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POPSU 2 PROGRAMME DE RECHERCHE DU CONSORTIUM DE LYON

POPSU 2 · PDF fileRachel Linossier, MCF, Université Pierre Mendès France ... régionales et locales ont enfin ciblé au cours des dernières années l ... co-construction de l

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POPSU 2PROGRAMME DE RECHERCHE DU CONSORTIUM DE

LYON

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CONSORTIUM DE RECHERCHE

- Responsable scientifique, administratif et financier du programme Paul BoinoProfesseur des universitésDirecteur de l’Institut d’Urbanisme de LyonUniversité Lumière Lyon 2UMR CNRS 5206 Triangle

- Institution de recherche en charge de la gestion financière :ENS de Lyon15 parvis René DescartesBP 7000 69342 Lyon Cedex 07

- Equipe de recherche mobilisée :Charles Ambrosino, MCF, IUG, UPMF, UMR 5194 Pacte TerritoireJérôme Aust, CR FNSP, CSO-CNRSPaul Bacot, PR, IEP de Lyon, UMR 5206 TriangleDenis Barbet, MCF, IEP de LyonBernard Bensoussan, CR, UMR 5040 GRSPaul Boino, PR, Université Lyon 2, UMR 5206 TrianglePhilippe Chaudoir, PR, Universite Lyon 2, UMR 5600 EVSValérie Colomb, MCF, IEP de Lyon, EA 4147 ElicoSarah Cordonnier, MCF, Université Lyon 2, Centre Norbert Elias UMR 8562Aurélie Delage, AM, Universite Lyon 2, UMR 5600 EVSMarc Dumont, MCF, Université Rennes 2Bruno Faivre d’Arcier, PR, Universite Lyon 2, Laboratoire d’économie des transportsGabriel Jourdan, MCF, Université Pierre Mendès France GrenobleBenjamin Laplante, docteur agrégé, UMR 5600 EVSRachel Linossier, MCF, Université Pierre Mendès France Grenoble, UMR 5194 PactePhilippe Ménerault – PR, Université Lille 1Renaud Payre, PR, Université Lyon 2, UMR 5206 TriangleGilles Pollet, PR, IEP de Lyon, UMR 5206 TriangleMichel Rautenberg, PR, Université de Saint Etienne, UMR ModysFrançois Tran, Maître assistant, ENSAL, ER Laboratoire d’analyse des formesRoelof Verhage, MCF, Université Lyon 2, UMR 5600 EVSVincent Veschambre, PR, ENSAL, UMR 5600 EVSElsa Vivant, MCF, IFU, Paris Est Marne La Vallée, LTMU

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CADRE GÉNÉRAL

En réponse à la consultation de recherche POPSU 2 lancée en mai 2010 par le Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, un consortium lyonnais s’est constitué. Il regroupe la Communauté urbaine de Lyon (collectivité pilote du consortium), l’Agence d’urbanisme de Lyon (institution partenaire) et une équipe de recherche issue de plusieurs établissements d’enseignement supérieur et de recherche lyonnais (Université Lyon 2, Institut d’Etudes politiques, ENSAL).

Relevant d’un large spectre disciplinaire (architecture, urbanisme, sociologie, géographie, science politique, économie des transports), cette équipe de recherche va mener deux investigations conformément à la convention cadre signée entre le GIP AIGPPAU, le Grand Lyon et l’Ecole Normale Supérieure de Lyon.

• La première recherche s’inscrit dans le thème 5 de la consultation : économie de la connaissance. Elle porte plus particulièrement sur les relations entre l’université et la ville.

• La seconde recherche s’inscrit dans l’axe 2 de la consultation. Il s’agit d’une recherche comparative sur la transformation des gares, des pôles d’échange et de leurs quartiers.

Le présent document détaille les objectifs, hypothèses, objets et agendas de ces recherches.

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1. L’UNIVERSITÉ ET LA VILLE

1.1 Éléments de cadrageDes mutations d’ordres économique, politique et sociale, synthétiquement regroupées à travers la notion de métropolisation ont substantiellement modifié les rapports entre la ville et l’université.

• La troisième révolution industrielle (informatique, nouvelles technologies, etc.) a placé l’innovation au cœur du fonctionnement économique. Elle a tendanciellement conduit les entreprises à se recentrer sur leur cœur de compétence et à s’engager dans une stratégie d’innovation répétée. Elle a en cela profondément modifié les rapports qu’entretiennent les entreprises et la ville mais aussi la recherche scientifique. Les firmes les plus engagées dans cette économie de l’innovation ont tout à la fois besoin d’accéder à des marchés de l’emploi hautement qualifié, à un tissu d’entreprises partenaires performantes et à un environnement urbain de grande qualité, ce à quoi participent à différents titres les centres de recherche et les établissements d’enseignement supérieur.

• La mondialisation, au sens de décloisonnement du monde et de révolution des transports et des communications, a renforcé la concurrence entre les villes et les territoires. Face à la concurrence par les prix (en l’occurrence ceux de la main d’œuvre) opérée par les pays émergeants, les métropoles des pays anciennement développés se sont engagées dans une concurrence par la qualité : qualité des infrastructures, qualité du tissu économique, qualité des aménités, qualité de la main d’œuvre. A cet égard aussi, l’enseignement supérieur et la recherche jouent un rôle non négligeable.

• La transformation des marchés de l’emploi (concurrence de la main d’œuvre, hausse des qualifications, etc.) et la croissance de la mobilité spatiale ont instauré un marché concurrentiel des formations supérieures : entre formations publiques et formations privées, entre disciplines, entre villes et à l’intérieur d’une même ville entre établissements. Ce marché de plus en plus concurrentiel modifie la carte universitaire, mais aussi la capacité des territoires à conserver (ou non) leur population étudiante et à maintenir la qualité, la variété et le niveau de formation de leur population résidente. A l’inverse, il a aussi une incidence directe sur le dynamisme et la qualité des formations supérieures et des centres de recherche.

• Différentes politiques européennes, françaises, régionales et locales ont enfin ciblé au cours des dernières années l’enseignement supérieur et la recherche : pôles de recherche et d’enseignement supérieurs, pôles de compétitivité, réseaux thématiques de recherche avancée, centres thématiques de recherche et de soin, plan campus, grand emprunt, clusters, schéma de développement universitaire, etc. Ces initiatives n’ont pas seulement souhaité renforcer les laboratoires et les établissements. Elles ont aussi voulu orienter l’enseignement supérieur et la recherche dans son fonctionnement interne et dans ses rapports avec le monde économique et les collectivités locales.

Ces différentes évolutions, très brièvement rappelées ci-dessus, n’ont pas nécessairement résorbé, ni à l’inverse accentué les écarts existant entre le monde économique, le monde scientifique et le monde politico-administratif. Chacun conserve des contraintes, des enjeux et des logiques de fonctionnement propres. Elles ont en revanche sensiblement modifié les rapports qu’entretiennent les villes et les universités. Les premières sont progressivement devenues un partenaire majeur non pas seulement du bon fonctionnement des établissements de recherche et d’enseignement supérieur mais aussi de leur internationalisation (intégration dans les réseaux internationaux, visibilité, excellence scientifique, etc.) : investissement immobilier, infrastructures de transport, financement de la recherche, etc. Les secondes sont peu à peu reconnues comme des acteurs majeurs là aussi non pas seulement de la structuration et du fonctionnement des villes, mais de leur rayonnement et de leur attractivité internationale.

1.2 Problématique et hypothèses généralesC’est ce repositionnement réciproque de l’université (au sens générique) dans les dynamiques et les politiques métropolitaines que cette proposition de recherche entend questionner. Entre internationalisation et reterritorialisation de l’enseignement supérieur et de la recherche, le problème qui nous intéresse est celui des conséquences induites par ce changement de configuration sur l’organisation et le fonctionnement universitaires et urbains.

En la matière, notre première hypothèse est que les changements en cours n’ont rien de mécanique, ni d’univoque. Le changement de contexte économique, politique et social débouche assurément sur

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la création de nouvelles scènes (PRES, pôles de compétitivité, clusters, etc.) et de nouvelles procédures (Plan Campus, Grand Emprunt, etc.) de coopérations entre entreprises, collectivités locales et université. Les unes et les autres donnent lieu à des projets communs (nouveaux campus, équipements, formations, partenariat, etc.) qui influent directement sur le fonctionnement scientifique et pédagogique de l’université (importance relative des formations professionalisantes, poids de la recherche appliquée, nouveaux équilibres disciplinaires et thématiques, intrication enseignement - recherche, etc.) ainsi que sur la ville (nouvelles centralités, animation urbaine, visibilité, développement économique, etc.). Mais de ce fait, ces projets communs n’ont pas qu’à intégrer les intérêts particuliers des organisations qui les portent. Ils ont à composer, voire à se confronter avec l’hétérogénéité des logiques d’action qui animent l’enseignement supérieur, la recherche et la ville car ils sont à même, si ce n’est ont vocation à modifier les équilibres et les routines héritées. Par delà les intérêts particuliers ou les stratégies individuelles, ces logiques d’action se fondent en effet, sur des objectifs différents (former, chercher, aménager, développer, etc.), des contraintes propres (cadre légal, système concurrentiel, etc.), des ordres de valeurs distincts (les taux de réussite aux concours, les publications, la création d’emplois, l’accroissement du chiffre d’affaire, etc.) et au final des jeux spécifiques. Elles sont d’autant plus actives qu’elles régissent le fonctionnement de dimensions distinctes de l’enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que de l’action publique et de l’activité économique. Elles le sont d’autant plus aussi qu’elles sont à même d’activer des ressources externes (recours à des collaborations extra-locales, accès à des financements alternatifs, etc.), des modes de légitimation multiples (évaluation AERES, taux de réussite aux concours, performance économiques, légitimité électorale etc.), voire de procéder à des déterritorialisations (mutations, délocalisation, inscription dans des jeux extra-locaux comme les concours nationaux d’enseignement, etc.). Elles ont en cela la capacité d’influer sur les modalités, la nature et la portée des coopérations effectivement mises en œuvre nonobstant les changements de contexte qui les impulsent ou la volonté des acteurs qui les portent.

Conséquemment, notre seconde hypothèse est que ces nouvelles scènes et ces nouvelles procédures de coopération ne peuvent être appréhendées comme de simples dispositifs de conception de projets partagés autour d’intérêt commun réunissant universités, collectivités locales et entreprises. Au delà des vertus enchanteresses d’une bonne gouvernance qui signerait l’avènement d’un acteur collectif à même de maîtriser et de modeler les relations entre université, collectivités locales et sphère économique, ils constituent aussi, si ce n’est avant tout des espaces de négociation, c’est-à-dire de lutte et de coalition en partie tacite, en partie explicite dans lesquels ces différentes logiques se transforment (en interne) et se ré-agencent (mutuellement). Ils constituent en cela des processus d’apprentissage qui ont à dépasser non pas seulement les concurrences héritées entre entreprises, collectivités locales, établissements, disciplines et formations pour l’accès aux ressources matérielles et symboliques ; non pas seulement les a priori existant entre des mondes scientifiques, économiques et politiques qui ne se connaissent pas toujours très bien ; mais également et même surtout à mettre en compatibilité les différentes logiques en présence avec comme difficulté que les acteurs qui portent ces nouvelles coopérations ne sont pas seulement juges des arbitrages à opérer mais aussi porteurs d’intérêts institutionnels spécifiques et de logiques d’action différentes.

Entre logiques d’action inhérentes aux différentes dimensions de la ville et de l’université ; et changement de contexte politique, économique et social, la question se pose au final de mieux comprendre les modalités et les conséquences des transformations qu’induit aujourd’hui le repositionnement des universités dans les dynamiques et les politiques métropolitaines.

1.3 Terrains d’investigationA cette fin, quatre entrées ont été choisies : la production des campus, l’image de l’université dans la ville, les dispositifs d’accueil des populations internationales et la contribution universitaire à l’essor des activités créatives.

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ENTRÉE 1 - LES CAMPUS OU L’ORGANISATION MATÉRIELLE DE L’UNIVERSITÉ DE LYONResponsable : Gilles Pollet et Paul BoinoEquipe : Gilles Pollet, Paul Boino, Renaud Payre, Jérôme Aust, Benjamin Laplante, Denis Barbet et Paul Bacot

Objectifs de la rechercheCette première entrée vise à analyser la manière dont évoluent et se ré-agencent les logiques spécifiques dont sont porteurs la puissance publique locale et le monde universitaire. Nous traiterons à cette fin de la production des sites universitaires en testant l’hypothèse d’une éventuelle et récente co-construction de l’aménagement universitaire et de l’aménagement urbain. En partant du constat que dans l’après-68, les étudiants et les campus étaient globalement vus comme un facteur d’instabilité sociale potentielle et relégués à l’extérieur de la Cité et qu’ils sont aujourd’hui davantage perçus comme un élément du développement économique et urbain, il s’agira d’identifier et de suivre les modalités et la consistance de cette évolution apparente. Dans cette perspective, nous opérerons d’une part une analyse rétrospectice quant à la manière dont les différentes implantations ont été produites, puis d’autre part une analyse des dispositifs actuels comme « l’opération campus », et le schéma de développement universitaire (SDU). Il s’agira donc d’étudier des processus passés mais aussi présents qui ne sont donc pas encore des « objets refroidis ». Du point de vue académique, nous sous situerons pour partie dans le cadre d’une analyse de politiques publiques visant à saisir les déterminants et acteurs de la décision publique dans le domaine de l’aménagement universitaire, tout en s’interrogeant à la fois sur la territorialisation des politiques universitaires ainsi que sur les types de savoirs (de gouvernement) mobilisés dans ce cadre. Nous nous situerons pour autre partie, dans le cadre de la sociologie de l’action organisée afin de caractériser les configurations d’acteurs, les logiques en présence ainsi que les modes de régulation de ces jeux d’acteurs.

Démarche d’analyse :Afin de mener à bien cette analyse différentes investigations vont être conduites. En premier lieu, nous étudierons l’évolution des attentes et des représentations de la puissance publique locale en matière d’enseignement supérieur et de recherche en analysant la production discursive et iconique afférente : presse locale, littérature grise produite par le Grand Lyon, plans de la ville et signalétique urbaine. En deuxième lieu, nous réaliserons une série de monographies sur la production des principales implantations universitaires de l’agglomération lyonnaise afin de mettre en lumière leurs contextes, leurs configurations d’acteurs, les logiques en présence et les jeux auxquelles ces sites ont donné lieu. En troisième lieu, nous analyserons en soi mais aussi comparativement au passé, les dispositifs actuels et en l’occurrence :

- l’Opération Campus et la définition/délimitation de chantiers centrés autour de plusieurs campus universitaires, dans le cadre d’un Plan « Lyon Cité Campus », dont deux d’entre eux seront finalement labellisés et financièrement dotés par le Ministère : Campus Charles Mérieux qui va des Berges du Rhône jusqu’au CHU nord, en passant par le centre de gravité qu’est Gerland ; Campus Lyon Tech centré sur le site de la Doua à Villeurbanne.

- l’élaboration par le Grand Lyon en partenariat avec le Pres « Université de Lyon », d’un Schéma de Développement Universitaire (SDU) « qui vise à construire à l'horizon 2020 une université ouverte sur l'international, sur l'économie et intégrée dans la métropole ».

Ces analyses sur la production passée et présente de l’université sera réalisée par traitement de la littérature grise afférente et entretiens semi directifs avec les principaux acteurs impliqués.

Ces différentes investigations nous permettrons au final de mettre à jour les logiques d’action et les acteurs qui président à un tel processus de (re)structuration et de planification du développement des campus universitaires, tout en interrogeant les liens qu’il entretient avec les logiques plus générales de développement urbain et notamment métropolitain. Et en d’autres termes, de répondre aux quatre objectifs principaux de cette recherche : 1/ retracer les processus de décisions et faire émerger les différentes alternatives envisagées2/ identifier les configurations d’acteurs concernés, leurs logiques d’action et représentations3/ préciser le type de savoirs mobilisés dans et pour la décision 4/ caractériser les modalités d’arbitrage et de régulation de ces configurations d’action

La recherche sera ponctuée par trois séminaires. Le premier présentera l’évolution des politiques universitaires au cours des quarante dernières années et leurs effets sur l’université dans la ville ; le

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deuxième l’évolution des représentations et des attentes en matière d’enseignement supérieur et de recherche ; le troisième sur les logiques d’action et leur réagencement.

Outre ces séminaires, cette investigation donnera lieu à un rapport intermédiaire présentant d’une part l’avancement précis des travaux et d’autre part, les premières monographies, l’analyse du plan campus et les premiers éléments concernant l’analyse de la production discursive et iconique. Le rapport final présentera l’ensemble des résultats obtenus dans le cadre de cette recherche.

ENTRÉE 2 – L’IMAGE DE L’UNIVERSITÉ DANS LA VILLEResponsable : François Tran et Valérie ColombEquipe : François Tran, Vincent Veschambre, Valérie Colomb,

Cadre généralLa première hypothèse générale de cette entrée est que, si les projets d’architecture et d’aménagement urbain sont une représentation d’une matérialité construite, ils sont aussi rapport d’une forme à une autre médiatisée par l’image et les discours. Il s’agit donc de considérer la représentation des projets d’aménagement urbain comme des dispositifs de production de figures permettant de faire partager des regards, des sensibilités voire des convictions portant sur la transformation des lieux de vie des citadins. Ainsi toute forme architecturale et urbaine peut être envisagée comme médium d’une image en conférant à celle-ci une visibilité. L’autre hypothèse est que toutes les morphologies ne donnent pas lieu à un même niveau d’engagement symbolique (ostentation versus banalisation) et il conviendra alors de les identifier en les caractérisant et en proposant un inventaire des figures associant un lexique et un atlas de formes. Objectifs de la rechercheLa recherche consistera à partir des méthodes de l’analyse sémiotique qui articule forme et sens ou mieux un « plan de l’expression » et un « plan du contenu » à analyser l’architecture des bâtiments universitaires à partir d’un corpus minimum de 20 bâtiments emblématiques construits dans la période 1960-2010 sur les différents campus (certains bâtiments antérieurs à 1960 ayant déjà fait l’objet d’étude seront intégrés à ce travail). Les critères de choix sont : la forme, la localisation dans la ville, la période de conception.

- Enquête documentaire auprès des services du rectorat, de la DDT (département), du CAUE, et des différents établissements : programmes de concours, procès-verbaux de jurys, plans et élévations des bâtiments.

- Etablissement d’une typologie et caractérisations d’une architecture universitaire (spécificité éventuelle sur les plans stylistique et fonctionnel).

o analyse morphologiqueToutes les morphologies ne donnent pas lieu à un même niveau d’engagement symbolique qu’il conviendra de terminer et sérier : ostentation, banalisation voire invisibilité dans l’espace public (hiérarchisation et déhiérarchisation dans le tissu urbain)

- Analyse de discours : programmes de concours, procès-verbaux de jurys :o détermination des attentes en termes de visibilité de l’université, de contenu et de

fonctionnalité dans la ville, ce que l’on veut faire dire à la forme.o Typologie et évolution des critères de sélection : les critères de choix et

les justifications qui en découlent mettant en évidence ce qui est privilégié.

Une éventuelle typologie des dispositifs de sélection sera faite (concours ou non) si nécessaire.

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ENTRÉE 3 – LES DISPOSITIFS D’ACCUEIL DE POPULATIONS ÉTRANGÈRESResponsable : Bernard BensoussanEquipe : Bernard Bensoussan et Sarah Cordonnier

Cadre généralL’attractivité de l’enseignement supérieur et de la recherche est un enjeu à la fois pour les pouvoirs publics et pour l’Université. En atteste la multitude de dispositifs mis en œuvre pour renforcer la visibilité des établissements (présence dans des salons internationaux, sites internet, etc.) et organiser l’accueil d’étudiants (Campus France, ERASMUS, MIRA, etc.) ainsi que de chercheurs et d’enseignants-chercheurs étrangers. Ces dispositifs ne forment pas seulement un ensemble d’actions plus ou moins convergentes. Ils ont des origines institutionnelles différentes (Union européenne, Etat, Région, Communauté urbaine, établissements mais aussi formations et centres de recherche) et participent de politiques a minima spécifiques quant à leurs objectifs et leurs procédures.

Entre régulation de l’entrée sur le territoire national (Dispositif campus France), renforcement de la notoriété et de l’attractivité du territoire ou encore fonctionnement des formations ou des centres de recherche ; entre agenda aussi des administrations consulaires, calendrier des collectivités locales et plannings universitaires, cet enchevêtrement d’initiatives plus ou moins convergentes, plus ou moins divergentes a des conséquences potentiellement importantes sur les origines sociales, disciplinaires et géographiques des populations accueillies, sur leurs conditions d’accueil également, ainsi que sur l’efficacité de chacune des politiques ou des stratégies qui les sous-tendent. On peine cependant à en mesurer les effets. La dispersion de ces dispositifs a pour corolaire une certaine méconnaissance des populations réellement accueillies, de leurs conditions de vie et de leurs conséquences sur le fonctionnement des formations et des centres de recherche qui les accueillent ou a fortiori sur la ville, ne serait-ce que parce que les statistiques officielles sur les étudiants et chercheurs étrangers se fondent sur le critère de nationalité. Elles amalgament de ce fait les populations immigrées ou issues de l’immigration à celles bénéficiaires de ces dispositifs de mobilité étudiante ou scientifique.

Par rapport à ces constats, cette entrée vise à apporter des éléments de compréhension plus précis sur les dispositifs mis en œuvre, leurs interrelations et leurs effets sur les populations accueillies, le fonctionnement universitaire et la ville. De quelles origines sociales, disciplinaires et géographiques sont les populations accueillies ? Jusqu’où ces dispositifs accompagnent l’intégration de ces populations dans leur établissement d’accueil mais aussi dans la cité ? Quel rôle jouent ces populations dans le fonctionnement des formations et des centres de recherche ? Quelle place occupent-elles dans le fonctionnement économique, social et culturel de la métropole ? L’analyse portera ainsi sur les dispositifs d’accueil existant, leurs interrelations ainsi que les stratégies et politiques dont ils procèdent mais aussi sur les populations accueillies, leurs caractéristiques et leurs conditions de vie et d’activité.

Objectifs de rechercheLe premier objectif de cette investigation est de décrire les dispositifs qui structurent partiellement l’accueil des étudiants et chercheurs étrangers et leurs cadres d’étude et d’enseignement (Campus France, ERASMUS, MIRA etc.).L’hétérogénéité de ces dispositifs, en termes d’ancienneté, d’agendas, de pilotage (Union européenne, État, Région, Communauté urbaine, établissements, structures dédiées comme par exemple l’Université Franco-Allemande) etc., a pour corollaire une diversité considérable de procédures et d’objectifs, qui suppose de nombreux ajustements au niveau des différentes administrations et des établissements universitaires. Cette hétérogénéité porte également sur les conditions d’étude, d’enseignement de recherche, mais aussi sur les conditions de résidence.Le second objectif est d’analyser les conséquences de ces dispositifs en matière de propriétés et de pratiques des populations accueillies. Ces informations sont très mal connues et, dans le meilleur des cas, dispersées dans des services au sein desquels les modalités de recueil et de conservation des informations sont disparates. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux origines géographiques de ces populations, à leurs cursus de formation ou encore à leurs milieux sociaux d’origine, autant de dimensions qui seront propres à éclairer leurs conditions de venue, de résidence et d’étude dans l’agglomération. Nous avons pour objectif, suite à l’observation d’une population restreinte, de proposer des outils et modalités de recueil d’information systématique de données pertinentes et exploitables tant scientifiquement qu’au niveau de l’administration universitaire.Méthodologie

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La première étape de cette investigation sera constituée d’un état de la question fondé sur une revue des travaux scientifiques qui ont été menés sur ces dispositifs d’accueil, leurs objectifs, leurs modalités et leur évaluation.

La deuxième étape consistera en un inventaire des dispositifs d’accueil existants. Opéré à partir d’un questionnaire envoyé aux directions des relations internationales des différents établissements du PRES de Lyon, il débouchera sur la réalisation d’une typologie des dispositifs d’accueil en vigueur.

La troisième étape portera sur l’analyse des stratégies et politiques dont procèdent ces dispositifs. L’exhaustivité ne pouvant être atteinte au vu du temps impartis dans ce programme de recherche, nous limiterons ici l’analyse aux conventions signées entre d’une part l’IEP de Lyon, l’Université Lumière Lyon 2 et l’École Centrale et d’autre part, leurs partenaires étrangers en matière d’accueil des étudiants et des enseignants-chercheurs. Cette analyse de la littérature grise sera complétée par des entretiens semi directifs auprès d’un panel de responsables de ces conventions.

La dernière étape abordera enfin les conditions d’accueil mais aussi les caractéristiques des populations prises en charge par ces dispositifs. Nous nous focaliserons ici sur une formation dispensée par l’Institut de la Communication (ICOM) de l’Université Lumière Lyon 2 et l’Université du Bauhaus de Weimar. L’ancienneté de cette formation dont la convention date de 1997 permet, au moins pour les dernières années, d’analyser l’évolution du public et des conditions d’études qui se déroulent sur trois années sanctionnées par l’obtention d’un double diplôme de niveau L3. Outre ce premier terrain, nous étudierons également les populations étudiantes qui sont inscrites dans le cadre du double master franco-allemand qui fait suite à cette formation depuis 2008. Pour ce faire, outre l’analyse des dossiers des étudiants nous conduirons des entretiens semi-directifs (N=10) auprès de quelques étudiants.

La recherche sera ponctuée par trois séminaires. Le premier présentera l’état de l’art réalisé ; le deuxième la typologie des dispositifs existant et les hypothèses sur les stratégies qui les portent procédant de l’analyse des dossiers de conventions ; le troisième sur les caractéristiques des populations accueillies et leurs conditions d’accueil.

Outre ces séminaires, cette investigation donnera lieu à un rapport intermédiaire présentant d’une part l’avancement précis des travaux et d’autre part, l’état de la question, le questionnaire envoyé aux établissements et l’analyse des conventions passées par les trois établissements investigués. Le rapport final présentera l’ensemble des résultats obtenus dans le cadre de cette recherche.

ENTRÉE 4 – LA CONTRIBUTION UNIVERSITAIRE AU DÉVELOPPEMENT DES ACTIVITÉS CRÉATIVESResponsable : Philippe ChaudoirÉquipe : Charles Ambrosino ; Philippe Chaudoir ; Elsa Vivant ; Michel Rautenberg

Objectifs de rechercheL’intérêt de cette entrée repose sur la considération qu'au delà de l’innovation strictement technologique, les activités créatives à fort capital artistique et culturel sont elles aussi au cœur de l’économie métropolitaine. Les activités fondées sur la valorisation marchande de l’inventivité esthétique et artistique sont sensées avoir des effets positifs sur la visibilité des métropoles, leur animation, leur cohésion sociale ainsi que sur leur développement économique du fait des emplois directs qu’elles génèrent et des activités productives qui les utilisent et les recherchent. En outre, les frontières entre activités strictement artistiques et activités marchandes sont floues et les interactions multiples. Comment imaginer l’essor d’activités créatives sans le soubassement d’une vie culturelle intense ?

La formation en ces domaines constitue un enjeu qui sera le support de cette investigation. L’enseignement supérieur participe en effet, au développement de ces activités par les formations qu’il développe, les savoirs techniques, artistiques, scientifiques et sociétaux qu’il produit et diffuse. On cherchera donc ici à donner des éléments d’appréciation sur l'organisation fonctionnelle et spatiale de l'offre de formation dans ce domaine..

Démarche d'analyse

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L’intérêt croissant porté au potentiel de la culture comme facteur de développement est lié simultanément à sa redéfinition : à l’extension continue des domaines de la culture au-delà du champ traditionnels des arts (qu’illustre au mieux le néologisme d’«industries de la créativité»), répond la diversité des finalités qui lui sont attribuées. Les effets des arts sur le développement local sont ainsi escomptés au-delà de leurs vertus intrinsèques, dans leurs retombées sociales (intégration sociale, cohésion sociale, qualité de vie des citoyens, …) et dans leurs retombées économiques (création d’emplois, stimulation du tourisme, retombées fiscales, …).

La restructuration des économies urbaines, mais aussi les effets réels et attendus de la mondialisation amènent par ailleurs à concevoir les arts et la culture sous l’angle d’une «ressource» apte à fonder l’avantage concurrentiel des territoires (considération d’image, positionnement à l’international…). À l’appui de ces visées, l’action culturelle prend diverses formes : valorisation du patrimoine bâti et immatériel, restauration des espaces publics, rénovation de zones urbaines moins favorisées, investissement dans les institutions, équipements et établissement culturels, etc. Par ailleurs, diverses démarches de formation supérieure accompagnent, avec parfois un certain décalage, l'émergence de ces préoccupations.

C’est ce positionnement de l’Université en relation avec les dynamiques et les politiques métropolitaines que cette proposition de recherche entend questionner. Entre internationalisation des enjeux et reterritorialisation de l’enseignement supérieur et de la recherche, le problème qui nous intéresse plus précisément est celui des conséquences induites par ce changement de configuration sur l’organisation et le fonctionnement universitaires et urbains.

L'investigation sera menée sur l’ensemble des sites occupés par des établissements membres du PRES de Lyon. Elle inclue les grandes écoles, les écoles d’ingénieurs et les universités de Lyon et de Saint-Etienne, mais pas les sections de techniciens supérieurs et les classes préparatoires. Ce périmètres concerne donc les 19 établissements membres du PRES Université de Lyon, à savoir les campus de la Doua, de Bron, de Gerland, des Berges du Rhone, de la Manufacture des Tabacs, de Vaulx-en-Velin, d’Ecully et de Saint Etienne..

MéthodologieL’analyse portera sur l’étude des jeux d’acteurs qui pensent, produisent et gèrent cette production de l’offre de formation et de recherche autour des thématiques du développement culturel et des industries créatives, notamment à travers les dispositifs partenariaux tels que le PRES et les politiques publiques (aussi bien les nouvelles politiques telles que le Grand Emprunt ou le Plan Campus, par exemple, que les plus anciennes). On mènera :- des entretiens avec les acteurs les plus représentatifs de la communauté universitaire, des acteurs politiques, techniques et économiques, notamment ceux impliqués dans les dispositifs de type cluster autour de l'innovation et de la créativité,- Une exploitation de la « littérature grise » sur le sujet,- l’analyse d’un corpus documentaire et médiatique.

On s'intéressera : - Aux dispositifs d’appui, de valorisation, de formation liés au développement des industries créatives- Aux politiques publiques culturelles et d’appui à l’innovation- Aux projets et réalisation en cours liées à l’innovation et à la créativité- A la morphologie spécifique de ces projets

Un atelier spécifique du Master 2 Politiques Urbaines est, en outre, mobilisé pour produire des éléments de compréhension et de représentation, à l’échelle métropolitaine, des différentes offres de formation dans le double champ des industries créatives et du développement culturel. Une grille d’analyse a été mise en place pour définir les champs pertinents (sectoriels ou transversaux), les systèmes d’acteurs mobilisés intégrant les partenariats, la territorialisation de cette offre, les interrelations existantes ou potentielles. Des approches plus spécifiques seront menées sur certaines thématiques : l’image, la mode, le désign, la production de la ville.

La recherche sera ponctuée par trois séminaires, au début, à mi-parcours et au bout des 20 mois prévus.

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La recherche sera ponctuée par trois séminaires. Le premier présentera les résultats obtenus par l’atelier de M2 PU et l’exploitation de la littérature grise ; le deuxième l’analyse du corpus documentaire et celle des dispositifs ; le troisième l’analyse des politiques publiques, des projets et leur morphologie.

Outre ces séminaires, cette investigation donnera lieu à un rapport intermédiaire présentant d’une part l’avancement précis des travaux et d’autre part, l’analyse du corpus documentaire, de la littérature grise et des dispositifs, les résultats de l’atelier de M2P ainsi que les premiers entretiens réalisés. Le rapport final présentera l’ensemble des résultats obtenus dans le cadre de cette recherche.

2. Les gares, les pôles d’échanges et leurs quartiers

Responsable de la rechercheRoelof Verhage – MCF – Institut d’urbanisme de Lyon, Université Lyon 2, UMR 5600 EVS

Membres équipe lyonnaiseRachel Linossier – MCF – Université de Grenoble – UMR PacteAurélie Delage – AMN – Institut d’urbanisme de Lyon, Université Lyon 2, UMR 5600 EVSBruno Faivre d’Arcier – PR – Université Lyon 2 – UMR LET Gabriel Jourdan – MCF – Université de Grenoble – UMR Pacte

Responsables Lille et RennesMarc Dumont – MCF – Université de Rennes 2 Haute BretagnePhilippe Ménerault – PR – Institut d’Aménagement et d’Urbanisme, Université Lille 1

2.1 Élément de cadrageDans le cadre du POPSU 2, l’équipe lyonnaise a proposé un projet de recherche dans l’axe 2 du programme « les gares, les pôles d’échange et leurs quartiers ». En même temps, l’équipe lyonnaise a été chargée de coordonner la comparaison entre agglomérations dans cet axe (Lille, Rennes et Lyon). L’articulation entre le volet comparatif et les travaux engagés dans les villes va dans deux sens : la comparaison se nourrira des résultats des analyses dans les trois villes. En même temps, sans aller jusqu’à l’élaboration d’une grille d’analyse commune, elle orientera les activités dans les villes pour faire en sorte qu’une comparaison pertinente sur des thématiques qui concernent toutes les villes devienne possible. La dimension comparative a conduit à une reformulation des objectifs et des démarches d’investigation lyonnaises par rapport à la proposition initiale. Le présent document expose la problématique, la méthodologie et le déroulement pratique du projet lyonnais, son inscription dans la comparaison inter-villes et la façon dont cette comparaison est organisée.

2.2. Problématique et objectifsLes quartiers gares sont des quartiers à multiples enjeux, et à ce titre ils sont fréquemment le sujet de projets de régénération. Cette régénération repose sur un double objectif. D’un coté, il s’agit de réorganiser la desserte par les transports en commun afin d’améliorer la performance de la gare dans un réseau de transport multimodal. On constate depuis plusieurs années une attention accrue pour le transport ferroviaire, impulsée par le souhait d’offrir une alternative au transport automobile, notamment pour des raisons environnementales. Elle s’est concrétisée au niveau national dans le Grenelle de l’Environnement et au niveau de la région Rhône-Alpes par le projet REAL. L’augmentation des déplacements en train donnerait une place plus importante aux gares dans les réseaux de transport. Cela incite à repenser le fonctionnement des gares1, mais également la place

1 Voir à ce sujet notamment le rapport « La gare contemporaine », présenté en 2009 au Premier Ministre par Fabienne Keller, sénatrice du Bas-Rhin.

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que peuvent avoir ces gares dans le tissu urbain, ce qui conduit à son tour au lancement de projets de régénération des quartiers gares dans de nombreuses villes.

De l’autre coté, il s’agit de réaliser un projet urbain qui puisse donner une impulsion qualitative (en termes à la fois socio-économiques et urbanistiques) à un quartier souvent dégradé ou sous-utilisé.

Dans ce contexte, la possibilité de créer de la valeur économique est un élément crucial des projets dans les quartiers gares, puisqu’il permet à la fois d’attirer des investisseurs (nécessaires pour la concrétisation du projet) et de récupérer une marge financière pour investir dans des objectifs « publics » (espaces publics, mixité sociale et fonctionnelle, équipements)2. La question de savoir comment amorcer dans ce contexte des projets complexes dans des zones a priori peu attractives, en profitant des potentialités liées à la proximité des gares et en jugulant les contraintes que la dimension « transport » impose, est d’actualité dans la plupart des villes françaises.

Parmi les enjeux de ces projets, complexes tant par le faisceau de contraintes (notamment techniques et financières) que par la multiplicité des acteurs, la question des retombées économiques – espérées ou réelles – est cruciale. L’amélioration de l’image du quartier, que ce type de projet doit susciter, coïncide avec l’intérêt des propriétaires désireux de valoriser leur patrimoine foncier. Chacun cherche à créer une plus-value dans ces espaces ayant de nombreux atouts en termes d’attractivité économique, au premier rang desquels une très bonne accessibilité du quartier, car ce dernier constitue, du fait de la présence de la gare, un point de desserte important du réseau à la fois urbain (transports en commun urbains) et interurbain (desserte ferroviaire régionale, inter-cité, à grande vitesse ou non, voire internationale). Même si la présence d’une infrastructure de transport n’entraîne pas automatiquement le développement économique, n’a pas d’ « effet structurant »3, on observe de façon récurrente que les collectivités conservent un « irrésistible attrait » pour les « équipements projets » de ce type4 et tentent d’y étayer leur stratégie de développement économique.

Avec, entre autres, le tarissement des aides publiques, le rôle des collectivités dans le développement urbain évolue d’un rôle de producteur direct de l’espace urbain, vers celui de créateur des conditions grâce auxquelles d’autres peuvent le produire5. Au lieu de « réguler » le développement urbain, le secteur public essaye de plus en plus de « stimuler » ce développement6. La création de conditions propices au développement économique passe par la valorisation des aménités locales mais aussi la mise en place d’outils, d’institutions ou de règles du jeu, dérogatoires ou non. La présence d’une gare est important dans cette logique, parce qu’elle peut contribuer à créer les conditions favorables à la régénération des quartiers. Par les externalités positives qu’elle peuvent apporter aux ménages et aux entreprises, les gares influencent ce que nous appellerons le « potentiel de développement » des quartiers.

2 Verhage R., R. Linossier (2009), La co-production public-privé des projets urbains, in : P. Boino (sous la direction de), Lyon : la production de la ville, Marseille : éditions Parenthèses.

3 OFFNER J.-M. (1993), « Les ‘effets structurants du transport’ : mythe politique, mystification scientifique », in L’espace Géographique, n°3, pp. 233-242.

4 OFFNER J.-M. (2001), « Raisons politiques et grands projets », Annales des Ponts et Chaussées, n°99, juillet-septembre 2001, pp. 55-59.

5 KORTHALS ALTES, W.K. (2002), Local government and the decentralisation of urban regeneration policies in the Netherlands, Urban Studies, vol. 39, no. 8, pp. 1439-1452.

6 Healey P. (1997), Collaborative planning : Shaping places in fragmented societies, London : MacMillan

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L’étude de la façon dont la présence d’une gare influence ce potentiel de développement, et à travers cela les projets de régénération, permettra de mieux comprendre comment les gares peuvent influencer le devenir du territoire métropolitain.

2.3. Questions et hypothèsesIl convient dans cette étude de faire une différentiation selon la place de la gare dans le réseau de transport et dans le territoire métropolitain : selon l’échelle de la gare et du projet de régénération, les potentialités de développement ne seront pas les mêmes. Cela nous conduit à la question centrale suivante :

Comment les gares peuvent elles être des vecteurs de développement territorial à différentes échelles, et quelles sont les caractéristiques des projets de régénération des quartiers gares auxquels cela donne lieu ?

L’hypothèse de départ est que le développement symbolique et économique constitue à la fois un objectif et un moteur des projets de régénération de quartiers gare. La présence des gares conditionne le projet de régénération par sa contribution à la création de ces valeurs. Cette contribution n’est pas la même pour des gares de différentes échelles. Pour interroger cette hypothèse et aborder la question centrale, l'analyse des quartiers gares sera menée à deux niveaux :

1. L’analyse du positionnement des gares dans les réseaux de transports et dans le territoire métropolitain (les gares comme « lieu et nœud ») permet d’identifier les fonctions des gares à différents échelles, et ainsi de qualifier leur contribution au « potentiel de développement » des quartiers qui les entourent ;

2. L’analyse de la structuration et de l’influence des jeux d’acteurs dans des projets de régénération autour des gares à différentes échelles territoriales permet ensuite de mettre à jour l’influence de la gare dans les stratégies des acteurs et à travers cela d’identifier les effets structurants des gares sur le territoire.

2.4. Démarche

• Positionnement des gares dans les réseaux de transport et dans le territoire métropolitain

Ce premier axe d’investigation vise à établir une typologie qui distingue différentes gares en fonction de :

− leur rôle dans les réseaux de transport. Il ne s’agit pas seulement de leur place dans le réseau ferré, mais également de leur rôle dans l’articulation du réseau ferré avec les autres modes de transports et leurs réseaux (transports en commun, réseau routier et voitures particulières).

− Leur place dans le territoire métropolitain. Il convient de distinguer différentes gares en fonction de l’échelle et des caractéristiques du territoire qu’elles desservent : gares centrales, gares secondaires, gares péri-urbaines.

Cette typologie devra permettre de cibler des projets de régénération autour de gares de niveaux différents, en vue d’interroger l’effet de la présence de différents types de gare (différentes échelles, différents rôles) sur le contenu et le déroulement des projets de régénération urbaine des quartiers qui les entourent.

Différentes typologies existent dans ce domaine, élaborées par exemple par la SNCF, la Région Rhône-Alpes, ou les travaux de l’agence d’urbanisme de Lyon dans le cadre du projet Urbagare. Ces typologies existantes, qui portent avant tout sur la place des gares

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dans les réseaux de transport, sont à confronter avec la typologie de projets de régénération, établie par Verhage et Linossier7, qui prend comme entrée les externatités et la propriété foncière. Les questions qui guideront cette partie de l’investigation sont résumées dans le tableau ci-dessous.

Questions Observations IndicateursQualifier les gares en fonction de leur rôle dans les réseaux de transport

Les gares jouent des rôles divers dans les réseaux de transport en fonction de la place qu’elles y occupent : nœuds multimodaux, transit, destination, point de départ, … Il convient d’identifier les rôles et de voir comment ils se combinent dans différentes gares.

- Flux de transport (quantités, horaires…)- niveau de services dans la gare- connexions avec d’autres modes de transport

Qualifier les gares en fonction de leur place dans le territoire métropolitain

Les gares sont des éléments qui contribuent à introduire de la dynamique dans le territoire métropolitain, par la génération de flux de voyageurs. Il s’agit de distinguer différents types de gares en fonction de leur place dans le territoire et du type de dynamique qu’elles génèrent.

- Echelle de territoire desservie par la gare- Types de flux liés à la gare (domicile travail, loisirs, affaires, …)- Caractéristiques du territoire environnant la gare (résidentiel, tertiaire, …)

Qualifier les quartiers gares en fonction de leur « potentiel de développement »

La structure de propriété foncière et les externalités présentes dans les quartiers gare influencent les projets de régénération qui peuvent être réalisé dans leurs environs

- structure de propriété foncière- emplois (type, quantité)- équipements- « image » du quartier

A partir de ces trois qualifications des gares, il s’agit d’élaborer une typologie des gares qui croise leur rôle dans le réseau de transport, leur place dans le territoire métropolitain et leur « potentiel de développement ». Cette typologie ne nécessite à priori pas la production de nouvelles données. Elle s’appuiera sur des données existantes. L’essentiel du travail dans cet axe est une analyse secondaire de travaux sur des typologies de gares effectués par des organismes comme la SNCF, la Région Rhône-Alpes, le Grand Lyon, ....

• La structuration des projets de régénération dans les quartiers garesCe deuxième axe de travail se concentre sur les projets de régénération des quartiers gares, en vue d’identifier la façon dont la présence de la gare (d’un certain type) influence ce projet. L’accessibilité est un enjeu métropolitain qui influence l’attractivité de l’agglomération, ce qui se traduit dans les projets de régénération de quartiers gare. Le lien entre grande vitesse et efficacité économique est utilisé comme « support des discours métropolitains ». Toutefois, comme Olivier Klein l’a démontré pour les lignes à grande vitesse, il n’y a pas de vocation économique automatique des quartiers gare8. Dans ce projet, l’influence de la présence de la gare dans les projets de régénération des quartiers gare est analysée en interrogeant les jeux d’acteurs dans lequel les projets ont été initialisés et mis en œuvre.

7 Verhage R., R. Linossier (2009), La co-production public-privé des projets urbains, in : P. Boino (sous la direction de), Lyon : la production de la ville, Marseille : éditions Parenthèses.

8 O. KLEIN Les horizons de la grande vitesse : le TGV, une innovation lue à travers les mutations de son époque . Thèse pour le doctorat de sci. écon. (écon. des transp.) : Université Lumière, Lyon 2. 2001

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Pour cela, il convient d’interroger le contenu des projets de régénération urbaine autour des gares sur plusieurs registres :

− La morphologie urbaine et les usages avant le début du projet ;− Les objectifs de transformation émis dans le cadre du projet en termes de morphologie

urbaine, d’usages, de développement économique ;− Le produit « final » dans la mesure du possible, c’est-à-dire les transformations

morphologiques, d’usage et économiques observables dans le quartier suite au projet de régénération.

Cette analyse du contenu des projets est doublée d’une analyse de leur processus de mise en œuvre :

− Inventorier les acteurs impliqués dans le projet, avec leurs rôles et leurs stratégies ;− Mettre à jour les scènes de décisions concernant le projet ;− Retracer les interactions entre les acteurs et la façon dont les différents acteurs y ont

influencé les décisions prises concernant le déroulement du projet.

Cette analyse doit permettre de mettre à jour les vecteurs de régénération des quartiers : est-ce la présence de la gare (en tant qu’infrastructure de transport), ou la présence de friches, constituant des opportunités foncières bien situées en péricentre qui motivent ces projets ? Ou bien encore est-ce l’existence de dispositifs opérationnels attractifs ? En outre, dans quelle mesure la régénération des quartiers de gare ne relève-t-elle pas en réalité de postures défensives, visant à limiter la prise de risque dans un contexte économique tendu, sur des espaces dont on sait qu’ils bénéficient d’une forte valeur assurantielle9 pour des investisseurs ?

Questions Observations IndicateursQuelles sont les caractéristiques du projet

Il convient avant tout de décrire le projet en terme de contenu, pour ensuite pouvoir analyser la façon dont ce contenu a été réalisé et en quoi la présence de la gare l’a influencé

- forme urbaine- usages- équipements publics- programme immobilier

Comment sont articulés les différents intérêts (transport, développement économique, mixité sociale, etc.) à l’échelle du projet ?

Les objectifs des projets sont multiples : développement économique, amélioration de là qualité des espaces publics, réalisation d’une mixité sociale, création d’emplois, amélioration de la desserte en TC. Ces objectifs font souvent appel à des scènes de décision distinctes. L’articulation de ces scènes est un enjeu central des projets

- Importance accordée par les différents acteurs à la gare dans le projet- Détermination / imbrication des « périmètres de projet »- types d’interactions (transactions, ordres administratifs, négociations)- dispositifs de coordination

Comment articuler le développement urbain et le développement économique dans les quartiers gares ?

L’articulation entre développement économique et régénération urbaine est considérée comme révélatrice de l’influence de la gare dans le projet, puisque notre hypothèse est que cette influence se fait à travers le « potentiel de

- Arguments utilisés par 1) des investisseurs privés et 2) des acteurs publics pour engager le projet.- Coïncidence entre le développement de l’offre tertiaire et la valorisation du patrimoine par les propriétaires

9 Veltz P., 1996, Mondialisation, villes et territoires, Presses Universitaires de France.

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développement » créé par la gare

- Positionnement promoteurs privés face à la demande de logement engendrée par la gare

Ce deuxième axe prendra la forme d’une analyse comparative de cas. Les cas seront sélectionnés en fonction de la typologie élaborée dans l’axe 1, dans le but de couvrir un large éventail de situations. Les cas seront analysés en profondeur, car il s’agit de détricoter le montage et l’argumentation qui à donné lieu à ce montage. Cela nécessite une travail en profondeur, auprès des acteurs et en croisant les récits des acteurs avec des données « objectives » sur les objectifs et le contenu des projets (rapports d’étude, statistiques sur les réalisations, évolutions des prix, …) ainsi que sur le processus de réalisation (transcriptions des délibérations, comptes rendus de réunions, bilans). Ce travail ne peut être fait que dans un nombre de cas limité. Le choix des cas sur la base d’une typologie pertinente permettra d’utiliser les résultats de ces études de cas d’une façon prospective.

2.5. Sources d’information et méthodes d’investigation

• Vers une typologiePour l’axe 1 qui aboutira sur une typologie des gares en fonction de leur place dans les réseaux de transport et dans le territoire métropolitain, nous nous baserons sur des données existantes. La démarche est la suivante :

1) Identification des typologies existantes (travail auprès de SNCF, Région, agence d’urbanisme, Grand Lyon, Métro Grenoble, … ?) : il faudra contacter les organismes susceptibles de travailler sur ce sujet, obtenir d’éventuelles typologies qui ont été élaborées et les interroger sur le pourquoi du comment.

2) Analyse des typologies existantes en ce qui concerne la relation qu’elles établissent (ou pas) entre le positionnement des gares et les projets qui correspondent à ce positionnement.

3) Synthèse des typologies existantes et confrontation avec les travaux sur la régénération urbaine pour aboutir sur une typologie des quartiers gares pertinente dans le cadre de ce projet.

• Etudes de cas des projets de régénérationDans l’axe 2, un travail d’investigation au plus près du terrain est nécessaire. Des investigations de ce type ont été réalisées dans plusieurs quartiers dans le cadre du POPSU 1. Cela a donné lieu à une grille d’analyse des projets de « transformation urbaine ». Il est tout à fait pertinent – dans le cadre du présent projet – d’appliquer cette grille d’analyse dans le présent projet sur les quartiers gares, mais il faut l’adapter pour pouvoir saisir le rôle et l’influence de la présence de la gare dans le projet.

Une première investigation qui permet d’ajuster la grille d’analyse a été réalisée dans une étude du quartier de la Part Dieu10 à Lyon, mais cette étude manquait la focalisation sur les arguments utilisés dans les stratégies d’acteurs pour s’engager dans le projet. Pour mieux caler les méthodes d’investigation, le projet débutera par une étude de cas « pilote ». Cette étude pilote portera sur la gare de Vaise à Lyon. Les résultats de l’étude pilote permettront ensuite d’engager un travail sur un nombre limité (4-5) de gares de types différents.

Pour réaliser les études de cas, des entretiens avec des acteurs impliqués dans ou concernés par les projets de régénération autour des gares seront une importante source

10 Bouly M., R. Verhage (2009), La Part-Dieu entre « City » de Lyon et nœud intermodal, Actes du séminaire Gares TGV et dynamiques de renouvellement urbain, POPSU, Lyon.

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d’information. Il s’agit par exemple d’interroger des élus, des techniciens dans les collectivités et dans les AOTU, représentants de la SNCF et des organisateurs de transport en commun, propriétaires du foncier, aménageurs, promoteurs. Les données issues de ces entretiens seront croisées avec des données provenant d’autres sources : délibérations des conseils communautaires et municipaux et documents officiels, études et plans de développement élaborés par les différents acteurs, comptes-rendus de réunions, plaquettes et autres supports de communication autour des projets, revue de presse et littérature grise. L’étude pilote servira à systématiser au mieux les méthodes d’investigation, mais chaque cas présentera ses particularités qu’il convient également de prendre en compte.

2.6. Volet comparatif

Cette analyse est menée de façon comparative, afin de détailler les diverses stratégies adoptées par les différentes collectivités locales : si les projets de gare semblent, à première vue, tous se ressembler (mixité fonctionnelle tertiaire de bureaux / résidentielle), les motivations qui président à ces choix peuvent diverger en fonction du contexte spatial et temporel.

La comparaison se fait à deux niveaux. A l’intérieur du projet « lyonnais », des gares dans des contextes différents seront étudiées. Les quartiers qui seront finalement retenus sont à caler avec le Grand Lyon, suite à l’étude pilote. A priori, nous pensons aux quartiers suivants :

En France (dans la région Rhône-Alpes) :− Grenoble : La gare de Grenoble et ses infrastructures ferroviaires constituent

actuellement une barrière physique dans l’espace urbain, qui contribue à isoler la Presqu’île scientifique du reste de la ville. Elle représente aussi cependant un vecteur important du développement futur et du rayonnement du site, grâce à l’ouverture et aux possibilités de connexions tant locales que nationales et internationales qu’elle offre au technopôle (TER, TGV, Intercités, pôle d’échange multimodal). La ville de Grenoble, en coopération avec le Conseil Général de l’Isère et le Centre d’Etudes Atomiques (dont les locaux occupent une actuellement une grande partie du site), cherche à renforcer l’attractivité du site et son rayonnement international, de l'ouvrir sur le reste de la ville et d'y introduire plus de mixité fonctionnelle et sociale. Le volet urbanistique du projet de la Presqu’île scientifique s’appuie sur la présence de la gare. Elle constitue le point d’arrimage et de liaison du quartier avec le centre ville de Grenoble

− Saint-Etienne : la gare principale de la ville, Châteaucreux, fixe depuis quelques années un projet urbain qui s’inscrit dans la stratégie globale de la ville de renouveau économique et urbain (gommer l’image de « ville noire »). Pilotée par un Etablissement Public d’Aménagement, cette opération concentre les ambitions tertiaires stéphanoises (quartier d’affaires proche du siège mondial de Casino), mais vise aussi à la mixité résidentielle. S’il existe une desserte TGV vers Paris, c’est surtout la qualité de la liaison ferroviaire vers Lyon qui est un atout, et que les élus stéphanois cherchent désormais à valoriser à travers un discours d’ « Eurométropole » Saint-Etienne – Lyon. A l’échelle urbaine, la couture urbaine avec l’opération non loin de Manufacture Plaine Achille (pôle universitaire) puis avec le Soleil, quartier populaire avec une importante réserve foncière derrière les voies, constitue un enjeu à moyen terme.

A l’étranger− Liège : le choix de Liège pour un arrêt sur la ligne à grande vitesse entre Paris et

Cologne a suscité de nombreux débats. Au final, c’est le site urbain (et non périphérique) à proximité immédiate de la gare historique des Guillemins qui a été retenu. L’arrivée de cette nouvelle gare monumentale (dessinée par l’espagnol Santiago Calatrava) a entraîné la réflexion sur un nouveau quartier, mais ce projet urbain – prônant la mixité

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résidentielle et tertiaire) peine à émerger tant la configuration locale est complexe avec une triangulation entre la Ville, la Région Wallonne (en charge de délivrer les permis de bâtir du fait de la mise en place d’un outil règlementaire dérogatoire) et la SNCB, important propriétaire foncier (régulièrement accusé de spéculation). Ce nouveau quartier, qui est envisagé comme le porte étendard d’une nouvelle image de marque de Liège, doit s’inscrire dans un axe urbain parcourant la ville et mettant le quartier de gare en liaison avec un musée d’art contemporain en cours de réhabilitation, et un nouveau centre commercial.

Ensuite, un travail de comparaison sera engagé entre les trois villes qui travaillent sur le sujet des quartiers gares dans le cadre du POPSU 2, c’est-à-dire Rennes, Lille et Lyon. L’équipe lyonnaise coordonne ce travail.