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1. PRÉSENTATION monétaire, politique, ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics, et notamment la banque centrale, visant à faire varier la quantité de monnaie présente dans l'économie afin d'agir indirectement sur la valeur de la devise nationale, sur la production, l'investissement, la consommation et l'inflation. La politique monétaire, qui a pour objectif de soutenir l'activité économique en fournissant des liquidités et des crédits indispensables aux agents pour consommer, investir et produire, ne doit pas se révéler trop restrictive, car elle risquerait alors de bloquer la croissance économique, ni trop expansionniste, dans la mesure où une telle situation favoriserait l'augmentation de l'inflation (la hausse généralisée des prix) en injectant trop de pouvoir d'achat dans une économie qui ne dispose pas de suffisamment de biens pour satisfaire la demande. 2. LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE Les banques centrales disposent de plusieurs armes pour mettre en œuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs. Certaines sont devenues ses instruments privilégiés d'intervention, d'autres sont tombées en désuétude. L'encadrement du crédit, qui était au cœur de la politique monétaire française avant les années 1980, et qui consistait dans une obligation faite aux banques de ne pas dépasser un volume précis de prêts auprès des entreprises et des particuliers, a été abandonné en 1987 : cette technique était jugée trop directive et ne correspondait plus à une économie ouverte sur le monde et soumise à la concurrence financière internationale. Pour les mêmes raisons, la politique de variation des réserves obligatoires n'est plus véritablement employée par la Banque centrale depuis cette époque, mais demeure une arme potentielle, rarement utilisée. Elle consiste dans une obligation imposée aux banques de déposer sur un compte non

Politique montaire

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1. PRÉSENTATION

monétaire, politique, ensemble des mesures prises par les pouvoirs

publics, et notamment la banque centrale, visant à faire varier la

quantité de monnaie présente dans l'économie afin d'agir

indirectement sur la valeur de la devise nationale, sur la production,

l'investissement, la consommation et l'inflation.

La politique monétaire, qui a pour objectif de soutenir l'activité

économique en fournissant des liquidités et des crédits indispensables

aux agents pour consommer, investir et produire, ne doit pas se révéler

trop restrictive, car elle risquerait alors de bloquer la croissance

économique, ni trop expansionniste, dans la mesure où une telle

situation favoriserait l'augmentation de l'inflation (la hausse

généralisée des prix) en injectant trop de pouvoir d'achat dans une

économie qui ne dispose pas de suffisamment de biens pour satisfaire

la demande.

2. LES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE

Les banques centrales disposent de plusieurs armes pour mettre en

œuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs. Certaines

sont devenues ses instruments privilégiés d'intervention, d'autres sont

tombées en désuétude. L'encadrement du crédit, qui était au cœur de la

politique monétaire française avant les années 1980, et qui consistait

dans une obligation faite aux banques de ne pas dépasser un volume

précis de prêts auprès des entreprises et des particuliers, a été

abandonné en 1987 : cette technique était jugée trop directive et ne

correspondait plus à une économie ouverte sur le monde et soumise à

la concurrence financière internationale. Pour les mêmes raisons, la

politique de variation des réserves obligatoires n'est plus véritablement

employée par la Banque centrale depuis cette époque, mais demeure

une arme potentielle, rarement utilisée. Elle consiste dans une

obligation imposée aux banques de déposer sur un compte non

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rémunéré de la banque centrale une proportion de leurs dépôts à vue et

à terme, qui constituent les réserves obligatoires, montant de dépôts

qu'elles ne peuvent employer librement et donc utiliser pour

augmenter les crédits dans l'économie. En modifiant le taux de

réserves obligatoires, la banque centrale encourage le crédit ou le

pénalise. Aujourd'hui, les instruments les plus couramment employés

sont l'intervention sur le marché monétaire et l'opération de

réescompte : puisque les banques doivent se refinancer auprès de la

banque centrale (acheter de la monnaie dont elles ne disposent pas en

quantités illimitées), elles sont obligées d'accepter le coût de ce

refinancement qui varie en fonction de la politique définie par les

autorités monétaires. En augmentant ce coût, le taux de réescompte,

celles-ci amènent les banques à augmenter leurs propres taux d'intérêt

auprès de leurs clients, ce qui ralentit l'activité de crédit (l'effet inverse

est observé si l'on abaisse ce coût). L'intervention sur le marché

monétaire, marché financier servant aux banques à se refinancer

directement, en évitant la banque centrale, permet à cette dernière de

contrôler le coût de la monnaie de manière indirecte. En achetant ou

en vendant des titres sur ce marché ouvert (ces opérations sont dites

d'open market), elle modifie les conditions du crédit.

3. LES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE

Les objectifs ultimes de la politique monétaire sont la croissance

économique, la maîtrise de l'inflation et la défense de la valeur de la

devise nationale par rapport à celle des autres devises. Dans la

pratique, il est nécessaire pour atteindre ces buts de fixer des objectifs

intermédiaires, directement contrôlables par l'institut d'émission. La

masse monétaire est l'objectif quantitatif le plus surveillé. La banque

centrale fixe chaque année un taux de croissance de l'un de ses

agrégats (l'agrégat choisi varie avec les pays, en France il s'agit par

exemple de M2) et utilise les instruments à sa disposition pour que ce

taux ne soit pas dépassé. Les taux d'intérêt sont également des

éléments essentiels d'une politique monétaire. Leurs mouvements à la

hausse ou à la baisse ont des conséquences sur l'investissement et sur

la consommation, par le biais des crédits. Grâce à la politique d'open

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market et à la politique de réescompte, il est possible d'influencer leurs

mouvements pour les taux à court terme, même si les marchés

financiers restent en dernier ressort les seuls juges des taux d'intérêt à

long terme : ils apprécient en effet la valeur des obligations et fixent

eux-mêmes leurs taux de rémunération, qui constituent de fait les taux

d'intérêt à long terme.

4. LE DÉBAT ENTRE KEYNÉSIENS ET MONÉTARISTES

Il existe une controverse entre deux écoles de pensée pour déterminer

si l'objectif le plus important de la politique monétaire est la

croissance du revenu national ou la maîtrise de l'inflation. Pour les

représentants du monétarisme, la seule cause de l'inflation est la

hausse inconsidérée de la masse monétaire dans l'économie, dont

l'évolution, supérieure à celle du revenu national, a pour conséquence

immédiate la hausse des prix. Cet accroissement indu de la quantité de

monnaie est néfaste pour la croissance parce qu'il oblige à lutter contre

l'inflation en ralentissant l'activité économique. Pour les keynésiens,

en revanche, la cause de l'inflation n'est pas nécessairement monétaire

et une hausse importante de la quantité de monnaie ne produit pas

automatiquement de l'inflation. Elle peut contribuer à créer du pouvoir

d'achat supplémentaire dans une économie où les capacités de

production sont en partie inemployées pour cause de chômage et de

faible augmentation des revenus. Dans certains cas, la politique

d'accroissement de la masse monétaire peut provoquer une stimulation

de l'activité économique et être ainsi justifiée a posteriori, sans pour

autant qu'une quelconque hausse des prix ne se manifeste. Keynes

n'était pas un partisan inconditionnel de ce type de politique, mais il

estimait que les variations de la masse monétaire et des taux d'intérêt

n'étaient pas centrales pour expliquer les comportements des

entrepreneurs, qui fondent en fait leurs choix d'investissement sur des

anticipations sur l'activité économique et non sur le coût de

l'investissement. La plupart des grandes banques centrales des pays

occidentaux, aujourd'hui indépendantes des pouvoirs politiques (en

France, aux États-Unis, en Allemagne), privilégient une vision

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monétariste en s'assignant comme objectif principal la lutte contre

l'inflation.

Comment citer cet article :

"monétaire, politique." Microsoft® Encarta® 2009 [DVD]. Microsoft

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