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ous avez été surpris par le retrait d’Anne- Marie Comparini ? Gilles Vesco : Oui. D’autant plus qu’elle avait tout à fait la légitimité pour mener la liste centriste aux élections muni- cipales, car elle a montré sa fidélité au Modem, malgré les coups bas et les manipulations. Mais en se retirant, elle nous fait passer un message fort : il faut que le nouveau centrisme qui émerge renouvelle ses cadres, ses candidats… Mais aussi ses méthodes. Le centrisme a besoin d’un nouveau souffle à Lyon ? Oui. Car on devra affronter Gérard Collomb qui a un bon bilan et Dominique Perben avec une équipe UMP qu’il a su renouveler. D’ailleurs un signe ne trompe pas : à 47 ans, un élu comme moi est considéré chez les centristes comme un gamin. Certains me soupçonnent même d’être un arriviste ! Alors que j’ai montré que j’étais patient, très patient même. Mais aujourd’hui j’ai décidé de fran- chir le pas en étant candidat à la candidature pour mener la liste centriste aux prochaines élections municipales à Lyon. Mais quelle est votre légitimité ? Je sais que c’est le genre de question que posent certains notables centristes à Lyon qui ont peur du renouvellement. Pourtant je suis militant centriste depuis vingt ans et je me suis toujours battu pour défendre avec convic- tion mes idées, notamment aux élections municipales de 2001 à Caluire où j’ai recueilli 30 % des suffrages. De plus, depuis 2001 je suis vice-président du Grand Lyon, où j’ai géré deux dossiers importants : les Vélo’V et les berges du Rhône. Comment vous allez vous imposer face aux autres candidats à la candidature ? Pour moi, l’essentiel, ce n’est pas d’écraser les autres candi- dats, mais de jouer collectif. Voilà pourquoi je leur lance un appel pour qu’on puisse tous se réunir et lancer rapidement notre campagne pour les élec- tions municipales en donnant à chacun la responsabilité d’un arrondissement. Mais il faudra bien départager ces candidats pour désigner une tête de liste ! Le Modem est un nouveau parti qui pro- pose une nou- velle démarche politique. Je propose donc que pour les élections municipales, on adopte une méthode différente. Car depuis des années, l’UDF du Rhône est gérée en petit comité par Michel Mercier. Mais aujourd’hui on doit asso- cier les militants à nos grandes décisions. Car si on ne les consulte pas pour la prépara- tion des élections municipales, ils nous lâcheront. Notamment les jeunes qui ont une culture du débat et de la transparence, car c’est la génération Net. Or les jeunes, c’est la force du Modem aujourd’hui. Vous avez peur que cette désignation ne se fasse pas de façon démocratique ? J’ai des craintes. Car Michel Mercier nous a annoncé le 26 septembre que l’UDF allait survivre alors qu’il était prévu que ce parti disparaisse pour laisser la place au Modem. Mais visiblement, des sénateurs, dont Michel Mercier, souhai- tent constituer une sorte de fédération UDF-Modem où les nouveaux adhérents seraient noyés au milieu des anciens militants, des écologistes et même du Nouveau Centre, c’est-à-dire les centristes ralliés à Sarkozy. Quel intérêt pour Mercier ? Préserver sa majorité UMP-UDF au conseil général. Mais aussi entrer probablement au gouver- nement début janvier. Ce qui est son droit, et je ne doute pas qu’il soit à la hauteur pour une telle responsabilité. En revan- che, nous risquons une fois de plus d’être les otages de sa car- rière personnelle. Mais pourquoi vous pensez que l’UDF doit disparaître ? Parce qu’avec François Bayrou, on a réinventé le centrisme. Mais aujourd’hui il faut créer ce nouveau parti qu’on a annoncé à nos électeurs et à nos militants. Et non pas relan- cer une vieille structure usée, sans militants, et qui fonctionne toujours sur de vieux schémas… Sinon, on se sera battus pour rien. Et l’élan sera brisé. Or les municipales seront un test déci- sif. Il faut donc s'organiser, lan- cer le Modem, laisser émerger de nouvelles têtes, clarifier notre ligne politique… Et il y a urgence ! Au fond, qu’est-ce que vous reprochez à Michel Mercier ? Depuis dix-sept ans, Michel Mercier a géré le conseil géné- ral de façon efficace et intè- gre en mettant en œuvre une vraie politique sociale. En revan- che, je suis très critique sur sa façon de gérer l’UDF lyonnaise. Car aujourd’hui, le bilan est dramatique. Dans les années 1980, le centre détenait la ville de Lyon, le conseil général et le conseil régional. Aujourd’hui, il ne nous reste plus que quel- ques élus à la Région, aucun à Lyon, et au conseil général, on risque de devenir ultra-mino- ritaire aux prochaines élections cantonales, même si Mercier conserve la présidence ! Vice-président de la Communauté urbaine, Gilles Vesco est candi- dat pour être la tête de liste cen- triste aux pro- chaines élections municipales à Lyon. Mais il exige que ce soient les militants qui départagent les candidats. POLITIQUE V “Aujourd’hui, on doit associer les militants à nos décisions...” “Le bilan de Mercier est dramatique” COURAGEUX Michel Mercier Gilles Vesco VESCO ©Eric Soudan/LYON MAG’ ©Eric Soudan/LYON MAG’ Octobre 2007 N° 173 29 LYON MAG

POLITIQUE VESCO · ous avez été surpris par le retrait d’Anne-Marie Comparini ? Gilles Vesco : Oui. D’autant plus qu’elle avait tout à fait la légitimité pour mener la

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ous avez été surprispar le retrait d’Anne-Marie Comparini ?

Gilles Vesco : Oui. D’autantplus qu’elle avait tout à faitla légitimité pour mener la listecentriste aux élections muni-cipales, car elle a montré safidélité au Modem, malgré lescoups bas et les manipulations.Mais en se retirant, elle nousfait passer un message fort :il faut que le nouveau centrismequi émerge renouvelle sescadres, ses candidats… Maisaussi ses méthodes.�Le centrismea besoin d’un nouveausouffle à Lyon ?Oui. Car on devra affronterGérard Collomb qui a un bonbilan et Dominique Perben avecune équipe UMP qu’il a surenouveler. D’ailleurs un signene trompe pas : à 47 ans, un élucomme moi est considéré chezles centristes comme un gamin.Certains me soupçonnent mêmed’être un arriviste ! Alors quej’ai montré que j’étais patient,très patient même. Maisaujourd’hui j’ai décidé de fran-chir le pas en étant candidat àla candidature pour mener laliste centriste aux prochainesélections municipales à Lyon.

�Mais quelle est votrelégitimité ?Je sais quec’est le genrede question

que posent certains notablescentristes à Lyon qui ont peurdu renouvellement. Pourtant jesuis militant centriste depuisvingt ans et je me suis toujoursbattu pour défendre avec convic-tion mes idées, notamment auxélections municipales de 2001à Caluire où j’ai recueilli 30 %des suffrages. De plus, depuis2001 je suis vice-président duGrand Lyon, où j’ai géré deuxdossiers importants : les Vélo’Vet les berges du Rhône.�Comment vousallez vous imposer faceaux autres candidatsà la candidature ?Pour moi, l’essentiel, ce n’estpas d’écraser les autres candi-dats, mais de jouer collectif.

Voilà pourquoi je leur lance unappel pour qu’on puisse tousse réunir et lancer rapidementnotre campagne pour les élec-tions municipales en donnantà chacun la responsabilité d’unarrondissement.

�Mais il faudra biendépartager ces candidatspour désigner une tête

de liste !Le Modem estun nouveauparti qui pro-pose une nou-

velle démarche politique. Jepropose donc que pourles élections municipales, onadopte une méthode différente.Car depuis des années, l’UDFdu Rhône est gérée en petitcomité par Michel Mercier.Mais aujourd’hui on doit asso-cier les militants à nos grandesdécisions. Car si on ne lesconsulte pas pour la prépara-tion des élections municipales,ils nous lâcheront. Notammentles jeunes qui ont une culturedu débat et de la transparence,car c’est la génération Net. Orles jeunes, c’est la force duModem aujourd’hui.�Vous avez peur que cettedésignation ne se fasse pasde façon démocratique ?

J’ai des craintes. Car MichelMercier nous a annoncé le26 septembre que l’UDF allaitsurvivre alors qu’il était prévuque ce parti disparaisse pourlaisser la place au Modem. Maisvisiblement, des sénateurs,dont Michel Mercier, souhai-tent constituer une sorte defédération UDF-Modem oùles nouveaux adhérents seraientnoyés au milieu des anciensmilitants, des écologistes etmême du Nouveau Centre,c’est-à-dire les centristes ralliésà Sarkozy.

�Quel intérêtpour Mercier ?Préserver sa majorité UMP-UDFau conseil général. Mais aussientrer probablement au gouver-nement début janvier. Ce quiest son droit, et je ne doute pasqu’il soit à la hauteur pour unetelle responsabilité. En revan-che, nous risquons une fois deplus d’être les otages de sa car-rière personnelle.�Mais pourquoivous pensez que l’UDFdoit disparaître ?Parce qu’avec François Bayrou,on a réinventé le centrisme.

Mais aujourd’hui il faut créerce nouveau parti qu’on aannoncé à nos électeurs et ànos militants. Et non pas relan-cer une vieille structure usée,sans militants, et qui fonctionnetoujours sur de vieux schémas…Sinon, on se sera battus pourrien. Et l’élan sera brisé. Or lesmunicipales seront un test déci-sif. Il faut donc s'organiser, lan-cer le Modem, laisser émergerde nouvelles têtes, clarifier notreligne politique… Et il y aurgence !�Au fond, qu’est-ceque vous reprochezà Michel Mercier ?Depuis dix-sept ans, MichelMercier a géré le conseil géné-ral de façon efficace et intè-gre en mettant en œuvre unevraie politique sociale. En revan-che, je suis très critique sur safaçon de gérer l’UDF lyonnaise.Car aujourd’hui, le bilan estdramatique. Dans les années1980, le centre détenait la villede Lyon, le conseil général etle conseil régional. Aujourd’hui,il ne nous reste plus que quel-ques élus à la Région, aucunà Lyon, et au conseil général,on risque de devenir ultra-mino-ritaire aux prochaines électionscantonales, même si Mercierconserve la présidence !

Vice-président dela Communautéurbaine, GillesVesco est candi-dat pour être latête de liste cen-triste aux pro-chaines électionsmunicipales àLyon. Mais il exigeque ce soientles militantsqui départagentles candidats.

POLITIQUE

V“Aujourd’hui,on doit associerles militantsà nos décisions...”

“Le bilan de Mercierest dramatique”

COURAGEUX

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Gilles Vesco

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Octobre 2007 • N° 173 • • 29LYON MAG

�Vous croyez vraimentaux chances du Modem auxélections municipales ?Oui. A condition de procéderà une triple clarification : surnotre fonctionnement interne,sur nos valeurs et sur nos allian-ces. D’ailleurs, comme un cer-tain nombre de militants, jepréfère qu’on ne parle plus departi centriste, car on se posealors immédiatement la ques-tion de savoir si on est de cen-tre droit ou de centre gauche.Voilà pourquoi je pense qu’ilfaut parler de MouvementDémocrate, notre vrai nom !�Vous allez pouvoir propo-ser un programme alterna-tif à l’UMP et au PS ?Oui. Je pense par exemple qu’ilfaut aller beaucoup plus loinque ces deux formations pourproposer une autre vision dela ville et de l’agglomération.Une vision plus alternative oùla culture de la voiture et dubéton ne domine plus. Et il fautqu’on remette les Lyonnais aucentre de tous les projets.Ce qui exige là encore une nou-velle façon de gouverner en étantplus attentif aux aspirations desLyonnais, en étant capable desusciter des débats, de les écou-ter, de tenir compte de leursavis… Car en quelques années,les Lyonnais ont changé en pro-fondeur. Et la plupart des lea-ders politiques ne l’ont pas encorevraiment compris. ■

�Comment vousexpliquez cet échec ?L’UDF lyonnaise s’est plantéeà toutes ces élections parce qu’ausein de cette formation il n’ya pas assez de démocratie interne.Or la force d’un parti, ce n’estpas seulement sa cohésion vis-à-vis de l’extérieur. Mais c’estson dynamisme, sa capacité àanimer des débats, à faire despropositions nouvelles, à atti-rer de nouveaux militants, à for-mer de nouveaux cadres et à leslaisser prendre des responsabi-lités… Or depuis vingt ans,Michel Mercier a fait l’inversepour écarter toute concurrence.Et aujourd’hui je suis d’autantplus inquiet qu’il vient d’êtrenommé responsable de la com-mission nationale des investi-tures pour le Modem! Et à Lyon,il continue à jouer la même carte,celle de l’habileté.D’ailleurs, il vient de réunir lescadres centristes en insistantlourdement sur les difficultésqu’ils devront affronter pourmonter une liste Modem àLyon, notamment les problè-mes financiers… L’objectif étantvisiblement de les décourager.Car Michel Mercier veut avanttout préserver sa présidence duconseil général. Il m’a d’ailleursdit qu’il ne voulait pas bra-der le département pour avoirdeux élus à Lyon.�Et pourtant MichelMercier soutient officieu-sement Anne-SophieCondemine pour la têtede liste aux municipalesà Lyon !C’est vrai qu’Anne-SophieCondemine fait aujourd’huifigure de candidate semi-officielle. Je la connais bien.C’est une amie de trente ans…Ce qui a un certain sens enpolitique ! Mais pour l’instant,son seul état de service, c’estd’avoir obtenu une place surla liste UDF-RPR aux électionsrégionales de 2004 grâce à Anne-Marie Comparini, à qui elledoit tout mais qu’elle a été lapremière à pousser vers la sor-tie après sa défaite aux élec-tions législatives.

�Vous pensez qu’elleest nulle ?Je n’ai pas dit ça. Mais ce quime gêne, c’est qu’elle sembleprête à vendre les voix centris-tes à celui qui lui assurera uneplace. Or il faut au contrairequ’à Lyon le centre abandonnece genre de méthode, pour réaf-firmer ses valeurs.�Comment ce candidatcentriste aux municipalesdoit être désigné ?Il faut que tous les adhérentslyonnais du Modem se réu-nissent en assemblée généralepour que chaque candidat à la

candidature ait la possibilité dese présenter et d’exposer claire-ment sa stratégie mais surtoutson programme. Et bien entendu,si ce n’est pas moi qui suis dési-gné, je me rangerai derrière lecandidat désigné.

�Comment vousréagissez à la candidatured’Azouz Begag ?Pour moi, Azouz Begag est unevraie bouffée d’oxygène pour le

Modem à Lyon, car il a unegrande liberté de parole et unvrai poids médiatique. Et mal-gré son inexpérience politique,il a montré qu’il était courageux,déterminé et qu’il partageait lesvaleurs du nouveau centre. Deplus aux législatives, il a réaliséun bon score et il a su, aprèsavoir été ministre d’un gouver-nement UMP, se désister audeuxième tour en faveur d’uncandidat de gauche. Ce jour-là,il a été l’honneur du Modem.Voilà pourquoi je pense qu’AzouzBegag est un candidat légitime.Et même s’il n’est pas désigné

tête de liste, il peut jouer un rôleessentiel. En tout cas, moi, jeme vois bien faire campagne àses côtés, car au fond on est assezcomplémentaires.�Et la conseillère généraleBernadette Bertrix ?Son cas est différent d’AnneSophie Condemine. Elle sera lacandidate centriste si les mili-tants centristes choisissent unestratégie de centre droit. Sinon,elle rejoindra probablement leNouveau Centre pour unealliance avec l’UMP.�Vous-mêmes, vousn’êtes pas un sous-marinde Collomb ?Ça, c’est la rumeur que font

courir certains. Tout ça parceque j’ai accepté de travailler à laCommunauté urbaine avecGérard Collomb comme denombreux élus de l’aggloméra-tion, y compris de droite, quiont estimé que cette cohabita-tion était utile, car elle permetde dépasser les clivages politi-ques dans l’intérêt général pourrésoudre les grands problèmesde l’agglomération. D’ailleursje vous rappelle que cette démar-che avait été lancée par RaymondBarre. En plus, je garde ma libertéd’analyse. Tout n’est pas rosechez Gérard Collomb. En par-ticulier son management à laCommunauté urbaine où ildevrait davantage respecter lesélus et leurs collaborateurs dansson fonctionnement quotidien.�Mais vous militezpour une alliance du Modemavec le PS au deuxièmetour des municipales !Mais mon ambition, c’est quele Modem soit présent audeuxième tour pour gagner lamairie de Lyon. En revanche, sion n’est pas en position de l’em-porter, il faut négocier un accordde désistement réciproque. Maislà aussi, c’est aux militants duModem de trancher pour savoirqui doit être notre allié au secondtour des municipales. Et ce n’estpas seulement aux cadres duparti de le décider en catiminile soir du 1er tour. D’autant plusque les programmes de Collombet Perben, on les connaîtra depuislongtemps.�Mais vous préférezquand même le PS !Personnellement, je considèreque le pouvoir absolu qu’exerceaujourd'hui l’UMP, et en parti-culier Sarkozy, est incompati-ble avec les valeurs du Modem,car nous centristes, nous défen-dons au contraire le pluralisme.De plus, je crois qu’on a été troplongtemps la roue de secoursde la droite. Du coup aujourd'hui,si on veut se recentrer, ça passepar une démarche nouvelle oùla gauche ne doit plus être taboue.Mais ça ne veut pas dire qu’ondoit devenir la roue de secoursdu PS.

“Il faut parler deMouvementDémocrate et nonde parti centriste...”

“Je me verraisbien faire campa-gne aux côtésd’Azouz Begag...”

Begag déterminéAzouz Begag, qui avait annoncé dansLyon Mag en juillet dernier qu’il était prêtà prendre la tête de liste Modem aux pro-chaines élections municipales, s’estimeaujourd’hui le mieux placé après le retraitd’Anne-Marie Comparini.

Vous êtes toujours bien décidé à êtrecandidat pour mener la tête de liste cen-triste à Lyon ?Azouz Begag : Bien sûr. Car si le Modem veutexister face à Perben et Collomb, il doit pré-senter un candidat qui ait un certain poids.Or, j’ai recueilli 15 % des voix aux dernièresélections législatives. Seule Anne-MarieComparini a fait mieux.

Vous êtes prêt à défendre votre candida-ture devant les militants du Modem ?Mais chez les centristes, on n’est pas encoreprêt à organiser une telle consultation, car onest encore dans une phase de transition entrela disparition de l’UDF et le congrès fondateurdu Modem prévu fin novembre. Du coup, jene vois pas comment on pourrait définir quia le droit de voter pour choisir la tête de liste.

Alors qui doit décider ?L’UDF canal historique, c’est-à-dire MichelMercier et son équipe. Mais pas dans la préci-pitation. Il faut tranquillement se préparerpour désigner notre tête de liste en novembreou décembre avant de lancer notre campagneen janvier.

Mais c’est la porte ouverte aux combineset aux magouilles !Je reconnais qu’il y a un risque. Mais MichelMercier peut par exemple réunir une assem-blée représentative du centrisme à Lyon enfaisant appel à des cadres et des élus de l’UDFet du Modem pour auditionner tous les candi-dats et se prononcer de façon démocratiqueet transparente.

Mais si Sarkozy nomme Mercier ministre,il va exiger votre tête !Je ne veux pas spéculer sur des rumeurs.

Mais je me rends bien comptequ’après avoir débau-

ché des socialistes,Sarkozy va

essayer derécupérer desélus Modem.Mais pour moi,

il y a une incom-patibilité majeure

entre les valeursdu Modem et le sar-

kozysme. Car Sarkozyn’a pas éradiqué le FN,

mais il a absorbéune partie de

son idéologie.

Et si des élus Modem entrent augouvernement, comment vous réagirez ?Je considérerai qu’ils ont trahi et je leurdemanderai d’aller au bout de leur démarcheen prenant leur carte à l’UMP !

Au second tour, le Modem doit s’allieravec le PS ou l’UMP ?On doit présenter notre propre liste et choi-sir notre partenaire le soir du 1er tour enfonction des scores et des propositionsqu’on nous fera.

Vous ne pensez pas qu’il serait plushonnête de choisir bien avant, en fonctiondes programmes ?Non. Car les programmes en politique, je n’ycrois plus ! Il y a toujours une grande diffé-rence entre les promesses électorales et lesréalisations concrètes.

Personnellement, vous avezune préférence ?Pour moi, la ligne de fracture politiqueaujourd’hui, c’est le sarkozysme. On estpour ou on est contre. Qu’on soit de gauche,de droite ou du centre. Et c’est vrai que l’al-légeance de Perben à Sarkozy est un sacréhandicap à mes yeux. Prenez les tests ADNpour contrôler le regroupement familial :Perben n’a pas réagi, alors que certainsdéputés UMP ont eu le courage de prendreleurs distances.

Vous préférez une alliance avec Collomb ?On verra. Car Collomb lui-même a déclaréqu’il reconnaissait certaines qualités àSarkozy. Ce qui est au fond révélateur,car le PS est en train de disparaître. Certainscomme Strauss-Kahn ont déjà basculé dansle sarkozysme, alors que d’autres sont trèsproches du Modem.

Et qu’est-ce que vous pensez des autrescandidats à la tête de liste Modem ?Anne-Sophie Condemine doit jouer un rôle,car il faut que les femmes soient plus pré-sentes en politique. Quant à BernadetteBertrix, elle doit aussi pouvoir se faireentendre, car cela permettra d’ouvrir unvrai débat et de mesurer le poids des UDFde droite dans la galaxie centriste. Enfin,en ce qui concerne Gilles Vesco, j’ai beau-coup d’estime pour lui et j’apprécie sa libertéde parole.

Mais certains reprochent à Vesco de vouloirfaire pencher le Modem à gauche !Ce n’est pas sérieux. Au Modem, on sait bienqu’une majorité des électeurs et des militantsqui nous rejoignent ont le cœur qui pencheà gauche. Mais ce n’est pas pour ça qu’il fautrejoindre le PS sans discuter. Au contraire,le Modem se retrouve désormais au cœurdu système électoral, en position d’arbitre.On doit donc en profiter pour faire avancernos idées.

POLITIQUE

Anne-Marie Comparini

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Gilles Vesco

Azouz BegagOctobre 2007 • N° 173 • • 31LYON MAG30 • • N° 173 • Octobre 2007LYON MAG