussi dans la relation entre
interlocuteurs du lieu de vie sur le terrain
de la réciprocité. Une enquête a donc été
réalisée et la présentation des résultats a
été remarquée ! Une fresque sous forme
d’une bande dessinée géante a permis de
donner la parole en mots et en images aux
usagers ayant participé à l’enquête.
Cette restitution a permis, d’une part, de
rendre accessibles à tous les résultats de
l’enquête et d’engager le débat au sein de
l’institution, d’autre part, en proposant un
angle de vue particulier afin d’aiguiser le
regard sur des thèmes récurrents propres
à la relation de dépendance. Cette volonté
a conduit l’équipe d’encadrants à créer un
événement autour de la présentation des
résultats. Il a pris la forme d’un affichage
audacieux, insolite, à partir de dessins poé-
tiques et originaux. Les petits personnages
illustrant cette frise de 12 mètres de long
sur 1,20 mètre de large sont venus s’instal-
ler dans l’entrée de la salle de restaurant
pour leur plus grande surprise. Ainsi, le
lendemain, au moment du petit-déjeuner,
que de regards amusés et surpris des rési-
dents et des professionnels en découvrant
cette illustration insolite reprenant les pro-
pos de cette enquête.
ALAGH - Association Lorraine d’Aide aux Grands Handicapés
1661, Avenue Raymond-Pinchard
54000 Nancy
Tél. : 03 83 93 49 99
www.alagh.org