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Pharmacologie des morphiniques
Dr Olivier PERUS
Version 2013
Plan
• Les récepteurs
• Classification des morphiniques
• Principes de pharmacocinétique
• Pharmacodynamie
• Les différentes molécules et leurs utilisations cliniques
Papaver somniferum
Les récepteurs
Les récepteurs
• Les morphiniques agissent par des récepteurs
spécifiques dont les 3 principaux types sont :
μ, δ, κ • Correspondent 3 types d’opïodes endogènes:
endorphine, enképhaline et dynorphine
• Effets cliniques liés aux récepteurs μ+++
3 localisations :
• Récepteurs périphériques :
– au niveau des terminaisons libres (nocicepteurs), lors de processus d’inflammation
• Récepteurs médullaires :
– au niveau de la corne dorsale
• Récepteurs cérébraux :
– cerveau (plancher IVème ventricule, noyaux gris centraux)
Les récepteurs
Récepteurs Types Actions
µ donnant µ1
µ donnant µ2
Morphine agoniste
Morphine mais moins affine
analgésie, sédation, bradycardie
dépression respiratoire, dépendance physique, dysphorie
(delta) Enképhaline analgésie, dépression respiratoire
K (Kappa) Nalbuphine (NUBAIN) analgésie, sédation et dépression respiratoire
(Sigma) Kétamine (KETALAR) dysphorie, delirium, HTA, hallucinations, tachycardie, nausées
Les deux
principaux points
d’impacts des
morphiniques
Localisations en dehors du SNC : • Tube digestif = action anti diarrhéique • Médullo-surrénale
• Poumons, foie, cœur, vaisseaux
• Tissus sous-cutané
• Lymphocytes T, chémorécepteurs carotidiens
Les récepteurs
Classification des Morphiniques
Notion d’agonistes/antagonistes
• Agonistes purs et agonistes-antagonistes différents sur
– relation dose-effet
– antagonisation
• Agonistes purs = morphinomimétiques
• Agonistes/antagonistes ou agonistes partiels
• Antagonistes purs
MORPHINIQUES
MORPHINOMIMETIQUES ANTIMORPHINIQUES
ou agonistes purs
Morphine (MORPHINE, MOSCONTIN
)
Péthidine (DOLOSAL
) Agonistes-antagonistes Antagonistes purs
Fentanyl (FENTANYL
) ou agonistes partiels
Alfentanil (RAPIFEN
)
Sufentanil (SUFENTA
)
Rémifentanil (ULTIVA
) ------
Hydromorphone (SOPHIDONE
) N-allyl-nor-morphine (NALORPHINE
) Naloxone (NARCAN
)
Méthadone Pentazocine (FORTAL
)
Oxycodone (OXYNORM
, OXYCONTIN
) Dextromoramide (PALFIUM
)
------ ------
Agonistes faibles Nalbuphine (NUBAIN
)
Tramadol (TOPALGIC
, CONTRAMAL
) Buprénorphine (TEMGESIC, SUBUTEX) Dextropropoxyfène Codéïne
Opium (LAMALINE
)
Agonistes purs = morphinomimétiques
• Agonistes purs : activité
intrinsèque de 1 (activent tous
les récepteurs auxquels ils se
fixent)
• Analgésie illimitée avec
l’augmentation des doses
• Mêmes propriétés
pharmacologiques dose-
dépendante pour l’analgésie et
les effets indésirables
Agoniste pur
Agonistes partiels (ex. : buprénorphine)
• Activité intrinsèque entre 0 et 1 (tous les récepteurs occupés ne sont pas activés)
• existence d’un effet plafond
• Déplacent les agonistes purs et limitent leurs effets
• courbe dose-effet décalée sur la droite
Agoniste partiel
Agonistes/antagonistes (ex. : nalbuphine)
• Activité intrinsèque entre 0 et 1
• Activation partielle des récepteurs , occupent mais n’activent pas les µ
• Existence d’un effet plafond
• Courbe dose-effet décalée sur la droite
Agoniste/antagoniste
Antagonistes purs (ex. : naloxone)
• Antagonistes µ et : activité intrinsèque = 0
Occupation des récepteurs sans activation
• Affinité compétitive de l’agoniste et de l’antagoniste sur le récepteur
Antagoniste pur
Pharmacocinétique (agonistes purs)
Caractérisation
• Les morphiniques agonistes ont tous les mêmes propriétés pharmacologiques qui sont dose-dépendantes
• Ils diffèrent principalement par leur : – Puissance
• Affinité pour le Rµ • Activité intrinsèque
– Cinétique d’action (délai et durée d’action) • ½ vie d’équilibration au niveau du SNC • ½ vie d’élimination • ½ vie contextuelle
Puissance d’action
Puissance d’action
• La puissance d’action détermine la dose efficace analgésique
• Mais, à dose équipotente, les morphiniques exercent les mêmes effets.
• Puissance d’action :
– Affinité pour les récepteurs μ
– Activité intrinsèque
Puissance d’action : affinité pour µ
Affinité pour les récepteurs μ : – Morphine +
– Alfentanil +
– Rémifentanil ++
– Sufentanil ++++
– Fentanyl ++
Equi analgésie : 1
5
50
500
50
Affinité
• = facilité avec laquelle une substance se fixe sur le Rµ
• Affinité pour le Rμ = inverse de la constante d’inhibition du sufentanil
• Affinité conditionne directement la puissance mais aussi la durée d’action par la ½ vie de dissociation
Activité intrinsèque
• = Activité développée par une molécule lors de la liaison à son R
• Agonistes purs devraient tous avoir même activité intrinsèque = 1 mais ce n’est pas toujours vérifié
Délai d’action
Délai d’action
• Correspond au temps de transfert de la drogue vers le site d’action (site-effet)
• Matérialisé par la ½ vie d’équilibration au site (T1/2 Keo ≈ Tmax)
• S’explique par le passage de la barrière hémato-encéphalique (BHE) : – Passage passif de la forme libre de la drogue
– Liposolubilité
– Pas de forme ionisée
BHE
FL
non ionisée
F Fixée
protéines
FL
ionisée
Pharmacocinétique : liposolubilité
• Morphine -
• Alfentanil + +
• Fentanyl + + + +
• Sufentanil + + +
• Rémifentanil + +
Pharmacocinétique : fraction libre
Morphine 70 % Alfentanil 10 % Fentanyl 10 % Sufentanil 20 % Rémifentanil 30 %
• Seule la forme libre du médicament est active
pharmacologiquement.
• Faible liaison des morphiniques aux protéines plasmatiques.
Délai d’action index de diffusion
• Il résume la pharmacocinétique du délai d’action.
• Fraction diffusible = fraction capable de diffuser au site effet (fraction libre non ionisée)
– Morphinique = base faible
– Dépend du pKa (plus il est bas, plus la forme non ionisée est importante)
ID = liposolubilité x fraction diffusible volume de distribution
Volume de distribution (Vd)
• Représente l’espace de diffusion du médicament
• Correspond au volume fictif dans lequel le médicament devrait être réparti pour être à la même concentration que dans le plasma.
• Si faible rapide de la concentration !
• Correspond au compartiment central V1 d’un modèle pharmacocinétique tri compartimental
Morphine Fentanyl Alfentanil sufentanil remifentanil
pKA ( forme ionisée)
7,9 8,4 6,5 8,0 7,1
Fraction diffusible (%)
23 9 89 20 67
Volume du compartiment central (L)
23 13 4,1 18 7,6
Liposolubilité 1,4 813 128 1778 17,9
Index de diffusion
1,1 20,4 100 53,5 49,5
Constante Keo (min-1)
0,04 0,12 0,53 0,12 0,48
Demi-vie Keo (min)
16,7 5 1,5 5-6 1
Durée d’action
Pharmacocinétique : durée d’action
• Dépend : – Affinité pour le récepteur – Temps de dissociation du récepteur – Cinétique du morphinique (diffusion) – Clairance (administration prolongée)
Notion de ½ vie d’élimination et ½ vie contextuelle
• Varie en fonction du mode d’administration – Bolus vs administration continue – IV vs. PO vs. central
Bolus unique
Bolus
Pharmacocinétique : Bolus unique
• Après une injection IV
– Morphine 4 heures
– Alfentanil (Rapifen) 10 à 20 minutes
– Sufentanil (Sufenta) 40 minutes
– Fentanyl 20 à 30 minutes
– Rémifentanil (Ultiva) 3 minutes
½ vie d’élimination
• T 1/2 = volume distribution / clairance totale
• Modèle à trois compartiments : durée de l’effet fonction de la redistribution (et non de l’élimination)
• Peu utile en pratique !
METABOLISME
MORPHINIQUE
FOIE
METABOLITES
Actifs Inactifs
Morphine Fentanyl
Péthidine Alfentanil
Phénopéridine Sufentanil
Rémifentanil (estérases)
URINES
½ vie contextuelle
• = temps mis par la concentration plasmatique pour diminuer de 50% à l’arrêt de la perfusion
• Dépend :
– Capacité de métabolisme
– Capacité d’élimination de la drogue
– Redistribution de la drogue à partir des compartiments périphériques
– Durée de perfusion
• Meilleur critère pour évaluer le réveil
Hughes MA, Anesthesiology 1992; 76:334-41
Pharmacodynamie
Pharmacodynamie
• Action sur le SNC
• Action respiratoire
• Action cardio-vasculaire
• Action sur le tube digestif
• Action sur l’appareil urinaire
• Action sur l’œil
• Toxicité
Action sur le SNC
• Inhibition :
Analgésie
Dépression respiratoire
Somnolence, EEG
• Excitation :
Myosis
Nausées, vomissements
Système limbique
Action sur le SNC ANALGESIE
- Intense, constante et dose dépendante - seuils nociceptifs (thermique, chimique, électrique, pression…) - Action psychodysleptique : indifférence à
l’égard de la douleur EFFETS PSYCHO-AFFECTIFS - Etat d’euphorie : impression de bien être,
dépression de l’émotivité et de l’agressivité chez les patients douloureux
- Etat dysphorique : impression de malaise,
angoisse, agressivité, irritabilité, anxiété
Action sur le SNC
EFFETS HYPNOTIQUES
- Dépression SNC au niveau limbique
effet inconstant : hypnose (!)
- Pas ou peu de modification des PEV, PEA et PE
somesthésiques (neurochirurgie)
EFFETS PSYCHOMOTEURS
- Etat de sédation chez les patients douloureux
- Etat d’agitation psychomotrice
(vieillard, enfants, cachectique)
Action sur le système respiratoire
DEPRESSION RESPIRATOIRE = Dose dépendante Centres respiratoires bulbaires
• réponse stimuli hypoxémiques et hypercapniques • Bradypnée avec Vt • Allongement du temps expiratoire • Respiration périodique type Cheynes-Stokes • Apnée Sujets âgés plus sensibles La douleur antagonise la dépression respiratoire
Action sur le système respiratoire
RIGIDITE THORACIQUE / MYOCLONIES - Induction Réveil - Insufflation difficile ou impossible ( pressions) - Intensité variable selon morphinique, dose et vitesse d’injection CURARISATION BRONCHO-CONSTRICTION - Action directe sur les muscles lisses bronchiques - Histaminolibération DEPRESSION DE LA TOUX - Bonne tolérance de la sonde endotrachéale - Encombrement bronchique
Action sur système cardiovasculaire (faible)
Action stimulatrice sur le nerf X - bradycardie sinusale (morphine, fentanyl) atropine (?) - protection contre les arythmies, FV Vasodilatation dose dépendante - action directe sur les fibres musculaires lisses - effet sympatholytique - histaminolibération
Si hypovolémie : majoration de l’hypotension par diminution de l’hyperactivité sympathique
Pas d’effet dépresseur myocardique
Action sur le système digestif
Nausées, vomissements : 20 à 60 % des cas
Action centrale :
Stimulation zone chémoréceptrice aéra postérieure
Majorée par toute stimulation labyrinthique
Ambulatoire Action périphérique : Atonie fibres musculaires gastriques Hypertonie du pylore Intérêt des neuroleptiques +++
Constipation
Hyperpression dans les voies biliaires
Action sur l’appareil urinaire (surtout médullaire)
• tonus des fibres du sphincter
• tonicité et activité des fibres musculaires
Rétention d’urines
(prévenue par 2 adrénergiques et 1 antagonistes)
Action sur l’œil
• MYOSIS
Noyau parasympathique du nerf moteur oculaire commun (III)
Inhibé par atropine, naloxone
N’est pas un bon signe d’imprégnation morphinique !
• Perturbation de l’accommodation
• Nystagmus
• Strabisme
Toxicité
- Intoxication aiguë Dépression respiratoire
ANTIMORPHINIQUE
lève la dépression respiratoire mais aussi l’analgésie
- Intoxication chronique
* Accoutumance des doses
* Assuétude dépendance psychique
Les différentes molécules
Particularités pharmacologiques
Présentation
Posologies / indication
Morphine
Pharmacologie propre
• Effet rapide (15min)
• Durée d’analgésie longue (4h)
• Histaminolibération
Dose dépendante apparaissant à 1mg/kg
Effet hypotenseur par vasodilatation
Antagonisable par anti-H1 et H2
Métabolisme
Principalement hépatique par 3 voies (aussi
extrahépatique car l’ins. Hépatique modifie peu la ½ vie)
• N-déméthylation
• Sulfoconjugaison
• Glucuronoconjugaison (+++) en différents
métabolites dont certains actifs comme la codéine
Élimination
• Vitesse de métabolisation rapide avec clairance métabolique élevée
• Surtout urinaire sous forme glucuronoconjuguée et une partie biliaire
• Insuffisance hépatocellulaire : peu d’influence
• Insuffisance rénale : accumulation des métabolites (M6G) dans le sang et le LCR (36 heures)
Voies d’administration
• Voie SC et IM Résorption rapide : 7 min
Pic de concentration variable : 4 min à 1h
Utiliser deltoïde (très irrigué)
Biodisponibilité = 50%
• Voies médullaires
Métabolites hydrosolubles donc traversent la BHE
Risque de dépression respiratoire tardive : 6-18 h
Voies d’administration
• Voie orale (chlorydrate de morphine)
– Résorption importante et rapide
– Biodisponibilité 30% (1er passage hépatique)
– Pic de concentration à 30 min, stable pendant 4 h
– Existence forme LP active 12 h
Voies d’administration
• Voie IV : – Concentration plasmatique d’emblée maximale
– Diffusion tissulaire très rapide, ½ vie de distribution 3-11 min
– ½ vie élimination 2-3 h
– Clairance élevée, peu d’accumulation
Posologie / Indications
• Post-opératoire pour action prolongée
-0,1 mg/ kg 30 à 45 min avant réveil
-Titration au réveil
• Intrathécale pour chirurgie majeure ( aorte, césarienne)
-rachi morphine: 0,1 à 0,2 mg (24 h analgésie)
• Per os pour douleurs chroniques
Fentanyl
FENTANYL®
Pharmacocinétique
- Molécule très liposoluble - Longue demi-vie d’élimination - ½ vie contextuelle longue +++ - De moins en moins utilisée mais reste molécule
de référence
accumulation : • dose unique forte • doses répétées • perfusion continue recirculation depuis le territoire profond • réchauffement de la période de réveil • réversibilité de la vasoconstriction peropératoire • pics secondaires (dépression respiratoire) • à partir de 400 µg, ce risque persiste 4 h
Métabolisme
Hépatique par le système des mono-
oxygénases avec métabolites inactifs (donc
pas de risques en cas d’insuffisance rénale)
Pharmacologie propre
Molécule 50 fois plus active que la morphine
Pic d’action à 3 min
Durée d’action de 20 à 30 min
Effets cardiovasculaires modérés
Pas d’histaminolibération
Rigidité musculaire fréquente
Risque très élevé de relargage jusqu’à 4 heures !
Posologie / Indications
• Per opératoire
-Induction 3 μg/kg
-Entretien 1 à 3 μg/kg en bolus
• Intrathécal ou péridural
-Intrathécal : 50 μg
• Adjuvant en ALR périphérique : 50 μg
• Patch transcutané (DUROGESIC®), sublingual
Sufentanil
SUFENTA®
Pharmacocinétique
- Molécule très liposoluble - Fixation aux protéines plasmatiques de 92% - Distribution rapide - Demi-vie d’élimination intermédiaire - Clairance plasmatique élevée
- Faible accumulation dans le compartiment musculaire
- Risque de recirculation faible
- Peut être utilisé en perfusion continue (réanimation)
Métabolisme
•Hépatique avec un des 2 métabolites 10 fois
moins actif
•Excrétion rapide dans la bile et l’urine
•Insuffisance hépatique et rénale : peu
d’influence
Pharmacologie propre
5 à 13 fois plus puissant que le fentanyl
Chronologie d’action égale au fentanyl
Dépression respiratoire et rigidité musculaire :
idem
Procure une analgésie résiduelle
Posologie / Indications • Per-opératoire
- Induction : 0,1 à 0,3 µg/kg IV
- Entretien : 0,2 à 0,3 µg/kg/h IVSE - AIVOC
• Intrathécale ou péridurale
- Intrathécale : 5 µg
- Péridurale : bolus initial 0,1 µg/kg
• Adjuvant en ALR périphérique : 5 µg
Alfentanil
RAPIFEN®
Pharmacocinétique
- Liposoluble (intermédiaire entre morphine et fentanyl)
- Diffusion élevée (forme basique prédominante)
- Faible volume de distribution : 11 L
- Demi-vie d’élimination courte
- Distribution rapide : ID = 100
- Faible accumulation dans le compartiment musculaire
- Absence de recirculation
- Peut être utilisé en perfusion continue
- Facteur limitant : métabolisme (hépatique) par cytochrome p450 CYT3A3/4 variabilité interindividuelle
Pharmacologie propre
•Pic d’action à 1 minute
•Durée d’action : 10 à 20 min selon la dose
•Limitation métabolisme par cytochrome
P450 (CYT3A3/4)
Insuffisance hépatique
•Absence de recirculation et faible
accumulation
Posologie/ Indications
Interventions de courte durée
- Ventilation spontanée: 7 à 12 μg/kg
- Ventilation assistée: 20 à 40 μg/kg
Retentissement hémodynamique:
bradycardie++
Rémifentanil
ULTIVA®
Pharmacocinétique • Dérivé du fentanyl
• Pharmacocinétique proche de l’alfentanil
• Court délai d’action pour obtenir action
maximale après administration IV
- Volume de distribution faible
- Métabolisme par estérases
- Pas d’accumulation
- Adapté à une utilisation en perfusion continue
- AIVOC+++ (cf cours spécifique)
• Dégradation dans plasma et tissus par
estérases non spécifiques (différentes des
pseudocholinestérases plasmatiques)
métabolisme indépendant de l’âge et
des conditions physiopathologiques
• Très rapide : dégradation complète en
métabolites inactifs en 10-15 min
• Disparition rapide de l’effet après arrêt de la
perfusion
Métabolisme : non hépatique
• Délai d’action très rapide
• Pic d’action : 1 à 2 min
• Durée d’action : 10 - 15 min qq soit durée
perfusion
• Pharmacocinétique très rapide pour installation et
disparition de l’effet
• Avec l’âge, baisse du volume du compartiment
central
=> augmentation de la sensibilité
=> baisse des doses nécessaires avec l’âge
Pharmacologie propre
Posologies / Indications • Gestes courts douloureux réalisés en soins intensifs
• Chirurgie de courte, moyenne ou longue durée
Anticiper l’analgésie:
Morphine 0,1 mg/kg 45 min avant réveil
Attention au retentissement hémodynamique
- Induction: bolus 0,5 à 1 μg/kg en 1 à 2 min !
- Entretien: 0,05 à 0,3 μg/kg/h
- AIVOC: cible 3 à 5 ng/mL induction puis 1 à 5
ng/mL pour entretien
Nalbuphine
NUBAIN®
Agoniste-antagoniste • Existence effet plafond pour doses entre 0,3 et 0,5
mg/kg
• Même dépression respi que morphine à doses équi-analgésiques
• Indication: analgésie post-opératoire
• Posologie: – SAP: bolus 20 µg/kg puis 1 μg/kg/h
– Boli: 20 µg/kg toutes les 4 heures
• Délai action: 2 à 3 min IV
• Durée action: 3 à 6 heures
Antagonise les morphinomimétiques !!!
Buprénorphine
TEMGESIC®, SUBUTEX®
Buprénorphine (Temgésic)
• Pharmacocinétique • Forte liposolubilité • Durée d’action non corrélée à sa demi vie mais à
sa forte affinité pour les récepteurs morphiniques • Bonne absorption sub-linguale
• Pharmacodynamie • Analgésie (DL aiguë, chronique - Analgésie per op-
APD - Douleurs post op) • Somnolence • Nausées et vomissements • Dépression respiratoire
Buprénorphine (Temgésic)
• Présentation – amp 0,3 mg / 1 mL - glossettes 0,2 mg
• En pratique • Doses recommandées par voie IV 5 µg/kg IV • SC, IM et sub linguale également • Délai d’action
– 10-15 min IV / 15-25 min IM
• Durée d’action d’une dose unique – 5 à 6 h / IV 6 à 8 h / IM 8 à 20 h Péri
• Problème de l’antagonisation (forte affinité pour les récepteurs)
Hydromorphone
SOPHIDONE®
Hydromorphone (Sophidone)
• Dérivé semi-synthétique de la morphine
• Agoniste opioïde sélectif des récepteurs µ
• Biodisponibilité 50 % PO et 80 % SC
• Demi-vie 2 à 4 heures
• Métabolisation hépatique / élimination urinaire.
• PO : doses équi-analgésiques sont d’environ 1 mg d’hydromorphone pour 7,5 mg de morphine, 1mg pour 5 en IV.
Hydromorphone (Sophidone)
• L’efficacité et la tolérance de l’hydromorphone semblent être équivalentes à celles de la morphine.
• AMM : traitement de deuxième intention des douleurs intenses d’origine cancéreuses, en cas de résistance ou d’intolérance à la morphine.
• Il est disponible sous forme de gélules à libération prolongée à 4, 8, 16 et 24 mg, équivalents à 30, 60, 120 et 180 mg de morphine LP.
Naloxone
NARCAN®
•Antagoniste pur
•Présentation:
-Ampoule de 0,4 mg dans 1mL
-Dilution dans 10 mL
•Indication:
-Lève dépression respiratoire et autres EI des morphiniques
-Test diagnostic devant une intoxication
Lève aussi l’analgésie!!!
•Administration:
-Titration 2 mL toutes les 3 min pour FR > 12/min
Pour vous achever !
Un petit récapitulatif
Équivalence entre agonistes morphiniques
• 120 mg morphine PO :
= 60 mg morphine SC
= 40 mg morphine IV
= 50 µg/h fentanyl transcutané
= 60 mg oxycodone PO
= 16 mg hydromorphone PO
Apnées secondaires
• Par accumulation (+ recirculation) :
- fentanyl à partir de 5 µg/kg
- sufentanil à partir de 0,5 µg/kg
• Par insuffisance rénale :
- morphine et M6G
• Par retard d’élimination :
- alfentanil à partir de 40 µg/kg
drogue fentanyl sufentanil alfentanil rémifentanil
Posologie
-induction
-entretien
-AIVOC (induction, à
adapter pour entretien)
- 3 µg/kg
- 1 à 3 µg/kg
Pas adapté à l’AIVOC
- 0,1 à 0,3 µg/kg
- 1 µg/kg/h ou 8/20 µg IV
- 0,3 à 0,4 ng/mL
(toujours en cérébral !)
- 7 à 12
µg/mL en ventilation spontanée,
20 à 40 µg/kg en ventilation
assistée
- 0,5 à 1 µg/kg en 1 à 2 min
- 0,05 à 0,4 µg/kg/min
- 3 à 5 ng/mL (plasma+++)
Pic d’action 3 min. 3 min. 1 min. 1 min.
Durée
d’action
20 à 30 min. 30 à 45 min. 7 à 15 min. 10 min.
½ vie
contextuelle
OUI
Accumul.
OUI
Accumul.
OUI
Métabolisme hépatique
NON
Signes
particuliers
Analgésie
résiduelle +++
Analgésie
résiduelle +++
Bradycardie PAS
d’analgésie résiduelle
Bradycardie +++
remarques Valve anti-retour
Proximité robinet / cathlon
+++