Portrait social de l'Insee

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  • 8/3/2019 Portrait social de l'Insee

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    Vue densemble

    Premier bilan2010-2011

    SOUS EMBARGO PUBLIABLE

    LE 16 NOVEMBRE 2011 00H00

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    Redmarrage de lconomie et repli modr du chmage

    tienne Debauche, Nathan Rmila*

    Il faut du temps au systme statistique pour disposer dune information suffisamment richepour permettre de raliser des analyses dtailles sur les volutions de la socit franaisedans toute sa diversit. En revanche, mme sils peuvent tre rviss, les grands indicateursmacroconomiques sont disponibles plus rapidement, en particulier ceux qui ont trait lasituation du march du travail et au revenu des mnages considrs dans leur ensemble.En 2010, lconomie franaise redmarre et soutient les crations demploi. En France

    mtropolitaine, 138 000 emplois salaris sont crs sur lensemble de lanne (dont les deuxtiers en intrim) et le taux de chmage recule de 9,6 % fin 2009 9,3 % fin 2010. La repriseest toutefois modre puisque, mi-2011, lactivit na pas encore retrouv son niveau dedbut 2008 et le taux de chmage reste trs suprieur celui davant la crise (9,1 % contre7,2 % dbut 2008 en France mtropolitaine).Aprs un recul trs inhabituel des prix en 2009, qui avait soutenu lvolution des salairesrels et du pouvoir dachat des mnages, linflation redevient positive en 2010. Dans cecontexte, les salaires rels ralentissent nettement et le pouvoir dachat par unit de consom-mation est quasi stable. La confiance des mnages reste un niveau trs bas.

    Il faut du temps au systme statistique pour disposer dune information suffisamment richepour permettre de raliser des analyses dtailles sur les volutions de la socit franaise dutype de celles prsentes dans la suite de cet ouvrage. Deux ans en moyenne sont ncessairespour mener leur terme lexploitation dtaille des enqutes structurelles1 et des fichiersadministratifs individuels. Par exemple, les deux sources annuelles de rfrence sur lesrevenus et les conditions de vie des mnages, lenqute sur les revenus fiscaux et sociaux(ERFS) et le dispositif statistique sur les ressources et les conditions de vie des mnages (SRCV),qui exploitent toutes deux les donnes fiscales, dlivrent mi-2011 (au moment de la rdaction

    de cette dition) lensemble de leurs informations dtailles jusquen 2009.

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    * tienne Debauche, Nathan Rmila, Insee.1. Les principales tapes dune enqute auprs des mnages , Courrier des statistiques n 126, janvier-avril 2009.

    Repres

    En moyenne en 2010, en France mtropolitaine : 70,5 % des personnes ges de 15 64 ans sont actives, 63,8 % sont en emploi. voir fiches 3.2

    Le sous-emploi concerne plus d1,5 million de personnes. et 3.3 Le taux de chmage est de 9,4 %.

    819 000 personnes souhaitent travailler mais ne sont pas comptes commetant au chmage en fin danne ( halo du chmage). voir fiche 3.4

    En 2010, le taux de chmage est de 9,7 % dans lUnion europenne.Il dpasse les 15,0 % en Espagne et dans les pays Baltes. voir fiche 6.3

    Les dpenses pour les politiques du march du travail reprsentent 2,4 % du PIB en 2009. voir fiche 3.5

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    Nanmoins, dans certains domaines concernant directement la situation des mnages,une information est dj disponible pour 2010 ou mme dbut 2011. Lenqute Emploi encontinu, les indicateurs conjoncturels ou les donnes agrges des comptes nationauxdlivrent rapidement des informations sur la situation sur le march du travail et lesvolutions

    globales des salaires, des prix et du revenu des mnages. Ces informations agrges dessinentunpremier tatdes lieux des volutions sociales encours, que permettront danalyserensuite plusfinement les enqutes et fichiers administratifs dtaills en cours de collecte ou dexploitation.

    2010 : lactivit repart

    En 2010, lconomie franaise renoue avec la croissance : le produit intrieur brut (PIB)progresse de 1,5 %, aprs un repli historique de 2,7 % en 2009, et un recul de 0,1 % en 2008.Sur la premire moiti de 2011, la croissance est modre : trs dynamique au 1er trimestre

    (+ 0,9 %), elle est nulle au 2e

    trimestre (+ 0,0 %). La reprise apparat modeste au regard ducreux que lconomie a travers : mi-2011, lactivit na pas encore retrouv son niveau dedbut 2008, avant la crise.

    donc lemploi redmarre

    Aprs deux annes de crise, synonymes de forte dgradation du march du travail,lemploi repart la hausse avec la reprise de lactivit en 2010. Entre le dbut et la fin delanne, on compte 138 000 emplois salaris en plus2 en France mtropolitaine (figure 1).

    Cest un tiers du nombre demplois qui ont t dtruits en 2008 et 2009. Cette tendance seconfirme au 1er semestre 2011, o lemploi salari marchand progresserait de 112 0003.

    12 France, portrait social - dition 2011

    Secteur dactivit

    Glissements annuels Niveau

    demploi au

    31/12/20102005 2006 2007 2008 2009 2010

    Emploi salari des secteurs marchandsnon agricoles1 91 194 270 188 341 129 15 992

    Ensemble industrie 89 60 44 78 174 62 3 288

    dont : industrie manufacturire 80 53 42 69 173 64 2 373Construction 48 61 60 10 46 13 1 442

    Tert iaire marchand2 132 193 254 120 121 204 11 261dont : commerce 11 18 40 18 44 6 2 997

    intrim3

    22 16 25 135 19 96 588

    Emploi salari tertiaire essentiellementnon marchand4 73 100 73 32 90 19 7 673

    Emploi salari agricole 7 5 12 14 2 10 209

    Emploi salari total 157 289 331 171 253 138 23 874

    1. Emploi salari selon le secteur dactiviten milliers, donnes corriges des variations saisonnires (CVS) en fin danne

    1. Secteurs essentiellement marchands : ensemble hors agriculture, administration, ducation, sant et action sociale.

    2. Services aux entreprises et aux par ticuliers.

    3. Lemploi intrimaire est un service aux entreprises ; il est par consquent comptabilis dans lemploi ter titaire et non dans le secteur utilisateur.

    4. Y compris contrats aids.

    Champ : France mtropolitaine.

    Source : Insee, estimations demploi.

    2. Crations nettes demploi = crations brutes - destructions brutes demploi. Dans lensemble de larticle, on parle de crations pour les crations nettes et de destructions pour les destructions nettes.3. Cf.point de conjoncture doctobre 2011, Insee.

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    Relativement au PIB, les volutions de lemploi paraissent particulirement favorablesdepuis 2008. Habituellement, lemploi ragit avec retard aux fluctuations de lactivit : il fautun peu de temps pour que les entreprises ajustent leurs effectifs aux chocs dactivit quellessubissent. Ainsi, lemploi baisse moins rapidement que lactivit en phase de rcession mais

    continue de se dgraderquand lactivit repart, de sorte que lesentreprises restaurent progres-sivement leur productivit4. Pendant la crise, la productivit apparente du travail a fortementbaiss (figure 2), au-del de ce que lexprience des crises passes pouvait laisser attendre.Depuis la fin 2009, lconomie franaise renoue avec des gains de productivit mais sanscombler la perte enregistre pendant la crise. Ainsi, le repli de lemploi d la crise de2008-2009 apparat aujourdhui finalement relativement limit, au regard de lampleur de lachute de lactivit.

    Lemploi intrimairecontribuepourplusdesdeuxtiersdes emploiscrs en2010Lintrim a t la principale variable dajustement de lemploi lactivit entre 2008 et

    2010. Entre le 1er trimestre 2008 et le 1er trimestre 2009, les effectifs intrimaires se sontcontracts de 35 %. Le taux de recours lintrim sest effondr dans les secteurs marchands,passant de 4,1 % au1er trimestre 2008 2,8 % au1er trimestre2009 (figure 3). Ds la mi-2009,lintrim est reparti la hausse. Ce redmarrage prcoce de lintrim se poursuit tout au longde 2010 (+ 96 000 intrimaires). Au total, sur lanne, lintrim contribue pour plus des deuxtiers aux crations demploi. Le dynamisme de lintrim sessouffle cependant au1er semestre 2011 (+ 17 000 crations) et le taux de recours se stabilise 3,8 %, soit lgre-

    ment en de de ce qui prvalait avant la crise.

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    donnes CVS, glissement annuel en %

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    1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011

    Productivit1 Valeur ajoute

    Emploi salari

    2. Emploi salari, valeur ajoute et productivit dans les secteurs marchands non agricoles

    1. voirnote 4 en bas de page.

    Champ : secteurs marchands non agricoles, France mtropolitaine pour lemploi, France pour la valeur ajoute.

    Note : lemploi estici mesur en moyennetrimestrielle(en calculant la demi-somme de lemploi en fin de trimestre) pourtre comparable la valeur ajoute

    des secteurs marchands non agricoles, mesure elle aussi en moyenne trimestrielle.

    Source : Insee, estimations demploi et comptes nationaux.

    4. La productivit, dite apparente, du travail rapporte lactivit ralise aux ressources demploi mises en uvre pourlobtenir. Elle est ici dfinie comme le rapport entre la valeur ajoute en volume et le nombre demplois (les volutions dela valeur ajoute sont quasi quivalentes celles du PIB : le PIB est gal la valeur ajoute, augmente des impts moinsles subventions sur les produits).

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    Lindustrie cesse de perdre des emplois fin 2010 et dbut 2011

    Au-del de lintrim cest lensemble dessecteurs marchands5 qui bnficient de la repriseconomique en 2010, mme si la dynamique est moins spectaculaire. Sur lanne,109 000 emplois sont crs dans le tertiaire marchand hors intrim. Cette tendance se

    poursuit au 1er

    semestre 2011 (+ 84 000 postes).Lembellie de la conjoncture sobserve tout particulirement dans lindustrie. Depuis ledbut des annes 2000, lemploi industriel est en baisse tendancielle, du fait de nombreusesrorganisations du secteur (dveloppement de la sous-traitance, externalisation, gains deproductivit, etc.). La crise de 2008-2009 avait accentu cette tendance : sur ces deux anneslindustrie a perdu environ 250 000 emplois, sans compter les intrimaires en mission dans cesecteur. En 2010, lindustrie revient sur un rythme de pertes demploi proche de celui observavant la crise ( 62 000 postes en 2010, soit 1,8 %). Y compris intrimaires, lemploi indus-triel augmente mme lgrement en 2010 (+ 6 000 postes). Depuis fin 2010, on observe unestabilisation des effectifs : lindustrie (hors intrim) ne perd que 2 100 emplois entre le3e trimestre 2010 et le 2e trimestre 2011.

    loppos du tertiaire et de lindustrie, lactivit dans la construction continue de sedgrader en 2010 et elle perd de nouveau des emplois ( 13 000 emplois). Le cycle cono-mique de la construction apparat ainsi en dcalage par rapport celui des autres secteurs : ladgradation de lemploi tait aussi intervenue plus tardivement, lessentiel des pertesdemploi intervenant en 2009 ( 46 000). Dbut 2011, le secteur redevient crateur demploi(+ 8 900 emplois au1er semestre), ce qui reste cependant en de du rythme des annesprc-dant la crise (environ + 60 000 emplois en 2006, comme en 2007).

    Lemploi des secteurs non marchands est rest dynamique en 2010 (+ 19 000), mme si laprogression est plus faible quen 2009 (+ 90 000 emplois ports en particulier par les contratsaids). Dbut 2010, les moyens financiers allous aux contrats aids devaient baisser par

    rapport 2009, en raison de la reprise attendue. Ils ont t revus la hausse partir de juillet2010 dans le cadre du plan rebond vers lemploi , contribuant ainsi la cration demploidans les secteurs non marchands.

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    1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011

    donnes CVS, en %

    1 trimestre 2009er

    3. Taux de recours lintrim dans les secteurs marchands non agricoles

    Champ : France mtopolitaine, secteurs marchands non agricoles.

    Lecture : au 2etrimestre 2011, 3,8 % des emplois des secteurs marchands non agricoles sont des emplois intrimaires.

    Source : Dares, Insee.

    5. Lemploi intrimaire est un service aux entreprises, il est par consquent comptabilis dans lemploi tertiaire et nondans le secteur utilisateur.

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    Le taux demploi en CDI continue de baisser en 2010

    Les formes demploi les plus flexibles (lintrim et les contrats dure dtermine - CDD)avaient t les premires ptir du retournement conjoncturel en 2008 ; elles ont galement

    t les premires bnficier de la reprise.A contrario, lemploi en contrat dure indter-mine (CDI) na commenc baisser, et dans des proportions moins fortes, qu partir dudbut 2009. Le taux demploi en CDI a ainsi atteint un point haut au 4e trimestre 2008, o ilstablissait 50,5 % de la population, puis il a diminu en 2009. La reprise de lactivitnenraye pas tout de suite cette diminution : le taux demploi en CDI continue de baisser toutaulongde2010etdbut2011(48,7 %au1er trimestre2011)pournerepartirlahaussequau2e trimestre 2011.

    Repli modr du chmage

    En lien avec la reprise de lemploi, le taux de chmage6 baisse lgrement partir de la fin2009. Il recule ainsi de 9,6 % au 4e trimestre 2009 9,3 % au 4e trimestre 2010 en Francemtropolitaine (de 9,9 % 9,7 % en France). La baisse se poursuit un rythme modr dbut2011 mais le chmage reste un niveau lev (9,1 % mi-2011 en France mtropolitaine). Sadcrue progressive est loin deffacer la forte hausse enregistre pendant la crise (+ 2,4 pointsentre le 1er trimestre 2008 et le 4e trimestre 2009, 0,5 point depuis). Cette baisse estconcentre sur les jeunes et les personnes ges de 50 ans ou plus (figure 4), le taux dechmage des 25-49 ans restant quasiment stable depuis la fin 2009.

    Les jeunes, plus sensibles que leurs ans aux fluctuations de la conjoncture 7, avaient tparticulirement touchs par le retournement conjoncturel de 2008 : entre le dbut 2008 et lafin2009,letauxdechmagedesmoinsde25ansaaugmentde6,4 points.Parlasuite,ilsontt les premiers bnficier de la reprise de lactivit, via notamment le redmarrage de

    Vue densemble - Premier bilan 2010-2011 15

    6. Pour une dfinition du chmage au sens du BIT, voir fiche 3.4.7. Voir le 3e article de la Vue densemble Portrait de la Population .

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    1975 1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007 2011

    donnes CVS, en %

    15 - 24 ans

    25 - 49 ans

    50 ans ou plus

    Ensemble

    1 trimestre 2008er

    2 trimestre 2009e

    4. Taux de chmage par tranche dge

    Champ : France mtropolitaine, population des mnages, personnes de 15 ans ou plus.

    Lecture : au 2etrimestre 2011, 9,1 % des personnes actives de 15 ans ou plus sont au chmage. Cest le cas de 21,9 % des actifs de 15 24 ans.

    Source : Insee, enqute Emploi.

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    lintrim. Entre la fin 2009 et la mi-2011, le taux de chmage des jeunes perd ainsi 1,8 point.Au 2e trimestre 2011, il stablit 21,9 %. Le niveau lev du chmage des jeunes doit toutefoissinterprter avec prcaution. En effet, entre 15 et 25 ans, seule une minorit de jeunes sontprsents sur le march du travail, les autres poursuivant leurs tudes. Avec lallongement rapide

    deladuredestudesinitiales,laproportiondesjeunesprsentssurlemarchdutravailanette-ment diminu jusquau milieu des annes 1990. De ce fait, si lon considrenon plus le taux dechmage (qui prend en compte les jeunes actifs, i.e. prsents sur le march du travail), mais lapartdesjeunesauchmage,leniveauestplusfaible:au2e trimestre 2011, 8,6 % de lensembledes 15-24 ans sont au chmage, soit 1,3 point de plus que pour les 25-49 ans.

    Letauxdechmagedespersonnesgesde50ansouplusaluiaussiaugmentpendantlacrise (+ 1,9 point entre le 1er trimestre2008etle4e trimestre2009). Cette sensibilit du taux dechmage des 50 ans ou plus la contraction de lactivit est atypique en comparaison auxprcdentes crises8. Depuis fin 2009, leur taux de chmage diminue un rythme modr( 0,5 point entre le 4e trimestre 2009 et le 2e trimestre 2011).

    Avec la crise, la part des chmeurs de longue dure (CLD, chmeurs depuis plus dun an)parmi lensemble des chmeurs a fortement diminu en 20089. Cette baisse, qui peut semblerau premier abord paradoxale, est la consquence mcanique de lafflux de nouveauxchmeurs. partir de2009, lapartdes CLD est repartie la hausse, du fait de lapersistance dela crise et la difficult croissante retrouver du travail. Mi-2011, 42 % des chmeurs sont auchmage depuis plus dun an.

    En euros courants, le salaire mensuel de base et le salaire moyen par tte ontconnu des dynamiques contrastes en 2010

    Deux indicateurs complmentaires mesurent lvolution conjoncturelle des salaires auniveau agrg. Le premier, le salaire mensuel de base (SMB), est lindice qui retrace le salaire de base , hors primes et structure de qualification donne, des salaris temps complet.Cest un indicateur des salaires ngocis par les partenaires sociaux. Le second, le salairemoyen par tte (SMPT), est le rapport de la masse salariale brute aux effectifs salaris physi-ques : il prend en compte lensemble des rmunrations perues par les salaris, notammentles primes, lintressement ou la rmunration des heures supplmentaires, qui reprsentent15 % de la rmunration totale. Il porte sur lensemble des salaris et est donc sensible auxmodifications de structurede lemploi (hausse desqualifications ou destruction demploispeuqualifis, modification de la part des temps partiels, effet des entres-sorties ) : ses volu-tions doivent donc tre analyses laune de ces modifications.

    En 2010, dans les entreprises du secteur priv de 10 salaris ou plus de France mtropoli-taine, le SMB ralentit un peu : + 1,8 % aprs + 2,2 % en 2009 en moyenne annuelle et eneuros courants ( 0,4 point). Le niveau lev du chmage a pes sur les ngociations salariales.En outre, linflation, quiest aussi un dterminant desngociations, a fortement refluen 2009,dans le sillage de la baisse des prix du ptrole (figure 5). Cette nette dclration des prix en2009 sest rpercute sur les salaires dbut 2010, freinant leur progression. En particulier, larevalorisation du Smic au 1er janvier 2010, fonde sur linflation constate en 2009, a tlimite (+ 0,5 %). Cette faible revalorisation du Smic sexplique galement en partie par le faitquune revalorisation avait dj eu lieu en juillet 200910. Le ralentissement du SMB affecte

    16 France, portrait social - dition 2011

    8. En gnral, le taux de chmage des seniors est assez peu sensible aux fluctuations conjoncturelles. Lors de la prc-dente crise par exemple, alors que le taux de chmage des 25-49 ans augmentait de 2,5 points de fin 1991 mi-1994, lahausse tait limite 0,2 point pour les 50 ans ou plus. En 2008-2009, le taux de chmagedes 50 ans ou plus et celui des25-49 ans ont augment des rythmes voisins.9. voir fiche 3.4.10.LadatederevalorisationduSmicestpassedu1 erjuilletdechaqueanneau1erjanviercompterdelanne2010.

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    toutes les catgories socioprofessionnelles, mme sil est lgrement plus marqu pour lesemploys ( 0,6 point par rapport 2009) que pour les ouvriers et les professions intermdiai-res ( 0,4 point) et les cadres ( 0,2 point). La hausse du SMB est identique dans chacun desgrands secteurs (construction, industrie et tertiaire) : + 1,8 % sur lanne 2010. Cest dans laconstruction que le ralentissement des salaires est le plus fort ( 0,7 point) ; il est moindre danslindustrie ( 0,3 point) ou le tertiaire ( 0,4 point).

    Le SMPT du secteur marchand non agricole en France prsente une toute autre

    dynamique, il acclre nettement en 2010 (+ 2,1 % en euros courants aprs + 1,2 % en2009). Cela est d en partie au contrecoup de la forte baisse des primes de rsultats dans letertiaire au 1er trimestre 2009 ; dbut 2010, les primes verses retrouvent des niveaux usuelsavec le rebond de lactivit.

    Au cours du 1er trimestre 2011, la croissance des salaires est leve, tire par la fortehaussedesprix depuismi-2010. En particulier, la revalorisation du Smic en janvier, fondesurlinflation de2010, est sensible : + 1,6 %contre+ 0,5 %en 2010. cela sajouterait leversementde primes sur le 1er trimestre, qui aurait soutenu la progression du SMPT. Au 2e trimestre 2011,les salaires nominaux demeureraient dynamiques malgr un lger ralentissement.

    En euros constants, les salaires ralentissent en 2010

    Lvolution globale des salaires doit cependant tre mise en regard de lvolution desprix ; celle-ci a t trs contraste dune anne sur lautre. En 2009, la progression des salairesen euros courants a certes t modre, mais comme linflation sest trs fortement rduitedans le mme temps, lvolution des rmunrations relles11(en euros constants, cest--direcorriges de lvolution des prix sur la priode) a finalement t plus favorable en 2009 quen2008 ( + 2,1 % pour le SMB rel aprs + 0,2 %, et + 1,1 % pour le SMPT rel aprs + 0,2 %,figure 6). Lvolution des prix est nouveau positive en 2010 et ce regain dinflation neutralise

    la progression des salaires nominaux. Il conduit un ralentissement du SMB rel (+ 0,2 %) etdu SMPT rel (+ 0,6 %).

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    janv-04 janv-05 janv-06 janv-07 janv-08 janv-09 janv-10 janv-11

    glissement annuel, en %

    5. volution de lindice des prix la consommation

    Champ : France.

    Source : Insee, indice des prix la consommation (IPC).

    11. On utilise comme dflateur du SMB et du SMPT lindice des prix la consommation (y compris tabac) de lensembledes mnages, tandis que pour le pouvoir dachat cest le prix de la dpense de consommation finale des mnages qui estutilis comme dflateur. Leurs volutions sont trs proches.

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    Dbut 2011, linflation augmente avec la flambe des cours des matires premires.Lindexation des salaires sur la hausse des prix, spcialement dans le cas dun choc dinflationimporte,estgnralement partielleet retarde.Cest pourquoi,malgr la forte haussedessalai-res nominaux au 1er semestre 2011, les salaires rels reculeraient dans le mme temps, aussibien le SMB que le SMPT.

    Les salaires du secteur public ralentissent plus nettement en 2010

    En euros courants, le SMPT des administrations publiques ralentit nettement en 2010(+ 1,5 % en moyenne annuelle aprs + 2,4 %), contrastant avec lacclration dans le secteurpriv. Si, en moyenne annuelle, les revalorisations du point dindice de la fonction publique

    sont proches en 2009 et 201012, lindice minimum de la fonction publique ne progresse pas en2010 (aprs + 0,7 % en 2009). En outre, le dispositif de prime de garantie individuelle dupouvoir dachat (GIPA) est reconduit, mais de faon plus restreinte quen 2009. En effet, desconditionssurlegradeetlecorpsoucadredemploisdesagentssajoutenten2010auxcondi-tions ncessaires pour bnficier de la GIPA. En diminuant le nombre de bnficiaires, celafreine laugmentation du SMPT. Au total, ces augmentations ne compensent pas linflation de2010 et, en termes rels, le SMPT des administrations publiques diminue lgrement ( 0,1 %en 2010 aprs + 2,3 % en 2009).

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    Emploi salari des secteurs marchands non agricoles

    volution annuelle moyenne, en %

    Salaire mensuel de base en euros constants (SMB)

    Salaire moyen par tte en euros constants (SMPT)

    6. Salaires et emploi salari marchand

    Champ : France pour le SMPT, secteurs marchands non agricoles ; France mtropolitaine pour lemploi, secteurs marchands non agricoles ; France

    mtropolitaine pour le SMB, entreprises de 10 salaris ou plus.

    Note : dans ce graphique, on utilise comme dflateur du SMB et du SMPT l indice des prix la consommation (y compris tabac) de l ensemble des mnages.

    Sources : Insee, comptes nationaux et estimations demploi ; Dares, enqute Acemo.

    12. Revalorisations du point dindice de la fonction publique : + 0,3 % en mars et + 0,5 % en octobre 2008 ; + 0,5 % enjuilletet+ 0,3 % enoctobre2009 ; + 0,5 % enjuillet 2010. Soit,en moyenne annuelle,+ 0,6 % en2009et+ 0,7 % en2010.

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    Lepouvoir dachat par unitdeconsommation progresse lgrement en2010

    Le revenu disponible brut (RDB) des mnages acclre en 2010 aprs avoir nettement ralentipendant lacrise (+ 2,0 %aprs + 0,8 %en2009). LeRDB est un indicateur qui agrge lensemble

    des revenus dactivit et du patrimoine perus par les mnages, auxquels on ajoute les prestationssociales et autres transferts et on soustrait lesprlevements (impts directs et cotisations). Laccl-ration du RDB dcoule dabord du redmarrage des revenus dactivit : le march du travail cessede se dgrader, lemploi progresse et le salaire moyen par tte acclre en euros courants (cf.supra). De mme, les revenus des entrepreneurs individuels se redressent avec la reprise cono-mique. Par ailleurs, les revenus du patrimoine sont stables, alors quen2009 leur recul avait forte-mentpessur lvolution duRDB. Les dividendesperuspar les mnages (assis sur les rsultats desentreprises en forte baisse durant la rcession) reculent nettement mais la forte progression dessouscriptions en assurance-vie au cours de lanne 2009 soutient les revenus de la proprit en2010. linverse, la dynamiquedes imptset des prestations freine leRDB en2010. La reprise de

    lemploi et la findesmesures exceptionnellesduplan de relance entranent logiquement laccl-ration des impts sur le revenu et le patrimoine (via le redmarrage des revenus dactivit) et ladiminution de certaines prestations sociales perues par les mnages (les indemnits chmageralentissent). De plus, le montant global des prestations familiales et vieillesse peru ralentit, enraison dune moindre revalorisation des barmes et du recul du nombre de dparts en retraite(consquence notamment du durcissement des conditions de dpart en retraite anticipe).

    Les volutions du revenu disponible des mnages doivent galement tre mises en regardde celles des prix. Alors que les prix avaient recul en 2009 et exceptionnellement soutenu lepouvoir dachat, ils augmentent nouveau en 2010. Au final, le pouvoir dachat du revenudisponible brut des mnages ralentit en 2010 (+ 0,8 % aprs + 1,3 %, figure 7). Cette volu-tion est mesure pour lensemble des mnages. Compte tenu de la croissance de la popula-tion, le pouvoir dachat au niveau individuel (cest--dire par unit de consommation) estquasi stable en 2010 (+ 0,1 % aprs + 0,6 % en 2009).

    Au 1er semestre 2011, les crations demploi soutiennent la masse salariale reue par lesmnages, quiaugmente de2,0 % enmoyennesemestrielle (aprs+ 1,2 % au2e semestre 2010).Le dynamisme de la masse salariale se conjuguant avec celui des prestations sociales (+ 1,6 %

    Vue densemble - Premier bilan 2010-2011 19

    4

    2

    0

    2

    4

    2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

    Revenus nets dactivit

    Revenus du patrimoine

    Impts sur le revenu et le patrimoine

    Prestations sociales (en espces) et autres transferts courants

    Prix

    volution en %, contributions en points

    Pouvoir dachat du revenu disponible brut des mnages

    7. Contributions lvolution du pouvoir dachat des mnages

    Champ : France.

    Lecture: en 2010, lesrevenus nets dactivit en euros courantscontribuent pour + 1,2point la croissancede 0,8 % du pouvoir dachatdu revenu disponible brut

    des mnages.

    Source : Insee, comptes nationaux, base 2005.

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    aprs + 1,4 % au 2e semestre 2010, du fait notamment dune revalorisation des pensions au 1er

    avrilplus importante en 2011 quen2010), le RDBacclre (+ 2,0 % aprs + 1,5 %).Lacclra-tion des prix limite toutefois les gains de pouvoir dachat : le pouvoir dachat duRDB par unit deconsommationcrot de+ 0,3 % enmoyenne au1er semestre2011, plus faiblement qu'ausemestre

    prcdent (+ 0,6 %).

    La confiance des mnages recule nouveau dbut 2011

    Les enqutes de conjoncture auprs des mnages faisaient tat de valeurs historiquementbasses au plus fort de la crise (fin 2008 et dbut 2009). La confiance des mnages sest ensuiteun peu redresse entre le printemps 2009 et lhiver 2010. Depuis lors, elle se tasse nouveau.Ainsi, en juin 2011, la confiance des mnages demeure plus basse quau plus fort des crisesprcdentes. Les mnages ressentent de nouvelles tensions inflationnistes et leurs craintes

    face au chmage restent leves.

    ce stade de lanalyse, on ne dispose que dvolutions globales des salaires rels et dupouvoir dachat. Les progressions moyennes enregistres ne doivent pas faire oublier que laralit est plus varie et que les situations peuvent voluer, dune personne lautre, de faoncontraste. La disponibilit future de donnes dtailles issues des enqutes auprs desmnages permettra dtre plus prcis dans la description des situations individuelles. n

    20 France, portrait social - dition 2011

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    Vue densemble - Premier bilan 2010-2011 21

    Pour aller plus loin

    Emploi Le repli de lemploi pendant la crise est relativement limit au regard de la chute de lactivit. Le

    dveloppement de lintrim et une rupture dans la tendance des gains deproductivit sontdes pistesdexplication possibles. Commentexpliquerlesvolutionsdelemploidepuisledbutdelacrise? , Notedeconjoncture,Insee, dcembre 2010.

    Les flux bruts de cration et de destruction des emplois sont beaucoup plus levs que lvolutionnette de lemploi, car une grande partie de ces mouvements se compense chaque instant. Le cycle de lemploi : les petites entreprises ont t les premires baisser leurs effectifs pendant lacrise , Note de conjoncture, Insee, mars 2010.

    Chmage

    En 2007, 770 000 inactifs de 15 64 ans souhaitent travailler, mais ne sont pas compts commechmeurs au sens du BIT soit parce quils ne recherchent pas demploi, soit parce quils ne sont pasdisponibles rapidement pour travailler. Le "halo"duchmage: entre chmageBITet inactivit , InseePremiren 1260,Insee,octobre2009.

    Depuis25ans,enmtropole,lestauxdechmagedesfemmesetdeshommesendbutdevieactivese sont rapprochs. Femmes et hommes en dbut de carrire : les femmes commencent tirer profit de leur russitescolaire , Insee premire n 1284, fvrier 2010.

    Salaires et Revenus des mnages voir Vue densemble, chapitre Salaires et niveaux de vie .

    Et aussi Emploi,chmage,population active : bilande lanne 2010 , DaresAnalyses n 065,aot 2011. Insee Rfrences Emploi et salaires, dition 2011. Insee Rfrences Lconomie franaise, dition 2011. La Note de conjoncture , Insee conjoncture, tous les trimestres.

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    SOUS EMBARGO PUBLIABLE

    LE 16 NOVEMBRE 2011 00H00

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    De 55 65 millions dhabitants :

    pourquoi la population a-t-elle augment plus viteen France que dans les pays voisins ?

    Catherine Beaumel, Pascale Breuil-Genier*

    En lespace dune gnration, la population franaise estpassede 55 millions dhabitants en1981 65 millions au 1erjanvier 2011. La croissance dmographique a t beaucoup plusforte en France (+ 10 millions dhabitants en trente ans) quen Allemagne (+ 3 millions), en

    Italie (+ 4 millions) ou au Royaume-Uni (+ 6 millions). La fcondit, plus leve en France,explique largement les carts avec lAllemagne et lItalie, mais elle nexplique ni lcart avecle Royaume-Uni ni la croissance de la population franaise. Lesvariations de la fcondit ontdailleurs minorde 1,3million de personnes la croissance dmographique sur la priode.La forte croissance de la population franaise trouve son origine dans dautres facteurs. Laprogression de lesprance de vie (+ 7 ans en trente ans) et les effets des migrations ontchacunentranuneaugmentationdelapopulationde3millions.Enfin,5millionsdcoulentde la forme trs particulire de la pyramide des ges franaise en 1981. Celle-ci se caractri-sait par une population relativement faible au-del de 60 ans, du fait notamment des gnra-tions creuses de la premire guerre mondiale. Au contraire, les gnrations alors ges demoins de 30 ans (issues du baby-boom) taient relativement nombreuses, elles ont eu desenfants depuis. De ce fait, la France a connu en trente ans 2 millions de dcs de moins et, fcondit quivalente, 1 million de naissances de plus que le Royaume-Uni, et donc unecroissance dmographique transitoirement plus vive.

    Au 1er janvier 2011, la population franaise (mtropole et dpartements doutre-mer)atteint pour la premire fois les 65 millions dhabitants1, contre 60 millions dbut 1999 et55 millions dbut 1981 (figure 1). En trente ans, cest--dire en lespace dune gnration, lapopulation a ainsi augment de 10 millions dhabitants.Cette croissance est suprieure celle

    Vue densemble - Portrait de la population 25

    * Catherine Beaumel, Pascale Breuil-Genier, Insee.1. Ces estimations prennent pour point de dpart les populations lgales 2008 issues du recensement, qui sont actuali-ses partir des donnes dtat civil sur les naissances et dcs, et destimations du soldemigratoire. Tous les indicateursdmographiques sur la France prsents dans cet article rsultent destimations ralises fin dcembre 2010. Ils sontdonc provisoires pour les annes rcentes.

    Repres

    En 2010 : 65,0 millions dhabitants 2,01 enfants par femme 84,8 ans desprance de vie pour les femmes et 78,1 ans pour les hommes

    4 Pacs conclus pour 5 mariages 20,6 % des familles avec enfants mineurs sont monoparentales en 2008,

    7,7 % sont recomposes en 2006

    Voir fiche 2.1

    Voir fiche 2.2

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    des trois autres pays europens les plus peupls : 3 millions en trente ans pour la populationallemande2, 4 millions pour la population italienne et 6 millions pour la population britan-nique. Les populations du Royaume-Uni et de lItalie, qui taient lgrement suprieures celle de la France au dbut des annes 1980, lui sont donc aujourdhui infrieures de 3 ou

    4 millions dhabitants. Quels sont les facteurs lorigine de la plus forte croissance de lapopulation franaise ?

    La forte fcondit franaise explique lcart de croissance dmographiqueavec lAllemagne ou lItalie...

    La fcondit franaise, traditionnellement plus leve que celle de ses voisins, expliquebien sr en partie le diffrentiel de croissance dmographique. Pendant les trente dernires

    annes, lindice conjoncturel de fcondit a t en moyenne de 1,85 enfant par femme enFrance, contre 1,77 au Royaume-Uni, 1,33 en Italie et 1,37 en Allemagne (figure 2). Ces cartssont en partie lis lge moyen laccouchement, qui a plus augment dans ces deux dernierspays (encadr). Or, une diffrence de 0,1 enfant par femme sur lindice conjoncturel de fcon-dit se traduit au bout de trente ans par un cart de 1,4 million dhabitants pour la populationfranaise3. Ainsi, la population franaise naurait augment que de 3 millions entre 1981 et2011 si elle avait eu le niveau moyen de fcondit de lAllemagne ou de lItalie : le diffrentielde fcondit suffit donc expliquer lcart de croissance dmographique entre la France et cesdeux pays4.

    26 France, portrait social - dition 2011

    2. Dans tout larticle, la dmographie allemande est reconstitue dans les frontires actuelles du pays.3. Rsultat obtenu en modifiant uniquement la moyenne de la fcondit sur 1981-2010, mais en conservant le profil tem-porel des indicateurs conjoncturels de fcondit et de leur rpartition par ge.4. De fait, entre 1981 et 2011, il y a eu 7 millions de naissances de moins en ItaliequenFrance,et autantde naissances enAllemagne quen France pour une population allemande bien plus nombreuse (82 millions dhabitants en 2011).

    en millions dhabitants au 1 janvierer

    50

    60

    70

    80

    1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

    Allemagne : 81,8 millions

    France : 65,0 millions

    Royaume-Uni : 62,4 millions

    Italie : 60,6 millions

    1. volution de la population des quatre pays les plus peupls de lUnion europenne

    Lecture : en 30 ans, la population a augment de 10 millions en F rance, contre 6 millions au Royaume-Uni, 4 millions en Italie et 3 millions en Allemagne.

    Sources : Eurostat pour lAllemagne, le Royaume-Uni et lItalie ; Insee, estimations de population et calculs des auteurs pour la France.

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    Vue densemble - Portrait de la population 27

    Encadr

    En France, lge moyen laccouchement atteint 30 ans en 2010 :il a augment dun an tous les dix ans depuis 1980

    En1980,enFrance,lgemoyenlaccouche-ment (tous rangs de naissance confondus) taitlgrement infrieur 27 ans. Il avait dcrudepuis la fin de la deuxime guerre mondiale,jusqu atteindre un point bas la fin des annes1970, juste aprs la fin du baby-boom. Il estrepartilahaussepartirde1977etaatteint30ansen 2010, soit une augmentation dun an tous lesdix ans. Lge moyen des pres la naissance de

    leurs enfants a connu la mme augmentation,passant de 30 33 ans. Au dbut, ces augmenta-tions taient lies lallongement des tudes etau recul de lge de mise en couple. Mais ladure des tudes naugmente plus depuis 1995et la proportion de moins de 30 ans vivant encouple a cess de baisser. Si les bbs ont desparents de plus en plus gs, cest donc surtoutparce que les personnes en couple attendentplus longtemps pour avoir des enfants, parexemple pour tre plus avances dans leur vieprofessionnelle ou profiter de la vie deux. Autotal, moins dun bb sur deux nat en 2010avant les 30 ans de sa mre (contre les troisquarts en 1980), et moins dun bb sur troisavant les 30 ans de son pre (contre plus de lamoiti en 1980).

    Pendant la mme priode, lge moyen laccouchement a augment de deux ans et demiau Royaume-Uni.Ainsi, alors quelesges moyens laccouchement taient identiques en France etau Royaume-Uni en 1980, les mres accouchentmaintenant en moyenne 6 mois plus jeunes delautre ct de la Manche. Cette diffrencesexplique toutefois largement par la part plus leve des g ros ses ses adole scen te s au

    Royaume-Uni. En Italie et en Allemagne, lgemoyen laccouchement a augment plus forte-ment quen France (plus de trois ans et demi entrente ans). Dj plus lev que dans les autrespays en 1980, lge moyen laccouchementdpasse maintenant 31 ans en Italie. Dans cepays, lge au dpart du foyer familial est trstardif, en lien avec des difficults conomiquestrs marques chez les jeunes. En Allemagne, laconciliation vie familiale-vieprofessionnelle restedifficile.

    Or, les variations de lge laccouchement ontune incidence sur la fcondit : un report desnaissances se traduit parun nombrede naissancesdiminu de manire transitoire, ou de maniredfinitive si certains projets de parentalit repousssne se concrtisent pas.

    1,0

    1,2

    1,4

    2001 2006 2010

    nombre denfants par femme

    1,6

    1,8

    2,0

    2,2

    1981 1986 1991 1996

    Allemagne

    Italie

    Royaume-Uni

    France

    Sources : Eurostat pour le Royaume-Uni et lItalie jusquen 2008, Istaten 2009-2010 pour lItalie ; Ined pour lAllemagne ; Insee, statistiques

    de ltat civil, estimations de population et calculs des auteurs pour la

    France.

    2. volution des indices conjoncturelsde fcondit

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    ... mais pas lampleur de la croissance de la population franaise

    Si le niveau de la fcondit franaise peut expliquer un cart de croissance dmographiqueavec lAllemagne ou lItalie, il ne peut cependant tre considr comme le moteur de la crois-

    sance dmographique de la France. En effet, mme 2,01 enfants par femme en 2010

    5

    (niveaurecord depuis la fin du baby-boom), la fcondit natteint pas le seuil de renouvellement desgnrations 6. De surcrot, les volutions de cette fcondit depuis 1980 ont jou en moyennengativement sur la croissance dmographique : en 2011, la population franaise est infrieure de1,3 million ce quelle aurait t si la fcondit relativement leve de 1980 (1,95 enfant parfemme)etlestauxdefconditpargedecetteannestaientmaintenussurtoutelapriode.

    La hausse de lesprance de vie sest traduite par 3 millions de personnessupplmentaires en trente ans

    Cest donc ailleursque dans la fcondit quil faut chercher les facteurs de croissance de la

    population, et notamment, dans laugmentation de lesprance de vie et dans la diminutiontransitoire des dcs quelle entrane. En France, en trente ans, lesprance de vie a augmentde 8 ans pour les hommes et de 6,5 ans pour les femmes, rduisant ainsi lgrement lcarthommes-femmes qui avait atteint sa valeur maximale en dbut de priode (consquence de laprogression des morts violentes et de la mortalit cancreuse chez les hommes entre 1950 et1980). En 2010, lesprance de vie des hommes (78,1 ans) a presque rejoint celle quavaientles femmes en 1980. Les progressions de lesprance de vie lors des trois dernires dcenniessont surtout lies aux progrs raliss au-del de 65 ans (notamment en matire de la luttecontre les maladies cardio-vasculaires) , mais galement une diminution de la mortalit lge adulte chez les hommes (figure 3). 84,8 ans, lesprance de vie des femmes

    franaises est parmi les plus leves en Europe. elle seule, la hausse de lesprance de vie

    28 France, portrait social - dition 2011

    5. Indice conjoncturel de fcondit provisoire, estim sur la base des donnes dmographiques arrtes fin 2010(comme lensemble des donnes concernant la France de cet article).6. En effet, 100 femmes devraient en moyenne avoir 207 enfants pour renouveler leur gnration, cest--dire pour queparmi leurs enfants, 100 femmes atteignent elles-mmes lge davoir des enfants.

    50 40 30 20 10 0 10 20 30 40 50

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

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    0

    ge

    en

    Hommes Femmes

    2010

    2010

    19801980

    Taux de dcs avant 60 ans :21 % en 1980,12 % en 2010

    Taux de dcs avant 60 ans :10 % en 1980,6 % en 2010

    Champ : France.Lecture : sur 1 000 femmes qui vivraient toute leur vie dans les conditions de mortalit de 2010, prs de 48 dcderaient 91 ans, mais 60 (soit 6 %) mourraient

    avant 60 ans. Ce mode de calcul permet de saffranchir de la forme de la pyramide des ges.

    Source : Insee, estimations de population, statistiques de l'tat civil et calculs des auteurs.

    3. Dcs par ge avec les taux de mortalit de 1980 et de 2010

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    entre 1980 et 2010 sest traduite par une augmentation de la population franaise de3,1 millions de personnes au bout de trente ans. La progression de lesprance de vie est assezproche dun pays lautre : linverse de la fcondit, elle est une des raisons de laugmenta-tion de la population dans les quatre pays tudis, mais en revanche elle nexplique pas les

    diffrentiels de croissance dmographique entre eux.

    Les migrations sont lorigine dune croissance dmographique de 3 millionsde personnes

    Un troisime facteur de la croissance dmographique est le solde migratoire, diffrenceentre les entres et les sorties du territoire. Sur trente ans, le solde migratoire de la Francedpasse lesdeux millions de personnes. Le Royaume-Uni a connu un solde migratoire proche,tandis quil tait plus lev en Allemagne (6 millions) ou en Italie (4 millions). Au bout detrente ans, limpact du solde migratoire sur la population ne se rduit pas au total cumul des

    entres et sorties. En effet, en contribuant laugmentation de la population, les migrationsaugmentent galement terme le nombre de naissances (et ce, mme taux de fcondit parge inchangs) : cest un effet indirect du solde migratoire. Au total, ces effets direct et indirectdu solde migratoire expliquent 3 millions de la croissance dmographique franaise en trenteans, sans tenir compte ici des variations de fcondit lies aux migrations.

    Le solde migratoire cumul (2 millions) ne sidentifie pas la croissance de la populationimmigre (passe de 4 5,3 millions entre les recensements de 1982 et 2008)7, ni au nombredimmigrs arrivs en France depuis une trentaine dannes. En effet, en 2008, 3,3 millionsdimmigrs dclarent tre arrivs en France depuis moins de trente ans, mais une partie desimmigrs qui vivaient en France il y a trente ans sont dcds ou repartis ltranger (cf. Vuedensemble, Les immigrs, les descendants dimmigrs et leurs enfants ). De plus, le soldemigratoire dpend galement des entres et sorties des non-immigrs.

    La moiti de la croissance dmographique franaise entre 1981 et 2011 estlie son histoire avant 1981

    Autotal, si lon dcompose, la population franaise a diminu de 1,3 million entre 1981 et2011 du fait de la baisse en moyenne de la fcondit, elle a augment de 3,1 millions sousleffet de la hausse de lesprance de vie, et encore de 3 millions sous les effets directs etindirects du solde migratoire (figure 4). Les volutions de la fcondit et de la mortalitajoutes aux migrations entre 1981 et 2011 expliquent donc un peu moins de 5 millions de

    croissance dmographique, soit peine la moiti de la croissance observe (figure 5.a). Pourcomprendre le reste de laugmentation de la population, il faut sintresser la forme particu-lire de la pyramide des ges franaise en 1981 et donc aux volutions dmographiquesantrieures 1981, notamment en matire de fcondit. Ce sont largement elles qui expli-quent quen 1981, les gnrations ges de moins de 35 ans sont relativement nombreuses,notamment celles nes pendant le baby-boom de 1946 1974, tandis que les gnrationsges de plus de 60 ans sont quant elles peu nombreuses (figure 5.b). En particulier, lespersonnes ges de 61 65 ans dbut 1981, nes entre 1915 et 1919, appartiennent desgnrations ayant compt en moyenne 450 000 personnes la naissance (en mtropole),con tre 760 000 780 000 pour les gnrat ions vois ines . Il a ainsi manqu plus

    de 300 000 naissances par an pendant cette priode : au total sur cinq ans, le dficit denaissances li la premireguerre mondiale slve donc plus de1,5 million depersonnes8.

    Vue densemble - Portrait de la population 29

    7. Dernire estimation disponible, la population immigre tant estime partir du recensement.8. En comparaison, les naissances 1940-1945 sont de 590 000 en moyenne (mtropole), contre 625 000 avant, soit undficit de 35 000 ou 5 % par an, et un dficit cumul de lordre de 200 000.

  • 8/3/2019 Portrait social de l'Insee

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    En consquence, la population franaise de 60 ans ou plus tait relativement peunombreuse en 1981 : 9,5 millions de personnes (17 %), soit presque 2 millions de moins quauRoyaume-Uni par exemple (11,3 millions, 20 %). En trente ans, la France (comme lItalie) adonc connu 2 millions de dcs de moins que le Royaume-Uni. linverse en 1981, la Franceet lItalie comptaient 1 million de personnes de moins de 30 ans de plus que le Royaume-Uni.Ces gnrations ont eu des enfants sur la priode : avec la fcondit franaise, cela correspond environ 1 million de naissances supplmentaires dans les trente annes suivantes. In fine,cest lhistoire dmographique davant 1981 qui explique le diffrentiel de croissance despopulations franaise et britannique9. En contrepartie, la part de la population ge de 60 ansou plus a progress beaucoup plus vite en France (+ 6 points), contre moins de la moiti auRoyaume-Uni, et cesdeux pays ont maintenant retrouv unestructure pargeproche. Aussi, lavenir, si leurs volutions desprance de vie restent comparables, ce sont les diffrences defconditou de migrations qui seront loriginede leurs cartsde croissance dmographique.Daprs les hypothses de projection retenues par Eurostat, la population britannique pourraitdpasser la population franaise vers 2030, en raison dun solde migratoire plus levcompensant une fcondit lgrement infrieure. La croissance de la population italienneresterait en de. La baisse de la population allemande amorce en 2003, se poursuivrait ; elle

    pourrait tre dpasse par la population britannique, puis par la population franaiseau coursdes annes 2040. Le vieillissement de la population serait plus prononc en Allemagne et enItalie : la partdes 60ans ouplusy atteindrait respectivement 39% et 38% en2060, contre32%en France et 30 % au Royaume-Uni, supposs conserver une fcondit plus leve (et doncune part de jeunes plus grande). n

    30 France, portrait social - dition 2011

    9. En effet, mme avec la fcondit, la mortalit et les migrations qua connues la France depuis 1981, la population duRoyaume-Uni naurait augment que de 7 millions, contre 10 millions pour la France ou lItalie.

    Variation de la population entre les 1er janvier 1981 et 2011

    si le comportement

    dmographique tait rest

    son niveau de 1980

    lie au changement

    du comportement dmogra-phique

    entre 1980 et 2010

    totale lie

    au comportement

    dmographique

    Fcondit + 24,4 1,3 + 23,1Mortalit 19,2 + 3,1 16,2

    Solde naturel + 5,1 + 1,7 + 6,9dont : moins de 30 ans 1,7

    30 ans ou plus + 6,8

    Solde migratoire (impact direct et indirect) + 2,3 + 0,6 + 3,0

    Total + 7,5 + 2,3 + 9,8

    4. Dcomposition de la croissance dmographique de la France entre 1981 et 2011en millions d'habitants

    Champ : France.

    Lecture : en labsencede migrations, et si la fcondit et la mortalit taient restescelles de 1980, la population franaise aurait augment de 5,1 millions entre le

    1er janvier 1981et le1er janvier 2011. Si lon ajoute cela leseffets desvariations de la fcondit( 1,3 million), de la mortalit (+ 3,1) et limpact directet indirectdes migrations (+ 3,0), on obtient la variation totale de la population effectivement obser ve, soit + 9,8 millions dhabitants en trente ans.

    Source : Insee, calculs des auteurs.

  • 8/3/2019 Portrait social de l'Insee

    20/117

    Vue densemble - Portrait de la population 31

    5. Effet des diffrents facteurs sur la croissance dmographique depuis 1981

    a. effet des variations de fcondit, de mortalit et des migrations

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100ge

    500

    Hommes

    400 500

    en milliers

    Femmes

    0100200300400 100 200 300

    Lecture : si la fcondit et la mortalit taient restes inchanges

    depuis 1980, et sil nyavait paseu de migrations, la population de la

    France au 1er janvier 2011 aurait t de 60,4 millions (pyramide

    pleine) contre 65 millions en ralit (pyramide en contour). La

    diffrence entre ces deux pyramides correspond donc leffet des

    migrations et des variations de la fcondit et de la mortalit depuis

    1980.

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100ge

    500

    Hommes

    400 500

    en milliers

    Femmes

    0100200300400 100 200 300

    Lecture : mme fcondit et mortalit inchanges et sans

    migrations, la population serait passe dun peu p lus de 55 millions

    au 1er janvier 1981 (pyramide ple ine) 60,4 millions au

    1er janvier 2011 (pyramide en contour). La comparaison des deux

    pyramides ci-contre illustre la croissance dmographique lie la

    forme de la pyramide des ges de 1981.

    b. effet forme de la pyramide des ges en 1981

    Champ : France.

    Source : Insee, calculs des auteurs.

  • 8/3/2019 Portrait social de l'Insee

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    32 France, portrait social - dition 2011

    Pour aller plus loin

    Fcondit Prsde10%desfemmesnesentre1945et1953et14%deshommesnsentre1943et1951nont

    pas eu denfant. Ne pas avoir eu denfant : plus frquent pour les femmes les plus diplmes et les hommes lesmoins diplms , Insee Rfrences France, portrait social, dition 2006.

    Les femmes ont aujourdhui leur premier enfant vers 28 ans, contre 24 ans dans les annes 1970 et25 ans au dbut du xxe sicle. Pourquoi le nombre de naissances continue-t-il daugmenter ? Population et socits n 454,Ined, mars 2009.

    La fcondit aurait pu crotre plus fortement en France sans la rcession. Deux enfants par femme dans la France de 2010 : la fcondit serait-elle insensible la criseconomique ? , Population et socits n 476, Ined, mars 2011.

    Mortalit et longvit Le nombre de dcs augmente depuis 2006 car les gnrations les plus ges sont de plus en plus

    nombreuses. La mortalit infantile stagne tandis que celle de nos voisins europens continue debaisser.Lenombrededcsaugmente,lesprancedevieaussi, InseePremire n 1318,octobre 2010.

    lheure o les retombes de la rvolution cardiovasculaire en termes desprance de viespuisent, les futurs gains desprance de vie pourraient venir dune attention grandissante porteaux personnes ges.Esprancedevie:peut-ongagnertroismoisparanindfiniment?, Population et socits n 473,

    Ined, dcembre 2010. Il y a treize fois plus de centenaires en 2010 quen 1970. Un sur deux vit encore domicile.

    15000centenairesen2010enFrance,200000en2060?,InseePremiren 1319,octobre2010.

    Couples La proportion de jeunes de 20 24 ans en couple ne baisse plus. Celle des personnes de plus de

    60 ans en couple continue daugmenter. Vivre en couple , Insee Premire n 1281, fvrier 2010.

    Malgr une trs forte progression, le nombre des pacss reste faible aux ges o lon se met encouple. Ainsi, au 1erjanvier 2009, 3 % des adultes de 18 39 ans sont pacss.

    Un million de pacss dbut 2010 , Insee Premire n 1336, fvrier 2011.

    volution dmographique Bilan dmographique 2010 - La population franaise atteint 65 millions dhabitants, Insee

    Premire n 1332, janvier 2011.

    Lvolution dmographique rcente en France : les adultes vivent moins souvent en couple ,Population n 3, Ined, 2010.

    Projections de la population lhorizon 2060 - Un tiers de la population g de plus de 60 ans ,Insee Premire n 1320, octobre 2010.

    The greying of the baby boomers - A century-long view of ageing in European populations ,Statistics in Focus, Eurostat, 23/2011.

  • 8/3/2019 Portrait social de l'Insee

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    Les immigrs, les descendants dimmigrs et leurs enfants

    Pascale Breuil-Genier, Catherine Borrel, Bertrand Lhommeau*

    En 2008, 8,4 % des personnes vivant en France sont immigres. Deux immigrs sur dix viventen Francedepuisquaranteans aumoins et trois sur dix sont arrivs il y a moins dedix ans. Parailleurs, les descendants directs dimmigrs reprsentent 11 % de la population en Francemtropolitaine ; la moiti ont entre 18 et 50 ans, et parmi eux, la moiti ont un seul parentimmigr.La diversit des origines de la population se retrouve chaque anne dans les naissances. En

    2010, comme au dbut des annes 1980, 16 % des nouveaux-ns ont une mre immigre.Souvent, le pre et la mre ont des histoires diffrentes. Ainsi, parmi les enfants ns entre2006et 2008ayantunparent immigr, six sur dix ont unautre parentqui nest pas immigr.Sur deux gnrations et en combinant les histoires des deux parents, les histoires familialesdes enfants ns entre 2006 et 2008 sont donc varies : un enfant sur dix a deux parentsimmigrs, six sur dix ont deux parents qui ne sont ni immigrs ni descendants dimmigrs, ettrois enfants sur dix ont des profils plus mixtes . Cette diversit apparat encore plusnettement quand on tient compte des pays dorigine des parents ou grands-parents.

    En 2008, 5,3 millions dimmigrs1 rsident en France (5,2 millions en mtropole). Cest untiers de plus quen 1982 ; ils taient alors 4 millions (voir fiche 2.3). La part des immigrs dansla population de la France est ainsi passe de 7,4 % au cours des annes 1980 et jusqu la findes annes 1990 8,4 % en 2008 ; elle a cr d1 point en 10 ans.

    Deux immigrs sur dix vivent en France depuis quarante ans au moins et troissur dix sont arrivs il y a moins de dix ans

    Diverses vagues dimmigration ont contribu la composition de la population immigreactuelle2. Lanciennet de prsence sur le territoire tmoigne de ces apports successifs(figure 1). Les immigrs les plus anciens viennent majoritairement dEurope du Sud. En 1982,

    Vue densemble - Portrait de la population 33

    * Pascale Breuil-Genier, Catherine Borrel, Bertrand Lhommeau, Insee.1. La population immigre est constitue des personnes nes trangres ltranger et rsidant en France. Elle comprenddonc en partie des personnes qui, depuis leur arrive, ont acquis la nationalit franaise. linverse, elle exclut lesFranais de naissance ns ltranger et rsidant en France ainsi que les trangers ns en France.2. Lanalyse des caractristiques des personnes prsentes ne reflte que partiellement lhistoire migratoire puisquelle netient compte que des migrants qui sont rests en France. En outre, les vagues migratoires les plus anciennes du XIXe ou dudbut du XXe sicle, tels que les Belges, Polonais, Russes, etc., ne sont plus reprables : les immigrs et leurs descen-dants directs sont pour la plupart dcds.

    Repres

    5,3 millions dimmigrs en 2008 en France :- la moiti sont des femmes,- 15 % ont moins de 30 ans, 36 % ont 60 ans ou plus,- 38 % sont originaires dEurope, 43 % sont originaires dAfrique.

    voir fiche 2.3

  • 8/3/2019 Portrait social de l'Insee

    23/117

    la France comptait plus dun million dimmigrs originaires dEspagne ou dItalie. Leurnombre a diminu de prs de la moit i depuis (du fait des dcs ou des retours au paysdorigine). En 1982, la population immigre la plus nombreuse tait originaire du Portugal(plus de 600 000 personnes). Elle lest reste jusquen 1999, mais comme limmigration

    italienne ou espagnole, du fait des dcs ou des retours au pays dorigine, elle diminuergulirement au fil du temps. De fait, en 2008, prs de 600 000 immigrs sont originairesdEspagneoudItalie,etautantsontvenusduPortugal;84%despremierset69%dessecondssont arrivs en France depuis au moins 30 ans.

    Lessor de limmigration algrienne a commenc au dbut des annes 1950 et sestpoursuivi au cours des dcennies suivantes. De 600 000 en 1982, le nombre dimmigrs nsen Algrie a augment de prs de 20 % pour atteindre 710 000 en 2008. La continuit delimmigration algrienne se reflte dans lanciennet de la prsence en France de sesimmigrs : en 2008, 25 % des immigrs venus dAlgrie sont arrivs en France depuis 40 ansou plus tandis que 29 % y vivent depuis moins de 10 ans. Les migrations venues dun pays

    dAfrique hors Maghreb sont plus rcentes. En 2008, le nombre dimmigrs dAfrique horsMaghreb3 est de 670 000. 43 % dentre eux sont en France depuis moins de 10 ans et seuls12 % y rsident depuis 30 ans ou plus (3 % depuis 40 ans ou plus).

    La quasi-totalit des immigrs originaires dAsie (97 %) vit en France depuis moins de 40 ans.Mais au sein de ce groupe les profils migratoires prsentent des caractristiques trs contrastes.La plupart des immigrs dAsie du Sud-est (Cambodge, Laos, Vietnam) sont venus en France aprsles vnements qui ont affect cette rgion du monde la fin des annes 1970 : 70 % dentre euxse sont tablis en France depuis 20 39 ans. Larrive des immigrs originaires de Turquie a tplus tale dans le temps. Limmigration des autres pays dAsie (Chine, Liban, Sri-Lanka, etc.) esttrs rcente : plus de 4 immigrs sur 10 vivent en France depuis moins de 10 ans.

    Au total, 20 % des immigrs vivent en France depuis 40 ans au moins, 50 % habitent enFrance depuis 10 40 ans et 30 % sont arrivs il y a moins de 10 ans.

    34 France, portrait social - dition 2011

    3. Hors Algrie, Maroc, Tunisie, il y a plus de 50 pays dans cette zone gographique.

    Pays de naissanceEffectifs

    (en milliers)

    Anciennet darrive en France

    Totalmoins

    de10 ans10-19 ans 20-29 ans 30-39 ans

    40 ans

    et plus

    Europe 2 030 25 13 8 18 36 100Union europenne (UE 27) 1 810 22 12 8 18 39 100dont : Espagne 260 8 4 3 10 75 100

    Italie 320 9 5 4 7 76 100Portugal 580 11 11 9 41 28 100Autres pays de lUE 27 650 44 20 12 8 17 100

    Autres pays dEurope 220 48 20 6 12 14 100

    Afrique 2 270 32 19 18 18 14 100Maghreb 1 600 27 16 17 21 18 100dont : Algrie 710 29 16 14 16 25 100

    Maroc, Tunisie 890 25 16 20 25 13 100Autres pays dAfrique 670 43 24 20 9 3 100

    Asie 760 33 21 26 17 3 100dont : Turquie 240 28 22 27 20 2 100

    Cambodge, Laos, Vietnam 160 12 11 39 31 6 100Autres pays dAsie 360 46 25 20 8 3 100

    Amrique, Ocanie 280 47 23 19 8 3 100Ensemble 5 340 30 17 15 17 20 100

    1. Les personnes immigres en 2008, selon le pays de naissance et lanciennet darriveen France

    en %

    Champ : France.

    Note : la rpartition par anciennet est calcule sur les personnes ayant donn leur anne darrive.

    Source : Insee, recensement 2008, exploitation principale.

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    3,1 millions de personnes de 18 50 ans nes en France mtropolitaine ontau moins un parent immigr

    Les immigrs ont parfois eu des enfants aprs leur arrive en France, que ce soit avec unepersonne immigre ou non. En 2008, environ 6,5 millions de descendants directs dun ou dedeux parents immigrs vivent en France mtropolitaine (et y sont ns)4. 3,1 millions ontentre 18 et 50 ans, la moiti dentre eux ont un parent immigr et un parent non immigr(figure 2).

    Lorigineduoudes parents immigrs des descendants de18 50ans est logiquement lielanciennet des diffrentes vagues de migrations : la moiti des descendants directs ont unparent immigr nenEurope (huit fois sur dix enEspagne, en Italie ouauPortugal), et 35% ontun parent n au Maghreb. Par ailleurs, lorsque lun des parents est immigr dAfrique, dAsieou du Portugal, deux fois sur trois lautre est aussi immigr, ventuellement dun autre pays.Pour les autres pays dEurope, cest le cas une fois sur trois, voire moins. Ces carts sexpli-

    quent en partie par les circonstances de limmigration des parents. Notamment, la part desimmigrs venus en couple varie selon les pays dorigine, en lien avec lge darrive et le motifde migration.

    Vue densemble - Portrait de la population 35

    4. Personnes rsidant en mnages ordinaires, nes et vivant en France mtropolitaine, et qui ont un pre ou une mreimmigr. Cette estimation du nombre de descendants combine le recensement de la population (pour les moins de18 ans), lenqute Trajectoires et Origines (pour les 18-50 ans) et lenqute Emploi (pour les 51 ans ou plus) . Avec lesdfinitions retenues, les enfants ayant migr avec leurs parents sont eux-mmes considrs comme des immigrs et noncomme des descendants dimmigrs. Par dfinition, aucun descendant dimmigr nest lui-mme immigr.

    Pays de naissance du parent immigr

    1 Un ou deux parents immigrs

    (en milliers)

    Dont deux parents immigrs

    en milliers en %

    Europe 1 540 580 38

    Union europenne (UE 27) 1 470 550 38

    dont : Espagne 350 120 33

    Italie 430 140 33

    Portugal 420 270 65

    Autres pays de lUE 27 280 30 10

    Autres pays dEurope 70 30 37

    Afrique 1 280 870 68

    Maghreb 1 090 750 69

    dont : Algrie 620 410 67

    Maroc, Tunisie 470 340 71Autres pays dAfrique 190 120 62

    Asie 210 130 63

    dont : Turquie 60 60 90

    Autres pays dAsie (y.c. Cambodge, Laos, Vietnam) 140 70 51

    Amrique, Ocanie 50 10 29

    Ensemble des descendants 3 080 1 590 52

    2.Paysdenaissance des parents immigrsdes descendants directs gsde18 50ans en2008

    1. Pays du parent immigr, celui du pre sil est diffrent de celui de la mre.

    Champ : adultes ns en France mtropolitaine dau moins un parent immigr entre 1958 et 1990 et vivant en France mtropolitaine en mnage ordinaire.

    Lecture : 1,6million de personnes de 18 50 ansnes et vivant en Francemtropolitaine ontdeux parentsimmigrs. Parmi elles,270 000ont un preimmigr du

    Portugal (et une mre galement immigre, du Portugal ou dailleurs).

    Source : Ined ; Insee, enqute Trajectoires et Origines 2008.

  • 8/3/2019 Portrait social de l'Insee

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    Pour 10 % des naissances actuelles, les deux parents sont immigrs, pour15 % un seul

    La diversit des histoires familiales de la population se retrouve chaque anne dans les

    naissances. Lenqute Trajectoires et Origines 2008 permet dtudier le lien la migration desenfants qui naissent en France en remontant de deux gnrations, celle des parents puis celledes grands-parents5.

    Entre 2006 et 2008, 16 % des naissances sont de mre immigre, niveau proche de celuidu dbut des annes 1980 (encadr). La part des naissances dau moins un parent immigr(pre ou mre) est logiquement plus leve, 24 % pour 2006-2008 ; elle inclut 15 % denaissances dun parent immigr et dun parent non-immigr. Au total, cette dernire partajoute celle des naissances de deux parents non-immigrs (76 %) conduit 90 % denaissances dau moins un parent non-immigr. Autrement dit, seul un bb sur dix a deuxparents immigrs.

    Les parents sont plus souvent tous les deux immigrs lorsquils sont originaires de payshors de lUnion europenne que de pays dans lUnion (figure 3), pour les naissances2006-2008 comme pour lensemble desdescendants dimmigrs (cf. supra). Lorsquun parentestimmigr,lautreparentnestpasimmigrdanssixcassurdix,etnestniimmigrnidescen-dant dimmigr dans un tiers des cas.

    Pour 15 % de naissances, lun des grands-parents est immigr et les parentsne le sont pas

    Parmi les enfants ns entre 2006 et 2008, 15 % ont un grand-parent immigr sans avoir deparent immigr : un de leurs parents est donc descendant direct dimmigr, et quatre fois surcinq le deuxime parent ne lest pas.

    Au total, pour la moiti des naissances dun parent immigr ou descendant dimmigr,lautre parent nest ni immigr, ni descendant dimmigr ; cette part slve trois quartssi limmigration est de lUnion europenne et 45 % si elle est dun pays hors Unioneuropenne.

    36 France, portrait social - dition 2011

    Total

    Origine du parent immigr

    ou descendant dimmigr1

    Union europenne Maghreb Autre

    Deux parents immigrs 10 1 4 5Un parent immigr et un parent descendant dimmigr 6 1 4 1Un parent immigr et un parent ni immigr ni descendant dimmigr 9 1 4 3Deux parents descendants dimmigrs 3 1 1 0Un parent descendant dimmigr et un parent ni immigr ni descendant dimmigr 12 7 3 2Deux parents ni immigrs ni descendants dimmigrs 61

    Total 100

    3. Rpartition des naissances, selon le statut dimmigr et de descendant dimmigrdes parents et leur origine

    en %

    1. Origine du pre si les deux parents sont immigrs ou descendants dimmigrs.

    Champ : enfants ns en 2006, 2007 ou 2008 en France dun parent qui vit en mnage ordinaire en France mtropolitaine.

    Lecture : 10 % des enfants ns en 2006-2008 ont deux parents immigrs : 1 % ont un pre immigr n dans l UE 27, 4 % un pre immigr n dans le

    Maghreb,5 % unpreimmigr ndansun autrepays.Et 6 % desenfantsnsen 2006-2008ontun parentimmigr etun parent descendantdirect dimmigr

    (n en mtropole).

    Source : Ined ; Insee, enqute Trajectoires et Origines 2008.

    5. Chaquepersonneenqutedcrit tous sesenfants, quils vivent ou nonavec elle. Par la suite,on sintressera ceux deces enfants ns en Franceaprs 2006, cest--dire principalemententre 2006et 2008(avecquelquesnaissances 2009).

  • 8/3/2019 Portrait social de l'Insee

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    Un enfant peut finalement avoir de zro quatre grands-parents ns ltranger, pouvanttre originaires de pays diffrents. Sur deux gnrations, lhistoire familiale des descendantsdimmigrs est trs varie et cette diversit est difficile rsumer en un chiffre unique. Parmi lesenfants ns entre 2006 et 2008, 15 % ont quatre grands-parents ns trangers ltranger et prs

    de 61 % nen ont aucun. 25 % ont donc la fois des grands-parents ns trangers ltranger etdes grands-parentsqui ne lesontpas : 8 % ont unseulgrand parentntranger ltranger, 14%en ont deux, et 3 % en ont trois. n

    Vue densemble - Portrait de la population 37

    Encadr

    Part des naissances de mres nes ltranger et indice conjoncturel de fcondit

    Entre 14 % et18% denaissancesdemres nes ltranger depuis 30 ans

    Entre 2006 et 2008, 16 % des naissances sont

    de mre immigre daprs lenqute Trajectoireset Origines. Cette proportion nest pas dispo-nible en srie longue. Toutefois, les donnes deltat civil permettent de connatre la part desnaissances de mres nes ltranger (ltat civilne permet pas de reprer rigoureusement si lesparents sont immigrs, mais uniquement silssont ns ltranger). En France mtropolitaine1,cette part a oscill entre 14 et 18 % sur les trentedernires annes, en lien avec les volutions dela part des femmes nes ltranger parmi les

    femmes en ge davoir des enfants (figure 1) :

    elle a diminu de 1983 la fin des annes 1990avant daugmenter nouveau dans les annes2000 et de stablir 18 %2 en fin de priode. En

    lienaveclaproportiondefemmesnesltrangerdans chaque dpartement, la part des naissancesqui leur sont dues est trs variable : de 54 % enGuyane et 49 % en Seine-Saint-Denis 3 % dansla Manche en 2010.

    En 2007, lindice conjoncturel de fcondit desfemmes nes en dehors de lUnion europenneest de 3,2 enfants par femme

    La part des naissances de mres nes ltranger est suprieure la part de femmes

    nes ltrang er dans les femmes en ge

    0

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    16

    18

    20

    1977 1981 1985 1989 1993 1997 2001 2005 2009

    Europe hors ex-URSS

    Asie (y c. Turquie)

    Autres pays dAfrique

    Maghreb

    Autres pays

    en %

    1. Part des naissances de mres nes ltranger

    Note : lasuitedes volutions de lamthode de traitement desdonnes,lessriesprsententune lgreruptureen 1998 (affectant principalement lapart des

    naissances de mre immigre ne dans un autre pays).

    Champ : France mtropolitaine.

    Lecture : pour100bbsnsen France mtropolitaine en2010,18 avaient unemrene ltranger dont 3 enEuropehorspaysde lex-URSS,7 auMaghreb,

    4 dans le reste de lAfrique.

    Source : Insee, statistiques de ltat civil.

    1. Les donnes pour la France ne sont pas disponibles avant 1994.2. Dans lenquteTrajectoire etOrigines, lamreest immigrepour 16% des naissances(le prepour18 %). En ajoutant2 % de mres nes franaises ltranger, on retrouve la part des naissances de mres nes ltranger des donnes deltat civil. Il enest demmepour les pres entenantcomptedu fait que 1 % dentreeuxsontns franais ltranger.

  • 8/3/2019 Portrait social de l'Insee

    27/117

    38 France, portrait social - dition 2011

    Encadr (suite)d'avoir des enfants (12% des femmes de 15 50 ans en 2007, figure 2). Lcart sexplique enpartie par la rpartition par ge des femmes

    nes ltranger : elles sont plus nombreusesaux ges les plus fconds. Mais il sexpliqueaussi par le fait que leur indice conjoncturelde fcondit (ICF) est plus lev (3,2 enfantspar femme pour les femmes nes hors delUnion europenne 27, contre 2,0 enmoyenne). Il est encore plus lev pour lesfemmes de nationalit trangre (4,0 enfantspa r f em m e de na t i ona l i t ho r s Un ioneuropenne 27), mais ces dernires repr-sentent une part plus faible de la population

    en ge davoir des enfants. Au total, plus onsintresse des populations proches de lamigration, plus lICF est lev3, mais plus la

    proportion de femmes concernes est faible.Limpact des femmes trangres ou nes

    ltranger sur lICF est cependant limit par le faitquelles ne reprsentent que 6 et 12 % desfemmes de 15 50 ans. Sans elles, lICF ne seraitdonc infrieur que de 0,1 enfant par femme lICF global : les indices conjoncturels de fcon-ditdesfemmesfranaisesounesenFrancesontproches de 1,9 en 2007, soit un niveau toujoursrelativement lev par rapport aux autres payseuropens.

    Naissances Femmes de 15 50 ans1 Indice

    conjoncturel

    de fconditNombre en %Nombre

    (en milliers)en %

    Selon la nationalit de la mreNationalit franaise 714 950 87 14 349 94 1,87Nationalit trangre de lUE 27 14 799 2 298 2 1,87Nationalit trangre hors UE 27 88 956 11 694 5 4,00Selon le pays de naissance de la mre

    Ne en France 672 836 82 13 486 88 1,86Ne ltranger dans lUE 27 18 342 2 436 3 1,79Ne ltranger hors UE 27 127 527 16 1 419 9 3,16Ensemble des mres 818 705 100 15 341 100 1,98

    2. Naissances et indice conjoncturel de fcondit en 2007, selon la nationalit ou le paysde naissance des mres

    1.les effectifsde femmessontcalculs enmoyenne annuelle,comme moyennedesrecensements2007et 2008 ; ilsne sont pasdisponiblespourdes annes

    plus rcentes et diffrent trs lgrement des effectifs habituellement utiliss pour calculer les indices conjoncturels de fcondits (effectifs issus des

    estimations de population non dtailles par nationalit ou pays de naissance).

    Champ : France.

    Sources : Insee, statistiques de ltat civil 2007 et recensements de la population 2007 et 2008, exploitation principale.

    3.Dautantque lICF estim sur des populations venant de migrer porte sur unepriode de forte fcondit, les migran-tes retardant souvent la maternit aprs la migration. Comme cet ICF ne tient pas compte de la pr iode de faib lefcondit qui prcde, il donne une vision un peu haute de la fcondit des nouvelles arrivantes.

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    Vue densemble - Portrait de la population 39

    Pour aller plus loin

    Dmographie et migrations

    Lapport des trangres au taux de fcondit national est modeste (+ 0,1 enfant par femme), malgr

    une fcondit en hausse chez les nouveaux entrants. Deux enfants par femme dans la France de 2006 : la faute aux immigres ? Population et socitn 432, Ined, mars 2007.

    7 %, soit 1,7 million de personnes ges de 18 60 ans nayant aucun lien directou indirect avec lamigration (nes en mtropole de parents ns en mtropole) ont vcu au moins un an hors de lamtropole ; 21 % des immigrs et 25 % des descendants directs dimmigrs gs de 18 50 ans ontune double nationalit. Trajectoires et origines : enqute sur la diversit des populations en France - Premiers rsultats ,Documents de travailn 168, Ined, octobre 2010.

    Sur les 97 736 nouveaux migrants signataires dun contrat daccueil et dinsertion, accueillisen2009, plus de lamoititaient djenFrance depuisau moins deuxans et 3 sur 10 rgularisaientleur situation administrative. Les nouveaux migrants en 2009 , Infos migrations n 19, DSED, janvier 2011.

    Un tiers des descendants dimmigrs de 18 50 ans ns en mtropole vivent en le-de-France. tre n en France dun parent immigr , Insee Premire n 1287, mars 2010.

    Formation, emploi et discrimination

    Les immigrs prouvent souvent des difficults avec la langue franaise, mme si cela ne constituepas forcment une gne pour travailler. Langue, diplmes : des enjeux pour laccs des immigrs au march du travail , Insee Premire

    n 1262, novembre 2009. Le niveau de diplme des descendants directs dimmigrs est lgrement plus faible que celui des

    Franais de parents franais. Les descendants dimmigrs , Infos migrations n 15, DSED, juillet 2010.

    Les hommes et femmes ayant un parent immigr originaire du Maghreb ont un taux demploi bieninfrieur ceux dont les parents sont franais de naissance, et cet cart ne sexplique que trspartiellement par leur profil (diplme, etc.). Les carts de taux demploi selon lorigine des parents : comment varient-ils avec lge et lediplme ? , Insee Rfrences France, portait social, dition 2010.

    Unpeumoinsde14%despersonnesgesde1850ansdclarentavoirvcudesdiscriminations:ellessont26%chezlesimmigrs,24%chezlesfilsoufillesdimmigrset10%chezlesautres.Lesdiscriminations:unequestiondeminoritsvisibles,Populationetsocitn466,Ined,avril2010.

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    Diplmes et insertion professionnelle

    Batrice Le Rhun, Pascale Pollet*

    Les conditions daccs lemploi des jeunes qui entrent sur le march du travail varientbeaucoup selon le niveau de diplme. Lesplus dsavantags sont ceux qui sortent du systmeducatif sans tre diplms de lenseignement secondaire. Le choixde la spcialit de forma-tion a aussi une influence sur laccs lemploi et la qualit de linsertion professionnelle.Certains jeunes sont mieux prparsque dautres cette entre dans le monde professionnel :les apprentis, dont la formation alterne avec une exprience professionnelle valide par un

    contrat de travail, en apportent lexemple.Les jeunes ont t particulirement touchs par la crise de 2008-2009. Le diplme a cepen-dant rempli son rle protecteur vis--vis du chmage. En 2010, parmi les jeunes actifs sortisdu systme ducatif depuis moins de cinq ans, 11 % des diplms du suprieur se dclarentau chmage, contre 23 % des diplms du secondaire et 44 % de ceux non diplms oudiplms uniquement du brevet des collges.

    Linsertion professionnelle est progressive. Les actifs rcents, cest--dire les actifs1 ayant

    termin leurs tudes initiales depuis moins de cinq ans2

    , sont plus souvent en situation dechmage que les personnes ayant plus danciennet sur le march du travail. En 2010, le tauxde chmage des actifs rcents est suprieur 20 % alors quil est de 11 % pour les actifs sortisdelcoledepuis510ansetde7%pourceuxsortisdepuisplusde11ans.Ceconstatestvraiquelle que soit la conjoncture conomique : entre 2003 et 2010, le taux de chmage des actifsrcents est suprieur de 6 10 points celui des actifs sortis depuis cinq dix ans et de 9 13 points celui de ceux sortis depuis plus de dix ans. De surcrot, lorsque ces jeunes travail-lent, leurs conditions demploi sont moins favorables que celles des actifs ayant plus dexp-rience : ils occupent plus souvent des emplois prcaires (CDD, intrim) ou dclasss (dunniveau de qualification infrieur leur diplme), et travaillent souvent moins quils ne le

    souhaiteraient (temps partiel subi par exemple).

    Vue densemble - Portrait de la population 41

    * Batrice Le Rhun, Pascale Pollet, Depp.1. Une personne active est au chmage ou en emploi au sens du BIT, voir fiche 3.2.2. La fin des tudes initiales (sortie de formation initiale) correspond la premire interruption de plus dun an dtudeseffectues en coles suprieures, universits, lyces, collges,centres de formationdes apprentisou coles primaires.

    Repres

    15 millions dlves, apprentis ou tudiants la rentre 2010 :40,8 % des jeunes de 18 25 ans sont encore scolariss. voir fiche 2.5

    le taux de russite au bac est de 85,6 % en 2010. voir fiche 2.6

    14 % des jeunes sont sortants prcoces dans l Union europenne 27 en 2010 ;12 % en France. voir fiche 6.2

    la dpense intrieure dducation reprsente 7,0 % du PIB en 2010 et la dpense

    intrieure de recherche et dveloppement en reprsente 2,3 % en 2009. voir fiches 2.7 et 2.8

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    Le niveau de diplme est un facteur essentiel de linsertion des jeunes

    Lefaitdtrediplmetleniveaudediplme3jouent de faon dterminante sur linsertionprofessionnelle en dbut de carrire. En effet, quelle que soit la conjoncture au moment de

    leur entre sur le march du travail, la situation professionnelle des diplms du suprieur estnettement meilleure que celle des diplms de lenseignement secondaire (CAP-BEP, bacca-laurat ou quivalent) ou des peu diplms (personnes sorties de formation initiale avecuniquement le brevet ou sans aucun diplme). En 2010, 11 % des actifs rcents diplms delenseignement suprieur sont au chmage contre respectivement 23 % et 44 % de leurshomologuesdiplmsdusecondaireetpeudiplms(figure 1).Entre1979et2010,letauxdechmage des actifs rcents diplms du suprieur est de 5 16 points infrieur celui desdiplms du secondaire et de 19 40 points celui des peu diplms. La situation des peudiplms sur le march du travail est donc nettement plus dgrade : ils mettent plus de temps obtenir un emploi, souvent prcaire. Cette plus grande prcarit perdure au cours de leur vie

    professionnelle : aprs cinq ans sur le march du travail, le taux de chmage des peu diplmsse situe entre 20 % et 30 % contre 10 % pour lensemble des actifs ayant la mme anciennetsur le march du travail (taux mesurs sur la priode 2003-2010). De mme, aprs plus de dixans sur le march du travail, les peu diplms ont encore un taux de chmage de 10 % contre6 7 % tous diplmes confondus. Ils ont par ailleurs peu recours la formation continue quipourrait tre un moyen dacqurir un diplme.

    Notons toutefois que le niveau scolaire des jeunes a nettement augment jusquau milieudes annes 1990 (encadr 1). Il a donc permis une part plus importante de jeunes dtrediplms de lenseignement suprieur. En moyenne, sur les sortants de formation initiale en

    2007, 2008 ou 2009, 42 % taient diplms de lenseignement suprieur, 41 % possdaientau plus un diplme du secondaire et 17 % quittaient lcole peu diplms (figure 2) ; ils repr-sentaient respectivement 16 %, 44 % et 40 % des sortants la fin des annes 1970. Le niveaudediplmedessortantsdeformationinitialesemblestrestabilisaucoursdesannes2000.

    42 France, portrait social - dition 2011

    3. Le niveau de diplme est le plus haut diplme que lenqut dclare dtenir.

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    1979 1983 1987 1991 1995 1999 2003 2007

    Diplme de lenseignement suprieur

    CAP-BEP, bac ou quivalent

    Brevet ou aucun diplme

    en % de la population active

    44,3 %

    10,7 %

    20,1 %

    22,5 %

    2010

    Ensemble

    1.Tauxdechmageunquatreansaprslafindestudesinitiales,selonleniveaudediplme

    Champ : France mtropolitaine, population des mnages, jeunes actifs ayant quitt la formation initiale depuis 1 4 ans.Note:tauxdechmageenmarsdechaqueannesaufcellesdurecensement(janvieren1990et1999)jusquen2002,enmoyenneannuellepartirde2003.SuitelamiseenplacedelenquteEmploiencontinu,ilyaunchangementdesriepartirde2003.Lestauxdechmageprsentsdanscegraphiquecorrespondent linterprtationfranaisedu chmageBIT jusquen2002. partirde 2003, ilscorrespondent linterprtationdEurostat,adopte parlInseedepuisnovembre 2007.Lecture : au sens du BIT, en 2010, 20,1 % des jeunes actifs ayant quitt les tudes initiales depuis 1 4 ans sont au chmage.Source : Insee, enqutes Emploi ; calculs Depp.

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    ainsi que les spcialits de formation

    Laccs lemploi et les conditions dinsertion dpendent aussi de la formation choisie,professionnelle ou gnrale, et du domaine ou des disciplines tudis, comme le confirment

    notamment des travaux rcents sur la priode 2003-2009 [Insee, 2010]. Ces travaux montrentque les diplms du domaine de la production ont souvent un devenir plus favorable que ceuxdes services, en particulier lorsquils sortent de spcialits de la production dbouchant surdes mtiers dans des secteurs de pointe. En revanche, dautres formations conduisent des

    Vue densemble - Portrait de la population 43

    Encadr 1

    Llvation du niveau dtudes chez les moins diplms

    En vingt ans, le niveau de diplme des jeunes

    sortants du systme ducatif a beaucoupaugment. En 1991, 69 % des jeunes de 20 24 ans taient diplms de lenseignementsecondaire : 30 % taient diplms de BEP ouCAP et 39 % bacheliers. En 2010, 83 % desjeunes du mme ge sont diplms du secon-daire : 16 % ont un CAP-BEP et 67 % sont bache-liers. Parmi ces derniers, 85 % poursuivent destudes dans le suprieur. Au dbut des annes1990, environ 20 % des jeunes de 25-29 anstaient diplms du suprieur, ils sont environ42 % en 2008.

    Paralllement cette lvation du niveaudtudes, la proportion de jeunes peu diplmsparmi les 20-24 ans a diminu : elle est passe de31% en 1991 17 % en 2010. Parmi ces 17 % dejeunes peu diplms, 60 % ont atteint la dernireanne de CAP ou de BEP, ou une terminalegnrale, technologiqueou professionnelle, maissans en obtenir le diplme ; 10 % ont tudi jusquen classe de seconde ou de premiregnrale ou technologique et 40 % ont arrtleurs tudes au collge ou en premire anne de

    CAP ou de BEP.Mme au sein de la population des jeunes qui

    quittent le systme scolaire avant la fin delenseignement secondaire, llvation du niveaudtudes est perceptible. Les sorties dlves auxniveaux les plus faibles se rduisent, tandis queles sorties les plus tardives dans la formationinitiale secondaire augmentent. Cette lvationdu niveau sest faite par palier entre le milieu desannes 1990 et la fin des annes 2000. Toutdabord, entre 1996 et 2000, la part des jeunes

    sortants aprs une anne terminale de CAP ou deBEP a augment, passant de 24,5 26,1 %, audtriment de celle des sortants de collge ou depremire anne de CAP ou BEP (figure). Dans unsecond temps, pendant les annes 2000, cest lapart des sortants des annes terminales de

    baccalaurat gnral , technologique ou

    professionnel qui a augment (passant de 66,9 70,0 %), les sorties au niveau CAP-BEP serduisant. Lal longement de la dure descolarisation des jeunes en difficult scolairersulte davantagedune poursuite dtudes au seinde lenseignement professionnel, cest--dire enclasse de CAP, de BEP et de baccalaurat ou debrevet professionnel, quen second cycle gnralou technologique.

    Llvation du niveau dtudes se ressent aussisur lemploi. Dune gnration lautre, despostes de travail correspondant des catgoriesdemploisdouvriers ou demploys sont pourvus des niveaux de diplmes plus levs quaupara-vant : la comparaison intergnrationnelle faitapparatre un glissement des niveaux fin decollge et CAP-BEP pour les seniors vers lesniveaux CAP-BEP et baccalaurat-brevet profes-sionnel pour les juniors [Cereq, mai 2008].Cependant, dans le mme temps le poids desemplois douvrier a baiss tandis que le poids desemplois deprofession intermdiaires et de cadresa augment. Compte tenu de lvolution du

    march du travail, la situation des jeunes quittantlcole sans un bagage minimum, un diplme deniveau CAP-BEP ou un baccalaurat devient deplus en plus problmatique.

    1996 2000 2004 2008

    Niveau 3e ou 1e annede CAP-BEP 8,4 7,0 6,3 5,7

    Niveau CAP-BEP 24,5 26,1 24,7 24,3

    Niveau Bac ou BP 67,1 66,9 69,0 70,0

    volution de la part des sortants du secondaireselon le niveau de formation atteint

    en %

    Champ : France mtropolitaine.Source : Depp, recensements exhaustifs effectus auprs des tablissements

    denseignement secondaire (y compris apprentis et lyces agricoles).

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    segments plus saturs du march du travail et laccs lemploi est plus difficile. Un certainnombre de spcialits, considres comme gnralistes par les employeurs, dbouchentsur une gamme de professions large, aux opportunits varies pour les jeunes diplms. Cestnotamment le cas de la spcialit comptabilit-gestion, qui, selon le niveau de diplme, nerserve pas le mme sort ses diplms : les actifs rcents diplms de CAP-BEP de cettespcialit ont un taux de chmage nettement suprieur celui des titulaires dun diplme pluslev de la mme spcialit. Les titulaires de DUT-BTS en comptabilit-gestion en emploi

    occupent quant eux en majorit des postes demploys administratifs et non des postes decadresoudeprofessionsintermdiaires.Encequiconcernelesfilireslesmoinsporteuses,lesCAP-BEP des services, du textile, habillement cuir et les baccalaurats professionnels desecrtariat dbouchent bien souvent sur une embauche difficile (en moyenne entre 2003 et2009,letauxdechmagedesCAPtextile,cuirethabillementestde27 %surlesdixpremiresannes qui suivent la sortie de formation initiale), des emplois peu rmunrateurs (environ1 100 euros nets mensuels) et du temps partiel.

    loppos, plusieurs formations du suprieur permettent une insertion professionnellefavorable. Dans le domaine de la production, les DUT-BTS et les licences professionnellesaffichent un taux de chmage des jeunes diplms voisin de 10 % en moyenne et un salairemdiandenviron1600eurosnetsmensuels,suprieurceluidesmmesdiplmesmaisdansdautres spcialits. Les titulaires de licences ou masters en sciences ou informatique, et endroit ou conomie connaissent galement des dbuts encourageants. Cest aussi le cas desdiplms de masters en commerce, vente, comptabilit et gestion, qui connaissent un taux dechmage compris entre 5 et 9 % selon la spcialit. Le taux de chmage des jeunes diplmsdes coles dingnieurs et de commerce, comme celui des docteurs en sciences, est faible(4 7 %) et le salaire mdian de ceux en emploi plutt lev (2 300 euros). Enfin, les diplms

    44 France, portrait social - dition 2011

    Niveau de diplme des sortants

    Diplms du suprieur 42

    Diplms du suprieur long 27

    Doctorat 2DEA, DESS, Master 8cole suprieure 6Matrise 3Licence 8

    Diplms du suprieur court 15

    Diplme dtudes universitaires gnrales 0BTS, DUT et quivalents 12Paramdical et social 3

    Diplms du secondaire 41

    Bacheliers et diplmes quivalents 24Baccalaurat gnral 8Baccalaurat technologique, professionnel et assimil 16

    CAP BEP ou quiv