Mali

Une école communautaire

Pour les enfants Bozo

de Badalabougou

Sommaire

•Contexte............................................... P3

•Objectifs ................................................P5

•Cibles & Résultats ..................................P6

•Situation géographique & Transport.........P7

•Gestion & Organisation .........................P8

•Pédagogie ...........................................P10

•Budget & Plan de financement ...............P13

•Annexes ..............................................P18

• Remerciements ...................................P24

Contexte

Les Bozos sont un formidable peuple semi-no-made qui vivent de la pêche et du ramassage de sable. Souvent considérés comme les maîtres et gardiens du fleuve Niger, les hommes passent une grande partie de la journée sur leur pi-rogue à pratiquer la pêche ou le ramassage de sable et les femmes s’occupent des tâches quo-tidiennes du foyer. Si la valorisation des rites et cultures Bozos est nécessaire pour la protection

du patrimoine immatériel malien, elle présente aussi de nombreuses défaillances dans une société où la mondialisation est grandissante. Les enfants Bozos sont laissés pour compte, souvent abandonnés à leurs sorts, atteints de malnutrition, et non scolarisés. Un constat ac-cablant quand on sait que l’avenir des peuples Bozos dépendra de cette jeune génération.

La dégradation du fleuve Niger dû à la pêche excessive, l’exploitation anarchique du sable et les déchets toxiques (mercure) participent considérablement à la dégradation des vil-lages Bozo sur les rives du fleuve, entraînant une situation de profonde précarité et d’insalu-brité persistante.

D’un point de vue urbanisation, vivre sur les rives du fleuve est risqué car la mairie du District de Bamako menace de déguerpir les lieux depuis plusieurs années.

À la vue de cette situation alarmante l’association KARAMA- Mali se mobilise pour par-ticiper à l’amélioration des conditions de vie de ces enfants. En scolarisant des enfants nés dans des conditions de vie inimaginables, l’association KARAMA pose une pierre à la construction de l’épanouissement des enfants dans un système adapté à leur envi-ronnement. Cela consistera à associer le programme d’enseignement du Ministère de l’Éducation Nationale du Mali à des activités totalement en accord avec leurs pratiques quotidiennes.

L’initiatrice du projet Marie Garnier

Le village Bozo à ce jour ...

Objectifs

C’est dans un environnement respectueux de la culture Bozo que KARAMA – Mali se propose de participer à l’épanouissement des enfants de cette ethnie par : • La construction d’une école de 3 salles de classe avec latrines.• La scolarisation des plus jeunes

sans distinction de genre.

• L’expérimentation d’une pédagogie active et coopérative à travers des ateliers ludiques et plus respectueux

de l’écologie. • La sensibilisation à l’hygiène et la nutrition par un enseignement scienti-fique et technologique. • Des cours d’alphabétisation pour les adultes.

Les attentes de KARAMA s’orientent également vers: • L’élargissement de l’accès de l’école à d’autres villages Bozos. • Le développement de formations adaptées aux périodes de long

voyage. • L’encouragement des futurs diplô-més à l’utilisation des pratiques et savoirs acquis afin d’améliorer les conditions de vies dans les villages Bozos.

• De plus cela permettra à KARAMA de devenir une école d’application par le biais de la pédagogie active et coopérative. • A terme, les élèves rejoindront les établissements scolaires de second degré.

A court terme

A long terme

Cibles & Résultats

Public cible

Résultats attendus

L’accès de cette école s’oriente spécifique-ment vers les populations Bozos. •Dans un premier temps, des enfants âgés de 6 à 10 ans (filles et garçons) • Une fois l’expérience acquise, KARAMA élargira son public cible aux enfants de 3

ans à 18 ans.

• Les adultes désireux d’apprendre bénéfi-cierons de cours d’alphabétisation.

Les efforts de KARAMA-MALI pour le bien être et la scolarisation des bozos devraient aboutir à: •La pérennisation de l’école KARAMA •Une forte diminution du taux d’analphabé-tisme.•Grâce aux compétences acquises, les enfants auront les mêmes chances d’intégrer des établissements d’enseignement supé-rieur et d’obtenir un diplôme. •L’application de pratiques quotidiennes plus responsables.

•Une action forte du Ministère de l’éduca-tion nationale à l’utilisation des pédagogies actives et coopératives.• Un modèle d’enseignement vulgarisé aux peuples nomades. •Une meilleure gestion des droits juridiques par les peuples nomades.

Situation Géographique

& Transport

L’école KARAMA-Mali est située sur un ilôt du fleuve Niger à mi-parcours entre les principaux villages Bozos de Badalabougou , Magnambougou et Faso Kanu. L’accès à cette école ne s’effectuera que par une traversée en pirogue. Le choix de ce site ré-pond aux inquiétudes des parents qui ont une plus grande confiance au fleuve qu’aux routes puisque la pirogue est le moyen de transport privilégié des Bozos.

Transport

Situation géographique

Le ramassage scolaire s’effectuera par pi-rogue.

Ainsi l’association KARAMA-Mali met à dispo-sition des familles une pirogue de 15m de long et d’environ 2m de large Totalement aménagée pour cette tâche. Elle peut transporter entre 30 et 40 en-fants par voyage et répond aux normes de sécurité imposées par l’État malien.Un chauffeur embauché par l’association se chargera du ramassage et du retour des enfants en toute sécurité.

Notons que cette pirogue est entièrement fabriquée par les artisans Bozos réputés

pour être les meilleurs dans le domaine. De plus le chauffeur est un pêcheur expéri-menté ayant une grande connaissance des différentes routes empruntées tout au long de l’année selon le niveau de l’eau.

Ainsi les parents sont rassurés d’envoyer leurs enfants dans un lieux connu de tous.

Gestion & Organisation

Gestion

Suivi et audit

KARAMA-Mali s’associe à « Envol Éducation Mali » pour la gestion pédagogique de l’école. Les deux associations ont décidé de joindre leurs compétences respectives afin de créer une école communautaire pour accueillir les enfants du village Bozo de Badalabougou et d’y expérimenter les pratiques pédagogiques coopératives.

L’association « Envol Éducation Mali » est chargée de l’organisation pédagogique de cette future école, mandatée par KARAMA-Mali qui s’occupe du volet administratif, logistique et financier ainsi que l’organisation de l’école.

KARAMA-Mali veillera au respect du calendrier d’inspection de l’éducation nationale malienne. En accord avec le conseil d’administration et de gestion de l’association, elle invitera une agence d’audit pour évaluer l’avancement et le respect des calendriers, tant sur la gestion financière, logistique que pédagogique imposées par les différents accords avec les partenaires.

L’association Envol Éducation Mali assure le suivi pédagogique et le respect des pro-grammes d’enseignement actés par l’éducation nationale malienne . Elle est tenue d’ap-porter des formations périodiques afin d’améliorer les pratiques des différents ensei-gnants. Un comité de gestion sera créé pour assurer la bonne gouvernance.

Organisation

La pirogue récupère les enfants et l’équipe éducative chaque matin à 7h00 au lieu de ramassage indiqué. L’ensei-gnant fait l’appel avant d’embarquer en pirogue pour des raisons de sécurité et

de logistique. Les cours sont assurés du

lundi au vendredi de 7h30 à 12h30. Une fois la matinée terminée, tout le monde reprend la pirogue pour le retour au vil-lage Bozo.

Pédagogie

Les priorités

Le projet mettra en œuvre des démarches, outils et pratiques qui aident à construire l’autonomie, la responsabilité, la motivation et l’esprit critique de l’enfant par rapport au travail scolaire et à l’attitude sociale. L’école sera un lieu de vie coopératif. Nos priorités pédagogiques sont:

Le groupe classe est au service de la réussite de chacun des élèves et a pour modalité principale le travail par atelier.La coopérative doit donc organiser et structurer ces activités collectives. Elle se vit à chaque instant dans le partage des tâches et l’entraide.L’enfant apprend par lui-même aidé par les autres.L’évaluation des apprentissages devra permettre aux élèves une réelle appropriation des outils d’évaluation et une autonomie dans la correction et l’évaluation.Ces aspects permettent à l’enfant d’apprendre de lui-même et d’assurer la progression de ses apprentissages.

L’apprentissage de la vie sociale, de la solidarité et de la coopération passe par des outils tels que :Les espaces de parole (le conseil, les temps d’échange de classe...)L’expression : textes libresLa communication : le journal, les correspondancesLes enfants sont amenés à gérer leurs projets, organiser leur travail, réguler les conflits lors des conseils.

•Prendre appui sur les acquis de la péda-gogie convergente et de toute autre innova-tion dans laquelle l’élève est artisan de sa formation.• Adapter les outils didactiques et pédago-giques au milieu, pour une réappropriation au quotidien.

•Développer les démarches de projets et de résolutions de problèmes.• Favoriser les activités faisant appel à la créativité et à l’imagination.• Pratiquer l’évaluation formative dans les apprentissages.

Les valeurs de la pédagogie

coopérative

L’enseignement se fera selon les programmes de référence de l’enseignement fondamen-tal 1ère et 2ème année. Les programmes de 3ème année et suivantes seront mis en place au fur et à mesure des acquisitions des élèves et en fonction de leur âge.Sachant que les élèves n’ont jamais été scolarisés, des adaptations locales du pro-gramme seront nécessaires notamment sur les thèmes du fleuve Niger et la pêche.

Le français et le bambara sont les deux langues nationales du pays, il est important que celles-ci soient utilisées lors des activités et des enseignements. Les activités telles que le jardinage, les arts plastiques et autres se dérouleront en priorité en français. D’autre part, semble plus opportun d’enseigner la lecture et l’écriture en langue bambara pour un maximum de réussite.

Les programmes

Les grands axes du projet

Ils se déclineront en activités en fonction des propositions des élèves.

• Apprentissage de la lecture et de l’écriture• Apprentissage de la vie en collectivité• Connaissance et protection du milieu naturel environnemental et protection.

Matériel pédagogique et didactiques

Le matériel et les fournitures scolaires seront conformes aux demandes de l’éduca-tion nationale malienne. De plus des outils supplémentaires seront élaborés par les enseignants et les apprenants afin de coller à la réalité linguistique et culturelle du mi-lieu. L’ensemble du matériel mis à disposition des enfants restera à l’école, néanmoins chaque trimestre les enfants recevront un classeur collectant les productions.

Calendrier scolaire et emploie du temps

Le calendrier scolaire sera suffisamment souple afin de tenir compte de la spécificité de la vie des élèves et des besoins de formation des ensei-gnants.

L’emploi du temps sera flexible pour permettre l’organisation des projets et d’activités. Afin de respecter le rythme de vie de la commu-nauté, l’école n’est ouverte que le matin. Les cours d’alphabétisation pour adultes seront modulables en fonction des disponibilités des ap-prenants.

Un enseignant qualifié sera recruté pour gérer la classe unique multi-niveaux. Il sera secondé par un des bénévoles de l’association Envol Éducation Mali.

Cet enseignant recevra périodiquement des formations assurées par deux enseignants retraités :Sega Diallo : retraité de l’éducation nationale malienne, directeurBéatrice Moisan : retraitée de l’éducation nationale française, directrice d’école fran-çaise à l’étranger.

Un conseil d’école réunira les enseignants, les parents d’élèves et les autorités locales et administratives tous les trimestres.

Equipe éducative et pédagogique

Nous favoriserons l’évaluation formative et par observation.Un bilan régulier des apprentissages permettra aux enseignants d’intervenir et d’appli-quer les mesures requises relatives au soutien, à la remédiation, à l’enrichissement.Nous privilégierons l’évaluation des compétences au lieu de nous centrer exclusivement sur les connaissances.

Nous favoriserons la pratique de l’auto évaluation par les élèves.A terme, les élèves pourront rejoindre les établissements scolaires de second degré.

Évaluation des apprentissages

Budget

& Plan de financement