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542 Specialia EXPERIENTIA 26/5 Ph~nom~nes chromatiques et rythme nycth~m~ral chez Hippolyte varians Leach (crustac~ d~capode) L'int6r~t suscit6 par Hippolyte varians n'est pas r6cent. Nous sommes en pr6sence, en effet, d'une espSce de D6capode particuli~rement complexe qui pr6sente des changements de couleur p6riodiques en fonction de l'alternance jour-nuit. Les Crustac6s dou6s d'un rythme nycth6m6raI appartiennent aux Brachyoures, Isopodes, Astacoures et Natantia ; parmi ces derniers, en particulier, un tel rythme a 6t6 d6crit chez plusieurs espSces de Leander 1-4, de Processa 5 et de Lysmata e-s. La physiologic chromatique d'H. varians a 6t6 6tudi6e, en partie, par KEEBLE et GAMBLE 9-12 ; plus r6cemment, les travaux de KLEINHOLZ et WELSH13, puis ceux de CHASSARD-BOUCttAUD 14 analysent les diverses causes de variations de la livr6e chromatique d'Hippolyte varians: diff6rents types de livr6e, adaptation chromatique physio- logique et morphologique. Les donn6es de base 6tant ainsi 6tablies, il devenait alors possible d'aborder l'6tude du rythme nycth6m6ral de cette esp~ce. Matdriel et m~thodes. H. varians est caract6ris6 par une pluralit6 de livr6es due A la fois ~ une r6partition diff6- rente des chromatophores et ~ la pr6dominance dans ceux-ci d'un pigment donn6; la r@artition est dite soit ~,uniforme~, soit <~h6t6roggne~>. Au type uniforme cor- respond une r@artition totale et 6gale, sur tout l'animal, d'une seule cat6gorie de petits chromatophores tous semblables. Au type h6t~rog~ne correspond une localisa- tion des chromatophores en certaines r6gions de l'animal tandis que les zones restantes sont translucides. Dans Fun et l'autre type, les chromatophores sont bichromatiques brun-vert. On connait essentiellement 6 livr6es color6es parmi lesquelles nous en avons choisi 2 tr~s diff6rentes ; la livr6e uniforme verte et la livr6e h6t6rog~ne brune. Les individus appartenant an type uniforme vert sont, ~t l'oeil nu, d'un beau vert vif; leurs chromatophores montrent un pigment vert abondant et 6ta16 tandis que le centre est occup6 par un pigment brun en faible quantit6 et r6tract6 au maximum. Les individus du type h6t6rog8ne brun ont des chromatophores appartenant, ici encore, au type brun-vert avec une pr6pond6rance telle du pigment brun, que le pigment vert, concentr6, est difficilement visible. 45 H. varians des 2 sexes appartenant aux 2 livr6es et d'une taille comprise entre 10 et 17 mm, ont 6t6 maintenus en 6levage ~ la Station Biologique de Roscoff. Chaque exemplaire, suivi individuellement pendant un mois (aofit 1969), disposait de son substrat habituel: UIva pour le type uniforme vert, Cystoseira pour le type h6t6rog~ne brun. Les animaux, soumis 5. l'alternance normale du jour et de la nuit, 6taient examin6s routes les heures, parfois m6mes routes les demi-heures ~t l'aube et au cr6puscule. Les mouvements pigmentaires 6taient mesur6s d'apr~s l'6chelle de HO6BEN et SLOME 15: l'indice 0 correspondant la concentration maximale, l'indice 5 5. l'expansion maximale, 1, 2, 3 et 4 aux 6tats interm6diaires. Rdsultats. L'ensemble de nos observations permet de d6crire avec pr6cision le rythme nycth6m6ral d'H. varians, rythme qui se manifeste par une phase diurne et par une phase nocturne. La tendance g6n6rale est un 6talement des pigments en phase diurne et une concentration en phase nocturne: les animaux sont color6s le jour et trans- parents la nuit, Les variations pigmentaires s'effectuent progressivement et le changement de phase a lieu, le matin entre 6 et 9 heures, le soir entre 19 et 21 heures. Les r6sultats propres ~ chaque groupe sont r6sum6s dans le Tableau ; ils se pr6sentent de la fa~on suivante : 1. H. varians de type uniforme vert (Figure 1). Pigment vert: en phase diurne, il montre chez les temelles comme chez les males un 6talement maximal approchant ou 6galant l'indice 5. En phase nocturne, on assiste ~ une contraction marqn6e par l'indice 3,9 chez les femelles et 3,5 chez les males. Pigment brun: que ce soit en phase diurne ou en phase nocturne, le pigment brun ne montre pas de changement au cours des 24 h du cycle ; ii demeure ~ l'indice 0 chez les males et varie entre 0,1 et 0,3 chez les femelles. 2. H. varians de type h6t6rog~ne brun (Figure 2). Dans ce deuxi~me type de livr6e, le pigment brun masque le pigment vert difficilement observable. Aussi, donnerons- nous uniquement les r6sultats relatifs au pigment brun. I G. KOLLER, (Beihefte) Tung-Chi med. Monatsschr. 2, 1 (1936). 2 j. B. PANOUSE,Annls. Inst. oc6anogr., Monaco 23, 65 (1946). 3 C. HUMBERT,Tray. Inst. scient, ehgrif. 32, 1 (1965). 4 T. AoTo, J. Fae. Sci. Hokkaido Univ. 16, 1 (1966). 5 B. T. SCREER, Cornp. Bioch. Physiol. 1, 3 (1960). 6 C. CHASSARD-BOUCHAUD et Y. COUTURIER, Cah. Biol. mar. 9, 201 (1968). 7 C. CHASSARD-BOUCHAUD et Y. COUTURIER, Cah. Biol. mar. 70, 173 (1969). 8 C. BELLON-HUMBERT, Bull. Soc. Sei. nat. phys. Maroc d7, 283 (1967, paru 1969). 9 F. t{EEBLE et F. W. GAMBLE, Proc. R. Soc. 65, 461 (1900). 10 F. I'[I~I~BLE et F. W. GAMBLE,Phil Trans. R. Soc. 796, 295 (1904). 11 F. t{EEBLE et F. W. GAMBLE,Phil. Trans. R. Soe. 198, 1 (1905). 12 F. W. GAMBLE et F. KEEBLE,Q. J1. microse. Sci. 43, 589 (1900). 13 L. H. KLEINHOLZ et J. H. WELSH, Nature, Lond. 740, 851 (1937). 14 C. CHASSARD-BOUCHAUD, Cah. Biol. mar. 6, 469 (1965). 15 L. T. HOGBENet D. SLOME, Proe. R. Soc. B. 708, 10 (1931). Indices d'~talement des chromatophores relev~s toutes les heures au cours d'un cycle nycth~m~ral conlplet chez Hippolyte varians Heures Livr6es Pigments Sexe 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Uniforme Vert c~ 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,7 4,5 4,9 4,9 5 5 4,7 5 4,8 4,9 4,9 4,8 4,7 4,3 3,5 3,6 3,6 3,5 verte ~ 4 4 4 4 4 4 4,4 4,7 4,9 4,9 5 5 5 5 5 4,8 5 4,7 4,8 4,6 3,9 3,9 4 4 Brun ~ 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,2 0,2 0,2 0,2 0,3 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,1 0,2 0,3 0,1 0,2 0,2 0,2 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 Hdt6rog&ne Brun ~ 2,2 2,2 2,2 2,1 2,2 2,2 3 3,3 3,1 3,1 3 2,9 3,1 2,9 3,1 3,3 3,3 3,3 3 3 2,4 2,2 2,2 2,2 brune (~ 2,6 2,5 2,6 216 2,6 2,5 3,2 3,5 3,5 3,4 3,4 3,5 3,4 3,5 3,4 3,3 3,4 3,4 3,4 3 2,5 2,6 2,6 2,5 Moyennes faites sur 45 individus.

Phénomènes chromatiques et rythme nycthéméral chezHippolyte varians Leach (crustacé décapode)

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Page 1: Phénomènes chromatiques et rythme nycthéméral chezHippolyte varians Leach (crustacé décapode)

542 Specialia EXPERIENTIA 26/5

P h ~ n o m ~ n e s c h r o m a t i q u e s et r y t h m e n y c t h ~ m ~ r a l chez Hippolyte varians Leach (crus tac~ d ~ c a p o d e )

L' int6r~t suscit6 par Hippolyte varians n 'es t pas r6cent. Nous sommes en pr6sence, en effet, d ' une espSce de D6capode par t icu l i~rement complexe qui pr6sente des c h a n g e m e n t s de couleur p6riodiques en fonct ion de l ' a l t e rnance jour-nui t . Les Crustac6s dou6s d ' un r y t h m e nycth6m6raI a p p a r t i e n n e n t aux Brachyoures , Isopodes, Astacoures e t N a t a n t i a ; p a r m i ces derniers, en part iculier , un te l r y t h m e a 6t6 d6crit chez plusieurs espSces de Leander 1-4, de Processa 5 et de Lysmata e-s.

La physiologic ch roma t ique d 'H . varians a 6t6 6tudi6e, en part ie , pa r KEEBLE et GAMBLE 9-12 ; plus r6cemment , les t r a v a u x de KLEINHOLZ et WELSH13, puis ceux de CHASSARD-BOUCttAUD 14 ana lysen t les diverses causes de var ia t ions de la livr6e ch roma t ique d'Hippolyte varians: diff6rents types de livr6e, a d a p t a t i o n ch romat ique physio- logique et morphologique. Les donn6es de base 6 tan t ainsi 6tablies, il devena i t alors possible d ' abo rde r l '6 tude du r y t h m e nycth6m6ra l de ce t te esp~ce.

Matdriel et m~thodes. H. varians est caract6ris6 par une plural i t6 de livr6es due A la fois ~ une r6par t i t ion diff6- r en te des ch roma topho re s e t ~ la p r6dominance dans ceux-ci d ' u n p i g m e n t donn6; la r @ a r t i t i o n est d i te soit ~,uniforme~, soit <~h6t6roggne~>. Au type uniforme cor- respond une r @ a r t i t i o n to ta le e t 6gale, sur t o u t l 'animal , d ' une seule cat6gorie de pe t i t s ch roma tophores tous semblables . Au t y p e h6t~rog~ne correspond une localisa- t ion des ch roma tophores en cer ta ines r6gions de l ' an imal t and is que les zones res tan tes sont t ranslucides. Dans Fun et l ' au t re type , les ch roma topho re s sont b ich romat iques brun-ver t . On conna i t essent ie l lement 6 livr6es color6es pa rmi lesquelles nous en avons choisi 2 tr~s diff6rentes ; la livr6e uni forme ver te et la livr6e h6t6rog~ne brune. Les individus a p p a r t e n a n t an t y p e uni forme ver t sont, ~t l'oeil nu, d ' u n beau ver t vif ; leurs ch roma tophores m o n t r e n t un p igm en t ve r t a b o n d a n t et 6ta16 t and i s que le cent re est occup6 par un p i g m e n t b run en faible quant i t6 et r6tract6 au m a x i m u m . Les individus du type h6t6rog8ne b run on t des ch roma tophore s a p p a r t e n a n t , ici encore, au t y p e b run -ve r t avec une pr6pond6rance telle du p ig men t brun, que le p igmen t vert , concentr6, est d i f f ic i lement visible.

45 H. varians des 2 sexes a p p a r t e n a n t aux 2 livr6es et d ' u n e taille comprise en t re 10 et 17 mm, on t 6t6 ma in t enus en 6levage ~ la S ta t ion Biologique de Roscoff. Chaque exemplaire , suivi ind iv idue l lement p e n d a n t un mois (aofit 1969), d isposai t de son s u b s t r a t hab i tue l : UIva pour le t y p e uni forme vert , Cystoseira pour le t ype h6t6rog~ne brun. Les animaux, soumis 5. l ' a l t e rnance normale du jour et de la nuit , 6 ta ient examin6s routes les heures, parfois m6mes routes les demi-heures ~t l ' aube et au cr6puscule.

Les m o u v e m e n t s p igmenta i res 6ta ient mesur6s d 'apr~s l '6chelle de HO6BEN et SLOME 15: l ' indice 0 co r r e spondan t

la concen t ra t ion maximale , l ' indice 5 5. l ' expans ion maximale , 1, 2, 3 e t 4 aux 6tats interm6diaires .

Rdsultats. L 'ensemble de nos observa t ions p e r m e t de d6crire avec pr6cision le r y t h m e nycth6m6ra l d 'H . varians, r y t h m e qui se mani fes te par une phase diurne et pa r une phase nocturne . La t endance g6n6rale est un 6 ta lement des p igmen t s en phase d iurne e t une concen t ra t ion en phase noc tu rne : les an imaux sont color6s le jour e t t rans - p a r en t s la nuit , Les var ia t ions p igmenta i res s ' e f fec tuen t p rogress ivemen t e t le c h a n g e m e n t de phase a lieu, le m a t i n en t re 6 et 9 heures, le soir en t re 19 et 21 heures. Les r6sul ta ts propres ~ chaque groupe sont r6sum6s dans le Tableau ; ils se p r6sen ten t de la fa~on su ivante :

1. H. varians de type uni forme ver t (Figure 1). P i g m e n t ve r t : en phase diurne, il mo n t r e chez les temelles c o m m e chez les males un 6 ta lement m a x i m a l a p p r o c h a n t ou 6galant l ' indice 5. E n phase nocturne , on assiste ~ une con t rac t ion marqn6e par l ' indice 3,9 chez les femelles et 3,5 chez les males.

P i g m e n t b run : que ce soit en phase diurne ou en phase nocturne , le p i g m e n t b run ne mo n t r e pas de c h a n g e m e n t au cours des 24 h du cycle ; ii demeure ~ l ' indice 0 chez les males e t varie en t re 0,1 et 0,3 chez les femelles.

2. H. varians de type h6t6rog~ne b run (Figure 2). Dans ce deuxi~me t y p e de livr6e, le p i g m e n t b run masque le p i g m e n t ve r t d i f f ic i lement observable. Aussi, donnerons- nous u n i q u e m e n t les r6sul tats relatifs au p i g men t brun.

I G. KOLLER, (Beihefte) Tung-Chi med. Monatsschr. 2, 1 (1936). 2 j . B. PANOUSE, Annls. Inst. oc6anogr., Monaco 23, 65 (1946). 3 C. HUMBERT, Tray. Inst. scient, ehgrif. 32, 1 (1965). 4 T. AoTo, J. Fae. Sci. Hokkaido Univ. 16, 1 (1966). 5 B. T. SCREER, Cornp. Bioch. Physiol. 1, 3 (1960). 6 C. CHASSARD-BOUCHAUD et Y. COUTURIER, Cah. Biol. mar. 9, 201

(1968). 7 C. CHASSARD-BOUCHAUD et Y. COUTURIER, Cah. Biol. mar. 70, 173

(1969). 8 C. BELLON-HUMBERT, Bull. Soc. Sei. nat. phys. Maroc d7, 283

(1967, paru 1969). 9 F. t{EEBLE et F. W. GAMBLE, Proc. R. Soc. 65, 461 (1900).

10 F. I'[I~I~BLE et F. W. GAMBLE, Phil Trans. R. Soc. 796, 295 (1904). 11 F. t{EEBLE et F. W. GAMBLE, Phil. Trans. R. Soe. 198, 1 (1905). 12 F. W. GAMBLE et F. KEEBLE, Q. J1. microse. Sci. 43, 589 (1900). 13 L. H. KLEINHOLZ et J. H. WELSH, Nature, Lond. 740, 851 (1937). 14 C. CHASSARD-BOUCHAUD, Cah. Biol. mar. 6, 469 (1965). 15 L. T. HOGBEN et D. SLOME, Proe. R. Soc. B. 708, 10 (1931).

Indices d'~talement des chromatophores relev~s toutes les heures au cours d'un cycle nycth~m~ral conlplet chez Hippolyte varians

Heures

Livr6es Pigments Sexe 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

Uniforme Vert c~ 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 3,7 4,5 4,9 4,9 5 5 4,7 5 4,8 4,9 4,9 4,8 4,7 4,3 3,5 3,6 3,6 3,5 verte ~ 4 4 4 4 4 4 4,4 4,7 4,9 4,9 5 5 5 5 5 4,8 5 4,7 4,8 4,6 3,9 3,9 4 4

Brun ~ 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0,2 0,2 0,2 0,2 0,3 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,1 0,2 0,3 0,1 0,2 0,2 0,2 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2

Hdt6rog&ne Brun ~ 2,2 2,2 2,2 2,1 2,2 2,2 3 3,3 3,1 3,1 3 2,9 3,1 2,9 3,1 3,3 3,3 3,3 3 3 2,4 2,2 2,2 2,2 brune (~ 2,6 2,5 2,6 216 2,6 2,5 3,2 3,5 3,5 3,4 3,4 3,5 3,4 3,5 3,4 3,3 3,4 3,4 3,4 3 2,5 2,6 2,6 2,5

Moyennes faites sur 45 individus.

Page 2: Phénomènes chromatiques et rythme nycthéméral chezHippolyte varians Leach (crustacé décapode)

15. 5. 1 9 7 0 S p e c i a l i a

0 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23h

iI ' ' J . . . . . . ' ' ?

o~ 3 ~ ") ~ 1~ ~ ' ~ 17 1~ ~ ~'3~

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F i g . 1. R y t h m e n y c t h 6 m 6 r a l d'Hippolyte varians. L i v r 6 e d e

type uniforme vert: pigment vert (points noirs), pigment brun (points blanes). Moyennes faites, pour chaque point,

partir de 64 relev6s chez lesc~ et de 86 ehez les~.

i i i i i ~ i i i i i i i i i i i i

0 i 3 5 ") 9 11 13 15 17 19 2'1 2'3h'

~x=~ ~ J i r i i J i i i i i i ~ i i , i i i i i i 0 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 h

F i g . 2 . R y t h m e n y c t h g l n 6 r a l d'Hippolyte varians. L i v r 6 e

d e t y p e h g t 6 r o g ~ n e b r u n : p i g m e n t b r u n ( p o i n t s b l a n c s ) .

M o y e n n e s f a i t e s , p o u r c h a q u e p o i n t , & p a r t i e d e 9 2 r e l e v 6 s

c h e z lesc~ e t d e 4 3 c h e z l e s ~?.

P i g m e n t b r u n : en phase diurne, le p i g m e n t b r u n a t t e i n t l ' ind ice 3,3 chez les males et 3,5 chez Ies femelles. E n p h a s e noc turne , il descend & l ' indice 2,1 chez les m&les et 2,5 chez Ies femelles. La c o n c e n t r a t i o n du p i g m e n t b r u n est tou jours accompagn6e de la diffusion d ' u n p i g m e n t b l e u - v e r t qui donne, la nui t , une couleur g6n6rale b leut6e & l ' an imal .

Discussion. A l ' issue des r6su l ta t s que nous v e n o n s d 'exposer , p lus ieurs r e m a r q u e s s ' imposen t . Le fa i t le plus f r a p p a n t est le c o m p o r t e m e n t e x a c t e m e n t inverse du pig- m e n t b run , selon qu ' i l se t r o u v e int6gr6 & la l ivr6e uni- fo rme ve r t e ou ~ la l ivr6e h6t4rog6ne b r u n e ; dans le p r e m i e r cas, il ne m o n t r e a u c u n c h a n g e m e n t p6r iod ique alors que, dans le second, il p r6sen te un r y t h m e nyc th6 - m6ra l net . U n deuxi6me fair se d6gage: c 'es t Ia diff6rence de capaci t6 de m i g r a t i o n p i g m e n t a i r e qu i exis te en t re les males et les femelles. On observe, en effet, une expans ion p i g m e n t a i r e plus 61ev6e chez les femelles que chez les

males. U n te l c o m p o r t e m e n t li6 au sexe a v a i t d6jS~ 6t6 cons ta t6 sur d ' a u t r e s N a t a n t i a 14,6.

Cet te ana lyse do i t n6cessa i r emen t ~tre poursu iv ie pou r d 6 t e r m i n e r les m6can i smes endocr ines qui cont r61ent le r y t h m e n y c t h 6 m 6 r a l ; une telle 6rude sera fa i te en nous b a s a n t sur les conna i ssances r 6 c e m m e n t acquises chez les au t r e s Crustac6s D6capodes.

Summary. Hippolyte varians passes t h r o u g h a da i ly colour-cycle, b u t a g iven p i g m e n t shows an oppos i te be- h a v i o u r accord ing to t he c h r o m a t o p h o r e p a t t e r n . A signi- f i can t v a r i a t i o n in t he s t a t e of c o n c e n t r a t i o n of p i g m e n t s is obse rved in males and females.

C . C H A S S A R D - B O U C H A U D e t M . H U B E R T

Laboratoire de Zoologie, Facultd des Sciences de Paris, F-75 Paris 5e (France), 75 octobre 1959.

The Origin of Proges terone in the Confused Flour

I n a few ins tances , v e r t e b r a t e s te ro id h o r m o n e s h a v e been isola ted f rom i n v e r t e b r a t e sources1 6. Pa r t i cu la r ly , pregnenoIone , p roges t e rone and d e h y d r o e p i a n d r o s t e r o n e h a v e been isola ted and r igorously ident i f ied in t he con- fused flour beet le (Tribolium con/usum) 4. Since t h e in- ab i l i t y of all insects to syn thes ize t he s tero id nuc leus is now genera l ly recognized T, 8, tWO possibi l i t ies ex is t to a c c o u n t for t he or igin of these s teroids in T. con/usum.

Beetle (Tribolium confusura) The f i rs t poss ib i l i ty is t h a t t h e y are der ived f rom the m e t a b o l i s m of t h e d i e t a ry s terols a n d t he second possi- b i l i ty is t h a t t he s te ro ids are s imp ly t a k e n up f rom the d ie t of these insects. The die t of T. con[usum is composed m a i n l y of w h e a t f lour to wh ich 5% d ry b rewer ' s yeas t is added. Th i s d ie t ha s neve r been ana lyzed for i ts s te ro id con ten t . To t e s t the hypo thes i s t h a t s te ro ids in T. con- /usum are der ived f rom i ts d i e t a ry source we m e a s u r e d