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1 2018-2019 PHILOSOPHIE DESCRIPTIFS DES ENSEIGNEMENTS Licence 2 Semestre 3 et Semestre 4 Dernière version le 4 septembre 2018

PHILOSOPHIE DESCRIPTIFS DES … · Cependant, Aristote lui-même note dans sa Métaphysique les paradoxes ... tr. B. Cassin, Paris, Seuil, 1998 Aristote, Métaphysique,

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2018-2019

PHILOSOPHIE

DESCRIPTIFS DES

ENSEIGNEMENTS

Licence 2

Semestre 3 et Semestre 4

Dernière version le 4 septembre 2018

2

PHILOSOPHIE

DESCRIPTIFS DES ENSEIGNEMENTS

L2 S3

2018-2019

PHILOSOPHIE GENERALE (L2-S3)

L2 S3 Groupe 1

Lundi 16h-18h Salle B1307

Iris Douzant

La sensation et la pensée

Alors que la sensation est ce qui fait le lien le plus direct entre notre subjectivité et le

monde extérieur, son statut ne peut être compris qu’en regard de la pensée : on peut

s’abandonner à la sensation en renonçant dès lors aux critères de vérité et de fausseté ou, au

contraire, en évaluer la véracité par l’instrument qu’est la pensée. Si la sensation semble

toujours être en attente d’intellection et se caractérise, en un sens, par une opacité qu’il s’agit

de clarifier dans le discours, il faudra également s’interroger sur les conditions de la mise en

œuvre de l’idéal de clarté visé par la pensée. En effet, une distinction trop radicale entre

sensation et pensée, entre l’expérience et la recherche de la vérité, peut dissimuler l’influence

discrète mais effective de la contingence dans la pensée. Il s’agira donc d’étudier différentes

voies philosophiques qui traitent de la sensation et de la pensée, pour mettre au jour la

complexité de leurs relations.

Bibliographie :

Aristote, Traité de l’âme, traduction de J. Tricot, Vrin, 1995.

Descartes, Méditations Métaphysiques, présentation par M. et J.-M. Beyssade, GF

Flammarion, 2011.

Leibniz, Nouveaux Essais sur l’entendement humain, présentation par J. Brunschwig, GF

Flammarion, 1990.

Locke, Essai sur l’entendement humain, Les Classiques de la philosophie, Le Livre de

Poche, 2009.

Hume, Enquête sur l’entendement humain, traduction par A. Leroy, GF Flammarion, 2006.

Platon, Théétète, présentation et traduction par M. Narcy, GF Flammarion, 2016.

Rousseau, Émile ou de l’éducation, introduction et annotation conceptuelle par A. Charrak,

GF Flammarion, 2009.

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L2 S3 Groupe 2

Mardi 8h-10h Salle B1308

E. Girard

Histoire du rationalisme ; les sources et le sens de la notion de raison

L’idéalisme platonicien, en sanctuarisant le noûs comme partie divine et intelligente de l’âme

et en distinguant cette-ci du logos, l’Intelligence, l’âme du monde, ouvrait une brèche dans la

conception ultérieure de la notion de raison. Une même chose pensante semble ainsi pouvoir

devenir son propre objet sans pour autant atteindre une pleine égalité de soi, car toujours

distincte de la totalité. Sous ce vocable polysémique, paraît ainsi être subsumées des réalités

philosophiques disparates. La conception aristotélicienne de la commensurabilité de l’intellect

et l’intellection apparaît de ce point de vue comme en tentative de résoudre cette séparation

platonicienne. Cependant, Aristote lui-même note dans sa Métaphysique les paradoxes

auxquels se heurte une intelligence se concevant elle-même. Ainsi, la notion de raison se

tiendrait dans une perpétuelle tention entre sa réalité individuée comme faculté de raisonner

d’une part et comme concept positif du raisonnement rationnel « en soi » d’autre part. Dans

cette tention, la notion de raison semble imperméable à la variable temporelle.

Cette fracture grecque alimentera une conflictualité dans la conception occidentale de la

raison dont le cours tâchera de retracer l’histoire. Pourtant, ce même projet ajoute une

difficulté supplémentaire, en ceci qu’il semble lui-même contradictoire avec l’étude de la

notion : si la raison est a-temporelle, comment peut-elle être l’objet d’une histoire ? Si une

telle histoire est possible, se résume-t-elle à une série inopérante de représentations ne

résolvant pas la tention initiale de cette notion ?

Le cours se donnera pour objet de répondre à ces questions en exposant les grand moments de

la conception philosophique de la raison.

NB : Les étudiants désirant suivre ce cours peuvent débuter la lecture du Phédon. Les

références bibliographiques seront données durant le semestre.

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L2S3 Groupe 3

Jeudi 14h-16h B1308

Éric Marquer

La fiction

Invention fabuleuse, construction imaginaire, mensonge ou dissimulation : les premières

définitions de la fiction mettent en évidence son pouvoir de transformation et sa capacité à

changer ou travestir la réalité. Mais il est vrai que la première vertu d’un menteur est de ne

pas se contredire. Ainsi, le pouvoir de la fiction – sa crédibilité – tient en premier lieu à sa

cohérence, ou du moins à un certain ordre produit par le concours de la raison et de

l’imagination. S’interroger sur la fiction, c’est non seulement s’intéresser au pouvoir de la

littérature, mais également aux multiples ressources théoriques et métaphysiques de

l’imagination : hypothèses et suppositions, mythes et expériences de pensée, utopies ou

mondes fictionnels, les formes de la fiction s’étendent aussi bien à la philosophie qu’à la

science et au droit. En considérant l’étendue de son territoire et la variété de ses domaines, on

cherchera ainsi à caractériser positivement le pouvoir de la fiction, et à comprendre son rôle

dans la mise à l’épreuve de nos croyances. On soutiendra notamment l’idée que toute bonne

fiction constitue, de près ou de loin, une expérience de pensée, puisque la fiction est le lieu

même de la pensée.

Bibliographie :

- AGAMBEN, Giorgio, Bartleby ou la création, trad. C. Walter, Paris, Circé, 1995.

- BACON, Francis, La Nouvelle Atlantide, trad. M. Le Doeuff et M. Llasera, Paris, GF-

Flammarion, 1995 ; La sagesse des Anciens, trad. J.-P. Cavaillé, Paris, Vrin, 1997.

- BORGES, Jorge Luis, Fictions, trad. Verdevoye, Ibarra, Caillois, Paris, Gallimard, 1983.

- CERVANTES, Miguel de, L’ingénieux hidalgo : Don Quichotte de la Manche, trad. A.

Schulman, Poche, Points, 2001.

- DESCARTES, René, Méditations métaphysiques, éd. J.-M. et M. Beyssade, Paris, GF,

2011.

- GOODMAN, Nelson, L’art en théorie et en action, trad. J.-P. Cometti, R. Pouivet, Éditions

de L’Éclat, 1996.

- HUME, David, Enquête sur l’entendement humain, trad. M. Malherbe, Paris, Vrin, 2008.

- KUNDERA, Milan, L’art du roman, Gallimard, 1986.

- LEIBNIZ, G. W., Essais de théodicée, éd. J. Brunschwig, Paris, GF-Flammarion, 1969.

- LEWIS, David, De la pluralité des mondes, trad. M. Caveribère et J.-P. Cometti, Paris,

Éditions de l’Éclat, 2007.

- MONTALBETTI, Christine (éd.), La fiction, Corpus, GF-Flammarion, 2001.

- PAVEL, Thomas, Univers de la fiction, Paris, Seuil, 1988.

- SEARLE, John, Sens et expression, trad. J. Proust, Paris, Minuit, 1982.

- SHAKESPEARE, William, Le songe d’une nuit d’été, trad. F.-V. Hugo, Paris, GF-

Flammarion, 1966.

- VAIHINGER, Hans, La philosophie du comme si (1923), trad. C. Bouriau, Paris, Kimé,

2013.

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L2 S3 Groupe 4

Vendredi 15h-17h Salle B1308

Yu Jung Sun

L’Être et le devenir

Les questions de l’Être et du devenir ont été posées sans arrêt ni rupture depuis la

naissance de la philosophie. Certains philosophes, comme Hegel et Heidegger, interprètent

même l’histoire de la philosophie via les différentes interrogations qui ont pu surgir autour de

la question de l’Être vis-à-vis de son rapport au devenir, et les différentes réponses qui ont pu

être apportées. Aujourd’hui, le devenir est souvent présenté en opposition avec l’Être.

Cependant, le rapport entre les deux notions est en réalité plus complexe, et il change au fil du

temps selon les questionnements des philosophes. Ce cours vise à articuler trois types de

relation entre l’Être et le devenir dans l’histoire de la philosophie : identité/contradiction

(Héraclite, Parménide) ; opposition (Platon, Aristote) et enfin une relation dialectique (Hegel,

Nietzsche, Heidegger). A travers différentes articulations de la question de l’Être et du

devenir chez différents auteurs, nous pourrons mieux en comprendre l’importance, en

métaphysique ainsi qu’en philosophie.

Bibliographie :

Parménide, Sur la nature ou sur l'étant – La langue de l’être ?, tr. B. Cassin, Paris, Seuil,

1998

Aristote, Métaphysique, sous la dir. de P. Pellegrin, Paris, Flammarion, 2014

Platon, Parménide, sous la dir. de L. Brisson, Paris, Flammarion, 2008

Platon, Le Sophiste, sous la dir. de L. Brisson, Paris, Flammarion, 2008

Héraclite, Fragments, tr. J.-F. Pradeau, Paris, Flammarion, GF, coll. « Poche / essai »,

2002

Karl Löwith, Nietzsche : philosophie de l’éternel retour du même, Paris, Calmann-Lévy,

1991

Friedrich Nietzsche, Le Gai savoir, Œuvres complètes, tome V, tr. P. Klossowski, éd.

Colli-Montinari, Paris, Gallimard

Martin Heidegger, Nietzsche I, tr. P. Klossowski, Paris, Gallimard, 1984

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L2 S3 Groupe 5

Mardi 9h30-11h30 T303

Paul Rateau

L’identité

Sur quels principes la pensée s’appuie-t-elle pour juger que deux choses numériquement

distinctes sont pourtant les mêmes, qu’une chose est ce qu’elle est, ne peut pas être et ne pas

être en même temps ? Mais encore : qu’est-ce qui demeure exactement et qu’est-ce qui

change ? L’objet de ce cours est d’étudier les diverses acceptions de l’identité et les critères

sur lesquels se fonde le jugement d’identité (sont-ils les mêmes dans le cas d’un corps

matériel et dans le cas d’une personne ?).

L’enjeu de cette notion est à la fois logique, métaphysique, moral, puisqu’il ne s’agit pas

seulement des réquisits de l’énonciation ou du jugement vrai(e) (A est A ; x est identique à y),

mais de ce qui fonde ce discours dans les choses mêmes, notamment au regard des personnes

tenues, tout au long de leur existence, pour responsables de leurs actes. Si tout ce qui existe

est soumis au devenir, si un homme peut en arriver à oublier son passé et jusqu’à son propre

nom, l’identité est-elle réelle ou n’est-elle qu’une fiction, une illusion sur nous-mêmes et sur

un monde auquel nous cherchons désespérément à donner ordre et unité ?

Le cours s’appuiera notamment sur le recueil de textes édité par Stéphane Ferret, L’identité

(Garnier-Flammarion, 2011).

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Philosophie générale complémentaire 2 S3

Lundi 18h-20h Amphi J

Baptiste Cornardeau

La parole

La parole, présence vivante et incarnée où s’articule, dans sa singularité, une voix, révèle

et tout à la fois excède le langage. En tant qu’elle parle de, elle suppose un objet auquel elle

se rapporte sur un mode représentationnel ou désignatif, et manifeste une dimension

d’ouverture susceptible d’être évaluée quant à sa vérité. En tant qu’elle parle pour, elle

engage un sujet qui, se réalisant et se découvrant par l’expression, met en jeu son authenticité

et sa responsabilité. En tant qu’elle parle à, elle s’adresse à un destinataire, sous la forme

d’un appel, par où s’établit la possibilité d’un dialogue et de la communication. L’étude de la

parole exigera donc de faire jouer divers champs philosophiques afin de rendre compte de la

diversité des questions ontologiques, épistémologiques, éthiques et anthropologiques qu’elle

soulève. Comment la parole se constitue-t-elle dans la matérialité de notre corps et de notre

voix ? Comment passer de ce qui semble nous être transmis comme une faculté innée à un

exercice effectif ? Quels sont les liens entre ce qui est dit et ce que la parole vise ? Quel

rapport entre une énonciation se voulant singulière et unique et le recours à la langue, moyen

d’expression partagé, conventionnalisé et réglé ? En quoi la parole est-elle aussi un acte qui

nous oblige et peut-elle devenir un engagement auquel il faut se tenir ? En quoi le langage

parlé, par sa variété et ses couleurs est-il aussi le reflet d’une diversité sociale ? Comment

expliquer le rapport étroit entre la parole et les rites, la force du verbe, et son affinité avec le

mythe et la légende ? Autant de questions que nous aborderons dans ce cours, en tentant de

saisir la parole dans sa pluralité et dans son originalité propre.

Bibliographie :

ARISTOTE, Rhétorique

DESCARTES, Discours de la méthode, Cinquième partie

MONTAIGNE, « De l’art de conférer », Essais, III, 8

PLATON, Phèdre (notamment 274b-278e) ; Gorgias

ROUSSEAU, Essai sur l’origine des langues

(Textes disponibles en ligne, à lire pendant l’été.)

AUSTIN, J. L., Quand dire, c’est faire, Éd. du Seuil, 1991 ; Écrits philosophiques, Éd. du

Seuil, 1994 (notamment « La signification d’un mot » et « Plaidoyer pour les excuses »)

BENVENISTE, É., Problèmes de linguistique générale, I-II, Gallimard, 1966-1974

BOURDIEU, P., Ce que parler veut dire : l’économie des échanges linguistiques, Fayard,

1982

GOFFMAN, E., Les Rites d’interaction, Minuit, 1974 ; Façons de parler, Minuit, 1981

MERLEAU-PONTY, M., Phénoménologie de la perception, Gallimard, 1945, Partie I,

Chapitre 6 ; Signes, Gallimard, 1960 (notamment « Le langage indirect et les voix du

silence » et « Sur la phénoménologie du langage ») ; La Prose du monde, 1969

SAUSSURE, F. DE, Cours de linguistique générale, 1916

WITTGENSTEIN, L., Recherches philosophiques, Gallimard, 2014

8

(Principaux ouvrages dont nous étudierons également des extraits en cours.)

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HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE ANCIENNE ET MEDIEVALE

Licence 2 – S3 -

Groupe 1 : Mardi 10h-12h B1408 Miriam Rogasch

Le stoïcisme

A travers le prisme des deux aspects aussi fondamentaux que surprenants de la

philosophie stoïcienne, à savoir son matérialisme et son déterminisme, nous allons

aborder les positions imoprtantes en physique, métaphysique, psychologie, éthique et

logique des stoïciens.

Bibliographie indicative :

-ILDEFONSE Frédérique, Les stoïciens. I, Zénon, Cléanthe, Chrysippe , Paris, Les

Belles Lettres, 2000.

-VEILLARD Christelle, Les stoïciens. II, Le stoïcisme intermédiaire: Diogène de Babylonie,

Panétius de Rhodes, Posidonius d’Apamée, Paris, France, les Belles lettres, 2015.

-BÉNATOUÏL Thomas, Les stoïciens. III. Musonius, Épictète, Marc Aurèle , Paris, Les

Belles Lettres, 2009.

-GOURINAT Jean-Baptiste et Jonathan BARNES (éd), Lire les stoïciens , Paris, Presses

universitaires de France, coll. «Quadrige Manuels Série Philosophie ancienne», 2009.

-MULLER Robert, Les stoïciens : la liberté et l’ordre du monde, Paris, J. Vrin, 2006.

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Groupe 2 : Mercredi 10h-12h B1307 Valentin Leroy

Plotin, le sage et la cité : une introduction au plotinisme au prisme des questions

politiques.

Le cours prendra la forme d'une introduction à la philosophie de Plotin et à ses Ennéades dans

leur ensemble. Après un panorama général, on exhibera les rapports ambigus de Plotin avec la

théorie politique. Si l'on a pu soutenir maintes fois que celle-ci est absente de la pensée du

chef de file du néoplatonisme, on se demandera en quoi cette absence, si elle est avérée,

questionne l'héritage platonicien. Sans jamais parler de théorie politique, le rapport du sage et

de la cité est en effet un pan essentiel des dialogues Platoniciens ; si les coordonnées d'un tel

thème ont été modifiées chez son disciple au point d'en faire disparaître la pertinence même,

qu'est ce que cela peut nous dire sur le rapport de Plotin à Platon ? Puisque Plotin est en

même temps inséparable de l'histoire de la philosophie antique dont il est comme la synthèse,

on ne s'interdira pas de nombreux coups de sonde chez ses glorieux aînés (Platon, Aristote et

les stoïciens notamment).

Plotin, Traités, éditions GF, traduction sous la direction de L. Brisson et J-F. Pradeau.

(Il s'agira de notre édition de travail et de l'édition la plus maniable).

G. Aubry, Dieu sans la puissance : Dunamis et Energeia chez Aristote et Plotin, Paris, Vrin,

coll. « Bibliothèque d'Histoire de la Philosophie », 2007,

Pierre Hadot, Plotin, Porphyre : Études néoplatoniciennes, Paris, Les Belles Lettres,

coll. « L'Âne d'or », 2010

P.Hadot, Plotin ou la simplicité du regard, éditions Folio.

L. Lavaud, D'une métaphysique à l'autre, figures de l'altérité dans la métaphysique de Plotin,

Paris, Vrin, 2008.

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Groupe 3 : Jeudi 09h-11h B1307 Iris Brouillaud

Le Théétète de Platon : qu’est-ce que savoir ?

Qu’est-ce que savoir ? Telle est la question explorée dans le Théétète de Platon. Théétète est

un jeune mathématicien à qui Socrate demande de définir ce qu’est la science (epistêmê), le

savoir (sophia). Il ne s’agit pas d’énumérer des sciences particulières (par exemple les

mathématiques) mais de s’interroger sur ce qui fait que toute science est une science, sur

l’essence de la connaissance en tant que telle. Le dialogue progresse au fil de trois définitions

proposées par Théétète, qui assimile successivement la connaissance à la sensation, puis à

l’opinion vraie, enfin à l’opinion vraie accompagnée d’un logos. Ces définitions se révèlent

toutes insuffisantes ou problématiques.

La réfutation du relativisme de Protagoras selon lequel « L’homme est la mesure de toutes

choses » et du mobilisme universel attribué à Héraclite selon lequel « On ne se baigne pas

deux fois dans le même fleuve » constitue l’un des passages les plus célèbres du dialogue.

Dans le Théétète sont aussi formulées les fameuses définitions de la maïeutique comme

« accouchement des âmes » et de la pensée comme un « dialogue de l’âme avec elle-même » ;

un saisissant portrait du philosophe « élevé dans le loisir » y est également développé.

Le cours procédera à une lecture suivie du Théétète. Nous nous attarderons sur les points

principaux de l’argumentation, notamment : le rapport entre connaissance et perception ; le

rapport entre connaissance et opinion ; le problème du relativisme ; la possibilité de l’erreur ;

les sens du logos. Nous nous interrogerons sur la fin aporétique du dialogue et nous tenterons

d’en éclairer la portée en situant le Théétète par rapport d’autres dialogues abordant le

problème de la connaissance, tels que le Ménon, la République, ou le Sophiste.

Bibliographie indicative :

Textes :

PLATON, Théétète, GF, 2016

PLATON, Œuvres Complètes, GF 2011

Littérature secondaire :

Sur le Théétète :

BURNYEAT, M. ; Narcy, M. (trad.), Introduction au « Théétète » de Platon, Bibliothèque du

Collège international de philosophie, Paris : Presses universitaires de France, 1998

EL MURR, D. : La mesure du savoir : études sur le « Théétète » de Platon, Paris : Vrin 2013

Pour une introduction générale à Platon :

DIXSAUT M. : Platon, le désir de comprendre. Paris : Vrin 2003

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Groupe 4 : Vendredi 08h-10h B1408 A. Fouquet

Voyages et transformations de l'âme chez Platon et dans le néo-platonisme

Dans le Premier Alcibiade, Socrate définit l'importance de l'âme pour l'homme : ce que

l'homme est de plus propre, c'est son âme. Se connaître soi-même, suivant le précepte du

temple de Delphes, c'est donc connaître son âme. Partant, c'est à partir de la connaissance de

l'âme qu'est possible tout savoir adéquat du juste, du bien, et la possibilité même d'une vie

heureuse et droite. Et pourtant, quel mystère que la nature de cette âme ! Dans le Phèdre, sa

connaissance est dite être une connaissance divine, au-delà de nos forces, nous simples

humains qui devons passer par le mythe et l'image pour en approcher la réalité. La

connaissance la plus fondamentale est donc en même temps une connaissance qui nous

échappe - le mystère de l'âme, c'est le mystère de l'homme.

La première partie du semestre sera consacrée aux réflexions de Platon sur l'âme. Nous nous

mettrons en quête de cette connaissance divine et essentielle. Il apparaîtra que l'âme est une

réalité mobile et dynamique, et non pas quelque substance monolithique. Nous étudierons les

voies qui nous permettent de faire lumière sur elle et les transformations par lesquelles elle se

rend à elle-même, ou se perd. Ces transformations prendront l'allure de voyages : par la vertu,

la connaissance ou encore l'amour, nous verrons l'âme retourner vers son lieu d'origine - qui

est aussi son destin.

Nous verrons dans la seconde partie du semestre comment la tradition néo-platonicienne a

retravaillé cette dynamique de l'âme. Plotin se veut le strict continuateur de Platon, mais il

propose une pensée nouvelle dans laquelle toute la réalité, et l'âme avec, découle par

procession d'un principe absolument transcendant, l'Un. A cette procession répond la

conversion de l'âme, par laquelle elle remonte à sa source dans un désir d'union. Nous verrons

comment Plotin pense cette conversion à partir des moyens ascensionnels propres au

platonisme (les vertus, la connaissance, l'amour), tout en les réélaborant dans le cadre

particulier de sa philosophie.

Nous suivrons l'évolution de ce thème chez les néo-platoniciens postérieurs, notamment

Jamblique. Ce dernier rompt avec une des thèses fondamentales de Plotin, pour qui l'âme

individuelle de l'homme n'était pas totalement séparée du niveau de réalité supérieur qu'est

l'Intellect. Or, cette attache permettait à l'âme, n'étant pas totalement descendue dans le monde

sensible, de remonter par ses propres forces vers sa source. Dès lors, quels sont les nouveaux

moyens envisagés pour ménager une voie vers la transcendance ? C'est par l'évocation des

mystères et rituels religieux (théurgiques), et leurs relations avec les moyens philosophiques

traditionnels, que nous compléterons notre investigation sur les voyages de l'âme dans la

tradition platonicienne.

BIBLIOGRAPHIE :

13

Pour PLATON, lire en priorité ces trois dialogues (les éditions GF-Flammarion sont très bien,

avec une bonne introduction et un solide appareil de notes): le Premier Alcibiade (ou

Alcibiade majeur), le Phédon et le Phèdre.

Pour la tradition néo-platonicienne, se concentrer en priorité sur PLOTIN. Les Traités ont été

publiés chez GF-Flammarion, sous la direction de Luc Brisson et Jean-François Pradeau. On

pourra jeter un œil sur les suivants [entre crochet, la référence dans l'édition des Ennéades,

publiée aux Belles-Lettres et traduite par Emile Brehier] : Traité 1 [I, 6], 2 [IV, 7], 6 [IV, 8], 9

[VI, 9], 19 [I, 2], 20 [I, 3], 21[IV, 1], 38 [VI, 7], 49 [V, 3]

En littérature secondaire :

Monique Dixsault, Platon, le désir de comprendre, Vrin, 2003 (pour une présentation

générale de la pensée de Platon)

Monique Dixsault, Platon et la question de l'âme, Vrin, 2003

Emile Bréhier, La Philosophie de Plotin, Vrin, 1998 (pour une présentation générale

de la pensée de Plotin)

Pierre-Marie Morel, Plotin : L'Odyssée de l'âme, Armand Colin, 2016

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Groupe 5 : Jeudi 17h-19h C2105 Yu Jung Sun

Livre des changement (le Yi Jing) : introduction à la philosophie chinoise

Le Yi Jing, traduit en français « Livre des changements » ou « Livre des mutations », est un

des ouvrages les plus anciens dans la philosophie chinoise. Le livre des changements essaie

de réduire tout changement, développement, évolution, mutation dans la nature ainsi que dans

les affaires humaines à un système de signe binaire (Yin/Yang). Il occupe une place

fondamentale dans la pensée chinoise, et est aussi considéré comme le fondement commun du

confucianisme et du taoïsme. Ce cours est une introduction à la philosophie chinoise, à travers

l’ouvrage sur lequel elle est entièrement fondée, et auquel elle se réfère sans cesse. Le cours

se déroulera en trois temps : 1) la cosmologie ; 2) la métaphysique ; 3) la philosophie morale

dans la philosophie chinoise, à partir du livre des changements.

Bibliographie :

Yi Jing. Le Livre des Changements, tr. Cyrille J.-D. Javary et Pierre Faure, Paris : Albin

Michel, février 2002, 1 065 pages.

GERNET, Jacques, La raison des choses : essai sur la philosophie de Wang Fuzhi (1619-

1692), Gallimard, 2005.

JAVARY, Cyrille, Yi jing : le livre des changements, A. Michel, 2012.

JAVARY, Cyrille, Les Rouages du Yi Jing : Éléments pour une lecture raisonnable du Livre

des Changements, Arles, Philippe Picquier, coll. « écrits dans la paume de la main », 2001,

131 p.

JAVARY, Cyrille, Le discours de la tortue : découvrir la pensée chinoise au fil du Yi Jing,

Albin Michel, 2003.

JAVARY, Cyrille., Yin yang : la dynamique du monde, , 200 p.

JAVARY, Cyrille, Le Yi jing : le grand livre du yin et du yang, Cerf, 1989.

Jean Choain, Introduction au Yi-King, Éditions du Rocher, 1983, 275 p.

CHENG, Anne, Histoire de la pensée chinoise, Ed. du Seuil, 1997.

CHENG, Anne., Etude sur le confucianisme Han : l’élaboration d’une tradition exégétique

sur les classiques, Collège de France, Institut des hautes études chinoises, 1985.

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Histoire de la philosophie complémentaire L2

S1 jeudi 15h-17h

Renaud Barbaras

Introduction à la pensée de Heidegger

Il s'agira de présenter la pensée de Heidegger à travers une lecture suivie de Sein und Zeit

Bibliographie sommaire :

Sein und Zeit, trad. E. Martineau, Authentica, 1985.

J. Greisch, Ontologie et temporalité, Paris, PUF, Epiméthée, 1994.

M. Zarader, Lire Etre et temps de Heidegger, Paris, Vrin, 2012.

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EPISTEMOLOGIE S3

Groupe 1 Lundi 13-16h

Marie Michon

Ce cours d'introduction à l'épistémologie propose de comprendre ce qu'est la science et de

voir en quoi cette forme de connaissance du monde est particulière. Nous allons poser les

questions centrales de la philosophie des sciences et de montrer sa relation avec certaines

discussions fondamentales en théorie de la connaissance et philosophie en générale.

En partant de la distinction entre rationalisme et empirisme nous définirons ce qu'est la

connaissance et quel est le domaine de validité du savoir afin de réfléchir à une définition

systématique de la notion de connaissance scientifique. Nous traiterons des problèmes du

vérificationisme et des différentes façons de construire un raisonnement et un énoncé

scientifique. Enfin nous parcourrons les principaux courants de pensée qui ont construit

l'épistémologie.

Bibliographie indicative :

- Barberousse, A., Kistler, M., et Ludwig, P. La Philosophie des sciences au xxe siècle,

Flammarion, 2000.

- Chalmers, A. Qu’est-ce que la science ? Popper, Kuhn, Lakatos, Feyerabend, 1976, tr. fr.

1987, Le Livre de Poche.

- Hempel, C., Éléments d’épistémologie, 1966 ; tr. fr. par B. de Saint Sernin, Armand-Colin,

1972.

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Groupe 2

Laurent Loison

Année 2018-2019, Licence 2, Semestre 1 mardi 13-16.

Ce cours a comme ambition de fournir aux étudiants une introduction à certaines des

grandes questions qui ont fondé la philosophie des sciences depuis la seconde moitié du XIXe

siècle, et ce afin qu’ils se constituent une culture minimale et une image correcte de ce qu’est

la science et des questions philosophiques qu’elle pose. Il a donc d’abord vocation à

transmettre un contenu aux étudiants : quelles questions ont été centrales, quelles réponses

furent proposées, comment et pourquoi celles-ci ont ensuite été critiquées, etc.

Cet enseignement s’appuie systématiquement sur la lecture et l’étude approfondie de

sources primaires, extraits de livres ou articles, qui ont fait date dans l’histoire de la

philosophie des sciences. Pour des raisons pédagogiques, les sources disponibles en français

ont été privilégiées. Ce cours a donc également une visée méthodologique : il s’agira de

développer, chez les étudiants, l’aptitude à l’analyse critique de textes souvent difficiles,

c’est-à-dire la capacité à en saisir la structure, l’argumentation et les limites. Il sera donc

demandé aux étudiants une participation active : présentations orales, réalisation d’exercices

entre les séances, lectures d’approfondissement.

Ouvrages généraux :

- Barberousse A., Kistler M., Ludwig P., 2000, La Philosophie des sciences au XXe siècle,

Paris, Flammarion.

- Barberousse A., Bonnay D., Cozic M. (sous la direction de), 2011, Précis de philosophie des

sciences, Paris, Vuibert.

- Chalmers A.F., 1987, Qu’est-ce que la science ? Popper, Kuhn, Lakatos, Feyerabend, Paris,

Le Livre de Poche.

- Lecourt D., 2001, La philosophie des sciences, Paris, PUF, collection « Que sais-je ? ».

1. Nature et buts de la connaissance scientifique

a. Savoir scientifique et sens commun

- Pierre Duhem, 1906, La théorie physique, son objet, sa structure. Seconde partie : La

structure de la théorie physique. Chapitre 7 : « Le choix des hypothèses », V. Les hypothèses

ne peuvent être déduites d’axiomes fournis par la connaissance commune.

- Emile Meyerson, 1908, Identité et réalité. Introduction, Chapitre 11 : « Le sens commun »

- Gaston Bachelard, 1938, La formation de l’esprit scientifique. Chapitre 1 : « La notion

d’obstacle épistémologique »

b. Réalisme, conventionnalisme, instrumentalisme

- Henri Poincaré, 1905, La valeur de la science. Chapitre 11 : « La Science et la réalité »

- Pierre Duhem, 1908, Sauver les apparences, Sur la notion de théorie physique.

- Willard Van Orman Quine, 1960, Le mot et la chose. Chapitre 7 : « Décision ontique »,

48. Nominalisme et réalisme.

- Bas van Fraassen, 1976, « Sauver les phénomènes ».

18

2. La méthode scientifique et la justification des hypothèses

a. Induction et empirisme

- Rudolf Carnap, Hans Hahn, Otto Neurath, 1929, Manifeste du Cercle de Vienne.

- Willard Van Orman Quine, 1951, « Deux dogmes de l’empirisme ».

b. La méthode expérimentale

- Claude Bernard, 1865, Introduction à l’étude de la médecine expérimentale.

Chapitre 1 : « Du raisonnement expérimental ».

Chapitre 2 : « De l’idée a priori et du doute dans le raisonnement expérimental »

- Pierre Duhem, 1906, La théorie physique, son objet, sa structure. Seconde partie : La

structure de la théorie physique. Chapitre 6 : « La théorie physique et l’expérience », I. Le

contrôle expérimental d’une théorie n’a pas, en Physique, la même simplicité logique qu’en

physiologie. II. Qu’une expérience de Physique ne peut jamais condamner une hypothèse

isolée, mais seulement tout un ensemble.

c. Falsificationisme

- Karl R. Popper, 1959, La logique de la découverte scientifique. Chapitre 4 : « La

falsifiabilité ».

- Paul Feyerabend, 1975, Contre la méthode, Esquisse d’une théorie anarchiste de la

connaissance. Chapitre 18.

3. Lois, explication, causalité

a. Le problème de la causalité

- Auguste Comte, 1830, Cours de philosophie positive, Première leçon.

- Bertrand Russell, 1912, « Sur la notion de cause ».

b. Qu’est-ce qu’une loi scientifique ?

- Pierre Duhem, 1906, La théorie physique, son objet, sa structure. Seconde partie : La

structure de la théorie physique. Chapitre 5 : « La loi physique ».

- C.G. Hempel, P. Oppenheim, 1948, « Studies in the Logic of Explanation ».

19

Groupe 3 Mercredi 12h-15h

Enseignant : Max KISTLER

Résumé

Nous aborderons dans ce cours quelques concepts et problèmes fondamentaux de la

philosophie des sciences. Nous étudierons les concepts d’hypothèse, de théorie et

d’explication scientifique pour répondre à des questions telles que : est-il possible d’obtenir la

connaissance des lois de la nature, à partir d’un nombre fini d’observations et d’expériences ?

Y a-t-il une méthode de la découverte scientifique ? Est-ce la même chose que d’expliquer un

phénomène de manière scientifique et d’en découvrir les causes ? Est-ce que les théories

scientifiques nous donnent accès à la structure de la réalité ou ne sont-elles que des

instruments utiles pour prédire les phénomènes ? Les théories auxquelles nous adhérons

influencent-elles ce que nos observons ? L’expérience fournit-elle un fondement certain à la

connaissance scientifique ?

Bibliographie générale

Carl Hempel, Eléments d'épistémologie, A. Colin, 1972. (éd. originale Philosophy of

Natural Science, Prentice Hall, 1966).

Anouk Barberousse, Max Kistler, Pascal Ludwig, La philosophie des sciences au XXe

siècle, Flammarion, Collection Champs Université, 2000.

Anouk Barberousse, Denis Bonnay et Mikael Cozic, Précis de philosophie des

sciences, Vuibert 2011.

20

Groupe 4 jeudi 11h-14h

Enseignante : Francesca Merlin

Titre : « Le changement scientifique »

Ce cours sera consacré à la question du changement dans les sciences. Nous aborderons les

conceptions, continuistes et discontinuistes, classiques et les modèles évolutifs du changement

scientifique. Nous étudierons plus particulièrement l’articulation entre ces différentes

conceptions et la question du réalisme en science, ainsi que la question de la contingence des

développements scientifiques.

Quelques éléments bibliographiques :

Kuhn T. 2008 (1962) La structure des révolutions scientifiques, Paris : Flammarion.

Lakatos I. 1994 (1978) Histoire et méthodologie des sciences. Programmes de recherche et

reconstruction rationnelle, Paris : Presses universitaires de France.

Popper K. 2007 (1959) La logique de la découverte scientifique, Paris : Payot.

21

ESTHETIQUE S3

L2 ESTHETIQUE : Qu'est-ce que l'esthétique ? Histoire et théories.

DESCRIPTIF COMMUN aux groupes 1, 2, 3, 4

S3 Les commencements de l'esthétique

Ce premier semestre se concentrera sur la constitution de l'esthétique philosophique

comme discipline. Irréductible à la philosophie de l'art, l'esthétique peut se définir comme

l'étude des formes sensibles et de la manière dont elles nous affectent. Cette constitution

disciplinaire appelle plusieurs interrogations. Quels rapports l'esthétique philosophique

entretient-elle aux philosophies et théories de l'art, aux poétiques qui la précèdent ? Quelle est

sa spécificité ? Sa « naissance » est-elle clairement assignable à une source ? Si les figures de

Baumgarten, de Kant et de Hegel semblent ici essentielles, d'autres voix, de Goethe à Schiller,

de Rousseau à Diderot, de Burke à Hutcheson, participent des commencements d'une

discipline qui engage des enjeux divers, de la philosophie de la perception à l'éthique. À

travers ce parcours, on examinera les thèmes et problèmes fondateurs de l'esthétique

philosophique. Au-delà de la critique du goût et de la question du jugement esthétique, il

s'agit surtout d'une étude de la sensibilité active, fonction décisive de l'expérience du monde

et de l'éducation de l'homme. Cette sensibilité s'éprouve de manière paradigmatique dans

l'expérience des œuvres d'art, lesquelles ont alors quelque chose à dire au philosophe, plus

qu'il n'a à dire sur elles.

Bibliographie indicative :

Cohn Danièle et Liberti Giuseppe (dir.), Textes clés d'esthétique, Vrin, 2012

Baumgarten Alexander Gottlieb, Esthétique précédée des Méditations philosophiques

sur quelques sujets se rapportant à l'essence du poème et de la Métaphysique, trad.,

présentation et notes J.-Y. Pranchère, Paris, l'Herne, 1988.

Burke Edmund, Recherches philosophiques sur l'origine de nos idées du sublime et du

beau, présentation, traduction et notes B. Saint Girons, Vrin, 2009.

Cassirer Ernst, La philosophie des Lumières, trad. P. Quillet, Paris, Fayard, 1990.

Diderot Denis, Les Salons ; Essais sur la peinture ; Pensées détachées sur la peinture ;

Paradoxe sur le comédien ; article « Beau » de l'Encyclopédie, dans Œuvres, t. IV,

édition établie par L. Versini, Paris, Robert Laffont, coll. Bouquin, 1996.

Goethe Johann Wolfgang von, Écrits sur l'art, trad. textes choisis, présentés par P.-H.

Bideau, Paris, Flammarion, 1996.

Hegel Georg Wilhelm Friedrich, Esthétique, trad. C. Bénard, édition par B.

Timmermans et P. Zaccaria, Paris, Le Livre de Poche, 1997.

Hume David, Essais sur l'art et le goût, édition bilingue, trad. M. Malherbe, Vrin,

2010.

Hutcheson Francis, Recherches sur l'origine de nos idées, de la beauté et de la vertu,

avant-propos, trad. et notes A.-D. Balmès, Paris, Vrin, 1991.

Kant Immanuel, Critique de la faculté de juger, trad. par A. Philonenko, Vrin, 1974.

Lessing Gotthold Ephraïm, Du Laocoon ou Des frontières de la peinture et de la

poésie, trad. A. Courtin, revue et corrigée, Paris, Hermann, 1990.

22

Montesquieu Charles-Louis de Secondat, Essai sur le goût, postface de L. Desgraves,

suivi d'un texte de J. Starobinski, Paris, Rivages, 1993.

Rousseau Jean-Jacques :

Essai sur l'origine des langues, Lettres sur la musique française et Examen sur

deux principes avancés par M. Rameau, présentation par C. Kinstler, GF, 1993.

Les Rêveries du promeneur solitaire, préface par M. Crogiez, Paris, Le Livre de

Poche, 2001.

Lettre à M. d'Alembert sur son article « Genève », édition par M. Buffat, Paris, GF,

1990.

Shaftesbury Anthony Ashley Copper, Lettre sur l'enthousiasme, trad. L. Folliot, Paris,

Rivages Poches, 2015.

Schelling Friedrich Wilhelm, Textes esthétiques, trad. A. Pernet, Klincksieck, 1978.

Schiller Friedrich von, Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme, édition bilingue,

trad. R. Leroux, Aubier, 1943.

Winckelmann Johann Joachim, Pensées sur l'imitation des œuvres grecques en

peinture et en sculpture, Éd. Allia, 2005.

23

LOGIQUE L2 S3

Cours de logique (L2S1) Julien Gusthiot, TD assurés par Jean Fichot

Ce cours fait suite au cours (et TD) de Logique de première année. Après avoir rappelé les

éléments de la syntaxe formelle des langages monadiques pour la logique prédicative, on

introduira les aspects sémantiques concernant les notions de satisfaction, de vérité, de validité

et de conséquence logique. On étudiera la sémantique ensembliste, ce qui permettra de

présenter les rudiments de la théorie des ensembles et de définir les notions de structure

d'interprétation et de modèle. Cette étude sera aussi l'occasion de réfléchir sur le traitement

logico-mathématique des notions d'infini, d'identité et d'isomorphisme. Des méthodes

sémantique de décision s'appuyant sur les arbres de vérité seront également traitées en fin de

cours.

Bibliographie

P. Wagner, Logique et philosophie, Paris, Ellipses, 2014, chapitres 8 à 11.

Histoire de la logique, période ancienne et médiévale (L2 S1) Juliette Lemaire

Quelles sont les conceptions de la logique durant l’antiquité ? La logique est-elle un outil ou

une partie de la philosophie ? et comment la logique se développe-t-elle durant la période

médiévale ? Telles sont les questions qui seront traitées durant ce cours visant tout d’abord à

examiner la naissance de la logique avec Aristote et à analyser sa conception de l’analytique

et de la dialectique, puis à étudier la manière dont les stoïciens ont développé leur logique

dans leur dialogue avec les mégariques. Cette naissance de la logique est indissociable de

l’histoire d’un corpus, celui de l’Organon d’Aristote. Nous examinerons, d’une part, la

manière dont s’est constituée la tradition de l’Organon durant l’antiquité au travers

notamment des commentaires grecs de l’Organon, mais aussi de ses traductions et

commentaire latins, Boèce jouant un rôle majeur dans la transmission de ce corpus au Moyen-

Âge ; et, d’autre part, la manière dont la distinction entre réalisme et nominalisme a engendré

deux conceptions de la logique : d’un côté, celle, inspirée d’Aristote, qui intègre la logique à

un système philosophico-théologique, à la manière de Thomas d’Aquin, de l’autre, celle,

initée par Guillaume d’Occkham, qui considère la logique comme une discipline autonome,

fondée sur l’expression linguistique, développée notamment par Jean Buridan et Albert de

Saxe.

Extrait de la bibliographie

GOURINAT J.-B. et LEMAIRE J., Logique et dialectique dans l’antiquité, Paris, Vrin, 2016.

PEARSONS Terence, Articulating Medieval Logic, Oxford, Oxford University Press, 2014.

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Mathématiques (L2 S1) Andrew Arana

Géométrie projective

La géométrie projective commença avec l’art de la Renaissance, mais son étude de la

géométrie projective commença avec G. Desargues dans le XVIIe siècle, et mûrit dans le

XIXe siècle avec les travaux de Poncelet, Gergonne, Plücker, et Von Staudt. Depuis ces

derniers travaux on trouve une connexion profonde avec l’algèbre linéaire. Ce cours

introduira ces sujets ensembles.

Extrait de la bibliographie

Pierre Samuel, Géométrie projective, Presses Universitaires de France, 1986.

Marcel Berger, Géométrie I, Cassini, 2016.

Informatique et philosophie (L2 S3) Aurélien Ohayon

Une réflexion philosophique sur le calcul, les ordinateurs et le traitement de l'information

suppose quelques connaissances de base en informatique théorique. Dans ce cours, on donne

des exemples d'algorithmes élémentaires et on montre comment ils peuvent être implémentés

dans un langage de programmation. On introduit également les machines de Turing, les

circuits logiques, ainsi que deux algorithmes de conversion numérique.

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TPLE TEXTES PHILOSOPHIQUES EN LANGUE ETRANGERES

TPLE Grec L1–L2–L3 (S1). Mercredi 16h–18h. L.-A. Sanchi.

Platon, Phédon

Outre de somptueuses pages de littérature, comme celle narrant la mort de Socrate, le

Phédon contient l’exposé, central dans la philosophie platonicienne, de la destinée de l’âme

qui met en œuvre les représentations traditionnelles de l’Au-delà, ainsi que le récit de

l’abandon par Socrate, dans sa jeunesse, des théories d’avant-garde scientifique au profit

d’une philosophie centrée sur l’homme.

Des portions significatives de ce dialogue seront analysées du point de vue

linguistique et philosophique (texte fourni au début du cours) ; une connaissance de base de la

langue grecque attique ainsi que celle des grands traits de la philosophie platonicienne sont

présupposées. La lecture préalable du Phédon en traduction française est vivement conseillée.

Bibliographie indicative

Éditions et traductions :

Platon, Œuvres complètes, t. IV/1 : Phédon, éd. Paul VICAIRE [1983], Paris, Les Belles

Lettres, réimpr. 2002 (coll. CUF : introduction, texte critique et trad. fr.) ;

Platon, Phaedo, éd. Christopher ROWE, Cambridge, Cambridge University Press, 1993 (texte

grec et commentaire) ;

Platon, Phédon, trad. Monique DIXSAUT, Paris, GF Flammarion, 1991 (trad. fr., format de

poche).

Études :

André FESTUGIERE, Les Trois Protreptiques de Platon : Euthydème, Phédon, Epinomis, Paris,

Vrin, 1973 ;

Romano GUARDINI, La Mort de Socrate : interprétation des dialogues philosophiques

Euthyphron, Apologie, Criton, Phédon, trad. Paul RICŒUR [1956], Paris, Ipagine,

2015 ;

Ivan GOBRY, Premières Leçons sur le Phédon de Platon, Paris, PUF, 1999 ;

David BOSTOCK, Plato’s Phaedo, Oxford, Clarendon, 1986 ;

Hugh BENSON, Clitophon’s Challenge : dialectic in Plato’s Meno, Phaedo and Republic,

New York, Oxford University Press, 2015 ;

Amihud GILEAD, The Platonic Odyssey : a philosophical-literary inquiry into the Phaedo,

Amsterdam, Rodopi, 1994 ;

Maddalena BONELLI, Leggere il Fedone di Platone, Rome, Carocci, 2015.

Langue grecque :

Anatole BAILLY, Dictionnaire Grec-Français [1950], réimpr. sous le titre Le Grand Bailly,

Paris, Hachette, 2017 ;

Éloi RAGON, Alphonse DAIN, Grammaire grecque [1952], réimpr. Paris, Nathan – De Gigord,

2001.

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Cours TPLE espagnol deuxième et troisième années (Panthéon Sorbonne)

Enseignante : Camille Lacau St Guily

Philosophie espagnole contemporaine

Ce cours qui s’articule en deux temps (traduction et commentaire de texte) porte sur la

spécificité de la philosophie espagnole contemporaine. Nous tenterons de nous départir de

schèmes intellectualistes pour penser la philosophie espagnole, dans l’une de ses singularités,

une pensée vivante et poétique. Nous devrons, pour une part, nous excentrer de la

métaphysique « pure », car l’Espagne ne semble pas avoir produit de philosophie stricto

sensu, de système. Cependant, cette philosophie existe si l’on accepte de reconnaître que la

philosophie peut être un artisanat poétique ou esthétique. Le Logos de la philosophie

contemporaine espagnole est profondément musical, intrinsèquement dansant.

Bibliographie :

BERGAMIN, José, La decadencia del analfabetismo. La importancia del demonio, Santiago de

Chile, Madrid, Cruz del Sur, 1961.

BERGAMIN, José, Obra esencial, Madrid, Turner, 2005.

GARCIA BACCA, Juan David, Filosofía en metáfora y parábolas. Introducción literaria a la

filosofía [1945], México: Editora Central, 1964.

GARCIA BACCA, Juan David, Filosofía de la música, Barcelona: Anthropos, 1990.

GARCIA LORCA, Federico, Obras Completas III. Prosa, edición de Miguel García-Posada,

Barcelona, Galaxia Gutenberg-Círculo de Lectores, 1997.

ORTEGA Y GASSET, José, Obras Completas, Tomo I (1902-1915), Tomo II (1916), Tomo III

(1917-1925), Tomo IV (1926-1931), Tomo V (1932-1940), Tomo VI (1941-1955), Tomo VII

(1902-1925) Obra póstuma, Tomo VIII (1926-1932) Obra póstuma, Tomo IX (1933-1948)

Obra póstuma, Tomo X (1949-1955) Obra póstuma, Madrid, Taurus, 2008-2012.

UNAMUNO, Miguel (de), Obras Completas, Madrid, Turner, 1995-1996.

ZAMBRANO, María, Obras reunidas, Madrid, Aguilar, “Col. Estudios Literarios”, 1971.

ZAMBRANO, María, Hacia un saber sobre el alma [1934], Madrid, Alianza Tres, 1993.

ZAMBRANO, María, Filosofía y poesía [1939], Alcalá de Henares, Ediciones de la

Universidad, Fondo de cultura económica, Biblioteca Premios Cervantes, 1993.

ZAMBRANO, María, Pensamiento y poesía en la vida española [1939], Madrid, Ediciones

Endymion, 1996.

Articles accessibles en ligne : Camille Lacau St Guily, « La philosophie espagnole des années 1900-1930, une “ philosophie poétique ” ?

Études de quelques essais des “ philosophes-poètes ” Miguel de Unamuno, Gabriel Alomar, Victoriano García

Martí, María Zambrano, Federico García Lorca », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine, n° 14,

printemps 2015, ISSN 1957-7761, http://ccec.revues.org/5731.

---, « Une pensée “ en chair et en os ”, la constitution d’un courant philosophique ? (première moitié du XXème

siècle) », in Iberic@l, dossier « Une pensée du corps et de la vie dans les cultures du monde hispanique ? (fin

XIXème-première moitié du XXème) », Isabelle Cabrol, Camille Lacau St Guily, Renée Clémentine Lucien

(dir.), Paris, Sorbonne Université, n° 12, automne 2017, p. 17-34 (http://iberical.paris-sorbonne.fr/).

27

LICENCE 2 SEMESTRE4

PHILOSOPHIE

DESCRIPTIFS DES ENSEIGNEMENTS

L2 S4

2018-2019 PHILOSOPHIE GENERALE L2 S4

L2 S4 Groupe 1

Lundi 13h-15h Salle B1408

Guillaume DURIEUX

La notion de société civile

La distinction de la société civile et de l’État, en tant que deux niveaux spécifiques

d'organisation des liens collectifs, est désormais classique, même au-delà du champ

strictement philosophique. Il n'en demeure pas moins qu’elle est historiquement récente (elle

commence d’émerger à partir du XVIIIe siècle seulement) et se révèle rapidement d'une

valeur heuristique problématique (la sociologie, en tant qu’elle se constitue comme science

dont l’objet est la société comme telle, entreprenant de lire dans celle-ci le produit de

différents facteurs – économiques, juridiques, religieux, politiques, etc. – plutôt qu'une réalité

sui generis).

Ce cours se proposera donc d’élucider le sens, la fonction et les difficultés de la notion de

société civile. Il ne s'agira pas alors de philosophie politique, mais au contraire de saisir les

enjeux d'une conceptualisation qui implique l’autonomie de la société civile vis-à-vis de

l'institution politique. Ce que se joue, c’est la compréhension du mode d’être d'une entité

collective, la société, qui est irréductible à la fois à la naturalité immédiate de la famille et à

l’auto-organisation de la communauté politique.

Bibliographie :

COMTE A., Leçons de sociologie

DURKHEIM E., Les formes élémentaires de la vie religieuse

FERGUSON A., Histoire de la société civile

HEGEL G. W. F., Principes de la philosophie du droit

MARX K., Contribution à la critique de l'économie politique

SMITH A., Théorie des sentiments moraux

TOCQUEVILLE A., De la démocratie en Amérique

WEBER M., L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme

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L2 S4 Groupe 2

Mardi 15h-17h Salle B1408

Germinal Ladmiral

La connaissance de l’homme

Le cours partira de la question : l’homme peut-il se connaître ? Une telle question soulève

au moins deux sortes de difficultés. Premièrement, si l'on affirme que l'homme est un objet de

connaissance comme les autres, comment maintenir la distinction entre les causes qui

expliquent conduites et croyances et les raisons censés les motiver ? Si on le nie, comment

rendre compte de notre appartenance au monde de régularités que les sciences nous

découvrent ? Deuxièmement, quelle valeur relative accordée à la connaissance spontanée que

chacun a ou croit avoir de soi et à la connaissance que le savant élabore à propos et souvent

contre ces représentations ?

Bibliographie indicative :

Bourdieu, Esquisse d'une théorie de la pratique, [Partie I, ch. III et Partie II], Le Seuil

Descartes, Méditations métaphysiques, II, VI

Granger, « Sur le traitement comme objets des faits humains » [repris dans Formes,

opérations, objets, Vrin, p. 259-284]

Marx, L'idéologie allemande*, 1ère partie : conception idéaliste, conception matérialiste

Sartre, « Matérialisme et révolution » repris dans Situations philosophiques, Gallimard

« tel »

Sartre, Questions de méthode, Gallimard « tel »

Spinoza, Ethique*, I Appendice ; II, prop.14 à 49 ; V, préface.

(Les titres suivis d’un * sont disponibles gratuitement sur internet.)

29

L2S4 Groupe 3

Mercredi 13h-15h B1408

Jacopo Domenicucci

L’individu en société

Sommes-nous des animaux sociaux ? Quelles sont les conditions anthropologiques du

vivre ensemble ? Il s’agira de comprendre les concepts décrivant la conduite

humaine individuelle et collective. Qu’est-ce qui oriente la conduite d’un individu dans un

groupe ? Qu’est-ce que le raisonnement pratique ? Comment les intérêts individuels se

composent-ils ? Avons-nous des dispositions fondamentalement sociales ou vivons-nous

ensemble simplement grâce à des compromis sur nos intérêts ?

Bibliographie :

ARISTOTE, Les Politiques, I, GF Garnier-Flammarion, 2015.

BENICHOU, Pierre, Morales du Grand Siècle, Folio Gallimard, 1988.

HIRSCHMAN, Albert O., Les passions et les intérêts, Quadrige PUF, 2014.

HOBBES, Thomas, Léviathan (livres I et II), Folio Gallimard, 2000.

HUME, David, Traité de la Nature humaine (Livres II et III), GF Garnier-Flammarion,

1999.

LA ROCHEFOUCAULD, François de, Maximes, Le Livre de Poche, 1991.

LOCKE, John, Traité du gouvernement civil, GF Garnier-Flammarion, 1999.

ROUSSEAU, Jean-Jacques, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi

les hommes, GF Garnier-Flammarion, 2012.

ROUSSEAU, Jean-Jacques, Du contrat Social, GF Garnier-Flammarion, 2012.

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L2 S4 Groupe 4

Vendredi 16h-18h Salle B1308

Christophe Frey

La violence

Ce cours posera un certain nombre de questions à propos de la violence. Faut-il en

chercher la raison d’être dans des données biologiques et psychologiques, ou la considérer

plutôt comme un fait essentiellement social et culturel ? Peut-on la penser exclusivement

comme une dérive d’autres formes de concurrence ou d’échange, ou bien vaut-elle aussi

comme une expérience humaine qui trouverait en elle-même sa propre motivation ? Est-elle

toujours le résultat d’un échec ou d’un accident, ou bien un phénomène nécessairement lié à

notre existence ? Et alors, est-elle consubstantielle à l’humanité dans son ensemble ou

seulement à certains types d’organisation sociale ? Est-elle d’ailleurs un propre de l’homme ?

Comment se transforme-t-elle pour prendre les multiples formes que nous lui connaissons ?

Quels sont ses rapports avec le pouvoir ou la justice ? Que suppose-t-elle chez celui qui

l’exerce et chez celui qui la subit ? Peut-on y échapper ?

Pour aborder ces questions, on mêlera autant que possible les perspectives philosophique,

anthropologique, sociologique et historique.

Bibliographie indicative :

Platon, Gorgias.

Machiavel, Le prince.

Hobbes, Léviathan, chapitre XIII et suivants.

Spinoza, Traité politique.

Rousseau, Principes du droit de la guerre.

Hegel, Phénoménologie de l’esprit, en particulier chap. IV (la conscience de soi).

Sorel, Réflexion sur la violence.

Weber, Economie et société.

Foucault, Surveiller et punir.

Clastres, Archéologie de la violence : la guerre dans les sociétés primitives.

Bourdieu, La domination masculine.

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L2 S4 Groupe 5

Vendredi 9h-11h T302

Théophile Lavault

Le gouvernement

Nous nous attacherons dans ce cours à interroger la notion de gouvernement dans le champ

de l’histoire de la pensée politique. Qu’est-ce que gouverner ? Que gouverne-t-on ? Peut-on

penser une forme idéale de gouvernement ? A partir de l’étude de textes issus tout autant de

répertoires antique, moderne et contemporain, cette série de questions nous servira de point de

départ pour nous intéresser à la manière dont la philosophie occidentale a pu s’emparer de ce

problème fondamental de l’exercice matériel du pouvoir. Un problème dont la portée nous

permettra de redimensionner jusqu’à la place de la philosophie et du philosophe dans la cité :

doit-on espérer être gouverné par des philosophes ? Le philosophe devrait-il officier en

qualité de conseil-au-prince ? Sa fonction politique ne devrait-elle pas davantage se limiter à

sa capacité de critique du pouvoir dans toute son actualité ? A la frontière entre les domaines

de la théorie politique et de l’exercice matériel de la souveraineté, la notion de gouvernement

nous permettra d’éclairer plusieurs concepts majeurs de la philosophie politique qu’elle vient

croiser, tels ceux de pouvoir, d’histoire et de souveraineté.

Bibliographie indicative :

Platon, La République, trad. G. Leroux, Paris, GF Flammarion, 2004. Machiavel, Le Prince, trad. Y. Levy, Paris, GF Flammarion, 1980. T. Hobbes, Leviathan, trad. G. Mairet, Paris, Gallimard, 2000. Montesquieu, De l’Esprit des lois, GF Flammarion, 2013. J.-J. Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les

hommes, GF Flammarion, 2012 ; - Du contrat social, Paris, GF Flammarion, 2012.

B. Constant, De la liberté des anciens comparée à celle des modernes, Paris, Mille et une Nuits, 2010.

M. Foucault, « Il faut défendre la société ». Cours au Collège de France. 1976, Paris, Gallimard, 1997 ; - Sécurité, territoire, population. Cours au Collège de France. 1977-1978, Paris, Seuil-Gallimard, 2004.

H. Arendt, L’impérialisme¸ Paris, éd. Fayard, 1982. Franz Fanon, Peau noire, Masques blancs, Paris, Seuil, 2015.

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HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE MODERNE ET CONTEMPORAINE

Groupe 1

Lundi de 11-13h

Guillaume Lambey

Lire Karl Marx

« Mon conseil aux jeunes : lire Karl Marx », confiait Emmanuel Macron au lendemain de son

élection. Nous lirons Karl Marx, l’année même de son bicentenaire.

En plus de valeurs d’échange toujours changeantes sur le marché, chaque marchandise a une

« valeur intrinsèque » déterminée par le temps de travail qui se cristallise en elle. Tel est le

résultat de l’analyse menée dans les premières pages du Capital.

Seul le travail produit de la valeur. La survaleur ne peut venir que d’un surtravail. Autrement

dit, l’argent qu’investissent les capitalistes ne peut fructifier que grâce à l’exploitation des

travailleurs. Mais alors, pourquoi garantir les titres de propriété d’hommes qui ne vivent

qu’aux dépens de la classe laborieuse ?

Seul l’accroissement de leur capital importe aux capitalistes. Ceux qui vendent une

marchandise pour en acheter une autre sortent de la sphère de la circulation une fois leurs

besoins satisfaits. Ceux qui achètent une marchandise pour la vendre n’en sortent jamais. Ils

sont esclaves d’une valeur qui se valoriser sans fin ni mesure : le Capital. Le Capital se révèle

comme ce Dieu destiné à croître en mangeant ses enfants. Comment ferons-nous pour rompre

avec l’esprit de ce temps ?

L’exploitation et la logique du Capital n’apparaissent qu’a la lumière allumée par l’analyse de

la valeur. Cette analyse est-elle bien menée ? Telle est la question que nous poserons au cours

de ce semestre.

Bibliographie :

Marx, Le Capital : livre 1, trad. fr. J.-P. Lefebvre, Paris, Les Editions sociales, 2016.

33

Groupe 2

Mardi 15h-17H

C. Coste

L'homme vivant. Entre philosophie et médecine au XVIIe siècle

L'enjeu de ce cours sera de montrer que le vivant est une notion complexe, puisqu'elle

s'efforce d'articuler le discours de la philosophie à celui de la médecine. Au XVIIe siècle,

cette question est particulièrement débattue à l'heure où Descartes élabore une théorie

mécaniste du mouvement qui entend expliquer les phénomènes les plus complexes comme le

vivant. Certes, nous lui avons attribué à tort la théorie de « l'animal-machine » mais sa

philosophie a des implications lourdes de sens sur l'origine causale de nos passions. Si les

passions sont corporelles (il faudra envisager si c'est vraiment le cas), comment notre esprit

peut-il agir sur celles-ci ? Et enfin, est-ce que la médecine s'occupe du corps, a-t-elle des

implications sur l'esprit qui lui est uni ? Par conséquent, nous travaillerons sur la théorie

cartésienne de l'interaction entre l'âme et le corps en nous intéressant sur les implications

éthique et médicales.

Leibniz et Spinoza ne seront pas satisfaits par cette théorie « interactionniste » âme/corps et

nous verrons que leurs deux modèles tentent de repenser le vivant dans sa complexité et dans

sa singularité par rapport aux autres phénomènes naturels. La connaissance médicale, en plein

essor à cette époque a de multiples conséquences éthiques sur la vie que les trois auteurs

pensent différemment : quelle est la vie qu'il faut mener, et celle qu'il convient de rejeter ?

Enfin, cette tension entre la philosophie et la médecine engage une réflexion de nature

anthropologique, consistant à définir l'homme par rapport à sa nature ou à sa norme. Est-ce

que l'homme est un vivant comme les autres ? Peut-il être connu d'après les lois seulement

biologiques ? Le but de la médecine n'est-il que de s'occuper des maladies du corps, laissant à

la philosophie le soin de guérir les passions de l'âme ? A cette occasion, qu'en est-il de la

relation entre l'âme et le corps ?

Nous répondrons à ces questions en commençant par définir la notion de vivant, en la

distinguant de la notion de vie. Nous verrons que le vivant se définit progressivement depuis

la fin du XVIIe siècle comme des organismes, laissant de côté la théorie cartésienne. Enfin,

nous étudierons les apports leibniziens sur la spécificité de l'âme humaine et la théorie

spinoziste sur la complexité des corps, afin de mieux comprendre en quoi l'homme est un

vivant à la fois semblable et différent des autres.

Bibliographie indicative :

Ouvrages généraux sur la philosophie et la science du vivant en guise de problématique

-François Jacob, La logique du vivant, Paris, Gallimard, 1970 (rééd. 1980).

34

Ouvrages classiques de la philosophie du vivant

-Descartes, 6eme partie du Discours de la méthode, Paris Vrin, 1989, 146 p

-Leibniz, Discours de métaphysique.

-Spinoza, Ethique, « Petite physique » à la suite de la proposition 13 de la partie II.

35

Groupe 3

Mercredi 10h-12h

Christophe Frey

Introduction à la Critique de la Raison pure de Kant

Le but de ce cours sera d’éclairer autant que possible, à partir de l’analyse de textes précis, le

projet, les enjeux, la structure, les arguments et les concepts fondamentaux de la première

critique de Kant, et de donner ainsi éventuellement un aperçu des problèmes qu’elle soulève

et des possibilités interprétatives et philosophiques qu’elle ouvre. De manière plus générale, il

s’agira de fournir à chacun suffisamment d’éléments pour pouvoir lire avec profit l’œuvre de

Kant dans son ensemble. Dans le cadre du cours, on se concentrera cependant essentiellement

sur l’esthétique transcendantale et sur la première section de la logique transcendantale :

l’analytique transcendantale (c’est-à-dire, à peu de choses près, sur la première moitié de

l’ouvrage).

Bibliographie indicative

Kant, Critique de la raison pure, trad. Alain Renaut, Paris, GF Flammarion, 2006.

Kant, Prolégomènes à toute métaphysique future.

A. Grandjean, La philosophie de Kant : repères, Paris, Vrin, 2016.

A. Philonenko, L’œuvre de Kant, La philosophie critique, tome I, Paris, Vrin, 1983.

E. Weil, Problèmes kantiens, Paris, Vrin, 1990 (premier chapitre).

R. Eisler, Kant-Lexikon.

36

Groupe 4

Jeudi 16h-18h

André Charrak

Descriptif à venir

37

Groupe 5

Mercredi 17h-19h

Jacopo Domenicucci

David Hume

Nous proposerons une introduction à l’œuvre du philosophe écossais David Hume (1711-

1776), avec une attention particulière à sa théorie de la connaissance, sa théorie de l’action, sa

philosophie morale et sa théorie de la justice. Pour éclairer les enjeux de l’œuvre de Hume,

nous nous permettrons de manière ponctuelle des comparaisons avec des textes de Thomas

Hobbes, de Jean-Jacques Rousseau et de Thomas Reid.

HUME, David, Enquête sur l’entendement humain, GF Garnier-Flammarion, 2006.

HUME, David, Traité de la Nature humaine (Livres I, II, III et Abrégé), GF Garnier-

Flammarion, 1999.

--

BRAHAMI, Frédéric, Introduction au Traité de la nature humaine, Presses Universitaires de

France, 2003.

MALHERBE, Michel, La philosophie empiriste de David Hume, Paris, Vrin (1976), 4e éd.

corrigée, 2001.

MICHAUX, Yves, Hume et la fin de la philosophie, Quadrige Presses Universitaires de

France 1999.

SALTEL, Philippe, Le vocabulaire de Hume, Ellipses, 1999.

38

EPISTEMOLOGIE S4

Groupe 1

Lundi (10-13h)

Denis Forest

La première partie du cours sera consacrée aux problèmes de l’historicité de la science et du

changement théorique avec en particulier une analyse détaillée du livre de Thomas Kuhn, La

structure des révolutions scientifiques. La réponse à la question : comment une théorie en

vient-elle à en remplacer une autre ? conduira à s’interroger sur la nature des choix

théoriques et sur les valeurs qui guident ces choix .

La seconde partie du cours abordera la question de l’unité de la science en partant de la

manière dont Stuart Mill a traité de la relation des sciences « morales » (c’est-à-dire humaines

et sociales) aux sciences de la nature. A partir de là, on abordera les questions de la variété

des formes d’explication (comme l’explication téléologique ou fonctionnelle), des différences

entre sciences particulières (avec l’exemple de la médecine et de la psychiatrie), et les

arguments présentés aujourd’hui contre toute forme d’unité de la science, avec les réponses

qui peuvent y être apportées.

Boorse (Christopher), « Le concept théorique de santé » et Nordenfelt (Lennart) « Action,

capacité et santé » in Philosophie de la médecine, Santé maladie pathologie. Textes clés,

Edité par Elodie Giroux et Maël Lemoine, Vrin.

Kuhn (Thomas), La structure des révolutions scientifiques, traduction Laure Meyer de

l’édition augmentée de 1970, Champs Flammarion.

« Objectivité, jugement de valeur et choix d’une théorie », in La Tension

essentielle, Paris, Gallimard, 1990, p. 424-449.

Mill (S.), 1843, “La logique des sciences morales”, VIème

partie de A system of Logic in

Collected works of John Stuart Mill, Routledge, VIII.

Wright (Georg H. von), 1972, Expliquer et Comprendre, Paris, Ithaque, traduction 2017.

39

Groupe 2

Sacha Behrend mardi 8-11h

L'évolution des sciences : lecture suivie de La structure des révolutions scientifiques de Kuhn

La structure des révolutions scientifiques, publié en 1962 par Thomas Kuhn, a popularisé

l'idée d'une série de discontinuités dans l'histoire des sciences. Ces dernières ne

progresseraient pas de façon linéraire, par accumulation de savoir et correction des erreurs,

mais selon un processus à deux vitesses : des périodes d'évolution normale, selon un

paradigme indisputé, seraient suivies par des révolutions introduisant un nouveau paradigme

et produisant ainsi des ruptures profondes. On a souvent présenté cette conception de l'histoire

des sciences comme menant à une certaine forme de relativisme, dont Kuhn aurait démontré

la véracité. Plus précisément, il aurait démontré que des théories liées à des paradigmes

différents ne pourraient pas être comparées entre elles : cela n'aurait pas de sens de comparer,

par exemple, la théorie du calorique à la thermodynamique. On fait alors souvent le

raisonnement suivant : si les théories sont incomparables, alors on ne peut pas dire que

certaines sont vraies, tandis que les autres sont fausses. Les paradigmes étant

incommensurables, les théories sont incomparables.

Ce cours se propose d'examiner cette façon d'interpréter les thèses de Thomas Kuhn

dans La structure des révolutions scientifiques. Pour ce faire, nous étudierons en détail

l'argumentation que développe Kuhn, grâce à une lecture suivi de l'ouvrage. Nous éclairerons

aussi la conception de l'évolution des sciences à laquelle il s'oppose, ce qui nécessite de

revenir aux théories de certains grands épistémologues du début du XXe siècle. Finalement,

nous aborderons certaines des critiques qui ont été formulées contre la position de Kuhn.

Bibliographie

Ouvrage principal :

-Kuhn, Thomas S., The Structure of Scientific Revolutions, Chicago : University of Chicago

Press, 1962. (Ceux qui s'en sentent capables sont encouragés à essayer de lire la version

originale anglaise, plutôt que la traduction française)

-Kuhn, Thomas S., La structure des révolutions scientifiques, Éditions Flammarion, 2008.

Autres ouvrages :

-Kuhn, Thomas S., « The Essential Tension : Tradition and Innovation in Scientific

Research », in The Third University of Utah Research Conference on the Identification of

Scientific Talent, C. Taylor, Salt Lake City : University of Utah Press : 162-174, 1959.

-Kuhn, Thomas S., « The Function of Dogma in Scientific Research », in Scientific Change, A.

Crombie (ed.), London : Heinemann, 347-369, 1963.

-Popper, Karl, La logique de la découverte scientifique, N. Thyssen-Rutten et P. Devaux

(trad.), Payot, Paris, 1973.

-Toulmin, « Does the distinction between normal and revolutionary science hold water ? », in

Lakatos and Musgrave (eds.), Criticism and the Growth of Knowledge, London : Cambridge

University Press, 1970.

40

Groupe 3

Marion Vorms (mercredi, 17h-20h)

Au cours du semestre, nous approfondirons d’abord deux grandes thématiques centrales de la

philosophie des sciences qui auront été abordées au premier semestre, celles de l’explication

et de la causalité en science, et celle des hypothèses et des données. Nous nous concentrerons

sur certains points soulevant des problèmes particuliers au regard de la pratique scientifique

actuelle dans certaines disciplines particulières. Cela nous conduira à aborder deux autres

thématiques, celle du choix théorique et du rôle des valeurs en science, et celle du caractère

collectif de l’entreprise scientifique.

Une participation active sera attendue des étudiants, qui devront préparer chaque séance par

des lectures et de petits exercices corrigés en cours.

Les textes étudiés en cours seront mis à disposition des étudiants au cours du semestre. Les

références suivantes offrent une base indispensable à l’étude des thèmes abordés en cours :

- Barberousse, A., Bonnay, D. et Cozic, M. Précis de philosophie des sciences, Paris, Vuibert,

2011, chapitres 1 à 3.

- Barberousse, A., Kistler, M., et Ludwig, P. La Philosophie des sciences au xxe siècle,

Flammarion, 2000, chapitres 1 à 3.

41

Groupe 4 (jeudi 11-14h)

Victor Lefèvre

Ce cours se subdivisera en deux moments. Nous aborderons d’abord le problème du progrès

scientifique : quelles sont les raisons de douter de la conception traditionnelle du changement

scientifique comme procès de la raison visant à s’approcher davantage du réel ? Nous

étudierons notamment les arguments en faveur et en défaveur de la thèse de

l’incommensurabilité entre paradigmes scientifiques successifs en les confrontant à l’exemple

de la révolution galiléo-copernicienne. Après avoir examiné les relations diachroniques entre

sciences, nous aborderons dans un second moment le problème de leurs relations

synchroniques en nous concentrant sur la question de l’autonomie de la biologie relativement

aux sciences physico-chimiques et de l’autonomie de la médecine relativement à la biologie.

Les théories biologiques sont-elles réductibles aux théories physico-chimiques ? Les

explications fonctionnelles constituent-elles un mode d’explication spécifique aux sciences du

vivant ? Les normes de santé sont-elles naturelles ?

Bibliographie : voir Syllabus de l’enseignant.

42

ESTHETIQUE S4

Qu'est-ce que l'esthétique ? Histoire et théories.

DESCRIPTIF COMMUN aux groupes 1, 2, 3, 4

S4 Esthétique et histoire des arts

L'esthétique entretient un rapport fondamental à l'histoire : étude des formes sensibles,

elle saisit ces dernières dans leur historicité, celle des œuvres comme de leur expérience.

L'élaboration de la pensée esthétique ne peut donc s'étudier sans une réflexion sur l'apport de

l'histoire des arts, discipline distincte mais qui partage avec elle une origine commune.

Jusqu'alors centrés sur les vies d'artistes, les discours sur l'art prennent au XVIIIe siècle le

chemin d'une considération historique des styles et des formes. Le siècle qui vit l'avènement

de l'esthétique philosophique est aussi, selon la formule de Goethe, le siècle de Winckelmann.

Cette communauté innerve le projet d'une Kunstwissenschaft qui cherche à penser le principe

de cette évolution historique, dans une perspective anthropologique. Mais cette historicisation

de l'art pose également problème pour l'esthétique. Si elle prescrit au philosophe une exigence

d'interdisciplinarité, un souci d'analyse attentive et méthodique des œuvres, elle dessine aussi

des lignes de partages théoriques, entre formalisme et historicisme par exemple. À travers

l'étude des textes de Fiedler, Dilthey, Cassirer, Panofsky ou Warburg, ce cours visera donc à

examiner la manière dont l'histoire des arts informe l'esthétique philosophique : comment elle

lui prescrit un questionnement spécifique et comment elle s'en distingue.

Adorno Theodor W : Théorie esthétique, trad. M. Jimenez, Klincksieck, 2011. Philosophie de la nouvelle musique, trad. H. Hildenbrand et A.

Lindenberg, Gallimard, 1962. Arasse Daniel Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture, Flammarion, 1992. On n'y voit rien. Descriptions, Denoël, 2000 (rééd. Folio-poche 2002). Belting Hans, L'histoire de l'art est-elle finie ?, trad. J-F. Poirier et Y. Michaud, Paris,

Gallimard, 2007. Cassirer Ernst, La philosophie des formes symboliques, 3 tomes, vol. 1 : Le Langage,

trad. O. Hansen-Løve et J. Lacote, vol. 2 : La pensée mythique, trad. J. Lacoste, vol. 3 : La phénoménologie de la connaissance, trad. C. Fronty, Paris, Minuit, 1972.

Danto Arthur, L'art contemporain et la clôture de l'histoire, Paris, Édition du Seuil, 2000.

Didi-Huberman Georges, Devant l'image : question posée aux fins d'une histoire de l'art, Paris, Les Editions de Minuit, 1990

Fiedler Konrad, Aphorismes, éd. et trad. D. Cohn, Parie, Rue d'Ulm, 2013 Sur l'origine de l'activité artistique, éd. et trad. D. Cohn, Paris, Rue d'Ulm, 2003. Focillon Henri, Vie des formes, suivi de Éloge de la main, Paris, P.U.F., 2010. Hegel Georg Wilhelm Friedrich, Esthétique, trad. C. Bénard, édition par B.

Timmermans et P. Zaccaria, Paris, Le Livre de Poche, 1997. Panofsky Erwin,

43

La perspective comme forme symbolique et autres essais, trad. sous la direction de G. Ballangé, Paris, Minuit, 1991.Idea : contribution à l'histoire du concept de l'ancienne théorie de l'art, trad. H. Joly, préface de J. Molino, Paris, Gallimard, 1989.

Essais d'iconologie : Les thèmes humanistes dans l'art de la Renaissance, Gallimard, 1967.

Hercule à la croisée des chemins et autres matériaux figuratifs de l'Antiquité dans l'art plus récent , trad. D. Cohn, Flammarion, 1999.

Rigel Aloïs, Questions de style : fondements d'une histoire de l'ornementation, trad. H.A. Baatsch et F. Rolland, Paris, Hazan 2002.

Warburh Aby, Essais florentins, trad. S. Muller, présentation par E. Pinto, Paris, Klincksick, 2003.

Winckelmann Johann Joachim, Pensées sur l'imitation des œuvres grecques en peinture et en sculpture, Éd. Allia, 2005.

Wölfflin Henirich, Principes fondamentaux de l'histoire de l'art, trad. C. et M. Raymond, Saint-Pierre de Salerne, Gérard Monfort, 1992.

44

TEXTES PHILOSOPHIQUES EN LANGUES ETRANGERES TPLE S4

TD1 (Anglais)

Mercredi 13h30-15h30

R. Pierrès

William James

Est-il possible de formuler un empirisme qui ne soit pas obligé de réintroduire une dimension

qui dépasse l’expérience pour rendre compte de la connaissance ? William James s’attelle

ainsi à la tâche de résoudre certaines des difficultés inhérentes à l’empirisme par une

radicalisation de son projet, en particulier dans une série d’articles rédigées de 1904 à 1906.

Ces Essays in Radical Empiricism, publiés à titre posthume en 1912 constituent un excellent

point d’entrée dans la philosophie de James comme dans les divers débats dans lesquels elle

est prise. Il s’agira d’abord pour nous de questionner le point d’insertion de James dans cette

tradition empiriste classique à laquelle il se réfère explicitement, et le statut ambigu du motif

de l’expérience pure. Le point-clé, le plus étonnant peut-être eu égard à une tradition

lockéenne, est ici la mise en doute de l’existence de la conscience. Cela doit surprendre

encore de la part d’un psychologue qui a d’abord organisé son travail autour de la notion de

courant de conscience (stream of consciousness). Nous chercherons alors, non seulement à

comprendre le rôle de James dans l’autonomisation de la psychologie comme discipline

scientifique, mais encore à comprendre sa place au sein des discussions complexes qui

l’entourent et l’accompagnent en philosophie. L’étude des derniers Essais, polémiques, nous

permettra finalement de situer James au sein du courant pragmatiste, et plus largement des

débats de son temps, cruciaux pour la constitution de la philosophie américaine, dans sa

différence propre avec les courants du vieux continent.

Indications bibliographiques :

Avant toute autre lecture, se familiariser avec le texte en langue anglaise dans l’édition la plus

accessible :

* Essays in Radical Empiricism, Dover Publications, 2003

Il faut s’en faire une idée avant le cours, dont la structure générale suivra le découpage de

l’œuvre. (L’édition de référence des œuvres complètes, The Works of William James est utile

mais coûteuse)

Pour faciliter les choses, on pourra consulter la traduction de Guillaume Garreta et Mathias

Girel :

Essais d’empirisme radical, Agone, 2005 (repris en poche chez Flammarion en 2007)

45

(Il doit être noté que ce cours nécessitera un niveau d’anglais suffisant pour pouvoir travailler

sur des articles anglais non traduits en français)

Vous pouvez lire aussi en anglais (ou en français, selon vos facilités et votre temps) A

Pluralistic Universe (traduit sous le titre de La philosophie de l’expérience), Pragmatism (Le

pragmatisme), The Principles of Psychology (seul le Précis de psychologie est traduit en

français).

Quant à la littérature secondaire, une bibliographie sera distribuée au premier cours, ainsi

qu'en fonction des thèmes explorés à chaque séance (nous nous appuierons en particulier sur

des articles). Si vous avez déjà lu les Essays et que vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez

parcourir :

G. W. Allen, William James: A Biography

H. Bergson, Sur le pragmatisme de William James (dans La pensée et le mouvant)

G. Bird, William James

E. Calot, William James et le pragmatisme

D. Debaisse, Vie et expérimentation, Peirce, James, Dewey

S. Laugier, Recommencer la philosophie. La philosophie américaine aujourd’hui

S. Madelrieux, William James, L’attitude empiriste

L. Morris, William James. The Message of a Modern Mind

G. E. Myers, William James, His Life and Thought

H. Putnam, Pragmatism. An Open Question

A. J. Reck, William James et l’attitude pragmatiste

R. Rorty, Conséquences du pragmatisme

B. Russell, La conception de la vérité de William James (dans les Essais philosophiques)

R. Stevens, James and Husserl

J. Wahl, Vers le concret

46

TD2 (Anglais)

lundi 13h-15h L. Lorrain Jeremy Bentham, L'absurdité sur des échasses

Si le nom de Jeremy Bentham est automatiquement associé à l’utilitarisme, sa

critique des droits de l’homme reste méconnue. Celle-ci se rencontre notamment dans le

pamphlet Nonsense upon Stilts, or Pandora's Box Opened, que Bentham rédige en

réaction à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et qui a été

réédité dans sa version originale en 2002. Ce texte, que nous traduirons ce semestre,

sera notre fil directeur. Mais il nous faudra aussi, pour éclairer les raisons qui fondent

cette critique des droits de l’homme, le confronter aux écrits plus théoriques que produit

Bentham à la même époque. Nous serons ainsi amenés à étudier la manière dont

l’adoption du principe d’utilité conduit Bentham à formuler une critique très vive des

« fictions juridiques » que sont les droits de l’homme, mais aussi l’idée de contrat social

ou celle de droit naturel.

BIBLIOGRAPHIE Texte anglais : Nonsense upon Stilts, or Pandora's Box Opened, in Rights, Representation and Reform, ed. P. Schofield, C. Pease-Watkin, Cyprian Blamires, University Press, The Collected Works of Jeremy Bentham Traduction : « L’absurdité sur des échasses », in Bentham contre les droits de l’homme, B. Binoche, J.-P. Cléro, Paris, PUF, 2007 Lectures complémentaires J. Bentham, Fragment sur le gouvernement, suivi de Manuel de sophismes politiques, trad. J.-P. Cléro, Paris, LGDJ, 1996 J. Bentham, Introduction aux principes de morale et de législation, trad. Centre Bentham,

Paris, Vrin, 2011

J. Bentham, De l’ontologie et autres textes sur les fictions, P. Schofield, J.-P. Cléro, C. Laval, Paris, Points, 1997 Études C. Audard, Anthologie historique et critique de l’utilitarisme, Paris, Presses universitaires

de France, 1999, 3 volumes

A. Guillot, Jeremy Bentham : le peuple comme fiction, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014 E. Halévy, La formation du radicalisme philosophique, 3 tomes, Paris, Presses

universitaires de France, 1995

C. Laval, Jeremy Bentham : le pouvoir des fictions, Paris, PUF, 1994

47

TD3 (Anglais) Vendredi 10h-12h G. Lambey

La Lecture on Ethics de Ludwig Wittgenstein

« Il me semble évident que rien de ce que nous pourrions jamais penser ou dire ne pourrait

être cette chose, l’éthique ». Telle est l’idée centrale de la Conférence sur l’éthique, donnée en

anglais par Ludwig Wittgenstein, à Cambridge, en 1929.

En 1929, Wittgenstein est le génie qui a rédigé le Tractatus logico-philosophicus ; rédigé sur

le front, publié dans la douleur, le livre est désormais encensé tant par le Cercle de Vienne

que par les étudiants anglais. En 1929, Wittgenstein est aussi l’homme qui a été brisé tant par

la guerre que par des années d’isolement en Basse-Autriche.

Son retour à Cambridge est un retour sur son livre. Le Tractatus montrait qu’« il ne peut y

avoir de proposition éthique ». Il employait pour cela des pseudo-propositions dépourvues de

sens. Le lecteur devait les surmonter comme on rejetterait une échelle après l’avoir gravie.

La Conférence sur l’éthique montre, autrement, la même chose. Elle s’arrête sur un certain

nombre de non-sens que l’éthicien profère. Le lecteur peut apprendre à les traiter comme on

traite une maladie.

Ainsi Wittgenstein inaugure-t-il sa seconde philosophie. La première « disait » qu’on ne

saurait rien dire de l’éthique. La deuxième le montre en détruisant un à un les discours qui

prétendent en dire quelque chose.

Bibliographie :

- Wittgenstein, Lecture on Ethics in Lectures and Conversations on Aesthetics,

Psychology and Religious Belief, University of California Press, 2007.

- Monk, Wittgenstein : le devoir de génie, Flammarion, 2009.

48

TPLE Allemand

Mardi 8h-10h

Germinal Ladmiral

Moritz SCHLICK Die Probleme der Philosophie in ihrem Zusammenhang, Francfort,

Suhrkamp, 1986

Présentation :

Moritz Schlick (1882 – 1936) est l’une des figures du Cercle de Vienne : se réclamant de

l’héritage des Lumières, ses membres se proposaient de rapprocher philosophie et sciences et

d’éliminer les questions métaphysiques en mobilisant les outils de la nouvelle logique.

Texte clair et sans jargon, Die Probleme… reprend les leçons données par Schlick en 1933-

1934 et constitue un bon point d’entrée dans sa philosophie de la connaissance, qu’il décrit

lui-même comme « un empirisme conséquent ».

Les extraits étudiés porteront principalement sur :

la conception de la philosophie proposée par Schlick(chapitre 6) ;

la critique du partage apparence – réalité (ch.18) ;

la critique de la notion de « connaissance intuitive » (ch.9) ;

le partage forme / contenu (ch.16 et 17) ;

la question du fondement de la connaissance (ch.11) ;

la conception vérificationniste de la signification (ch.14) ;

la critique du synthétique a priori chez Kant (ch.12 et 13).

Textes de Schlick en français :

- Théorie générale de la connaissance [original : 1918 /1925], Paris, Gallimard, 2009

- « Le vécu, la connaissance, la métaphysique » [original 1926]in Manifeste du Cercle de

Vienne et autres écrits (A. Soulez, dir.) Paris, PUF, 1985 (p.183 – 197)

- Forme et contenu [original : 1932], Marseille, Agone, 2003

Littérature :

Schmitz, Fr. Le Cercle de Vienne, Paris, PUF, 2009 [not. ch. 1, 4 et 5]

49

LOGIQUE L2 S4

Cours de logique (L2 S2) Alberto Naibo, TD assurés par Perceval Pillon

Ce cours s’articule en trois parties. La première partie sera dédiée à l’introduction aux

langages polyadiques pour la logique du premier ordre d’un point de vue à la fois syntaxique

(formalisation des expressions relationnelles) et sémantique (structures d’interprétation

relationnelles et méthode des arbres de vérités). L’étude des aspects sémantiques permettra

notamment d’esquisser une différence essentielle entre la logique monadique et la logique

polyadique, à savoir la non décidabilité de cette dernière. La deuxième partie du cours sera

dédiée à la présentation de deux systèmes de calcul logique, permettant une étude formelle

des preuves : le système axiomatique à la Hilbert-Bernays et le système de déduction naturelle

à la Gentzen. Ce dernier permettra en particulier de travailler avec des sous-systèmes de la

logique classique, comme la logique minimale et la logique intuitionniste. Dans la troisième

partie du cours, il sera question, en revanche, des systèmes logiques qui sont des extensions

de la logique classique, comme les systèmes de logique modale aléthique et épistémique. Les

langages polyadiques étudiés dans la première partie du cours permettront de définir une

sémantique relationnelle pour ces logiques modales, dite sémantique de Kripke.

Extrait de la bibliographie

P. Wagner, Logique et philosophie, Paris, Ellipses, 2014, chapitres 12 à 15.

Largeault, J. (1993). La logique. Paris: Presses Universitaires de France. (Chapitres: II, III,

V).

Histoire de la logique, période ancienne et médiévale (L2 S2) Jean Fichot

On considère tout d'abord quelques-unes des conceptions classiques de la vérité : celles de la

redondance de la vérité, de la vérité comme correspondance avec un objet ou avec un fait

avant d'introduire certaines des thèses de l'atomisme logique. Dans un second temps, le cours

portera sur les conceptions pluralistes de la vérité et les difficultés qu'elles présentent.

50

Extrait de la bibliographie

Lynch M.P. (ed.) The nature of truth, MIT Press, 2003.

Künne W. Conceptions of truth, Clarendon Press, 2001.

Informatique et philosophie (L2 S4)

Ce cours propose des différentes lectures et réponses possibles à la question soulevée par

Turing au début de la cybernétique : « Une machine peut-elle penser ? ». Il s´agit de revisiter

des propositions antérieures à l'avènement des sciences cognitives sur le rapport entre calcul

et raisonnement (Leibniz, Boole), tout en montrant les modalités sous lesquelles cette

question peut se poser aujourd'hui.

Extrait de la bibliographie

D. Parrochia, Qu'est-ce que penser/calculer? Hobbes, Leibniz et Boole, Paris, Vrin, 1992.