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Le Mag libéral qui tient dans la poche Money Money Money... Le B-A BA de l'économie

Piccolo 21

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Money Money Money... le B-A BA de l'économie

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Le Mag libéral qui tient dans la poche

Money Money Money...

Le B-A BA de l'économie

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Gautier CALOMNEPrésident des Jeunes MR

Cédric JACQUETRédac’Chef

NOS ÉVÈNEMENTSî Info et réservation via [email protected]

SORTIE AUX PLAISIRS D'HIVERJeudi 22 décembre 2011 dès 19hBruxelles

Pour les fêtes de fin d'année, les Jeunes MR ont décidé de marquer le coup et vous donnent rendez-vous aux Plaisirs d'Hiver pour une soirée féérique !

PROGRAMME

19h00 Rendez-vous au Mont des Arts. L'occasion de tester la piste de ski pour les plus téméraires...

20h00 Direction la plus belle place du monde ! Impossible de visiter les Plaisirs d’Hiver sans s’arrêter un instant sur la Grand’Place, avec ses illuminations époustouflantes.

20h30 Place au marché de Noël en tant que tel ! Autour de la Bourse, notre Président national, Gautier Calomne, nous proposera une petite visite VIP de certains chalets. L’occasion de se retrouver ensemble autour d'un bon vin chaud... Et de découvrir une vue imprenable sur Bruxelles tout en haut de la Grande Roue !

CONGRÈS NATIONAL DES JEUNES MRJUSTICE, SÉCURITÉ ET PRÉVENTION :QUELLE PLACE POUR LA LIBERTÉ INDIVIDUELLE ? Samedi 18 février 2011

Le prochain Congrès des Jeunes MR, c’est pour le samedi 18 février 2012 ! Nous lancerons cette fois le débat à partir des grandes questions philosophiques entourant la justice, la sécurité et, surtout, la prévention. Et pour ce faire, un seul fil rouge : la place à donner à la liberté individuelle. Un sujet qui promet des discussions particulièrement animées donc !

Point de vue pratique, nous irons rendre visite à nos amis verviétois, mais aussi germanophones ! C ’est que les Jeunes MR te réservent une formule de Congrès un peu différente pour cette nouvelle édition… Puisque nous aurons la chance de découvrir de l ’ intérieur le travail de prévention de la Police de Verviers le matin, avant de nous rendre à Eupen pour le Congrès en tant que tel, l ’après-midi.

A vos agendas !

LES VOEUX DES JEUNES MR À LA REVUE 2012Mercredi 25 janvier dès 19h45Théâtre Royal des Galeries (Galerie du Roi, 32 à 1000 Bruxelles)

Accueillons la nouvelle année comme il se doit ! C'est une tradition, nous t'attendons le 25 janvier au Théâtre Royal des Galeries. Au menu, l’incontournable Revue 2012 : un spectacle drôle et décalé qui porte un regard rétrospectif sur les évènements de l’année écoulée. À l ’entracte, un drink sera offert par les Jeunes MR. Envie de partager ce moment « fous-rires garantis » avec nous ? Les Jeunes MR te proposent de les accompagner pour un tarif très avantageux (20€/adulte ou 10€/étudiant) !Réservations avant le 14 janvier 2012 : [email protected] ou 02/500.50.60.

CALOMNEPrésident des Jeunes MR

Cédric JACQUETRédac’Chef

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Ton MR en shortL' actualité des Jeunes MR en bref

Le dossierLe B-A BAde l'économie

Elections 2012La vie communale

PICCOLO MR N°21 – novembre-décembre 2011Editeur responsable : Gautier CalomneRédacteur en Chef : Cédric JacquetSecrétaire de rédaction : Jean-Christophe Pannaye

Conception graphique & réalisation : Maurane BallezComité de rédaction : Gwenaëlle Williot,

Cécile Henrard,Isabelle Mabille

Numéro d’identifi cation ISNN : 1784-7192

Jeunes MR ASBLAvenue de la Toison d’Or, 84-86à B-1060 Bruxelles

Hallelujah ! Il aura fallu attendre 541 jours pour que la Belgique puisse (enfi n) former un gouvernement ! Les Jeunes MR tiennent à féliciter notre Président Charles Michel pour avoir fait pencher la balance du côté droit. Oui, les libéraux ont marqué des points sur le plan socio-économique en protégeant la Belgique qui travaille... Et on n'en est pas peu fi er ! Et si la crise économique fait malheureusement toujours parler d'elle, ton Piccolo te propose un dossier sans prise de tête qui t'offrira les clés pour la comprendre... et ne plus paraître idiot devant tes amis ;-)

On l'a dit : un gouvernement, oui mais surtout un gouvernement sous le sapin. L'occasion de se retrouver autour d'un verre aux Plaisirs d'Hiver avant les vacances de Noël et de fêter ça comme il se doit !

Et dans l'attente de te retrouver aux Voeux du MR, les Jeunes MR te souhaitent un Joyeux Noël et surtout une excellente année 2012 !

Gautier CALOMNEPrésident des Jeunes MR

Cédric JACQUETRédac’Chef

Edito

Le coin du specialiste Rencontre avec Bruno Colmant

Pages 8-12

Pages 6-7

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Pages 14-15

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La photo qui tue

...et en imagesEn bref...

ON EN PARLE !Décidément, les Jeunes MR ont la patate ces derniers temps ! C’est ainsi notre ami Georges-Louis Bouchez qui sera bel et bien tête de

liste MR aux prochaines élections communales à Mons. À pile-poil 25 ans, notre Jeune MR affrontera… Elio Di Rupo sur ses terres. Rien que ça ! Mais cela ne semble pas trop l’effrayer, et c’est tant mieux ! Tout comme Alexandre Larmoyer, le Président des Jeunes MR d'Arlon qui ne cache pas ses ambitions. Oui, l'avenir du MR local doit aussi passer par de jeunes recrues afi n de lui donner un nouveau souffl e. "J’espère qu’il y aura 4 ou 5 jeunes issus de notre section. Les communales sont en tout cas un objectif clair. Le MR mise non plus sur six sièges, mais sept, minimum." Et qui sait revenir dans la majorité après 12 ans dans l'opposition communale. Quoi qu’il en soit, les Jeunes MR seront là pour les soutenir et leur souhaitent de mener leur liste à la victoire ! Good luck !

TOP DU MOIS

Du sang non, des larmes non plus…des sacrifi ces peut-être

Mario Monti, Président du Conseil italien (16 novembre 2011)

La phrase à méditer...

Avec 721 millions de membres, Facebook

réunit désormais plus de 10% de la population mondiale… Et 69 milliards de liens d’amitié ! Dingue, quoi ! Conséquence : le monde se rétrécit à vue d’œil, en ramenant à 4,74 en moyenne les degrés de séparation entre deux individus alors qu'on pensait jusqu’ici que n'importe quel individu pouvait être relié à n'importe quel autre par une chaîne de relations individuelles de six personnes maximum…

LE CHIFFRE DU MOIS

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LastminuteLes Jeunes MR tiennent à féliciter Frederick Vandeput pour son élection à la tête des Jong VLD ! Élu pour deux ans, ce jeune e n t r e p r e n e u r limbourgeois s’est donné deux priorités : un retour aux valeurs libérales comme la liberté et la responsabilité et peser davantage sur l’Open VLD ! Quant à nous, on espère poursuivre l'excellente coopération des Jeunes Libéraux de Belgique (JLB) et construire ensemble un avenir toujours plus bleu !

...et en images

TOT ZIENS WILLY !C’est avec tristesse que les Jeunes MR ont appris le décès de Willy de Clercq. Ministre du Budget et des Finances, Président de parti, député européen et

Commissaire européen, ce grand homme d’État a porté fi èrement les valeurs du libéralisme toute sa vie durant : il fut celui qui réussit à démocratiser le libéralisme et à le rendre accessible à tous. Aussi gardera-t-il une place spéciale dans nos mémoires... Car rappelons-le, Willy fut Président des Jeunesses Libérales de Belgique entre 1957 et 1959 !

C’est une application météo un peu

particulière qui vient de voir le jour

sur Android Market : un widget météo

gratuit… alimenté par le compte Twitter

de notre Vice-Premier Didier Reynders !

Son nom : Météo Reynders. Il faut dire

que notre Ministre des Finances est

aujourd’hui (mondialement ?) célèbre

pour ses tweets relatifs aux conditions

climatiques. Florilège : "Nuit et

brouillard", "Ciel bleu et clément…",

"Journée un peu grise", … Et encore ce

matin : "Premières plaques de givre…"

L'appli du moisdu moisdu mois

LastminuteLastminuteLast

Les Jeunes MR tiennent à féliciter Frederick Vandeput pour son élection à la tête des VLDdeux ans, ce jeune e n t r e p r e n e u r limbourgeois s’est donné deux priorités : un retour aux valeurs libérales comme la liberté et la responsabilité et peser davantage sur l’Open VLD ! Quant à nous, on espère poursuivre l'excellente coopération des Jeunes Libéraux de Belgique (JLB) et construire ensemble un avenir toujours plus bleu !

Cocorico ! Notre petite Belgique a enfi n son gouvernement Papillon. On a tellement attendu, espéré, critiqué, souffl é, désespéré, baissé les bras et tutti quanti qu'on en a presque la larme à l'oeil ;-)

La photo de famille

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Elections 2012

Puisque les prochaines élections communales auront lieu dans quelques mois, le 14 octobre, pour être précis, les Jeunes MR proposeront dorénavant une page spéciale dans ton Piccolo afin de te donner quelques clés pour comprendre l’enjeu communal. Première étape : petit lexique de la vie communale.

L’ADMINISTRATION COMMUNALEPrimordiale pour la gestion quotidienne de la commune, elle a pour responsabilité de rendre directement service aux citoyens. On y retrouve deux personnes clés : le receveur communal qui s’occupe de la gestion fi nancière et de la comptabilité de la commune et le secrétaire communal qui dirige le travail administratif et assiste les autorités communales en sa qualité de garde de la légalité.

FOCUS SUR LES ÉLECTIONS COMMUNALES :La vie communale

LE BOURGMESTREVisage central de la commune, il s’agit de la personne qui a récolté le plus de voix de la liste la plus plébiscitée par les citoyens. Il exerce de nombreuses compétences : c’est lui qui est chargé de faire appliquer les lois et de maintenir l’ordre public par exemple.

LES CCAT Les Commissions Consultatives d’Aménagement du Territoire sont des organes destinés à donner aux habitants les moyens pour gérer leur cadre de vie. Organes consultatifs, les CCAT doivent néanmoins être consultées sur certains points comme lors de l’élaboration et de l’adoption des plans communaux d’aménagement ou la rénovation urbaine.

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LE COLLÈGE COMMUNALC’est en quelque sorte le gouvernement communal : il rassemble le Bourgmestre, les Échevins — et le président du CPAS en Wallonie. Son rôle principal est d’administrer la commune et de mettre en œuvre les décisions du Conseil. C’est le Bourgmestre qui le préside et toute décision est prise collégialement : un Échevin ne peut donc pas décider seul, même s'il est responsable de matières précises. Selon le nombre d’habitants de la commune, le Collège communal compte entre 2 et 10 membres.

LES COMMISSIONS COMMUNALESComposées des Conseillers communaux et de l’Échevin titulaire de la matière traitée, elles ont pour mission de préparer les discussions du Conseil communal sur tous les sujets ayant trait à la vie communale. Ces commissions peuvent être créées à l’initiative du Conseil et portent chacune sur un sujet précis (fi nances, enseignement, emploi,…)

LE CONSEIL COMMUNALC’est en quelque sorte le parlement communal. C’est lui qui décide de toutes les politiques et actions que mènera la commune. Il est composé du Bourgmestre, des Échevins et des Conseillers communaux. Le Conseil se réunit 10 fois par an minimum : ses séances sont publiques (sauf nécessité contraire) et suivent un ordre du jour préalablement établi par le Collège. Les décisions sont alors soumises au vote, majorité contre opposition. Selon le nombre d’habitants de la commune, le Conseil communal compte entre 7 et 55 membres.

LES CONSEILS CONSULTATIFSLes conseils consultatifs sont des organes d’avis créés à l’initiative du Conseil communal. Il peut s’agir d’un Conseil communal des Enfants ou d’un Conseil communal des Aînés par exemple.

LES CPAS Les Centres Publics d’Action Sociale sont chargés d’assurer le droit à l’aide sociale et l’aide de la collectivité aux personnes et aux familles. Les communes y interviennent via le Conseil de l’aide sociale puisque c’est le Conseil communal qui élit les conseillers CPAS.

LES FABRIQUES D’ÉGLISEDans chaque paroisse, elles sont chargées d’entretenir les églises, d'en gérer les biens et les capitaux et de veiller à la qualité spirituelle de l’exercice du culte. Les communes y sont impliquées via l’intervention fi nancière en cas de défi cit, la présence d’un délégué du Collège au Conseil de fabrique, l’exécution de travaux, la mise à disposition de locaux et certains mécanismes de tutelle.

LES INTERCOMMUNALES Les intercommunales sont des associations de plusieurs communes qui gèrent conjointement des questions d’intérêt communal. Elles sont cependant indépendantes des communes puisqu’elles ont une personnalité juridique distincte et qu’elles ont leurs propres organes. Néanmoins, le lien avec les communes reste fort vu que ce sont les communes qui sont à l’origine de leur création, qu’elles y envoient des délégués aux AG et qu’elles y interviennent fi nancièrement.

LA POLICE LOCALEEn parallèle à la police fédérale, la police locale se veut avant tout une police de proximité. Pour les 589 communes belges, on compte ainsi 195 zones de police locale dans lesquelles le Bourgmestre occupe une grande place concernant sa gestion, au travers de ses différents organes : le Conseil de police, le Collège de police et le Conseil de la zone de sécurité.

LES régies communalesElles sont destinées à gérer certains équipements ou infrastructures et se déclinent de deux façons : les régies ordinaires qui dépendent du Collège communal et les régies autonomes qui ne conservent que certains liens avec la commune (leur constitution, l'approbation de leurs budgets ou encore la perception d'une partie de leur bénéfi ce ou le renfl ouement de leur défi cit).

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Le dossierDans une zone en pleine turbulence depuis 2007, la planète Finances en a vu des vertes et des pas mures depuis lors : crise des subprimes venue des States, faillite des banques, récession et plans de relance en veux-tu en voilà, toute-puissance des agences de notations, … Et cerise sur le gâteau : crise de l’euro et de la dette souveraine… N’en rajoutez plus : la coupe est pleine ! L’occasion pour ton Piccolo de démêler les fi ls de cette crise économique et fi nancière sans précédent !

Par ici la monnaie !

ÉTAPE 1 : La double monnaie

Après avoir longtemps pratiqué le troc, nos ancêtres se sont mis à échanger des marchandises contre de l’or. Cet or était alors confi é à des banquiers qui, en contre partie, émettaient des lettres de change : l’or était ainsi bien gardé dans des coffres-forts et l’exact équivalent en papier pouvait alors circuler pour faciliter les échanges. C’est d’ailleurs ce que la plupart des gens pensent encore aujourd’hui…

ÉTAPE 2 : Les réserves fractionnaires

Plus tard, le banquier a eu une idée géniale : les dépôts des clients augmentant au fur et à mesure, il était le seul à savoir ce que contenait son coffre. Et même si certains venaient récupérer leur or, le trésor

grandissait et perdurait sans que personne ne le sache. Il s’est alors mis à émettre de l’argent papier en faisant tout simplement signer une reconnaissance de dette à ses emprunteurs… En réalité, notre banquier

créait plus d’argent papier qu’il n’avait d’or en caisse et la parfaite équivalence entre la monnaie or et la monnaie papier s’est défi nitivement envolée dans les limbes…

ÉTAPE 3 : La dématérialisation de la monnaie

Dès qu’on a émis du papier monnaie à la place de l’or, la dématérialisation de la monnaie a débuté… Et tout s’est accéléré à partir de 1971. Depuis cette date, la monnaie n'est plus du tout garantie par de l'or en réserve. On dit que l'argent s'est dématérialisé totalement : nous ne sommes plus dans une monnaie sonnante et trébuchante basée sur l’or mais dans une monnaie virtuelle liée à l’offre et à la demande. Tu suis toujours ?!

ÉTAPE 4 : La création monétaire

Et puisque cette monnaie ne préexiste plus, on l’invente alors au fur et à mesure par le système du crédit. Aujourd’hui, on dit que l’argent est créé ex-nihilo — à partir de rien : la masse monétaire est une entité à taille variable créée par les banques commerciales privées en fonction d’une demande de crédit. En d’autres mots : ce n’est pas l’épargne des uns qui sert aux autres mais les crédits qui font les dépôts. Pas l’inverse ! On parle même de monnaie scripturale puisque c’est le banquier qui signe avec son stylo la demande de crédit d’un État, d’un ménage ou d’une entreprise. Et quand on sait que les banques commerciales privées représentent près de 93% des institutions bancaires à travers la zone euro…

DU TROC À LA CRÉATION MONÉTAIRE : COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ?

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QUELLES RÈGLES POUR LES BANQUIERS AUJOURD’HUI ?

À coté des banques commerciales privées qui émettent de la monnaie scripturale ou secondaire en fonction de la demande de crédits de la part des agents économiques, on trouve les banques centrales qui créent les billets et les pièces que nous avons en poche : on parle ici de monnaie fi duciaire ou centrale. Or, les banques commerciales sont tenues de respecter des règles sinon tout le monde serait banquier aujourd’hui : il suffi rait d’accorder des crédits moyennant intérêts substantiels… Trop facile !

Toute banque commerciale possède un compte en monnaie fi duciaire auprès de sa banque centrale. Et pour émettre du crédit — créer de la monnaie —, la banque doit posséder au moins 2% de l’ensemble de ses dépôts en réserve à sa Banque centrale : c’est ce qu’on appelle les réserves obligatoires.

Lorsque les clients des banques commerciales demandent un crédit, ils ont aussi besoin de pièces et de billets pour d’autres transactions. Dès lors, une banque privée doit prévoir au moins 13% de ses dépôts en monnaie fi duciaire sur son compte à la banque centrale : c’est ce qu’on appelle des fuites.

Et puis, on évalue enfi n la capacité d’une banque commerciale à pouvoir respecter ses engagements fi nanciers, c’est-à-dire à faire face aux risques engagés. On prend alors en compte ses fonds propres — ce qu’elle possède réellement — qui doivent peser au moins 8% du total de ses engagements. On parle ici de règles prudentielles qui limitent le pouvoir fi nancier d’une banque privée à ne pas investir plus de 12 fois le montant de ses fonds propres.

Le problème, c’est que la Banque centrale européenne n’a quasiment aucun levier sur la création monétaire : c’est l’offre et la demande qui créent aujourd’hui l’émission de monnaie si bien que la Banque centrale est obligée de suivre les banques commerciales. Et puis surtout, cette règlementation reste théorique…

ET TOC ! Le capitalisme n’est pas un projet de société. Il est et doit rester une technique

économique, au sein d’une société organisée selon la volonté démocratique de tous les citoyens. Le capitalisme n’est pas synonyme de libéralisme. Ce sont deux mots distincts ayant des signifi cations clairement différentes. Seuls les adversaires des libertés, cherchant l’amalgame, glissent volontiers d’un terme à l’autre.

Richard Miller, Mieux pour Tous

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1637 – PAYS-BAS – CRISE DE LA TULIPEOn ne le sait pas forcément mais le premier

exemple de bulle spéculative économique et fi nancière de l’Histoire eut lieu en février 1637. Après plusieurs années de spéculation sur le cours des bulbes de tulipes aux Pays-Bas, les prix s’effondrent brusquement et provoquent la ruine de nombreux spéculateurs…

1929 – ÉTATS-UNIS – KRACH DE 1929C’est sans aucun doute la plus célèbre du 20ème siècle… Normal, les évènements de ces journées ont déclenché la plus grave crise économique mondiale du siècle : la Grande Dépression perdurera ainsi jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et s’accompagnera d’une importante défl ation et d’une explosion du chômage. C’est le jeudi 24 octobre qui marque la première vraie panique : le matin, il ne se trouve presque pas d'acheteurs et les cours s'effondrent face aux ventes massives d’actions. Les rumeurs les plus folles circulent : onze spéculateurs se seraient suicidés, les bourses de Chicago et Buffalo auraient déjà fermé, celle de New York serait sur le point de le faire… En fi n de compte, la valeur virtuelle de l'ensemble des titres perd près de 72 milliards de dollars…

1973 – LE PREMIER CHOC PÉTROLIER

Octobre 1973 : c'est la guerre entre Israël et les pays arabes... Et les pays producteurs de pétrole utilisent pour la première fois l'arme du pétrole : ils décident d’arrêter immédiatement la vente de leur pétrole aux USA, à l'Afrique du Sud et aux Pays-Bas. En même temps, ils augmentent le prix du baril de pétrole. C'est à cette époque que plusieurs pays européens annoncent des économies d'énergie : on organise les célèbres dimanches sans voiture et on commence à appliquer l'heure d'été... Après trois décennies de croissance, il se produit une récession : recul des productions industrielles, baisse du commerce international, crise dans la sidérurgie. Et le second choc pétrolier lié à la révolution iranienne de 1979 n’arrangera rien. Depuis lors, l’économie mondiale a connu des périodes de redressement sans jamais plus connaître une reprise globale et équilibrée…

2000 – L’ÉCLATEMENT DE LA BULLE INTERNET

En mars 2000 éclate la bulle Internet. Avec l’arrivée du net, beaucoup d'entreprises technologiques ont réalisé de bonnes affaires, mais les investisseurs ont largement exagéré l'importance du « très long terme » dans leurs estimations… et négligé de calculer que certaines des sociétés consommaient trop vite leur capital pour espérer atteindre un jour le point d'équilibre. La bulle fi nit par éclater sous forme d'un krach s'étendant à l'ensemble des bourses et provoquant une récession économique : tous les profi ts réalisés depuis 1995 sont ainsi volatilisés par les pertes gigantesques du krach (148 milliards de dollars)… Il s'ensuit une chute des prix des services et une augmentation des faillites si bien que les spécialistes parlent même d’un hiver nucléaire des télécoms jusqu’en 2005.

Avouons-le : « C’est la crise ! » reste l’expression du moment, malheureusement… Et pourtant des crises, il y en a eu pas mal par le passé… Et nous en sommes toujours sortis — ouf ! Retour vers le futur…

Le dossierC'est la crise !

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Bon sang,que devient tout cet argent?Quand la Belgique voulait auparavant fi nancer ses projets, c'était tout simplement le Trésor public qui empruntait, via le gouvernement, de l'argent à la Banque Nationale (BNB) qui lui prêtait sans intérêt... A l'époque, il était donc facile de créer la monnaie nécessaire pour payer les dettes des États : on faisait fonctionner la planche à billets. Avec le Traité de Maastricht (1992), on interdit défi nitivement aux banques centrales de fi nancer les dettes de l'État. Depuis lors, la Belgique est obligée de se renfl ouer auprès des marchés fi nanciers, moyennant intérêts...

Si l'on considère la croissance — la richesse créée en plus chaque année — à laquelle on ajoute l'infl ation des prix, on obtient la monnaie qu'il faut créer chaque année pour que l'économie fonctionne. Dans la zone euro, on a à peu près 2% de croissance + 2% d'infl ation: on devrait avoir logiquement 4% d'augmentation de la masse monétaire annuellement. Or, on est de l'ordre de 10% par an depuis l'arrivée de l'euro. C'est que si la Banque centrale européenne a pour mission de juguler l'infl ation des prix et des services à 2%, elle ne contrôle pas les volumes fi nanciers en circulation (actions, obligations, titres, valeurs immobilières, matières premières, ...)

En réalité, l'argent se déplace de l'économie réelle vers les marchés fi nanciers sur lesquels il affl ue abondamment : c'est ce qui fait gonfl er le prix

des actifs et explique l'explosion immobilière de ces dernières années et le phénomène des bulles spéculatives. Car ces 6% supplémentaires pèsent sur l'économie et ont alimenté ces bulles qui ont absorbé cet affl ux de monnaie. Finalement, la planche à billets tant

critiquée lorsqu'elle était aux mains des États ne fonctionne pas si mal que ça dans les mains des banques privées...

Et puis, l'abandon de l'étalon-or en 1971 n'a rien arrangé : les entreprises ont été alors obligées de se couvrir auprès d'un organisme fi nancier (banques, fonds d'investissement, compagnies d'assurance) pour faire face dorénavant aux variations des taux de change : ce sont les risques du marché... À partir de cette époque, on voit se mettre en place une immense industrie fi nancière de couverture de risques.

Oui mais les banques vont se retrouver avec de nombreux risques... Et elles n'aiment pas ça, les banques ! Elles vont dès lors se couvrir à leur tour en mutualisant tous ces risques et en s'adressant à un autre organisme fi nancier. Oui, tu l'as bien compris: on va faire de la couverture de couvertures... Et on va vite se retrouver dans une industrie fi nancière dans laquelle on se met à couvrir toute sorte de risques (climatique, juridique, informatique... et même fi nancier).

Oui, on transforme les risques en actifs fi nanciers pour s'en débarrasser... On va ainsi regrouper plusieurs produits fi nanciers en un seul titre qui va s'échanger sur les marchés et les banques récupèrent de la sorte des liquidités pour rééquilibrer leur bilan... Et pour émettre plus de crédits... Tout ça avec la bénédiction des agences de notation.

Il ne faut pas s'étonner que le système se soit grippé à un moment donné... CQFD !

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Alors que l’euro a remplacé nos petits francs belges — c’était il y a 10 ans : le 1er janvier 2002, la crise économique semble faire tanguer la devise européenne. Utilisé dans 17 États, l’euro serait aujourd’hui la cause de tous les maux pour certains… Un peu court comme argumentation mais l’occasion pour ton Piccolo de vérifi er tes connaissances sur nos anciennes devises nationales ! Nostalgie, nostalgie…

Solutions : 1. Luxembourg (francs luxembourgeois), 2. Portugal (escudos), 3. Belgique (francs belges), 4. Italie (lires), 5. Pays-Bas (fl orins) 6. Allemagne (Deutsche Marks), 7. Grèce (drachmes), 8. France (francs), 9. Espagne (pesetas), 10. Slovénie (tolars)Le dossierLe Quizz !

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Invité de notre 7ème Grande Conférence Libérale, Bruno Colmant s’est aussi trouvé une place dans ton Piccolo pour nous livrer son point de vue sur la crise économique actuelle. Un moyen comme un autre d’éclairer notre chandelle…

2. D’où vient ce� e indiscipline monétaire ?

Les pays européens se sont trop endettés, entraînés par l’indiscipline monétaire après l’abandon de l’étalon-or en 1971. Jusque là, les pays développés utilisaient l’étalon-or afi n de stabiliser les parités de change : il avait ainsi l’avantage de fi xer ou de rendre prévisibles les cours de change. Si on a abandonné cette mesure, c’est que le niveau de croissance économique n’était plus adapté à la fi xité d’un stock métallique. Malheureusement, les États ont commencé alors à s’endetter sans devoir posséder un stock d’or qui correspondait à leur endettement : on imprime des billets en se disant qu’ils seront garantis par les billets qu’on imprimera demain… Or, ce mécanisme a été plus ou moins contrôlé jusqu’en 1999. En entrant dans la zone euro, on a cru être entré dans une zone de stabilisation. L’erreur, c’est qu’il y a eu un manque de vision fl agrant, à savoir qu’il fallait continuer à réduire l’endettement…

Rencontre avec

Bruno colmant

3. Ceci explique dès lors la crise de l’euro ?

En réalité, on a fait entrer dans la zone euro avec sa monnaie forte des pays dont l’économie est structurellement faible : on a imposé à ces États un cours de change — l’euro — sans qu’ils n’aient plus la possibilité de dévaluer leur monnaie, ce qui aurait été fait s’ils n’avaient pas fait partie de la zone euro. On est ici dans une ambiguïté colossale : les pays européens connaissent un niveau d’endettement trop important et l’Union européenne veut continuer à discipliner des États aux économies dissemblables. D’ailleurs, la situation est tellement grave que les États européens ont presque renoncé à utiliser l’arme budgétaire. Quand on est face à un problème de fi nances publiques, il faut lever des impôts, diminuer les dépenses et corriger les défi cits. Au niveau européen, cela est pratiquement impossible pour deux raisons : la croissance n’est pas au rendez-vous et certains pays sont dans un tel état de banqueroute qu’ils tomberaient dans une profonde récession. On doit dès lors se rabattre sur l’arme monétaire qui reste plus incertaine.

1. Co� ent expliquer ce� e crise économique en quelques mots ?

Aujourd’hui, c’est facile de dire que la crise est bancaire. La crise est d'abord étatique : la crise de l’euro se greffe sur le problème de l'endettement des États. Pour comprendre l’endettement, il faut retourner dans les années 1970. À ce moment-là, l’économie a basculé d’une économie industrielle à une économie de services. Face à cette mutation gigantesque, la plupart des pays européens se sont lancés dans une politique d’endettement public en partant de l’idée qu’on pouvait arriver à surmonter un choc qu’on croyait conjoncturel en endettant l’État. Malheureusement, ce choc était structurel si bien qu’on a vu l’endettement public croître de manière exponentielle jusqu’en 1993.

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Ton en short

LA CRISE POUR LES NULS...SELON BRUNO COLMANT

Le 23 novembre dernier, les Jeunes MR recevaient le (célèbre) économiste belge Bruno Colmant pour leur 7ème Grande Conférence Libérale. The right man at the right place, quoi ! Et ce n’est pas la centaine de Jeunes

MR qui avait répondu présent qui dira le contraire. Et qui mieux que lui pour démêler tous les fi ls (tordus) de la fi nance mondiale, car Bruno Colmant a touché à peu près à tout ... ou presque.

Pendant une heure, Bruno Colmant aura ainsi partagé avec nous ses connaissances, ses craintes et ses solutions face à un monde économique et fi nancier qui ne

cesse de jouer au yo-yo ces dernières années. Sans détour, notre invité n’a pas mâché ses mots sur les nombreuses erreurs commises par les hommes politiques dans le passé… et plus particulièrement sur les politiques menées par le PS durant ces 50 dernières années.

C’est aussi ça, les Grandes Conférences Libérales des Jeunes MR : des orateurs qui ne pratiquent ô grand jamais la langue de bois et qui osent dévoiler des secrets et autres vérités qui ne se disent pas forcément ailleurs !

11ÈME ÉDITION DES 6H CUISTAX DE HANNUTIl y avait comme un air de vacances le samedi 24 septembre pour la 11ème (et oui déjà !) édition des 6H Cuistax des Jeunes MR d’Hannut !

Sous un grand ciel bleu, ce ne sont pas moins de 25 équipes qui se sont engagées dans une course folle pour gravir les premières marches du podium... Dans une ambiance (très) festive et (souvent) folklorique, l’équipe des Jeunes MR — composée des plus courageux et des plus téméraires… — a elle aussi participé à cette lutte acharnée… Comme

chaque année d’ailleurs !

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a a-ssu-ré cette année : elle termine 5ème, s’il te plaît, au classement fi nal ! Et l’année prochaine, on vise la médaille de bronze !

14 | Piccolo MR | n°21 | novembre - décembre | 2011 |

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Ton en short

ENSEMBLE CONTRE LE SIDA...Plus de 25 ans après l’apparition du SIDA, le virus fait toujours autant parler de lui aujourd’hui : 1196 nouveaux cas diagnostiqués chez nous en 2010, soit un record depuis l'apparition de l'épidémie ! Et pour faire baisser ces chiffres, il faut continuer sans relâche ce travail de

prévention et d'information auprès des jeunes.

C’est pourquoi, les Jeunes MR soutiennent cette année la jeune association SIDA’SOS (www.sidasos.be). Ils étaient présents aux côtés de ses bénévoles dans la station de métro ALMA durant toute la journée du 1er décembre pour distribuer préservatifs

et rubans rouges... Et surtout, informer les étudiants que le SIDA ne se guérit toujours pas !

Pour rappel, les Jeunes MR ne sont pas en reste puisque ils mènent depuis 2006 une campagne de prévention intitulée « L’amour avec toi ». En 5 ans, ils ont ainsi distribué plus de 35.000 préservatifs sur l’ensemble de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

ÇA SE DISCUTE... AVEC GUY VANHENGELPour clôturer l’année 2011 en beauté, les Jeunes MR inauguraient, ce jeudi 1er décembre, en exclusivité à Ixelles, un tout nouveau concept : Ça se discute…

Le principe ? Rencontrer un invité de marque le temps d’une soirée dans un endroit original et décontracté en Wallonie, à Bruxelles ou dans sa périphérie !

Pour cette première édition, c’est le très sympathique Vice-premier et Ministre du Budget sortant, Guy Vanhengel, qui avait accepté de relever le défi … Un hôte de circonstance au vu de l’actualité belge des jours précédents !

Et c’est dans le cadre du célèbre café ixellois, l’Atelier, que Monsieur Vanhengel

a pris le temps de répondre à toutes les questions d’un public venu en nombre pour l’occasion.

Encore merci aux Jeunes MR d’Ixelles pour leur accueil sans faille et vivement la prochaine édition !

L'actualité des Jeunes MR en bref et en images

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Bimestriel P801052Ne paraît pas en juillet - aoûtBureau de dépôt Bruxelles XNovembre / décembre 2011

Belgique - België

P.P. P.B.

1099 Bruxelles X

BC30655

www.jeunesmr.be - Piccolo MR n°21 – novembre-décembre 2011Editeur responsable : Gautier Calomne, Avenue de la Toison d’Or, 84/86 à 1060 Bruxelles - Ne pas jeter sur la voie publique

Les Jeunes MR te souhaitent de

& te donnent rendez-vous à

Les Jeunes MR te souhaitent de

JEU CONCOURSPour ce 21ème numéro, ton Piccolo t’offre 2 places pour la Revue

2012 au Théâtre des Galeries à Bruxelles.

Pour les gagner, il te suffi t de répondre à ces deux petites

questions :

1° Quel nom porte la première crise économique et fi nancière

de l’Histoire ?

2° Combien de réponses exactes recevrons-nous à la clôture du

concours ?

Trouvé ?!Envoie tes réponses et tes coordonnées complètes avant le 10 janvier 2012 à [email protected] !

Bravo à Nathalie Thonon (Waterloo) qui a gagné un GO PASS !La ville la plus embouteillée du monde est São Paulo...