PÔLE ÉTUDES - Bretagne Vivante...Kildine Veau, Alexandre Baduel, Yann Jacob 2909 Enez ar C'hrizienn Natura 2000 (ZPS, ZSC), ENS, parc naturel marin, parc naturel régional, réserve

PÔLE ÉTUDES

Référence : JACOB Y. (Coord.) 2016. Sternes de Bretagne 2015 – Observatoire régional des oiseaux marins en Bretagne. Bretagne Vivante. 38 p.

Photo de couverture : Sternes pierregarin, île de Kemenez, 2015 © Kildine VEAU

Sternes de Bretagne 2015 / Observatoire régional des oiseaux marins en Bretagne 1

Résumé Quatre espèces de sternes nichent régulièrement en Bretagne. La sterne caugek Thalasseus sandvicensis, la sterne de Dougall Sterna dougallii, la sterne pierregarin Sterna hirundo et la sterne naine Sternula albifrons. En 2015, un minimum de 3 297 - 3 461 couples nicheurs de sternes des quatre espèces se sont reproduits de l’estuaire de la Rance jusqu’en presqu’île guérandaise. Ce bilan est exhaustif pour les sternes caugek, de Dougall et naine. En revanche, pour la sterne pierregarin, le bilan présenté est partiel, toutes les colonies n’ayant pas été dénombrées. La sterne caugek reste l’espèce la plus abondante avec 1 881 couples nicheurs. Très grégaire, cette espèce occupe six localités différentes. La principale colonie est située sur l’île aux Moutons (29) qui accueille 1 743 couples soit 93 % de la population bretonne. L’île de la Colombière est abandonnée en début de saison et les oiseaux provenant de ce site s’établissent pour partie dans le Trégor-Goëlo (22) et en Iroise (29), où une colonie de 108 couples s’installe tardivement sur l’île Banneg. La production moyenne régionale est estimée à environ 0,49 jeune/couple. 29 à 31 couples de sterne de Dougall nichent en Bretagne en 2015, dans 3 localités différentes. L’essentiel des nicheurs bretons, et français, se concentre sur l’île aux Moutons, où l’effectif de 26 couples est multiplié par deux par rapport à 2014. Trois couples nichent sur Banneg et l’espèce est également observée, mais sans preuve certaine de nidification, dans le Trégor-Goëlo. Le succès reproducteur moyen est de 0,52 à 0,55 jeune/couple pour cette espèce. Les 1 323 à 1 479 couples nicheurs de sterne pierregarin sont largement répartis sur tout le littoral breton et de Loire-Atlantique. La production moyenne régionale pour cette espèce est de l’ordre de 0,47 à 0,56 jeune/couple. Enfin, 64 à 70 couples de sterne naine ont niché en Bretagne en 2015, pour l’essentiel dans l’archipel de Molène (29). La production pour cette espèce est estimée en moyenne entre 0,24 et 0,27 jeune/couple. L’effectif nicheur régional, toutes espèces confondues, est en baisse de - 11 % par rapport à l’an dernier. Cette baisse s’explique en partie par la disparition de la colonie plurispécifique de l’île de La Colombière (22). La production en jeunes est moyenne à mauvaise pour les quatre espèces cette année. Les principales causes d’échec identifiées sont la prédation par le renard, les rats ou les goélands marins, la perturbation des colonies par le faucon pèlerin et les submersions marines. Le gardiennage quotidien des principales colonies a permis de prévenir les perturbations d’origines anthropiques. En outre, ce gardiennage permet de réaliser un suivi d’une grande précision et de sensibiliser de nombreux usagers du littoral. Pour ces raisons, il constitue une des mesures les plus efficaces pour assurer la conservation des sternes en Bretagne.


Contributions et remerciements Nous remercions les partenaires techniques et financiers grâce à qui le bilan sternes de Bretagne de l'Orom contribue chaque année à l’amélioration des connaissances et à la conservation des sternes : Les Phares et balises de Concarneau La Dreal Bretagne Le Conseil régional de Bretagne Le Conseil départemental des Côtes d’Armor Le Conseil départemental du Finistère Le Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine Le Conseil départemental du Morbihan Morlaix communauté (29) La Chambre de commerce et d'industrie de Brest (port de commerce - 29) Le Conservatoire du littoral La communauté de communes Paimpol Goëlo (22) Le parc naturel régional d’Armorique (29) Le parc naturel régional du golfe du Morbihan (56) La commune de Saint-Jacut-de-la-Mer (22) La commune de Pleubian (Réserve Naturelle Régionale du sillon de Talbert - 22) La commune de Carantec (29) La commune de l’Île de Batz (29) La commune de Guisseny (site Natura 2000 - 29) La commune de Saint-Pabu (29) La commune de Saint-Renan (29) La commune du Conquet (29) La commune de Molène (29) La ville de Brest (29) La commune de Plougastel-Daoulas (29) La commune de l’Île de Sein (29) La commune de Tréogat (29) La commune de Fouesnant-les-Glénan (29) La commune de Lorient (56) La commune de Port-Louis (56) La commune de Gâvres (56) La commune de Sainte-Hélène (56) La commune de Plouhinec (56) La commune de La Trinité-sur-Mer (56) La commune de Locmariaquer (56) La commune de Baden (56) La commune de Séné (56) La commune de Saint-Armel (56) La commune de Sarzeau (56) La commune du Tour-du-Parc (56) La commune de Damgan (56) La réserve naturelle nationale d’Iroise (29) La réserve naturelle nationale des marais de Séné (56) Le parc naturel marin d’Iroise (29) La réserve naturelle nationale de Saint-Nicolas-des-Glénan (29) L’association Nature et biodiversité en Pays Pagan (29) Messieurs André Faou et Jean-Claude Faou (île aux Moutons - 29) Monsieur Xavier Ansen, ostréiculteur (Aber Benoît - 29) Monsieur et Madame Pallard (île Creizic - 56) Monsieur Jacques Renaud, ostréiculteur (ria d’Étel - 56) Madame Catherine Truchet (île de Brannec - 56) Monsieur Auguste, propriétaire et Monsieur Denant (Petit Veizit - 56) La base navale de Brest (29)

L’ensemble du travail de terrain est effectué par des équipes bénévoles et salariées, les conservateurs des réserves et les saisonniers de Bretagne Vivante, par les associations, les organismes publics ou privés et les collectivités impliqués dans la conservation des sternes en Bretagne. Nous les remercions tous de leur contribution à l'élaboration de ce document.


Tab. 1 : Récapitulatif des sites occupés par les sternes en 2015, statut de protection, aspects fonciers et remerciements Ce tableau indique l’ensemble des sites où les sternes ont niché en 2015. Merci de nous faire part des omissions, erreurs ou mises à jour dans ce tableau à l’adresse suivante [email protected]. L'appellation « Ensemble » correspond au découpage géographique de l'Orom, la carte des ensembles est présentée en figure 2 (page 12). Le nom des rédacteurs des rapports ou des fournisseurs de données présentées ici sont soulignés.

Ensemble Site de

nidification

Statut et protection

Maîtrise foncière et maîtrise

d'usage

Gestion conservatoire

Suivi naturaliste Remerciements

3503 Rance fluviale

ENS (îlot Notre Dame) Natura 2000 (ZSC, Moulin Beauchet)

CD 35 Bretagne Vivante Bretagne Vivante

Département 35 : Guillaume Duthion, Jean-François Lebas Bretagne Vivante : Sylvain Boullier, Philippe Chapon, Gilles Dupont, Yann Flour, Philippe Lesné, Jean-Paul Mathurin, Gérard Prodhomme.

2201 La Colombière

APPB, ENS, Natura 2000 (ZPS, ZCS), site classé, réserve de chasse maritime, réserve associative

CD 22 Bretagne Vivante Bretagne Vivante

Département 22 : Olivier Le Bihan, Estelle Porcher, Muriel Fagot Bretagne Vivante : Philippe Autors, Alexandre Baduel, Julien Ferré, Yann Flour, Orianne Jacqmin, Marine Nodjoumi-Chad, Damien Le Guillou, Amaury Louvet, Marc Plotard, Florent Taureau, Kildine Veau, Karine Viseur.

2205 Ilots divers du Goëlo Natura 2000 (ZPS,

ZSC)

diverses Pas de gestion GEOCA Conservatoire du littoral : Dominique Halleux La communauté de communes Paimpol Goëlo : Stéphanie Allanioux GEOCA : Yann Février, Clémence Gaudard, Irène Nègre, Marc Rapilliard

2207 Ilots divers du Trégor nord

2206 Sillon de Talbert

Natura 2000 (ZPS, ZSC) RNR

Commune de Pleubian

Commune de Pleubian et Conservatoire du littoral

Commune de Pleubian

La communauté de communes Paimpol Goëlo : Stéphanie Allanioux RNR du sillon de Talbert (commune de Pleubian) : Delphine Even, Julien Houron, Karine Viseur GEOCA : Yann Février, Clémence Gaudard, Irène Nègre, Marc Rapilliard

2208 Ilot du Cerf (Sept-île)

Natura 2000 (ZPS, ZSC) RNN

Commune de Perros-Guirec, conservatoire du littoral

LPO, Cdl LPO RNN 7 îles/LPO : Gilles Bentz, Armel Deniau, Pascal Provost

2902 Ile aux Dames

APPB, AMPB, Natura 2000 (ZPS, ZSC), réserve de chasse maritime, réserve associative

Conservatoire du Littoral

Bretagne Vivante Bretagne Vivante

Morlaix communauté : Gwladys Daudin Bretagne Vivante : Alexandre Baduel, Uéline Courcoux-Caro, Yann Jacob, Marine Nodjoumi-Chad, Benjamin Pellegrini, Kildine Veau

2903 Enez Kernog (île de Batz)

Pas de statut de protection

Commune de l’île de Batz

Commune de l’île de Batz

Bretagne Vivante Mairie de l’île de Batz : Guy Cabioc’h (Maire) Bretagne Vivante : Yann Jacob, Benjamin Pellegrini, Laurent Thébault

2905 Radeau du Curnic

Natura 2000 (ZSC) Conservatoire du Littoral

Nature et biodiversité en Pays Pagan, mairie de Guisseny

Nature et Biodiversité en Pays Pagan, Bretagne Vivante

Mairie de Guisseny : Nicolas Loncle (chargé de mission Natura 2000) Nature et biodiversité en Pays Pagan : Jean-Marie Cochet Bretagne Vivante : Jean-Noël Ballot, Laurent Gager, Jean-Raymond Guivarc’h, Sébastien Mauvieux

2906 Pontons ostréicoles de l'aber Benoît

Natura 2000 (ZSC) ostréiculteur Chantier ostréicole

Bretagne Vivante Chantier Ostréicole : Xavier Ansen Bretagne Vivante : Jean-Noël Ballot, Yann Jacob 2906

Trevoc'h

Site inscrit, site classé, Natura 2000 (ZPS, ZSC), réserve de chasse maritime, réserve associative

Propriétés privées, Bretagne Vivante

Bretagne Vivante

2924 Gymnase de Saint-Renan


Mairie de Saint-Renan

Pas de gestion Bretagne Vivante Bretagne Vivante : Yann Jacob et observateurs BVO29N

2909 Banneg

Natura 2000 (ZPS, ZSC), ENS, RNN, parc natural marin, parc naturel régional, réserve de biosphère

CD 29 Bretagne Vivante/PNMI

Bretagne Vivante

Bretagne Vivante : David Bourles, Bernard Cadiou, François Hémery, Hélène Mahéo

2909 Kemenez et ledenez de Kemenez

Natura 2000 (ZPS, ZSC), Conservatoire du littoral, parc natural marin, parc naturel régional, réserve de biosphère



Conservatoire du littoral

Ferme insulaire de Quéménez : Soizic et David Cuisnier Conservatoire du littoral : Isabelle Gay, Dominique Halleux Parc Naturel Marin d’Iroise : Jean-Philippe Coeffet, Stéphane Dixneuf Bretagne Vivante : David Bourles, François Hémery, Hélène Mahéo, Kildine Veau, Alexandre Baduel, Yann Jacob

2909 Enez ar C'hrizienn

Natura 2000 (ZPS, ZSC), ENS, parc naturel marin, parc naturel régional, réserve de biosphère

CD 29 Bretagne Vivante Bretagne Vivante Bretagne Vivante : David Bourles, Bernard Cadiou, François Hémery, Hélène Mahéo


Ensemble Site de

nidification



d'usage



2909 Litiri

Natura 2000 (ZPS, ZSC), parc naturel marin, parc naturel régional, réserve de biosphère

Propriété privée PNMI PNMI Parc Naturel Marin d’Iroise : Jean-Philippe Coeffet, Stéphane Dixneuf, Yannis Turpin, Tony Sarquella

2909 Beniguet

Natura 2000 (ZPS, ZSC), réserve de chasse et de faune sauvage, parc naturel marin, parc naturel régional, réserve de biosphère

État ONCFS ONCFS ONCFS : Fabrice Bernard, Pierre Yésou

2911 Rade de Brest, port de commerce

site industriel interdit au public, réserve associative

CCI de Brest Bretagne Vivante

Bretagne Vivante PNRA

CCI, Port de Brest : Nicolas Guével, Mr Lalouer Parc naturel régional d'Armorique : Agathe Larzillière Bretagne Vivante : Jean-Noël Ballot, Bernard Cadiou, Nicole Gouriou, Catherine Liziar, Annick Sanquer

2911 Rade de Brest, ducs d'Albe de Plougastel


État Pas de gestion

2916 Île de Sein

Natura 2000 (ZSC) PNMI PNMI Parc Naturel Marin d’Iroise : Mickaël Buanic, Cécile Lefeuvre

2917 Étang de Trunvel

Natura 2000 (ZPS), réserve associative

Commune de Tréogat

Bretagne Vivante Bretagne Vivante Bretagne Vivante : Alain Desnos, Gaétan Guyot

2921 Île aux Moutons

APPB, AMPB, site classé, Natura 2000 (ZPS) réserve de chasse maritime, réserve associative

Commune de Fouesnant-les-Glénan, privés, État, Conservatoire du Littoral

Bretagne Vivante DDTM

Bretagne Vivante

DDTM de Concarneau: Philippe Genty Commune de Fouesnant-les-Glénan: Philippe Lamour, Pascal Maléjac, Pascal Ragot, Géraldine Gaillère ONCFS : Jean-Luc Bessaguet Bretagne Vivante : Alexandre Baduel, Bernard Cadiou, Brigitte Carnot, Anne Caytan, Yves Caytan, Catherine Chebahi, Uéline Courcoux-Caro, Marion Diard-Combot, Bruno Ferré, David Hémery, , Yann Jacob, Tiffany Lascaud, Suzanne Le Floch, Valérie Le Gall, François Legrand, Martial Maguet, Hélène Mahéo, Marion Mao, Pierre Martin, Louis Scavennec

5603 Ile aux souris

Bretagne Vivante Bretagne Vivante : Gwenael Dérian

5604 Iniz er Mour et Logoden

APPB, Natura 2000 (ZSC), réserve associative

État Bretagne Vivante Bretagne Vivante Ostréiculteur : Jacques Renaud Bretagne Vivante : Gwenael Dérian, Romain Le Narzul

5608 Marais de Kervilen Kervouden

ENS CD 56 CD56 Bretagne Vivante Bretagne vivante : divers observateurs

5609 Golfe du Morbihan, secteurs maritimes barges exploitées

Site inscrit, Natura 2000 (ZSC, ZPS pour une partie des secteurs maritimes)

divers Bretagne Vivante Bretagne Vivante

RNCFS golfe du Morbihan (ONCFS) : Jérôme Cabelguen, Stéphane Guhur, Myriam Guéguen Mairie de L’île aux Moines : Julien Leperlier Chantier du Guip : Paul Bonnel Saline de Lasné : David Lédan, Guillaume Gélinaud, Jean-Pierre Artel Mairie de Baden : Daniel Jacob Mairie de Locmariaquer : Olivier Borderioux, Pierre Louvard Mairie de Sarzeau, marais du Duer : Jean-Pierre Artel Marais de Pen en Toul : Eric Martin PNRGM: David Lédan, Ronan Pasco, Thomas Cosson Bretagne Vivante: Matthieu Fortin, Guillaume Gélinaud, Bernard Horellou, Anne Loiret, équipe de la Réserve Naturelle de Séné.

5609 Baden, anse de Bois-bas, barge dédiée

Natura 2000 (ZSC) PNR golfe du Morbihan

PNR golfe du Morbihan


5609 Locmariaquer, anse du Guilvin, barge dédiée

Natura 2000 (ZSC) Mairie de Locmariaquer

Mairie de Locmariaquer


5609 Marais de Pen en Toul

Natura 2000 (ZPS, ZSC), réserve associative

Propriété privée, Bretagne Vivante, Cdl

Bretagne Vivante Bretagne Vivante

5609 Réserve Naturelle des Marais de Séné

Natura 2000 (ZPS, ZSC), RNN

Etat, Cdl, commune de Séné, CG 56, propriété privée et Bretagne Vivante

Bretagne Vivante, commune de Séné, Amicale des chasseurs de Séné

Bretagne Vivante

5609 Marais du Duer

APPB, Natura 2000, (ZPS, ZSC)

CD 56, commune de Sarzeau

Commune de Sarzeau

Commune de Sarzeau

5609 Marais de Lasné

Espace naturel sensible, Natura 2000 (ZPS, ZSC)

CD 56 Paludier Bretagne Vivante, PNR golfe du Morbihan

5610 îlot de Riom

Natura 2000 (ZPS, ZSC), APPB

État Gestion déléguée partiellement à Bretagne Vivante

Bretagne Vivante Bretagne Vivante : Jean-Pierre Artel ONCFS : Sébastien Gauthier


Ensemble Site de

nidification



d'usage



5610 Marais

Natura 2000 (ZPS, ZSC)

privés

PNR golfe du Morbihan en lien avec les propriétaires


PNRGM : David Lédan, Thomas Cosson

4401 Vasière de Quifistre


Non renseigné Bretagne Vivante Bretagne Vivante

Bretagne Vivante : Guillaume Gélinaud, Clémence Mouza, Frédéric Touzalin

4401 Salines de Guérande


diverses paludiers

4401 Saline de Mirebelle

Site classé, Natura 2000 (ZPS, ZSC), réserve associative

Bretagne Vivante Bretagne Vivante Bretagne Vivante

ZPS : Zone de Protection Spéciale (directive « oiseaux »), ZSC : Zone Spéciale de Conservation (directive « habitats-faune-flore »), CG : conseil général, Cdl : Conservatoire du littoral, GEOCA : Groupe d’Etude Ornithologique des Côtes d’Armor, RNR : Réserve Naturelle Régionale, LPO : Ligue pour la Protection des Oiseaux, RNN : Réserve Naturelle Nationale, ENS : Espaces Naturel Sensible, PNMI : Parc Naturel Marin d’Iroise, ONCFS : Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, CCI : Chambre de Commerce et d’Industrie, APPB : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope, AMPB : Arrêté Ministériel de Protection de Biotope, DDTM : Direction Départemental des Territoires et de la Mer.

Nous tenons à remercier particulièrement les personnes qui font l'effort de fournir un rapport détaillé. Malgré parfois quelques divergences d'interprétation des effectifs, ils nous permettent de fournir un bilan le plus complet possible et reflétant au plus près la réalité. Même en cas d’échec de la reproduction, les informations précises concernant les dates d’installation et d’abandon d’un site par les oiseaux sont particulièrement utiles pour comprendre les relocalisations de couples nicheurs d’un secteur à l’autre. La relecture du rapport a été assurée par Bernard Cadiou et Céline Dégremont. Merci pour leurs conseils avisés.


Sommaire

Résumé p. 1

Contributions et remerciements p. 2

Sommaire p. 6

Liste des tableaux et figures p. 7

I- INTRODUCTION p. 8

1. Rappel sur le statut des sternes en France et en Europe p. 8

2. Spécificités écologiques p. 9

3. La stratégie de conservation des sternes en Bretagne p. 10

II-RÉSULTATS DES SUIVIS p. 11

1. Localisation des colonies de sternes en Bretagne en 2015 p. 11

2. Bilan régional de la reproduction p. 12

2.1. Localisation des colonies p. 12

2.2. Effectifs nicheurs p. 13

2.3. Succès reproducteur p. 14

3. Bilan par espèces p. 15

3.1. sterne caugek - ar skravig vraz - Sterna sandvicensis p. 15

3.1.1. Effectif nicheur p. 15

3.1.2. Volume des pontes p. 16

3.1.3. Succès reproducteur p. 17

3.2. sterne de Dougall – ar skravig ros sklaer – Sterna dougallii p. 18




3.3. Sterne pierregarin - ar skravig / ar skrev - Sterna hirundo p. 21


3.3.2. Distribution géographique et milieux colonisés par la sterne pierregarin p. 22

3.3.3. Taille des colonies p. 23



3.4. sterne naine - ar c’hwiton - Sternula albifrons p. 26




4. Bilan par départements p. 29

4.1. Ille-et-Vilaine p. 30

4.2. Côtes d’Armor p. 31

4.3. Finistère p. 33

4.4. Morbihan p. 34

III- BIBLIOGRAPHIE p. 36


Liste des tableaux et figures

Tab. 1 : Récapitulatif des sites occupés par les sternes en 2015, statut de protection, aspects fonciers et remerciements p. 3 Tab. 2 : Statut des espèces de sternes en France et en Europe p. 8 Tab. 3 : Effectifs nicheurs des sternes de Bretagne en 2015 (nombre de couples). p. 13 Tab. 4 : Nombre de jeunes sternes menées à l'envol (J), nombre de couples nicheurs dont les colonies ont été suivies (C)

et nombre de poussins à l'envol par couple nicheur (production J/C) en 2015. p. 14

Tab. 5 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne caugek en Bretagne p. 16 Tab. 6 : Volume des pontes de sterne caugek en 2015 p. 16 Tab. 7 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne de Dougall en Bretagne p. 18 Tab. 8 : Volume des pontes de sterne de Dougall en 2015 p. 18 Tab. 9 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne pierregarin en Bretagne

(1) p. 21

Tab. 10 : Volume des pontes de sterne pierregarin en 2015 p. 24 Tab. 11 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne naine en Bretagne p. 24 Tab. 12 : Volume des pontes de sterne naine en 2015 p. 27 Tab. 13 : Sternes nicheuses en Ille-et-Vilaine en 2015 p. 30 Tab. 14 : Sternes nicheuses en Côtes d’Armor en 2015 p. 31 Tab. 15 : Sternes nicheuses en Finistère en 2015 p. 33 Tab. 16 : Sternes nicheuses en Morbihan en 2015 p. 34

Fig. 1 : Les quatre espèces de sternes dont la nidification est régulière en Bretagne p. 8 Fig. 2 : Localisation des ensembles de l’Orom concernés par le bilan sternes 2015 p. 11 Fig. 3 : Répartition et effectifs nicheurs des colonies de sternes de Bretagne en 2015 p. 12 Fig. 4 : Composition spécifique de la population de sternes nicheuses de Bretagne en 2015 p. 12 Fig. 5 : Répartition de la sterne caugek en Bretagne en 2015 p. 15 Fig. 6 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne caugek en Bretagne p. 16 Fig. 7 : Évolution de la production en jeunes de la sterne caugek en Bretagne p. 17 Fig. 8 : Répartition de la sterne de Dougall en Bretagne en 2015 p. 18 Fig. 9 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne de Dougall en Bretagne p. 19

Fig. 10 : Évolution de la production en jeunes de la sterne de Dougall en Bretagne p. 20 Fig. 11 : Répartition de la sterne pierregarin en Bretagne en 2015 p. 21 Fig. 12 : Évolution des effectifs de la sterne pierregarin en Bretagne p. 22 Fig. 13 : Répartition départementale des colonies bretonnes de sterne pierregarin en 2014 et 2015 p. 22 Fig. 14 : Répartition de la sterne pierregarin par type de milieu p. 23 Fig. 15 : Taille des colonies de sterne pierregarin en Bretagne en 2015 p. 23 Fig. 16 : Distribution des effectifs nicheurs de sterne pierregarin selon la taille des colonies p. 24 Fig. 17 : Évolution du succès reproducteur de la sterne pierregarin en Bretagne p. 25 Fig. 18 : Répartition de la sterne naine en Bretagne en 2015 p. 26 Fig. 19 : Évolution des effectifs de la sterne naine en Bretagne p. 27 Fig. 20 : Évolution du succès reproducteur de la sterne naine en Bretagne p. 28 Fig. 21 : Distribution départementale du nombre de couples nicheurs de sternes p. 29 Fig. 22 : Sternes nicheuses en Ille-et-Vilaine en 2015 p. 30 Fig. 23 : Sternes nicheuses en Côtes d’Armor en 2015 p. 31 Fig. 24 : Sternes nicheuses en Finistère en 2015 p. 33 Fig. 25 : Sternes nicheuses en Morbihan en 2015 p. 34

Remarque D’une année sur l’autre, quelques informations peuvent parvenir tardivement concernant notamment les effectifs nicheurs, leur répartition ou le succès de la reproduction. Pour cette raison, les informations fournies dans ce bilan et se rapportant aux années antérieures à 2015 ont pu changer en comparaison des précédents bilans. En règle générale, il convient de considérer les données les plus récentes comme les plus exactes. Par souci de cohérence avec l’unité biogéographique des sternes pierregarin en Bretagne, et sauf mention contraire, les données provenant du littoral Loire-Atlantique, au nord de la Loire (les marais de Guérande essentiellement), sont incluses dans le bilan des sternes de Bretagne. Les sternes des autres colonies de Loire-Atlantique (essentiellement fluviales) n'apparaissent pas dans le bilan pour les mêmes raisons.


I - INTRODUCTION 1. Rappel sur le statut des sternes en France et en Europe Les cinq espèces de sternes nicheuses de Bretagne figurent à l'annexe I de la directive européenne « oiseaux ».

Tab. 2 : Statut des espèces de sternes en France et en Europe

Espèce Nom scientifique Statut de conservation

en France 1

Effectif nicheur français Statut de conservation en

Europe 2

Sterne caugek Thalasseus sandvicensis

Quasi-menacée

8 829-9 138 3 Préoccupation mineure

Sterne de Dougall Sterna dougallii En danger critique

d'extinction 30-32

3 Préoccupation mineure

Sterne naine Sternula albifrons Préoccupation mineure 1 845 4 Préoccupation mineure

Sterne pierregarin Sterna hirundo Préoccupation mineure 5 675 4

Préoccupation mineure

Sterne arctique Sterna paradisaea En danger critique

d'extinction 0

3 Préoccupation mineure

Fig. 1 : les quatre espèces de sternes dont la nidification est régulière en Bretagne

1 La liste rouge des espèces menacées en France, oiseaux nicheurs de France métropolitaine (http://uicn.fr/liste-rouge-oiseaux/) 2 Statuts de conservation (BirdLife International, 2015)

3 Les oiseaux nicheurs rares et menacés en France en 2015 (Jacob in Quaintenne et al. à paraître)

4 Effectifs en nombre de couples en 2011 (Cadiou et al., 2015)


2. Spécificités écologiques Les sternes sont des oiseaux marins migrateurs présents en Bretagne essentiellement d’avril à septembre. Elles transitent par notre région à l’occasion des migrations pré-nuptiale au printemps (d’avril à mai) et post-nuptiale (de juillet à septembre) où elles sont observées sur les sites de guet à la mer ou en halte migratoire sur des plages, des îlots ou divers supports artificiels (bouées, bateaux, parcs ostréicoles,…). Elles s’alimentent essentiellement de poissons et d’invertébrés, qu’elles capturent en plongeant à faible profondeur depuis quelques mètres de hauteur. Autour des colonies, elles s’alimentent dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres au plus, variable selon les espèces et la disponibilité des proies. Elles transportent leur proie en travers du bec. Il peut s’agir d’offrande d’un mâle à une femelle ou de proies destinées à alimenter les poussins. Les jeunes récemment envolés sont encore nourris par les adultes plusieurs semaines après avoir quitté leur colonie. Les sternes nichent dans notre région de fin-avril/début mai jusqu’en juillet/août, généralement en colonies, certaines pouvant réunir plusieurs espèces. Les colonies sont dans la grande majorité des cas situées sur le littoral, sur des îlots à la végétation ouverte, des marais endigués ou des supports artificiels de différente nature.

Sterne caugek Exclusivement marine et très grégaire, la sterne caugek forme le plus souvent des colonies denses comptant plusieurs dizaines voire centaines de couples. Elle niche de préférence dans la végétation très rase ou à même le sol nu. C’est la seule espèce de sterne dont l’hivernage de quelques dizaines d’individus est régulier dans notre région.

Sterne pierregarin La sterne pierregarin est la sterne la plus commune de notre région. Elle est présente sur tout le littoral de Bretagne où elle niche dans des milieux diversifiés. C’est la seule espèce occupant des sites artificiels tels que des bateaux, des pontons, des structures portuaires et même le toit d’un gymnase. Elle a également un régime alimentaire varié, qui bien que principalement piscicole, inclut aussi des invertébrés aquatiques mais aussi terrestres (papillons, hannetons, fourmis…).

Sterne de Dougall La Bretagne est la seule région de France métropolitaine où niche régulièrement cette espèce. La sterne de Dougall est exclusivement marine et niche souvent au sein des colonies de sterne pierregarin et/ou caugek. Contrairement à ces deux espèces, la sterne de Dougall peut adopter une nidification semi-cavernicole, déposant sa ponte préférentiellement sous la végétation ou à l’abri de rochers. Elle utilise volontiers les nichoirs confectionnés à son attention.

Sterne naine Comme son nom l’indique, c’est la plus petite des sternes. En Bretagne, elle niche sur les plages de sables et de galets essentiellement en Iroise (archipel de Molène, île de Sein) et au sillon de Talbert dans les côtes d’Armor.

Sterne arctique Nicheur occasionnel en France, la sterne arctique ne niche plus de manière régulière dans notre pays depuis le milieu des années 1960 (Yésou, 2004). La dernière nidification en Bretagne concernait un couple mixte sterne arctique et sterne pierregarin en Loire-Atlantique en 2009 et peut-être aussi en 2010 (Cadiou, 2015). Dynamique et tendance d’évolution à long terme L’histoire des populations de sternes en Bretagne est bien documentée (voir par exemple Guermeur et Monnat, 1980, Henry et Monnat, 1981, Cadiou et al., 2004, Le Nevé, 2005). La fin des années 1960 s’est caractérisée par un effondrement des effectifs nicheurs sous l’effet conjugué d’un développement de la fréquentation du littoral par les populations humaines et d’une augmentation importante des populations de goélands, espèces concurrentes des sternes pour les sites de nidification et prédatrices des œufs ou des


poussins. Outre la diminution des effectifs nicheurs, le nombre de sites favorables à la nidification des sternes s’est considérablement réduit à quelques sites exempts de prédateurs terrestres, de goélands nicheurs trop nombreux et de dérangements humains trop fréquents. Parmi ces sites figurent les réserves créées à l’initiative de la SEPNB dans lesquelles des mesures de conservation spécifiques aux sternes ont été entreprises (gestion de la végétation, limitation des prédateurs, protection juridique, gardiennage quotidien, sensibilisation des usagers du littoral et des pouvoirs publics), ces mesures contribuant à restaurer les populations nicheuses mais aussi à « fixer » les colonies sur ces quelques sites très protégés. Néanmoins, malgré ces mesures de préservation, l’importante colonie de l’île aux Dames en baie de Morlaix a subi les attaques répétées de visons d’Amérique au cours des années 1990 et 2000 avant d’être déstabilisée par le cantonnement d’un couple de faucon pèlerin à proximité immédiate de la colonie. Ce prédateur naturel des sternes, poursuivant sa recolonisation du littoral breton, a conduit les sternes à retrouver une certaine mobilité et à tenter de coloniser de nouveaux sites de reproduction (île aux Moutons, Iroise, îlots du Trégor-Goëlo). Ce processus d’abandon/colonisation de sites est intrinsèque au fonctionnement naturel des populations de sternes.

3. La stratégie de conservation des sternes en Bretagne La stratégie de conservation des sternes à l’échelle du littoral breton a consisté à préserver, maintenir ou restaurer des conditions de nidifications favorables sur les principaux sites utilisés par ces espèces. La SEPNB a constitué, dès sa création, un réseau de réserves biologiques dont plusieurs îlots accueillant la nidification des sternes. A partir de la fin des années 1980, ne pouvant protéger toutes les colonies, mobiles d’une année sur l’autre, elle a concentré ses efforts sur les principaux sites de nidification des sternes de la région (Jonin, 1989, 1990). Parallèlement, elle a expérimenté et mis en œuvre des actions de conservation dédiées aux sternes. Parmi ces actions, le gardiennage quotidien des colonies a débuté en 1989 et s’est avéré une des actions les plus efficaces pour garantir le bon déroulement de la reproduction des sternes. Outre les partenariats locaux qui ont pu se nouer site par site avec les collectivités locales (communes, communautés de communes, départements), des organismes publics (Parcs Naturels, ONCFS…), des associations (GEOCA, LPO…) ou des particuliers, plusieurs programmes ont permis de mobiliser les moyens permettant de mettre en œuvre cette stratégie à une échelle régionale : contrats nature, programmes européens Life « archipels et îlots marins de Bretagne », de 1998 à 2003, et « conservation de la sterne de Dougall en Bretagne » de 2005 à 2010. La création d’un observatoire des sternes, puis de l’Orom en 2009, ont permis de donner de la cohérence à cette stratégie. Aujourd’hui, en l’absence de programme à l’échelle régionale, la stratégie de conservation des sternes s’appuie sur les partenariats locaux, sur la mise en œuvre de contrats Natura 2000 et sur l’engagement de gardiens saisonniers en contrat de service civique assurant une présence quotidienne sur les principales colonies bretonnes en période de reproduction des sternes. Le bilan sternes de l’Orom Parallèlement aux actions de conservation décrites ci-dessus, l’Orom a pour objectif de synthétiser les données relatives à la reproduction des sternes collectées par le réseau de partenaires présentés précédemment (tableau 1), d’alimenter une base de données interopérable avec les différents organismes utilisateurs des données (GIP Bretagne environnement, région, départements, DREAL, agence des aires marines protégées…) et de rédiger ce bilan.


II- RÉSULTATS DES SUIVIS

1. Localisation des colonies de sternes en Bretagne en 2015

Fig. 2 : Localisation des ensembles de l’Orom concernés par le bilan sternes 2015


2. Bilan régional de la reproduction

2.1. Localisation des colonies

Fig. 3 : Répartition et effectifs nicheurs des colonies de sternes de Bretagne en 2015

Fig. 4 : composition spécifique de la population de sternes nicheuses de Bretagne en 2015

56%

1%2%

41%sterne caugek

sterne de Dougall

sterne naine

sterne pierregarin


2.2. Effectifs nicheurs Tab. 3 : Effectifs nicheurs des sternes de Bretagne en 2015 (nombre de couples).

Ensembles Sites Sites protégés ou

dédiés

Nombre de couples de sternes Effectifs par ensemble(1) caugek pierregarin

de Dougall

naine

3503 RANCE FLUVIALE

La Hisse 2

Moulin Beauchet 5

Port Saint-Jean/La Ville Ger

1

2201 BAIES DE LANCIEUX ET FRESNAYE La Colombière X (20)

2205 CÔTE DU GOËLO Divers îlots 30 25-49 0 - 2

2206 ESTUAIRE DU JAUDY Sillon de Talbert X (2) 1

2208 ARCHIPEL DES SEPT ÎLES Le cerf X 1

2902 BAIE DE MORLAIX île aux Dames X 16

2905 PAYS PAGAN Étang du Curnic 24

2906 RÉGION DES ABERS Aber Benoît 12

2924 SAINT-RENAN Gymnase de Saint-Renan 12

2909 ARCHIPEL DE MOLÈNE

Banneg X 108 38-44 3

Enez ar C’hrizien X (2)

Kemenez - cale X 88 9

Kemenez - sud X 51

Litiry 3 - 9

Beniguet X 1

2911 RADE DE BREST digue sud du port de commerce

2

Réserve du gabion + quai X 180

2917 BAIE D'AUDIERNE Étang de Trunvel X NC

2921 ARCHIPEL DES GLÉNAN île aux Moutons - Moelez X 1 743 180 26

5603 RADE DE LORIENT îlot souris 62

5604 RIA D'ÉTEL

Iniz er Mour X 56

Logoden X 30

Miniavec 24

Gravignez 15

Chenal de Bisconte (barges) 4

5608 BAIE DE QUIBERON

Marais Salant de Kervillen 10

Rivière de Saint-Philibert NC

Rivière de Crac’h NC

5609 GOLFE DU MORBIHAN Barges dédiées X 163-165

Marais divers X 104-186

Bassin maritime > 24

5610 ÉTIER DE PENERF

Marais de Kerboulico 8-9

Marais de Boderhaf 2-3

Ilot du Riom (Redion) X 0-40

4401 PRESQU'îLE GUÉRANDAISE

Marais du Mès 74

Saline de Mirebelle X 120

diverses salines guérandaises 40

Pourcentage des effectifs de sternes sur des sites protégés(1) 98 % 80 % 94 % 100 %

Effectifs nicheurs – Bretagne + littoral Loire Atlantique 1 881 > 1 323 -

1 479 29 - 31 64 - 70

Effectifs nicheurs – Bretagne administrative 1 881 > 1 089 -

1 245 29 - 31 64 - 70

(1) Calculé sur le nombre total de couples dénombrés – (X) effectif non pris en compte dans le total régional en raison de probables reports vers

d’autres colonies.


2.3. Succès reproducteur

Tab. 4 : Nombre de jeunes sternes menées à l'envol (J), nombre de couples nicheurs dont les colonies ont été suivies (C) et nombre de poussins à l'envol par couple nicheur (production J/C) en 2015.

Ensemble Sites Sites

protégés

Sterne

caugek pierregarin de Dougall naine

J C J/C J C J/C J C J/C J C J/C

3503 RANCE FLUVIALE

La Hisse 2 2 1,00

Moulin Beauchet 7 5 1,40

Port Saint-Jean/La Ville Ger

0 1 0

2201 BAIES DE LANCIEUX ET FRESNAYE

La Colombière X

0 (20)(1) 0,00

2205 CÔTE DU GOELO Divers îlots 0 30 0,00 0-1 25-49 0 - 0,04 0 0 - 2 0,00

2206 ESTUAIRE DU JAUDY Sillon de Talbert X 0 (2) 0 0 1 0,00

2208 ARCHIPEL DES SEPT ÎLES Enez ar Razed X 0 1 0

2902 BAIE DE MORLAIX Île aux Dames X 0 16 0

2905 PAYS PAGAN Étang du Curnic 17-18 24 0,71 - 0,75

2906 REGION DES ABERS Aber Benoît 0 12 0

2924 SAINT-RENAN Gymnase de Saint-Renan 12 12 1,00

2909 ARCHIPEL DE MOLÈNE

Banneg X 0 108 0,00 60 38-44 1,36 -1,64 0 3 0,00

Enez ar c’hrizien 0 (2) 0,00

Kemenez - cale 84 88 0,95 1 9 0,11

Kemenez - sud 16 51 0,31

Litiry X 0 3 - 9 0,00

Beniguet X 0 1 0

2911 RADE DE BREST Digue sud du port de com. 0 2 0

Réserve du Gabion X 135 - 145 180 0,75 - 0,81

2921 ARCHIPEL DES GLÉNAN Île aux Moutons X 927 1 743 0,53 117 180 0,65 16 26 0,62

5604 RIA D'ÉTEL

Iniz er Mour X 0 56 0

Logoden X 21 - 23 30 0,70 - 0,77

Miniavec 0 24 0

Gravignez 0 15 0

Chenal de Bisconte 0 4 0

5608 BAIE DE QUIBERON Marais de Kervillen 5 - 13 10 0,50 - 1,30

5609 GOLFE DU MORBIHAN Barges dédiées X 90 - 115 163 - 165 0,55 - 0,71

Marais X 38-43 104-186 0,20 - 0,41

5610 RIVIERE DE PENERF Marais divers 0 10 0

PRESQU'ÎLE GUÉRANDAISE

Marais du Mès 12 74 0,16

4401 Vasière de Mirebelle X 20 120 0,17

Autres marais guérandais 12 40 0,30

Total (% de la pop. recensée pour calculer le succès reproducteur)

927 1 881

(100 %) 0,49 632 - 683

1 210 - 1 366 (91 %)

0,47 - 0,56 16 29 – 31 (94 %)

0,52 - 0,55

17 64 – 70 (100 %)

0,24 - 0,27

Production sur des sites protégés ou dédiés 927 1 851 0,50 582-625 998 - 1 127

0,52 - 0,63 16 29 0,55 17 64 - 70 0,24 - 0,27

J = Jeune à l’envol, C = couple nicheur, J/C = Jeune/Couple (1) (X) : effectif non pris en compte dans le total régional en raison de probables reports vers d’autres colonies NB : L'objectif recherché ici est de connaître le nombre moyen de jeunes produits par couple nicheur.


3. Bilan par espèces

3.1. Sterne caugek - ar skravig vraz - Thalasseus sandvicensis

Fig. 5 : Répartition de la sterne caugek en Bretagne en 2015

3.1.1. Effectif nicheur

Bilan 2015 La population régionale de sterne caugek est de 1 881 couples en 2015. 4 localités accueillent des couples nicheurs

sur 6 sites unitaires différents. L’île aux Moutons (29) accueille 1 743 couples nicheurs, soit 93 % de la population régionale. La colonie occupe l’île principale de Moelez en compagnie de sternes pierregarin et sternes de Dougall. La colonie de l’île de La Colombière (22) est abandonnée le 23 mai. Après cet abandon, une visite sur l’île permet de comptabiliser une vingtaine de pontes, toutes prédatées, et la découverte d’au moins deux sternes caugek adultes et d’un huîtrier pie, tués probablement par un mammifère : renard ou vison d’Amérique (Nodjoumi-Chad et al., 2015). Il ne faut pas non plus exclure les possibles perturbations engendrées par le couple de faucon pèlerin nichant sur l’île Agot (35), située à 3,5 kilomètres à l’est de la colonie, qui ont pu contribuer à l’abandon du site. Cette désertion est rapidement suivie par l’installation d’une colonie dans l’ouest de l’archipel de Bréhat (22) constatée le 28 mai. Une trentaine de couples nichent sans succès sur 3 îlots différents et la prédation des œufs est constatée sur l’île Vierge (archipel de Modez), après plus d’un mois d’occupation par des couveurs (GEOCA, 2015). Une colonie de sterne caugek s’installe tardivement, à partir de la mi-juin, sur l’île Banneg au nord de l’archipel de Molène (29) où 14 nids à un oeuf sont trouvés le 16 juin. Cette colonie s’agrège à une colonie de sterne pierregarin préalablement installée. 108 couples sont recensés le 9 juillet. Entre le 23 et le 25 juillet, la colonie est totalement abandonnée alors que l’élevage des poussins est en cours. Ces derniers ont semble-t-il tous été prédatés par les goélands marins suite à des


perturbations de la colonie par le faucon pèlerin (Mahéo et al., 2016). Évolution des effectifs nicheurs et distribution des colonies

La population régionale de sternes caugek enregistre une baisse de - 10 % par rapport à l’effectif nicheur 2014. Cependant, l’évolution à moyen terme est de + 12 % entre 2006 et 2015. Cette évolution s’accompagne d’une redistribution des couples nicheurs, vers l’île aux Moutons dont l’effectif continue de croître cette année, tandis que l’espèce se réimplante en Iroise et dans le Trégor Goëlo.

Tab. 5 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne caugek en Bretagne

Département Effectifs 2011

Effectifs 2012

Effectifs 2013

Effectifs 2014

Effectifs 2015

Ille-et-Vilaine (35) 0 0 0 0 0

Côtes d’Armor (22) 44-57 404 445 387 50 (1)

Finistère (29) 1 097-1 113 1 500-1 775 1 473 1 708 1 851

Morbihan (56) 0 0 0 1 0

TOTAL 1 141-1 170 1 904-2 179 1 919 2 096 1 881 (1)

(1) Les 20 couples nicheurs de l’île de La Colombière ne sont pas pris en compte dans le total régional en raison d’un probable report vers d’autres colonies

Fig. 6 : Évolution des effectifs nicheurs de sterne caugek en Bretagne

3.1.2. Volume des pontes Le volume des pontes a été relevé sur l’île aux Moutons et sur Banneg. Sur l’île de la Colombière, le décompte des nids prédatés a été réalisé après la désertion de la colonie et la dispersion des coquilles d’œufs n’a pas permis d’effectuer un relevé précis du volume des pontes. Aucun débarquement n’a été réalisé sur les sites du Trégor-Goëlo.

Tab. 6 : volume des pontes de sterne caugek en 2015

Sterne caugek Date 1ω 2ω 3ω 1p Total ω + p N ω / N

Banneg (29) 09/07/2015 88 16 0 4 124 108 1,15

Moelez (29) 03/06/2015 1 126 587 30 0 2 390 1743 1,37 Sources : Mahéo et al. 2016, Courcoux-Caro et al. 2015

500

1000

1500

2000

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015

No

mb

re d

e c

ou

ple

s

Années


3.1.3. Succès reproducteur

Seule la colonie de l’île aux Moutons (29) produit des jeunes à l’envol avec un minimum de 927 juvéniles comptabilisés pour 1 743 couples, soit une production de 0,53 j/c. Rapportée à l’effectif nicheur régional, la production moyenne régionale est de l’ordre de 0,49 j/c. Elle est considérée comme moyenne à mauvaise selon Cadiou (2010). A moyen terme le succès reproducteur moyen est de 0,46 j/c. sur la période 2016-2015.

Fig. 7 : Évolution de la production en jeunes de la sterne caugek en Bretagne

0,00

0,10

0,20

0,30

0,40

0,50

0,60

0,70

0,80

0,90j/c.


3.2. Sterne de Dougall – ar skravig ros sklaer – Sterna dougallii

Fig. 8 : Répartition de la sterne de Dougall en Bretagne en 2015


En 2015, la Bretagne accueille 29 à 31 couples nicheurs de sternes de Dougall soit la quasi-totalité des nicheurs de France métropolitaine, un couple isolé nichant, sans succès, dans l’archipel de Chausey (F. Galien comm. pers.). Les effectifs nicheurs sont stables (30-31 couples en 2014) mais leur répartition géographique évolue. L’île de la Colombière (22), qui accueillait 17 à 18 couples en 2014, est désertée cette année tandis que l’effectif de l’île aux Moutons (29) double par rapport à l’année dernière, atteignant 26 couples. L’espèce se reproduit à nouveau en Iroise, sur l’île de Banneg (29), où 3 couples s’installent tardivement en même temps que des sternes caugek au sein d’une colonie de sterne pierregarin (Mahéo et al. 2016). Deux couples sont aussi observés fin juin et début juillet dans l’archipel de Modez (22), à l’ouest de Bréhat, sur deux îlots différents, en compagnie de sternes pierregarin (GEOCA, 2015) mais sans indice de reproduction certain.


Tab. 7 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne de Dougall en Bretagne


Effectifs 2012

Effectifs 2013

Effectifs 2014

Effectifs 2015


Côtes d’Armor (22) 1-2 11-17 15 17-18 0-2

Finistère (29) 2 21 13 13 29

Morbihan (56) 0 0 0 0 0

TOTAL 3-4 32-38 28 30-31 29-31

Fig. 9 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne de Dougall en Bretagne

3.2.2. Volume des pontes Tab. 8 : volume des pontes de sterne de Dougall en 2015 en Bretagne

Sterne de Dougall Date 1ω 2ω N ω / N

île Banneg (29) 09-22/07/2015 2 1 3 1,33

île aux Moutons - Moelez (29) 03/06/2015 4 14 18 1,78 Sources : Mahéo et al. 2016, Courcoux-Caro U. et al. 2015


Seule la colonie de l’île aux Moutons produit 16 jeunes à l’envol pour 26 couples nicheurs, soit une production de 0,62 j/c. Rapportée à l’effectif nicheur breton, la production régionale est estimée à 0,52-0,55 jeune/couple. Elle est considérée comme moyenne d’après les seuils pris en compte par l’Orom (Cadiou et al. 2010). Elle est identique à la production moyenne des dix dernières années estimée à 0,54 jeune/couple.

0

20

40

60

80

100

120

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015

No

mb

re d

e c

ou

ple

s

Année


Fig. 10 : Évolution de la production en jeunes de la sterne de Dougall en Bretagne

0,00

0,10

0,20

0,30

0,40

0,50

0,60

0,70

0,80

0,90

j/c.


3.3. Sterne pierregarin - ar skravig / ar skrev - Sterna hirundo

Fig. 11 : Répartition de la sterne pierregarin en Bretagne en 2015

3.3.1. Effectif nicheur La population de sterne pierregarin atteint un minimum de 1 089 à 1 245 couples nicheurs en 2015, de la

Rance maritime (Ille-et-Vilaine) à l’étier de Pénerf (Morbihan). Cet effectif est en recul de -16 % par rapport à 2014. Cette année encore, le bilan est sous-estimé en raison du recensement partiel des couples nicheurs dans le golfe du Morbihan. Les marais endigués en périphérie du golfe, ainsi que les supports artificiels dédiés à la nidification des sternes font l’objet d’un suivi annuel. En revanche, le bassin maritime du golfe du Morbihan n’a pas été recensé de façon exhaustive (M. Fortin, comm. pers.). Les sternes y nichent essentiellement sur des supports non dédiés (bateaux et barges ostréicoles à l’abandon ou peu utilisés).

Tab. 9 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne pierregarin en Bretagne(1)


Effectifs 2012

Effectifs 2013

Effectifs 2014

Effectifs 2015

Ille-et-Vilaine (35) 1-2 1 4 5-7 8

Côtes d’Armor (22) 149 -163 > 146-147 197-202 259-264 26-50

Finistère (29) 415-429 470-476 310-323 546-559 553-559

Morbihan (56) 484-511 > 591-605 > 390-402 > 554-596 > 502-628

TOTAL 1 049-1 105 1 208-1 229 901-931 > 1 364-1 426 > 1 089-1 245 (1) ce tableau ne prend en compte que les effectifs de la Bretagne administrative


Fig. 12 : Évolution des effectifs de la sterne pierregarin en Bretagne

3.3.2. Distribution géographique et milieux colonisés par la sterne pierregarin La sterne pierregarin occupe l’ensemble du littoral breton. En 2015, un minimum de 54 à 63 sites unitaires différents ont accueilli des couples nicheurs, dont 3 en Ille-et-Vilaine, 9 à 18 en Côtes d’Armor, 13 dans le Finistère et au moins 29 dans le Morbihan. 23 à 32 sites sont occupés en Bretagne nord et accueillent 36 % des nicheurs bretons, de l’estuaire de la Rance (35) à la rade de Brest (29). Au moins 31 sites en Bretagne sud, de l’étang de Trunvel (29) à l’étier de Pénerf (56), accueillent 64 % de la population régionale de cette espèce.

Fig. 13 : Répartition départementale des colonies bretonnes de sterne pierregarin en 2014 et 2015

200

600

1000

1400

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015

No

mb

re d

e c

ou

ple

s

Année

0

10

20

30

40

50

60

70

2014 2015

Ille-et-Vilaine

Côtes d'Armor

Finistère

Morbihan


Fig. 14. Répartition de la sterne pierregarin par type de milieu

14.1. colonies 14.2. couples nicheurs

Les sites naturels colonisés par la sterne pierregarin sont essentiellement des îlots marins. Les marais endigués, sites semi-naturels, accueillent 20 % des colonies mais seulement 15 % des couples nicheurs. Hormis un site en Rance maritime, les marais endigués sont tous situés en Bretagne sud, autour du golfe du Morbihan et de la rivière de Pénerf. Le nombre de sites artificiels occupés représente au moins 43 % des sites de nidification et abrite plus du tiers des nicheurs bretons, bilan sous-estimé compte tenu des comptages partiels. Il s’agit de pontons spécialement aménagés pour accueillir les sternes, d’infrastructures portuaires ou de bâtiment mais aussi de chalands ostréicoles ou de « bateaux ventouses ». 3.3.3. Taille des colonies

La taille des colonies de sterne pierregarin est très variable (Fig. 14). 60 % des sites occupés compte moins de 10 couples. La taille moyenne des colonies est de 22 couples. Six colonies comptent plus de 50 couples, dont trois plus de 100 couples.

Fig. 15 : Taille des colonies de sterne pierregarin en Bretagne

nombre de nids par colonie

43%

20%

37%

sites artificiels

marais endigués

sites naturels

36%

15%

49%

0

5

10

15

20

25

1 2-5 6-10 11-20 21-50 51-100 > 100

2014

2015


Plus de la moitié (51 %) de l’effectif régional de sterne pierregarin niche au sein des 5 colonies de plus de 100 couples et les 17 colonies comptant plus de 20 couples accueillent 80 % des sternes pierregarin nichant en Bretagne.

Fig. 16 : Distribution des effectifs nicheurs de sterne pierregarin selon la taille des colonies

nombre de nids par colonie

3.3.4. Volume des pontes Le contenu des nids n’a été relevé que sur les colonies faisant l’objet d’un comptage dans la colonie au moment du pic des pontes. Le volume moyen des pontes en Bretagne est de 2,53 œufs/nids. Il varie de 2,00 à 2,66, hormis sur Miniavec où le volume est de seulement 1,60 œufs/nids mais il s’agit là de pontes de remplacement suite à l’échec de la colonie d’Iniz er mour.

Tab. 10 : Volume des pontes de sterne pierregarin en 2015 en Bretagne

Sterne pierregarin Date 0 ω 1ω 2ω 3ω 4 ω 6 ω N ω / N

Banneg (29) 02/06/2015 4 10 20 34 2,47

Kemenez (29) 18/06/2015 8 24 54 2 88 2,57

Beniguet (29) 06/06/2015 1 1 2,00

Gabion (29) 17/06/2015 1 29 29 114 4 1 178 2,37

Moutons (29) 03/06/2015 10 42 120 172 2,64

Iniz er mour 07/05/2015 11 11 15 2 39 2,21

Miniavec (56) 16/06/2015 2 10 7 3 1 23 1,60

Bois Bas (56) 2015 386 145 2,66

Bretagne (moyenne) 2015 1 500 592 2,53 Sources : Mahéo et al. 2016, Veau et al. 2015, P.Yézou et F. Bernard, Courcoux-Caro U. et al. 2015, Le Narzul 2015, D. Lédan.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

1 2-5 6-10 11-20 21-50 51-100 > 100

2014

2015



Fig. 17 : Évolution du succès reproducteur de la sterne pierregarin en Bretagne

Le succès de la reproduction est estimé à partir des colonies sur lesquelles un suivi du nombre de jeunes

atteignant l’âge de l’envol a pu être réalisé. Ces sites concernent 91 % de l’effectif dénombré à l’échelle régionale (Loire-Atlantique comprise), soit 1 210 à 1 341 couples ayant élevé 632 à 683 poussins jusqu’à l’âge de l’envol. La production régionale est donc de l’ordre de 0,47 à 0,56 jeune/couple. Elle est considérée comme moyenne selon les seuils de l’Orom (Cadiou et al. 2010). Elle est meilleure sur les sites artificiels que sur les îlots marins naturels et dans les marais endigués.

0,00

0,10

0,20

0,30

0,40

0,50

0,60

0,70

0,80

0,90j/c.


3.4. Sterne naine - ar c’hwiton - Sternula albifrons


64 - 70 couples de sternes naines se sont reproduits en Bretagne en 2015. Hormis un couple nichant sur le sillon de Talbert (22) (Geoca, 2015), la population bretonne de sterne naine est localisée dans le sud de l’archipel de Molène (29), où l’espèce occupe quatre sites unitaires différents. Deux nids sont trouvés sur Enez ar C’hrizienn le 13 mai alors qu’une centaine d’individus paradent et se cantonnent sur cet îlot minuscule. Malheureusement, un hélicoptère de la gendarmerie nationale provoque l’abandon du site le 20 mai (Mahéo et al., 2016). L’île de Kemenez accueille deux colonies distinctes. La première, monospécifique, occupe la plage sud et compte 51 nids le 11 juin. La seconde, composée aussi de sterne pierregarin, est située au nord-est de la cale d’accès à l’île et compte 9 nids le 18 juin. L’île de Litiri accueille un maximum de 9 nids actifs le 11 juin mais seulement 3 nids actifs le 18 juin (données PNMI). L’espèce ne niche pas sur l’île de Sein cette année (M. Buanic, PNMI), où deux couples s’étaient installés l’an passé.

Fig. 18 : Répartition de la sterne naine en Bretagne en 2015


Tab. 11 : Évolution des effectifs nicheurs de la sterne naine en Bretagne


Effectifs 2012

Effectifs 2013

Effectifs 2014

Effectifs 2015


Côtes d’Armor (22) 8-9 0 0 3 1

Finistère (29) 52-56 59-60 78-79 47 63-69

Morbihan (56) 0 0 0 0 0

TOTAL 60-65 59-60 78-79 50 64-70

Fig. 19 : Évolution des effectifs de la sterne naine en Bretagne

3.4.2. Volume des pontes

Tab. 12 : Volume des pontes de sterne naine en 2015 en Bretagne

Sterne naine Date 1ω 2ω 3ω 4 ω Total ω N ω / N

Enez ar C’hizienn 13/05/2015 2 0 0 0 2 2 1,00

Kemenez sud 11/06/2015 9 34 8 0 101 51 1,98

Kemenez cale 18/06/2015 5 2 0 0 9 9 1,00

Litiri 27/05/2015 4 2 2 0 14 8 1,75

Litiri 11/06/2015 1 5 2 1(1)

21 9 2,33

Litiri 18/06/2015 0 3 0 0 6 3 2,00 Sources : Mahéo et al. 2016, Veau et al. 2015, PNMI 2015 (1)

Les pontes de 4 œufs chez la sterne naine sont très rares (occurrence inférieure ou égale à 1% des pontes dans plusieurs études portant

sur plusieurs centaines de pontes) et peuvent être confondues avec des pontes de grand gravelot Charadrius hiaticula (Cramp, 1985). Cette espèce nichant aussi à Litiri, cette donnée paraît donc douteuse.

3.4.3. Succès reproducteur La production moyenne régionale est estimée à 0,24-0,27 jeune/couple. Elle est donc médiocre d’après

les seuils définis par l’Orom (Cadiou et al. 2010). Seule l’île de Kemenez produit des jeunes. Au minimum 16 jeunes prennent leur envol de la colonie du sud, mais cet effectif est probablement sous-estimé en raison d’un manque de suivi au moment de l’envol des jeunes. Les premiers envols sont constatés dès le 27 juin et l’effectif de 16 jeunes volants est relevé le 14 juillet, sans indication entre ces deux dates (Veau, 2015). Un seul poussin atteint l’âge de l’envol dans la colonie de la cale. Les couples nichant sur Litiri échouent comme en atteste l’absence d’oiseaux lors de la dernière visite effectuée par le PNMI le 29 juin.

0

20

40

60

80

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015

No

mb

re d

e c

ou

ple

s

Année


Fig. 20 : Évolution du succès reproducteur de la sterne naine en Bretagne

0,00

0,20

0,40

0,60

0,80

1,00

1,20

1,40

1,60

1,80j/c


4. Bilan par départements Les quatre départements bretons ont accueilli 3 063 à 3 227 couples nicheurs de sternes, de quatre espèces, en 2015. L’Ille-et-Vilaine compte 8 couples, uniquement de sterne pierregarin, dans trois localités, représentant 0,2 % de la population régionale de sternes. Les Côtes d’Armor comptent 57 à 83 couples, de quatre espèces, soit 2 % des sternes nichant en Bretagne. Ce département enregistre une forte diminution des effectifs nicheurs de sternes cette année en raison de l’abandon de l’île de La Colombière. Le Finistère est le département ayant la plus forte responsabilité dans la conservation des sternes en Bretagne et elle se renforce encore en 2015 puisqu’il accueille 80 % de l’effectif régional de sternes, contre 64 % en 2014. Quatre espèces réparties dans 17 localités différentes totalisent entre 2 496 et 2 508 couples nicheurs. Le Morbihan accueille au moins 502 à 628 couples de sternes pierregarin représentant 18 % de l’effectif régional de sterne, toutes espèces confondues.

Fig. 21 : Évolution de la distribution départementale du nombre de couples nicheurs de sternes toutes espèces confondues en Bretagne

6

669

2 321

576

8 70

2 502

565

0

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

Ille-et-Vilaine Côtes d'Armor Finistère Morbihan

2014

2015


4.1. Ille-et-Vilaine Tab. 13 : Sternes nicheuses en Ille-et-Vilaine en 2015

Nombre d’espèces nicheuses Espèces nicheuses Effectif nicheur 2015 et tendance1

Nombre de localités et tendance

1

caugek pierregarin de Dougall

naine

0 8 couples -

0 0

3 -

1 par rapport à 2014

La nidification des sternes en Ille-et-Vilaine en 2015 concerne une espèce, la sterne pierregarin. 8 couples ont niché en Rance cette année en trois localités différentes. 2 couples ont niché sur un voilier à la Hisse (Saint-Samson-sur-Rance, 22) et 1 couple entre Port-Saint-Jean (La-Ville-ès-Nonais, 35) et La Ville Ger (Pleudihen-sur-Rance, 35). L’étang du Moulin Beauchet (Saint-Suliac, 35) accueille 5 couples nicheurs (Prodhomme 2015).

Fig. 22 : Sternes nicheuses en Ille-et-Vilaine en 2015

Faits marquants L’étang Beauchet reste le principal site de nidification de la sterne pierregarin en Rance. L’îlot Notre-Dame, Espace Naturel Sensible appartenant au Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine et qui bénéficie d’un statut de réserve associative, a fait l’objet de mesures de gestion de la végétation et d’une opération de dératisation. Cependant, les sternes qui ont occupé cet îlot par le passé ne s’y sont pas installées.


4.2. Côtes d’Armor Tab. 14 : Sternes nicheuses en Côtes d’Armor en 2015



3 ou 4


naine total

30 couples - 26-50 couples -

0-2 couples - 1 couple -

57-83 couples -

11 -


Trois espèces de sternes nichent de façon certaine dans les Côtes d’Armor en 2015 : la sterne caugek, la sterne pierregarin et la sterne naine. La nidification de la sterne de Dougall est possible suite à l’observation de 2 couples sur 3 îlots différents de l’archipel de Modez, mais sans indice certain de reproduction. L’île de la Colombière, propriété du conseil départemental accueillait la principale colonie du département en 2014. Le site, où une vingtaine de couples de sterne caugek avait pondu, a été déserté en début de saison 2015. Les sternes pierregarin et de Dougall n’avaient pas encore pondu et les oiseaux présents en début de saison ont déserté l’archipel des Ebihens pour d’autres sites moins perturbés. Les autres localités ont accueillis 30 couples de sternes caugek sur 3 sites unitaires différents, 26 à 50 couples de sterne pierregarin répartis sur au moins 9 îlots différents où l’espèce a niché de façon certaine, 9 autres sites fournissant des indices de nidification probable ou possible. Trois sites sont utilisés par 2 couples de sterne de Dougall et un couple de sterne naine niche sur le sillon de Talbert. La côte du Goëlo et en particulier l’archipel de Bréhat concentre les colonies de sterne pierregarin, hormis 2 couples qui nichent sans succès aux Sept-Îles. Il est probable que des couples isolés de cette espèce n’aient pas été recensés sur la côte de granit rose, en l’absence de prospection ciblée cette année, faute d’observateurs, et en raison d’un littoral offrant d’importantes possibilités d’accueillir la nidification de cette espèce qui peut facilement passer inaperçue.

Fig. 23 : Sternes nicheuses en Côtes d’Armor en 2015


Faits marquants La prédation de sternes et de leurs pontes sur l’île de La Colombière ayant provoqué l’abandon du principal site de nidification des sternes du département, une partie des oiseaux en provenance de ce site ce sont reportés vers l’archipel de Bréhat, comme cela s’est déjà produit par le passé. L’île de la Colombière, accessible à pied sec à basse mer de fort coefficient est un site régulièrement exposé au risque de prédation par les mammifères terrestres et notamment par le renard roux. Le faucon pèlerin niche aussi désormais à proximité (île Agot – 35) et constitue aussi un facteur limitant la quiétude de ce site pour la nidification des sternes. Les îlots du Trégor-Goëlo sont eux aussi très exposés à la fréquentation humaine et à la prédation par les rats. Ces raisons expliquent la baisse des effectifs nicheurs de sternes en Côtes d’Armor en 2015.


4.3. Finistère Tab. 15 : Sternes nicheuses en Finistère en 2015



4


naine total

1 743 couples - 553-559 couples -

29 couples - 63-69 couples -

2 496 à 2 508 couples -

17 -


Quatre espèces de sternes nichent en Finistère en 2015 pour un total de 2 496 à 2 508 couples. Comme en 2014, le site de l’île aux Moutons accueille la plus importante colonie du département et de la région Bretagne. Cette colonie abrite trois espèces : la sterne caugek, la sterne de Dougall et la sterne pierregarin. Avec 1 743 couples, l’île aux Moutons accueille la deuxième colonie de sterne caugek et l’essentiel des couples nicheurs de sterne de Dougall de France métropolitaine. La quasi-totalité des sternes naines nichant en Bretagne se concentre dans le sud de l’archipel de Molène.

Fig. 24 : Sternes nicheuses en Finistère en 2015

Faits marquants La colonie de l’île aux Moutons continue d’attirer des oiseaux nicheurs en provenance des localités désertées dans le nord Bretagne (Baie de Morlaix et archipel des Ebihens). Le fait le plus remarquable de l’année 2015 est le doublement de l’effectif nicheur de sterne de Dougall, qui passe de 13 couples en 2014 à 26 couples en 2015, ces oiseaux provenant très probablement de l’île de La Colombière (22), non colonisée cette année. L’enjeu de conservation de ce site est désormais majeur, cette colonie de sterne étant la première colonie de sterne de Dougall, la deuxième colonie la plus importante de France métropolitaine pour la sterne caugek et la plus importante colonie de sterne pierregarin de Bretagne. Les moyens de conservation dédiés à ce site restent néanmoins très limités au regard des enjeux.


4.4. Morbihan

Tab. 16 : Sternes nicheuses en Morbihan en 2015

Nombre d’espèces nicheuses Espèces nicheuses Effectif nicheur 2015 et

tendance Nombre de localités et

tendance

1


naine

0 > 502 à 628 couples -

0 0

> 29 -


La sterne pierregarin est la seule espèce nichant régulièrement en Morbihan. Une grande diversité de milieux sont colonisés par l’espèce. Les îlots marins de la rade de Lorient et de la ria d’Etel accueillent de belles colonies, ainsi que les marais endigués et les sites artificiels dédiés du golfe du Morbihan. Le bassin maritime du golfe du Morbihan n’a pas été prospecté de manière exhaustive cette année. Des couples épars y utilisent des supports artificiels non dédiés (chalands ostréicoles ou bateaux ventouses).

Fig. 25 : Sternes nicheuses en Morbihan en 2015

Faits marquants La colonie d’Iniz er Mour a de nouveau été désertée cours d’incubation. La prédation par des rats y a été constatée. Remarque Le recensement annuel des populations régionales de sternes réalisé depuis 1989 permet de suivre l’évolution des populations et constitue un indicateur de l’état de l’environnement littoral. Faute de moyens suffisants pour réaliser un suivi coordonné à l’échelle du département du Morbihan, le bilan départemental présenté cette année est partiel, le bassin maritime du golfe du Morbihan n’ayant pas été prospecté de


façon exhaustive. De plus, ce bilan ne tient que partiellement compte des abandons et réinstallations de couples nicheurs intervenant au cours de la saison, au gré des perturbations impactant certains sites de nidification. L’effectif départemental indiqué est donc à considérer comme la somme des effectifs de chaque site unitaire, n’excluant pas d’éventuels et probables doubles comptages. Par ailleurs, l’absence de moyens dédiés aux suivis sur plusieurs sites ne permet pas d’obtenir une estimation fiable de la production en jeunes. Ce bilan départemental partiel se répercute évidement sur le bilan régional qui perd en exhaustivité et en précision.


III- BIBLIOGRAPHIE

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GEOCA 2015 – Suivi de la reproduction des sternes sur la ZPS Trégor-Goëlo FR5310070 (Côtes d’Armor) – Observatoire des Oiseaux Marins et côtier de la sous-région marine Manche-Mer du Nord. Groupe d’Etudes Ornithologiques des Côtes d’Armor. Communauté de Communes Paimpol-Goëlo. 33 p. + annexes

Guermeur Y. & Monnat J.-Y. 1980 – Histoire et géographie des oiseaux nicheurs de Bretagne. SEPNB / Ar Vran, Brest, 240 p.

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Quaintenne G. et les coordinateurs-espèce – Les oiseaux nicheurs rares et menacés en France en 2015. A paraître

Veau K. & Baduel A. 2015 – Île de Quéménès. Suivis et préservation des oiseaux nicheurs en 2015. Bretagne Vivante / Conservatoire du littoral. 31 p. + annexes

Yésou P. 2004 – Sterne arctique in Cadiou B., Pons J.-M. & Yésou P. (Éds), Oiseaux marins nicheurs de France métropolitaine (1960 – 2000). Editions Biotope, Mèze : pp. 192-193.

Yésou P. & Bregeon S. 2016 – Réserve de Béniguet. Rapport d’activités scientifiques et techniques pour l’année 2015. ONCFS, Nantes, 49 p.


HOMMAGE Á JEAN-PAUL RIVIÈRE Conservateur de la réserve de l’île de La Colombière, Jean-Paul Rivière

s’est éteint le 19 septembre 2015

Jean-Paul devant l'archipel des Ebihens à Saint-Jacut-de-la-Mer le 25.04.2012. photo Damien Le Guillou

C'est avec une grande tristesse que j'ai appris le décès de Jean-Paul Rivière. Compagnon de route de l'association depuis plusieurs décennies, Jean-Paul s'est engagé de manière très forte pour la protection de notre patrimoine naturel en devenant dès 1992 le conservateur bénévole de la réserve de la Colombière, à Saint-Jacut de la Mer. C'est pourquoi, si les sternes et les autres oiseaux marins continuent de venir nicher sur cet îlot, au point d'en faire un des sites les plus importants de Bretagne, voire de France, nous le devons beaucoup à Jean-Paul. Amoureux de la nature, passionné par les oiseaux marins et par la côte d'Emeraude, il a apporté son énergie, sa disponibilité et ses idées pour faire vivre ce territoire. Je n'oublie pas non plus combien il a facilité la participation de très nombreux jeunes, stagiaires et services civiques, qui ont trouvé auprès de lui les conseils et la convivialité indispensables pour les accompagner dans leur action pour l'intérêt général. Depuis quelques années, il avait trouvé auprès de Philippe Autors un soutien à son action sur ce site, et leur duo fonctionnait très bien. Toute l'association Bretagne Vivante se joint à moi pour saluer un engagement exceptionnel au service d'un patrimoine exceptionnel. Nous adressons également toute notre sympathie à sa famille et ses amis. Merci à toi Jean-Paul.

Jean-Luc Toullec, Président de Bretagne Vivante.

contact : [email protected]
mailto:[email protected]

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