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www.smartymagazine.com Picasso et l’exil, une histoire de l’art espagnol en résistance par Aurélien Guichard #TOULOUSE Les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse, proposent, en collaboration avec le Musée Picasso de Paris , une exposition consacrée pour la première fois aux rapports entre Picasso et l’exil espagnol. Déployée sur les trois étages des Abattoirs, elle explore comment le bouleversement historique et personnel de l’exil a touché Picasso, et nombre d’artistes qui lui étaient contemporains. Cette exposition ouverte propose également de mettre les œuvres de Picasso et des artistes de la diaspora espagnole en dialogue avec des œuvres d’artistes contemporains. Picasso n’était pas un exilé de guerre comme la plupart de ses contemporains, c’était un artiste émigré volontaire, devenu exilé malgré lui puisque dans l’impossibilité de retourner dans son Espagne natale. Ce lien inconditionnel au pays tisse de formidables relations avec tous les exilés qu’il a soutenus, en particulier les artistes, et renforce son engagement contre le franquisme et pour la paix. L’exposition présente le travail de ces artistes espagnols et aborde ensuite le thème de la résistance culturelle, artistique et humaniste qui se poursuit dans l’après Seconde Guerre Mondiale. L’exposition se déploie sur toute la région dans une vingtaine de lieux avec près de soixante-dix artistes. Une expo aux fortes résonnances historiques locales et internationales puisqu’en 1939 pas moins de 500.000 réfugiés espagnols traversèrent la frontière en moins de deux mois pour transiter dans toute la région dans des camps de réfugiés souvent aux conditions de vie indignes qui ne sont pas sans rappeler les camps de réfugiés actuels partout dans le monde. Au rez-de-chaussée se développe plus particulièrement les œuvres créées lors la Retirada, par les artistes dans les camps de réfugiés. L’art comme acte de résistance, l’art comme souffle de vie, comme moyen de subsistance et de participation à la vie locale, l’art comme outil de reconstruction. L’exposition s’ouvre d’ailleurs sur une œuvre panoramique réalisée dans une de ces petites églises occitanes de la région. Dans la salle qui jouxte, des œuvres touchantes, dessins, photographies, aquarelles, documentent la triste vie dans les camps. Réalisées sur toute sorte de supports ; toiles de jutes de sacs de pommes de terre, petits carnets, feuilles de papier, elles sont mises en dialogue avec une œuvre de Nissrine Seffar . Une œuvre contemporaine réalisée à partir de clichés du camp de Rivesaltes reproduits sur des briques de plâtre. Quatre-vingts briques rehaussées d’ocre jaune (couleur paradoxale pour l’artiste ; d’interdit dans le cas de la ligne jaune et de liberté car couleur solaire), alignées qui semblent défiler comme un film. Nissrine tente avec ce plâtre une sorte de réparation comme le plâtre utilisé en médecine. Une magnifique œuvre qui donne des couleurs et une dose d’espoir dans cette salle aux accents plutôt tristes. Le parcours se poursuit en présentant les œuvres d’artistes de l’exil espagnol autour de Picasso : Luiz Fernandez, Oscar Dominguez, Pedro Flores, Antoni Clavé… et surtout une magnifique Roberta Gonzalez qui, dans l’ombre de son mari Julio Gonzalez, réalisa des petites merveilles. L’expo présente également des œuvres de résistance et relate les différentes expositions militantes ainsi que les rapports qu’entretenait Picasso avec l’Espagne. On voit ainsi Picasso confronté à l’histoire, au Front populaire, à la Guerre d’Espagne, Picasso et Franco, Picasso et la seconde guerre mondiale et Picasso comme dernier Don Quichotte dans sa nostalgie de l’Espagne notamment avec Guernica. Sont évoqués les voyages de ce tableau mythique devenu une œuvre de lutte et de paix et ici fétichisé avec notamment l’exposition des restes de son ancien châssis. Une sorte de squelette archéo-artistique comme on peut en voir dans les musées d’histoire naturelle. Ce tableau fascinant, œuvre mythologique et très politique, fut l’objet de nombreuses revisites, réinterprétations ou hommages par de nombreux artistes. On peut voir ici quelques exemples : filmiques avec les films d’Alain Resnais, Robert Flaherty ou plastique avec la revisite impressionnante en bas relief sur panneau de bois de Damien Deroubaix. Au sous sol nous sommes accueillis par le monumental rideau de scène de théâtre créé en 1936, La Dépouille du Minotaure en Costume d’Arlequin, donné par l’artiste en 1965 à la Ville de Toulouse, alors capitale de l’exil espagnol. Sont présentées plus de trente œuvres de Picasso (peintures, dessins, gravures, sculptures et livres) et viennent s’ajouter plus d’une centaine de photographies et d’archives inédites, notamment d’archives personnelles de Pablo Picasso, conservées au Musée national Picasso-Paris. Ensuite au premier étage de ce magnifique bâtiment, le parcours propose « Dulces Sueños » qui met l’accent sur la scène contemporaine espagnole avec une dizaine d’artistes espagnols de la jeune génération, natifs ou originaires d’Amériques latine, dont les œuvres sont marquées par l’engagement. Elle s’ouvre sur une vidéo de Carlos Aires ; un étonnant tango, danse argentine de l’exil, interprété dans un décor historique baroque par deux policiers casqués en tenue de combat, au son de Sweet Dreams (Dulces Sueños) de Eurythmics. Une exposition où résonnent encore les chants révolutionnaires et les « hasta siempre ». Avec les œuvres de : Edouard Arroyo – Marti Bas – Friedel Bohny-Reiter – Xavier Bueno – Luis Buñuel – Robert Capa – Ubaldo Izquierdo Carvajal – Antoni Clavé – Mercedes Comaposada Guillé – Honorio Garcia Condoy – Pere Créixams – Oscar Domiguez – Equipo Cronica – Apel/les Fenosa – Luis Fernandez – J.Fin (Josefin Vilato) – Robert Flaherty – Pedro Flores – Carles Fontserè – Julio Gonzalez – Roberta Gonzalez – Francisco de Goya – Emilio Grau Sala – Hans Hartung – Joan Jordà – Antonio Rodriguez Luna – Baltasar Lobo – Dora Maar – Josep Marti – Blasco Mentor – François Miro – Joan Miro – Manuel Angeles Ortiz – Gines Parra – José Palmeiro – Joaquim Peinado – Pablo Picasso – Josep Ponti – Joan Rebull – Robert Hessens & Alain Resnais – Roa – Antonio Saura – Antoni Tàpies – Bonaventura Trepat – Remedios Varo – Javier Vilato – Hernando Viñes Artistes contemporains invités : Pilar Albarracin – Carlos Aires – Aniel Adujar – Babi Badalov – Eduardo Basualdo – Jordi Colomer – Hélène Delprat – Democracia – Damien Deroubaix – Esther Ferrer – Dora Garcia – Nuria Güell – Amjad Ghannam & Khaled Hourani – Glend Leon – Robert Longo – Eugenio Merino – Chiara Mulas & Serge Pey – Daniela Ortiz – Pedro G. Romero – Nissrine Seffar – Oriol Vilanova 15 mars / 25 août 2019 Picasso et l’exil, une histoire de l’art espagnol en résistance Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse 76 allées Charles de Fitte 31300 Toulouse 30 mai 2019 #Picasso #Toulouse

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Picasso et l’exil, une histoire de l’art espagnol en résistancepar Aurélien Guichard

#TOULOUSE Les Abattoirs, Musée-Frac Occitanie Toulouse, proposent, en collaboration avec le Musée Picasso deParis, une exposition consacrée pour la première fois aux rapports entre Picasso et l’exil espagnol. Déployée sur les troisétages des Abattoirs, elle explore comment le bouleversement historique et personnel de l’exil a touché Picasso, et nombred’artistes qui lui étaient contemporains. Cette exposition ouverte propose également de mettre les œuvres de Picasso etdes artistes de la diaspora espagnole en dialogue avec des œuvres d’artistes contemporains. Picasso n’était pas un exilé deguerre comme la plupart de ses contemporains, c’était un artiste émigré volontaire, devenu exilé malgré lui puisque dansl’impossibilité de retourner dans son Espagne natale. Ce lien inconditionnel au pays tisse de formidables relations avec tousles exilés qu’il a soutenus, en particulier les artistes, et renforce son engagement contre le franquisme et pour la paix.L’exposition présente le travail de ces artistes espagnols et aborde ensuite le thème de la résistance culturelle, artistique ethumaniste qui se poursuit dans l’après Seconde Guerre Mondiale. L’exposition se déploie sur toute la région dans unevingtaine de lieux avec près de soixante-dix artistes. Une expo aux fortes résonnances historiques locales et internationalespuisqu’en 1939 pas moins de 500.000 réfugiés espagnols traversèrent la frontière en moins de deux mois pour transiterdans toute la région dans des camps de réfugiés souvent aux conditions de vie indignes qui ne sont pas sans rappeler lescamps de réfugiés actuels partout dans le monde. Au rez-de-chaussée se développe plus particulièrement les œuvrescréées lors la Retirada, par les artistes dans les camps de réfugiés. L’art comme acte de résistance, l’art comme souffle devie, comme moyen de subsistance et de participation à la vie locale, l’art comme outil de reconstruction. L’expositions’ouvre d’ailleurs sur une œuvre panoramique réalisée dans une de ces petites églises occitanes de la région. Dans la sallequi jouxte, des œuvres touchantes, dessins, photographies, aquarelles, documentent la triste vie dans les camps. Réaliséessur toute sorte de supports ; toiles de jutes de sacs de pommes de terre, petits carnets, feuilles de papier, elles sont misesen dialogue avec une œuvre de Nissrine Seffar . Une œuvre contemporaine réalisée à partir de clichés du camp deRivesaltes reproduits sur des briques de plâtre. Quatre-vingts briques rehaussées d’ocre jaune (couleur paradoxale pourl’artiste ; d’interdit dans le cas de la ligne jaune et de liberté car couleur solaire), alignées qui semblent défiler comme unfilm. Nissrine tente avec ce plâtre une sorte de réparation comme le plâtre utilisé en médecine. Une magnifique œuvre quidonne des couleurs et une dose d’espoir dans cette salle aux accents plutôt tristes. Le parcours se poursuit en présentantles œuvres d’artistes de l’exil espagnol autour de Picasso : Luiz Fernandez, Oscar Dominguez, Pedro Flores, Antoni Clavé…et surtout une magnifique Roberta Gonzalez qui, dans l’ombre de son mari Julio Gonzalez, réalisa des petites merveilles.L’expo présente également des œuvres de résistance et relate les différentes expositions militantes ainsi que les rapportsqu’entretenait Picasso avec l’Espagne. On voit ainsi Picasso confronté à l’histoire, au Front populaire, à la Guerred’Espagne, Picasso et Franco, Picasso et la seconde guerre mondiale et Picasso comme dernier Don Quichotte dans sanostalgie de l’Espagne notamment avec Guernica. Sont évoqués les voyages de ce tableau mythique devenu une œuvre delutte et de paix et ici fétichisé avec notamment l’exposition des restes de son ancien châssis. Une sorte de squelettearchéo-artistique comme on peut en voir dans les musées d’histoire naturelle. Ce tableau fascinant, œuvre mythologique ettrès politique, fut l’objet de nombreuses revisites, réinterprétations ou hommages par de nombreux artistes. On peut voir iciquelques exemples : filmiques avec les films d’Alain Resnais, Robert Flaherty ou plastique avec la revisite impressionnanteen bas relief sur panneau de bois de Damien Deroubaix. Au sous sol nous sommes accueillis par le monumental rideau descène de théâtre créé en 1936, La Dépouille du Minotaure en Costume d’Arlequin, donné par l’artiste en 1965 à la Ville deToulouse, alors capitale de l’exil espagnol. Sont présentées plus de trente œuvres de Picasso (peintures, dessins, gravures,sculptures et livres) et viennent s’ajouter plus d’une centaine de photographies et d’archives inédites, notammentd’archives personnelles de Pablo Picasso, conservées au Musée national Picasso-Paris. Ensuite au premier étage de cemagnifique bâtiment, le parcours propose « Dulces Sueños » qui met l’accent sur la scène contemporaine espagnole avecune dizaine d’artistes espagnols de la jeune génération, natifs ou originaires d’Amériques latine, dont les œuvres sontmarquées par l’engagement. Elle s’ouvre sur une vidéo de Carlos Aires ; un étonnant tango, danse argentine de l’exil,interprété dans un décor historique baroque par deux policiers casqués en tenue de combat, au son de Sweet Dreams(Dulces Sueños) de Eurythmics. Une exposition où résonnent encore les chants révolutionnaires et les « hasta siempre ».Avec les œuvres de : Edouard Arroyo – Marti Bas – Friedel Bohny-Reiter – Xavier Bueno – Luis Buñuel – Robert Capa –Ubaldo Izquierdo Carvajal – Antoni Clavé – Mercedes Comaposada Guillé – Honorio Garcia Condoy – Pere Créixams – OscarDomiguez – Equipo Cronica – Apel/les Fenosa – Luis Fernandez – J.Fin (Josefin Vilato) – Robert Flaherty – Pedro Flores –Carles Fontserè – Julio Gonzalez – Roberta Gonzalez – Francisco de Goya – Emilio Grau Sala – Hans Hartung – Joan Jordà –Antonio Rodriguez Luna – Baltasar Lobo – Dora Maar – Josep Marti – Blasco Mentor – François Miro – Joan Miro – ManuelAngeles Ortiz – Gines Parra – José Palmeiro – Joaquim Peinado – Pablo Picasso – Josep Ponti – Joan Rebull – Robert Hessens &Alain Resnais – Roa – Antonio Saura – Antoni Tàpies – Bonaventura Trepat – Remedios Varo – Javier Vilato – Hernando ViñesArtistes contemporains invités : Pilar Albarracin – Carlos Aires – Aniel Adujar – Babi Badalov – Eduardo Basualdo – JordiColomer – Hélène Delprat – Democracia – Damien Deroubaix – Esther Ferrer – Dora Garcia – Nuria Güell – Amjad Ghannam &Khaled Hourani – Glend Leon – Robert Longo – Eugenio Merino – Chiara Mulas & Serge Pey – Daniela Ortiz – Pedro G.Romero – Nissrine Seffar – Oriol Vilanova 15 mars / 25 août 2019 Picasso et l’exil, une histoire de l’artespagnol en résistance Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse 76 allées Charles de Fitte 31300Toulouse

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