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L e PH a RM a CI e N DE FRANCE DÉCRYPTAGE P. 26 La loi Bertrand en pointillés ENQUÊTE P. 32 Les alcootests attendus au tournant INVESTISSEMENT P. 42 Créer un espace de confidentialité www.lepharmacien.fr N o 1240 MAI 2012 ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. COMMENT LA NOUVELLE CONVENTION PHARMACEUTIQUE VA-T-ELLE MODELER LA PROFESSION DANS LES CINQ ANNÉES À VENIR ? LA CONVENTION PAR A+B L’INTERVIEW « Nous sommes pour l’indépendance » Ornella Barra, Alliance Boots

Pharmacien de France 1240 mai 2012

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Pharmacien de France 1240 mai 2012

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Les alcootests attendus au tournant

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N o 1 2 4 0 M A I 2 0 1 2

ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. COMMENT LA NOUVELLE CONVENTION PHARMACEUTIQUE VA-T-ELLE

MODELER LA PROFESSION DANS LES CINQ ANNÉES À VENIR ?

ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER. ELLE EST SIGNÉE, RESTE À L’APPLIQUER.

LA CONVENTION PAR A+B

L’INTERVIEW« Nous sommes pour l’indépendance »

Ornella Barra, Alliance Boots

Page 2: Pharmacien de France 1240 mai 2012

LePHaRMaCIeNDEFRANCE

Mai 2012 I No 1240 I 1

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L’Éditorial

On ne peut pas dire que l’actualité a laissé beau-c o u p l e temps à la

réflexion ces derniers mois. Les élections ont accéléré le temps politique : depuis le début des négociations jusqu’à la signature de la Convention pharmaceutique, au bout de la nuit du 28 au 29 mars, la course n’a pas connu de pause. L’euphorie de cet accomplissement retombée, nous devons maintenant passer à la phase suivante, en réalité la plus importante : l’application de ce texte ambitieux et parfois complexe.Je ne peux à ce propos m’empêcher de relever un paradoxe : pour des profes-sionnels que les clichés décrivent comme conservateurs, les pharmaciens font en réalité preuve d’une soif de nouveauté que beaucoup devraient leur envier. Au soir d’une des réunions du tour de France qu’a engagé la FSPF pour expliquer les enjeux de la nouvelle Convention pharmaceutique, deux confrères de ma génération sont venus me voir et m’ont dit cette chose simple : « Vous nous avez donné envie de refaire de la pharmacie. » Ce compliment magnifique traduit une réalité qui ne l’est pas moins : vous avez déjà compris et accepté le principe de la rému-nération à l’honoraire, qui va se mettre progres-sivement en place dans les cinq années à venir. Mais j’ai aussi entendu vos inquiétudes sur le volet génériques de l’accord : comment subs-tituer plus alors que les mentions « Non subs-

tituable » se multiplient sur les ordonnances ? Comment atteindre ses objectifs alors que l’Académie de médecine elle-même jette le doute dans l’esprit des patients ?J’en suis bien conscient : nous allons mettre en place dès que possible des accords avec les médecins pour rétablir la confiance envers les génériques. Il existe une règle à laquelle per-sonne n’échappe dans le monde de la santé : rien ne se fait sans les patients. C’est pourquoi je suis intimement persuadé que les entretiens pharmaceutiques instaurés par la Convention seront un succès. Du temps dédié à l’analyse, au suivi thérapeutique à l’officine et rémunéré en tant que tel par l’Assurance maladie : voilà

un besoin des p a t i e n t s encore non satisfait. Les antiasthma-tiques et les anticoagulants ne sont qu’une p r e m i è r e sonde lancée dans une terre inconnue, celle de l’accompa-

gnement thérapeutique. Pas question de tâter de la prescription sans en avoir l’air ou de modifier les ordonnances à tout va. J’ai bien entendu les récriminations de certains : 40 euros pour prendre le travail d’un autre, qu’il soit médecin ou cardiologue ? Non. Cela ne peut être qu’un malentendu et je ne doute pas qu’une lecture attentive de la Convention pharmaceu-tique les fera changer d’avis.

Le jour d’après

“ Les pharmaciens font en réalité preuve d’une soif de nouveauté que beaucoup devraient leur envier. ”

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Philippe Gaertner

Président de la Fédération

des syndicats pharmaceutiques

de France

No 1240 I 55e année I 07/05/12 ISSN 0031-6938 I CPPAP : 0212 T 81323 www.lepharmacien.fr

LE PHARMACIEN DE FRANCE13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09Tél. : 01 42 81 15 96Télécopie : 01 42 81 96 61

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Éric GarnierDIRECTRICE DE LA RÉDACTION : Jocelyne Wittevrongel

RÉDACTEUR EN CHEF :Laurent Simon ([email protected])RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE :Anne-Laure Mercier ([email protected])RÉDACTRICE : Pauline Michel ([email protected]) SECRÉTAIRE DE RÉDACTION :Joséphine Volat ([email protected])ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Jacqueline Machu I Claire GrevotRÉALISATION : Rampazzo & Associéswww.rampazzo.com - blog.rampazzo.comCORRECTION : Francys GrametIMPRESSION : Lescure Théol 27120 DouainsILLUSTRATIONS : Photos : Miguel Medina I Sebastian Scheffel Dessins : Martin Vidberg

DIRECTEUR COMMERCIAL ET RESPONSABLE DE LA PUBLICITÉ : Christophe Bentz ([email protected]). Tél. : 01 42 81 56 85 Fax. : 01 42 81 96 61

ABONNEMENTS : Tél. : 01 42 81 15 96 L’abonnement d’un an France-Corse : 90 € TTC I Guyane : 89,08 € TTCGuadeloupe, Martinique, Réunion : 89,08 €

Étranger : 154 € I Achat au numéro : 12 € TTC I Certificat d’inscription à la Commission paritaire de la presse : no 0212 T 81323

ORGANE D’INFORMATIONS SCIENTIFIQUES ET PROFESSIONNELLES PHARMACEUTIQUESLe Pharmacien de France est édité par la SARL « Le Pharmacien de France ». Siège : 13, rue Ballu, 75311 Paris Cedex 09. Durée 99 ans à compter de 1977Capital : 93 000 euros I Cogérants : Éric Garnier I Jocelyne Wittevrongel I Date du contrôle OJD : 28/11/2011.

Page 3: Pharmacien de France 1240 mai 2012

LePHaRMaCIeNDEFRANCELePHaRMaCIeNDEFRANCE mai 2012 Sommaire

Mai 2012 I No 1240 I 3

4 L’INTERVIEW Ornella Barra :

« Nous sommes pour l’indépendance »

8 L’ACTU EN BREF13 LE KIOSQUE

16 ENJEUX La Convention par A + B

22 LES DOSSIERS DE LA FÉDÉ

32 ENQUÊTE Les alcootests attendus au tournant

35 PANORAMA36 CONSEIL

Huiles essentielles : vrai ou faux ?

37 FICHE CONSEIL Dix huiles essentielles à conseiller au comptoir40 INTERNATIONAL Drogué ? Non, traité !

42 INVESTISSEMENT Créer un espace de confidentialité

44 SUBSTITUONS ! 45 EN BREF47 ÉCO&VOUS48 PRODUITS50 BANC D’ESSAI Les savons

et pains surgras52 APERÇU Les livres et sites du mois

54 CULTURE 56 HUMOUR

4216

Ce numéro comporte un encart jeté de 4 pages « Congrès des pharmaciens ».

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Actualité Santé Officine

La loi sur le renforcement de la sécu-rité sanitaire du médicament et des produits de santé initiée par Xavier Bertrand tiendra-t-elle toutes ses promesses ? Les premiers textes d’ap-plication sont tout juste en vue. Mais

un durcissement du texte et un retour au Parlement est envisagé en cas d’al-ternance à l’élection présidentielle. Le Pharmacien de France a passé en revue toutes les mesures qui concernent l’officine.

DÉCRYPTAGE

La loi sur le renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé initiée par Xavier Bertrand tiendra-t-elle toutes ses promessesplication sont tout juste en vue. Mais

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LePHaRMaCIeNDEFRANCEActualité En bref

CE QU’ILS ONT DIT

10 I No 1240 I Mai 2012

ILS L’ONT DIT

assurance15 euros par anL’arrêté qui fixe la contribution des professionnels de santé au nouveau fonds de garantie commun en cas de dommages consécutifs à des actes de prévention, de diagnostic ou de soins (voir Le Pharmacien de France, no 1237, février 2012) a paru au Journal officiel du 25 avril. Les pharmaciens cotisent désormais chaque année à hauteur de 15 euros, contre 20 à 25 euros pour les médecins, selon leur spécialité. ❙Consultable sur www.legifrance.gouv.fr

dmpLa Cnil réservéeLa Commission nationale de l’infor-matique et des libertés (Cnil) a émis de fortes réserves sur le projet de décret relatif à l’expérimentation du dossier médical personnel (DMP) sur clé USB. Elle ne conteste pas « l’intérêt de tester l’acceptabi-lité et la valeur ajoutée d’un dossier médical dont le patient assurerait la maîtrise » mais pointe de nom-breuses inconnues dans la mise en œuvre de ses expérimentations en région sous l’égide de l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip santé), en particulier la sécurisation du dispositif, les limitations techniques d’une clé USB, les modalités d’accès aux documents stockés… et la capa-cité des patients à ne pas oublier ou perdre ladite clé. ❙

Les premiers jours de mai pourraient marquer la naissance du premier accord-cadre interprofessionnel.

C haque profession de santé signe une convention avec l’Assurance maladie. Et toutes ces professions sont en passe

de signer en sus un accord-cadre interprofes-sionnel. Ce texte, qui a vocation à s’appliquer aux pharmaciens comme aux médecins, chirur-giens-dentistes, sages-femmes, infirmières, etc.,

a été approuvé par l’Union nationale des pro-fessionnels de santé (UNPS), dont fait partie la FSPF, et doit être visé par l’Union nationale des organismes d’assurance maladie complémen-taire début mai. Il vise par exemple à dévelop-per des programmes de développement professionnel continu « à vocation interprofes-sionnelle », à améliorer les relations entre pro-fessionnels et caisses et à renforcer la coordination de soins. L’UNPS espère ainsi se dégager de la tutelle des Agences régionales de santé qui pilotent les expérimentations sur les protocoles de coopération et l’optimisation des parcours de soins des personnes âgées. ❙

interpro

Un accord-cadre pour tous

ACCOMPAGNEMENT

Sophia s’étend... sans pharmaciensSophia, le programme d’ac-compagnement des patients diabétiques de type 2, va se généraliser à tous les dépar-tements français.Lancé en octobre 2008, le programme d’accompagne-ment des patients diabétiques de type 2 Sophia continue sa percée sur le territoire français. D é j à d i s p o n i b l e d a n s 19 départements pilotes, ce service de télé-conseils par un infirmier sera mis en place dans 41 nouveaux départe-ments au mois de mai puis étendu à l’automne aux 45

départements restants. Il s’organise autour de trois axes : le soutien d’un infirmier-conseiller par téléphone, l’approfondissement des connaissances du patient sur le diabète et les traitements médicamenteux associés grâce aux livres Repères édi-

tés par l’Assurance maladie et l’échange de « trucs et astuces » avec les autres dia-bétiques via le journal trimes-triel Sophia et vous. Sur le site Sophia-infoservice.fr, l’Assu-rance maladie annonce vou-loir étendre le concept, une fois qu’il sera généralisé à toute la France, à d’autres maladies chroniques comme l’asthme ou les troubles car-diovasculaires. La création des entretiens pharmaceu-tiques dans la Convention l’amènera-t-elle à, cette fois, inclure les pharmaciens ? ❙

« Jamais cette maison ne favorisera la sortie des médicaments en dehors du circuit pharmaceutique qui est sécurisé. »La présidente de l’Ordre des pharmaciens Isabelle Adenot réagit à l’idée de l’UFC-Que Choisir : autoriser l’automédication en grandes surfaces.

« La France était le pays où les nouveaux traitements étaient disponibles le plus précocement […]. Depuis un ou deux ans, elle est dans le milieu du tableau. »Nicolas Cartier, DG Sanofi France.

« Plutôt que déléguer aux pharmaciens, aux sages-femmes, à tout un chacun sans réfléchir, on peut redonner du temps médical aux médecins. Autrement et intelligemment. »Paul Le Meut, auteur de Médecine générale, courage fuyons ! (mg-livre.net).

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LePHaRMaCIeNDEFRANCE Actualité

Mai 2012 I No 1240 I 11

REPÈRES

MACRO / ÉCO

belgique

Substituer moins cherDepuis le 1er mai, les pharmaciens belges se doivent de délivrer l’antibiotique ou l’antimycosique le moins cher du marché lors d’une prescription pour une pathologie aiguë. Cette mesure imposée par le ministère de la Santé publique les obligera à substituer davantage. Le médecin conserve cependant la possi-bilité d’apposer la mention « Ne pas substituer », par exemple en cas d’allergie à un composant. Une mesure « adoptée à la hâte », estime l’Association pharmaceutique belge, et qui risque d’affecter le secteur. Le 26 avril, toutes les enseignes vertes sont donc restées éteintes en guise de protestation. ❙

nouvelle-calédonie

Abus de licenciementDeux pharmaciennes assistantes d’une officine de Nouméa sont en cours de procédure de licenciement pour avoir délivré du baclofène hors AMM à une patiente en sevrage alcoolique. La première se voit reprocher le renouvellement d’une ordon-nance de 24 boîtes de baclofène pour un mois et la deuxième l’autorisation de délivrance à la préparatrice. Mais dans un contexte particulier de conflit tarifaire entre l’assurance mala-die locale et les pharmacies de l’île, les syndicats se demandent si cette affaire ne sert pas de prétexte pour licencier les deux employées. ❙

9,28milliards de dollars C’est le chiffre d’affaires estimé d’Humira (adalimumab, Abbott) pour l’année 2012 : le médicament va certainement se placer sur la première marche du podium des spécialités les plus vendues dans le monde.

82 122 eurosC’est le bénéfice non commercial moyen des médecins libéraux en 2010, soit + 1 % par rapport à l’année précédente. Compte tenu de l’inflation à + 1,45 %, le pouvoir d’achat des médecins a stagné.(Source : Caisse autonome de retraite des médecins de France).

77 %des sympathisants PS sont favorables à la suppression des franchises médicales, selon un sondage de l’institut CSA pour Aides. À droite, seuls 40 % vont dans le même sens. Ils sont même 58 % des sympathisants UMP à vouloir les maintenir.

58 %des Français préfèrent l’encadrement de l’installation des médecins à l’augmentation des aides incitatives pour les amener à exercer dans les zones où ils sont absents, indique un sondage Viavoice réalisé pour le Collectif interassociatif sur la santé.

L’institut européen et indépen-dant Thomas More publie les résultats d’une étude compara-tive des dépenses de santé de la France et de l’Allemagne. Ces dépenses représentent 164,2 mil-liards d’euros pour l’Assurance maladie française contre 187,7 milliards pour son homo-logue allemand. Cette différence de budget se retrouve dans les dépenses des assurances pri-vées, qui représentent 25,67 mil-liards d’euros en Allemagne contre 29,31 milliards en France.

Le match des systèmes de santé

Une comparaison des systèmes français et allemand.

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Part des dépenses de santé dédiée aux coûts administratifs

de gestion

Part du budget public alloué aux

médicaments

Renoncement aux soins pour des

raisons financières

Taux de satisfaction de la communication

médecin-patient

FranceAllemagne

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16 I No 1240 I Mai 2012

Actualité Enjeux

LA CONVENTION PAR A + B

La nouvelle Convention pharmaceutique a été signée, reste maintenant à l’appliquer ! Voici comment ce texte fondateur va modifier votre exercice pendant les cinq à dix années à venir : honoraires, entretien et suivi pharmaceutiques, génériques… Par Laurent Simon

Les mesures novatrices ne manquent pas dans la Convention pharmaceutique. La première à avoir attiré l’attention du grand public est la rémunération à l’honoraire. « Les pharmaciens payés pour leurs conseils », a-t-on pu lire dans les quotidiens nationaux. La deuxième concerne les entretiens pharmaceutiques, une partie du « paiement à la performance », également étendu aux géné-riques et à la transmission des feuilles de soins. Une mesure aussi symbolique que les honoraires… mais aux conséquences différentes. « Provocation », « maladresse », la réaction n’est pas venue du grand public mais des médecins, à travers la réaction de deux syndicats, la FMF et le SNSMCV (voir L’Hebdo du Pharmacien du 13 avril 2012). Car avec cette nouvelle convention, les pharma-

ciens vont jouer dans la cour des grands. Pour preuve, le paiement à la performance sur les génériques, commun aux deux profes-sions : « Nous avons utilisé le même type de réflexion que pour les médecins, témoigne Frédéric van Roekeghem, directeur de l’Uncam (Union nationale des caisses d’assurance maladie), c’est-à-dire que les efforts d’efficience puissent financer les nouveaux modes de rémunération. » En période de disette budgétaire, le texte est placé sous le signe du donnant-donnant : augmentation de la marge sur les conditionnements trimestriels en échange de leur dévelop-pement, partage des économies sur le générique. En résumé, selon Frédéric Van Roekeghem, cet accord nécessitera « des efforts conjoints de l'Assurance maladie et des pharmaciens ». ❙

C’est presque officiel : en 2012, le marché du médicament en France est rentré en récession. « Cette baisse du marché en valeur est un évé-nement inédit ; nous n’avons

jamais vu ça, observe Claude Le Pen, professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine, dans l’étude “Intelligence 360” d’IMS-Health. C’est en effet le résultat de la combinaison d’une maî-trise des volumes par les prescripteurs et d’une baisse de prix imposée par les pouvoirs publics pour faire face à la crise de la dette et limiter la croissance des dépenses de santé. » La profession a réussi à signer in extremis un texte qui lui permettra peut-être de s’adapter à cette nouvelle donne. Première des réformes initiées, l’hono-raire de dispensation. C’est signé : dès 2013, 12,5 % de la marge sera versé sous cette forme, pour un montant total estimé à 700 millions d’euros. À cinq ans, dès 2017, il devra représen-

ter 25 % de la marge, avant qu’une nouvelle Convention décide ou non d’augmenter encore ce taux. Symboliquement très forte – pour la première fois, vous serez rémunérés pour votre prestation intellectuelle sur l’ordonnance –, cette mesure sera en réalité assez transparente à l’officine. Ces honoraires, payés par le patient au pharmacien et pour lesquels il bénéficiera du tiers-payant, lui seront décomptés sur son relevé de prestations d’Assurance maladie, au même titre qu’une consultation médicale, par exemple. Il s’agit en quelque sorte de consacrer l’existant : la vérification de la validité de l’ordon-nance, de la possibilité de la renouveler ou pas, l’adéquation de la posologie prescrite au patient, mais aussi les conseils ou le contrôle des inte-ractions…

La conversion de la margeTout ce travail de base sur la prescription pourra dorénavant être reconnu et classifié par l’Assu-

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Mai 2012 I No 1240 I 17

Enjeux Actualité

III

Alain Coulombconsultant, ancien directeur de la Haute Autorité de santé

En instaurant des paie-ments à la performance, quelle est l’intention de l’Assurance maladie ?L’efficience économique n’est pas la première moti-vation : il y aura peut-être un retour sur investisse-ment mais le but premier est d’impliquer les profes-sionnels et de les faire sor-t i r de la logique du paiement à l’acte. En se chronicisant, les maladies changent : il faut donc aussi modifier la façon dont le système rémunère la prise en charge.

Pourquoi, à l’instauration des entretiens pharma-ceutiques, la première réaction de certains médecins a été négative ?Aujourd’hui la démogra-phie médicale est telle que leur énervement est injus-tifié. Les médecins peuvent s’installer où ils le sou-haitent et vivre de leur exercice : confier un rôle supplémentaire aux phar-maciens, des profession-nels qui ont fait cinq ou six ans d’étude, c’est du

simple bon sens. En plus, c’est une occasion unique de montrer qu’ils ont un rôle de professionnel de santé que la grande distri-bution ne pourra jamais jouer.

Le paiement à la perfor-mance est-il appelé à se généraliser ?Sa part va augmenter de façon inéluctable à condi-tion qu’il ne soit pas un simple gadget : il faut en particulier fonder les indi-cateurs que l’Assurance maladie va convertir en points de rémunération. Pour cela, les pharmaciens auront tout intérêt à intro-duire un tiers scientifique dans leurs négociations, comme la Haute Autorité de santé.

3QUESTIONSÀ…

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rance maladie. L’intérêt ? Pour les payeurs, Sécu en tête, la possibilité de connaître exactement la teneur de l’intervention officinale. Pour les pharmaciens, la possibilité de voir des actions spécifiques rémunérées à part et détacher les revenus de l’of-ficine de la courbe décroissante des ventes de médicaments en France.Deuxième axe majeur de réforme : la rémunération à la performance, qui porte à la fois sur le suivi des patients dans le cadre des désormais fameux entretiens pharmaceutiques et sur les géné-riques. Pour commencer ont été choisis par les syndicats et l’Assurance maladie deux classes de médicaments : le suivi des antivitamines K (Sintrom, Minisintrom, Coumadine, Préviscan), en premier, celui des antiasthmatiques, dans un second temps. Les pharmaciens qui le

« La baisse du marché en valeur est un événement inédit. »Claude Le Pen, économiste

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LePHaRMaCIeNDEFRANCEActualité Enjeux

18 I No 1240 I Mai 2012

III

Performance, mode d’emploiPas intuitive, la rémunération à la performance sur le générique n’est pas pour autant com-pliquée. Le graphique ci-dessous présente le calcul des primes versées à l’officine : la moitié dépend de la progression à partir d’un seuil bas (Sb), l’autre du taux constaté à l’arrivée (Si). Les bons élèves aux taux déjà hauts seront donc équitablement récompensés par rapport aux débutants. L’Assurance maladie, qui procédera à des décomptes individualisés, sera particuliè-rement attentive à 31 molécules (tableau de droite). Dernier critère : une seule marque de géné-rique devra être délivrée chez au moins 90 % des patients âgés de 75 ans et plus. À défaut, il y aura une décote de 20 % sur la prime de la molécule concernée (tableau ci-dessous).

tête, et preuve que cette « zone franche » dans la prise en charge était jusqu’à présent inoccu-pée. Le potentiel est donc énorme : si les entre-tiens pharmaceutiques portent leur fruit, à savoir

une diminution du nombre d’hospitalisations – 17 300 en France tous les ans à cause des AVK – ou des décès, rien n’em-pêchera alors d’étendre la mesure à d’autres champs, comme le dépistage des angines virales ou bactériennes déjà évoqué dans le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (Igas) de juin

2011 ou le suivi de la vaccination. « La somme allouée aux entretiens pharmaceutiques par l’Assurance maladie pourra varier en fonction de la complexité de la maladie », analyse Philippe Besset. On se prend à rêver mais les premières marches seront les plus difficiles à gravir.

La manne des génériquesLe deuxième volet du paiement à la performance, les génériques, sera plus immédiatement rému-nérateur… à condition de respecter certaines règles. Le taux de substitution au niveau natio-nal est en effet retombé en 2011 : l’avenant générique joint à la Convention précise qu’il devra atteindre 85 % d’ici à la fin de cette

souhaitent pourront se lancer dans l’ac-compagnement de leurs patients sous anticoa-gulants dès le 1er janvier prochain dans leur espace de confidentialité (voir notre article p. 42 et 43). « En moyenne, une phar-macie possède parmi sa patien-tèle une cinquantaine de patients sous anticoagulants et 75 % des patients sont fidèles à une phar-macie », estime Philippe Besset, chargé de l’Économie à la FSPF. Une rémunération de 40 euros TTC par malade et par an est prévue, en contrepartie « d’un entretien à l’initiation du traite-ment […], d’au moins deux entretiens annuels […], du contrôle de la réalisation de l’INR [et], en cas de besoin, la prise de contact avec le prescrip-teur », précise la Convention. Le dispositif coû-tera environ 35 millions d’euros à l’Assurance maladie une fois à plein régime, si les quelque 1,2 million de patients, dont 900 000 au long cours et 300 000 initiés chaque année, sont pris en charge à l’officine. Le suivi des AVK revient de loin : en 2006, des expérimentations menées à la maison de santé de Saint-Amand-en-Puisaye (Nièvre) avaient tenté de confier le suivi de l’INR et l’adaptation de la dose d’anticoagulants à… des secrétaires médicales. Tollé, évidemment, chez les professionnels de santé, infirmiers en

[La Convention par A+B]

« La somme allouée pourra varier en fonction de la maladie. »Philippe Besset, FSPF

III

Pas de rémunération

50 % rémunérationfonction de la progression

Taux de progression

% r

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50 % rémunérationfonction du niveau

(taux d’arrivée)

Taux d’arrivée

DCI Sb (en%) Si (en%)Pravastatine 70 95Cefpodoxime 69 94Citalopram 68 93Paroxétine 68 93Ramipril 67 92Amlodipine 66 91Lansoprazole 64 89Alfuzosine 64 89Zolpidem 62 87Sertraline 62 87Pantoprazole 60 85Venlafaxine 60 85Glimepiride 60 85Valaciclovir 57 82Clopidogrel 41 66Esomeprazole 38 63Lercanidipine 49 74Terbinafine 50 75Risperidone 48 73Tramadol 41 66Losartan 36 61Nebivolol 30 55Repaglinide 22 47Losartan + HCTZ 23 48Risedronate 17 42Mycophenolate Mofetyl 10 30Olanzapine 53 73Valsartan 52 72Valsartan + HCTZ 52 72Letrozole 51 71

DCIPravastatineRamiprilAmlodipineGlimepirideLercanidipineClopidogrelLosartanNebivololRepaglinideLosartan + HCTZMycophenolate Mofetyl

Page 9: Pharmacien de France 1240 mai 2012

LePHaRMaCIeNDEFRANCELePHaRMaCIeNDEFRANCE Enjeux Actualité

Mai 2012 I No 1240 I 21

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L’adhésion à la Convention se fera après l’envoi par la CPAM de formulaires d’adhésion. Si plusieurs titulaires partagent une même officine, le choix d’adhérer doit être partagé par tous.

NOTABENE

III troniques. À condition de s’équiper d’un scanner, l’Assurance maladie versera 418,60 euros TTC aux officines qui choisiront de transmettre les doubles d’ordonnance de façon numérisée à leur CPAM. Une mesure de bon sens que le réseau ne tardera certainement pas à appliquer. Côté

FSE, la télétransmission est actuellement payée 0,05 euro par l’Assurance maladie, une somme qui augmentera à 0,064 euro dès que vous aurez évolué vers la version 1.40 du logiciel Sesam-Vitale.Passons à l’addition : dans un document présenté à ses adhé-rents, la FSPF estime le gain total pour le réseau à 225 mil-lions d’euros, si l’on vient ajou-

ter aux mesures précédemment citées les gains sur les conditionnements trimestriels, négociés en marge de la Convention, en échange d’une augmentation de leur pénétration à 55 %, contre 35 % actuellement, et le passage tant attendu des honoraires de garde de 75 euros à 150 euros. Cette dernière mesure représentant à elle seule 40 millions d’euros pour l’officine. Les médecins avaient obtenu un paiement à la performance – le fameux P4P – pouvant s’élever jusqu’à 9 000 euros par praticien. « Pour une pharmacie moyenne, il faut compter 2 000 euros pour les entretiens pharmaceutiques, 3 000 euros pour les génériques, 1 500 euros pour les feuilles de soins, 400 euros pour la scannérisation, sans compter l’accompagnement de l’asthme, calcule Philippe Besset. Nous n’en sommes finalement pas loin. » Un pas de plus vers le rapprochement des deux professions. ❙

année. Soit une progression de 14 points par rapport à la situation actuelle. Un fossé à combler en quelques mois. Ce n’est pas tout : les pharmaciens sont tenus de respecter la mesure tiers-payant contre générique, lorsqu’elle est activée dans leur département. Enfin, l’ave-nant prévoit des sanctions conventionnelles pour les offi-cines qui n’arriveraient pas à dépasser 60 %.C’est la grande nouveauté de ce volet : les pharmaciens seront suivis et gratifiés indivi-duellement par l’Assurance maladie (voir encadré « Perfor-mance, mode d’emploi », p. 18). Un effort considérable qui inquiète nombre de pharma-ciens étant donné le contexte très défavorable autour du générique. Vous ne serez néanmoins pas seuls pour remplir ces objectifs : également intéressée au résultat, l’Assurance maladie s’engage à « promouvoir la prescription et la délivrance de médicaments génériques ». Autre mesure incitative, du côté des médecins cette fois : la mise en place d’un « accord tripartite avec les médecins pour coordonner prescription et dispensation ». Il y a évidemment une contrepar-tie : « Une progression de dix points de la substi-tution générerait 140 millions d’euros d’économies pour l’Assurance maladie, la moitié serait reçue par les pharmaciens », précisait son directeur Frédéric van Roekeghem, au moment de la signature de la Convention. Soit 70 à 75 millions d’euros pour le réseau : le résultat représenterait 3 000 euros par an pour une officine moyenne, à condition toutefois de réussir à assurer la sta-bilité chez les personnes de plus de 75 ans. Et ce particulièrement, dans un premier temps, sur les « traitements chroniques en diabétologie et en cardiologie » (bêta-bloquants, statines…). Du fait certainement de la complexité du dispositif, ce taux de stabilité chez les personnes âgées sera calculé « en tenant compte des changements de noms de marque, des rachats et/ou fusions de laboratoires et des ruptures d’approvisionnement ». Une nécessité, vu la rapidité de l’évolution des génériqueurs.

Le volet numériqueDernier volet de la performance récompensée par l’Assurance maladie : la modernisation de l’officine. Sous cette appellation administrative se cachent deux indicateurs bien connus des pharmaciens : la scannérisation des ordonnances et la télétransmission des feuilles de soins élec-

[La convention par A+B]

« Dix points de plus de substitution généreraient 140 millions d’euros. »Frédéric van Roekeghem, Uncam

RÉTROPLANNING DE LA CONVENTION

❙ Courant 2012. Mise en place progressive du paiement à la performance (génériques, FSE, scannérisation).

❙ 1er septembre 2012. Revalorisation de la marge sur les conditionnements trimestriels.

❙ Octobre 2012. Revalorisation des

gardes de 75 ¤ à 150 ¤ et des honoraires versés par ordonnance durant les gardes : nuit : 8 ¤, dimanche et jours fériés : 5 ¤, jour hors horaires d’ouverture : 2 ¤.

❙ Fin 2012. Les honoraires de dispensation représenteront 12,5 % de la marge.

❙ Fin 2012. Début des expérimentations sur la prescription électronique.

❙ 1er janvier 2013. Mise en place effective de l’accompagnement

des patients sous AVK.

❙ 30 juin 2013. Mise en place effective de l’accompagnement des patients asthmatiques.

❙ Fin 2013. Mise en place par l’Assurance maladie d’un service de contrôle des droits en ligne des assurés consultable par les pharmaciens.

❙ 2017-2018. Les honoraires de dispensation représenteront 25 % de la marge de dispensation.

DR