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7/29/2019 Platon, 8.3 Le Sophiste http://slidepdf.com/reader/full/platon-83-le-sophiste 1/222 COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE publiée sous le patronage de {'ASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ PLATON OEUVRES COMPLÈTES ' TOME VIII PARTIE LE SOPHISTE TEXTE ÉTABLI ET TRADUIT pu Auguste DIÈS Chanoine Honoraire de Rennes Professeur aux Facultés catholiques de l'Ouest. PARIS SOCIÉTÉ D'ÉDITION « LES BELLES LETTRES » 95, BOULE VARD RASPAIL 10,25 Tous droit* réserves.

Platon, 8.3 Le Sophiste

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COLLECTION DES UNIVERSITÉS DE FRANCE

publiée sous le patronage de {'ASSOCIATION GUILLAUME BUDÉ

PLATONOEUVRES COMPLÈTES

' TOME VIII — 3« PARTIE

LE SOPHISTE

TEXTE ÉTABLI ET TRADUIT

pu

Auguste DIÈSChanoine Honoraire de Rennes

Professeur aux Facultés catholiques de l'Ouest.

PARIS

SOCIÉTÉ D'ÉDITION « LES BELLES LETTRES »

95, BOULE VARD RASPAIL

10,25

Tous droit* réserves.

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V. ? 3

Lfî SOPHISTE

\.

589728 VIII. 3. — i

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NOTICE

i

OBJET ET PLAN DU DIALOGUE

i ne formule de Th. Gomperz exprime heureusementl'ap-

parente disparate et l'étroite connexion des deux parties du

Sophiste : l'une est le fruit, l'autre la coque'. Le fruit, c'est la

démonstration de la posssibilité de l'erreur, fondée sur lareconnaissance d'une certaine réalité du non-être. La coque,ce sont les définitions du sophiste. Mais, entre la coque et le

fruit, il y a continuité de structure : dans son plan généralaussi bien que dans ses discussions particulières, le Sophisteest savamment construit 2

.

D'abord un prologue. Théétète et Théodore viennent au

rendez-vous que Socrate leur a donné la veille. Le premier est

naturellement accompagné de son ami d'études, Socrate le

Jeune, ici encore assistant muet, et dont on prépare, depuisle Théétète, la prochaine apparition comme répondant dans

les discussions du Politique et du Philosophe. Mais Théodore

amène, cette fois, un étranger. L'école de Platon recevait

fréquemment alors de tels visiteurs, venant, par exemple,d'Italie ou de la Sicile: la comédie contemporaine nous rend

parfois l'écho moqueur de ces visites et des conversations

scientifiques dont elles sont l'occasion, et les élèves de Platon

tlevaient goûter, dans ces fictions essentielles au dialogue, la

i. Les Penseurs delà Grèce, Irait. A. Reymond, JI, p. 5ga.2. L'authenticité du Sophiste est suffisamment attestée par les allu-

sions précises d'Aristote (Met. K, 8, 1064 b ao-N, a, 1089 a 3» et

suiv.) et ses emprunts mômes (Met. B, 1000 a 9 et suiv. comparé à

Soph. a^3 a). •

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LE SOPHISTE

yàf tUfiiKOÎi TiAûifîtovç km) vî'ouç toçpwvt» » (Cynèg. c.i3). On

n'a pas ici à prendre parli dans la question de l'authenticité

du Cynégétique,regardé par beaucoup

commeapocryphe,mais que Miinscher lient encore pour authentique et, d'ail-

leurs, postérieur à 386 l. Mais le Banquet de Platon nous pré-

sente l'Amour, d'une part comme un chasseur habile, d'autre

part comme vin « habile magicien, fabricant de charmes et

sophiste » (ao3 d). Le Lysis dépeignait déjà l'amoureux

comme un chasseur (206 a) et ce lieu commun n'a, naturel-

lement, rien de strictement platonicien.— La définition du

sophiste comme commerçant d'enseignement, soit en gros,

soit en détail (2e

,3e

et 4e

définitions), est comme un lieu com-

mun des dialogues. La République oppose son étudiant-philo-

sophe, qui ne cherchera dans la « logistique » ou science du

calcul qu'une préparation à la dialectique, à ceux qui la pra-

tiquent seulement en vue du gros commerce ou delà vente

au petit détail : « co; Èu.-o';cu; rt xztt/jAou; aïÀîTfovTX; » (5a5 c).

Le ProLagoras avait dit, bien auparavant : ceux qui s'en vont

de ville en ville achetant et revendant au détail les diverses

sortes d'enseignements (o;. ~'x uxOt^axtx r.î^.dyo-nz; x«7à xàç

Ttt'ÀEir atott TtwXouvTs; wct x.xtzt/.evovtc;) ne savent pas toujourssi leur marchandise est saine (3i3 d). Le mot aù-roTrcoXr,;

n'apparaît que dans le Sophiste et le Politique.— Nous ne

retrouvons pas ailleurs la cinquième définitiondu sophiste :

athlète au combat de paroles. Mais elle était préparée par la

comparaison naturelle des joutes rhétoriques avec les com-

bats gymnasliques : le Gorgias fait développer celte compa-raison parle grand ancêtre des rhéteurs (456 d).

— Quandla sixième définition nous montre le sophiste, avec toutes les

réservescju'il faudra pour le distinguer du véritable dialecti-

cien, sous la figure du purificateur,nous nous rappelons

que, dans le Cralyle, le sophiste est, à côté du prêtre, le

représentant de la cathartique (3g7 a). Le vieux sens du mot

sophiste, avec ce qu'il comporte de science et d'adresse, est le

fond de celle comparaison du sophiste avec le dialecticien

1. l'auh-YYissusva-krull : Realencyclopadn- 1\. 2 (1916), art.

Isokratcs, col.aiSô. Si le Cynégétique n'est pas authentique, ce qui

paraîtêtre

l'opinionla

plus générale,il

appartient pourtantencore

au iv c siècle. Il contient plusieurs autres expressions parallèles —ou empruntées  — à celles du Sophiste.

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NOTICE ,71

dans noire dialogue. Hadès est ainsi, dans le Cralyle, a le

parfait sophiste cl le bienfaiteur suprême », en même temps

qu'il est philosophe parce qu'il ne veut avoir contact qu'avecdes âmes purifiées (4o3 e, 4o4 a). — Mais la cinquième défi-

nition donne lieu, quand on la reprend pour introduire la

discussion centrale, à une étude approfondie de la mimé-

tique.Dans la République (096 c),

comme dans le Sophiste

(233 e et suiw), on réfute les prétentions d'omniscience du

sophiste par une comparaison avec les prétentions omnicréa-

Irices du magicien1

. Les simulacres que l'on montre de loin

aux jeunes gens (Soph. 234 h ; Rèp. 5g8 b/c), la définition

de l'imitateur comme magicien (Rèp. 5g8 d), la définition

de son art comme noHtz, l'illusion produite par les peintures

en perspective, le rôle du faiseur de prodiges (Rèp. 602 b-

t)02 d), celui des fabricants d'images (Rép. 5i4 b-Goô c),

tous ces détails sur les reflets des eaux (5 10 a), sur les

simulacres produits par la magie (Rèp. 584 a),sur l'irréalité

essentielle de tout ce qui est image (Rèp. 597), tous ces

parallèles que montre une lecture, même rapide, du Sophiste,

illustrent la façon dont notre dialogue s'est bâti. Tout l'appa-

reil d'exemples matériels ou moraux que traînait avec lui le

problème de l'erreur se trouve naturellement utilisé pourcondenser dans la personne du sophiste toutes les puissances

créatrices d'illusion, et poser le problème de l'erreur comme

problème de la réalité du non-ètre (23:? a-2/11 e).

inBien que le Sophiste soit, au point de

La méthn̂ti{

.

uevue doctrinal, plein d'emprunts ou d'al-

lusions aux dialogues du platonisme

classique, on pourrait dire que l'horizon littéraire du dia-

logue est un passé tout proche : c'est vers le Théétète et le

Parmênide que l'Étranger du Sophiste paraît orienter le plusdirectement ses allusions. Il serait peut-être difficile d'affir-

mer que, dans l'opposition entre les deux éristiques, celle

qui vise et réalise le profit et celle qui pousse le désintéresse-

ment jusqu'au «gaspillage

» (Soph. 2.2b d), l'Eléate ne pense

qu'à la dialectique dont le Parmênide (1 35 d) nous dit que le

vulgaire la traite de « bavardage». L'Apoloyie a depuis long-

1. La puissance magique du Ào'yo: fait le fond des développementsde YHélhne de Gorgias.

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a 7 2 LE SOPHISTE

temps fait gloire à Socrate de la pauvreté dont la comédie

faisait raillerie. Mais, si claires que soient les allusions du

Phédon à ces railleries et la glorification du « bavardage

scientiûque » dans le Phèdre, c'est dans le Parménide que l'on

a, le plus directement, identifié, à ce bavardage, la véritable

dialectique. Celle qui remplit la seconde partie de ce dialogue

est bien, en tout cas, celle où l'on met le moins, « dans sa

manière de dire, l'agrément qui captive » '. Ce que l'on peutaffirmer sans crainte, c'est que, dans l'opposition qu'établit

le Sophiste entre les deux méthodes d'éducation (229 e-23o e),

Platon a directement en vue le Théétète et la maïeu tique. Lavieille métbode ici condamnée comme inopérante est, d'ail-

leurs, celle que prônait le Protagoras (32^ a-326 e).C'est à ce

développement qu'est pris aussi le rôle de la justice corrective

(Soph. 229 a; Prolag. 32G e). Mais ce qu'on oppose à cette

méthode d'admonestation ou de châtiment, c'est directement

la méthode dont le Théétèle a donné et le nom et l'illustra-

tion continue : c'est la réfutation socratique telle qu'elle esl

pratiquée sur le jeune Théétète, avec les résultats qui sont ici

décrits de la même manière qu'à la fin du Théétète. Aussi

l'Eléatesc refuse-t-il à l'attribuer aux sophistes. On peut croire

que Platon vise ici, dans ces sophistes si proches en appa-rence de la socratique, des socratiques rivaux. Mais l'éristique

représentée, pour la tradition, principalement par les Méga-

riques, a dû être, de très bonne heure, la marque de la dialec-

tique éléate, et Platon peut garder, à cette revue historique

des méthodes, son orientation toute générale. Notons, au

passage, que ce rappel de la maïeulique telle que la décrit le

Théétète sera fait même après la démonstration de la réalité

du non-être : alors on montrera, dans les difficultés élevées

sur le problème de la prédication, le premier fruit abortif

d'âmes qui viennent à peine de prendre contact avec le réel

(2 59 d).

2° Quelque chose de plus important que la méthode scien-

tifique elle-même esl l'esprit scientifique,et Campbell a

heureusement rapproché le couplet du Sophiste sur a l'impar-tialité scientifique

» (227 a-227 c) de l'avertissement quedonne Parménide au jeune Socrate, épouvanté d'avoir à

admettre une forme ensoi

dela

boue: «

un jour viendra

1.Soplt.

2>Ô il.

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NOTICE 27."»

où tu ne mépriseras plus rien de tout cela » ÇParm. i3o e)

Le philosophe qui cherche à se constituer une méthode, le

savant qui s'exerce à des problèmes préliminaires « pour

acquérir de la pénétration d'esprit », ont, à ce point de vue.

une égale estime pour tous les arts : ce n'est pas leur plus

ou moins de distinction ou d'utilité pratique qui importe,mais les ressemblances ou dissemblances qu'on peut décou-

vrir entre eux, et le flair que l'on gagne à de tels exercices.

Tout le vieux passé des dialogues socratiques est en arrière-

fond d'une telle description de la méthode scientifique : ce

n'est pas pour eux-mêmes, c'est pour en dégager la notion

et la méthode du savoir, que Socrate « avait toujours à la

bouche tisserands, savetiers et corroyeurs'

». Les dichoto-

mies du Sophiste ont, elles aussi, avant tout, ce but d'entraîne-

ment scientifique.Il sera peut-être plus profitable de faire,

de celte méthode de divisions, une étude d'ensemble quandle Politique nous en aura complété l'exposé. Nous devons au

moins rappeler que le Phèdre avait proclamé, en l'appuyantsur l'autorité d'IIippocrate, le principe de cette méthode de

« division par genres », et vu, dans la division et la synthèse,le procédé essentiel de la dialectique (270 d).

III

LA RÉALITÉ DU NON-ÊTRE

La cinquième définition est parliculièrc-L erreur et le

nient significative. Contradicteur de mé-

du non-être *'er>caPaD'e

>sur tous sujets, d'en remon-

trer à tous, le

sophiste possède,

en

apparence, la science universelle : il sait faire vrai ce qui est

faux. Essentiellement contrefacteur, il sait, par les images

que fabrique sa parole artificieuse, donner l'être à ce quin'est pas. Telle est, en effet, l'essence du faux, dans les choses

et dans les mots, qu'il impose l'être à ce qui n'a point l'être.

C'est là. pourtant, au dire du grand Parménidc, la plus

grande impossibilité : « non, jamais, proclame-t-il encore en

1. Voir, là-dessus, les railleries de CallicKs dans le Gonjias 'iQra.

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t?4 LE SOPHISTE

son poème aussi bien que jadis en ses leçons, jamais tu ne

plieras ce qui n'est point à être. »

Mais il ne sert à rien de répéter, avec Parménide et le sens

commun, que le non-être est impensable et inexprimable,

puisque les formules mêmes qui nient le non-être ne le

peuvent nier sans le penser et l'exprimer. Il est vain d'essayer

de définir le sophiste sans énoncer ce non-être. Soutenir, en

effet, que le sophiste ment et dit faux, c'est soutenir qu'il dit

être ce qui n'est pas et ne pas être ce qui est. Nous ne pou-vons donc maintenir nos définitions du sophiste et affirmer la

possibilité du faux, dans les choses ou dans le discours, qu'àla condition de nous décider à ce qui semble un parricide : il

nous faut, contre Parménide, prouver que, d'une certaine

manière, le non-êlre est et l'être n'est pas (a/ji e).

A cette démonstration, Platon ne vient

Critique (|Ue par un ^tour. Le détour choisi estdes théories

,

l K., .,

, .

,.,

nde l'être a cn^ cIue des théories de 1 être. Cos-

mogonies naïves des antiques physio-

logues, unitarisme intransigeant des Eléates, coexistence ou

alternance de l'un et du multiple dans l'harmonie que chantent

les muses d'Heraclite ou d'Empédocle, opposition du corporelet de l'incorporel dans les systèmes éternellement ennemis des

Fils de la Terre et des Amis des Formes, défilent ici en un

large tableau d'histoire philosophique. L'un des gains pré-

cieux de celle revue historique est la critique définitive de

l'Un-Tout parménidien. Son but général avoué est de nous

montrer que le concept de l'être est tout aussi obscur quecelui du non-être. Mais le but précis qu'elle vise est l'établis-

sement du principe sur lequel se bâtira la démonstration de

la communauté des genres : quelle que soit la dualité par

laquelle on s'essaie à définir la nature de l'être, l'être est irré-

ductible à cette dualité; il est toujours é'tîço'v ti, Tpfrov ti.

Unitaires et pluralistes prétendent nous conter avec préci-

sion combien il y a d'èlres et quels ils sont. Mais les plura-listes ne peuvent définir l'être sans l'expliquer au moins parune dualité de termes : or l'être ne se laisse pas enfermer en

cette dualité; il la déborde : il est toujours troisième terme.

Les unitaires, par contre, sont impuissants à maintenir l'unitéabsolue soit de l'Etre et soit du Tout (3 43 d-245 e).

Fils de la Terre et Amis des Formes prétendent, chacun de

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NOTICE .>-:>

leur colé, enfermer l'être eu un terme exclusif'

: le corporel,

l'incorporel. Pour élargir cet unitarisme intransigeant, on

amène,par hypothèse

au moins et

pourle besoin de

l'argu-ment, les Fils de la Terre à reconnaître, dans l'âme et les

vertus, quelque chose d'incoiporel. De l'être, ainsi communM corporel et à l'incorporel, on leur propose une définition

provisoire par la puissance d'action ou de passion : cela est

qui peut, dans la mesure la plus minime que ce soit, ou agir

ou pâlir (2/1-7 e).

Mais les Amis des Formes se refusent à définir, par cette

puissance d'action ou de passion, leur être incorporel. Le

devenir peut pâtir et agir : l'être véritable que constituent les

Formes purement intelligibles ne peut ni l'un ni l'autre.

A cette dualité, rejetée par eux, de l'action et de la passion,

on substitue celle du mouvement et du repos. Entre l'être

intelligible et l'âme, ils admettent une communauté: l'âme

a rapport à l'être en tant qu'elle le connaît; l'être a rapportà l'âme en tant qu'il est connu par l'âme. Si l'on peut démon-trer que le fait de connaître est agir, le fait d'être connu sera

pâtir. L'être, par le fait d'être connu par l'acte de connais-

sance et pour autant qu'il est connu, sera donc mù en tant

que patient, puisque le « pâtir» ne peut, d'après eux-mêmes,se réaliser là où il n'y a point mouvement. Or, si Tonne veut

pas, de cet être qui est l'être universel, la somme de Vèlre (to

-avTsXw; ov), bannir l'Intellect, il faut se garder, comme d'un

crime, d'y supprimer ce qui est condition delà pensée active;

si l'on ne veut pas que l'être ne soit qu'une statue inerte

et vide, il faut, en lui, faire place à la vie, donc à l'âme,

donc au mouvement. Là où rien ne se meut, il n'y a plus

intellection d'aucun objet par aucun sujet : il n'y a plus de

place où se puisse réaliser l'Intellect (2^9 b).

Mais là où tout serait emporté dans la translation et le

mouvement, il n'y aurait plus aucune identité, donc encore

aucune possibilité d'existence pour l'Intellect. Si l'on ne veut

abolir la science, la pensée claire, l'Intellect, il faut donc

rejeter, et les thèses qui immobilisent l'être, soit dans l'unité

absolue, soit même dans une pluralité de Formes, et celles

qui meuvent l'être en toutes ses parties.Il faut, comme les

enfants dans leurs souhaits, s'obstinant à garder et ce qui semeut et ce qui ne se meut point, dire que l'Etre et que le

Tout est l'un et l'autre à la fois.

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a 7<» LE SOPHISTE

Affirmer l'être aussi bien du mouvement que du repos, est-

ce donc là résoudre le problème de l'être? C'est, au contraire,

le poser dans toute son acuité. A ceux qui définissaient l'être

par le chaud et le froid, nous montrions, tout à l'heure, quel'être débordait celle dualité. La même objection nous atteint.

Mouvement et repos sont contraires. Quand nous les affir-

mons être, l'un et l'autre, nous ne voulons point dire par là

que chacun d'eux ou leur couple se meuve ou soit immobile.

L'être que nous en affirmons est donc autre que chacun d'eux

et autre que leur somme : il n'esl, de par sa nature propre, ni

mû ni immobile. Extérieur à cette dualité tout autant qu'il

l'était aux autres, l'être demeure, au bout du compte, aussi

obscur pour nous que l'était le non-être. Echec apparent de

la discussion, mais échec savamment préparé. L'idée que le

dialogue va développer tout à l'heure, celle d'une communauté

qui n'est point confusion, est déjà très claire en cette conclu-

sion sur le rapport de l'être au mouvement et au repos :

« c'est donc en tiers à eux surajouté que tu poses l'être dans

l'âme; et c'est en les rassemblant sous lui, qui les embrasse,

pour ainsi dire, du dehors, et en dominant du regard la com-

munauté qu'ils ont avec l'être, que tu en es venu à les dire

être l'un et l'autre » (a5o b). Platon a dégagé les termes

nécessaires à sa démonstration future. L'apparition, sous

forme de digression subite, du problème de la prédication,

se fait donc à l'heure voulue.

Nous laisserons-nous, en effet, enfermerLe problème de la

cians ia simple/or/mi/e d'identité où la pen-pre ica ion e

g^c nc ul g |ourncr inutilement surla communauté des „ f . v, ,

qenres.elle-même ? Lcouterons-nous les jeunessots ou les écoliers tardifs qui s'amusent

à

répéter

: vous n'avez

pas

le droit de tirer, d'unsujet unique,la pluralité qu'il ne contient pas ? L'un nc peut être multiple ;

le multiple ne peut être un. Donc dites : l'homme est homme,le bien est bien. Mais ne dites pas: l'homme est bon. Ce n'est

pas avec eux seulement, c'est avec tous ceux qui se sont pré-

occupés du problème de l'être que nous allons étudier la

question (a5i d).

Nous avons le choix entre trois hypothèses. Ou bien l'être

ne se lie ni au repos ni au mouvement : la réalité n'est qu'une

multiplicité discontinue d'unités mutuellement inalliables;

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278 LE SOPHISTE

formes privilégiées, essayer de démontrer la thèse qui est

l'objet propre de notre discussion : le non-être a réel être de

non-être(a54 d).

Eludecomparative

descinq genres suprêmesou catégories de l'être, définition du non-être comme autre,

portée de celle définition, telles sont les pièces de cette démons-

tration ardue, qui est la démonstration centrale du Sophiste.

Nous n'avons plus à chercher ces formes

les plus hautes. Nous les avons claire-

ment dégagées tout à l'heure : l'être, le repos, le mouvement.

Si nous nous rappelons ce que nous en avons dit, nous pose-rons les propositions suivantes : repos et mouvement ne se

peuvent mêler ;l'être se mêle au repos et se mêle au mou-

vement, car le repos est, le mouvement est. Nous avons donc

là trois termes distincts : chacun d'eux est autre que le reste

et même que soi. Or ce même et cet autre, que nous déga-

geons ainsi, sont deux termes nouveaux, irréductibles aux

trois premiers, et c'est sur cinq formes distinctes que portera

notre comparaison.

Impossible, en effet, de ramener ces deux termes nouveaux

à l'un quelconque des trois premiers. Identifier le couple de

contraires, mouvement-repos, à quelque terme que ce soit,

serait détruire leur contrariété par une identité commune.

Nous dirons donc : le mouvement n'est ni le même ni l'autre,

le repos n'est ni le même ni l'autre. Cependant, comme toutterme qui se pose, le mouvement est même, le repos est

même;comme tout terme qui se distingue, le mouvement

est autre, le repos est autre : mouvement et repos participent

du même el de Vautre sans être, ni le même, ni l'autre.

Identifier le même et l'autre à l'être est tout aussi impos-

sible. Etre et même ne sont pas identiques : sans quoi dire

que le repos est et que le mouvement est serait dire que le

mouvement est la même chose que le repos. Etre et autre ne

sont pas identiques : car l'être se dit en un sens absolu et en

un sens relatif; l'autre ne se dit qu'au sens relatif, et rien

n'est autre que relativement à autrui. Ainsi l'autre est, dans

les formes par nous prélevées pour cet examen, cinquième

forme, irréductible à l'une quelconque des quatre premières,

mais toujoursnécessairement associée à chacune d'elles : car

tout ce qui se pose s'oppose en tant qu'ilse distinguo, et rien

n'est soi sans être antre que le reste (a56 e).

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NOTICK vfy

Si nous voulons Taire ressort ir nettementL'autre 1 1

• >

et le non-êtreconclusion que prépare celte comparai-

son des

cinq

formes

suprêmes,montrons-

la sur une de ces formes : le mouvement. Le mouvement, quic< est », mais n'est pas le repos, est autre que le repos. Le

mouvement, qui est même en tant qu'il est soi, est pourtantautre que le même. Le mouvement, qui est autre en tant

qu'il se distingue, est. par là-même, autre que l'autre : il est

donc autre et non-autre. Mais il est, par la même raison, autre

que l'être. Ainsi nous obtenons et nous maintiendrons commesolide cette proposition : le mouvement, qui est, qui donc

participe à l'être, est néanmoins autre que l'être et réelle-

ment non-être.

Nous traduirons maintenant celle proposition dans sa géné-ralité : en toute la série des genres, l'un quelconque est tou-

jours autre que tout le reste, donc autre que l'être, donc non-

être. Toute réalité, dirions-nous, pose la quantité définie de

son être et l'oppose à l'infinité des autres êtres. Platon dit :

autour de chaque forme, multiple est l'être, infinie quantitéle non-être. L'être, à son tour, est une forme. En tant queforme distincte, il s'oppose à toutes les autres

; donc, autant

de fois les autres sont, autant de fois l'être n'est pas ;et cette

infinité de formes, qui ne sont pas l'être, constitue une infi-

nité de non-êtres (26^ a).

Si nous voulons voir clair au fond, de celte réalité du non-

être, par nous démontrée, nous dirons que la négation essen-

tielle à ce « ne pas être » ne supprime pas l'être, mais le dis-

tingue. Le non-être, c'est l'autre. Mais l'autre est un genre et

ses espèces sont multiples : chacune d'elles est opposition d'être

déterminé h être déterminé. Le non-beau, le non-grand, le

non-juste ne sont négations que de la réalité déterminée à

laquelle ils s'opposent : beau, grand, juste. Mais ce qui, parces négations, s'oppose et se distingue, n'est pas moins réalité

que la réalité dont il se distingue: « le non-être n'est pas moins

cire que l'être lui-même;car ce n'est point le contraire de l'être

qu'il exprime; c'est simplement autre chose que lui » (258 b).

Ainsi nous avons fait bien plus que

de la°dénnition.dém™trcr, contre

Parménide,la réa-

lité du non-être. Nous avons découvert

ce qu'il est : qu'il est « l'autre », et qu'à ce titre il est aussi

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a8o LE SOPHISTE

omniprésent que l'être et, pour ainsi dire, son envers inévi-

table. Toute réalité qui s'aflirme présente, en effet, deux laces,

dirions-nous : l'une

par laquelleelle se

poseet réalise le

quan-tum défini de son être; l'autre par laquelle elle s'oppose, nie,

de son être, l'infinité des êtres qu'elle n'est pas, et s'enveloppeainsi d'une zone illimitée de non-être. Nous tenons bien, cette

fois, solidement, le sophiste « dans le filet de l'argumenta-tion ». Nous nous dégageons, du même coup, du réseau d'argu-ties où nous voulaient emprisonner leséristiques, jouant, sans

les

comprendre,

avec les

oppositions

essentielles à une réalité

que, jeunes ou vieux, ils n'ont encore approchée que du

dehors. Qu'ils ne nous disent point que, en affirmant cette

réalité du non-être, nous affirmons la réalité d'un contraire

de Fêtre. A ce non-être absolu, il y a beau temps que nous

avons dit adieu. Nous ne nous préoccupons plus de savoir

« s'il est rationnel ou totalement irrationnel » : nous avons

trouvé, pourrait dire Platon, dans le non -être, une illimita-

tion que pose nécessairement toute limite, une grandeurd'ordre négatif qui demeure inséparable, en quelque ma-

nière, de la grandeur positive qu'est l'être. On ne nous fera

abandonner cette conclusion qu'en réfutant la série bien

enchaînée de nos arguments : communauté des genres, omni-

présence inévitable, et de l'être et de l'autre, à travers toute

la série des genres, participation de l'autre à l'être et, dans

cette participation même, altérité persistante en laquelle se

manifeste la réalité du non-être. Ainsi Platon, conscient de

l'effort qu'il demande à qui veut le suivre, résume, avant le

dernier départ, les étapes de la route parcourue (25q b).

IV

LE NON-ÊTRE ET LA FAUSSETÉ DANS LE DISCOURSET LA PENSÉE

11 reste un bout de route, en efiet, qu'il faut nécessaire-

ment parcourir si Ion veut démontrer que le sophiste est

réellement fabricant de fausseté.

Lui,dont

l'unique refugeest

la fausseté, nie absolument que le faux puisse être. Nous, au

contraire, sommes bien contraints de dire que cet être du

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NOTICE 281

faux est un réel non-être : a car le fait que ce sont des non-

êtres qu'on se représente ou qu'on énonce, voilà, en somme,ce qui constitue la fausseté et dans la pensée et dans les dis-

cours » (2G0 c). Or le sophiste prétend que « le non-être nese peut, ni concevoir, ni énoncer: car le non-être n'a, sou»

aucun rapport, aucune part à l'être • (260 d).

Ne pourrions-nous, à la rigueur, décla-ecessi e

j dispute close? Nous venons dede la discussion. l

,• • ,

démontrer que le non-etre participe a

l'être, et c'est là une conclusion contre laquelle le sophistene peut plus désormais batailler. Mais, que le non-être se

mêle à tous les genres, c'est une démonstration que nous

n'avons faite que d'une façon globale. Le sophiste peut donc

vouloir revenir à notre triple position du problème de la

communauté des genres : ou bien tous les genres peuventmutuellement se lier, ou bien aucun ne le peut, ou bien les

uns le peuvent, et les autres non. Il fera son profit de la der-nière hypothèse, par nous adoptée. Il dira : opinion et dis-

cours sont des formes de Fêtre, et la dernière est, d'après vous,

aussi infiniment précieuse que la philosophie et que la penséemême ; or je maintiens qu'opinion et discours sont précisé-

ment au nombre des formes qui ne peuvent avoir absolu-

ment aucune liaison avec le non-être. Puisque le faux n'est

qu'irréelle imagede

réel,et

quenous l'affirmons

réalisable,et dans l'opinion, et dans le discours, il nous faut étudier

discours, opinion et imagination et « dévoiler la commu-nauté qu'ils ont avec le non-être ». Ainsi nous démontrerons

l'existence de la fausseté et pourrons «y attacher définiti-

vement le sophiste » (261 a).

La démonstration sera gagnée pour l'opi-

Discours, opinion { l'imagination dès quelle aura étéet imagination.

° l

obtenue pour le discours. Le discours,

en effet,nous l'avons établi dans le Thèélète l

,et le Sophiste

utilise, sans le dire, les résultats de cette analyse, n'est

que la pensée proférée. La pensée est dialogue intérieur et

silencieux; le discours est pensée extériorisée vocalement.

L'affirmation ou négation qui clôt le discours intérieur est

1. 190a.

VIII. 3 — 2

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28a LE SOPHISTE

l'opinion. Quand l'opinion se forme, non plus comme conclu-

sion d'un pur débat de pensée, mais comme affirmation ou

négation imposée à ce débat par l'immixtion d'une sensation,

elle devient imagination, combinaison de sensation et d'opi-

nion. Parentes du discours, si le discours peut être faux, l'opi-

nion et l'imagination pourront l'être également (a63 d-264 b).

Or, avant môme de démontrer à Théétète ce raisonnement

bypotbétique, Socrale en a établi la mineure : le discours

peut être faux (261 d-263 d). Nous referons, en effet, sur les

noms, l'examen que nous avons fait sur les lettres. Mais il ne

suffit point de dire, ici, que, dans les noms, comme dans les

lettres, certains se peuvent mutuellement accorder et que les

autres ne le peuvent. Ce serait revenir à la théorie simpliste

qui ne voit, dans la « raison »qu'est le discours, qu'un

assemblage de noms. Elle s'est exprimée dans le Théétète, au

début de la troisième définition de la science, et sous une

forme où le connaissable s'expliquait, en dernier recours,

comme une somme d'éléments inconnaissables1

.

Mais le

Socrale du Cratyle n'était point de ces « non-initiés »

qu'écarte dédaigneusement le Théétète, et pour qui les actions

et les devenirs qui en résultent ne comptent point commeformes de l'être

2. Il reconnaissait, à l'action, une réalité, dont

les formes diverses sont aussi naturellement distinctes, aussi

réglées, aussi connaissables, que le sont les formes de l'être,

et sont, elles-mêmes, des formes de l'être3

.

Le Sophiste

reprend donc la définition que donnait le Cratyle (4a 5 a,

43 1 b/c) : « le discours est une synthèse de noms et de verbes ».

Non content de la formuler à nouveau, il en donne, cette

fois, la preuve par une analyse génétique. Le désir qu'il a

d'établir logiquement et ontologiquement la possibilité de

l'erreur amène peut-être Platon à voir clair, maintenant seu-

lement, dans une distinction que la science de son tempsdevait lui donner faite en gros. En tout cas il définit, ici,

pour la première fois, d'une façon explicite,la relation, dont

nous l'avons senti souvent préoccupé, entre la chose ou lesujet,

représenté par le nom, et Vaction ou genèse, manièred'agir, ou de

devenir, ou d'être, du sujet, exprimée par le verbe ou prédicat.

1. Théét. 201 e-202 c. Cf. notre Notice, p. i\\-i!\-.

2. Théét. f 55 0.

3. Cratyle 386 e-387 a.

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NOTICE

La vérité du discours, ou dé la « propo-sition », qui est le discours le plus élé-

ae 1 erreur. . 

. ,,„ .r

,

mentaire, nepouvait

se détinir, .dans le

Sophiste comme dans Je Cratyle, que par sa conformité avec le

réel. Dans l'un et dans l'autre dialogues, une proposition est

vraie « quand elle dit ce qui est, tel que c'est » (Crat. 385 b;

Soph. ii03 b). On n'a donc aucune raison de trouver trop

aisée la façon dont la possibilitéde l'erreur est prouvée, finale-

ment, par un simple rappel à l'expérience, à une expérience,

d'ailleurs, essentiellement rationnelle et logique. Quand on

aura montré à Théétète que l'on peut véritablement former

des propositions qui ne disent pas « ce qui est, tel que c'est »,

la possibilité de l'erreur sera rationnellement démontrée. Mais

on insiste ici sur ce que la proposition ne dit pas seulement

ce qui est ou se fait, pas plus qu'elle ne se borne à nommer la

ebose ou le sujet : elle dit ce qui est d'un sujet ou ce qui est

fait par unsujet. Le sujet et le prédicat sont chacun partie

et condition essentielle de la proposition. Il ne peut y avoir

vérité ou fausseté que là où il y a affirmation d'être, d'action

ou d'inaction d'un sujet déterminé (262 c).

Ainsi la proposition est fausse quand elle affirme d'un sujet

ce qui n'est point de lui. C'est bien toujours de l'être qu'elle

exprime. Elle exprime ce qui est, mais autrement qu'il n'est

pour le sujet donné : elle dit être, de lui, ce qui n'est pas, et>

ne pas être, ce qui est.

Si le discours peut être faux, la pensée, l'opinion, l'imagi-

nation le peuvent également. Il y a donc des images fausses

de la réalité et, du maniement de ces fausses images, un art

de tromperie se peut constituer. Nous avons donc lo droit de

revenir à nos définitions du sophiste : elles sont fondées sur

la réalité même de cette falsification du réel.

V

LE SENS ET LA PORTÉE DU SOPHISTE

1 . Brochard a pu soutenir que, dans

et le Parménide.

les divisions surlesquelles

se fondent

la définition du pêcheur à la ligne et

la définition du sophiste, notre dialogue « donne un exemple

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284 LE SOPHISTE

particulier de ce que doit être la participation, avant même

que celle-ci soit définie et que lapossibilité en soit éta-

blie1

». Ces divisions ne veulent, en effet,

que poursuivreles rapports naturels de parenté ou d'opposition entre les

formes ou « espèces ». Elles sont au moins une illustration

anticipée de la communauté des genres. La démonstration de

cette communauté des genres n'est que le développement et

la justification du principe que posait le Parménide. Celui-ci

disait, envisageant directement l'existence même des Formes :

« nepas

vouloir

que chaque

forme de l'être

garde

identité

permanente, c'est anéantir la vertu même de la dialectique »

(i35 c).Le Sophiste d'il, envisageant la participation mutuelle

d'une forme à l'autre : « c'est la plus radicale manière d'anéan-

tir tout discours que d'isoler chaque réalité de toute attache

avec le reste;car c'est par la mutuelle combinaison des forme

que le discours nous est né ». Ainsi le Sophiste vise moins

directement la participation des sensibles aux Formes et les

difficultés qui s'y peuvent attacher que la participation des

Formes entre elles. Dans le Parménide, il revient se nouer

directement à ce qui, pour le jeune Socrate, était l'unique

problème qui comptât : « que l'on commence par distingueret mettre à part, en leur réalité propre, les Formes, et qu'onles démontre, ensuite, capables de se mélanger et de se séparer ;

c'est alors que je serais émerveillé » (129 e).La démonstra-

tion de la communauté des genres est la réponse à cet appel.

Maisl'esprit

de la démonstration est le même dans le Sophiste

que dans le Parménide. Comme, dans celui-ci, la réalité per-manente des Formes, dans celui-là la nécessité de leurs mu-

tuelles relations est toujours, en définitive, fondée sur un

1. La Théorie Platonicienne de la Participation d'après le Parmé-

nide et le Sophiste, dans Etudes de Philosophie Anciennecl

de Phi-losophie Moderne, Paris, Alcan, 19 12, p. i3a/3. En renvoyant à cet

article pour toute la discussion qui va suivre, qu'il me soil permis de

rappeler que, au moment où il paraissait dans l'Année Philosophique

(1908), ma thèse sur La Définition de l'Etre et la Nature des Idées

dans le Sopliiste de Platon (Alcan, 1909) était imprimée, et que je

n'ai pu trouver, dans l'accord général de mon interprétation avec

celle de Brochard, qu'un encouragement de plus. J'ai essayé d'étudier

le rôle du principe de relation dans un article sur L'Idée de la Sciencedans Platon (Annales de l'Institut Supérieur de Philosophie de Lou-

vain, III, 1914. p- 137-196).

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NOTICE a85

postulat fondamental : est vrai ce sans quoi la pensée logique

ne saurait subsister. S'il n'y a aucune relation de l'être avec

les autres formes ni des formes entre elles, toute assertion est

impossible, même celle qui nie cette relation, et tous les sys-

tèmes construits jusqu'ici pour [expliquer la réalité ne sont

plus que vains bruits de paroles.

2. C'est précisément dans cette exposition des tbéories de

l'être que le Sophiste recommence, pour la pousser jusqu'au

bout, la réfutation qui ne pouvait être qu'esquissée et adom-

brée dans le Parménide, et que Platon n'avait même pas voulu

ébaucher dans le Théétète. Nous avons vu quel était, dans

le Sophiste, le but dialectique de celte exposition des sys-

tèmes antiques : démontrer l'irréductibilité de l'être, pièce

nécessaire de l'argumentation qui établira le principe de

la communauté des genres. Mais Platon en profite pourdétruire définitivement la conception parmènidienne de VUn-

Tout, qui est en même temps l'Un absolu. La première hypo-thèse du Parménide, développée par le grand Eléate lui-même,n'avait pu présenter cette réfutation que comme l'un des

moments d'une argumentation à deux temps, dont le second

était contradictoire au premier. C'était une conséquencenécessaire de la forme zénonienne donnée à cette argumenta-lion. Platon ne pouvait, d'autre part, au Parménide qu'il

avait « construit » dans ce dialogue, porte-parole des objec-

tions contre les Formes en même temps qu'Ami et défenseur

des Formes, imposer une réfutation qui eût été un véritable

suicide, contraire à toute vraisemblance littéraire, et destruc-

tif de l'effet général voulu par le dialogue. C'est pour cela quele résultat de la première hypothèse était, dans le Parménide,

déclaré, par Parménide lui-même, inacceptable. Dans le

Sophiste, ce n'est plus Parménide qui mène l'argumentation ;

c'est un de ses disciples, mais qui vient de se déclarer tout à

l'heure acculé « au parricide». Aussi la réfutation de l'Un

parménidien est-elle ici décisive et absolue : on ne peut dire,

ni que l'être est un, ni que l'Un est tout, sans se contredire

soi-même (a44 b-245 e). Quant à la conception parmènidiennede l'Etre, sa réfutation est l'objet direct du Sopliiste. L'être

est, le non-être n'est pas: tel est le vrai et original principe

de la pensée parmènidienne, et l'Etre-Un n'est que le second

moment de celte pensée. Or c'est contre ce principe fonda-

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a8fi LE SOPHISTE

mental' que s'établit la thèse directe du Sophiste : sous uncertain rapport, l'être n'est pas et le non-être est.

Dans le grand parallèle des doctrines

mouvement antiques que nous présentait le Thcétète,

c'est l'immobilité de l'être parménidien

qui venait au premier plan. Elle revient, dans le Sophiste,

occuper encore, apparemment, le premier plan, aussi long-

temps que Platon n'a pas dévoilé le but de cette discussion

entre mobilistes et statiques. Mouvement et repos participent

à l'être sans que l'être soit ni mouvement, ni repos : c'est sur

cette proposition que s'établira le principe de la communauté

des genres. Pour l'obtenir, il fallait montrer que le mouve-

ment a autant de réalité que le repos. Ceci se traduit en langue

platonicienne : dans l'être qui est la somme de toutes les

Cprmes d'être,, ne peut manquer ni le repos, ni le mou-

vement. A cette comparaison des termes être, mouvement et

r.epos, Platon ne vient que par l'intermédiaire d'une autre

opposition : action et passion. Cette opposition elle-même' a

çté introduite dans une déûnition proposée aux matérialistes

(J247 e) pour expliquer cet être qu'on les contraint d'accorder

ù un minimum d'incorporel en même temps qu'au corps.

Déûnition de l'être et mouvement de l'être sont les deux

points d'exégèse qui ont le plus divisé les critiques.

1. La définitionde Vètre par la 3ûva;juç n'a point, dans le

platonisme, l'importance d'une révolution doctrinale 1. Il

1 . Zeller se servit de cette définition pour démontrer sa thèse queles Idées sont causes immanentes des choses (P/u7. d. Gr. II, 1,

4 eéJ., p. 689) ;

Lutoslawski (Plato's Logic, 1897), pour opposer la

conception dynamique de l'être, dans le Sophiste, à celle des formes

immuables que défendait le Banquet, et présumer qu'à partir duS-ophiste l'être véritable appartient avant tout aux âmes (p. 4a3/4).

Th. Gomperz (II, p. 5g3) célébra, dans Platon, « le premier des

énergétiques modernes ». F. Horn (Platonsludicn, Neue Folge, 190/j)

vit, dans cette définition de l'être, «le point cenlral et le gain essen-

tiel du Sophiste » et le germe d'où la communauté des genres sort

«par une nécessité organique». Mise on relation avoc la « passion»

qu'introduit, dans l'objet,le fait d'être connu, et le mouvement qui

est démontré exister nécessairement daas l'être, la définition pro-

posée aux matérialistes devenait le point de départ d'une totale

transformation de la théorie des Formes: Campbell avait pourtant

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NOTICE a87

n'est point nécessaire, pour l'atténuer, et, d'ailleurs, il n'est

plus possible, aujourd'hui, de dire, avec Apelt, que la défini-

tion,essentiellement matérialiste, n'a rien de

platonicien.Avant même de se formuler dans le Sophiste, elle était vir-

tuellement contenue dans la terminologie ordinaire des dia-

logues. La méthode qui explique chaque « nature d'être » parsa §uva;ju;, par ses vertus actives et passives, est antérieure

même à Hippocrate, auquel le Phèdre se réfère, et que l'on a

regardé comme l'auteur de notre définition. L'emploi du

coupleepya

ts xal cpûct;dans la seconde partie du poème de

Parménide est déjà équivalent à l'usage des couples cpucri;xe

y.x'. Bôvau/ç, î5ea ~e xal cuvai/.'.; dans les textes de la collection

hippocratique1

. Chez Platon, le sens dynamique de l'action -

passion s'amincit, en maintes formules des dialogues, jusqu'àne plus désigner que les deux faces de toute relation ou par-

ticipation. Nous avons vu que, dans le Sophiste, le fait d'être

connu est une passion. Dans le Sophiste encore (2^5 a/b), la

participation à l'unité était une passion. Enfin le Parménide

regardait comme une passion le fait même d'être ou de ne pas

être (i36 b), et ne faisait, là-même, que répéter une formule

déjà remarqué combien nettement cette définition est présentée

commo provisoire, et pour les matérialistes, qui la reçoivent faute

d'une meilleure, et pour l'Eléate, qui déclare qu'à lui comme à eux

« la chosoparaîtra peut-ôtre

tout autreplus

tard »(Sop/i. 2^7 c).

Campbell observait aussi que la définition était l'écbo d'une méthode

exposée dans le Phèdre 270 c/d, et, là, expressément fondée sur une

doctrine d'Hippocrate. Apelt (Beitràge, p. 71-77) ne se contenta pas

d'en accepter le caractère précaire; il soutint que la définition, origi-

nellement hippocratique, selon toutes vraisemblances, était maté-

rialiste et n'avait rien de platonicien. C'est là une thèse qu'il n'est

plus possible de maintenir aujourd'hui. Je n'avais fait qu'amorcer la

recherchesur

l'emploi duterme

UvetfUfdans Platon

(La Définitionde l'Etre et la Nature des Idées dans le Sophiste de Platon, Paris,

Alcan, 1909, p. 21-29). Mes conclusions ont été considérablement

fortifiées par l'excellent travail qu'a consacré directement à ce sujet

J. Souilhé (Étude sur le terme Sjvaatç dans les dialogues de Platon,

Paris, Alcan, 19 19).

1. Une étude, en effet, devrait être instituée sur les équivalents du

couple f&Rf, 5jvaai;. Le uivoç des poètes remplace, chez Empédocle,

duvau.i{. La seconde partie du poème do Parménide emploie oûvajju;

(fragment 9) ;mais le fragment 10 n'est, lui-même, qu'une suite de

périphrases exprimant diversement l'idée du couple « nature-effets ».

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288 LE SOPHISTE

du Phédon (97 c).La définition de l'être par la îûvaiu; peut

donc être platonicienne sans impliquer, par elle-même, soit la

preuved'une activité causale dans les Idées, soit le

transportde l'être véritable aux âmes seules, soit la formule anticipéedes conceptions énergétiques modernes. On n'en est que pluslibre pour constater que celte définition est, dans le Sophiste,

expressément provisoire, et qu'elle y sert d'intermédiaire sim-

plement dialectique entre le couple corporel-incorporel et le

couple mouvement-repos. Ce qu'il faut dire surtout, c'est quecette définition ne pouvait être ici donnée comme résolvant

le problème de l'être. Toute l'argumentation dont elle n'est

qu'une des pièces tend à montrer, et l'Eléate le déclare expres-

sément, que l'être n'est définissable par aucun terme antre que

lui, par aucun couple de termes autres que lui. 11 est toujours

eTSfov -p., xpiTov xt (25o c).Cette absolue irréductibilité de

l'être est, nous l'avons vu, la base indispensable de l'argu-

mentation qui établit, et la communauté des genres, et la

réalité du non-être. Celui-ci n'exprime, en effet, que l'ai térité

essentielle de l'être, et de tout être, par rapporta tout le reste.

2. Mais l'idée d'une activité motrice et vitale essentielle à

l'être n'est-clle pas introduite par ce mouvement, accordé,

dans notre dialogue, soit à l'oûfffa des Amis des Formes, soit

à l'être qualifié de TTav-rsXôiç ov? On a beaucoup bataillé poursavoir si l'on devait trouver, dans cette conception essentielle-

ment dynamique et psychique de l'être, soit la traduction

naturelle, soit une transformation totale du platonisme

classique1

. En réalité, le Sophiste a, ici même, condamné«

1

I. Les critiques qui refusaient d'admettre une rupture dans l'évo-

lution de la pensée platonicienne ont pensé retrouver cette animation

des Formes dans le platonisme antérieur, soit au sens d'activité cau-

sale (Zeller), soit au sens de simple conscience intellectuelle (Apelt).Hodier (L'évolution de la dialectique de Platon, Année Philosophique,\M (1905), Paris, 1906) interprétait le mouvement du -avTôÀw; ov

comme un mouvement purement logique (p. 64/5). Par contre,

G. Ritter (Untersuchungen iiber Plato (1888), p. 168 et suiv. — Platos

Gcselze, Kommentar (1896), 3o6et suiv.)et Luloslawski (Plalo's Logic,

p. !\ll\) estimaient que l'être était ainsi transporté, des Idées ou For-

mes, aux âmes, y compris les Ames humaines. Ils ne faisaient là

([lie développer un passage de YIntroduction de Campbell (p. lxxvi).Th. Gomperz (II, 599) voyait, dans celte transformation de la con-

ception platonicienne de l'être, une régression des essences meta-

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agn LE SOPHISTE

Mais on prouve immédiatement, par un bref rappel d'un

raisonnement du Cratyle (44o a/d), que le repos ou l'immu-

tabilité est une condition

également

nécessaire de Vlntellecl.

Identité permanente du sujet comme de l'objetsont la base

indispensable de tout acte de connaissance, et ce rappel nous

autorise à regarder le mouvement passif introduit, par l'acte de

connaître, dansl'objet qu'est l'oÙTia des Amis des Formes, et y

par suite, dans tout être au moment où il est objet, commeun argument ad hominem et comme une simple traduction de

la passivité« grammaticale » corrélative à l'activité du « con-

naître ». Platon s'en sert pour affirmer que la réalité intel-

ligible est vraiment un objet sur lequel s'exerce notre connais-

sance. Notre langue moderne est tout aussi impuissante à évi-

ter de traduire, par des métaphores, cette « fictive passivité»

de l'objet par nous connu, en tant et pendant qu'il est connu.

Ainsi Platon n'a point, dans le Sophiste, abandonné sa

doctrine classique pour une conception énergétique ou psy-

chique de l'être. Mais il a réussi à franchir indemne la ligne

dangereuse dont parlait le Théélète (181 a).Il n'a voulu être

prisonnier, ni de ceux qui « immobilisent le Tout », ni de

ceux qui « meuvent jusqu'aux choses immobiles ». Il a défi-

nitivement fixé sa voie entre Heraclite et Parménide.

Mettons de côté, tout d'abord, la ques-Les

problèmes i[on je savoir qui est visé sous ces « jeuneshistoriques du . ,. »« , , j.»

Sovhistes ou e tucuants tarons », qui ne per-

Les Eristiques.mettent pas que l'on dise « l'homme est

bon », et veulent enfermer la penséedans le jugement d'identité : « l'homme est homme, A est A »

(25 1 a et suiv.). Nous pouvons aborder ce problème historiqueavant tous les problèmes de même genre que pose le Sophiste,

parce quela

critique sembles'être

facilement accordée surles

identifications possibles. Elles sont, à vrai dire, plus difficiles

à limiter qu'à découvrir. Dans les « étudiants tardifs », on

s'accorde généralement à retrouver l'inévitable Anlisthène.

qu'Aristotc met en tète des gens « inéduqués » par qui la

définition de l'essence était déclarée impossible (Met. io43 b

a4). Simplicius, d'autre part, compte les Mégariques au

nombre de ceuxqui

voulaient «

séparertout de tout »

(inPhys. p. 120, 1Ô-21). Philopon (in Phys. p. 49) 19) y ajouteles philosophes d'Erétrie, mais le nom de Ménédèmc, sous

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293 LE SOPHISTE

cuvaient rentrer dans le cadre d'un matérialisme si large-

ment dessine. Mais chercher à en spécifierune comme direc-

tement visée est une tentative aussi

peu justifiée qu'elles'est,

de fait, montrée peu réalisable.

La critique ne s'est pas davantage accor-es mis

j^ identification précise desdes Formes. . .

~~ _, ¥ ,. ,

r.

Amis des formes '. L îdenlihcation avec

les Mégariqnes n'a pu tenir: les rares textes qui les concer-

nent s'opposent absolument à ce que nous les disions par-

tisans d'une «pluralité » intelligible, car ils attestent, chez

eux, de fermes tenants de l'unité absolue 2. Le témoignage

même de Proclus en faveur des derniers Pythagoriciens ne

serait admissible qu'une fois confirmé par des textes qui nous

feraient retrouver, chez eux, une théorie des formes « mul-

tiples et immobiles ». D'autre part, on peut bien dire, avec

U. von Wilamowitz, que les Amis des Formes sont, ici, des-

i . Le fond de toutes les hypothèses est l'idée que notre dialogue

vise, ici, une école historique ou quelque fraction d'une école histo-

rique déterminée : i° Platon, critiqué par un auteur inconnu dans

l'inauthciitiquc Sophiste (Ueberweg, Windelband), ou se critiquant

lui-môme (Th. Gomperz, II, p. 596 ; Raedcr, p. 3a8 et suiv.;

hutoslawski, p. 4^4 et suiv.), ou corrigeant sa terminologie anté-

rieure

pour protégersa

penséecontre des déformations faciles

(G. Riller, l\'eue Untersuchuiigen, p. 33) ;2° des Platoniciens en retard

sur Platon (Natorp, Idecnlehre, p. 284 ; Campbell, adlocum, p. 125,

note 4, et Introd., p. lxxv : retardataires contaminés par l'éléatisme

et le pythagorisme, P. Ritchie, Plalo, p. 100); 3° une fraction de

l'école platonicienne, dirigée par Speusippe. Platon revient de son

troisième voyage en Sicile. Contre l'enseignement de Speusippe, qui

remplaçait le maître absent, s'est élevé Aristote avec tout un parti :

Speusippe est le chef des Amisdes

Formes, quifalsifient la réelle

doctrine de Platon;

Aristote est le sophiste combattu dans notre

dialogue (Eberz, Archiv. f. Gesch. d. Philos., XXII, 2, p. 2Ô2-263;

4, p. 456-462); 4° des Mégariqucs (Schlciermacher, Zeller, II, 1,

4eéd., p. 2Ô2 et suiv.

; Apelt, Comment., p. i44 et Beitrwje, p. goet suiv.); 5° les derniers Pythagoriciens (Burnet, Greek Phil. I,

p. 91, s'appuyant sur Proclus in Parm., p. i4g, Cousin); 6° des

Eléales (Deussen).

2. Aristoclès dans Eusohe Pr. èvang,, XIV, 1-, -j56.

— Cicéron,Acad., II, 42. — Diogènc. II, 106. Cf. notre notice sur le Parmé-

nide, p. 19-23.

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NOTICE 2y3

sinés en traits aussi impersonnels que les Géants, Fils de la

Terre. Leur idéalisme est assez général pour embrasser aussi

bienle

platonisme quel'éléatisme l

.

Mais,si Platon

pouvaitse compter au nombre des idéalistes à côté des Parménidiens,

comment aurait-il pu se compter au nombre de ceux quiimmobilisent le Tout? On ne voit pas dans quel dialoguePlaton aurait pu lire une phrase de lui qui niât absolu-

ment le mouvement cosmique.

11 ne reste peut-être qu'un biais pourL'histoire j ., .• j> , •

. .

f. .. comprendre cette mention d un parti

d'Amis des Formes, si étroitement liés

à Parménide qu'on puisse dire en parlant de tout le groupe :

« nous ne nous laisserons imposer l'immobilité du Tout,ni par ceux qui prônent l'Un, ni par ceux qui prônent les

multiples Formes » (2^9 c/d). Ce serait de dire que ce grouped'Amis des Formes, chez qui l'admission, soit de l'unité,

soit de la pluralité intelligible, s'allie à la négation dumouvement cosmique, est une création littéraire. Une telle

alliance entre l'éléatisme et la Théorie des Formes nous a été

présentée, en effet, dans le Parménide, et, si profondes quesoient certaines parentés entre le platonisme et l'éléatisme,

si émouvant que reste, pour nous, dans sa grandeur et dans

son habileté, et d'ailleurs, si fécond qu'ait été, pour l'histoire

de la pensée grecque, cet appel d'un génie à un autre génie r

cette alliance n'était, dans le Parménide, qu'une fiction à la

fois défensive et offensive, temporairement construite pourles besoins de la polémique platonicienne.Nous avons cru pouvoir observer que le passé immédiate-

ment en vue dans le Sophiste, celui qui limite, pour ainsi dire r

l'horizon des personnages de ce dialogue et, spécialement,

de l'étranger éléate, est constitué par les dialogues Parménideet Théétète. Littérairement, le Théétèle, le Sophiste, le Poli-

tique, le Philosophe devaient former comme un groupe fermé,

suspendu au Parménide : une tétralogie dont toute l'affabu-

lation a, comme explication, cette rencontre déjà très vieille

entre Parménide et Socrale. Or, dans le Parménide, le grandÉléate nous est apparu comme le défenseur des Formes.

Ila vraiment fait sienne la théorie qui affirme la réalité

!.. U. von Wilamowitz, Platon, Bd II, 1™ éd., p. 2 '42.

Page 32: Platon, 8.3 Le Sophiste

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agi l^E SOPHISTE

permanente et distincte des multiples Tonnes intelligibles ;

il a déclaré que l'identité immuable de chaque forme était la

condition absolue de la pensée ;il a, pour expliquer sa mé-

thode dialectique, énuméré les plus importantes de ces formes,

et, choisissant son Un, comme une l'orme entre ces formes,

pour le soumettre à cet examen dialectique, il a vraiment

paru ne regarder son hypothèse unitaire que comme un cas

particulier de la grande hypothèse des formes intelligibles.

Le Socrate du Thèèlèle, qui gardait le souvenir reconnaissant

de cette « protection », en même temps que le souvenir

respectueux de la profondeur de pensée, révélée, soit dans les

objections, soit dans l'argumentation finale du Parménide,

répugne tout naturellement à réfuter les doctrines propres de

Parménide. Le Théètète n'a réfuté que les partisans de l'uni-

versel mouvement. Il l'a fait, d'ailleurs, avec des arguments

qui rappellent, on l'a vu depuis longtemps, la manière em-

ployée par les Amis des Formes dans leur critique des « ma-

térialistes » : « leur Vérité, ils la brisent et l'émicttent dans

leurs arguments, et montrent qu'elle est, non point réalité,

mais devenir en perpétuelle translation » ÇSoph. 2/j6c). Mais

l'argumentation du Parménide sur l'infinie multiplicité querécèlent ces blocs apparemment uns, quand l'Un en est

absent (i64c/d), avait déjà beaucoup du caractère de celte

critique. En tout cas, l'immutabilité des multiples formes

était défendue, dans ce dialogue, par -celui qui fut, histori-

quement, et reste, littérairement, dans la tétralogie,le pre-

neur de l'Un immobile. N'est-ce pas à cette protection

accordée aux Formes, à ce ralliement aux Formes accompli

par un Eléatisme littérairement imaginé, que fait allusion

l'Etranger éléate, lui aussi fiction littéraire, et qui se charge

d'expliquer lui-même la théorie des Amis des Formes, « parce

qu'elle lui est familière » ? (2^8 b).

Nous venons de dire, avec U. von Wilamowitz, que l'idéa-

lisme dont s'inspire cette théorie pouvait embrasser aussi

bien le platonisme que l'éléatisme. Encore est-il que, si l'on

fait abstraction de la multiplicité des Formes, — et le second

exposé du Sophiste (2/48 a/d) fait réellement cette abstraction,— la teinte de la doctrine est directement éléatique et non

platonicienne. L'opposition entre l'être et le devenir, entrela sensation et la raison ou l'intellect, ne va jamais, dans les

dialogues, sans ses correctifs : la participation des sensibles

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NOTICE Bgâ

aux formes, l'ascension progressive de la sensation à l'in-

tcllection. Ici, c'est l'opposition crue, telle que la présente le

poème de Parménidcdans sa

première partie

'.

Quant à l'actionet la passion, acceptées pour le monde du devenir, absolument

exclues de l'être véritable, nous avons déjà vu qu'une oppo-sition si tranebée ne s'accorde plus guère avec les babitudes de

la terminologie platonicienne, et que, d'ailleurs, aucune rela-

tion, soit entre les formes et les objets sensibles, soit entre les

diverses formes, n'était exprimable autrement qu'en termes

d'action-passion

2.

Or, quidonc a si nettement

rélégué,dansle

monde du devenir, cette double Sjva;xt;, si ce n'est le Parmé-

nide du poème de l'Opinion? Nous n'avons plus, de cette

partie, que des fragments épars. Mais la distinction de la

lumière et de la nuit, la distribution de toutes eboses sous

cette rubrique générale « suivant leurs puissances respec-tives » 3

, qu'est-ce autre ebose que l'introduction d'une telle

distinction entre puissances actives et

puissances passives

')

Aristote, le premier, en a jugé ainsi, et, après lui, Théo-

phraste transmettra aux doxograpbes ces distinctions de Par-

ménideentre lumière et nuit, chaud et froid, agent et patient1

.

C'est donc, avant tout, à l'idéalisme des Éléatcs que s'adresse

l'objurgation si solennelle du Sophiste (2/19 a/b). C'est avec

eux qu'on est obligé d'user de subterfurge et de traduire en

un mouvement passif le simple fait d'être connu. C'est de

leur part aussi qu'on refuse d'accepter la tbèse qui affirme

l'immobilité du Tout, « soit qu'ils prônent l'Un, soit même

qu'ils acceptent la multiplicité des Formes » (2^9 d). Mais ce

dernier trait décèle, nettement, des Éléatcs fictifs. Théétète ne

saurait expliquer la doctrine de ces imaginaires Amis des

Formes. C'est qu'il n'a point entendu Parménide, le Parmé-

nidc qu'a inventé Platon, proclamer les difficultés, mais aussi

l'excellence et la nécessité logique de la théorie des Formes.Et l'Etranger, lui, le peut, car il a été, tout jeune, l'élève de

Parménide. Au lieu de chercher, sans aucun appui dans les

textes, et, souvent, à l'encontre même des textes, à mettre,

1. Cf. notre notice du Parménide, p. i3/i'i.

2. Cf. supra, p. 287 et 290.

3. Diels, Fragmente der Vorsokratiker, I3

, p. ioy (fragment 9).

'i. Arist. Métaph. 98^ b, 3 et 5, 986 b, 3i. — Tbéophraste apud

Diels, Doxographi Graeci, 482, i3 et 18, 56/J, 31.

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ag6 LE SOIMII>TK

dans l'intérieur du Platonisme, soit des périodes, soit des

sectes qui se contredisent si violemment, ou bien à créer, de

toutes pièces, des écoles inconnues d'éclectiques étranges, quene reconnaît-on à Platon le droit de prolonger ses propresfictions par des fictions nouvelles, et de garder, entre les actes

successifs de son drame philosophique, la continuité de la vie?

Platon a eu besoin de se couvrir du nom de Parménidc

contre ceux qui l'attaquaient en se couvrant du nom de

Zenon; il est allé lui-même, d'instinct, vers cette grandeur

qu'il sentait congénialc à la sienne;

il a senti que ces misé-

rables disputes sur l'un et le multiple, où se complaisaientdes «

sophistes », n'étaient qu'écume au bord d'un « océan »,

et s'est lancé, dans le Parménide, sur cet océan des oppositions

foncières de l'être. Tout en cherchant la solution définitive,

il a dégagé ses voies en réfutant, dans le Théétèle, les tenants

de l'héraclitéisme. Quand il a cru posséder sa solution, il

s'est affranchi de cette « protection » imaginée : il a donné

libre champ à la critique de l'Éléatisme, seulement esquissée

dans le Parménide, et il a écrit le Sophiste.

Que vaut, en soi, cette solution ? C'est une question à

laquelle chacun sera tenté de répondre suivant ses proprestendances métaphysiques ou antimétaphysiques. Mais son

influence historique a été indubitablement féconde. Brochard

nous dit : « c'est en réalité l'idée de relation ou de relativité

que Platon introduit dans les plus hautes spéculations et

qu'il substitue à l'absolu tel que l'avait conçu l'éléatisme »',

et Gomperz a montré, de son côté, que la conception aristo-

télicienne de la science relève, en droite ligne, de celte dia-

lectique nouvelle, assouplie par l'idée de relativité2

. J'ai

essayé de dire ailleurs comment, en formulant ce principede relation, le Platonisme ne faisait, malgré certaines appa-

rences, qu'achever son évolution naturelle

1

.

D'autre part, lathéorie de la proposition, telle qu'elle est exposée dans le

Sophiste, après avoir été esquissée dans le Cratyle et le Théé-

tèle, marque une avance considérable dans l'analyse du lan-

gage, et ce n'est pas seulement clans la logique d'Aristole,

i. Etudes de philosophie ancienne et de philosopliic moderne, p. i5o.

2. Les Penseurs de la Grèce, II, p. Cos/0.3. L'idée de la science dans Platon, p. 1GG-19O.

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a98 LE SOPHISTE

genre de celles qu'on trouve dans tous nos manuscrits. Ses

groupements divers avec B, T, ou W ne sont point inutiles

pour l'histoire de leurs rapports mutuels. Il a souvent le pri-

vilège de la bonne lecture, soit avec B ou ï, soit avec W ou

Stobce : il l'a parfois seul, et l'on ne voit pas pourquoi nous

serions obligés, en de tels cas, de substituer, à la garantie

offerte par Y, la garantie précaire fournie « (coniieiendo ?)

ab aliis librariis » (/6., p. 45). Nous avons, naturellement,

utilisé, comme pour les deux autres dialogues, la tradition

indirecte, spécialement les citations de Stobée et Simplicius,

en prenant soin d'indiquer les limites précises de ces citations,

de façon à n'avoir pas à répéter ces noms devant des lectures

conformes à celles de la majorité des manuscrits. Là où un

manuscrit seulement, ou deux manuscrits seulement, s'écar-

tent de la lecture adoptée dans notre texte, l'apparat donne

cette lecture sans aucune mention de manuscrits et suivie

seulement de deux points, et se contente de mentionner le ou

les manuscrits qui contiennent la variante. Nous ne noussommes écarté de cette règle que lorsque la clarté l'exigeait.

Là môme où je n'ai pas adopté leurs vues, je dois beau-

coup aux Platonica de H. Richards (1911), au Platon de

U. von Wilamowitz (spécialement Bd II), aux Neue Lnter-

suchungen iiber Platon (1910) et au Jahresbericlit déjà cité de

G. Ritter (cf. Notice du Pannénide, p. 5a, note 1). Je dois

plus que je ne saurais dire, pour tout ce tome VIII, à l'exacte

vigilance de M. L. Lemarchand, aux précieuses remarquesou suggestions de M. A. Rivaud.

11 serait prétentieux et vain, après Campbell, d'entreprendreici une dissertation sur le style

du Sophiste. Ce dialogue est,

malheureusement, de ceux que fréquentent le moins les purs^

hellénistes, et la sécheresse apparente des problèmes qu'il

discute lui a quelque peu fait tort:

en réalité, la languequ'il parle est encore la belle langue platonicienne. Mais c'est

vraiment un dialogue d'école, et, si 1 ironie platonicienne,

voilant, d'un sourire léger, le grave émoi de la pensée, n'en

est certes point absente, elle y a pris, elle-même, des allures

toutes scolaires. Dans ce style si ferme et si net, qui dit,

d'ordinaire, d'une façon aussi simple que précise, exacte-

ment tout ce qu'il veut dire, s'il y a, de temps à autre, deslongueurs, des redondances ou des boursouflures, si l'on

entend, dans certains couplets presque régulièrement dis-

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NOTICE 290

tribués, cliqueter des formules exagérément techniqueset pédantes, ne nous y trompons pas : Platon a voulu

ces effets d'un comique tout spécial. Gravité un peu grandi-loquente ou familiarité brutale de l'Étranger, hésitations,

maladresses, étonnements naïfs de Théélète, accumulations

de noms de métiers ou de sciences fabriqués à plaisir, étymolo-

gies outrageusement forcées, esprit de mots, métaphores quise succèdentsans toujours bien se suivre, richesse déconcertante

des métamorphoses que subit un même personnage, tout cela

est ducomique fait, certes, pour

des écoliers trèssavants, rom-

pus à toutes les subtilités de la dialectique, passionnés, d'ail-

leurs, pour les grands problèmes métaphysiques, mais c'est du

comique d'école, fait pour l'école et puisé dans les mœurs de

l'école. Certaines formules, « la nature de l'autre, le genredu non-ètre, la forme de l'être, l'art de la production, elc... »,

ne sont redondantes que pour nous : elles sont en passe de

devenir des

pléonasmes,mais ne le sont

pasdevenues

encore,et, d'ailleurs, plusieurs d'entre elles continueront à être

employées, sans être senties comme pléonasmes, pendant tout

le Moyen-Age et jusque chez notre Descartes. Mais beaucoup,sinon la plupart, des traits qui nous étonnent dans le Sophiste

sont issus de cet esprit proprement scolaire et de cet humour

dialectique. Rendre tout cela, un traducteur le voudrait, le

devrait, au moins. Il devrait faire sentir, et l'emphase, et la

pédanterie, et la naïve gaucherie qui les souligne, et l'ironie

ou le sarcasme qu'elles ne voilent qu'à demi, sans jamaisfaire tort, ni à la vigoureuse clarté de cette pensée, ni à la

beauté encore toute classique de ce style, qu'anime une

double passion : l'amour du vrai, la haine du faux semblant

et du frelaté. Il devrait même, à la rigueur, essayer, sinon de

reproduire, au moins de faire soupçonner les allures savantes

du rythme, si magistralement décrites par Campbell. Si je le

dis, ce n'est point que je prétende avoir atteint cet idéal, ce

n'est même pas pour qu'on me sache gré de l'avoir entrevu

ou qu'on me pardonne des efforts peu fructueux;

c est pour

qu'on aborde ce dialogue avec un avant-goût plus net de

la manière qui le caractérise, pour qu'on l'étudié avec une

curiosité mieux informée, et pour qu'on ne laisse pas rebuter,

par l'aspect insolite ou mal venu que pourrait donner, à ce

style, une traduction forcément imparfaite, l'attention quemérite une œuvre si originale et si profonde.

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GONSPECTUS SIGLORUM

Platonis Codices :

B = cod. Bodleianus 3g (saec. ix).

T = cod. VenctusAppend.Class.4,cod.i(saec.xi).

Y = cod. Vindobonensis ai (saec. xiv).

W = cod. Vindobonensis 54, suppl. phil. gr.7

(saec. xu).

Paris. 1808 = cod. Parisinus 1808 (saec. xm).

Paris 1809= cod. Parisinus 1809 (saec. xv).

Paris. î8u — cod. Parisinus 181 1 (circasaec. x.v).

Paris. 1812 = cod. Parisinus 1812 (circasaec. xiv).

Paris. 181 4 = cod. Parisinus 181 4 (saec. xvi).

Ven. 8 = cod. Vendus8

(saec. xv).Ve!ît i84 = cod. Venetus 184 (saec. xv).

Ven. 180 = cod. Venetus i85 (saec. xv).

Vatic. 225 = cod. Vaticanus 225 (saec. xv).

Coisl. i55 = cod. Coislinianus 1 55 (saec. xiv).

Commentarii et Ânthologia :

r -(T^A

Eus. = Eusebii Praeparatio Euangehca, éd. h. H. Oitlord,

I9Proclusin Parm. = Procli in Platonis Parmenidem Com-

mentarius, ap. V. Cousin Procli Philosophi Platomci Opéra

Inedita, i864- M . ....,• /r»:«i.

Simpl. in Pbys.== Simplicii

in Pbysica Anstotelis (Diels

! 882-1885). ta-WV o

SimpliciiD = Simplicii codex Laurentianus L.YAAV 2

(saec.xu uel

xm).,

SimpliciiE = Simplicii

codex Marcianus 229 (saec. xu

uel xm)

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CONSPECTUS SIGLORLM 3oc

Simplicii F — Simplicii codex Marcianus 227 (saec. xn

uel xui).

Simplicii Aldina = Simplicii Commentarii in octo Aristote-

lis Physicae Auscultationis libros, Venetiis, in aedibus Aldi,

i5a6.

Simpl.in Categ.=

Simplicii in Aristotelis Categorias (Kalb-

fleisch, 1907).Stob. = Joannis Stobaei Anthologium (Wachsmutb-

Ilense, 188/1- 1923).

Stobaei A = cod. Parisinus 1984 (saec. xiv).

Stobaei B = cod. Parisinus iq85 (saec. xvi).

Stobaei L = cod. Florentinus plutei vin n. 22 (saec. xiv).

Stobaei M = cod. Escurialensis LXXXX (S II i4) saec. xn.

Stobaei S = cod. Vindobonensis phil. Gr.LXVII(saec. xi).

Stepb.=

Stepbanus.

Page 40: Platon, 8.3 Le Sophiste

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LE SOPHISTE

[ou De l'Etre, genre logique.]

THÉODORE SOCRATE LÉTRANGER DÊLÉE TIIÉÉTÊTE

216 a Théodore. — Nous voici, Socratc, fidèles

m , ,Pr0*°3ue: au rendez-vous convenu hier et voici,

Théodore introduit ,, ...l'étranger d'Élée.

avec nous, cet étranger : originaire

d'Elée, il appartient au cercle des dis-

ciples de Parménide et Zenon; c'est, d'ailleurs, tout à fait

un philosophe.Socrate. — Ne serait-ce point, Théodore, au lieu d'un

étranger, un dieu que tu amènes, comme dit Homère, à ton

insu ? A son dire, en effet, s'il y a d'autres dieux à se faire

b les compagnons des hommes qui révèrent la justice, c'est sur-

tout le Dieu des Étrangers qui vient ainsi observer la déme-

sure ou l'équité des actions humaines. Peut-être aussi est-ce

l'un de ces êtres supérieurs qui nous est venu en ta com-

pagnie, pour surveiller et réfuter, lui, réfutateur divin, les

piètres raisonneurs que nous sommes.

c Théodore. — Ce n'est point là, Socratc, la manière de

l'étranger : il a plus de mesure que les fervents amis de

réristique. Pour moi, je ne vois point du tout un dieu en

cet homme; mais un être divin, oui; car, à tous les philo-

sophes, c'est là le titre que je donne.

Socrate. — Et avec raison, ami. Mais c'est là, j'en ai

peur, un genre qui n'est, pour ainsi dire, guère plus facile

à discerner que le genre divin ; tant cette sorte d'humainsprend d'apparences différentes dans le jugement ignorant de

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SOM2TH2[y, nepl "OJ Ôvto:, \o^:/.6;.]

OEOAaPOZ ZnKPATHZEAEATHZ ZENOZ ©EAITHTOZ

GEOAOPOZ. Ka-rà tt]v \ôè.ç ô^oXoylav, cô ZcÔKpaTEÇ, 216 a

fJKO^iEV aÙTol te Koa^ilwq Kal t<5v5e Tivà E,évov ayo^EV, t6

^ièv ysvoç eE, 'EXÉaç, ETatpov Se tcùv à^icpl riap^EviSr)v

Kal Zfpcûva [êTalpcov], ^L&Xa 8è avSpa cpiXôaocpov.

ZOKPATHZ. "Ap3

ouv, S ©£68cop£, où £,évov àXXa Tiva

8eôv aycov <axà tôvc

O(if)pou X6yov XsXr]8aç ; 8ç cpr)cnv

aXXouç te Seoùç toiç àvSpamoïc; ÔTtôaoi ^etÉ)(ouotv atSoOç b

Sixalaç, KalBî\

Kal tôv £,éviov ou)( fJKiaxa 8eôv auvoTtaSôv

yiyv6^iEvov uôpEiç te Kal EÙvo^lac; tbv àvSpcÔTtcùv Ka9op8v.

Tâ)(3

ouv av Kal crol tiç oStoç tcov Kp£iTT6vcov ouvéttoito,

cpaûXouç r)^âq ovTaç êv tolç X6yoiç Itioi|j6^ev6ç te Kal

EXÉy£,Qv, 8eôç cov tiç IXEyKTiKÔq.

OEO. Ovy^ oStoç 6 Tp6noq, cô ZcùKpaTEÇ, toO £,évou,

àXXà ^ETpu&TEpOÇ TCOV TIEpl tôcç IpiSaç ÈanouSaKéTcov. Kal

^ioiSokel 8eôç y.èv uvf^p ouSa^icùç EÎvat, Beloç ^r)V TtàvTaç

yàp êycb toùç cpiXoadcpouq toioûtouç TtpoaayopEÙco. C

Zfi. Kal KaXdoq y£, côcpiÀE. ToOto u.Évtoi kivÔuveûei t6

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216 c LE SOPHISTE 3oa

la Coule, quand, « faisant le tour des cités », ceux-là qui ont

non point façon, mais réalité de philosophes, surveillent de

leur hauteur la vie des hommes d'ici-bas '. Aux uns ils sem-

d blent, en effet, ne rien valoir; aux autres, tout valoir 2. Ils

prennent l'apparence, tantôt, de politiques et, tantôt, de

sophistes, et, d'autres fois même, ils feraient, à d'aucuns, l'effet

d'être totalement en délire. A l'étranger, précisément, j'aurais

plaisir à demander, si ma question lui agrée, pour qui les te-

217 a naient les gens de son pays et de quels noms ils les appelaient.

Théodore. — Qui donc ?

Socrate. — Le sophiste, le politique, le philosophe3

.

Théodore. — Que veux -tu savoir au juste et quelle questiont'es-tu posée, à leur propos, à laquelle tu demandes réponse ?

Socrate. — Celle-ci : voyait-on, dans cet ensemble, une

seule unité ou bien deux ? Ou bien, comme il y a là trois noms,

y distinguait-on aussi trois genres, un pour chaque nom ?

Théodore. — Mais il n'aura, j'imagine, nulle gène à s'ex-

pliquer là-dessus. N'est-ce point ainsi que nous répondrons,

étranger?

b L'étranger. — Parfaitement, Théodore. Je n'ai, en effet,

aucune gêne ni, non plus, aucun mérite à répondre qu'onles tenait pour trois genres distincts. Mais, définir claire-

ment ce qu'ils sont, un par un, ce n'est point petite affaire

ni besogne aisée.

Théodore. — Au fait, cela tombe bien, Socrate : car les

sujets que tu viens d'aborder se trouvent être voisins de

ceux sur lesquels, avant de venir ici, nous étions en train de

l'interroger; et les difficultés qu'il t'oppose maintenant lui

servaient alors de prétextes avec nous. Car, là-dessus, il avoue

i. Platon transpose ici les vers de l'Odyssée (XVII, 483/7).

a. Les

grammairienssont,

parfois,trop

prompts

à condamner la

langue du Sophiste. Cobet (Mnem. IX, 343) condamnait l'expression

zÀaarw; a'.Xoaoaot, oubliant Rép. 485 d (-jTzÀaausvw; çhao'œoço;) et

Lois G4a d (-Àa^Tto; âyaôot). Cobet encore (ib., 347) et Madvig,suivis par tous les éditeurs, condamnent absolument toS jjl^Ssvo;

Tttxio:, qu'emploie le traité sur l'éducation des enfants (VII, 4 F)attribué à Plutarque.

3. Pour une comparaison des trois personnages, cf. Timée 19 c, et s.

4. Pour cette

façond'introduire la discussion comme une conti-

nuation de conversations immédiatement antérieures, cf. Parm.

x35 d, Théét. i47 c/d, et notre \otice générale, p. xiv et suiv.

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217 b LE SOPHISTE 3o3

avoir ouï autant de leçons qu'il faut et ne les point avoir

oubliées '.

c Socrate. — Veuille donc, étranger, à la première faveur

que nous te demandons, ne point opposer de refus. Mais,

plutôt, dis-nous: que préfères-tu, d'ordinaire? Développertout seul, dans un long exposé, la thèse que tu veux démon-

trer, ou bien employer la méthode interrogative, celle dont,

en un jour lointain, Parménide usa lui-même, quand il

développa des arguments merveilleux en la présence du jeunehomme que j'étais,

lui qui, pour lors, avait déjà grand âge2?

L'étranger. — Avec un partenaire complaisant et docile,

d Socrate, la méthode la plus facile est celle-là, celle avec inter-

locuteur. Sans quoi mieux vaut argumenter à soi tout seul.

Socrate. — Il t'est loisible, en ce cas, de choisir qui tu

voudras parmi ceux qui sont ici, car tous te seront des inter-

locuteurs dociles. Mais, si tu veux m'en croire, tu prendrasun jeune, Théétète que voici, ou quelque autre à ton choix.

L'étranger. — Socrate, je suis un peu confus, dans

cette première rencontre, où nous devrions deviser en échan-

geant nos réflexions par de brèves phrases, de venir dévelop-

e per longuement une argumentation copieuse, soit seul, soit

même en m'adressant à un interlocuteur, tout comme si je

faisais une démonstration oratoire. C'est que, en réalité, la

question que nous abordons n'est point aussi simple qu'on

pourrait l'espérer en la formulant comme tu fais ; elle exige,

au contraire, un très long pi-opos. Mais aussi ne point me

rendre, moi, votre hôte, à tes instances et à celles de tes

amis, surtout après des paroles comme celles que tu as dites,

serait, je le vois trop bien, incivil et grossier. D'ailleurs,

218 a que Théétète me donne la réplique, j'y consens de grand cœur,

après les entretiens que j'ai déjà échangés avec lui et sur le

désir que tu m'en exprimes.Théétète. — Agis donc ainsi, étranger; comme l'a dit

Socrate, c'est à nous tous que tu feras plaisir.

L'étranger. — Là-dessus, je le crains, tout mot de plus

serait superflu.Mais c'est loi qui, désormais, scmble-t-il,

i . Son expose ne sera donc point une improvisation en l'air, mais

l'écho d'unenseignement

solide.

Comparer Cratylc, 4i3 d; Banquet,aoi d.

a. Cf. Parm. 127 b, Théét. i83 o, et nos Notices, p. xiiî, p. 7.

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3o3 vo*imii: 217 b

vCv Kal t6te iaic^TtTETO Ttpèç rj^Sc;-

ItieI SiaKrjKoÉvai yé

<pr|<jiv LKavGç Kal ouk àp.vrniov£Îv.

Zft. Mf) to'ivuv, S E,éve. f|p.ûv t^v y£ TtpcbTr|v aÎTrjaàv- C

tcov X^P^ àTtapvr)8Ei<; yévr|, to<j6v8e 8' ^tv <£p⣣. H6te-

pov EuaSaç fjSiov aÙTÔç ettI aauToO ^iatcpco Xoycp Sie£,iévai

XÉycov toOto S av EvSEi.£,aa8al tq (5ouXr)8f]c;, f^Si

3

lpQTr|-

qeqv, otév TtoTE Kal fl app.EV i5r| xP^évco KOtl 8<-e£,iovti

Xôyouç TtayKaXouç TtapEy£v6p.r|v lyô véoç ôv, Ike'ivou p.àXa

Sr] TOTE OVTOÇ TtpEaBÛTOU ;

HE. Tô ^ev, 2> ZcÔKpaTEÇ, àXuTccoc; te KalEÙr)vicoç Ttpoa-

SiaXEyo^iÉvcù pfiov outco, tô Ttpôç aXXov ei 8èjirj,

tô Ka6' d

aÛT6v.

Zfi. "E^ectti toIvuv tôv Tiap6vTcov Sv av|5ovXr|8flq

Ik-

XÉ^aoSai, nâvTEc; yàp ÛTtaKoûaovTal aoi Ttpàcoç' aup.6o\jXco

^f)v ip.ol xp6^i£vo<; tôv vécùv Tivà atp^ar], 0Eaî.TT|Tov

t6v8e, f\Kal tôv aXXov ei t'iç aoi KaTà voOv.

HE. *Q ZcbKpaTEÇ, aîSûç t'iç ^' ^X£l T^ v ^ v TtpÔTov

auyy£v6^Evov û^îv jxif)KaTà a^iKpôv Inoç npôq etioc;

TTOiEÎoSai t^)v auvoualav, àXX' ÉKTEivavTa àTto^r)KÛVEi.v

Xéyov au^vôv kot l^auT6v, eïte Kal Ttpôç ETEpov, oîov

etil8eiE,lv Ttoio\jp.£vov tô yàp ovtl tô vOv ^r|8Èv oùx Saov e

SSe lpcoTT)6Èv IX-nlaELEv av aÙTÔ EÎval tiç, àXXà Tuy^àvEi

Xéyou Tta^^ifjKouc; ôv. Tô 8è a8 aol^f] y^ap\.C,zaBai «xi

toîoSe, aXXcoç te Kal ctoO XÉÊ,avToç ôç eÎtteç, aE,Evov ti

KaTacpalvETa'i p.01 Kal aypiov. 'EtteI ©EaÎTT]Tév y£ tôv

TTpoaSLaXEyô^Evov EÎvai SÉ^o^ai TtavTàTtaaiv IE, Sv aÛT6ç 218 a

te Ttp6T£pov SiElXEy^ai Kal au Ta vOv ^ol SiaKEXEÙrj.

OEAITHTOZ. Apa to'ivuv, S £,éve, oîjtu Kal KaBaTtEp

eÎtte ZoKpâTrjç Ttaaiv KE^apia^Évoç far).

HE. KivSuveûei npôq y.èv TaÛTa oùSèv eti Xektéov EÎvai,

C 5 oio'v : oftav W!|

zat anle 8tcÇi£vtt deîendum putat Schanz'

d 7"ô v3v :

tovvoUv

B

:

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d 9 X7:our/.Jv£:v:

Orto- Y| d 10 0?wp:

5owBT e 4 " : o; TY||

eT-;ç : -a; W 218 a 2 O'a/EA^T, : rrasa-

xiÀê-Jr W '

a 3o--à Badham : a-,a B JpetTYW a 5 e'vom XcxtiOvW.

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218 a LE SOPHISTE 3o4

auras à soutenir la discussion. Si donc ce labeur prolongévient à te peser quelque peu, ce n'est point à moi qu'il faut

t'en prendre, mais à tes amis ici

présents.b Théétète. — Mais je compte bien que je ne vais point

défaillir, comme cela, tout de suite. Si toutefois cela m'arrive,

nous nous associerons le Socrate que voici. Homonyme de

Socrate, il est de mon âge et suit les mêmes exercices; prendre

sa large part de mes labeurs n'est point ebose qui ne lui soit

familière.

Le dialogue entre S*™*"*' ~ Bien dlt ;

£glà '

l'étranger et " ailleurs, ton affaire, et tu en décideras

Théétète: au cours de l'argumentation. Mais c'est

définition du affaire à nous deux, pour entreprendresophiste. », j i1 cette enquête, de commencer, a mon

avis, tout de suite, par le sophiste, en essayant de trouver et

c clairement définir ce qu'il est. A cette heure, en effet, toi et

moi ne sommes d'accord que sur son nom, mais la fonction

que vise en lui ce nom pourrait bien n'être, en chacun de

nous, qu'une notion toute personnelle. Or ce qui s'impose,

toujours et dans toute recherche, c'est plutôt de s'entendre

sur la chose même au moyen des raisons qui la définissent

que de s'entendre sur le nom seulement sans se préoccuperd'une définition. Quant à la race qui fait l'objet de notre

enquête, ce n'est point la tâche la plus facile de comprendrece que c'est que le sophiste ! Mais, quelques grandes œuvres

qu'il faille mener à bonne fin, la règle admise, en ce cas, partous et de tout temps, c'est qu'il s'y faut d'abord essayer sur

d des exemples réduits et plus faciles avant que d'aborder en eux-

mêmes les tout grands sujets.Aussi est-ce là, Théétète, dans

l'occasion présente, le parti que je conseille pour nous deux :

avant cette difficile et

péniblechasse

qu'exigera,nous le

savons, le genre sophistique, faire d'abord, sur quelque

sujet plus facile, l'essai de la méthode applicable à cette

recherche. A moins, toutefois, que tu n'aies à proposer

quelque voie plus aisée.

Théétète. — C'est que je n'en ai point.

L'étrangki,. — Veux-tu donc que nous fassions l'investiga-

tion de

quelque sujet simple

enessayant d'y

trouver unmodèle pour notre grand sujet?

e Théétète. — Oui.

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3o4 20METH2 218 a

©£alxr|X£' Ttpèc; Se aèf^Sr)

xè u.£xà xoOxo, coç eolke, yly-

volto âv o X6yoç. *Av S3

apa xl xcûu.r]K£L novcov a\^Tl' V^\

elle aÎTiaaSaL xoûxcov, àXXà xoûaSE xoùç aoùç éxalpouc;.

0EAI.3

AXX3

oÎLiaL llevSf)

vCv ouxcoç oùk oarEpELV &v S3

b

apa tl xoioCxov ylyvrixaL, Kal x6vSe TtapaXr|L|;6Li£8a Zco-

Kpàxr), xôv ZooKpàxouç llèv ôllgovullov, IliSv Se r|XiKLcbxr)v

Kal auyyuu.vaaxr)v, $ auvSiaTtovEÎv u.ex' IlioO xà TtoXXà ouk

ar|8Ec;.

HE. Eu XéyELq, Kal xaOxa u.èv ISLa (JouXEÛar) Ttpoï6vxoq

xoO Xéyou* KOivrj 8è u.ex3

IlaoO aoL auaKETtxÉov àp^oLiÉvcp

TtpGxov, coq lu.ol cpalvExaL, vOv ornô xoO aoGfuaxoO, £r|xoOvxi

Kal Eu.<f>avl£ovxL Xéyco xl Ttox5

eoxl. NOv yàp 8f]au xe Kàyô c

xoûxou Ttépi xouvou.a u.6vov e^ou.ev Koivfj, xô 8è ëpyov Icp

3

co KaXouu.EV ÉKaxEpoq xâ)(3

av îSla Ttap* f\\ûv aôxoîç ^X01"

u.ev Sel 8è oceI Ttavxôc; TtÉpt xè Ttpayu.a auxô LiâXXov Sià

X6ycov f)xoû'vou.a u.6vov auvoLioXoyfjaSaL \coplc; X6you. T6

Se cpOXov S vOv etuvooOlaev £r|X£Îv ou Ttâvxcov p'Saxov auX-

XaBEÎv xl ttox' laxLV, S aocf>Laxf|c;- baa S' au xcov LiEyâXcov

Sel SiaTtovEÎaSai koXqç, TtEpl xcov xoioûxcov SéSoKxai Ttaatv

Kal TtàXai xo Ttp6xEpov ev aLUKpotç Kal pdoatv aùxà SeIv d

lleXexSv, Ttplv ev auxoîc; xoîç LLEylaxoLÇ. NOv ouv, S ©Eal-

xt]xe, lycoyE Kal vcov ouxco auu.6ouXEÙco, ^aXETtSv Kal Sua8^|-

pEuxov r)yr)aau.Évoi.q EÎvai xà xoO aocpiaxoO yévoç TtpéxEpov

Iv aXXcp pàovi xf)v liéSoSov auxoO Ttpou.EXEx8v, eIli^j

au

tio8ev EUTtEXEaxépav e'xelÇ etTtEÎv aXXtyv SS6v.

OEAI. 'AXX' oukIXco.

.=.E. BouXei S^xa TtEpl xlvoç xûv cpaûXojv u.ExiovxEq

TtEipaScoLiEv TtapâSEiyLia aùxS 8Éa8ai~xoO u.el£ovoç ;

OEAI. Nal.

a 6 ante Ota^TE add. d> Schanz||

a 7-8 lit) eu.; :

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Cobeti|b 3 f,X[zitôtT;v : tjvtjXi-T

1

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-yEÏaOat Y TJvoLioXoyrîiaaOatB -yEtaôat W ||c 7 ô ao;>t<JTriç secl. Cobet

||d 2 Kplv : rptv av W ||

d 8 ôfTa : ofJTa W.

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218 e LE SOPHISTE 3o6

L'étranger. — Que pourrions-nous donc proposer qui soil

facile à connaître et minime, tout en comportant une délini-

tion non moins laborieuse que ne ferait n'importe quel sujet

plus considérable? Le pêcheur à la ligne, par exemple,n'est-ce pas là un sujet notoire et qui ne réclame point une

trop grande attention ?

Théétète. — Si.

219 a L'étranger. — Et pourtant, dans la méthode qu'il com-

porte, dans sa définition, nous ne manquerons point, j'es-

père, de trouver profit pour le dessein que nous poursuivons '.

Théétète. — Ce serait excellent.

L'étranger. — Eh bien, voici par où nous l'aborderons.

Dis-moi, est-ce un art, ou, sinon un art, quelque autre

faculté que nous lui reconnaîtrons ?

Théétète. — Lui dénier l'art serait la réponse la moins

admissible.

L'étranger. — Mais tout ce qui est vraiment art se résume,

en somme, sous deux formes.Théétète. — Lesquelles ?

L'étranger. — L'agriculture et tous les soins consacrés à

l'entretien des corps mortels;tout travail relatif à ce qui,

b composé et façonné, est compris sous le nom d'objet mobilier;

la mimétique enfin;tout cet ensemble n'a-t-il pas vraiment

droit à une appellation unique ?

Théétète. — Comment cela, et à quelle appellation ?

L'étranger. — Pour tout ce que, d'un non-être antérieur,

on amène postérieurement à l'être, amener, c'est produire ;

être amené, c'est, pouvons-nous dire, être produit2

.

Théétète. — Bien.

L'étrvngeu. — Or ce pouvoir est propre à tous les arts quenous venons d'énumérer.

Théétète. — En effet.L'étranger. — Production, voilà donc l'appellation sous

laquelle il les faut rassembler.

I. Ainsi, dans le Ménon (75 a), Socratc demande à Ménon d»

s'essayer d'abord à définir la figure, afin que ce lui soit un exercice

pour sa définition de la vertu. L'inversion du procédé n'est qu'appa-

rente et la méthode scientifique est la même, quand Socrate, dans la

République (368 d), prend, comme modèle d'essai, un modèle agrandi.Cf. aussi Descartes, Règles pour la Direction de l'Esprit (Règle X).

a. Pour celte définition, cf. lianquel, ao5 b/c.

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3o5 S04MSTHS 218 e

HE. Tl Sfjxa TtpoTa^al^e91>

av EuyvcoaTov u.èv kocI olu-

Kpév, Xéyov Se u.t)Sev6ç iXaTTOva £X0V Tuv ^e^évcov : oîov

à<r^aXlEUT^

J

lc; Sp

1

ou TtSa'iTE yvôpiu.ov KalortouSf)ç ou Ttâvutl TToXXf)ç tlvoç ETtà^iov :

OEAI. Outqç.

HE. Mé8o8ovu.f)

v auTÔv eXttI£co <al Xéyov ouk àvETUTr)-219 a

Selovf|u.îv £XElv Tipàç S ftouX6u.E8a.

©EAI. KocXcûÇ TotvUV &V E)(OL.

HE. ^Éps Sr), TrjSE àp^âu-ESa aÔToO. Kal u.01 XÉyE" Tt6-

TEpov coç TE)(v!.Tr)vauTèv

fjTiva aT£)(vov, aXXrjv Se Sûvau.t.v

IpvTo 8r]aoLiEV :

GEAI. "Hkicttix yE aT£)(vov.

HE.3

AXXàu.i*)v

tcov ys isyv&v Ttaacov a^sSôv EÏSr) Suo.

OEAI. nûç;

HE. TEopyla u.èv Kal bar| TtEpl tô SvrjTÔv txSv a£>u.a

8£paTt£ia. tô te au TtEpl to guv8etov Kal TtXaoTÔv, SSr]

ctkeOoç Qvog.aKau.Ev, f\te Luu.r)TiKf). aûu.navTa TaOTa 81- b

KaiÔTaT' av Ivl Ttpoo"ayopEÛoiT3

av ôvou.aTi.

OEAI. ricoq <al t'ivi ;

HE. riSv OTtEp avU.r| TtpéTEpOV TlÇ OV UOTEpOV EÎÇ OÛ-

alav ayr), tôv u.èv ayovTa ttoleIv, tô 8è àyÔLiEvov TtoiEiaSaî

Ttoû cpau.EV.

OEAI. 'Op8ôç.

HE. Ta 8é yE vuvSf] a 8ir|X8ou.Ev &TtavTa eT^ev eiç

toOto Tf|V aÛTÔv 8uvau.1v.

OEAI. ET)(E yàp ouv.

HE. rioLr|TLKf)v to'ivuv auTà auyKE(paXaL(ao"(iu.EvoL Ttpoa-

eItiqliev.

219 a 3 to(vuv "i W et in marg. t : om. BT||

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221 c 'a ïtSrJXwtat habet Stob. A/if/ioi. lib. IV cap. XVIII, 6, vol.

I\ p. 4o8-4iï Hcnse;a 8 Tftèvt xao&v Stob.

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;j,a-'.om. 1 b '4 t:; 5*

ikrtEpev

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Wom. Stob.

||b 8

VUV$V)

a

Paris. 1808 : vjvot, BTYW v3v Stob.||b 1 1 «5t4 : -wv \

|j KfWttl-

Rbiittï : -0J1SV W.

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3o8 20*IETHS 219 c

0EAI. "Eaxw. c

HE. Tô8f] ^a8r)u.axiK8v a8 ^lExà xoOxo eÎSoç oXov Kal

xè xfjç yvcoplaECùç x8 te xpri^axiaxi-Kèv Kal àycoviaxiKÔv«où 6r)pEUTiK6v, ETtEi.8^) SrnuoupyEÎ p.èv ouSèv xoûxcov, xà

Se ovxa Kal yEyovéxa Ta ^ièv )(£i.poGxai X6yoiç <al TtpâE,Eai,

xà Se xoîç )(Eipouu£voic; oùk ETuxpÉTtEi, ^âXiax3

av nou Sua

xauxa auvaTtavxa xà^Épi"| xÉ)(vr} xiç Kxr|xiKf) XE^BEiaa av

SiaTtpÉ^ELEV.

0EAI. Nal* TtpÉTtoi yàp av.

HE. Kxr)xiKrjç &r\Kal Ttoir|xi.Kfjç ou^maacov oùacov x&v d

xe)(v2>v ev Ttoxépa xr)v àaTtaXiEUXLKr)v, S 0£alxr|XE, xi6£>-

^ev ;

0EAI.3

EvKxr|xtKfj tiou SfjXov.

HE. Kxr|xiKfjç Se ap' ou Sûo elSt) : xè u.èv ek6vxcov

Ttpèç EKévxaq ^Exa6XT]xiKÔv 8v Siâ xe ScopEÔv Kal yuaScô-

cjecov Kal àyopâcEcov, xè 8è Xomèv, f\Kax' Ipya f\

Kaxà Xé-

youç ^ELpoûu.Evov aûu/nav, xEipcoxiKèv avzir\ ;

0EAI. «t'alvExai yoOv ek tûv EÎpr)u.Év<av.

HE. Ti Se; xfjv XEipcoxiKr)v ap' ou S

«-^rj xu.r)xéov ;

0EAI.ITf|

;

HE. Tè \xèv àvacpavSèv bXov àycùviaxiKov 8Évxaç, xè 8è

Kpucpaîov auxf]c; Ttav 8r|p£uxiK<Sv. e

0EAI. Nal.

HE. Tf^v Se yE ur]v SripEuxiKi'jv aXoyov xè\xr\

ou xéu.veiv

ÔLxfi-

0EAI. AéyE S-nr).

HE. T8 u.èv à»|iù)^ou yÉvouq SieXouevouç, xè S' eu.ijjû-

Xou.

C 2 or;: oè Hcindorf c 7 av

Slfitsp&jMtUV13W : av

Biaypi'j" TY

ércpèty- Stob. avxpity-

Richardsjj

C 9 va! secl. Cobet|| gpibcot

: -3:

\,Stobaei À

|;d 4 ~ou :

ôY[ -ou Slob.|jd 7 xa: àyopaastov : ante /.xi

p.'.jOojaîtov Iransp.

TY om. Stob.||d 12

àvaçxvoov:

i;j.3aoov

Slob.

Ofvra; W : -3; BTY et ( supra a) W T.OivTa; Stob.|

! e 3 oe om.

W Stob.H où om. W.

VIII. 3. — h

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3o7 SOMSTIIÏ 2f9 e

©EAI. Tî^irjv ; EÏTtEp laxov y£ ap.cpco.

HE. f~lcoç S3

oùk êaxov : Kal Set ye r|^Sç xo^jlèv

xcov 220 a

a^/ù^cùv, àvcôvup.ov 8v TtXfjv kccx' evia xrçç Ko\u^i6r|TiKfjç

cixxa pépr| koI TOLaOT^ aXXa (Spa^éa, ^alpeiv èâaat, xo

8é, tcove^h|»ù)(cov £cpcov oSaav 8r)pav, TrpooEUTEÎv £cpo8r|-

pitcrjv.

©EAI. *Eaxco.

HE. Zcpo8r)ptKrjq Se ap' où SmXoOv eTSoç âv XÉyoïxo lv

S'iicr).xô jièv TtEt^oO yévouç, ttoXXcûç elSecfi. koù ovô^aai

8ir)pr|^Évov, TTE£o8r|piic6v, xô S' ëxEpov veucttikoO £<pou tt&v

Evuypo8r]piK6v ;

0EAI. riàvu ys.

HE. NeuctxikoO\ir\v

xô ^lèv Ttxr|vôv <p9Xov épco^iEv, xô b

8è ivuSpov ;

©EAI. ricoç S' oO;

HE. Kal xoO Ttxr|vo0 p.fjv yÉvouç nSaa f)^tv f\ 8/)pa

XÉyExai. Ttoû xiç opvi8EUXLKr).

©EAI. AéyExai yàp ouv.

— E. Tou 8è IvûSpou ct^eSov xô aûvoXov âXicuxiKf|.

©EAI. Nol.

HE. Ti 8é; xcojxr|v ct3 xf)v 8i^pav Sp' oùk Sv Kaxà ^ié-

yiaxa ^Épr| Sùo SiéXoi^ev ;

©EAI. Kaxà ttoloc ;

.=.E. Ka8J

a xô ^ièv EpKEcnv aùxéSEv noiEÎxai xfjv 8r)pav,

xô SeTtXriyrj.

220 a i o' oJz W Stob. : oï où/. BTY||oîï : or

tW

|Ja a ov Hein-

dorf : tèv 13TYW om. Stob.||

a 3 ante To:a3x' add. xi W\\

a 9to 0' ftcpov om. Stob.

||b 1

.u-v-':

t*^v^

Il <pXov : yp. x. «paîïXov in

marg. W [| 6pcô|isv post Ivuopov transp. W j|b 4 «x»iv yivoj?

BTW :

|i)v --ivojç Y aiv ya Stobaei SM;xèv

Stobaei A||b 5

opvtGïuTiXïj :

loflijpM ciaij Y||b 6 yio ouv om. Stob.

jb 7

«XiEirr'.x/j 70 tjvoXov- Stob.j|b 8 va: om. Stob.

jjb 9 oé : oal Y,

Stoba«i codd. | au -rr.v

TW Stob.:

ïv tijl B aù-rr.v Y j| xaTa:

xaxàT« Stob.

[jb IO OtEAO'.ULÎV Stob. : Ol£ÂO!U.T)V BTYW H b 12 to :

x« Wi|aÙTdÔcV Paris. 181 2 : -o<h BTYW Stob. -oïv Baumann.

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3o9 20*I2THS 220 e

HE. Tè if\ç IvavTÎaç TaÛTr) nXi-iyn^ç. àyKÎaxpcp te yiy-

vô^ievov <ai tcùv I^Sûcûv ou)( rj tiç av TÛyr\ toO acô^ctTOÇ, 221 a

cSaTtEp toîç TpuSSouaiv.àXXà

Ttspl ttjv KE<paXr|v<al xô

axé^iaTOO 8r|pEu8ÉVTOÇ EKaaTOTE, KCxl KaTCù8£V EIÇ TOÔVaVTÎOV

avco pâ68oLc; kocI KaXà^iou; àvaartcbuEvov oS xi <pr|0"ou£v, S

0Eai.Tr)TE. Secv Toôvo^ia XÉy£a8ou :

©EAI. AokG ^év, 8-nEp apxt Ttpou8É^E8a SeÎv I^EupEtv,

toOt' oiut& vOv oVnoTETEXÉaBou.

HE. Nuv apa Tfjç âaTtaXi.EUTLKf)Ç'nÉpiau te

Kàyà>auvco-

^oXoyrjicauEv ou ^6vov Tou"vo(ia, àXXà <al t8v X6yov TtEpl b

<xut6 Toupyov ElX^cpau.Ev licavûc;. ZuuTiàar|ç yàp TÉ)(vr)q

TO ^lèv f^UUJU U£pOÇ KTr)TlKÔV ?JV, KTr)TlKoO SE )(£ip(3Tl.KOV.

XEipwriKoO Se SripEUTLKov. toO Se 8r|pEUTiKoû £cpo8i-|piic6v,

^cpo8r)piKoO 8è Evuypo6r|pLK6v, èvuypo8r|pLKoO Se t& kôctcoSev

T^if]^a bXov àXiEUtiicév, àXiEUTiKfjç Se 7iXr)KTLK6v, tiXtjktu

<rjc;Se àyici.aTpEUTiic6v toutou 8è t6 Tispl tt]v koitcoSev

avco TiXriY^v àvaaTTWtiÉvr|v, an' auTfjç ir\q Ttpâ^ECoç àcpo-C

^ioicoSèv Touvojjia, f\vOv àanaXiEUTiKn, £r)Tr)8£Îaoc ETt'ucX-qv

yéyovEV.

0EAI. riavTâTtaaL uèv ouv toOtô yE licavôç SeS^Xcùtou.

HE. ^ÉpE Sr), KaTà toOto to TtapâSEiy^a Kal tov aocbi-

0"T1*)V ETtL^EipG^EV EÙpEÎV 8tL TTOt' ECTLV.

0EAI. Ko^iSfj ^aèv ouv.

HE. Kal yr)v ekeîvo" y' ?jv to £r)Tr|pa mpÛTOv. TtÔTEpov

lSui>Tr|v fjTtva TÉ)^vr|v I^ovTa Betéov eÎvcu tov àaTtaXiEU-

tf\v.

©EAI. Nal.

6 8 -TJ-.r, :

-r,: W j|221 a I l T :

ijB

jj Y, Stobaci "M f W ||

a 3 0ijp(wlyTO( : -cjîvto: T 1 -ïjot.oz W]

a 4 /.a/.âuot; : "ioâ-

awatv Herodianusj

a 6 BoxéS iuv :

ooxw;x:v TW ||a 8 au Heindort'

e Ficino : ou au BTYW, Stobaci MA|

ti : y« W j'b 5 buypoôi}-

pixcîv, £V'jyooOré ç:y.o-j: ivuSfO- TY

|;b G n/.r/.t'.zo'v, xXiptTCXÎfc ^:

habet in marg. W j

b 7 toûtoj : touto T||c 3 yiyovEv om. (add.

supra lin.) W ||c 8 y' f

(

v : yoûv Y | "J-.i^i.: ^r toj;j.:vov (scd corr.

in marg.) ~\\j

C 9 t3/vy,v T:va W.

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221 c LE SOPHISTE 3io

L'étranger, — Et noire homme, le poserons-nousd comme profane, Tiiéétète, ou bien absolument clans sa com-

pétence de sophiste ?

Tiiéétètk. — Pas du tout comme profane, car j'entendsbien ce que tu veux dire : il s'en faut du tout au tout qu'on

puisse lèlre, avec un si grand nom.

L'étranger. — Nous devons donc, ce semble, le poser

comme possédant un art déterminé.

Tiiéétète. — Mais quel art sera-ce bien au juste?

L'étranger. — Aurions-nous, par les dieux, méconnu la

parenté de nos deux hommes ?

Tiiéétète. — De quels deux hommes?L'étranger. — Du pêcheur à la ligne et du sophiste.

Tiiéétète. — Quelle parenté?L'étranger. — Des chasseurs, voilà ce qu'ils sont très

clairement tous les deux pour moi.

e Théétète. — Dans quel genre de chasse le dernier? Car,

pour le premier, c'est chose dite.

L'étranger. — En deux sections, je crois, nous divisâmes

tout à l'heure la chasse à tout ce qui est gibier : dans l'une,

nous mimes les nageurs, dans l'autre, les marcheurs '.

Tiiéétète. — Oui.

L'étranger. — L'une, nous l'avons explorée, pour autant

qu'il s'agit de ceux des nageurs qui vivent dans les eaux.

Quant à celle des marcheurs, nous la laissâmes indivise, endisant simplement qu'elle était multiforme.

222 a Tiiéétète. — Parfaitement.

L'étranger. — Jusqu'à ce point donc, sophiste et pêcheurà la ligne se tiennent compagnie, faisant route commune

depuis l'art d'acquisition.

Tiiéétète. — Ils en ont l'air, au moins.

Première définition £***>*«?•~

J*aiileurs sentiers

du sophiste: divergent a partir de la chasse a ce qui a

chasseur vie. L'un s'en va vers la mer, peut-être,intéressé de jeunes vcrg ]cs fleuves et les marais : ce qui vit

gens î^iches. i\ j j :ula-dedans sera son gibier.

i. Les divisions qui suivent partiront, l'une après l'autre, d'un des

yenres laissés à gauche dans une division précédente. Ici, on reprend

la division marcheurs-nageurs, en invertissant l'ordre, pour recom-

mencer à progresser à droite.

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3io EG4»I2TH2 221 c

HE. Kal vGv 8v}toutov 18u»tv)v 8r|aoy.Ev. cô 0£aiTr)TE, f\

•navTâTiaaiv coq àXr|8coc; aocpicn:f|v ; d

OEAI. OuSaucoç lSicÔTr|v' navBâvco yàp S XÉyEi-c;, coç

TtavTÔc; Seî tchoOtoç EÎvai tô y£ ovoua toOto e)(cov.

HE.3

AXXà xiva TÉ)(vr|v auxàvr|p.îv I)(ovTa, côç echke,

Setéov.

OEAI. Tlva ttot' ouvSf| Taûtr|v ;

HE. *ApD

S np6ç Becov îPiyvorjKa^Ev TCxvSpàç tôv avSpa

ovxa auyYEvfj |

OEAI. Tlva toO;

HE. Tôv àaTTaXiEUTf)v tou cocpiaToO.

0EAI.rifl

:

HE. 0r|p£UT(x tlve KaxacpalvEaSov aucfxa ^cu.

0EAI. Tlvoç 8r)paç aTEpoç ;tôv uèv yàp ETEpov eïtto- e

U.EV.

HE. Ai.)(a mou vvjv8f| Sie'iXouev xr\v aypav naaav, veu-

cttikoO ^lépouç, tô Se tte£oO téuvovteç.

0EAI. Nat.

HE. Kal tô uèv 8ir)X8o^£v, 8aov TiEpl xà vEucrciKa tcov

IvùSpcov t8 8è tiec^ôv EiàaauEv aa^iaxov, eittôvteç 8ti

tioXueiSèç £Ïr|.

0EAI. nâvu y£ . 222 a

HE. MÉ^pi y.Èv to'ivuv IvxaGBa ô aocpiaxrjq te Kal ô

àaTtaXiEUTi1

)ç &u.a artô x^ç KTr)Tiicfjc; xÉ)(vr)c; Ttop£ÛEa8ov.

0EAI. 'EolKaxov yoOv.

HE.a

EKTpÉTrEa8ov 8é y£ à-nb i?\q £coo6r|pi.Kfjç, ôp.èv ettI

SâXaTTtxv ttou Kal TTOTauoùc; Kal Xluvaq, tàv toùtchc; £coa

8r|pEua6^Evoq.

d 3 -xvto; W inckclmann : ~xvTœ; codd.[j toioù'to; : -ov TY

|

d

l\ ë/ovtx f,;j.ïvxjtov W

;jd 7 xp' : xp'ouv W j

d 9 tov Iloindorf :

toutov codd.j d 1 2 /.xTaçx{vcO0ov : -îpaivc'aOwaxv (sod ov supra w)W ||

e I TOV : TO n|

e 3 vjvot, : vjV BW||

JÛfattV : xnxTXVW!|

VCUOTIXOS

aipou;:

-xôv -50: Madvig;j

e 4 WÇdï t^uvovto; Bj| e 8 ttï] : ùV,v B ||

222 a 2 tofvuv : ouv W ||ts om TY

||ô post sa! om. W

|

a 5 0=yi

:

0' ïv(o B|]a 6 txy : tx sv BT.

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222 a LE SOPHISTE 3it

Tuéétète. — Sans aucun doute.

L'étranger. — L'autre va, lui, vers la terre, vers des fleuves

d'une autre sorte, després,

si l'on

peutdire, où richesse et

jeunesse foisonnent: ce qui s'ynourrit lui sera bonne prise,

b Théétète. — Que veux-tu dire?

L'étranger. — La chasse aux marcheurs fournil deux par-

ties de vaste extension '.

Théétète. — Que sont-elles l'une et l'autre ?

L'étranger. — L'une est celle des animaux apprivoisés ;

l'autre, celle des animaux sauvages.

Théétète. — Y aurait-il donc une chasse aux animaux

apprivoisés ?

L'étranger. — Oui, si du moins l'homme est un animal

apprivoisé. Choisis la thèse qui te plaira. Pose qu'il n'y a point

d'animal apprivoisé, ou qu'il y en a, mais en dehors de

l'homme, et que lui est sauvage; ou bien, tout en disant quel'homme est apprivoisé, juge qu'il n'y a point de chasse à

l'homme. Quelle que soit celle de ces formules qui t'agrée,

dis-nous ce que tu décides.

C Théétète. — Eh bien, nous sommes un animal apprivoisé,

voilà comme je juge, étranger, et je dis qu'il y a une chasse

à l'homme.

L'étranger. — Nous dirons alors que la chasse aux appri-

voisés est elle-même double.

Théétète. — A quel point de vue?

L'étranger. — Brigandage, chasse à l'esclave, tyrannie,

guerre sous toutes ses formes, nous ferons, du tout, une unité

que nous définirons chasse violente.

Théétète. — Bien.

L'étranger. — Mais discours judiciaire, harangue pu-

blique, entretien privé, à ce nouvel ensemble qui, lui aussi,

d est un, nous donnerons le nom d'art de persuasion.

i . Le schéma sera :

chasse aux marcheur- (— chasse au gibier de terre ferme)

mivagMi

apprivoises (chasse à l'homme)à maiu »rm£> 1 par persuasion

en publicI <-n

particulier

par de» eadeaux__J__'pour le lucre

pour la subsistance (ftatterie)__î__jx>ur l'argent (aopui»ti<jue).

Gibier de terre ferme et marcheurs sont ici traités comme syno-

nymes (cf. aussi Timée, 4o a, encore que Timée 92 a distingue mar-

cheurs et apodes).

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3ia £04>IETH2 222 d

0EAI. 'OpScoç.

ZE. Tf)ç 5r) Tu8avoupyiicf)ç SiTxà XÉy<au.Ev yévr).

©EAI. nota ;

— E. Tô u.èv ETEpov tSîa. tô Se Sr)u.oala yiyvô^Evov.

©EAI. rtyvEaSov yàp ouv eÎSoç EKôVtEpov.

ZE. OukoOv au Tx\q t8io8r)pEUT:i.icfîç T0b*EV H«x8apvr|-

tikôv ECTTiv, to Se Scopocpopiicôv ;

OEAI. Où u.av8âvco.

-E. Tf] tôv èpôvTcov 8r)pa xôv voOv, ôbç êoLtcaç. oôtio

npoaèay^Eç.

OEAI. ToO TtÉpt:

ZE. "Oti toîç 8r)pEu8EÎai Sôpa TTpoa£fu5i.8ôao-iv. e

OEAI. 'AXr|8ÉcrraTa XÉyEiç.

ZE. ToOto u.èv Toîvuv lpo>TLKf]c; TÉxvr|c; iaxco eÎSoç.

OEAI. riàvu y£.

,=.E. ToO Se yE jiLa8apvr|TLKoO tô pèv Ttpoaou.iXoOv Sià

XâptToc; Kal TiavTàTtaai. Si3

fjSovfjq tô SéXEap TtETioir)u.Évov

Kal x6v ua<j8ôv TtpaTT6u.Evov Tpocprp éauxcà u.6vov KoXa-

klki^v. &ç ÈySu.ai. TtâvTEq cpatu.£v avf) f|SuvTuc!

!

|v -uva 223 a

té^vi^v EÎvai.

©EAI. ricoc; yàp ou:

— E.. Tô Se ETTayyEXX6^Evov ^èv â>ç àpExfjç è'vEKa xàq

ouaXUxç ttoioû^evov, u.ia8ôv Se v6u.iau.a TipaTTÔjiEvov. apaou toOto tô yÉvoç ETÉpcp TtpoCTELTtEÎv a£,iov ôvôu-aTi

;

OEAI. nSçyàpoô:ZE. T'iVl

Sr) TOÙTÛ3; TtEipCO XÉyELV.

OEAI. Af]Xov Sr)- t6v yàp aocf>LaTr|v u.01 SokoOuev

d 3Xiyt»(uv

:

-o;j.:vY\\

||d 7 [Uafapvf)Tixov Heindorf : wq&apwu-

codd. (et infra e 5) j

d 8 h~:v : xl ÈsTtv T|| d 10 tôv voSv port

-oo^i-z/i; transp. W J

e 1 Bâpa jtpoaexiStWootv : sp©î Itt otr.s*

5:- W et in marg. t||

e a ÀiyEi; om. W||

e 3 ?7tw 11805 B : cT&K

?T-:ca TV l<nta

W e 7 prfvov:

-r,v TY || xoXeoctxifv secl. Schanz223 a 1

f;add. Heindorf

|ja h -.'*;: -î]; Y

|

a 6 yivo;: yrro-vôc B,

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223 d LE SOPHISTE 3i',

Tuéétète. — Pourquoi pas ?

L'étranger. — Or, dans le négoce, n'apercevons-nous pas

une distinction:

ne sonl-ce pas des objets servant à la nourri-e ture ou à

l'usage,tantôt du corps, tantôt de l'âme, qui sont

vendus et échangés contre argent'?

Théétète. — Que veux-tu dire par là?

L'étrangek. — C'est la partie relative à l'àme que, peut-

être, nous manquons à reconnaître; car l'autre, j'imagine,est claire pour nous.

Théétète. — Oui.224 a L'étranger. — Disons donc que la musique, sous toutes

ses formes, colportée de ville en ville, achetée ici pour être,

là, transportée et vendue; que la peinture, l'art des faiseurs

de prodiges2

,et maints autres articles destinés à l'âme, qui

se transportent et se vendent, soit à titre d'agréments, soit

comme objets d'étude sérieuse, donnent, à celui qui les

transporteet

quiles

vend,non moins

quela vente

du mangeret du boire, le droit au titre de négociant.Théétète. — C'est la stricte vérité que tu dis là.

b L'étranger. — A celui donc qui vend en gros les sciences

et, de ville en ville, les échange contre argent, tu appliquerasce même nom ?

Théétète. — Très certainement.

L'étranger. — Dans ce

négoce spirituel,

est-ce

qu'une par-tie ne s'appellerait pas, à très juste titre, art d'exhibition ?

Quant à l'autre, c'est d'un nom qui ne sera pas moins ridi-

culeque le premier, et pourtant, puisque c'est de sciences qu'elle

i. Cf. Gorgias 5i7 d, énumérant, pour illustrer sa théorie de la

sophistique, « ces objets qui servent à la nourriture ou à l'usage du

corps », et les producteurs ou trafiquants qui en font le service.

a. Cf. Notice,p.

6,Protagoras,

3ia d, et voir les Lois citant

(658 b/d), parmi les amuseurs publics, à côté de celui que nous

appellerions le montreur de curiosités ou de phénomènes (xov ix(ttdfutra

ifttâtucvuvxa), le comédien, le tragédien, le rhapsode. Le Oauii.» est

souvent la poupée ou la marionnette : pour les Lois (644 c et suiv.).

nous sommes des marionnettes dont les dieux tirent les fils. L'art

des faiseurs de prodiges a fourni à Platon l'allégorie de la caverne

(Rép. 5i4 b). Cette caverne est un véritable théâtre de Guignol,avec son mur «

pareil

auparavent que

les montreurs deprodigesmettent entre eux et le public, et par-dessus lequel ils exhibent leurs

poupées ». Pour le détail scientifique de ces tours et merveilles, cf.

Héron d'Alexandrie, Traité des Automates.

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3i4 20<I>I£THS 223 d

àXXayf), ct^eSôv aÙTfjç fj^uxu ^Époç 8v, KaTtr|Xi.K?) npoaayo-

peiieTai ;

GEAI. NoL.

HE. Tè 8é ye èE, aXXrjç eIç aXXr|v Tt<5Xiv SiaXXaTTOv

(ivfjKal TTpâCTEt E^TtOpiKl

!

| |

0EAI. T18' ofl;

HE. Tfjç S' è^TTopLKfjç ap1

oôk flaSrmESa 8tl to jxèv

oaoïç t6 aûpa TpÉ(pETai Kal xpfJTai, tô 8è baoïç f\ 4»u^, e

tiûûXoOv 8ià vo^lapaToç àXXaTTETai ;

GEAI, nûç toOto Xéyelç ;

HE. T8 TTEpl xf|v ij;u^f]v Xaaq àyvooO^Ev, etteI t6 ye

£TEp6v TtOU aUvlE^LEV.

GEAI. Nat.

HE. MouaiKf|v te to'lvuv auvà-naaav XÉycoiiEv, ek ti6Xeoç 22 'i a

EKdccjTOTE eÎç ti6Xlv evBev ^xÈv <àvr|8EÎaav, ETÉpcoaE 8è àyo-

^LÉvr|v Kal mTTpaaKO^Évr|v, Kal ypacpucfjv Kal Bau^ato-

tiouk^v <al TtoXXà ETEpa Tfjç i^u^ç, xà yèv Ttapa^uBLaç,

Ta 8è Kal ortouSfjç X^P LV aX^EVTa Ka ^ TroXoiijiEva, t8v

ocyovTa Kal TtcoXoOvTa |ir)8Èv Tjttov Tfjç tôv cutUdv Kal

TtoTÔv TtpàaEcoç E^mopov ôp82>ç av XEy6(iEvov Ttapao^Eiv.

GEAI.5

AXr|6ÉaTaTa XéyEiç.

HE. OukoOv Kal t8v ^a6r)^iaTa auv<avoûp.Evov tkSXiv te ]>

ek tt6Xecoç vo^'ia^aToç à^Ei6ovTa TauTèv TtpooEpEÎç avoua;

GEAI. Zcp68pa yE.

HE. Tfjç 8f) i^uxE^TtopiKfjc; TaÛTr|ç SpJ

où t6 uèv Itu-

Seiktik^ SiKaiéTaTa XéyoLT' av, t8 8è yEXotcp uèv oû^ îjttov

toO TtpéaGEV, ojicoq 8è uaSnuàTov ouaav Ttpacuv aÔTfiv

d 6 xazïiXixrj Y b t : xai SiiXta] BTxaxi)XrjTtxJ| W ||

d 9 8:aX-

littov [sed -ât tov] W : -atTojjLsvwv BIT ||d 10

è[x7:op!X7J : -R T- BY D e i xaî XP^"10" Heindorf : xÉypr,Tat codd.

||224 a 1

Xs'ycopey :

-ojiev (ante auvarcaaav transp.) W ||a 3 xoù

7ri-paaxouiv7]v secl.

Burnet|| 0au;a.aTOZOiixf,v

: -rotTjttxriv W ||a 7 rapaaysïv B : -eyeiv

TYW (jizapyjlv Badhara||

b 1 r.oliv... b 2 aix£t'6ov:a : et'; zdXtv...àu.£i'6ovTa Baumann r.okiv... < 7:n>Xouv-a >• à;jLE:'6ov:a Bichards

||

b 5yeXcu'o)

Heindorf: -oïov codd. malit Wilamowitz.

VIII. 3.-5

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224 b LE SOPHISTE 3i5

est vendeuse, c'est d'un nom apparenté de près au nom mêmede son œuvre que nous devrons, n'est-ce pas, nécessairement

l'appeler

?

Théétètk. — Certainement.

L'étranger. — Donc, dans ce gros négoce en sciences, la

c section relative aux sciences des diverses techniques aura un

nom; celle qui s'occupe de l'article vertu en doit avoir un

autre.

Théétète. — Naturellement.

L'étranger. — Gros négoce en techniques est le nomquiconviendrait à la première. Quant à la dernière, essaie toi-

même de dire son nom.

Théétète. — Et quel nom formuler qui ne sonne faux,

à moins de dire : voilàl'objet que nous cherchons, le fameux

genre sophistique !

L'étranger. — Lui, et pas un autre. Voyons donc mainte-

nant à récapituler, et disons : celte partie de l'acquisition,

d de l'échange, de l'échange commercial, du négoce, du négoce

spirituel, qui fait trafic de discours et d'enseignements rela-

tifs à la vertu, voilà, sous son second aspect, la sophis-

tique.

Théétète. — Parfaitement.

„ . ., L'étranger. — Troisième aspect : à qucl-

Troisiemeet

qua-,

.,..

,. t\, n

.

trième définition :1e <IU un > J imagine, qui, établi sur place

sophiste, petit dans une ville, pour une part achète,

commerçant, de pour une autre part fabrique ce qu'ilpremière ou vend d'enseignements relatifs à ce mêmeseconde main. ,. .

. .,°

.,

objet et s est promis cl en vivre, tu ne

voudras point donner d'autre nom que celui de tout à l'heure.

Théétète. — Comment le voudrais-je?

e L'étranger. — Ainsi acquisition par échange, par échange

commercial, que ce soit vente de seconde main ou vente

par le fabricant, il n'importe, pourvu que ce commerce portesur les enseignements que nous avons dits, ce sera toujourslà pour toi, apparemment, la sophistique ?

Théétète. — Nécessairement : c'est une conséquence qui

s'impose.

L'étranger. — Voyons donc si nous ne pourrions pointassimiler encore le genre que nous poursuivons à quelquechose comme ceci.

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3cg SOM2TH2 226 d

OEAI. Aéys xî.

HE. nacraf\ xoLaûxrj SiàKpujiç, <»<; lyô cruvvocà, XéyExai.

xtapà TtàvTov KaSapiiôç xiç.

OEAI. AÉysxai yàp ouv.

HE. OôkoOv x6 ys Ka8apxiK6v eÎSoç au SmXoOv ov Ttaç e

àv ïSoi;

GEAI. Nal, Kaxà a)(oXr]v ye ïocùÇ' ou ^v Eycoys

tcaSopS vOv.

HE. Kai u.f]v xà ys rcspl xà acôpaxa TtoXXà £Ï8r| Ka8àp-ac-ov évl Ttep'AaSstv ôvûLiaxi Tt~>Ojf\Kzi.

OEAi. riota <al x'lvl;

HE. Ta xe xSv £ç>cov, Sera âvxàç acopàxoav uttS yuLivaa-

xucf)ç taxpi.K?)c; xe ôp8ôç SiaKoivÔLiEva KaSaloExat «al Ttspl 227 a

xàKx6ç, e'tteIv lièv d>aOXa, Sera fiaXavEUXiK^ TtapÉ^ExaL"

Kal xSv àipû^cav acou.âxav, Sv yva^Euxuc?) Kal aÙLmaaa

Koa^irjxiKî] xqv EmiiÉX£'..av TtapE^ouévr) Kaxà cu.iKpà TtoXXà

Kal ysXola SoKoOvxa ov6iiaxa la^Ev.

OEAI. MiÀc. ye.

HE. riavxâTtaaL lièv ouv, S ©EalxrjXE. 'AXXà yàp xj]

xcùv Xéycov lle6<5oç> anoyyLaxLKrjç f\ cpapLiaKOTcoalaç oôSèv

^XXOV OOSÉ XL LiaXXoV XUy)(àVEL LlÉXoV El XÔ LIEV CTLllKpà, x6

Se LiEyâXa r|Liaç û>cj>eX£'l Ka3atpov. ToO KxrjcraaSai yàp

êvEKa voGv Ttaaûv xej(v£jv xô cruyyEvÈc; Kal xô{jitj auyyEvèç b

KaxavoEÎv TtEipcoLiÉvr) xiliS npoq xoCxo ê£ ïaou Ttàaaç, Kal

8âx£pa xov EXÉpcov Kaxà x?jv ÔLtotéxrjxa oôSèv rjyELXai

yEXouôxEpa, aELiv6xEpov Se xi xbv Sià axpaxrjyiKfjc; f)

<p8£'.pLaxLKqç SrjXoOvxa 8ï^pEuxiKf]v oôSèv vev6lilk£v, àXX'

àç xô tcoXù yauv6xEpov. KalSi^

Kal vOv, SrcEp f^pou, xl

e 2 Km BY : itSoi T a»v(8o< VV||e 3 v*( secl. Cobet

||e 5 ys W :

oui, BTYj|e 8- a a osa... ^paJXa : tî;o:;.. frcuXa Badham ojotç....

(paûXoi; Schiinzjj227 a i KaJialpzxai : -xiotyzau B

|| nspl txxtôî edd. :

rcepi-rax-ôç Bjeepî

ta sxtô; TYVV|j

a 2 sînstv : S stwïv TY||a 6

KOopsiTuà):

Cf(j.7jtixTi Badham||

a 8 ^apLiaxoTcoaiaî:

--oi-'aç

Wj|

bi

xai xô[il; 8uyyevl{ om. W ||

b 3 f,y£Ïtat: ^xtij-ca- W [j

b 4 Si : té

BT|| rj rfctptorixiK om. B

||b 6 S/, /.a; om. TY.

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3ao EO^ISTHS 227 b

TipoaEpoCpEV ovoLia aupTtàaaç Suvôilieiç oaaL acoLia elte

ëjiipu^ov elte aipu)(OV EiXr))(aCTL KaBatpsLV, oôSèv aôtfj

StolaEL TtOÎàv XL Xe)(8ÈV EUTTpETtÉaTaTOV eÎWl Sé^EL* LIOVOV C

ey^étcù X^P'-Ç T"v THÇ t^X^Ç KaBàpaEov TtâvTa auvSfjaav

oaa aXXo tl tcaBalpEL. T6v yàp TiEpl xfjv SiàvoLav icadapLiôv

ànô tcov aXXov ETiiKE)(EipT]KEv àcpoplaaafiaL Ta vOv, El yE

ônEp fioûXETau LiavBâvoLLEV.

0EAI. 'AXXà LiELiâ8r|Ka, ical auyx<opco Sûo llèv EÏSrj

KaflàpOECùÇ, EV SE t6 TtEpl Tf]V ^u^v eÎSoç EÎvai, ToO TTEpl

t6 aÔLia x°P lÇ °v -

HE. riàvxcov KaXXLcrra. Kal llol t6 llet& toOto è-nâicouE

TtELpÔLlEVOÇ au TO Xe^SÈV SL^fj TELLVELV. d

0EAI. KaB' ÔTtoL3

avucpr|yfj TtELpàaoLial aoi auvTÉLivELv.

HE. rioVT^p'iaV ETEpOV àpETfjç EV Lpo^fj XÉyoLLÉv tl;

0EAI. ricoç yàp où";

HE. KalLifjv KadapLiéç y' ^v t6 XeIttelv llèv BàxEpov,

1k6oXXelv Se oaov avr\noû tl cpXaOpov.

0EAI. "HK/ yàp o3v.

HE. KalLpu)(fjç %><*, KaB

3

tiaov av EuplaKULiEv icaiclaç

àcpalpEalv TLva, KaBapLiôv auTÔv XÉyovTEÇ ev lléXel <p8£y-

£,6LLE8a.

0EAI. Kal LiàXa yE.

HE. Aûo llèv EÏ8r| tcaiclaç TtEpl ljjux^v pr\téov.

0EAI. nota;

HE. Tô llèv oîov vôaov ev acÔLiaTi, t6 8' oîov aîa^oç 228 a

EyyLyvdLLEvov.

0EAI. Ouk ELLaBov.

b 8 £ ;

.Xr|/aai W : -çaat BTY||

C 3 tôv : -cô W|j

c 9 £7taxoue

?:cipwjx£vo; : ê^axoXoûôci reipwLLÉvw Badham|jd 1

8iy9j om. Y II

d a xaO' ôkoV av Goisl. i55 : xa6* o^tj av Y xa6d~ot av B xaôônoi

av T xa8' ôrcoîav W|| ûçtjyïj

: kf- Y ||d 3 àpeTrjç : àp' Trjç B |j

d 5 y' W : om. BTY||

XeÎ7ïeiv Heindorf : Xi^eîv codd. xaTaXet-

Olympiodorus||d 12 8yo

pièv...

a3o e 3eù8at[xova

eTvat habet Stob.

Anthol. lib. II cap. xxxi 129 (vol. II p. a5o-a54 Wachsmuth) ||

d 1 a llèv :

jjltjvHeindorf.

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228 a LE SOPHISTE 3a i

L'étranger. — C'est peut-être que tu ne reconnais pasl'identité de la malalie cl de la discorde?

Théétète. — A cela encoreje

ne sais

que répondre.L'étranger. — Verrais-tu donc, en la discorde, autre chose

que ceci : en ce que la nature apparenta, je ne sais quelle cor-

ruption née d'une rupture d'accord *?

Théétète. — Pas autre chose.

L'étranger. — Mais, dans la laideur, vois-tu autre chose

que l'absence de mesure, qui transporte partout sa difformité

générique

?

b Théétète. — Rien d'autre.

L'étranger. — Eh bien, dans l'âme, ne voyons-nous pas

qu'opinions et désirs, courage et plaisirs, raison et peines

sont, chez les méchants, en mutuel et général désaccord?

Théétète. — Très nettement.

L'étranger. — H y a pourtant, entre tout cela, une parenté

originelle inévitable.

Théétète. — Sans contredit.

L'étranger. — Si donc nous disons que la méchanceté est

une discorde et une maladie de l'âme, nous tiendrons un

langage correct. •

Théétète. — Absolument correct.

c L'étranger.— Eh bien, toute chose qui participe du mou-

vement, lorsque se posant un but, s'efforçant de l'atteindre,

dans chacun de ses élans elle dévie et manque le but/

dirons-nous qu'elle doit de tels échecs à la symétrie qu'il y

a entre elle et lui, ou bien, tout au contraire, à leur asv-

métrie ?

Théétète. — Evidemment à leur asymétrie.

L'étranger. — Mais pour l'âme, nous le savons, et pourtoute âme, toute ignorance est involontaire.

TnÉÉTÈTE. — Tout à fait involontaire.

L'étranger. — Or, ignorer, c'est précisément le fait d'une

4 âme qui s'élance vers la vérité et, dans cet élan même vers

la raison, dévie 2: ce n'est rien autre chose qu'une déraison.

i . J'ai essayé de rendre le jeu de Platon sur otasopaç StaçGopav. Les

dialogues scolaires cherchent naturellement les formules qui frappent.

a. Comparer, entre autres clymologies du Cratyle, celle du motcomprendre (auvu'vat, aller avec) : c'est le mouvement de l'âme se

modelant sur le mouvement des choses (4 1 a a).

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3a i EOWETHS 228 a

HE. Néaov ïcjcùç Kal axàaiv ou xauxov VEv6u.iKaç ;

0EAI. Ou5' au Ttp&ç xoOxo e^co xl^pi'j ^e àTioKptvaa8ai.

HE. rioTEpov aXXo tl Grxàaiv fjyoù^EVoc; f\ xf)v xoO <J>ûa£i

auyyEVoCç ek xivcç SiacfiopSç Sia<£>6opàv ;

©EAI. Ou8év.

HE. 'AXX3

ata^oc; aXXo xi TtXfjv x6 xfjç à^ETptaç -nav-

xa)(oO SuaEiSèç 8v yévoç ;

©EAI. Oô8au.Sç aXXo.jj

HE. Tt Se ; Iv i^uxfl SéÉjaç £Tu8uu.lau; Kal 8uu.6v

^Scvaîç <al Xôyov XuTiaiç Kal Ttâvxa àXXrjXoiç xaOxa xSv

<j>Xaûpcoç e)(6vtcov ouk flaS^u-EBa SiacpEpduEva ;

©EAI. Kal acpéSpa y£.

HE. ZuyyEvq yE ^îi^v e£ àvàyKrjç aùuTtavxa yéyovEV.

©EAI. riôç yàp où;

HE. Zxàaiv apa Kal véaov xf^ç i^/u^ç Ttovr|plav XÉyov-

xeç ôp8ûç âpoOu.Ev.

©EAI. 'Op86xaxa u.èv ouv.

HE. Tl 5';8aa KivrjaEcoç ^£xaa)(6vxa Kal aKOTtov xiva c

8é|iEva TXEtpcb^Eva xoûxou xuyxavEiv Ka85

EKaaxqv opu.f]v

Ttapdupooa aùxoO ylyvExai Kal àTtoxuy^àvEi, TtoxEpov aôxà

<|>f|aou.Ev ûno cuu.u.Expiaç xfjç Ttp6ç aXXrjXa f\xouvavxlov

uTtb à^LExplac; aôxà Ttàa)(Eiv ;

©EAI. AfjXov âç uti6 àu.Explaç.

HE. 'AXXàu.f)v ipu)(v|v yE ïau.Ev aKouaav naoav ttSv

àyvooOaav.

©EAI. Z<}>o5pa yE.

HE. Té yE \it)v àyvoEÎv iaxiv kn àXf|8Eiav ôpu.cou.Évr|ç

ipu^ç, napacf)6pou ouvéoeoç yiyvou.Évr)ç, ouSèv aXXo nXf)v d

Ttapacppoaùvr).

228 3 5 t: : 5w W|| 37 oiaçopa; SiaçOopàv : -çOopàç -çpopâv corr.

Ven. 189 Galcnusj|

a 10 ov BTW : sv 6v Y Stob. èv ov t Ivov

Schleicrmacherj|b 2 èv : sv

Tf,W

j|b 4 çÀaûpwç : «paûXw; W 1

[|c 1

oaa:

os' av Cobet || C 2 O/jisva: -ov Stob. || -gipoiaeva TY GalenusSlob. :

-p-gOa W om. B||ante xaO' add. xat-Stob.

||C 3 ylyvrrai

Ven.

i85 Galenus Stob. : -tjtœi BTYW || xTZOXjyy àvv. :-t) T.

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228 d LE SOPHISTE 3aa

Théétète. — Absolument.

L'étranger. — Nous devrons donc poser que l'âme insensée

est laide et

manquede mesure.

Théétète. — 11 semble bien.

L'étranger. — L'âme a donc, apparemment, ces deux

genres de maux : l'un, que le vulgaire nomme la méchanceté,

est manifestement, chez elle, une maladie.

Théétète. — Oui.

L'étranger. — L'autre, il l'appelle ignorance, mais refuse

d'avouer

quece

mal,dans

l'âme,soit, à lui seul, un vice,

e Théétète. — Oui, il faut l'admettre, bien que j'aie hésité

à te croire tout à l'heure, il y a deux genres de vice dans

l'âme : lâcheté, intempérance, injustice doivent toutes être

regardées comme une maladie en nous '

; quant à cette affec-

tion multiple et diverse qu'est l'ignorance, c'est une laideur

qu'il y faut voir.

L'étranger. — N'a-t-on pas, pour le corps au moins,

contre ces deux affections, trouvé deux arts ?

Théétète. — Lesquels ?

229 a L'étranger. — Contre la laideur, la gymnastique ;contre

la maladie, la médecine 2.

Théétète. — Apparemment.L'étranger. — Ainsi, contre la démesure, l'injustice et la

lâcheté, la correction est, de toutes les techniques, celle qui

s'apparente le mieux avec la Justice.

Théétète. — Vraisemblablement, si du moins nous vou-

lons parler suivant l'humaine opinion.L'étranger.— Eh quoi, contre l'ignorance en son ensemble,

y a-t-il un art plus approprié que l'enseignement?Théétète. — Aucun.

L'étranger. — Voyons alors : l'enseignement ne forme-t-il

i. Comparer Timêe (86 d-87 b) : dans presque tous les cas, on a

tort de regarder l'intempérant comme un homme volontairement

mauvais : c'est un malade. Son mal est, pour une part, hérité en

même temps que son tempérament ; pour l'autre part, aggravé parune mauvaise éducation. S'il y a des responsables, ce sont plutôt les

parents et les éducateurs. Au lieu de le blâmer, il faut le plaindre,

et le traiter par une saine hygiène du corps et del'esprit.

a. Cf. Gorgias, 464 b, et noter, avec Apelt (ad loc.) commentPlaton construit ses définitions pour faire cadrer correction et

gymnastique, enseignement et médecine.

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3a3 EOM2THE 229 b

EÎvaif) ttXeio, 8ûo Se tlve auxî]Ç EÎvai LiEylcxcù ; 0"k6tiei.. b

0EAI. EkottS.

HE. Kat u.oi SokoOliev TflSe av Tir} xâviaxa EupEÎv.

0EAI. nfi;

HE. Tfjv ayvotav tSôvxsç eXttt]

Kaxà u.Éaov aùxfjç

xolitiv e)(el xivà. AmXf) yàp a8xr| yt-yvoLiÉvr) SfjXov 8xi Kal

xfiv SLSaaKaXiicrjv Sùo àvayKa^Ei u.épia £XeLV >^v

^4*'^v ^

xSv aôxfjc; ÉKaxÉpa.

0EA!. Ti ouv ; Kaxacpavéç Tir) aoi xô vOv £r|toûu.Evov ;

HE. 'Ayvolaç yoOv u-Éya xl u.oi Sokô Kal xaX£Tt8v àcpcù- c

piau-Évov ôpSv eÎSoç, ttSji xotç aXXoiç auxfjç àvxlaxa8u.ov

\X£pEOl\>.

0EAI. rioiovSfj ;

HE. T6^?) KaxEu86xa xl Sokelv ElSÉvai' Si ou kivSuveùei

xtivxa oja Siavoïa crc|>aXX6u.E8a y'iyvE0-8ai -naaiv.

0EAI. 'AXn 8f}.

HE. Kal5f) Kal xoûxcp yE oTu.au u.6vw xf]ç àyvoiaç

àua6'iav xoôvou.a Ttpoapr|9fjvai.

0EAI. nàvu yE.

HE. Tl Se8?) xô xfjç SiSaaicaXiK^ç ocpa u.ÉpEt xS xoOxo

oVnaXXâxxovxi. Xekxéov ;

0EAI. OXu.ai u.èv ouv, o £,éve, x8 lièv aXXo SrjLuoup- j

yiKaç SiSaaKaXlaç, xoOxo Se IvSàSE y£ TiaiSElav Si3

f|u.cùv

KEKXfjaSat.

HE. Kal yàp ct)(eS6v,a 0Ealxr|XE, ev TtSaiv "EXXriaiv.

a

AXXà yàp ^u.îv Ext Kal xoOxo o-ketttéov, Sp* axou.ov

b i eivat om. Slob.||b 5 au"rîjç edd. : a-jT/j; I3TVW xjttj Stob.

||b 7 ivi Y Stob. : IvE yévei BTW ||

c i yoSv W : ô' ouv BTY t"

oùv Stobaei L|| àswp'.ajxïvov : àepopt^dusvov Stob.

||C 2 ocùt^; àvitsta-

6;j.ov: aùtôv

-{/.oùvStob.

||C 6 O'.avcc'a : 3:' âyvotaç Stobaei L

||c 8

[idvto: p-opûo Badbam

||C 9 àaaOïav W Stob. : -ta BTY

||C 1 1 t«3

antc T7J; om. Stob. d 1 oùv om. W Stob.|| 8i){i(0upytxà(

:-txî)

Stob. Il

d a 81': us' W Stob. ||

d 5 r)[xïv : sv Jjliîv

BW|| OXOttJOV :

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Sxoliov W et in marg. t: « Sx- BTY i\%-- Sto-

baei L.

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3a4 20<I>ISTHS 229 d

fjSr)laxl ttSv

\\xiva e)(0v SialpEaiv à£iav ÈTtovu^taç.

0EAI. OuKoOv)(pf] OKOTTELV.

HE. Aokel xolvuv u.ol Kal toOto etitix] oyJLC,£oQaLi.

0EAI. Kaxà xi;

ZE. Tfjç ev xoîç Xéyoïç 8L8aCTKaXLKt]c; f\ yÈv xpa)(uxÉpa

xiç eoikev 88èç EÎvai, x6 S' ETEpov aôxqç (léptov XsLéxEpov. e

0EAI. T6 Ttoîov8f]

xoûxcov EKàxEpov XÉyo^EV ;

HE. Tô u.èv àpxouoTtpETtéç xt Ttàxpiov, <5 TTpOÇ XOÙÇ UEÎÇ

^àXiax' E)(pQvx6 xe Kal Ixi TtoXXol xpôvxai xà vOv, bxav

aôxoîç E^a^iapxàvcùcrl xi, xà |ièv )(aXETtalvovxEÇ,xà 8è 230 a

{iaX8aKcoxÉpcoç Ttapau.u8ouu.Evoi/ x6 8' ouv aûu.nav aàxo

cpSôxaxa eÎttol xiç Slv vou8Exr)XLKf)v.

OEAI. "Eaxiv ouxcoç.

HE. T6 8é y£, E"E,aarl xiveç au XcSyov eccuxolç 86vxeç

f)yf|aaa8ai Ttaaav aKoûaiov à^aBlav EÎvai, Kal u.a8EÎv ouSév

tiox* av e8éXeiv xov oI<5u.evov EÎvai aocpov xoùxosv Sv oïoixo

Ttépi Seiv&ç EÎvau, u.Exà 8è TtoXXoO Ttévou x6 vou8exi-|xikov

eÎSoç xfjç TtaiSElaç au.ucp6v àvuxEiv.

0EAI.3

Op8ôç yE vou.'i£ovxeç.

HE. Tô xoi xaùxr)ç xfjç 86£,r)ç Inl EK6oXf)v aXXa> xpéna b

axÉXXovxai.

OEAI. TlviS/| ;

HE. AiEpcùxcoaiv Sv àv oïr|xal x'iç xi TtÉpi XéyEiv XÉyoav

u.r|8Év eÎS' Sxe TtXava>u.Év<3v xàç 86E,aç paSlcoç è£,Exà^ouai,

Kal auvàyovxEÇ 8fj xoîç Xéyoïç eIç xaôxôv xiBÉaai Ttap'

àXXfjXaç, xiSévxeç 8è etci8£ikvûouo"iv auxàç aûxaîç au.a

TTEpl xSv auxôv Ttpèç xà aôxà Kaxà xauxà èvavxLaç. Ot 8'

d 6 sa-tv rfir\ Stob.|| eyov : -ei W Stob.

||d 8 xat : xaxà Hermann

•e i udpiov aÙTÎjs W Stob.j]e a Xlyou.ev W Stob. :

-w;j.£vBTY

||e 3

tô u-kv om. Stobaei L||230 ai ti om. TY

||a 5 ante el'Çaai add.

w; corr. Ven. 189 ||a 6 oùBî'v BW : oùoiv T oùos Y Stob.

||a 7 Jtox'

av : x' àv Stobaei L||

eîvat aocpôv et moi wv om. Stobaei L||

oitoixo :

oTot xe Stobaei L || b 1 x« : xat yâp TY || b 6 auvayovxeç : -ouat

Stob.Il

xaùxdv xê Stob.||b 7 aixaî; Goisl. i55: aùxaTç TYW,

Stobaei L aùxoT; B.

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b LE SOPHISTE 3a5

en conçoivent du mécontentement contre eux-mêmes et des

dispositions plus conciliantes envers autrui. Par un tel trai-

c

tement,tout ce

qu'ils

avaient sur eux-mêmesd'opinions

orgueilleuses et cassantes leur est enlevé, ablation où l'audi-

teur trouve le plus grand charme, et le patient, le profil le

plus durable '. Un principe, en effet, mon jeune ami, inspire

ceux qui pratiquent cette méthode purgative, celui-là même

qui fait dire, aux médecins du corps, que, de la nourriture

qu'on lui fournit, le corps ne saurait tirer profit tant que les

obstacles internes ne seront évacués 2. Ils se sont donc fait, à

d propos de l'âme, la même idée : elle ne tirera, de ce qu'onlui peut ingérer de sciences, aucun bénéfice jusqu'à ce qu'onl'ait soumise à la réfutation et que, par cette réfutation, lui

faisant honte d'elle-même, on l'ait débarrassée des opinions

qui ferment les voies à l'enseignement, amenée à l'état de

pureté manifeste et à croire savoir tout juste ce qu'elle sait,

mais pas davantage.

Théétète. — C'est, à coup sûr, la disposition la meil-

leure et la plus sensée.

L'étranger. — Voilà donc autant de raisons pour nous,

Théétète, de déclarer que la réfutation est ce qu'il y a de plus

important et de plus efficace en fait de purification, et de

croire aussi que rester soustrait à cette épreuve, c'est, fût-on

e le Grand Roi, rester impurifié des plus grandes souillures et

garder inéducation et laideur en ces parties de soi-même oùla plus grande pureté, la plus parfaite beauté est requise de

qui veut posséder la véritable béatitude 3.

Théétète. — Absolument.

L'étranger. — Eh bien, quel nom donnerons-nous à ceux

qui pratiquent cet art ? Carj'ai, moi, quelque crainte à les

a nommer sophistes.

Théétète. — Quelle crainte?

L'étranger. — De faire, aux sophistes, trop d'honneur.

Théétète. — Et pourtant il y a quelque similitude entre

leur personnage et celui que nous venons de dire.

i. Comparer Théét. i68a, aioc; Apol. a3 c.

a. Cf. Gorgias, 5o4 e/5o5 a, Hippocrate, Aphorisme 10, et Plu-

tarqiio, De sanitate luenda praecepta, ia8 d/e.

3. Cf. Gorgias 458 a, ^71 a (le cas d'Archélaos), Apol. 38 a.

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LE SOPHISTE 3a6

L'étranger. — Comme entre chien et loup, en effet, commeentre la bête la plus sauvage et l'animal le plus apprivoisé.

Or, pour se bien assurer, c'est, par-dessus tout, à l'égard des

ressemblances qu'il se faut tenir en garde perpétuelle : c'est

un genre, en effet, extrêmement glissant. Mais qu'ils soient

les mêmes, passe pour l'instant, car ce ne sera point minime

conflit de termes qui s'élèvera, sitôt qu'ils observeront une

garde rigoureuse *.

Théétète. — C'est, du moins, vraisemblable.

L'étranger. — Posons donc, comme partie de l'art de trier,

l'art de purifier. Dans ce dernier, séparons la portion qui a

pour objet l'âme. Mettons-y à part l'art d'enseignement et,

dans celui-ci, l'art d'éducation. Enfin, dans l'art d'éducation,

le présent argument nous est venu montrer, d'aventure,

s'exerçant autour d'un vain semblant de sagesse, une méthode

de réfutation en laquelle nous n'avons point à voir autre chose

que l'authentique et vraiment noble sophistique.

Théétète. — Appelons-la de ce nom. Mais me voici embar-rassé devant la multiplicité de ces aspects : comment, si je

veux donner formule véridique et assurée, dois-jc réellement

définir le sophiste ?

L'étranger. — Ton embarras se conçoit. Mais le sien, il

faut croire, est bien grand, à celte heure, à chercher quelqueissue qui le dérobe à l'argumentation ;

car le proverbe a rai-

son : « ce n'estpoint

chose facile

quede les

esquivertoutes ».

C'est l'heure donc, et plus que jamais, de lui courir sus.

Théétète. — Bien parlé.

L'étranger. — Arrêtons-nous donc

^TéfiniUons^

dabord Pour rcPrendre halelne - Entre

nous, durant cette pause, faisons notre

compte. Voyons : sous combien d'aspects le sophiste nous

est-il apparu? En premier lieu, je crois, nous avons trouvé

qu'il est chasseur intéressé de jeunes gens riches 2.

Théétète. — Oui.

L'étranger. — En second lieu, gros négociant dans les

sciences à l'usage de l'âme.

i. Concession momentanée (cf. injra a3i e), car il y aura conflit

de termes (ooo; =notion et

frontière)si les

purificateurs gardentbien leur domaine.

a. Cf. Xén. (?), Cynégétique, i3, et notre Notice, p. a4o.

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3a 7 EOMSTHS 231 d

0EAI. nàvu ye.

HE. Tptxov 8è apa ou TtEpl auxà xaOxa icàTirjÀoç

àvEcfxxvrj ;

©EAI. Nal, Kcd xÉxccpxév y£ auxoTtobXriç TtEpl ta ^aBi']-

u.axa r^Lv (^v).

HE. 'OpBcoç Eu.vr|u.6v£uaaç. néu/nTov S' iyà) TtEipâao^oii

u.vr)^ovEÛ£iV xrjç yàp àycùviaxiKf|Ç TtEpl Xdyouç ?\v xiç e

à6Xrjxr)q, xfjv Epio"xiicr|v xÉ)(vr|v à<pcùpiau.Évoç.

0EAI. *Hv yàp o3v.

HE. Tô yE |j.f|vekxov à^<pia6r|xr)ai^ov jiév, 8u.<aç b'

e6eu.ev auxô axiy^coprjaavTEc; SoEjûv lu-TtoSiav u.a9r)u.<xoiv

TtEpl tjiuxrjv Ka8apxr|v aôxov EÎvai.

©EAI. riavToiTtaai u.èv oSv.

HE. *Ap° oSv IvvoEÎç, 8xav ETii.aTr)u.cdv tiç ttoXXSv (pal- 232 a

vrjTai. ^uâç Se TÉ^vr|ç ov6u.octl TtpoaayopE\3r|Tai, tô cpàv-

Taapa toCto cùç oôk laB' ûyiéç, àXXà SfjXov obç ô Tt<xa)(Cùv

auxô Ttp6ç xiva tÉ)(vt]v ou Sûvaxai kcitiSeîv ekeîvo auxfjç

eIç S Ttàvxa xà u.a8r)^axa xaOxa [ÎXéttei, 810 kcù TtoXXoîç

ôv6paaiv àvB3

évèç xèv £)(ovxa auxà TtpoaayopEÙEi ;

©EAI. KivSuveûei xoOxo xaûxrj nr) ^âXiaxa TtEcpuicÉ-

vai.

HE. Mf] xolvuv ^EÎÇ Ye ocùxb evxrj ^rjxrjCTEt Si' àpylav b

Ttâcr^co^Ev. àXX3

avotXaBco^iEv TtpGxov xcov TtEpl xôv aocp la-

xf|V Elpri^iÉvcùv. "Ev yàp xljioi ^âXiaxa KaxE<pàvr) auxôv

jir)vOov.

©EAI. T6 Ttoîov;

HE. 'AvxiXoyiK&v auxov £cpau.£v EÎval Ttou.

©EAI. Nal.

d 7 aj~à W : xaùxà BT xauti Y||d 8 post iviçavî] add. îTvai W

||d io TjV add. Heindorf

j|e i râp àYwvtaTtx^ç : rcapayco- B |)

e 4-5

o' eOeuîv : oï (Je'uev T -Owulev Yj| paOrfuaatv : aâOrjatv B ||

e 6 xaOaptïjv

T : xaOaoxrjv YWt sine accentu Bjj232 a a spavxaa;xa : çdfouoc W l|

b i tf) om. W|| b 2 -pwTov

: Ev npwxov Heindorf Kp&X&t x; corr.

Paris. 1808||b 3 xaxEçâvï] pàXtaxx W ||

aùxôv : aùxô TY||b 6

EçaaEv :

^ctjAcVY.

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b LE SOPHISTE 3a8

L'étranger. — Eh bien, n'en suit-il point qu'aux autres il

enseigne le même art ?

Thééïète. — Comment ne pas le conclure?

L'étranger. — Examinons donc sur quelles matières ces

gens prétendent former des contradicteurs. Cet examen, voici,

à peu près, comment nous l'entreprendrons. Voyons, sur celles

* des choses divines qui restent cachées aux regards vulgaires,

donnent-ils une telle compétence ?

Théétète. — On prétend au moins qu'ils la donnent.

L'étranger. — Et sur tout ce qu'offrent de visible la terre,

le ciel, et leurs phénomènes?Théétète. — Bien sûr.

L'étranger. — Mais, dans les réunions de caractère privé,

sur toute question générale de devenir ou d'être, nous les

voyons, n'est-ce pas, habiles eux-mêmes à contredire et com-

muniquant aux autres leur propre capacité ?

Théétète. — Absolument.

<1 L'étranger. — Maintenant, sur les lois et tout l'ensembledes choses politiques, est-ce qu'ils ne s'engagent pas à former

de bons disputeurs ?

Théétètk. — Ils n'auraient, l'on peut dire, personne à

suivre leurs entretiens s'ils ne prenaient cet engagement1

.

L'étranger. — Quant à la dispute sur l'ensemble des

arts et sur chacun en particulier, les arguments qu'il y faut

tenir pour contredire chaque praticien en sa spécialité mêmesont connus, je puis dire, de tout le monde, couchés qu'ils

sont par écrit sous les yeux de qui les veut apprendre.Théétète. — C'est des écrits de Protagoras, ce semble, que

e tu veux parler, sur la palestre et sur les autres arts 2.

L'étranger. — Et de ceux de beaucoup d'autres encore, moncher ami. Mais, au fait, le propre de cet art de contradiction

n'est-il pas, ce semble, essentiellement, une aptitude tou-jours prête à disputer sur quelque matière que ce soit 3

?

i. Pour les promesses des sophisîes, cf. Gorgias, 456 b/c.

a. Cf. Diog. Laert. IX, 8, 55, H. Gornperz, Sophistik u. Rhe-

torik, p. i3a, et Th. Gornperz, Les Penseurs de la Grèce, I, p. 4q3.

3. Ainsi les sophistes de YEuthydeme sont toujours prêts à réfuter

tout ce qu'on pourra dire (272 a/b). Le Thomas Diafoirus de notre

Malade Imaginaire s'est, lui aussi, rendu redoutable dans les luttesde l'école ; « il ne s'y passe point d'acte où il n'aille argumenter à

outrances pour la proposition contraire ».

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LE SOPHISTE 3ag

Théétète. — 11 apparaît, au moins, qu'à peu près aucune

matière ne lui échappe.

L'étranger. — Mais, tui, par les dieux, mon jeune ami,

crois-tu cela possible? Peut-être qu'en effet, vous, les jeunes,

vous voyez cela d'une vue plus pénétrante, et nous, d'une

vue plus émoussée.

Théétète. — Quoi, cela? A quoi penses-tu, au juste? Je

ne vois pas encore clairement quelle question tu poses là.

L'étranger. — S'il est possible qu'un homme sache tout.

Théétète. — Nous serions, à ce compte, étranger, une race

de bienheureux.L'étranger. — Comment donc alors, contredisant celui qui

sait, celui qui ne sait pas pourrait- il jamais dire quelque ebose

de sain '?

Théétète. — D'aucune manière.

L'étranger. — Qu'est-ce donc qui peut donner à la sophis-

tique cette prestigieuse puissance ?

Théétète. — Laquelle?

L'étranger. — Gomment peuvent bienLes arts

s*

prendre ces hommes pour réussir àd'illusion : la «•

• , i • . •

miméticruetaire accroire a la jeunesse qu eux seuls,

sur tous sujets, sont plus savants quetout le monde? La chose est claire, en effet : si, comme con-

tradicteurs,

ils n'avaient raison ou neparaissaient,

à cette

jeunesse, avoir raison; si, alors même, leur habileté de dis-

puteurs n'ajoutait encore quelque lustre à leur sagesse, ce

serait le cas de dire avec toi qu'on ne vieillirait guère volon-

tiers leur donner de l'argent pour se former à ces deux arts 2.

Théétète. — Assurément.

L'étranger. — Or, au fait, on y vient de bon gré?

Théétète. — De fort bon gré.

L'étranger. — C'est qu'ils semblent, j'imagine, posséder

un savoir personnel sur tous les sujets où ils contredisent.

Théétète. — Inévitablement.

L'étranger. — Or ils le font à propos de tout,,selon nous?

i. Comparer Gorgias 45g a/c : le rhéteur n'a pas besoin d'un

savoir, mais seulement d'un savoir dire, et, devant ceux qui ne savent

pas, lui, qui ne sait pas, sera plus persuasif que, par exemple, le

médecin, qui sait.

a. Cf. supra a3a d, et, pour une tournure analogue, Théèt. 179 a.

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233 c LE SOPHISTE 33»

Théétète. — Oui.

L'étranger. — Us font donc, à leursdisciples, l'effet d'être

omniscients l.

Tiiéétète. — Comment donc !

L'étranger. — Sans l'être, en fait;car l'être est impos-

sible, nous l'avons vu.

Théétète. — Comment ne serait-ce pas impossible ?

L'étranger. — C'est donc, nous le voyons, un faux sem-

blant de science universelle, ce n'en est point la réalité que le

sophiste possède,

d Théétète. — Absolument, et la formule risque bien d'être

la plus juste qu'on puisse trouver au sujet de ces gens-là.

L'étranger. — Prenons maintenant, à leur propos, un

exemple plus clair.

Théétète. — Lequel donc?

L'étkanger. — Celui-ci. Essaie de me suivre bien attenti-

vement pour me répondre.

Théétète. — A quoi ?

L'étranger. — Celui qui affirmerait qu'il sait, non pointdire ni contredire, mais produire et faire, par un art unique,,

e toutes choses absolument—Théétète. — Qu'entends-tu par toutes choses ?

L'étranger. — C'est le principe même de notre explication

qui, tout de suite, t'échappe, puisque, à mon « toutes choses

absolument », tu as l'air de rien comprendre.Théétète. — Rien du tout, en effet.

L'étranger.— Or mon « toutes choses » veut dire et toi et

moi et, outre nous, tout le reste, les animaux comme les arbres.

Théétète. — Que dis-tu là ?

L'étranger. — Celui qui se ferait fort de produire et moi

et toi et tout le reste de ce qui pousse

Théétète. — De quelle production veux-tu parler là ? Car234 a ce n'est point à un cultivateur que tu penses, puisque ton

homme produit jusqu'à des vivants.

L'étranger. — Parfaitement, et la mer avec cela, et la

terre et le ciel et les dieux et tout le reste2

. Qui plus est,

i. Cf. Notice, p. 371, et tout l'exposé de Rép. 5q6 a-6o5 b sur la

mimétique.a. « Cet artisan dont je parle n'est pas seulement capable de faire

toutes sortes de meubles, mais il produit encore tout ce qui pousse de

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234 a LE SOPHISTE 33 r

en un tournemain produisant lune ou l'autre de ces créa-

tions, c'est pour une somme minime qu'il les livre.

Tuéétète. — C'est d'une chose dite par jeu que tu parles là.

L'étranger. — Eh quoi ? Quand on affirmequ'on sait tout et

qu'on enseignera tout à autrui pour presque rien et presque en

un rien de temps, ne faut-il pas penser que ce n'est que par

jeu?Tuéétète. — Si, je crois, totalement,

b L'étranger. — Or connais-tu, du jeu, une forme ou plussavante ou plus gracieuse que la mimétique ?

Théétète. — Aucune, car elle est bien complexe, cette

forme que tu mentionnes là, comme l'unité à laquelle tu

ramènes tout le reste; c'est presque la plus diverse qui soit.

L'étranger. — Ainsi l'homme qui se donne comme capable,

par un art unique, de tout produire, nous savons, en somme,

qu'il ne fabriquera que des imitations et des homonymes des

réalités. Fort de sa technique de peintre, il pourra, exhi-

bant de loin ses dessins aux plus innocents parmi les jeunes

garçons, leur donner l'illusion que, tout ce qu'il veut faire,

il est parfaitement à même d'en créer la réalité vraie,

c Théétète. — Sans aucun doute.

L'étranger. — Eh bien, ne faut-il pas nous attendre à ce

que la parole comporte, elle aussi, une technique, à l'aide de

laquelle on pourra, aux jeunes qu'une longue distance sépare

encore de la vérité des choses, verser par les oreilles les paroles

ensorcelantes, présenter, de toutes choses, des fictions parlées,

et donner ainsi l'illusion que ce qu'ils entendent est vrai et

que celui qui parle sait tout mieux que personne'

?

d Théétète.— Pourquoi n'y aurait-il pas aussi une techniquede cette sorte ?

L'étranger. — Pour le plus grand nombre de ceux qui

entendirent, à cet âge, de tels discours, n'cst-il pas inévitable,

Théétète, qu'une suite suffisante d'années s'écoulant, l'avance-

ment en âge, les choses abordées de près, les épreuves qui les

la. terre, il fabrique tous les vivants, y compris lui-même, et, outre

cela, fabrique et la terre, et le ciel, et les dieux, et tout ce qu'il y a

dans le ciel, et tout ce qu'il y a sous terre, dansl'Hadès. » (Iîép. 096 c).

i.

Cf., pourla

mimétiquc-jcu, Rép.O03 b;

pourles dessins

montrés de loin, Rép. 598 b/c ; pour l'ensorcellement par la parole,

598 d.

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33i EOfclSTHS 234 a

noLr)aaç aÙTcov EKaaxa Ttàvu auAKpoO vou.lau.aToc ànoS'i-

Soxai.

0EAI. riaiSiav XÉyEiç Tivâ.

HE. T'i Se; xf)v xoO XéyovToç oti TtàvTa oTSe Kal xaOxa

ETepov &v Si5â£,EiEV SXlyou Kal ev ôXlyca xpévcp, u.£>v où

TtaiSiàv vouactéûv ;

0EAI. riàvTcoc; ttou.

HE. FlaiSiSç 8è £XELÇ H ti TE)(vi.KÔT£pov f)<al ^apiéa-

b

TEpov eÎSoç f) t6 u.Lu.r)TiK6v ;

0EAI. Où8au.coç" Ttâu,TtoXu yàp EÏpr|Kaq eÎSoç eIç ev

Ttàvxa auXXa6à>v icai. q^eSôv TtoïKiXcÔTaTov.

HE. OùkoOv tov y5

ùmo"xvoùu.£vov Suvaxàv EÎvai uaS

TÉ)(vr| Ttàvxa TtoiEtv yiyvcdO"Kou.Év Ttou toOto, 8ti uau.r|u.aTa

Kal ôu.G>vuu.a tqv ô'vtcùv àTtEpya£6u.£voç xrj ypa<piKrj TeXvrl

SuvaToç zaïoii toùç àvor)xouç tûv vécdv TtalScov, TtdppoaSEv

xà y£ypau.u.Éva etuSelkvùç. Xav8âv£iv a>ç Stittep Sv(iouXr|8rj

Spav, toOto LKavÛTaToç 5>v aTtoTEXEiv l'pyo.

0EAI. l~lcoç yàp où;

c

HE. Tl Se Srj ; TtEpl toùç Xôyouç ap' où TtpoaSoKcàu.£v

EÎval Tiva aXXr|v TÉ)^vr)v, fj (tiou SuvaTÔv au TuyxâvEi

toùç véouç Kal etl Ttéppcù tcov Ttpayu.àTCùv Tf]ç àXr|8£laç

àcpEO-TÛTac; Suxtcov (Stcov toîç X6yoic; yor|TEÙEiv, SsiKVÙvTaç

EÏSwXa XEy6^Eva TtEpl TtàvTOùv, cSaTETtoiEÎv àXr|8f) Sokeîv Xé-

yEaSatKal tov XéyovTaSf) aocpcoTaTov TtavTcov &TtavT5

EÎvai;

©EAI. Tl yàp oùk &v£Ïr| aXXrj tiç TOLaùxr) TÉ)(vr| ;

d

HE. Toùç ttoXXoùç ouv, co ©EalTr)TE. tcov t6te oikouôv-

tov Sp' oùk àvâyKr) xpôvou t£ etieX86vtoç aÙTOÎç iKavoO

Kal Ttpoïoùcrr|ç fjXiKlaç toîç te oSai TtpoaTtlTtTovTaç êyyùSEv

a 8 Tr;v : to Schanz|]b i

fjbis om. W

||b 6 tojto : -ov Paris.

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234 d LE SOPHISTE 33a

contraignent au clair contact des réalités ne leur fassent

changer les opinions reçues alors, trouver petit ce qui leur

avait paru grand, difficile ce qui semblait facile, si bien quee les simulacres que transportaient les mots s'évanouiront

devant les réalités vivantes ?

Théétète. — Oui, du moins autant qu'à mon âge on en

peut juger. Mais je pense que, moi, je suis encore de ceux

qu'une longue distance séparel

.

L'étranger. — C'est pourquoi, justement, nous tous quisommes ici nous efforcerons et, dès cette heure, nous efforçons

de te faire avancer le plus près possible en t'épargnant les

épreuves2

. Pour en revenir au sophiste, dis-moi: est-il dès

235 a maintenant clair que c'est un magicien, qui ne sait qu'imiterles réalités, ou gardons-nous encore quelque velléité de croire

que, de tous les sujets où il parait capable de contredire, il a,

de fait et réellement, la science ?

Théétète. — Et comment hésiter encore, étranger ? Il est

dès maintenant assez clair, d'après ce qui précède, que sa

place est parmi ceux qui participent du jeu.

L'étranger. — C'est donc comme magicien et comme imi-

tateur qu'il le faut poser.

Théétètk. — Sans aucun doute,

b L'étranger-. — Allons, à nous maintenant de ne plus relâ-

cher la bête. La voilà, en effet, assez bien enveloppée dans

les mailles où le raisonnement sait arrêter ces gibiers-là.Aussi le nôtre ne s'esquivera plus, de ceci, au moins.

Ïiiéétète. — De quoi ?

L'étranger. — D'avoir à se ranger dans le genre des fai-

seurs de prestiges.

Théétète. — Pour moi, sur ce point-là, je suis de ton

avis.

i. G.-à-d. « sépare de la vérité des choses », cf. supra a34 c.

a. Pour les changements d'opinion produits par l'avancement en

âge, comparer Lois. 888 ab, et noter la chaleur du ton, l'amour intel-

lectuel qui anime l'éducateur. Les épreuves que celui-ci veut épargnerau jeune homme sont les désillusions que décrit le Phédon : commela confiance inexpérimentée engendre la misanthropie, ainsi la foi

aux raisonnements, non éclairée par une bonne formation logique,

engendre

la misologie et le scepticisme. Les « analogiques » font

métier de ce scepticisme ;les âmes droites en souffrent et finissent

par renoncer à la science (89 d-go d).

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33i EOfclSTHS 234 d

Kal 8ià Tta8r|^âxoùv àvayKa£o^Évouç ivapyûç £cpàTtT£a8ai

xûv ovxcùv, u.£xa6âXX£iv xàç x6xe yEvo^Évaç S6£,aq, ôax£

a^iKpà jaÈv (palvEaSai xà p.£yàXa, )(aXETtà Se xà jSàSia.

<al Ttàvxa Ttâvxr] àvax£xpàcp6ai xà Iv xoîç X6yoiç cpav- e

xàa^axa uttô xéov ev xaîç Ttpà£J£aiv ëpycûv TtapayEvo^Évov ;

GEAI.c

Cïq yoOv è^iol Tr)XiKCùS£ Svxi Kpîvai. Oîu.ai Se

Kal è\xè xûv exl Tt6ppco8Ev àcpEaxr) k6xcov EÎvai.

HE. ToLyapoOv r^Eiç cte oISe TtàvxEÇ TtEipaa6u.£8a Kal

vOv TtEipcô^ESa 6ç lyyùxaxa avEU xcov Tta8r| u.àxcov Ttpoaà-

yEiv. riEpl S' ouv xoO aocpiaxoO x6Sey.01 XéyE* Tt6xEpov f|Sr|

xoOxo aacpÉç, oxi xav yorjxcùv iaxl xiç, jntir|xf)ç8>v xâv 235 a

ovxcov. f\ Siaxà£ou.£V exllit*] TtEpl 8acovTTEp àvxiXÉyEiv Sokel

Suvaxoç EÎvai, TtEpl xoctoûxcov Kal xàç Emaxrj^aç àXr|8coq

I)(cov xuy^âvEt ;

0EAI. Kal TtSç av, où £,éve ;àXXà o)(e8ov f]ôr| aacpÈc;

ek xûv EÎpr)^Évû>v, 8xl xqv xfjç TtaiSiSq ^exe^6vxov Iaxl

xiç [^lEpcov] eTç.

HE. T6r|xa ^Èv 8f|Kal ^i^qxf]v apa 8exéov auxév xiva.

0EAI. riûc; yàp ou Sexéov;

HE. "AyE &•?),vOv f|^ÉXEpov Ipyov fjSrj

xèv Bfjpa u-tikéx'

àvEÎvai." oy^zhbv yàp aôxov TTEpiEiXr|Cpap.EV evà^icpi.6Xr)CTTpi.KCù b

xivl xcov Iv xoîç X6you; TtEpl xà xoiaOxa ôpyàvov, oSctxe

oukéx' ÊK(pEû£,ExaL x68e yc.

0EAI. Ta ttolov;

HE. T6^f|

où xoO yÉvouç EÎvai xoC xcov 8auu.axoTtoicov

XIÇ EÎÇ.

GEAI. Kà^iol xo0x6 yE ouxco TtEpl aûxoO cuvSokeî.

e 3 xptva:: sccl. Ast xpfostv W ||

e 4 xaî vj-'i :

xapl W ||e 6

-itpolp.eOasccl. Schanz

|| Èvyj-axa : -utoctw Y|j235 a 4 Tuyyâvî: :

-wv Y -r(

Heindorfjja 6 na:5;a; : -s(a; Y ||

a 7 [lijpfflvsecl. Hcusdc :

[lipofHeindorf

jjl-jv'ojv Apelt || fT( W : e;; BTY hospiti dantcs|]a 8

aùxôv om. B || a 10 v5v : vuv yàp W |] b 3 oyxïx1

W: où/, ït: B

aux TY[1b 4 -0 om. BT*

||b 5 où : ix Y

||toj tô» : Toitwv B

||

b 6 sic : eT Y]|b 7 xâaol : /.a\ suot W.

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LE SOPHISTE ÏS2

L'étranger. — Voilà donc qui est décidé : diviser au plusvite l'art qui fabrique les images et, descendant dans ce repaire,

si,dès

l'abord,le

sophistenous fait

tète,le saisir confor-

mément à l'édit royal et le livrer au souverain, en déclarant

notre capture1

. Que si, dans les parties successives de la mi-

métique, il trouve quelque gite où s'enfoncer, le suivre pied à

pied, divisant sans répit chaque portion qui l'abrite, jusqu'àce qu'il soit pris. Aucun moyen que ni lui ni quelque autre

espèce que ce soit se puisse jamais vanter d'esquiver une

poursuite

aussi

méthodiquementconduite dans le détail et

l'ensemble.

Théétète. — C'est parfaitement dit; voilà comme il faut

nous y prendre.L'étranger. — En poursuivant la division de la manière

que nous avons fait jusqu'ici, je crois apercevoir deux formes

de la mimétique ; quant àl'aspect précis que nous cherchons,

en laquelle de ces deux formes le

pourrons-noustrouver, c'est

ce que je ne me sens pas encore capable de découvrir.

Théétète. — En tout cas, veuille d'abord nommer et dis-

tinguer les deux formes dont tu parles.

L'étranger. — Le premier art que je distingue en la mi-

métique est l'art de copier. Or on copie le plus fidèlement

quand, pour parfaire son imitation, on emprunte au modèle

ses rapports exacts de longueur, largeur et profondeur, et revêt

en outre chaque partie des couleurs qui lui conviennent.

Théétète. — Eh quoi ? Est-ce que tous ceux qui imitent

n'essaient pas d'en faire autant?

L'étranger. — Pas ceux du moins qui ont à modeler ou à

peindre quelque œuvre de grande envergure. S'ils reprodui-

saient, en effet, ces beautés avec leurs véritables proportions,tu sais que les parties supérieures nous apparaîtraient trop

i. Ainsi d'après le récit du Ménexene (a4o a/c), et des Lois

(098 c/d), Datis reçut, de Darius, l'ordre de ramener prisonniers les

Erétriens et les Athéniens; et ses soldats firent la chaîne, de mon-

tagne en montagne, jusqu'à la mer, sur tout le territoire Erétrien,

« pour pouvoir annoncer au Grand Roi que personne ne leur avait

échappé ». Comparer Hérodote, VI, 3i. 94 et suiv. Cela n'empêche

point, quoi qu'en dise Apelt, que Campbell puisse deviner juste en

supposant un jeu sur (iaatXixdf Àoyo; (édit royal, Raison Souveraine):

images de guerre, image» de chasse et termes de logique s'entremê-

lent ici comme dans tout le dialogue.

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333 XOMXTII^ 235 b

HE. AéSoKxai xolvuv oti xâ^iaxa 8iaipEÎv xf)v EÎScoXo-

TtouKf]v TÉ^vr)v, Kal Kaxaoàvxac; elç aôxrjv, làv pèv f|(iSq

eiuSùç o crocpi.oxr|Ç ÛTio^eîvr], ouX\cc6elv auxov Kaxà xà

£TTEaxaXp.Éva uttô toO (iaaiXiKoO Xoyou, KaKEivcp TtapaSovxaç c

àTto<f>fjvai xr|v aypav èàv S' apa Kaxà ^Épr| xfjç pap:r|Xt.Kf}q

Sûr)xal Ttr],cruvaKoXouSEÎv auto Siaipouvxaç <xeI xf|V utto-

Se)(O^Évrjv auxov ^xoîpav, IcocmEp avXr)cp8rj. riàvxcoc; où'te

oSxoç oôxe aXXo yévoç ouSèvp.r|

ttote EKcpuyov ETt£û£,r|xai

xr|V xcov ouxco Suvap;Évcov p.£xiÉvai Ka8' EKaaxà te Kal ettI

TtdtvTa u.É8oSov.

0EAI. AéyEiç eu, Kal xaOxa xaûxr) Ttoi.r|xÉov.

HE. Kaxà8f)

xàv Ttap£Xr|Xu86xa xpénov xfjç 8iai.pÉaEcoç

lycoyÉ p.01Kal vOv cpalvouai Sùo Ka8opav EÎBr\ i?\q imir)xi- d

Kfjç" xf]v Se ^r)Tou^Évr)v îSÉav, Iv ÔTtoxÉpcp tto85

^tv

ouaa Tuy^dcvEi, Kaxa^iaSEÎv ouSéttco poi Sokû vOv 8uvax6ç

eTvai.

0EAI. !Eù 8' àXX3

eÎttè Ttpcoxov Kal SIeXer|p.îv

t'ive xco

Sûo XéyELÇ.

HE. M'iav pèv xf|v EÎKaatiK^v ôpéov Iv aôxf) xÉ^vriv.

"Eaxi 8' auxr| p.àXiaxa ÔTtéxav Kaxà xàç toO Ttapa8£'iyp.a-

XOÇ CTUU(IEXplaÇ Tl<; Iv pr|KEl Kal TtXàXEl Kal fià8Ei, Kal

Ttp8q xoûxoiç eti xpcop.axa ànoSiSoùc; xà Ttpocrr|Kovxa EKà- e

axoiç, xr|v toO uip.r|p.axo<; ylvEaiv àTiEpyà£r|xai.

0EAI. T'i 8'; où TTavTEÇ ol uipoûuEvol xi xoOx' etii^ei-

poOai 8pSv ;

HE. Oôkouv oaoi y£ xûv pEyàXcov noù xi TtXàTTOuaiv

Ipycov f] ypàcpouaiv. El yàp aTtoSiSoîEv xf]v xcov koXcov àXr|-

8ivf]v au^.p.£xplav, oTa8' 8xi a^iiKpôxEpa ^lev xoO Séovxoç

b 8 ôîooxTat corr. supra lin. W: ïPjv.v.- BTYW|| sîfcAoscOlod)* :

--•y.r-.:/}^ Y ||C 2 v.oL-.à. : tmtà Ta Ileindorf

j|C g XflrtÊt 8f

(... a36

C 7 çxvrajTt/.rlv habet Stob. Anthol. lib. IV cap. xviir, 7 (vol.

IV p. 4ia Hensc) ||d 1

el'ôr,:

tj'Ôt)W

||d 2 Iv otn. Y

||ncÂl o-j^a

7ja!v

WII

d 3 v5v Benfi aot W||

d 5 ttcwtov post. o:V/.c transp. W||

-rtvs om. Stob.||d 7 ôpwv : -tô W | d 9 xat 3â0ei /.ai l&dfat W j|

C 1 bcaaTou Y\Yt Stob. : -at; BT !|e 6 /.aXoiv : z.wÀwv Badham.

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334 20M2TH2 236 a

Ta avcù, \x.e'iC,(ù8è Ta KaTco cpaivoir' av Sià to Ta u.èv n6p- a

pcùSsv, Ta 8' iyyûBEv ùcp' f^Gv ôpaaBai.

©EAI. riàvu yèv ouv.

HE. *Ap' oùv où xatpEiv t6 àXr)8èç lâaavTEc; ol Sr^iLOup-

yol vCv où t<xç oùaaç au^ETplaç àXXà Taç SoE,oùaaç EÎvai

KaXàç toîç eiScôXoiç EvaTt£pyâ£ovTai ;

©EAI. riàvu u.èv ouv.

HE. T6 ^èv apa eTEpov où S'iKaiov, e!k6ç yE ov, EiK<5va

KaXEÎv ;

©EAI. Nat.

HE. Kal Tfjç y£ ^LU.r)TL<fjc;to etù toùtgj ^Époq kXt|téov b

&Tt£p EmojiEv ev to Ttp6a8Ev, ELKaaTiicfjv ;

©EAI. KXr|TÉov.

HE. Tl 5é; tô cJ>aiv6^Evov u.èv Sià Tfjv oùkIk KaXoO BÉav

loïKÉvai tû KaXcp, Sùva^juv Se eï tiç Xà6oi Ta Tr)XucaïjTa

iKavûc; ôpSv, fcir|S' elk6c; S cpi^aiv èoïKÉvai, tI KaXoOuEv;

Sp' oùk, ette'lttep cf>alv£Tai jiÉv, eoike Se où, cpàvTaa^ia ;

©EAI. Tlu.f)v ;

HE. OùkoOv Ttà|rnoXu Kal KaTà t^v £cùypa<|>iav toOto to

u.Époç eotI <al KaTà aùu/naaav juu.r)TiKf|v ;C

©EAI. nûçS' o0 ;

HE. Ti^v hi] (pàvTaa^ia àXX' oùk EiK6va àTt£pya£ouÉvr|v

TÉ)(vr|v Sp3

où c|>avTaaTLKf)v opBdTaT* av npoaayopEÙoniEv ;

©EAI. rioXù yE.

HE. Toùtco to'ivuv tw Sùo eXEyov EÏ8r| Tf]ç eIôcoXotiouk^ç,

ElKaCTTLKfjV Kal (f>aVTaO"TlK/|V .

236 a 3 -âvu[xjv

ouv TY Stob. : 8ox*ï pot rcâvujaèv

oùv W om. B

||a 5 vjv : ol vuv Heindorf

|| oo;ou<ja; : -aaa; W2 Stobaei A||a 6

lvaxspy<£Çovcat: krco- Y

||a 7 7:àvu... a 9 xaXetv in marg. restituit

W2II

-«vujjùv

o-Jv : -avTanacî y£ W 1

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jxàv apa : àp' ojv tô

uiv W 1

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1 où om. W 1 Slob.||

stxo'; ys ov : ibtaertxôv W 1

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W 1

IIb 1 "outw : Toûro Stob.

Ilb 4 oùx £/. : sx Y toj Stobaei A

||b t>

rii : 6 WJ w Stobaei M rtStobaei A

||b 7 loua : touc^vcu Y

||c 1 ante

auu-aaav add. xf,v Y||

c 3 savTaa;j.a:

çavTasu-aTa BT||

C 4 Sv om.Stob.

IlC 5 -oX'j : icivu W ||

C 6 XOOTto : ~o\>-q Stob.||

Ttî) om. Stob.

Il lfôt)>XottOUX7}{: --oiïjT'.x»;; Y.

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236 c LE SOPHISTE 335

Théétète. — C'est cela.

L'étranger. — Quant au problème qui me laissait alors

perplexe,

de savoir danslequel

de ces arts

loger

le

sophiste,je n'arrive pas encore à en apercevoir clairement la solution.

d C'est un vrai prodige que cet homme, et le saisir à fond est

bien difficile, puisque, celte fois encore, le voilà bel et bien

réfugié dans une forme dont le mystère est inextricable.

Théétète. — Il semble bien.

L'étranger. — Est-ce la conscience de la difficulté qui te

dicte cet assentissement, ou serait-ce emporté par le courant

de l'argumentation et l'entraînement de l'habitude que tu

joins si promptement ton affirmation à la mienne ?

Théétète. — Que veux-tu due? A quel propos cette

question ?

L'étranger. — C'est que nous voilà réellement, bienheu-

reux jeune homme, devant une question extrêmement diffi-

e cile;car paraître et sembler sans être, dire quelque chose

sans pourtant dire vrai, ce sont là formules qui, toutes,

sont grosses d'embarras, aujourd'hui comme hier et comme

toujours. Quelle formule, en effet, trouver pour dire ou

penser que le faux est réel, sans que, à la proférer, on reste

enchevêtré dans la contradiction, la question est vraiment,

237 a Théétète, d'une difficulté extrême.

Théétète. — Pourquoi donc?

L'étranger. — L'audace d'une pareilleLe problème assertion est qu'elle suppose être le non-

de l'erreur et la .. •i j r « - -ui rr »

.. être : point de laussete possible, en eilet,

du non-être. sans cette condition 1. Or le grand Par-

ménide, mon enfant, aux enfants quenous étions alors, l'attesta sans trêve ni

répit,en prose

comme en vers-

:

i. C'est que, dit Fénelon (Existence de Dieu, 2 epartie, i3), « le

mensonge est un néant, et le néant n'est point objet de la pensée.On ne peut penser qu'à rétro et à ce qui est vrai, car l'être et la

vérité sont la même chose, » et, plus loin (23), « l'être ne peut

convenir qu'à ce qui est vrai, car ce qui est entièrement faux n'est

rien;et ce qui est faux en partie n'existe aussi qu'en partie.

» Cf.

Cratyle, £29 d, Eulhydcme, 184 a-187 a, ThécL, 188 d. .

2. « En prose comme en vers » veut dire « de toutes façons »,

ou bien encore « dans ses leçons comme dans son poème ».

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336 S0*1STHS 237 a

Ou yàp HT TT0 're xoOxo8au.rj, <pr)alv, etvaL

u.f|èovxa -

àXXà au xf]o"8

3

àcp' ôSoO 8i£r|^EVoç sîpyE v6rma.

riap' IkeIvou xe ouv u.apxup£ixai, Kal u.âXiaxà y£ Sr) Ttâvxcdv b

ô X6yoç auxôç av 8r|X(ào"EiE u.Éxpia liacraviaSElç. ToOxo ouv

auxà TtpGxov 8£aaobu.E8a, elu.r|

xi. aoi8ia<J>ÉpEi..

0EAI. Ta u.Èv lu.èv onr] (ÎoûXel xIBego, xàv Se Xôyov

rjfiÉXxiaxa 8iÉ£,£iai aKOTtSv aùxéç te Ï8i k<xu.è Kaxà xaùxr|v

xf]voSôv

ayE.ZE. 'AXXà

)(pf) Spav xaOxa. Kal u.ou XÉyE* x8 u.r)8au.coç

8v xoX^ôu.év Ttou cp8ÉyyEa8aL ;

OEAI. nûq yàp oÔ;

HE. Mf| xolvuv EpiSoç IvEKau.r|SÈ TtaiSiaç, àXX

3

eI

OTtcuSrj Séoi auvvoi'jaavxà xiva àTiocpr)vaa8ai xûv àKpoaxûv C

TTOt)(pf)

XOUVOU.'ETtLCpÉpELV XoOxO, XÔ U.f] o'v, Xl SoKoOu.£V &V

eIç xl <al ettI ttolov auxév xe Kaxa)(pr)CTaCT8aL Kal xcp ttuv-

8avou.Évco SELKvùvai;

OEAI. XaXETtèv f|pou Kal o^eSôv elttelv oXa yE i^iol

TtavxàTtaaLV anopov.

-E. 'AXX3

ouv xo0x6 yE 8f)Xov, oxi xôv o'vxcov ett'i (xi)

x6 \ii] 8v oùk oîaxéov.OEAI. nûç yàp av

;

ZE. OuKOUV ETTElTtEp OUK ETtl XO OV,0Ù8' ETtl x6 xl «pÉpCOV

op8Gq av xiq cpÉpoi.

OEAI. nSç8/| ;

a 8 touto oatif, Simplicius : tojt' oy3aij.7J BT tout' oùôaaij YtoCx' oj oaarj W ||

èdv-a Arist. Me<. 1089 a> 4 (et W infra 258 d) :

ovxa BTY et hic W||a 9 ob' 68o£î : àçoSou W || ô*:£t;'ij.svo; codd. (sed

St^ato; infra a58 d) ||b 2 aùxôç : 0Z-0; BT ||

b 3 OsaaoiiAsOa tzgwtov

Wy StacpÉoîi : -ot W

||b 5 xaià TauTYjv : xaTCWTJjvW ||

b 6 t?jv om. Y ||

aye xrjv ô5ov W||b 8 çOiyycaOat : -Çaaôai W

||b 10 frexat : tt- W

jj

àXX' stejcou3j|

Bekker : âXXr,; -ou ot) B àXXr] s-oyô"*) T àXXà emo-jo/j YàXX' ^ a-ou8î) W II

C 1

à-o?7Îvaa0at

YWt :

iroxpi-BT

||c 2 r.oï :

r.^ Y IIxl Winckelmann : ti B 071 TYW ||

c 7 ti add. corr. Paris.

1808: om. BTYW H c 10 vipvv. -ov W.

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237 d LE SOPHISTE 33-

d L'étranger. — Il est clair encore pour nous, j'imagine,

que ce vocable « quelque », c'est à de l'être que foutes

nos expressions l'appliquent. Le formuler tout seul, en effet,

comme nu, dépouillé de tout ce qui a l'être, c'est impossible,

n'est-il pas vrai ?

Théétète. — Impossible.L'étranger. — A prendre la question de ce biais, tu diras

donc avec moi que, inévitablement, dire « quelque », c'est

dire, pour le moins, « quelque un » ?

Théétète. — Oui.

L'étranger. — Car, tu l'accorderas, ce « quelque » veut,

précisément, dire « un », et « quelques » veut dire ou bien

deux ou bien plusieurs.

Théétète. — Comment ne pas l'accorder ?

e L'étranger. — Et qui ne dit quelque chose, inévitablement,

ce semble, et absolument, ne dit rien 1.

Théétète. — Inévitablement.

L'étranger. — Ne faut-il pas retirer même cette concession,

que ce soit là dire, à savoir rien dire ? Ne faut-il pas affirmer,

au contraire, que ce n'est même pas dire que s'évertuer à

énoncer le non-être 2?

Théétète. — "Voilà au moins qui mettrait fin aux difficultés

de la question.

238 a L'étranger. — N'enfle point trop la voix encore : il en

reste, bienheureux jeune homme, et la difficulté qui reste est

la plus grande et la première de toutes. C'est, en effet, dans

le principe même qu'elle réside.

Théétète. — Que veux-tu dire? Explique-toi sans tergi-

verser.

L'étranger.— A l'être, je crois, peut venir s'accoler quelqueautre être.

Théétète. — Sans aucun doute.L'étranger. — Mais que quelque être s'accole jamais à du

non-être, affirmerons-nous cela possible?

i. Pour des raisonnements analogues sur quelque, un. être, cf. Rép.

478 b, Théét. 188 c-189 a.

2. Cf. Malebranche, Entretien d'un philosophe chrétien avec un

philosophechinois : «

Apercevoirrien et ne rien

apercevoir,c'est

la môme chose... Penser a rien et ne point penser, c'est la mêmechose », et Bergson, L'Evolution créatrice, 4

e éd., p. 298-307.

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33 7 SOMSTH2 237 d

HE. Kal toOto t)lûv tiou cpavEpôv, âbç Kal tô « tI » d

touto tô pf]u.a etc' ovtl XéyoLiEv EKâaTOTE" li6vov yàp auTÔ

XÉyEiv. cocrnEp yuLivôv Kal ànripruicoLLÉvov ornô tGv ovtcùv

cVnâvTCùv, àSûvaTov?\ yàp ;

©EAI. 'ASûvaTov.

HE. "Apo trfjSEctkoticùv aÛLicprjc;, cùç àvâyKr) tov tl Xé-

yovToc ev yé tl XéyELv ;

©EAI. Ou-tcùç.

HE.c

Evôç yàp Sr) tô y£ « xl » cpr)aELÇ ot)llelov Eivai, tôSe « tlvè » Suoîv, tô Se « tlvèç » ttoXXcùv.

OEAI. nûq yàp ou;

HE. Tov SeSf] u.r|

tl XéyovTa àvayKaLéTaTov, cùç eolke, e

TtavTaTtaCTL Lir|ôÈv XéyELv.

©EAI.3

AvayKaL6xaTov u.èv ouv.

HE. *Ap' ouv ouSè toOto auy^cûpr)TÉov, tô tôv toloutov

XéyEiv u.év[ti], XéyEiv llevtol Lir|5Év, àXX

3

ouSè XÉysLv cpa-

téov, oç y3

av ETtL^Eipî] LiT)8v cp6Éyy£a8aL ;

©EAI. TeXoç yoOv av à-noplaq ô X6yoç £X0L -

HE. Mr)Tt<a Liéy5

EÏTir|ç-

etl yàp, w LiaKapLE, eotl, Kal 238 a

TaOTa yE tcùv àTtoptûv f] u.EylaTr| Kal TtpcùTr). flEpl yàp au-

tt]v auToO tt^v àp^v ouaa Tuy)(àvEL.

©EAI. ricoç cp/|ç ; XéyE Kallli-|8èv cVnoKvr)ar|c;.

HE. Tô LIÈV OVTLTrOUTtpoayÉvOLT' av titûv Ô'vTCÙV ETEpOV.

©EAI. nôç yàp où";

HE. Mi1

)ovtl Se tl tcùv ovtcùv apà ttote TtpoaylyvEaSaL

cp^aoLiEV SuvaTÔv EÎvaL;

d a touto tô pf;u-2 Y coniecerat Hcindorf : toj prJuaTo; B touto

pf;u.aT ofjU.a W tojto Schanz

[|In' ovt 1

. edd. : ettovti B è~\ ovti T£-' Sv T-. YW

|| Xe'yo;jL£v: Xîyôiuvoy Y

|| yàp om. TY||d 9 y;

om. AVIIe 4 tov "ô B

IIe 5 llî'v om. BW

||ti secl. Schleiermacher

||

Liivrot : piv t- Y|!

àXX' : iXX'f;AV

IIe 6 y' B : 5' AV om. TY

||

;j.f Sv : ur.oiv AA*|:e 7 iv : or, AV

|j ï/o: : «Cl Y post àjtopia; Iransp.

TAf y 238 a 1 h: : ïi~: TYd xcù : xaxk Ueindorf c Ficino

|j

a 2 y£ dclcndum susp. Si-hanzI a 7 6Vtt os ti Goisl. i55 : ov oi

Tj-BAA" 6vt: 0: TY

|

r.o-.i om. B|

a 8 ç^aousv KpocylyvtaOat^ •

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238 a LE SOPHISTE 338

Théétête. — Comment l'affirmer?

L'étranger. — Or, d'après nous, le nombre, en son en-

semble,c'est de l'être,

b Théétête.— S'il y a quelque cbose qui ait droit à ce titre,

c'est lui.

L'étranger. — Evitons donc jusqu'à la tentative de trans-

porter sur le non-être quoi que ce soit du nombre, pluralité

ou unité.

Théétête. — Nous aurions tort, en tout cas, de l'essayer,

à ce qu'ilparaît

: le raisonnement nous l'interdit.

L'étranger. — Comment alors énoncer de bouche ou

même, seulement, concevoir par la pensée les non-êtres ou

le non-être sans faire emploi du nombre ?

Théétête. — Explique-toi.c L'étranger. — Quand nous parlons des non-êtres,

n'essayons-nous point là d'appliquer le nombre plural ?

Théétête. — Indubitablement.

L'étranger. — Et, parlant du non-êlre, d'appliquer, cette

lois, l'unité?

Théétête. —- Très manifestement.

L'étranger. — Or il n'est ni juste ni correct, affirmons-

nous, de vouloir assembler être et non-être.

Théétête. — C'est la vérité même.

L'étranger. — Comprends-tu alors qu'on ne saurait légi-

timement ni prononcer, ni dire, ni penser le non-êlre en lui-

même; qu'il est, au contraire, impensable, ineffable, impro-

nonçable, inexprimable?1

Théétête. — Absolument,

d L'étranger. — Me serais-je donc trompé tout à l'heure en

disant que j'allaisénoncer la plus grande des difficultés qui

le concernent ?

Théétête. — Eh quoi ? Est-ce qu'une plus grave encorenous reste à formuler?

L'étranger. — Eh quoi, étonnantjeune homme, ne devines-

tu pas, au seul énoncé des phrases précédentes, en quelle diffi-

culté le non-être met celui même qui le réfute, si bien

i. « Le pur néant ne saurait être l'objet de l'intelligence ;on ne le

conçoit point, on n'en a point d'idée, il ne peut se présenter à l'es-

prit» (Fénelon, Traité dé l'Existence de Dieu). Cf. Parm., i64 a, et

(îorgias, De la Nature (apud Sextum Empiricum, adv. math., VII, 80).

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d LE SOPHISTE 33g

qu'essayer de le réfuter, c'est s'engager en d'inévitables

contradictions )

Théétète. —Que

dis-tu là ?

Explique-toi plusclairement.

L'étranger. — Ce n'est point en moi qu'il faut chercher ce

e surplus de clarté. Moi qui ai posé comme principe que le

non-être ne doit participer ni à l'unité ni à la pluralité, tout

à l'heure et maintenant encore, en cela même je l'ai dit un;

car je dis « le non-être ». Tu comprends certainement.

Ïhéétète. — Oui.

L'étranger.— Quiplus

est, l'instant

d'auparavant,j'affirmaisqu'il est, lui, imprononçable, ineffable et inexprimable.Tu suis?

Théétète. — Je suis. Comment ne pas suivre ?

L'étranger.— M'essayer à lui appliquer ce « est », n'était-ce

a pas contredire mes propositions antérieures ?

Théétète. — x\pparemment.L'étranger. — Eli quoi ? le lui appliquer, n'était-ce pas

m'adresser, en lui, à une unité?

Théétète. — Si.

L'étranger. — Et puis, en le disant inexprimable, inef-

fable, imprononçable, c'est comme unité que je l'exprimais.

Théétète. — Comment ne pas l'avouer ?

L'étranger. — Or il est interdit, nous l'affirmons, à quiveut parler en stricte rigueur, de le définir, soit comme un,

soit comme multiple, et même, absolument, de parler de

lui; car c'est, ici encore, la forme d'unité que cette appel-

lation lui appliquerait1

.

Théétète. — Absolument.

h L'étranger. — A quoi bon, alors, parler de moi plus

longtemps ? Pour trouver que je suis battu, maintenant

comme toujours, dans cette argumentation contre le non-être?

Ce n'est donc point en mon parler, comme je le disais, qu'il

i. Si on parle du non-ètrc en disant, de lui, qu'i/ est inexprimable,

etc., tous les mots d'une telle phrase seront au singulier. Gondillac

dira, un peu autrement : « Pour parler d'une chose, il faut lui

avoir donné un nom, ou pouvoir la désigner par plusieurs mots

équivalents; et pour lui donner un nom, ou pour la désigner par

plusieurs mots, il faut qu'elle existe ou que nous puissions la regarder

comme existante;car ce qui n'existerait ni dans la nature, ni dans

notre manière de concevoir, ne saurait être l'ohjet de notre esprit. Lenéant môme prend une sorte d'existence lorsque nous en parlons »

(Grammaire, I, ia).

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339 SOMSTttS 238 d

ov ovîtcoç, coûte, ÔTt6Tav aux6 £TU)(Eipfj tiç eXéyxeiv, êvav-

xlot aôxàv aÙTcp ne.pi ekeîvo àvayRâ^EcrSai XÉyELV ;

GEAI, ricoç cprjc; ; eIttè eti aac}>£CTTEpov.

ZE. OùSèv Sel tô aacpéaTEpov lv elioI ctkotieÎv.3

Eyà> l^ièv

yàp UTtoSÉLiEvoq oùte evôç oïïte tcov ttoXXcov tôLif|

ov 8eîv e

L1ETÉ)(ELV, apTL TE Kal vOv OUTCOÇ £V aUTÔ E'îpT^Ka- TÔ

Lir|ov

yàp c|>r|Ljil. Zuvlr|Ç toi.

OEAI. Nat.

ZE. Kal Lir)v au Kal aLiiKpôv ELmpoaSEv acpSEyKTév te

auTÔ <al ocppr|Tov <al aXoyov Ecpr]v EÎvai. ZuvÉTtr) ;

OEAI. ZuvÉno(jiai. r\S>ç yàp où;

HE. OukoGv tô yE EÎvat TtpoaaTtTELV TtEipcoLiEvoc; IvavTÎa

toîç txp6ct8ev IXEyov ;239 a

OEAI. <t>atvr|.

HE. Tl 8é; touto TrpoaàTiTcov ou)( côç évl

8iEX£y6Ltr)v ;

OEAI. Nat.

ZE. Kal(if)v aXoyôv y£ Xéycov Kal apprjTov Kal acpBEy-

ktov coç yE Ttpôç iv tôv X6yov £TtoioÛLir)v.

OEAI. nS>q S' o0;

ZE. <}>au.Èv 8é yE Selv, EÏTtEp ôp82»ç tiç Xé£,el, li^te coç

lv li^te coq noXXà Stoptt^ELv auT6, Lir)Sèto TtapaTtav auto

KaXEÎv evôç yàp e'îSei Kal KaTà TauTr]v &v Tfjv TTp6apr)CTi.v

TTpoCTayop£Ùoi.To.

OEAI. riayTanaal yE.

ZE. Tôv lièv toIvuv !u.é y'etl tiç Sv XÉyoi ;Kal yàp b

TtâXai Kal Ta vOv f^TTrjLiÉvov &v Eupoi TtEpl t6v toOur|

ovtoç IXey^ov. "QcTTE EVELjLOiyE XÉyovTi, Ka8aTt£p eÎTIOV,

d 7 xj-m TY :

otwtijSW auto B

j|e 3 toi : xt Y

||e 7 auvs'-ouat.

IIw; yàp oS;TYW : Çuvs'îcouat ncoç B

||239 a 1

s'Xsyov:

Xciyov B ||a 3

RpOT&Ctcov : -àywv TY ||Evl BW et in marg. T : sv TY sv 3v Hcin-

dorfIIa 5 ye : te B

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||a 10 ivoç yàp BW: sv te yàp

T sv Tî yàp Y lv Ivôç yàp Winckelmann sv 71 yàp Heindorf||

il&ct :

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W7,07) Heindorf || b I eue yftt t:? Hcrmann

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-ys Itt- TY s;j.s

ts T- tic B l'j.ï ïxt xi ti; W sas ys stt tt 71; viett. cdd. cum Ven. 8 et

Yen. 18A!

|b 2 àv tûûôt : âvs-joo: B sCicot àv Y.

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34o £0*IETH2 239 b

jif) aicoTtco^EV ir\v opSoXoylav TtEpl x6\ii] ov, àXX

3

EÎaSf)

vCv

ev aol aKEi^&^iEGa.

0EAI. HQq cpf|ç ;

HE. "I8i r^îv eu Kal YEwaUùç, octe véoçgSv, Btl ^âXicrta

Sûvacai auvTElvaç Tt£i.pà8r|Ti., ^te oualav ^te t6 ev H^|TE

nX^Boq àpiG^oO TtpoaTiSElç tûu.f| ovti, Kaxà tô ôpSèv

cpSÉy^aaSaî ti Tt£pl auToO.

0EAI. rioXXf] ^evtocv jie<al axoTtoç £X0L TtpoSu^ta c

t?\q ETtL^ELprjaEax;, eÎ <jè ToiaOS3

opûv Ttàa)(ovTa auxèç

im^ELpotT]V.

HE. 'AXX' EL SOKEL, CE LlÈV Kal EU.È )(alpElV ECOLIEV ECÙÇ

S' av tivl 8uvau.Évcp Spav toOto IvTuy^àvcoLiEv, Lié^pi tou-

tou Xéy<a>u.ev <oç TtavToç liocXXov TTavoûpycoç eiç aTtopov Ô

CTCXplOT^Ç Tortov KaxaSÉSuKEv.

0EAI. Kal u.âXa Sf] cpalvExai.

HE. ToiyapoOv eX Ttva cpi^ao^Ev aùxèv e)(elv cpavTacrri-

kt\v TÉ^vrjv, paStcoç ek TaÛTr]ç ir\ç xpEiaç tgùv Xdycov àvTi- d

Xa^6avd^£voc; r^cov eiç; TouvavTlov àTtoaTpÉ^EiToùçXéyouc;,

bxav elScùXottolôv auTÔv KaX2>u.EV, àvEpcoTÔv t'i ttote t6

Trapânav eïScoXov Xéyo^Ev. Zkotteîv ouv, S ©EaÎTr|T£, \pi]

tI tu; tû vEav'ia Ttpèç to IpcoTw^Evov àTtOKpivEÎTai.

0EAI. A^Xov Sti cpfjaojiEv Ta te ev toîç ûSaai Kal

KaTéTTTpoiç EÏSoXa, etl Kal Ta YEypau.^iÉva Kal Ta tetuttcù-

^léva Kal TaXXa baa ttou touxOt3

ectG3

ETEpa.

HE. ^avEpdç, S 0EaÎTr)T£, eÎ ao<pujTf|v oû)^ EopaKÔç. e

0EAI. TlSi'i ;

HE. AoEjEi aot ^iûelv f)TtavTaTtaaLV oùk e)(eiv o^ata.

0EAI. riôç;

b 4 lîa Ven. i8£ : sa BTTW||b 8 tô om. W

|| bo, tô ooOÔv:

tov ôpOôv Xdyov TY j |

ci jfyoi:-m W

[|C a 6pt3v toteRÎta W

||c 6

Xc'ywasv : -OfUV W j| -avoj&yw; : -o; B|jd i /pï''a; îûv Àdywv :

-tov Ào'vov B /£:à; to3 Ào'yov» Madvîg ||d 3 faoorp&pti YT

2: i^oTi-

BTW || d 3 -otc B: onî. TYW || d 4 y?^, ta^tarftijnW || d 7ï-: : om. W Iti oï Heindorf

||e 1 lî, <jj 9fi«(-n)T( W ||

e 3S|i|Uttcc

:

ô'/da- Y.

Page 120: Platon, 8.3 Le Sophiste

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239 e LE SOPHISTE 34i

L'étranger. — Quand tu lui répondras en ce sens, si tu

viens à lui parler de ce qui se forme dans les miroirs ou de ce

queles mains

façonnent,il se rira de tes

exemples,faits

pourun homme qui voit. Lui feindra d'ignorer miroirs, eaux et

240 a vue même, et ce qu'ilte demandera, c'est uniquement ce

qu'on doit tirer de ces exemples.Théétète. — Quoi donc ?

L'étranger. — Ce qu'il y a de commun entre tous ces

objets, que tu dis multiples et que tu honores cependant d'un

nomunique,

à savoir du nomd'image, que

tu étends commeune unité sur eux tous '

. Parle maintenant, et, sans céder d'un

pas, repousse l'adversaire.

Théétète. — Quelle définition donnerions-nous donc de

l'image, étranger, autre que de l'appeler un second objet

pareil copié sur le vrai ?

L'étranger. — Ton « second objet pareil » veut-il dire

h un objet vrai, ou que veux- tu dire avec ce «pareil

» ?

Théétète. — Point du tout un vrai, bien sûr, mais un

qui ressemble 2.

L'étranger. — Mais, parle vrai, tu entends « un être réel »?

Théétète. — Oui certes.

L'étranger. —  Eh quoi? Par le non-vrai, tu entends le

contraire du vrai ?

Théétète. — Comment donc !

L'étranger. — Ce qui ressemble est donc pour toi unirréel non-être, puisque tu l'affirmes non-vrai.

Théétète. — Il a quelque être, pourtant.L'étranger. — Pas un vrai être, en tout cas, d'après toi.

Théétète. — Assurément non;encore qu'il ait réel être

de ressemblance.

L'étranger. — Ainsi donc, ce que nous appelons ressem-

blance est réellement un irréel non-être ?

i. Ces formules sur l'essence commune qu'atteint la définition se

retrouvent partout dans Platon. Cf., en particulier, Ménon j4 d-^Ô a,

Phèdre a65d/e, Thcélele i/(8 d.

a. Cf. Cratyle 43a b/d, où l'on montre que l'image, pour être

image, ne doit pas reproduire absolument tous les caractères de

l'objet, sans quoi elle serait le double exact de l'objet. Pour les for-

mules, cf. Rèp. 096 d/e:

l'objet que nous présente le miroir« apparaît, mais n'est point »

;le lit que peint l'artiste « n'est point

iin vrai lit, mais un lit apparent ».

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34 1 10«MÏTH2 239 e

HE. Tr)v àTTÔKpiaiv 8xav oûtqç aùxco SiScoç, làv lv <ax6-

Ttxpoiç r}nXâauaai.

XÉyr|c; xi% KaxayEXâaExa'i aou xcov Xdyov,

oxav

qç(iXÉTtovTL

XÉyr|ç auxcp, TtpooTioioûuEvoçoûxe <à-

xoTtxpa ouxe uSaxa YiyvcôaKEiv oûxe x6 Ttapdmav oipiv, x6 240 a

8J

ek xôv Xéycùv lpcox/)CTEi az ^lôvov.

0EAI. rioîov ;

HE. Tô Sià tnxvxgjv xoûxcov a TioXXà eIttùv f|£,lcoaaç évl

TipOGElTTELV Ôv6uaXl Cp8Ey£,(XU£VOC; ElSoXoV ETtl Tt&CHV GjÇ EV

ov.

AéyEouv <al àuùvou

urjSèv ÛTto^Qpcovxàv

avSpa.0EAI. TL Sfjxa, S E,éve. eÏScoXov av (poûuEV eÎvou TtXr)v

yE x6 Tipôç xàXr]8iv6v àcpcùuouopÉvov Exspov xoloOxov;

HE. "ExEpov Se XéyEu; xoioOxov àXr)8i.v6v, t\étiI x'ivl xo

xoioOxov eÎtteç ;b

0EAI. OàSaucoc; àXr|8iv6v yE. àXX' Ioikoç uév.

HE. *Apa x6 àXr)8i.vôv ëvxcoçov

XÉycov:

0EAI. Ouxoç.

HE. Tt Se;xè

uf) àXr|8i.vèv Sp3

êvavxlov àXr)8o0ç ;

0EAI. Tl ^v ;

HE. Ouk ovxcùç ouk 8v Spa XÉyEiç x6 eoikôç, eotep aùxS

ys \iî\ o\Xrj8iv6v ÈpEÎç.

©EAI. 'AXX

3

laxi yE uf|v Ttcoç.

HE. Oûkouv o\Xr|8ôç yE, <pf|ç.

0EAI. Où yàp ouv ttXtjv y' eikgjv Svxqc;.

HE. Oùk 8v apa ouk ovxcoç âaxlv ovxcoç r\v XÉyo^iEv

Euc6va :

6 5 èàv seel. Heindorf làv... e 6Aï'yTi'

T! se<^- Cobet.||e 7 8tkv...

a\)Xô> sccl. Cobet|| fftfeovtt

: -tmv tj TY |j 240 a 1 xô ante xapixovom. Y

IIa 2 Àoycov : spywv W |]

b 1 £?'£; : -a;W ||b 7 où/, ovtw;

où/. 5v W et sic legit Proclus in Parm. 7^4,34 816,19-21 Damas-

cius II 293,18 : oùx ovtwv où/.ôv B aux ov TY|i

b 9 roo; Hermann :

roi; ;codd. praecedcntia hospiti tribuentes

||b 10 oJV.ouv A\ : oùxoSv

TY où/.ôv BII y£ ?r^ Steph. : ys çt-; TY y' Èçr.v h\V

|

b 12 où/.

ov W : où/.ôv B où/.oOv T\ malit Bittcr||

où/, ovtio; BT\W Camp-bell: oj/. ôv~o; t où/. «Cov> ovtio; Ritter ovrw; Badham Schanz

Burnct ôvxto; ovtio: \YilamoAvitz|

ante Èsx'iv add. ov (uoluit ov) su-

pra lin. altéra manu Y|| Svrtu; r,v

: ovro: r,vt Steph. ^ ilamowitz.

Page 122: Platon, 8.3 Le Sophiste

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LE SOPHISTE 34a

Théétète. — J'ai bien peur que ce soit d'un lel entrelace-

ment que l'être s'enlace au non-être, de la façon la plus bizarre.

L'étranger. — Bizarre, assurément. Tu vois, à tout le

moins, que, maintenant encore, par un tel entrecroisement,notre sophiste aux cent têtes nous a contraints de reconnaître,

malgré nous, que le non-être est en quelque façon.

Théétète. — Je le vois trop bien.

L'étranger. — Eh bien, que dire maintenant de son art?

Gomment pourrons-nous le définir si nous voulons rester

d'accord avec nous-mêmes ?

Théétète. — Que veux-tu dire et que crains-tu donc?L'étranger. — Quand, lui donnant pour domaine le simu-

lacre et, pour œuvre, la tromperie, nous affirmerons que son

art est un art d'illusion 1

,dirons-nous alors que notre âme

se forme des opinions fausses, par l'effet de son art? Sinon,

que pourrons-nous bien dire ?

Théétète. — Cela même. Que pourrions-nous dire d'autre ?

L'étranger. — L'opinion fausse, sera-ce, maintenant, celle

qui conçoit le contraire de ce qui est, ou quoi ?

Théétète. — Le contraire de ce qui est.

L'étranger. — Ce sont donc, selon toi, des non-êtres queconçoit l'opinion fausse 2

?

Théétète. — Nécessairement.

L'étranger. — Cela veut-il dire qu'elle conçoit ces non-

êtres

comme n'étant pas, ou qu'elle conçoit comme étant enquelque façon ce qui n'est d'aucune façon ?

Théétète. — Qu'elle conçoit les non -êtres comme étant

en quelque façon ;il le faut bien, si l'on veut que l'erreur

soit possible, si peu que ce soit.

L'étranger. — Eh quoi ? Ne concevra-t-elle point aussi

comme n'étant absolument pas ce qui est absolument ?

Théétète. — Si.

i. Cf. supra 33g d, et, pour « la sophistique, art d'illusion », Xén.

Cynég. XIII, 4 et i5.

2. La formule « penser ou dire faux, c'est penser ou dire ce quin'est pas » était une formule courante (Rêp. 38g c, 4i3 a). Mais les

sophistes qui niaient la possibilité de l'erreur (cf. Isocrate, Hélène,

208 a) niaient aussi qu'on put penser ou dire le non-être (Euthyd.

284 a/c, Crat. 385 b/c), et Platon lui-même Ta nié dans les argu-

ments dialectiques de la République (4/8 b/c) et du Théétète (188 d-

189 b). Cf. Notice du Théétète, p. i4i, note 3.

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240 e LE SOPHISTE 343

L'étranger. — El cela encore sera fausseté ?

ïhéétète. — Cela encore.

L'étranger.

—Le discours,

à cecompte, sera,

luiaussi,

j'imagine, réputé faux pour la même raison, à savoir pour241 a dire, des êtres, qu'ils ne sont pas, ou, des non-êtres, qu'ils sont?

*

Théétètk. — Pour quelle autre raison pourrait-il être

faux ?

L'étranger. — Je n'en vois guère d'autre. Mais celle-là, le

sophiste la rejettera. Le moyen, en effet, de la faire accepter

parun homme de bon

sens, quandil a été antérieurement

convenu que c'est là une chose imprononçable, ineffable,

inexprimable, impensable2? Comprenons-nous, Théétète, ce

que le sophiste peut dire ?

Théétète. — Comment ne pas comprendre qu'il nous accu-

sera de dire maintenant le contraire de ce que nous disions

alors, nous qui avons l'audace d'affirmer qu'il y a fausseté

dans les

opinions

comme dans les discours ? Cela même, en

b effet, nous contraint d'assembler l'être au non-être en maintes

formules, alors que nous venions de convenir que c'est là

l'impossibilité la plus absolue.

L'étranger. — Ton souvenir est exact. Mais voici l'heure

de nous demander que faire au sujet du sophiste ; car, à le

prétendre mieux scruter si nous lui assignons comme art celui

des faiseurs d'impostures et des magiciens, tu vois comme les

objections et les difficultés s'accumulent àplaisir.

Théétète. — Je le vois trop bien.

L'étranger. — Or ce n'en est qu'une minime partie queC nous avons passée en revue : leur nombre n'a, pour ainsi

dire, point de fin.

Théétète. — Impossible alors, ce semble, de nous saisir

du sophiste, s'il en est ainsi.

i. Comparer Aristotc, Mélaph. ion b, 20 et suiv.

2. Le texte des manuscrits donnerait, après « impensable », les

mots « celle qui a été convenue avant celle-ci, xk Jtpô tojtcov ôjttïo-

yr,6evTa ». Le texle de Madvig, supprimant « imprononçable..., impen-sable », donnerait : « quand a été antérieurement convenue la chose

convenue avant celle-ci ». J'ai préféré supprimer Ta npiiaûcmv ô;j.o-

Xo-pjÔô'vTa ; c'est une glose explicative du composé -ioZ:«>p.o~/.ovr,'j.v>3..

Le sujet est urifsa. Platon fait allusion à 238 c, et c'est là aussi querenvoie la réponse de Théétète.

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343 SO*ISTHS 240 e

HE. Koù toOto5f) ijjeOSoç :

OEAI. Kal toOto.

HE. Kal Xôyoç oTuai iy£u8f|Ç outco KaTa Tauxà V0Lna8r|-

aETai t<x te ovxa XÉycov u.r)EÎvai Kal xà

u.f]ovxa EÎvai.

 

241 a

OEAI. ri2>ç yàp av aXXcoç toioOtoç yÉvoiTO ;

HE. Z)(eS6v ou8au.coc;" àXXà xauxa ô aocpiaTf|Ç oucf>r)a£i.

*H tîç u.r)X<xvr| auy^cùpEÎv Tiva tcov eu eppovoûvxcûv, btav

a<p8£yKTa Kal otpprjTa Kal aXoya Kal àSiav6r|Ta TtpoSicou.o-

Xoyr)u.Éva t] [xà Ttpô toûtcùv êuoXoyr|8£VTa] ; MavSàvouEV,

S ©Ea'iTr]T£, a XÉyEi ;

OEAI. nûç yàp ou u.av8âvou.Ev otl TàvavTia cprjaEu

XÉyEtv rju.Sc; toîç vuvSr), iyEu8r] ToXu.r|aavTaç eitieîv cùç

Eaxtv ev Sôc^aiq te Kal Kaxà Xôyouç ;tco yàp u.f|

ovti tô 8v b

npoaâTTTELv r|u.a<; TtoXXàKiç àvayKâ^EoSaL, 8iou.oXoyr)aau.É-

youç vuvSf] toOto EÎvai TtàvTCOv àSuvaxcûTaxov.

HE. 'OpScoc; àTtEu.vr|u.6vEuaac;.5

AXX' copa 8f| frouXEÛsaSai

t'l xpf| SpSv toO aocpiaToO TiÉpi* t<xç yàp àvn.Xf|ip£iç Kal

omoplaç, èàv auxèv SiEp£uvcou.£v evxrj

tûv ijJEuSoupycov Kal

yorjTCùv t£)(vr) tlSévtec;, ôp&ç cùç EÔnopoi Kal TtoXXal.

OEAI. Kal u.àXa.

HE. MiKpôv uÉpoç to'ivuv auxcov Si£Xr)Xû8au£v, ouacov

COÇ ETIOÇ eÎtteIv omEpâvTCûV. C

OEAI. 'ASûvaxdv y5

av, coç eolkev, eït)t6v aocpiaTfjV

eXelv. el xauxa outcoç e)(ei.

e io taùtè Stob. : Tajxa TV vx&ta caOra B tauxà xaj-a W|

241 a a aXÀto; W Stob.:

-o; BTY||

a 3 où om. W|| a k rt

om.W ||a 5 àçôey/.-a xaî appr,Ta -/.aï aÀoya /.a! à8'.avùT;Ta sccl. Madvig ||

-po8iioao/>oyr;;Ac'va: -poa- BW ||

a 6 ~iJtpô tù'j-wv ôaoÀoyr(

Osvca

scclusi|ia 7 a • ov Y

|| XÉyE'.Paris. 1812 : -ît? BTYW

||a 8

çr[as'.:

orjaîv (et c; supra tv) post Àî'yc'.v transp. \Y|jb 3 toOto elva 1

. W : rou

toù'to îTvat BT wWj elva; -rouTO Y||b 4 wpa W : opa BTY malit

Burnetji (JouXeûeaOa'.

: -jasOat T^ secl. Burnet|ib 6-7 tûv yOTÎTwv

/.ai •iiuocjpyôv tiOeVcï; x£-/vï)W

|! sù'jropo'.: Su- Heusde

|ic 2 y' «v

Burnet:

yàp BTY àp'

W yàp av corr. Paris. 1808 yàp uel tàf

Campbell || sïï): av îVt; Campbell [|

c 3 e! : sv Y 1

| ï/11:

-r, supra

Bu. Y.

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241 c LE SOPHISTE mL'étranger. — Eh quoi ? Aurions-nous, à celle heure,

perdu courage au point de nous dérober ?

Théétète.—

Je n'en suis, certes, point d'avis, pour peuque nous ayons chance de mettre la main sur notre homme.

L'étranger. — Ainsi je puis compter sur ton indulgence

et, comme tu viens de le dire, tu te contenteras du peu quenous pourrons gagner, n'importe où, sur une thèse d'une

telle vigueur ?

Théétète. — Comment pourrais-tu en douter ?

d L'étranger. — Je te ferai donc encore uneprière plus

instante.

Théétète. — Laquelle ?

L'étranger. — De ne me point regarder comme un parri-

cide.

Théétète. — Que veux-tu dire ?

Réfutation de L'étranger. — C'est qu'il nous faudra

varménidienne nécessairement, pour nous défendre,mettre à la question la thèse de notre

père Parménide et, de force, établir que le non-être est, sous

un certain rapport, et que l'être, à son tour, en quelque façon,

n'est pas.

Théétète. — C'est là, évidemment, qu'il nous faut porterle fort du débat.

L'étranger. — Comment ne serait-ce pas évident et,

comme on dit, évident même pour un aveugle ? Tant que ne

e sera faite ni cette réfutation ni cette démonstration, on ne

pourra guère parler de discours faux ni d'opinions fausses, ni

d'images, de copies, d'imitations ou de simulacres, pas plus

que d'aucun des arts qui s'en occupent, sans s'empêtrer iné-

vitablement en des contradictions ridicules.

Théétète. — C'est très vrai.242 a L'étranger. — Y

r

oilà pourquoi, précisément, le momentest venu, ou de s'attaquer à la thèse paternelle, ou de lui céder

le champ sans retour, au cas où, devant le premier parti,

quelque scrupule nous retiendrait.

Théétète. — Mais, quant à cela, que rien absolument ne

nous retienne.

L'étranger.— Pour la

troisième fois, en ce cas, j'aurai àte demander une légère faveur.

Théétète. — Tu n'as qu'à parler.

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m 204ISTH2 241 c

HE. Tl ouv; omoaTr|a6^E8a vOv LiaXBaKiaBÉvTEc; ;

0EAI. Oôkouv lycoyé cpr|Lii Seîv, eI Kal <axà au.iKpèv

oîol t' ETuXa6Éa8ai Ttr| Tàv8p8ç lau.£v.

HE.c

'EE,elc; oSv auyyvcb^r|v ical KaBdmEp vOv ElntEq àya-

•nr]<j£u; èâv nr) Kal KaTà frpa)(ù TiapaoTiaacùLiEBa outoç

la^upoO Xôyou ;

0EAI. ricàç yàp où)( e£,cù ;

HE. TôSe to'lvuv etl ll&XXov TtapaiToO^al ce. d

0EAI. Ta tiolov ;

HE. Mr) jieoîov TiaTpaXo'iau ÛTtcXâ6r|<; y'iyvEaGal TLva.

0EAI. Ti8/| :

HE. Tôv toO TTaxpèq riapLiEvlSou X6yov àvayKaîov ^lûv

oiliuvoliévolç l'axau fiacavl^ELV, Kal fità^EaGai iô teLif)

8v

<oç eotl Kaxdc tl Kal t8 8v au TtâXiv gûç oùk eotlTtr|.

0EAI. <t>alvETai t8 toloOtov 8caLia)(ETÉov ev tolç X8-

youç.

HE. I~Icùc; yàp où tpalvETaL Kal tô XEyétiEvov 8r)toOto

TucpXcp ;toûtojv yàp h^t

3

eXeyxBévtcdv ll^te ÔLLoXoyr|8£VTcove

<J)(oXf]TTOTE TLÇ oXàq TE EOTaL TXEpl X8yCOV iJJEuSÛV XÉyCDV f)

S6£,r|ç,elte eISoùXcov e"te eIk6vcdv elte LULir^àTCùv e'lte

cpavTaauiâTCùv auTcov, fj Kal TtEpl te^vqv toùv 8aai TtEpl

TaÛTa el<ji, ^if) KaTayÉXaoToc; EÎvai Ta êvavTia àvayKa£8-

^evoç aÛTÛ XéyEiv.

0EAI. 'AXrjBÉaTaTa.

HE. Auà TaOTa llévtol toXu.it|téov ETtiTlBEaBat tco Tta- 242 a

TpiKco X8ycp vOv, f]tô napà-nav iaTÉov, eI to0t6 tlç EÏpyEt

Spav okvoç.

©EAI. 'AXX' rj^aq to0t6 yE ^ir)8èv u.r|8au.rj Eip£,r|.

HE. TplTov to'lvuv etl o~e aLLLKpév TL TTapaiTr|aoLiai..

0EAI. AÉyE llôvov.

C !\ posl oJv add. outwç W j!C 5 osîv om. Y

||C 7 eT~c; v3v W

||

C 8 T.Tt:

îîf| r. Badhamjj

d 8 xo.. Xtfyotf secl. Hermann|

ei

v.r'-z

ÈXsyy^'v'wv TY : |M{TfX*£-B uojn Xey- W ||

e 5 "à avav-.'î: : ~J. y'èv- Burnet ?x u.iv avT'. B

|| 242 a 2 viv om. TY.

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242 a LE SOPHISTE 345

L'étranger. — J'ai avoué, je crois, tout à l'heure, d'une

façon expresse, qu'une telle réfutation a toujours dépassé mes

forces et les

dépasseassurément encore.

Théétète. — Tu l'as avoué.

L'étranger. — J'ai donc peur que ce que j'ai dit ne le

donne occasion de me regarder comme un détraqué, qui se

b retourne bout pour bout, à volonté. Or, au fait, c'est bien

pour te faire plaisir que nous nous déciderons à réfuter la

thèse, si nous la réfutons.

Théétète. —Compte

bien

que,

moi du moins,je

ne trou-

verai jamais que tu passes la mesure si tu te lances en cette

réfutation et cette démonstration. S'il n'est que de cela, va

donc de l'avant sans rien craindre.

L'étranger. — Eh bien, allons, par quel début entamer

une si périlleuse argumentation? A mon avis, voici, mon

jeune ami, le chemin qui s'impose à nous.

-•

Théétète. — Lequel?théories antiques

L'étranger. — Sur ce qui parait actuel-

de l'être. lement clair, porter d'abord notre exa-

Les doctrines men, de peur que, n'en ayant encore

cp ura 1S es'

qu'une vue trop trouble par endroits,

nous ne nous y mettions trop facilement d'accord comme en

affaire bel et bien jugée.

Théétète. — Formule plus clairement ce que tu veux dire.L'étranger. — C'est sans y chercher trop de façons qu'à

mon avis Parménide nous entretint, lui, et quiconque avec

lui se lança dans cette entreprise de déterminer combien il ya d'êtres, et quels ils sont.

Théétète. — Comment ?

L'étranger. — Ils m'ont l'air de nous conter des mythes,

chacunle

sien, commeon ferait à des enfants.

D'après l'un,il

y a trois êtres, qui tantôt s'entreguerroient les uns ou les autres

d en quelque façon, tantôt, devenant amis, nous font assister

à leurs épousailles, enfantements, nourrissements de rejetons.

Un autre s'arrête à deux : humide et sec, ou chaud et froid,

qu'il fait cohabiter et marie en due forme 1. Chez nous,

la gent Eléatique, issue de Xénophane et de plus haut

i. Comparer Isocrate disant, des anciens sophistes:

« Pour l'un,' il

y a une infinité d'êtres; pour Empêdocle, quatre, parmi lesquels

régnent la Haine et l'Amitié; pour Ion, seulement trois

; pour

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345 S0*tETH2 242 a

HE. ETttôv mou vuvSn, Xsycov ôç Ttpàç tôv nepl TaOT*

tXsyxov âel te àTt£ipr|Kcbç èycb Tuyxâvco KalSf|

Kal Ta vOv.

GEAI. EtTtEç.

HE. <l>o6o0u.aiSf]

Ta Eipr|u.Éva, u.r|tiote 8ià TauTa aoi

u.aviKcc; EÎvai Sô£,co Ttapà Tt68a u.ETa6aXcbv iu.auT8v avco

Kal koctco. Zf]v yàp Sf] X"P LV éXÉyxEiv t8v Xôyov £m8r|a8- b

u.E8a, âàvTtEp eXeyxcou.ev.

GEAI. 'Clç toIvuv lumyE ^r|8a^f] 86E,cov ut|Sèv nX^u.-

u-eXeiv, av Irtl t8v eXeyxov toOtov <al Tqv aTt68EL^LV ïrjç,

8appcov Ï8i toutou yE £V£Ka.

HE. «fcépE Sr),Tlva apxr|v tiç av ap^aiTO TtapaKivSuvEU-

tlkoO X6you ;Sokco u.èv yàp Tl^vS

3

,oô naî, Tn,v ôSov àvay-

KaiOTàTT^V ^"ÂV EÎvai TpÉTtEaBai.

GEAI, riolav St6

! ;

HE. Ta SoKoCuTa vGv Ivapyûç £XeLV ETuaKÉ^aaSat

TtpcÔTOv u.r| Ttr| TETapay^iÉvoi uèv couev TtEpl TaOTa, paS'uoç C

83

àXXniXoiç ou.oXoycou.EV coq EÛKpivcoc; exovteç.

GEAI. AéyE aacpÉaTEpov S XÉyEiç.

HE. Euk6Xcoç u.01 Sokeî riap^EvlSric; n,uÂv SiEiXéxBai Kal

TtaÇ SaTlÇ TtCÔTtOTE ETtl KpiCTlV C0p^lT]O£ toO Ta OVTa SlO-

plaaaSai Tt6oa te Kal nota ecjtiv.

GEAI, nf;HE. M086v Tiva EKaaToç cpalvETal u.01 8ir)yEtc8ai

naialv côç ouaiv n,uÂv, o uèv côç Tpla Ta SvTa, tioXe^eî 8è

àXXrjXoiç evIote auTcov aTTaTtr|,

totè 8è Kalcp'iXa yiyvo-

d

u£va yâu-ouç te Kal tôkouç Kal Tpocpàç tcov EKy6vcov

TtapÉXETai" Sûo 8è ETEpoç eittcôv, ûypèv Kal £r|pôv n, SEpuèv

Kal i|;uxpt5v, ctuvoi.kl£ei te aÙTà Kal ekSIScocti.- t6 8è Ttap'

a " ~oj vjvof, : vjv o/j -ou Bj|

a 9 £;-£; : -aç W||b 3 urjoèv :

ur,oÈ Y ||b 7 8oxto

jxèv : &0XÔU4V W||b 10 ivaoyw; :

icyto; Y||

C i u'sv«SfiW W : aÉvcoiuv BTY

;|C 3 o' om. TY

||C 4 sjko'àw:.,. 3iJ3

a 4 iKtTtjMtV habet Eus. Prcep. Euang. XIV, 4,725 ||C 4 oozïî

aoi Wi| C 5 post oz-.\; add. f( iùv Eus. || k~\ y.y'.zvK.. c 8 faoOTOfi

in marg. habet Y d i à'~a -7) : iyâ;^ B||

y.a: om. TYj|d 3

Cycov te y.xi W|

d .'; ys/ys* y.x: Oesadv W.

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346 ï KMSTH2 242 d

r|uîv 'EXeaTiKÔv e8voç, dorô HEvocpàvouç te Kal eti

Ttp6a9Ev àp£,àp.£vov, &ç Ivôç ovtoç tôov TtâvTCùv KaXou-

uévcov outco Si.E^Ép)(ETaL toÎç uù8ou;. MôiSeç Se <al ZiKEXal

tiveç OaxEpov Mouaai auvEvôr)aav oti ovi^ttXékelv àacpa-

XÉaxaTov àucpdTEpa Kal XÉyEiv coq tô ov TroXXà te Kal ev e

eqtlv, E)(8pa Se Kal cpiXia auvé^Exai. Aia<p£p6p.£vov yàp

àel cruucpÉpETai, cpaalv al ouvTovcoTEpai tûv Mouocov at

Se uaXaKÛTEpai tô p.èvoieI TaOxa oûtcoç exeiv E^àXaaav,

Iv uÉpEi Se totè uèv ev EÎval cpaai tô tiSv Kal cplXov uTt3

3

Acppo8'iTr|c;, totè Se TtoXXà Kal ttoXéuiov auTÔ aÛTto Sià 243 a

veîk6ç ti. TaOTa Se TtàvTa el uèv àXr|8coç tiç f) p.r|toùtcov

EÏprjKE, ^oXett6v Kal TtXr|uuEXÈç oîjtco uEyâXa kXeivcûç Kal

TtaXaioîq àvSpàcuv ETUTipav Ikeîvo 8è àv£mcf>8ovov àTiocpr|-

vaaSai —0EAI. T6 Ttoîov

;

]ZE. "OTl X'iaV TQV TtoXXcOV f|UCOV ÔTTEpiSévTEÇ CûXl-

ycôpr|crav oùSev yàp cppovTlaavTEÇ eit' ETtaKoXouGoOuEv

auToîq Xéyouaiv eïte àTtoXEi/nôuEBa, TtEpalvouau tô acpé-

TEpOV aUTÛV EKaCTTOl. b

0EAI. nôç Xéyelç;

HE. "Oxav tiç aÙTÔv ^>8Éy^r|Tai Xéycov coç egtlvf)

yéyovEv f) ylyvETaL TtoXXàf)

evf| Sûo, Kal 8Epuôv au ijjuxpco

cruyKEpavvûuEvov aXXoç E^rfl, SiaKplaEic; Kal cruyKptaEiç

ûttoti8eIç. toùtcov, S» 0£alTr)TE, ÉKaoTOTE où tl Ttpèç Secjv

CTUv'ir)qoti XÉyouaiv : lycb uèv yàp 8te uèv

?)v VEcÔTEpoç,

toOtô" te tô vOv àTiopoùuEvov ôti6te tic; EÏTTOl, TÔ ur| Sv,

d 5Jjjitïv

corr. Paris. 1808 Eus. : ^uiov BT\ W||d 7 ~'jU V&~

tlotç : toj; ;jlj6ov; Theodorclus||

'lioîi u'|3 a 2 vaxoç t: habct

Simpl. in. Ar. Phys. p. ôo (Dicls) ||T'./.îÀa! B Simpl. : -:7.a{

TYW Eus.|jd 8 Tjvîvo'^iav :

-vor(/'.a3'.v15

; arv|XxXlxctv: Eu- W

||

àsçaXiaTaTOv : -têoqv Eus.||

6 5 ev : ôv Bj|243 a 1 os : 'À Xtti TY

||

ajTw : «jtw anle xj-Jj transp. B||a 2 r.i'r.'x 0: -.xj-.t. W 87 wXiyoi-

pr( 3av : jze/oj- W )sed corr. in marg.) || b 1 KÙtôv : -0: Y j| b 4 r, <5jo

r,h \

Ilb 5 xX/.oï

5?rt)Radcrmacher : SXXo9( zr, codd.

]|b 8 tî ; yç

Hcrmann sccl. Cobct II -J> antc vOv om. B II to a/. Sv socl. Cobet.

VIII. 3.-9

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243 b LE SOPHISTE 3i 7

lo non-être, je m'imaginais l'entendre exactement. Et, main-

tenant, tu vois quel est encore, à son sujet, notre embarras.

c Théétète. — Je vois.

L'étranger. — Or il se peut très bien que, par rapport à

l'être, nous ayons l'âme pleine* d'une égale confusion, et quenous, qui nous affirmons si parfaitement à l'aise en ce qui le

concerne, qui prétendons comprendre ceux qui l'énoncent

et ne rien entendre à l'autre terme-, nous en soyons au même

point en ce qui concerne l'un et l'autre.

Théétète. — Cela se peut.L'étranger. — Formulons donc la même réserve pour

tous les termes dont nous venons de parler.

Théétète. — Volontiers.

L'étranger. — Or, à la troupe qu'ils sont, nous éton-

d drons postérieurement l'examen, si bon te semble. Mais c'en

est le plus grand, le chef, qu'il faut d'abord examiner 1.

Théétète. —Lequel

veux-tu dire ?

Evidemment,c'est

pourl'être qu'avant tout s'impose, selon toi, ce devoir : de décou-

vrir quelle signification ceux qui l'énoncent peuvent bien lui

prêter ?

L'étranger. — Tu as saisi ma pensée au bond, Théétète.

Voici donc, selon moi, quelle méthode s'impose à notre

recherche. Nous les supposerons présents en personne et leur

adresserons ces

questions: «

Voyons,vous tous

pour quilo

Tout est le chaud et le froid ou quelque couple de cette

sorte, que pouvez-vous bien mettre sous ce vocable que vous

e appliquez au couple, quand vous dites et que le couple et

que chacun de ses termes « e3t » ? Par ce « est », que voulez-

vous nous faire entendre ? Y verrons-nous un troisième terme

ajouté aux deux autres et devrons-nous, selon vous, poser,

comme Tout, trois et non plus deux? Car il ne vous suffi'

point, j'imagine, d'appeler « être » l'un ou l'autre des deux

pour dire que, à titre égal, l'un et l'autre « sont » ? On aurait

là, à la rigueur, une double manière de faire que un soit,

mais aucune manière de faire que deux soient. »

Théétète. — Tu dis vrai.

L'étranger. — « Serait-ce donc le couple que vous entendez

appeler être » ?

i. Depuis a/jac/dà a45 e, l'exposition même des doctrines et surtout

leur discussion n'est faite qu'au point de vuequantitatif(~d7r, 2^5 c).

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347 EOH2THS 2i3 b

à<pi6Sq ^>^jir|vauviévai.. NOv Se ôpSç ïv' èa^èv auToO Ttépi

xfjq oarop'iocc;.

0EAI.c

Opû. c

HE. Tà^a toivuv Xaaq oô)( ?}ttov <axà tô ov TauTov

touto TtâSoç ElXr)cp6TEÇ evTrj ^vj^f] TtEpl (jiev

touto eu-

•nopeîv cpa^Ev Mal ^lavSàvEiv onÔTav tiç aÔTd <p8ÉY£,T)Tai,

TTEpl Se 8<XT£pov o\J, Tipôq à^cpoTEpa Ô^o'lCOÇ £)(OVTEC;.

©EAI. "lacoç.

HE. Kal TTEpl tûv aXXcùvSr]

t£v Tipo£ipr|^.Évaiv f\\xiv

xauTÔv touto Elpf)a8co.

0EAI. riâvu ye.

HE. TÔV U.ÈV TOIVUV TtoXXcOV TtÉpi Kal U.£Ta ToOTO0"K£l|JC-

jjihB

3

. ôv 86Ê,r). TtEpl Se toO ^ey'<-cjtoute Kal àpxîiYoO TtpwTou d

vOv aKETCTÉOV.

0EAI. Tlvoç Sr] Xéyeiç: r\ Sî^Xov oti t6 ov cp^ç TtpG.Tov

Secv SiEpEuv^aaaSai x.t ttoB' ol Xéyovteç aÔTÔ Sr|XoOv

r^YoOvTai '

HE. KaTà néSa y^,& ©Ea'iTTjTe, ÛTtÉXaBEÇ. Aéyoj Y«p

Sf) TaÛTT] SeIv TTOLEÎaGaL ir\v u.É9o8ov t^Sç, oîov auTÛv

TtapévTcov àvaTtuvSavo^Évouq

SSe' «

^ÉpE,ott6o"oi

SEp^iôvKal l^U)(pÔV f\

TIVE Sûo toloûtco Ta TtâvT5

Eiva'i cbaTE, t'i

tiote apa toOt' ett3

àu.<potv cp8ÉYYea9e , Xéyovteç a^icpcoKal e

EKaTEpov EÎvat;

t'l t6 EÎvai toOto uTT0Àà6cù^i£V ùuiov ;

Tt6TEpov Tp'iTov Ttapà Ta Sûo EKEÎva, Kal Tpla t6 ttSv àXXà

^ Suo etl Ka8' û^aç TiBSyEV ;oô y&p ttou toîv y^ Suoîv

KaXoCvTEq SdcTEpov

8v

à^cpéTEpaôu.o'icoc; EÎvai.

Xéyete*o)(eS6v y«P &v àg.<poTÉpcoç ev, àXX' ou Sùo eïtt^v. »

0EAI. 'AXri8f) Xéyeu;.

HE. « 'AXX' apa y^ ta au.cpco |}oûXeo"8e KaXEÎv ov »;

b IO tt|; secl. Cobct||

C 3 Ta-jxov : vetàzi Yj!

C 3 tâtopctV : à-

Y||

C 4 ô-otav : -te B||

d I TE om. Y|| Jtpc&COO vjv : -vj 5r, B

spâltrv vjv Coisl. i55 -ov Sr; Schanz||d 3 tô ov : ov Y

||d 4 KttV '

Bjrt Y'W || d G Kd8a : -oXXâ BT1

[|d 7 or; om. W ||

e i çOiyysaOî :

-a-, BWj

I e a toOto : TO&u B||

j-oXao")'j.=y :

-o;jl-vW

||e 4 JWW : R«a

Y||

e-5 XÉvs": -at BIfe 6 ïWijv: d Tr.v'BT ||

e 8 T : W: om. BTY.

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243 e LE SOPHISTE 348

Théétète. — Possible.

244 a L'étranger.— « Mais alors, amis », répliquerons-nous, « ce

serait encore là, très manifestement, appeler un le deux'

».Théétète. —JTa réplique est parfaitement juste.

L'étranger. — « Puis donc que nous y avons échoué, à

vous de nous faire voir clairement ce que vous entendez signi-

fier par ce vocable « être ». Evidemment ce sont là choses quivous sonfdepuis longtemps familières. Nous-mêmes, jusqu'ici,

nous nous figurions les comprendre; à celte heure, nous

voici dans l'embarras 2. Commencez donc

parnous instruire

là-dessus pour éviter qu'imaginant comprendre ce que vous

dites il ne nous arrive, en fait, tout le contraire. » Voilà quellesb

questions et quelles réclamations nous adresserons à ces genset à tous autres qui disent que le Tout est plus qu'un. Ytrouves-tu, mon fils, quelque fausse note?

Théétète. — Pas la moindre.

L'étranger. — Eh quoi ? de ceux quies oc nnes

disent que le Tout est un, ne ferons-nousunitaires.

"«. i

pas tous nos eilorts pour apprendre ce

qu'ils peuvent bien entendre par l'être ?

Théétète. — Comment ne pas l'essayer ?

L'étranger. — Demandons-leur donc réponse à cette

question : « Vous affirmez, je crois, qu'il n'y a qu'un être? »

— « Nous l'affirmons, » telle sera, n'est-ce pas, leur réponse?Théétète. — Oui.

L'étranger. — « Eh bien, sous le nom d'être, entendez-

vous quelque chose ? »

Théétète. — Oui.

c L'étranger. — « Est-ce la même chose que un, auquel

cas, pour un seul et même objet, vous emploieriez deux noms,

ou qu'est-ce d'autre ? »

Théétète. — Qu'auront-ils à répondre à cela, étranger ?

L'étranger. — Evidemment, Théétète, pour qui pose celle

i. Les concepts sont traités comme des quantités. Si l'ôlre(Z) est

une dualité quelconque (A., B), ou bien i) Z^A+B, l'être est

quelque chose de plus que la dualité, cf. injra 25o a,—

2) Z = A, ou

Z = B. Alors A est, ou bien B est, mais la dualité (A -+- B) n'est pas.

— 3) Z = A -+- B. Alors la dualité (A et B) est une unité (Z).2. « La question débattue autrefois, et maintenant, et toujours et

jamais résolue: qu'est-ce que l'être ? » Aristotc, Métaph. 1028 b, 2.

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348 SÔ$IETH2 243 e

©EAI. "iottç,

HE. « 'AXX\ co cplXoi ». <pr]aou.Ev, « k&v outco tcx Sûo 244 a

XÉyoïT

3

Sv 0a<pÉaTaTa ev ».

GEAI. 'OpBÔTaxa eïpr|Kaç.

HE. « 'EtteiS^ to'ivuv ^lieXc; ^Tropr]icau.£v. ûlieîc; aÙTa

f|Liîv ELicpavlc^ETE ticavcoç, tI ttote fioûXEcxBE ar)jialvEiv ÔTté-

Tav Sv cpBÉyyriaGE. AfjXov yàp oùç ulieîç lièv TaOxa TtàXai

yiyvcôaiCETE. ^|^EÎq Se Ttpè toO p.èv à6p.E8a, vOv S' ^Ttopf)-

icau.Ev. AiSàaKETE ouv npcoTov toOt3

auTo f^Liac;, tva Lif]

So£,â£cop.£v p.av8àv£t.v p.Èv Ta XEy6u.£va Ttap3

ûlicov, to 8è

toutou ylyvrjTai TtSv ToûvavTlov. » TaGTa 8f) XÉyovTÉç te b

Kal à£,uoOvTEc; Trapâ te toûtcov Kal napà tcov aXXcov Saoi

ttXelov evSç XÉyouai tô ttSv EÎvai, p.wv, cô irai, tlT[Xr)Li-

^îEXrjao^Ev ;

OEAI. "HiaaTà y£.

HE. Tt 8é; Ttapà tSv ev t6 ttSv XeySvtcov ap' ou

tteuotéov eIç SûvaLnv tl TtoTE XÉyouai t8 Sv;

©EAI. nôç yàp ou;

HE. T68e to'ivuv oVnoicpivÉoOcooav. « "Ev ttoû cpaTE

li6vov EÎvai » ;— « ^apÈv yàp ». cprjaouaiv. *H yâp ;

OEAI. Nat.

HE. « Tl 8é : Sv koiXeIté ti »;

GEAI. Nat.

HE. « ri6T£pOV OTlEp Iv. ÊTll TCO aUTCO TipOO")(pâu.£VOl C

Suoîv ôvépaaiv, f\ Ttcoç» ;

OEAI. Tic; ouv aÙTotç f\lietcx tout\ S £,éve, àTiSKpi-

HE. Af^Xov. cô ©EalTrjTE. Sti tco TaÛTrjv ti]\i ÙTtôSEaiv

244 a i xiv : /.al TY||a a li^o:-.'

: -z-.z T -•:' W|]a 6 n£ka: om. Y

a 7 Kpô xo8 : JÇpOTOU \|| p.-v

: lacuna cum punctis Y [j oio'jisOa:

w:;jl-B

j!a 9 oo;x^w;x:v :

ooÇcojasv W jjb I "OJtoj : toS

-

:!) Y|jb 6 -i

oi...

l45e 5

icXdtvip

habctSimpl.

m P/irs.p. 89-ço

||

b 9àrro/.v.vi-

a8o>3av ; -âsôiosav Simplicii Aldina[jb 12 r.où.v.-i : --.xi B Simpl.

C 1 Tto ctOTÛ : tô auto 'W II C ô zt-> : to B.

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349 204HSTHS 244 c

uttoSe^iévco Ttpôr; t6 vGv Ep<aTr|8Èv Kal npôq aXXo Se otiouv

OU TtâvTCOV £SC7TOV ocTTOKplvacrSai .

GEAI. nSq;

HE. T6 te Sûo ovo^axa ô^oXoyeîv EÎvai u.r)&Èv 6éu.evov

TtXr|v ev KaxayÉXaaTiv ttou.

0EAI. ricoç S' où";

HE. Kal x6 Ttapànav yE àTtoSÉ)(£a8al tou Xéyovtoç o>ç

EOTIV OVO^lâ Tl, XôyOV OUK àlV E)(OV. d

0EAI. nfj;

HE. TiSeIç te xouvo^a to\3 Ttpàyu.aToç ETEpov Sûo XéyEi

TTOÛ TIVE.

0EAI. Nal.

HE. Kalp.rjv

av xauTov';y£

aÛTÛTi8fl TOu"vopa, f)

^i-|Sev6c; ovojxa àvayKaa8f|0"£TaL XéyEiv, el 8é tivoç otixb

cfirjCEi, auu.6f]a£Tai t6 è'vop.a ovopaToç ovopa pévov, èXXouSe ouSevSç 5v.

0EAI. Outcoç.

HE. Kal tô ev yE, ivSç ev Sv p6vov, Kal tou ôvo^axoç

•ttUTO ev ov.

0EAI. 'AvayKr).

HE. Tl Se ; t6 oXov ETEpov toO ovtoç Ivoç f) TaÛTèv

eprjeouaL toûtco;

0EAI. l~lcoc; yàp ou cpr|aouai te Kal <paatv ; e

HE. El toIvuv bXov eot'iv, cSartEp Kal riap^£v'i8r)q XéyEi,

C9

ts : oè T'Y||C 12 ~ou Hcrmann : toù' codd.

||d i où/, av

ï/ov : -£/oï Paris. 1808 ï/ou /.avr/ovB

||d 3 Xéfti

oùo W [|d 6

yc : tô Simpl. j|d 7 âvay/.aaÛjjacTai dvopoc W ||

d 8 çrjssi:

-r,Y

|| ôvôuaioç : toj ôv- W||d m ev [év B] ov pdvov BW, Simplicii EF:

ov ti.dvov TY, Simplicii D ev pdvov Madvig Ev ovopa ov Campbell

dvo;j.a ov uovov Zeller ovô'vo;jl<x

Steinhart ovoaa ov tuebatur Wagner

||toO-BW Simpl.: tojto TY Schleiermachcr où toO Ast.

|| ôvo'paTo; :

ov"o; ôvdiJiaTo; Steinhart ovoua ov~o; Bitterj|

d ia aÙTO c'v ov delen-

<lum ci.

Campbell||

ocjtÔ : au to Deussen où -Jj Zeller o' où %0

Badham;

Sv ov : ïv oo'vov Madvig ov ovoua Steinhart ovoua ov W a-

gner :v ovoua Bitterj|d i5 sp^aoua; TOÙTU) : 0r|- tojto B.

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35o EO*ISTFtS 244 e

n<xvTo8ev eôkûkXou a<paîpr|q EvaXiyiciov Syiccp,

lieoctôBev lao-naXÈc; TtàvTTy tS yàp oute tl lieIi^ov

oute xi (iaiéxEpov tieÀévcu XP e<^v èaTi xrj f) ir\,

toloutôv yE ov tS Sv liécov te Kal Ia)(aTa e^el, TaOTa Se

l)(ov Ttaaa àvâyicr) p.Épr| ev^elv f^ ttôç ;

0EAI. Outcoç.

HE. 'AXXàLin.v

t<5 yE LiELiEpiaLiÉvov TtàBoc; u.èv toO èvèç 245 a

E)(EIVETtl

TOLÇ LlÉpECUTtSaiV OÙSÈV

aTtOKGîXÛEL.«al

Ta\JTr|

8^)TlSv TE Sv KOÙ SXoV EV EIVCU.

0EAI. Tl S3

o* ;

HE. Tô Se TtETtovBôc; TaOTa Sp' ouk àSùvaTov aÙTo yE

tô ev auTÔ Eivat;

OEAI. riôq:

HE. 'ApEpÈc; 5f|Ttou Sel navTEXôç to yE àXr)8ôç ev KaTatôv SpBôv XSyov EtpfjaSau.

OEAI. Ael yàp oSv.

HE. TS Se yE toloOtov ek ttoXXôv LiEpôv Sv ou cjull- b

cpcovr)a£i tô XSycp.

OEAI. MavBàvo.

HE. riSTEpov 8f] TtàBoç £)(ov tS Sv toO evôç outcoç ev

te Ecrtai <al SXov. f)TTavTàTxaaL

Lin, XÉycopEV SXov Eivai

to ov ;

OEAI. XaXETti*)v Ttpo6É6Xr|Kac; atpEaiv.

HE.3

AXr|8ÉaTaTa lievtol XÉyEic;. riETtovGoc; te yàp tô

8v Iv EÎva'i Ttcoç ou TaÙTÔv Sv tô £vl (pavEtTai, Kal TtXÉova

Bt) Ta TtâvTa Évôç Ecrcai.

OEAI. Nal.

e 3 vyaipus Simpl. : -a; [ijt supra lin. TJ BTVW j

; e .'i ït om. V

|j6 5 KsXiv«i: -i/.2v V -iXav W

[j yptd» BT : -wv YW Simpl. ||

~Z »i "fiom# ^ sct' lacunam habet

[|e 7 ë/ov : -tuv B, Simplicii I)

|

-i-7. . -av ï[j245 a 2 -Jt.v : îz- W

||a 5 xaSta •. tourôta Y

||a

G Ev :

h ov in marg. Y |j b 2 Xo'yw Simplicii EF: ïïkta Xfiyw BWÀo-co

ôÀ(;)TY Simplicii D

||b l\ Sv Schleiermachor : SXov BTYW

Simpl. j,b 9 or/::

-

:*'. Simpl. : fabccat BTYW ;

-Àiova : IcXiov a B.

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245 c LE SOPHISTE 35 1

c L'étranger. — Or, supposons maintenant que l'être ne

soit pas Tout,.du fait de cette affection dont l'affecte l'Un, et

que,

d'autrepart,

en soi-même, le Tout soit; il s'ensuivra

que l'être se défaut à soi-même.

Théétète. — Parfaitement.

L'étranger. — Et, suivant ce raisonnement, privé qu'il est

de soi-même, l'être ne sera pas être.

Théétète. — C'est exact.

L'étranger. — Ainsi la totalité devient, cette fois encore,

plus grande que un, puisque l'être, d'une part, et, d'autre

part, le Tout ont maintenant chacun leur nature distincte.

Théétète. — Oui.

L'étranger. — Mais supposons que le Tout ne soit absolu-

ment pas : les mêmes conséquences s'ensuivent pour l'être qui,

d outre qu'il n'est pas être, ne peut même jamais le devenir.

Théétète. — Pourquoi ?

L'étranger. — Rien n'est devenu sans être devenu tout

entier. Affirmer réel, soit l'être, soit le devenir, est donc

interdit à qui ne met pas l'Un et le Tout au rang des êtres.

Théétète. — En toute vraisemblance, il en est ainsi.

L'étranger. — Bien plus, ce qui n'est pas Tout ne peutavoir aucune quantité ;

car ce qui aura quelque quantité

l'aura, nécessairement, tout entier, quelle qu'elle soit.

TnÉÉTÈTF. — Assurément.

L'étranger. -

— Aussi est-ce par myriades et myriades inter-

minables que surgiront, en chaque cas, les difficultés pour

e qui définit l'être soit par quelque couple, soit par une stricte

unité.

Théétète. — C'est ce que font présager celles qui, présen-

tement, se laissent entrevoir. Elles s'enchaînent, en effet, sans

cesse l'une à l'autre, et de plus en plus grand, de plus en

plus inquiétant est le doute qu'elles projettent, à mesure, sur

chaque solution émise.

L'étranger. — Voilà donc, sur ces gensMatérialistes •

nous con ten t \e détail exact de l'êtreP L A 111 1 S

des Formes. et ^u non-être, une revue qui n'est point

complète; mais, telle

quelle,

tenons-la

pour suffisante. D'autres apportent, en leurs explications, des

prétentions différentes; il nous faut les observer à leur tour

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35i SOfrtSTHE 245 c

HE. Kal\xi]v

iàv y£ tô 8v?j -pf)

bXov Sià tô TiETiovBÉvai C

tô ûtt3

IkeIvou TtàBoç, fj8è aÙTo tô oXov, IvSeèc; tô Bv

âauxoO aupBalvEi.

0EAI. riâvu ye -

HE. Kal KOtTà toOtovSf|

tôv Xéyov êauToO OTEpopEvov

ouk ov l'axai t6 ov.

©EAI. OStqç.

HE. Kal Ivéç yE a® ttXe'uo tô TtàvTa y'iyvETai., T0^ TE

ovxoq <al toO 8Xou'^coplc; IS'iav ÉKaTÉpou cpûaiv EiXrjcpéTcç.

0EAI. Nal.

HE. Mf] ovtoç Se yE tô TtapaTtav toO oXovj, TaÙTa te

xaOTa ùnàp^EL tô ovtl,'

<al Trpèq tô pf|EÎvai

\xr\è'av d

yEvÉaSai ttotè ov.

0EAI. Tt5f| :

HE. Ta y£v6p£Vov aEl yÉyovEV ôXov' cSote oùte oualav

oute yéveolv cbç ouaav Sei TtpoaaycpEÛELV tô evr\

tô oXov

EV TOÎÇ OUGl|J.T^

TlBÉVTa.

©EAI. riavT<xT[acn.v eolke TaOB' oûtcoç e^elv.

HE. Kal pf|V ouS' ÔTtoaovoOv tl SeX tô^.rj

oXov EÎvai*

•nooôv tl yàp ov, oTtoaov avrj,

toooCtov bXov àvayKaîcv

auTO EÎvai.

©EAI. Koiuôfi Ye.

HE. Kal to'ivuv a.XXa pupîa otTTEpâvTouq ànoplaç EKaa-

tov EiXrjcpôç <pav£ÎTai tô tô 8v e'lte Sûo tivè eïte ev pôvov e

EÎvai XÉyovTi.

©EAI. Ar)Xot lt^eSôv Kal Ta vOv unocpalvovTa' auvànTE-

toL yàp ETEpov IE, aXXcu, pEi£co Kal xaXETTQTÉpav <peP 0V

TTEpl TÔV EL^TtpOaSEV àel £r)8ÉVTCOV TtXàvr|V.

HE. Toùç pèv toIvvjv 8iaKpi6cXoyGupÉvci)ç ovtcç te

C 8 a"j : où Simpl. ||C II TauTa : aiti Simpl. ||

d i ~cô; tvo : -to B

ljd 2 ov : tô ov Simpl. j]

d 5yivsfftv a»; : y£vopiv7,v où'ts W Simpl. ||

to

h r]secl. Bekker

||d io <tjtÔ om. BT

||d 12 à).Àx pufta

: -a; -a;

Paris. 181 3 || e 1 oaveîTai: çat've-ai

W|| tô fiv :

ôv B tô h Y || e 3

•jnoçaivovTa v3v W||

6 6 toù; piv... 2A6 C 5 xkjfifihabot Eus.

Praep. Euanj. XIV, 4, 72^ d- 726 a||

te om. W.

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35a S0$IETH2 245 e

TtÉpi «xi^r], nàvxaç u.Èv ou 8i£Xr|Xû8au.£v, ou.coç Se iKavcoç

e^étco-

xoùç 8è SXXoç Xéyovxaç au Beoitéov, Xv' Ik nàvxcov

ïSqu.ev Sxi xô 8v toO uf| è'vxoç ouSèv EÙTtopcÔTEpov EÎTtEÎv 246 a

oti tiot1

iaxiv.

0EAI. OukoOv -nopEÙEoBai ^prj Kal IttI xoûxouç.

HE. Kalu.f|v

eoiké y£ Iv auxoîç oîov yiyavxou.a)(ia TL<»

EÎvai Sià xf|v àu.cpi.a6r|xr|ai.v TTEpl ir\q oualaç Ttp6ç àXXr)Xouç.

OEAI. nôç;

JEE. Ol \ikv EÎç yf^v IE, oôpavoO Kal toO àopâxou Ttàvxa

eXkoucji, xatç ^Epalv àxE^vcoç TtÉxpaç Kal SpOç TtEpiAau.-

6àvovx£ç. Tûv yàp xoioûxcov lcpaTtx6u.Evoi tnxvxcdv Siia^upl-

£ovxai.xoOxo Etvai u.6vov S napé^EL Ttpoa6oXf]v Kal ETta<pr)v

Tiva, xaôxbv acou.a Kal oualav ôpi£éu.Evoi, xûv 8è aXXcov eï b

xlç (xi) cprjaEi ur|aSua £X0V EÎvai, KaxacppovoOvxEç x6

TtapaTtav Kal ouSèv ISéXovxeç aXXo aKOÛEuv.

OEAI. "H Seivoùç EÏprjKaç avSpaç-

fjSr) yàp Kal lyà>

toùtcov au^votç TtpoaÉxu^ov.

HE. ToiyapoOv oi Ttp&ç auxoùç àu.cpi.a6r|xo0vx£ç u.àXa

EuXa6ûç SvcùGev IE, àopàxou ttoSèv àuùvovxai, vor|xà axxa

Kal àa<&u.axa EÏSr) |5ia£ôu.Evoi xn,v àXr)8ivf|V oualav Eivai"

Ta 8è eke'lvcùv a6p.axa Kal xr|V XEyou.Évr|v un' auxôv àXr]-

SEiav Kaxà aui.Kpà SiaSpaûovxEç Iv xoîç X6yoiç ylvEoiv c

àvx° oualaç <p£pou.Évr|v xivà TtpoaayopEÙouaiv.3

Ev u.éao 8è

TtEpl xaOxa cotXexoc; àucpoxépov ^â)(r) xiç, S ©EaiTr)TE,

«xeI auvÉaxr|KEv.

OEAI. 'AX^Sn,.

-EE. riap' àu.<poîv xo'ivuv xoîv yEvotv Kaxà jxÉpoq Xà6oo-

uev X6yov ÛTtèp fjç xlSEvxai i?\q oualaç.

e 7 nâvxa; Eus. : zâvu HÏYW ! e 8 aj /Jycvta; W ;|246 a I

l'otofxcvEus. : itôûfuv (-wjuv T 1

) BTYW j|a 8 post âts/vw; add.

w; Hermann||b a t« add. Paris. 1808 Paris. 1809 et i8i4 : om.

BTYW Eus. (| çifaE! B Eus. : orp: T 9^7: Y fifoî et 01 supra lin.

WIIb 4 yàp : 0: W 1

j| èyw : £ywy£ W , b 5 tj/voîç : "Àiov 0:;

Eus.Il xposfa/avBT

1 Eus. : «pil- TYW.

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LE SOPHISTE 353

Théétète. — Comment l'obtiendrons-nous ?

L'étranger. — De ceux qui mettent l'existence en des

formes,nous l'obtiendrons

plus facilement,car ils sont d'hu-

meur plus apprivoisée. Avec ceux qui veulent tout ramener de

force au corps, c'est chose plus difficile et, peut-être, à peu près

impossible.Mais voici, je crois, quelle façon d'agir s'impose

à leur égard.

Théétète. — Quelle est-elle ?

L'étranger. — L'idéal serait, si possible, de les rendre

plustraitables en fait. Mais, si cela n'est

point

en notre

pou-voir, faisons-les tels par hypothèse et supposons qu'ils con-

sentent à nous répondre d'une façon plus civile qu'à présent.

L'assentiment de braves gens a, en effet, plus de poids, si

l'on peut dire, que celui des autres. Mais, nous, point ne

nous chaut de leurs personnes : c'est la vérité que nous cher-

chons.

Théétète. — Trèsjuste.L'étranger. — Eh bien, demande-leur de te répondre en

gens traitables qu'ilssont devenus et, de ce qu'ils diront,

fais-toi l'interprète.

Théétète. — Ainsi ferai-je.

L'étranger. — Sachons donc si, quand ils parlent d'un

vivant mortel, ils affirment, par là, quelque réalité.

Théétète. — Naturellement.

L'étranger. — Cette réalité, n'est-ce pas, de leur aveu, un

corps animé?

Théétète. — Certainement.

L'étranger. — Ils mettent ainsi l'âme au rang des êtres ?

Théétète. — Oui.

L'étranger. — Et l'âme, ne l'affirment-ils pas tantôt juste,

tantôt injuste; tantôt sensée, tantôt insensée?

Théétète. — Comment donc !

L'étranger. — Or n'est-ce pas parce qu'elle possède la jus-

tice et l'a présente en soi que chaque âme devient telle, et parce

qu'elle possède les contraires, qu'elle devient le contraire?

Théétète. — Si : cela encore, ils te l'accordent.

L'étranger. — Mais tout ce qui peut commencer ou

cesser d'être présent en quelque chose que ce soit, sera, de

leur aveu, pleinement un être.

Théétète. — Ils le reconnaissent effectivement.

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35', S0W2THS 2*7 b

HE. Ouoriç ouv SLKaLoaûvric; Kal<|>povf)aECi>c;

Kal t?\ç b

aXXr)ç àpETrjç Kal tûv IvavTLcov, KalSf)

Kal vpu^c; êvfj

TaOta éYY'iYVETai., notepov ôpaxôv Kal aTtrèv EÎval cpaol tl

aÔTÛvf]Ttâvxa àépaxa ;

0EAI. Z^eSôv ouSèv toûtqv yE ôpax6v.

HE. TL Se tûv toloûtcùv;

llûv aÛLiâ tl Xéyouolv lo^elv ;

GEAI. ToOto oukétl Kaxà TaÔTa aTtoKplvovTai ttSv,

àXXà xf]v lièvi|>u)(f)v auT^jv Sokelv otyiai aÛLiâ tl KEKT^oSai,

<ppévr)0"LV Se Kal tûv aXXcov EKaarov qv r)pc£>Tr)Kac;, atax»:-

vovxai tô toXliSvt\

litiSev tûv Svtcov aÙTà SlioXoyelv f\C

nâvT1

EÎvaL aÔLiaTa SiLO^upic^EaBaL.

HE. Zacpûç Y"P ^^v'" 0Ea'iTr|T£, [5eXtiouç YeY^vaaiv

avSpEÇ- etieI toûtcùv ouS1

av iv £Ttaia)(uv8EtEv ot y^ aÔTÛv

artapTol te Kal auTÔ^SovEÇ, àXXà SuaTElvoivT3

av ttSv 8lit]

SuvaTol Talc XEP aL oulltueCelv eIolv, ûç apa toOto ouSèv

tô Trapànav eot'lv.

0EAI. Z^eSôv ota SiavooOvTaL Xéyelç.

HE. nâXLV TOIVUV aVEpCùTÔLlEV aÙTOUÇ-

EL y«P t<- Kal

aLiLKpèv e8éXouo"l tûv ovtcov ouyx^P^lv àaÛLiaTov, l^apKEÎ. d

T8 Yàp ETTL TE TOUTOLÇ &Lia Kal ETt' EKELVOLÇ 8aaE)(EL aÛLia

auLicpuèç yzyovàq, e^ ' &Xéttovte<; àucpÔTEpa eîvai Xéyouo"l,

toOto auToîç ^rjTÉov. Tà^' ouv ïacùc; av ànopoLEV el8r)

TL TOLOOTOV TtETl6v8aaL, OK6TIEL, TtpOTELVOLlÉvCOV f|LLÛV, Sp5

ISéXolev av SÉ^EaSaL Kal SlioXoyelv tol<5v8' eÎWl tS Sv.

©EAI. To TtoLov&t] ; Xéye, Kal Ta^a ElaoLiESa.

HE. Aéyco Sf^t8 Kal ônoLavoOv Tiva kekttjllevov Suvau.iv

E*t' ELÇ T8 TTOLEtv iTEpOV 8tlo0v TTECpUKSç ELt' ELÇ t8 TiaOELV e

Kal OLiLKpÔTaTov utto toO cpauXoTaTou, K&V EL U.OVOV ELÇ

b 3 -•-yctatv

WIIb 7 Taù^à edd. : -.k aura W TaOïa BTY

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Soxftv om. Y||b 9 szasTOv : -a W

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t v.'z;: -TTjaêv W ||

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bzxi-.r^i f,;j.TvW

||C 4 àvop:; Bekker : a- codd.

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Y ccjoiv àv W|| i^a'.T/yvOsrcv : sv«n- B

||C 6 toCîto : to'jtcuv Y

||d

3 à;j.wOT:;a:

-oWpoiv (scd a supra w) W| d 5 tjllwv om. B || d 6 iv

oi/ ziOol: : ivaoi- W|!d 8 T-.va : om. B secl. Burnet

|le i ift" cfç :

;Vt;; BT.

VIII. 3. — io

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247 e LE SOPHISTE 355

dût cette puissance ne s'exercer qu'une seule fois, tout ce qui la

possède est véritablement; car je pose, comme définition quidéfinisse les êtres, qu'ils ne sont autre chose que puissance'.

Théétète. — Mais, puisqu'eux, pour l'instant, n'ont pointde meilleure formule à donner, ils acceptent celle-là.

L'étranger. — C'est bien : peut-être, en effet, plus tard,

nous comme eux, changerons-nous d'avis. Pour le moment,248 a que cela demeure convenu entre eux et nous.

Théétète. — C'est entendu.

L'étranger. — Passons donc aux autres, aux Amis des

Formes, et toi, traduis-nous encore leur réponse.

Théétète. — Je le ferai.

L'étranger. — Le devenir et, tout à part de lui, l'exis-

tence, voilà bien la division que vous établissez, n'est-ce pas ?

Théétète. — Oui.

L'étranger. — Et, par le corps, nous avons communauté

avec le devenir au moyen de la sensation; mais, au moyen

du raisonnement, par l'àme, avec l'existence réelle ; et celle-ci,

affirmez-vous, est toujours identiquement immuable, tandis

que le devenir varie à chaque instant,

b Théétète. — C'est bien cela que nous affirmons.

L'étranger. — Mais cette communauté, excellentes gens

que vous êtes, quel sens dirons-nous donc que vous lui donnez

en cette double attribution ? Serait-ce le sens que nous formu-

lions tout à l'heure ?

Théétète. — Lequel ?

L'étranger. — Passion ou action, résultant d'une puis-

sance qu'éveille la rencontre mutuelle. Peut-être bien, Théé-

tète, que leur réponse à cette explication, tu ne peux, toi,

l'entendre pleinement, tandis que, moi, je l'entendrais,

parce que j'en ai l'habitude.

Théétète. — Quelle est donc cette réponse ?

c L'étranger. — Ils n'acceptent point ce que nous venons de

dire aux Fils de la Terre à propos de l'existence.

i. Cf. Notice, p. 286 à 288. La traduction moderne serait, non pasl'être est relation, car Platon croit à un substrat de la relation, mais

l'être est puissance de relation : cela seul est qui peut entrer, commeterme actif ou passif, dans une relation. Ainsi ce qui ne saurait être

l'objet d'une pensée n'est pas (infra, 2^8 e), et ce qui est totalementêtre est totalement objet (Rép. 477 a). Pour ce qui suit, cf. Notice,

p. 292/6, et Phèdon, 78 d/79 a.

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355 20f»ISTHE 247 e

cma£, Ttav toOto ô'vtqç EÎvai* Tl8£jiaL yàp bpov op'i^Eiv xà

ovTa oç eotiv ouk àXXo ti ttX^v Sûvau.u;.

0EAI. 'AXX' InelTtep aÔToi ye ouk ê)(ouaiv lv tco TtapévTitoutou (JéXtiov XéyEiv, SéxovTai toOto.

-=.E. KaXôç- ïacùç yàp Sv eIç SaTEpov iqu.tvte <al toù-

toiç ETEpov av$av£Îr). ripàç u.èv ouv toûtouç toOto f\yXv 248 a

IvTaOSa u.evétcoauvou.oXoyr]8Év.

0EAI. Mévei.

— E. ripÔÇ Sf) TOUÇ ETÉpOUÇ ICÙU.EV, TOUÇ TCÙV ElSûv<|)L-

XOUÇ- CTÙ S'r)U.ÎV KOLl Ta Ttapà TOUTCÛV àcpEpU.^VEUE.

©EAI. TauV l'axai.

ZE. TÉvEaiv, xi^v Se ouatav X^P'1^ "n*u SieX6u.evoi Xé-

Yete ; ?i yàp ;

0EAI. Naî.

.=.E. Kal aôu.aTi u.èvf]\x8iq yEVÉaEi Si

5

ata8r)a£oç koi-

vcûveÎv, Sià Xoyiau.oG Sei|n>xfj Tip6q ii]v ovtqç ouatav,

fjvaEl KaTà toutù coaaÙTcoç exeiv cpaTÉ, yévEaiv Se aXXoTE

aXXcoç.

0EAI. <t>au.èv yàp o3v. b

.=.E. Te SESf] KOIVCÙVEÎV, o TtaVTCOV ctpiaToi, t'i toOS

1

u^âç En3

àu.4>oîv XéyEiv cpco^Ev ; ap' ou to vuvSr1

) nap' ^ûvpn 9év ;

0EAI. T6 ttoîov;

.=.E. ri(x8r|u.a f) Tto'iT]u.a ek 8uvàu.Eobc; tivoç àn6 tcov Trpoç

aXXr|Xa auviévTasv yiyv6u.£vov. Tàx' ouv, o 0EatTnTE, au-

TÔv t^v Ttpôç TaOTa à-ndicpiaiv au ^ièv où tcaTatcouEic;,lycoSe 'îacoç Sià auvrj8Eiav.

0EAI. T'iv5

ouvSf) Xéyouai Xôyov ;

ZE. Où auyxcopoOaiv fju.tv t6 vuvSf) ^8èv -rrpSç toùç c

YT]Yev£îç oûatat; Ttépi.

e 3 ôptTeiv :-wv Bocckh secl. Ast Badham

||ti ovTa secl. Badham

il e 7 ïv:

om. YW 5rj Schanz || 248 a l\ 8tj : SE

W |j a u toXoyistj.oj... b a xo'.vomïv om. Y II a n 81 Xoynjuoj W II b 2 7t om.Y

||b 3 ?o3a£v Xfpn TY.

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LE SOPHISTE 35G

Théétète. — Quoi donc ?

L'étranger. — Suflîsait-elle à définir en quelque façon les

êtres, cette définition par nous posée: « ce en quoi est présente

la puissance, ou de subir, ou d'exercer la moindre action quece soit » ?

Théétète. — Oui.

L'étranger.— Or, à cela, voici leur réponse : le devenir par-

ticipe bien de la puissance^de pâtir et d'agir ; mais, à l'existence,

selon eux, ni l'une ni l'autre de ces puissances ne convient.

Théétète. — Y a-t-il donc quelque chose en ce qu'ils disent?L'étranger. — Quelque chose, en tout cas, à quoi il nous

faut répondre par cette prière : qu'ils nous fassent savoir

encore plus clairement s'ils accordent que l'âme connaît et

que l'existence est connue. .

Théétète. — Gela, ils l'affirment certainement.

L'étranger. — Eh bien, connaître ou être connu, est-ce,

selonvous, action;

est-cepassion;

est-ce l'un et l'autre? Oubien est-ce, l'un, passion, l'autre, action ? Ou bien ni l'un, ni

l'autre, n'ont-ils, ni avec l'une, ni avec l'autre, aucun rapport?Théétète. — Evidemment, ni l'un, ni l'autre, avec ni

l'une, ni l'autre. Autrement, ce serait contredire leurs affir-

mations antérieures.

L'étranger. — Je compi*ends ; mais, ceci, au moins, ils

l'avoueront : si l'on admetque

connaître, c'est

agir,

la consé-

quence inévitable est que l'objet, dans le fait d'être connu,

pâtisse. Par la même raison, l'existence, dans le fait d'être

connue par l'acte de connaissance, et dans la mesure même où

elle est connue, dans cette mesure sera mue parce que passive,

car pâtir n'a point lieu, disons-nous, en ce qui est au repos1

.

Théétète. — C'est juste.

L'étranger. — Eh quoi, par Zeus ! Nous laisserons-nous

si facilement convaincre que le mouvement, la vie, l'âme, la

pensée, n'ont réellement point de place au sein de l'être

universel, qu'il ne vit ni ne pense, et que, solennel et sacré,

vide d'intellect, il reste là, planté, sans pouvoir bouger ?

i. Cf. Gorgias, ^-Q h et suivant : « S'il y a un cire qui agit, il ya nécessairement un être qui pâtit de la part de cet agent... Et ce

patient subit l'action que fait l'agent, telle que la fait l'agent. »

L'opposition du pâtir au repos était déjà sous-entendue plus haut

(a48 b/c) et nettement exprimée dans Théét. i56 a.

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356 ÏOMETHS 248 c

QEAI. Tô ttoîov;

HE.c

licavôv e8eu.ev bpov ttou tSv ovtcov, Sxav xa Ttapt]

f|toO Ttào)(Eiv f) Spâv <al npôç tô a^iiKp^Taxov Sùva^iç ;

0EAI. Nai.

HE. npôç Ôt^|TaOTa tôSe XÉyouaiv, 8ti yevéaEi ^èv

^éteoti toO Tiàa)(ELV <ai ttoie'lv Suvâ^Ecoç, Ttpèç Se oùaiav

TOÙTQV OÙÔETÉpOU Tf]V SÙvaU.lV âp^6TTElV cpaa'iv.

0EAI. OukoOv XÉyoual ti;

HE. ripèç 8 y£ Xektéovrj j-iîv

Sti 8E6p.£8a nap3

aÙTÛv

eti Tiu8Éa8ai aacpéaTÊpov eÎ TTpoaop.oXoyoOai Tn,v ^ev ^u^fjv d

yiyvcùaKELv, Tn,v S3

oùaiav yiyvGbaKEaBai.

0EAI. 4>aal ^i^v toGt6 yE.

HE. Ti 8é;

tô yiyvcbaicEiv f\tô yiyvcbaKEaSal <paTE

Ttolr|p.a f\ TtâSoç f\

àp.<p6T£pov; f)

^ev TtàBruia,

tô Se

8<xTEpov ;f\

TtavTâTtaaiv oùSÉTEpov oùSETÉpou toùtcov p.£Ta-

Xap.6âv£iv ;

0EAI. AfjXov â>ç oùSÉTEpov oùSETÉpou" TàvavTla yàp av

TOÎÇ E^lTtpOaSEV XÉyOLEV.

HE. MavBàvw t68e yE, coç tô yiyvcùaiCEiv e'îttep loxai

TtoiEÎv

ti,

yiyvwaKé^Evov àvayKaîovau

aup.6alv£iTtà- e

a^Eiv. Tfjv oùaiav5f)

Katà t6v X6yov toGtov yiyvcoaKou.Évr|v

ûtiô Tn,ç yvcbaEoç, icaB1

oaov yiyvcbaicETai, KaTà toctoOtov

KivEÎaSai Sià tô nàa^Eiv. SSr) (papsv oùk av yEVÉaSai TtEpi

tô r]pE^iouv.

0EAI. 'OpBûç.

HE. Tl Se

npôç Ai6ç;

âq àXr)8Sç Klvrjaivical

^cof]v<al

ipu^fjv Kal <pp6vr)cnv ?) p'aSlcûç TT£Uj8r|a6p.E8a tco navTEXcoq

6'vtip.f] napEÎvai. ^irjSè t,f\v aÙTÔ pr)5È <ppov£Îv, àXXà ge^i- 249 a

vôv Kal ayiov, voOv oùtc £)(ov, àiclvn.Tov eotôç Eivai;

C 4 Stflw om. Y (in lacuna ~aty eras.) ||C 7 post tooî add. y«

WH ou : ots W

j|C 9 ip|MÎTT«tv

: -a Y||

c II O£oac0a : Ocoi- W|jd 5

r] xô piv... d 6 Odrtpov om. Tj|d 8 of.Àov... d

9 Xfyotw

: sic dis-

tinguit W, primus intcr edd. Theaeteto tribuit Ilcindorfj|d 10 yî

om. BW;|e 4 2ti : x«ti W

|

e 5jjpSJi/ÎJV

: -ttM 15 e 7 ri oi...

249 b Gp.i}8a{to5

habct Simpl. in Pltys.. p. io5-^o0.

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LE SOPHISTE 35 7

Théétète. — L'effrayante doclrine que nous accepte-rions là, étranger

1

.

L'étranger. — Mais admettrons-nous qu'il ait l'intellect et

pas la vie ?

Théétète. — Et comment l'admettre ?

L'étranger. — Mais, de l'un et de l'autre affirmant en

lui la présence, nierons-nous pourtant que ce soit dans une

âme qu'il les a ?

Théétète.— Et comment pourrait-il les avoir autrement?

L'étranger. —Il aurait donc l'intellect, et la vie, et l'àme, et

bien qu'animé, resterait là planté, sans aucunement se mou-voir 2

?

Théétète. — Tout cela serait absurde, à mon avis.

L'étranger. — Au mû donc et au mouvement il faut con-

céder l'être.

Théétète. — Comment le leur refuser?

L'étranger. —Il nous faut donc conclure, Théétète, que,

d'abord, s'il n'y a qu'immobilité, il n'y a d'intellect nulle

part, en aucun sujet, pour aucun objet.

Théétète. — Assurément.

L'étranger. — Et^par contre, si nous acceptons, de mettre,

en tout, la translation et le mouvement, ce sera encore là

supprimer ce même intellect du rang des êtres 3.

Théétète. — Comment?L'étranger. — Est-ce que permanence d'état, permanence

de mode, permanence d'objet se réalisent jamais, à ton avis.

là où il n'y a pas repos ?

Théétète. — Aucunement.

L'étranger. — Eh quoi ? Quand ces conditions manquent,vois-tu que l'intellect existe ou se réalise où que ce soit?

Théétète. — Pas du tout.L'étranger. — Or, s'il est quelqu'un que l'on doive coni-

i. « Effrayante doctrine », parce que l'être universel (c'est-à-dire

la totalité de l'être) est pour Platon, aussi divin que le sera, mutalis

mutandis, l'universalité de l'être pour Fénelon (Lettres sur la Religion,

IV, i) et l'être sans restriction pour Malebrancbc (ae et 8e Entretiens

sur la Métaphysique).

2.

ComparerMalebranchc : « Dieu ne reste

pasles bras croisés »

(4eEntretien), et cf. Cratyle, $3l b/c, Phèdre, 2~5 c, et aussi Psaume

rfS, versets 12 et suiv. des Septante.

3. Ceci a été démontré par le Cratvle, 'i'iO a/c.

Page 153: Platon, 8.3 Le Sophiste

7/29/2019 Platon, 8.3 Le Sophiste

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35 7 EOMETHE

OEAI. Aelv6v (jiEVTav, S E,eve. Xôyov ouy^opoî^ev.

HE. 'AXXà voOv \xèv ex£LV ' £>ur\v Se pf) <pcop£v ;

OEAI. Kal nôç;

HE. 'AXXà TaOxa pèv àpcp6T£pa Iv6vtj

oùtû XéyopEv, oô

jif)vIv ipuxfj y£ cprjaopEv auT6 £XEIV a"T°t

î

OEAI. Kal tu»' av exspov ÊX01 'zp >̂Tl0V

5

HE. 'AXXà Sfjxa voOv pèv KaiC,<ùï\\>

Kal v^ux^v, àKlviyrov

pÉvToi

xèTtapà-nav Ipipuxov

8v Eoràvai;

OEAI. navra IpoiyE aXoya TaCT* EÎvai cpa'ivETai.

HE. Kal t6 KivoùpEvov Si*)Kal Ku/r|aiv auyx"pr|TÉov a>ç

ovxa.

OEAI. n&q 5' oC:

HE. Zup.6alv£i S3

o3v, cô 0EaiTr|TE, aKivr|TCDv te ovtqv

voOvprjSEvl TtEpl pr|&£vèç

EÎvaLpr)8apo0.

OEAI. KopiSfi pèv oSv.

HE. Kal pf]v làv au cpEpépEva Kal KivoûpEva TtàvT'EÎvai

auyxcopÛLiEv, Kal tout© tô X6ycp TauTÔv toOto ek tSv ov-

tcdv E^aLprjaojiEV.

OEAI. nûç;

HE. T6 KaTa TauTàKal

oaaÙTCoçKal

TiEplto auTÔ Sokel

aot X^P 1^ CTTàaEcoq yEvÉaGat. ttot' av;

OEAI. OôSapSq.

HE. Tl S';av£u tovitcùv voOv KaSop&q ovTa

f\ y£v6p£vov

àv Kal ôttouoGv;

OEAI. "Hkioto.

HE. Kal pfjv Tipéç ys toOtov TtavTl X6ycç> paxETÉov. bq

249 a 6 tvtfac' xjtoj [scd Ivrfv t'] W : Iwtvxci ajttô Simpl. cyôv

XWÏ& 15 :v Sv TajTfôTY|| Àiyoaêv : -wpsvTW ||

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Ilb 4 ~w; 5' oj om. Simpl. jj b 5 5' ojv :

yoOwW Simpl. jj âxmÇtwv

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/.îvtjtôjv Simpl. jj post ovtcov add. twv ovrcuy Ileindorf rcavTtov

Badham||C 1 t.ot' : tôt' B

|jc 4 av : au B

|jC 6 -00: : nod W (sed

a in ras.)'

toOtov : tojtojv W.

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358 S0«M2TH2 249 c

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TtEpl XLVOÇ OTtr|o0v.

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coç eoikev. àvàyKr) Sià xaOxa u.r)XExûv ev

f)Kal xà TtoXXà

EÏ!8r| XEy6vx<av xô ttSv éaxr|KÔc; aTtoSÉ)(Ea8ai, xôv xe au d

Ttavxa^fj xô ov klvoûvxgîv lit^Sexô Ttapànav àkoûelv, àXXà

Kaxà xn,v xôv natScov EÙ^rjv, oaa àKlvr)xa Kal KEKLvr)LLÉva,

xô ov xe <al xô Ttav cruvaLicpdxEpa XéyELV.

0EAI.=

AXr|8Éaxaxa.

HE. Tl ouv; ap' oùk etuelkûç f^Ôrj <paLvÔLLE8a Tt£piELXr|-

cpévaL xû Xôycp xô ov;

0EAI. riâvu liev oSv.

HE. Ba6al, llévol av apa. S 0£a'Lxr)X£, coq liol SokoOliev

vOv auxou yvcôoEcSai Ttépi xn,v aTtopiav xfjç aKÉLpEcoç.

0EAI. ricoq au Kal xi xoOx' EÏprjKac; ;e

HE. "O LmKapiE, ouk evvoelç oxl vOv Éo~llev ev àyvo'ia xf]

TtXeiaxr| TtEpl aùxoO, cpaivôu.E8a Se xl XéyELV ^lûv auxoîç ;

0EAI. 'ElioI yoOv <Jnr|S' au XEXrj8au.Ev ouxcoç e^ovxeç,

où nâvuauvlr|Lii.

HE. Zkôttel 5f] aacpÉaxEpov el xà vOv auvoLjLoXoyoOvxEÇ

SiKalcoç avÊTtEpcoxr|8EÎu.£v anEp aùxol x6xe f]pcoxcàu.EV xoùç 250 a

XÉyovxaç Etvai xô nav OEpLiôv Kal Lpuxpôv.

0EAI. rioîa ; ÙTr6u.vr)aôv lie.

HE. riàvu liÈv ouv Kal TtELpàaoLiaL yE SpSv xoOxo épco-

xôv aè KaSaTTEp eke'lvouç x6xe,c

iva &Lia xl Kal npoicoLiEV.

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250 a LE SOPHISTE35ç>

Théétète. — Bien.

L'étranger. — Voyons : repos et mouvement ne sont-ils

pas,selon

toi,absolument contraires l'un à

l'autre?Théétète. — Sans contredit.

L'étranger. — Et pourtant lu les affirmes être 1

,l'un et

l'autre, et tout aussi bien l'un que l'autre ?

b Théétète. — Je l'affirme, certainement.

L'étranger. — Est-ce mus que tu les dis l'un et l'autre, et

tout aussi bien l'un que l'autre, quand tu leur accordes l'être ?

Théétète. — Pas du tout.

L'étranger. — Est-ce donc en repos que tu veux les dire

quand, tous les deux, tu les dis être?

Théétète. — Gomment le pourrais-je ?

L'étranger. — C'est donc en tiers à eux surajouté que tu

poses alors l'être dans l'âme;et c'est en rassemblant sous lui,

qui les embrasse, pour ainsi dire, du dehors, le repos et le

mouvement, et en dominant duregard

la communautéqu'ilsont avec l'être, que tu en es venu à les dire être, l'un et l'autre?

c Théétète. — J'ai bien peur qu'en toute vérité ce soit

comme tiers que l'être se révèle, quand, parlant du repos et

du mouvement, nous les disons être.

L'étranger. — L'être n'est donc point l'ensemble ce mou-vement et repos »

;il est quelque chose d'autre qu'eux.

Théétète. — Vraisemblablement.

L'étranger. — Par sa nature propre, l'être n'est donc ni

en repos ni en mouvement.

Théétète. — Sans doute.

L'étranger. — Vers quel point de vue nouveau faut-il

donc tourner sa pensée, si l'on veut établir en soi quelqueferme évidence à son sujet ?

Théétète. — Vers lequel, en effet?

d L'étranger. — Je crois qu'on aurait peine à en trouver

désormais aucun. Car le moyen que ce qui ne se meut point

i. Le pivot de toute cette discussion est l'équation apparente

qu'établit, entre mouvement, repos, être, toute affirmation d'une

existence du repos ou du mouvement. C'est pour cela que j'ai dû

conserver partout le mot être, au risque de sembler, parfois, un peu

barbare. Mais Descartes a dit : « Je eberebe quel je suis, moi que je

connais être » (aeMéd.) et Fénelon : « Il fait, comme il lui plait r

être tout ce qui est » {Existence de Dieu, II, § £)•

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339E0M2TH2 250 a

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ZE. ETev 8f|, Klv^aLV Kal axàaiv ap3ouk êvavxubxaxa

Xéye"; àXXrjXoiç ;

©EAI. nôç YàP oô :

ZE. Kal ptp ctval Ye Ôpoloç cpr^q à^cpéxEpaaOxà Kal

EKaxEpov ;

0EAI. <l>r|^l yàp ouv.

ZE. *Apa KivEÎaBat Xéycov à^icpàxEpaKal EKaxEpov, 5xav

EÎvai auYX^PVi^ :

GEAI. OuSa^ôç.

ZE. 'AXX' écrxàvai ar^ai-VEu; XÉywv aàxà àfci<p6x£pa

EÎvai;

©EAI. KoIttôç;

ZE.Tplxov

apa Xi Tiapà xaOxa x6 Bv ev xQ i^fi tt-

Belç, ûç fin" IkeIvou xr,v xe oxàaiv Kal xfp Klvnaiv TtEpu:-

Xo^Év^v, ouXXaôùv Kal àmSùv aOxôv Ttp6c; xfjv xf^ç oôataç

Kowcovlav, ouxcoç EÎvaL TtpoaEtnaq à(i<p6xEpa ;

©EAI. KivSuveûohev â>ç àX^Bcoç xplxov &TtoiiavTeÛEa6atC

xi x6 ov, oxav KlvTjaivKal axàaiv EÎvai XÉyco^Ev.

ZE. Oùkapa

Klvriau; Kal axàaiq laxl o-uvafcupàxEpovx6

ov àXX1

EXEpov SriTL t°ÙTG:)V -

©EAI. "Eoucev.

ZE. Kaxà xr|v aûxoO epûaiv apa xo 8v oîjxe Iaxr)KEV

OUXE KtvEtxai.

©EAI. ZxeS6v.

ZE. Roi8tj xpn

Trlv Stâvouxv In xpÉTtEiv

x6v f}ouX6fci£-

vov IvapYéç «i nepl «ûtoO Ttap' iauxû (i£6a«.6aaa8ai ;

©EAI. rioî yâp;

ZE. Oîjioi nèv oùSa^ôaE exl p^Siov. El yâP n ^ »* d

tm, ttôc; oùX ëcx^KEv ; f|x6 ^Sa^ôq âaxbç ttqç oôk aS

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250 d LE SOPHISTE 36o

ne soit pas en repos? Ou que ce qui n'a aucune sorte de reposne soit pas en mouvement? Or l'être, pour nous, présente-

ment,s'est révélé manifestement extérieur à cette alternative.

Est-ce donc possible, cela ?

Théétète. — C'est tout ce qu'il y a de plus impossible.L'étranger. — Voici, en ce cas, un souvenir qu'il est juste

de rappeler en cette occasion.

Théétète. — Quel souvenir?

L'étranger. — Quand, nous interrogeant sur le non-être,

on nous demandait à

quelobjet

appliquer

ce nom, l'embar-

ras où nous nous débattions était extrême 1. Tu te souviens?

Théétète. — Assurément,

e L'étranger. — Est-il donc moindre, l'embarras où nous

sommes à cette heure à propos de l'être ?

Théétète. — A mes yeux, étranger, il est, si je puis dire,

plus grand.L'étranger. — Tenons-nous en donc à cet exposé de l'em-

barrassante question. Mais puisque l'être et le non-être nous

embarrassent également, l'espoir est désormais permis que,sous quelque jour, plus ou moins clair, que l'un d'eux

vienne à se présenter, l'autre s'éclairera de même façon. Que251 a si l'un comme l'autre se dérobe à nos regards, nous fraierons

au moins à l'argument le passage le plus convenable entre

ces deux écueils.

Théétète. — Bien.

Le problème de laL'étranger. — Expliquons donc com-

pvédication ment il se peut faire que nous désignionset la communauté une seule et même chose par une plu-

des genres. ralité de noms

Théétète. — As-tu un exemple? Donne-le.

L'étranger. — Nous énonçons«

l'homme », tu le sais, enlui appliquant de multiples dénominations 2

. Nous lui attri-

buons couleurs, formes, grandeurs, vices et vertus; en toutes

ces attributions, comme en des milliers d'autres, ce n'est

b point seulement homme que nous l'affirmons être, mais

encore bon, et autres qualifications en nombre illimité. C'est

ainsi pour tous autres objets : nous ne posons, également,

i. Cf. supra, 237 c.

2. Cf. Arislote, Physique, i85 b, 25 et suiv. et Simplicius ad loc.

(Diels, p. 90-102).

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251 b LE SOPHISTE 36i

chacun d'eux comme un que pour le dire aussitôt multipleet le désigner par une multiplicité de noms.

Théetète. — Tu dis vrai.

L'étranger. — Et c'est, je pense, servir, aux jeunes ou

bien à quelques vieux, tard venus sur les bancs, un beau

régal. La riposte immédiate, en effet, le premier venu la trouve

toute prête, qu'il est impossible que le multiple soit un, et quel'un soit multiple

1. Et, bien entendu, ils prennent plaisir à ne

c point permettre que l'homme soit dit bon, mais seulement

que le bon soit dit bon, et l'homme, homme. Tu en ren-

contres bien souvent, j'imagine, Théetète, des gens dont le zèle

s'échauffe là-dessus : parfois des gens d'âge plus que mûr, quela pauvreté de leur bagage intellectuel tient extasiés là-devant, et

qui croient, certes, avoir fait là une trouvaille de haute sagesse.

Théetète. — Absolument.

L'étranger. — Pour que notre argumentation s'appliqueà tous ceux qui, n'importe en quel temps, n'importe en quel

sens, dissertèrent à propos de l'être, supposons donc que, nonseulement à nos derniers disputeurs, mais encore à tous ceux

d avec qui nous venons de tenir dialogue, nous adressions les

questions qui vont suivre.

Théétête. — Quelles questions ?

L'étranger. — Nous sera-il interdit d'unir l'être au repos

et au mouvement, aussi bien que d'unir l'une à l'autre

aucunes choses qui soient, et, les regardant, au contraire,

comme inalliables, comme incapables de participation mu-

tuelle, les traiterons-nous comme telles en notre langage ?

Ou bien les mélangerons-nous toutes ensemble en les suppo-sant capables de s'associer mutuellement? Ou, enfin, dirons-

e nous que les unes ont ce pouvoir, et les autres, non ? De ces

possibilités, Théetète, à laquelle pourrons-nous bien affirmer

qu'ira la préférence de nos hommes ?

Théetète. — Quant à moi, je ne trouve rien à répondreen leur nom là-dessus.

/

i . D'après Aristolo (loc. laud.) ,les uns supprimaient le est, comme

Lycophron ;les autres disaient « l'homme a blanchi », au lieu de

« l'homme est blanc ». Platon n'est pas esclave de la copule est

(cf. infra262

d).Il eAt

accepté,dans

unautre sens

queRenouvier

(Logique, I, p. gi), tout signe exprimant la relation ou plutôt, commeil dit, la participation.

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LE SOPHISTE 56$

autres », et le « en soi », et des milliers d'autres détermina-

lions 1

. Impuissants qu'ils sont à les écarter, à éviter de les

nouer ensemble dans leur discours, ils n'ont point besoin

qu'un autre les réfute, mais, comme'on dit, logent, dans leur

sein, l'ennemi et le contradicteur, et cette voix qui les gour-mande au fond d'eux-mêmes, ils l'emportent, à l'instar du

bizarre Eurycléc, en quelque endroit qu'ils aillent.

Théétète. — Ta comparaison est très frappante et très

vraie.

L'étranger. — Qu'arrivera-t-il par contre, si nous con-cédons à toutes eboscs ce pouvoir de mutuelle communauté?

Théétète. — C'est une question que, moi-môme, je puisrésoudre.

L'étranger. — En quel sens ?

Théétète. — Ainsi : le mouvement même deviendrait

repos absolu et le repos même, à son tour, se mouvrait, du

moment où ils viendraient se réunir l'un à l'autre 2.

L'étranger. — Or il est bien impossible, j'imagine, de

toute nécessité impossible, que le mouvement soit immobile

et le repos mû ?

Théétète. — Sans aucun doute.

L'étranger. — 11 ne reste plus alors que la troisième hypo-thèse.

Théétète. — En effet.

L'étranger. — Or l'une au moins de ces hypothèses est

inévitable : ou tout se prête, ou tout se refuse, ou ceci se prête

et cela se refuse au mélange mutuel.

Tuéétète. — Sans contredit.

L'étranger. — Mais les deux premières, précisément, se

sont révélées impossibles.

Théétète. — Oui.

L'étranger. — Quiconque veut répondre correctement ne

peut donc soutenir que la dernière.

Théétète. — Assurément.

L'étranger. — Puis donc qu'il y a, parfois, consente-

i. Ils sont, en effet, obligés, pour exclure tout rapport d'attribu-

tion entre les choses, de dire que « chacune est en soi, à part de toutes

les autres »,etlui donnent ainsi des qualifications multiples. Eurvck'eétait un ventriloque, cf. Aristophane, Guêpes, vers 1017-1020.

2. Comparer Plotin, Emu-adc VI, 11,-j,

ad fin.

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364 S0*ISTÏIS 253 a

oîov xà ypà^^iaTa TT£Ttov86T5

avEÏr).

Kai yàp Ike'ivcov Ta a

u.Èv àvapu.oaT£Î ttou Ttpoc; aXXrjXa. Ta 8è cuvapu.6TT£i.

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HE. Ta 8é y£ cpcovr)EVTa SiacpEpôvTCùç tôv aXXov oîov

5£au.6q Sià nâvTCùv KE^côprjKEv, gSote &veu tivôç auTcov

àSûvaTOV apU.6TTELV Kal TCOV SXXcùV ETE£OV_iTÉpCp .

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HE. riaç ouv oÎSev ÔTTOÎa ÔTto'ioiç SuvaTa koivcoveÎv, f\

te)(vt]c; Seî tû u.éXXovti Sp&v iKavcoç aùtô ;

©EAI. TÉ^vriç.

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OEAI. Tfjç ypa^^iaT:i.Kfîc;.

HE. TC Se ; TtEpi toùç tûv ô£,écov Kal fiapÉcùv <p86YY0U Ç b

Sp' oà)( outcûç : ô ^ièv toùç auYKEpavvuu.Évcuç te Kal\xf\

TÉ)(vr)v ixa)V Y LYv"OKElv u-ouaiKéç. S Seu.f| ouvieIç au.ou-

aoç :

OEAI. Ouxoq.

HE. Kal KaTà tûv aXXcovSf] te^vcov Kal àTE^viôv

ToiaOxa £Ûpr)aou.Ev ETEpa.

©EAI. US>q S' oC;

HE. Tl S' : ETtEiSf] Kal xà YEvr) "npic; aXXr)Xa KaTà TaÙTa

u-eî^ecoç e)(eiv ù^oXoYi'lKau.Ev, ap' ou u.et' âmerrr) ^r| ç tivoç

àvaYKaîov Sià tcùv Xôycùv -nopEÙEaSai tôv 6p8coç ^lÉXXovTa

Seî£Jeiv nota Ttoioïc; auu.<|>covEÎ tgùv yev"v k«1 Troîa &XXT]Xa

ou Sé)(ETai ". KalSr)

Kal Stà TtàvTcov eI auvé^ovT' &tt' aûV c

iaTiv. &o"te

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SuvaTà EÎvau. Kal nâXiv Êv Tatç

SiaipÉaEauv, el Si' SXgûv ETEpa t?\q SiaipÉOECoç aÏTia;

©EAI. ricoç yàp oùk ETTLOTi!

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253 a i SUVapjuÎTCft :

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3GG SOO>ISTHS 254 a

TtpoaKeî^Evoç ISÉa, Sià tô Xa^mp&v ouTr]c; x<&paç ouSa(ji£>q

EÙTt£Tr|c; ô<p8f]vai." Ta yàp ir\q tôv ttoXXcov i^u^ç o^iuaTa

<apTEpEtv Ttpôç t6 8eÎov oupopôvTa àSùvaxa. b

OEAI. Kal TaOxa eikôç ou)( îjttov eke'ivcjv oûtcoç e^elv.

HE. OukoOv TtEpl ^lÈV TOUTOU Kal Tà)(a ETtiaKE^6^E8a

aa(pÉaTEpov. av eti |}ouXou.évou; r|^ûv ?j' TtEpl Se toO

aocpLOToO ttou SfjÂov cùç ouk olvetéov Ttplv av iKavSç aÔT6v

BEaoû^EBa.

OEAI. KaXûç eIttec;.

HE. "Ot3

oSvSr|

Ta uèv r^uîv tcùv yEvûv cbuoX6yr|Tai

koivqveÎv eSéXelv àXXf)Xoiç, Ta Se^r).

Kal to u.èv èix' ôX'iyov.

Ta S' ettI TtoXXâ, Ta Se Kal Sià TtâvTcov ouSèv kcdXûeiv toIç

TtSai. KEKOLVû)vr)K£vai, to5r|

u.ETa toOto auvETtiOTtcb^iESa tS C

Xôyco TrjSE aKOTioOvTEq, u.f| TtEpl TtâvTCûv tcùv elSqv. Xvoluf|

TapaTTcôu.E8a ev TtoXXotc;, àXXà TtpoEXô^Evoi tôv u.EytaT<»v

X£you.Évcùv oVrta. TtpÔTOv ^èv -nota EKaaTa eotlv. ETtEiTa

Koivcùvlaç àXXrjXcov ttcùc; e^el SuvàuEcoç, ïva to te ov Kal

^if|ov EÎ

u.T] Ttâar) aacpr)V£la 5uvâ^E8a XaÔEiv, àXX' ouv

X6you y£ evSeeÎc; ^r|Sèv yiyvcûUESa TtEpl auTcov, Ka8' baov

ô TpÔTtoc; EvSÉ)(ETai i?\q vOv aKÉipECùç, êàv apa f\[xlv nr)

TtapELKà8r| tô^if|

ov XÉyouaiv côç eotlv ovtcoç pr\Sv àScooiç d

dmaXXàTTELV.

OEAI. OukoOv XPT-

HE. MéyiaTa urjv tôv yEvôv a vuvSf] Sitjuev to te Sv

aÙTÔ Kal aTaaic; Kal Klvr)aic;.

OEAI. floXû yE .

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b LE SOPHISTE 868

L'étranger. — Eh bien, devrons-nous regarder l'être et le

même comme ne faisant qu'un ?

Théétète. — Peut-être.L'étranger. — Mais, si l'être et le même ne signifient rien

de différent, quand, cette fois encore, parlant et du mouve-

c ment et du repos, nous les dirons être, ce sera dire qu'ils

sont le même en tant qu'êtres.

Théétète. — C'est pourtant bien impossible.

L'étranger. — Impossible donc que le même et que l'être

ne soient qu'un.Théétète. — Oui, en somme.

L'étranger. — Devrons-nous donc, aux trois formes

précédentes, ajouter« le même » comme quatrième forme?

Théétète. — Parfaitement.

L'étranger. — Eh quoi ? « L'autre » est-il à comptercomme cinquième? Ou bien le faut-il regarder, lui et l'être,

comme deux noms qui recouvrent un genre unique?

Théétète. — Peut-être.

L'étranger. — Mais tu accorderas, je pense, que les êtres

d se disent, les uns en eux-mêmes, les autres uniquement dans

quelque relation'

.

Théétète. — Evidemment.

L'étranger. — Or « l'autre », lui, ne se dit que relative-

mentà un

autre,n'est-ce

pas?

Théétète. — Certes.

L'étranger. — Cela ne serait point si l'être et « l'autre »

n'étaient totalement différents. A supposer que « l'autre » par-

ticipâtaux deux formes, comme fait l'être, il pourrait y avoir

un moment où quelque « autre » fût tel sans être autre

qu'autre chose. Or, nous le constatons absolument, tout ce qui

e est autre a comme caractère nécessaire de n'être ce

qu'il

est

que relativement à autre chose.

Théétète. — Tu dis vrai.

L'étranger. — Il faut donc compter la nature de « l'autre »

comme cinquième parmi les formes que nous avons pré-

levées.

i. Sur l'importance do cette distinction pour le problème de la

prédication, cf. les fragments d'Eud<'me transmis par Simplicius (in

Ar. Phys. Diels, 97/8, et iao).

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256 e LE SOPHISTE 37 t

port, nous les dirons correctement non-être, et, par contre,

parce qu'ils participent à l'être, nous les dirons être et les

nommerons des êtres.Théétète. — H y a chance.

L'étranger.— Alentour de chaque forme, il y a donc mul-

tiplicité d'être, infinie quantité de non-être 1.

Théétète. — Ce semble.

257 a L'étranger. — Donc l'être lui-même, devons-nous dire, est

autre que le reste des genres.

Théétète. — Nécessairement.L'étranger. — Ainsi, nous le voyons, autant sont les antres,

autant de fois l'être n'est pas; lui, en effet, n'est pas eux,

mais il est son unique soi, et, dans toute l'infinité de leur

nombre, à leur tour, les autres ne sont pas.

Théétète. — C'est cela, en somme.

L'étranger. — Là donc encore il n'y a rien dont il faille

selâcher, puisque

la

naturedes

genres comporte communautémutuelle. Celui qui se refuse à nous accorder ce point, qu'il

commence donc par convertir à sa cause nos précédents argu-

ments, avant d'essayer d'en convertir les conclusions.

TnÉÉTÈTE. — Ce que tu demandes là est de toute justice,

b L'étranger. — Voici encore un point à considérer.

Théétète. — Lequel ?

L'étranger. —Quand

nousénonçons

le

non-être,ce n'est

point là, ce semble, énoncer quelque chose de contraire à

l'être, mais seulement quelque chose d'autre.

Théétète. — Comment cela ?

L'étranger. — Quand, par exemple, nous parlons de

quelque « non-grand », te semblons-nous alors désigner, parcette expression, plutôt le petit que l'égal

2?

Théétète. — Quelle raison aurions-nous ?

L'étranger. — Quand donc l'on prétendra que négationveut dire contrariété, nous ne l'admettrons point, et nous

nous en tiendrons à ceci : quelque chose d'autre, voilà ce

que signifie le « non » ou le « ne pas » qu'on met en préfixe

i. « Ma main n'est pas ma tète, ma chaise, ma chambre... Elle

renferme, pour ainsi dire, une infinité de néants, les néants de tout ce

qu'elle n'est point. » Malebrancho, Entretien avec un philosophe chinois.

a. Lo non-blanc comprend lo noir, le rouge, le vert, etc. Blanc et

rouge sont différents sans être contraires (Goblol, Logique, p. 9/1).

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257 c LE SOPHISTE 372

c aux noms qui suivent la négation, ou plutôt aux choses dési-

gnées par ces noms '.

Théétète. — Absolument.L'étranger. — Encore une observation, si tu veux bien me

l'accorder.

Théétète. — Laquelle ?

L'étranger. — La nature de l'autre me paraît se morceler

de la même façon que la science.

Théétète. — Comment?

L'étranger. — Celle-ci est une aussi, sans doute. Maischaque partie qui s'en détache pour s'appliquer à un objet

déterminé revêt un nom qui lui est propre : c'est pour cela

d qu'on parle d'une pluralité d'arts et de sciences.

Théétète. — Parfaitement.

L'étranger. — Eh bien, les parties de cette unité qu'estla nature de l'autre se spécifient en même façon.

Théétète.—

Peut-être bien; mais, en quelle façon précise?L'étranger. — Au beau, y a-t-il quelque partie de l'autre

qui s'oppose ?

Théétète. — Oui.

L'étranger. — La dirons-nous anonyme, ou dirons-nous

qu'elle a un nom particulier ?

Théétète. — Elle en a un : car tout ce que nous appelons

non-beau,cela n'est autre

que par rapportà la nature du

beau .

L'étranger. — Allons, voici maintenant ma question,

e Théétète. — Laquelle ?

L'étranger. — Un être que l'on détache d'un genredéterminé 2

,et que l'on oppose* à un autre être, n'est-ce pas

cela qu'est, en fin de compte, le non-beau ?

Théétète. — Si.

1. « Il n'est pas possible de nier un rapport sans en affirmer

quelque autre, et cette affirmation plus ou moins exprimée ou sous-

entendue limite plus ou moins le sujet. Mais, selon la rigueur

logique, la formule non-A se traduit par tous les autres que A et n'a

point d'autre sens. » Rcnouvier, Logique, p. i4q.

2. La pensée est claire : le non-beau est détaché d'un genre déter-

miné (tivoî ivô; ysvo'Jî), et non pas de n'importe quel genre (ab uno

quopiam génère, Apelt), puisqu'il est, on vient de le dire, une espèce

détachée du genre autre, comme les sciences sont des espèces de la

science. Le texte est sain, et toute correction serait une faute.

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3 7 a S0*ISÏH2 257 c

tcov, li&XXov 8è tûv TtpayLiâTQV TTEpl ott' &V KÉr)Tai TO C

ETTKpSEyyoLiEva uaTEpov Tr]ç à-nocpàascoq ôvôpaTa.

0EAI. riavTàTtaai pÈv oSv.

HE. TôBe Se 5iavor|8ÔLiEv, et Kal col ouvSokeî.

0EAI. Tô ttolov;

HE.CH BaTÉpou poi cpûaïc; cpalvETai KaTaKEKEppaTlaBai

KaOâTtEp l-maTr) pr| .

0EAI. nûç;

HE. Mla pÉv Icrrl ttou Kaliieclvif,

to S1

etiî tco yiyvé-

laevov pÉpoç aÙTr]ç iKaaxov àcpopiaBÈv ETtcovup.iav foxEl

Ttvà éauTf^q IS'iav Sià TtoXXal TÉ^vai t* Eial XEy6p.£vai. Kal d

£TUOTf)u.ai..

0EAI. riàvu pÈv ouv.

HE. OùkoOv Kal Tat^ç BaTÉpou <pûa£co<; p6pia

uaaç

oÛarjç TauTÔv TtÉTtovBE toOto.

©EAI. Tà^3 av àXX'

ÔTtr) Sf| XÉycùjiEv ;

HE. "Eati tô KaXô tl BaTÉpou pépiov àvTiTi8Éu£vov;

0EAI. "Eotuv.

HE. ToOt' ouv àvcovupov IpoOpEv fjTiv' txov ÈTtcavujitav ;

0EAI."E)(ov

S

yàp pr|

KaXèv EKaaTOTE<p8Eyy6u.E8a,

toOto oûk aXXou tivôç ETEpov eotivf) if\q toO KaXoO

«pûascoç.

HE. "IBi vOv t68e u.01 XÉyE.

0EAI. Tô ttoîov; e

HE. "AXXo ti tôv 8vtqv Tivàç ivôç yÉvouç à<popio8èv

KalTtpoç

tl tôv Svtcov au TtaXiv àvTiTEBèv outcùouli6é6t)kev

EÎvai topr|

koXov;

0EAI. OuToq.

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jpg TY kXXokt] B j| d 7 âvTt-'.Oî'u.cvov : ivT'.Oi- Y ';]6 2 svô; om. B |

yivottjBTY : iju'c- W (sed y* supra lin.) et in marg. T (évoç ye tîvo;

susp. Burnet) ||e 3

9U{l£Â>i}X«v lîv«« Stoph. : -xê'vx: codd.

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373 £04»ISTft£ 257 e

HE. "Ovxoç bt] Tipbq 8v àvTLSeaic;. &>q eolk', etval Tiq

au^6atvEt ib\xr\

koXôv.

0EAI. 'Op86xaTa.

HE. Tl oSv;Kaxà toOtov t6v X<5yov apa llSXXov lièv tô

koXôvi'jlûv

èaxi xôv Svtcov, rJTTov 8è tô ll^ KaX6v ;

0EAI. OuSév.

HE.c

Ollo'loç apa t6 Lfq LiÉya Kal tô Liéya auTÔ eÎvou 258 a

Xektéov ;

0EAI. 'Ollo'lcoç.

HE. OukoOv Kal tôpt)

SucaLov tcù SiKatcp tcaxà xauxà

8etéov npoç t6 Lir|8Év tl li&XXov EÎvai SaTEpov Sorcépou ;

0EAI. Tl ^v ;

HE. Kal x&XXa Sf) xaÛTr) Xé^ollev, etieIttep f\ SaTÉpou

(piiaiç £<pàvr| tcov Svtcùv ouca, EK£ivr|ç Se oûar|ç àvàyKr| 8^

Kal xà Li6pia auTf^ç Lir|8Evàc; ?jttov 8vxa TiSévau.

0EAI. r\G>q yàp °^i

HE. OùkoOv, &q eolkev, r} xfjç SaxÉpou Lxoplou cpûaEcx;

Kal tî^ç toO ovtoç npôç aXXr|Xa àvTLKELp.Évov àvalSEaiq b

OÙSèv fjTTOV, EL 8ÉLUÇ ELTTE LV,aUToO ToO ÔVTOÇ OUala ECTTLV ,

ouk Evavrlov ekeIvcù

ar)Liatvouaa

àXXà toctoOtov

pévov.ETEpOV EKELVOU.

0EAI. ZacpÉaxaxâ Ye -

HE. Tlv1

oSv aÙT?)v TipoaElTtcoLLEv ;

0EAI. AfjXov ôtl tôLif| ôv, S Sià tôv tJo^Laxi^v l£r|-

toOliev. auxd egtl toOto.

HE.l~l6TEpov ouv, dSanEp

eTtteç, e<jtlv ou8ev8ç tûv

olXXcov oùalaç eXXeltt6llevov, Kal Sel 6appo0vxa fjSr) XéyEiv

8tl tôLtf]

8v fiEÔalcoç iaxl ti^v airtoO cpûaiv e)(ov, ôaTEp tô

LiÉya ^v Liéya Kal tô koXôvtjv KaXôv Kal tô

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LE SOPHISTE 37 4

aon-beau; qu'à ce même titre aussi le non-èlre était et est

non-être, unité intégrante dans le nombre que constitue la

multitude des formes1

? Ou bien serait-ce qu'à son égard,Théétète, nous garderions encore quelque défiance ?

Théétète. — Aucune.

Récapitulation de L'étranger. — Sais-tu, à ce propos, que

l'argumentation notre défi à Parménidc nous a portéssur la bien au-delà des limites par lui inter-

réalité du non-être.jjj

esp

Théétète. — En quoi donc?

L'étranger. — Sur un champ bien plus large que celui

qu'il nous défendait d'explorer, nous avons poussé de l'avant

nos recherches et, contre lui, établi nos démonstrations.

Théétète. — Comment ?

L'étranger. — Il dit, lui, s'il me souvient 2,

« Non, jamais tu ne plieras de force les non-êtres à être ;

De cette route de recherche écarte plutôt ta pensée. »

Théétète. — C'est bien là ce qu'il dit.

L'étranger. — Or nous ne nous sommes point contentés

de montrer que les non-ètres sont, mais, sur la forme même

que constitue le non-être, nous avons fait pleine lumière. Unefois démontré, en effet, et qu'il y a une nature de l'autre et

qu'elle se détaille à tous les êtres en leurs relations mutuelles,

de chaque fraction de l'autre qui s'oppose à l'être nous avons

dit audacieusement : c'est ceci même qu'est réellement le

non-être.

Théétète. — Et, à mon sens, étranger, ce que nous avons

dit là est la vérité absolue.

i. Le premier imparfait (le grand était grand, etc.) est un rappelde ce qui vient d'être dit (a58 a) sur le titre égal du grand et du

non-grand à l'existence; le second (le non-être était... non-être), natu-

rellement amené par le premier, est lui-même justifié par le' sou-

venir des démonstrations précédentes (a56d/e). La formule « le non-

rire est non-être » a été déjà employée par Gorgias (Traité de l'Etre

ou de la Nature, apud Sextum Empiricum, Adv. math., 6) et utilisée,

dans le Parménide, pour montrer que l'Un qui n'est pas est non-étant

( 1

62 a/b). Le Sophiste transforme ces tours de force dialectiques endémonstration métaphysique.

2. Cf. supra, 237 a.

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258 e LE SOPHISTE 37 >

L'étranger. — Qu'on ne nous vienne donc point dire quec'est au moment où nous dénonçons, dans le non-être, le con-

traire de l'être, que nous avons l'audace d'affirmer qu'il est.

Pour nous, à je ne sais quel contraire de l'être, il y a beau

temps que nous avons dit adieu, n'ayant cure de savoir s'il

259 a est ou non, s'il est rationnel ou totalement irrationnel.

Quant à la définition que nous avons donnée du non-être,

ou bien qu'on nous convainque de sa fausseté en la réfutant,

ou, tant qu'on ne le pourra, qu'on accepte de dire ce que

nous-mêmes disons'

. Il y a mélange mutuel des genres. L'êtreet l'autre pénètrent à travers tous et se compénètrent mutuel-

lement. Ainsi l'autre, participant de l'être, du fait de cette

participation, est;il est, toutefois, non point ce dont il parti-

cipe, mais autre, et, parce qu'il est autre que l'être, il est, parla plus manifeste nécessité, non-être. L'être, à son tour, par-

faticipant de l'autre, sera donc autre que le reste des genres.

Autre qu'eux tous, il n'est donc ni aucun d'eux pris à part,ni la totalité des autres moins lui-même; de sorte que l'être,

incontestablement encore, des milliers et milliers de fois n'est

point, et que les autres, soit individuellement, soit en leur

totalité, sous de multiples rapports, sont, et, sous de multiples

rapports, ne sont point.

Théétète. — C'est vrai.

L'étranger. — Si l'on refuse de croire à ces oppositions,qu'on chercbe alors et qu'on dise mieux que nous ne venons

c de dire. Mais croire qu'on a fait une invention difficile parce

qu'on torture à plaisir les arguments dans tous les sens, c'est

peiner sur des choses qui n'en valent guère la peine2

;nos

arguments présents nous l'attestent. Il n'y a là, en effet, ni

invention élégante ni trouvaille difficile, alors que voici quiserait difficile autant

quebeau.

Théétète. — Quoi donc?

L'étranger. — Je l'ai déjà dit 3: laisser là ces arguties dont

le premier venu est capable, mais savoir, au contraire, suivre

i. Ce qui suit résume toute la discussion depuis a5i a.

2. Pour un jeu de mois analogue, emprunté peut-être à Isocrate,

cf. Eatliydeme, $o fi c.

3. Allusion aux arguties sur l'un et le multiple (a5i b), que le

premier venu trouve toutes prèles (jmvTt -po'yjtoov), croyant avoir fait

là « une trouvaille de haute sagesse ».

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V' E0*ISTH13 258 e

HE. Mf] Totvuv r^âç EÏTir) tiç STiToùvavTiov toO Svtoç

toLtf|

Bv àTro<paivôu.£voi toXlaûliev XéyEiv cbç laxiv.c

Hp.EÎ<;

yàp TtEpl pèv êvavTiou tivSç aÙTcji ^alpELV TtàXai XÉyoLiEV,

eït' laTiv eïte pr), X6yov e)(ov f)Kal •navxâ'naaLV aXoyov 259 a

S Se vOv £ipr|Kau.£v EÎvau t6pf| Bv, f)

TtELaàxca tlç a>ç où

koXûç XÉyopEV èXÉy^aç. f] péxpiTiEp |âv àSuvaTfj, Xektéov

Kal ekelvo KaBâTCEp f|p.EÎç XÉyopEv, 8tl cannjLElyvuTat te

àXXr|XoLÇ Ta yÉvr) Kal té te Sv Kal BaTEpov Sià TtàvTCùv Kal

Si' àXXf^Xcùv 8iEXr|Xu86TE t8 pÈv ETEpov p.ETaa)(ôv toO Bvtoç

eotl pÈv Sià TaÙTrjv tr]v liéBe^lv, où prjv ekeîv6 y£ oS

JJIETÉO^EV àXX' iTEpOV, ETEpOV SE ToO OVTOÇ OV ECJTL 0"a(pÉO"-

Taxa èB, àvàyKr|q EÎvaipf|

ov to 8è Sv au BaTÉpou u.etei- b

Xr|<pèç ETEpov tûv aXXov avzïx] yEvoov, ETEpov S

3ekeIvcov

a-nàvTCùv 8v oùk ecjtiv EKaaTov aÙTcov oùSè aùu/navTa Ta

ôcXXa TtXf|V aÙT(5, gSctte tô Bv àvapcpi.a6r]Tr]Tcoc; au pupla

ettI puploiç ouk Ioti, Kal T&XXa8f|

KaB' EKaaTov outco Kal

aùpTTavTa -noXXa^fj pÈv eotl, TioXXa)(fj S' oùk eotiv.

0EAI.3

AXr|8fj.

HE. Kal TaÙTaiç Sf] Taîç EvavTicôtTEaiv eïte àmaTEÎ

Tiq, aKETtTÉov aÙTÛ Kal Xektéov (5éXti6v tl tûv vOvEÎpr|-

U.ÉVCOV EÏTE ÔSç TL ^aXETtSv KaTaVEVOr|K(i>q )(alpEl TOTÈ U.ÈV c

ettI SaTEpa totè S' ettI 8aTEpa toùç X6youç eXkov, oùk a£,ia

TioXXf}ç oTtouSfjç laTtoùSaKEv, «ç ol vOv X6yoi (paa'i.ToOto

u.èv yàp ofjTE tl KopipSv oÙte ^aXE-nôv EupElv, Ikeîvo S*

fjSr)Kal xaXETtSv apa Kal koX6v.

OEAI. T6 notov;

HE. "O Kal Ttp6a8EV £Ïpr|Tai., t6 TaOTa èàcavTa â>ç

{navTl) SuvaTà toîç XEyopÉvoiç oî6v t' EÎvai KaB' EKaaTov

e G ttç om. Simpl. p. a38||259 a 5 tî om. T

||a 6 8uXijXu$or«

Simplicii EF : -a BTYW -eç Siinplicii D ||b i 03 ôv : ôi

pi]ôv

Simpl. jj lutêiXtjsÔî : -ù>; Y||b 9 OttST/ov : hua*- T

|jC 5 )UM

ante j^Locdw om.W j]c 8 Hwri addidi ex 251 b 8

jlfijyaTà-BTW:

ojvxtoî; Y luuarc&tflCTai Icntabat Sclianz àvrjvjTa Badham àvdvrjTa

Richard» SjvaTov péikurca Campbell oe'qv xj-'x Apelt. [jtoT; om. Y.

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260 b LE SOPHISTE 3 77

Théétète. — Tu as raison sur ce point. Mais je ne com-

prends pas pourquoi nous aurions maintenant à définir en

commun le discours.L'étranger. — Voici, peut-être, quelles réflexions, si tu

m'y veux suivre, te le feraient le plus aisément comprendre.Théétète. — Lesquelles ?

L'étranger. — Nous avons découvert que le non-être est

un genre déterminé parmi les autres genres, et qu'il se dis-

tribue sur toute la suite des êtres.

Théétète.

— C'est exact.

L'étranger. — Eh bien, ce qui nous reste à faire est d'exa-

miner s'il se mêle à l'opinion et au discours.

Théétète. — Pourquoi donc ?

L'étranger. — S'il ne s'y mêle, il est inévitable que tout

c soit vrai; qu'il s'y mêle, alors se produit, et l'opinion fausse,

et le discours faux. Le fait que ce sont des non-êtres qu'on se

représenteou

qu'on énonce, voilà,en

somme,ce

quiconstitue

la fausseté, et dans la pensée, et dans les discours.

Théétète. — En effet.

L'étranger. — Or, dès qu'il y a fausseté, il y a tromperie.Théétète. — Oui.

L'étranger. — Et dès qu'il y a tromperie, tout se remplitinévitablement d'images, et de copies, et d'illusion.

Théétète. — Naturellement.

L'étranger. — Or le sophiste, avons-nous dit, c'est bien,

en somme, en cet abri qu'il s'est réfugié, mais il s'est obstiné

£ à nier absolument qu'il y eût fausseté. Il n'y a, en effet,

d'après lui, personne qui conçoive ni qui énonce le non-être;

car le non-être n'a, sous aucun rapport, aucune part à l'être.

- Théétète. — Ce fut bien là son attitude.

L'étranger. — Mais, à cette heure, le non-être s'est révélé

participer à l'être, et voilà donc un argument dont il ne se

ferait plus arme. Peut-être objecterait-il, par contre, que les

formes ont, les unes, part au non-être, et les autres, point, et

que, précisément, le discours et l'opinion sont au nombre de

celles qui n'y ont point de part. C'est ainsi que, cette fois, à

l'art qui fabrique images et simulacres, et dans lequel nous le

cheveu, boue, etc.) el avec les énumérations classiques (égalité, gran-

deur, justice, beauté, etc.) pour apprécier l'étendue du monde des

formes et se faire une idée de leur nature.

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260 e LE SOPHISTE 378

eprétendions loger, il refuserait à toute force et absolument

l'être, du moment qu'opinion et discours n'ont point de com-

munauté avec le non-être;car il ne

peut yavoir de fausseté

si cette communauté n'existe. Voilà donc pour quelles raisons '

il nous faut commencer par examiner à fond ce que peuventbien être le discours, l'opinion et l'imagination. Ainsi, cette

261 a clarté obtenue, nous pourrons découvrir la communauté qu'ils

ont avec le non-être;celle-ci découverte, démontrer l'existence

de la fausseté;

la fausseté une fois démontrée existante, v

attacher le

sophiste

s'il donneprise

à ce

grief,ou, l'en absol-

vant, le chercher dans quelque autre genre.

Théétète. — Voilà qui semble bien, étranger, vérifier sûre-

ment ce que nous disions du sophiste, à notre début : queson genre était d'une chasse difficile. Au fait, il apparaît fer-

tile en problèmes2

: sitôt qu'il vous en oppose un, c'est défense

qu'il faut nécessairement emporter de vive force avant qued'arriver jusqu'à lui. De celle qu'il nous opposa en niant

le non-être, à peine, en effet, sommes-nous venus présen-

b tement à bout, qu'il nous en oppose une autre : c'est du

faux, maintenant, qu'ilfaut établir l'être, et dans le dis-

cours, et dans l'opinion. Après quoi s'élèvera peut-être nou-

veau problème, qu'un autre encore viendra doubler, et jamais,à ce qu'il semble, nous ne verrons le bout.

L'étranger. — Il faut prendre courage, Théétète, sipetite

que soit l'avance dont on peut, à chaque pas, progresser. A se

décourager devant ces premiers obstacles, que gagnerait-oncontre les seconds, que de n'y point avancer d'un pas, ou

même d'être refoulé vers l'arrière ? Il fera beau temps, comme

c dit le proverbe, quand assaillant de cette humeur-là prendmville. Puisqu'à cette heure, mon cher, nous avons mené à

terme la démonstration que tu dis, c'est donc la plus forte

muraille que nous aurions enlevée là : le reste sera, désor-

mais, plus facile et de moindre importance.Théétète. — Bonne parole.

L'étranger. — Prenons donc d'abord, comme nous le

disions tout à l'heure, le discours et l'opinion, pour établir

i. Cf. Notice, p. 281/3, et, par contre, la critique d'Apelt, Plato-

nischc Aujsat:e, p. 270/7.2. Platon jouo ici avec le double sens de npo6/.T,aa : défense que

l'on élève devant soi, et difficulté que l'on soulève, problème.

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3-g SCWMETHS 261 c

vuvSr), XâôcouiEv. ïva. EvapyéaTEpov àTroXoyi.o"cÔLi£8a Tt6xEpov

cxutcov ocTTTETaL tôLif)

8vf|

TTavTaTTaaiv àXrj8f] liév èaxtv

àLicpÔTEpa TaOxa, i|/e\38oç 8è ouSettote oôSÉTEpov.

0EAI. 'Op8Ûq.

HE. ^ÉpE Sr), KaSdtTtEp TTEpl tôv elSôv Kod tûv ypau.- d

LtCXTCOV èXÉyOLlEV, TTEpl TGÛV OVOLKXTCOV TTâXlV obaaÛTCOÇ ETtlCT-

KEijJcb^iESa. «PalvETou yâp nr) Taùxr) tô vCv £r|ToÙLiEvov.

0EAI. Tô TtOLOV OUV 8^ TTEpl TCDV OVOU.(XTCùV UTTOIKOU-

otéov;

HE. Eïte TtàvTa àXXr)Xoi.q auvap^oxTEi eïte littSév, eïte

tôl^èv IGéXei, Ta 8è

\xr\.

0EAI. AfjXov to0t6 yE, 8tl xà lièv e8éXel, Ta S' 08.

HE. Tô tol6v8e XÉyELqïacùÇ, Biairà lièv âcpE^ç X£y6^£va

Kal Sr)XoOvrà tl auvap^6TTEL, xà Sexfj ouvE^Eia LirjSèv e

arjLm'ivovTa àvapLAoaTEt.

GEAI, riûq t'l toOt' EÎnaç ;

HE. "Ottep &r|8r|v ÙTtoXa66vTa as npoaoLioXoYEÎv. "Ecjti

yàp T^LÛV TTOU TÔVTV] $Cùvf] TTEpl Tf)V OUO"laV

Sï]X<aLJlâTCOV

Sittôv yÉvoç.

©EAI. ns>q:

HE. Tô laèv ôvÔLiaTa, tô 8è ^r|LiaTa «XrjSÉv.262 a

©EAI. EIttè ÉKaTEpov.

HE. Tè (ièv ettI Tatç Ttpà^Eaiv Sv 8f|XcoLia p^Lià Ttou

XÉyOLlEV.

0EAI. Nat.

HE. Tô 8é y3

ett' aUToîç toîç EKEivaç TtpaTTOuat. ot|u.eîov

Tt^q (fxavfjq ettlteSèv SvoLia.

©EAI. KoLuSfj pèv ouv.

C 7 vuvorj, /.âooj;i.£v: vjv ci'.a/.a- \

|j StKoXoyta&ipiOtE Heindorf : à~o-

Aoyir)-codd.

Ild i »spe... 262 e 3

jxîv oùv liabet Stob. AnthoL, II,

iv, 17, vol. II, p. 32-33 Wachsmulh|jd 1 nep* : faclTT

|jd 3

çxivsTai : eavîÏTat Heindorf||d 6 auvapLioitet YW : -siv BT Stob.

jj

d 9 '-'awç :

6$ T j| e 3 cÏ7:a; : -sç Y |j 262 a 4 Xiyofxev :

).eyop.svov Stob.

||a 6 aùroïç tôt; : airoî; TY au tolç Heindorf

[|exe (va; B Stob. :

îxsîvayi (sed y os a) W èziîva TY.

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38o EOM2TH2 262 a

HE. OukoOv e£ ovou.<xtcov u.èv u.6vcov cuve^ûc; Xeyo^É-

vcov ouk laTL ttotè Xdyoç, ouô' au ^r|u.âTG3v X^P^-Ç ôvou.aTcov

XexBevtcov.

0EAI. TaOT' ouk Iu.a8ov.

HE. Af^Xov yàp coq Ttpôc; ETEpév tl (JXéticov apTL ctuvcollo- b

X6yEiç-

ètieI toOt5

auxo à|iouXéu.qv EL-nEty, 8tl ctuve)(ooc;coSe

XEyéu-Eva xaûta oùk ecttl X6yoç.

0EAI. n&q;HE. OTov « (iaSi^EL » « Tpé^EL » « «xSeûSei », Kal xSXXa

8aa Ttpà£,Eic; cxr|u.a'LV£L ^r)u.axa, k&v TiâvTa tlç EcpEt^fjc;aux'

£ÏTtr|, Xoyov ouSév tl llSIXXov aTr£pyࣣTai.

0EAI. HS>q yàp ;

HE. OûkoOv KalTtâXtv btav Xéyr|TaL « Xécov » «IXacpoc;

»

« "tttioç », ôaa te èv6u.aTa tcov Tàç Ttpâ£,£iç au TtpaTT<5v-

tcov cbvou.ào8r|, Kal KaTà TaÛTr|v 8f) t^|v auvé^Eiav ouSe'lc; c

ttco auvÉaTr) Xéyoç- oùSELÛav yàp oÛte outcoç OÙV ekelvcoç

TTpaÊ,iv oùS' àTtpa£,lav oùSè oùaiav ovtoç ouSèu.f] ovtoç

8r|XoX Ta <pcovr|8£VTa, Trplv av tic; toXç àv6u.ao% Ta p^u-aTa

KEpàar). T6te 8' fjpu.oaÉv te Kal X6yoç êyÉVETO eù8ùç f\ TtpcoTr)

auu.TtXoKr), a)(E8àv tcov X6ycov ô TtpcoTàc; te Kal au.LKp6TaToç.

0EAI. riwq apJ

coSe XÉyEiç ;

HE. "OTav EÏTin tlç « avSpconoc; u.av8âv£L », XcSyov

EÎvai cp^ç toOtov £Xà)(LaT6v te Kal TtpcoTov ;

0EAI. "EycoyE. d

HE. Ar|Xoî yàp f^8r|ttou t6te TtEpl tcov ovtcov

f) yiyvo-

U.ÉVCOV r\ yEyovéTcov f\ u.eXX6vtcov, Kal ouk ôvou.cx£el u.6vov

àXXâ tl TtEpalvEL, oulittXékcov Ta j5r)u.aTa toîç ôv6u.a<jL. Al6

a 9 lmJvcov : -ov W|jb i flXe^cov : -etç Y || auvtoii.oXoys'.;

:

-ojjio-

XoysT; BW ||b a irai tout' aùtô BYW : è'-eti' T, Stobaci S *î'^:.Ta

Stobaei À -oïl'

aùro T où ~auxô Stobaci AS||b 6 r:pi^n; :

ffpSÇt;

Stobaei AS||oùY BT : au x" YW rayt' Stobaei codd.

]|b 9 **'. :

y.àv bI;

otav om. B||

b 10 ante ôvOLiaia add. a).Xa

Wj J

Ci wvo-jjixaôr,

T Stob. : ôvoua?8rj BY -LiaaT'' W ||C 3 civxo; post oùcrtav : -toç

T H c 6 ic xatW Stob. : si mû TY xa! B||d 2 toti : to W

|

d A rapal-

>£'. : nspatoi /.ai B v.%: jupalvei Hermann.

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38 1 ÉOMETBÈ 262 d

XÉycLV te auxbv àXX' ou u.6vov ôvolkx£eiv eÏttojiev,Kai 8r|

<al xcp TtX£yu.axi xoûxcû xo 8vou.a Ecp8£yivxu.£8a Xéyov.

0EAI. 'Op8Sc;.

ZE. OOxco Sr] KaScxTtep ta Trpâyu.axa xà lièv aXX/|Xoi<;

fjpLioxxEV, xà S' ou, Kal TtEpl xà xf]ç cpcov^ç au ar)u.EÎa xà

u.èv où]( àpu6xx£i, xà Se àpg.6xxovxa auxcàv X6yov aTtr)p- e

ycxaaxo.

©EAI. navxâTtaai u.Èv o8v.

HE. "Exi Sf| au.iKpàv xôSe.

GEAI. Tè Ttouov ;

HE. Aoyov àvayKaîov, bxavTtEp î|, xivôq EÎvai X6yov, u.r|

8è xtvôç àSuvaxov.

©EAI. Ouxcoç.

HE. OukoOv Kal tiol6v xiva auxôv EÎvai Ssî ;

©EAI. nôçS3

oS;

HE. ripoaÉ^o^EV Sr|xèv voOv r)pîv auxoîç.

©EAI. Ael yoOv.

HE. Aéc^cù xolvuv aot XcSyov auv8£lq Ttpayu.a Ttpà£,£i

Si3

ovo^axoç Kal pf|U.axoç' oxou 8' av o Xôyoç ?j,au ^ioi

tppà^stv.

©EAI. Taux' laxai Kaxà Sûva^iv. 263

HE. « ©EalxTyxoç KàSrjxai ». Mcovu.f| u.aKpèç ô X6yoç ;

©EAI. Oôk, àXXà ^Éxpioç.

HE. Zov Ipyov Si1

) cppàc^Eiv TtEpl ou x3

laxl Kal bxou.

©EAI. Af^Xov 8xl TtEpl £u.o0 xe Kal l^cSç.

HE. Tl 8è 8S3

aî ;

©EAI. riotoc; ;

HE. « ©Ealxrjxoç, S vOv lycb 8iaXEyou.au, TtÉXEXai ».

d 5 t£ W Stob. : tc /.al BTY'] si'sojKv Stob. :

-oi;j.3vBTYW

||

0Tt

/.ai B Stob. :or]

zaî /.a: W o/j TY ||d 6 içQêY?â<J^Oa : énes- Stob.

jjd 8 tx npotyti«T« /.aOâ;i£p

W|j

-rx ante u:v om. B, Stobaei AB||

d g fjSuo—Ev:

âo;xo~c'.

W| e i Àoyov om. B

j|

e k 8r; om. TY||

e 9 Ôêî eiva; W ||e i3 -payux : rrpàyaxTa W ||

e i5 ypàÇeiv : -s WH 263 a 2 uwv 'jx

t

:

;jlt)T

pffiv supra lin.pJ]

rras. T2j

a 6 rt oÈ :

TIÇ&W.

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38a SOI'ISTHS

0EAI. Kal xoOxov ouS' Slv eÎç aXXcoç eitcoi TtXfjv è\i6v

TE Kal TtEpl E^IOO.

HE. rioiàv Se yÉ xivà (pa^iEV àvayicatov Eicaaxov EÎvai

xcov Xôycov.

0EAI. Nal.

HE. ToûxcovSr]

noî6v xiva êicâxEpov cpaxÉov EÎvai ;

0EAI. T6v^ièv vpEuSf] Ttou, xèv 8è aXr)8f).

HE. AÉyEi 8è aùxcov ojaev àXrjS^ç Ta ovxa ôbç laxiv

TlEpl CTOO.

0EAI. Tt ^rjv ;

HE.cO 5è

8f] i^euStjç EXEpa xûv ovxcov.

0EAI. Nat.

HE. Tapt\ Svx' apa cûç Svxa XÉyEi.

0EAI. ZX

e86v.

HE. "Ovxqv 8é yE ovxa IxEpa TtEpl cjoO. l~loXXà ^ièv yàp

Icpa^Ev ovxa TtEpl EKaaxov EÎvai ttou, TioXXà 8è oûk Svxa.

0EAI. KotuSfi ^Èv o8v.

HE. °Ov OaxEpov 8^) X6yov s*pr|Ka TtEpl aoO, Ttpûxov jiev,

16, Sv opiaà^EBa t'l Ttox' laxi X8yoç, àvayicaiéxaxov aôxèv

Iva tûv|}pa)(uxaxa>v

EÎvai.

0EAI. NuvSf) yoOv xaûxr) auvco^ioXoyrjaa^Ev.

HE. "E-rtEixa 8é yE xivôç.

0EAI. Ouxooç.

HE. Et 8èpi]

Iqtiv aôç, oùk aXXou yE ou8ev6ç.

0EAI. nûç yàp:

HE.Mr|SEv8ç (Se yE

&v où8' avXéyoq eXr\ xènapànav

à7TE(pr|va^Ev yàp bxi xûv àSuvàxcov ?jv X8yov Svxa jirjSEvàq

EÎvai Xéyov.

0EAI. 'Op86xaxa.

HE. riEpl Sf]aoO XEyd^iEva ^évxoi BàxEpa &q xà aùxà

a 9 aÀÀw; : -Oj W ||el'x:oi :

-r)Y 1

||a 10 :î :

"'slva-. BW

||b

t\ajTtov : -w

B||

b 73f

(

om. Y||

b nôvttov Cornarius :

-ta;codd.

||b 12 ov-a sçajiEv W ||

c 5 5e* ft: )iy£ T ||

C 7 y£ : tî B||C

9 8î add. Heindorf||

c 10 à-içrîva;j.£v:

-fi)VçE|U)VTW

||d 1 À:yo-

jxsva, <À£yd;jLîva> Badham.

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263 d LE SOPHISTE 383

qui, à ton sujet, énonce, en fait, comme autre, ce qui est

même, et, comme étant, ce qui n'est point, voilà, ce semble,

au juste, l'espèce d'assemblage qui constitue réellement et

véritablement un discours faux'.

Théétète. — C'est la vérité même.

L'étranger. — Eh quoi? la pensée, l'opinion, l'imagi-

nation, n'est-il pas, désormais, évident, que ce sont là des

genres susceptibles, en nos âmes, aussi bien de fausseté quede vérité?

Théétète. — Comment ?

L'étranger. — Le comment te sera plus facile à savoir si

tu me laisses t.'expliquer en quoi elles consistent et en quoie elles diffèrent les unes des autres.

Théétète. — Explique.L'étranger. — Donc, pensée et discours, c'est la même

chose, sauf que c'est le dialogue intérieur et silencieux de

l'âme avec elle-même que nous avons appelé de ce nom de

pensée2

.

TnÉÉTÈTE. — Absolument.

L'étranger. — Mais le courant qui émane de" l'âme et sort

par la bouche en émission vocale a reçu le nom de discours ?

Théétète. — C'est vrai.

L'étranger. — Nous savons qu'il y a, de plus, dans le dis-

cours, ceci...

Théétète. — Quoi ?

L'étranger. — Affirmation et négation.Théétète. — Nous savons cela.

264 a L'étranger.— Quand donc cela se fait dans l'âme, en pensée,

silencieusement, as-tu, pour le désigner, un autre mot quecelui d'opinion ?

Théétète. — Quel autre aurais-je ?

L'étranger. — Quand, par contre, celle-ci se présente non

plus spontanément, mais par l'intermédiaire de la sensation',

i. Pour de telles alliances de mots, cf. supra 2^0 b, a54 d, et

Théét, 189 c/d.

2. Pour cette définition de la pensée et de l'opinion, cf. Théét.

189 e-190».3. Cf. la description vivante du Philebc (38 b-3g e). Quelqu'un

voit, de loin, une statue grossière (sensation), s'interroge là-dessus

(opinion), et s'imagine voir un homme.

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264 a LE SOPHISTE 384

une telle affection se peut-elle correctement dénommer d'un

autre nom qu'imagination ?

Théétète. — D'aucun autre.

L'étranger. — Puisqu'il y a, nous l'avons vu, discours vrai

et discours faux, et que, dans le discours, nous avons distin-

gué la pensée, dialogue que l'âme se tient à elle-même, l'opi-

nion, achèvement de la pensée, et cette affection que nous

b désignons du mot « j'imagine », combinaison de sensation et

d'opinion, il est donc inévitable que, parentes du discours,

elles soient, quelques-unes et quelquefois, fausses.

Théétète. — Naturellement.

L'étranger. — Te rends-tu compte que nous avons décou-

vert la fausseté de l'opinion et du discours bien plus prompte-ment que nous ne l'espérions, quand nous redoutions, il y a

si peu de temps, que ce ne fût peine absolument perdue d'en

entreprendre la recherche ?

Théétète. — Je m'en rends compte.

L'étranger. — N'allons donc point nous

, , f.??-11

?.   décourager pour ce qui reste à faire. Puis-a la définition , £.

,

r.,,

^.

. , ,. .

du sophiste ' °iu en e"e* v0"a ce point éclaira, remet-

c tons-nous en mémoire nos précédentesdivisions par formes.

Théétète. — Quelles divisions au juste?L'étranger. — Nous avons divisé l'art

qui fabriqueles

images en deux formes : l'une produit la copie, l'autre produitle simulacre.

Théétète. — Oui.

L'étranger. — Quant au sophiste, nous étions embarrassés,

disions-nous, de savoir en quelle forme le mettre.

Théétète. — Nous l'étions, en effet.

L'étranger. — Et, au milieu de cet embarras, unvertige

plus ténébreux encore nous submergea, quand apparut l'ar-

gument qui, envers et contre tous, soutient que copie, image,d simulacre, rien de tout cela n'est, puisqu'il n'y a fausseté en

aucune façon, en aucun temps, en aucune part.

Théétète. — Tu dis vrai.

i. Sur la définition d'ensemble et la méthode qui y conduit, cf.

injra aG4 e, et l'excellente appréciation d'E. Goblot (Logique, §75):

Platon saisit le sophiste « dans un filet qu'il resserre toujours davan-

tage, jusqu'à ce qu'il ne contienne plus qu'une proie. A. la fin, il no

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384 S0*I2THS 264 a

TLVL, XO XOloOxOV aC TTOcBoÇ 5p' 0*6v TE SpScûÇ EITIEÎV É'XEpév

tl n\f]v cpavxaalav ;

0EAI. OôSév.

ZE. OukoOv ItteIttep Xéyoç àXr)8r|q ?jv Kalijj£u8r)<;,

xoù-

xcov S1

è<|>dcvr)Siàvoia ^lèv auxf|c; Ttpàç âauxr)v tpu^f^q SiàXo-

yoç, B6E,ol Se Siavolaç àTtoxEX£\Jxr|0"i.c;,« cpalvExai » Se S

XÉyo^Ev aû^EiÉjic; alo"8r)G£coc; Kal 86E,r)ç, àvayKr) Sr]Kal b

xoûxav xcp Xdycp auyyEvcov 0VT<avif

8- ^ TE «uxcov Evia Kal

ev'lote eivcu.

0EAI. HSx; S'oô;

HE. KaxavoEÎç o3v 8xi TtpoxEpov r)upÉ8r| i|j£u8r)ç 86£a

Kal Xoyoç r\Kaxà xr]v TtpoaSoKlav f]v Icpoôr^Sri^Ev apxi, jif]

TtavxàTtaaiv àvr|vuxov Ipyov Em6aXXol^i£8a £r]XoOvx£Ç

auxé;

0EAI. Kaxavoco. •*

HE. M?) xolvuv ^r)8' eÎç xà XoiTtà àSu^co^Ev. ^EttelS^

yàp TtÉcpavTaL xaOxa, xcùv E^mpocSEV àva^vr)a8co^£v Kax° C

EÏSr) SiaLpÉaEcov.

oeai. riotovs/) ;

HE. AiEiAô^ESa xfjç £i8cùXoTtouKf]c; zï6r\ Sûo, xr]v ^ièv

ELKaaTiKr)v, xf]v Se cpavxaaxiKrjv.

©EAI. Nal.

HE. Kal xôv aocpiaTr)v e'îttojiev côç ànopoî^Ev eiç ôtio-

TÉpav 8r|ao^Ev.

OEAI. *Hv xaOTa.

— EL. Kal xoOÔ3

r^éov à-nopou^Évcov exi ^iei^cov KaxE)(û8r|

aKotoSiv'ia,cpavévxoç

toO

X6you

xoO TtSaiv

à^cpLa6r)xo0vToc;cbç o(jxe eÎkcùv oÔte e'îScoXov ovJte (pàvxaa^' eXr\

xè TtapaTtav

ouSèv Sià x6 nr)Sayôç nr|SÉTtoxE ^Sa^oO ijJEOSoçEÎvai. d

OEAI. AéyEiç àXr]8f|.

a 5 àp' om. Stob.|]

a 8 ante Xdyo; add. ô W||

a 9 Iau7r(v :

otÙT^JvW

;|ante

tytyrii add. -tj? W ||a 10 constat : -oftou Stob.

||

b 3 Tto Xdyto:

tmv Xdytov Stob. j| -a:

y£ Schanz secl. Heindorf jj

b 5 ^pdtapov : r.pnô- T Stob.||c k tijî : toTç Y ||

c 10 psfrov : -w B.

Page 208: Platon, 8.3 Le Sophiste

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264 d LE SOPHISTE 385

L'étuvngku. — Mais, maintenant du moins que voilà décou-

verte l'existence, et du discours faux, et de 1 opinion fausse, des

imitations des êtres sont, dès lors, possibles, et, de la dispo-

sition à les produire, peut naître un art de tromperie.Thétète. — Cela est réellement possible.

L'étranger. — Que le sophiste, enfin, rentrât dans l'une

des formes susdites, c'est conclusion sur laquelle nous nous

sommes précédemment accordés.

Théétète. — Oui.

L'étranger. — Entreprenons donc à nouveau, scindant en

e deux le

genre proposé,d'avancer en suivant

toujoursla

par-tie droite de nos sectionnements, nous attachant à ce qu'ils

offrent de communauté avec le sophiste, jusqu'à ce qu'ayant

dépouillé celui-ci de tout ce qu'il a de commun, nous ne lui

laissions plus que sa nature propre. Ainsi la pourrons-nousrendre manifeste, avant tout, à nous-mêmes, et, ensuite, à

265 a ceux qui ont, avec une telle méthode, les plus prochesaffinités de race.

Ïhéétète. — Bien.

L'étranger. — Ne commencions-nous pas alors nos divi-

sions par l'art de production et l'art d'acquisition ?

Théétète. — Si.

L'étranger. — Et, dans l'art d'acquisition, la chasse, la

lutte, le négoce et autres formes de cette sorte nous laissèrent

entrevoir le

sophiste

?

Théétète. — Parfaitement.

L'étranger. — Puisque le voilà maintenant enclos dans

l'art mimétique, c'est l'art même de la production qu'il nous

faut évidemment, le premier, diviser en deux. L'imitation est,

b en effet, quelque chose comme une production; production

d'images, assurément, disons-nous, et non point des réalités

elles-mêmes. N'est-ce pas vrai ?

Théétète. — Rigoureusement vrai.

L'étranger. — Commençons donc par distinguer, dans la

production, deux parties.

se contente pas de donner une délinition à deux termes... il récapitule

toute la série des termes intermédiaires, dont chacun est la différence

du précédent et le genre du suivant, en une formule à la fois très

artistique, car elle résume loul le dialogue, et très satirique, car elle

accumule sur une seule tète tous les raffinements de la tromperie ».

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385 SOH2THE 264 d

HE. NGv Se y5

ÈTtEiSn, TtÉcpavTai. jièv Xôyoç, Ttéc^avTaL

S'oSaa BôB,ol i^euSrjç, èyy^cùpeÂ. 8f) pi^f^aTa xûv Svtcov

EÎvai Kal xé)(vr)v ek TaÛTr)ç Y LYv£CT8ai T^Ç SiaSÉaeeoç ôma-TrjTLKl'jV.

0EAI. "Eyxwpet.

HE. Kal ^f]v oti y' fjvô aocp arrive; toûtcûv TtéxEpov,

Sicù^oXoyr)^Évov r|tnv ev totç Ttpoa8£v ?jv.

0EAI. Nal.

HE. riàXlV To'lVUV ET[l)(£ipCC>^EV, a^L^OVTEÇ Sl^f] TO

TtpoTEBÈv yévoq, TtopEÛEaSai Kortà xothù Ss^ià àel ^Époç e

toO T^r)8évTO<;. e^ô^ievou Tfjç toO aocpiaxoO Koivcovlaq, ecûç

âv autoO xà Koivà TtàvTa TtEpiEXovTEÇ. t^v oÎKElav Xm6v-

teç cpOauv etuSeI£,cù^ev ^aXiata ^ièv f^îv auToîç. ETiEi/ra

Se Kal tolç EYYuxàTCù y^v£l T^Ç ToiaoTrjç ^e86Sou TiEcpu-265 a

Koaiv.

0EAI.3

Op8Sc;.

HE. OukoOv t6te ^èv ^ip^ô^iEBa ttoii-|Ti.k?]vKal KTr)Ti.Kn v

T£)(vr|v Siaipoù^Evoi ;

0EAI. Nal.

HE. Kal Tt^ç KTr|TiKf)c; ev 8r)pEUTLKfj Kal ev aYcovla Kal

EV E^TTOpiKT] Kal TLOLV EV TOIOOTOIÇ EÏSeCFIV É(paVTࣣ8'

ty*v :

0EAI. riâvu ^ièv ouv.

HE. NOv Se y' èttelS^) ^nirjTLK?) TtEptElXr]<pEv aàtov

TÉ)(vr|. SfjXov <ï>ç aôxfjv ir|v noiriTua^v Sl^a SiaipETÉov

TtpwTr)v.CH Y&p Ttou ^.l^riaiq TTolr|a'iç xlç êativ, eIScoXcov b

^iévtoi, cpajiÉv, àXX' oux auTÔv EKàorov ?) y^p '•

0EAI. navTanaaL \xàv oîv.

HE. rioir)TLKfjq Sf) Ttpcàxov Su' eœtco ^Épr).

d li «ffoSife: -zl; T [] W] om. W |rd 8 ov. y': ÔV Wi e 3 tt;; :

-oU Y||

e 3 ante oîwîav add. fSiov T||

265 a i U om. BY||

rlfc

: toi; Y||

a7h ante

àytovîaom. BT

||

a S ev anteiy.r.oz:v.f

om. B||b i eî&iXtov: tY&coXov T

|]b 4 Tzo'.r^v/.f^i... e 6 tô tï Osîov

Stob. An</i. I, i, 38, vol. I, p. 47 Wachsmuth||b 4 sîtw Sjo Stoh.

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265 b LE SOPHISTE 386

Théétète. — Lesquelles?L'étranger. — L'une, divine

; l'autre, humaine.

Théétète. — Je ne comprends pas encore.

L'étranger. — Est productrice, disions-nous, s'il noussouvient de notre début *, toute puissance qui devient cause

que ce qui, antérieurement, n'était point, ultérieurement

commence d'être.

Théétète. — Il nous en souvient,

c L'étranger. — Donc tous les animaux mortels, toutes les

plantes aussi que, sur terre, semences et racines font pousser,

enfin tout ce qui s'agrège, dans l'intérieur de la terre, encorps inanimés, fusibles et non fusibles, n'est-ce pas unique-ment par une opération divine que nous les dirons naître,

ultérieurement, de leur non-être primitif? Ou bien userons-

nous de la façon vulgaire de croire et de parler...

Théétète. — A savoir ?

L'étranger. — Que la nature les engendre par une causa-

lité spontanée et qui se développe sans le secours d'aucunepensée ? Ou bien avec raison, avec science divine émanée de

Dieu 2?

d Théétète. — Quant à moi, peut-être à cause de mon âge,

je passe bien souvent d'une opinion à l'autre. Mais, en ce

moment, rien qu'à te regarder, je me dis que, pour toi, ces

générations ont, assurément, une cause divine, et je fais

mienne cettecroyance.

L'étranger. — C'est là bien penser, Théétète. Si, toi-même,nous avions à te compter parmi ceux qui, dans l'avenir, en

viendront à d'autres opinions, ce serait le moment de chercher

à mettre, en cette démonstration, la persuasion contraignante

qui entraînerait ton assentiment. Mais je vois au fond de ta

nature : sans qu'il soit besoin de nos démonstrations, elle se

e

ported'elle-même là où, de ton aveu, tu te sens attiré en ce

i. Cf. supra a 19 b.

a. Comparer Philhbe 28 d/c : « l'univers est-il au pouvoir d'une

force irraisonnablc, procédant au hasard et à l'aventure, ou bien est-

il ordonné et gouverné par un Intellect et une Raison admirables? »,

et Lois (888 a, et suiv.), où l'on réfute longuement celle doctrine,

que les éléments et l'univers sont produits « non par un Intellect, ni

par quelquedieu, ni

parart, mais

par

la nature et le hasard ».

Platon allribue celle incrédulité à la mauvaise influence des théo-

gonies 888 c).

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386 ZOMSTHS 265 b

0EAI. noiu;

HE. Tô ^ièv Selov, xo S' àvBpwTiivov.

0EAI. Outtcope^â8r|Ka.

HE. rioiriTiKi^v, EOTEp ^E^vri^eSa xà Kax' àp^àç Xe)(-

8ÉVTa, Ttaaav Icpa^EV EÎvaL Sûva^iiv fjxiç av alxla ylyvr|xai

xoîç \xt\ TipéTEpov ouaiv uoxEpov ylyvEaSai.

0EAI. ME^vr^ESa.

HE. ZûaSf)

nâvxa 8vr|xâ, Kal5^)

Kal (puxà ooo x' ETtl C

yfjc;ek

aTTEp^iâxcovKal

p\£ôv tpÛExai,Kal

8oa aipu^aev

yr|

auvlaxaxai acb^axa xrjKxà Kal axr|Kxa, ^xGv ctXXou xivèç f)

8eo0 Sr^ioupyoOvxoç <pr)ao^Ev OaxEpov ylyvEaSai np6xEpov

oOk ovxa ; "H xG xûv ttoXXcov Sày^axi Kal p^jiaxi ^pcb^E-

voi —0EAI. riolcp xco

;

HE. Tfjv (pûaiv aûxà yEvvâv à-n6 xivoç atxlaç auxo^ià-

xr)ç Kal avEU Siavolaç <puoûar|c;, f\ ^Exà X6you xe Kal etu-

axr)^ir)<; SElaç ànô 8eo0 yiyvo^Évr|(; ;

0EAI. "Eyô (jlèv Xcac; Sià xfjv f|XiKiav TtoXXaKiq à^$6- d

XEpa ^LExaSo^à^co" vOv ^f)v (îXéttcov eIç aè Kal unoXa^6à-

vûîv oÏEa8al cte Kaxà yE Beôv aùxà ylyvEaBai, xaûxr] Kal

aôxoç VEvé^iKa.HE. KaXcoç yE, ôo 0EalxT]XE. Kal eI ^év yé cte ^yoû^ESa

' xûv eiç x6v ETiEixa xpôvov aXXcoç ttcùç 8o£a£ovxcov EÎvai,

vOv av xcp Xéyco ^Exà tteiBoOç àvayKalaç ETtEXEipoOyiEv ttoieiv

ô^oXoyEÎv* etielS^) Se aou Kaxa^iavBàvco x?)v (pùaiv, oxi Kal

avEU xcov nap' fj^ôv X6ycov auxf] TtpôaEiaiv !<{>' oÎTtEp vCv e

b 5 ~o !."> : -to»v uel -Civ Stobaei codtl.

||b il |Ufiyifu(9a: it£;j.âOr;xa

Stob.|]c i Sr; /.ai W Stob. : om. BTY

j]C a ante tv

yjjadd. h.

yîjî

Stob. I! C 3 Tr/.Ta.. àrr^/.-a : ttXTà.. àrtxTa B||

C 5f]

toj : ^ Stob.|

xaî p^|Mtttom. Stob.

|jc 7 ~o;o)

t';>Hcrmann : r.o'.to ~(~>; BT t.o'm

xôi YW jcomjtûv continuata oratione Stob.||d I

iytïittâv foto; om

Stob.Ild a

prfjvbY*W :

|ri]BTY u.3v Stob. y d 3 oXioBal se om

Stob.|! yô om. W Stob.

||/.al aùrô; : /.

'

tùtiç W ||d 5 yi post

xa/.ôi; om. Stob.||d 6 ÏJttitâ : ÏJttfî' <av> Burnet

j| SoÇaÇù'vTtov

-advTwv Baumann   d 7 àvaY/.ai'a; : -ou; Y|| ii&ytipoïkiAV : ir.i

Stob.|je 1 aJ-r, ^\ :

orÎtj]BY auTTj T aùtr] Stob.

| Sxcp : a Stôb

vin. 3. — 14

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7/29/2019 Platon, 8.3 Le Sophiste

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265 e LE SOPHISTE 38 7

moment. Aussi m'abstiendrai-jc, car ce serait perdre le

temps. Mais je poserai que les œuvres dites de nature sont

œuvres d'un art divin ', et celles que les hommes composent

avec elles, œuvres d'un art humain ; à suivre ce principe, il ya donc deux genres de production : l'une, humaine; l'autre,

divine.

Théétète. — Bien.

L'étranger. — Sectionne donc encore chacune d'elles en

deux.

266 a Théétète. — Comment ?

L'étranger. — Par exemple, après avoir sectionné la pro-duction dans toute sa largeur, sectionne-la maintenant dans

sa longueur.Théétète. — Sectionnons.

L'étranger. — C'est donc quatre parties qu'ainsi nous yobtenons : deux relatives à nous et humaines, deux relatives

aux dieux et divines.

Théétète. — Oui.L'étranger. — Mais si nous reprenons la division dans le

premier sens,dechaque partie principalesedétachera une partie

productive de réalités, et les deux parties qui restent doivent,

en rigueur presque absolue, s'appeler productives d'images.

b Voilà donc que la production se dédouble à nouveau.

Théétète. — Explique -moi ce nouveau dédoublement.

L'étranger. —Nous-mêmes, j'imagine,

et le reste des

vivants, et leurs principes composants, feu, eau et substances

congénères, ce sont autant de choses dont la réalité indivi-

duelle fut, nous le savons, la production et l'œuvre de Dieu.

N'est-il pas vrai ?

Théétète. — Si.

L'étranger. —• A côté de chacune d'elles viennent ensuite

se

rangerleurs

images

et nonplus

leurs réalités. Divine encore

est l'invention qui machina ces images.Théétète. — Lesquelles ?

L'étranger. — Celles qui nous viennent dans le sommeil,

et tous les simulacres qui, pendant le jour, se forment, comme

1 . Los Lois justifieront (892 c et suiv.) ce renversement delà thèse

qui oppose, à la causalité aveugle de la nature, l'art humain, créa-

teur des images, des arts, des lois et des dieux (889 b/c). ComparerVoltaire, Dialogues. XXIX, a.

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387 EOélSTHi: 265 e

EXKE<r6ai cf^ç, làaco-

xpévoç y°<P ^ K "nepmoO y^vc-ix* àv.

3

AXXà Srjo&sxà u.èv cpûaEi X£y6u.£va TtoiEÎoBai. Beux xÉ)(vr|,

ta 8' ek xoûxcov ÛTt' àvBpcimcov auviaxàu.Eva àv8pcoTtl.vr| ,

«xl Kaxà xoOxov 5f)t6v X6yov Sûo Ttcur|Xi.Kf]ç yÉvr|, t8 u.èv

àvBpcbmvov EÎvaL, t6 8è 8eîov.

0EAI. 'OpBSq.

HE. Téu.veSi*)

Sucûv oôaaiv St^a EKaxÉpav aSBiç.

0EAI. nûç ;

HE. Otov x6xe u.èv Kaxà TtXàxoc; xéu.vcov xf|v Ttoir|Xi.Kr|v266 a

nâaav, vOv 8è au KaxàfcifJKoç.

0EAI. Texu-^cBco.

HE. TÉxxapa u.f|v aôxf]c; oûxco xà Ttàvxau.Épr) ylyvExai,

Sûo u.èv xà Ttpôç f)u.éov, àvSpcÔTTEia, Sûo 8' au xà Ttpôç Beqv,

8EÎa.

0EAI. Nal.

HE. Ta Se y' coq éxÉpcoq a3 Sir)pr|u.£va, (lépoç u.ev ev

&<$>' ÉKaxÉpaq xf]ç u-EplSoç aùxoTtoir|xiK6v, xco 8' ûtcoXoIttco

o)(eS6v u-àXiax3

ctv X£yolcT8r|v Et8coXoTTouKcô• Kal Kaxà xaOxa

5r)TiaXiv

r} Ttoir|XiKf| St^rj SiaipEtxai.

0EAI. AÉyE &Ttr| ÉKaxépa au8iç. b

HE.c

Hu.£c<; u.év Ttou Kal xSXXa £cpa Kal IE, cov xà Tt£<pu-

<6x' ecjx'iv, TtOp Kal uSoop Kal xà xoûxgîv àSEXcpà, BeoO y£v-

vr)u.axa nàvxa "ctu.ev auxà ànEipYaa^Éva fKaaxa -

rj ttûc; ;

0EAI. Ouxcoq.

HE. Toûxcov Se y£ EKaaxcùv E'îScoXa àXX3

ouk auxà Ttapé-

TtExai,

Sai^ovia

Kal xaOxa u.r)xavfj

yEyov6xa.0EAI. nota;

HE. Ta xe Iv xoîç UTtvotc; Kal bca u.e8' ^Épav cpavxàa-

e 2x?''i'

,Qt ' Xo'yoç Richards||e 8 o'J'jaiv : ouaavW

]| auOtç : aùxotc

T (scd Otç in marg.) Y|j266 a !\ xà JtévTtt T : xirn YW xà B

||

yi-fvETa: pipi]W ||a 8 où: oio BW

||a g «ûtonouraxdv B: où xô not-

TYW [|a 10 *v om. BW ||

b i or.r, Ven. 8 : ôjiot BTY ônoî' W ||

IxKzipa. : Ixittp* BW ||b 3 r;usTe, : -ôc; Hcindorf

j|b g çavxobuaxa :

ttâaaax' W.

Page 214: Platon, 8.3 Le Sophiste

7/29/2019 Platon, 8.3 Le Sophiste

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266 c LE SOPHISTE 38»

c on dit, spontanément : l'ombre que projette le feu quand les

ténèbres l'envahissent;cette apparence, enfin, que produit,

endes

surfaces brillanteset

lisses,le

concours, en un mêmepoint, de deux lumières, leur lumière propre et une lumière

étrangère, et qui oppose, à la vision habituelle, une sensation

inverse '.

Théétète. — Voilà donc les deux œuvres de la productiondivine : la chose, d'une part ; et, de l'autre, l'image qui ac-

compagne chaque chose.

L'étranger. — Maisque

dirons-nous de notre art humain ?

I\ 'affirmerons-nous pas que, par l'art du maçon, il crée la

maison réelle et, par celui du peintre, une autre maison,

sorte de songe présenté par la main de l'homme à des yeuxéveillés ?

d Théétète. — Absolument.

L'étranger. — Ainsi donc se répète, jusqu'au bout, sur

une doubleligne,

cette dualité d'œuvres de notre action

pro-ductrice : d'une part, disons-nous, chose, production de chose;

de l'autre, image, production d'image.Théétète. — Maintenant je comprends mieux et je pose,

pour l'art de production, deux formes dont chacune est

,double : d'un côté, production divine et production humaine

;

de l'autre, création de choses, ou création de certaines res-

semblances.

L'étranger. — Eh bien, cette fabrication d'images devait,

souvenons-nous, comprendre, comme genres, et la productionde copies, et la production de simulacres, sitôt que le faux

e serait démontré avoir réel être de faux et compter, par droit

de nature, comme unité parmi les êtres.

Théétète. — Ce fut bien là notre raisonnement.

L'étranger. — Or la démonstration est faite et, par suite,

notre droit est maintenant incontestable de compter ces pro-duits pour deux formes distinctes ?

Théétète. — Oui.

267 a L'étranc.kr. — Divisons donc, à son tour, le simulacre

en deux.

Théétète. — En quel sens ?

i. Cf. Théét., iq3 c/d, el surtout Tirnée 46 a/c, où l'on expliquecette rencontre de la lumière propre du milieu réflecteur avec la

lumière de l'œil, et la symétrie inverse de l'image avec l'objet.

Page 215: Platon, 8.3 Le Sophiste

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388 EO&ISTH2 266 c

uaTa auTocpuf] XÉyETai, aKià uèv bxav Iv tgj Ttupl ok6toc; C

^YY^-Yvrl

TaL " SinXoOv Se f\vi< av (pûç oIkeî6v te Kal àXX6-

xpiov TtEpl xà XauTtpà Kal Xeloc eIç ev ouveXSôv Tf]ç luTipo-

<j8ev EtcûBuLaç ouOecùç IvavTlav auj8i"|aiv Ttapé^ov eÎSoç

àTtEpY<x^r)Tai.

0EAI. Aûo Y"P °^v eoti -rauxa Be'iocç Ipya Ttoir]aEcoc;,

auTÔ te Kal tô TtapaKoXouBoOv eïSoXov EKàaTCd.

HE. T'i Se Tr]v r^iETÉpav TÉ^vr|v ; ap1

oôk aÙTrjv uèv

oiKÎav olKoSouiKrj <pr|aouEV ttolelv, YP ot4,LK fi^E TLV '

ÉTÉpav,

oîov Svap àvSpcûTuvov EYpr|Yop6criv àTtEipYa<7^Évr|v ;

0EAI. riâvu ^èv ouv. d

HE. OùkoOv Kal T&XXa oOto KaTà Sûo SiTTà ipya Tf]ç

fjUETÉpaç au noiriTLK^c; Ttpà^Ecoq, tô uèv auT<5, cpauév,

aÛTOupYi-Kr|. tô Se eïScoXov EÎScoXoTToiiKf).

0EAI. NOv u&XXov I^iaSov, Kal Tl8r|ui Sûo Siyf] noirjTi-

<r\q £.XBr\'Oelov uèv Kal àv8pamivr|v KaTà SaTEpov Tufjua,

KaTà Se SàTEpov tô uèv aÛTcov ov, tô Se Suouùu.àTCùv tivôv

YÉvvr|ua.

HE. Tf)Ç to'ivuv EiS&iXoupYiKqç àva^r)o8GuEv Sti tô uèv

EÎKaaTiKÔv, tô Se <|>avTaaTiKÔv eueXXev EÎvai. yévoç, ei tô

uOeûSoç ovtooç Bvi|;e08oc;

Kal tûv ovtcov ev tl<pav£lr| tte- e

<pUK6ç.

0EAI. *Hv Y"P °®v -

HE. OukoOv icpâvr) te Kal Sià TaOTaSn, KaTapi8ur|aouEv

aÔTca vOv àvau<pia6r|Tr|T<oc; £ÏSr| Sùo;

0EAI. Nal.

HE. Tô toIvuv <pavTaaTiKÔv au8iç Siopl£cou£v S'i^a. 2S7 a

0EAI. nfj;

c 2 iv om. T||

c 'i Jtotpi/ov: -vtffyt T\||

c 5 àztpriXrix&ti-t-.-x: (scd r

( supra lin.) W c<j

OtX&N : -/.v.ii (sed t puncto nota-

tum) W ||ttv' Wpav : T-.va ÏTtpov W ||

d 2 /.%-% : /.a:. -x B d

'i

KÙTOUpY^ et mox t&oXosotixij sccl. Apelt !j d 6 Osûcv... àvGpw-Jtfvïjv Heindorf : -:'a

-r, BW -:'a-ijTY

j|6 5 aùtw Paris. 1 8i 4 : T->~'r>

BTYW||

267 a i B»pg«fuv HT: fcw- Y -Çojuv YW.

Page 216: Platon, 8.3 Le Sophiste

7/29/2019 Platon, 8.3 Le Sophiste

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267 a LE SOPHISTE

L'étrasger. — D'une part, le simulacre se fait au moyend'instruments. De l'autre, la personne qui fait le simulacre

se prêle elle-même comme instrument.Théétète. — Que veux-tu dire ?

L'étranger. — J'imagine que quelqu'un adapte son corps

à reproduire ton attitude ou sa voix à reproduire ta voix :

cette façon de simuler est bien, je crois, ce qu'on appelle

proprement mimer'.

Théétète. — Oui.

L'étranger. — Réservons donc ce segment sousle

nomde

mimétique. Quant au reste, permettons-nous cette paresse,

et négligeons-le totalement, laissant à d'autres le soin de le

b ramener à l'unité et de lui assigner quelque nom convenable.

Théétète. — Réservons donc, et laissons aller.

L'étranger. — Mais ce premier segment, Théétète, mérite

encore d'être considéré comme double. Voyons pourquoi.Théétète. — Dis-le moi.

L'étranger. — Ceux qui imitent le font, les uns en con-

naissantl'objet qu'ils imitent, les autres, sans le connaître.

Or quel plus large principe de division pourrons-nous poser

que celui de la non-connaissance et de la connaissance ?

Théétète. — Aucun.

L'étranger. — Donc l'imitation dont nous parlions tout à

l'heure était imitation

par gens quisavent? Car ta confor-

mation et la personne sont possibles à connaître pour qui les

voudrait imiter.

Théétète. — Naturellement,

c L'étranger. — Mais la conformation de la justice et, en

général, de toute la vertu? N'y en a-t-il pas beaucoup qui,

sans la connaître, mais s'en étant fait, je ne sais comment,

une opinion, s'évertuent sur le faux semblant qu'ils s'en

sont forgé et se travaillent à le faire apparaître en eux

comme réellement présent, le mimant le plus qu'ils peuventen actes et en paroles ?

Théétète. — Beaucoup, oui, beaucoup.L'étranger. — Est-ce donc que tous échouent à paraître

justes sans l'être le moins du monde? Ou bien arrive-t-il

lout le contraire ?

i. Sur le rôle d'une tulle mimique dans le langage spontané, cf,

Cratyle 4a3 a/b.

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389 SOMSTH2 267 a

HE. T6 ^ièv Si.' opyâvov yuyvdjJiEvov, xô Se auxoO TtapÉ-

Xovxoç iauxôv Spyavov xoO ttoioOvxoc; x6 (pàvxaa^a.

0EAI. nûç cpf|<; ;

HE. "Oxav oî^ai t6 aôv ay^jiâ xiç t5> éauxoO Xpob^iEvoc;

acb^iaxi Ttpoa6^oiov f) cpcovf^v cpovfj cpaivEaBai Ttoifj. ^l^r|aic;

toOto xf^ç (pavxaaTLK^ç ^âXiaxa KÉKXr|xal nou.

0EAI. Nal.

HE. Ml^T|XI.KÔV 8f]TOOTO aUTf^Ç TtpoaELTTOVTEC; ànovEL-

^icb^ESa-

xô S3otXXo TtSv àtpco^EV ^aXaKiaSévTEq Kal TtapÉv-

xeç ÉTÉpcp auvayayELV Te e^Ç ^v KOt '- TtpÉnouaav ETtcovu^lav b

dmoSoGvai xiv3

OUTÔ.

OEAI. NEVE^T]a8cù, xô Se ^eSeIoBco.

HE. Kal\iï\\>

Kal xoOxo exi SittXoOv, 5» 0Eal*rr|T£. a£uov

^YELa8aL• Si5

S. Se, OKÔTtEi.

0EAI. AÉYe.

HE. T£>v ^u^ou^évcov ol (ièv eISôxeç S ^u^ioOvxai XOUXO

Ttpâxxouaiv, ol S' ouk Et86x£ç. Kalxoi xlva ^e'i£co SialpEaiv

àyvcùalaç te <al yvcboECùç 6r|ao^£v :

0EAI. OuSe^'uxv.

HE. OukoOv x6 yE apxi Xe^Sèv eISôxcùv ^v ^il^r|pa ; xô

yàp aôv a)(f)^a Kal aè yiyvobaKcov av xiç ^i^aaixo.

0EAI. r\€>q S' 08; c

HE. Tl 5è 8tKai.oavivr)c; xô a^fj^a Kal 8Xr|Ç auXXr)6Sr]v

àpExf^ç ; *Ap5

ouk àyvooOvxEÇ jiév, So£à£ovx£ç SeTtr). a<po-

Spa lm)(Ei.poOcri.v ttoXXoI xô SokoOv acplaiv xoCxo âç èvôv

auxoîç TtpoBu^EtaSaL cpalvEaSai tioleIv, bxi ^îaXiaxa Ipyoïq

xe Kal Xôyoïç ^i^où^evoi ;

0EAI. Kal -nàvu yE TtoXXol.

HE. MSv ouv TtàvxEq aTtoxuy^âvouCTi xoO Sokeîv EÎvai

S'iKaioi ^Sa^ûç ovxeç :f)xoûxou TtSv xoôvavxlov

;

a 3 tÔ oï aÙTO'j : tÔ o' au T©8 W a io KXOvf<{tto|iS&a : -o'uîOa

BT || a 1 1 tCfâpev : âss'vTi; Y |j b h xa:. post pjjv om. W

|| c 3

SoÇârovTcï : oô£av:E; W ; ^r :

o>| W |

C A ivôv : §vo: Y I C 5

•a{v£a6a'. om. Y.

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267 c LE SOPHISTE 3go

Théétètk. — Tout le contraire,

d L'étranger. — Voilà donc deux imitateurs qu'il faut dire

différents l'un de l'autre, j'imagine:

celui qui ne sait point etcelui qui sait.

Théétètk. — Oui.

L'étranger. — Où donc prendre, pour chacun d'eux, unnom qui leur aille ? Le trouver est évidemment difficile

; car,

pour cette division par genres et par formes, bien invétérée,

ce semble, était la paresse de nos prédécesseurs, qui en eurent

si

peule

sens qu'ils n'en ont même nulle part tenté l'essai.Aussi nos ressources en noms sont-elles nécessairement peuabondantes. Et pourtant, dût notre expression sembler trop

osée, ne fût-ce que pour bien distinguer l'une et l'autre, à

e l'imitation qui s'appuie sur l'opinion nous donnerons le nomde doxomimétique

'

;à celle qui s'appuie sur la science, le

nom de mimétique savante.

Tiiéétète. — Soit.

L'étranger. — Or c'est de la première qu'il nous faut faire

emploi ;car le sophiste n'est point du nombre de ceux qui

savent, mais de ceux qui se bornent à imiter.

Théétète. — Assurément.

L'étranger. — Examinons donc le doxomime comme nous

ferions un morceau de fer, pour voir s'il est sain ou s'il n'a

point

encore en lui

quelque paille.Théétète. — Examinons.

L'étranger. — Il en a, au fait, et en bien des endroits.

268 a Car un de ses personnages est le naïf, qui croit avoir science de

ce dont il n'a qu'opinion. Quant à la figure que fait l'autre,

d'avoir tant roulé parmi les arguments y met une forte dose

de méfiance, une appréhension très vive d'ignorance person-nelle sur les sujets mêmes où, élevant les autres, il se donne

figure de savant.

Théétète. — L'un et l'autre genre existent, certainement

tels que tu les dis.

L'étranger. — Ainsi nous poserons l'un comme simple

imitateur, l'autre comme imitateur ironique ?

Théétète. — Avec vraisemblance.

i. Platon s'excuse du mot doxomimétique comme d'une hardiesse,

mais il aime les composes de cet ordre, qui traduisent son mépris

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3go EO'MSTHE 267 c

0EAI. nsv.

HE. MLLir|xf]v 8f|xo0x6v y£ EXEpov Ikeîvou Xekxéov oÎLiai, d

xèv àyvooGvxa xoO yiyvoboicovxoc;.

GEAI. Nai.

HE. I~168ev ouv ovo^a iicaxÉpcd xlç auxûv X^ijjExaL TtpÉ-

Ttov;"H SfjXov 8f) ^cxXettôv ov, 8l<5xl ir\q xûv yEvôv icax'

eXSt] StaipÉCTECùc; TtaXaià xiç, â>q eoikev, àpy'ia xoîç ELmpo-

o8ev Kal àaovvouç Ttapf]v, ôcfxelxt)8' etu)(£lpelv Lir|SÉva

SiacpEtcrSai* Ka8S8f)

xqv ôvoLLaxcov àvâyicr) ^if] a<pô8pa

EÙnopEÎv. "Ollcùç Se, k&v el xoX^ir|p6xEpov Eipf]a9ai, 8ia-

yvôaEcaq evekcc x^)v lièv LiExà 86£r|ç Lii.Lir|CJiv So£,oLu^r)XLK^v

TTpOCJELTTCOLLEV, xf)V 8È LIET* £TUO"Xit

) LJL1T|C; LOTOpiK^V XLVa LU- 6

©EAI. "Eotco.

HE. Qaxépcp xo'lvuv )(pr|OTÉov ô yàp ao<pLaxf]ç oùk iv

XOLÇ £Î86oLV ?]V àXX' EV XOÎÇ LULIOU LIEVOLÇ 8f\.

0EAI. Kal LtaXa.

HE. Tov So£oLiLLir|xf]v 5f]okottôlieBcx ôScmEp aL8r|pov,

e'lxeuyL-qc; e'lxe SmX6r|v et

1

e)(cov xivâ eoxlv êv aûxû.

OEAI. Zkottôliev.

HE. "E^ei to'lvuv Kal LiàXaav»)(vr)v.

cO llèv yàp eu^Ot^c;

auxûv ecjxlv, oÎ6l^evoç EtSÉvaL xaOxa a 5o£J6;£el- xo Se 268 a

Saxépou a)(f)Lia Sià x^|v ev xoîq XéyoLÇ kuX'lvSt^olv e^el

TtoXXr|v ÔTtoL|;lav <al cp66ov cbç àyvoEÎ xaOxa S TtpSç xoùç

aXXouç qç elSùç la)(r|^àxLaxaL.

©EAI.riàvu llèv o8v ecjxlv

licaxÉpou yévouç Sv EÏpr)-

Kaç.

HE. OukoOv xèv l^èv ànXoOv Lu^rix/jv XLva, xèv Se Etpo-

vlkSv LULir|xî|v 6r)O0LiEv ;

©EAI. ElkSç yoOv.

d G àpyia Madvig : a.:-:i codd.

||d 8 z.xOo : xaO' a W |

e 8 IVom. TY

||268 a 5 bwzipov yivou; TYW : -pou* ysvo-j* B-pov yï'voî

Madvig -soj yavo; Apelt.

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39 i SOMSTH2 268 a

HE. Toutou 8' au tô yÉvoç evr\

8ûo <J>ûu.ev :

0EAI. "Opa au.

HE. Zkoticù. kocl u.ol Slttù KaTacpalvEaSôv tlve-

tôv u.èv b

Sr)u.oala te koù LLaKpoîç Xéyoïc; Ttpôç TtXr]8r|SuvaTÔv Eipcù-

vEÛEaSai KaSopw, tôv Se IS'ia te Kal (ipa^Éat Xéyoïç àvay-

K<x£ovTa t8v Ttpoa8iQLXEy6u.Evov EvavTLoXoyEÎv auTÔv aoTw.

0EAI. AÉyEic; opGdTaTa.

HE. TLva ouv anocpaivcÔLiESa tôv u.aKpoXoy<iT£pov EÎvai :

Tt6T£pa ttoXltlkôvf) 8r)u.oXoyiKév ;

OEAI. Ar|LioXoyiK6v.

HE. Tl Se tôv ETEpov èpoOu.£vj ao<|>ôv f} ao<piaTiK6v ;

GEAI. Tô llév ttou ao<pôv àSûvaTov, ettelttep ouk EiSdTa

auTÔv eSeliev Ln^rjTfiç S' £>v toO ao<f>oO Sf^Xov otl napco- C

vûluov aÙTou tiXf|LJj£Tai,

Kal a)(£Sôv f^Sr) LiELiâSrjKa otl

toGtov Sel TtpoaEiTtE,

LV àXr|8coc; auTÔv ekeIvov tôv TtavTa-

TtaaLv ôvtcùc; ao<piaT/|v.

HE. OùkoOv auvSqaoLiEv auToO. KaSànEp ELmpoaSEV

Toôvoiia (TULLTtXÉ^avTEÇ ànô teXeutt^ç ett' àpxfjv ;

OEAI. riàvu u.èv o5v.

HE. T6Si*) T^Ç EVaVTLOTTOloXoyiKfjÇ EipGÎVlKoO LLÉpOUÇ

Tf]ç So^aaTLKfjç ^llh-|Tlk6v, toO (^avTaaTiKoO yÉvouç ànô

Tf]Ç ElScùXoTTOllK^Ç OU BeÎOV àXX' àv8p<3TUKÔV Tf)Ç TT0lf]a£C0Ç d

àc^cùpiatiÉvov ev X6yoLÇ tô 8auu.aTOTtoiiKÔv u.6piov, « Taû-

Triç Tfjç yeveSç te Kal a'LLiaTOÇ » 8ç av<pfj

tôv o'vtcùç

ao<fLCTf]v EÎvaL, TàXr|8ÉaTaTa, àç eolkev, IpEÎ.

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