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1 E/ICEF/2014/CRP.12 15 avril 2014 Original : anglais Pour information Fonds des Nations Unies pour l’enfance Conseil d’administration Session annuelle 2014 3-6 juin 2014 Point 5(b) de l’ordre du jour provisoire* Plan d’action 2014-2017 de l’UNICEF pour l’égalité des sexes * E/ICEF/2014/5.

Plan d’action 2014 2017 de l’UNICEF pour l’égalité des … · Par ailleurs, l’UNICEF a enregistré des progrès notables en matière d’engagement des dirigeants, de partenariats

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E/ICEF/2014/CRP.12

15 avril 2014

Original : anglais

Pour information

Fonds des Nations Unies pour l’enfance

Conseil d’administration

Session annuelle 2014

3-6 juin 2014

Point 5(b) de l’ordre du jour provisoire*

Plan d’action 2014-2017 de l’UNICEF pour l’égalité des sexes

* E/ICEF/2014/5.

E/ICEF/2014/CRP.12

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Table des matières

I. Introduction .................................................................................................................................. 3

II. Programmation en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles

5

A. Objectifs prioritaires ciblés en faveur de l’égalité des sexes ................................................. 7

1. Promouvoir la santé des adolescents en tenant compte des sexospécificités ..................... 9

2. Faire progresser l’éducation des filles au niveau du secondaire ...................................... 11

3. Mettre fin aux mariages d’enfants ................................................................................... 12

4. Lutter contre les violences sexistes dans les situations d’urgence ................................... 14

B. Intégration de l’égalité des sexes dans les programmes ...................................................... 16

1. Santé, VIH/SIDA et nutrition .......................................................................................... 16

2. Eau, assainissement et hygiène (WASH) ......................................................................... 18

3. Éducation ......................................................................................................................... 18

4. Protection de l’enfance..................................................................................................... 19

5. Intégration sociale ............................................................................................................ 20

C. Freins et obstacles liés à l’appartenance sexuelle ................................................................ 20

1. Environnement propice .................................................................................................... 21

2. Prestation de services ....................................................................................................... 21

3. Demande et utilisation de services ................................................................................... 22

III. Efficacité institutionnelle : exécution du Plan d’action pour l’égalité des sexes .................... 22

A. Cadre de résultats et suivi des performances ....................................................................... 23

B. Responsabilité ...................................................................................................................... 24

C. Ressources financières ......................................................................................................... 24

1. Objectif financier ............................................................................................................. 24

2. Ressources de base ........................................................................................................... 25

3. Fonds thématique pour l’égalité des sexes ....................................................................... 25

4. Autres ressources ............................................................................................................. 25

D. Dispositif relatif à l’égalité des sexes .................................................................................. 26

E. Renforcement des capacités et des systèmes ....................................................................... 28

F. Partenariats et cohérence ......................................................................................................... 29

G. Diffusion des connaissances et communications ................................................................. 30

IV. Établissement de rapports et évaluation des progrès accomplis dans le cadre du Plan d’action

pour l’égalité des sexes ...................................................................................................................... 31

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I. Introduction

1. Le Plan d’action 2014-2017 pour l’égalité des sexes (PAES) présenté dans ce document

précise comment l’UNICEF entend promouvoir l’égalité des sexes dans toutes les actions de

l’organisation à l’échelle mondiale, régionale et nationale, conformément à son Plan stratégique

pour 2014-2017. Ce Plan d’action développe les dimensions sexospécifiques des résultats obtenus

au titre des programmes dans les sept domaines d’intervention du Plan stratégique, avec les

indicateurs de réussite pertinents. Il précise également la démarche d’efficacité institutionnelle

entreprise par l’UNICEF pour mettre en œuvre les activités programmatiques sur l’égalité des sexes

en engageant des ressources et en renforçant ses effectifs, ses capacités et ses systèmes.

2. La promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles sont deux

éléments centraux du mandat de l’UNICEF et de son attention aux questions d’équité. Pour obtenir

les résultats concernant l’enfance que l’UNICEF s’est fixés pour la suite de son mandat et pour

réaliser les droits de tous les enfants, notamment ceux des enfants défavorisés, il est essentiel de

remédier à l’une des inégalités les plus fondamentales existant dans toutes les sociétés : l’inégalité

entre les sexes. Un large faisceau d’éléments de preuve montre que le genre, la pauvreté et le lieu de

résidence géographique constituent trois des facteurs les plus déterminants des disparités en termes

de bien-être et de droits des enfants. Seul organisme des Nations Unies ayant placé les droits de

l’enfant au cœur de son mandat, l’UNICEF est en mesure d’encourager des résultats équitables pour

les garçons et les filles. Les effets catalyseurs de cette action produiront un monde plus équitable

dès aujourd’hui, mais aussi à long terme, en redéfinissant les rôles dévolus à chaque sexe et les

relations de pouvoir entre les hommes et les femmes de demain.

3. Pour mettre en œuvre son mandat relatif à l’égalité des sexes, l’UNICEF possède l’avantage

comparatif d’une présence marquée sur le terrain dans 153 pays. Ses domaines d’activité englobent

un grand nombre de secteurs essentiels (santé, VIH et SIDA, nutrition, eau, assainissement et

hygiène, éducation, protection de l’enfance et protection sociale) dans les situations stables comme

dans les situations d’urgence. Cela contribue à la grande portée des activités de l’organisation

concernant la promotion des capacités et de l’égalité des sexes par le biais de programmes

multisectoriels. L’UNICEF est ainsi en mesure de traiter les formes croisées de discrimination

(fondée sur la pauvreté, le lieu de résidence, l’origine ethnique, le handicap, entre autres) auxquelles

une fille ou un garçon peut être confronté(e), en plus de la discrimination sexuelle. En outre, en tant

que chef de file des enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MICS) et par son suivi des

principaux indicateurs déterminant les nombreuses dimensions de l’inégalité des sexes subie par les

enfants, l’UNICEF apporte ses capacités de mesure, de suivi et d’évaluation pour surveiller les

résultats relatifs à l’égalité des sexes.

Mandat de l’UNICEF relatif à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des filles et des femmes

4. Le mandat de l’UNICEF visant à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des

filles et des femmes découle de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) et de la

Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes

(CEDAW), qui se complètent mutuellement afin de réaliser les droits de l’enfant. L’action de

l’UNICEF en faveur des droits des filles et des femmes s’appuie également sur la Déclaration et le

Programme d’action de Beijing, qui font référence. Au sein du système des Nations Unies, le travail

de l’organisation est guidé par l’obligation faite à toutes les entités d’intégrer les sexospécificités,

telle que prescrite par le Programme d’action de Beijing, définie par le Conseil économique et

social en 1997 et consolidée par l’examen quadriennal complet de 2012 (résolution 67/226 de

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l’Assemblée générale). L’UNICEF respecte les normes établies par le Plan d’action à l’échelle du

système des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (UN SWAP),

dont le PAES applique les principes en matière d’égalité des sexes.

5. L’UNICEF a adopté en 2010 une politique relative à l’égalité des sexes et à

l’autonomisation des filles et des femmes qui jette les bases des activités de l’organisation dans le

domaine de l’égalité des sexes. Cette politique sous-tend la formulation des résultats en la matière,

comme en témoignent le Plan stratégique et le PAES. Elle établit que tous les programmes soutenus

par l’UNICEF, y compris dans les situations d’urgence, doivent contribuer à l’égalité des sexes de

manière clairement définie et mesurable. En 2010, la mise en place de cette politique a été suivie de

l’élaboration d’un Plan d’action stratégique prioritaire (PASP) en faveur de l’égalité des sexes pour

2010-2012. Ce dernier a été prolongé d’une année (2013) pour permettre au PAES de s’aligner sur

le Plan stratégique 2014-2017 de l’UNICEF.

6. En 2013, un examen de fin de cycle a été réalisé afin de guider l’élaboration du PAES et

d’évaluer la mise en œuvre du Plan d’action stratégique prioritaire. Il est ressorti de cet examen que

les systèmes institutionnels et les processus en faveur de l’égalité des sexes avaient été sensiblement

renforcés, mais qu’il fallait travailler davantage sur la programmation et les résultats dans ce

domaine. Par ailleurs, l’UNICEF a enregistré des progrès notables en matière d’engagement des

dirigeants, de partenariats interorganisations, de renforcement des processus de planification et

d’établissement de rapports et, surtout, concernant la manière dont les bureaux régionaux et les

bureaux de pays se sont approprié la question de l’égalité des sexes pour en faire une priorité

institutionnelle. Certains domaines laissent toutefois à désirer. C’est le cas notamment du cadre

programmatique, de la surveillance et du suivi des résultats équitables pour les deux sexes, de

l’adéquation des capacités techniques et de l’expertise dans ce domaine et de l’engagement

concomitant des ressources. Le nouveau Plan d’action pour l’égalité des sexes devra s’attacher à

apporter les améliorations nécessaires.

7. En se fondant sur ces conclusions et sur les systèmes institutionnels et processus établis au

titre du Plan d’action stratégique prioritaire, l’UNICEF a conçu le PAES dans l’optique de renforcer

la programmation, les résultats, les capacités et les ressources. Le Plan a été élaboré à partir de

nombreuses consultations internes et externes.

Contexte mondial et progression de l’égalité des sexes

8. Le PAES intervient à un moment charnière dans le domaine du développement des

politiques mondiales. Alors que la planète œuvre à la réalisation des objectifs du Millénaire pour le

développement (OMD) d’ici 2015, des efforts sont déployés pour concevoir une nouvelle série

d’objectifs de développement durable destinés à orienter le développement mondial après 2015.

Lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), en juin 2012, les

participants sont parvenus à un consensus sur la nécessité de définir un modèle de développement

plus vaste, fondé sur les principes d’inclusion, d’égalité et de durabilité. Les dirigeants du monde

entier ont affirmé à Rio que l’égalité des sexes et la participation des femmes et des filles « revêtent

une grande importance pour mener une action efficace dans tous les domaines du développement

durable », ce dont témoigne la résolution 66/288 de l’Assemblée générale. L’égalité des sexes,

ancrée dans les droits de l’homme, est de plus en plus considérée comme un objectif de

développement essentiel à part entière et un élément vital pour accélérer le développement durable

dans son ensemble.

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9. Malgré les progrès enregistrés depuis la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes,

tenue à Beijing en 1995, de nombreux obstacles subsistent dans ce domaine, notamment concernant

l’autonomisation des filles. Ainsi, elles n’ont pas le même accès aux services élémentaires de santé

et d’éducation. Des normes et pratiques sociales (préférence pour les fils, mariage d’enfants, etc.)

limitent et dévalorisent les filles et leurs contributions, les orientant de ce fait vers une vie de

privations. Les filles font également face à une charge de travail disproportionnée et subissent

souvent des actes de violence chez elles ou à l’extérieur.

10. L’adolescence demeure une période particulièrement précaire pour les deux sexes, dans la

mesure où les normes sexospécifiques et les attentes accroissent les risques et limitent les

opportunités. Chez les filles, ces risques et limites ont souvent des répercussions irrémédiables,

notamment lorsque des relations sexuelles précoces et/ou non désirées provoquent grossesse et

maladie. Pour les garçons, les définitions de la masculinité encourageant les comportements à risque

(vitesse, alcool, drogue) peuvent avoir des conséquences à court et à long terme sur leur vie et leur

santé. Les adolescents et adolescentes transgenres, gays et lesbiennes, comme ceux ne

correspondant pas aux normes sexospécifiques idéalisées, courent un risque accru de brimades, de

violences et de stigmatisation à cet âge.

11. Le manque de ressources, de pouvoir décisionnel et de mobilité des femmes, associé à leurs

responsabilités en matière de soins, reste un facteur majeur des nombreuses privations subies par

leurs enfants, garçons et filles, qui perpétuent souvent un cycle intergénérationnel de pauvreté et

d’inégalités. Dans les pays les plus pauvres et dans les contextes marqués par des conflits violents

ou des catastrophes naturelles, les inégalités entre les sexes augmentent souvent et leurs

répercussions néfastes sur le développement sont amplifiées.

12. En parallèle, de meilleures données et un éventail plus large de programmes évalués sur

20 ans ont permis de mieux comprendre les options les plus efficaces pour remédier aux disparités

visibles entre les sexes et influer sur les normes et les dynamiques sous-jacentes. Afin de concourir

à l’accélération des progrès vers des résultats équitables pour les deux sexes dans le cadre des

objectifs du Millénaire pour le développement et de contribuer au cadre de développement pour

l’après-2015, l’UNICEF s’appuiera sur son leadership et son expérience pour traiter des questions

liées au genre dans des domaines tels que l’éducation des filles, les mutilations génitales féminines

et l’excision (MGF/E), le mariage d’enfants, les violences sexistes, la santé maternelle et infantile,

l’eau et l’assainissement dans les écoles, etc. L’organisation s’appuiera également sur les données

factuelles qui se multiplient concernant l’égalité des sexes et le développement. À l’avenir, les

priorités des programmes de l’UNICEF se fonderont sur cette expérience et sur l’apprentissage pour

contribuer à la formulation et à la réalisation d’objectifs à la fois plus larges et plus ambitieux en

matière d’autonomisation des femmes et des filles et d’égalité des sexes au titre du cadre de

développement pour l’après-2015.

II. Programmation en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des

femmes et des filles

13. Dans ce Plan, l’égalité des sexes signifie que les femmes et les hommes, comme les filles et

les garçons, bénéficient des mêmes droits, des mêmes ressources, des mêmes possibilités et des

mêmes protections. Par conséquent, l’organisation déploie ses efforts en matière de programmation

pour uniformiser les règles du jeu. Cela demande d’agir directement auprès des filles et des femmes,

mais aussi des garçons et des hommes, des parents, des responsables communautaires et de toute

personne exerçant un pouvoir ou une influence dans les domaines économique, politique et social.

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L’égalité des sexes traite des relations hommes-femmes et filles-garçons. L’évolution de ces

relations exige la participation de toutes les personnes concernées, et pas simplement de la moitié

d’entre elles.

14. Un élément tout aussi important doit toutefois être pris en compte : dans les sociétés du

monde entier, la discrimination sexuelle et les normes inégalitaires sont beaucoup plus susceptibles

de limiter la capacité des filles à aller à l’école, à être protégées de la violence, à diriger elles-

mêmes leur vie et à jouir d’un statut social et d’une reconnaissance de leur valeur du même niveau

que le sexe opposé. Dans diverses circonstances, les structures de pouvoir sexuées privilégient les

garçons et les hommes par rapport aux femmes et aux filles en leur accordant un meilleur accès aux

ressources, une plus grande liberté personnelle et une vulnérabilité moindre à la violation de leurs

droits. En jetant un rapide coup d’œil aux principaux indicateurs de bien-être et de liberté (taux de

naissance, mariage d’enfants, violences sexuelles, charge mondiale du VIH, etc.), il est clair que

l’inégalité entre les sexes s’exerce majoritairement aux dépens des filles et des femmes. Pour

protéger les droits des enfants et leur permettre à tous de survivre et de s’épanouir, il est donc plus

fréquent que les interventions visent en particulier à corriger et atténuer les effets de la

discrimination entre les sexes sur le bien-être, le développement et les droits des filles.

15. Malgré la position privilégiée que les normes sexospécifiques accordent la plupart du temps

au sexe masculin, ces normes appliquées dès la plus tendre enfance créent néanmoins des

vulnérabilités et des effets négatifs pour les garçons et les hommes. L’UNICEF continuera de

soutenir les efforts visant à transformer l’éducation que reçoivent les garçons pour devenir des

hommes en s’associant aux écoles, aux parents et aux responsables communautaires pour faire

évoluer leurs conceptions de la masculinité et de la féminité. Son action consistera notamment à

encourager un plus large éventail d’aptitudes à la vie quotidienne, telles que la communication, les

soins et le partage des responsabilités. L’UNICEF continuera de soutenir la création de cadres

d’apprentissage positifs et encourageants dans lesquels les garçons et les hommes peuvent examiner

de quelle manière les définitions actuelles de la masculinité leur sont néfastes ou découvrir

comment l’égalité des sexes peut leur être utile, ainsi qu’à leur famille et à leur communauté.

16. De ce fait, le principal objectif des programmes de l’UNICEF en matière d’égalité des sexes

sera de corriger la position très défavorisée d’une grande partie des filles concernant l’exercice de

leurs droits, en raison des discriminations sexuelles et de la dynamique de pouvoir qui les sous-tend.

L’UNICEF portera également son attention sur les normes sexospécifiques et la socialisation, pour

leurs répercussions négatives sur les garçons et les hommes. Dans les deux cas, l’organisation

mobilisera l’ensemble des acteurs influençant la dynamique des rapports entre les sexes, à savoir les

filles et les garçons, les femmes et les hommes, les familles et les communautés, ainsi que les

responsables et les défenseurs.

Cadre programmatique

17. Le Plan stratégique de l’UNICEF pour 2014-2017 met en avant l’égalité des sexes et

l’autonomisation des filles et des femmes comme des résultats importants dans les sept domaines

d’intervention du plan : la santé ; le VIH et le SIDA ; l’eau, l’assainissement et l’hygiène (WASH) ;

la nutrition ; l’éducation ; la protection de l’enfance ; l’intégration sociale. Le cadre

programmatique présenté dans le PAES consolide et amplifie les résultats et les approches

équitables pour les deux sexes en s’appuyant sur la logique et la cohésion profondes des priorités

identifiées. À ce titre, le PAES fournit des indications et des points d’entrée stratégiques aux

régions, pays et divisions de l’UNICEF pour qu’ils puissent concentrer leur action programmatique

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sur l’égalité des sexes et sur l’autonomisation des femmes et des filles, conformément aux

paramètres du Plan stratégique.

18. L’UNICEF adoptera une double approche afin de corriger les disparités entre les sexes dans

les principaux résultats concernant l’enfance. En effet, des éléments probants montrent qu’une

intégration réussie de l’égalité des sexes dans les programmes et interventions sur le terrain passe

par des efforts ciblés et par la prise en compte des sexospécificités dans les programmes. Au cours

des quatre prochaines années, l’UNICEF utilisera ces deux axes pour faire progresser l’égalité des

sexes et l’autonomisation des femmes et des filles. La valeur ajoutée exceptionnelle des approches

ciblées réside dans ce qu’elles permettent d’affiner certains objectifs dans une optique égalitaire, et

qu’elles favorisent le dépassement de frontières sectorielles qui auraient pu freiner la visualisation

du problème et de sa solution sous un angle global. Les approches ciblées fournissent des « modèles

de démonstration » présentant une grande valeur et une visibilité élevée qui catalyseront les

apprentissages sur les principes du genre dans les organisations, en démystifiant les analyses, les

programmes et les résultats dans ce domaine. L’intégration des sexospécificités dans les

programmes est indispensable pour parvenir à des résultats équitables pour les deux sexes dans un

large éventail de priorités organisationnelles et pour préserver la manière dont l’organisation tout

entière s’approprie l’égalité des sexes en tant que principe fondamental et mandat institutionnel.

19. Le cadre programmatique du PAES est présenté à l’Annexe A. Pour les objectifs prioritaires

ciblés comme pour l’intégration complète de cette question dans les programmes, il convient de se

concentrer sur l’égalité des sexes afin d’obtenir des résultats bénéfiques pour les enfants en suivant

deux axes fondamentaux.

(a) Les disparités entre les sexes dans les résultats importants concernant l’enfance.

Par exemple, dans plusieurs pays et dans les communautés pauvres, les filles ont moins de chances

que les garçons d’aller au bout de leurs études secondaires. De même, le risque d’être marié pendant

l’enfance touche davantage les filles que les garçons.

(b) L’inégalité entre les sexes crée des freins et des obstacles qui empêchent d’obtenir

les résultats désirés pour tous les enfants. Ainsi, l’absence de protection systématique de la

maternité entrave la capacité des mères à allaiter aussi bien les filles que les garçons. De même,

l’impossibilité pour les femmes de contrôler leurs ressources les empêche d’accéder à des services

de santé pour leurs enfants ou de les envoyer à l’école. L’UNICEF appliquera donc dans ses

programmes un « prisme du genre », non seulement pour évaluer les différences de résultats et de

droits selon le sexe des enfants, mais aussi pour comprendre comment les limitations rencontrées

par les femmes et les filles ou les normes sexospécifiques définissant les attentes à l’égard de

chaque sexe freinent l’offre et la demande de services ou la création d’un environnement propice, ce

qui influence les résultats pour tous les enfants.

A. Objectifs prioritaires ciblés en faveur de l’égalité des sexes

20. L’UNICEF visera quatre objectifs prioritaires ciblés et transversaux d’une part, lorsque la

consolidation et la mise en lumière des problématiques sexospécifiques importantes dans les

domaines d’intervention du Plan stratégique créent des synergies et des avantages complémentaires

et d’autre part, lorsque l’UNICEF est bien placée, en qualité d’organisation, pour apporter une

contribution transformatrice. Pour la période 2014-2017, les quatre objectifs prioritaires de

l’organisation en matière d’égalité des sexes seront :

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(a) promouvoir la santé des adolescents en tenant compte des sexospécificités ;

(b) faire progresser l’éducation des filles au niveau du secondaire ;

(c) mettre fin aux mariages d’enfants ;

(d) lutter contre les violences sexistes dans les situations d’urgence.

21. Les bureaux de pays choisiront leurs priorités parmi celles-ci en fonction de leur contexte

local et du programme national général. L’UNICEF coordonnera les stratégies mondiales,

régionales et nationales ainsi que la compilation de résultats tangibles dans ces domaines

d’intervention centrés sur l’égalité des sexes. Pour cela, il surveillera les indicateurs de la matrice de

résultats du PAES, qui seront alignés sur les indicateurs du cadre de résultats du Plan stratégique

(Annexe B).

22. Ces quatre axes ont été jugés prioritaires, car ils sont au cœur du mandat de l’UNICEF et

concernent des millions d’enfants dans un grand nombre de pays bénéficiaires des programmes de

l’organisation. Ils englobent les domaines de résultats du Plan stratégique (santé, VIH et SIDA,

nutrition, WASH, éducation, protection de l’enfance et intégration sociale) et, par leur complexité,

exigent des solutions transversales. Ils s’appuient sur les activités dans lesquelles l’UNICEF s’est

déjà engagé, et ils représentent également des domaines récents dans lesquels l’organisation est

particulièrement à même d’accélérer les interventions au cours des quatre prochaines années. Ces

axes sont également ceux pour lesquels les données et l’expertise acquises en matière d’égalité des

sexes et de développement sont d’autant plus précieuses pour trouver des solutions viables et

innovantes.

23. Ces quatre domaines prioritaires sont intrinsèquement liés, et une optique d’égalité des sexes

peut créer des synergies et une efficacité propices à l’amélioration de plusieurs résultats à la fois.

Ainsi, une jeune fille suivant des études secondaires court six fois moins de risques d’être mariée

enfant, ce qui fait de l’éducation une des meilleures stratégies de protection des filles et d’abolition

des mariages d’enfants. En raison de la différence d’âge et de maturité avec leur partenaire souvent

adulte, les très jeunes mariées sont moins en mesure de négocier leurs relations sexuelles que les

femmes plus âgées. Elles courent donc un risque accru de grossesses fréquentes et non désirées ou

d’infections sexuellement transmissibles telles que le VIH. Les complications liées à la grossesse

sont la première cause de décès des adolescentes âgées de 15 à 19 ans. Il est donc vital d’aborder les

dimensions propres à chaque sexe en matière de santé des adolescents. Les adolescentes et les

femmes ayant suivi des études secondaires comprennent mieux le VIH et ont davantage de chances

de pouvoir négocier l’utilisation d’un préservatif avec leurs partenaires. Si elles sont mariées, elles

ont un pouvoir de négociation et d’influence plus important concernant leurs relations sexuelles.

24. Dans les situations humanitaires, les répercussions néfastes des violences sexistes sont

aggravées par l’effondrement des mécanismes de soutien communautaire et par l’érosion des

systèmes de santé, de sécurité sociale, d’application des lois et de justice. Les conflits et les

situations d’urgence augmentent l’exposition des filles aux violences sexistes, mais ils ont aussi

pour effet d’amplifier les risques pour leur santé, de diminuer leurs chances d’éducation et de les

exposer à d’autres violations de leurs droits. Par exemple, les parents sont plus enclins à marier

leurs filles enfants dans les situations d’urgence, perpétuant ainsi le cycle de violence et de

discrimination à leur encontre.

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1. Promouvoir la santé des adolescents en tenant compte des sexospécificités

25. Les disparités entre les sexes sur le plan de l’état de santé et des résultats dans ce domaine

sont plus visibles à l’adolescence, quand filles et garçons entrent dans la puberté et vivent des

transitions aux divergences plus marquées. Les normes sociales relatives à la masculinité

encouragent la prise de risques et la résolution des conflits par la violence, ce qui augmente la

vulnérabilité des garçons aux accidents de la route et aux actes de violence et, dans de nombreux

environnements, renforce le risque qu’ils consomment du tabac, de l’alcool ou des drogues illicites.

À l’adolescence, les problèmes liés à la grossesse deviennent un risque majeur pour la santé des

filles. Les complications de la grossesse et de l’accouchement figurent parmi les principales causes

de mortalité des adolescentes.

26. D’après les données de 21 pays en développement, plus d’un tiers des filles âgées de 15 à

19 ans souffre d’anémie, ce qui est particulièrement dangereux en cas de grossesse. Les enfants nés

d’adolescentes courent un risque plus élevé de morbidité et de mortalité. En outre, les filles

représentent 60 % des quelque 2,2 millions d’adolescents vivant avec le VIH. Elles sont aussi

biologiquement plus vulnérables au virus que les femmes adultes, et des pratiques néfastes telles

que le mariage d’enfants ou précoce augmentent le risque qu’elles contractent le VIH. L’exposition

au papillomavirus humain (PVH), une maladie sexuellement transmissible qui provoque des cancers

de l’utérus et entraîne la mort de nombreuses femmes dans les pays en développement, apparaît

comme un risque supplémentaire à ce stade de l’existence des adolescentes.

27. Par ailleurs, la pratique des mutilations génitales féminines et de l’excision (MGF/E), qui se

concentre dans plusieurs pays d’Afrique et du Moyen-Orient, est à l’origine de nombreux

problèmes de santé immédiats et à long terme : douleurs aiguës, saignements prolongés, infections,

souffrances psychologiques, ralentissement voire arrêt de la progression du travail, infertilité et

même décès. Lorsque les filles subissent cette pratique dangereuse dans leur petite enfance, les

conséquences pour leur santé reproductive et pour leurs droits en matière de reproduction

resurgissent de manière plus marquée lors de leurs premières règles, de leurs premiers rapports

sexuels, des grossesses et des accouchements. Au moins 125 millions de filles et de femmes ont

subi des MGF/E dans 29 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, et 30 millions de filles âgées de moins

de 15 ans courraient encore ce risque.

28. Les thèmes de l’égalité des sexes et de la santé des adolescents sont abordés dans différents

résultats du Plan stratégique : la santé (grossesses des adolescentes et santé maternelle) ; le VIH et

le SIDA (dépistage, traitement, prise en charge et soutien psychosocial des enfants des deux sexes) ;

la nutrition (prévention de l’anémie chez les adolescentes) ; l’eau, l’assainissement et l’hygiène

(promotion de l’éducation à la puberté et de la gestion de l’hygiène menstruelle) ; la protection de

l’enfance (lutte contre la pratique des MGF/E). Le fait de rassembler ces risques pour la santé et les

violations des droits dans une catégorie « égalité des sexes et santé des adolescents » permet

d’adopter une démarche plus intégrée pour traiter les différents problèmes auxquels les adolescents

sont confrontés à cet âge. Le PAES réunit les différentes réponses sectorielles apportées pour offrir

une vue d’ensemble des résultats visés.

29. Pour contribuer à l’avancée des résultats en matière de santé des adolescents tenant compte

des sexospécificités, l’UNICEF se concentrera sur les besoins, transitions, relations et vulnérabilités

qui caractérisent les adolescents à ce stade important de leur vie. Il favorisera également la

conscience de soi, l’autonomie et l’action typiques de cet âge. En collaboration avec des partenaires

majeurs tels que l’UNFPA, l’OMS et des initiatives mondiales telles que le Partenariat pour la santé

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de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (PMNCH) et « Une promesse renouvelée », l’UNICEF

s’emploiera à :

(a) Renforcer un environnement propice à l’obtention de meilleurs résultats en

matière de santé des adolescentes et des adolescents. L’UNICEF aidera les pays à élaborer des

politiques et des plans destinés à répondre aux besoins des filles et des garçons en matière de santé

entre 10 et 20 ans. Ces politiques et plans soutiendront des services adaptés aux jeunes et

encourageront leurs capacités d’autogestion, d’apprentissage, d’esprit critique et de négociation

concernant les questions relatives à leur santé. L’organisation pourra par exemple s’associer aux

ministères de la Santé pour mettre en place des cadres politiques et des plans d’action ciblant les

grossesses des adolescentes, l’anémie et le risque de VIH. Elle pourra également réunir les

ministères de la Santé et de l’Éducation, les communautés et les jeunes pour intégrer une éducation

sur les aptitudes à la vie quotidienne, la puberté, la gestion de l’hygiène menstruelle et la santé

sexuelle et reproductive dans les cadres politiques et les stratégies de mise en œuvre. L’UNICEF

collaborera avec les systèmes de santé et de protection de l’enfance pour appuyer une réforme

juridique et politique systématique concernant les MGF/E. La collecte, l’analyse et l’utilisation de

données ventilées par sexe et par âge constitueront une priorité, notamment dans les efforts visant à

améliorer le socle de connaissances relatives à la contribution des déterminants structurels et des

normes sexospécifiques aux résultats en matière de santé des adolescents. L’UNICEF soutiendra la

collaboration Sud-Sud pour enrichir le corpus de données sur les stratégies efficaces pour traiter les

questions sexospécifiques dans les programmes (prévention des grossesses des adolescentes,

abandon des MGF/E, risque et traitement du VIH, gestion de l’hygiène menstruelle, etc.).

(b) Développer et intégrer des services tenant compte des sexospécificités pour les

besoins liés à la santé des adolescents. Les enfants quittant souvent le cadre des mécanismes

ordinaires de prestation de services de santé entre 10 et 20 ans, il est important pour l’UNICEF

d’aider les pays en optimisant les possibilités de fournir divers services intégrés par le biais de

plateformes centralisées. La plateforme de vaccination offre un moyen décisif de fournir aux mères

adolescentes et aux jeunes hommes des informations et des services relatifs à la prévention des

grossesses, en plus d’informations sur la promotion de la santé et du bien-être en général.

L’UNICEF s’associera au Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant

(PMNCH), à l’UNFPA et à l’OMS pour faire progresser ce domaine d’intégration des services.

L’organisation collaborera également avec d’autres partenaires, dont l’alliance GAVI, en vue

d’optimiser les chances d’intégrer des services de santé pour les filles lors des vaccinations contre le

papillomavirus humain. L’UNICEF fera progresser les interventions déterminantes visant à prévenir

et traiter le VIH chez les filles et les garçons et encouragera l’intégration de kits d’orientation

adaptés aux pays sur la gestion de l’hygiène menstruelle dans les programmes nationaux consacrés

à l’eau, l’assainissement et l’hygiène à l’école. Les écoles constituent d’ailleurs une plateforme

idéale pour fournir une éducation sexuelle complète et de qualité, fondée sur les faits. Il est

primordial d’accorder une attention particulière aux adolescentes enceintes et à leurs bébés,

notamment sur le plan du suivi postnatal, mais aussi d’adapter la prestation des services de santé

aux adolescents.

(c) Créer une demande pour lutter contre les normes et inégalités fondées sur le sexe

qui influencent les risques pour la santé des adolescents. L’UNICEF soutiendra les initiatives de

sensibilisation, d’éducation et de communication visant à créer des grands mouvements sociaux de

lutte contre la pratique des MGF/E et contre la stigmatisation et la discrimination associées au VIH.

Il s’efforcera également d’aplanir les obstacles structurels à la prévention et au traitement du VIH et

de réduire les risques de grossesse précoce au moyen d’interventions de protection sociale ciblant

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en priorité la violence et les obstacles économiques. L’UNICEF soutiendra l’autonomisation des

filles et des garçons en tant qu’acteurs du changement en les protégeant contre les risques pour la

santé des adolescents associés au VIH, aux MGF/E, aux actes de violence sexuelle et physique et

aux grossesses précoces. Il incitera également les jeunes et les partisans de sa démarche à améliorer

les connaissances relatives à l’eau, l’assainissement et l’hygiène dans les écoles et à la gestion de

l’hygiène menstruelle.

2. Faire progresser l’éducation des filles au niveau du secondaire

30. Des preuves accablantes démontrent que l’éducation secondaire des filles peut être une

puissante force d’évolution, pour les filles elles-mêmes et pour la société tout entière. En effet,

l’éducation des filles (en particulier au niveau secondaire) est le seul facteur constant qui peut avoir

des retombées positives sur la vie des intéressées, mais aussi sur presque tous les résultats de

développement désirés : de la réduction de la mortalité maternelle et infantile à l’élimination de la

pauvreté, en passant par l’obtention d’une croissance équitable et l’évolution des normes sociales.

31. Pourtant, le potentiel transformateur de l’éducation des filles est encore négligé dans

beaucoup de régions du monde. Selon des estimations récentes, seuls 62 pays sur 168 parviendront

à la parité dans l’éducation secondaire en 2015. Dans trop de pays, surtout en Afrique

subsaharienne, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie du Sud, l’écart entre les sexes se

creuse au niveau de l’éducation secondaire, et ce aux dépens des filles, en particulier celles issues

de groupes marginalisés (pauvres, vivant en milieu rural, issues d’une minorité ethnique,

handicapées, etc.). En Afrique subsaharienne, la situation n’a presque pas changé depuis 1999

concernant l’accès des filles aux études secondaires. Selon les dernières données, il n’y avait que

83 filles scolarisées pour 100 garçons. Dans d’autres régions, même si les filles sont plus

nombreuses à achever leurs études secondaires, la qualité des connaissances théoriques et pratiques

acquises ne leur permet pas d’atteindre la réussite et l’autonomie dans les domaines personnel,

social, politique ou économique.

32. Le Plan stratégique de l’UNICEF s’est notamment fixé pour priorité d’améliorer l’accès à

l’éducation secondaire et de veiller à ce que les jeunes adolescentes passent du primaire au

secondaire, mais aussi de s’attacher à la qualité de l’apprentissage pour réduire les inégalités entre

les sexes dans ce domaine, notamment dans les régions rurales et les communautés défavorisées.

Fondamentalement, il entend aider les filles à devenir des femmes capables d’agir pour évoluer sur

le plan personnel et social.

33. L’orientation de la programmation sur l’éducation secondaire des filles concernera un grand

nombre de pays. En Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, il est essentiel de résorber les

disparités entre les sexes en matière d’accès à l’éducation et d’achèvement des études secondaires,

mais aussi de démontrer la demande et la volonté politique de faire de cette problématique une

priorité des plans visant le secteur éducatif. Dans ces régions, l’UNICEF se concentrera en

particulier (mais pas exclusivement) sur les programmes d’éducation secondaire des pays concernés

par la question du mariage d’enfants, afin de créer des effets de synergie à l’échelle nationale. Dans

d’autres contextes, par exemple au Moyen-Orient ou en Amérique latine, les programmes cibleront

la qualité et la pertinence de l’éducation et des compétences des filles au niveau secondaire, qui

constituent des points d’entrée importants pour obtenir un emploi ou des moyens de subsistance.

(a) En association avec des partenaires majeurs tels que l’UNESCO, l’Initiative des

Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI) et le Partenariat mondial pour l’éducation,

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l’UNICEF s’engagera dans trois domaines cruciaux liés à l’éducation des filles au niveau du

secondaire :

(b) Consolider les environnements propices pour soutenir l’éducation des filles au

niveau du secondaire. L’UNICEF s’emploiera à renforcer les capacités nationales pour améliorer

les données relatives à l’éducation à l’échelon national et local, afin de mieux comprendre les

obstacles que rencontrent les filles, d’influencer la planification et de surveiller les progrès réalisés.

L’organisation soutiendra des plaidoyers factuels visant à augmenter le financement, à élaborer des

politiques et à engendrer une réforme législative afin d’améliorer l’égalité des sexes dans

l’enseignement secondaire, notamment en recrutant, formant et motivant des enseignantes et en

menant des actions concertées contre les violences sexistes à l’école.

(c) Augmenter et améliorer les chances de suivre des études secondaires pour les filles

les plus vulnérables. L’UNICEF s’efforcera d’assurer la transition et l’accès au premier cycle de

l’enseignement secondaire au moyen de plusieurs approches flexibles concernant les milieux

d’apprentissage formels et informels. Ses principaux axes d’intervention seront l’évolution

professionnelle des enseignants, les programmes d’études et les pédagogies tenant compte des

sexospécificités et la mise en place de cadres d’apprentissage sûrs et encourageants. L’organisation

soutiendra les prestations de services par des données probantes, par son expertise et par des

innovations destinées à surveiller et améliorer les résultats féminins en matière d’apprentissage. Elle

favorisera également les transitions de l’école à la vie professionnelle et les autres perspectives

d’avenir.

(d) Créer une demande pour l’éducation des filles dans les communautés et au niveau

national et mondial. L’UNICEF appuiera les actions visant à lever les obstacles socioculturels à

l’éducation des filles par le biais d’interventions systémiques ciblant les normes sociales

discriminatoires (notamment la présomption qu’une fille doit se marier enfant) qui empêchent les

filles de participer réellement et de mener des études secondaires jusqu’à leur terme. L’organisation

s’efforcera de remédier aux obstacles financiers au moyen d’allocations, de bourses et de transferts

monétaires conçus pour aider les parents et les ménages à envoyer leurs filles faire des études

secondaires. Elle apportera une direction stratégique et son soutien à l’UNGEI pour resserrer les

partenariats mondiaux, régionaux et nationaux en vue d’actions de plaidoyer. Pour cela, elle

améliorera la disponibilité des données probantes nécessaires pour dynamiser les programmes

d’éducation des filles et promouvoir l’éducation comme un moyen d’autonomisation des filles.

3. Mettre fin aux mariages d’enfants

34. Dans les pays en développement, environ une jeune femme âgée de 20 à 24 ans sur trois (ce

qui représente près de 70 millions de personnes) a été mariée avant l’âge de 18 ans, et un tiers

d’entre elles avant 15 ans. Le mariage d’enfants est une réalité dans beaucoup de pays. Il atteint

même une prévalence de 20 % ou plus dans 61 pays du monde. En outre, les unions de fait précoces

sont une pratique répandue dans plusieurs pays, notamment en Amérique latine et en Afrique de

l’Ouest. Or, elles ont souvent le même ordre de conséquences négatives à vie pour les filles.

35. Les répercussions du mariage d’enfants pour les filles et pour les sociétés sont aussi graves

que diverses. Des données accablantes révèlent ainsi le lien entre cette pratique et un taux élevé de

mortalité maternelle et infantile, un niveau d’éducation inférieur des filles et un classement national

au bas du tableau de l’indice de développement humain. Marier une fillette la prive de son enfance,

perturbe son éducation, limite ses chances et l’expose à des grossesses et des complications liées à

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l’accouchement. Cela augmente le risque qu’elle contracte une infection sexuellement transmissible

comme le VIH et qu’elle soit victime d’actes de violence et de maltraitance. Par rapport aux bébés

nés de mères adultes, les bébés d’adolescentes ont davantage tendance à être petits pour leur âge

gestationnel, à naître prématurés, à souffrir d’une insuffisance pondérale à la naissance et à mourir

dans la période néonatale.

36. Le mariage d’enfants relève par conséquent de l’ensemble des priorités de programmation

établies dans le Plan stratégique. L’aspect égalitaire est manifeste : les filles vivant dans des

ménages pauvres ont deux fois plus de risques d’être mariées enfants que dans les ménages plus

riches. Il en va de même pour les filles vivant en milieu rural, plus susceptibles d’être mariées dans

l’enfance que leurs congénères des zones urbaines. Enfin, les taux les plus élevés de mariage

d’enfants sont enregistrés dans les pays figurant parmi les plus pauvres du monde. Le problème

touche également davantage les filles issues de groupes marginalisés. Ainsi, environ la moitié des

femmes roms de la région ECO/CEI étaient mariées avant l’âge de 18 ans.

37. En association avec d’autres organismes des Nations Unies (UNFPA et ONU Femmes,

notamment), des gouvernements et des partenaires de la société civile, l’UNICEF met l’accent sur

l’importance et l’urgence de mettre un terme à cette atteinte à l’égalité des sexes qu’est le mariage

d’enfants. L’organisation a rassemblé des données et des éléments pertinents afin d’établir

l’ampleur du problème et de concevoir des solutions viables. Elle accélère à présent son action de

lutte contre les mariages d’enfants et les unions précoces. Pour cela, elle se concentrera sur les trois

domaines principaux suivants :

(a) Soutenir un environnement propice à l’abolition du mariage d’enfants. L’UNICEF

continuera d’intervenir auprès des pays et des instances internationales des droits de l’homme pour

soutenir les cadres politiques et les normes internationales qui établissent à 18 ans l’âge minimum

légal pour se marier et qui exigent la participation pleine et entière et le consentement des jeunes

femmes et des jeunes hommes à cette démarche. L’UNICEF collaborera avec des partenaires

majeurs tels que l’OMS, l’UNFPA, ONU Femmes, Girls Not Brides et d’autres organisations de la

société civile pour que l’indicateur du mariage d’enfants soit intégré à l’objectif d’égalité des sexes

dans le cadre de développement pour l’après-2015. De même, conformément à sa mission de

coordination des données sur le mariage d’enfants, l’organisation dirigera la préparation de mesures

intermédiaires de réussite dans ce domaine et soutiendra l’élaboration de plans d’action nationaux

budgétés visant à mettre fin à cette pratique.

(b) Augmenter les possibilités pour les filles d’acquérir une éducation, des aptitudes à

la vie quotidienne et des informations et services en matière de santé. Comme l’éducation, en

particulier au niveau secondaire, s’est révélée être la meilleure mesure préventive contre les

mariages d’enfants, l’UNICEF associera étroitement son action de prévention et de soutien dans ce

domaine aux programmes en faveur de l’éducation des filles au niveau du secondaire. De même, les

aptitudes à la vie quotidienne constituant un facteur décisif du report des mariages, l’UNICEF

soutiendra les programmes d’acquisition d’aptitudes à la vie quotidienne dans des cadres scolaires

ou autres et les associera étroitement à la prestation de services de santé intégrés pour les

adolescentes. Il s’agit d’une dimension particulièrement importante pour les filles mariées dans leur

enfance, car les services de santé tenant compte de l’âge et du sexe et les autres programmes

éducatifs sont des éléments essentiels pour atténuer les conséquences néfastes des mariages

d’enfants.

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(c) Créer une demande dans les communautés et les familles, ainsi que chez les filles,

en faveur de l’abolition des mariages d’enfants. L’UNICEF s’appuiera sur les données existantes,

qui montrent que les campagnes de communication, la mobilisation des communautés et les

programmes d’incitation financière et autres sont des interventions importantes pour lutter contre

les mariages d’enfants. En effet, ces mesures permettent de traiter les facteurs sous-jacents, tels que

la pauvreté des familles, les transactions nuptiales, la valeur des filles, leur rôle et leurs attentes, et,

plus fondamentalement, les normes sexospécifiques, qui considèrent le mariage comme une option

désirable ou acceptable pour une fillette.

4. Lutter contre les violences sexistes dans les situations d’urgence

38. Les violences sexistes constituent l’une des atteintes aux droits de l’homme les plus

fréquentes à travers le monde. L’UNICEF a avancé à grands pas dans l’intégration de cette question

à ses actions relatives à la santé, à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, au VIH et à l’éducation de

manière générale, et les violences sexistes sont un objectif essentiel des programmes de

l’organisation en faveur de la protection de l’enfance. En inscrivant les violences sexistes dans les

situations d’urgence parmi les objectifs prioritaires du PAES, l’UNICEF poursuit son action en se

concentrant plus encore sur les besoins d’une population particulièrement vulnérable. En effet, les

femmes et les filles sont exposées à un risque supérieur de subir diverses formes de violences

sexistes en raison de l’accès ou de la disponibilité limités de services adaptés ou de systèmes

formels de protection et de justice dans une situation d’urgence (services psychosociaux, de santé,

de protection et de justice, etc.) et en raison des déplacements forcés ou de la séparation des familles

et des communautés.

39. Les situations de conflits et les catastrophes naturelles peuvent intensifier les diverses

formes de violences sexistes que rencontrent les enfants et les femmes même en temps de paix et de

stabilité, notamment la violence domestique. Le mariage d’enfants est une pratique qui est parfois

utilisée par les familles dans les situations d’urgence dans le but de « protéger » les filles contre les

agressions sexuelles. En réalité, cela peut les exposer à d’autres formes de violence, notamment à

des actes de violence sexuelle. Les situations d’urgence introduisent dans les milieux concernés de

nouvelles manifestations des violences sexistes qui sont directement ou indirectement liées au

conflit ou à la catastrophe naturelle. La pauvreté, les déplacements ou la dépendance accrue qui

résultent du conflit ou de la catastrophe peuvent obliger les femmes et les filles à se prêter à des

rapports sexuels en échange de la protection de leur passage, de nourriture, d’un abri ou d’autres

ressources. De même, la sécurité insuffisante dans les camps les expose à un risque accru

d’agression sexuelle voire, dans certains cas, de traite d’êtres humains. Outre ces formes de

violences sexistes, l’effondrement de l’ordre moral et social et l’impunité généralisée qui

caractérisent les situations de conflit exacerbent la violence sexuelle, qui est notamment utilisée par

les combattants comme une arme de guerre. Les situations d’urgence augmentent également la

vulnérabilité des adolescents de sexe masculin à un recrutement dans les forces armées ou à des

actes de violence sexuelle.

40. Le travail de l’UNICEF en matière de violences sexistes dans les situations d’urgence

couvre à la fois la prévention et la réponse. La prévention est centrée sur la mise en œuvre et

l’évaluation d’initiatives à court et à long terme luttant contre les causes profondes des violences

sexistes afin d’y mettre un terme. La réponse est centrée sur la fourniture de soins et de services

vitaux, complets et multisectoriels aux victimes de tels actes. L’action de l’organisation pour lutter

contre les violences sexistes dans les situations d’urgence s’appuie sur une collaboration avec des

partenaires majeurs tels que l’UNFPA, l’International Refugee Commission (IRC), le Groupe

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chargé de la problématique hommes-femmes au sein du Comité permanent interorganisations et

l’Équipe volante de spécialistes de l’égalité des sexes (GenCap). Les interventions se concentreront

sur trois domaines principaux :

(a) Soutenir un environnement propice à la prévention des violences sexistes dans les

situations d’urgence et à la prise en charge et la réadaptation des victimes. Complément

indispensable de son action de prévention et de réponse, l’UNICEF s’attachera à renforcer les

programmes consacrés à l’égalité des sexes dans son action humanitaire au sens large afin de

remédier aux causes profondes des violences sexistes, qui sont exacerbées lors d’une catastrophe

naturelle ou d’un conflit. L’organisation continuera d’œuvrer en faveur de l’élaboration et de

l’application de normes et mécanismes internationaux qui considèrent les violences sexistes dans les

situations d’urgence comme une violation flagrante des droits de l’homme et qui font ressortir la

nécessité d’une action internationale concertée d’ordre préventif. L’UNICEF assumera à ce titre le

rôle de coordonnateur du domaine mondial de responsabilité Violences sexistes (GBV). Il

soutiendra les efforts déployés au moyen d’indications sur les meilleures pratiques et d’outils. En se

fondant sur son autorité et ses programmes multisectoriels, il intégrera des activités de prévention et

de réponse aux violences sexistes dans son action humanitaire. L’organisation dirigera notamment

la révision et la mise en œuvre des directives de l’IASC en la matière. L’UNICEF effectuera des

recherches pour établir quels sont les moyens efficaces de lutter contre les violences sexistes. Il

mesurera également l’impact du recours à une perspective fondée sur les normes sociales et à des

programmes de renforcement économique pour prévenir ce type de violences, favoriser l’autonomie

des filles et des femmes et bâtir des systèmes de réponse à assise communautaire.

(b) Soutenir la prestation de services élémentaires pour prévenir les violences sexistes

dans les situations d’urgence et accompagner les victimes. L’UNICEF soutiendra le renforcement

des capacités en vue d’étendre rapidement les programmes consacrés aux violences sexistes dans les

situations d’urgence de niveau 2 et 3, en intégrant notamment des services de santé et de soutien

psychosocial pour les victimes dès le début de ses interventions. Il intégrera une perspective

sexospécifique lors de la fourniture de services d’eau et d’assainissement dans les situations

d’urgence, en gardant à l’esprit les questions de sûreté et de sécurité des filles et des femmes.

L’organisation déploiera et distribuera des « trousses d’hygiène féminine » comportant des

instruments de protection (lampes-torches, par exemple) afin de contribuer à la sécurité des filles et

des femmes. Elle encouragera l’utilisation des trousses de prophylaxie post-exposition pour le VIH

et la création d’« espaces sûrs » où les enfants et les femmes pourront accéder à des informations et

être orientés vers des soins, un soutien psychosocial ou un cadre de protection.

(c) Sensibiliser l’opinion publique et soutenir l’évolution des communautés et des

structures concernant les normes et les comportements afin de prévenir les violences sexistes. L’UNICEF soutiendra les engagements auprès des hommes, des femmes, des filles et des garçons,

mais aussi des responsables communautaires, religieux ou autres afin de sensibiliser l’opinion

publique et de remettre en cause les normes perpétuant les violences sexistes. Il soutiendra

également les campagnes de communication (telles que la campagne pour mettre fin à la violence

contre les femmes) qui exploitent la puissance des voix collectives pour souligner le caractère

inacceptable des violences sexistes. L’organisation œuvrera à la mise en place de systèmes

communautaires d’intervention dans le cadre du programme pilote « Communities Care :

Transforming Lives and Preventing Violence in Somalia and South Sudan » (Les communautés se

mobilisent pour transformer les vies et prévenir la violence en Somalie et au Soudan du Sud). Elle

soutiendra également les programmes de renforcement économique afin de favoriser

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l’autonomisation des adolescentes et des femmes et d’atténuer leur vulnérabilité aux violences

sexistes.

B. Intégration de l’égalité des sexes dans les programmes

41. À ce jour, l’UNICEF a remporté de grands succès en intégrant l’égalité des sexes dans deux

domaines importants : les violences sexistes et l’éducation des filles au niveau du primaire. Comme

en témoignent ses activités récentes dans des domaines tels que le VIH et le SIDA, le secteur

WASH et la santé, l’intégration de l’égalité des sexes progresse dans d’autres secteurs que la

protection de l’enfance et l’éducation. À l’avenir, l’UNICEF s’appuiera sur ses avancées et ses

succès en optimisant le potentiel de ses actions sectorielles et intersectorielles afin de répondre aux

besoins propres au sexe féminin, mais aussi d’aider à redéfinir les relations entre les sexes en termes

de possibilités, de charges, de responsabilités et d’attentes. Ce programme dépassera la

programmation dans les domaines prioritaires ciblés que sont l’égalité des sexes et la santé des

adolescents, l’éducation des filles au niveau du secondaire, les mariages d’enfants et les violences

sexistes dans les situations d’urgence.

42. Au cours des quatre prochaines années, l’organisation privilégiera la qualité par rapport à la

quantité en matière d’intégration de l’égalité des sexes dans ses programmes : au lieu de parler

systématiquement de l’égalité des sexes, ce qui peut conduire à un traitement superficiel du

problème et à une déresponsabilisation concernant les résultats significatifs, son action dans ce

domaine se limitera à un certain nombre de priorités stratégiques qui seront définies en fonction des

contextes nationaux et des activités de l’organisation. Ci-après sont exposés quelques principes

fondamentaux et une liste plus illustrative qu’exhaustive des grandes questions soulevées par

l’intégration de l’égalité des sexes dans les domaines d’intervention du Plan stratégique.

1. Santé, VIH/SIDA et nutrition

43. Compte tenu du mandat de l’UNICEF, deux grands principes définissent l’ordre de priorité

des questions d’intégration de l’égalité des sexes dans les domaines de la santé, du VIH/SIDA et de

la nutrition au-delà de l’objectif prioritaire qu’est la santé des adolescents : il convient, d’une part,

de mettre en lumière les différences pouvant exister entre les sexes en matière de santé et de survie

de l’enfant et, d’autre part, de valoriser la vie et le bien-être des mères. Le premier point est

important, car la préférence pour les fils dans de nombreuses régions du monde se manifeste par des

pratiques discriminatoires plus ou moins subtiles à l’encontre des filles. La seconde partie est

importante, non seulement en raison de son impact sur la santé, la survie et le développement de

l’enfant, mais aussi parce que la grossesse et l’éducation des enfants constituent la fonction

différenciée ultime dévolue aux femmes pour la perpétuation de l’espèce humaine. Le respect, la

dignité et le soutien de ce rôle sont des éléments indispensables à la promotion de l’égalité des

sexes.

44. Le soutien des interventions décisives en matière de santé maternelle et infantile, de la

période prénatale à l’adolescence, constitue le cœur même de l’action de l’UNICEF en matière de

santé. Les données révèlent de plus en plus l’écart entre filles et garçons en matière de survie de

l’enfant, indépendamment de leurs différences biologiques, et les faits font ressortir des schémas de

soins différenciés selon le sexe. Il est donc indispensable de lutter contre la discrimination que

subissent les filles au niveau de leur survie et des soins qu’elles reçoivent. Concernant l’état

nutritionnel des filles et des garçons, mesuré par les taux de retard de croissance, d’insuffisance

pondérale ou d’allaitement, les données mondiales et nationales n’indiquent aucune différence

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marquée entre les sexes. Ces différences peuvent toutefois exister au niveau infranational, en

particulier au sein des groupes défavorisés. Malheureusement, force est de constater que, parfois,

l’absence d’écart entre les sexes dans la prévalence des retards de croissance ne résulte pas d’une

nutrition suffisante des filles, mais d’une mortalité excessive des suites de leur malnutrition. Pour

celles qui survivent, les taux plus faibles de scolarisation et de poursuite des études sont liés à la

sous-nutrition, et les taux de malnutrition diminuent à mesure que l’alphabétisation augmente.

45. Dans l’action de l’UNICEF en faveur de la santé maternelle, la protection du droit des

femmes à accoucher en toute sécurité et à survivre est à la fois une fin en soi et un facteur

déterminant de la capacité de survie et d’épanouissement de l’enfant. Dans les domaines de la santé

maternelle et néonatale, soutenir la fourniture de soins obstétriques d’urgence est un élément crucial

et hautement stratégique. Les interventions susceptibles de sauver la vie des mères et de leur

nouveau-né pendant les accouchements revêtent une importance capitale non seulement pour la

femme et l’enfant à naître, mais aussi pour les autres enfants de cette mère. Les accouchements

assistés par un personnel qualifié constituent un autre axe d’intervention important, de même que

l’accessibilité des soins prénataux et postnataux. Il est tout aussi essentiel d’intervenir au niveau de

la demande, pour enrichir les connaissances et l’information des femmes concernant les soins

adaptés ou pour rendre l’accès aux services plus viable au moyen de subventions et de systèmes de

soutien.

46. La nutrition maternelle, en particulier la prévention de l’anémie chez les femmes en âge de

procréer par une supplémentation en micronutriments, constitue une priorité du Plan stratégique.

L’état nutritionnel d’un enfant, notamment au cours des « 1 000 premiers jours » (la période qui

court de la grossesse au deuxième anniversaire de l’enfant, au-delà de laquelle les effets de la

malnutrition sont généralement irréversibles), dépend en grande partie de l’état nutritionnel de la

mère avant et pendant sa grossesse. L’anémie, qui est provoquée deux fois sur trois par une carence

en fer, est très répandue chez les femmes dans les pays en développement. Or, elle augmente le

risque de mortalité maternelle et la probabilité de donner naissance à des prématurés ou à des bébés

au poids insuffisant qui souffriront d’infections, d’un affaiblissement de leurs défenses

immunitaires et de troubles de l’apprentissage et du développement. Dans les cas les plus graves,

ces bébés mourront.

L’inégalité entre les sexes et l’infériorité des femmes sont encore des facteurs majeurs du VIH et

constituent un obstacle fondamental à l’élargissement des interventions liées aux enfants et au

SIDA. Outre l’attention accordée aux adolescents en matière de prévention et de prise en charge du

VIH, décrite dans les objectifs prioritaires ciblés en faveur de l’égalité des sexes, il existe deux axes

de travail dans le domaine d’intervention sur le VIH et le SIDA qui exigent une intégration effective

de l’égalité des sexes : la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH pendant la

grossesse, l’accouchement et la période d’allaitement, et le maintien des mères séropositives en

bonne santé et en vie. La fourniture d’un traitement antirétroviral à vie aux femmes séropositives est

la pierre angulaire des efforts dans ces deux domaines. Or la majorité des femmes, leurs partenaires

et leurs enfants n’ont pas encore accès à des services de PTME de base intégrant dépistage et

conseils en matière de VIH, planification familiale, conseils et soutien concernant l’alimentation des

nourrissons, prophylaxie antirétrovirale et traitements antirétroviraux pour les mères qui en ont

besoin.

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2. Eau, assainissement et hygiène (WASH)

47. Le principe le plus important pour l’intégration de l’égalité des sexes dans le secteur WASH

consiste à reconnaître que les principaux objectifs de l’organisation dans ce domaine, à savoir

l’accès à l’eau potable et l’élimination de la défécation à l’air libre, sont intrinsèquement liés aux

questions d’égalité des sexes. Dans le monde entier, l’approvisionnement en eau à usage

domestique est principalement le domaine des filles et des femmes. Le plus souvent, ce sont elles

qui vont chercher et utilisent l’eau pour les tâches traditionnellement féminines : s’occuper des

enfants, faire le ménage, la cuisine et la lessive. Dans de nombreux pays en développement, le

transport de l’eau nécessaire à leurs besoins et à ceux de leur famille occupe une part beaucoup trop

importante de l’emploi du temps des femmes. Cette tâche domestique compromet l’assiduité et la

réussite des filles à l’école. Un accès à l’eau potable proche du domicile ou, idéalement, le

raccordement du foyer à l’eau courante profite à tous, mais plus particulièrement aux femmes et aux

filles.

48. De la même manière, les femmes et les filles sont nettement plus affectées par l’absence de

services d’assainissement. Du fait des normes sexospécifiques et de la physiologie des femmes, ces

dernières ont un besoin d’intimité plus important que les hommes. Les réalités biologiques,

notamment liées aux besoins post-partum et à l’hygiène menstruelle, renforcent la nécessité pour les

femmes et les filles de disposer d’installations sanitaires adéquates à proximité. Les femmes et les

filles dont le domicile n’est pas équipé de toilettes sont humiliées, harcelées et risquent des

agressions sexuelles lorsqu’elles recherchent l’intimité pour se soulager et gérer leur hygiène

menstruelle.

49. Réduire le temps nécessaire aux femmes et aux filles pour accéder à l’eau potable et aux

services d’assainissement fait partie des priorités stratégiques requises pour l’égalité des sexes dans

le secteur WASH. Les approches communautaires de l’assainissement, qui consistent à générer de

la demande et fournir des équipements, permettent aux femmes et aux filles de participer à

l’identification des besoins de leur communauté dans ce domaine, de planifier les solutions

d’assainissement et de mettre en place de nouvelles normes sociales qui renforcent leur dignité, leur

santé, leur sécurité et leur liberté grâce à l’amélioration de leurs conditions sanitaires.

3. Éducation

50. Outre l’accent mis sur les études secondaires dans le cadre du PAES, la promotion de

l’égalité des sexes (et non uniquement de la parité) à l’école maternelle et primaire, ainsi que dans

des contextes de conflits et de consolidation de la paix, demeure une question centrale à l’UNICEF.

L’intégration de ces concepts dans le domaine de l’éducation repose principalement sur la qualité de

l’enseignement, les processus d’apprentissage et l’importance de l’éducation comme fondement

d’une socialisation caractérisée par un traitement plus équitable des sexes.

51. Le pilier que constitue la notion d’équité dans le domaine d’intervention du Plan stratégique

sur l’éducation requiert des stratégies destinées à améliorer l’assiduité à l’école et les résultats des

filles en matière d’apprentissage, et ce dès le plus jeune âge. Il permet d’identifier les priorités

suivantes : surmonter les obstacles sexospécifiques à une éducation de qualité ; collaborer avec des

partenaires afin de favoriser des écoles sûres, amies des enfants et inclusives ; et agir pour que les

filles aillent à l’école à un âge approprié et puissent progresser d’année en année. Les programmes

préscolaires ou l’école maternelle constituent un autre point de départ pertinent pour promouvoir

l’égalité des sexes dans le secteur de l’éducation. En effet, c’est pendant la plus tendre enfance que

E/ICEF/2014/CRP.12

19

les normes et identités sexospécifiques se forment et se consolident. Par ailleurs, les enseignants ou

assistants maternels sont en grande majorité des femmes, dont le travail est souvent non ou

faiblement rémunéré.

52. Face à l’augmentation de la fréquence et à la prolongation des crises, qu’elles soient

d’origine naturelle ou humaine, et à leur impact différencié sur les filles et les garçons, l’UNICEF

s’est fixé pour objectif d’améliorer les processus d’établissement de rapports et d’analyse de

données ventilées par sexe concernant l’éducation dans les situations d’urgence. L’accent sera

également mis sur les questions liées au genre dans le cadre du programme de consolidation de la

paix, d’éducation et de plaidoyer. L’UNICEF poursuivra son plaidoyer politique et son leadership

stratégique à l’échelle internationale avec l’UNGEI. L’organisation signifie ainsi son engagement

continu pour faire progresser l’action mondiale sur les questions des violences sexistes à l’école, du

développement de plans sectoriels sensibles au genre dans les pays membres du Partenariat mondial

pour l’éducation et du renforcement des mécanismes de surveillance de l’égalité des sexes dans le

secteur de l’éducation. Alors que nous commençons à élaborer le programme de développement

pour l’après-2015, l’UNICEF continuera à faire avancer l’action sur l’éducation des filles et

l’égalité des sexes, en s’appuyant sur des partenariats et des initiatives à grande échelle tels que

l’Initiative mondiale pour l’éducation avant tout du Secrétaire général (GEFI).

4. Protection de l’enfance

53. Outre les objectifs prioritaires ciblés en faveur de l’égalité des sexes que sont le mariage

d’enfants et les violences sexistes dans les situations d’urgence, l’UNICEF abordera les dimensions

importantes liées au genre de la protection de l’enfance. De manière globale, la prévention des

violences sexistes parmi les enfants constituera une priorité institutionnelle. Pour intégrer l’égalité

des sexes aux initiatives de protection de l’enfance, il importe de reconnaître que les normes

sexospécifiques entraînent des risques différents pour la protection des garçons et des filles, qui

peuvent avoir des besoins et des choix distincts. Par ailleurs, les garçons et les filles peuvent

présenter des capacités, des connaissances et des facultés d’adaptation différentes.

54. Les garçons comme les filles sont confrontés à des violences associées aux normes

sexospécifiques, mais souvent de manière différente. Pour les filles, les violences sexistes peuvent

prendre la forme d’avortements sélectifs en fonction du sexe, d’un accès non prioritaire à la

nourriture et aux services, de l’exploitation sexuelle et de l’emploi abusif comme travailleuses

domestiques. Pour les garçons, les violences sexistes prennent souvent la forme d’un enrôlement

dans des groupes armés, de châtiments corporels à l’école, de brimades et d’un mode de

socialisation encourageant la violence. Toutefois, les données prouvent que les filles subissent

nettement plus de violences que les garçons. À titre d’exemple, cinq enquêtes nationales récemment

menées auprès des ménages sur la violence à l’égard des enfants en Afrique et aux Caraïbes

démontrent qu’environ 25 % à 38 % des filles ont subi des abus sexuels avant l’âge de 18 ans,

contre 14 % pour les garçons.

55. L’UNICEF soutiendra les réformes juridiques et politiques destinées à remédier aux

violences à l’égard des filles et des garçons, afin que leurs droits soient protégés par des lois et des

politiques conformes aux normes internationales. L’organisation soutiendra également la prestation

de services visant à renforcer les familles, notamment les femmes, afin de réduire les risques de

violences sexistes, ainsi que la prestation d’un ensemble complet de services et l’accès à la justice

pour les victimes de telles violences. L’UNICEF s’appuiera sur des tendances sociales positives

existantes afin de sensibiliser les communautés et intensifier leur engagement, y compris auprès des

E/ICEF/2014/CRP.12

20

enfants, dans le but de changer les normes sociales sous-tendant les violences sexistes à l’égard de

ces derniers.

5. Intégration sociale

56. Pour incorporer l’égalité des sexes dans les initiatives d’intégration sociale de l’UNICEF, les

systèmes de protection doivent être axés sur les ménages. Dans le cas contraire, les différences entre

les sexes risquent de ne pas être prises en compte et les droits et choix des femmes et des filles

peuvent être bafoués. Dans le monde entier, les ménages dirigés par des femmes présentent un taux

disproportionné de pauvreté multidimensionnelle. Cette pauvreté féminine, particulièrement

lorsqu’elle est associée à l’exclusion sociale, peut compromettre le bien-être des femmes et de leurs

enfants en rendant les ressources nécessaires au quotidien inaccessibles, mais aussi menacer leur

santé et accroître leur vulnérabilité. L’exclusion sociale des femmes peut les empêcher de faire

entendre leur voix et d’influer sur les décisions qui affectent leur vie, réduisant ainsi leurs chances

d’améliorer leur avenir et provoquant leur isolation.

57. Les mécanismes de protection et d’avantages sociaux tels que les services de soins destinés

aux enfants et de soutien à la parentalité, ainsi que les congés de maternité et de paternité,

permettent aux femmes de se concentrer sur leurs obligations et responsabilités impératives, tout en

les aidant dans leurs choix sur un plus long terme et en améliorant leurs perspectives économiques.

Ils sont également importants pour lutter contre les stéréotypes sur les sexes. L’UNICEF promouvra

des mécanismes de protection sociale destinés aux filles et aux femmes qui encouragent leur

participation pleine et entière à la vie sociale, politique et économique de leur communauté et de

leur pays.

C. Freins et obstacles liés à l’appartenance sexuelle

58. Outre les efforts à déployer pour atteindre ces résultats cruciaux liés aux questions de genre,

l’UNICEF orientera son travail sur les freins et les obstacles à l’égalité des sexes et au respect des

droits, capacités, ressources et opportunités des enfants, qu’ils soient filles ou garçons. La question

de l’inégalité entre les sexes en tant que facteur déterminant pour le bien-être et les droits des

enfants fait partie intégrante du Système de suivi des résultats pour l’équité (MoRES). Il s’agit d’un

cadre interne à l’organisation conçu pour améliorer la conception, la mise en œuvre et le suivi des

programmes. Le système MoRES met l’accent sur le renforcement des capacités du gouvernement

et des partenaires afin d’assurer un suivi régulier des résultats intermédiaires, de manière à pouvoir

modifier rapidement les plans et stratégies le cas échéant.

59. L’identification d’un ensemble fondamental de freins et obstacles liés à l’appartenance

sexuelle aidera considérablement les programmes de pays à préciser la localisation et la nature des

disparités entre les sexes et à expliquer comment et pourquoi certains obstacles sexospécifiques

empêchent d’obtenir des résultats donnés dans chaque domaine d’intervention. Ainsi, il sera

possible de déterminer les solutions aptes à surmonter ces obstacles et les indicateurs utiles pour

évaluer les progrès accomplis. Les cinq freins et obstacles qui compromettent généralement la

réalisation d’objectifs liés à l’enfance dans les sept domaines d’intervention du Plan stratégique de

l’UNICEF sont les suivants :

(a) le manque de sécurité et de mobilité des femmes et des filles ;

(b) le manque de ressources et de pouvoir décisionnel des femmes et des filles ;

E/ICEF/2014/CRP.12

21

(c) l’accès limité des femmes et des filles aux informations, aux connaissances et aux

technologies ;

(d) la charge de travail excessive et les responsabilités multiples des femmes et des

filles ;

(e) les idéaux et les attentes préjudiciables vis-à-vis de chacun des sexes.

60. Les exemples ci-dessous illustrent la manière dont les freins et obstacles liés à

l’appartenance sexuelle compromettent l’existence d’un environnement propice et la prestation et

l’utilisation de services (les trois catégories clés du cadre du système MoRES), empêchant ainsi

d’obtenir des résultats dans les sept domaines d’intervention du Plan stratégique.

1. Environnement propice

(a) VIH/SIDA. Lorsque les politiques de protection sociale des femmes et des filles en

situation de pauvreté sont inadaptées ou inexistantes, le risque augmente que les adolescentes et les

femmes aient recours à la prostitution pour survivre et satisfaire leurs besoins élémentaires et ceux

de leurs enfants, et notamment pour se nourrir et se loger. Ce faisant, elles sont beaucoup plus

exposées au risque de contracter le VIH, ainsi que leurs enfants.

(b) WASH. Dans les communautés au sein desquelles les femmes ont peu l’occasion de

s’exprimer ou d’accéder aux processus de prise de décisions, leur besoin impérieux de disposer

d’installations sanitaires privées et sûres peut ne pas être satisfait.

(c) Nutrition. L’absence de droits liés à la maternité à l’échelle d’un pays peut

contraindre une mère à abandonner l’allaitement pour retourner au travail, sous peine de perdre son

emploi.

(d) Intégration sociale. L’absence de lois pour l’égalité des salaires, de droits d’héritage

ou de mesures de protection en cas de divorce contribue à accroître le nombre de femmes en

situation de pauvreté, entraînant de multiples privations pour leurs enfants.

2. Prestation de services

(a) Santé. Dans les sociétés au sein desquelles les mères peuvent être réticentes à

consulter un membre masculin du personnel soignant, des femmes employées dans les services de

santé peuvent faciliter l’accès aux services de vaccination.

(b) VIH/SIDA. Les services de santé qui stigmatisent les adolescentes consommant des

drogues ou les adolescents ayant des rapports sexuels avec des personnes de sexe masculin

(comportements considérés comme non conformes selon les idéaux et attentes vis-à-vis de chacun

des sexes) sont susceptibles d’exclure les adolescents séropositifs appartenant à ces catégories.

(c) WASH. Le travail (non rémunéré) de transport de l’eau par les femmes peut réduire

le sentiment d’urgence et le besoin perçu de mobiliser des fonds pour proposer des services d’eau

potable et d’assainissement.

(d) Nutrition. Certaines normes sociales rendent inconcevable pour une femme de

recevoir des informations sur l’allaitement d’un agent de santé masculin.

E/ICEF/2014/CRP.12

22

(e) Éducation. Un programme d’éducation présentant des stéréotypes sur les

deux sexes est susceptible de perpétuer des normes inéquitables entre garçons et filles.

(f) Protection de l’enfance. L’absence de foyers et de services pour les femmes

victimes de violences domestiques augmente leur exposition à ce risque, ainsi que les

privations relatives à l’alimentation, à l’habillement, au logement et à l’éducation.

3. Demande et utilisation de services

(a) Santé. Un établissement de santé gratuit pour les personnes vivant dans la

pauvreté peut se trouver à un endroit inaccessible pour les femmes en raison de problèmes

de sécurité ou d’interdictions sociales. De ce fait, il peut être difficile pour ces dernières de

soigner à temps leurs enfants malades.

(b) Nutrition. Le manque de contrôle et de pouvoir décisionnel concernant les

finances du ménage peut empêcher les femmes d’assurer une alimentation correcte pour

leurs enfants.

(c) Protection de l’enfance. Les normes sociales établissant l’enregistrement des

naissances comme une tâche masculine peuvent limiter le taux d’utilisation de ces services,

les femmes étant les principales responsables des nouveau-nés et jeunes enfants.

(d) Intégration sociale. Les femmes peu éduquées et ayant un accès limité aux

services d’information peuvent ne pas avoir connaissance des systèmes et programmes

susceptibles de leur porter assistance, à elles et à leurs enfants.

61. L’identification de ces freins et obstacles constituera un point de départ concret pour de

nombreux membres du personnel de l’UNICEF, que ce soit sur le terrain ou au siège. Ils pourront

ainsi tenir compte des questions liées à l’inégalité entre les sexes dans leur travail au sein des

programmes et les associer aux résultats visés. Il s’agit de l’approche qui sous-tend le cadre

programmatique et les priorités du PAES : l’intégration de l’égalité des sexes dans les programmes

de l’UNICEF doit contribuer à créer une situation équitable pour les enfants des pays dans lesquels

l’UNICEF intervient.

III. Efficacité institutionnelle : exécution du Plan d’action pour l’égalité des

sexes

62. Le contenu du programme de travail mentionné ci-dessus est concret mais ambitieux.

L’UNICEF engagera les ressources, le personnel, les capacités et les systèmes nécessaires à sa mise

en œuvre.

63. Depuis le lancement de sa Stratégie pour la promotion de l’égalité des sexes en 2010 et la

mise en œuvre du Plan d’action stratégique prioritaire 2010-2013, l’UNICEF a réalisé des avancées

significatives en développant un cadre institutionnel destiné à soutenir ses efforts dans ce domaine.

Les mesures prises sont notamment les suivantes : analyses sexospécifiques obligatoires pour les

programmes de pays (au moins une fois au cours du cycle du programme) ; analyses externes des

documents des programmes de pays pour s’assurer de leur conformité aux critères d’intégration de

l’égalité des sexes ; mise en œuvre du marqueur de l’égalité des sexes afin de contrôler l’impact

relatif des dépenses associées aux objectifs en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation

E/ICEF/2014/CRP.12

23

des femmes et des filles ; politique stricte visant à imposer la parité hommes-femmes dans les

postes de haut niveau ; collaboration avec d’autres organismes des Nations Unies, la société civile,

les gouvernements et des partenariats internationaux afin de parvenir à des résultats équitables pour

les enfants des deux sexes.

64. Dans le cadre de la mise en œuvre du PAES, l’UNICEF s’appuiera sur ces éléments et

améliorera les systèmes organisationnels et capacités techniques pour exécuter les priorités

programmatiques. Par ailleurs, son cadre institutionnel sera adapté pour s’aligner avec le Plan

d’action à l’échelle du système des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des

femmes. Ce Plan d’action demande à tous les organismes des Nations Unies de prendre des mesures

spécifiques pour renforcer la responsabilité et le contrôle, afin d’intégrer les questions d’égalité des

sexes et d’autonomisation des femmes et s’assurer de résultats dans ce domaine. L’UNICEF met en

œuvre les recommandations de l’examen quadriennal complet de 2012 sur l’égalité des sexes.

A. Cadre de résultats et suivi des performances

65. Le cadre de résultats programmatiques consolidés définis comme prioritaires dans le PAES

figure à l’Annexe B et est directement extrait du cadre de résultats du Plan stratégique 2014-2017

de l’UNICEF. Il comprend un total de 42 indicateurs, 22 étant conçus pour suivre la progression des

objectifs prioritaires ciblés en faveur de l’égalité des sexes et 20 pour suivre l’intégration élargie des

questions liées au genre dans les programmes. Au niveau interne, l’UNICEF transmettra

uniquement les indicateurs de ce cadre de résultats consolidés au Conseil d’administration. En

parallèle, l’organisation collaborera avec les bureaux de pays pour identifier et surveiller d’autres

indicateurs clés qu’il n’est pas forcément possible d’évaluer en interne de manière cumulative, mais

qui demeurent importants et pertinents pour obtenir des résultats concernant l’égalité des sexes dans

certains contextes.

66. Par ailleurs, l’UNICEF a identifié cinq critères de performance pour évaluer l’amélioration

de son efficacité institutionnelle en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes et

des filles. Ces critères sont associés aux principes clés appliqués par l’UNICEF dans le cadre de la

mise en œuvre du PAES, à savoir le renforcement des systèmes, l’amélioration des capacités et

l’investissement dans les ressources. Les mesures spécifiques et les données de référence qu’ils

utilisent sont indiquées à l’Annexe C. Ces critères sont les suivants :

(a) dépenses associées aux programmes en faveur de l’égalité des sexes ;

(b) personnel et capacités liés aux questions d’égalité des sexes dans l’organisation ;

(c) performances en matière d’égalité des sexes des plans de gestion des programmes de

pays ;

(d) performances en matière d’égalité des sexes lors des évaluations des programmes de

l’UNICEF ;

(e) diffusion des connaissances et communications efficaces pour la promotion de

l’égalité des sexes.

E/ICEF/2014/CRP.12

24

B. Responsabilité

67. La direction de l’UNICEF est responsable de la mise en œuvre du PAES et de l’obtention

des résultats définis comme prioritaires, depuis le bureau du directeur général jusqu’aux directeurs

régionaux et représentants de pays, qui sont chargés d’obtenir des résultats sur le terrain. Pour

assurer un suivi régulier de la mise en œuvre et des résultats obtenus, l’UNICEF a créé le Comité

directeur du PAES, présidé par le directeur général adjoint chargé des programmes et composé de

hauts responsables des bureaux régionaux et du siège.

68. Le Comité directeur du PAES sera chargé de mettre en œuvre et contrôler les systèmes, de

renforcer les capacités, de gérer les processus d’allocation des ressources définis ci-dessous et

d’évaluer régulièrement les progrès accomplis. Il s’assurera que les responsabilités relatives aux

performances de mise en œuvre et d’obtention de résultats du PAES sont intégrées aux descriptifs

de postes et évaluations des performances des directeurs régionaux et de divisions et des

responsables placés sous leur direction. Il évaluera régulièrement les performances des pays et

divisions sur la base des résultats programmatiques du PAES et des critères institutionnels et

fournira un retour d’information, des conseils et un soutien approprié aux divisions et régions

concernées. Enfin, il rendra compte des progrès accomplis et des résultats obtenus au directeur

général.

C. Ressources financières

69. L’UNICEF déploie des efforts significatifs pour accroître les ressources des programmes et

les investissements institutionnels dans le cadre de ses activités en faveur de l’égalité des sexes, tel

que requis pour la mise en œuvre du PAES.

1. Objectif financier

70. Conformément au Plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies pour l’égalité des

sexes et l’autonomisation des femmes, l’UNICEF a défini l’objectif financier suivant : d’ici 2017,

soit la dernière année du Plan stratégique, environ 15 % des dépenses associées aux programmes

doivent être consacrées à des initiatives en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des

filles et des femmes. Cet objectif s’applique aux dépenses associées aux programmes prises en

charge par les ressources ordinaires et autres et inclut les programmes liés au développement et à

l’intervention humanitaire. Si ses objectifs en termes de recettes sont atteints, l’UNICEF compte

investir environ 1,15 milliard de dollars sur une période de quatre ans en programmes de

développement favorisant l’égalité des sexes. Les dépenses réalisées pour l’égalité des sexes dans

les interventions humanitaires s’ajouteront à cette somme. Environ 18 à 20 % de ces dépenses

doivent être consacrées aux objectifs prioritaires ciblés en faveur de l’égalité des sexes, le reste

étant destiné aux programmes plus généraux de l’UNICEF contribuant de manière explicite à

l’égalité des sexes ou à l’autonomisation des filles et des femmes, parallèlement aux objectifs

principaux. Ces chiffres sont des projections et non des éléments budgétaires définitifs, l’allocation

finale des ressources aux produits et résultats dépendant des décisions de chaque bureau de pays, en

fonction des priorités définies avec les partenaires nationaux dans le cadre des programmes de

coopération.

E/ICEF/2014/CRP.12

25

2. Ressources de base

71. Sur la période budgétaire 2014-2017, l’UNICEF envisage d’investir 19 millions de dollars

en ressources de base afin de renforcer les capacités des régions et du siège pour les programmes en

faveur de l’égalité des sexes. Cette somme représente un investissement de 12 millions de dollars en

ressources de base supplémentaires par rapport au budget défini auparavant. Le cas échéant,

l’UNICEF demandera au Conseil d’administration de relever le plafond du budget institutionnel de

l’organisation lors de la présentation de l’évaluation du budget à mi-parcours en 2016, de manière à

augmenter encore les ressources consacrées aux initiatives d’égalité des sexes.

3. Fonds thématique pour l’égalité des sexes

72. Conformément au Plan stratégique, l’UNICEF a mis en place neuf fonds thématiques pour

la période 2014-2017, soit un pour chaque domaine d’intervention et un pour chacun des deux

domaines transversaux que sont l’égalité des sexes et l’action humanitaire. Ces contributions

thématiques sont des fonds génériques classés parmi les autres ressources ; elles sont destinées à

soutenir l’obtention des produits ou résultats définis dans le Plan stratégique. Le rapport de

l’examen quadriennal complet de 2012 mentionne notamment les fonds thématiques dans le

contexte d’approches innovantes visant à améliorer la prévisibilité du financement des activités de

développement. La création d’un fonds distinct pour l’égalité des sexes répond au souhait du

Conseil d’administration que l’UNICEF donne la priorité aux objectifs d’égalité des sexes et

d’autonomisation des filles et des femmes dans le Plan stratégique. Ainsi, les donateurs ont la

possibilité de contribuer directement aux activités de promotion de l’égalité des sexes ou aux fonds

thématiques des différents domaines d’intervention.

73. Le fonds thématique pour l’égalité des sexes est principalement destiné à soutenir les

activités des éléments transversaux de l’UNICEF en la matière, tel qu’indiqué notamment dans les

quatre objectifs prioritaires ciblés en faveur de l’égalité des sexes et les freins et obstacles liés à

l’appartenance sexuelle, communs aux sept domaines d’intervention du Plan stratégique. Le fonds

permettra d’encourager les initiatives innovantes, renforcera les données et les mesures et tirera

parti des ressources ordinaires et autres consacrées aux programmes en faveur de l’égalité des sexes.

Le fonds thématique destiné à chaque domaine d’intervention soutiendra de manière plus

systématique l’intégration des activités et objectifs en matière d’égalité des sexes, de manière

adaptée à chaque secteur. Dans le cadre de la mobilisation de ressources pour les activités

sectorielles et humanitaires, l’UNICEF élaborera systématiquement un budget affecté aux objectifs

prioritaires pour l’égalité des sexes.

4. Autres ressources

74. Les efforts de mobilisation d’autres ressources de l’organisation ont pour but d’optimiser les

possibilités de lever des fonds pour les objectifs prioritaires ciblés en faveur de l’égalité des sexes et

l’intégration des activités et objectifs correspondants, pour l’ensemble des programmes de

l’UNICEF. Les donateurs s’intéressent particulièrement à certains domaines prioritaires des

activités de promotion de l’égalité des sexes, tels que le mariage d’enfants, les MGF/E, l’éducation

des filles ou les services de santé intégrés pour les adolescents. Un effort plus concerté sera fourni

pour élaborer un budget consacré aux programmes et à l’expertise en matière de genre dans les

domaines où la question de l’égalité des sexes doit être intégrée, tels que les activités liées à l’eau et

à l’assainissement, la vaccination, la santé communautaire, la nutrition et les initiatives

humanitaires.

E/ICEF/2014/CRP.12

26

D. Dispositif relatif à l’égalité des sexes

75. En tant qu’organisation, l’UNICEF met tout en œuvre pour tirer parti de sa mission

multisectorielle et des compétences de son personnel afin de mettre en place des équipes flexibles,

multidisciplinaires et axées sur les problèmes et résultats. Ces réservoirs de talents permettent de

concevoir des solutions qui font avancer les droits des enfants les plus défavorisés. Dans ce

contexte, les experts dotés des compétences nécessaires pour s’attaquer à l’inégalité entre les sexes

représentent une valeur ajoutée essentielle, et jouent également un rôle catalyseur majeur pour une

collaboration intersectorielle.

76. C’est pourquoi l’UNICEF renforce son dispositif de base relatif à l’égalité des sexes en

augmentant le nombre de spécialistes responsables de ces questions et de la collaboration

intersectorielle. L’équipe en charge de l’égalité des sexes au siège sera consolidée afin de servir de

référence dans la mise en œuvre du PAES. Elle coordonnera le soutien et le conseil technique,

stratégique et opérationnel global pour les éléments programmatiques et institutionnels du PAES.

Ce rôle de référence sera complété par des spécialistes régionaux de l’égalité des sexes, afin que la

mise en œuvre du PAES soit intégrée de manière effective aux programmes et aux résultats sur le

terrain.

77. Dans le cadre des efforts de l’organisation pour renforcer les capacités nationales, une

attention particulière sera portée au recrutement de spécialistes de l’égalité des sexes dans les

bureaux de pays. Ces derniers recevront des instructions pour s’assurer que leurs ressources

humaines dans ce domaine correspondent à leur budget et au contenu de leurs programmes

(objectifs prioritaires ciblés en faveur de l’égalité des sexes et intégration de l’égalité des sexes aux

programmes). Les pays affichant des indicateurs d’inégalité entre les sexes moyens à élevés et les

bureaux de pays bénéficiant de ressources supérieures à 20 millions de dollars devraient se voir

affecter au moins un spécialiste de l’égalité des sexes. Dans les deux ans à venir, les pays utiliseront

leurs cycles de descriptif de programme de pays (CPD) et d’examen à moyen terme pour s’assurer

de disposer du personnel adéquat en la matière, conformément aux instructions reçues. Ils seront

libres d’exploiter la source de financement qu’ils jugeront la plus appropriée.

78. Dans les pays où le recrutement d’experts de l’égalité des sexes à temps plein n’est pas

envisageable en raison de l’ampleur et de la portée limitées des activités de leur bureau, le

responsable de la coordination des questions d’égalité des sexes devra répondre à des exigences

minimales en termes de compétences, d’ancienneté et de responsabilité dans ce domaine. Les pays

seront encouragés à tirer parti de l’expertise d’organismes partenaires et des équipes en charge de

l’égalité des sexes, des groupes de travail transversaux, des enseignements des pairs et de la

collaboration internationale. Les conseillers régionaux et l’équipe du siège chargés de promouvoir

l’égalité des sexes soutiendront les bureaux de pays dans les processus de planification, de

conception de programmes et d’assurance qualité.

79. Il importe également que l’UNICEF encourage et soutienne les pratiques de recrutement et

les redéfinitions de postes permettant d’accroître le nombre de spécialistes sectoriels de l’égalité des

sexes qui associent une expertise dans ce domaine et la connaissance d’autres secteurs tels que la

santé, le VIH/SIDA, la nutrition, le secteur WASH, l’éducation ou la protection. Il a été prouvé que

les experts sectoriels de l’égalité des sexes facilitent la transposition des concepts en activités

techniques spécifiques. Par ailleurs, ils constituent l’un des modes les plus durables d’intégration de

l’égalité des sexes dans la pratique organisationnelle.

E/ICEF/2014/CRP.12

27

Personnel de base

chargé des questions

d’égalité des sexes

Pays avec indicateurs

d’inégalité entre les sexes

moyens à élevés, budget

supérieur à 20 millions de

dollars : environ 50

Spécialistes

sectoriels dans les

bureaux de pays et

au siège Budgets plus restreints et/ou

pays présentant des indicateurs

d’inégalité entre les sexes bas :

renforcement des responsables

des questions d’égalité des

sexes

Siège et bureaux régionaux :

14

Parité des sexes

80. L’UNICEF continuera à faire avancer la parité des sexes à tous les niveaux et à promouvoir

un environnement de travail plus équitable entre les sexes. Atteindre la parité des sexes dans les

postes de haut niveau demeure une priorité organisationnelle et des progrès mesurables ont été

E/ICEF/2014/CRP.12

28

accomplis dans ce sens au fil du temps. Fin 2012, 42 % des postes P5 ou supérieurs étaient occupés

par des femmes, et ce chiffre est passé à 44 % en 2013.

81. L’UNICEF a mis en place des politiques et mesures concrètes pour atteindre la parité des

sexes dans les postes de haut niveau sur une période approximative de quatre ans. Le directeur

général a réitéré son engagement en faveur de la parité des sexes dans les postes de haut niveau,

notamment aux échelons D1 et D2. Il a insisté sur le fait que l’équilibre entre les sexes doit faire

partie des critères de sélection clés lors du recrutement et que les hauts responsables doivent faire

appliquer ce principe. L’UNICEF fait en sorte que les groupes de sélection présentent un équilibre

entre les sexes et que les listes de candidats incluent des femmes. Par ailleurs, l’UNICEF encourage

l’avancement des femmes des postes intermédiaires aux postes de direction et l’intégration de

personnel féminin qualifié aux « groupes de talent », dans le cadre de ses efforts de constitution

d’un réservoir de candidats qualifiés.

E. Renforcement des capacités et des systèmes

82. En se basant sur les éléments fondamentaux du Plan d’action stratégique prioritaire pour

2010-2013, la mise en œuvre du PAES mettra l’accent sur l’amélioration des systèmes et

l’optimisation de la qualité et de l’efficacité des initiatives en faveur de l’égalité des sexes à tous les

niveaux de l’UNICEF. L’amélioration des capacités de base a été définie comme une priorité,

notamment au niveau régional, de manière à renforcer les compétences et capacités relatives à

l’égalité des sexes pour un plus grand nombre de membres du personnel. Une attention particulière

sera portée aux corpus de données, aux indicateurs, à la constitution de données factuelles, à

l’innovation et aux solutions transversales pour l’égalité des sexes. Par ailleurs, les instructions et

outils seront renforcés de manière à fournir des solutions et des modèles de programmes plus

concrets visant à obtenir des résultats équitables pour les deux sexes.

83. Dans l’optique d’améliorer ses capacités et ses directives, l’UNICEF déploiera des efforts

significatifs pour tirer parti des programmes sectoriels, des formations, de la mise en réseau et des

processus de mesure, de manière à intégrer l’égalité des sexes de manière adaptée et durable. La

collaboration intersectorielle constitue un atout majeur de l’UNICEF dans ses activités en faveur de

l’égalité des sexes. Les possibilités de formation et les documents d’orientation, qui permettent

d’approfondir les connaissances et d’élargir les compétences requises pour des programmes

équitables entre les sexes, au-delà des contraintes sectorielles, seront donc développés et exploités

en parallèle. Les activités de formation et de renforcement des capacités seront associées aux

processus d’assurance qualité, de manière à aligner les connaissances de l’organisation et du

personnel.

84. L’UNICEF fera en sorte de soutenir l’intégration des objectifs prioritaires en faveur de

l’égalité des sexes à toutes les étapes du cycle des programmes de pays, depuis l’analyse de la

situation à l’élaboration des descriptifs de programmes de pays, leur traduction en plans d’action

pour la mise en œuvre des programmes de pays (CPAP) et plus particulièrement leur exécution via

les plans de gestion des programmes de pays (CPMP) et les programmes de travail annuels. Des

solutions et des points d’entrée concrets pour l’intégration de l’égalité des sexes conformément au

PAES seront mentionnés dans les outils d’assurance qualité et d’orientation pour les programmes,

ainsi que dans le manuel électronique de planification de programmes.

85. L’importance du frein et obstacle structurel que constitue l’inégalité entre les sexes pour de

nombreux résultats positifs dans le secteur de l’enfance a été intégrée au déploiement initial du

E/ICEF/2014/CRP.12

29

système MoRES. Ce point sera renforcé au moyen de directives supplémentaires relatives à des

stratégies fondées sur les faits. Un effort concerté sera réalisé pour intégrer des exemples concrets et

des études de cas d’analyse des déterminants liés aux questions de genre dans le guide et les

processus de formation du système MoRES. Par ailleurs, un ensemble fondamental d’indicateurs

sera élaboré.

86. Une autre priorité majeure réside dans l’amélioration des systèmes de suivi, afin de

surveiller de manière plus systématique les résultats en matière d’égalité des sexes et les principaux

critères de progression institutionnelle des programmes et résultats dans ce domaine. Les indicateurs

et critères pour l’égalité des sexes associés au Plan stratégique ont déjà été considérablement

renforcés. L’UNICEF affinera l’application du marqueur de l’égalité des sexes, introduit en 2011,

avec lequel tous les résultats sont évalués sur une échelle à quatre points indiquant leur contribution

à l’égalité des sexes. L’UNICEF optimisera ce marqueur de l’égalité des sexes en le reliant aux

grands processus décisionnels, tels que les rapports annuels à tous les niveaux, et en utilisant ses

résultats pour les rapports et la planification stratégique annuels. L’amélioration de l’assurance

qualité et l’intensification des analyses de routine du marqueur de l’égalité des sexes constituent une

étape essentielle pour le suivi des dépenses associées aux ressources et de la qualité des

programmes en faveur de l’égalité des sexes. La notation du marqueur de l’égalité des sexes sera

évaluée par rapport aux codes d’intervention spécifiques, afin d’aider les pays à mieux aligner les

résultats déclarés et les activités proposées pour les programmes en faveur de l’égalité des sexes.

87. Par ailleurs, l’UNICEF continuera à renforcer ses mécanismes de responsabilité et

d’évaluation en adoptant et mettant en œuvre un ensemble de critères pour toutes les évaluations de

programmes, de manière à mesurer systématiquement l’intégration de l’égalité des sexes en tant que

question transversale. Les indicateurs pour les évaluations par le Plan d’action à l’échelle du

système des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes étant toujours

en cours d’élaboration, l’UNICEF utilisera les critères de performance du Système mondial de

contrôle des évaluations (GEROS). Pour évaluer la qualité des rapports et intégrer les questions

d’égalité des sexes, les critères de ce système se basent sur les normes du Groupe des Nations Unies

pour l’évaluation.

F. Partenariats et cohérence

88. L’UNICEF continuera de s’engager dans les processus interorganisations des Nations Unies

à tous les niveaux et de promouvoir des synergies et initiatives de collaboration dans le cadre de la

mise en œuvre du PAES. L’UNICEF collaborera avec des organisations sœurs pour optimiser les

buts communs et les synergies, de manière à générer de la valeur ajoutée et fournir un soutien

adapté à ses partenaires et aux gouvernements nationaux, conformément à son mandat.

89. À l’échelle mondiale, l’UNICEF continuera de participer au Réseau interinstitutions pour les

femmes et l’égalité des sexes, à l’Équipe spéciale pour l’égalité des sexes du Groupe des Nations

Unies pour le développement, au Groupe chargé de la problématique hommes-femmes au sein du

Comité permanent interorganisations, à Beijing +20, à la CIPD +20 et aux discussions sur l’égalité

des sexes pour l’après-2015. L’UNICEF a été nommé organisation responsable à l’échelle mondiale

de la Journée internationale de la fille et continuera à collaborer avec d’autres organismes des

Nations Unies et partenaires externes pour célébrer cette journée.

90. L’UNICEF renforcera la collaboration interorganisations et les partenariats à l’échelle

régionale. Au niveau national, l’UNICEF continuera de jouer un rôle central dans la définition des

E/ICEF/2014/CRP.12

30

objectifs prioritaires en faveur de l’égalité des sexes à l’échelle du système des Nations Unies par le

biais du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement. Outre sa participation aux

groupes thématiques sur l’égalité des sexes et autres initiatives interorganisations, l’UNICEF

soutiendra le suivi des performances des OMD, de la CDE, de la CEDAW et d’autres initiatives

issues du programme pour l’après-2015. L’UNICEF travaillera avec ONU-Femmes et d’autres

organismes afin de renforcer les capacités nationales en matière d’égalité des sexes.

91. L’UNICEF s’appuiera sur plusieurs partenariats clés pour faire avancer ses travaux en

faveur de l’égalité des sexes, tels qu’« Une promesse renouvelée », l’Initiative des Nations Unies

pour l’éducation des filles (UNGEI), l’Initiative mondiale pour l’éducation avant tout (GEFI) et la

campagne « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ». L’organisation a

travaillé en étroite collaboration avec ONU-Femmes afin de soutenir le Plan d’action à l’échelle du

système des Nations Unies, notamment en partageant avec d’autres organismes ses connaissances et

son expérience relatives aux normes de performance pour le suivi des ressources et le

développement des marqueurs de l’égalité des sexes. L’UNICEF a collaboré avec ONU-Femmes

pour promouvoir un objectif distinct lié à l’égalité des sexes dans le cadre de développement pour

l’après-2015, ainsi que des indicateurs et résultats spécifiques.

92. L’UNICEF continuera de faciliter l’établissement de rapports par les équipes de pays des

Nations Unies à l’attention du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes

durant les réunions du groupe de travail d’avant-session. Par ailleurs, l’UNICEF continuera de

coprésider, avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le sous-groupe

« Comptabilisation des ressources affectées à l’égalité des sexes » de l’Équipe spéciale pour

l’égalité des sexes du Groupe des Nations Unies pour le développement.

G. Diffusion des connaissances et communications

93. L’intensification des efforts et l’augmentation des capacités concernant les programmes et

systèmes en faveur de l’égalité des sexes iront de pair avec une amélioration des processus de

diffusion des connaissances au sein de l’organisation. Avec le renforcement de l’expertise en

matière d’égalité des sexes à tous les niveaux, des professionnels du domaine interagiront de

manière régulière au sein d’un réseau interne, notamment dans le cadre d’une réunion annuelle.

Grâce au perfectionnement des systèmes institutionnels de diffusion et de gestion des

connaissances, ce réseau étendu pourra tirer pleinement parti des améliorations apportées en matière

de partage des meilleures pratiques et des réalisations essentielles, qui seront mises en avant et

communiquées de manière régulière au sein des réseaux étendus d’autres domaines techniques. Un

site sera créé et géré pour l’équipe afin d’assurer le partage régulier des outils, documents, études de

cas, etc. Les objectifs prioritaires ciblés en faveur de l’égalité des sexes seront particulièrement

importants pour la promotion d’une coopération Sud-Sud entre les pays œuvrant pour une même

priorité à l’intérieur des régions et entre elles.

94. L’égalité des sexes, l’équité et les droits font partie des priorités de communication de

l’UNICEF en 2014 en tant que thème transversal. Ainsi, l’égalité des sexes sera intégrée aux

principaux messages et communications de l’organisation. Cet atout en matière de communication

et l’approche stratégique de sensibilisation du public amélioreront le développement et la diffusion

de messages et produits de haute qualité aux moments clés. Les possibilités de communication et de

création de synergies avec des partenaires et le public, notamment la population jeune, seront

optimisées. L’UNICEF utilisera des plateformes de communication internes et externes pour

réorganiser et partager les dernières études et données sur les résultats obtenus par rapport aux

E/ICEF/2014/CRP.12

31

priorités identifiées dans le PAES, afin de mobiliser le public requis pour agir. Ce public inclut les

hommes, les femmes, les filles et les garçons, les responsables locaux, la société civile, les

gouvernements et les autres partenaires. Grâce à des événements majeurs à l’échelle mondiale

comme la Journée internationale de la fille et des campagnes telles que « Tous unis pour mettre fin

à la violence à l’égard des femmes », l’UNICEF réalisera des avancées sur des questions

spécifiques liées à l’égalité des sexes auprès d’un public plus large, en mettant plus particulièrement

l’accent sur les quatre objectifs prioritaires ciblés. Des efforts de communication soutiendront

l’objectif de l’organisation consistant à faire de l’UNICEF une référence dans ce domaine. Ces

efforts de communication appuieront également la collecte de fonds et permettront à l’organisation

d’assurer le lancement et la viabilité du Fonds thématique pour l’égalité des sexes.

95. La communication auprès du public devra impérativement soutenir les programmes en

contribuant à faire évoluer les attitudes et idées reçues relatives aux discriminations sexuelles. Une

attention particulière sera portée au partage des connaissances et des meilleures pratiques au sein de

l’UNICEF et au-delà en ce qui concerne les activités en faveur de l’égalité des sexes, en mettant

notamment l’accent sur les résultats. La Division de la communication travaillera en étroite

collaboration avec la Division des politiques et de la stratégie, ainsi qu’avec la section de

communication pour le développement de la Division des programmes, pour atteindre les objectifs

du PAES. Pour cela, elle s’appuiera sur le corpus de données existantes et à collecter, de manière à

engager le public adéquat dans la promotion d’environnements propices et le changement des

normes et pratiques constituant un obstacle pour l’égalité des sexes.

IV. Établissement de rapports et évaluation des progrès accomplis dans le

cadre du Plan d’action pour l’égalité des sexes

96. L’UNICEF transmettra un rapport annuel au Conseil d’administration afin de rendre compte

des progrès accomplis dans le cadre du PAES, en fournissant les derniers résultats programmatiques

concernant les priorités mentionnées plus haut et les critères de performance nécessaires au suivi de

l’efficacité institutionnelle.

97. Le PAES étant associé au Plan stratégique de l’UNICEF pour 2014-2017, les progrès

accomplis seront mesurés sur la base des produits, résultats et indicateurs intégrés au Plan

stratégique, consolidés pour le PAES à l’Annexe B. Les critères de performance mentionnés à la

section 3 seront évalués conformément aux mesures spécifiées à l’Annexe C.

98. Par ailleurs, toutes les régions évalueront annuellement les performances nationales par

rapport au PAES. Le Comité directeur se chargera de mesurer ces performances à l’échelle de

l’organisation. Ces examens, associés aux rapports annuels des pays et au suivi des données

collectées sur les performances institutionnelles, étayeront le rapport sur la mise en œuvre du PAES,

qui sera présenté au Conseil d’administration lors de sa session annuelle.

99. L’UNICEF réalisera une évaluation de ses activités en matière d’égalité des sexes et

d’autonomisation des femmes et des filles en 2016. Cette évaluation sera notamment utilisée pour

l’examen des performances à mi-parcours de la mise en œuvre du PAES.

E/ICEF/2014/CRP.12

32

E/ICEF/2014/CRP.12

33

ANNEXE A

PLAN D’ACTION POUR L’ÉGALITÉ DES SEXES – ORIENTATION PROGRAMMATIQUE

INTÉGRATION DE L’ÉGALITÉ

DES SEXES DANS TOUS LES

DOMAINES D’INTERVENTION DU

PLAN STRATÉGIQUE

1. SANTÉ

Ex. : santé

maternelle,

égalité des

sexes dans la

survie

infantile

2. VIH/SIDA

Ex. : PTME et

traitement

antirétroviral

pour les

femmes

séropositives

3. WASH

Ex. : eau

potable et

installations

sanitaires à

domicile

4. NUTRITION

Ex. :

amélioration de

la nutrition

maternelle,

réduction de

l’anémie

5. ÉDUCATION

Ex. : égalité des

sexes dans

l’éducation, le

développement de

la petite enfance

et la prise en

charge des enfants

6. PROTECTION

DE L’ENFANCE

Ex. : réduction des

violences sexistes et

du travail des

enfants

7. INTÉGRATION

SOCIALE

Ex. : protection et

avantages sociaux

pour les femmes et

les filles

EFFORTS ORIENTÉS

SUR LES OBJECTIFS

PRIORITAIRES CIBLÉS

EN FAVEUR DE

L’ÉGALITÉ DES SEXES

PROMOUVOIR LA SANTÉ

DES ADOLESCENTS EN

TENANT COMPTE DES

SEXOSPÉCIFICITÉS

FAIRE PROGRESSER

L’ÉDUCATION DES

FILLES AU NIVEAU DU

SECONDAIRE

METTRE FIN AUX MARIAGES

D’ENFANTS

LUTTER CONTRE LES VIOLENCES

SEXISTES DANS LES SITUATIONS

D’URGENCE

ÉLIMINER LES FREINS ET

OBSTACLES LIÉS À

L’APPARTENANCE

SEXUELLE

Manque de

sécurité et de

mobilité des

femmes et des

filles

Manque de ressources et

de pouvoir décisionnel

des femmes et des filles

Accès limité des femmes

et des filles aux

connaissances, aux

informations et aux

technologies

Charge de travail

excessive et

responsabilités

multiples des femmes

et des filles

Idéaux et attentes vis-à-vis de

chacun des sexes

E/ICEF/2014/CRP.12

34

Annexe B

Résultats du programme – Matrice de résultats du PAES

Objectifs prioritaires

ciblés en faveur de

l’égalité des sexes

Indicateur Référence Objectif

Promouvoir la santé des

adolescents en tenant

compte des

sexospécificités

P1.1 Pays où 80 % des naissances vivantes au moins sont assistées

par du personnel de santé qualifié (médecin, infirmier/ère, sage-

femme ou sage-femme auxiliaire), données ventilées pour le

groupe d’âge de 15 à 19 ans

51

(2010-données les

plus récentes)

Au moins 60

P1.2 Pays où 80 % au moins des femmes sont suivies au minimum

quatre fois durant leur grossesse par un prestataire (qualifié ou

non) pour des motifs liés à la grossesse, données ventilées pour le

groupe d’âge de 15 à 19 ans

18

(2010-données les

plus récentes)

Au moins 25

P1.e.1 Pays disposant de plans avec un budget alloué pour réduire

le nombre de grossesses chez les adolescentes 30 À définir

P2.1 Pays offrant une couverture par traitement antirétroviral

à au moins 80 % des garçons et filles éligibles de 0 à 14 ans

ainsi que des adolescents/adolescentes éligibles de 10 à 19 ans

0 à 14 – 6

10 à 19 – 0

38 pays

prioritaires pour

l’ONUSIDA

P2.4 Pays présentant au minimum 60 % d’utilisation du préservatif

lors des derniers rapports parmi les adolescents de 15 à 19 ans

déclarant avoir eu plusieurs partenaires au cours de l’année

précédente

Garçons : 10 sur 14

Filles : 1 sur 13

38 pays

prioritaires pour

l’ONUSIDA

P2.a.2 Pays où 80 % au moins des adolescents de 15 à 19 ans

disposent de connaissances approfondies sur le VIH et le SIDA

dans les zones ciblées par l’UNICEF, données ventilées par sexe

0 38

P2.c.1 Pays publiant des données ventilées par âge et par sexe sur

le conseil et le dépistage du VIH parmi les adolescents de 15 à

19 ans

Filles : 23

Garçons : 18 38

P2.c.2 Pays disposant de stratégies nationales relatives au

VIH/SIDA avec des interventions à fort impact démontré auprès

des adolescents

24 38

P2.c.3 Pays dotés de politiques nationales pour mettre en œuvre

une éducation au VIH dans le cadre de l’éducation à la sexualité 30 38

E/ICEF/2014/CRP.12

35

ou de l’apprentissage des aptitudes à la vie quotidienne dans les

classes supérieures du primaire

P3.b.3 Pays où 50 % au moins des écoles primaires disposent d’un

accès à des installations sanitaires appropriées pour les filles 87 100

P3.e.2 Pays dont les programmes scolaires incluent la gestion de

l’hygiène menstruelle dans le secteur WASH 39 50

P4.c.2 Pays disposant d’une politique ou d’un plan visant à réduire

l’anémie chez les femmes et les filles

Femmes : 77

Filles : 38

Femmes : 100

Filles : 50

P6.4 Pays affichant une réduction d’au moins 30 % de la

proportion des filles de 0 à 14 ans soumises à des mutilations

génitales féminines/excisions

17

(2000 à 2012) 5

Faire progresser

l’éducation des filles au

niveau du secondaire

P5.1 Pays affichant un taux d’abandon scolaire en

primaire/premier cycle du secondaire inférieur à 5 %

Primaire

T = 46 %

F = 40 %

G = 40 %

Premier cycle du

secondaire

T = 24 %

F = 22 %

G = 22 %

(2008 à 2012)

Primaire

T = 66 %

F = 52 %

G = 52 %

Premier cycle

du secondaire

T = 27 %

F = 27 %

G = 27 %

P3.3 Pays où plus de 50 % des établissements scolaires primaires

et secondaires sont dotés d’installations WASH répondant aux

normes nationales

87 137

P5.e.1 Pays parvenus à la parité des sexes (entre 0,97 et 1,03) dans

le premier cycle du secondaire 47 55

P5.e.4 Pays dotés d’une politique ou d’un plan pour le secteur de

l’éducation stipulant les mesures de prévention et les mécanismes

d’intervention concernant les violences sexistes aux alentours de

l’école

68 88

Mettre fin aux mariages

d’enfants

6b. Pourcentage des femmes âgées de 20 à 24 ans mariées ou

vivant en union avant 18 ans

34 % (2005 à 2012)

(à l’exception de la

Chine)

À définir

E/ICEF/2014/CRP.12

36

P6.7 Pays affichant une réduction de 10 % de la proportion des

femmes de 20 à 24 ans mariées avant l’âge de 18 ans, dans les

pays où la prévalence est d’au moins 25 %

50

(2010 à 2012) 8

P6.b.4 Pays (parmi ceux où la prévalence du mariage d’enfants est

d’au moins 25 %) dotés de stratégies ou plans nationaux relatifs au

mariage d’enfants avec allocation de budget

0 sur 50 12

Lutter contre les violences

sexistes dans les situations

d’urgence

P6.d.2 Pays bénéficiant d’une action humanitaire avec un

mécanisme de coordination par sous-groupe sectoriel ou secteur

pour la protection de l’enfance et contre les violences sexistes

a) 31

b) 14 100

P6.d.3 Nombre et pourcentage de femmes et enfants ciblés par

l’UNICEF victimes de violences sexuelles dans des situations

humanitaires qui bénéficient de services de soutien multisectoriels

(santé, soutien psychosocial, renforcement économique et des

moyens de subsistance, justice)

ND > 80

Intégration de l’égalité

des sexes dans les

programmes

Indicateur Référence Objectif

Égalité des sexes dans la

survie infantile

P1.e.2 Pays produisant des estimations sexospécifiques de la

mortalité infantile et post-infantile

TMI : 68

TMM5 : 64

TMI : 157

TMM5 : 157

P4.1 Pays présentant un taux d’allaitement maternel exclusif des

enfants de 0 à 5 mois supérieur 50 % sans diminution significative

récente

27 40

P4.e.2 Pays ayant entrepris un examen sous l’angle du genre de la

politique/stratégie nutritionnelle dans le cycle actuel du plan

national pour le développement avec l’appui de l’UNICEF

20 40

Amélioration de la santé

des mères et des nouveau-

nés

P1.1 Pays où 80 % des naissances vivantes au moins sont assistées

par du personnel de santé qualifié (médecin, infirmier/ère, sage-

femme ou sage-femme auxiliaire)

51

(2010-données les

plus récentes)

Au moins 60

P1.2 Pays où 80 % au moins des femmes sont suivies au minimum

quatre fois durant leur grossesse par un prestataire (qualifié ou

non) pour des motifs liés à la grossesse

18

(2010-données les

plus récentes)

Au moins 25

P1.7 Pays où au moins 80 % des enfants âgés de 0 à 59 mois

présumés atteints d’une pneumonie ont consulté un agent de santé

compétent

7

(2010-données les

plus récentes)

Au moins 20

E/ICEF/2014/CRP.12

37

P2.2 Pays offrant une couverture par trithérapies à 80 % au moins

des femmes enceintes séropositives 8

22 Plan global

pour les pays

prioritaires en

matière

d’élimination de

la transmission

mère-enfant

P2.d.1 Nombre et pourcentage de femmes enceintes séropositives

(parmi celles ciblées par l’UNICEF) dans des situations

humanitaires entamant ou poursuivant un traitement pour

empêcher la transmission du VIH de la mère à l’enfant

ND 80 %

4b. Pourcentage de femmes en âge de procréer atteintes d’anémie

42 % de femmes

enceintes

30 % de femmes

non enceintes

À définir

Eau potable et

installations sanitaires à

domicile

P3.1 Pays où plus de 75 % des ménages ont accès à une source

d’eau potable améliorée 103 125

P3.2 Pays où plus de 50 % de la population a accès à des

installations sanitaires améliorées 117 137

P3.5 Pays où plus de 33 % de la population pratique la défécation

à l’air libre 21 15

P3.b.2 Pays mettant en œuvre une stratégie nationale pour

éradiquer la défécation à l’air libre 15 35

Égalité des sexes dans

l’éducation

5a. Nombre d’enfants non scolarisés en âge de fréquenter l’école

primaire et indice de parité des sexes (GPI) associé

T = 57,2 millions

F = 30,6 millions

G = 26,6 millions

GPI = 0,87

(2011)

0

GPI = 1

5b. Taux d’achèvement de l’enseignement primaire (exprimé en

taux brut d’admission pour la dernière classe du primaire) et indice

de parité des sexes (GPI) associé

T = 91 %

F = 90 %

G = 91 %

GPI = 0,98

(2012)

100 %

GPI = 1

(2015)

Réduction des violences

sexistes

P6.1 Pays affichant une réduction de 10 % de la proportion des

filles de 15 à 17 ans ayant subi des violences sexuelles (rapports

Sur 26 pays

disposant de 4

E/ICEF/2014/CRP.12

38

sexuels non consentis), dans les pays où la prévalence est d’au

moins 5 %

données et où la

prévalence est

supérieure à 5 %

Législation et politiques

sensibles au genre

P6.e.2 Pays ayant révisé ou amélioré leurs politiques de protection

de l’enfance sur la base d’un examen sous l’angle du genre

soutenu par l’UNICEF

35 48

7b. Nombre de pays ayant ratifié la Convention relative aux droits

de l’enfant (CDE) et ses protocoles facultatifs, la Convention sur

l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des

femmes (CEDAW) et la Convention relative aux droits des

personnes handicapées (CRPD) et rendant régulièrement compte

du respect de leurs obligations

CDE : 190

CDE, PF1 : 153

CDE, PF2 : 165

CDE, PF3 : 10

CEDAW : 186

CRPD : 141

193 (pour tous

les instruments)

P2.e.2 Pays ayant entrepris un examen sous l’angle du genre de la

politique/stratégie en matière de VIH du plan national pour le

développement avec l’appui de l’UNICEF

0 38

P7.e.1 Pays ayant révisé leurs législations et directives

administratives conformément aux observations finales des

comités de la CDE, de la CEDAW et de la CRPD

i. 76

ii. 59

iii. 26

157

E/ICEF/2014/CRP.12

39

Annexe C

Critères de performance

Critère Indicateur Référence Objectif pour

2017

1. Dépenses associées aux

programmes en faveur de

l’égalité des sexes

Progression vers l’objectif financier en ce qui concerne

les dépenses associées aux programmes 8,2 % 15 %

2. Personnel et capacités liés aux

questions de genre dans

l’organisation

Progression du nombre d’experts de l’égalité des sexes

au siège et dans les régions 3 14

Progression du nombre d’experts de l’égalité des sexes

à l’échelle nationale 4 50

3. Performances en matière

d’égalité des sexes des plans de

gestion des programmes de pays

Proportion des plans d’action pour la mise en œuvre

des programmes de pays (CPAP) dont les résultats en

matière d’égalité des sexes ont été validés par les

bureaux régionaux

À définir 100 %

Proportion des plans de gestion des programmes de

pays (CPMP) présentant des lignes budgétaires

adaptées à l’obtention de résultats en matière d’égalité

des sexes

À définir 100 %

Proportion des bureaux de pays disposant de ressources

pour l’obtention de résultats en matière d’égalité des

sexes dans le cadre de leurs CPAP approuvées dans le

budget suite à l’examen du budget du programme au

niveau régional

À définir 100 %

4. Performances en matière

d’égalité des sexes lors des

évaluations des programmes de

l’UNICEF

Proportion des évaluations en matière d’intégration de

l’égalité des sexes ayant reçu la mention

« Exceptionnel » ou « Extrêmement satisfaisant » selon

le Système mondial de contrôle des évaluations de

l’UNICEF

46 %

(2012) 70 %

5. Diffusion des connaissances et

communications efficaces pour

la promotion de l’égalité des

sexes

Tenue de la réunion annuelle du réseau pour l’égalité

des sexes

Site consacré à l’équipe du PAES sur l’intranet de

l’UNICEF

E/ICEF/2014/CRP.12

40

Plan de communication pour les initiatives ciblées

développé et mis en œuvre

_______