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53 Décembre 2003 Cant Pol information Bulletin de la Police cantonale vaudoise

Pol Cant No53 - VD.CH...nous entendons la développer. Je voudrais d'abord te dire qu'il est inutile de perdre ton temps à lire la suite de cet écrit si tu penses que la filmographie

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53 Décembre 2003

CantPolinformation

Bulletin de la Police cantonale vaudoise

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EditeurAssociation de la Revue de la Police cantonale vaudoiseCentre Blécherette, 1014 Lausanne

Rédacteur responsable Jean-Christophe Sauterel

Responsable d’édition Jean-Paul Hermann

RédacteursJean-Luc Agassis, Carine Scherer Brandt, Vincent Delay, Tony Maillard, Guy-Charles Monney, Jean-Philippe Narindal

PhotosCharles Dagon, Mohammed Zouhri, Maurice Monney, Guy Vuffray

Conception et réalisationTasmanie SA, Lausanne

PublicitéIMS International Media SA, Jean-Marie ChassotTél. : 021 641 13 60 - Fax : 021 641 13 10E-Mail : [email protected]

Photolithos et impressionImprimerie Corbaz SA, Montreux

© Police cantonale vaudoise.Toute reproduction autorisée avec l'accord de l'éditeur.Paraît 4 fois par an en 4'500 exemplaires.Tirage contrôlé par la REMP.Revue distribuée gratuitement à tous les membres des polices vaudoises, aux polices de Suisse, aux autorités civiles et judiciaires cantonales et fédérales,aux partenaires privés et à nos annonceurs.

Sommaire

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Décembre 2003No 534

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EditoLettre ouverte

HistoireUne extraordinaire imposture scientifique

EclairageCET, discret et indispensable

DestinUn flic qui biberonne!

Temps fortsUrgence!

PassionPeintre voyageur autodidacte

Pol Cant Info 53 Decembre 2003

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C'est ce que tu vises non?Mais attends, tu ne sais pas tout. Jene t'ai parlé que des préalablespurement intellectuels, or ils nesuffisent pas à faire un bon policier.Car au moment où la populationaura besoin de tes services, sans se"ficher" de ton savoir, elle voudrasurtout que tu agisses. Pour toi lemoment sera crucial. La connaissanceprécédant l'action ou, pour reprendreun vieil axiome, l'esprit l'emportantsur le glaive, il faudra que tu utilisessans la moindre hésitation tout tonsavoir, tous les topiques (pour cemot je te renvoie à ton dictionnaire)acquis durant ton école de police etfaire valoir simultanément testalents, tes valeurs, ta personnalité,ta condition physique, ton "feeling",ta curiosité, ton entregent, taténacité, ta pugnacité, ton espritconstructif, ta vision, ton éducationetc… (dis-moi si j'en oublie!)

A ce stade de mon discours, et si tume fais le plaisir de poursuivre talecture, je suis en mesure de te direce qui t'attend si, ce qu'à Dieu et àtoi plaise, tu choisis de servir l'Etatet la population en rejoignant dansquelques années les bancs del'Ecole de police.

Je ne vais naturellement pas tedonner ici les horaires, le détail descours mais simplement t'orientersur l'objectif pédagogique généralque nous poursuivons.

Le jeu de rôlesAccroché à ta "play station", habituéau "chat" sur le "web" ou au "shortmessage", tu as acquis, sans aucune

inhibition technique, des référencesque tes aînés ont peine à suivre,voire à comprendre. Ton proprefonctionnement s'en trouve modifiéet nous savons à quel point taréceptivité à l'enseignement s'est,non pas amoindrie, mais décalée.Au fond, et pour préciser ma pensée,les "bouquins" te paraissent parfai-tement barbants ou dépasséspuisque incapables de dialogueinteractif; a fortiori le cours demaître à élève, sans t'ennuyer,provoque chez toi plus de somno-lence que de concentration.

Notre école va donc orienter peuà peu une plus grande partie deson programme vers ce que j'appel-lerai (ce qui devrait te plaire) le"role-playing".

Durant l'enseignement qui te seraprodigué, tu auras ainsi la possibilitéde te "couler" dans plusieurs rôles,devenir tour à tour malfaiteur etpolicier, gendarme, inspecteur de lasûreté, analyste criminel, honnêtecommerçant, juge, homme de presse,badaud, victime, et, pourquoi pas,médecin légiste. Rassure-toi, tu neseras pas noté sur tes qualitésd'acteur - au sens artistique duterme - mais bien sur tes capacités àagir dans la légalité, l'opportunitéet la proportionnalité. Tu sauras ceque l'on attend de toi en situationréelle comme tu sauras commentles autres agissent et réagissent.

Veux-tu une conclusion? La voilà :L'aventure policière est presquecelle de l'esprit. La société se fragi-lise, se divise, se perd en chemins

de plus en plus tortueux provo-quant une exacerbation des besoinssécuritaires et donc une thérapiedonnée par une police qualifiée,forte, homogène, crédible et dignede confiance, souvent en forme dedernier recours.

Voilà, cher J.F.A., ce que je voulaisencore préciser. Comme je te l'aisignalé lors de notre rencontre tutrouveras chez nous un accueilpermanent et une liste de contactspossibles. A toi de jouer!

www.police.vd.ch

Eric LehmannCommandant de la Police cantonale

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Vers une formation unifiée.Mon cher Jacques-Francis-Alain,Tu as seize ans, un prénom composé, et j'ai bien remarqué, lorsde notre rencontre fortuite sur le stand de la Police cantonale audernier Comptoir, que mes réponses aux questions posées partes "potes" et toi sur la profession de policier ne comblaientvotre curiosité qu'à moitié, cela d'autant plus que votre intérêtse portait davantage sur la voiture tonneau ou sur le visagecongestionné des candidats aux démonstrations du choc frontal.Comme je te l'ai promis je rédige à votre attention un bref des-criptif de la formation policière telle qu'elle existe et telle quenous entendons la développer.

Je voudrais d'abord te dire qu'il estinutile de perdre ton temps à lire lasuite de cet écrit si tu penses que lafilmographie policière américaine àlaquelle ta trop grande assiduitédevant le petit écran t'a habituéserait la référence en la matière.

Tu es encore là?Bon. Allons-y! Patrouiller à pied et en voiture,intervenir dans le trafic routier,répondre à la demande du citoyen,prévenir, enquêter, identifier, inter-peller, appréhender, dénoncer desfaits constituant des infractions,protéger les personnes et les biens,maintenir la sécurité et l'ordre,voilà qui constitue quelques-unesdes missions ou des tâches de laprofession. Vu sous cet angle, ça

paraît assez simple; j'attire toutefoiston attention sur le fait que pourchacune de ces tâches il est nécessairede recevoir une formation aussicomplète que possible et connaîtretout ce qui a trait, de près ou de loin,à la profession mais aussi distinguerles fonctions de police de celles quine le sont pas, savoir les procéduresà suivre, les lois qui régissent l'action,les droits qu'ils faudra respecter etprotéger, déterminer quels sont lesactes constituant des délits, lesmoyens de les dénoncer, comprendreque des recours sont possibles etcomment ils peuvent être actionnés.

La grande complication ne s'arrêtepas là mais rassure-toi, la complicationn'est que le résultat d'une simplicitémal enseignée!

A ce stade, tu pourrais me dire quecette profession requiert avant toutdes aptitudes purement intellec-tuelles du genre: savoir, identifier,discerner; tu n'aurais pas entièrementtort, notre société est devenue sicomplexe que la formation ledevient tout autant. Pense simple-ment à la cybercriminalité, auxdélits financiers, au crime organisésur le plan international!

Mais avant de déclarer que ce n'estpas pour toi réfléchis bien! Unesolide érudition n'est pas une tare;la société acceptera toujours plusfacilement un policier dont leniveau culturel sera dans la moyen-ne supérieure.

Editorial

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découverte de la supercherie ne futcependant rendue publique qu’aprèsdes analyses plus poussées, le 21novembre 1953: le crâne ne remon-tait pas à plus de quelques centainesd’années et la mâchoire, beaucoupplus récente, était celle d’un orang-outang! On s’aperçut même que lesos avaient été vieillis artificiellement,par un subtil procédé, et les dentsde la mâchoire limées. Tout ceciconfirmait l’hypothèse d’un gigan-tesque canular, qui avait duréquarante ans.

2. Les suspectsLe mystère de Piltdown porte,depuis lors, sur l’identité du farceur.La plupart des protagonistescontemporains de la découverteétant décédés en 1953, les autres nefirent jamais aucune déclarationpermettant d’identifier l’auteur.Plusieurs noms, parmi lesquelsceux de personnages illustres, ontété avancés.

Il y a tout d’abord Dawson lui-même,auteur de la découverte; il auraitainsi bénéficié d’une gloire autre-ment inaccessible à un archéologueamateur de province. Mais personnen’a jamais réussi à démontrer saculpabilité.

Il y a ensuite le père Teilhard deChardin, célèbre jésuite, savant etphilosophe français. A l’époque dela découverte, il se trouvait dans larégion de Piltdown et fréquentait

tous les autres protagonistes del’affaire. Bien qu’il ait participé auxfouilles, sa personnalité n’en faitpas un auteur très plausible et ilpasse plutôt pour une victime de lasupercherie.

Il y a enfin Sir Arthur Conan Doyle,qui habitait près de Piltdown aumoment crucial, qui fréquentaitDawson et qui était alors plongédans l’étude de la préhistoire. Iltravaillait en effet à son fameuxlivre, Le monde perdu. Ce roman,paru en 1912, relate l’aventured’explorateurs qui ont découvert unplateau inaccessible, en Amériquedu sud, sur lequel vivaient desespèces préhistoriques, dont unetribu… d’hommes-singes! Il fautdire que Sir Arthur aimait faire desfarces : la première édition duMonde perdu était illustrée dephotographies le représentant, avecdes amis, déguisés pour incarner leshéros du livre. A tel point que lerédacteur du magazine chargé de laprépublication ne voulut paspublier ces photos car, disait-il, lepublic risquerait de croire à la réalitédu récit. Conan Doyle avait en outreutilisé son déguisement pour rendrevisite à son beau-frère, tant et sibien que celui-ci crut avoir affaire àun inconnu jusqu’à ce que SirArthur se démasque.

Ceux qui croient à la culpabilité deConan Doyle dans l’affaire dePiltdown soulignent que les restesdécouverts dans la gravièreauraient très bien pu provenir descollections de l’écrivain. En revanche,ses défenseurs soulignent queConan Doyle ne possédait pas de sigrandes connaissances paléontolo-giques et n’aurait jamais laissé lanouvelle de la découverte se propa-ger avec une telle ampleur.

Laissant la question ouverte, je citerainéanmoins un passage du Chien desBaskerville, publié par Conan Doyle

en 1901, soit plus de dix ans avant lafausse trouvaille de Piltdown: “Ilfait des fouilles dans une sépulturesituée près de Long Down et ildécouvre un crâne préhistorique, cequi le remplit d’une joie immense.”

Pour en savoir plus : HerbertThomas, Le mystère de l’homme dePiltdown, Editions Belin, Paris 2002

Vincent DELAY

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Le mystère de l’homme de PiltdownCharles Dawson exerçait la profession de notaire à Uckfield,dans le Sussex. Géologue amateur, il découvrit non loin de là,dans une gravière située près de Piltdown, les restes étrangesd’un homme fossile. Le 18 décembre 1912 fut annoncée publi-quement la portée de sa découverte : associant un crâne net-tement humain et une mâchoire simiesque, il s’agissait là d’unélément primordial du “chaînon manquant”, éclairant sous unjour nouveau les origines de l’humanité.

1. La farceArthur Smith

W o o d w a r d ,paléontologue renommé du BritishMuseum, allait se faire le championde la découverte de Dawson,baptisant pour la circonstancel’homme de Piltdown “EoanthropusDawsonii”. C’était là le premierreste humain préhistorique à êtredécouvert sur le sol anglais, d’oùune certaine fierté nationale.

Dawson avait à l’œil la carrière dePiltdown depuis quelques années.

En 1908, les ouvriers découvri-rent les premiers restes de cequi allait devenir l’homme dePiltdown. Dawson leur demanda,dès lors, de lui mettre de côtétoute nouvelle découverte. C’est

seulement en automne 1911,toutefois, que fut découvert le

reste des ossements du crâne. SmithWoodward se joignit alors àDawson afin de poursuivre lesfouilles et ils déterrèrent la mâchoireen juin 1912.

Ces découvertes tombaient à pic,parce qu’elles confirmaient l’exis-tence, jusque-là supposée enthéorie, d’un homme tertiaire. A telpoint, que le grand zoologiste SirRay Lancaster, face aux restes del’homme de Piltdown, déclara :“Maintenant, nous pouvons ledire : le voilà!”

De nombreux commentaires etanalyses s’ensuivirent dans lespublications spécialisées et, pen-dant quarante ans, l’homme dePiltdown figura dans les ouvragesretraçant la genèse et l’évolutionde l’espèce humaine.

En 1943, Kenneth Oatley et JosephWeiner, du Département de géologiedu British Museum, envisagentd’appliquer à l’homme fossile uneméthode de datation relative par lateneur des os en fluor. Mais l’hommede Piltdown, vu son importance, estbien gardé à l’abri d’un coffre-fort,et c’est seulement en 1948 que ladécision fut prise d’appliquer cetteméthode à ces précieux ossements.

Il fallut se rendre à l’évidence :l’homme de Piltdown n’était pas cetype ancestral que l’Angleterre seflattait de posséder. La méthoden’étant pas encore très précise, la

Histoire

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liberté d’un paysan condamné pourvol de blé. Conduit à Brest, il s’évadaplusieurs fois de prison sous diversdéguisements. Il vint à Paris etouvrit un petit commerce. Sa retraitefut découverte et la police voulut leconduire au bagne. Fort de sonexpérience de la vie parmi lesvoleurs, à Arras, Paris et dans lesprovinces, il fit, de la prison deBicêtre, des propositions à la police.M. Henry, chef de division à laPréfecture de police en fut informé;il les communiqua à M. Pasquier,Préfet de police. Dès ce moment,Vidocq se voua à l’intérêt deshonnêtes gens. Après un séjour dedeux mois à Bicêtre, on le transfèreà la Force, le 28.10.1809. Tous lescondamnés, sans se douter qu’il estun mouton, viennent lui faire leursconfidences. Vidocq redit tout àla police.Les talents de cet homme ne peuventrester enfouis dans une prison.Après 22 mois, le Préfet de police, àla sollicitation de M. Henry, consentità le laisser sortir de prison.De concert avec la police, il s’évadapour ne pas perdre son crédit parmises anciens amis.

PolicierAssocié désormais aux directeurs depolice, il conspire l’anéantissementdu brigandage. Il arrête de sa propremain les malfaiteurs ; des faux-monnayeurs sont découverts.L’envie est là qui veut ternir la gloirede Vidocq: des inspecteurs jalouxl’accusent, en 1810, de voler pourson propre compte. Cette calomnie,loin de se tourner contre lui, affermitson crédit. Vidocq est proclamél’agent légitime de l’autorité.Alors on voit paraître la fameusebrigade de sureté dont il a tracé lui-même l’histoire. Elle fut créée en1811, comptant 4, 6,10 puis 12agents ; en 1817, avec cette poignéede hommes, il effectuera 72 arresta-tions, 39 perquisitions ou saisiesd’objets volés.Ce fut au cours des années 1823 et1824 qu’elle connut son plus grandaccroissement : le nombre desagents fut porté à 20 et même 28personnes. Son bureau était situérue Sainte-Anne.

Les dernières annéesEvincé sous la Restauration, Vidocqredevint chef de la police de sûretéle 31 mars 1831, mais dut partir le

15 novembre 1832 à la suite de larépression qui suivit le soulèvementde juin 1832. Au mois de juin 1833,on le vit ouvrir un bureau de policeprivée, le prototype des agences dedétectives modernes. Elle prospéraassez longtemps, mais fut troubléepar deux actions pour escroquerie quin’amenèrent aucune condamnation.

Retiré à St-Mandé, il dirigea sesvues et son intelligence du côté del’industrie; il fonda une manufactu-re de papier et de carton, destinéeà fournir des emplois utiles à d’anciens repris de justice des deuxsexes. Mais cette idée, bonne en soi,échoua soit par le défaut d’appuidu gouvernement, soit par larépugnance des commerçants àemployer des produits d’une telleorigine.Il mourut dans un état de détresseabsolue le 28 avril 1857, après avoirdemandé et reçu les secours del’Eglise.Connu à travers toute la Francepour être un homme d’une audaceremarquable, Vidocq était un amid’écrivains comme Victor Hugo,Balzac, Edgar Sue et AlexandreDumas ou d’hommes politiques telsLamartine, Sir Francis Burdett, émi-nent parlementaire britannique.Le succès de ses Mémoires en 1828avait été si considérable, qu’ilpublia en 1836, Les Voleurs et, en1844, Les Vrais Mystères de Paris.

Nicholas Margot

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VidocqQue sont- i ls devenus ? Aujourd’hui c’est au tour de l ’anciencommissaire Nicholas Margot de s’exprimer. Bien que très prispar la phi latél ie, la reprise de ses études et ses recherchessur l’épopée napoléonienne, l’ancien garde du corps et presquesujet de Sa gracieuse Majesté - c’était en avril 1980 - nousretrace la vie de l’ancien bagnard devenu policier, à la lumièred’un timbre récemment édité. A toi Nicholas !

Vidocq, tour à tour boulanger,aventurier, héros, comédien, colpor-teur, marin, déserteur, contrebandier,officier instructeur, panseur dechevaux, hussard, maître d’armes,forçat et roi de l’évasion, puis créa-teur et chef de la police de sureté,industriel, inventeur, philanthropeet écrivain, cet homme prodigieuxest l’une des plus étonnantes figuresdu XIXème siècle

Evidemment, avoir servi de modèleà Balzac, voilà qui suffit à demeurerimmortel. N’est pas Vautrin quiveut!…

Il est né à Arras, le 24 juillet 1775,dans une maison voisine de celle oùRobespierre avait vu le jour seizeans auparavant. En grandissant, ildevint la terreur de ses petits voisins.A 13 ans, il commença un apprentis-sage de boulanger, métier de son père.Ses inclinations perverses se révélè-rent, de bonne heure, par quelqueslarcins commis dans la maisonpaternelle, lesquels grossirent deproche en proche, jusqu’au détour-nement de deux mille francs qu’ileffectua par effraction.

Fuyard, militaire, déserteurIl s’enfuit à Ostende avec le projetde s’embarquer pour l’Amérique;des malfaiteurs, l’ayant attiré dansun lieu suspect, le dépouillèrent àson tour des produits de son vol etVidocq se vit obliger, pour vivre,d’entrer au service d’un acrobate.Dégoûté bientôt de cette existenceabjecte, il revint à Arras solliciter leconsentement de son père, pours’engager dans le régiment de

Bourbon, ce qu’il obtint sans peine.Mais s’étant pris de querelle avecson sergent-major, il déserta dansun régiment de chasseurs, d’oùl’exila la crainte d’être traduit enconseil de guerre pour ce dernierméfait. Après un temps chez lescuirassiers de Kinski, il reparut dansson ancien régiment de chasseurs etquitta momentanément le service,par suite d’une blessure reçue à lajambe. Il reprit sa vie errante et profitadu dérèglement de la disciplinemilitaire pour parvenir rapidementau grade nominal de lieutenant etmême à celui de capitaine de hussards.

Condamné, évadé, indicUne dame, chez laquelle il étaitlogé, s’intéressa assez à lui pour legratifier d’une somme de 15’000francs. Vidocq vint à Paris au débutde 1796, dépensa rapidement cettesomme en compagnie de joueurs,se rendit à Lille et ne tarda pas àsubir un emprisonnement pourvoies de fait sur un officier dugénie. Cette détention fut l’occasionde la seule sentence criminelleprononcée contre lui : huit ans defers pour complicité dans la fabrica-tion du faux ordre de mise en

Eclairage

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C'est pour lever un voile que j'ai prisla plume afin de vous faire découvrirune entité qui travaille dans l'ombre,sous-entendu dans les sous-sol duCentre de la Blécherette. Ce qui estparadoxal, c'est qu'elle est aussidiscrète qu'indispensable. J'ainommé le Centre d'Engagement etde Transmissions (CET) ou, pour leprofane, la centrale du 117.

En effet, lorsque vous composezle numéro d'urgence 117, il estlogique, pour vous, que l'on vousréponde rapidement, que votreinterlocuteur soit à votre écoute,qu'il trouve une solution à votreproblème et que, le cas échéant, unepatrouille de police soit diligentée.

Au fait, connaissez-vous l'articulationde cette centrale, à votre service24 heures /24, 365 jours /an?

C'est une équipe de vingt-neufpoliciers, provenant des rangs de lagendarmerie, de la police de sûretéet des polices municipales. Tous sontau bénéfice d'un minimum de 10 ansd'expérience professionnelle dansle terrain et, entre autres, sont trèsrésistants au stress. Cette dernièrequalité n'est pas des moindres, tantil faut des nerfs d'acier pour répondreaux quelque 2'600 appels télépho-niques journaliers et gérer, enmoyenne, quelque 150 événementspar jour (chiffres statistiques de 2002).

Ces hommes doivent être à mêmede gérer tous les types de situation,de la panne d'essence sur l'autorouteà la commission d'un crime, pourciter deux extrêmes. C'est eux quivont engager dans le terrain lesbesoins nécessaires, patrouilles depolice, inspecteurs de la Police desûreté, personnel de l'Identité judi-ciaire, ambulance, pompiers, REGA,dépanneur, patrouilleur du TCS,cantonniers, etc.

La personne qui appelle le numérod'urgence 117, par téléphone fixeou portable, doit donner des

réponses précises aux deux ques-tions essentielles :

• Où? se passe l'événement, locali-sation précise de l'endroit, pourune intervention rapide

• Que? se passe-t-il exactement,type d'événement, pour envoyerles bons intervenants.

Si l'usage du téléphone portable,de plus en plus répandu, permetdans de nombreux cas d'alerter lessecours en un temps record, il est, àcontrario, une source supplémentairede travail. En effet, il arrive souventque, pour un même événement,plus d'une dizaine d'appels aboutis-sent au 117. La complexité de leurgestion se trouve dans le fait que lesrenseignements ne sont pas toujoursidentiques et le policier doit alorsexécuter des recoupements.

Sur l'autoroute, nous ne pouvonsque conseiller aux usagers de laroute de faire appel aux secours par lebiais des bornes de secours qui sontimmédiatement localisées au Centred'Engagement et de Transmissions.

Les policiers de la centrale doiventnon seulement gérer le stress, maisaussi l'agressivité de certains appe-lants. Il arrive qu'une personneappelle, paniquée, avec pour toutdiscours :"Au secours, au secours,venez vite!". Le policier doit alorsla calmer, la rassurer et la mettre enconfiance, avant de pouvoir instaurerun dialogue et connaître enfin lanature exacte de l'événement, pourpouvoir envoyer les besoins néces-saires et lui porter secours. D'autrespersonnes téléphonent au 117,pour exprimer leurs frustrationset déverser toute leur agressivité,gratuitement, sans aucun sentimentde culpabilité. Pour eux, à l'autrebout du fil, il y a un policier qui estl'égal de celui qui lui a collé unecontravention sur le pare-brise deson automobile, par exemple.D'autres encore appellent le 117, en

situation de détresse personnelle,et cherchent auprès du policier unepersonne disposée à l'écouter, à laréconforter. Il n'est pas toujours aiséde faire comprendre à ces personnesque le 117 est un numéro d'appelurgence et que, dans leur situation,le numéro de la "main tendue" estla bonne adresse, tout en leurdémontrant une certaine compré-hension, pour ne pas dire compassion.

Sans être exhaustif, en plus deschiffres déjà articulés, il est importantde citer encore certains points, pourmieux vous permettre de cernerl'éventail, l'étendue, la complexitéet la diversité des activités, destâches et des missions confiées etgérées par le personnel du CET:

• cinq policiers la journée et quatrela nuit répondent à tous vosappels, apportent des solutions àvos problèmes et/ou engagent lesmoyens nécessaires pour vousporter secours

• 206 km d'autoroute et semi-autoroute, 12 km d'ouvragessouterrains, 22 tunnels et 2 galeries(Marcolet & Cheseaux) sont sousleur surveillance

• de la cartographie cantonale,21'200 lieux dits ont été recensés etrépertoriés, permettant de situerl'endroit exact aux patrouilles etpartenaires engagés

• les dossiers de plus de 8'100 alarmessont enregistrés, permettant uneintervention dans les meilleursdélais

• en plus des coordonnées de tousles collaborateurs de la policecantonale, celles de plus de 3'300partenaires sont mémorisées, per-mettant un engagement rapideet à tout instant.

Guy-Charles Monney

Le Centre d' Engagement et de Transmissions, aussi discret qu' indispensableDerrière le slogan "La Police cantonale où il faut, quand il faut"une multitude de compétences sont réunies tant humainement,matériellement que techniquement. Si certaines sont visibles aucitoyen, à l'instar des patrouilles de police, d'autres le sontmoins, quoique connues de chacun. Etonnant non !

Eclairage

Les numéros d'appel

d'urgence téléphoniques

• 117 - Police urgence• 112 - Urgence

(numéro européen)• Bornes autoroutières• 144 - Urgences santé

(ambulances)• 118 - Police du feu

(Centrale téléphoniqued'alarme - CTA - Pully)

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Activités :- pastorale : plus de 100’000 per-

sonnes font de l’élevage (caprins,ovins, camelins, bovins, asins)

- agriculture: 600 cultivateurs pour600 ha exploités, alors qu’il yaurait 6’000 ha cultivables!)

- la pêche en Mer Rouge: activitérestée à un stade artisanal (désaf-fection du Djiboutien pour laconsommation des produits dela mer).

Le pays est situé au centre d’unezone d’effondrement géologique(Rift) qui prend la suite de la merRouge et s’étend entre les plateauxd’Ethiopie, d’Arabie et de laSomalie. D’après les géologues(Haroun Tazieff “L’odeur de souff-re“), la région du *Lac Assal, quiappartient à la dépression Afar,sorte de chaînon actuellement

émergé, constituerapeut-être un nouvelocéan, dans deux centsmillions d’années... (*LacAssal : situé à 155 msous le niveau de lamer, c’est l’une des plusgrandes réserves de selde la planète, 348grammes de sel parlitre, soit dix fois plusque l’eau des océans...).

Djibouti, jouit d’uneprotection indéniable:c’est une base interar-mes française, forte de3’800 hommes avec lematériel aérien etmaritime. Cette présence militaire,c’est l’héritage de la colonisationfrançaise, mais renégociée, pourtenir compte du droit de la nationnouvelle à être respectée dans sonintégrité et son originalité.

Djibouti dispose d’un port maritimemoderne, d’un aéroport internatio-nal, et du célèbre train du Négus,Addis-Abeba - Djibouti, 780 km,(trajet qui s’effectue en 24 h... etplus!) 2’400 m de dénivelé: c’estune réalisation française commencéeen 1897 et achevée en 1917, parlequel arrivent notamment les légu-mes frais en provenance d’Ethiopie.

Djibouti connaît des difficultéssociales et économiques pour sub-venir aux besoins fondamentaux dela population, et lutte contre biendes fléaux : le Khat, drogue masti-catoire, dont les feuilles extraitesd’un arbuste qui pousse sur leshauts plateaux éthiopiens, libèrentune substance, la cathinone, auxpropriétés comparables à cellesdes amphétamines. 90% desDjiboutiens “broutent”, du haut enbas de l’échelle sociale. Ce fléauruine familles et santé. 60% desfaibles budgets sont dépensés pourl’achat du khat, porté le 1er juillet

1992 sur la liste des stupéfiantsinterdits en Suisse, par l’Office fédéralde la santé.

Le Sida… La mauvaise stratégie desanté pose ici, comme dans d’autrespays, un important problème desanté publique.

Une économie sous développée, lafamine, une démographie galopante,l’immigration clandestine colossale,le développement touristiquehoquetant, cette petite républiqueminée par la piraterie politique,baigne dans une atmosphère qui neprête pas à sourire... et le peuple dedire: “Rien à l’horizon, rien derrièrenous ; nous sommes les enfants dunéant, des funambules sur le fild’ailleurs ! “

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Un Flicqui biberonne!On y compte, dites-vous, 44° à l’ombre ?Qu’est-ce que cela peut vous faire puisqu’il n’y a pas d’ombre… !

Où sommes - nous ?...dans l’un des plus jeunes des Etatsde la Corne de l’Afrique, né le 27juin 1977, après un peu plus de centans de colonisation française.Anciennement “Côte Française desSomalis” puis “Territoire Françaisdes Afars et des Issas”, ce mini-Etatde 23’500 km2, (Suisse 41’293 km2)est appelé : “Le confetti de

l’Afrique”. Situéentre l’Equateuret le tropique duCancer, ce pays auclimat aride etrude, (les carava-niers disent quemême le chacalrédige son testa-ment avant detraverser le pays...)ne comportantaucun cours d’eau

permanent, possède 370 km de côtemaritime débouchant sur le golfed’Aden, dans l’Océan Indien, et ledétroit de Bab-el-Mandeb, extrémitésud de la mer Rouge. Sur ces diffé-rentes rives, résonnent encore lesnoms d’Henri de Monfreid, deRimbaud, de Joseph Kessel ou deSindbad le marin... 520 km de fron-tières terrestres le bordent au nordde l’Erythrée, à l’ouest de l’Ethiopieet au sud de la république deSomalie.

La République de Djibouti compte+ ou - 600’000 hab. dont environ lamoitié réside dans la capitale. Ondistingue deux grandes ethnies : LesAfars (35% sont musulmans) sontpresque tous des pasteurs nomades.Les femmes ne portent pas le voilemais, elles n’échappent pas encore

toutes à l’excision. Les Issas (45%),très proches des Afars, sont nomadeset musulmans comme eux. Ils pos-sèdent une organisation socialebeaucoup plus souple, malgré unsens tribal éminemment développé.

Il y a en outre des Arabes (5%) etdes Réfugiés, peut-être au nombrede 120’000, principalement éthio-piens mais aussi somaliens. Ils viventdans des campements de cartonsaux abords de la capitale, dansune misère endémique, avant d’enêtre parfois chassés au moyen debulldozers et par le feu...55 % de la population a moins de20 ans et 36 % moins de 10 ans. Lerevenu familial est inférieur à 5’000FF ; 40% des ménages comptentplus de 8 personnes.

Destin

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Pourquoi vous parler de ce pays?Parce que depuis plus de 15 ans,l’Insp Daniel Rivollet , affecté auxServices généraux, à l’Info-Centre,- a une oreille à l’écoute de ce qui

s’y passe- y pointe un œil pour suivre l’évo-

lution de cette nation- consacre, avec le concours efficace

de son épouse, du temps et desmoyens pour venir en aide à desdéshérités

- se rend sur place pour identifierles besoins et s’assurer de l’usagequi est fait des dons (lait en poudre,médicaments, vêtements, néces-saires pour nourrissons) et participeà la distribution des biberons(photo…)

Daniel Rivollet et son épouse sont,(peut-être) légitimement motivés,- ils ont constitué une famille en

adoptant 3 enfants nés dans la rueà Djibouti…

- ils ont ensuite fondé un organismed’entraide et de soutien:

SOS MER ROUGEEn collaboration avec une association

française et avec le concours del’Armée française, des tonnes demarchandises ont été acheminées.

En outre ce sont plus de 30 infirmièresromandes qu’ils ont tout d’abordrecrutées, évaluées, et enfinenvoyées là-bas, pour travaillerbénévolement dans une poupon-nière, recueillant des nourrissonsabandonnés par des immigrées.

Ils parrainent également:-un centre nutritionnel à Obok etun centre missionnaire à Tadjourah(deux autres villes djiboutiennes)-deux orphelinats à Addis-Abeba/Ethiopie (scolarisation et apprentis-sages divers). Ils ont fait leur, ladoctrine du Dr Kouchner:N’attendez pas pour en sauver un,d’avoir la recette pour les sauver tous!

Daniel Rivollet

Destin

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Evénement

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Le comptoir Suisse, 19-28.09.03

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Déjà vendredi! Après lepetit déjeuner répara-teur, mise en ordre; cinqétages à rendre commeils avaient été trouvés.Bravo, le travail estbien fait! Les saucissesgrillées de midi sontbien méritées. Les sacssont chargés dans le bus,les participants sontprêts à enfourcher leurvélo : c’est le départpour la longue descentedans la plaine, enempruntant une partiede l’ancienne route. Undernier ravitaillementest le bienvenu peuavant la rencontre avecles parents.

Gare d’Aigle, il est 17 h 15, c’est lafin du camp. Dans les yeux de tous,se lit la tristesse de devoir quitter lescopines et les copains, ainsi que lajoie des retrouvailles des mamans etdes papas.

Yves MOSER : chef de camp, sonadjoint : Patrice CARREL, les monitri-ces et moniteurs: Marion JAQUIER,Sandrine MOSER, Julie KOELLIKER,Liliane CIRIOLO, Patricia SAUGY,Jonathan DEGOUMOIS, FrédericCARRARD, Pascal BICHSEL, l’équipede cuisine: Jacqueline GOUMOENS,Mireille DUCRET, Liliane DURUZ,Claude DURUZ et l’intendant :Michel FREYMOND, espèrent quetous les participants ont emportéun excellent souvenir de ce séjouraux Ormonts. Sans l’enthousiasmeet l’engagement de toutes ces per-sonnes qui ont consacré une partiede leurs vacances et de leur tempslibre à la préparation et la bonnemarche de cette semaine, ce campn’aurait pas pu se dérouler.

N’oublions pas non plus un hôteprestigieux qui, malgré son emploidu temps très chargé et ses per-manences à assurer, nous a faitl’honneur de sa visite tous les jours :merci Monsieur SOLEIL!

Il sera vraiment dit que ce campd’été du SCGV aura été une granderéussite!

Claude Duruz

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Succèsà Vers- l ‘EgliseRegards sur le traditionnel camp d’été 2003 du SCGV

Voici près d’une décennie que le Ski-Club Gendarmerie Vaudoiseorganise dans son chalet son camp estival. Cette année, du 4 au11 juillet, 41 enfants de collègues ont profité de cette aubaine.Grâce aux diverses activités concoctées par le chef de camp,aucun participant n’a eu le temps de s’ennuyer.

Mardi, départ en téléphérique pourla cabane des Diablerets ; au pro-gramme, initiation à l’escalade,adaptée selon l’âge des varappeurs.Avant de s’endormir, chacun écoutaattentivement des légendes sur lemassif des Diablerets contées par lagardienne. Le lendemain, tout lemonde descendit à pied sur Reusch.En fin d’après-midi, les moins fatigués

se rendirent encore à la piscine desDiablerets. Après le souper débutale grand loto, où on remarqua quele vocabulaire adopté par nosenfants est le même que celui desadultes (« rebouille », coup desac,1 tout nu, etc.) !

Jeudi, pique-nique au lieu dit «LesSources» dans la direction de

Creux-de-Champ. Un par-cours et des épreuves d’a-dresse en VTT firent l’objetd’une compétition trèsdisputée. Sitôt la nuit venue,après les douches, les séancesde maquillage et les multi-ples essais de tenues, tousse retrouvèrent dans leréfectoire transformé endiscothèque. Rien ne man-qua pour l’incontournable«BOUM». Pas de crainte avecl’heure de fermeture etautres nuisances sonores, legendarme des Diableretsfaisant partie des danseurs!

Rendez-vous

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Thème principal de la semaine: le VTT.Ainsi, le premier jour fut consacré àun minutieux contrôle techniquedes «machines» et à une petiterandonnée jusqu’aux Diablerets. Lesoir, le chalet se trouva transforméen « Fort Boyard». Ce jeu, avec cespostes aux mystérieuses énigmess’est prolongé durant le sommeil denos jeunes aventuriers.

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Clin d’oeil de JulesDuvoisin*ECOLE 1930.Le premier mars, quarante recrues passent la porte dunuméro 28 de la Cité-Derrière pour accomplir une école detrois mois et demi destinée à renforcer un effectif de 198unités réparties dans 90 postes, Dans cet effectif sontcompris sept gardes-pêche, deux gardes-chasse et deuxplantons dans les Préfectures de Lausanne et Vevey.

Le Major Champod, né le 5 janvier 1875, décédé le 2 janvier 1942, Commandant durant 51 ans, renseignesur l’organisation de la gendarmerie, ses attributions, les devoirs des gendarmes, leur comportement entoutes circonstances, voire la bienséance. Le Premier-lieutenant Benoît, né en 1868, est un championdans l’exercice de l’école de soldat, des armes et leur usage, de la gymnastique et de la culture physique.Les Lieutenants Aviolat et Henry enseignent les lois, la rédaction des rapports et des procès-verbaux.Nous avons constaté par la suite que ces deux officiers n’ont pas une bonne cote. Ils sont parfois menaçantset font un barrage entre la troupe et le Commandant. Le Sergent Fattebert assure la liaison et le PetitSoldat est l’un des responsables de l’ordre et la propreté. Pour compléter la formation, il est fait appelà des civils, notamment: M. Blanc, instituteur retraité, pour la rédaction (dictées et compositions) ainsique pour le chant, Bischoff, police scientifique, Regamey, zoologie, Grin, pisciculture, Dr Payot, médecincantonal, Chaudet, vétérinaire cantonal, Veulliez, expert véhicules automobiles, Caprez, natation,Cherpillod, champion du monde de lutte toutes catégories, agressions, défense, maîtrise. L’un des nôtrestenta de résister lors d’une démonstration par le maître. Il fut rapidement mis à l’horizontale.

La solde était fixée à 8 fr. par jour avec une retenue de 5 fr, pour la subsistance. Chaque recrue devait seprocurer son pain. Pour la déconsignation, le champ s’étendait de l’Ancien-Evéché à la poste de la Barre.

Le 7 juin, le Préfet Prod’hom procède à l’assermentation, en salle de théorie. M. Bujard, chef duDépartement militaire, enchaîne par un discours mi-figue mi-raisin. La journée se poursuit par unecollation à l’Hôtel de l’Ours et une course en bateau Ouchy - Villeneuve avec une verrée à la Cave desHospices. La dislocation a lieu le 16 juin. Que sont devenus ces gendarmes ? 22 d’entre eux ont faitcarrière jusqu’à l’obtention d’une pension de retraite, 4 ont été transférés dans l’Administration, 5 sontdécédés en cours d’exercice, 5 ont été renvoyés pour diverses raisons, 2 ont regagné la vie civile, 2 ontété hospitalisés pour déficience mentale.

Histoire

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*Jules Duvoisin, né le 23 mai 1907, à Orges, premier-lieutenant de gendarmerie, chef de la“Caserne”, membre fondateur de la Journée sportive, à la retraite depuis le 28 février 1970.

Journée Sportive, 27.08.03

Rendez-vous

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Dès l’année 2000, la Centrale 144s’est vue doter, en plus d’un renfor-cement de centralistes, d’unrépondant médical ainsi que d’unrépondant technique.

Dans la région lausannoise, et sur labase de propositions émises par leCDRU, il a été créé, après appeld’offres publiques, une antenned’ambulances à Bussigny, intervenant24h/24, et une antenne à Mézières,intervenant elle de 06h30 à 22h30.De plus, une dotation du groupesanitaire de Lausanne a été arrêtéeen fonction des besoins du jour etde la nuit, allant de 2 à 4 équipes,selon les horaires.

Pendant cette même période, on avu la création progressive de Servicesmobiles d’urgence et de réanimation(SMUR – véhicules prioritaires,conduits par un infirmier ou unambulancier, ayant à leur bord unmédecin et des équipementsmédicaux) qui interviennent enrenfort des ambulances lorsqu’unemédicalisation est nécessaire. Cemode de renforcement (rendez-vous avec les ambulances) a étérepris de l’expérience pilote mise enplace dans le Chablais par le Dr Ph.Reigner, depuis le 18 février 1989.

En complément des SMUR existantsà Lausanne (depuis le 05.10.1992)et à Nyon (01.04.1997), c’est doncprogressivement, à partir du 18octobre 1999 que le SMUR d’Aigle a

été mis en place en permanence,puis ceux de Morges (20.12.1999),St-Loup (01.11.1999), Yverdon(10.01.2000), Payerne (10.01.2000)et finalement Vevey-Montreux(01.05.2000).

Suite aux décisions prises en matièrede formation à l’échelon national,le Service de la santé publique a dûégalement adapter les programmesdu Centre d’enseignement des soinsd’urgence (CESU) en mettant enplace une formation en coursd’emploi de technicien-ambulanciercomportant 480 heures de théorie,280 heures de stages spécifiques enmilieu hospitalier et 720 heures depratique chez l’employeur. Cetteformation constitue la 1ère annéed’une formation d’ambulancierdiplômé, reconnue par la Croix-rouge suisse, qui se poursuit par 2années enseignées à l’Ecole de Bois-Cerf et ceci également en coursd’emploi.

Ces nouvelles exigences en matièrede formation et la perspective audébut des années 2000 de la miseen œuvre du programme Police 2000ont entraîné un retrait progressifdes différents corps de Policemunicipale qui assuraient égalementun service d’ambulances. Cette situa-tion a impliqué plusieurs transferts deces services vers des hôpitaux.

Un premier transfert lié à cettedémarche est intervenu en juillet

2001, moment où l’Hôpital duChablais a repris le service d’ambu-lances, assuré alors par la Policemunicipale d’Aigle. Il a été suivi pard’autres, à Yverdon, Morges, Ste-Croix puis Nyon. Lors de ces transferts,des accords particuliers ont été passésà Morges avec le Service d’ambu-lances de Gimel qui, sur propositiondu CDRU, a transféré son ambulanced’urgence et de sauvetage àAubonne. Pour Nyon, l’Hôpitalcollabore également étroitement,comme le faisait la Police municipale,avec Ambulances Service SA à Nyon.

Une des raisons des dysfonctionne-ments constatés par la CMSUdécoulait du mode de financementtrès disparate des services d’ambu-lances. En effet, certaines communespayaient jusqu’à CHF 10.- à 12.-/habi-tant pour un service alors qued’autres communes n’assuraient

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C’est sur la base d’un rapportdatant de 1997 de la Commissionpour les mesures sanitaires d’urgence(CMSU), chargée de conseiller leDépartement de la santé et de l’actionsociale dans le domaine de l’organi-sation des urgences préhospitalières,que le Service de la santé publiquea entrepris de nombreuses démarchesde restructuration.

Nous sommes heureux de pouvoirles résumer dans la présente revue,afin de présenter à nos différentspartenaires les changements inter-venus ces dernières années enmatière de prise en charge desurgences préhospitalières.

Pour faire face aux dysfonctionne-ments de la chaîne des urgencesconstatés par la CMSU, certes heu-reusement peu nombreux, il a étédécidé de renforcer l’action de laCentrale 144, de désigner 22 à 25ambulances, affectées en priorité àla prise en charge des urgences, degénéraliser la médicalisation desinterventions les plus graves et cecidans l’ensemble du canton, et decompléter ces mesures par un ren-

forcement de la formation desintervenants imposée par la recon-naissance, à l’échelon nationald’une nouvelle formation d’ambu-lancier diplômé.

Pour réaliser ce programme, il a étédécidé de constituer 8 Comitésdirecteurs de régionalisation desurgences (CDRU), mis en place dès1998, chacun présidé par un Préfet.Ces CDRU réunissent l’ensemble despartenaires de la chaîne des urgencesde chaque région, ainsi que desreprésentants des hôpitaux, despolices municipales, des communeset du corps médical local. Ces CDRUdevaient, pour début 1999, émettredes propositions de mise en oeuvredu programme cantonal proposépar la CMSU.

Vu l’ampleur de la démarche, il a étédécidé de traiter en priorité le renfor-cement de l’action de la Centrale 144,la généralisation de la médicalisationainsi que l’organisation des ambulan-ces de la région lausannoise et cellede la Vallée de Joux, cette dernière enraison des nouvelles missions confiéesà l’hôpital du Sentier.

Partenaires

Pol Cant Info 53 Decembre 200320

Renforcement de la chaine des urgencespréhospitalières dans le canton de Vaud.

Comme la police cantonale et les polices municipales ainsi queles différents corps de sapeurs-pompiers, partenaires dans ledomaine des secours, les structures constituant l’organisationde la prise en charge des urgences préhospitalières ont égalementpassablement évolué ces dernières années.

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23Pol Cant Info 53 Decembre 2003

aucune contribution. C’est notam-ment pour cette raison que le finan-cement de la chaîne des urgences aété intégré dans le 1er train demesures de la démarche Etacom,accepté par le Grand Conseil ennovembre 2000 et entré en vigueurau 1er janvier 2001.

Cela signifie que le Service de lasanté publique assure non seulementla planification de l’organisation dela chaîne des urgences préhospita-lières, mais également la couverturedes déficits des différents services.Des directives en matière de finan-cement ont donc été émises par leService de la santé publique, qui aégalement été à l’origine de négo-

ciations avec les assureurs, pourdéterminer de nouveaux tarifsconcernant les interventions desambulances et des SMUR.

Ces différentes démarches de restruc-turation, qui s’orientent vers uneprofessionnalisation des intervenants,ont entraîné une augmentation descoûts qui était prévisible. C’est doncen tenant compte de ces différentsparamètres que des tarifs ont éténégociés.

Voici, en quelques lignes, le résuméd’un programme ambitieux qui est envoie de finalisation par une régiona-lisation des services d’ambulancesd’Orbe, du Chenit et de Vallorbe,

sous l’égide de l’Hôpital de St-Loup.Les options prises sont perfectibleset la CMSU, au sein de laquelle lespolices cantonale et municipales,ainsi que les sapeurs-pompiers sontreprésentés, veillera au bon fonc-tionnement de la chaîne des urgencespréhospitalières. Que ces différentspartenaires soient ici très sincèrementremerciés pour leur précieuse etefficace collaboration.

Georges Vittoz, Adjoint,et le Dr Mathieu Potin, Méd.-consultant,

Service de la santé publique

Dr Philippe Reigner,Président de la CMSU

La chaîne des urgences en 2002 en quelques chiffres:

Ambulances : 31’884 interventions effectuées, correspondant à 19’163 interventions primaires*.10’128 interventions secondaires**.2’593 interventions sans transport.

* Intervention primaire: 1ère prise en charge d’un patient sur le lieu même de l’événement avec, cas échéant, son transport vers un lieu approprié de soins.** Intervention secondaire: Prise en charge d’un patient dans un établissement hospitalier et sontransport vers un autre établissement hospitalier dans un but de continuité du traitement déjà initié.

SMUR6479 interventions SMUR

Centrale 144La Centrale 144 a reçu env. 80’000 appels et a confié 21’878 missions

Formation158 certificats de technicien-ambulancier délivrés à fin avril 2003 Actuellement en formation: • 2 volées de 20 personnes en formation de technicien-ambulancier en 2003 au CESU.• 2 volées (24 en 2ème année et 16 en 3ème année) en formation d’ambulancier en 2003

à l’Ecole de Bois-Cerf.

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Actuellement et bien que toujourshabité par l’orientalisme, je gardele contact et je reste sensible àtoute autre forme artistique, d’oùquelle vienne. Pour moi, la conclusionde cet article pourrait se résumer àla formule: “Créer c’est exister”.

Que dire après cette phrase... Peut-être simplement “Gérald, continue etlaisse nous te suivre dans tes ruelles”.

Alexandre Von der Mühll

Palette de Vent.Gerald Muller, affaire.Suite à l’accrochage aux cimaises du CB et à l’intérêt suscité parl’œuvre de Gérald MULLER, “ peintre voyageur autodidacte ” etcollaborateur à l’Identité judiciaire, les rédacteurs intrigués parce talent décidaient d’en savoir plus à son sujet .

Très jeune, j’ai toujours aimé dessiner,commençant par croquer des scènesde mon entourage. Quelquesannées plus tard, l’Orient et sonmystère se sont révélés être pourmoi une vraie passion. Dès lors, jeme suis beaucoup intéressé auxpeintres orientalistes et notammentà Jean Auguste Dominique INGRES(1780-1867) et Eugène DELACROIX(1798-1863). Concernant ce dernierMaître et du fait que je connaissaisbien son œuvre, les scènes de sonvoyage au Maroc à la fin de la pre-mière moitié du XIXème siècle se sontimposées à moi comme exemple.Pour tenter de suivre sa trace, je suisparti dans ce pays à 18 ans. Là, fascinépar le charme de la fameuse lumière,

de l’ambiance des souks, desmédinas et des femmes voilées,j’ai compris que ces thèmesseraient les sujets principauxde mon œuvre. Suite à cettedécouverte, j’ai effectué plu-sieurs voyages dans une grandepartie des pays du Maghreb(Tunisie, Maroc, Algérie), puisen Egypte avant de partir plusloin vers l’Inde et la Chine.Chaque périple m’apportaitson lot de nouvelles sensa-tions visuelles que j’ai toujourstenté de retranscrire dans mestableaux. Parallèlement à ceparcours de “peintre voyageurautodidacte”, j’ai affiné mon

œil et mes connaissances duranttrois ans en fréquentant les coursd’histoire de l’art à l’Université deLausanne. D’ailleurs à l’époque,pour tenter de retrouver une partde ma passion dans ma profession,j’ai choisi de faire un apprentissageen arts graphiques, métier que j’aiexercé pendant quelques années.

Mon œuvre, comme beaucoup dejeunes artistes, fut d’abord trèsacadémique dans la manière et latechnique. Par la suite et au fil dutemps, prenant de plus en plus deliberté avec les sujets, les tech-niques et la matière, j’ai réussi àdécouvrir certaines “recettes” per-sonnelles lesquelles me permettent

de donner des “rendus” différents.En effet, si l’on regarde mestableaux en lumière frisante, lespectateur peut pénétrer dans uneautre dimension que celle de lasimple vision horizontale. En fait,je tente par la matière de donnerun peu de corps à mes œuvres pourinviter l’amateur à me suivre dansmes ruelles ou à entreprendre uneconversation avec mes personnages.

Suite à mes études en histoire del’art, je me suis “essayé” à diversgenres tels que “nature morte”,“scènes de genre et d’intérieur”,tentant à chaque fois et non sansmal d’acquérir la technique et lesavoir permettant de confrontermon travail avec celui d’autres pein-tres. Dans ce cadre, la découvertesatisfaisante du rendu d’un “clairobscur”, d’un reflet ou d’une lumière,peut prendre beaucoup de temps.Après 35 ans de peinture, je suisconscient que ce domaine est infiniet que chaque tableau est un nou-veau défi.

Lors de mes expositions, j’aimeconfronter mes œuvres au public,non par narcissisme mais par intérêtde la critique, laquelle à mon sens,me permet de me remettre conti-nuellement en question. “Aimer oune pas aimer, l’important est de nepas laisser indifférent”.

Passion

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Expositions:

1975 Château d’Avenches1976 Amvanas Avenches1977 Bourse Fédérale des Beaux-Arts, Lausanne1977 Musée cantonal, Lausanne1978 Bourse Fédérale des Beaux- Arts, Lausanne1979 Exposition Atelier privé,Lausanne1984 Hôtel de ville, Lausanne1988 Château de Morrens1989 L’Esponton, Cheseaux-sur-Lausanne1991 Château de Morrens1994 Décorizon, Echandens1999 Galerie du Talent, Echallens

“J’ai toujours préféré la folie des passions à la sagesse de l’indifférence”Anatole France