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Distribution limitée RM/AT/CONSULT ANT côte- d'ivoire Plan d'agrandissement et de modernisation du musée d'Abidjan, et de création de musées régionaux 15 juillet - 27 août 1967 par M. J. Gabus de série : 329/BMS. RD/CLT Paris, décembre 1967 unesco

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Distribution limitée R M / A T / C O N S U L T ANT

côte-d'ivoire

Plan d'agrandissement et de modernisation du musée d'Abidjan, et de création de musées régionaux

15 juillet - 27 août 1967

par M . J. Gabus

N° de série : 329/BMS. R D / C L T Paris, décembre 1967 unesco

TABLE DES MATIERES

1. Introduction , 2

2. Calendrier des démarches et voyages . . . . . 3

3. Etat de fait 5

4. Protection du patrimoine traditionnel et culturel 5

5. Propositions 6

6. Système de bourses 12

7. Financement 12

8. Musées régionaux 12

9. Trésors royaux et familiaux 15

10. Artisanat l6

11. Lois et statuts 17

12. Equipement 19

13. Conclusions 24

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1. Introduction

Depuis son accession à l'indépendance, le Gouvernement de la Côte-d'ivoire a fait des efforts considérables dans les domaines de l'économie et de l'aménagement du territoire. Avec son trafic de trois millions et demi de tonnes, Abidjan est le second port après Lagos pour le commerce européen. Le rythme rapide de son développement urbain en a fait la ville la plus spectaculaire de la côte d'Afrique. La politique économique ivoirienne est définie par une loi programme prévoyant une augmentation des investissements publics - ceci pour compenser le retard des in­vestissements privés - qui passeraient de quatre-vingt-treize milliards de francs CFA de la période 195O-196O à cent seize milliards pour la période I967-197O. Actuellement, la balance commerciale et le budget sont excédentaires.

Ces conditions, très positives, permettent donc de penser qu'une réalisation de l'importance du Musée national et des musées régionaux se présente actuelle­ment sous les auspices les plus favorables.

Après l'exposition d'art traditionnel qui fut présentée à l'occasion du Festival mondial des arts nègres à Dakar et qui était déjà une prise de cons­cience de sa propre culture dans le monde africain, la réalisation du projet actuel se situerait dans une suite logique qui ferait de la République de Côte-d'Ivoire, dans ce domaine, un centre-pilote. Pour la première fois et d'une ma­nière systématique, en un lieu où les civilisations sont diversifiées, denses, et dont le contenu est d'une grande richesse matérielle et spirituelle, les archives, les références, en fait l'état-civil d'une nation, seraient protégées, analysées, ouvertes au grand public, comme aux chercheurs. De plus, le musée avec ses collections, ses laboratoires, son étroite collaboration avec l'Univer­sité et l'institut national des beaux-arts, se prêterait parfaitement par la suite, et sans aucuns frais supplémentaires de matériel ou d'équipement, à l'ins­tallation d'un centre national de formation muséographlque africain.

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2. Calendrier des voyages, démarches et entretiens

15 juillet (samedi)

Genève-Abidjan, Arrivée 18 heures.

Vu : MM. Monsour, chef de mission Unesco Hoba, conseiller technique au Ministère de l'éducation nationale

Botbol, animateur de l'Institut national des arts.

17 Juillet (lundi)

18 juillet (mardi)

19 Juillet (mercredi)

20 juillet (jeudi)

21 Juillet (vendredi)

Entretien avec M. Holas, directeur du musée. Visite des collections et dépôts Mise au point .d'un programme de travail avec M. Monsour, chef de mission Unesco

Entretien avec M. Hoba (Ministère de l'éducation nationale).

Entretien avec S.Exe .le Ministre Amon Tanoh, ministre de l'éducation nationale.

Entretien avec M. Roy, directeur du BNETD.

Entretien avec M. Niangoran, chargé de cours à l'Université, directeur adjoint à l'Ecole des arts.

Entretien avec MM. Holas, directeur du Musée national, Botbol, représentant des Nations Unies, Hoba, Educa­tion nationale.

22 Juillet (samedi)

24-31 Juillet

1er août (mardi)

2 août (mercredi)

3 août (Jeudi)

Entretien avec M. Tournier, directeur du Centre de documentation. Visite du Centre.

Voyage d'environ 3.000 km en Côte-d'ivoire pour l'étude préliminaire des musées régionaux.

Itinéraire : Bouaké, Korhogo, Odienné, Man, Vavoua, Sakassou, Abidjan.

Vu : le Préfet et le Maire de Bouaké, le Préfet de Korhogo, le Sous-Préfet de Odienné et Man, le Chef de Canton et Roi des Baoulé, le Sous-Préfet de Sakassou.

Entretien au Ministère de l'éducation nationale (M. Hoba).

Discussion des projets et déjà des premières propo­sitions de M. Hoba (Ministère de l'éducation nationale).

Entretien avec M. Polian, recteur de l'Université. Thème : collaboration Université/Musée national.

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4 août (vendredi)

5 août (samedi)

6-7 août (dimanche et lundi)

8 août (mardi)

9 août (mercredi)

10 août (Jeudi)

11 août (vendredi)

12 août (samedi)

13-15 août (dimanche à mardi)

16 août (mercredi)

17-18 août (jeudi, vendredi)

19 août (samedi)

20 août (dimanche)

21-27 août

Visite du Centre de l'ORSTOM.

Entretien avec M. Michel Luc, directeur du Centre de l'ORSTOM à Adiopodumé.

Stage à Lamto, pendant les Fêtes de l'indépendance. Visite du Centre d'études d'écologie, sous la direction de M. Tournier.

Entretien au BNETD. Thème : Plan fonctionnel d'un musée national.

Entretien avecS.Exde Ministre de la construction.

Entretien avec S.Exe.le Ministre de l'éducation nationale.

Thème : présentation des premiers projets.

Entretien avec M. Bernard Dadié, directeur de l'Ecole des beaux-arts.

Entretien avsc 1'architecte Loire. Préparation d'un voyage d'études à Dakar.

Voyage avec l'architecte Loire, représentant du BNETD à Dakar, pour visiter le Musée dynamique, ren­contrer son dire:-; sur, M. Salif Diop, et l'architecte responsable, M. Véroia.

Entretien au BNETD

Voyage à Sakassou. Vu le Sous-Préfet, puis le Roi et Chef de canton.

Thème : possibilité de sauvegarde d'un haut lieu des Baoulé et en particulier du trésor royal et de trésors familiaux.

Entretien avec S.Exale Ministre de l'éducation natio­nale. Mise au point définitive du programme d'action.

Retour Abidjan/Genève.

Préparation du rapport Unesco à l'institut d'ethno­logie de Neuchâtel.

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3. Etat de fait

Le Musée actuel occupe une superficie de 539 m2, dont 110,78 m2 pour les bureaux et ateliers et 22,05 m2 pour les dépôts. Les collections comprennent entre 19-000 et 30«000 objets. Cette estimation est due au fait que, pour des raisons d'administration interne, l'inventaire n'a pas été mis à Jour comme il l'eût fallu. Le directeur du Musée, M. Holas, parle de 19.000 objets, le direc­teur précédent, M. Tournier, estimait cependant le chiffre de l'inventaire, à l'époque de son départ, à 24.000. Avec les acquisitions, qui furent certes nom­breuses en une quinzaine d'années, le chiffre de 30.000 paraîtrait normal. Tou­tefois, et après vérification.dans les divers dépôts et en procédant à quelques sondages, nous avons constaté, par exemple, que sur vingt objets, trois ne portent aucun numéro, trois révèlent les traces d'une cote devenue illisible, deux sont gravement détériorés, cassés, attaqués par les vers, spongieux. Tous sont atteints de moisissures dues à la combinaison permanente d'une humidité de 80 à 100 % et d'une chaleur ambiante de 25 à 35 degrés. Dans l'un des dépôts, des objets attaqués furent désinfectés au gas-oil par immersion. Ce procédé dé­truit les parasites, mais en même temps la polychromie, la patine et modifie la couleur naturelle des bois. Le système a été abandonné depuis deux ou trois ans, semble-t-il, pour être remplacé par une imprégnation de xylophène, ce qui ne vaut guère mieux. Quatre-vingt pour cent des objets traités de cette manière sont inu­tilisables. Dans l'ensemble et pour ces diverses raisons, nous pensons que le chiffre de 24.000 objets pourrait être fixé comme ordre de grandeur et servir de base aux calculs nécessaires pour les futurs dépôts.

Le plan d'urbanisme établi en 196I-1962/ a prévu, à l'emplacement mène du Musée et de l'Institut des sciences humaines, le passage de la "Voie triomphale".

Ainsi, de toute manière et pour ces deux raisons : utilisation du terrain pour la circulation, grave détérioration des collections, il s'avère urgent de construire un nouveau musée national.

4. Protection du patrimoine traditionnel et culturel

C'est déjà une opération de sauvetage du patrimoine traditionnel, telle qu'elle fut souhaitée par les divers congrès de l'iCOM. Un sauvetage de cet ordre exige une infrastructure comportant : Musée central (national), musées régionaux, système administratif, statuts et lois pour la protection du patri­moine traditionnel des monuments et sites, contrôle de l'exportation, formation des cadres et techniciens, inventoriage des biens culturels par les moyens de la recherche scientifique et d'une enquête faite par des techniciens, adminis­trateurs, instituteurs ; contrôle et aide de et à l'artisanat, collaboration avec des institutions existantes : Université, Institut national de3 arts, tourisme.

1. Le Gouvernement de la Côte-d'Ivoire achève la mise au point d'un nouveau plan d'urbanisme qui maintient la "Voie triomphale" au même lieu.

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5. Propositions

Musée national

1. Salle d'exposition ^ s f e •****» r Musée dynamique

Plan horizontal

2. Réserves, services techniques, scientifiques et administratifs.

Plan vertical (maison-tour)

3. Espace libre à réserver pour Musée d'art, d'histoire et d'archéologie, des sciences naturelles, des sciences et de technique.

Emploi provisoire : Jardin botanique Musée de plein air (habitat traditionnel,

artisanat, restaurant africain)

A proximité : Bibliothèque.

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I. SALLF.S D'EXPOSITION

A. MUSEE STATIQUE (aveugle)

Exposition thématique permanente. Pour chaque thème, une salle de conception différente. Le thème commande l'architecture intérieure.

Thèmes :

Les hommes (distribution ethnico-géographique) Baoulé, Gouro, Sénoufo, Dan, etc.

Les techniques (fondeurs, sculpteurs, tisserands, potiers, vanniers, etc, avec gestes techniques, photos, matières premières, outillage, phases de fabrication).

Les fonctions :

Organisation des hohimes

Organisation du monde

La danse et la musique

La vie quotidienne :

Dispositif d'aération

Valeur commemorative (l'histoire) Valeur sociale et politique

Valeur magico-religieuse Valeur d'éducation Valeur esthétique Valeur économique Valeur de syncrétisme Valeur d'écriture (ou de communication

avec les poids et les proverbes, les tissages, les ornements, les scarifid­eations, etc.)

Organologie avec système audio-visuel (photographies costumes et parures)

(Aspects de synthèse) Cueillette Agriculture Chasse et pêche Vie ménagère (costumes, parures, bijoux) Habitat

3 Jardins intérieurs, évoquant le milieu physique la haute forêt la savane les oiseaux

B. MUSEE DYNAMIQUE

Salle d'expositions polyvalente, mobilier mobile et standard, possibi­lité de lumière artificielle ou naturelle, conçue avec galerie, scène de théâtre (mobile), rampes d'éclairage.

Surface : 800 m2.

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II. RESERVES, SERVICES TECHNIQUES; SCIENTIFIQUES ET ADMINISTRATIFS

SERVICES TECHNIQUES

A. RESERVES

Prévues pour 50.000 objets (avec extension prévue), classement vertical sur panneaux mobiles conçus en "bibliothèque de l'objet". Des salles fonctionnelles séparées font partie du complexe (associé également au Musée dynamique) :

(a) Manutention (l salle), inventoriage, désinfection (l salle)

(b) Caisserie

(c) Dépôt bois, bois croisé, bois pressé (isorel, novopan, pavatex)

(d) Dépôt outillage

(e) Dépôt électricité

(f) Dépôt verre (formats standard)

(g) Dépôt tissus d'agencement

(h) Dépôt des vitrines

B. ATELIERS

Atelier de montage Atelier de menuiserie Atelier de mécanique et d'électricité Atelier des graphistes et décorateurs

C. LABORATOIRES

Laboratoire central (laboratoire scientifique à vocation régionale ; restauration, conservation)

Laboratoire de photographie Laboratoire de technologie (tissage, poterie, boissellerie, fonderie) Laboratoire d'ethno-musicologie (associé à la réserve d'organologie,

avec petite salle de séminaire pour 10 à 12 étu­diants, associée aux archives sonores)

Laboratoire de linguistique (se ferait à l'Université).

SERVICES SCIENTIFIQUES

Bureaux des chercheurs (15) Bibliothèque Cartothèque, iconothèque Photothèque, filmothèque Archives sonores ou phonothèque (associé au laboratoire d'ethno-musioologie

du Musée et au Laboratoire de linguistique de l'Université) Centre de documentation Salle des revues

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SERVICES ADMINISTRATIFS

Bureaux : du directeur du directeur adjoint (administratif) des conservateurs

Réception

Secrétariat

Contrôle de l'exportation (protection des monuments et sites, du patrimoine culturel).

SALLES DE CONFERENCES

Grand auditoire : 500 places, avec parois mobiles intermédiaires. Prendre contact avec M. Botbol, Direction de l'institut national des arts (projections).

Petit auditoire : 300 places - avec projections.

LOGEMENTS

Pour 4 ou 5 chercheurs.

SERVICES EXTERIEURS

Garage, chaufferie, gardiens, jardiniers.

RESTAURANT (self service), CAFETERIA. Dans le jardin botanique : restaurant africain installé dans l'un des villages traditionnels.

FORMATION DES CADRES ET DES TECHNICIENS

Le "staff" permanent du Musée dont nous venons d'établir le plan se pré­sentera de la manière suivante :

Direction et administration

1 directeur (ethnologue) 1 directeur adjoint (administratif) 1 comptable 2 secrétaires 1 contrôleur des exportations et de la protection administrative

des biens culturels

Réserve

1 secrétaire technicien chargé du contrôle et des fichiers de la réserve (formation Jos)

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Seilles d'exposition

1 caissière permanente (Musée statique) 1 caissière occasionnelle (Musée dynamique) 1 caissière occasionnelle pour les remplacements.

Montage

1 décorateur graphiste 2 menuisiers 1 mécanicien électricien

Laboratoire central

1 chimiste, chef de laboratoire, qui pourrait être le professeur de chimie de l'université

2 techniciens (formation Jos), éventuellement complément par un stage à Bruxelles (institut royal du patrimoine artistique).

Laboratoire de photographie

1 photographe

Laboratoire d'ethno-muslcologle

1 ethno-musicologue

Bibliothèque et centre de documentation

1 bibliothécaire 1 documentaliste

Gardiens, manoeuvres, jardiniers.

III. JARDIN BOTANIQUE ET MUSEE DE PLEIN AIR

Ce Musée de plein air occuperait l'espace libre prévu pour les constructions futures, c'est-à-dire : Musée d'art contemporain. Musée d'art et d'archéologie. Musée des sciences naturelles, Musée des sciences et techniques.

A l'intérieur du Jardin botanique, par exemple, plusieurs villages tradi­tionnels pourraient être reconstitués. Ils appartiendraient à des types baoulé, gouro, sénoufo, dan, abron, etc. Pour que ces villages restent vivants, la moitié serait occupée par un mobilier en place, leur donnant l'aspect habituel du Musée de plein air, mais l'autre moitié serait réservée à des artisans : artisans sénoufo dans un village sénoufo, artisans baoulé dans un village baoulé, etc. Ces artisans seraient pris en charge par le Syndicat des antiquaires et le contrôle de la pro­duction dépendrait du Musée national. De cette manière, l'inconvénient de la fonctionnarisation pour les artisans serait évité.

Toutefois, un village présenterait un caractère particulier, car il serait tout entier restaurant africian, avec sa cuisine, en plein air s'il y a lieu, les diverses spécialités de la cuisine ivoirienne étant servies dans les cases, au gré de la clientèle. Il serait souhaitable que ce restaurant restât bon marché.

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Emplacement

La surface minimale pour les besoins du Musée national, du Jardin botanique et du Musée de plein air serait de 20.000 m2.

Diverses propositions nous ont été soumises. Sur le plateau, le terrain utilisé actuellement par l'Ecole des beaux-arts (100 m x 100 m) est d'emblée trop restreint pour la construction du Musée national et de ses dépendances. Ce terrain, semble-t-il, répondrait fort bien à l'implantation de la Biblio­thèque nationale.

Au nord de l'iFAN, deux terrains militaires seront, dans un proche avenir, déplacés : l'un le Camp Mangin, de HG0 X 200 m, soit 80.000 m2, l'autre le Camp Oalliéil, trois fois plus grand. Les deux offrent une surface suffisante. Cepen­dant, le Camp Galliéni s'ouvre sur la lagune, ce qui permettrait donc une utilisa­tion pour le Jardin botanique beaucoup plus esthétique. Ce serait en somme cette dernière solution que nous proposerions. L'essentiel est de prendre rapidement position par une option, car l'avant-proJet chiffré ne peut être calculé que sur la base d'un terrain connu.

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6. Système des bourses

Le système des bourses est à étudier avec l'Unesco et sous forme d'accords bilatéraux avec divers gouvernements étrangers.

Unesco : Ces bourses dépendent :

1. du programme d'assistance technique des Nations Unies pour 1969-1970. Délai d'inscription : mars/avril 1968.

2. du programme de participation 1969-1970 :

requête officielle du Gouvernement de la CÔte-d'Ivoire en été 1968 au Siège central de 1'Unesco (demandes d'Etats membres), puis négo­ciations en novembre I968, lors de l'Assemblée générale.

Les attributions se feront en mai 1969*

7. Financement

Nous pensons qu'un Musée national, qui touche directement à la conscience culturelle d'un Etat devrait être pris en charge au maximum par ce même Etat. C'est une entreprise nationale et, à ce titre, elle ne doit pas être tributaire, dans une mesure importante, de subventions étrangères.

Cependant, certains apports financiers privés pourraient prendre, bien entendu, une valeur d'encouragement moral, Justifier, favoriser les efforts considérables de l'Etat, créer un climat psychologique favorable.

8. Musées régionaux

Après entretien avec S.E. le Ministre de l'éducation nationale, trois mu­sées régionaux, pratiquement trois musées-pilotes, furent retenus pour la pre­mière phase d'exécution :

(a) Bouaké pour les Baoulé

(b) Korhogo pour les Sénoufo

(c) Man pour les Dan

Bouaké

Nombre d'habitants : 45.340 (Réf. Guid*Ouest africain 1966-1967).

Centre intellectuel actif de la Côte-d'Ivoire. Chef-lieu en pleine extension.

Vu le préfet, M. Loukou Koffi, le maire, M. DJibo Sounkalo.

Déterminé un terrain qui pourrait être d'ores et déjà réservé à la construction du Musée régional. Ce terrain serait donné par la Commune ; sur la carte au I/5.OOO, c'est la cote 36.020. Ce terrain Jouxte - séparé par un chemin - celui où il est prévu de construire une Maison de la culture franco-ivoirienne. L'in­térêt de cette proximité est que la Maison de la culture disposera d'une salle de conférences et de projection.

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Financement du projet

La commune entretiendrait le terrain, le Jardin et prendrait à sa charge les accès. La construction, par contre, serait du ressort du Ministère de l'édu­cation nationale. Le département n'ayant pas d'autoii-oraie financière, il convien­drait donc de prévoir cette dépense au budget spécial d'investissement.

Le système sera le même pour Korhogo et Man.

Korhogo

Chef-lieu de la sous-préfecture. Population : 25.000 habitants. Korhogo se trouve au centre d'un noyau de peuplement où l'on trouve les plus fortes densités démographiques de la Côte-d'Ivoire. Le pays englobe non seulement les Sénoufo, mais les zones malinké en une même entité administrative. Korhogo, qui n'est pas une commune, mais une préfecture, ne dispose donc pas encore d'une mairie, avec ses possibilités de budget autonome. Le préfet, M. Koblan Huberson, serait prêt à mettre à disposition la maison du chef supérieur Gbon Coulibaly, ce dernier se faisant construire actuellement une maison plus moderne. Le bâtiment, dont les plans furent relevés et seront mis à la disposition du Ministre de l'édu­cation nationale par le Préfetf est rectangulaire, massif et se prête parfaite­ment à l'aménagement d'un musée régional, après, bien entendu, des transforma­tions intérieures.

Une collecte des objets est déjà commencée sous la direction du Préfet. Le plan dTurbanisme prévoit la protection des trois bois sacrés du "poro" situés à l'intérieur de la ville et la protection du Mont sacré de Korhogo, ainsi qu'une voie d'accès (pratiquement terminée). Seront considérés comme zones ou bâtiments historiques : le tombeau du fondateur de la ville, Nanguin, avec sa case à tam­bours, et le tombeau de Tchégalo Koubbali (ou Soro avant l'islamisation) soeur du fondateur.

Mail

Chef-lieu de la sous-préfecture. Population : 24.000 habitants. Malheureusement, en l'absence du préfet, M. Joseph Daffe et du fait que toutes communications téléphoniques furent interrompues pendant une semaine à l'époque de notre pas­sage, l'adjoint du Préfet ne put prendre aucune disposition.

Schéma de construction et d'aménagement

Chaque musée régional devrait comporter :

1. un dépôt ou réserve prévu pour 5.000 objets. 2. un laboratoire d'entretien. 3. une salle d'expositions permanentes. 4. une salle d'expositions temporaires. 5. un petit théâtre ouvert, ou place de danses, réservé à d'éventuelles

manifestations folkloriques. 6. présence, selon les cas, d'un ou deux artisans.

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1. Ce dépôt serait conçu selon les mêmes principes que ceux du Musée national, donc système de volets standard qui seraient construits à Abidjan. L'archi­tecte devrait prévoir la possibilité d'une future extension du dépôt.

2. Conservation et entretien, il s'agirait de créer ici un laboratoire d'en­tretien contrôla par une équipe de techniciens du laboratoire central prévu à Abidjan au Musée national.

5. Exposition permanente. Présentation didactique des objets qui sont les té­moins de l'histoire, des techniques, de l'organisation sociale et religieuse, des lois et de la morale, de chaque ethnie, de la vie artistique du groupe également.

Les vitrines du musée seraient en principe des vitrines murales, avec ce­pendant l'emploi de quelques vitrines-tables de type standard fabriquées à Abidjan.

4. Exposition temporaire. Petite salle d'environ 200 m2, qui permettrait l'évocation des aspects culturels diversifiés de l'ensemble du pays et se prêterait aussi à 1'évocation de problèmes différents : économie, plan de développement de la Côte-d'Ivoire, ou tout autre thème.

Le mobilier, dans cette partie du bâtiment, sera le mobilier standard : vitrines hautes et vitrines-tables fabriquées en série à Abidjan pour le Musée national.

5. Théâtre. Il serait souhaitable que l'aménagement du terrain prévu pour la construction prévoit une place suffisante pour l'édification d'un théâtre de plein air, où seraient données des manifestations folkloriques quand les circonstances s'y prêtent : danse, musique, art des griots ou conteurs, etc. Ce genre de manifestations est coûteux, mais la préfecture pourrait le prévoir en certains cas.

6. Artisanat local. La présence d'artisans n'est pas indispensable, car dans certains cas - nous pensons à Korhogo - il sera plus facile et intéressant de visiter les artisans dans leurs quartiers habituels.

En principe, chaque musée régional sera adapté aux conditions particulières du lieu, du groupe, des possibilités locales. Le musée participera à l'ex­tension du tourisme, se fera référence de l'art traditionnel pour l'artisa­nat, livre d'art et d'histoire pour les écoles.

Un animateur, qui pourrait être un instituteur ou une autorité locale apparte­nant au groupe ethnique du lieu, ayant la confiance de son groupe, pourrait se charger - et sans doute à titre bénévole - du Musée et de ces diverses manifestations. L'appui de collaborations locales, l'appel aux compétences régionales seraient faciles à obtenir. Nous pensons, par exemple, que les chefs de famille s'y intéresseraient, accepteraient même l'idée d'un dépôt de certains de leurs trésors familiaux qui sont encore importants et méritent d'être sauvegardés.

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9. Trésors royaux et familiaux

Ces trésors royaux et familiaux sont encore importants en Côte-d1Ivoire. Jusqu'à présent et pour des raisons traditionnelles, ils sont conservés dans les familles ou dans les chefferies, et restent fonctionnels, c'est-à-dire qu'ils sont utilisés lors de certaines cérémonies rituelles, de fêtes, ou de deuils. Par exemple, une partie des trésors est exposée à l'occasion de funérailles. Du fait que ces trésors ont une grande valeur de prestige et que tout démantel-lement est rapidement connu et fait l'objet d'intervention des membres de la famille, cette part de l'art ivoirien est encore intacte, et sans doute celle qui présente le plus d'intérêt, sinon la plus riche. Il conviendrait très ra­pidement d'en faire l'inventaire, tâche délicate, et d'intégrer ces collections privées au patrimoine national, avec ce que cela comporte de protection et d'obligations Juridiques.

La première enquête sera sans doute celle des préfets ou maires qui peuvent déjà signaler les principales familles possédant des trésors dignes d'intérêt. L'inventoriage de ces oeuvres ne signifierait nullement, de la part de l'Etat, une intention quelconque de mainmise ou une forme de nationalisation de biens privés, mais au contraire une protection. D'ores et déjà nous savons que cer­tains trésors royaux sont importants et se prêteraient immédiatement à une enquête : les trésors royaux et familiaux des Baoulé, les trésors des royaumes Abron et Agni.

A titre d'exemple, nous avons procédé à une première enquête auprès du Chef de canton, "Roi des Baoulé", qui représente 500.000 sujets environ : le chef Kouamé Guié à Sakassou.

Le problème se pose sur le plan des musées régionaux. Dans notre projet, un musée est prévu à Bouaké, mais celui de Sakassou, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud, ferait partie d'un même circuit touristique et surtout per­mettrait de protéger efficacement un ensemble fort riche.

Il est à prévoir que Sakassou deviendrait le haut-lieu des Baoulé. Le Bois-Sacré, qui comporte en un lieu secret le tombeau de la reine Pokou et, sur un emplacement public et visible, le tombeau du dernier Roi et de la mère du Chef actuel, appartient déjà à un site qui pourrait être considéré comme monument historique.

Trois bâtiments, propriété de la collectivité royale, contiennent une partie des trésors : masques, bijoux d'or, sceptres de bois revêtus de feuilles d'or, trônes de bois plaqués de feuilles d'or, couronnes, pagnes, statuettes, tam­bours royaux, etc.

Il nous fut permis de voir quelques-unes de ces oeuvres dont les chefs et dignitaires précisèrent bien qu'il ne s'agissait que d'une très minime partie. Le chef Kouamé C-uié possède un contrôle précis de l'ensemble du trésor, enre­gistré sur un carnet, contrôlé constamment par ses collaborateurs, responsables chacun d'eux de certains secteurs. De plus, des trésors de cet ordre ne font pas l'objet de dispersion.

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Tenant compte de cette situation, nous avons fait la proposition suivante :

1. Une partie de ces cases (en dur) seraient revues par l'architecte chargé du Musée national, et dans certains cas reconstruites pour qu'elles soient réellement solides et résistent à d'éventuelles ten­tatives.

2. Une partie du trésor ou tout le trésor familial, dont le chef Kouamé Guié est directement responsable, serait présenté dans des vitrines murales, faciles à installer et sans grands frais, permettant ainsi un accès du public à ces très belles oeuvres d'art, qui se feraient enseignement de l'Histoire des Baoulé, et références.

5. Le trésor royal, en fait le trésor dynastique, serait également pré­senté, mais de façon très restreinte, du moins au commencement.

4. Les techniciens du laboratoire central d'Abidjan viendraient de temps à autre contrôler l'état du matériel et donner des conseils d'entre­tien, s'il y a lieu.

5. Le sous-préfet, M. Yanké Slanfet, fut intéressé par le projet et a proposé, de son côté, la création d'un campement administratif qui actuellement n'existe pas, de façon à recevoir de manière agréable des touristes qui viendraient de Bouaké ou d'Abidjan.

D'ores et déjà, le Chef de canton et le Sous-Préfet m'ont donné leur accord de principe.

10. L'artisanat

Nous proposons, pour l'artisanat, le plan suivant :

1. Création d'une Maison des artisans à Bouaké. En fait, nous verrions là un système analogue à celui d'Abomey, avec une coopérative de vente, mais respectant l'organisation traditionnelle, avec ses chefs et se contentant d'opérer un regroupement des objets quand il y a lieu, d'or­ganiser la vente et d'en distribuer les bénéfices.

La Maison des artisans aurait donc davantage l'aspect d'une centre administratif que celui d'un ensemble d'artisans travaillant sous les yeux du public.

2. Inventaire de l'artisanat et recensement systématique à travers les techniques du tissage, de la vannerie, de la poterie.

Sculpteurs et fondeurs pourraient être considérés à part, car ils re­présentent un domaine particulier qui exige une période d'enquête beaucoup plus longue.

3. Sélection des meilleurs artisans.

4. Commercialisation.

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Four les divers motifs que nous signalons à propos des artisans, prévus dans le Musée national à Abidjan, il serait souhaitable de laisser la majorité des artisans en dace dans leur milieu et de se contenter de collecter leurs oeuvres, afin de les vendre par 1 intermédiaire d une coopérative de vente.

5. L'inventaire de l'ornementation, qui permettrait en même temps d'analyser et d'isoler certains des motifs ornementaux, avec leur valeur de symbolisme et d'écriture et surtout l'utilisation d'une manière plus large dans le domaine des arts contemporains (arts appliqués). Cette documentation serait utile à l'institut national des arts.

Les musées régionaux de Bouaké, Korhogo, Man, seraient automatiquement des centres de documentation pour les décorateurs, les artisans. L'ensemble de ce système éviterait les écoles comme celles de Combes, de Poto-Poto, de Romain Desfossés, dont les résultats ne sont guère encourageants, sinon totalement destructeurs de toute forme de création originale associée à la vocation cul­turelle et au génie particulier des divers groupes ethniques.

Les artisans du Musée national

Ces artisans pourraient être pris en charge par le Syndicat des antiquaires/ . La collaboration avec ce syndicat sera naturellement prudente et quelque peu ré­servée. Cependant, le Syndicat des antiquaires serait, semble-t-il, parfaitement disposé à prendre à sa charge les artisans, donc leur mise en place, leur rému­nération et accepterait que le contrôle de la production (qui serait tradition­nelle) soit opéré par le Musée national. Avantages d'une prise en charge par le syndicat : d'ordre financier pour le Musée et même, semble-t-il, d'ordre productif, Les artisans ne se sentiront pas "fonctionnarisés" et ne réagiront pas comme le font les artistes traditionnels africains au Nigeria, par exemple, où dès leur prise en charge par le Gouvernement leur travail cessera d'être valable.

Ce projet, d'une manière générale, pourrait s'associer à celui de Mlle Jocelyne Etienne, qui eut l'occasion d'en parler au Ministre de l'éduca­tion nationale.

11. Lois et statuts

Les lois et statuts suivants présentent un intérêt pour le cas de la Côte-d'Ivoire :

1. Ordonnance sur les antiquités (1953) de la République du Nigeria (Annexe ï).

2. Loi (lV/60) concernant la protection du patrimoine culturel promulguée par la République du Tchad.

3. Règlement des antiquités de l'Afghanistan.

1. Adresse : Syndicat ivoirien des antiquaires et commerçants en objets d'art africain. B.P. 6009, Abidjan-Treichville

\TÏ <?.s série : 329/BMS

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Il nous paraît que le système du Nigeria est l'un des plus efficaces et nous avons pu nous en rendre compte à plusieurs reprises dans ce pays. Toutefois, 11., subit actuellement quelques modifications dont il conviendrait de tenir compte/ .

Nous nous permettons cependant de faire quelques remarques à propos de ces Ordonnances du Nigeria (voir ci-dessous).

Commentaires sur 1'"Antiquities Ordinance" du Nigeria

Le texte et les dispositions prises sont bonnes, mais :

(Commission des antiquités). Il est difficile, même au Nigeria, pays très peuplé, de trouver 15 personnes compétentes (surtout de la façon dont elles sont nommées) pour Juger de la valeur des antiquités. Ceci est à reviser complètement : moins de membres et qui devraient être choisis dans les milieux universitaires tels qu'archéologues, ethnologues, historiens d'art et architectes dans le cas de bâtiments. Il ne faut p_as que ces membres de la Commission puissent interfé­rer dans les affaires internes du musée comme ce fut le cas quelquefois au Nigeria. Leur travail doit être strictement délimité à décider ce qui doit être protégé et ce qui ne doit pas sortir du pays. Le terme de Surveyor of Antiquities fut utilisé alors qu'il eût fallu lire Directeur des musées. Ceci fut impossible car à l'époque où la loi entra en vigueur il n'y avait pas encore de musée au Nigeria. Il est bien évident que le Directeur des musées et autres personnes compétentes dans le champ muséographique doivent faire partie de la Commission avec le Directeur comme président si cela est possible et que des membres du Ministère de l'éducation en fassent aussi partie.

L'"Antiquities Ordinance" malheureusement ne mentionne pas les mesures concrètes et moyens effectifs pour contrôler et prévenir l'exportation des anti­quités. Fagg, dans un texte délivré à Neuchâtel,au sujet de l'exportation des antiquités au Nigeria, suggère un excellent système qui appelle cependant au moins deux remarques :

(a) instruire les douaniers de ce qu'est et ce que n'est pas une antiquité. Le Nigeria a publié une brochure avec photos à l'appui et qui est expliquée aux douaniers lors de leur cours de base. Malheureusement cette brochure ne peut plus être obtenue, étant semble-t-il épuisée.

(b) qui doit être autorisé à délivrer des permis d'exportation ? Est-ce le Directeur du musée ou la Commission des antiquités ? Au Nigeria, le Di­recteur et quelques autres personnes sont habilitées à délivrer des permis pour des objets anciens mais de peu de valeur ou dont le musée possède déjà plusieurs exemplaires. Une photographie de tous les objets intéressants est tirée et fait alors partie des archives du musée même si l'objet peut être exporté. Les objets qui peuvent éventuellement intéresser le musée sont retenus et présentés à la Commission des antiquités lors de leur ses­sion plénière et la Commission tranche en décidant si l'objet doit rester dans le pays où s'il peut être exporté. Les objets d'intérêt touristique ou les faux font l'objet d'une simple lettre (ronéotypée) et signée du Directeur

1. L'AMAT-MATA dont le secrétariat est au Musée national de Lagos pourrait ren­seigner directement le Ministre de l'éducation nationale sur les dernières dispositions prises.

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du musée stipulant que le ou les objets sont exportables. Cette lettre ronéotypée mentionne le genre et le nombre des objets pour les formalités douanières. Il faut aussi sceller le paquet ou la caisse qui les contient afin d'éviter les substitutions avec de vraies antiquités après que le de­mandeur ait reçu sa lettre d'exportation.

Le problème le plus ardu à résoudre est de faire respecter la loi, et le texte de Fagg à ce sujet doit ê$re médité longuement. Le Nigeria insiste actuel­lement pour que tout objet ethnographique soit apporté au musée pour obtenir l'approbation ou le refus du Directeur du musée. Des affiches à cet effet sont placées dans les aérodromes et les hôtels.

12. Equipement

Les quelques renseignements techniques que nous donnons concernent l'agence­ment et l'équipement d'ateliers :

1. l'atelier de décoration 2. L'atelier de mécanique 3. l'atelier de menuiserie 4. l'éclairage

Des plans d'exécution sont Joints et concernent le mobilier standard des expositions temporaires comportant :

vitrines hautes vitrines-tables panneaux

le mobilier des dépôts ou magasins : panneaux mobiles et meubles à tiroirs coulissants pour les petits objets.

Annexes :

8. Meuble du magasin à portes coulissantes, type a) et type b). 9. Dispositif des prises électriques sur le sol et sur les parois. 10. Panneau perforé du magasin et détail des supports. 11. Panneau standard destiné au mobilier du Musée dynamique avec détail

des systèmes de fixation au mur et au sol. 12. Vi trine-table (mobilier standard du Musée dynamique). 1J. Vitrine haute (mobilier standard du Musée dynamique).

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Equipement de l'atelier de décoration

Dessin

Planche à dessin avec règle équerre Calibre Crayons Rapidograph Boîte compas Taille-crayons Gomme Brosse Coupeuse 30 x 40 cm Optiskcp (Optelmagrafiea A.G. Hardstr. 8, Bâle) Sérigraphie, système Matrifa, matériel de base

Lettre

Francs

44,-3,-4,-

87,-60,-32,80 0,70 2,-

220,-650,-

2.000,-

Imprimerie, système Néo-Print avec 4 écritures (A. Moeschlin, Bachtelstr.

Dymo 19, Wii

Lettres bois croisé,plastique(Grafe,

Montage

1 pont mobile 3 échelles à P200 Chariot à outils Boîte à outils Marteau (grand) Marteau tapissier Tenaille (grande) Tenaille (petite) Pince plate (grande) Pince plate (petite) Pince plate (longue) Pince plate (électricien) Tournevis (grand) Tournevis (moyen) Tournevis (électricien) Râpe Lime bois Lime métal Fil à plomb Niveau d'eau Double mètre Perçoir Perceuse électrique Scie à main Scie métal Scie électrique Scintilla Appareil à souder

aterthur)

Bâle)

Garniture tubulaire, système Abstracta, Matériel de base

Clous, vis à oeillets, épingl< moyen, fin, très fin), fil

N° de série : 329/BMS

ÎS, fil n¿lon

de fer (gros,

1.701,-210,-300,-

900,-600,-350,-27,-3,-4,-2,50 2,-2,50 2,-3,-"3,-2,50 2,-1,50 2,-2,-2,-3,-6,-3,-2,-80,-4,-8,-

330,-330,-

400,-

50,-

- 21 -

Tapisserie et peinture „ — E c — ' • • - Francs

2 agrafeuses à F80 l60,-1.000 agrafes 22,30 Brosse à tapisser 5,-Pinceau à tapisser 6,-AsSortiment de pinceaux plats 30,-Assortlment de pinceaux ronds 25,-Garniture pour peinture au rouleau 40,-Pistolet à air comprimé, ensemble spécial "Artisan"

pour peinture et revêtements 600,-Brosse pour tissus 2,50 Ciseaux (grands) 9,-Ciseaux (moyens) 4,50 Ciseaux (petits) 2,50 Vernis et colle 100,-Tissus 300,-Papier et carton 100,-

Accessoires de présentation

1 Jeu d'équerres pour montage en verre (Graeter N° 50 A)

6 supports pour vêtements à F200 3 mannequins (hommes) à FI.000 3 mannequins (femmes) à FI.000 1 mannequin (enfant) à F500

ttelier de mécanique

Equipement

1 coffret à filière, M 3/ M 12/ 1 étau 1 poste à souder (Primus • 2 bouteilles) 1 poste à souder (autogène) 1 enclume 1 jeu de tournevis (10 pees) 1 pince à couper 1 pince coudée 1 pince plate 1 pince droite 1 tenaille 11 limes métaux 1 perceuse 1 moteur avec mandrin (tour à polir) 1 étau à tube 1 établi 1 jeu de clés anglaises 4 marteaux 1 calibre 1 filière

80,-1.200,-3.000,-3.000,-

500,-

102,-75,-

171,-450,-

37,-27,-12,50 18,10

9,40 12,90

7,25 35,-

199,-2,50

120,-500,-

20,-18,-85,-10,50

de série : 329/BMS

22 -Francs

1 coupe-tubes IO9,-1 scie sauteuse 29O,-1 vilebrequin 30,-1 scie à métaux 10,-1 lot de mèches à métaux (env. 30 pees) 100,-1 tour de mécanicien 1.045,-

Equipement de l'atelier de menuiserie

1 machine universelle pour raboter, scier et mortaiser - Lassueur, La Mothe/Yverdon 6.8OO,-

1 perceuse Birapid 10 - Willi/Grisons (Chur) 225,-1 lot de mèches métal 50,-1 support perceuse 150,-1 scie Lesto Scintilla - Soleure 4l0,-1 ponceuse à ruban portative 850,-1 établi 18O cm 400,-1 niveau 30,-1 armoire à outils pour menuisier 450,-1 scie à métal 15,-1 scie tendeur fil de fer 15,-1 scie à main sans dos 10,-1 pince à donner la voie 10,-6 presses à coller 50,-6 presses à coller 30 cm 90,-6 presses à coller 40 cm 95,-3 serre-joints 60 cm 60,-3 serre-Joints 120 cm 90,-2 serre-Joints 140 cm 50,-12 serre-Joints à vis Alsatia 150,-1 meule à pédale et manivelle 110,-1 mèche pour béton 5 nim 5,-1 mèche pour béton 8 mm 7,-1 mèche pour béton 10 mm 11,-2 ciseaux à pierre 15,-1 fil à plomb 7,-colle, clous, vis 700,-

Eclairage - Les moyens

Projecteur "vitrine"

N° 23.5OO pour 150 W, c/o R. Bosshardt Co, Winterthur 47,-

Spots

Comptalux Philips, type 13734 E/44, 220-230 V, 100 W, E 27 Comptalux Philips, type I2318 E/44, 220-230 V, 15O W, E 27 Comptalux Philips, type 13733 1/44, 220-230 V, 75 W, E 27

Armatures à douilles

Pour ampoules de I50, de 100 et de 75 VI

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Spot 63 (R. Bosshardt Co, Winterthur) _ Francs

N° 49919 - pour 15O W 46,10 N° 45909 - pour 100 W 42,50

Petit projecteur

Harta (Otto Fischer A.G., Zürich), système lampe machine à coudre, ampoule tronconique Zampa, 1/2 argent, 220-230 V, 40 W, E 14 pour projecteur Harta.

Suspension linéaire (R. Bosshardt Co, Winterthur)

N° 419OO - long. 90 cm 17,60 N° 41180 - long. 180 cm 18,65 N' 41280 - long. 28O cm 22,30 Abat-Jour BL 10 pour 100 W l6,60 Abat-jour BL 15 pour 150 W 20,20

Projecteurs-pointes

Projecteur Esta A.G., Bâle, Ba 20 d, 755 E, ampoule Radium EG, N° 675O, 12 V, 100 W, faisceau concentré.

Projecteur de théâtre

Projecteur avec système de couleurs interchangeables, ampoules Philips (Pilmstudiolamp), type 6023 G, 220-230 V, 100 W, E. 40

Tubes fluorescents

Philips TL 120 cm, 40 W, 29# blanc chaud ; Philips TL 100 cm, 25 W, 29, blanc chaud ; Philips TL 90 cm, 30 W, 29, blanc chaud ; Philips TL 60 cm, 25 W, 29* blanc chaud.

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13. Conclusions

Le Musée national, tel qu'il est souhaité par le Gouvernement ivoirien, est, à son premier stade, à vocation ethnographique. L'urgence de cette cons­truction est due au plan d'urbanisme dont l'un des tracés prévoit que la Voie triomphale traversera l'emplacement du Musée actuel, ancien CENTRIFAN. D'autres facteurs interviennent : nécessité d'un inventaire du patrimoine traditionnel (avant qu'il ne disparaisse) et par conséquent de sa conservation, entre Autres dans les dépôts d'un nouveau bâtiment, commercialisation excessive, abusive et sans discernement des oeuvres d'art de la Côte-d1 Ivoire dont trop souvent des pièces mattresses sont exportées.

Les "Colloques de Neuchâtel" en 1962, sur "Les problèmes des musées dans les pays en voie de développement rapide" constataient, à propos des musées d'ethnographie : "C'est à partir de ces derniers que se développeront dans ces pays les musées centraux (...) Toutefois, les problemas posés par la création et la modernisation de musées d'ethnographie présentent un caractère d'urgence tout particulier dû à divers facteurs : un tel musée est plus lié que tout autre à sa discipline de base, l'ethnologie ; cells-ci est science du vif et doit faire intervenir des techniques modernes, coûteuses et précises ; les cultures qu'elles étudient sont actuellement gravement menacées par l'essor de la civilisation industrielle. V 1

Tenant compte des conditions régionales, des circonstances économiques, de la vocation culturelle de la République de la Côto-d'Ivoire et de son origina­lité encore vigoureuse sur le plan traditionnel, nous proposons :

1. La construction d'un Musée national, adaptée au style des maisons-tour ou des maisons-murs d'Abidjan et ceci en deux plans : l'un horizontal, pour les salles d'exposition comportant un Musée siatique et un Musée dynamique. L'autre sur un plan vertical (la maison-tour) qui reçoit les réserves, les ateliers,le laboratoire contrai, les services scientifiques, adniristratifs, les salles de conférences, un logement pour quelques chercheurs, un restau­rant, une cafeteria.

2. La conception de l'exposition permanente répond au schéma suivant : une marche à travers la République de la Côte-d'Ivoire, du sud au nord, de la haute forêt lagunaire des Apolloniens du Bassam à la savane des Sénoufo et des Malinké, avec, en éventail, s'ouvrant de l'ouest à l'est les populations des Dan Jusqu'aux royaumes Agni et Abron. Dans l'espace libre du terrain, réservé pour les constructions futures d'un musée d'art contemporain, d'un musée d'archéologie, d'un musée des sciences naturelles, d'un musée des sciences et techniques ; aménagement d'un Jardin botanique, avec l'implan­tation par petits villages d'un musée de plein air, c'est-à-dire des groupes d'habitats baoulé, gouro, sénoufo, dan. En chaque centre, des artisans de l'ethnie en question habiteront la moitié du village, l'antre étant réservée au mobilier en place. L'un des villages serait aep&nripr.t c-nrsacré entière­ment à un restaurant africain dont les services et 1O:J .vsúios seraient répartis dans les diverses cases.

1. Colloque de Neuchâtel, p. 58,

N° de série : 329/BMS

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3. Pour éviter un sentiment de claustrophobie ou simplement la fatigue due à la lumière artificielle, à la longueur des parcours et parfois à la densité des thèmes présentés dans les salles d'exposition permanente, il conviendrait de prévoir des jardins intérieurs qui évoquent aoit l'oekoumène, soit la haute forêt, la savane ou enfin un aspect de la faune par les oiseaux.

LES HOMMES

HAUTE FORET

LES TECHNIQUES

SAVANE LES FONCTIONS

OISEAUX LA VIE QUOTIDIENNE

1

4. Les musées régionaux seraient situés à Bouaké pour les Baoulé, Man pour les Dan, Korhogo pour les Sénoufo. Les trésors royaux des Baoulé feraient l'ob­jet d'un premier effort d'inventor!age, de protection, partiellement de présentation publique à Sakassou, haut-lieu historique des Baoulé. Nous retiendrions, en deuxième étape, des perspectives de musées régionaux à Vavoua, Daloa.

L'exécution :

Nos démarches, en accord avec les Ministres de l'éducation nationale et de la construction nous mirent en contact avec l'organisation du BNETD (Bureau na­tional d'études techniques de développement), chargée de préparer un dossier d'étude.

Les démarches suivantes sont nécessaires :

1. Ordre du Ministre de la construction au BNETD pour l'élaboration d'un dos­sier de présentation chiffré comportant : programmation et avant-projet suffisamment précis, afin de prévoir les imputations budgétaires. Le Mi­nistre da la construction voulut bien nous recevoir et donna déjà des instructions verbales au Directeur du BNETD.

2. Vote d'un budget d'étude pour le dossier de présentation comportant le plan rauséographique.

3. Acceptation du budget par le Ministre des finances, S.Exe. Konan Bédié, qui entérine la proposition.

4. L'ensemble des études ne peut se faire que sur une option concernant le terrain, avec sa désignation. (Camp Galliéni?)

Les dépenses sont à prévoir par le BNETD sur le BSIE I968 (Budget spécial d'investissement et d'équipement). Ce crédit s'inscrit dans le cadre de la loi-programme, en accord avec le Ministre du plan,S.Exe. M.Diawara.

Au Musée national, certains travaux peuvent déjà être commencés, travaux que nous avons signalés au directeur, M. Holas ï

1. Vérification de l'inventaire (cet inventoriage est la première mesure de sécurité à prendre pour assurer le transfert).

2. Regroupement des objets du dépôt par ethnies.

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5. Choisir déjà les objets et les trier pour les besoins des thèmes proposés pour l'exposition permanente.

Ces travaux, d'après M. Holas, pourraient être terminés au printemps 1968.

L'ordre d'urgence des mesures préparatoires est :

1. L'exécution du dossier de présentation, avec plan financier.

2. L'inscription de ces dépenses sur le BSIE.

Nous souhaiterions que l'Unesco puisse suivre ce projet Jusqu'à son exécu­tion finale, aocepte de prendre à sa charge tout -ou partie de l'équipement du laboratoire central et des laboratoires d'entretien, du laboratoire de photo­graphie, du laboratoire d'ethno-musicologie, voire de linguistique, puis le Centre de documentation et participer à l'acquisition des ouvrages de base destinés à la bibliothèque spécialisée du Musée, accorde enfin une partie des bourses nécessaires pour la formation des cadres.

Ces bourses seraient d'ailleurs coordonnées avec celles de divers pays comme la France, la Belgique, la Suisse.

Nous recommandons à l'échelle nationale le système de planification pro­posé par les "Colloques de Neuchâtel" dans 1'organ?.gramme ci-après.

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