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Politique du PAM en matière de réduction et de gestion des risques de catastrophe Renforcer la sécurité alimentaire et la capacité de résistance Politique approuvée en novembre 2011

Politique du PAM en matière de réduction et de gestion des risques

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Politique du PAM en matière de réduction et de gestion desrisques de catastrophe

Renforcer la sécurité alimentaire et la capacité de résistancePolitique approuvée en novembre 2011

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Résumé 2

Explication 5

Fondement de la politique 8

Définitions et concepts 10

Avantages comparatifs du PAM 12

Enseignements tirés de l’expérience 16

Partenariats 18

Principes associés aux activités du PAM en matière de réduction des risques de catastrophe touchant la sécuritéalimentaire 20

Mise en œuvre de la politique 22

Considérations liées aux ressources et aux financements 25

Conclusions 26

Liste des sigles utilisés dans le présent document 28

Table des matières

Décision du Conseil d’administration du PAM

Le Conseil approuve le document intitulé"Politique du PAM en matière de réduction et degestion des risques de catastrophe: Renforcer lasécurité alimentaire et la capacité de résistance"(WFP/EB.2/2011/4-A), réaffirmant la volonté duPAM de protéger les vies et les moyens desubsistance des ménages les plus exposés àl’insécurité alimentaire et de prévenir la faim etla malnutrition. Le Conseil attend avec intérêtl’élaboration d’un plan d’action pour la mise enœuvre de la politique.

La présente politique a été élaborée par leBureau des questions relatives au changementclimatique, à l’environnement et à la réductiondes risques de catastrophe.

Pour plus d’informations:wfp.org/disaster-risk-reduction

Au Rwanda, des communautésœuvrent ensemble à la remiseen état des terres dégradées,améliorant ainsi la sécuritéalimentaire et réduisant lesrisques d’inondation et desécheresse.

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1 Parmi les politiques de donateurs qui ont été consultées, on citera: le Ministère britannique du développement international (DFID). 2011. Saving Lives,

Preventing Suffering and Building Resilience: The UK Government’s Humanitarian Policy. Londres; Agence australienne pour le développement international.2009. Investing in a Safer Future: A Disaster Risk Reduction Policy for the Australian Aid Program, Canberra; DFID. 2006. Reducing the Risk of Disasters –

Helping to Achieve Sustainable Poverty Reduction in a Vulnerable World: A DFID Policy Paper. Londres; Commission européenne. 2009. Une approche

communautaire de la prévention des catastrophes naturelles ou d’origine humaine. Bruxelles; Commission européenne. 2009. Stratégie de l’UE pour le soutien à

la réduction des risques de catastrophes dans les pays en développement. Bruxelles; United States Agency for International Development (USAID). 2011. USAID

Policy Framework: 2011-2015. Washington; USAID/Office of United States Foreign Disaster Assistance. 2009. "Disaster Risk Reduction", dans Office of United

States Foreign Disaster Assistance: Annual Report for Fiscal Year 2009, pp. 101-131. Washington; et USAID. 2006. Office of Food for Peace Strategic Plan

2006-2010. Washington.

La réduction des risques de catastrophe figure aupremier rang des priorités du PAM compte tenu desimportantes répercussions que les catastrophes ont surles populations vulnérables en situation d’insécuritéalimentaire dans le monde. En 2010, plus de 50 pourcent des programmes du PAM ont eu pour objectifd’atténuer les risques de catastrophes naturelles et lesincidences de celles-ci sur la sécurité alimentaire, et ontpermis de venir en aide à environ 80 millions depersonnes.

La politique de réduction des risques de catastrophe duPAM vise à renforcer la résilience et les capacités despersonnes, des communautés et des pays les plusvulnérables, en œuvrant pour assurer la sécuritéalimentaire et nutritionnelle tout en réduisant les risquesde catastrophe, en protégeant les vies et en améliorantles moyens de subsistance.

La présente politique expose le mandat et les avantagescomparatifs du PAM, de façon à clarifier le rôle ciblé quecelui-ci joue dans la réduction et la gestion des risquesde catastrophe touchant la sécurité alimentaire. Ellecomprend les principes que le PAM doit suivre dans sesactivités de réduction des risques de catastrophe, ainsi

qu’un ensemble de priorités clairement définiesdestinées à améliorer la qualité et l’efficacité de sesprogrammes et partenariats, dans le but de soutenir lespopulations les plus exposées à l’insécurité alimentaireet les plus vulnérables.

Bien que l’accent soit mis sur la réduction des risques decatastrophe naturelle, de nombreux principess’appliquent également aux catastrophes résultant del’action de l’homme et aux situations d’urgencecomplexes.

Le présent document remplace les documents intitulés"Politique du PAM en matière de réduction des risquesde catastrophe" (WFP/EB.1/2009/5-B) et "Atténuationdes effets des catastrophes: une approche stratégique"(WFP/EB.1/2000/4-A).

La politique fait fond sur le Plan stratégique du PAMpour 2008-2013, la Politique du PAM en matière degestion des risques (WFP/EB.2/2005/5-E/1), la Politiquedu PAM en matière de problématique hommes-femmes(WFP/EB.1/2009/5-A/Rev.1) et le document intitulé "Lechangement climatique et la faim: Vers une politique duPAM en matière de changement climatique"(WFP/EB.A/2011/5-F), qui décrit la nouvelle approcheadoptée par le PAM pour limiter les conséquences duchangement climatique sur la faim.

La politique a été élaborée en étroite consultation avecle Conseil. Elle intègre les constatations issuesd’évaluations et d’examens réalisés récemment, etprend en compte les politiques des principauxpartenaires du PAM, y compris les donateurs1, lesorganisations non gouvernementales et les organismesdes Nations Unies, ainsi que le débat général mené àl’échelle mondiale au sujet de la réduction des risquesde catastrophe.

La politique sera accompagnée d’un plan d’action poursa mise en œuvre, le suivi de celle-ci et l’établissementde rapports. Un cadre opérationnel spécial destiné auxactivités menées par le PAM en matière de préparationaux situations d’urgence et d’intervention en cas decrise est actuellement élaboré conformément à cettepolitique.

Résumé

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“Par nos actions, nouspouvons soit aggraver lescatastrophes, soit endiminuer l’ampleur.”

Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies

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Des données récentesmettent en évidence le faitque les catastrophesnaturelles ont desconséquencespréjudiciables pour lasécurité alimentaire et lesmoyens de subsistance.

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1. Les catastrophes d’origine naturelle et humaineconstituent l’une des principales causes de la faimet ont des incidences sur tous les aspects de lasécurité alimentaire, notamment l’accèséconomique et physique à l’alimentation, ladisponibilité et la stabilité des approvisionnements,et la nutrition2. Si de sérieux efforts ne sont pasfaits pour s’attaquer aux risques de catastrophe,ceux-ci feront de plus en plus obstacle audéveloppement durable et à la réalisation desobjectifs du Millénaire pour le développement3.

2. Des données empiriques sans cesse plusnombreuses montrent qu’il existe une corrélationdirecte entre le risque de catastrophe, la pauvretéet l’insécurité alimentaire. Les pertes consécutivesaux catastrophes sont beaucoup plus lourdes pourles ménages et les communautés pauvres et ontdes répercussions à long terme sur la sécuritéalimentaire, la santé, l’éducation et d’autresdimensions essentielles du bien-être humain4.

3. Les populations en situation d’insécuritéalimentaire, qui vivent en majorité dans des zonesfragiles exposées aux catastrophes naturelles, sontle moins aptes à faire face à un choc5. Du fait deleur exposition à des niveaux élevés de risque decatastrophe et du manque de capacités pour gérerde tels risques, sans compter d’autres facteurscomme la difficulté d’accéder aux marchés et lepeu d’activités génératrices de revenus, lesménages pauvres sont souvent pris dans le cerclevicieux de l’insécurité alimentaire et de lapauvreté, qui dégénère rapidement en crisealimentaire quand une catastrophe survient.

4. Lorsqu’ils sont victimes d’une catastrophe, lesménages en situation d’insécurité alimentaire ontsouvent recours à des stratégies de surviepréjudiciables, comme la réduction de la qualitédes vivres et de la consommation alimentaire, leretrait des enfants de l’école, la diminution desdépenses consacrées aux soins de santé et àl’éducation, l’adoption de pratiques néfastes pour

l’environnement, la vente d’avoirs productifs et lamigration due à une situation de détresse. Cesménages préfèrent en outre prendre le moins derisques possible, ce qui limite leur capacité de sedoter de moyens de subsistance ou de diversifierceux dont ils disposent, restreint les flux derevenus et ralentit le processus de relèvementaprès une catastrophe6.

5. La dégradation des écosystèmes amplifie les effetsdes sécheresses et des inondations, et a desrépercussions considérables sur les moyens desubsistance, même en cas de choc de faibleintensité, en particulier pour les ménages les pluspauvres et les plus exposés à l’insécuritéalimentaire. Rien qu’en Afrique, 650 millions depersonnes sont tributaires de l’agriculture pluvialedans des environnements qui subissent despénuries d’eau, où les terres sont dégradées, oùles épisodes de sécheresse et les inondations sontrécurrents et où la situation météorologique estchangeante7. Dans de tels environnements, lechangement climatique et la raréfaction desressources accroîtront la vulnérabilité face auxcatastrophes.

6. Dans les États fragiles, les conflits, l’instabilitépolitique et la faiblesse des institutions aggraventl’insécurité alimentaire et les conséquences descatastrophes. Dans les régions en proie à desconflits, la destruction des infrastructures,notamment routières, et l’érosion des institutionsont une incidence sur les vies humaines, lesmoyens de subsistance, les mécanismes formels ettraditionnels de protection sociale, les systèmes dedistribution de produits alimentaires et l’accès auxmarchés, autant de problèmes qui accentuent lerisque de famine8.

7. Les catastrophes ont de profondes répercussionssur la nutrition, immédiatement après leursurvenance et à long terme. Ainsi, il ressortd’études menées au Bangladesh que les tauxd’émaciation et de retard de croissance

5

2 De Haen, H. et Hemrich, G. 2007. The Economics of Natural Disasters: Implications and Challenges for Food Security. Agric. Econ., vol. 37(s1): pp. 31-45.

3 Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). 2004. La réduction des risques de catastrophes: Un défi pour le développement – Un rapport

mondial. New York.

4 Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles (SIPC). 2011. Réduction des risques de catastrophe: bilan mondial. Genève.

5 De Haen, H. et Hemrich, G. 2007. The Economics of Natural Disasters: Implications and Challenges for Food Security. Agric. Econ., vol. 37(s1), p. 31-45;Pelham, L., Clay, E. et Braunholz, T. 2011. Natural Disasters: What is the Role of Social Safety Nets? SP Discussion Paper No. 1102, Washington, Banquemondiale; et Vakis, R., Kruger, D. et Mason, A. 2004. Shocks and Coffee: Lessons from Nicaragua. SP Discussion Series, Washington. Banque mondiale.

6 Vakis, R. 2006. Complementing Natural Disaster Management: The Role of Social Protection. SP Discussion Paper No. 0543, Washington, Banque mondiale.

7 Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). 2008. Les défis de la gestion durable des terres dans le contexte de la sécuritéalimentaire en Afrique. Vingt-cinquième conférence régionale pour l’Afrique. Document d’information n° 5. Rome.

8 Teodosijevic, S. 2003. Armed conflicts and food security. ESA Working Paper n° 03-11. FAO. Rome.

Explication

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augmentent chez les enfants d’âge préscolairedans le sillage des inondations, en raison de laréduction de l’accès à la nourriture, del’accentuation de la difficulté à dispenser des soinsde santé adéquats et de l’augmentation del’exposition à des contaminants9. Selon d’autresétudes, plus de 20 pour cent des variations detaille dans les pays en développement sontdéterminées par des facteurs environnementaux,en particulier la sécheresse10.

8. De nombreux arguments économiques pèsent enfaveur d’un investissement dans la réduction desrisques de catastrophe, pour protéger les acquis dudéveloppement, prévenir les situations d’urgencehumanitaire et renforcer la capacité de résistanceface aux crises futures et au changementclimatique.

9. La réduction des risques de catastrophe offre unbon rapport coût-efficacité et permet souvent detirer le meilleur profit des ressources financières.D’après le rapport intitulé "The HumanitarianEmergency Response Review", en consacrant 1 livre sterling à la prévention, on en économise 4 au moment de mener une intervention; sesauteurs préviennent en outre que des annéesd’investissement peuvent être réduites à néant s’iln’est tenu aucun compte de la réduction desrisques12.

10. Le PAM aborde la réduction et la gestion desrisques de catastrophe sous l’angle de la sécuritéalimentaire et nutritionnelle. Dans les régions dumonde exposées à la fois à l’insécurité alimentaire,à la malnutrition, à la pauvreté et au risque decatastrophe, il est un partenaire important desgouvernements, des organismes des NationsUnies, des organisations non gouvernementales(ONG) et des communautés, dont il soutient lesactivités de réduction des risques de catastrophe

au moyen de divers outils et stratégies ciblésd’assistance alimentaire, allant de l’alerte rapide encas d’insécurité alimentaire au renforcement de lacapacité de résistance, en passant par l’analyse dela vulnérabilité, les interventions d’urgence et leredressement, entre autres.

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9 Del Ninno, C., Dorosh, P.A. et Smith, L.C. 2003. Public policy, markets and household coping strategies in Bangladesh: Avoiding a food security crisis following

the 1998 floods. World Development vol. 31(7), p. 1221 1238.

10 Silventoinen, K. 2003. Determinants of variation in adult body height. Journal of Biosocial Sciences, n° 35, p. 263-285.

11 Sources utilisées: i) Gitau, R., Makasa, M., Kasonka, L., Sinkala, M., Chintu, C., Tomkins, A. et Fileau, S. (2005). "Maternal Micronutrient Status and Decreased

Growth of Zambian Infants Born during and after the Maize Price Increases resulting from the Southern African Drought of 2001-2002". Public Health Nutrition,vol. 8(7), p. 837-843; ii) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) (2007). IPCC Fourth Assessment Report. Cambridge (Royaume-Uni), Cambridge University Press; iii) Silventoinen, K. (2003). "Determinants of Variation in Adult Body Height". Journal of Biosocial Sciences, n° 35, p. 263-285;et Fuentes, R. et Seck, P. (2007). The Short-Term and Long-Term Human Development Effects of Climate-Related Shocks: some Empirical Evidence. New York,PNUD.

12 Humanitarian Emergency Response Review (2011), réalisé à la demande du Secrétaire d’État au développement international (Royaume-Uni), et Rapport annuelde 2008 de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Répercussions de la sécheressesur la nutrition11

La sécheresse a de graves répercussions sur ladiversité du régime alimentaire et réduit laconsommation alimentaire globale, comme entémoignent les exemples suivants:

• En Zambie, le risque de présenter unetaille et un poids inférieurs à la moyenneest 12 pour cent plus élevé chez lesenfants nés en période de sécheresse quechez ceux nés en dehors des années decrise.

• En Éthiopie, les risques de malnutrition etde retard de croissance chez les enfantsnés durant une catastrophe sontsupérieurs de 35,5 pour cent et de 41 pour cent, respectivement.

• Au Niger, indépendamment de leur lieu denaissance, les enfants nés pendant unesécheresse courent deux fois plus derisques de souffrir de malnutrition entreun et deux ans.

Explication

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En collaborant étroitementavec les communautés, lePAM et ses partenaires ontpu renforcer la résiliencedes communautésvulnérables au moyen demesures peu coûteuses,comme la construction debanques de céréales etl’amélioration destechniques de gestion desterres.

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11. Le lien entre l’insécurité alimentaire et lescatastrophes naturelles, ainsi que l’importance des’y préparer, de les prévenir et d’en atténuer leseffets figurent au cœur de la mission du PAM. Quece soit dans le cadre d’une situation d’urgence oudu développement, l’objectif principal del’assistance du PAM est de renforcer la capacité derésistance et l’autonomie des populations les plusmenacées par l’insécurité alimentaire13.

12. D’après la définition de sa mission et son Statut, lePAM doit "favoriser la continuité entre secoursd’urgence et développement en donnant la prioritéaux activités de prévention des catastrophes, depréparation et d’atténuation de leurs effets" – troisaxes centraux de la réduction des risques decatastrophe14.

13. Le Plan stratégique du PAM pour 2008-2013 metune nouvelle fois l’accent sur le fait que leProgramme doit contribuer à prévenir la faim. SonObjectif stratégique 2 (Prévenir la faim aiguë etinvestir dans la préparation aux catastrophes etl’atténuation de leurs effets) est assorti de deuxbuts:

• But 1: appuyer et renforcer les capacités desgouvernements de se préparer aux situations defaim aiguë provoquées par des catastrophes, deles évaluer et de réagir en conséquence;

• But 2: protéger et renforcer la résistance auxchocs des communautés, notammentl’adaptation aux changements climatiques, grâceà des programmes de protection sociale ou decréation d’avoirs.

14. Les autres Objectifs stratégiques du PAM sontégalement importants:

• Objectif stratégique 1: sauver des vies etprotéger les moyens de subsistance dans lessituations d’urgence. Le Programme doits’employer à limiter le plus possible les effetsimmédiats des catastrophes sur les populationsexposées à l’insécurité alimentaire, pour éviterles pires conséquences possibles.

• Objectif stratégique 3: remettre sur pied lescommunautés et reconstituer leurs moyens desubsistance après un conflit ou une catastropheou dans les périodes de transition. Il s’agit icid’appuyer la remise en état des avoirs desubsistance et des infrastructures indispensablespour améliorer l’accès à l’alimentation –souventen vue de réduire les risques et de veiller à ceque ces avoirs résistent à l’avenir auxcatastrophes.

• Objectif stratégique 4: réduire la faim chroniqueet la dénutrition. Des efforts doivent êtredéployés pour réduire les effets durables descatastrophes, en particulier sur les enfants, ens’appliquant à améliorer l’état nutritionnel despersonnes en situation d’insécurité alimentaire.

• Objectif stratégique 5: renforcer la capacité despays de lutter contre la faim, notamment grâce àune stratégie de transfert des responsabilités etaux achats locaux. Dans cette optique, il fautnotamment s’attacher à améliorer les capacitésdes gouvernements en matière d’analyse de lasécurité alimentaire, d’alerte rapide, delogistique, de réduction et de gestion des risquesde catastrophe touchant la sécurité alimentaire,et de préparation aux situations d’urgence.

15. En 2005, en adoptant le Cadre d’action de Hyogo,la communauté internationale a fait de la réductiondes risques de catastrophe une priorité. Le Planstratégique du PAM pour 2008-2013 a permisd’aligner les activités du PAM sur ce cadre.

16. La réduction des risques de catastrophe est unequestion transversale, qui constitue un traitd’union entre les interventions d’urgence, lerelèvement et le développement. Ce lien estreconnu dans l’Examen des catégories d’activitésdu PAM, dont il ressort que de nombreusesinterventions de secours et de redressementoffrent des possibilités incomparables, d’ordreformel et informel, d’aider les communautés et lesinstitutions locales à renforcer leur capacité derésistance et leur aptitude à faire face aux chocs15.Cet examen met également en évidence trois

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Fondement de la politique

13 http://fr.wfp.org/content/définition-de-la-mission-du-pam.

14 D’après la terminologie de la réduction des risques de catastrophe, une mesure d’atténuation désigne "la réduction ou la limitation de l’impact négatif des aléaset des catastrophes" (Secrétariat interorganisations de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes [SIPC]), tandis que dans le contexte duchangement climatique, l’atténuation fait référence aux mesures prises pour limiter le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

15 "Examen des catégories d’activités" (WFP/EB.A/2010/11/Rev.1).

16 Statut, Règlement général, Règlement financier et Règlement intérieur du Conseil d’administration, PAM, édition de novembre 2010.

17 Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015.

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priorités des programmes de développement duPAM, visant directement à réduire les risques decatastrophe pour les ménages en situationd’insécurité alimentaire: i) atténuer les effets descatastrophes naturelles récurrentes dans les zonesvulnérables; ii) aider les familles pauvres àacquérir des avoirs et à les préserver; et iii) aiderles ménages tributaires pour leur subsistance deressources naturelles dégradées à se tourner versdes moyens d’existence plus viables, à améliorer laproductivité et à empêcher que la base deressources naturelles ne se dégrade plus avant16.

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Sécurité alimentaire et Cadred’action de Hyogo

Le Cadre d’action de Hyogo reconnaîtprécisément la nécessité de "promouvoir lasécurité alimentaire, facteur important de larésilience des collectivités face aux aléas,particulièrement dans les zones sujettes auxsécheresses, aux inondations, aux cyclones etautres aléas qui peuvent compromettre lesmoyens de subsistance fondés sur l’agriculture”17.

Les activités du PAM touchant la réduction et lagestion des risques de catastrophe visentprincipalement à appuyer trois priorités du Cadred’action de Hyogo, dans les domaines en rapportavec la sécurité alimentaire et la nutrition:priorité d’action 2 – mettre en évidence, évalueret surveiller les risques de catastrophe etrenforcer les systèmes d’alerte précoce; prioritéd’action 4 – réduire les facteurs de risque sous-jacents; priorité d’action 5 – renforcer lapréparation aux catastrophes afin de pouvoirintervenir plus efficacement à tous les niveauxlorsqu’elles se produisent.

La réduction des risquesde catastrophe est unepriorité transversale, quiconstitue un trait d’unionentre les interventionsd’urgence, le relèvementet le développement.

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17. Le concept de gestion des risques de catastrophen’est pas nouveau, mais depuis une dizained’années, il est associé à la notion globale deréduction des risques de catastrophe. Alors que lesefforts étaient précédemment axés sur lapréparation aux catastrophes, l’atténuation deleurs effets, l’intervention en cas d’urgence et leredressement, considérés comme des étapesdistinctes d’un cycle, la réduction des risques decatastrophe regroupe les activités visant à sepréparer aux catastrophes, à les prévenir et à enatténuer les effets.

18. La réduction et la gestion des risques decatastrophe s’inscrivent dans un cadre généraldans lequel la réduction des risques de catastrophese définit comme les concepts et pratiquesconsistant à réduire les risques de catastrophe aumoyen de l’analyse et de la gestion systématiquesdes facteurs déterminants des catastrophes,notamment par une réduction de l’exposition auxaléas, l’atténuation de la vulnérabilité despersonnes et des biens, la gestion rationnelle desterres et de l’environnement, et l’amélioration de lapréparation aux événements indésirables18.

19. La gestion des risques de catastrophe se définitcomme le recours systématique aux directivesadministratives, organisations, et compétences etcapacités opérationnelles nécessaires pour mettreen œuvre les stratégies, les politiques et lesmoyens d’intervention appropriés en vued’atténuer les conséquences néfastes des aléas etles risques de catastrophe18.

20. Le PAM inscrit ses activités de réduction et degestion des risques de catastrophe dans desactions plus larges visant à renforcer la capacité derésistance des personnes, des communautés et despays les plus vulnérables. La capacité derésistance, ou résilience, est la capacité d’unsystème, d’une communauté ou d’une sociétéexposés à des aléas de supporter, d’intégrer, deprendre en compte et de corriger les effets d’undanger, rapidement et efficacement, notammentpar la préservation et la restauration de sesprincipales structures et fonctions de base18.

21. Pour le PAM, renforcer la capacité de résistancesignifie améliorer et développer les capacités, lesmoyens de subsistance et les chances despersonnes, des communautés et des pays les plusvulnérables et les plus exposés à l’insécuritéalimentaire, face à une situation de plus en plusrisquée. À cette fin, il mène des interventions quirépondent aux besoins immédiats en matière desécurité alimentaire et nutritionnelle, tout enaidant les populations et les pays en situationd’insécurité alimentaire à mieux gérer les risquesfuturs et à mieux résister aux effets néfastes descatastrophes d’origine naturelle et humaine.

Associer la réduction des risques de catastrophe àl’adaptation au changement climatique

22. Il est de plus en plus clairement établi que lechangement climatique augmenteraconsidérablement le risque d’insécurité alimentaireet de dénutrition19. Il se traduira en outre souventdans les faits par un accroissement de la fréquenceet de l’intensité des phénomènes météorologiquesextrêmes, ce qui fait de la réduction des risques decatastrophe un élément primordial des stratégiesd’adaptation. Appuyer les gouvernements ainsi queles communautés vulnérables en situationd’insécurité alimentaire de manière à renforcer leurcapacité de gestion des risques de catastrophe estdonc un objectif du PAM qui va dans le sens desefforts à la fois de réduction du risque de famine etd’adaptation au changement climatique.

23. Dans le document du PAM intitulé "Le changementclimatique et la faim: Vers une politique du PAM enmatière de changement climatique" (2011), il estsouligné que le fait de tenir systématiquementcompte du changement climatique et de laréduction des risques de catastrophe dans le cadredes opérations sera très rentable pour ce qui estd’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition,de renforcer les moyens de subsistance et deréduire le nombre d’interventions humanitairesnécessaires.

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Définitions et concepts

18 Terminologie pour la prévention des risques de catastrophe du Secrétariat interinstitutions de la SIPC. 2009http://unisdr.org/files/7817_UNISDRTerminologyFrench.pdf.

19 Confalonieri, U. et Menne, B. 2007. Human Health. Dans M.L. Parry, O.F. Canziani, J.P. Palutikof, P.J. van der Linden et C.E.Hanson, dir. pub. Bilan 2007 des

changements climatiques. Conséquences, adaptation et vulnérabilité. Contribution du Groupe de travail II au quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts

intergouvernemental sur l’évolution du climat. Cambridge (Royaume-Uni), Cambridge University Press.

20 Neumayer, E. et Pleumper, T. 2007. The Gendered Nature of Natural Disasters: The Impact of Catastrophic Events on the Gender Gap in Life Expectancy, 1981-

2002. Disponible à l’adresse: http://ssrn.com/abstract=874965.

21 Secrétariat interinstitutions de la SIPC, PNUD et Union internationale pour la conservation de la nature. 2009. Making Disaster Risk Reduction Gender-Sensitive –

Policy and Practical Guidelines. Genève. Secrétariat interinstitutions de la SIPC.

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Problématique hommes-femmes et réduction desrisques de catastrophe

24. Les catastrophes ne touchent pas les femmes etles hommes de la même façon. Dans les sociétésinéquitables, les femmes sont plus vulnérables queles hommes face aux catastrophes naturelles, enraison des rôles et des comportements qui leursont assignés par la société et qui limitent leuraccès aux ressources20. Après une catastrophe, làencore, les femmes sont souvent plus vulnérablesque les hommes, car leur rôle de dispensatrices desoins prend une ampleur considérable etl’expérience montre que leur accès aux ressourcesfavorisant le redressement est souvent restreint21.

25. La politique du PAM en matière de problématiquehommes-femmes (2009) vise à créer au sein duProgramme les conditions propices pourpromouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisationdes femmes, comme l’illustrent les politiques, lesprogrammes et les interventions destinés à aiderles pays partenaires à s’attaquer aux problèmestouchant l’alimentation et la nutrition.

Gestion des risques liésaux aléas géophysiques

Gestion des risques liés au climat (y compris les phénomènes météorologiques extrêmes)

Ajustement à long terme à l’évolution des conditions climatiques moyennes

Source: adapté de Mitchell et van Aalst, 2008.

ADAPTATION AUCHANGEMENTCLIMATIQUE

RÉDUCTION DESRISQUES DE

CATASTROPHE

Figure 1. Chevauchement entre l’adaptation auchangement climatique et la réduction desrisques de catastrophe

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Avantages comparatifsdu PAM

Les projets du PAM permettentde venir en aide aux personnes etaux communautés les plusvulnérables, dans des régionsexposées à la fois à l’insécuritéalimentaire, à la malnutrition, àla pauvreté et au risque decatastrophe.

Page 15: Politique du PAM en matière de réduction et de gestion des risques

26. Les activités du PAM en matière de réduction et degestion des risques de catastrophe s’appuient sur letravail mené depuis plusieurs décennies avec lesgouvernements et les communautés les plusexposées à l’insécurité alimentaire pour les aider à sepréparer et à faire face aux catastrophes, à renforcerleur capacité de résistance et à réduire les risques decatastrophe. Ces activités constituent une part nonnégligeable du travail du PAM sur le terrain. D’aprèsles rapports normalisés sur les projets, le PAM amené avec ses partenaires des activités visant à faireface aux risques de catastrophe dans 58 des 75 paysdans lesquels il était à l’œuvre en 2010 (77 pourcent), ce qui représente plus de la moitié des projets

exécutés. Il a donc acquis des avantages comparatifs,et il compte parmi les organisations internationalesqui disposent d’un des viviers les plus importants decompétences techniques dans les domaines associésà la réduction des risques de catastrophe touchant lasécurité alimentaire; ces domaines vont de l’alerterapide en rapport avec la sécurité alimentaire à lamise en place de capacités de résistance, en passantpar l’analyse de la vulnérabilité, les interventions encas d’urgence et le relèvement.

27. Le PAM a acquis divers avantages comparatifs dansdes domaines bien précis.

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Sécurité alimentaire: analyse, suivi et alerte rapide

28. Analyse de la sécurité alimentaire et de lavulnérabilité. Dans le contexte des risques decatastrophe, le suivi de la sécurité alimentaire et de lanutrition, l’analyse de la vulnérabilité et lacompréhension des moyens de subsistance sontautant de domaines de connaissance essentiels pourpermettre au PAM de remplir sa mission. LeProgramme a acquis des compétences et desavantages comparatifs aux niveaux mondial etnational dans ces domaines. Dans presque tous lespays où il opère, il assure des services d’analyse de lasécurité alimentaire et de la vulnérabilité, et renforceles capacités en la matière. Ainsi, dans plus de 25 pays, il aide le gouvernement à exploiter dessystèmes perfectionnés de suivi de la sécuritéalimentaire qui surveillent simultanément lesindicateurs relatifs à la sécurité alimentaire, à lanutrition et aux marchés ainsi que les risquesnaturels et fournissent une analyse efficace à l’appuide la préparation aux catastrophes, de la préventionde celles-ci et des interventions.

29. Analyse des risques et alerte rapide. Il estindispensable de disposer de mécanismes efficacesd’alerte rapide et d’analyse des risques pour sepréparer aux situations d’urgence, et le PAM possèdedes compétences essentielles dans ces domaines.Parallèlement, le Programme appuie l’élaboration desystèmes nationaux, régionaux et mondiaux d’alerterapide en cas de risques touchant la sécuritéalimentaire ou autres. Il a orchestré la mise au pointdu Système d’alerte rapide aux crises humanitairesdu Comité permanent interorganisations, plateformecommune d’alerte rapide à l’échelle mondiale en casde crise humanitaire. En outre, il appuie la mise enplace de systèmes d’alerte rapide sous régionaux etnationaux en matière de sécurité alimentaire, enétroite collaboration avec des institutions nationaleset régionales, comme le Comité permanent inter-États pour la lutte contre la sécheresse dans leSahel, le Système d’intégration de l’Amériquecentrale et la Communauté de développement del’Afrique australe.

Figure 2. Réduction des risques de catastrophe dans les projets du PAM – 2010Source: rapports normalisés sur les projets

Pays recevant l’appui du PAMpour les activités visant laréduction des riques decatastrophe

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Préparation aux situations d’urgence, intervention etredressement

30. Préparation aux situations d’urgence etplanification des interventions. La préparationaux situations d’urgence et la planification desinterventions, orchestrées par le PAM, sontessentielles pour garantir que les acteurs concernésseront prêts à intervenir en cas de catastrophesd’origine naturelle ou humaine et réduire les effets decelles-ci sur les populations vulnérables. De par sescompétences dans ces domaines, le PAM est devenuun acteur de premier plan pour ce qui est de lapréparation aux catastrophes à l’échelle mondiale, sibien qu’aujourd’hui, il transfère ses connaissances etses capacités aux partenaires gouvernementauxchaque fois que les circonstances le permettent. EnHaïti, par exemple, il aide le Gouvernement à sepréparer aux catastrophes à la faveur de laconclusion, avec des partenaires, d’accords decoopération prévoyant des dispositifs de réserve, etde la mise en place anticipée de fournitures etd’équipements. En 2010, ces efforts ont permis auGouvernement, au PAM et à ses partenairesd’intervenir rapidement pour faire face au cycloneTomas et à l’épidémie de choléra.

31. Interventions en cas d’urgence. Le PAM joue unrôle majeur au sein de la communauté humanitaireinternationale. Ses opérations d’urgence atténuent lesconséquences des catastrophes sur la sécuritéalimentaire et nutritionnelle et aident les populationsà commencer à se relever. Dans la mesure dupossible, ces activités contribuent à réduire lesrisques de catastrophes futures.

32. Redressement et reconstruction. Le PAM soutientles efforts de redressement touchant la sécuritéalimentaire et nutritionnelle que déploient lesgouvernements et les communautés touchées pourrenforcer leur capacité de résistance et atténuer lesrépercussions à long terme des catastrophes. Ainsi, lePAM appuie les activités visant à restaurer la sécuritéalimentaire et les moyens de subsistance, à remettreen état les infrastructures et à améliorer les capacitésde gestion des risques. Certaines de ses activités,comme l’alimentation scolaire, permettent derépondre aux besoins alimentaires immédiats, d’aiderles enfants à retourner à l’école et de donner lapossibilité aux populations touchées de reprendre unevie normale après une catastrophe. Durant la phasede redressement, le PAM s’emploie en outre à trouverles meilleures synergies possibles entre l’assistancealimentaire et d’autres programmes sectoriels afind’appuyer la transition.

Renforcement de la capacité de résistance etprotection des plus vulnérables

33. Renforcement de la capacité de résistance descommunautés au moyen de programmesd’assistance alimentaire. En 2010, le PAM a aidéplus de 22,5 millions de personnes dans près de 10 000 des communautés les plus exposées àl’insécurité alimentaire dans le monde, pour faciliterleur accès à l’alimentation et réduire les risques aumoyen de programmes Vivres pour la créationd’avoirs qui améliorent les moyens de subsistance enstimulant les processus communautaires. Cesprogrammes sont venus à l’appui de mesuresspécifiques destinées à renforcer la capacité derésistance grâce à des activités comme laconservation des sols et des eaux, la remise en étatdes terres et de l’infrastructure de production, et laformation des membres de la communauté à lagestion des risques de catastrophe et à la protectiondes moyens de subsistance. Bien qu’on ne disposeque de peu d’évaluations d’impact, celles qui ont étéréalisées, notamment en Éthiopie et au Kenya,montrent une nette amélioration de la sécuritéalimentaire à la suite de ces interventions. AuBangladesh, grâce à son projet visant à renforcer lacapacité de résistance mis en œuvre avec leGouvernement et des ONG partenaires, le PAM a aidé30 000 ménages en situation d’insécurité alimentaireà surélever leur habitation au-dessus du niveau descrues, et il a formé 1,3 million de femmes à lapréparation en prévision des catastrophes depuis2001. D’autres activités, comme l’appui aux Achatsau service du progrès et aux achats locaux,contribuent aussi à renforcer la capacité de résistanceen améliorant les moyens de subsistance.

34. Protection sociale et filets de sécurité fondéssur des activités productives. Les mécanismes deprotection sociale et les filets de sécurité sont de plusen plus souvent considérés comme des options et desoutils importants pour gérer le risque de catastrophenaturelle22 et appuyer une adaptation au changementclimatique favorable aux populations pauvres23. Lesprogrammes de protection sociale et les filets desécurité, s’ils sont bien conçus, peuvent nonseulement protéger, mais aussi sensiblementrenforcer les moyens de subsistance des populationspauvres24. Le PAM soutient l’élaboration et la mise enœuvre de mécanismes de protection sociale et defilets de sécurité en rapport avec la sécuritéalimentaire et la nutrition. En Ouganda, il a ainsi missur pied, en partenariat avec le Gouvernement etl’Organisation des Nations Unies pour l’alimentationet l’agriculture (FAO), le programme de création

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Avantages comparatifs du PAM

22 Pelham, L., Clay, E. et Braunholz, T. 2011. Natural Disasters: What is the Role of Social Safety Nets? SP Discussion Paper No. 1102, Washington, Banquemondiale.

23 Newsham, A., Davies, M. et Bene, C. 2011. Making Social Protection Work for Pro-Poor Disaster Risk Reduction and Climate Change Adaptation. Document detravail. Brighton, Royaume-Uni, Institut britannique sur les études du développement.

24 Banque mondiale. 2011. Résilience et opportunités – Stratégie de la Banque mondiale en matière de travail et de protection sociale (2012–2022) – Note desynthèse. Washington.

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d’avoirs productifs dans le Karamoja (KPAP). Celui-ciutilise l’assistance alimentaire pour répondre auxbesoins alimentaires saisonniers, tout en mettant enplace des avoirs productifs, notamment de nouveauxdispositifs de collecte des eaux de pluie permettantd’améliorer les disponibilités en eau pour laproduction agricole et le bétail et de réduire lesrépercussions de la sécheresse.

35. Mécanismes novateurs de financement et detransfert des risques et d’assurance contre lesrisques au profit de la sécurité alimentaire. Encollaboration avec des partenaires, le PAM aide lesgouvernements et les communautés à mettre surpied des mécanismes de financement et de transfertdes risques et d’assurance contre les risques visant àréduire le risque de famine et à protéger les moyensde subsistance. En Éthiopie, à la faveur d’un projetaxé sur les moyens de subsistance, l’évaluationrapide et la protection (connu sous son sigle anglais,LEAP), le PAM aide le Gouvernement à instaurer unsystème qui associe un dispositif d’alerte rapideperfectionné à des mesures de préparation auxsituations d’urgence, aux fins de la mobilisation d’unfonds d’urgence mis à disposition par la Banquemondiale et d’autres donateurs. L’objectif estd’étendre le Programme de protection sociale fondésur des activités productives et de protéger lesmoyens de subsistance en cas de sécheresse. Le PAMmène également, en partenariat avec OxfamAmerica, une autre initiative communautaire,nommée Initiative R4, visant à renforcer la capacitéde résistance des populations rurales. Cette initiativeenglobe la réduction des risques de catastrophe auniveau local, des programmes de création d’avoirs, letransfert de risques (notamment grâce à unmécanisme novateur Travail contre assurance), et lerenforcement des moyens de subsistance, quibénéficie du soutien de donateurs traditionnels et dusecteur privé.

Renforcement des capacités des institutionsnationales et régionales

36. Renforcement des capacités et concertation surles politiques à l’échelon national. Le PAMcollabore avec les gouvernements pour renforcerleurs capacités en matière de réduction et de gestiondes risques de catastrophe dans les domaines danslesquels il dispose d’avantages comparatifs: aidehumanitaire, sécurité alimentaire et nutritionnelle,amélioration des moyens de subsistance, analyse dela vulnérabilité, préparation aux situations d’urgence,alerte rapide, planification des interventionsd’urgence et logistique d’urgence, protection sociale,renforcement de la capacité de résistance, et appui àl’élaboration de politiques et de plans nationauxtenant compte de l’incidence des risques decatastrophe sur la faim et la malnutrition.

37. Renforcement des capacités et concertation surles politiques à l’échelon régional. Le PAMtravaille aux côtés d’institutions régionales pourrenforcer les capacités en matière de réduction et degestion des risques de catastrophe, toujours dans lesdomaines dans lesquels il dispose d’un avantagecomparatif, aidant ainsi ces institutions à mieux servirleurs États membres et à concevoir des services etdes outils d’envergure régionale comme dessystèmes d’alerte rapide.

38. Appui à l’élaboration de politiques et destratégies nationales et régionales en matièrede sécurité alimentaire et de réduction desrisques de catastrophe. Sur le plan des stratégieset des politiques, le PAM aide à élaborer desorientations nationales et régionales qui tiennentcompte des risques et des vulnérabilités touchant lasécurité alimentaire, en offrant la possibilité derenforcer les capacités nationales et régionales dansles domaines de la réduction et de la gestion desrisques de catastrophe.

Coordination et direction des opérations

39. Coordination interorganisations et direction desopérations. Le PAM assume des fonctionsimportantes au niveau interorganisations, pour lecompte et au service de l’ensemble de lacommunauté internationale. Il codirige le module dela sécurité alimentaire avec la FAO et est le chef defile des modules de la logistique et destélécommunications d’urgence. Il copréside aussi leSous-groupe de travail du Comité permanentinterorganisations sur les mesures préalables et laplanification des mesures d’urgence, qui vise àrenforcer et à promouvoir l’action interorganisationsen matière de préparation aux crises, de planificationdes interventions d’urgence et d’alerte rapide danstoute la communauté humanitaire. Enfin, le PAM joueégalement un rôle clé à l’échelle nationale, puisqu’ilest chargé, au sein des équipes de pays des NationsUnies, des questions touchant la réduction desrisques de catastrophe, notamment au Bangladesh,en El Salvador, en Éthiopie, à Madagascar, auMozambique, en Ouganda, au Soudan et en Zambie.

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Il est largement admis, notamment parmi les gouvernements, que le PAM contribue depuis des années à renforcer lescapacités nationales et locales dans les domaines de la réduction et de la gestion des risques de catastrophe, aumoyen de programmes de développement des capacités, de renforcement de la capacité de résistance, de protectionet d’amélioration des moyens de subsistance ou encore d’autres initiatives visant à répondre aux besoins despopulations les plus vulnérables et les plus exposées à l’insécurité alimentaire. Cependant, les données probantes àutiliser pour concevoir des interventions de réduction des risques de catastrophe toujours plus efficaces doivent êtreapprofondies et systématisées dans l’ensemble du PAM, lequel n’est toujours pas en mesure de rendre compte endétail des résultats et des effets directs qualitatifs de son travail dans ce domaine.

En dépit de ces limitations, l’expérience et les évaluations récentes offrent d’importants enseignements sur la façondont le PAM peut améliorer ses activités de réduction des risques de catastrophe. Ainsi, les évaluations d’impactréalisées dernièrement en Éthiopie et au Kenya montrent que les interventions qu’il a menées dans les domaines de lagestion des ressources naturelles, de la remise en état des infrastructures et de la réduction des risques decatastrophe ont contribué à améliorer durablement la sécurité alimentaire des ménages et des communautés, enrenforçant la capacité de résistance à long terme dans des régions qui accusent habituellement un déficit vivrier25.

Par ailleurs, l’expérience acquise au cours de récentes opérations et évaluations réalisées par le PAM en Éthiopie, auGhana, en Haïti, au Malawi, au Népal, au Niger, au Pakistan et en République démocratique populaire lao, aide aussi àmettre en évidence certaines conditions préalables à remplir pour pouvoir mener des activités efficaces de réductiondes risques et de renforcement de la capacité de résistance, ainsi qu’un certain nombre de défis:

• La prise en charge par les autorités nationales et locales des programmes de réduction des risquesde catastrophe est fondamentale; le PAM doit veiller à ce que ses programmes concordent avec lespolitiques nationales et les soutiennent.

• La mise à disposition en temps utile de ressources et d’une assistance technique durant la conceptionet la mise en œuvre des programmes du PAM sont des facteurs de succès clés.

• Le renforcement des partenariats avec des organisations spécialisées peut améliorer la qualité et leseffets directs des programmes du PAM, dans les domaines du développement des infrastructures oudes travaux d’ingénierie, par exemple.

• Les interventions du PAM, notamment lorsqu’elles visent à restaurer les ressources naturelles,doivent tenir compte de l’échelle et du délai nécessaires pour obtenir un impact.

• Les outils d’analyse et de programmation du PAM doivent de plus en plus souvent prendre enconsidération le caractère changeant des risques de catastrophe et les interactions complexes entreles facteurs d’insécurité alimentaire, en particulier la pauvreté, la pénurie de ressources, ladégradation de l’environnement, l’instabilité des prix et le changement climatique.

• Quel que soit le contexte – urgence, transition ou développement – les programmes du PAM peuventaider des communautés vulnérables à protéger leurs avoirs et leurs moyens de subsistance, à réduireles risques et à renforcer leur capacité de résistance à des chocs ultérieurs.

• Les crises de grande ampleur survenues récemment, notamment en Haïti, au Niger et au Pakistan,ont mis en relief la nécessité, pour le PAM, de continuer à renforcer ses capacités en matière degestion des risques de catastrophe et de préparation aux situations d’urgence et d’intervention encas de crise, et ce par une approche à l’échelle du Programme.

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Enseignements tirés de l’expérience

25 Ngigi, S.; Wanjiku, M.; Wambua, F.; Karuti, S.; Home, P. et Njigua, J. (2011). FFA Impact Evaluation: Food for Assets Project PRRO 10666. Kenya Rainwater

Association, Nairobi, Kenya. PAM (2005). "Report on the Cost-Benefit Analysis and Impact Evaluation of Soil and Water Conservation and Foresty Measures",Addis Abeba, Éthiopie; et PNUD (2007) "Rapport sur le développement humain 2007/2008 – La lutte contre le changement climatique: un impératif de solidaritéhumaine dans un monde divisé", New York, États-Unis d’Amérique.

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40. La capacité des pays et des communautés de gérerles risques dépend d’une série de facteurscontextuels. Le rôle du PAM est de contribuer auxefforts nationaux et locaux visant à réduirel’incidence des catastrophes sur la sécuritéalimentaire et la nutrition, en mobilisant sesavantages comparatifs pour aider lesgouvernements et les communautés exposées àl’insécurité alimentaire. Que ce soit dans lesrégions sujettes aux catastrophes naturelles oudans les États fragiles, le PAM ne peut remplircette mission qu’en nouant et en entretenant despartenariats solides avec un large éventaild’intervenants: gouvernements, institutionsrégionales, organismes des Nations Unies, ONG,autres organisations humanitaires et acteurs dudéveloppement, organisations de la société civile,instituts de recherche et secteur privé.

41. La réduction des risques de catastrophe incombeen premier lieu aux gouvernements, qui sont lesprincipaux partenaires du PAM. Ce derniercollabore avec les pouvoirs publics de tous les paysoù il opère en vue de réduire la faim et lamalnutrition. Dans presque tous ces pays, ils’emploie notamment à renforcer les capacités desautorités, en tenant compte des priorités et desexigences nationales.

42. Le PAM joue un rôle important dans le système desNations Unies pour ce qui est de la réduction desrisques de catastrophe, l’accent étant mis surl’assistance alimentaire, la préparation auxsituations d’urgence et l’analyse de la vulnérabilité.Outre le rôle de chef de file qu’il assure au sein duComité permanent interorganisations, le PAM estun membre actif du système de la SIPC,notamment de par sa collaboration étroite avec leSecrétariat interorganisations de la Stratégie.

43. La coopération avec les autres organismes desNations Unies ayant leur siège à Rome constitueune priorité pour le PAM. En 2009, dans le cadredu Partenariat de Rome pour la gestion des risquesde catastrophe, le PAM, la FAO et le Fondsinternational de développement agricole (FIDA) ontadopté un cadre conceptuel commun pour laréduction et la gestion des risques de catastrophe,fondé sur les définitions énoncées dans le Cadred’action de Hyogo et la SIPC. Cette avancée aconduit au lancement de plusieurs initiatives (voirl’encadré).

44. Récemment, le PAM a signé des mémorandumsd’accord avec le Programme des Nations Uniespour le développement (PNUD), le Programme desNations Unies pour l’environnement et

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Partenariats

Partenariat de Rome pour la gestion des risques de catastrophe

Dans le cadre du Partenariat de Rome pour la gestion des risques de catastrophe, le PAM, la FAO etle FIDA étudient les moyens de promouvoir conjointement l’amélioration de l’évaluation et de laréduction des risques, de la préparation aux situations d’urgence et de l’alerte rapide, ainsi que desinterventions et du redressement, en mettant l’accent sur la collaboration sur le terrain dans lespays exposés à l’insécurité alimentaire où les risques de catastrophe sont élevés. Ainsi:

• Un atelier consacré à la gestion des risques de catastrophe, organisé par le PAM et la FAO fin 2010, arecensé au moins neuf initiatives conjointes en cours d’exécution en Afrique orientale et australe,ainsi que des possibilités de renforcer la collaboration sur le terrain. Le PAM et la FAO cherchentmaintenant le moyen de reproduire cette expérience dans d’autre régions.

• Le système de gestion des risques météorologiques mis au point par le PAM et le FIDA permetd’accéder à des mécanismes novateurs de gestion des risques, comme l’assurance contre lesintempéries fondée sur des indices, afin de promouvoir la sécurité alimentaire.

• Le PAM collabore avec la FAO et d’autres partenaires à l’élaboration d’approches novatrices quiassocient la réduction des risques de catastrophe, l’adaptation au changement climatique etl’atténuation des effets de celui-ci en vue de renforcer la sécurité alimentaire, comme "l’agricultureintelligente face au climat".

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l’Organisation météorologique mondiale. Cesaccords sont destinés à préciser le mandat et lerôle de chef de file des différents organismes dansles domaines dans lesquels ils disposentd’avantages comparatifs, et à rendre lacollaboration sur le terrain plus efficace.

45. Les partenariats régionaux sont égalementconsolidés. Les bureaux régionaux du PAM dirigentles efforts destinés à conclure des partenariatsavec des institutions, par exemple la Communautééconomique des États de l’Afrique de l’Ouest,l’Autorité intergouvernementale pour ledéveloppement, la Communauté dedéveloppement de l’Afrique australe, le Comitépermanent inter-États de lutte contre la sécheressedans le Sahel et le Système d’intégration del’Amérique centrale, afin de soutenir les activitésde réduction des risques de catastrophe, d’alerterapide et de préparation aux situations d’urgenceen rapport avec la sécurité alimentaire.

46. Renforcer sa collaboration avec les ONG estégalement une priorité pour le PAM. En 2010, il acollaboré avec quelque 2 000 ONG, dont presque90 pour cent étaient des ONG locales ou desorganisations communautaires, dans le cadre de

162 projets mis en œuvre dans 66 pays du mondeentier. Ces partenaires offrent une précieusecontribution sur le plan des capacités techniques,de l’apprentissage, du partage des connaissances,des ressources et des relations avec lescommunautés.

47. Enfin, le PAM renforce certains partenariats en vued’appuyer l’apprentissage, l’élaboration de bonnespratiques et l’innovation, en travaillant avec desinstitutions et des centres de recherche de renom,tels que l’Institut britannique de développementoutre-mer, le Centre de recherches pour ledéveloppement international, l’InternationalInstitute for Climate and Society de la ColumbiaUniversity et le Met Office Hadley Centre auRoyaume-Uni. En collaboration avec la Direction dudéveloppement et de la coopération suisse, le PAMmet également sur pied un centre deconnaissances virtuel sur la sécurité alimentaire etla réduction des risques de catastrophe, destiné àfaciliter le partage du savoir et des capacités et àpromouvoir l’amélioration des programmes deréduction des risques de catastrophe en rapportavec la sécurité alimentaire.

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De la stratégie à lapratique: en étroitecollaboration avec lescommunautés et avec sespartenaires, le PAM luttecontre les risquesclimatiques et les risquesde catastrophe.

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48. S’inspirant des enseignements tirés par le PAM deson expérience, des avantages comparatifs de celui-ci, de la nature changeante des risques defamine et des meilleures pratiques suivies dans ledomaine de la réduction des risques de catastrophe,la présente politique définit une série de principesqui guideront à l’avenir le PAM dans ses activitésvisant à réduire les risques de catastrophe,principes qui sont développés ci-après.

49. Le PAM oriente ses activités de réduction desrisques de catastrophe en fonction de son mandaten matière d’assistance alimentaire et de sesavantages comparatifs, en ciblant les ménages etles pays les plus vulnérables dont les mécanismesde survie et les capacités d’adaptation sontinsuffisantes pour leur permettre de satisfaire leursbesoins alimentaires et nutritionnels pendant etaprès une catastrophe.

50. Il effectue systématiquement une analyse pointu dela sécurité alimentaire et de la vulnérabilité, afin dedéterminer les meilleurs moyens de lutter contre lafaim et la malnutrition. Il sélectionne les outils lesplus efficaces de réduction des risques decatastrophe, qu’ils soient ou non assortis deconditions, fassent appel à des transferts de vivres,d’espèces ou de bons, servent à renforcer lescapacités ou à développer des services, ous’appuient sur toute autre forme d’assistancealimentaire.

51. Le PAM doit continuer d’investir dans la préparationaux situations d’urgence afin d’optimiser l’efficacitéde ses interventions. Ainsi, il sera de plus en plussouvent appelé à renforcer les capacités nationaleset régionales en matière de préparation aux crisesalimentaires et d’intervention, et à contribuer à lapréparation interorganisations aux situationsd’urgence humanitaire.

52. Le PAM aide les gouvernements à élaborer despolitiques, plans et programmes nationaux deréduction des risques de catastrophe en rapportavec la sécurité alimentaire, notamment grâce à desactivités de renforcement des capacités. Lesactivités et stratégies qu’il mène dans les pays

doivent être conçues de manière à soutenir lespolitiques et plans nationaux, prendre enconsidération les contextes nationaux et locaux etse conformer aux plans cadres des Nations Uniespour l’aide au développement et aux bilanscommuns de pays.

53. Lorsqu’il appuie la réduction des risques decatastrophe touchant la sécurité alimentaire et lerenforcement de la capacité de résistance, le PAMdoit tenir compte des incidences croissantes duchangement climatique, des conflits et d’autresfacteurs d’insécurité alimentaire, en accordant uneattention particulière aux femmes et aux enfants.

54. Le PAM encourage les partenariats visant àconsolider la sécurité alimentaire et nutritionnelle etla capacité de résistance, et il mobilise à cette fin unlarge éventail d’acteurs, comme les gouvernements,les communautés vulnérables, les organismes desNations Unies, la société civile, les ONG, les institutsde recherche et le secteur privé. Il peut ainsiexploiter les avantages comparatifs des uns et desautres et élargir son action visant à renforcer lacapacité de résistance – si possible en collaborationavec des partenaires et d’autres acteurs – de façonà obtenir des résultats durables.

55. Le PAM privilégie les approches participatives de laréduction des risques de catastrophe, à tous lesniveaux; il travaille avec les gouvernements, lespartenaires et les communautés afin de favoriserune coordination efficace des plans et priorités desautorités nationales et locales et des communautés.

56. Le PAM cherche à obtenir de multiples effets directsà partir de ses programmes et à en optimiserl’impact et la durabilité, en intégrant les principes deréduction des risques de catastrophe à tous lesstades de la programmation et en déterminant lespossibilités qui s’offrent de réduire ces risques touten améliorant la sécurité alimentaire.

57. Il doit définir clairement les effets directs, l’échelleet les délais d’exécution s’il veut obtenir de bonsrésultats.

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Principes associés aux activitésdu PAM en matière de réductiondes risques de catastrophetouchant la sécurité alimentaire

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58. Lorsqu’il conçoit des programmes appuyant desobjectifs nationaux, le PAM doit toujours envisagerle recours à des instruments et interventionssubstitutifs ou complémentaires, et chercher à agirde façon intégrée.

59. Le PAM doit apporter une assistance techniqueadéquate tant pour l’élaboration que pourl’exécution des programmes, en étroitecollaboration avec les autorités nationales et lespartenaires clés, comme la FAO, le Fonds desNations Unies pour l’enfance et le PNUD. Lorsquecela est impossible, il doit se tourner vers d’autresinstruments d’assistance alimentaire, dont il pourragarantir la validité sur le plan technique.

60. Il doit par ailleurs faire en sorte que les femmes etles hommes soient traités sur un pied d’égalité lorsdes évaluations de la vulnérabilité et lors de laconception des projets et de leur classement parordre de priorité. En étroite collaboration avec sespartenaires, il tirera parti des compétences et desconnaissances des femmes dans des domainescomme la gestion des ressources naturelles et lesréseaux sociaux, afin de maximiser l’effet desmesures visant à renforcer la capacité derésistance. En outre, il veillera à ce que les chargeset les possibilités associées aux programmes soientréparties de manière équitable et appropriée.

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Mise en œuvre de la politique

61. Le PAM s’est déjà doté d’importants moyens eninterne pour la réduction des risques decatastrophe en rapport avec l’assistancealimentaire. Cependant, compte tenu de lacomplexité croissante des risques de famine dusaux catastrophes et de la poursuite de latransformation du PAM en un organismed’assistance alimentaire, il est nécessaire derenforcer les capacités dans les domainesstratégiques et techniques. Pour mettre en œuvrela présente politique, le PAM se concentrera sur lesgrandes priorités suivantes, conformément à sonPlan stratégique:

i) Renforcer les capacités et améliorer l’efficacitédes mécanismes de préparation aux situationsd’urgence et d’intervention en cas de crise, auPAM et dans l’ensemble de la communautéhumanitaire, y compris les systèmes de soutieninterorganisations.

ii) Intensifier les mesures prises pour renforcer lescapacités et appuyer les politiques relatives à lagestion des risques de catastrophe en rapportavec la sécurité alimentaire, en mettant l’accentsur les institutions mondiales, régionales etnationales – notamment celles qui sontspécialisées dans la sécurité alimentaire, lagestion des catastrophes, la protection socialeet des domaines connexes – et lesorganisations partenaires.

iii) Améliorer la capacité du PAM d’analyser lesliens entre les risques de catastrophe, la faim et

d’autres facteurs d’insécurité alimentaire auxniveaux national et mondial, y compris lesconséquences de la variabilité et duchangement climatiques et des conflits.

iv) Accroître la qualité et l’impact des activités duPAM, afin de renforcer la capacité de résistancedes communautés vulnérables en situationd’insécurité alimentaire face aux risques decatastrophe, notamment ceux que fait peser lechangement climatique grâce à la créationd’avoirs, à la protection sociale, à l’adaptationau changement climatique, aux achats locauxet à d’autres outils d’assistance alimentaire.

v) Consolider les partenariats clés afin d’améliorerla conception et la mise en œuvre desprogrammes et de continuer d’échanger etd’élaborer des meilleures pratiques, avec laFAO, le FIDA, le PNUD, d’autres organismes desNations Unies, des ONG, des organisations de lasociété civile, des acteurs nationaux et desinstituts de recherche.

vi) Améliorer le suivi et l’évaluation de l’impact etdu rapport coût-efficacité des mesures prisespar le PAM en faveur de la réduction des risquesde catastrophe, y compris les activités visant àrenforcer la capacité de résistance et lessystèmes de préparation aux situationsd’urgence et d’intervention en cas de crise.

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Les systèmes dedrainage et d’irrigationcontribuent à réduire lerisque de catastropheet à améliorer lesmoyens desubsistance.

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62. Dans une large mesure, le PAM prévoit déjà, dansses programmes, des mesures visant à réduire lesrisques de catastrophe; les crédits correspondantssont inscrits dans le Programme de travail actuel etont été incorporés dans le Plan de gestion.

63. Cela étant, les services et les systèmes d’appui, lerenforcement des capacités et les initiatives visantà améliorer la qualité des programmes nécessitentdes ressources supplémentaires, notammentextrabudgétaires, dans les domaines suivants: i) réduction des risques de catastrophe etrenforcement de la capacité de résistance; et ii) préparation aux situations d’urgence. Ces deuxsecteurs ont été jugés prioritaires pour ce qui estde l’allocation des ressources extrabudgétairesdans le Plan de gestion pour 2012.

64. Des crédits doivent être alloués au renforcementdes capacités du PAM en matière de réduction desrisques de catastrophe dans les domainesprioritaires évoqués ci-dessus. Ces investissements

supplémentaires, d’un montant estimé à 5 ou 6 millions de dollars É. U. par an sur quatre ans,seront coordonnés au moyen d’un plan d’actionpour le renfoncement des capacités du PAM enmatière de réduction des risques de catastrophe,qui sera mis en œuvre par la Division despolitiques, de la planification et des stratégies etqui sera intégré dans le Plan de gestion.

65. Le Plan de gestion englobe également les mesuresvisant à améliorer la préparation aux situationsd’urgence et l’intervention en cas de crise, qui sontcoordonnées dans le cadre d’un projet créé à ceteffet, pour lequel un plan d’action spécifique estégalement en cours d’élaboration.

66. L’ensemble de ces initiatives permettra au final auPAM de mener, dans le cadre de ses programmes,des activités plus durables et d’un meilleur rapportcoût efficacité.

Considérations liées aux ressources et auxfinancements

(gauche) Le programme MERET, menéconjointement par le Gouvernement éthiopienet le PAM, fait participer les communautés ensituation d’insécurité alimentaire chronique àdes projets visant à restaurer l’environnementet à des activités durables de génération derevenus, ce qui améliore les moyens desubsistance.

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67. Au premier rang des préoccupations du PAMfigurent les populations les plus exposées àl’insécurité alimentaire et nutritionnelle et les plusvulnérables – qui vivent généralement dans leszones les plus marginales et les plus dangereusesde pays sujets à des catastrophes. Cesphénomènes ont de graves incidences sur la vie etles moyens de subsistance de ces populationsvulnérables, sapant les frêles acquis dudéveloppement et les condamnant à une lutteperpétuelle pour vivre ou pour survivre.

68. La réduction des risques de catastrophe auxquelssont exposées ces populations est inscrite au cœurde la mission et du mandat du PAM. La politique duProgramme en matière de réduction des risques decatastrophe consiste donc à renforcer la capacité

de résistance en garantissant la sécuritéalimentaire des personnes les plus vulnérables,tout en diminuant les risques de catastropheauxquels celles-ci doivent faire face et enprotégeant et en améliorant leurs moyens desubsistance.

69. Étant donné que le changement climatique, lacroissance démographique et la dégradation del’environnement augmentent les risques decatastrophe, la présente politique fournit au PAMune base pour son travail avec les gouvernementset les communautés exposées à l’insécuritéalimentaire, en vue de renforcer les capacités et larésistance face aux risques que les catastrophesfont peser sur la sécurité alimentaire etnutritionnelle.

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Conclusions

(droite) En travaillant avec des groupesvulnérables, comme les femmes et les enfantsvivant dans les zones les plus marginales etles plus dangereuses, il est possible derenforcer la capacité de résistance face auxrisques émergents, comme le changementclimatique, la dégradation de l’environnementet la croissance démographique.

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Liste des sigles utilisés dans le présent document

Crédits photographiques

DFID Ministère britannique du développement international

FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

FIDA Fonds international de développement agricole

ONG organisation non gouvernementale

PNUD Programme des Nations Unies pour le développement

SIPC Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles

USAID United States Agency for International Development

Couverture: PAM/Diego Fernandez/Soudan; deuxième de couverture: PAM/Riccardo Gangale/Rwanda; page 2: PAM/ReinSkullerud/Pakistan; page 3: PAM/Mario Di Bari/Éthiopie; page 4: PAM/GMB Akash/Bangladesh; page 7: PAM/Mario DiBari/Éthiopie; page 9: PAM/GMB Akash/Bangladesh; page 11: PAM/James Giambrone/Népal; page 12: PAM/ReinSkullerud/Kenya; page 15: PAM/James Giambrone/Népal; page 17: PAM/Charles Hatch-Barnwell/Malawi; page 19: PAM/ReinSkullerud/Kenya; page 21: PAM/Vanessa Vick/Ouganda; page 23: PAM/Riccardo Gangale/Rwanda; page 24: PAM/ReinSkullerud/Éthiopie; page 26: PAM/Rein Skullerud/Kenya; page 27: PAM/Boris Heger/Bolivie; troisième de couverture: PAM/ReinSkullerud/Haïti; quatrième de couverture: PAM/Matteo Caravani/Ouganda

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Bureau des questions relatives au changement climatique, à l’environnement et à la réduction des risques de catastrophe wfp.org/disaster-risk-reduction

Division des politiques, de la planification et des stratégiesProgramme alimentaire mondial Via C.G. Viola, 68/70 - 00148 Rome, Italie - Tél: +39 0665131

À Karamoja (Ouganda), lescommunautés créent desavoirs – comme ces barrages– pour mieux gérer lesépisodes de sécheresse etréduire les pénuriesalimentaires et lamalnutrition.

mai 2012