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Posters – Pathologies respiratoires agricoles Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com P01 Alte´rations de la fonctionnalite´respiratoire des spe´cialistes de la maintenance des canalisations agricoles : re´sultats d’un programme de surveillance sanitaire M. Ricco’, L. Veronesi, C. Signorelli Universita ` di Parma, Dipartimento di sanita ` pubblica Objectifs.– Dans le cadre d’un programme de surveillance sanitaire, nous avons e ´value ´ les troubles respiratoires et allergiques dans sujets s’occupant de la maintenance des canalisations agricoles. Me ´thode.– Ouvriers (n : 18 ; tous de sexe masculin ; a ˆge moyen D.S. : 34,4 9,3 ans ; indice de Masse Corporelle [IMC] 25,4 2,8 kg/m2, 44 % de fumeurs), employe ´s re ´gu- lie `rement dans le secteur de la maintenance des canalisa- tions agricoles ont e ´te ´ les sujets de cette recherche. A ` l’issue du dernier roulement de la semaine, les sujets ont e ´te ´ soumis a ` l’e ´valuation de la fonctionnalite ´ respiratoire par le biais d’un examen spirome ´trique. Les re ´sultats ont e ´te ´ exprime ´s en pourcentage par rapport aux valeurs estime ´es. On a ensuite propose ´ aux sujets le questionnaire W/S-DQ (Rylan- der R., Peterson Y., Kelley J., Am J Ind Med 1990;17:121–6) pour l’e ´valuation de la symptomatologie ge ´ne ´rale et plus parti- culie `rement des sympto ˆmes respiratoires. Pour le groupe te ´moin, ont e ´te ´ conside ´re ´s 47 sujets de sexe masculin, de me ˆme a ˆge (35,3 9,0 ans), de me ˆme masse corporelle (24,2 3,6 kg/m2) et aux me ˆmes habitudes tabagiques (42,5 %), employe ´s de bureau, et soumis aux me ˆmes e ´valua- tions. Les donne ´es ainsi recueillies ont e ´te ´ soumises a ` une e ´tude statistique par le biais du test t pour les donne ´es non couple ´es (variables continues) et test de Fisher (variables dichotomiques), lorsque cela e ´tait approprie ´. Re ´sultats.– Par rapport aux te ´moins, les cas ont pre ´sente ´ des valeurs re ´duites de FEV1 (87,6 8,3 % vs. 101,6 11,1 ; p < 0,0001), FVC (85,1 10,1 % vs. 99,5 12,5 % ; p = 0,0005) et PEF (74,2 11,3 % vs. 93,2 20,4 % ; p = 0,0004). Un cas de le ´ge `re obstruction a aussi e ´te ´ releve ´ au niveau des petites voies respiratoires, avec re ´duction de MMEF (82,5 15,1 % vs. 92,1 30,2 %) et MEF75 (79,7 10,1 vs. 93,1 32,4 %). Ne ´an- moins, cela n’a pas de signification au niveau clinique ou statistique. L’analyse des questionnaires a mis en relief une pre ´valence majeure de symptomatologie respiratoire durant l’activite ´ professionnelle, chez les ouvriers (toux se `che, p = 0,0126 ; impression de constriction thoracique, p = 0,0217 ; irritation des voies respiratoires supe ´rieures, p < 0,0001) pluto ˆt que chez les te ´moins. Ont e ´te ´e ´galement plus fre ´quents les sympto ˆmes ce ´phaliques (p = 0,0006), asthe ´nie (p = 0,0102) et symptomatologie oste ´o-articulaire (douleurs, crampes musculaires ; p = 0,0016). Conclusion.– Bien que le nume ´ro de cas et le traitement statistique univarie ´ sugge `rent d’interpre ´ter les donne ´es avec prudence, la pre ´sente e ´tude confirme un inte ´re ˆt significatif des grandes et, dans une moindre mesure, des petites voies respiratoires chez les sujets employe ´s a ` la maintenance des canalisations. Un facteur de risque pourrait e ˆtre de ´termine ´ par l’exposition aux bioae ´rosols. P02 Scle´rodermie et exposition aux terresdiatome´esdans la viticulture : a ` propos d’un cas L. Perret 1 , S. Moisan 1 , F. Boissel 2 , P. Rucay 1 , B. Ripault 1 , G. Berrut 3 , C. Lavigne 1 , D. Penneau-Fontbonne 1 , Y. Roquelaure 4 1 CHU Angers 2 MSA 49 3 CHU Nantes 4 LEEST Angers Objectifs.– La scle ´rodermie syste ´mique est une affection chronique et se ´ve `re d’e ´tiologie encore mal connue. Plusieurs facteurs environnementaux sont incrimine ´s au premier rang desquels la silice cristalline. L’inhalation de poussie ` res conte- nant de la silice cristalline est connue depuis longtemps comme e ´tant pathoge `ne, mais les terres diatome ´es, roches se ´dimentaires siliceuses d’origine organique, le sont moins. Me ´thode.– Nous rapportons ici une exposition a ` la silice par utilisation de terres diatome ´es dans une exploitation viti- cole, ayant entraı ˆne ´ un cas de scle ´rodermie syste ´mique cutane ´e limite ´e (ou CREST syndrome) chez un exploitant 295 1775-8785/$ - see front matter ß 2008 Publie ´ par Elsevier Masson SAS. 10.1016/j.admp.2008.03.063 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2008;69:295-296

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Alterations de la fonctionnalite respiratoire desspecialistes de la maintenance des canalisationsagricoles : resultats d’un programme de surveillancesanitaireM. Ricco’, L. Veronesi, C. SignorelliUniversita di Parma, Dipartimento di sanita pubblica

Objectifs.– Dans le cadre d’un programme de surveillancesanitaire, nous avons evalue les troubles respiratoireset allergiques dans sujets s’occupant de la maintenancedes canalisations agricoles.Methode.– Ouvriers (n : 18 ; tous de sexe masculin ; agemoyen � D.S. : 34,4 � 9,3 ans ; indice de Masse Corporelle[IMC] 25,4 � 2,8 kg/m2, 44 % de fumeurs), employes regu-lierement dans le secteur de la maintenance des canalisa-tions agricoles ont ete les sujets de cette recherche. A l’issuedu dernier roulement de la semaine, les sujets ont ete soumisa l’evaluation de la fonctionnalite respiratoire par le biaisd’un examen spirometrique. Les resultats ont ete exprimesen pourcentage par rapport aux valeurs estimees. On aensuite propose aux sujets le questionnaire W/S-DQ (Rylan-der R., Peterson Y., Kelley J., Am J Ind Med 1990;17:121–6) pourl’evaluation de la symptomatologie generale et plus parti-culierement des symptomes respiratoires. Pour le groupetemoin, ont ete consideres 47 sujets de sexe masculin, dememe age (35,3 � 9,0 ans), de meme masse corporelle(24,2 � 3,6 kg/m2) et aux memes habitudes tabagiques(42,5 %), employes de bureau, et soumis aux memes evalua-tions. Les donnees ainsi recueillies ont ete soumises a uneetude statistique par le biais du test t pour les donnees noncouplees (variables continues) et test de Fisher (variablesdichotomiques), lorsque cela etait approprie.Resultats.– Par rapport aux temoins, les cas ont presentedes valeurs reduites de FEV1 (87,6 � 8,3 % vs. 101,6 � 11,1 ;p < 0,0001), FVC (85,1� 10,1 % vs. 99,5 � 12,5 % ; p = 0,0005)et PEF (74,2� 11,3 % vs. 93,2 � 20,4 % ; p = 0,0004). Un cas delegere obstruction a aussi ete releve au niveau des petitesvoies respiratoires, avec reduction de MMEF (82,5 � 15,1 % vs.

1775-8785/$ - see front matter � 2008 Publie par Elsevier Masson SAS.10.1016/j.admp.2008.03.063 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2008;6

92,1� 30,2 %) et MEF75 (79,7 � 10,1 vs. 93,1� 32,4 %). Nean-moins, cela n’a pas de signification au niveau clinique oustatistique. L’analyse des questionnaires a mis en relief uneprevalence majeure de symptomatologie respiratoire durantl’activite professionnelle, chez les ouvriers (toux seche,p = 0,0126 ; impression de constriction thoracique,p = 0,0217 ; irritation des voies respiratoires superieures,p < 0,0001) plutot que chez les temoins. Ont ete egalementplus frequents les symptomes cephaliques (p = 0,0006),asthenie (p = 0,0102) et symptomatologie osteo-articulaire(douleurs, crampes musculaires ; p = 0,0016).Conclusion.– Bien que le numero de cas et le traitementstatistique univarie suggerent d’interpreter les donnees avecprudence, la presente etude confirme un interet significatifdes grandes et, dans une moindre mesure, des petites voiesrespiratoires chez les sujets employes a la maintenance descanalisations. Un facteur de risque pourrait etre determinepar l’exposition aux bioaerosols.

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Sclerodermie et exposition aux terres diatomees dans laviticulture : a propos d’un casL. Perret1, S. Moisan1, F. Boissel2, P. Rucay1, B. Ripault1, G. Berrut3,C. Lavigne1, D. Penneau-Fontbonne1, Y. Roquelaure41 CHU Angers2 MSA 493 CHU Nantes4 LEEST Angers

Objectifs.– La sclerodermie systemique est une affectionchronique et severe d’etiologie encore mal connue. Plusieursfacteurs environnementaux sont incrimines au premier rangdesquels la silice cristalline. L’inhalation de poussieres conte-nant de la silice cristalline est connue depuis longtempscomme etant pathogene, mais les terres diatomees, rochessedimentaires siliceuses d’origine organique, le sont moins.Methode.– Nous rapportons ici une exposition a la silice parutilisation de terres diatomees dans une exploitation viti-cole, ayant entraıne un cas de sclerodermie systemiquecutanee limitee (ou CREST syndrome) chez un exploitant

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age de 57 ans. Son activite consiste notamment a realiser lafiltration des vins, etape centrale du processus d’elaboration.Resultats.– La sclerodermie systemique est parfois de diag-nostic difficile lorsqu’elle est au stade de syndrome deRaynaud pre-sclerodermique (ou stade 1 a la capillaroscopie).Sur le plan medico-legal, la pathologie de cet exploitantviticole peut etre reconnue comme maladie professionnelle(Tableau 22 du regime agricole), la designation de la maladie,le delai de prise en charge, la duree d’exposition et lescirconstances d’exposition etant respectes. L’etude de postea permis de reconstituer les differentes phases de travail arisque meme si l’etude metrologique n’a pas pu aboutir. Ellea egalement permis de soulever le probleme de l’absence desuivi medical jusqu’a une date recente des travailleurs nonsalaries, chefs d’exploitation agricole, exclus donc du sys-teme de prevention d’un point de vue individuel. La demar-che de prevention a consiste a informer et aider a identifier ledanger. Des moyens de prevention organisationnels, techni-ques ainsi que des moyens de protection collective et indi-viduelle ont ete proposes, mais leur mise en place s’estaveree difficile dans le contexte d’une petite entreprise.Conclusion.– L’exposition a la silice via les terres diatomees etle lien avec la sclerodermie sont souvent meconnus. Le roledu medecin du travail sur le terrain est primordial pour aiderl’employeur a definir les risques dans son entreprise et luifaire prendre conscience de la necessite de moyens de pre-vention adaptes pour ses salaries et lui-meme. Une reflexionest a entamer sur le maintien ou non hors champ de lamedecine du travail d’une partie des chefs d’exploitation,limitant alors le dialogue entre le medecin du travail etl’employeur ainsi que la mise en place d’une politique deprevention collective efficace.

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Exposition aux poussieres organiques et santerespiratoire des eleveurs de poules pondeuses. Premiersresultats de l’etude AIRPOULM. Guillam1, C. Segala2, A. Huneau-Salaun3, D. Huonnic3,J. Dewitte4, J. Gaudon5, R. Le Borgne5, S. Le Bouquin61 SEPIA-Sante2 SEPIA-Sante3 AFSSA4 CHU Brest5 MSA6 LE NEVEU AFSSA

Objectifs.– Les aviculteurs sont exposes a des concentrationselevees de poussieres organiques. En 2006, une enqueteaupres des eleveurs de poules pondeuses a ete realisee enBretagne, avec pour objectifs d’etudier les associations entre

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sante respiratoire et concentrations en poussieres et lesdeterminants de ces concentrations.Methode.– Des explorations fonctionnelles respiratoires, destests cutanes ainsi que le remplissage d’un questionnairesante ont ete realises en debut d’etude. Les concentrationsde poussieres alveolaires (personnelles et en ambiance) ontete mesurees pendant 2 jours de travail (1 en saison chaudeet 1 en saison froide). Parallelement, les eleveurs ont remplipendant 2 semaines (incluant les jours de mesure), unbudget espace temps activites, un questionnaire sante etont mesure leur debit expiratoire de pointe. Les donnees surles caracteristiques des elevages ont ete recueillies par untechnicien.Resultats.– Soixante-trois aviculteurs ont ete inclus (40 % defemmes) : 47,6 % travaillent dans des elevages avec cages et52,3 % dans des elevages au sol. L’age moyen est de 45 ans.6,3 % souffrent de bronchite chronique. Les crachats chro-niques concernent 15,2 % des eleveurs au sol et seulement3,3 % des eleveurs avec cages. 7,9 % des eleveurs souffrentd’asthme et, a une exception, la premiere crise a eu lieu apres40 ans. 8,3 % ont un VEMS inferieur a 80 %, et 16 % un DEMMinferieur a 75 %. 65 % des eleveurs declarent des symptomesd’eternuements, de toux, de fievre ou d’essoufflement pen-dant leur travail, ils les attribuent principalement aux pous-sieres, aux produits de traitement ou de desinfection et a lapaille. Les taux de poussieres ambiantes dans les elevages ausol sont significativement superieurs a ceux en cage :0,36 � 0,3 mg/m3 contre 0,12 � 0,1 mg/m3. Au sol, les fac-teurs associes a des taux de poussieres eleves sont : lesbatiments de moins de 7000 poules, l’eclairage avec desneons, la presence de perchoirs et l’ajout de litiere. En cage,l’accroissement du nombre de poules par cage est associe aune elevation du taux de poussieres ambiantes. En revanche,les taux de poussieres mesures a l’aide de capteurs person-nels ne sont en moyenne pas differents entre les eleveurs« cage » (0,21 � 0,4 mg/m3) et les eleveurs « sol »(0,26 � 0,3 mg/m3).Conclusion.– Ces premiers resultats vont dans le sens d’unequantite plus importante de poussieres dans l’ambiantedes elevages au sol. La recherche des determinants desexpositions individuelles permettra de juger de la respon-sabilite des activites realisees et du temps passe dans leselevages. Ces expositions seront ensuite mises en relationavec la sante respiratoire des eleveurs. Ce projet a etefinance par la Region Bretagne. Les auteurs remercient lesMedecins des MSA 29, 35 et 56 pour leur participation acette etude.