PERSÉVÉRANCE SCOLAIRE : LEVIERS, OUTILS ET EXPÉRIENCES POUR LUTTER CONTRE LE DÉCROCHAGE

Mercredi 7 octobre 2015

Mission de Lutte contre le Décrochage Scolaire

de l’Académie de Paris

Lycée Voltaire – Paris 11

Maryse Esterle

Université d’Artois, CESDIP-CNRS

Des recherches dans le Nord de la France :Les arrêts de scolarité avant 16 ans, étude des processus sur la ville de RoubaixLes actions de prévention mises en place dans et hors des collèges

Des recherches action à Paris, en lycées professionnels et collèges et sur l’accueil des collégiens exclus temporaires .

Un ouvrage :Les élèves transparents, 2007

Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve d’Ascq,

Et de nombreux articles scientifiqueset interventions sur le sujet

Membre du Conseil national de l’innovation pour la réussite éducative (CNIRÉ)

AU MENU…

� Le décrochage scolaire et ses enjeux

� Le point de vue de ceux qui quittent l’école� Le point de vue de ceux qui quittent l’école

� Leviers, outils et expériences

� Questions en débat.

Entre les années 1960 et maintenant,La France passe…

� De La rareté des biens et de services à la société de consommation, avec le développement d’une délinquance qui lui est liée,

� Du plein emploi au chômage et à la précarité,

� De L’influence des organisations collectives traditionnelles (partis, syndicats, religion) à l’émiettement des appartenances,syndicats, religion) à l’émiettement des appartenances,

� De l’autorité paternelle au salariat féminin de masse et à l’autonomiequi en résulte,

� Des difficultés pour obtenir le téléphone aux nouvelles technologies?

� D’une jeunesse conforme à une catégorie autonome, consommatrice, experte et parfois rebelle,

� De petites villes de banlieues à des quartiers populares habités par des familles venues du monde entier,

� D’un enseignement secondaire réservées aux classes moyennes et supérieures à la massification de l’école.

À PARTIR DES ANNÉES 1970

� Développement du chômage et de la précarité,� L’emploi non qualifié se raréfie, en particulier pour

les jeunes,� L’adolescence se prolonge !

Évolution des formes familiales et de l’autorité (du � Évolution des formes familiales et de l’autorité (du père au couple),

� Les jeunes sont mieux informés mais dépendants des adultes plus longtemps.

� Le problème des discriminations est posé et débattu(liberté, égalité, fraternité?),

À L’ÉCOLE…Des problèmes qui apparaissaient autrefois dans l’ensemble de la société sont maintenant plus concentrés à l’école ou en formation :

� autorité,

� micro-violences, � micro-violences,

� confrontations adultes/jeunes,

� jeunes entre eux (garçons/filles, origines ou influences culturelles etc.)…

� Réussite ou échec…

ILS SONT TOUS LÀ !

� Années 1960 : moins de la moitié des enfants entrent en 6e,

C’est le cas de la quasi-totalité 30 ans plus tard, et � C’est le cas de la quasi-totalité 30 ans plus tard, et beaucoup y restent bien après 16 ans…

LA MASSIFICATION DE L’ENSEIGNEMENT C’EST :

� L’accroissement de la population scolarisée : 14 millions d’élèves et d’étudiants.

� La hausse du nombre de diplômés, du CAP au baccalauréat.baccalauréat.

Mais c’est aussi

� La persistance d’inégalités sociales au sein de l’école, corrélées avec des inégalités scolaires.

LA PLACE DE L’ÉCOLE

� Avec la massification, le niveau scolaire général des jeunes s’est élevé,

� Mais les difficultés scolaires ont un impact plus important qu’auparavant sur l’avenir social et important qu’auparavant sur l’avenir social et professionnel ,

� Les inégalités sociales se maintiennent,

� Et tandis que se maintient l’illusion d’une égalité de chances, l’échec scolaire devient un échec personnel.

ENQUÊTE PISA 2012

� En France, le nombre d’élèves en difficulté a augmenté depuis 15 ans.

� Le poids des origines sociales sur la réussite scolaire est particulièrement fort.

� 22 % des jeunes les plus défavorisés « confinent à � 22 % des jeunes les plus défavorisés « confinent à l'excellence », contre 26 % en moyenne dans l'OCDE.

� Les élèves issus des immigrations sont plus nombreux parmi les élèves « peu performants » (avec des nuances liées à l’ancienneté de la présence).

D’après cette enquête, en France, le système d’éducation est plus inégalitaire qu’il ne l’était 9 ans auparavant. En d’autres termes,

lorsqu’on appartient à un milieu défavorisé, on a aujourd’hui moins de chance de réussir en France

qu’en 2003.

L’ÉCOLE POUR TOUS ?

- Décalage entre le « capital culturel » des familles (diplômedes parents, pratiques en adéquation avec l’école, ambitionscolaire, confiance en l’école…) et la culture scolaire/savante(Bourdieu, Passeron) ;

- Ce décalage, plus important en milieu populaire, induit des processus de sélection ;

- Cette sélection sociale ne dit pas son nom, mais est« naturalisée » : les meilleurs seront « les plus doués », « les plus motivés », les plus « méritants ».

LES OBJECTIFS DE L’ÉCOLE

Adapter l’élève au monde du travail (paradigme dit « industriel »)

ououPrivilégier son développement personnel (paradigme « existentiel ») ?

Bertrand et Valois, 1992, École et sociétés, Ottawa, Editions Agence d’Arc.

Les représentations des “problèmes”

� Dans les années 1960, apparaît la notion d’échec scolaire liée au

début d de la massification,

� Dans les années 1990, le thème des violences à l’école devient� Dans les années 1990, le thème des violences à l’école devient

prépondérant, en même temps que celui des violences urbaines,

� A partir des années 2000 : déscolarisation et décrochage scolaire,

� Le harcèlement entre élèves,

� Années 2010 : laïcité, citoyenneté (2015) se rajoutent.

LE POIDS DES MOTS

� Décrocheurs, absentéistes, des catégories construites qui regroupent des situations et des motivations très différentes,

Risque de nommer ainsi des élèves qui rencontrent des � Risque de nommer ainsi des élèves qui rencontrent des difficultés diverses et d’organiser en quelque sorte ces difficultés autour du « décrochage »,

� Notion de responsabilité unique du sujet.

� Prédiction : ex : les « pré-décrocheurs ».

� Elèves « à risque » ou situations à risque ?

� Le contexte agit sur le processus de décrochage.

LE DÉCROCHAGE SCOLAIRE EST UN

PHÉNOMÈNE MULTIFACTORIEL

Il met en cause des facteurs externes et des facteurs internesexternes et des facteurs internesà l’école,Il commence parfois très tôt dans la scolarité.

C’est le croisement de plusieurs facteurs qui peut y mener,

d’autant plus

Si les personnels scolaires et les familles et els � Si les personnels scolaires et les familles et els partenaires ne les perçoivent pas comme facteurs de risque et sujets de prévention,

� Et si les élèves manquent de guides, de points de repères et d’interlocuteurs.

A QUOI ÇA SERT L’ÉCOLE ?

Quatre postures se dessinent :

� L’utilisation pragmatique au système scolaire : travailler pour passer, en vue d’un examen…examen…

C’est le rapport au savoir le plus courant.

� L’objectivation des savoirs

Les savoirs permettent de comprendre le monde, produisant une réflexivité. Ils sont médiateurs entre le sujet et le monde.

� L’accrochage et le volontarisme : le travail scolaire est une conquête permanente, une

issue de sortie, un objet de défi.

� L’imbrication : la scolarité est vécue comme une série de

contraintes, de tâches scolaires imposées par les maîtres,

l’élève est très dépendant de la situation scolaire et essaye

de se conformer à ce que dit l’enseignant.

Ces élèves n’arrivent pas à faire ce qu’on leur demande Ces élèves n’arrivent pas à faire ce qu’on leur demande

et cherchent à se raccrocher à des situations concrètes.

A l’école ou au collège, pour les élèves en difficultés, les disciplines sont

perçues comme juxtaposées, sans sens.

Distinction entre tâche et activité scolaire.

Certains élèves en grande difficulté scolaire apparaissent comme « perturbateurs »

� Les résultats faibles induisent un comportement « hors-norme », favorisé par un décalage déjà existant,

� Les élèves ne savent pas (ou ne peuvent pas) faire état de leurs difficultés,

� Injonction à « changer de comportement », en espérant ainsi les faire accéder aux apprentissages,

� Escalade de sanctions, exclusions temporaires, stigmatisation, éviction,

� Retrait de l’élève (absentéisme) ou exclusion définitive, affectation dans un autre établissement, répétition du processus.

Maryse Esterle-Hedibel, Les élèves transparents,

Presses universitaires du Septentrion, 2007.

D’autres sont plus en retrait

� Les résultats scolaires peuvent être bons (ni échec massif ni retard),

� La source des difficultés réside à l’extérieur : prise de responsabilités familiales (filles), violences, pauvreté, absenced’échanges, faible attention parentale,d’échanges, faible attention parentale,

� Elles ne sont pas détectées ou prises en compte dansl’établissement scolaire ou à l’extérieur,

� L’élève ne perturbe pas les cours ou très peu, il s’éloigne de l’école (absences massives) vers l’arrêt de scolarité.

Des facteurs personnels/familiaux� Les horaires des parents/adultes ne sont pas toujours synchronisés

avec ceux des enfants (travail tôt le matin ou tard le soir),

� Le jeune est peu suivi en encadré par ses parents/famille (faiblesse du contrôle parental)

� Il-elle prend en charge sa propre famille (frères et sœurs),

� Il-elle travaille (petits boulots),

� II-elle se sent en insécurité à l’EPLE (menaces, violences , etc.),

� Il-elle se sent découragé-e, voire déprimé-e,

� ….

� …

DU PARENT USAGER AU PARENT PARTENAIRE ?

Différents rapports à l’école :

� Certains parents « confient » leurs enfants à l’école, (démissionnaires ou trop confiants ?)

� Des parents de « bonne volonté » mais qui ne savent pas comment faire,faire,

� Des parents (autoritaires ou angoissés) qui surchargent leur enfants d’exigences,

� Les parents familiers de l’éducation (capables d’échanger avec les enseignants à même niveau, voire de les critiquer)

* Lettre d’information de la Veille scientifique et technologique n° 22, nov 2006 INRP, Les parents et l’école. 22

DE L’INTÉGRATION À LA DÉSAFFILIATION DE L’ÉCOLE

� Zone d’intégration : travail régulier et stable, relations sociales solides.

� Zone de vulnérabilité : quelques absences, motivation altérée, affaiblissement des liens avec les pairs et les personnels scolaires, motivation altérée, affaiblissement des liens avec les pairs et les personnels scolaires,

� Zone d’assistance : absences nombreuses et/ou incidents, éloignement du travail scolaire, relations sociales enclavées (petits groupes, bandes etc.),

� Zone de désaffiliation (exclusion) : non fréquentation scolaire, rupture des liens sociaux liés à l’école, errance dans la rue ou isolement chez soi.

Robert Castel, Les métamorphoses de la question sociale, Paris, Fayard, 1995, p.13-14.

LES ENJEUX DU DÉCROCHAGE SCOLAIRE

� Risque d’arrêt de scolarité,� Difficultés d’intégration socioprofessionnelle

ultérieure ou intégration précaire,� Les grossesses adolescentes,� L’isolement des jeunes en famille,� L’isolement des jeunes en famille,� Les conduites addictives,� L’errance (perte de contacts familiaux et sociaux,

rue),� Les actes délinquants (participation à des

groupes de pairs, bandes etc.).� …

Le sentiment d’inutilité sociale

Du côté des élèves…

Ambivalence des choix : la fréquentation scolaire

� Tous les « absentéistes » ne sont pas décrocheurs,

� De nombreuses absences sont le fait d’élèves ambivalents par rapport à leur scolarité,ambivalents par rapport à leur scolarité,

� Ils s’absentent souvent, mettant en péril la formation et l’obtention du diplôme,

� Mais n’en ont pas clairement conscience (demain sera un autre jour) et ne veulent pas l’arrêter définitivement.

Des élèves quelquefois seuls pour gérer leur vie quotidienne

Les adolescents se couchent tard…

Et ne se lèvent pas à temps le matin,

Ils consomment quelquefois des produits psychotropes,Ils consomment quelquefois des produits psychotropes,

Ils « traînent » entre eux ou chattent sur Internet… (attraction du groupe de pairs, déconcentration)

Ils ne font pas toujours le lien entre leur comportement, leurs choix du moment et les conséquences ultérieures de ceux-ci.

VIVRE AU JOUR LE JOUR

� Ils n’ont pas non plus conscience des enjeux de l’obtention du diplôme (« je trouve du travail quand je veux »), et de la raréfaction des emplois non qualifiés,

� « Trouver du travail » (occupation alimentaire), ce n’est pas avoir un métier sanctionné par une qualification professionnelle,

� Impact de la précarité sur le rapport au travail : de la stabilité au morcellement.

La relation aux enseignants*

� En cas d’incompréhension, 67 % des élèves de primaireet 35 % des collégiens demandent à l’enseignant, la deuxième source d’aide étant les pairs,

� 59 % des élèves de primaire et 39 % des collégienss’ennuient rarement ou jamais à l’école,

� 79 % des élèves de primaire et 55 % des collégiensconsidèrent que les enseignants s’intéressent à eux,

*Enquête AFEV 2013 “Le collège perçu par les élèves”

AU LYCÉE PROFESSIONNEL

� Contrainte de la forme scolaire (la classe, les cours, les disciplines),

� Déception dans la découverte de la filière ou orientation subie,subie,

� Confrontation à l’erreur, voire à la faute,� Apprendre à apprendre : des lacunes accumulées,

absence de méthodologie,� Recherche de références parmi les enseignants,� Contrainte du règlement, « infantilisation ».

« L’école c’est pas la vraie vie ! »

ÉLÈVE DE LYCÉE PROFESSIONNEL

« Quand je suis au lycée je suis une petite fille et quand je suis au restaurant en train de travailler, je suis une adulte, c’est différent ; j’aime bien travailler au restaurant parce que je rencontre beaucoup de gens, c’est difficile mais c’est que je rencontre beaucoup de gens, c’est difficile mais c’est intéressant, c’est une expérience de la vie ».

M. Esterle, E. Douat, Recherche action Prévention de l’absentéisme et du décrochage scolaire, 2007-2009, Paris

UN SENTIMENT DE SOLITUDE

Quand l’école est une souffrance…

La quitter vaut mieux que d’y resterLa quitter vaut mieux que d’y rester

(c’est ce que pensent certains jeunes)…

Mais encore faut-il trouver

des alternatives !

Leviers,

outils, outils,

expériences

LE CLIMAT SCOLAIRE

� Le climat de travail : motivation des élèves et des enseignants, dynamisme pédagogique, de gestion et d’administration, de la vie scolaire, travail d’équipe, partenariats.

� Le climat relationnel et éducatif : effet Pygmalion, sentiment � Le climat relationnel et éducatif : effet Pygmalion, sentiment d’appartenance, relations entre les différentes catégories en présence, ambiance générale dans l’établissement ; sentiment de sécurité, attention portée aux élèves en difficultés.

� Le climat organisationnel et de justice : cohérence des règles, cadre posé, sanctions claires ou non, appliquées ou pas ; le cadre et le projet du lycée : ce qui est normal et ce qui ne l’est pas (absences, décrochage).

La réforme du collège, perspectives

� Enseignement pratique interdisciplinaire – EPI

� Accompagnement personnalisé – AP

Travail d’équipe entre enseignants de différentesdisciplines et suivi plus individualisé des élèves.

Une question : la mise en oeuvre de ces changements –climat de travail (nombre d’enseignants par classe par ex).

L’ATTENTION BIENVEILLANTE

� Plus la relation avec les élèves est chaleureuse et encourageante, moins le risque de décrochage est présent*,décrochage est présent*,

� Donner un statut à l’erreur comme étape dans les apprentissages et non pas comme « faute », permet de relativiser « l’échec » et la perte de confiance en soi qui en résulte.

*(Fotinos, Janosz et Leblanc)

LA PRÉVENTION DES RISQUES

Organiser des actions de prévention (avec des partenaires) à long terme sur :

� Les rythmes jour/ nuit (sommeil)Les rythmes jour/ nuit (sommeil)

� L’alimentation (en prévoyant des points de restauration dans l’établissement),

� Les substances psychotropes (alcool, drogues etc.),

� Les écrans (internet, télé, smartphones, etc.)

LA RELATION AVEC LES FAMILLES� Renforcer la relation avec les familles : faciliter leur

venue à l’école (horaires, disponibilités),

� Expliciter le sens et les modalités de la scolarité,

� Développer les moments festifs, rituels de début ou de fin d’année permettant aussi de rencontrer les familles / parents,

� Faire venir les parents quand l’élève fait des progrès !

Avec des partenaires, les dispositifs existantsdispositifs existants

DANS OU PRÈS DES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES� Equipes relais,

� Commissions éducatives,

� Dispositifs relais (classes et ateliers),

� Lieux d’accueil pour collégiens exclus temporaires,

� Dispositifs de socialisation et d’apprentissage (DSA, académie de Paris),Dispositifs de socialisation et d’apprentissage (DSA, académie de Paris),

� Parcours de réussite éducative,

� Parcours personnalisé de réussite éducative (PPRE)

� Dispositif maîtrise de la langue (Paris),

� Groupes de prévention du décrochage scolaire (GPDS),

� CIO, Conseillers d’orientation psychologues,

� Mission de lutte contre le décrochage scolaire,

� …

POUR LES JEUNES HORS OBLIGATION SCOLAIRE

� Mission de Lutte contre le décrochage scolaire (MLDS),

� FOQUALE - Formation qualification emploi,

� Plates-formes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD),

Missions locales, � Missions locales,

� Centres d’information et d’orientation,

� Micro-lycées,

� Ecoles de la 2e chance,

� Pôle innovant lycéen (Paris),

� Collège et lycée élitaires pour tous (CLEPT, Grenoble)

� …

Des actions possibles avec les partenaires de l’école

� Apprivoiser la rue : balade urbaine, à la découverte des ressources du quartier,

� Week-ends ou semaines d’intégration (6e),

� Actions avec les parents,

� Accompagnement de classes,

� Participation à des journées thématiques,

� Accompagnement individuel ou semi-collectif,

… La liste n’est pas close !

MÉTHODE CPRL*

� Contexte� Processus

Ressources � Ressources � Leviers

* D’après la Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques

COMPOSANTES DE LA MÉTHODE

� CONTEXTE : cadre dans lequel évoluent les personnes,

� PROCESSUS relatifs aux vecteurs participant aux parcours et aux orientations � PROCESSUS relatifs aux vecteurs participant aux parcours et aux orientations (plus ou moins volontaires ou conscientes),

� RESSOURCES des personnes et des intervenants, (peut-être partagées) utiles au développement d’une démarche vers une issue favorable,

� LEVIERS : points d’accroche avec les problématiques des publics, qui permettent d’engager une démarche de changement.

CONTEXTE

�

� Environnement et cadres sociaux dans lesquels se développe le phénomène : ensemble d’éléments influant sur le sens donné aux situations et sur les relations.

� Composantes générales

� Environnement social : rural/urbain, favorisé, défavorisé…défavorisé…

� Scolarité /formation (présente ou passée)

� Offre de formation locale/régionale

� Composantes microsociales

� Environnement familial

� Réseaux divers

� Pairs

� Adultes

PROCESSUS� Suite d’éléments (succession d’opérations)

déterminant une trajectoire, et quelquefois une stratégie : étapes dans un cheminement au cours desquelles les individus vont évoluer au gré des confrontations ;

� Identification des composantes des processus à l’œuvre, des « moments processus à l’œuvre, des « moments décisifs », (paliers, orientation, inducteurs de choix et de parcours…) ;

� Repérage des accidents de parcours, points de blocage…

RESSOURCESRéserves, assises sur lesquelles peut s’appuyer la possibilité de développer des stratégies individuelles .

� Conditions de possibilité de l’action, du changement (base pour agir en propre, de manière autonome).

� Types de ressources :� Supports classiques et structurels : le travail, la famille, les

pairs…

� Supports de prévention ou d’action : intervenants scolaires, périscolaires, travail social, insertion, etc.périscolaires, travail social, insertion, etc.

� Supports personnels : les risques, l’adrénaline, le plaisir, l’engagement (citoyenneté), la création…

� Sens donné à un projet, ce qui fait tenir debout et permet de supporter, mais aussi de résister et de se confronter, de faire face à une épreuve.

� Risques :� Fragilisation, les situations et confrontations devenant

insupportables (souffrance) , addictions, repli sur soi ;

� Individus sans supports, contexte familial non soutenant, jeunes désaffiliés, sans espoir ou habitués à leur situation ;

� Jeunes entrés dans la délinquance, confrontation avec la justice.

LEVIERS

Ce qui renforce la motivation

� Le besoin de compétence : ce que savent

faire les personnes, prise en compte de leurs

savoirs, adaptations, compétences sociales ;

� Le besoin d’autonomie : maîtrise, se sentir à

l’initiative de ses actes ;l’initiative de ses actes ;

� Le besoin de lien : leviers socio-

environnementaux, les réseaux de relations,

personnes ressources, soutiens primaires.

� Les leviers des professionnels : espaces, opportunités, écoute, attention, propositions, cadre, etc..

« Le levier est un outil qui permet d’augmenter la force exercée »

Une constante…� Quels que soient le dispositif ou la démarche

adoptés, c’est plus la mise en œuvre qui est prépondérante que la forme du dispositif lui-même : travail d’équipe, attention bienveillante prépondérante que la forme du dispositif lui-même : travail d’équipe, attention bienveillante aux élèves, droit à l’erreur, implication des parents, action dans la durée…

DES QUESTIONS EN DÉBAT

�La formation des enseignantsLa formation des enseignants

�Les alliances éducatives

�La coordination des actions

La formation des enseignants

� La réforme de 2010 et ses conséquences,

� Préparation du master et du concours de recrutementd’enseignant,d’enseignant,

� Les conditions de travail des personnels scolaires,

� L’élève dans sa globalité à travers les formationsinitiales.

Alliances éducatives ou sous-traitance ?� Le collège fantôme (évaluation des dispositifs d’accueil de

collégiens temporairement exclus)*?

� Les exclusions, mode de gestion des difficultés scolaires ?

� Un marché de la difficulté scolaire ?� Un marché de la difficulté scolaire ?

� Les plus en difficulté ne sont pas pris en charge,

� Le retour dans les établissements scolaires ne fait pas l’objetd’une réflexion spécifique.

* Benjamin Moignard, Observatoire universitaire international éducation et prévention, Université Paris Est Créteil, Ecole supérieure du professorat et de l’éducation, Créteil.

La coordination des actions� Des dispositifs nombreux mais peu coordonnés et

parfois redondants,

� Beaucoup de temps passé à comptabiliser les élèves en décrochage au détriment d’un suivi qualitatif ?décrochage au détriment d’un suivi qualitatif ?

� Des initiatives non coordonnées selon des cultures professionnelles différentes.

ASSURER LA CONTINUITÉ

� Une question cruciale : celle du retour dans les établissements des élèves qui vont dans des dispositifs alternatifs.

� Maintenir les liens avec les élèves pendant leur séjour dans le dispositif et organiser les conditions de leur dans le dispositif et organiser les conditions de leur retour est une garantie pour leurs possibilités d’évolution.*

*Esterle, recherche action accompagnement AREP, 2012.

DES CAS DE FIGURE VARIÉS REPÉRÉS DANS LES PROCESSUS

DE DÉCROCHAGE

� Echec ou grandes difficultés scolaire, absences pour échapper à la confrontation aux apprentissages (et aux mauvaises notes),

� Difficultés scolaires non repérées,� Difficultés scolaires non repérées,

� Absence de soutien ou de remédiations,

� Orientation insatisfaisante,

� Inadéquation de la forme scolaire aux besoins et souhaits des élèves,

� Difficultés d’ordre personnel ou psychologiques

� …

Ce que nous apprennent les élèves qui « n’accrochent pas » à l’école

� L’école n’est pas une évidence pour tout le monde,

� Ce qu’un élève ne comprend pas, il ne le fait pas, ou il le fait mécaniquement et cela ne marche pas,

� Les élèves sont aussi des enfants, des adolescents ou des � Les élèves sont aussi des enfants, des adolescents ou des jeunes adultes,

� Le décrochage et son traitement révèlent des objectifs et des fonctionnements de l’institution,

� Tous les professionnels ne partagent pas les mêmes analyses sur la question,

� A processus multifactoriel, réponses multiples et croisées,

� Les processus de changement sont longs et interactifs…

REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES� Douat Etienne, 2011, L’école buissonnière, Paris, la Dispute.

� Esterle Hedibel Maryse, 2007, Les élèves transparents, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion.

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� Glasman Dominique, Oeuvrard Françoise (dir), 2011, La déscolarisation, Paris, La Dispute.� Glasman Dominique, Oeuvrard Françoise (dir), 2011, La déscolarisation, Paris, La Dispute.

� Goémé Ph., Hugon M.A., Taburet Ph., 2012, Le décrochage scolaire, des pistes pédagogiques pour agir, Scéren, CNDP, CRDP, Collection « Repères pour Agir ».

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