1
« L'expert ne peut donc pas imposer une solution mais doit au contraire être à l'écoute. » J'ai trouvé dans ce type d’activités une très grande richesse d'abord en travaillant au sein d'équipes multinationales qui permettent d'enrichir la qualité des décisions prises et de découvrir d'autres cultures; ensuite parce que ce type d'acti- vité permet d'élargir sa vision du monde. Hugues DE COURTIVRON Expert en Sécurité, Développe- ment et Réformes institutionnelles Administrateur de l’AFECTI Basé en France De 2006 à 2008, j'ai été chef d'un projet de développe- ment de l'administration du parlement du Kosovo à Pris- tina. Ce projet était financé par la Commission Européenne et était géré par un consor- tium composé de l'Institut International pour les Études Comparatives (IIPEC), de l'Assemblée Na- tionale française, du Parle- ment de Slovénie, du Bun- destag et du Parlement fé- déral belge qui envoyaient sur place des experts de courte durée pour animer des séminaires de forma- tion ou procéder à des éva- luations / recommandations des différentes cellules de l'administration parlemen- taire kosovare. Une équipe permanente de 6 personnes assurait sur place avec moi le suivi du projet et les relations avec les élus et les administra- teurs du Parlement. Il s'agit d'apporter et de partager sa connaissance et son ex- périence avec des personnes d'une autre culture. De per- mettre ainsi de découvrir avec elles les voies et moyens pour résoudre un problème donné par le croisement de ses propres connaissances avec leur expérience . L'expert ne peut donc pas imposer une solution mais doit au contraire être à l'écoute et suggérer, en concertation, des solutions qui ne pourront jamais être adoptées en l'état mais seront intégrées et adaptées par les partenaires au contexte social, culturel et économique dans lequel ils vi- vent. ENJEUX LIES A LA MULTIPLICITE DES ACTEURS Une des difficultés a été la redon- dance et la faible coordination des différents intervenants interna- tionaux au sein du Parlement sans compter l'ingérence poli- tique permanente de certaines ambassades pourvoyeuses de moyens financiers et peu regar- dantes sur le respect des règles de procédures parlementaires pour arriver (pas toujours heureuse- ment!) à faire voter des lois ou des règlements intérieurs favori- sant leurs objectifs politiques. POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI DE DEVENIR EXPERT INTERNATIONAL? QUE SIGNIFIE POUR VOUS ÊTRE UN EXPERT SUR UN PROJET DE COOPÉRATION INTERNA- TIONALE ? QUELLE A ÉTÉ VOTRE DERNIÈRE MISSION? AVEZ-VOUS ÉTÉ CONFRONTE A DES DIFFI- CULTES LORS DE VOTRE DERNIERE MISSION? Il faut rester modeste. Je sais pour être retourné sur place que l’essentiel des réformes auxquelles nous étions parve- nues ont été démontées après notre départ en revanche ce qui est resté ce sont les échanges personnels avec le secré- taire général du Parlement, certains fonctionnaires et certains députés membres de la présidence du Parlement. A ce niveau de conseils, ils ou elles ont gardé la mémoire des méthodes que je proposais et ont pu les adapter au contexte culturel local. Hugues DE COURTIVRON Diplômes: ESM - Saint Cyr IEP - Paris Maîtrise d’Histoire - Paris 1 Sorbonne Pays d’expérience: Albanie, Bosnie- Herzégovine, France, Kosovo, Macédoine Langues de travail: Français, Anglais Contact: [email protected] Plus d’informations sur Hugues de Courtivron sur le site de l’AFECTI www.afecti.org Signature du mémorandum avec Köle Berisha , Président du Parlement du Kosovo en 2006 Un réseau de collègues, des informations sur l'expertise in- ternationale, une occasion de travailler sur certains sujets liés au développement et au respect de la parole de nos interlo- cuteurs en mission. En dehors des difficultés de coordination (voir ci-contre), il a été difficile de mettre en place un système de recrutement objectif pour arriver à sélectionner des fonctionnaires ayant les aptitudes requises alors que le personnel en place était en très grande partie recruté par favoritisme et indépendam- ment de toute compétence. De plus, le passage éclair des "experts/évaluateurs" manda- tés par la Commission Européenne pour vérifier la bonne mise en œuvre du projet aboutit à des rapports d'évaluation déconnectés de toute réalité vécue , même lorsqu'ils sont po- sitifs. VOTRE DERNIÈRE MISSION A-T-ELLE EU DES RESULTATS CONCRETS DANS LE PAYS? QUE VOUS APPORTE L’AFECTI?

Portrait AFECTI Hugues De Courtivron

  • Upload
    afecti

  • View
    213

  • Download
    1

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Portrait Hugues de Courtivron, administrateur de l'AFECTI Expert en Sécurité, Développement et Réformes institutionnelles "L'expert ne peut pas donc imposer une solution mais doit au contraire être à l'écoute."

Citation preview

« L'expert ne peut donc pas imposer une solution mais doit au contraire être à l'écoute. »

J'ai trouvé dans ce type d’activités une très grande richesse d'abord en travaillant au sein d'équipes multinationales qui permettent d'enrichir la qualité des décisions prises et de découvrir d'autres cultures; ensuite parce que ce type d'acti-vité permet d'élargir sa vision du monde.

Hugues DE COURTIVRON Expert en Sécurité, Développe-ment et Réformes institutionnelles Administrateur de l’AFECTI Basé en France

De 2006 à 2008, j'ai été chef d'un projet de développe-ment de l'administration du parlement du Kosovo à Pris-tina. Ce projet était financé par la Commission Européenne et était géré par un consor-tium composé de l'Institut International pour les Études Comparatives (IIPEC), de l'Assemblée Na-tionale française, du Parle-ment de Slovénie, du Bun-destag et du Parlement fé-

déral belge qui envoyaient sur place des experts de courte durée pour animer des séminaires de forma-tion ou procéder à des éva-luations / recommandations des différentes cellules de l'administration parlemen-taire kosovare. Une équipe permanente de 6 personnes assurait sur place avec moi le suivi du projet et les relations avec les élus et les administra-teurs du Parlement.

Il s'agit d'apporter et de partager sa connaissance et son ex-périence avec des personnes d'une autre culture. De per-mettre ainsi de découvrir avec elles les voies et moyens pour résoudre un problème donné par le croisement de ses propres connaissances avec leur expérience. L'expert ne peut donc pas imposer une solution mais doit au contraire être à l'écoute et suggérer, en concertation, des solutions qui ne pourront jamais être adoptées en l'état mais seront intégrées et adaptées par les partenaires au contexte social, culturel et économique dans lequel ils vi-vent.

ENJEUX LIES A LA MULTIPLICITE DES ACTEURS

Une des difficultés a été la redon-dance et la faible coordination des différents intervenants interna-tionaux au sein du Parlement sans compter l'ingérence poli-tique permanente de certaines ambassades pourvoyeuses de moyens financiers et peu regar-dantes sur le respect des règles de procédures parlementaires pour arriver (pas toujours heureuse-ment!) à faire voter des lois ou des règlements intérieurs favori-sant leurs objectifs politiques.

POURQUOI AVEZ-VOUS CHOISI DE DEVENIR EXPERT INTERNATIONAL?

QUE SIGNIFIE POUR VOUS ÊTRE UN EXPERT SUR UN PROJET DE COOPÉRATION INTERNA-TIONALE ?

QUELLE A ÉTÉ VOTRE DERNIÈRE MISSION?

AVEZ-VOUS ÉTÉ CONFRONTE A DES DIFFI-CULTES LORS DE VOTRE DERNIERE MISSION?

Il faut rester modeste. Je sais pour être retourné sur place que l’essentiel des réformes auxquelles nous étions parve-nues ont été démontées après notre départ en revanche ce qui est resté ce sont les échanges personnels avec le secré-taire général du Parlement, certains fonctionnaires et certains députés membres de la présidence du Parlement. A ce niveau de conseils, ils ou elles ont gardé la mémoire des méthodes que je proposais et ont pu les adapter au contexte culturel local.

Hugues DE COURTIVRON Diplômes: ESM - Saint Cyr IEP - Paris Maîtrise d’Histoire - Paris 1 Sorbonne Pays d’expérience: Albanie, Bosnie-Herzégovine, France, Kosovo, Macédoine Langues de travail: Français, Anglais Contact: [email protected]

Plus d’informations sur Hugues de Courtivron sur

le site de l’AFECTI www.afecti.org

Signature du mémorandum avec Köle Berisha , Président du Parlement du Kosovo en 2006

Un réseau de collègues, des informations sur l'expertise in-ternationale, une occasion de travailler sur certains sujets liés au développement et au respect de la parole de nos interlo-cuteurs en mission.

En dehors des difficultés de coordination (voir ci-contre), il a été difficile de mettre en place un système de recrutement objectif pour arriver à sélectionner des fonctionnaires ayant les aptitudes requises alors que le personnel en place était en très grande partie recruté par favoritisme et indépendam-ment de toute compétence. De plus, le passage éclair des "experts/évaluateurs" manda-tés par la Commission Européenne pour vérifier la bonne mise en œuvre du projet aboutit à des rapports d'évaluation déconnectés de toute réalité vécue, même lorsqu'ils sont po-sitifs.

VOTRE DERNIÈRE MISSION A-T-ELLE EU DES RESULTATS CONCRETS DANS LE PAYS?

QUE VOUS APPORTE L’AFECTI?