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9 OptionBio | vendredi 29 novembre 2013 | n° 499 santé publique | actualités Le Codex Alimentarius , la « bible » fixant les bonnes pratiques internationales pour l’alimentation et la nutrition des populations, a fêté ses 50 ans sous l’égide de l’OMS, de la FAO (l’organisation internationale de la santé alimentaire issue de l’ONU comme l’OMS) et dans nombre de pays. Le Codex est à la base de la sécurité alimentaire, reconnu comme essentiel à la qualité de la chaîne alimentaire. Le Codex Alimentarius est une référence depuis un demi-siècle, il contribue à l’accès à une alimenta- tion saine et nutritive et fournit des références (standards) pour aider les populations qui dépendent directe- ment de l’agriculture et de la pro- duction agro-alimentaire dans leur vie de tous les jours, a résumé José Graziano da Silva, directeur général de la FAO. Ainsi, la sécurité des ali- ments est considérée aussi impor- tante pour la FAO que l’éradication de la faim et de la malnutrition. Ce code alimentaire est un recueil de références, de recommanda- tions et de pratiques alimentaires à but sanitaire, concernant aussi bien la santé des consommateurs que les bonnes pratiques dans le commerce agro-alimentaire. L’harmonisation des références au niveau international permet – en principe – l’accès de tous les consommateurs à une alimenta- tion saine tout en protégeant leur santé. Ainsi cette « bible » comporte plus de 200 références et plus de 100 recommandations ( guide- lines) concernant la production et la manufacture des aliments, des précisions sur les taux admissibles ou limites de centaines d’additifs, contaminants, pesticides, résidus de médicaments vétérinaires… Aujourd’hui, 185 pays observent les directives du Codex et ont voix au chapitre. Parmi eux, nombre de pays en développement auxquels il a permis d’établir une législation de l’alimentation, de la protection des consommateurs et de devenir exportateurs au niveau international, car reconnus comme respectant les standards nutritionnels. Ces expor- tations ont amélioré les ressources de petits pays. Dans certains pays, le Codex a favorisé des progrès de l’agriculture, pour d’autres enfin, il constitue une sécurité s’ils doivent importer des aliments. L’ambition de la FAO est d’obtenir, Codex à l’appui, un jour une meil- leure répartition des ressources ali- mentaires entre tous les pays. Vaste programme… | Y.-M. D. source FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’ali- mentation et l’agriculture, Rome). www.fao.org vieillissement Perte d’autonomie : quid du maintien à domicile ? Le concept d’hospitalisation à domicile (HAD) est acquis, on peut soigner nombre de pathologies par une bonne organisation des soins au domicile, en libérant des lits d’hôpital. La dépendance et la perte d’autonomie ne sont pas des pathologies du même genre, mais sont des problèmes de santé publique : le maintien à domicile est-il envisageable en y adaptant services et soins. Question : le ministère des Affaires sociales et de la Santé entend-il adapter ce type de prise en charge à la perte d’autonomie et au vieillisse- ment exponentiel de la population ? Le ministère chargé des personnes âgées et de l’autonomie a fait le point devant le Sénat. Un projet de loi relatif à l’adaptation de la société au vieillissement est attendu, sur 3 thèmes : anticipation-prévention en santé, adaptation de la société au vieillissement et accompagne- ment de la perte d’autonomie. Des rapports demandés par le gouver- nement sur ces thèmes permettront à plusieurs ministères d’élaborer le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement. Une mission parlementaire a constaté qu’au Québec, en Suède et en Espagne le maintien à domi- cile des personnes âgées est une priorité. En France, les solutions intermédiaires entre logement et établissement pour personnes âgées dépendantes seront privi- légiées. L’intervention des aidants sera encouragée. Parallèlement, la réforme visera à modérer le coût des séjours en établissements d’héber- gement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) supporté par les résidents et leurs familles, car les ressources ne permettent pas toujours de prendre en charge ces dépenses. Le financement de cette réforme sera précisé par la loi en préparation. Le ministère chargé des personnes âgées et de l’autonomie a lancé un groupe de travail Monalisa, avec notamment pour objectif le déploie- ment du bénévolat de type associa- tif, de l’initiative et de la lutte contre l’isolement des anciens favorisant l’implication citoyenne. L’installa- tion en février du Comité national pour la bientraitance et les droits (CNBD) a pour mission d’aider à la définition, à la mise en œuvre et au suivi des politiques de promotion de la bientraitance, des droits hors et en établissement, et de prévention et de lutte contre la maltraitance des personnes âgées. | Y.-M. D. © SANDOR KACSO nutrition FAO-OMS : 50 ans qu’ils veillent sur nos assiettes © JACEK CHABRASZE W SKI

Perte d’autonomie : quid du maintien à domicile ?

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9OptionBio | vendredi 29 novembre 2013 | n° 499

santé publique | actualités

Le Codex Alimentarius , la « bible » fixant les bonnes pratiques internationales pour l’alimentation et la nutrition des populations, a fêté ses 50 ans sous l’égide de l’OMS, de la FAO (l’organisation internationale de la santé alimentaire issue de l’ONU comme l’OMS) et dans nombre de pays. Le Codex est à la base de la sécurité alimentaire, reconnu comme essentiel à la qualité de la chaîne alimentaire.

Le Codex Alimentarius est une référence depuis un demi-siècle, il contribue à l’accès à une alimenta-tion saine et nutritive et fournit des références (standards) pour aider les populations qui dépendent directe-ment de l’agriculture et de la pro-duction agro-alimentaire dans leur

vie de tous les jours, a résumé José Graziano da Silva, directeur général de la FAO. Ainsi, la sécurité des ali-ments est considérée aussi impor-tante pour la FAO que l’éradication de la faim et de la malnutrition. Ce code alimentaire est un recueil de références, de recommanda-tions et de pratiques alimentaires à but sanitaire, concernant aussi bien la santé des consommateurs que les bonnes pratiques dans le commerce agro-alimentaire. L’harmonisation des références au niveau international permet – en principe – l’accès de tous les consommateurs à une alimenta-tion saine tout en protégeant leur santé. Ainsi cette « bible » comporte plus de 200 références et plus de 100 recommandations (guide-lines) concernant la production et

la manufacture des aliments, des précisions sur les taux admissibles ou limites de centaines d’additifs, contaminants, pesticides, résidus de médicaments vétérinaires…Aujourd’hui, 185 pays observent les directives du Codex et ont voix au chapitre. Parmi eux, nombre de pays en développement auxquels il a permis d’établir une législation de l’alimentation, de la protection des consommateurs et de devenir exportateurs au niveau international, car reconnus comme respectant les standards nutritionnels. Ces expor-

tations ont amélioré les ressources de petits pays. Dans certains pays, le Codex a favorisé des progrès de l’agriculture, pour d’autres enfin, il constitue une sécurité s’ils doivent importer des aliments.L’ambition de la FAO est d’obtenir, Codex à l’appui, un jour une meil-leure répartition des ressources ali-mentaires entre tous les pays. Vaste programme… |

Y.-M. D.

sourceFAO (Organisation des Nations-Unies pour l’ali-mentation et l’agriculture, Rome). www.fao.org

vieillissement

Perte d’autonomie : quid du maintien à domicile ?

Le concept d’hospitalisation à domicile (HAD) est acquis, on peut soigner nombre de pathologies par une bonne organisation des soins au domicile, en libérant des lits d’hôpital. La dépendance et la perte d’autonomie ne sont pas des pathologies du même genre, mais sont des problèmes de santé publique : le maintien à domicile est-il envisageable en y adaptant services et soins.

Question : le ministère des Affaires sociales et de la Santé entend-il adapter ce type de prise en charge à la perte d’autonomie et au vieillisse-ment exponentiel de la population ?Le ministère chargé des personnes âgées et de l’autonomie a fait le point devant le Sénat. Un projet de

loi relatif à l’adaptation de la société au vieillissement est attendu, sur 3 thèmes : anticipation-prévention en santé, adaptation de la société au vieillissement et accompagne-ment de la perte d’autonomie. Des rapports demandés par le gouver-nement sur ces thèmes permettront

à plusieurs ministères d’élaborer le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement.Une mission parlementaire a constaté qu’au Québec, en Suède et en Espagne le maintien à domi-cile des personnes âgées est une priorité. En France, les solutions intermédiaires entre logement et établissement pour personnes âgées dépendantes seront privi-légiées. L’intervention des aidants sera encouragée. Parallèlement, la réforme visera à modérer le coût des séjours en établissements d’héber-gement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) supporté par les résidents et leurs familles, car les ressources ne permettent pas toujours de prendre en charge ces dépenses. Le financement de cette

réforme sera précisé par la loi en préparation.Le ministère chargé des personnes âgées et de l’autonomie a lancé un groupe de travail Monalisa, avec notamment pour objectif le déploie-ment du bénévolat de type associa-tif, de l’initiative et de la lutte contre l’isolement des anciens favorisant l’implication citoyenne. L’installa-tion en février du Comité national pour la bientraitance et les droits (CNBD) a pour mission d’aider à la définition, à la mise en œuvre et au suivi des politiques de promotion de la bientraitance, des droits hors et en établissement, et de prévention et de lutte contre la maltraitance des personnes âgées. |

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FAO-OMS : 50 ans qu’ils veillent sur nos assiettes

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