Un concours culinaire junior à Saint-André

Les Ch’ti Chefs

Une politique autour de l’alimentation

Ch’ti chef : un concours qui vous met l’eau à la bouche

Deux jours d’immersion dans le monde de la gastronomie

Des plats étonnants et des invités renommés

Le verdict

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Depuis quelques années, la gastronomie, grande tradition française s’il en est, trouve un regain d’intérêt auprès de tous les publics.

Loin d’être paradoxal en ces temps de restauration rapide, plats à emporter et autres « prêts à manger », il ne s’agit sans doute que d’une saine réaction à l’effet « malbouffe ».

La ville de Saint-André a donc fait de l’éducation au goût et au «bien manger» une de ses priorités. Le concours des Ch’ti chefs en est une illustration.

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Une politique autour de l’alimentation

Depuis 2002, la ville de Saint-André mène une politique autour de l’alimentation, notamment auprès des élèves de ses écoles, avec différentes actions mises en place par le service restauration et le service prévention santé.

En rejoignant des actions nationales de sensibilisa-tion telles que la Semaine de la « Fraich’attitude », la semaine du goût, puis le projet Epode (Ensemble, prévenons l’obésité des enfants), aujourd’hui devenu VIF (Vivons en forme), la ville lutte contre la mauvaise alimentation.

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Grâce à l’appui et aux outils du programme VIF, les services municipaux, avec l’aide de ses partenaires (santé, associations, Éducation nationale), ont pu faire baisser le pourcentage d’enfants andrésiens en surpoids bien en-dessous de la moyenne nationale.

C’est dans ce contexte favorable à toute expérience éducative visant à habituer les enfants dès le plus âge à une bonne alimentation, qu’est venu se greffer le concours des Ch’ti chefs.

La restauration scolaire à Saint-André, c’est une cuisine centrale qui élabore chaque jour 1200 repas pour les enfants des écoles, mais aussi pour la crèche et les haltes-garderies. C’est une équipe qui prépare des repas en liaison chaude, à base de produits de qualité, privilégiant les circuits courts et les agriculteurs locaux, pour une cuisine saine et traditionnelle.

Ce sont des outils performants, comme le four mixte qui permet une cuisson basse température. C’est enfin, pour chaque enfant, un moment de plaisir et d’apprentissage, avec une attention particulière à la démarche éducative et à l’éveil du goût, dans une ambiance conviviale, comme à la maison…

Manger à la cantine…

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Bien manger, c’est la santé. Il faut le rappeler sans cesse, en particulier aux jeunes enfants qui sont constamment sollicités par les publicités alléchantes des produits industriels. En cédant à ces appels, ils s’exposent à des maladies qui se déclencheront à un moment ou un autre de leur vie : obésité, diabète, cholestérol, problèmes cardiaques…Les mauvaises habitudes sont vite prises, et tenter de les éviter fait partie des actions que la municipalité met en œuvre pour ses administrés en présentant des opérations de sensibilisation. Le service prévention santé est chargé de proposer et d’organiser ces actions : ateliers d’éveil des sens, découverte du jardinage, ateliers thématiques sur un aliment ou une famille d’aliments… L’endive, le chou, les légumes anciens, les courges, les pommes ont déjà été étudiés par les petits écoliers, dès la maternelle.Les actions du service prévention, appuyées sur le réseau Vif, ont permis de faire baisser significativement le pourcentage d’enfants obèses ou en surpoids à Saint-André (en 2007, 18%, en 2015 : 10,77% contre 17,8% de moyenne nationale).

Objectif santé

contact@vivons-en-forme.org03 20 11 20 46

« J’ai appris à éplucher des légumes et à cuire à la plancha. »

Joris, Gagnant de l’édition 2015

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Directement inspiré d’une émission télévisée, le concours Ch’ti chef est organisé à Saint-André depuis 2013 durant les vacances de printemps.

Ch’ti chef : un concours qui vous met l’eau à la bouche

Ce concours voit s’affronter de jeunes candidats dans des épreuves culinaires tout aussi exigeantes que celles imposées à leurs aînés du petit écran. L’aspect compétitif de la manifestation ne fait pas obstacle à l’apprentissage : lors des épreuves, les enfants découvrent des techniques, des aliments et des savoir-faire grâce au personnel municipal, aux aînés de la ville et aux invités d’honneur.

Le concours est ouvert aux enfants fréquentant les centres de loisirs de CAP, en alternative aux animations traditionnelles.

Deux agents municipaux sont à l’origine des Ch’ti chefs : Dominique Lhermitte, responsable à CAP et Ludovic Valenduc, cuisinier du restaurant scolaire Schuman. Leur idée a aussitôt été approuvée par les élus, certains d’entre eux intégrant tout naturellement le jury dès la première année, aux côtés de professionnels de l’alimentation.

Ludovic Valenduc

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Les Ch’ti Chefs chez les commerçants

Deux jours d’immersion dans le monde de la gastronomie

Alors que les enfants sont enclins aujourd’hui à se ruer sur les aliments industriels, les Ch’ti chefs commencent, le matin du premier jour de la compétition, par faire leur marché !Ils apprennent à y choisir de beaux fruits et de bons légumes auprès des commerçants partenaires de l’opération. Ils récoltent dans quelques magasins andrésiens le reste des aliments nécessaires à l’élaboration de leur menu. Des partenaires extérieurs leur fournissent également des denrées.

Faire son marché, régaler les passants, reproduire une recette à l’identique, créer un plat original sur un thème imposé : programme chargé pour les apprentis-cuistots !

Depuis 2015, les apprentis-cuistots démarrent par une petite séance cuisine tenue sur le marché afin de faire profiter les Andrésiens de leur créations. Cette dégustation matinale a remporté tous les suffrages et a permis de renforcer encore la communication d’un événement déjà bien identifié par les habitants grâce à une mise en valeur étudiée : tabliers et toques ornés du logo des Ch’ti chefs, reportages et articles dans le magazine municipal…

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Les Ch’ti Chefs font leur marché...

... et régalent les passants.

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L’après-midi est traditionnellement consacré à une première épreuve : confection d’un plat à partir d’une recette imposée.

La matinée du lendemain est réservée, selon les années, à un quizz culinaire ou à un défi alimentaire, ainsi qu’à l’explication de l’épreuve finale qui se déroule après le repas. Cette épreuve consiste en la réalisation d’un plat ou d’un menu avec un thème imposé mais une exécution libre. Les enfants ont donc le temps du midi pour commencer à réfléchir à l’élaboration de leurs recettes. Ils ont ensuite à leur disposition un buffet composé de toutes les victuailles récoltées la veille – et uniquement celles-là ! – sur lequel ils peuvent puiser les ingrédients qui leur seront nécessaires. À eux de composer avec ce qui leur est alloué.

Un buffet dévalisé

« Comment tu fais ? »

Des plats étonnants et des invités renommés

Plusieurs enfants se sont singularisés durant les concours : certains déjà très professionnels, d’autres très appliqués, d’autres encore, capables d’une grande imagination dans la création de leurs plats. On se souvient du pain-perdu revisité chorizo-chèvre-origan de Mathis, gagnant de l’édition 2014, ou du petit Joris, en 2015, prêt à déclarer forfait à cause du stress, et qui, finalement, a remporté l’épreuve.

Au bout du compte, les enfants ne sont pas inhibés et s’autorisent les expériences, même si ce n’est pas forcément toujours une grande réussite ! Mais globalement, les idées sont intéressantes. Et l’important reste leur intérêt et leur motivation.Parmi les sujets abordés dans le concours des Ch’ti chefs, on retiendra le poulet basquaise au chorizo, le pique-nique végétalien (bien loin des chips-sandwich-soda), la cuisson à la plancha, les légumes anciens...Techniquement, le plus gros problème des enfants est

l’assaisonnement, car ils n’ont pas encore les mêmes critères de goût que les adultes, et n’ont pas l’habitude de doser les condiments. Les petits cuisiniers en herbe sont également surpris, voire un peu désemparés, quand on les met face à un grand buffet couvert d’aliments de toutes sortes sans fiche recette ! Pour pallier leurs hésitations, dès la seconde année, l’épreuve finale fut révélée le matin, avec éventuellement quelques démonstrations ou exemples de la part des organisateurs. De cette manière, les enfants peuvent commencer à réfléchir à leur plat durant le déjeuner, et ils arrivent devant le buffet avec une idée plus précise des ingrédients à sélectionner.

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Pour convaincre le jury, les jeunes concourants rivalisent d’originalité et s’appliquent à concocter des plats savoureux.

« Un chef est venu et nous a donné des astuces pour mieux cuisiner. »

Mathis, Gagnant de l’édition 2014

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Très vite est arrivée l’idée d’associer l’enfant concourant avec une personne âgée de la ville, afin de former des binômes intergénérationnels, rejoignant ainsi l’esprit d’autres manifestations andrésiennes, organisées notamment lors de la Semaine bleue pour recréer et entretenir du lien social.

Le jeune Ch’ti chef bénéficie ainsi des conseils d’un ancien, qui lui apporte savoir-faire, et « trucs de grand mère » parfois oubliés aujourd’hui.

Le jury est composé de professionnels de l’alimentaire : employés municipaux, diététiciens, commerçants, ainsi que d’élus amateurs de bonne gastronomie, ou retraités de la filière alimentaire.

Des invités illustres nous font aussi l’honneur de participer aux Ch’ti chefs. En 2015, le concours a vu la présence de Marc Foucher, meilleur ouvrier de France. En 2016, c’est le tour de Pierrot de Lille, figure « historique » des émissions culinaires du petit écran.

Un cours avec Marc Foucher

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Le Verdict

La présentation des plats est aussi pour les enfants un apprentissage : ils doivent être capables de donner un nom à leur(s) œuvre(s), d’expliquer leur démarche et la façon dont ils ont procédé. Pour les plus jeunes, c’est souvent le tout premier passage devant un jury. C’est impressionnant mais aussi formateur. Les critères de choix des meilleurs plats sont l’originalité, le savoir-faire et bien sûr, la qualité gustative ! Les 3 premiers Ch’ti chefs sont récompensés par un trophée, mais tous les participants reçoivent des cadeaux en lien avec la gastronomie.

La remise des prix a lieu en présence des élus et des parents des concurrents. Les Ch’ti chefs repartent enchantés de leur expérience, souvent grandis et enrichis tant sur le plan technique qu’humain et relationnel.

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Après la préparation, ils restent aux jeunes compétiteurs à présenter leurs assiettes à un jury exigeant mais bienveillant, qu’il faut absolument convaincre !

Face au jury

Conception, réalisation : ville de Saint-AndréService communication - Valérie Prignot, Léo Bourré

Photos : Valentin Bretel