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N° et date de parution : 200 - 01/10/2012 Diffusion : 6000 Page : 128 Périodicité : Mensuel Taille : 43.96 % Pharmac_200_128_17.pdf 270 cm2 Site Web : http://www.pharmaceutiques.com Du médiFment à la " solution de santé " Lemodèle du laboratoire pharmaceutique découvreur , développeur , producteur et fournisseur de médicament a vécu . Les industriels de santé devront proposer demain une offre globale pour répondre aux nouvelles contraintes et aux nouveaux besoins du marché. Fêtera-t-on en 2032 les quarante ans de Pharmaceutiques ? Rien n' moins sûr . Les mutations environnementales ( vieillissement de population , contraintes réglementaires , concurrence générique , etc. ) pourraient conduire à la disparition , sur les marchés " matures " ( Europe , Etats-Unis , Japon ) , du laboratoire pharmaceutique focalisé sur le médicament . « Soumis à ces pressions et à un déficit en innovation , la pharma doit réinventer son business model » , affirme Vincent Genet , directeur de la business unit santé de la société de conseil Alcimed. « Les entreprises du médicament ont déjà beaucoup changé en vingt ans , rappelle l ' économiste de la santé Claude Le Pen. Dans les années 1980 , le business model était fondé sur la science . Les laboratoires aujourd ' hui plus des " développeurs " des " chercheurs " . » Adapter l ' offre Pour Loïc Plantevin , en charge du santé France du cabinet de conseil en stratégie Bain&Company , la question est savoir quel sera le modèle gagnant dans vingt ans . « Les laboratoires pharmaceutiques devront être partie prenante dans l ' améliorationdu système de soins , en développant des solutions plus intégrées dont la valeur thérapeutique ira du produit » , décrit-il . « Il ne s' agira plus d ' apporter un médicament à un marché , mais une solution de prise en charge dans sa globalité pour répondre à un besoin du marché » , complète Vincent Genet. Pour réussir cette transition , la pharma devra adapter son offre en y intégrant des technologies hors de son coeur de métier historique : imagerie , diagnostic , dispositif médical , outils de communication le suivi des patients . La constitu tionde telles plates-formes , déjà ébauchée dans certaines pathologies comme le diabète ( voir encadré ) , nécessite de travailler avec de nouveaux partenaires. « Les prochaines solutions intégrées ne vont pas venir seulement des laboratoires , mais peut-être de consortia multiexpertises dans lesquels les associations de patients ou de professionnels de santé et les payeurs pourraient jouer un rôle » , pronostique Loïc Plantevin. Elargir la cible Une autre difficulté sera de s' adapter à un les clients ne seront les seuls prescripteurs , mais aussi les et les utilisateurs . « Les acteurs qui promouvoir ces solutions de santé de l ' ensemble des parties prenantes besoin d ' autres compétences que visiteurs médicaux , capables de commercialement des produits . C' est un énorme enjeu de humaines » , commente Vincent Genet . La big pharma risque aussi de devoir faire face à une nouvelle concurrence , celle de l ' industrie high-tech , qui sait déjà gérer ce genre de révolution conceptuelle et qui se renforce dans le domaine de la santé , à l ' image du coréen Samsung ou du japonais Fujifilm . « Les laboratoires pharmaceutiques ont pour atouts une connaissance intime des maladies , des traitements et des protocoles de prise en charge des patients , ainsi qu' une énorme capacité d ' investissement » , souligne Loïc Plantevin. Rien ne dit que la pharma restera au coeur du modèle gagnant ou que la " solution de santé intégrée " l ' emportera sur une stratégie centrée sur une pathologie , une technologie , ou intégrant les activités en aval du traitement . « Je ne crois pas au modèle unique , conclut Claude Le Pen , mais plutôt à une évolution vers une pluralité de modèles . » Julie Wierzbicki 1 / 1 Copyright (Pharmaceutiques) Reproduction interdite sans autorisation Alcimed

Pharmaceutiques 5 Novembre 2012

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Du médicament à la "solution de santé"

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Page 1: Pharmaceutiques 5 Novembre 2012

N° et date de parution : 200 - 01/10/2012

Diffusion : 6000 Page : 128

Périodicité : Mensuel Taille : 43.96 %

Pharmac_200_128_17.pdf 270 cm2

Site Web : http://www.pharmaceutiques.com 

DumédiFment à la "

solutionde santé "

Lemodèle du laboratoire pharmaceutique découvreur , développeur , producteur et fournisseur de médicament a vécu . Les industriels de santé devront proposer demain une offre globale pour

répondre aux nouvelles contraintes et aux nouveaux besoins du marché.

Fêtera-t-on

en 2032 les quarante ans de Pharmaceutiques ? Rien n' moins sûr . Les mutations environnementales ( vieillissement de

population , contraintes réglementaires ,

concurrence générique , etc. ) pourraient

conduire à la disparition , sur les marchés "

matures "

( Europe , Etats-Unis , Japon ) ,du laboratoire pharmaceutique focalisé sur le médicament . « Soumis à ces pressions et à un déficit en innovation , la pharma doit réinventer son business model »

, affirme Vincent Genet , directeur de la business unit santé de la société de conseil Alcimed. « Les entreprises du médicament ont déjà beaucoup changé en vingt ans , rappelle l

'

économiste de la santé Claude Le Pen. Dans les années 1980 ,le business model était fondé sur la science .Les laboratoires

aujourd ' hui plus des "

développeurs "

des "

chercheurs "

. »

Adapter l ' offre Pour Loïc Plantevin , en charge du santé France du cabinet de conseil en stratégie Bain&Company , la question est savoir quel sera le modèle gagnant dans vingt ans .« Les laboratoires pharmaceutiques devront être partie prenante dans l

' améliorationdu système de soins , en développant des solutions plus intégrées dont la valeur thérapeutique ira du produit » , décrit-il . « Il ne s' agiraplus d

'

apporter un médicament à un marché ,

mais une solution de prise en charge dans sa globalité pour répondre à un besoin du marché » , complète Vincent Genet. Pour réussir cette transition , la pharma devra adapter son offre en y intégrant des technologies hors de son coeur de métier historique :imagerie , diagnostic ,

dispositif médical , outils de communication le suivi des patients . La constitu

tionde telles plates-formes , déjà ébauchée dans certaines pathologies comme le diabète ( voir encadré

) ,nécessite de travailler avec de nouveaux partenaires. « Les prochaines solutions intégrées ne vont pas venir seulement des laboratoires , mais peut-être de consortia

multiexpertises dans lesquels les associations de patients ou de professionnels de santé et les payeurs pourraient jouer un rôle » ,

pronostique Loïc Plantevin.

Elargir la cible Une autre difficulté sera de s' adapter à un

où les clients ne seront les seuls prescripteurs ,mais aussi les

et les utilisateurs . « Les acteurs qui promouvoir ces solutions de santé

de l '

ensemble des parties prenantes besoin d

'

autres compétences que visiteurs médicaux , capables de

commercialement des produits . C' est un énorme enjeu de

humaines »,commente Vincent

Genet .La big pharma risque aussi de devoir faire face à une nouvelle concurrence ,

celle de l ' industrie high-tech , qui sait déjà gérer ce genre de révolution conceptuelle et qui se renforce dans le domaine de la santé , à l '

image du coréen Samsung ou du japonais Fujifilm . « Les laboratoires pharmaceutiques ont pour atouts une connaissance intime des maladies

, des traitements et des protocoles de prise en charge des patients , ainsi qu' une énorme capacité d

'

investissement », souligne Loïc

Plantevin.

Rien ne dit que la pharma restera au coeur du modèle gagnant ou que la "

solution de santé intégrée

" l '

emportera sur une stratégie

centrée sur une pathologie , une

technologie , ou intégrant les activités en aval du traitement . « Je ne crois pas au modèle unique , conclut Claude Le Pen , mais plutôt à une évolution vers une pluralité de modèles .

»

JulieWierzbicki

 

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Reproduction interdite sans autorisationAlcimed