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POUR UN RÉSEAU COLLÉGIAL À LA HAUTEUR DES ASPIRATIONS DES QUÉBÉCOISES ET DES QUÉBÉCOIS Rachel Aubé, Guy Demers et Louis Lefebvre Rapport sur le projet de création du Conseil des collèges du Québec et de la Commission mixte de l’enseignement supérieur et suggestions de modifications au Règlement sur le régime des études collégiales

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POUR UN RÉSEAU COLLÉGIAL À LA HAUTEUR DES ASPIRATIONS DES QUÉBÉCOISES ET DES QUÉBÉCOIS

Rachel Aubé, Guy Demers et Louis Lefebvre

Rapport sur le projet de création du Conseil des collèges du Québec et de la Commission mixte de l’enseignement supérieur et suggestions de modifications au Règlement sur le régime des études collégiales

Le présent document a été réalisé pour le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur Coordination de la production, révision linguistique et édition Direction des communications Pour toute information : Renseignements généraux Direction des communications Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur 1035, rue De La Chevrotière, 28e étage Québec (Québec) G1R 5A5 Téléphone : 418 643-7095 Ligne sans frais : 1 866 747-6626 Ce document peut être consulté sur le site Web du Ministère : www.education.gouv.qc.ca © Gouvernement du Québec Ministère de l'Éducation et de l’Enseignement supérieur, 2017 ISBN 978-2-550-77939-1 (version imprimée) ISBN 978-2-550-77940-7 (PDF) Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2017

Lettreàlaministreresponsabledel’Enseignementsupérieur

Québec,le1ermars2017

MadamelaMinistre,

C’estavecplaisirquenousvoussoumettonsnotrerapportsur leprojetdecréationduConseildescollègesduQuébecetde laCommissionmixtede l’enseignement supérieurainsiquedessuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales.

Nousvousremercionsdelaconfiancemanifestéeànotreendroitpourl’accomplissementdecemandat. Espérant que ce rapport répondra à vos attentes, nous vous prions de recevoir,MadamelaMinistre,nossalutationsdistinguées.

RachelAubé GuyDemers LouisLefebvre

REMERCIEMENTS

Nous avons bénéficié de l’appui de plusieurs instances et de l’expertise professionnelle denombreusespersonnesaucoursdel’exécutiondenotremandat,soitpourlapréparationetlatenuedelaconsultationoularédactiondurapport.

Nous remercions la sous-ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, MmeSylvieBarcelo, et le sous-ministre adjoint à l’enseignement supérieur, M.Simon Bergeron, d’avoirdégagé lesressourcesquinousétaientnécessaires.Nosremerciementss’adressentégalementauxpersonnessuivantespour leursoutiendans laplanificationet latenuede laconsultation:MmesSimona Pavel, Claire Bergeron, Isabelle Drouin, Louise Bilodeau, Carole Roy et JulietteLarouche.

Deplus,noustenonsàremercierlepersonneldelaDirectiongénéraledesaffairescollégiales:la directrice généraleMmeEsther Blais,M.Jean-Pierre Forgues etM.Jean-René Chalifour ainsique lesnombreusespersonnesayantparticipéà l’analysedesmémoiresdansun courtdélai:MmesÉlisabeth Beaudoin, Louise Brunelle, Nadia Desjardins, Stéphanie Gagné, Josée Gagnon,Sophie Gosselin, Émilie Harvey, Mélissa Lebel et Joanie Trudel de même que M.DominiqueMercier.

Pour leur disponibilité et les précieuses informations fournies, nous remercionsM.RaymondBoulanger,M.AlexandreParé,M.RonaldBissonetMmeMarie-ÈveGagnon.

Nous aimerions aussi remercier M.Claude Corbo et les professionnels l’accompagnant, soitMM.NicolasDumontetMathieuLavoie,notammentpour leséchangeseuégardà laTabledeconcertationdel’enseignementsupérieur.

Enfin, nous sommes reconnaissants à MM.Saël Gagné-Ouellet et Guillaume Rivest de leursoutienconstant,de leurdisponibilitéetde leurardeurautravail.Leuraccompagnementtoutaulongdelaconsultationetdelarédactionacontribuégrandementàlaqualitédurapport.

TABLE DES MATIÈRES

SOMMAIRE....................................................................................................................................xii

LISTEDESRECOMMANDATIONS.....................................................................................................1

INTRODUCTION.............................................................................................................................11

DÉROULEMENTDELACONSULTATION.........................................................................................13

1. CRÉATIONDUCONSEILDESCOLLÈGESDUQUÉBECETDELACOMMISSIONMIXTEDEL’ENSEIGNEMENTSUPÉRIEUR.........................................................................15

1.1. CONTEXTEETENJEUX–CRÉATIONDUCONSEILDESCOLLÈGESDUQUÉBECETDELACOMMISSIONMIXTEDEL’ENSEIGNEMENTSUPÉRIEUR...................................16

1.2. FONCTIOND’ÉVALUATION................................................................................................23

1.3. STATUTDUCONSEILDESCOLLÈGESDUQUÉBEC.............................................................31

1.4. MISSIONDUCONSEILDESCOLLÈGESDUQUÉBEC...........................................................37

1.5. RESPONSABILITÉSDUCONSEILDESCOLLÈGESDUQUÉBEC.............................................43

1.6. COMPOSITIONETÉLÉMENTSD’ORGANISATIONDUCONSEILDESCOLLÈGESDUQUÉBEC......................................................................................................................53

1.7. COMMISSIONMIXTEDEL’ENSEIGNEMENTSUPÉRIEUR...................................................68

2. MODIFICATIONSAURÈGLEMENTSURLERÉGIMEDESÉTUDESCOLLÉGIALES.................76

2.1. CONTEXTEETENJEUX–MODIFICATIONSAURÈGLEMENTSURLERÉGIMEDESÉTUDESCOLLÉGIALES................................................................................................77

2.2. AJOUTDEDEUXOBJECTIFSETSTANDARDS(ARTICLE11).................................................79

2.3. MODULESDEFORMATIOND’UNPROGRAMMETECHNIQUE(ARTICLE12).....................87

2.4. ACTIVITÉSDEMISEÀNIVEAUETACTIVITÉSFAVORISANTLARÉUSSITEÀLAFORMATIONCONTINUE(ARTICLE4)................................................................................88

2.5. DÉVELOPPEMENTDELALANGUED’ENSEIGNEMENTETDELALANGUESECONDEENLIENAVECLASPÉCIALITÉDANSLESPROGRAMMESMENANTÀUNEAEC(ARTICLE16)...................................................................................................91

2.6. PASSAGED’UNPROGRAMMECONDUISANTÀUNDEPÀUNPROGRAMMEMENANTÀUNEAEC(ARTICLE4).....................................................................................93

2.7. PÉRIODED’INTERRUPTIONDESÉTUDESPASSANTDE36À24MOIS(ARTICLE2.2)....................................................................................................................95

2.8. GESTIONDELAMENTION«INCOMPLET»PARLESCOLLÈGES........................................96

2.9. AUTRESSUGGESTIONSDEMODIFICATIONSAURÈGLEMENTSURLERÉGIMEDESÉTUDESCOLLÉGIALES..................................................................................97

CONCLUSION...............................................................................................................................100

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LISTE DES SIGLES ET DES ACRONYMES

AEC–Attestationd’étudescollégiales

APOP–Associationpourlesapplicationspédagogiquesdel’ordinateuraupostsecondaire

AQPC–Associationquébécoisedepédagogiecollégiale

ARC–Associationpourlarechercheaucollégial

CAPRES–Consortiumd’animationsurlapersévéranceetlaréussiteenenseignementsupérieur

CCQ–ConseildescollègesduQuébec

CDC–Centrededocumentationcollégiale

CEEC–Commissiond’évaluationdel’enseignementcollégial

CLES–Comitédeliaisondel’enseignementsupérieur

CLESEC–Comitédeliaisondel’enseignementsecondaireetdel’enseignementcollégial

CMES–Commissionmixtedel’enseignementsupérieur

CNPEPT–Comiténationaldesprogrammesd’étudesprofessionnellesettechniques

CPMT–Commissiondespartenairesdumarchédutravail

CSE–Conseilsupérieurdel’éducation

CTREQ–CentredetransfertpourlaréussiteéducativeduQuébec

CUQ–ConseildesuniversitésduQuébec

DEC–Diplômed’étudescollégiales

DEP–Diplômed’étudesprofessionnelles

DES–Diplômed’étudessecondaires

INQAAHE–InternationalNetworkforQualityAssuranceAgenciesinHigherEducation

MEES–Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur

PIEA–Politiqueinstitutionnelled’évaluationdesapprentissages

PIEP–Politiqueinstitutionnelled’évaluationdesprogrammes

REPTIC–RéseauxdesrépondantesetrépondantsTIC

RREC–Règlementsurlerégimedesétudescollégiales

TCES–Tabledeconcertationdel’enseignementsupérieur

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TIC–Technologiesdel’informationetdelacommunication

VTE–Vitrinetechnologieéducation

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LISTE DES ANNEXES

AnnexeI Communiquédepresse

AnnexeII Communiquédepresse

AnnexeIII Lettred’invitationàparticiperàlaconsultation

AnnexeIV Listedespersonnesetdesgroupesquiontdéposéunmémoiredanslecadredelaconsultation

AnnexeV Préoccupationsémanantdelaconsultation–Sujetspotentielsd’étudepourleConseildescollègesduQuébec

AnnexeVI Préoccupationsémanantdelaconsultation–Sujetspotentielsd’étudepourlaTabledeconcertationdel’enseignementsupérieur

AnnexeVII BalisesfavorisantlareprésentativitédanslacompositionduConseildescollègesduQuébec

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SOMMAIRE

La ministre responsable de l’Enseignement supérieur a confié à trois experts le mandat demener, auprès des personnes et des groupes intéressés, une consultation sur la création duConseil des collèges du Québec (CCQ) ainsi que sur certaines modifications à apporter auRèglement sur le régimedesétudescollégiales,etde lui fairedes recommandations.En tout,52mémoiresontétéanalyséset42personnesougroupesontparticipéauxrencontres.

Le projet de création du Conseil des collèges du Québec et de la Commission mixte de l’enseignement supérieur LesexpertsrecommandentàlaministrelacréationduConseildescollègesduQuébeccommeentitéautonomeet indépendante.Malgrél’hésitationdequelquespartenaires, laconsultationconfirmeàcetégardqu’unappuiimportantsedégagedesinterventionsfaitesetdesmémoiresreçus.Ausujetd’unpossibledédoublementaveclemandatduConseilsupérieurdel’éducation,onassurequeleConseildescollègesduQuébecsauraagirencomplémentaritéaveccelui-cietquelesdeuxinstancessaurontorienterleurstravauxenconséquence.

L’analysedesdiverses interventions au sujet de la fonctiond’évaluationa conduit àproposerqu’elle soit située à l’intérieur du Conseil. Toutefois, l’indépendance et la crédibilité de cettefonction doivent être protégées par des dispositions en ce sens dans la loi constitutive del’organisme. On recommande aussi de répondre au besoin clairement exprimé d’alléger lesprocessusetlespratiquesenvuederéduirelasommedetravailqu’ilsexigentdescollèges.Onafait valoir la contribution qu’une nouvelle commission d’évaluation pourrait apporter à laréflexionduConseil,notammentparlapriseenconsidérationdubilandesesactivités.

Il est également recommandé de formuler le plus largement possible les responsabilités duConseil, en les résumant à trois objets principaux: la veille stratégique, la réflexion sur lesenjeux et la formulation d’avis et de recommandations. Il a également été convenu que laministrepuisse soumettreà l’étudeduConseil toutequestionqu’elle jugeraitopportunde luiconfieretqueleConseilpuisselibrementétablirsesmodalitésdetravail.

LeséchangesaveclesintervenantsausujetdelacompositionduConseildescollègesduQuébecont rapidement fait émerger le défi de concilier deux enjeux: d’une part, la crédibilité, lacompétence et l’indépendance de l’organisme; d’autre part, sa légitimité. Pour y parvenir,différentesmesurescomplémentairessontproposées:unconseilcomposédequinzemembresdont lamajorité serait issuede la communauté collégiale, un appel de candidatures ouvert àtous sans exclusion, la sélection de candidats à partir d’un profil de compétences. Quatreobservateurs ayant le droit de parole, mais sans droit de vote, feraient également partie duConseil.

Compte tenu des commentaires émis au sujet de la Commission mixte de l’enseignementsupérieur et à partir de réflexions menées conjointement avec le mandataire du projet decréation duConseil des universités duQuébec (CUQ), il est recommandéque soit institué unmécanismeplussoupleetplus léger,soitunetabledeconcertationsous la responsabilitédesdeuxconseils.Cettepropositionnedoitcependantpasentraînerunrenoncementauxobjectifsd’échange entre les deux instances sur des sujets d’intérêt commun, notamment l’arrimageentrelesdeuxordresd’enseignement.

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En conclusion, l’indépendance, la crédibilité et l’autonomie sont les critères à retenir pour lamiseenplaceduCCQ.

Les assouplissements au Règlement sur le régime des études collégiales LedocumentdeconsultationprésentequelquespropositionsdemodificationauRèglementsurle régime des études collégiales (RREC). Issues de travaux effectués en collaboration avec lescollèges, cespropositions visentàdonnerà cesderniersplusde souplesseetde flexibilitéenvued’assureruneréponseadéquateàl’évolutiondesbesoinsdesétudiantsetdelasociété.

La proposition concernant l’ajout ou la substitution d’un ou de deux objectifs et standards asuscitédescommentairesseregroupantendeuxtendances.Lapremière,quiconsisteànepasydonnersuite,faitvaloirlemaintiendel’actuellecohésionduréseaucollégialetlamobilitédesétudiants. La seconde met l’accent sur la nécessité de pouvoir ajuster rapidement lesprogrammes d’études aux réalités dumarché du travail. Au regard de ces considérations, lesexperts recommandent de permettre aux collèges d’ajouter ou de substituer au plus deuxobjectifsetstandardsdansunprogrammeconduisantàundiplômed’étudescollégiales(DEC).Les experts recommandent également, pour le maintien de la qualité des programmes, desoumettre les nouveauxobjectifs et standards élaboréspar les collèges à unexamenexternepar la commission d’évaluation du CCQ, avant qu’ils ne soient autorisés par la ministre. Ilsrecommandentaussià laministred’obtenir l’avisduCCQsur lesmodalitésàmettreenplacepourassurerlarévision,dansdesdélaisraisonnables,desprogrammesconduisantàunDEC.

Les commentaires reçusau sujetde lamodificationde l’article12portant sur lesmodulesdeformation amènent les experts à recommander de maintenir la situation actuelle et desoumettreéventuellementcettequestionauCCQ,silaministrelesouhaite.

Par ailleurs, il est recommandé demodifier le RREC pour permettre aux collèges d’offrir desactivitésdemiseàniveauetd’aideàlaréussiteauxétudiantsdelaformationcontinuequienéprouventlebesoinetdeprévoirdesmesuresdefinancementàceteffet.Ilestjugéqu’iln’yapaslieud’apporterunemodificationàl’article16,soitdepermettrel’introductiondelalangued’enseignement ou de la langue seconde dans un programme conduisant à une attestationd’études collégiales (AEC), car les collègesdisposentdéjàde cepouvoir en vertuduRREC. Larecommandation à la ministre est d’indiquer clairement aux collèges qu’une telle possibilitéexistedéjà.

Les experts formulent deux recommandations visant à favoriser l’accès aux études. Dans unpremier temps, ils suggèrent l’abolition d’une condition d’admission aux programmesconduisant à une AEC qui prévoit que les détenteurs d’un diplôme d’études professionnelles(DEP) doivent avoir interrompu leurs études pendant une année scolaire. De leur avis, cetteconditionvaàl’encontredelafluiditédesparcourspourdesétudiantsquicherchentàs’insérerrapidementaumarchédutravail.Deuxièmement, lesexpertsrecommandentqu’unepersonneayant une formation et une expérience jugées suffisantes puisse être admissible à unprogrammemenant à unDECaprèsunepérioded’interruptiondes étudesde24mois plutôtqueles36moisstipulésàl’article2.2duRREC.Parailleurs,laplupartdesintervenantssesontditsd’accordpourquelamention«Incomplet»figuredansleRRECparsoucidetransparenceenverslesétudiants.OnrecommandecetajoutauRRECetdemandeauxcollègesdeprévoirlesdispositionsappropriéesdansleurpolitiqueinstitutionnelled’évaluationdesapprentissages.

LISTE DES RECOMMANDATIONS

LAFONCTIOND’ÉVALUATION

RECOMMANDATION 1

• Quel’instanceresponsabledelafonctiond’évaluations’engagerésolumentàallégersesprocessusetlesopérationsdemandéesauxcollèges.

RECOMMANDATION 2

• Que les audits effectués au cours du premier cycle d’évaluation des systèmesd’assurance qualité par la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial sepoursuiventpourassurerlemaintiendelaqualitédanstouslescollèges.

RECOMMANDATION 3

• Que l’instance responsable de la fonction d’évaluation examine la possibilité que lesaudits d’assurance qualité soient faits selon une périodicité variable, modulée enfonctiondesrésultatsobtenusparlescollèges.

LESTATUTDUCONSEILDESCOLLÈGESDUQUÉBEC

RECOMMANDATION 4

• Quel’AssembléenationaleadopteuneloiétablissantleConseildescollègesduQuébec,qui aurait le statut d’organisme public indépendant et serait doté de l’autonomieconceptuelle, opérationnelle et administrative nécessaire dans l’exercice desresponsabilitésqueluiconféreraitcetteloi.

RECOMMANDATION 5

• QuesoitabrogéelaLoisurlaCommissiond’évaluationdel’enseignementcollégial.

RECOMMANDATION 6

• QuelaCommissiond’évaluationdel’enseignementcollégialpoursuivesesactivitéstantque l’instance responsable de la fonction d’évaluation au Conseil des collèges duQuébecneserapascréée.

RECOMMANDATION 7

• QuelaloiportantsurlacréationduConseildescollègesduQuébecprévoiel’institutionde la Commission d’évaluation du Conseil des collèges du Québec, avec tous lespouvoirsrequisparl’exercicedesesfonctionsetlesdispositionsluidonnantl’assurancedesonindépendanceetdesonautonomie,garantissantainsisacrédibilité.

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MODIFICATIONSAURÈGLEMENTSURLERÉGIMEDESÉTUDESCOLLÉGIALES

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RECOMMANDATION 8

• Quecetteloiprévoiequ’àlasuitedesévaluationseffectuéesdanslescollèges,lesavisdelaCommissionleursoientadressésdirectement;

• quelesrecommandationssurtouteautrequestion,ainsiqueleprévoitl’article17delaLoi sur la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial1, ne soient pastransmisesàlaministre,maisauConseildescollègesduQuébec;

• quelaloiportantsurlacréationduConseildescollègesduQuébecprévoiequelebilandesesactivitéspuisseêtretransmisauConseildescollègesduQuébecpourqu’il soitsaisidesenjeuxquiysontprécisésetlesanalysedanslecadredesonpropremandat.

RECOMMANDATION 9

• Que le gouvernement nomme le président et les commissaires de la Commissiond’évaluationduConseildescollègesduQuébec.

RECOMMANDATION 10

• Que des profils de compétences soient établis pour les postes de président et decommissairesdelaCommissiond’évaluationduConseildescollègesduQuébec.

RECOMMANDATION 11

• Que soient transférées au Conseil des collèges du Québec les ressources prévues auplan d’effectifs de la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial, que soientdéterminéeslesressourcesduConseilsupérieurdel’éducationdontl’expertisepourraitbénéficierauConseildescollègesduQuébecetquesoitcomplétélepland’effectifsdece dernier par l’ajout de ressources humaines en quantité adéquate avec la capacitéattenduepourlaréalisationdesamission.

RECOMMANDATION 12

• Que soit prévu un budget qui, outre les dépenses de fonctionnement, permette dedoter le Conseil des collèges du Québec de ressources humaines suffisantes pourassurerlaréalisationdesesactivitésderechercheetd’analyse,ledéveloppementetlemaintiendesonexpertiseainsiquelatenue,pardesexpertsexternes,d’étudesportantparticulièrement sur les enjeux auxquels doit faire face le réseau de l’enseignementcollégialquébécois;

• quesoitprévuunbudgetindépendantpourlaCommissiond’évaluationduConseildescollègesduQuébec.

1L’article17delaLoisurlaCommissiond’évaluationdel’enseignementcollégial(RLRQ,chapitreC-32.2)stipule,entreautres,cequisuit:«LaCommissionpeutégalementfairedesrecommandationsauministresurtoutequestionrelativeauxprogrammesd’étudesetauxpolitiquesd’évaluation,ycomprissurtoutepolitiquegouvernementaleouministérielleayantunimpactsurlagestionparl’établissementdesprogrammesd’étudesetdel’évaluation.»

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LAMISSIONDUCONSEILDESCOLLÈGESDUQUÉBEC

RECOMMANDATION 13

• QuelamissionduConseildescollègesduQuébecsoiténoncéecommesuit:

«Contribuer à l’amélioration et au développement du système d’enseignement collégialquébécoisàtitredeservicepublicœuvrantaubénéficedelasociétéquébécoise:

o en proposant des orientations stratégiques portant sur les différentesdimensions du système d’enseignement collégial qui favorisent une visionintégréedusystèmed’enseignementsupérieur;

o ensuggérantdesactionsetdesmodalitésafinderépondreadéquatementauxenjeuxauxquelsdoiventfairefaceleréseaucollégialettoussesacteurs;

o en transmettant à laministre, et aux collèges le cas échéant, des avis et desrecommandations qui tiennent compte de la spécificité de l’environnementéducatif québécois ainsi que desmoyens et des ressources nécessaires à leurmiseenœuvre;

o en veillant au maintien d’une culture de l’évaluation dans l’ensemble descollèges par le mandat confié à la Commission d’évaluation du Conseil descollègesduQuébec»;

• que la mission de la Commission d’évaluation du Conseil des collèges du Québecsoiténoncéecommesuit:

«Contribueraudéveloppementdelaqualitédel’enseignementcollégialetàlapromotiond’uneculturedel’évaluationauseindusystèmed’enseignementcollégial:

o entémoignantdelatransparenceetdel’efficiencedesdispositifsmisenplaceparlescollègespourassurerlaqualitédeleursactivités;

o en faisant des recommandations aux collèges relativement à la qualité de laplanification,del’organisation,dufonctionnementetdelagestiondesactivitéscontribuantàlamissionéducativedecesétablissements;

o entransmettantlebilandesesobservationsauConseildescollègesduQuébec,permettantainsiàcedernierdecernerdesenjeuxpropresàl’avancementdescollèges».

LESRESPONSABILITÉSDUCONSEILDESCOLLÈGESDUQUÉBEC

RECOMMANDATION 14

• QuelesprincipalesresponsabilitésduConseildescollègesduQuébecsoient:

o de procéder à une veille stratégique concernant les questions susceptiblesd’influencerledéveloppementduréseaucollégial;

o de faire progresser la réflexion sur les enjeuxmajeurs ayant trait au systèmed’enseignementcollégial;

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o de produire des analyses, des avis et des recommandations à l’intention desdifférentes parties prenantes de l’enseignement collégial et portant sur toutequestiond’intérêtpourledéveloppementduréseaucollégialetdesesacteursainsiquesurtoutequestionqueluisoumetlaministre.

RECOMMANDATION 15

• Qu’àtitreindicatif,soientconfiéesauConseildescollègesduQuébeclesresponsabilitéssuivantes, pouvant conduire à la production d’avis et de recommandationsconformémentàl’exercicedesamission:

o déterminer, de façon continue, les enjeux auxquels doivent faire face lescollèges dans leur mission d’enseignement, de recherche et d’innovation, decoopération avec l’extérieur, de service à la communauté et de soutien audéveloppementrégional;

o répertorier, analyser et faire connaître lesmeilleures pratiques au regard desdifférentsélémentsquiencadrentetcomposentlamissiondescollèges;

o procéder à l’examen périodique de l’évolution des ressources allouées auxcollègespourlaréalisationdel’ensembledeleurmission;

o analyser lesmécanismes permettant d’assurer la coordination des différentesinstancesen lienavec lesacteursdusystèmed’enseignementcollégialdans lebutd’enassurerlapertinence,lacomplémentaritéetl’efficience;

o proposer à la ministre et aux collèges des objectifs et des orientationsstratégiquesauregarddel’accessibilitédesétudes,delaréussiteduplusgrandnombre demême que de la qualité des différentes composantes du systèmed’enseignementcollégialetdesagestion;

o produire un bilan quinquennal de ses travaux et du suivi effectué par lesinstances concernées en indiquant les enjeux prioritaires devant faire l’objetd’uneplanificationpourlescinqprochainesannées;

o analyser, dans une perspective de cohérence et d’allègement, lesmesures deredditiondecomptesauxquellessontsoumislescollèges.

RECOMMANDATION 16

• Que l’article18de laLoi sur lescollègesd’enseignementgénéraletprofessionnel soitmodifié de manière à indiquer que tout projet de modification du Règlement sur lerégimedesétudescollégialesdoitêtresoumisauConseildescollègesduQuébec.

RECOMMANDATION 17

• Que soit stipulé dans la Loi sur le Conseil des collèges duQuébec que tout projet decréation, de fusion ou d’abrogation des lettres patentes de collèges d’enseignementgénéraletprofessionneldoitfairel’objetd’unavisduConseildescollègesduQuébecàlaministre.

RECOMMANDATION 18

• Que soit stipulé dans la Loi sur le Conseil des collèges du Québec que tout projetd’autorisation ou de retrait d’autorisation d’un programme d’études préuniversitaires

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ou techniques dans un collège doit faire l’objet d’un avis du Conseil des collèges duQuébecàlaministre.

RECOMMANDATION 19

• Quesoitstipulédans laLoisur leConseildescollègesduQuébecque laministrepeutconfieràcelui-citoutmandatqu’ellejugepertinentconformémentàsamission.

RECOMMANDATION 20

• Qu’il soit prévu dans la Loi sur le Conseil des collèges du Québec que celui-ci estresponsabled’établirsesmodalitésdetravailetd’investigation.

LACOMPOSITIONETLESÉLÉMENTSD’ORGANISATIONDUCONSEILDESCOLLÈGESDUQUÉBEC

RECOMMANDATION 21

• QueleConseildescollègesduQuébecadopteunrèglementsurlesconflitsd’intérêtsetl’indépendance,uncoded’éthiqueetdedéontologieainsiqu’unprogrammed’accueiletd’intégrationdesesmembres.

RECOMMANDATION 22

• QueleConseildescollègesduQuébecsoitcomposédequinzemembres:

o unprésident;

Membresdelacommunautécollégiale

o deuxenseignants;o unmembredupersonnelprofessionnel;o unmembredupersonneldesoutien;o deuxétudiants;o unmembredupersonneld’encadrement;o undirecteurdesétudes;o undirecteurgénéral;

Autresmembres

o unmembred’unorganismepartenaireduréseaucollégial;o quatremembresissusdelasociétécivile;o desobservateurs.

RECOMMANDATION 23

• QuelescientifiqueenchefduQuébec,lasous-ministreresponsabledel’enseignementsupérieur, la présidente ou le président du Conseil des universités du Québec et laprésidente ou le président du Conseil supérieur de l’éducation, ou la personne qu’ils

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désignent,soientdesobservateurspermanentsduConseildescollègesduQuébecavecdroitdeparole,maissansdroitdevote.

RECOMMANDATION 24

• Qu’aucunpostedemembreduConseil des collègesduQuébecne soit attribuéàdesexperts de l’extérieur duQuébec,mais que le Conseil puisse, aubesoin, faire appel àleurexpertiseàtitredepersonnes-ressources.

RECOMMANDATION 25

• QueladuréedumandatduprésidentduConseildescollègesduQuébecsoitdecinqansetquecemandatsoitrenouvelable;

• qu’àl’exceptiondesétudiants,laduréedumandatdetouslesmembressoitdequatreansetquecemandatsoitrenouvelableuneseulefois;

• que la durée du mandat des étudiants soit de quatre ans sans possibilité derenouvellement;

• que tous lesmembrespuissent terminer leurmandatmême s’ils perdent leur qualitéjuridique;

• que tous les membres puissent terminer leur mandat dans le cas d’un changementd’emploioudesituation, leurqualitéjuridiqueétantpréservée,à l’exceptiondurenvoioud’unabandonpourunmembreétudiant.

RECOMMANDATION 26

• Que, pour chaque poste à combler au Conseil des collèges du Québec, un profil decompétences2soitdéterminéparcelui-ci,soittransmisà laministreetservedepierred’assisedurantl’appeldecandidaturesetleprocessusdesélectiondesmembres.

RECOMMANDATION 27

• Que le processus de sélection des membres (recrutement, sélection etrecommandation) soit sous la responsabilité de laministre et qu’il tienne compte debalises3 qui favorisent la représentativité comme la représentation équitable deshommes et des femmes, l’équité dans la représentation territoriale et la justereprésentation de la minorité anglophone ainsi que des diverses communautésculturelles.

RECOMMANDATION 28

• Que les candidatures soient sollicitées auprès d’associations et d’organisationsreprésentativesdemêmequedupublic.

2Leprofildecompétencespeutsedéfinirparlesavoir,lesavoir-faireetlesavoir-êtrerequisparl’exerciced’unefonctionoud’untravailspécifique.3Voirlalistequisetrouveàl’annexeVI.

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RECOMMANDATION 29

• Que soit formé un comité consultatif provisoire de trois personnes nommées par laministreetqu’ilsoitsouslagouverneduprésidentduConseildescollègesduQuébec;

• quelemandatdececomitésoitdedéterminerlesprofilsdecompétencespourtouslespostesàcomblerpourlapremièrefoisauConseil,d’analyserlescandidaturesreçuesetdefairedesrecommandationsàlaministre;

• quel’appeldecandidaturesauprèsd’associationsetd’organisationsreprésentativesetdu public ainsi que les recommandations faites au gouvernement soient sous laresponsabilitédelaministre;

• quelesmandatsinitiauxdesmembressoientdeduréesvariées:o unmandatdecinqansrenouvelablepourleprésident;o unmandatdequatreanspourunenseignant;o unmandatdetroisanspourl’autreenseignant;o unmandatdequatreanspourlemembredupersonnelprofessionnel;o unmandatdetroisanspourlemembredupersonneldesoutien;o unmandatdequatreanspourunétudiant;o unmandatdetroisanspourl’autreétudiant;o unmandatdequatreanspourlemembredupersonneld’encadrement;o unmandat de trois ans pour le directeur des études issu de la communauté

collégiale;o un mandat de quatre ans pour le directeur général issu de la communauté

collégiale;o unmandatde trois anspour lemembred’unorganismepartenairedu réseau

collégial;o unmandatdequatreanspourdeuxmembresvenantdelasociétécivile;o un mandat de trois ans pour les deux autres membres venant de la société

civile;• qu’à l’exception du président et des étudiants, le mandat des membres soit

renouvelableuneseulefoispouruneduréedequatreans.

RECOMMANDATION 30

• Que le Conseil des collèges du Québec ait une autonomie pleine et entière dans lagestion des processus de sélection des membres des éventuelles commissionstemporaires et qu’un profil de compétences soit déterminé pour chaque poste àcombler.

RECOMMANDATION 31

• Que soit analysé, sous l’angle de la protection des renseignements personnels, lepouvoir du Conseil des collèges du Québec d’accéder aux bases de données desministèresetàcellesdescollèges.

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RECOMMANDATION 32

• Quesoit inscritedans la loiconstitutiveduConseildescollègesduQuébec l’obligationpourcelui-cideseréuniraumoinssixfoisparannée.

RECOMMANDATION 33

• QuelaloiconstitutiveduConseildescollègesduQuébecprévoiel’obligationpourcelui-cid’énumérer,danssonrapportannuel, l’ensembledesavisoudesrecommandationsformulésaucoursdel’année.

RECOMMANDATION 34

• QuelaloiconstitutiveduConseildescollègesduQuébecprévoiel’obligationpourcelui-ci de préciser, dans son bilan quinquennal et pour la période de référence, les suiviseffectuéspourchaqueavisourecommandation.

RECOMMANDATION 35

• Que le rapport annuel du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieurindiquelessuivisquiontétéeffectuéspourlesdifférentsavisetrecommandations.

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RECOMMANDATION 36

• QuelesacteslégislatifsinstituantleConseildesuniversitésduQuébecetleConseildescollèges du Québec prévoient aussi la création de la Table de concertation del’enseignementsupérieur4.

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RECOMMANDATION 37

• Que l’article 11 du Règlement sur le régime des études collégiales soit modifié demanière à permettre aux collèges de déterminer deux objectifs et standardsadditionnels dans la composante de formation spécifique des programmes d’étudestechniques;

• que le pouvoir de la Commission d’évaluation du Conseil des collèges du Québec derecommanderl’ajoutoulasubstitutiond’objectifsetdestandardssoitprévudanslaloiinstituantleConseil;

4Lelibellécompletdecetterecommandationsetrouveauxpages73à75.

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• qu’uncadrederéférenceprenantminimalementencomptelescritèresdecohérence,depertinenceetd’efficacitéduprogrammesoitélaboréparlaCommissiond’évaluationduConseildescollègesduQuébecpourdéterminerlesbalisesàmettreenœuvrepourl’ajout ou la substitution d’un ou de deux objectifs et standards dans un programmeconduisantàundiplômed’étudescollégiales(DEC);

• que la Commission d’évaluation du Conseil des collèges duQuébec, après analyse dudossier acheminé par le collège, formule une recommandation à l’intention de laministrepourajouterousubstituerleoulesobjectifsetstandardsconcernés;

• que lesavisélaboréspar les collèges sur lesobjectifset standards soientdirectementacheminésàlaministre;

• que, sur labasede la recommandationde la Commissiond’évaluationduConseil descollèges du Québec, sans autre analyse de la part du Ministère, la ministre autorisel’ajoutoulasubstitutiond’objectifsetdestandardsparlecollège;

• que le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur prenne toutes lesdispositions administratives nécessaires pour permettre l’ajout ou la substitutiond’objectifsetdestandardsunefoisquelecollègeareçul’autorisationdelaministre;

• que, dans le cas où un collège serait autorisé à ajouter ou à substituer un ou desobjectifs et standards dans un programme, le ministère de l’Éducation et del’Enseignement supérieur facilite cet ajout ou cette substitution pour qu’une suitepuisseêtredonnéedanslesmeilleursdélais;

• que leministèrede l’Éducationetde l’Enseignementsupérieurdonnesuiteà l’avisduConseil supérieur de l’éducation portant sur les nouveaux diplômes collégiaux,notammentsurlapossibilitéd’élaborerunDECtechniqueavancépourdesprogrammesactuellement à l’étroit dans le nombre d’unités ministérielles, étant donné qu’unrehaussementdescompétencesestnécessaire;

• quesoitconfiéenprioritéauConseildescollègesduQuébeclemandatdeprocéderàl’examen du dispositif actuel de révision des programmes d’études techniques et defairedesrecommandationsappropriéesàlaministre,demanièrequecetterévisionsoiteffectuéeàl’intérieurdedélaisraisonnables.

RECOMMANDATION 38

• Quenesoitpasmodifiél’article12duRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,quiportesurlesmodulesdeformationd’unprogrammetechnique.

RECOMMANDATION 39

• Que soit modifié le Règlement surle régime des études collégiales pour que lesétudiantsde la formationcontinueaientaccèsàdesactivitésdemiseàniveau,àdesactivitésfavorisantlaréussiteetàuncheminementd’étudesparticulier;

• que soient prévues des ressources financières additionnelles permettant aux collègesd’offrirdetellesactivités.

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RECOMMANDATION 40

• Que le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur transmette, dans lesmeilleurs délais, une directive à son personnel administratif et aux collèges pourrappeler que l’article16 du Règlement sur le régime des études collégiales permetd’inclure des cours de languematernelle ou de langue seconde dans un programmeconduisantàuneattestationd’étudescollégiales(AEC).

RECOMMANDATION 41

• Quesoitmodifiél’article4duRèglementsurlerégimedesétudescollégialespourqu’unétudianttitulaired’undiplômed’étudesprofessionnelles(DEP)puisseêtreadmissibleàunprogrammeconduisantàuneAECsansdélaidecarenced’uneannéescolaire,pourautant qu’il réponde aux conditions d’admission ou qu’il ait une formation et uneexpériencejugéessuffisantes.

RECOMMANDATION 42

• Que soitmodifié l’article 2.2 du Règlement sur le régime des études collégiales pourqu’unepersonneayantuneformationetuneexpériencejugéessuffisantespuisseêtreadmissibleàunprogrammeconduisantàunDECaprèsunepérioded’interruptiondesétudesde24mois.

RECOMMANDATION 43

• Qu’unenouvelledispositionportant sur lamention«Incomplet» soit ajoutéedans leRèglementsurlerégimedesétudescollégialesetquelescollègesintègrentcelle-cidansleurpolitiqueinstitutionnelled’évaluationdesapprentissages.

INTRODUCTION

L’année2017marquele50eanniversairedelacréationdescégeps.Depuisundemi-siècle,ceux-ci participent, avec les collèges privés, au développement social, économique, culturel etscientifiqueduQuébecenassurantuneformationtechniqueetpréuniversitairedequalitéauxjeunesetauxmoinsjeunesdesquatrecoinsdelaprovince.Lesbénéficesattribuablesauréseaucollégial, une spécificité toute québécoise, sont indéniables. Les cégeps et les collèges privéscontribuent, avec les universités, à l’excellence du système d’enseignement supérieur duQuébec.

Néanmoins, les changements majeurs actuels, liés en grande partie à la mondialisation,constituent d’importants défis pour le réseau collégial et les universités: mobilitéinternationale,partagedel’information,évolutiondumarchédel’emploi,concurrenceaccrue,développement des technologies, etc. Pour que le Québec demeure à l’avant-garde et pourassurer aux Québécois un système d’enseignement supérieur à la hauteur de leurs attentes,MmeHélène David, ministre responsable de l’Enseignement supérieur, propose de créer denouvelles instancesconsacréesà la réflexion,à la collaboration,aumaintiende laqualitédesprogrammesetàlacomplémentaritédesréseaux.

Pour leréseaucollégial,cette initiativesetraduirait,d’unepart,par lacréationduConseildescollègesduQuébec(CCQ)etdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieur(CMES)ainsique, d’autre part, par des modifications à apporter au Règlement sur le régime des étudescollégiales(RREC).

Commelementionnait,enjuillet2016,laministreresponsabledel’Enseignementsupérieur,lacréation du CCQ et de la CMES vise à assurer aux Québécois un système d’enseignementsupérieur qui se positionne comme chef de file sur le planmondial5. La proposition visant lacréationduCCQconfirmeparailleursqueleréseaucollégialconstitue,aveclesuniversités,l’undesdeuxacteursessentielsdel’enseignementsupérieurauQuébec.

LesmodificationsauRRECquisontsuggéréesontpourobjectifdedonnerplusdesouplesseauxcollèges pour qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle dans le développement social,économique, culturel et scientifique des régions duQuébec, et ce, dans la perspective d’uneaméliorationconstantede l’accessibilitéauxétudescollégialesetd’uneoffrede formationdequalitéadaptéeauxbesoinsdelasociétéquébécoise.

Structure du rapport Leprésentrapportsediviseendeuxparties.LapremièrepartietraitedelacréationduCCQetdelaCMES.Aprèsunsurvolducontexteetdesenjeuxliésàlacréationdecesdeuxinstances,nous abordons la fonction d’évaluation prévue dans la mission du CCQ. En raison del’importancequ’aprisecettepropositiondansleprocessusdeconsultation,unchapitrecomplet

5Voirlecommuniquéàl’annexeI.

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luiestconsacré.Lestroischapitressuivantsportentrespectivementsur lestatut, lamissionetlesresponsabilitésduCCQ.Danslechapitre6,nousrendonscomptedesavisreçusàproposdela composition et des éléments d’organisation du CCQ, avant de procéder à leur analyse etd’émettredesrecommandations.Finalement,ledernierchapitredelapremièrepartietraitedelaCMES:sacréation,sonpositionnement,sesresponsabilitésetsesmodalitésd’opération.

Ladeuxièmepartie,quiprésente lesmodificationsàapporterauRREC,estconstituéedeneufpetits chapitres. Après un survol du contexte et des enjeux (chapitre1), nous analysons lesmodificationsproposéesdans ledocumentdeconsultation,etce,à la lumièredesavisreçus:l’ajoutdedeuxobjectifsetstandardsdans lesprogrammestechniques(chapitre2), lamiseenplace demodules de formation dans les programmes techniques (chapitre3), les activités demise à niveau favorisant la réussite à la formation continue et les cheminements d’études(chapitre4), le développement de la langue d’enseignement et de la langue seconde en lienavec la spécialité dans les programmes conduisant à une AEC (chapitre5), le passage duprogrammemenant àunDEPà celui conduisant àuneAEC (chapitre6), lamodificationde lapérioded’interruptiondesétudes(chapitre7)etlagestiondelamention«Incomplet»parlescollèges (chapitre8). Le chapitre9, pour sa part, traite brièvement de l’ensemble des autrespropositionssoumisespardespersonnesoudesgroupesdanslecadredelaconsultation.

Mais,avanttoutechose,nousprésentonsunbrefportraitdudéroulementdelaconsultation.

DÉROULEMENT DE LA CONSULTATION

Le 11 juillet 2016, la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, MmeHélène David,confiaitàM.ClaudeCorboainsiqu’àM.GuyDemers,àMmeRachelAubéetàM.LouisLefebvrele mandat de consulter les partenaires du réseau collégial et des universités à propos de lacréationduConseildescollègesduQuébec,duConseildesuniversitésduQuébec(CUQ)etdelaCommissionmixtede l’enseignement supérieur.M.Demers,MmeAubéetM.Lefebvre avaientégalement comme mandat de consulter les intervenants concernés au sujet de certainesmodificationsàapporterauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales.

Une consultation d’envergure L’objectifdelaconsultationétaitderecueillirdifférentspointsdevueetd’échangersurdiversaspects du projet. Le 2septembre2016, laministre responsable de l’Enseignement supérieurlançait donc officiellement cette consultation afin, disait-elle, de «rassembler les idéesprometteusesdesmilieuxcollégialetuniversitaire,auplusgrandbénéficedenosétudiantesetétudiants6».Deslettresd’invitation7ontalorsétéenvoyéesauxpartenairesetundocumentdeconsultation a été rendu accessible sur le site Internet du ministère de l’Éducation et del’Enseignementsupérieur(MEES)pourrendrepublique lapropositionministérielleet favoriserunelargeparticipation8.

Initialement, les personnes et les groupes intéressés avaient jusqu’au 6octobre2016 pourindiquer leur volonté de participer à la consultation. À la demande de plusieurs groupes etcomptetenudel’importancedesenjeuxdecelle-ci,unenouvelledatebutoiraétéfixéepourledépôtdesmémoires, soit le 28octobre2016.Alors que les audiencesdevaient, audépart, sedérouler du 6 au 12octobre2016, elles ont également été déplacées: elles ont débuté le31octobre et se sont terminées le 11novembre2016. Conditionnellement au dépôt d’unmémoire,ceuxquienavaientmanifestélesouhaitontétéinvitésàprendrepartauxaudiences.La consultation a permis de recueillir des informations pertinentes en vue de formuler desrecommandations qui tiennent compte des préoccupations des différents intervenants, tantpourlacréationduCCQetdelaCMESquepourlesdifférentesmesuresvisantl’assouplissementduRREC.

Des intervenants aux intérêts variés et complémentaires Autotal,52mémoiresontététransmiset42rencontresontététenuesavecdespersonnesetdes groupes9. Les participants représentaient des intérêts tout aussi variés que6Voirlecommuniquéàl’annexeII.7Voirl’annexeIII.8Voirl’adressesuivante:http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/contenu/documents_soutien/Ens_Sup/Commun/Consultations_ES/Document_consultation_Colleges.pdf.9Voirlalistedespersonnesetdesgroupesquiontdéposéunmémoiredanslecadredelaconsultationàl’annexeIV.

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complémentaires: étudiants, enseignants, représentants d’organisations syndicales,gestionnaires,employésdecollègespublicsetprivés,représentantsd’organismesapparentés10etpartenaires11, représentantsderegroupementsprofessionnels, représentantsd’employeurs,représentantsd’associations et particuliers.Au coursde la première semained’audiences (du31octobreau4novembre2016),quis’estdérouléeàQuébec,18personnesougroupesontétérencontrés.Aucoursdeladeuxièmesemained’audiences(du7au11novembre2016),tenueàMontréal,24personnesougroupesontparticipéàl’exercice.

Cette consultation a permis aux intervenants de faire part de leur compréhensiondes enjeuxentourant la création du CCQ et de la CMES, et de livrer tantôt leur appui, tantôt leursappréhensions,leursinterrogationsetleursmisesengardeconcernantdesélémentsduprojet.Les échanges se sont avérés productifs et plusieurs personnes ou groupes ont exprimé leursatisfaction quant au déroulement de la consultation. Cet exercice a permis d’apporter desprécisionssurcequiétaitproposédansledocumentdeconsultationetderépondreàplusieursinterrogations. Les échanges ont également été l’occasion de discuter de la nature et desmodalitésdeplusieursaspectsduprojetdecréationduCCQetdelaCMES.Ilsontaussipermisde connaître l’opinion de partenaires sur les changements proposés au RREC et de mieuxcomprendre, de part et d’autre, la portée desmodifications. Au final, ces audiences ont étéconstructivespuisqu’ellesontpermisaugrouped’expertsd’enrichirsaréflexionetdediscuterde certains ajustements et modifications pouvant être apportés au projet, et ce, dans uncontextedecollaborationetd’ouverture.

10Parexemple,leConseilsupérieurdel’éducation(CSE)oulaCommissiond’évaluationdel’enseignementcollégial(CEEC).11Parexemple,laVitrinetechnologie-éducation(VTE),l’Associationpourlesapplicationspédagogiquesdel’ordinateuraupostsecondaire(APOP),l’Associationpourlarechercheaucollégial(ARC),l’Associationquébécoisedepédagogiecollégiale(AQPC)ouleCentrededocumentationcollégiale(CDC).

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1. CRÉATION DU CONSEIL DES COLLÈGES

DU QUÉBEC ET DE LA COMMISSION

MIXTE DE L’ENSEIGNEMENT

SUPÉRIEUR

1.1. CONTEXTE ET ENJEUX – CRÉATION DU CONSEIL DES COLLÈGES DU QUÉBEC ET DE LA COMMISSION MIXTE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Avantmêmed’entamer lesdiscussionssur lesmodalités relativesà lacréationduConseildescollègesduQuébec, lespersonneset lesgroupesayantsoumisunmémoireetayantparticipéauxaudiencesontvouluclarifierplusieursaspectssoulevésparladescriptionducontexteetdesenjeuxquiestprésentéedansledocumentsoumisàlaconsultation.Certainsontaussiémisdescommentaires sur le portrait sommaire du réseau collégial qui suit l’introduction de cedocument.

À propos du portait du réseau collégial En ce qui concerne la section «Portrait du réseau collégial», les personnes et les groupesrencontrés ont signalé, tout au long de la consultation, que plusieurs faitsmarquants étaientabsents, ce qui pouvait donner l’impression que le portrait présenté était réducteur. On anotammentrappelé lerenouveaude l’enseignementcollégial,quiaentraînéunrepartagedesresponsabilités entre leMinistère et les collèges, ainsi que le déploiement de l’approche parcompétences, qui a transformé le format et la gestion des programmes d’études. Outre lacréation de la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial (CEEC), d’autres faitsauraient pu être signalés: l’important volet des activités de recherche dans les collèges, ledéploiementdescentrescollégiauxdetransfertdetechnologie,ycomprislespratiquessocialesnovatrices,lacontributiondesorganismessatellitesdesoutienetdecoordinationenmatièredematérieldidactique,dedocumentation,d’utilisationdestechnologieséducativesdemêmequed’informationetdeformationenligne.

Dans la foulée, on nous a interrogés sur l’absence de références relatives aux enjeux et auxsuitesduRapportfinalduchantiersurl’offredeformationcollégialeainsiqu’auxtravauxquiontétéeffectuésparlecomitédeMmeNicoleRouillier,notammentsurlesmodificationsenvisagéespourleRREC.Deplus,l’absencederéférencesrelativesàl’évolutiondelafonctiond’évaluationconcernant les collèges a suscité des rappels historiques. Enfin, l’absence de mention de lacoexistencedecollègespublicsetdecollègesprivés,titulairesd’unpermisetsubventionnés,apu laisser croire que cette dimension historique de l’existence du réseau collégial avait étéoccultée.Biend’autresaspectsdel’évolutiondescollègesmériteraientprobablementd’êtremisen évidence pour actualiser la description du réseau. Nous reconnaissons cependant lapertinencedesinformationsrapportéesàcesujetetconfirmonsauxpersonnesetauxgroupesconsultésqueleurscommentairesontcontribuéànotreréflexion.

Le contexte et les enjeux sous la loupe des divers intervenants

Certains intervenants ont voulu comprendre les raisons qui justifiaient la création de deuxconseilsplutôtque lamiseenplaced’unseulconseilde l’enseignementsupérieur,commeons’est étonné du peu d’informationmotivant la création du CCQ. On a également constaté lagrandesimilaritéentrelesmissionsdesdeuxconseilsetsoulevéuncertainnombredequestions

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surlacohérenceduprojetdanssonensemble.Àcetégard,lesdifférentsintervenantsontvouludiscuterdelaplaceduConseilsupérieurdel’éducation(CSE),delacohabitationdesfonctionsdeconseiletd’évaluationauseindelamêmeinstance,delaperceptiond’undédoublementdesmécanismes de coordination et d’une possible multiplication des structures. Enfin, certainsintervenants se sont interrogés sur la portée réelle quepourrait avoir le CCQ pour ledéveloppementdescollèges.

Ainsi,avantdenouspenchersurlesmodalitésrelativesàlacréationduConseildescollègesduQuébec, nous croyons utile de clarifier, d’entrée de jeu, les interrogations soulevées et derapportericil’essentieldeséchangestenusàcesujetlorsdesaudiences.

Un ou deux conseils

Quelques intervenants nous ont interrogés sur la possibilité de créer deux conseils del’enseignementsupérieurplutôtqu’unseul.Leséchangesàcesujetontrapidementfaitressortirlanécessitédepréserver lescaractéristiquesdechacundesdeuxordresd’enseignementdansuncontexteoùlesenjeuxencauseleursontpropres.Cesmêmeséchangesontsuscitéd’autresréflexions. Ainsi, il est juste de constater que les considérations justifiant particulièrement lacréation du CCQ sont de caractère général et qu’elles auraient mérité d’être étoffées. Parailleurs,l’intentiondecréerdeuxconseilsindiqueclairementlesensdeceprojetvoulantquelescollèges fassent partie intégrante du systèmed’enseignement supérieur. Lamise en place duCUQ,enl’absenceduCCQ,créeraitunhiatuspréjudiciablepourlacohérencedecesystèmeet,conséquemment,pour l’aveniret ledéveloppementduréseaucollégial.Onvoitmalcommentune seule des deux composantes du système d’enseignement supérieur pourrait bénéficierd’étudesetd’avispermettantdesoutenirsondéveloppement,alorsquel’autreseplaceraitàlaremorqued’avisetderecommandationsenmargedesoncontexteetdesaproprespécificité.Sous cet angle, des intervenants ont rapidement signifié leur adhésion au projet. Toutefois,plusieurs reconnaissent que les deux ordres d’enseignement partagent un certain nombre depréoccupations qui auront avantage à faire l’objet d’échanges entre les deux conseils, plusprécisément au sein d’une instance commune comme le suggère le projet de création d’unecommissionmixte.Nousyreviendronsunpeuplusloin.

Pour l’adaptation de la mission, des responsabilités et de la composition du Conseil des collèges du Québec

Bienquenousayonspudissiperplusieursinterrogationssurlapossibilitédecréerdeuxconseils,on nous a indiqué que l’énoncé de la mission, des responsabilités et de la composition duConseil apparaissait comme un calque du projet de création du CUQ et non comme unedescriptionadaptéeauxcaractéristiquesde l’enseignementcollégialquébécois.S’inspirantdescommentaires reçus à ce sujet, des propositions d’adaptation et de reformulation serontprésentéesplusloindanscerapport.

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La justification de la création du Conseil des collèges du Québec

Des personnes consultées ont indiqué que peu d’éléments se référaient spécifiquement à lapossibilité de créer le CCQ. Il est vrai que, dans le cas du CUQ, les travaux effectués parM.Claude Corbo dans le cadre de son mandat, à la suite du Sommet sur l’enseignementsupérieur, ont permis d’étayer la pertinence de la création d’une telle instance et ont fourniplusieursassisesquantàsescaractéristiquesetàsonfonctionnement.Ainsi,àjustetitre,onamanifestéuncertaininconfortauregarddudéséquilibrerelatifauxmotifsdecréationduCCQ,c’est-à-direquesapertinencenereposaitpassurunconsensuséquivalentàceluiàl’originedelacréationduCUQ.Forceestd’admettrequelapertinencedelacréationdecetteinstancepourl’enseignement collégial ne reposait pas sur une telle assise au moment de lancer le projet.Cependant, nousdevonsnous rendre à l’évidenceet constaterqu’un tel consensus a émergéchezlapresquetotalitédespersonnesetdesgroupesayantparticipéàlaconsultation,soitparles positions affirmées dans leurs mémoires, soit par les échanges ayant eu lieu lors desaudiences.

Deplus, si le documentde consultation contientpeud’information sur les enjeux spécifiquesjustifiant la création du CCQ, les personnes et les groupes rencontrés n’ont pas manquél’occasiond’enfournirunéventailaussidiversifiéqu’indicatif.Cetteliste12indiqueunensemblede préoccupations des intervenants à l’endroit des collèges en raison desquelles on jugeimportant,etparfoismêmeurgent,defairelepointetdeproposerdesavenuesdesolutionoude développement selon la gravité ou l’importance de l’enjeu. À elle seule, cette liste nonseulement justifie la création du CCQ, mais interpelle également les acteurs politiques pourqu’ils fournissent au réseau collégial cet indispensable levier. La presque totalité desintervenants ayant soumis unmémoire s’entendent sur la nécessité de bien documenter lesenjeux respectifs des deux ordres d’enseignement et d’indiquer, sur la base d’une expertisecompétente,indépendanteetlégitime,lavoieàsuivrepourmaintenirlacapacitédescollègesàbien s’adapter à l’environnement social, économique, culturel et scientifique de la sociétéquébécoiseet,ainsi,àassumeradéquatementlamissionquileuraétéconfiée.

Un fonctionnement cohérent du système d’enseignement supérieur Cetappuimajoritaireesttoutefoisteintédequestionsoud’inquiétudes légitimes.Eneffet,onnous a interpellés à plusieurs reprises sur la coexistence du CCQ et du CSE. On s’est aussiinterrogé sur la coexistence des fonctions de conseil et d’évaluation au sein d’une mêmeinstance de même que sur le partage de l’expertise et des meilleures pratiques en matièred’évaluation dans le système d’enseignement supérieur. On a également parfois confondu lerôle-conseilduCCQaveclesfonctionsactuellesde«coordination»assuméesparlesdifférentsacteurs du système. Nous avons également échangé avec plusieurs groupes sur ce qui étaitperçu comme une multiplication des structures, notamment par l’instauration d’une

12Voirl’annexeV.

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commissionmixte de l’enseignement supérieur comme lieu d’échange pour l’avancement dequestionsd’intérêtrejoignantlesdeuxréseaux.

Le Conseil des collèges du Québec en phase avec le Conseil supérieur de l’éducation La plupart des personnes et des groupes rencontrés ont soulevé des interrogations quant audédoublementdesinstancesouautélescopagepossibledeleursactivités.Commelementionneledocumentdeconsultation,l’histoireadémontréqueleCSEetunconseildescollègesavaientcoexisté entre 1979 et 1993. Nous admettons que ce rappel historique ne saurait à lui seulévacuer la question; les échanges avec les intervenants ont, en ce sens, mis en évidence lanécessitéd’assurerlacomplémentaritédesdeuxinstances.Lalistedepréoccupationsdontlespersonnes et les groupes intéressés nous ont fait part contient un ensemble d’enjeuxsuffisammentnombreux,spécifiquesetcibléspourpréciserlanaturedesmandatsàconfierauCCQ.Ils’agitdéjàd’unpremierélémentdelaplus-valueinhérenteàlacréationdecelui-ci.Deplus,commeilseraitinappropriéetimprobablequeleCSEmobiliseunequantitéimportantedesesressourcespourétudiercesnombreuxenjeuxpendantlescinqoudixprochainesannées,lapertinencedel’instaurationduCCQtrouveiciundeuxièmeélémentdesaplus-value.Ainsi,lesavantagesdelamiseenplaceduCCQsedéfinissentessentiellementparsavocationconsacréeauxenjeuxspécifiquesdel’enseignementcollégialetparuneconcentrationdel’expertisepouren assurer l’étude et le développement. Comme il est mentionné dans le document deconsultation,« leConseil supérieurde l’éducationaconservéunmandat largeet systémique,démontrant qu’il peut être pleinement compatible avec l’existence de conseils à vocationssectorielle et spécialisée13, 14 ». Nous sommes d’avis que certains enjeux et questions – laconditionétudiantepourraitenêtreunexemple–ontunenaturetransversaledanslesystèmed’éducationetqueleCSEpeut,encesens,assumersonmandatenappuiaudéveloppementdusystèmequébécoisd’éducation,ycompris l’enseignementsupérieur.Parailleurs,comme ilenseraquestionplus loindanscerapport,certainsmécanismesd’arrimageserontproposéspourassurer une cohérence maximale de l’activité des deux conseils et même susciter leurengagementdansdestravauxconjoints.

La nécessaire indépendance des fonctions de conseil et d’évaluation La fonction d’évaluation a suscité, d’une part, de nombreuses mises en garde quant à soninsertion dans la mission du Conseil et, d’autre part, une remise en perspective des réellespossibilitésdepartagedel’expertiseentrelesintervenantsimpliquéspourlesréseauxcollégialet universitaire. Par ailleurs, de nombreuses interventions ont été faites avec insistance pour

13Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.13.14L’article9delaLoisurleConseilsupérieurdel’éducation(RLRQ,chapitreC-60)stipulecequisuit:«LeConseilapourfonctiondeconseillerleministreetleministredel’Enseignementsupérieur,delaRecherche,delaScienceetdelaTechnologiesurtoutequestionrelativeàl’éducation.»

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que l’autonomieet l’indépendancedes fonctionsdeconseil etd’évaluationpuissent coexisterauseind’unemêmeinstance.Lechapitrequisuitestdoncconsacréaucontexte,àlapertinenceetaupositionnementdelafonctiond’évaluationdanslecadreduprojetdecréationduCCQ.

L’exclusion délibérée d’une fonction de coordination au Conseil des collèges du Québec Certains intervenants se sont inquiétés de la multiplication des structures, voyant dans lacréation du CCQ, du CUQ et de la Commission mixte de l’enseignement supérieur unalourdissement et une complexification des mécanismes d’arrimage entre les besoins dumarchédutravailetlaformation.D’autresyontperçuunrôledecoordinationconfiéauCCQouà la CMES. Dans les échanges que nous avons eus avec ces intervenants, il a été clairementétabliquelesfonctionsduConseiln’interféreraientpasaveclesopérationsactuellesderévisiondesprogrammesministérielsetque,bienaucontraire,certainesmodificationsproposéespourle RREC pourraient permettre l’adaptation souhaitée des programmes tout enmaintenant laqualitéexigéeencequilesconcerne.Ilfautaussirappelerquelescollègesjouissentd’unelargeautonomie institutionnelle pour ce qui a trait aux programmes menant à une attestationd’étudescollégiales (AEC)ainsiquepour lesactivitésde formationcontinuesansunité,cequileurpermetderépondreauxbesoinsexprimésparlespartenairesdumarchédutravail.Enfin,nousavonsdissipétouteconfusionquiauraitpurésulterdecertainesimprécisionsdudocumentde consultation quant à l’activité principale du Conseil des collèges du Québec, qui est deprocéder à des études de même qu’à des analyses et de produire des avis et desrecommandationsàl’intentiondelaministreetdescollèges,lecaséchéant.Pourdesmotifsenlienavecson indépendanceetsacrédibilité,aucuneresponsabilitédecoordination,visantparexemplel’arrimaged’actionsentreétablissementsouentreleMinistèreetdesétablissements,neseraitconfiéeauConseilouàl’unedesesinstances.Corollairement,lesfonctionsduConseilrespecteraient l’autonomiedescollèges.Ellessesitueraientencomplémentaritédesfonctionsde coordination assumées actuellement soit par le Ministère (ex.: le Comité de liaison del’enseignement supérieur [CLES], le Comité de liaison de l’enseignement secondaire et del’enseignementcollégial[CLESEC],leComiténationaldesprogrammesd’étudesprofessionnellesettechniques[CNPEPT]),soitparlescollèges(ex.:lesmécanismesdelaFédérationdescégepsou de l’Association des collèges privés du Québec et du Conseil des collèges privésnonsubventionnés), soitpar lesorganismespartenaires15.Parailleurs, il vade soique leCCQpourrait,s’illejugeàpropos,bénéficierdel’expertisedetoutescesinstancesdanslecadredesestravaux.

Le rôle et la pertinence de la Commission mixte de l’enseignement supérieur Lapropositiondecréationde laCMESa fait l’objetdeplusieurscommentaires.Elleasouventété perçue comme une addition de structures. On l’a aussi vue comme ayant un rôle de15Parexemple,laVitrinetechnologieéducation(VTE),l’Associationpourlesapplicationspédagogiquesdel’ordinateuraupostsecondaire(APOP),l’Associationpourlarechercheaucollégial(ARC),l’Associationquébécoisedepédagogiecollégiale(AQPC)ouleCentrededocumentationcollégiale(CDC).

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coordinationdescollèges.Àcesujet,ledocumentdeconsultationapudonnerlieuàplusieursinterprétations.NousavonsdéjàstatuésurlerôlequiétaitprévupourleConseildescollègesduQuébec,enévacuant touteresponsabilitédecoordinationetencampantrésolumentsonrôleconsultatif. Malgré les imprécisions du document, une majorité de personnes et de groupesrencontrés ont reconnu la nécessité de s’intéresser à l’étude et au développement desquestions touchant l’arrimage entre les deux ordres d’enseignement. Un certain nombre desujets de préoccupation mentionnés par des intervenants16 se rapportent à des questionsd’arrimage,traduisantainsil’intérêtdecesderniers.Toutaulongdelaconsultation,nousavonsconstatéunappuigénéralisédelapartdespersonnesetdesgroupesparticipantspourl’objectifsous-jacentrecherchéparlacréationdecetteinstance.

Une réflexioneffectuéeavec l’équipede travaildeM.Corboapermisdebiensituer la raisond’être et la nature de la Commission mixte. Ainsi, des recommandations communes serontprésentées en vue de maintenir l’objectif de concertation, de partage et d’échange sur desquestions touchant des enjeux présents dans le réseau collégial et les universités, et ainsidissipertouteperceptiond’ajoutdestructuresoudelourdeuradministrative.

Le statut du Conseil des collèges du Québec et sa portée Hormisquelquesinterrogationssurl’autoritédetutelleduConseildescollègesduQuébec,peudecommentairesontportésursonstatut.Toutefois,deuxpréoccupationsontétésignaléesdefaçon récurrente.Premièrement,ons’inquiètede lacapacitéduMinistère,etéventuellementdescollèges,dedonnersuiteauxrecommandationsduConseil, leniveaudesressourcesétantfréquemmentinvoquéàcetégard.Deuxièmement,ons’interrogesurlaconstancedesministresquisesuccéderontauministèreresponsabledel’Enseignementsupérieurquantàleurintentiondedonnerdes suites effectives aux avis et aux recommandationsduConseil. Laquestiondesressources,bienqu’elleprésenteunintérêt inhérentà laconstitutionduConseil lui-même,nesera traitée ici que sous la dimension des éléments d’organisation essentiels à sonfonctionnement.Commelesreprésentationsnombreusesetinsistantesfaitesàcesujetrelèventd’une autorité débordant du cadre de notre mandat, nous ne ferons ici que soulignerrespectueusementlagrandecommunautédevuesdesintervenantssurl’importanced’accroîtreleniveaudesressourcesdans l’ensembleduréseaucollégial.Encequia traitausuiviespéré,pourlesaviset lesrecommandationsduConseil,delapartdelaministre,duMinistèreetdescollèges, nous proposerons quelques avenues à explorer. Nos recommandations serontinspirées de la constitution d’organismes gouvernementaux apparentés, de manière à nousinscriredanslesrouageshabituelspourlacréationdecetyped’instance.

Contexte et enjeux – Conclusion Bon nombre de personnes et de groupes rencontrés ont perçu le projet comme pouvantgénérerunemultiplicationdes structuresouunpossible télescopagedes responsabilitésdans16Voirl’annexeVI.

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lesinstancesexistantes.NousavonspréciséquelacréationduConseildescollègesduQuébec,danssafonctionessentiellementconsultative,n’affecteraenrienlesmécanismesdéjàenplace,dontl’objectifestdefaciliterlefonctionnementopérationnelduMinistèreetdescollèges.LesfonctionsdécoulantdelacréationduCCQnevisentpasàremplacercellesduCSE,nicellesduMinistère, ni celles des collèges et des organismes partenaires. Le CCQ s’insère plutôt, encomplémentarité, comme la pièce manquante du système québécois d’enseignementsupérieur:

• enfavorisantunevisionintégréedecesystème;• enprocurantunlevierdedéveloppementduréseaucollégial;• en contribuant à une adaptation appropriée de la mise en œuvre de la mission des

collèges.

Nombreux sont les intervenants rencontrés qui ont souligné l’étiolement de l’expertisedisponible,conjuguéeàladiminutiondesressourcesqui,autrefois,servaientd’appuisolideaudéveloppementetàl’avancementdesréseaux.

Nouspouvonsaffirmeravecassurancequ’autermedesaudiences,latrèsgrandemajorité,pournepasdire lapresque totalité,des intervenantsappuient la créationduCCQseloncequiestindiqué dans le document de consultation, c’est-à-dire procéder à «la création d’un lieud’analyseetderéflexionquipermetdedévelopper l’expertisenécessaireà l’actualisation,à lapertinenceetauprogrèscontinudel’enseignementsupérieuretdusystèmecollégialquébécoisdans son ensemble17 ». En effet, compte tenu des nuances et des interrogations qu’ils ontsoulevées,lesreprésentantsdescollègesquiontétérencontrésouquiontsoumisunmémoire,leursorganisationset les représentantsdesétudiants sedisent enaccordavec la créationduCCQ. Les organisations syndicales, pour leur part, n’y sont pas défavorables, mais auraientpréféréuneapprocheplusaxéesurunréinvestissementdansleréseau.Touteslesorganisationssyndicalesn’ontcependantpaslemêmedegréderéservequantàlacréationduConseil.

Enfin, bien que le document de consultation n’énumère qu’un certain nombre d’enjeuxjustifiant la création du Conseil, il ne mentionne aucun enjeu prioritaire à confier à celui-ci.Certains intervenants nous l’ont d’ailleurs indiqué expressément. Comme nous l’avonsmentionné plus haut, les personnes consultées ont présenté une grande variété d’enjeuxqu’ellesvoudraientvoirporteràl’attentionduCCQ.Bienqueplusieursdecesenjeuxméritenttoute l’attentionduConseil, l’und’euxnous est apparu commeprioritaire, soit la révisiondudispositif d’élaboration et de révision des programmes d’études techniques conduisant à unDEC.Deplusamplesprécisionsserontdonnéesàcesujetdansladeuxièmepartiedecerapport,quiportesurlesmodificationssuggéréesauRREC.

17Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.7.

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1.2. FONCTION D’ÉVALUATION LetroisièmevoletdelamissionduConseildescollègesduQuébec,proposéedansledocumentde consultation, stipule qu’«[e]n se référant aux meilleures pratiques observables dans lemonde,le[CCQ]pourraitavoircommemissionde:[…]

• concouriràl’évaluationdelaqualitédesactivitéscollégiales,notammentlaformationetlarecherche,etentémoignerpubliquement18».

Il va sans dire que cette proposition a suscité beaucoup de commentaires, souvent trèspertinents,delapartdespersonnesetdesgroupesquiontdéposéunmémoireouquiontétérencontrés,sibienquelaquestiondel’évaluationaprisuneplaceprépondérantetantdansleprocessusde consultationquedansnotre réflexion.Afind’en témoigner adéquatementetdenousassurerquetouslesenjeuxrelatifsàl’inclusiond’unefonctiond’évaluationauCCQsoienttraitésdansleprésentrapport,nousavonsdécidé,avantd’aborderlesélémentsconstitutifsduConseil,deconsacrerunchapitrecompletàcevoletprécisdesamission.Deplus,l’importanceetlacomplexitédelaquestionnousontnaturellementamenésàtraiterlesenjeuxunparunetà fairedes recommandationspour chacund’euxau furet àmesure.Cette façondeprocéderdiffèredel’approcheutiliséedansd’autreschapitres.

L’évaluation de la qualité des activités dans les collèges constitue un élément central etstructurantduréseaucollégialquébécois.Depuislerenouveaudel’enseignementcollégial,quis’estamorcéen1993,cettefonctionrelèvedelaCEEC.Pourfavoriserlacohérencedusystèmed’enseignement supérieur, notamment entre les résultats de l’évaluation effectuée dans lescollègesetlafonctiondeconseilduCCQ,ilapparaîtpertinentquelafonctiond’évaluationsoitdévolueàcelui-ci.

Pourbiensituerlesparticularitésdelafonctiond’évaluationdansleréseaucollégialquébécois,l’undesmémoires19 reçusdans lecadrede laconsultationdresseunportrait fortéclairantdeson évolution. Avec la permission de l’auteur, nous reprenons, dans la section qui suit, lesgrandes étapes de cette évolution. Cela nous permettra de traiter, par la suite, des enjeuxpropresàl’inclusiond’unefonctiond’évaluationdelaqualitéauseinduCCQ,àla lumièredesexpériencesdupassé.

18Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.10.19NicoleSIMARD,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,mémoire,2016.

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Un peu d’histoire

Évaluation des programmes et des apprentissages

1979-1993

De1979à1993,lescollègesimplantentlespremiersmécanismesderedditiondecomptes,quise traduisent, entre autres, par l’obligation de se doter d’une politique institutionnelled’évaluation des apprentissages (PIEA). C’est au cours de cette période que les collègess’approprientleconceptd’évaluation.

1993-2013

À partir de 1993, avec la mise en œuvre du renouveau de l’enseignement collégial, unaccroissementde l’expertises’effectuetantdans leréseaucollégialqu’à laCEEC.Durantcettepériode, les collèges se dotent de politiques institutionnelles d’évaluation des programmes(PIEP).Ils doivent aussi se structurer pour évaluer leurs programmes selon les six critèresprescrits par la CEEC, c’est-à-dire leur pertinence, leur cohérence, leurs méthodespédagogiques, l’adéquation des ressources humaines etmatérielles qui y sont associées, leurefficacitéainsiquelagestionentourantleurmiseenœuvre.

De1995à2005plusparticulièrement,lescollègesdoiventévaluerlesprogrammesdésignésparlaCEEC,tantceuxmenantàunDECqueceuxmenantàuneAEC.Aucoursdecettepériode,lesprogrammesTechniquesadministratives,Techniquesde l’informatique,Techniquesd’éducationàl’enfanceetScienceshumaines,conduisantàunDEC,fontl’objetd’uneévaluation.De1997à2000,uneopérationd’enverguresedérouledanstous lescollègesconcernés,soit l’évaluationde la mise en œuvre de la formation générale. C’est aussi pendant cette période que, parl’entremisedel’évaluationd’unprogrammemenantauDECdesonchoix,chaqueétablissementdoitappliquersaPIEP.

Àpartirde2005,onassistegraduellementàunchangementdeculture.L’expertisedéveloppéeparlescollègesamènelaCEECàproposerunmodèledifférent.Elleleurdemandealorsd’établirlocalement le calendrier des programmes à évaluer et de mener les opérations d’évaluationselon celui-ci, dans le respect des critères qu’elle a établis. Cette façon de faire permetnotamment aux collèges de gagner la souplesse nécessaire pour mener les exercicesd’évaluationqu’ilsjugentprioritairesselonleurcontexte.Toutefois,laCEECinsistepourquelescollègesévaluentleurprogrammeSciencesdelanature.

En2006débuteuneopérationd’envergureauprèsde113collègesquiviseàévaluerlamiseenœuvre des PIEA. Cette opération s’étale sur une période de six ans. Les collèges doiventproduireunrapportquiprendencomptelesprincipesdirecteursémispar laCEEC, lepremierétantque«l’étudiantaledroitd’êtreévaluédefaçonéquitable20».Àl’aidedurapportproduitpar le collège et des résultats observés lors des opérations antérieures, la CEEC vérifienotamment si les responsabilités sont bien exercées au regard de l’approbation des plans de20Commissiond’évaluationdel’enseignementcollégial,Évaluationdespolitiquesinstitutionnellesd’évaluationdesapprentissages:Cadrederéférence,mai2012,http://www.ceec.gouv.qc.ca/documents/2012/05/levaluation-des-politiques-institutionnelles-devaluation-des-apprentissages-2e-edition.pdf,p.7.

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coursetdel’équivalencedesévaluationspourunmêmecoursdonnéparplusd’unenseignant.La CEEC porte également un regard sur l’adéquation entre les modes et les instrumentsd’évaluationdemêmequesurl’évaluationdel’atteintedesobjectifsselonlesstandardsprévus.

Plans de réussite et plans stratégiques En 2000, des plans de réussite sontmis en place dans les collèges. Depuis lors, ces derniersdoiventrendredescomptesàdeuxreprisesàlaCEECausujetdeleurefficacité,lapremièrefoisayant eu lieu en 2002. C’est à partir de 2004, en vertu de la modification de la Loi surl’administration publique, que les collèges se dotent d’un plan stratégique. En 2008, la CEECprésente aux collèges ses orientations et son cadre d’analyse au sujet de la reddition decomptes attendue concernant la mise en œuvre des plans stratégiques. Cette reddition decomptesinclutleplanderéussite,dontils’agitdelatroisièmeévaluationetd’unecomposanteduplanstratégique.

Par sa loi constitutive, laCEECa la responsabilitéd’évaluerlesPIEA, lesPIEP, lesprogrammesd’étudesetleurmiseenœuvre.Ellesestructureetconsolidesonexpertiseaufildesans.Étantdonné l’obligation des collèges de se doter d’un plan institutionnel de réussite en 2000,laCEECreçoitaussilemandatd’envérifierl’efficacitéetl’efficience.En2004,cemandats’élargit,impliquantdorénavant lavérificationde l’efficacitéetde l’efficiencede lamiseenœuvredesplansstratégiques.

De2013ànosjours

Depuis 2013, l’expertise des collèges en matière de pratiques évaluatives se peaufine. Cettenouvelle étape permet de consolider les acquis tout en migrant vers les modèles reconnusinternationalement. Cette approche visant à évaluer l’efficacité des systèmesd’assurancequalité est bien perçue par les collèges. D’une part, elle vient corriger desaberrations observées, notamment dans l’évaluation de la mise en œuvre des plansstratégiques.D’autrepart,ellefavoriselareconnaissancedel’expertiseexistantedansleréseaucollégial. Lors de l’évaluation des premiers plans stratégiques, plusieurs collèges ont dûeffectuercetravailalorsqu’ilsétaientàréaliser leursecondplan. Ilaétédifficilepoureuxdetrouver un sens à cet exercice. La possibilité qu’offre la nouvelle approche portant surl’efficacité des systèmes d’assurance qualité vient redresser cette situation. Chaqueétablissementdoit désormais témoignerde l’efficacitéde son systèmed’assurancequalité auregarddequatreobjets: lesprogrammesd’études, l’évaluationdesapprentissages, leplanderéussiteainsiqueleplanstratégique.L’auditeffectuéparlaCEECàcesujetalieutouslescinqans.

Toutescesopérations,dontplusieurssontd’unegrandeenvergure,ontmobilisébeaucoupderessources dans les collèges tout en développant une expertise dans l’ensemble du réseaucollégial. Lesconstatsdresséset lesquestionnementssoulevéssurdesobjets indiquéspar lescollèges ou la CEEC amènent les organisations à améliorer leurs pratiques en matièred’évaluation. Ces questionnements permettent l’amélioration continue de la qualité de laformationaubénéficedesétudiantsetdelasociétéquébécoise.

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Une expertise et un regard externe reconnus et à préserver Avis reçus La grande majorité des personnes et des groupes rencontrés lors des audiences, plusparticulièrement les organismes apparentés21, les collèges, tant publics que privés, et lesétudiants,ontexpriméleursoucidepréserverl’expertiseacquiseenmatièred’évaluation,tantà laCEECquedans les collèges.À cetégard, laCEECamentionné la récenteobtentiond’unereconnaissance internationale de l’International Network for Quality Assurance Agencies inHigher Education (INQAAHE)22. Cette organisation soulève dans son rapport la maturité despratiquesde laCommission,qui se traduitpar leur clarté, leur transparence, leurefficacitéetleurefficience.«[L’INQAAHE]noteégalementlesprogrèsconsidérablesréalisésparlescollègesquébécois en matière d’évaluation de programme, d’évaluation des apprentissages, et deplanificationstratégiquedepuislacréationdelaCommissionen199323.»

Deplus,laplupartdesintervenantsreconnaissentlanécessitéqueleprocessusd’évaluationsoitindépendantetqu’ilsoiteffectuéàl’aided’unregardexternesurlesopérationsmenéesparlescollèges. Plusieurs ont mentionné explicitement l’importance qu’ils accordent à cettereconnaissancedesprogrèsréalisésparlescollègesenvued’assurerlaqualité.

Parcontre,ceconstatn’estpaspartagépartouslesgroupes.Eneffet,certainsd’entreeux,plusparticulièrementdesorganisationssyndicalesetquelquesenseignants,ontdemandél’abolitiondelaCEECen invoquantque l’expertiseenplacedans les collègesdonnedéjà l’assurancequetouslesaspectsdel’évaluationsontdequalité.

Enfin, le critèrede justice et d’équitépermetd’assurer l’équivalencedes évaluationspourunmêmecoursdonnéparplusd’unenseignant. Lorsde la consultation, laCEECnousa faitpartd’une préoccupation importante relative à ce critère dans les évaluations, soit que,même siplusieurs opérations ont été menées depuis un certain nombre d’années à cet égard,notamment par l’évaluation du programme Sciences de la nature et l’application des PIEA, ilappertquelecritèredejusticeetd’équitén’estpasprisencomptedanstouslescollèges.

Analyse Mêmesinousobservonsunematuritéchezlescollègesenmatièredepratiquesévaluatives,lemaintien de la culture d’évaluation demeure fragile. L’expertise que l’on trouve danslescollèges,mêmesiellesemblesolide, restevulnérable.Eneffet,denombreuxmouvementsdepersonnel conjugués à l’absence de regard externe pourraient affaiblir la capacité desétablissements à porter un jugement adéquat sur la mise en œuvre de leurs programmes,l’évaluationdesapprentissagesetlaréussite.

21NousfaisonsparticulièrementréférenceiciauCSEetàlaCEEC.22L’INQAAHEestuneassociationd’organisationsinternationaless’intéressantauxthéoriesetauxpratiquesenmatièred’assurancequalitéenenseignementsupérieur.23CEEC,LaCommissiond’évaluationdel’enseignementcollégialobtientunereconnaissanceinternationaledesespratiquesenévaluation,AMEQenligne,28novembre2016,

http://www.ameqenligne.com/detail_news.php?ID=609603&cat=;21&niveauAQ=2.

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Le regard externe sur les processus d’assurance qualité des établissementsentraîneégalementune pression positive pour que les changements s’opèrent dans lesorganisationsaubénéficedesétudiants.Ilencourageaussil’améliorationcontinuedelaqualitéetdonnedelacrédibilitéauxactionsentreprisesparlescollèges,permettantlareconnaissancedesmécanismesmisenplacepourattesterlaqualité.LedialoguenécessaireentrelaCEECetlescollègesfacilitel’adhésiondecesderniersauxpratiquesassurantuneaméliorationcontinue.

Parailleurs, selon l’INQAAHE,ceregardexterneposéparuneagence indépendanteayantdespouvoirsclairsestunfacteurincontournabledesuccèsetdoitêtremaintenudansuneoptiqued’amélioration continue. Selon cette association, il serait important pour la CEEC «dedévelopper de meilleurs mécanismes d’échange avec le ministère de l’Éducation et del’Enseignement supérieur, les employeurs et les universités afin demieux faire connaître sestravauxetalimentersaréflexiond’uneplusgrandediversitédeperspectives24».

Enfin,malgrélachargeexigeantedetravailrelativeauxprocessusdelaCEECpourlescollègesetlanécessitédel’alléger,plusieursd’entreeuxreconnaissentlaqualitédespratiquesévaluativesdelaCommission.Deplus,celles-cisontreconnuesinternationalementpuisqu’ellesrépondenttotalementàhuitdesdouzecritèresconsidérésparl’INQAAHE.Cettereconnaissanceaugmentela valeur du regard externe qu’elle porte sur les établissements collégiaux du Québec,notamment en accroissant la notoriété des collèges ici et à l’étranger. En outre, cettereconnaissance internationale rejaillit sur tous les collèges et sur le système québécoisd’enseignement collégial. La notoriété en découlant est importante pour certains groupesrencontrésetcontribueàattirerdavantaged’étudiantsinternationauxdanslesétablissementsquébécois.

Lesétudiantss’attendentetont ledroità l’équitéenmatièred’évaluationdesapprentissages.Unparcoursdesrapportsd’auditsproduitspar laCEECetportantsur l’efficacitédessystèmesd’assurancequalitédescollèges,actuellementaccessiblessursonsiteInternet,permetd’arriveràlamêmeconclusionquecellequinousaétécommuniquéelorsdelaconsultation,soitquelecritèredejusticeetd’équitén’estpasprisencomptepartouslescollèges.Parconséquent,cesderniers,plusparticulièrementceuxquinesatisfontpascomplètementaucritèredejusticeetd’équité, devrontmettreenplace lesmécanismes appropriéspuis en témoigner auprèsde laCEEC.Nouspartageonségalementcettepréoccupation.

Letémoignagede laCEECà l’égardducritèrede justiceetd’équitéconstitue,ànotreavis,unexempledeconstatporteurpermisparunregardexternesurlespratiquesévaluatives.Sinoustenonscomptede l’historiquede lacultured’évaluationdans lescollègesduQuébec,nousnepouvonsquereconnaîtrelelongcheminparcouruettoutletravailaccompliparcesderniers.

24CEEC,LaCommissiond’évaluationdel’enseignementcollégialobtientunereconnaissanceinternationaledesespratiquesenévaluation,AMEQenligne,28novembre2016,

http://www.ameqenligne.com/detail_news.php?ID=609603&cat=;21&niveauAQ=2.

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Des pratiques à alléger Avis reçus Le virage vers les modèles internationaux d’audits sur l’efficacité des systèmesd’assurancequalité, entrepris par la CEECauprintemps2013, a reçuun accueil favorabledesintervenants lors de la consultation, ce qui est en accord avec le maintien de la fonctiond’évaluation. Lemodèle québécois d’évaluation de l’enseignement collégial développé par laCEECcorrespondàdespratiquesévaluativeséprouvéesetreconnuessurleplaninternational.

Cependant, pour la grande majorité des intervenants favorables au maintien de la fonctiond’évaluation, l’analyse issue de laCEEC, bien qu’elle fasse preuve de qualité et de rigueur,entraîneunechargedetravailtrès lourdepour lescollèges.Lesprocessus implantésdepuissacréationconstituent,seloneux,unirritantmajeuretrécurrent.Depuisdenombreusesannées,les collèges partagent leurs préoccupations relatives aux opérations d’évaluation de la CEECdanslebutdetrouverdesfaçonsdefairepermettantderépondreauxattentesexpriméestantparcettedernièrequeparlescollèges.Deseffortsréelsontétéconsentisdepartetd’autre.IlaaussiétéportéànotreattentionquelesplusrécentesvisitesdelaCEEC,quisesontdérouléesdepuis environ un an dans le cadre de ce premier audit sur l’efficacité des systèmesd’assurancequalité,ontétésatisfaisantespourlaplupartdescollègesconcernés.

Selon la CEEC, environ lamoitié des collèges ont fait l’objet, à ce jour, du processus d’auditportantsurl’efficacitédessystèmesd’assurancequalité.Depuisl’implantationdeceprocessuset à la suite de l’exercice effectué par les premiers établissements participants, le travaildemandé auxcollègesa fait l’objet d’ajustements successifs. Les établissements ayant remisplus récemment leur rapport d’évaluation ont bénéficié des clarifications et des allègementsapportésaucoursdecetteimportanteopération.Eneffet,aprèslebilandesrésultatsdel’an1du premier cycle d’audit 2014-2015, des clarifications ont été transmises par la CEEC auxcollègesafindefaciliterleurdémarche.Toutefois,plusieurscollègesn’ontpuenbénéficier,leurtravail étant parfois très avancé, voire terminé. Personne n’a évoqué le fait que cesmodificationsencourspourraientavoirun impactsur lavaliditéde l’opérationmenéedans leréseau.

Les propos recueillis lors de la consultation démontrent que ce travail d’allègement n’est pasterminé et que les principaux intéressés considèrent qu’il doit absolument se poursuivre. Eneffet,bienque l’opération suscite l’adhésiondeplusieurspersonnesdepar sapertinence, lesnombreuses contraintes qu’elle implique entraînent une charge de travail difficilementconciliable avec les ressources disponibles. Même si cette nouvelle approche est perçuepositivement, la somme de travail qu’exige la réponse aux demandes de la CEEC leur paraîtdémesuréedansuncontextedecompressionsbudgétairesrécurrentes.L’importanced’allégerlesprocessusenplaceàlaCEECaétésignaléepartouslesintervenants.Alorsquelescollègesdoiventpartager leurpersonnelprofessionneletde soutien,parfoispeunombreux,entredesactivitésvisantàaccroîtrel’accessibilitédemêmequelaréussitedesétudiantsetlesopérationsdemandéesparlaCEEC,ontrouvedifficiledeconsacrerautantderessourcesàcesdernières.

Comptetenuducheminparcouruparlescollègesenmatièred’évaluation,ilaaussiétésuggéréd’examiner certaines pratiques internationales relatives aux audits portant sur l’efficacité dessystèmesd’assurancequalité,notammentleurpériodicitévariable.

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Analyse Le travail additionnel à accomplir pour prendre le virage vers l’évaluation des systèmesd’assurance qualité, dans un contexte de compressions budgétaires récurrentes, est doncexigeant et a étémal accueilli par le personnel des collèges. Cette situationest d’autantpluspréoccupante pour les établissements de petite taille soumis auxmêmes obligations. Ceux-cidisposentdemoinsderessourcesetsouhaitentaffecterlemoinspossiblelaqualitédesservicesoffertsauxétudiants.

Ledegrédesatisfactiondelaplupartdescollègesayantrécemmentfaitl’objetdevisitesd’auditparlaCEECestencourageant,bienquecesvisitesn’aientpastoujoursétéperçuespositivementpar ceux-ci. Malgré cela et les efforts déployés, les modifications introduites se sontavéréesinsuffisantes.Pouruneréponsemieuxadaptéeauxcollèges,ilseraitsouhaitablequedenouvelles modificationssoient apportées pour faciliter la poursuite du premier cycled’évaluation des systèmes d’assurancequalité dans les collèges concernés. Pour le prochaincycle, l’instance responsable de l’évaluation devrait avoir lemandat demettre enœuvre desmoyensd’allègement.Uncadrederéférencesimplifiépourcetteévaluationdevraitsansdoutefairepartiedesobjectifsàpoursuivreenvuedel’allègementdesprocessus.

Lemaintiende l’évaluationde laqualitédemeure incontournable. Pour tenterdediminuer lenombre d’irritants récurrents, il importe de poursuivre l’allègement des processus. L’instanceresponsabledel’évaluationdelaqualitédevradéployerdeseffortsrapidementafindemigrervers des processus allégés tout en continuant de satisfaire aux normes internationales en lamatière.

Danscetteperspectived’allègement,quineremetpasencauseleregardexterne,leprocessusd’audit pourrait être mené selon une périodicité variable, comme cela se fait ailleurs. Lapériodicitédel’auditpourraitêtreétabliepourunétablissementdonnéenprenantnotammenten compte les résultats obtenus lors des opérations précédentes. Les pratiques en vigueurailleurspourraientinspirerleréseaucollégialdansledéveloppementdesonpropremodèle.

Enconséquence,lesrecommandationssuivantessontformulées:

RECOMMANDATION 1

• Quel’instanceresponsabledelafonctiond’évaluations’engagerésolumentàallégersesprocessusetlesopérationsdemandéesauxcollèges.

RECOMMANDATION 2

• Que les audits effectués au cours du premier cycle d’évaluation des systèmesd’assurance qualité par la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial sepoursuiventpourassurerlemaintiendelaqualitédanstouslescollèges.

RECOMMANDATION 3

• Que l’instance responsable de la fonction d’évaluation examine la possibilité que lesaudits d’assurance qualité soient faits selon une périodicité variable, modulée enfonctiondesrésultatsobtenusparlescollèges.

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De nouveaux mandats pour l’instance responsable de la fonction d’évaluation De nouveaux mandats pourraient être confiés à l’instance responsable de la fonctiond’évaluation.Dansl’éventualitéoùleRRECseraitmodifié,notammentencequiconcernel’ajoutd’un ou de deux objectifs et standards au choix de l’établissement, cette instance pourraitdevoir remplir lesmandats suivants, qui sont liés à l’article 1425 de la Loi sur la Commissiond’évaluationdel’enseignementcollégial:

• Élaborerlecadrederéférencepermettantauxcollègesd’ajouterunoudeuxobjectifsetstandardsdansunprogrammeconduisantàl’obtentiond’unDEC;

• Recommanderounonàlaministrel’ajoutoulasubstitutiond’objectifsetdestandardsdansunprogrammedonnéàlasuitedel’analyseduprojetsoumisparl’établissement.

Cemandatseradavantageexplicitédanslasecondepartiedecerapport,auchapitre«Ajoutdedeuxobjectifsetstandards(article11)».

25L’article14delaLoisurlaCommissiond’évaluationdel’enseignementcollégial(RLRQ,chapitreC-32.2)stipulecequisuit:«LaCommissionpeut,enoutre,évaluerlamiseenœuvre,partouslesétablissementsd’enseignementoucertainsd’entreeux,detoutprogrammed’étudescollégialesqu’elledésigne.»

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1.3. STATUT DU CONSEIL DES COLLÈGES DU QUÉBEC L’efficacité du CCQ dans la poursuite sa mission et la prise en charge de ses responsabilitésdépendraengrandepartiedesonstatut.LedocumentdeconsultationproposeencesensqueleCCQsoit:

«[…]établi parune loide l’Assembléenationaleet [ait] le statut générald’organismepublicindépendant,dotédel’autonomieconceptuelle,opérationnelleetadministrativedansl’exercicedesresponsabilitésqueluiconféreraitcetteloi.

À titre d’organisme autonome, le Conseil des collèges du Québec disposerait de sonproprepersonneletdesonproprebudget26».

De façon générale, le statut proposé pour le CCQ a suscité peu de réactions de la part desintervenants,sicen’est l’importancequecelui-ci traduiseclairement l’indépendancedesdeuxfonctionsprévuesauseindumêmeorganisme,soitleconseiletl’évaluation.

Avis reçus

Un appui important au principe de création du Conseil des collèges du Québec Lesmémoires reçus et les discussions tenues avec lesmultiples intervenants rencontrés fontressortirunappuiimportantpourlacréationduCCQ,uneentité«indépendanteetautonome»comme il est proposé dans le document de consultation. Quelques résistances ont étémanifestées, plus précisément par certains enseignants et des organisations syndicales, maiselles font particulièrement référence à la fonction d’évaluation et très peu à celle de conseil.Hormis certaines réflexions récurrentesquantà l’ajoutd’une structure,peude commentairesontportésur lestatutduConseil.Toutefois,unconsensusàcesujetsedégagedesentretiensaveclesintervenants:leCCQdoitêtrecrééparl’adoptiond’uneloiparl’Assembléenationale.On a également mentionné que la tutelle du Conseil devrait être confiée à la ministreresponsabledel’Enseignementsupérieur.UnintervenantatenuaussiàpréciserqueleCCQdoitpréserversonindépendanceàl’égarddugouvernement,desministèresetdesadministrationsdecollège.

Les fonctions de conseil et d’évaluation du Conseil des collèges du Québec Lanécessitédeprotégerl’indépendanceetl’intégritédechacunedesfonctionsdel’organisme,soitcellesdeconseiletd’évaluation,afait l’objetdetrèsnombreuxcommentaires.Outreunerecommandation,partagéeparcertainesorganisationssyndicales,visantàabolir laCEEC,ceuxplus nombreux qui ont fait valoir la nécessité et l’importance du maintien de la fonctiond’évaluationdanslesystèmed’enseignementcollégialquébécoisontunanimementinsistépour26Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.10.

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qu’une attention particulière soit apportée à la situation de ces deux fonctions si elles sontlogéesauseind’unemêmeinstance.Denombreuxcommentairesàceproposontportésurdepossiblesconflitsd’intérêts,lacrédibilitédel’organismeetlalégitimitédesesactivités.Certainsontmême parlé de possibles ingérences d’une fonction au détriment de l’autre. Ils ont tousdemandé que soient séparées ces deux fonctions par l’établissement du pare-feu nécessaire.Plusparticulièrement, toujours selonces intervenants, l’instance responsabledoitdisposerdel’autonomie et de l’indépendance requises pourmener à bien sa fonctiond’évaluation. Seloneux, elle doit pouvoir développer ses processus et ses référentiels ainsi que jouir del’indépendance nécessaire pour faire des recommandations aux collèges et s’assurer que lessuivisseconcrétisent.

Plusieursgroupesfavorablesaumaintiendelamissiond’évaluationontfaitvaloirl’importancedu lien direct entre les collèges et l’instance responsable de témoigner de la qualité de leursactivitésetde leurspolitiques.Deplus, ilaétéévoquéd’examiner lapertinenced’unpartagedesoutilsdéveloppéspar les collègesdans le cadredesprocessusd’évaluationmisenœuvredansl’ensembleduréseaucollégial.Quelquesintervenantsontproposédenouvellesstructuresauseindesquellesseraientrassembléestouteslesfonctionsd’évaluationutilesdanslesystèmed’enseignement supérieur. D’autres ont fait valoir l’importance de demander au Conseil dedresser,dèssacréation,unbilancompletduréseaucollégialetdesesenjeux.

Les ressources humaines, financières et matérielles du Conseil des collèges du Québec PourcequiatraitaupersonnelduCCQ,onafaitétatàquelquesreprisesdel’opportunitédelarécupérationdel’expertisedisponibleauseindelaCEECetdelaCommissiondel’enseignementcollégialduCSE.Onamentionnéquel’instanceresponsabledelafonctiond’évaluationdevraitdisposer de ressources proportionnelles à son mandat. Selon un intervenant, il s’avéreraitpertinent de procéder à un ajustement des ressources actuellement allouées à la CEEC entenantcompted’éventuellesmesuresd’allègement,dontdesauditsàduréevariable.

Le maintien des postes de président et de secrétairegénéral ainsi que des trois postes decommissairesdemeurerait, selondespersonnes consultées, lemodèle àprivilégier au seindel’instance responsable de la fonction d’évaluation, tel lemodèle en vigueur depuis 1993 à laCEECetquiestreconnuparl’INQAAHE.

De plus, quelques intervenants ont réaffirmé la pertinence du maintien de commissairesindépendants ayant développé leur propre expertise et assurant la gestiondes opérations del’instanceresponsabledelafonctiond’évaluation.Unesuggestiondereprésentantsdecollègesestqu’unprofildecompétencessoitélaborépourlesfonctionsdeprésidentetdecommissaire.Ceprofil pourrait être formuléen tenant comptedes standards internationauxenmatièredepratiquesévaluativesetdesattentesexpriméesparlescollèges.Lesprincipalesattentesdecesderniersenverslescommissairessontnotammentl’ouverture,lasouplesse,unecompréhensiondessituationsparticulièresvécuesparlescollègesetunsoucipourl’allègementdesprocessus.

Enfin,aucuncommentairen’aétéémisconcernantlebudgetdel’organisme,sicen’estqu’onafréquemmentfaitréférenceaucontextebudgétaireactuel.

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Analyse

Un appui important au principe de création du Conseil des collèges du Québec Autermeduprocessusdeconsultationetprenantactedetouteslesnuancesàconsidérer,nousaffirmonsqu’il estpertinentdeprocéderà la créationduConseil des collègesduQuébec.Deplus, l’urgencede l’analysede certains enjeux vient renforcer l’utilitéde cette instance.Nouspartageonsentièrement lesavisreçusselon lesquels la loiconstitutiveduCCQdevraitstipulerqu’il s’agit d’un organisme indépendant placé sous la tutelle de la ministre responsable del’Enseignementsupérieur.

Les fonctions de conseil et d’évaluation du Conseil des collèges du Québec L’insistancedesintervenantspourl’établissementd’unpare-feuentrelesfonctionsdeconseiletd’évaluation du CCQ, ce qui préserverait leur crédibilité et leur indépendance, nous ainterpellés.Nousavonsainsiconsidérétantlasuggestiond’extrairelafonctiond’évaluationduConseilquecelledelajumeler,sanslafusionner,auprocessusd’évaluationenvigueurdanslesystèmed’enseignementuniversitaire.

Le retrait de la fonction d’évaluation du CCQ nous semble représenter une participation aurenforcement du statu quo que plusieurs intervenants ont commenté demanière critique etparfoismêmedénoncé.Pourcetteraison,nouscroyonsquecetteextractionn’estpaslavoieàsuivre, car elle ne favorise pas le développement d’une vision cohérente de l’évolution dusystèmed’enseignementsupérieur.

L’idée de regrouper la fonction d’évaluation des deux ordres d’enseignement au sein d’unemêmeinstancequiauraitautoritésurl’ensembledusystèmed’enseignementsupérieurn’apasété retenue. Nous croyons qu’une telle avenue est plus que prématurée compte tenu desimportantes différences en matière d’encadrement académique entre les deux ordresd’enseignement et de leurspratiquesd’évaluation respectivesdepuis denombreuses années.Nouscroyonsqu’unetellehypothèsepourraitfairel’objetd’unexamenfuturparuneinstancecommunedesdeux conseils, lorsque lespratiques àdévelopper convergeront versune visionpluscomparable,cequipourraitprendreencoreuncertaintemps.

En intégrant la fonction d’évaluation au Conseil, on favoriserait le partage d’information surl’étatetlesbesoinsduréseaucollégial.L’informationdontdisposeraitl’instanceresponsabledel’évaluationàl’égarddesrésultatsémergeantdesdifférentesopérationsmenéesdansleréseaucollégial devrait être réinvestie dans les travaux du Conseil. En ce sens, les bilans réseau desopérationseffectuéesdevraientluiêtreacheminés.Parailleurs,silafonctiond’évaluationétaitintégréeauConseil27,desdispositionsappropriéesdevraientêtreprévuesà sa loi constitutivepourpréserverl’indépendancedesdeuxfonctions.

27D’aprèsledocumentdeconsultation,lamissionduCCQserait,entreautreschoses,de«concouriràl’évaluationdelaqualitédesactivitéscollégiales,notammentlaformationetlarecherche,etentémoignerpubliquement»(Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetde

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De plus, un élément à prendre certainement en considération est que le systèmed’assurancequalité du réseau de l’enseignement collégial québécois jouit actuellement d’unereconnaissanceinternationale.

Les travaux effectués dans les collèges et à la CEEC depuis 1993 doivent être préservés etconsidérés dans toutes les décisions à venir concernant la fonction d’évaluation du réseaucollégial. Il serait regrettable que les nombreux efforts consentis par l’ensemble de lacommunauté collégiale, y compris la CEEC, pour mettre en place des systèmesd’assurancequalitébientôtàmaturiténesoientmêmequepartiellementperdus.

Comme il a déjà été souligné, l’expertise existante à la CEEC devait être récupérée dans lanouvelleinstanceresponsabledelafonctiond’évaluation.Lefaitquela loiactuelledelaCEECétablisseclairementsespouvoirsestcertainementuneassiseimportanteassurantlaréalisationde sa mission. Cette instance devrait aussi avoir des pouvoirs lui permettant d’intervenirdirectementauprèsdescollèges,commeleprévoitactuellement la loiconstitutivedelaCEEC.Laloirégissantl’instanceresponsabledelafonctiond’évaluationdevraitdoncs’eninspirertouten l’ajustant, en l’actualisant et en préservant son pouvoir déclaratoire de vérification, derecommandationetdetémoignage.

Notreconclusionestdoncd’instituerlafonctiond’évaluationauseinduCCQetdeluiassurerunstatutparticulier.Celapourraitsetraduireparl’introductiondedispositionsspécifiquesdanslaloi,précisanttouteslesprotectionsnécessairespourassurersonautonomie,sonindépendanceet sa crédibilité. Nous croyons qu’une telle avenue est possible et qu’elle peut être exploréeavec leconcoursdesspécialistesduministèrede laJustice,àqui incombelaresponsabilitéderédigerlesprojetsdeloiàdéposeràl’Assembléenationale.

Enfin, nous ne souscrivons pas à la suggestion que la fonction de conseil produise, à titre demandat prioritaire, un bilan des enjeux du réseau collégial et de ses établissements. Il noussembleambitieuxde confier auCCQunmandatd’une telle ampleur concurremmentavec lesimportantesetnombreusesactionsàmenerenvued’assurerledébutdesesactivitésetlamiseen place des dispositifs assurant son fonctionnement. Un tel inventaire pourrait plutôt êtreeffectué au cours de ses cinq premières années d’existence, puis des enjeux à prioriserpourraientenêtreextraitspourdefuturesétudesetanalyses.

Les ressources humaines, financières et matérielles du Conseil des collèges du Québec LedocumentdeconsultationindiquequeleCCQdisposeraitdesonproprepersonnel.Dans lecontexteactuel,ilnoussemblejudicieuxdenepaspriverleConseildel’expertiseactuellementdisponible à la CEEC. Quant à l’expertise et aux effectifs du CSE, servant notamment auxactivités de sa commission de l’enseignement collégial, un examen mené avec sonadministration permettrait de bien déterminer les ressources dont l’expertise pourrait

laCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.10).

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bénéficierauCCQ.Ilestfortprobablequelegouvernementdoivecompléterlestransfertsparun ajout de ressources humaines afin de s’assurer que le Conseil exerce effectivement etpleinementsamission.

En ce qui a trait à la Commission d’évaluation du Conseil des collèges du Québec, nouspartageons les avis des personnes et des groupes rencontrés, soit demaintenir les postes deprésident, de secrétaire général et de commissaires. Nous retenons également la propositionqui consiste à élaborer des profils de compétences pour les postes de président et decommissaires.

LaquestiondubudgetduConseiln’apasétéabordéedirectementparlesintervenantslorsdelaconsultation. On a toutefois souvent parlé des ressources, s’interrogeant, d’une part, sur lacapacité des acteurs du système de l’enseignement supérieur à donner suite aux avis et auxrecommandationsduConseilet,d’autrepart,surlacapacitédecelui-ciàexerceradéquatementsamissiondans le contexte actuel de raretédes ressources.Nouspartageons les inquiétudesdes intervenants qui nous ont interrogés sur cette question. Bien que certains la considèrentcomme triviale, elle n’en demeure pas moins déterminante quant à la pertinence même del’attribution au Conseil de la mission de favoriser le développement et l’avancement del’enseignementcollégialquébécois.Unbudgetadéquatconstituedoncuneconditionessentielleàlaréalisationduprojet.

Enconséquence,lesrecommandationssuivantessontformulées:

RECOMMANDATION 4• Quel’AssembléenationaleadopteuneloiétablissantleConseildescollègesduQuébec,

qui aurait le statut d’organisme public indépendant et serait doté de l’autonomieconceptuelle, opérationnelle et administrative nécessaire dans l’exercice desresponsabilitésqueluiconféreraitcetteloi.

RECOMMANDATION 5

• QuesoitabrogéelaLoisurlaCommissiond’évaluationdel’enseignementcollégial.

RECOMMANDATION 6

• QuelaCommissiond’évaluationdel’enseignementcollégialpoursuivesesactivitéstantque l’instance responsable de la fonction d’évaluation au Conseil des collèges duQuébecneserapascréée.

RECOMMANDATION 7

• QuelaloiportantsurlacréationduConseildescollègesduQuébecprévoiel’institutionde la Commission d’évaluation du Conseil des collèges du Québec, avec tous lespouvoirsrequisparl’exercicedesesfonctionsetlesdispositionsluidonnantl’assurancedesonindépendanceetdesonautonomie,garantissantainsisacrédibilité.

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RECOMMANDATION 8

• Quecetteloiprévoiequ’àlasuitedesévaluationseffectuéesdanslescollèges,lesavisdelaCommissionleursoientadressésdirectement.

• quelesrecommandationssurtouteautrequestion,ainsiqueleprévoitl’article17delaLoi sur la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial28, ne soient pastransmisesàlaministre,maisauConseildescollègesduQuébec;

• quelaloiportantsurlacréationduConseildescollègesduQuébecprévoiequelebilandesesactivitéspuisseêtre transmisauConseildescollègesduQuébecpourqu’il soitsaisidesenjeuxquiysontprécisésetlesanalysedanslecadredesonpropremandat.

RECOMMANDATION 9 • Que le gouvernement nomme le président et les commissaires de la Commission

d’évaluationduConseildescollègesduQuébec.

RECOMMANDATION 10 • Que des profils de compétences soient établis pour les postes de président et de

commissairesdelaCommissiond’évaluationduConseildescollègesduQuébec.

RECOMMANDATION 11 • QuesoittransféréesauConseildescollègesduQuébeclesressourcesprévuesauplan

d’effectifs de la Commission d’évaluation de l’enseignement collégial, que soientdéterminéeslesressourcesduConseilsupérieurdel’éducationdontl’expertisepourraitbénéficierauConseildescollègesduQuébecetquesoitcomplétélepland’effectifsdece dernier par l’ajout de ressources humaines en quantité adéquate avec la capacitéattenduepourlaréalisationdesamission.

RECOMMANDATION 12 • Que soit prévu un budget qui, outre les dépenses de fonctionnement, permette de

doter le Conseil des collèges du Québec de ressources humaines suffisantes pourassurerlaréalisationdesesactivitésderechercheetd’analyse,ledéveloppementetlemaintiendesonexpertiseainsiquelatenue,pardesexpertsexternes,d’étudesportantparticulièrement sur les enjeux auxquels doit faire face le réseau de l’enseignementcollégialquébécois;

• quesoitprévuunbudgetindépendantpourlaCommissiond’évaluationduConseildescollègesduQuébec.

28L’article17delaLoisurlaCommissiond’évaluationdel’enseignementcollégial(RLRQ,chapitreC-32.2)stipule,entreautres,cequisuit:«LaCommissionpeutégalementfairedesrecommandationsauministresurtoutequestionrelativeauxprogrammesd’étudesetauxpolitiquesd’évaluation,ycomprissurtoutepolitiquegouvernementaleouministérielleayantunimpactsurlagestionparl’établissementdesprogrammesd’étudesetdel’évaluation.»

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1.4. MISSION DU CONSEIL DES COLLÈGES DU QUÉBEC

Tellequ’elleestprésentéedans ledocumentdeconsultation, lamissionduCCQsedéclineentrois volets distincts et complémentaires. Ainsi, « [e]nse référant aux meilleures pratiquesobservablesdanslemonde»,leCCQauraitcommemissionde:

• «contribuer à l’orientation générale et à l’amélioration du réseau collégial enassistantlaministredansl’exercicedesesresponsabilitésencettematière;

• conseiller stratégiquement la ministre ainsi que les établissements sur les grandsenjeuxconcernantl’institutioncollégialecommeservicepublicœuvrantaubénéficedelasociétéquébécoise;

• concourir à l’évaluation de la qualité des activités collégiales, notamment laformationetlarecherche,etentémoignerpubliquement29».

IlestparailleursmentionnéqueleCCQ«exerceraitsesactivitésaumoyend’études,d’analyses,derecherches,deconsultations,d’avisetderecommandationsàl’intentiondelaministre,descollègesetdelasociétédanssonensemble30».

Nousavonsrapidementréalisé,aucoursdelaconsultation,queceténoncédemissionsoulevaitcertainesinquiétudes,entreautreschosesquantauxrisquesassociésàl’inclusiondelafonctiond’évaluation au sein de l’organisme. Comme nous l’avons mentionné précédemment, lespersonnes et les groupes rencontrés se sont grandement inquiétés de voir, dans le libellésuggéré, unemention explicite de la fonction d’évaluation du Conseil. Comme cette questionpréciseaététraitéedanslechapitre«Fonctiond’évaluation»,nousinsisteronsicisurlesdeuxautresvoletsdelamissionduCCQ.

Avis reçus

Les fonctions de conseil et d’évaluation du Conseil des collèges du Québec Lafonctiondeconseilportéeparl’énoncédelamissionareçuunappuigénéralementpartagédes différents groupes et personnes qui ont été rencontrés ou qui ont soumis un mémoire.Quelquesréservesonttoutefoisétéémises.Préférantuneapprochederéinvestissementmassifdansleréseaucollégialàlamiseenplaced’unnouvelorganisme,lesorganisationssyndicalessesont dites, après un échange de points de vue, en accord avec la fonction de conseil de lamission,maisenoppositionavecl’inclusiondelafonctiond’évaluationdanslelibellédecelle-ci.

La duplication des mandats Commenousl’avonsmentionnédanslechapitre«Contexteetenjeux–CréationduConseildes

29Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.10.30Ibid.

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collèges du Québec et de la Commission mixte de l’enseignement supérieur», la possibleduplicationdesmandatsentreleCCQetleCSEaétéinvoquéeàmaintesreprisespourcequiserapporte à l’enseignement collégial. À ce sujet, on a demandé que soient tracées des lignesfranchespourdistinguerlamissiondechaqueinstanceetdélimiterlesprérogativesdechacundes conseils. En conséquence, il a été proposé demodifier la Loi sur le Conseil supérieur del’éducation.

La demande de retrait des meilleures pratiques Certainespersonnesrencontréessesontinquiétéesdupassage«[e]nseréférantauxmeilleurespratiques observables dans le monde». On rejette ainsi l’idée que le CCQ impose de tellespratiques,sibonnessoient-elles,caroncraintuneréductiondel’autonomieprofessionnelledesenseignantsoularemiseenquestiondumodèlequébécoisd’étudescollégiales.Encesens,ilaétésuggérédeplutôtindiquer«que,danslecadredesesanalyses,leConseilidentifieraetferaconnaître les meilleures pratiques». Or, plusieurs organisations syndicales se sont ditesinconfortablesavec laseulementiondesmeilleurespratiques.L’uned’ellessouhaite le retraitcomplet dupréambule faisant référence auxmeilleures pratiques observables dans lemondepuisque, selon elle, ce type de formule favorise la standardisation et l’uniformisation del’enseignement supérieur. Elle affirme qu’il serait pertinent d’énoncer les principesfondamentaux et les particularités du système d’enseignement supérieur plutôt que «de sebasersurcequisefaitailleurs».

Des demandes de précisions et d’ajouts EncequiconcernelamissionduConseil,certainslibellésontprovoquédesmésinterprétations.Ainsi, des représentants des chercheurs des collèges pensent que le libellé31 proposé pour letroisièmevoletde lamission ferait en sorteque l’évaluationdesprojetsde recherchepar lespairssoitabandonnéeetquecetteresponsabilitésoitdorénavantassuméeparleCCQ.D’autresintervenants ont déduit du premier élément de la mission que le passage «en assistant laministredansl’exercicedesesresponsabilités»pouvaitdonnerauCCQunrôledecoordinationà l’endroit des collèges. À ce sujet, quelques-uns souhaitent que le Conseil exerce une forcemobilisatricedansleréseaucollégial,cequiluiconféreraitcerôledecoordination.

Une organisation syndicale s’est dite étonnée qu’on n’ait pas pris soin de différencier lesmissionsdesdeuxconseils(universitésetcollèges).OnsuggèrederevoirlamissionduCCQdemanière à prendre en compte la réalité des collèges, différente de celle des universités.Quelques intervenants souhaitent voir la mission du CCQ enrichie d’un certain nombre deconsidérations. Ainsi, on a proposé d’ajouter à la mission du Conseil de « concourir au

31Lelibelléestlesuivant:«concouriràl’évaluationdelaqualitédesactivitéscollégiales,notammentlaformationetlarecherche,etentémoignerpubliquement»(Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.10).

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développement et à l’établissement de stratégies visant les maillages intersectoriels etintermilieux (collégiaux, universitaires, utilisateurs) pour mieux répondre aux besoinséconomiquesetsociauxdelasociétéquébécoise».

Dénonçantl’absencederéférencerelativeauxinfrastructuresenappuiàlamiseenœuvreparlescollègesdel’ensembledel’activitééducative,ondemandedebonifierledeuxièmeélémentde la mission du Conseil en y ajoutant le passage suivant: « conseiller la ministre et lesdirections d’établissement sur l’entretien des infrastructures ainsi que sur les soutienstechniques et professionnels requis pour optimiser la qualité du service à l’étudiant». Parcontre,d’autres intervenantsontdemandéque le libellédesvoletsderecherche,d’analyseetde conseil soit suffisamment large et souple pour que les membres de la nouvelle instancepuissentdisposerd’unegrandeflexibilitédansl’orientationdestravauxàaccomplir.OnaaussidemandédepréciserquelepouvoirduConseilselimiteàfairedesrecommandations,pournepas empiéter sur l’autonomie institutionnelle et intellectuelle des collèges et laisser l’entièreresponsabilitéàlaministrededisposerdesesrecommandations.Danslemêmeordred’idées,une autre organisation syndicale suggère que la mission du Conseil soit «de contribuer auxorientationsgénéralesde l’enseignementcollégialencréantunespacede réflexionsurdiversenjeuxetensoumettantdesavisauMinistère».

Analyse

Les fonctions de conseil et d’évaluation du Conseil des collèges du Québec Nouscomprenonslesréservesémisesparlesorganisationssyndicalesàproposdel’inclusiondela fonction d’évaluation dans l’énoncé de la mission du CCQ. Nous convenons qu’il estnécessaire de conserver une indépendance totale entre la fonction de conseil et la fonctiond’évaluation afin de préserver leur légitimité. Ainsi, nous avons prévu établir un pare-feu,commenousl’expliquonsdanslechapitre«StatutduConseildescollègesduQuébec».

Étant donné cette précaution, nous prenons position en faveur de l’inclusion de la fonctiond’évaluationdans l’énoncéde lamission. Selonnous, cette fonctiondoit être assuméepar laCommissiond’évaluationduConseil des collègesduQuébecet l’énoncédemission,défini enconséquence.

La duplication des mandats Plusieurséchangesonteu lieuquantautélescopagepossibledesmandatsoudesactivitésduCCQ et du CSE. Cette préoccupation a d’ailleurs été présentée par des intervenants et desgroupes de toutes allégeances. Ces échanges ont permis de répertorier de nombreux enjeuxauxquelslescollègesdoiventfaireface.Cesenjeux,mentionnésdanslesmémoirescommelorsdesaudiences,sontvariésetcorrespondentàautantdepréoccupationsdespersonnesetdesgroupes rencontrés. Leur pertinence justifie qu’on les soumette à une instance dotée de

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l’expertiseappropriéeetdont lamissionprincipaleestd’enfaire l’étudeet, lecaséchéant,defaire des recommandations utiles au développement du réseau collégial. La liste32 que nousavonspuétablirautermedelaconsultationcomportesuffisammentdesujetsàtraiteràcourtetàmoyentermepourjustifierlamissionspécifiqueduCCQ,parallèlementàcelleduCSE.

Comme nous l’avons mentionné au début de ce rapport, le CSE peut jouer un rôlecomplémentaire en exerçant sa mission pour des questions de nature transversale dansl’ensemble du système d’éducation. Il serait hasardeux de tracer des frontières, forcémentthéoriquesàcestade-ci,danslesmissionsdechacundesconseils.Unetelletentativerisqueraitdecomprimerlasouplessenécessaireàchacunedesdeuxinstancesdansl’ajustementdeleursactivités à l’évolution constante de l’environnement éducatif québécois. Nous sommes d’avisquelacompositionduConseilpourrafavoriserlacomplémentaritédesmissionsrespectivesdesdeuxinstances.Laparticipationdelaprésidenteouduprésidentd’unconseilàl’autreconseil,àtitre d’observatrice ou d’observateur, devrait permettre le partage d’intérêts communs etsusciterdesinitiativesdecollaborationentrelesdeuxorganismes.Ilneseraitdoncpasutiledemodifier la Loi sur leConseil supérieurde l’éducation,puisquecedernierpeutpoursuivre sesactivitésdanslecadreactuellementdéfiniparsaloiconstitutive.

La demande de retrait des meilleures pratiques La question des «meilleures pratiques observables dans le monde» a soulevé bien descommentairesdont l’aboutissementest leretraitdu libellédans l’énoncédelamission.Cetteréférencesemble irriterdavantageparunchoixdemotsserapprochantduvocabulaireutiliséengestionqueparsonsenspremier.Parailleurs,enplaçantcelibelléaudébutdel’énoncé,ona pu donner l’impression que toute lamission du Conseil impliquerait forcément l’impositiondesmeilleurespratiquesdanslescollèges.Bienquenousprenionsactedesréactionssuscitéespar ce libellé et que nous proposions des modifications en conséquence, il nous apparaîtimportant de remettre en question un aspect de la critique. Ainsi, peut-on imaginer qu’uneinstance vouée essentiellement au développement du réseau collégial puisse suggérer desactions,desmodalitésetdesorientationssansprendreenconsidérationcequisefaitendehorsdu réseau collégial? Un tel repli sur soi ne nous semble pas compatible avec la mission duConseiletvamêmeà l’encontrede l’ouverturequia caractérisé ledéveloppementdu réseaucollégial depuis sa création. Par ailleurs, si l’on souhaite le développement de la mission derecherche dans les collèges, comment pourrait-on réaliser des projets de recherche sanscommencerparposerunregardsurcequi se faitdéjàdans ledomaineenquestion?CommeuneadhésionmaximaleàlaformulationdelamissionduConseilestrecherchée,lamentiondesmeilleurespratiquespeutêtreretiréede l’énoncéde lamission,maiselledoitfairepartiedesresponsabilités du Conseil pour qu’on puisse les repérer et les faire connaître aux acteurs duréseaucollégialsansnécessairementlesycontraindre.

32Voirlalistequisetrouveàl’annexeV.

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Des demandes de précisions et d’ajouts L’évaluationdesactivitésderecherchedansl’énoncédelamissiondoitêtreinterprétéeausensd’une évaluation des activités de l’ensemble du système de recherche en enseignementsupérieur et non d’une évaluation des projets de recherche à des fins d’obtention desubventions,cetaspectétantcouvertparunprocessusd’évaluationpar lespairsquin’estpasremisencause.Dansunautreordred’idées,certainsgroupesauraientsouhaitéqueleCCQsoitdotéd’uneforcemobilisatriceduréseaupourlacoordinationdesesactivités.Nousn’avionspasenvisagé d’attribuer un tel rôle au CCQ et cette position a été confirmée à la suite desdiscussionstenueslorsdesaudiences,notammentenraisondel’apparencedeconflitd’intérêtslorsdel’exercicedesafonctiondeconseil.Presquetousontconvenuqu’unrôledecoordinationpourraitmettre en péril lamissionmêmeduCCQ, qui consiste essentiellement à donner desavisetàformulerdesrecommandations.L’énoncédelamissiondevradoncêtrereformulédemanièreàévitertouteconfusionconcernantcesdeuxmésinterprétations.

Parailleurs,quelquesintervenantsontdemandéd’enrichirl’énoncédelamissionenyajoutantdespréoccupationsportantsurdessujetstrèspréciscommelesdifférentstypesdemaillage,laqualité des infrastructures des collèges ou la qualité des services aux étudiants. Tout enreconnaissantlalégitimitédecesquestions,nouspréféronsnousrallieràd’autresintervenantsquisouhaitentque l’énoncéde lamissionduConseilsoitsuffisamment largepour luiconférerun caractère inclusif et le doter de toute la latitudenécessaire à l’orientationde ses travaux.Toutefois,rienn’empêchequecespréoccupationspuissentêtreabordéesparleConseildanslecadredesestravaux.

Quellequesoit lacatégoriedes intervenants rencontrés, lapresquetotalitéestd’accordpourétablirunefonctiondeconseildanslamissiondelanouvelleinstance.

Enrésumé, lesnombreuxenjeuxauxquelsdoivent faire face lescollèges,mentionnésdans lesmémoires reçus ou soulevés lors des rencontres avec les parties prenantes, ont confirmé lapertinence de la création du CCQ et ont permis d’en préciser la mission, notamment sacomplémentaritéaveccelleduCSE.Parailleurs,certainsconstatsdécoulantdenosdiscussionsdoiventêtreprisencomptedansladéterminationdel’énoncédelamissionduCCQ:

• Lanécessitéd’unpare-feuentrelesfonctionsdeconseiletd’évaluation;• Leplacementdelamention«meilleurespratiquesobservablesdanslemonde»parmi

lesresponsabilitésduCCQplutôtquedanssonénoncédemission;• Un énoncé de mission qui accorde aux membres du CCQ toute la souplesse requise

quantauchoixetàl’exécutiondeleurstravaux;• Un énoncé de mission clair mentionnant qu’aucune fonction de coordination n’est

confiéeauCCQ.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 13

• QuelamissionduConseildescollègesduQuébecsoiténoncéecommesuit:

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«Contribuer à l’amélioration et au développement du système d’enseignement collégialquébécoisàtitredeservicepublicœuvrantaubénéficedelasociétéquébécoise:

o en proposant des orientations stratégiques portant sur les différentesdimensions du système d’enseignement collégial qui favorisent une visionintégréedusystèmed’enseignementsupérieur;

o ensuggérantdesactionsetdesmodalitésafinderépondreadéquatementauxenjeuxauxquelsdoiventfairefaceleréseaucollégialettoussesacteurs;

o en transmettant à laministre, et aux collèges le cas échéant, des avis et desrecommandations qui tiennent compte de la spécificité de l’environnementéducatif québécois ainsi que desmoyens et des ressources nécessaires à leurmiseenœuvre;

o en veillant au maintien d’une culture de l’évaluation dans l’ensemble descollèges par le mandat confié à la Commission d’évaluation du Conseil descollègesduQuébec»;

• que lamission de la Commission d’évaluation duConseil des collèges duQuébec soiténoncéecommesuit:

«Contribueraudéveloppementde laqualitéde l’enseignementcollégialetà lapromotiond’uneculturedel’évaluationauseindusystèmed’enseignementcollégial:

o entémoignantdelatransparenceetdel’efficiencedesdispositifsmisenplaceparlescollègespourassurerlaqualitédeleursactivités;

o en faisant des recommandations aux collèges relativement à la qualité de laplanification,del’organisation,dufonctionnementetdelagestiondesactivitéscontribuantàlamissionéducativedecesétablissements;

o transmettant le bilan de ses observations au Conseil des collèges duQuébec,permettantainsiàcedernierdecernerdesenjeuxpropresàl’avancementdescollèges».

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1.5. RESPONSABILITÉS DU CONSEIL DES COLLÈGES DU QUÉBEC

Le document de consultation stipule que, «pour remplir adéquatement samission», le CCQpourrait avoir certaines responsabilités particulières: «veille stratégique; réflexion sur lesenjeux majeursayant trait au système collégial québécois; conseils et recommandations auxacteursdumilieu;etévaluationdelaqualitédesprogrammesd’études33».Parlasuite,ildécritplusendétail lesresponsabilitéspotentiellesduCCQendonnantcommeexempleslesthèmessuivants:

• Lesgrandsenjeuxconcernantlaformation,larechercheetlesservicesauxcollectivités;• Les meilleures pratiques internationales et québécoises en matière de pédagogie,

d’organisation,defonctionnement,degouvernanceetd’imputabilité;• L’évolution des ressources et la comparaison avec d’autres systèmes d’enseignement

collégial;• Lapropositiond’objectifsàpoursuivrepourlaréalisationdelamission;• Les normes applicables à la reddition des comptes sur le plan pédagogique et

administratif;• Lesmesuresfavorisantlacoordinationetlacollaborationentrelescollèges;• L’évolutiondelaconditionétudiante;• Laproductiond’unrapportquinquennalsurl’étatgénéralduréseaucollégial;• Latransmissiond’avissurlesprojetsderèglementapplicablesauxcollèges34.

Onpeutcomprendrequ’enétablissantconcrètementdequellefaçonleCCQpoursuivrasamission,lesresponsabilitésdecelui-ciaientsuscitédenombreusesréactionsdelapartdespersonnesetdesgroupesayantparticipéàlaconsultation.Àl’instardesavisreçusàproposdes autres éléments constitutifs du Conseil, ceux concernant les responsabilités ontsignificativementcontribuéànotreréflexion.

Avis reçus

La formation, la recherche et les services aux collectivités

Peu de commentaires ont été formulés au sujet de la responsabilité du CCQ de procéder àl’examen des grands enjeux relatifs à la formation et à la recherche. Les représentants descollèges privés ont toutefois insisté pour que les analyses du Conseil tiennent compte desdifférencesquicaractérisentlescégeps,lescollègesprivéssubventionnésetlescollègesprivéstitulairesd’unpermis.Lesreprésentantsdesétudiantsont,pourleurpart,recommandéqueleCCQaitlaresponsabilitéd’évaluerlaqualitédesprogrammesetdel’enseignementcollégialetque,parlefaitmême,lestâchesdelaCEECsoientdorénavantdévoluesauCCQ.

33Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.10.34Ibid.,p.10-11.

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Ungroupereprésentantlesdirigeantsdescollègessouhaitequesoitremplacélesegment«lesservices aux collectivités» par «le soutien au développement régional», indiquant que cetteformulation correspondrait davantage à la mission des collèges. Plusieurs organisationssyndicalesainsique les représentantsdesétudiantsont rappelé l’importancede les consulterdansl’exercicedecetteresponsabilité.

Les meilleures pratiques

Bien que ce sujet ait été abordé lors des échanges portant sur la mission du Conseil, desintervenants ont tenu à revenir sur la question des meilleures pratiques internationales etquébécoisesau regarddes responsabilitésduConseil. Seloncertainespersonnes, la spécificitéde l’enseignement collégial,quin’apasd’équivalentailleursdanslemonde,limitel’intérêtd’unregardportéverslascèneinternationale.Ilserait,selonelles,peuutiledeconsacrerdel’énergieàunetelleresponsabilité.

Enmatièredepédagogie,reconnaissantquelaresponsabilitéduConseilliéeauxgrandsenjeuxparaîtporteuse,on s’est interrogé sur la possibilité des’intéresser aux meilleures pratiques,l’enseignementcollégial s’étantdotéde lieuxdepartageetde réflexionen ce sens. Enappui àcette interrogation, on a rappelé, à titre d’exemple, l’existence des organismes suivants:l’Association québécoise de pédagogie québécoise (AQPC), le Carrefour de la réussite, lesRéseauxdesrépondantesetrépondantsTIC(REPTIC),ProfWeb,leConsortiumd’animationsurlapersévéranceetlaréussiteenenseignementsupérieur(CAPRES)etleCentredetransfertpourla réussite éducative du Québec (CTREQ). On se demande donc ce que le Conseil pourraitapporter de plus. Toutefois, les avis ne sont pas unanimes à ce sujet. Une intervenanterecommandeque,s’inspirantdesbesoinsde lasociétéetdestendances lourdes, leCCQait laresponsabilitédesoumettredesavisetdesrecommandationsà laministresurtoutequestionpermettant d’assurer l’accessibilité aux études supérieures ainsi que d’améliorer le taux dediplomation,lapédagogieetlaqualitédelamissioncollégiale.

En ce qui a trait aux meilleures pratiques en matière d’organisation, de fonctionnement, degouvernance et d’imputabilité,on a suggéré que le CCQ puisse offrir un soutien aux collègesquantàl’analysedeleurspolitiques.

L’accompagnement des collèges

IlaétéproposéqueleCCQconcoureaudéveloppementd’outilscommunspourlescollèges.Unmémoiresuggère lamiseenplacedans lescollègesd’unaudit internepermettantd’effectuerl’analyse des processus et desmécanismes en vigueur.On a aussi suggéréque le CCQpuissesoumettre des avis et des recommandations à laministre et aux collèges sur toute questionpermettantdepromouvoir l’efficacitédusystèmed’assurancequalitédescollègeset,ainsi,deporter un regard sur les activités liées à la planification et à la gestion administrative etpédagogique, y compris sa gouvernance. Une organisation syndicale a tenu à rappeler que la

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viséede qualité ne devrait pas seulementconcerner la pédagogie ou les programmes,maiségalementlaqualitédel’ensembledel’environnementd’études.

La question des ressources L’évolution des ressources en soutien à la réalisation de la mission des collèges a soulevéquelques interrogations.Un intervenantaémis l’opinionque leMinistère semble«àboutdesouffle»etqu’ilnedisposeraitpasderessourcessuffisantespourassurerlesuivinécessaireauxéventuelsavisduConseil.Onarappelélanécessitéd’accroîtrelesressourcesdanslescollègesainsiqu’auMinistèreet,plusparticulièrement,des’assurerqu’ilsdisposentdecellesquiserontenmesuredelesanalyseret,lecaséchéant,d’appliquerlesrecommandationsduCCQ.

Les objectifs et les orientations Un groupe s’est interrogé sur la nature et l’étendue de certains mandats au regard del’autonomie des collèges. À ce sujet, on s’inquiète plus particulièrement des responsabilitésénoncées par rapport aux pouvoirs de recommandation de normes et de propositiond’objectifs. Un groupe a d’ailleurs proposé de remplacer la notion d’objectifs par celled’orientations stratégiques, qui, selon lui, fait référence à un objet qui n’est pas de natureprescriptive et qui cadre doncmieux avec l’autonomie des collèges.Quant à la possibilité derecommanderdesnormesrelativesàlaredditiondescomptes,tantsurleplanpédagogiquequesur le plan administratif, plusieurs intervenants ont tenu à rappeler le niveau élevéd’encadrement des collèges et les nombreuses redditions de comptes auxquelles ils sontsoumis. On estime en ce sens qu’une révision des mécanismes de reddition de comptesexistantsseraitpertinente.

La collaboration

Plusieurs commentaires, souvent de même nature, ont porté sur les mesures favorisant lacoordinationet la collaborationentre les collèges. Les représentantsdesétudiantsdemêmequelesmembresd’organisationssyndicalesetdecertainesassociationssouhaitentqueleCCQpuisseétudierdesmesuresdemanièreàaccroître le fonctionnementen réseau, l’uniformitédes programmes d’études ainsi que la cohésion dans la répartition des compétences, desrèglementsenmatièrede réussiteetdesprocessusd’admissionentre les collèges. Seloneux,ces mesures permettraient de standardiser l’accès au marché du travail ou à certainesprofessionsréglementéesetdefavoriserunemeilleuremobilitéétudiante.Certainsgroupesoupersonnes rencontrés ont proposé en ce sens que le Conseil s’intéresse à l’évolution de laconditionétudiante.

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Un rapport quinquennal La responsabilité de produire un rapport quinquennal d’évaluation du fonctionnement et dudéveloppementduréseaucollégialasuscitéunquestionnementchezplusieursintervenants.Onad’abordnotéqu’untelrapportneseraitexigéquepourleCCQetnonpourleCUQ.Onaaussisoulignéque la rédactiond’unrapportsur l’étatduréseaucollégialdansun intervalledecinqans semblait difficilement réalisable dans le contexte actuel de rareté des ressources. On sequestionnedoncsurlafaisabilitédelaproductiond’unrapportaussiexhaustifquelesuggèrelelibellé portant sur l’état et les besoins de l’enseignement collégial. On a mentionné que laproductiond’untelrapportpourraits’inscrireenporte-à-fauxavec lemandatduCSE,doutantainsidesaplus-value.

L’obligation de consulter

Laresponsabilitéd’émettredesavissurlesprojetsderèglementapplicablesauxcollègesn’afaitl’objet d’aucune objection de la part des intervenants lors de la consultation. Dans lemêmeordre d’idées, bien qu’il ne s’agisse pas d’un projet de règlement mais de décisionsministérielles, plusieurs souhaitent une plus grande transparence du processus d’autorisationdesprogrammesdeformationtechniqueetquesoitofficiellement intégrée laconsultationdel’ordreprofessionnelconcerné.LesreprésentantsdesétudiantsontdemandéqueleCCQpuissedonnersonavissurlacréationdenouveauxcollèges.OnaégalementsoulignéquelaministredevraitpouvoirconfierdesmandatsauConseilenplusdes initiativesqu’ilprendrait lui-mêmepour établir la programmation de ses activités, ces initiatives pouvant résulter d’uneconsultationqu’ilauraiteffectuée.

L’ajout de responsabilités Enfin, certains intervenants aimeraient l’ajoutde responsabilités supplémentaires, souvent enlienavecleurschampsd’intérêtouleursresponsabilités.OnsouhaiteainsiqueleCCQtravailleactivementavec laCommissiondespartenairesdumarchédutravail (CPMT)pour favoriser lacréationdemilieuxdestageetaccompagnerlescollègesdansleursdémarchesd’intégrationdestagesenentrepriseenrapportavecleprogrammedestagededéveloppementoudemiseenœuvredescompétencesprofessionnellesgéréparlaCPMT.OnaaussisuggéréqueleCCQetleCUQpuissentconseillerlaministreenmatièred’agrémentd’établissementsétrangersexerçantdesactivitésenterritoirequébécois.Seréférantàl’ensembledesresponsabilitésduConseil,unintervenantamentionnéqu’ildevraiteffectueretcommanditerdesrecherchesetdesanalysessurdes thèmesprioritaires, puis dynamiser lemilieuenanimantunediscussionà traversdescolloques,destablesrondes,desnotesd’analyse,desrapportsderecherchedemêmequedesinterventionssurlesmédiassociaux.OnaaussisuggéréqueleConseilexerceuneresponsabilitéàl’égarddelagestiondel’offredeformationcontinue,donnantdroitounonàdescrédits,dansleréseaucollégial.

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Analyse

La formation, la recherche et les services aux collectivités

Le peu de commentaires formulés au sujet de la responsabilité du Conseil de procéder àl’examendesgrandsenjeuxrelatifsà la formationetà la recherchesemble indiquer l’atteinted’un consensus à ce sujet. Que le CCQ tienne compte des différentes caractéristiques descollèges qui font partie du réseau et qu’il effectue des consultations auprès des partiesprenantesnoussemblentêtreparmilespratiquesquiserontmisesenplace.Nouscroyonsquele Conseil doit avoir l’entière liberté de déterminer et de mettre en œuvre les moyensappropriéspour la réalisationde samission. En conséquence,nousne croyonspasqu’il faillefaire des recommandations à cet égard. Le remplacement de la mention « les services auxcollectivités»par«lesoutienaudéveloppementrégional»noussembleaccessoirepuisqu’unepartiedesactivitésdescollègespeutêtreassimilableàdetelsservices.

Les meilleures pratiques

Comme nous l’avons indiqué au chapitre portant sur la mission du Conseil, la question desmeilleures pratiques doit être incluse dans les responsabilités de celui-ci. Nous voyons malcommentle Conseil pourrait adéquatement émettre des recommandations et des avispertinentssansavoir,aupréalable,faitl’examenlepluslargepossibledesquestionssoumisesàsonattention.Ilfauttoutefoiséviterqu’ilsesubstitueauxnombreusesinstancesdontlemandatest de recenser et de faire connaître de telles pratiques, en matière de pédagogie plusparticulièrement. Au mieux, le CCQ pourrait s’adjoindre ces organismes pour effectuer desétudes en cette matière. Nous croyons cependant qu’il pourrait jouer un rôle important enposantun regardd’ensemblesur le systèmeauquelparticipentcesorganismesenmatièredemeilleures pratiques dans le domaine pédagogique. Ainsi, il pourrait être pertinent de fairel’examen des activités des organismes et de leur impact sur l’évolution du réseau. Sans sesubstituer à eux, le Conseil pourrait aussi étudier la question de la complémentarité et de lacoordinationdesorganismes,etfairedesrecommandationsappropriées.

De la même manière, il faut éviter que l’examen des meilleures pratiques en matièred’organisation,defonctionnement,degouvernanceetd’imputabiliténevienneenconflitaveclamissionde laCommissiond’évaluationduConseildescollègesduQuébec.Commenousenavons fait la recommandation, un pare-feu doit être établi entre les fonctions de conseil etd’évaluation.Ainsi,touterecommandationsurl’efficacitédusystèmed’assurancequalité«d’uncollège» ne devrait pas relever du Conseil en tant que tel, mais plutôt de la Commissiond’évaluationduConseil des collèges. Par ailleurs, rienne s’opposerait à ceque leCCQpuisseexplorerlesmeilleurespratiques,qu’ellessoientquébécoisesouinternationales,etàcequ’illesfasseconnaîtreauxacteursconcernésduréseaucollégial.CetexamenpourraitmêmeamenerleConseilàproduireunoudesavisàcesujet.Ilenestdemêmepourlesmesuresderedditiondecomptes des collèges. Plusieurs intervenants pensent qu’un accroissement des mesures dereddition de comptes pourrait résulter d’une étude du Conseil. Or, compte tenu des

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revendicationsdescollèges,nouscroyonsqu’ilpourraitenêtretoutàfaitautrementetquedesrecommandations appropriées pourraient en résulter, au bénéfice des collèges comme duMinistère.

Parailleurs,lamiseenplaced’unauditinterne,ainsiquelesuggèreunmémoire,nousapparaîtpluslourdequelesbénéficesqu’uncollègepourraitenretirer.En2009,ledéfuntprojetdeloino4435, qui portait sur la gouvernance des cégeps, suggérait une tellemesure, laquelle a étéjugée disproportionnée par les dirigeants des cégeps eu égard aux ressources dont ilsdisposaientpourlamettreenœuvre.

L’accompagnement des collèges

Pourmaintenirsacrédibilitéetson indépendance,nousnerecommandonspasque leConseils’engagedansdesactivitésdesoutienetdedéveloppementd’outilsencollaborationavec lescollèges.Noussommesplutôtd’avisqu’ildoit,aprèsdesrecherches,desétudesetdesanalyses,s’en teniràdes fonctionsdeconseiletde recommandationsans interventiondirectedansouaveclescollèges.

La question des ressources

Comme nous l’avons souligné ailleurs dans ce rapport, la question des ressources estparticulièrement sensible à plusieurs égards. Outre un possible réinvestissement, lesinquiétudessur lescapacitésréellesduConseild’opérerainsiqueduMinistèreetdescollègesdesemettreenactionà lasuited’avisetderecommandationssont récurrentesdans lesavistransmisetvéhiculentunmessagesurleréalismequiémergeradelacréationetdelamiseenœuvreduCCQ.Nouscroyonsquecettequestiondesressourcesdoitêtretraitéesousplusieursangles:

• L’accroissementdufinancementduréseau,ainsiquel’ontexpriméplusieurspersonnesetgroupesayantparticipéàlaconsultation;

• L’étude de l’évolution des ressources dans le système d’enseignement collégial, ce àquoi pourrait se prêter le CCQ, mais seulement lorsque les conclusions des travauxconjointsduMinistèreetdelaFédérationdescégepssurlemodèledefinancementduréseaucollégialserontconnues;

• LapriseencompteparleCCQdelaquestiondesressourcesdanstoussestravauxpourbiencamperl’utilitéetlepragmatismedesesavisetdesesrecommandations;

• LadotationduCCQderessourcesadéquatespourl’exerciceeffectifdesamission;• UnedotationsuffisanteduMinistèreetdescollègesderessourcespour l’analyseet la

miseenœuvreéventuelledesrecommandationsduCCQ.

35Projetdeloino44,LoimodifiantlaLoisurlescollègesd’enseignementgénéraletprofessionnelenmatièredegouvernance,Premièresession,Trente-neuvièmelégislature,2009.

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Les objectifs et les orientations

UnedesresponsabilitésduConseilconsisteàrecommander«desobjectifsàpoursuivrepourlameilleure réalisation de la mission collégiale en vue d’assurer l’accessibilité et la qualité del’enseignement collégial ainsi que le progrès de la pédagogie et l’amélioration du taux dediplomation36». On nous a suggéré de remplacer le terme «objectif» par «orientationstratégique».Noussommesd’avisquecette responsabilité sesitueaucœurde lamissionduCCQ,qu’ils’agissed’objectifsoud’orientationsstratégiques.

La collaboration

Au sujetde la responsabilité relativeauxmesurespropresàassurer la collaborationentre lescollèges eux-mêmes ou entre ces derniers et les établissements des autres ordresd’enseignement, les commentaires reçus sont principalement orientés vers une centralisationdelagestiondel’enseignementcollégial.Ici,unemiseengardes’impose.L’évolutionduréseaucollégial depuis sa création s’est plutôt effectuée en sens inverse.On a voulu confier plus deresponsabilitésauxcollègespourqu’ilspuissentdévelopperunemeilleurecapacitéd’adaptationaux besoins des étudiants, à ceux des différents partenaires du marché du travail ainsi qu’àl’environnement local et régional dans lequel ils évoluent. Dans un contexte où le cadre degestionestcentralisé,cetteadaptationestdifficileetlaborieusepourlescollèges.Nouscroyonsque les centres de décision doivent se rapprocher le plus possible de ceux qui ont laresponsabilité de dispenser les services éducatifs. Cette prise en charge des responsabilitésinstitutionnelles doit aussi être accompagnée d’activités de concertation pour assurer lacohésiondu réseauetnonsonnivellement. Il serait intéressantque leCCQpuisseanalyser lerôle des comités37 qui exercent des fonctions de coordination de l’enseignement collégial demanièreàétablir les forces, lacomplémentaritéet leszonesd’améliorationpertinentes.Nouscroyonsqu’il appartiendrait auConseild’examiner la situation, le caséchéant, etde fairedesrecommandationsenconséquence.

Un bilan quinquennal

Telle qu’énoncéedans le documentde consultation, la préparationd’un rapport sur l’état duréseaucollégial tous les cinqansapparaîtpeut-être tropambitieuse. Il s’agitd’un rapportqui«évaluesonfonctionnementetsondéveloppementetquimesurelaréponsequ’ilapporte,surl’ensemble du territoire, aux besoins culturels, scientifiques, technologiques, sociaux et

36Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p11.37Parexemple,leComitédeliaisondel’enseignementsupérieur(CLES),leComitédeliaisondel’enseignementsecondaireetdel’enseignementcollégial(CLESEC),leComiténationaldesprogrammesd’étudesprofessionnellesettechniques(CNPEPT)etlescomitésmixtessurlesaffaireséducativesetlesaffairesfinancièresetmatérielles.

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économiquesduQuébec38».Nousrejoignonsiciplusieurscommentairesémisparlespersonnesetlesgroupesquisesontprononcéssurcettequestionetquiindiquaientqu’unetelleopérationseraittroplourdetantpourleCCQ,quidoitdéployerdeseffortspourseconstitueretlancersesactivités,quepour les collèges, sollicitéspar laquêted’informationnécessaireaubilan.Nouscroyons toutefois qu’un exercice qui s’apparenterait plutôt à un bilan serait de nature àpermettreauConseildefairelepointsur lecheminparcouruetdedéterminerdesenjeuxsurlesquels il pourrait faire porter ses travaux des cinq années suivantes. Comme nous entraiterons ultérieurement au chapitre portant sur les éléments d’organisation du Conseil, cebilan pourrait aussi porter sur la présence ou non des suites données aux avis et auxrecommandationsdecelui-ci.

L’obligation de consulter

Laresponsabilitédesoumettreunavisàlaministresurlesprojetsderèglementapplicablesauxcollègesfaitconsensusauprèsdesintervenantsquisesontprononcéssurcettequestion.CetteresponsabilitéexistedéjàdanslaLoisurlescollègesd’enseignementgénéraletprofessionnel39,qu’il faudra modifier en conséquence. Compte tenu de l’importance et de la portée quepourraientavoircertainesdécisionsministériellespourl’équilibredufonctionnementduréseaucollégial,nouscroyonsquelacréation,lafusionetl’abrogationdeslettrespatentesdescollègesd’enseignement général et professionnel doivent aussi faire l’objet d’un avis du Conseil. Ildevrait en être de même pour toute décision relative à l’autorisation et au retrait deprogrammesd’étudesmenantàunDEC,qu’ilsoitpréuniversitaireoutechnique.Parailleurs,laministrepourraconfierauCCQdesmandatsspécifiquescommecelaestprévudanslaLoisurleConseilsupérieurdel’éducation40.

L’ajout de responsabilités

Enfin, quelques intervenants ont voulu ajouter des responsabilités plus précises à celles déjàénoncées dans le document de consultation. Tout en reconnaissant la légitimité des intérêtsvéhiculéspar ces suggestions,nous croyons, comme l’ont soulignéplusieurs groupes,que cesresponsabilités devraient être indiquées de façon large et souple pour que les dirigeants duConseil disposent d’une grande flexibilitéet d’une marge de manœuvre importante pourconseiller stratégiquement la ministre. Par conséquent, le détail des responsabilités pourrait

38Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.11.39Voirl’article18delaLoisurlescollègesd’enseignementgénéraletprofessionnel(RLRQ,chapitreC-29).40L’article10.1delaLoisurleConseilsupérieurdel’éducation(RLRQ,chapitreC-60)stipulecequisuit:«LeConseildoitdonnersonavisauministre[del’Éducation]etauministredel’Enseignementsupérieur,delaRecherche,delaScienceetdelaTechnologie,selonlecas,surtoutprojetderèglementqueceux-cisonttenusdeluisoumettreainsiquesurtoutequestionqu’ilsluisoumettent.»

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être énoncé à titre indicatif, mais ne pas être prescrit par la loi. Nous croyons que laresponsabilitéspécifiquefigurantdansledocumentdeconsultationrelativementàl’examendel’évolutiondelaconditionétudiantepourraitéventuellementsetraduireparunprojetd’étudemenéconjointementavecleCSE.

Enconséquence,lesrecommandationssuivantessontformulées:

RECOMMANDATION 14 • QuelesprincipalesresponsabilitésduConseildescollègesduQuébecsoient:

o de procéder à une veille stratégique concernant les questions susceptibles

d’influencerledéveloppementduréseaucollégial;o de faire progresser la réflexion sur les enjeuxmajeurs ayant trait au système

d’enseignementcollégial;o de produire des analyses, des avis et des recommandations à l’intention des

différentes parties prenantes de l’enseignement collégial et portant sur toutequestiond’intérêtpourledéveloppementduréseaucollégialetdesesacteursainsiquesurtoutequestionqueluisoumetlaministre.

RECOMMANDATION 15 • Qu’àtitreindicatif,soientconfiéesauConseildescollègesduQuébeclesresponsabilités

suivantes, pouvant conduire à la production d’avis et de recommandationsconformémentàl’exercicedesamission:

o déterminer, de façon continue, les enjeux auxquels doivent faire face lescollèges dans leur mission d’enseignement, de recherche et d’innovation, decoopération avec l’extérieur, de service à la communauté et de soutien audéveloppementrégional;

o répertorier, analyser et faire connaître lesmeilleures pratiques au regard desdifférentsélémentsquiencadrentetcomposentlamissiondescollèges;

o procéder à l’examen périodique de l’évolution des ressources allouées auxcollègespourlaréalisationdel’ensembledeleurmission;

o analyser lesmécanismes permettant d’assurer la coordination des différentesinstancesen lienavec lesacteursdusystèmed’enseignementcollégialdans lebutd’enassurerlapertinence,lacomplémentaritéetl’efficience;

o proposer à la ministre et aux collèges des objectifs et des orientationsstratégiquesauregarddel’accessibilitédesétudes,delaréussiteduplusgrandnombre demême que de la qualité des différentes composantes du systèmed’enseignementcollégialetdesagestion;

o produire un bilan quinquennal de ses travaux et du suivi effectué par lesinstances concernées en indiquant les enjeux prioritaires devant faire l’objetd’uneplanificationpourlescinqprochainesannées;

o analyser, dans une perspective de cohérence et d’allègement, lesmesures deredditiondecomptesauxquellessontsoumislescollèges.

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RECOMMANDATION 16 • Que l’article18de laLoi sur lescollègesd’enseignementgénéraletprofessionnel soit

modifié de manière à indiquer que tout projet de modification du Règlement sur lerégimedesétudescollégialesdoitêtresoumisauConseildescollègesduQuébec.

RECOMMANDATION 17 • Que soit stipulé dans la Loi sur le Conseil des collèges duQuébec que tout projet de

création, de fusion ou d’abrogation des lettres patentes de collèges d’enseignementgénéraletprofessionneldoitfairel’objetd’unavisduConseildescollègesduQuébecàlaministre.

RECOMMANDATION 18 • Que soit stipulé dans la Loi sur le Conseil des collèges du Québec que tout projet

d’autorisation ou de retrait d’autorisation d’un programme d’études préuniversitairesou techniques dans un collège doit faire l’objet d’un avis du Conseil des collèges duQuébecàlaministre.

RECOMMANDATION 19 • Quesoitstipulédans laLoisur leConseildescollègesduQuébecque laministrepeut

confieràcelui-citoutmandatqu’ellejugepertinentconformémentàsamission.

RECOMMANDATION 20 • Qu’il soit prévu dans la Loi sur le Conseil des collèges du Québec que celui-ci est

responsabled’établirsesmodalitésdetravailetd’investigation.

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1.6. COMPOSITION ET ÉLÉMENTS D’ORGANISATION DU CONSEIL DES COLLÈGES DU QUÉBEC

EncequiconcernelacompositionduCCQ,ledocumentdeconsultationstipuled’abordquele«Conseil des collèges du Québec pourrait être composé de membres nommés par legouvernement,surpropositiondelaministreresponsabledel’Enseignementsupérieur41».Lesmembrespotentielsmentionnésdansledocumentsontlessuivants:

• «une présidente ou un président nommé pour un mandat renouvelable de cinqans[…];

• un certain nombre de personnes appartenant à la communauté collégiale nomméespourunmandatdequatreans,renouvelableuneseulefois:

o enseignants,o étudiants,o personnes exerçant leurs fonctions dans un établissement d’enseignement

collégial,autresquedesmembresdupersonnelenseignant,o personnesayanteuuneexpériencededirectiondesétudes;

• unnombremoindredepersonnesprovenantdelasociétécivile;• le scientifique en chef du Québec et la sous-ministre responsable de l’enseignement

collégial, qui pourraient être des observateurs permanents au Conseil avec droit deparole,maissansdroitdevote;

• trois experts provenant de l’extérieur du Québec, nommés par le Conseil à titred’observateurs42».

Pour la nomination des membres du CCQ, le document de consultation suggère ensuitecertainesmodalités:

• LacompétenceauregarddelamissionetdestâchesduConseilconstitueraitlepremiercritèredenomination.

• LeConseilpourrait,detempsàautre,conseillerlaministresurlestypesdecompétencesquiseraientnécessairesàl’exercicedesmandats.

• Laministreprocéderaitauxconsultationsappropriéespourdésignerlespersonnessusceptiblesd’êtrenommées.

• Laministreproposeraitaugouvernementlanominationdepersonnesquirefléteraientlacompositiondesmilieuxcollégiauxetdelasociétéengénéral43.

Encequiconcernelesexclusions,quiontconstituéunélémentcentraldesdiscussionsayantportésurlacompositionduCCQ,ledocumentdeconsultationétablitcequisuit:

• «Nepourraientêtrenomméesmembresduconseil:unepersonneoccupantunposteàladirectiongénéraleouàladirectiondesétudesdansuncollège;unepersonne

41Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.11.42Ibid.43Ibid.,p.11-12.

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membred’unconseild’administration,d’unecommissiondesétudesoud’unecommissionpédagogiqued’uncollège;unepersonnecadre,élueounomméedansuncollège;unepersonnecadre,élueounomméedansunsyndicatouuneassociationreprésentantdessalariésoudesétudiantsdecollèges44».

Ausujetdesélémentsd’organisation,ilestsuggéré,àtitreindicatif,queleConseilsoitdotédespouvoirssuivants:

• Adopterlesrèglementsnécessairesàsarégie;• Créer, mandater, composer, modifier et abolir les groupes de travail et les comités

permanentsoutemporairesnécessairesàlaréalisationdesamission;• Collaborer avec le Conseil des universités du Québec à la réalisation d’activités de

rechercheetdeconcertation;• Effectueroufaireeffectuerlesrecherchesnécessairesàlaréalisationdesamission;• Obtenirdetoutcollègeoudetoutministèrel’informationnécessaireàlaréalisationde

samission;• Accéderauxbasesdedonnéesdesministèresoudescollègespouryeffectuerouyfaire

effectuerlesanalysesnécessairesàlaréalisationdesamission45.

À l’instardespréoccupationsconcernant la fonctiond’évaluationduCCQ, celles relativesà sacompositionetà sesélémentsd’organisationontprisuneplaceprépondérante, tantdans lesmémoires soumis qu’au cours des audiences. La structure du présent chapitre est doncsensiblement lamême que celle du chapitre portant sur la fonction d’évaluation, c’est-à-direquelarecommandationrelativeàunélémentparticuliersuitimmédiatementsonanalyse.Ainsisont tour à tour abordés les éléments suivants: la gouvernance, la composition du CCQ, lesexclusions,laprésenced’observateurs,laprésenced’expertsdel’extérieurduQuébec,laduréedes mandats, la nomination des membres, les modalités particulières du premier conseil et,finalement,lespouvoirsetlesélémentsd’organisationduCCQ.

Avis reçus

La composition et ses modalités

La gouvernance au cœur des préoccupations LamajoritédespersonnesetdesgroupesrencontréssouhaitentunCCQqui,pourêtrelégitime,soit composé de gens issus en grande partie de la communauté collégiale. Pour certains,l’atteintedecettelégitimitépasseavanttoutparlanominationdemembresàpartird’uncritèreprépondérant,soitlacompétenceauregarddelamissionduCCQ.Cettecompétencepeutêtreen lienavecuneexpertise reconnueouunegrandeconnaissancedumilieucollégialetdesesenjeux.Cesmêmespersonnesougroupes insistentsur lanotiond’indépendanceenprécisant

44Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016.,p.12.45Ibid.

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quelesmembresnedevraientpasêtreélusparleurspairs,carcettefaçondefairesuggèrequelesmembresélusontdescomptesàrendreauxorganisationsrespectivesquilesontdésignésetpeutremettreenquestion leur indépendance.Danssonmémoire,unepersonneasuggérédeprioriserlesnotionsdecompétenceetd’indépendancepourassurerlacrédibilitédesmembres.Àcetégard,onabondaitdanslesensdudocumentdeconsultation,soitqueleCCQdevraitsedoter d’un règlement sur les conflits d’intérêts et l’indépendance, d’un code d’éthique et dedéontologieainsiqued’unprogrammed’accueiletd’intégrationdesesmembres.

Pourd’autres,principalementlesorganisationssyndicalesetlesreprésentantsdesétudiants,lalégitimité passe avant tout par la représentativité, c’est-à-dire une présence au CCQ demembresreprésentantleursgroupesrespectifsetdésignésparleurspairs.

La plupart des intervenants sont d’avis que la mise en place de comités ou de commissionstemporairespourraitcontribueràlalégitimitéduCCQ,notammentparl’invitationdepersonnesduréseauquisonttouchéesdeprèsparlaproblématiqueétudiée.Laperspectivedelamiseenplacedetelscomitésoucommissionscomposésd’expertsduréseaucollégialpourdesbesoinsprécisasemblérallierlesintervenantslorsdelaconsultation.

L’intérêt manifesté pour être membre du CCQ Unconstatunanimesedégagedes rencontresavec lesdifférentsgroupes: laparticipationauCCQsusciteunvif intérêt.Eneffet,plusieursdesgroupesrencontrésontrevendiquéaumoinsun siège au sein du Conseil, et certains ont fait valoir l’importance de leur grouped’appartenance. Bref, étudiants, enseignants, membres du personnel professionnel ou desoutien, cadres, directeurs généraux, directeurs des études, aides pédagogiques individuels,représentants des collèges privés subventionnés et non subventionnés, de la formationgénérale,du secteurde la recherche,desadultesen formation,desétudiantsen situationdehandicap,représentantsdesentreprisesetdelasociétécivile,etc.,veulentêtrereprésentésauCCQ.

Danslamesureoùlamajoritédesintervenantsontconvenuquetousnepeuventsiégeràtitrede membres du Conseil, plusieurs ont mentionné que certaines balises favorisant lareprésentativité devraient être établies. Par ailleurs, la proposition selon laquelle le présidents’occuperait exclusivement du travail et des devoirs liés à la fonction n’a pas suscité decommentaires.Finalement,beaucoupd’intervenantsontsoulignéquelesbonnespratiquesenmatièredegouvernancedémontrentqu’au-delàdequinzepersonnes,lagestiond’uneinstancedevientlourdeetlesrencontres,difficilesàanimer.

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Les exclusions LacompositionproposéepourleConseilaétéjugéeàlafoisimpréciseetrestrictive.Ungrandnombred’intervenantssesontditsdéfavorablesauxexclusions46proposéesdans ledocumentde consultation. Pour les organisations syndicales et les représentants des étudiants,l’impossibilitépourlesreprésentantslocauxdesassociationsétudiantesetsyndicalesdesiégerauCCQnedevraitpasfigurerparmi lesrèglesconcernant lacompositionduConseil.Plusieursgroupes sont d’avis que les exclusions priveraient le Conseil de ressources détenant uneexpertise pertinente et une connaissance fine des problématiques du réseau collégial.Finalement,onasoulignél’importancederéunirdespointsdevuediversifiésauseinduCCQ.

Les observateurs Un consensus sedégagequant à la présence au seinduCCQdu scientifique en chef et de lasous-ministreresponsabledel’enseignementsupérieuràtitred’observateurspermanentsavecdroit de parole,mais sans droit de vote. L’inclusion des présidents du CUQ et du CSE à titred’observateurspermanentssembleégalementsouhaitée.Parailleurs,ungroupes’interrogesurle faitqu’aucunposted’observateurn’aitétéprévupourdes représentantsdesministèresoudesorganismesaveclesquelsleConseilpourraitêtreamenéàcollaborer.

Les experts PlusieurssesontditsendésaccordaveclanominationauCCQdetroisexpertsdel’extérieurduQuébec. La spécificité du système d’enseignement collégial québécois rend certains plutôtsceptiques quant à l’emprunt de pratiques en vigueur à l’étranger. Selon eux, le tempsnécessairepourinformercesexpertssurlespratiquesutiliséesicipourraitcauserd’importantsdélais dans l’accomplissement des travaux duConseil. D’autres considèrent qu’à l’occasion etpourdesbesoinsprécis,laprésencedecesexpertsdel’extérieurduQuébecpourraitêtreutileàtitredepersonnes-ressourcesauCCQouauseindesescommissionstemporaires.

La durée des mandats Le document de consultation prévoit, sauf pour le président, un mandat de quatre ans,renouvelableune seule foispour lesmembres issusde la communautécollégiale.Bienque lamajoritéjugecetteduréeappropriée,unreprésentantd’uneorganisationsyndicaleaditnepascomprendre pourquoi les membres de la société civile ne sont pas visés par une limiteconcernantladuréedumandatetlapossibilitéderenouvellement.Cetteorganisationsuggèreégalement que lesmembres du CCQ puissent terminer leurmandatmême s’ils perdent leurqualité juridique. Les représentants des étudiants souhaitent que la durée du mandat desétudiants soit de trois ans, étant donné que près de la moitié de ceux du collégial, soit les46Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016.,p.12

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personnesinscritesauxétudespréuniversitaires,étudientaucollégialpendantenvirondeuxanset que la durée des programmes techniques est de trois ans. Ils soulignent aussiqu’habituellement,lesétudiantsquis’impliquentlefontdavantageendeuxièmeannée.

De plus, pour éviter un remplacement de tous les membres en même temps, certains ontprécisé que les mandats initiaux des membres du CCQ devraient être de durées variées.Finalement, le mandat de cinq ans renouvelable pour le président n’a soulevé aucuncommentaire.

La nomination des membres Les représentants des organisations syndicales et les représentants des étudiants souhaitentquelesreprésentantsdesdifférentsgroupesdelacommunautécollégialequisiégerontauCCQpuissentêtredésignésparleurspairs,etce,sansexclusions.Unemajoritéd’autresgroupessontfavorablesàlamiseenplaced’unprocessusdesélectiontransparentquiauraitcommepierresd’assise ladéfinitiondeprofilsdecompétences,unappeldecandidaturesauprèsdupublicdemêmequed’associationsetd’organisationsreprésentativesetunesélectionfaiteparuncomitéconsultatifrestreintduCCQ.Seloncertains,cecomitépourraitsoumettreàlaministreaumoinsdeux candidatures. Malgré des divergences quant au mode de sélection de candidats àrecommanderparlaministre,laplupartdesgroupesrencontréssontfavorablesàlanominationdesmembresparlegouvernementsurpropositiondecettedernière.

Par ailleurs, plusieurs ontmentionné que les recommandations de laministre devraient tenircomptedebalisesqui favorisent la représentativité. Cesbalises47, qu’on trouveégalement auCSE,pourraientêtre,entreautres,lessuivantes:lareprésentationéquitabledeshommesetdesfemmes, l’équité dans la représentation territoriale et la juste représentation de la minoritéanglophone et des diverses communautés culturelles. Pour certains, les balises guidant lasélectiondoiventégalementtenircomptedessecteurspréuniversitaireettechnique,delatailledes collèges, de la formation continue, du caractère public ou privé du collège ainsi que deplusieursautressourcesd’hétérogénéitéauseindelapopulation.

Deplus,onasoumis l’idéequelescandidaturessoientaccompagnéesd’uncurriculumvitæetd’unelettredemotivation.

Le premier Conseil des collèges du Québec Au cours des échanges tenus avec quelques groupes, la préoccupation qui vise à accorderbeaucoupd’importanceau choixduprésident, compte tenudes responsabilitésqui lui serontconfiées,aétésoulevée.

Comme nous l’avons mentionné précédemment, on a proposé que la durée des mandatsinitiauxdesmembresduCCQvarie,entreautrespournepasyperdretoutel’expertiserelativeauxdossiersencours.

47L’annexeVIIprésentedesbalisessuggérées.

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Les éléments d’organisation Le document de consultation mentionne des pouvoirs qui pourraient être confiés au CCQ,notammentl’adoptiondedifférentsrèglementsquipermettraientéventuellementdedéfiniretdemettreenplacel’encadrementnécessaireàsarégie.Ilmentionneégalementlapossibilitédecréer des groupes de travail, des commissions et des comités permanents ou temporairesnécessaires à la réalisation de sa mission. À cet égard, comme il a été mentionnéprécédemment, nombreux sont ceux qui voient d’un très bon œil la mise en place decommissions temporairespour lamiseàprofitde l’expertisedegens issusde lacommunautécollégiale.Parmilesautrespouvoirssuggérés,l’accèsauxbasesdedonnées,danslerespectdesconditions relativesà laprotectiondes renseignementspersonnels,etdesmoyens techniquesefficacesetefficientspour letransfertmassifdedonnéesontsuscitéunquestionnementchezl’un des groupes rencontrés. Par ailleurs, le nombre minimal de rencontres que doit tenirannuellement leCCQn’asuscitéaucuncommentaire,à l’exceptiond’unepersonnequinousamis en garde contre le fait d’en prévoir un trop grand nombre. Beaucoup de ressources quipourraient être investies pour l’avancement des travaux seraient alors détournées vers lagestiondesprocéduresliéesàlapréparationdecesrencontres.

Finalement,aucoursdesaudiences,plusieursintervenantsnousontinterrogéssurlaredditionde comptes éventuelle du CCQ. En effet, on a insisté à plusieurs reprises sur un facteurimportant qui permettrait au CCQ de jouer pleinement son rôle et de remplir samission defaçon efficiente. À ce sujet, on a précisé que la pertinence même du Conseil repose,notamment,surlaqualitédesesavisoudesesrecommandations,maissurtoutsurladiligencedessuiviseffectués,entreautres,parlesautoritésministérielles.

Analyse La composition et ses modalités

La gouvernance au cœur des préoccupations L’analysedesmémoiresetdescommentairesreçuslorsdesaudiencesaveclespersonnesetlesgroupes intéressésmet en évidence un consensus concernant la gouvernance du CCQ. Il estnécessairedemettreenplacedesconditionsderéussitepouvant favoriser laréalisationde lamission du Conseil, et ce, par la présence de membres compétents détenant une expertisepertinenteettravaillantentoutelégitimité.

Bienquenousadhérionsàl’idéequ’unconseilcomposémajoritairementdepersonnesissuesdelacommunautécollégiale48soitunedesassisesdesa légitimité,cecritèrenepeutsuffireà luiseuletenêtretotalementgarant.AusujetdesmodalitésrelativesàlacompositionduCCQ,ledocumentdeconsultationstipulecequisuit:«Lacompétenceauregardde lamissionetdes

48L’article2delaLoisurleConseildescollèges(RLRQ,chapitreC-57.1)prévoyaitunecompositionforméedemembresissusmajoritairementdumilieucollégial.

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tâches du Conseil constituerait le premier critère de nomination.» Nous sommes donc aussiconvaincusquelalégitimitéduCCQdoitégalementsedéfinirparlareconnaissancedemembrescompétentsetindépendants.

Plusieurs intervenants sont d’avis que la compositionduCCQ constitueundéfi. Il importe eneffetdeconcilierlafortedemandedeparticipation,visantàassurerlareprésentativité,aveclaprioritéliéeàlacompétenceetl’indépendancedesmembres.

Nous croyons que la mise en place de certaines mesures permettra d’atteindre l’équilibrerecherché entre la légitimité du Conseil ainsi que la compétence et l’indépendance de sesmembres. Une première mesure, soit l’ouverture à toute personne intéressée à devenirmembreduCCQ,plutôtquel’exclusiondecertainescatégoriesdepersonnesseraitdenatureàfavoriserlalégitimitédecellesnomméesauCCQ.Assurerlatransparenceduprocessusd’appeldecandidaturesconstitueunesecondemesureàmettreenplace.Larigueurdans lasélectiondes candidats potentiels, à partir d’un profil recherché au regard de la mission du CCQ,contribuerait par ailleurs à garantir le niveau de compétence attendu des membres del’organisation.Pourassurer l’indépendanceet lacrédibilitédesmembres,noussommesd’avisqu’uncoded’éthiqueetdedéontologiedemêmequ’unmécanismed’accueiletd’intégrationdesnouveauxmembresdevraientfairepartiedespremiersrèglementsàmettreenplacedèslacréationduConseil.

Enfin,desmodalitésd’organisation, commecellesdécritesdans ledocumentde consultation,visantàcréerdescomités,desgroupesdetravailoudescommissionstemporairespourraientcontribuer à élargir la participation des parties prenantes aux travaux du Conseil et, ainsi, àpréserversalégitimité.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 21

• QueleConseildescollègesduQuébecadopteunrèglementsurlesconflitsd’intérêtsetl’indépendance,uncoded’éthiqueetdedéontologieainsiqu’unprogrammed’accueiletd’intégrationdesesmembres.

La composition Pour favoriser l’adhésion au Conseil et donner lieu à des expertises diversifiées etcomplémentaires, nous réitérons que nous sommes favorables à un Conseil composémajoritairement de personnes issues et représentatives de la communauté collégiale. Noussommeségalementd’accordavecceuxquisuggèrentenmatièredesainegouvernanceque leCCQnecompteidéalementpasplusde15membres.Encesens,toutenprenantencomptelegrandintérêtdesintervenantsd’êtrereprésentésauCCQ,nousproposonsunConseilcomposéde15membres.

Au président nommépar le gouvernement, pourraient s’ajouter desmembres enseignants etnon enseignants de la communauté collégiale qui interviennent directement auprès des

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étudiants. À cet effet, nous considérons pertinente la présence d’enseignants, du personnelprofessionnel,de soutienoud’encadrement.Deplus, ilnousapparaîtessentiel, compte tenu,entreautres,deleurvisiond’ensembledesactivitésd’uncollège,qu’undirecteurdesétudesetundirecteurgénéralsoientmembresduConseil,aumêmetitrequelesétudiants,quisont lespremiersbénéficiairesdusystèmed’enseignementcollégialquébécois.

Beaucoupd’organismespartenaires49,enlienaveclamissionduCCQ,ontmanifestéleurintérêtpour l’organismeet justifié leur représentationau seinde celui-ci.Nous sommesd’avisqu’unsiège devrait leur être réservé compte tenu de l’expertise complémentaire qu’ils peuventapporterauConseiletdesliensqu’ilsentretiennentavecleréseaucollégial.Nousconsidéronségalement que la présence au Conseil de membres issus de la société civile est importante,ceux-cipouvantapporterlenécessaireéclairageextérieurauréseau.

Enfin, nous sommes d’avis que la compétence concernant la mission est une caractéristiqueessentielleàlacrédibilitéduConseil.Àcetégard,ladéterminationd’unprofildecompétencespourchaqueposteàcomblerreprésenteuneavenueintéressante.CetaspectseraabordédanslesmodalitésrelativesàlacompositionduConseil.

Les exclusions La plupart des intervenants rencontrés ont signifié leur désapprobation quant aux exclusionsindiquéesdansledocumentdeconsultation,enmentionnantprincipalementqueleConseilsepriverait ainsi de ressources détenant une expertise au regard des problématiques du réseaucollégialetuneconnaissancefinedecelles-ci.

Ceconstats’expliquesansdouteenpartieparuneculturedelagouvernancequiestpropreauréseau collégial. En effet, les règles de composition des cégeps, définies dans la Loi sur lescollègesd’enseignementgénéraletprofessionnel,sont,àquelquesexceptionsprès(lescollègesrégionaux),standardiséesàl’échelledetoutleréseau.Enoutre,plusieurspratiquesenvigueuràl’intérieurdescollègesetentrelescollègestendentàfavoriseruneformedestandardisationduréseau. Le fonctionnement de la commission des études étant relativement le même d’uncollègeàl’autre,lesconditionsdetravailquisontnégociéesetétabliescentralementprévoient,entre autres, desmodes de représentation semblables dans l’ensemble du réseau.Deplus, ilexiste plusieurs lieux de concertation sur de nombreux sujets. Tous ces modes defonctionnement viennent consolider cette «culture de la gouvernance», elle-même renforcéepar un fort sentiment d’appartenance à un réseau et dans lequel il est possible pour chaquemembre d’apporter sa contribution à la définition et à l’adoption des orientations du réseaucollégial.

Aprèsanalyse,noussuggéronsdoncdenepas retenir lesexclusionsprévuesaudocumentdeconsultation, mais plutôt de déterminer, pour chaque poste à combler, un profil decompétences,etce,danslaperspectivedel’adhésionduplusgrandnombreauCCQ.

49Parexemple,laVitrinetechnologieéducation(VTE),l’Associationpourlesapplicationspédagogiquesdel’ordinateuraupostsecondaire(APOP),l’Associationpourlarechercheaucollégial(ARC),l’Associationquébécoisedepédagogiecollégiale(AQPC)ouleCentrededocumentationcollégiale(CDC).

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Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 22

• QueleConseildescollègesduQuébecsoitcomposédequinzemembres:

o unprésident;

Membresdelacommunautécollégiale

o deuxenseignants;o unmembredupersonnelprofessionnel;o unmembredupersonneldesoutien;o deuxétudiants;o unmembredupersonneld’encadrement;o undirecteurdesétudes;o undirecteurgénéral;

Autresmembres

o unmembred’unorganismepartenaireduréseaucollégial;o quatremembresissusdelasociétécivile;o desobservateurs.

Les observateurs Siunsujetafaitconsensusaucoursdelaconsultation,c’estbienceluiconcernantlaprésenced’observateurs permanents au sein du CCQ. En effet, tous sont d’accord avec la présence duscientifiqueenchefetdelasous-ministreresponsabledel’enseignementsupérieur,oudesonreprésentant, avec droit de parole, mais sans droit de vote. De plus, comme plusieurs lesouhaitent, nous sommes d’avis que la présence, à titre d’observateurs permanents, desprésidents du CUQ et du CSE, ou de la personne qu’ils désignent, permettrait d’assurer unecertainecomplémentaritédansl’exercicedeleursmissionsrespectives.

Finalement,concernantlaprésencedereprésentantsd’autresministèresenlienaveclamissionduCCQ,nousconsidéronsqu’ilestdanslesprérogativesduConseil,lorsqu’illejugerapertinent,delesinviteràtitredepersonnes-ressources.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 23

• QuelescientifiqueenchefduQuébec,lasous-ministreresponsabledel’enseignementsupérieur, la présidente ou le président du Conseil des universités du Québec et laprésidente ou le président du Conseil supérieur de l’éducation, ou la personne qu’ilsdésignent,soientdesobservateurspermanentsduConseildescollègesduQuébecavecdroitdeparole,maissansdroitdevote.

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Les experts Compte tenudu caractère spécifiquede l’enseignement collégialquébécois, lanominationdetroisexpertsdel’extérieurduQuébecàtitredemembresduConseilaétéremiseenquestionparplusieurs intervenants.Noussommesd’avisque,malgrécetteréticencemanifeste, leCCQnepeutsepriverdel’expertisedetellessommités.Ainsi,nousproposonsdelesinviteràtitredepersonnes-ressources au sein d’éventuelles commissions temporaires, pour des besoinsparticuliersoudesproblématiquesprécises.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 24

• Qu’aucunpostedemembreduConseil des collègesduQuébecne soit attribuéàdesexperts de l’extérieur duQuébec,mais que le Conseil puisse, aubesoin, faire appel àleurexpertiseàtitredepersonnes-ressources.

La durée des mandats Unmandatdequatreans renouvelableuneseule foisest jugéapproprié,puisqu’ontrouvecetype demodalités dans la loi constitutive de plusieurs organismes gouvernementaux, dont leCSE.Àcetégard,lapréoccupationd’ungroupeconcernantlefaitquelesmembresdelasociétécivilenesoientpassoumisauxmêmesrèglesqueceuxissusdelacommunautécollégiale,bienque légitime, n’entraînera pas de recommandation particulière de notre part, puisqu’il s’agitd’uneomissionfaitelorsdelarédactiondudocumentdeconsultation.

Lesreprésentantsdesétudiants,quantàeux,souhaitentunmandatd’uneduréedetroisansendonnantpourmotifladuréedeleurprogrammed’études.Encesens,étantdonnénotammentqu’ilspeuventintégrerleConseilàdifférentsmomentsdeleurparcourscollégial,unmandatdequatreansnonrenouvelablenoussembleapproprié,unmandatpluscourtrisquantdenuireàlacontributionqu’ilspourraientapporterauxtravauxduConseil.Nouscroyonsqu’ilfautéviterlephénomènedesportes tournantes,quiamèneraitdeschangements trop fréquentschez lesmembres étudiants. De plus, comme pour tous les autresmembres du CCQ, nous suggéronsqu’ils ne perdent pas leur qualité juridique, c’est-à-dire qu’ils puissent terminer leurmandat,même s’ils ont fini leurs études collégiales, sauf dans les cas d’abandon des études oud’expulsion. En outre, nous recommandons pour le président un mandat de cinq ansrenouvelable.Parailleurs,pourassureruneplusgrandestabilitéauCCQ,noussommesd’avisquetouslesmembresdevraientavoirunmandatdemêmedurée,soitquatreans.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 25

• QueladuréedumandatduprésidentduConseildescollègesduQuébecsoitdecinqansetquecemandatsoitrenouvelable;

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• qu’àl’exceptiondesétudiants,laduréedumandatdetouslesmembressoitdequatreansetquecemandatsoitrenouvelableuneseulefois;

• que la durée du mandat des étudiants soit de quatre ans sans possibilité derenouvellement;

• que tous lesmembres puissent terminer leurmandatmême s’ils perdent leur qualitéjuridique;

• quelesmembrespuissentterminerleurmandatdanslecasd’unchangementd’emploioudesituation, leurqualité juridiqueétantpréservée,à l’exceptiondurenvoioud’unabandonpourunmembreétudiant.

La nomination des membres D’unepart, lesorganisationssyndicaleset les représentantsdesétudiantsdemandentque lesmembresduConseil issusdesdifférentsgroupesde lacommunautécollégialesoientdésignésparleurspairs.D’autrepart,lesélémentssuivantssedégagentdenoséchangesaveclesdiversintervenants:

• L’élaborationdeprofilsdecompétencesauregarddelamissionduConseil;• Un appel de candidatures ouvert auprès non seulement d’associations et

d’organisationsreprésentatives,maisaussiauprèsdupublic;• LasélectiondecandidatsparuncomitérestreintduConseilentenantcompteduprofil

decompétencesetdecertainesbalisesquifavorisentlareprésentativité;• Unerecommandationàlaministred’aumoinsdeuxcandidatures;• La nomination des membres par le gouvernement après recommandation de la

ministre.

D’emblée,dans laperspectivede lamiseenplacedeconditionsqui favorisent l’indépendancedes membres, nous ne pouvons souscrire à l’idée que les nominations de ceux issus de lacommunautécollégialesoienteffectuéesparleurspairs.

Noussommesd’avisquecequidoitguiderlasélectiondesmembresduCCQ,outreleprincipedetransparence,estlaprépondéranceducritère«compétence»auregarddelamissionetdestâchesduConseil.Encesens,nousproposonsladéterminationd’unprofildecompétencespourchaqueposteàcombler.

L’analyseetlasélectionparuncomitérestreintduConseil,quirecommanderaitaumoinsdeuxcandidatsà laministre,peuventsembler,àpremièrevue, intéressantes.Mais,aprèsréflexion,nouspensonsqu’ilpourraityavoir,àl’usage,uneapparencedeconflitd’intérêtsetunemiseencause de l’indépendance des membres. De plus, la pratique d’organismes gouvernementauxsimilairesauCCQ,dontleCSEetleConseildesartsetdeslettres50,nevapasencesens.

Enconséquence,lesrecommandationssuivantessontformulées:

50L’article5delaLoisurleConseildesartsetdeslettresduQuébec(RLRQ,chapitreC-57.02)indiquequeleconseild’administrationapprouveleprofildecompétencesetd’expériencedesmembresetquelaministreeffectuelesconsultations.

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RECOMMANDATION 26

• Que, pour chaque poste à combler au Conseil des collèges du Québec, un profil decompétences51soitdéterminéparcelui-ci,soittransmisàlaministreetservedepierred’assisedurantl’appeldecandidaturesetleprocessusdesélectiondesmembres.

RECOMMANDATION 27

• Que le processus de sélection des membres (recrutement, sélection etrecommandation) soit sous la responsabilité de laministre et qu’il tienne compte debalises52 qui favorisent la représentativité comme la représentation équitable deshommes et des femmes, l’équité dans la représentation territoriale et la justereprésentation de la minorité anglophone ainsi que des diverses communautésculturelles.

RECOMMANDATION 28

• Que les candidatures soient sollicitées auprès d’associations et d’organisationsreprésentativesdemêmequedupublic.

Le premier Conseil des collèges du Québec Outrecertainesremarquesportantsurlesqualitésrequisesparlafonctiondeprésidentetsurlefait que lesmandats initiaux desmembres du CCQ devraient être de durées variées, peu decommentairesontétéformuléssurlacompositiondupremierConseildescollègesduQuébec.

Nous suggérons que, dès son arrivée en poste, après sa nomination par le gouvernement, lepremier président procède à l’embauche d’un secrétaire général qui le soutiendra dans sesfonctions,particulièrementcellequiconsisteàmettreenœuvrelepremierconseil.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 29

• Que soit formé un comité consultatif provisoire de trois personnes nommées par laministreetqu’ilsoitsouslagouverneduprésidentduConseildescollègesduQuébec;

• quelemandatdececomitésoitdedéterminerlesprofilsdecompétencespourtouslespostesàcomblerpourlapremièrefoisauConseil,d’analyserlescandidaturesreçuesetdefairedesrecommandationsàlaministre;

• que l’appel de candidatures d’associations et d’organisations représentatives et dupublic ainsi que les recommandations faites au gouvernement soient sous laresponsabilitédelaministre;

51Leprofildecompétencespeutsedéfinirparlesavoir,lesavoir-faireetlesavoir-êtrerequisparl’exerciced’unefonctionoud’untravailspécifique.52Voirlalistequisetrouveàl’annexeVII.

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• quelesmandatsinitiauxdesmembressoientdeduréesvariées:o unmandatdecinqansrenouvelablepourleprésident;o unmandatdequatreanspourunenseignant;o unmandatdetroisanspourl’autreenseignant;o unmandatdequatreanspourlemembredupersonnelprofessionnel;o unmandatdetroisanspourlemembredupersonneldesoutien;o unmandatdequatreanspourunétudiant;o unmandatdetroisanspourl’autreétudiant;o unmandatdequatreanspourlemembredupersonneld’encadrement;o unmandat de trois ans pour le directeur des études issu de la communauté

collégiale;o un mandat de quatre ans pour le directeur général issu de la communauté

collégiale;o unmandat de trois anspour lemembred’unorganismepartenaire du réseau

collégial;o unmandatdequatreanspourdeuxmembresvenantdelasociétécivile;o un mandat de trois ans pour les deux autres membres venant de la société

civile;• qu’à l’exception du président et des étudiants, le mandat des membres soit

renouvelableuneseulefoispouruneduréedequatreans.

Les éléments d’organisation Comme il a été mentionné précédemment, peu de commentaires ont été formulés sur lespouvoirspouvantêtreconfiésauConseiletindiquésdansledocumentdeconsultation:

• Adopterlesrèglementsnécessairesàsarégie;• Créer, mandater, composer, modifier et abolir les groupes de travail et les comités

permanentsoutemporairesnécessairesàlaréalisationdesamission;• Collaborer avec le Conseil des universités du Québec à la réalisation d’activités de

rechercheetdeconcertation;• Effectueroufaireeffectuerlesrecherchesnécessairesàlaréalisationdesamission;• Obtenirdetoutcollègeoudetoutministèrel’informationnécessaireàlaréalisationde

samission;• Accéderauxbasesdedonnéesdesministèresoudescollègespouryeffectuerouyfaire

effectuerlesanalysesnécessairesàlaréalisationdesamission.

Toutefois, la perspective de la mise en place de comités ou de commissions temporairescomposés d’experts du réseau collégial pour des besoins précis ou des problématiquesparticulières a suscité beaucoupd’intérêt lors de la consultation et a semblé rallier les diversintervenants.Noussouscrivonségalementà l’idéeque laparticipationdemembres issusde lacommunauté collégiale qui possèdent une expertise et une connaissance au regard des

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problématiques,desdéfisetdesenjeuxduréseaucollégialestessentielleetcontribuerasansaucundouteàlalégitimitéduConseil.

Aprèsanalyse,nous sommesd’avisque leCCQdoitavoir tous lespouvoirsetuneautonomiepleine et entière en matière de sélection des membres des comités ou des commissionstemporaires.Nousnouspermettonsicid’insistersurlefaitquelatransparenceduprocessusdesélection constitue un facteur d’adhésion et de réussite. Nous recommandons que ladéterminationdeprofilsdecompétencessoitlapierred’assiseduprocessusdesélectionqueleConseiladoptera.

De plus, le questionnement d’un groupe concernant la protection des renseignementspersonnelsenlienavecl’accèsauxbasesdedonnéesdesministèresoudescollègesdevraitfairel’objet d’un examenpar une ressource compétente.Nous recommandons que cet aspect despouvoirsàêtreconfiéssoitanalysépourassurerlerespectdelaLoisurl’accèsauxdocumentsdesorganismespublicsetsurlaprotectiondesrenseignementspersonnels.

Lestémoignagesentendusnousportentàcroireque,parsoucid’efficacité,ilestplusappropriédenepas inscriredans la loi constitutiveduCCQunnombre tropélevéde rencontres à êtretenues annuellement. Nous considérons qu’un nombre de six réunions par année serait denature à assurer la continuité des travaux du Conseil et à maintenir un équilibre entre lesexigencesdesainegouvernanceetlachargedetravailquiyestassociée.

Finalement, nous nous devons de prendre en haute considération les préoccupations deplusieurs intervenants quant à la diligence du traitement des avis ou des recommandationsformuléspar leConseil.Untrèsgrandnombredepersonnesetdegroupesaveclesquelsnousavonseudeséchangesontinsistésurlefaitquelapertinencedel’établissementduCCQpoursoutenir le développement de l’enseignement collégial reposait en très grande partie sur laresponsabilité de la ministre d’assurer une réponse appropriée aux avis et auxrecommandationsdecelui-ci.Àdéfautdesuiviseffectuésparlesinstancesministérielles,nousne croyonspas utile d’aller de l’avant avec le projet de créationdu CCQ.À cet égard, tenantcomptedel’impactpotentielsur lacrédibilitéduConseil,nousestimonsquedesmodalitésderedditiondecomptesdoiventêtremisesenplace,entoutetransparence,pourrendrepublicslesavisetrecommandationsadoptésparleConseilainsiquel’étatdesituationquantauxsuivisquiontétéeffectués.

Enconséquence,lesrecommandationssuivantessontformulées:

RECOMMANDATION 30

• Que le Conseil des collèges du Québec ait une autonomie pleine et entière dans lagestion des processus de sélection des membres des éventuelles commissionstemporaires et qu’un profil de compétences soit déterminé pour chaque poste àcombler.

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RECOMMANDATION 31

• Que soit analysé, sous l’angle de la protection des renseignements personnels, lepouvoirduConseildescollègesduQuébecd’accéderauxbasesdedonnéesdescollègesdesministères.

RECOMMANDATION 32

• Quesoit inscritedans la loiconstitutiveduConseildescollègesduQuébec l’obligationpourcelui-cideseréuniraumoinssixfoisparannée.

RECOMMANDATION 33

• QuelaloiconstitutiveduConseildescollègesduQuébecprévoiel’obligationpourcelui-cid’énumérer,danssonrapportannuel, l’ensembledesavisoudesrecommandationsformulésaucoursdel’année.

RECOMMANDATION 34

• QuelaloiconstitutiveduConseildescollègesduQuébecprévoiel’obligationpourcelui-ci de préciser, dans son bilan quinquennal et pour la période de référence, les suiviseffectuéspourchaqueavisourecommandation.

RECOMMANDATION 35

• Que le rapport annuel du ministère de l’Éducation et del’Enseignement supérieurindiquelessuivisquiontétéeffectuésauxdifférentsavisetrecommandations.

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1.7. COMMISSION MIXTE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

La double consultation menée dans le milieu universitaire et le milieu collégial au sujet deconseilsquipourraientêtreinstituéspourchaqueordredel’enseignementsupérieurcomporteaussileprojetdecréerlaCommissionmixtedel’enseignementsupérieur.

Le document de consultation, partant du constat « [qu’]au cours des dernières années, lesformes de collaboration entre les collèges et les universités se sont multipliées53 », définitcommesuitl’enjeuquiainspirél’idéedelacréationdelaCMES:

«Le courant de changement actuel, qui s’accélère sans cesse, fait en sorte qu’il fautmaintenant ouvrir la voie à d’autres innovations pour répondre aux besoins de lasociété́,despersonnesetdumarchédutravailainsiqu’audéfilancéauxétablissementsde trouver des solutions adéquates, tout en considérant les développements dansd’autresétablissementsd’enseignementsupérieurauCanada.

Ainsipourrespecterlacomplémentaritéduréseaucollégialetdusystèmeuniversitaireainsi que l’autonomie institutionnelle caractérisant les établissements d’enseignementsupérieur, ilestessentielquelacollaborationentrelesdeuxordresd’enseignementsepoursuive en vue de favoriser l’accessibilité́ aux études supérieures, la fluidité́ desparcours de formation, l’innovation des modes de formation et d’encadrement desétudiants et le partage des meilleures pratiques en matière d’assurance qualité́. Cemandatseraitconfié́àlaCommissionmixtedel’enseignementsupérieur54».

UnstatutetunemissionpourlaCMESsontproposésdansledocumentdeconsultation:

STATUT: «À cette fin, le gouvernement pourrait instituer une commission mixtepermanente, relevant du Conseil des collèges du Québec et du Conseil desuniversitésduQuébec:laCommissionmixtedel’enseignementsupérieur.»

MISSION: «Lamission de la Commissionmixte de l’enseignement supérieur pourraitêtre d’assurer la cohésion, la complémentarité et la collaboration enenseignement supérieur de même que la qualité et l’actualisation de cetteformation55.»

De plus, ce document précise les responsabilités suivantes qui pourraient incomber à laCommissionmixte:

• «trouverdenouvellesavenuespourfavoriserl’arrimagedesformationscollégialesetuniversitaires;

• identifier lesmeilleurespratiquesobservablesà travers lemondequi favorisent laqualitédelaformationetdelapédagogieainsiquelaréussitedesétudes;

53Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.14.54Ibid.55Ibid.

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• établirlesnormesetlesconditionsassurantl’efficacitéetl’efficiencedespolitiquesetpratiquesdesétablissementsenmatièred’évaluationdesprogrammesd’étudesdel’enseignementsupérieur;

• identifierlesmeilleurespratiquesobservablesàtraverslemondeencequiatraitàlaformationàdistanceetàl’internationalisationdesformations;

• préparer, tous les cinq ans, un rapport sur l’état général des arrimages àl’enseignementsupérieuretsurlesbesoinsenlamatière,etlerendrepublic;

• traiterde tout autreélément communauxmissionsdesdeux conseils et convenuentreeux.

Une obligation de résultats serait prévue dans les lois constitutives du Conseil descollèges du Québec et du Conseil des universités du Québec. Ceux-ci devraient faireétat,dans leur rapportannuel,des réalisationsetduplande travailde laCommissionmixte56».

Avis reçus La création de l’instance et son positionnement Le projet de création de la Commissionmixte de l’enseignement supérieur a suscité diversesréactions. Les représentants des directions des collèges publics approuvent la mise en placed’unmécanismedeconcertationentrelesdeuxconseilspourfavoriserlacohésionetl’arrimagedes formations. Ilsconsidèrent toutefoiscommeprématuréd’instituercettecommissionde lamanièresuggérée,alorsquelesmandatsdesdeuxconseils,seloneux,nesontpasbiendéfinis.Ils suggèrent plutôt une table de concertation dont le statut serait temporaire, le temps dedéterminer les besoins et de définir un modèle de concertation. Les représentants desdirectionsdes collègesprivés,pour leurpart, se sont inquiétésd’unepossibleduplicationdesresponsabilités de cette Commission mixte avec celles du CLES. En ce sens, quelquesintervenantssesontinterrogéssurcequiapparaissaitcommeunemultiplicationdesstructures.

Danslamesureoùsestravauxn’ontpaspourprioritédetransformerlesDECtechniquespourqu’ils répondent exigences du passage aux études universitaires de premier cycle, lesorganisationssyndicalessesontmontréesplutôtenfaveurdelacréationdecetteinstance.Ellessouhaitent que la coordination relative à l’offre de formation se fasse en fonctionde critèresd’intérêtpublicdépassant lestrictcadre institutionneldechaquecollège.Ona indiquéque laCommission mixte devrait avoir un caractère permanent, ce à quoi les représentants desétudiantsontacquiescéenprécisantqu’elledevraitêtreinstituéeparuneloi.

Lepositionnementde laCommissionmixtepar rapport auxdeux conseils dans l’ensembleduprojet proposé dans le document de consultation a suscité diverses interrogations. Plusieursintervenantsontbiencomprisqu’elleseraitsous laresponsabilitédesdeuxconseils,alorsqued’autres la situent au-dessus de ceux-ci. Certains intervenants ontmême perçu qu’elle serait56Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.14-15.

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entièrement indépendante des conseils. Les représentants des ordres professionnels ontsoutenuquelacapacitédelaCommissionmixtedes’éleverau-dessusdesdynamiquesparfoisconcurrentes de l’enseignement collégial et de l’enseignement universitaire se trouvaitatrophiéedufaitqu’elleestsoumiseàl’autoritédesdeuxconseilsetqu’ellenepeutformulerderecommandationsdirectementàlaministre.

Les responsabilités Les représentants des établissements privés subventionnés ont soulevé le chevauchementapparent dans les responsabilités du CCQ, du CUQ et de la CMES. On craint une certaineconfusiondufaitdelaproximitédesresponsabilitésduCCQetdecellesdelaCMESindiquéesdansledocumentdeconsultation.Onasuggéréquelesmandatsrespectifssoientpréciséspourmieuxgarantirl’efficiencedestravauxdesdiversesinstances.

Par ailleurs, un partage d’expertise est envisagé entre les intervenants responsables del’évaluationà l’égarddesactivitésduréseaucollégialetdesuniversités.OnasuggéréquecetéchangepuisseavoirlieuauseindelaCommissionmixteentrelesprincipalespartiesprenantes.Bien que quelques intervenants aient proposé que la CMES agisse à titre d’organismed’assurance qualité indépendant, une majorité s’y est opposée. Certaines organisationssyndicales craignent que cette initiative alourdisse les processus et engendre des coûtsadministratifs importants pour les collèges. On a également signalé des différences notablesdans le fondementmêmedes pratiques d’évaluationdu systèmeuniversitaire et de celles envigueurdans le systèmed’enseignementcollégial.Onadoncproposéque les travauxportentsurl’arrimagevisantàfavoriserl’accèsàl’enseignementsupérieurplutôtquesurlepartagedesmeilleures pratiques en matière d’assurance qualité ou sur l’établissement de normes et deconditionsenmatièred’évaluationdesprogrammesd’études.

Enfin, plusieurs groupes ont proposé des sujets qui pourraient être insérés dans lesresponsabilitésdelaCommissionmixte57.

Les modalités opérationnelles Plusieurs groupes ont souligné que tout ce qui a trait aux modalités opérationnelles de laCommission mixte était absent du document de consultation, ce qui pouvait entretenir unecertaineambiguïtésursonfonctionnement.Uneorganisationsyndicaletienttoutefoisàcequecette commission ne soit pas exclusivement composée demembres des deux conseils. On ainsistépourqu’ellepuisseaussicomptersurdesexpertspourdesquestionsqu’elleseraappeléeà traiter. Quelques groupes s’interrogent sur l’opportunité d’une présidence à temps pleincomme celle suggérée pour les deux conseils. On a aussi proposé une coprésidence ou laprésenceenalternancedel’unetl’autredesprésidentsdesdeuxconseils.

57Voirl’annexeVI.

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Analyse La création de l’instance et son positionnement Plusieurs groupes nous ont questionnés sur la mise en place de la Commission mixte del’enseignementsupérieur.LespréoccupationssoulevéesontsurtoutportésurlaclarificationdesonmandatetunepossibleduplicationparrapportàceluidesdeuxconseilsetàceluiduCLES.Leséchangesayanteulieuontpermisdeclarifierque,contrairementauCLES,dontlerôleestprincipalementde résoudre lesproblèmesdenatureopérationnelleentre lesdeux réseaux, iln’étaitpasenvisagédeconfierunefonctiondecoordinationàcettecommission.Lesdiscussionsontaussi fait rapidementémergerunconsensussur lesobjectifs sous-jacentsà lacréationdecelle-ci, soit de créer un lieu pour une réflexion approfondie visant à développer davantagel’arrimageentrelesdeuxordresd’enseignementsurtoutequestiond’intérêtcommun.Dèslors,un consensus s’est dégagé sur l’opportunité de la création d’une instance dont ce serait lemandat,etce,aubénéficedel’avancementetdudéveloppementdusystèmed’enseignementsupérieur.Enaccordavecplusieursgroupes,noussommesd’avisque,pourqu’ellepuisseavoiruncertainimpactdansletemps,laCommissionmixtedoitposséderuncaractèrepermanentetêtreinstituéeparvoielégislative.

L’originede la confusionau sujetdupositionnementde laCommissionmixtepar rapportauxdeux conseils se situe probablement dans l’énoncé même de sa mission, où il est question«d’assurer la cohésion, la complémentaritéet la collaborationdesdeuxordres institutionnelsde l’enseignement supérieur».Ce libellépeut laisser croireque laCommissionmixtepourraitassumer un rôle de coordination à l’endroit des deux conseils. Or, il s’agit d’unemésinterprétation.Selonl’espritinitialduprojetdecréationdecettecommission,celle-cidevaitobligatoirementêtreune instance«relevantduConseildescollègesduQuébecetduConseildesuniversitésduQuébec58».

Pourétablirun lieud’échange interordresclairementassujettiauxdeuxconseilsetévitertouttélescopage entre la mission et les responsabilités des deux types d’instances, nous avonsconvenudelanécessitédemodifierlevocableutilisédansledocumentdeconsultation.Ainsi,au lieu d’instaurer une «commission mixte» de l’enseignement supérieur, qui évoque pourplusieurs une structure administrative lourde aux pouvoirs propres et importants, noussuggéronslamisesurpiedd’une«tabledeconcertation»del’enseignementsupérieur.Au-delàdes considérations bien subjectives liées à l’une ou l’autre dénomination, une table deconcertationqualifiemieux,selonnous,lanaturedel’instancesouhaitée,c’est-à-direunlieuderencontresetd’échangesentrelesdeuxordresd’enseignementetuninstrumentauservicedesdeuxconseils.Ainsi, laTabledeconcertationdel’enseignementsupérieur(TCES),plutôtqu’unorganisme régulateur qui «assure la cohésion […] et la collaboration en enseignement

58Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.14.

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supérieur59»,commepourrait le laisserentendre ledocumentdeconsultation,explorerait lesmeilleures possibilités d’articulation entre les deux ordres d’enseignement et viendraitalimenter,parsesavis, laréflexiondesdeuxconseilsdanslecadredeleurstravauxrespectifs.Parsoucidetransparence,nouscroyonstoutefoisquelestravauxdelaTabledeconcertationdel’enseignement supérieur devraient être consignés dans un rapport, lequel serait joint aurapportannueldechacundesdeuxconseils.

Les responsabilités Noséchangesaveclesintervenantslesplusdirectementintéressésparcettequestionnousontamenés à constaterque la fonctiond’évaluationa évoluéde façonparallèledans chacundesréseaux et qu’elle s’est développée en fonction de finalités particulières à chacun. Une telledifférencetrouvesonassiseprincipaledanslanaturemêmedeleurencadrementacadémiquerespectif.Eneffet, lesuniversitésassumentl’entièreresponsabilitédeleursprogrammesetdeleursdiplômes,cequiexpliquel’évolutiond’unepratiquedel’évaluationessentiellementaxéesur les nouveaux programmes menant à un grade et sur la vérification des pratiquesd’évaluation des programmes existants. Au collégial, la responsabilité des programmesconduisantàunDECestpartagéeentrelesétablissementsetlaministre.Comparativementauxdiplômesd’établissementdécernésparlesuniversités,leDECestundiplômeministériel,cequiconstitueunedifférencemajeureentre lesdeuxordresd’enseignement.Aucollégial, lavaleurdudiplômeet sa signaturepar laministre reposent sur l’assuranceque les collègesassumentleurrôledans lachaînederesponsabilitésallantde laprestationdesprogrammes,enpassantparl’évaluationdesapprentissagesetlesoutienàlaréussite,àladélivrancedudiplômeparlaministre. Lesobjets et lesprocessusd’évaluationontdonc inévitablementévoluéen fonctiondes enjeux définis par l’environnement académique de chaque réseau. Dans ce contexte, lapertinence d’un partage des meilleures pratiques apparaît, à toutes fins utiles, mince. Nouscroyonsquecettecomposantedesresponsabilitésdoitêtreabandonnée.

Parailleurs,adhérantàl’objectifquiconsisteàdévelopperdemeilleursarrimagesentrelesdeuxordres d’enseignement, plusieurs groupes ont soumis des sujets d’étude qui pourraientintéresser la Commission mixte60. Leurs propositions trouvent un écho dans nosrecommandations.

Les modalités opérationnelles Absentesdudocumentdeconsultation,desrecommandationssurlesmodalitésopérationnellesde la Table nous semblent nécessaires. Nous y préciserons sa composition, ses règles defonctionnement et ses ressources. Nous retenons par ailleurs également l’absence d’un

59Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,ProjetdecréationduConseildescollègesduQuébecetdelaCommissionmixtedel’enseignementsupérieuretsuggestionsdemodificationsauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,gouvernementduQuébec,2016,p.1460Voirl’annexeVI.

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présidentàtempspleinetlaprésenced’uncoprésident.Deplus,nousacquiesçonsàl’idéequelaTablepuisses’adjoindrel’expertisenécessaireàl’exécutiondesestravaux.

La Table de concertation de l’enseignement supérieur La création d’une instance favorisant l’arrimage et la coordination entre les deux ordres del’enseignement supérieur au Québec semble nécessaire pour permettre aux collèges et auxuniversitésdes’adapterefficacementauxréalitéssocialesetéducativesdu21esiècle.Nombrede transformationsactuellesdans le systèmed’enseignement supérieurquébécoismilitentenfaveurd’unesynergiecroissanteentre lesréseauxcollégialetuniversitaire: ledéveloppementdemodèles interordres de formation et d’activités de recherche, l’accueil et l’intégration desétudiantsprésentantdesbesoinsparticuliersouvenantdel’extérieurdelaprovince,lepartaged’équipementetd’infrastructures,etc.Ainsi,toutenreconnaissantlaspécificitéetl’autonomiedesdeuxordresd’enseignement,nouscroyonsqu’ilest souhaitablequ’ils travaillentde façoncomplémentaire et intégrée pour permettre à l’ensemble des Québécois une plus grandeaccessibilitéauxétudessupérieuresetunemeilleureréussitedecelles-ci.

Àcettefin,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 36 • QuelesacteslégislatifsinstituantleConseildesuniversitésduQuébecetleConseildes

collèges du Québec prévoient aussila création de la Table de concertation del’enseignementsupérieur.

STATUTLaTabledeconcertationdel’enseignementsupérieurestuneentitépermanenterelevantdelajuridictionconjointeduConseildesuniversitésduQuébecetduConseildescollègesduQuébec.MISSIONLa mission de la Table est de contribuer à une cohésion, à une complémentarité et à unecollaboration accrues dans l’enseignement supérieur québécois en remplissant les mandatsd’étudeetderecherchequeluiconfientleConseildesuniversitésduQuébecetleConseildescollègesduQuébec.TÂCHESDans lecadredesmandatsque lui confient leConseildesuniversitésduQuébecet leConseildescollègesduQuébec,laTableassumelestâchessuivantes:

• Déterminer des moyens susceptibles de faciliter la collaboration entre universités etcollègesenmatièred’articulationetd’arrimagedesprogrammesd’étudesoffertsparlesdeux ordres d’enseignement, et ce, dans un souci d’accessibilité des études et defluiditédesparcoursétudiants;

• Déterminer les moyens susceptibles de favoriser la collaboration entre universités etcollègesenmatièredetransfertdeconnaissancesetderecherche;

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• Déterminer les moyens susceptibles de faciliter la mise en commun ou le partaged’équipementetd’infrastructuresentreuniversitésetcollègespourfavoriseruneoffreétenduedeformationdanslesdiversesrégionsduQuébec;

• Déterminer, apprécier et faire connaître les meilleures pratiques québécoises,canadiennes et internationales en matière d’articulation et d’arrimage entre ordresd’enseignementdistinctsassumantlaformationpostsecondaire;

• Préparer un état de situation quinquennal de la collaboration entre universités etcollèges en matière d’arrimage, d’enseignement, de recherche, de transfert deconnaissancesetdepartagederessources;

• Effectuer toute autre tâche que lui confie le Conseil des universités duQuébec ou leConseildescollègesduQuébec.

COMPOSITIONLa Table se compose des personnes suivantes, choisies en fonction de leurs compétences auregarddestâchesquileursontassignées:

• QuatrepersonnesappartenantaumilieuuniversitaireetnomméespourunmandatdetroisansparleConseildesuniversitésduQuébec;

• QuatrepersonnesappartenantaumilieucollégialetnomméespourunmandatdetroisansparleConseildescollègesduQuébec;

• UnmembreduConseildesuniversitésduQuébecetunmembreduConseildescollègesduQuébec,désignésparleurconseilrespectifpourunmandatdetroisansetagissantcommecoprésidentsdelaTable.Cescoprésidentsremettentdesrapportsconjointsauxconseils.

La Table peut s’adjoindre toute personne susceptible de l’aider dans l’accomplissement d’unmandatdonné.RÈGLESDEFONCTIONNEMENTLeConseildesuniversitésduQuébecetleConseildescollègesduQuébecfixentd’uncommunaccord les règles de fonctionnement de la Table et les modifient également d’un communaccord.LaTableseréunitaumoinsquatrefoisparannée.RESSOURCESAnnuellement, les deux conseils conviennent des ressources requises pour le fonctionnementde la Table et en font la demande à laministre. Cette dernière détermine les ressources quiseront attribuées aux deux conseils à cette fin. Cette attribution de ressources ne peut êtremodifiée que d’un commun accord des deux conseils et cet accord ne prend effet qu’aprèsl’approbationdelaministre.ÉTUDES,AVIS,RECOMMANDATIONSETAUTRESDOCUMENTSPRODUITSPARLATABLELaTableremetauConseildesuniversitésduQuébecetauConseildescollègesduQuébec lesétudes,avis,recommandationsetautresdocumentsqu’elleproduitdanslecadredesmandatsquiluisontconfiés.Lesdeuxconseilsdécidentdelapublicationdecesdocuments.

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RAPPORTANNUELLaTablerédigelerapportannueldesesactivitéset letransmetsimultanémentauConseildesuniversitésduQuébecetauConseildescollègesduQuébec.Cerapportestintégréaurapportannueldechaqueconseil.DISPOSITIONTEMPORAIRELes premières nominations des membres de la Table seront pour des mandats de duréesdifférentesdemanièrequeceux-cinefinissentpastousaumêmemoment.

Quelques précisions sont de mise pour bien situer cette entité qui doit jouer un rôle bienspécifiquesansempiétersurlesrôlesdesdeuxconseils.

Ainsi, laTabledeconcertationde l’enseignementsupérieurdevraitêtre inscritedans lesacteslégislatifs instituant les conseils.Cettemesuremontre l’importancede cette tableet lametàl’abrid’unedécisiondel’undesconseilsdel’aboliroudelaplongerdansuncomaadministratifdurable. La loi devrait aussi fixer le statut de la Table comme relevant clairement de lajuridictiondesdeuxconseils.Lemandatdecelle-cidevraitviserunemeilleurearticulationdesdeuxordresdel’enseignementsupérieur,enmêmetempsqu’ildevraitpréciserqu’ellerépondauxmandatsquiluisontconfiésparlesconseils.

Les tâches sont définies de manière plus serrée que dans le document de consultation demanièreàbiensituerlaTableetàlacentrersurunecollaborationélargiedediversordresentrecollègesetuniversités.

LacompositiondelaTable,sesrèglesdefonctionnementetlecheminementdesesdossiersladéfinissentcommeunorganismerelevantdesdeuxconseilsetrépondantàleursbesoins.Delasorte, il n’existe plus d’incertitudes ou d’ambiguïtés sur le statut de la Table ni de risque dedédoublementoudechevauchement.

2. MODIFICATIONS AU RÈGLEMENT SUR LE

RÉGIME DES ÉTUDES COLLÉGIALES

2.1. CONTEXTE ET ENJEUX – MODIFICATIONS AU RÈGLEMENT SUR LE RÉGIME DES ÉTUDES COLLÉGIALES

Danssoncommuniquédu11juillet2016, laministreresponsabledel’Enseignementsupérieurprécisaitqu’enplusdelacréationduCCQetdelaCMES,ellesouhaitaitqueleréseaucollégialsoitinterpelléausujetd’unerévisionduRREC.

LesmodificationsproposéesauRRECdansledocumentdeconsultationdécoulentnotammentdeplusieursrecommandationsdurapportportantsurl’offredeformationcollégiale,produiten201461,etdusuiviaccordéàcerapportparl’équipedeMmeNicoleRouillier.LespropositionsdemodificationsauRRECvisentàdonnerplusdesouplesseetdeflexibilitéauxcollègespourqu’ilspuissent mieux répondre aux défis qui sont les leurs. Certaines modifications citées dans ledocument de consultation prévoient des marges de manœuvre additionnelles pour faciliterl’accès aux études et la réussite pour les étudiants de la formation continue. Les autresmodificationsproposéesconcernentl’ajoutd’unoudedeuxobjectifsetstandardsauchoixducollège pour les programmes techniques, la possibilité de découper un DEC en modules,certaines conditions d’admission au DEC et la gestion de la mention «Incomplet» par lescollèges.

Demanièregénérale,plusieurspersonnesetgroupesrencontréslorsdelaconsultationsesontditsfavorablesàcesmodifications.Lesorganisationssyndicales,quantàelles,sesontmontréesdéfavorables aux modifications visant une plus grande souplesse pour l’adaptation desprogrammes à des réalités locales ou régionales. Par contre, elles sont plutôt ouvertes auxchangements proposés pour la formation continue. Pour le moins, ces propositions demodificationsont,defaçongénérale,suscitépeudecritiques.

Par ailleurs, certains groupes ontmentionné que ces changements au RREC étaient attendusavecempressement,souhaitantmêmeencoreplusd’assouplissements.Deplus,ilsontsoulignéqu’ils pensaient trouver davantage de propositions de modifications dans le document deconsultation.Certainsdecesgroupesontmisenévidencequeplusieurséchangesavaientdéjàeu cours avec les responsables du MEES au sujet de potentiels changements à apporter auRREC,etce,depuisenvirondeuxans.Onarappeléqueleréseaucollégialestenattentedecesmodifications. Des espoirs ont également été exprimés pour que d’autres transformationspuissent suivent avec la création du CCQ. Certaines des propositions présentées dans ledocument de consultation ont reçu un appui quasi unanime. Elles portent sur desmodalitésvisant à favoriser la réussite des études à la formation continueet l’accès à celles-ci, sur unemodificationdesconditionsd’admissionauprogrammemenantàunDECetsurlagestiondelamention«Incomplet».

D’abord,nousprésenterons,pourchacundeschangementssuggérés, lesdifférentsavis reçus.Puis,uneanalyseàpartirducontextedécritetdescommentairesreçuspermettradeformulerdes recommandationspour chacund’entreeux.Nouspartageronségalementunepropositionde modification attendue particulièrement par les collèges pour soutenir la motivation de

61GuyDEMERS,Rapportfinalduchantiersurl’offredeformationcollégiale,gouvernementduQuébec,2014.

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certains étudiants dans leur programme d’études. En conclusion, nous indiquerons quelquespossibilitésd’amendementsàexplorerdansunavenirprochain.

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2.2. AJOUT DE DEUX OBJECTIFS ET STANDARDS (ARTICLE 11)

Cette suggestion de modification tire son origine du Rapport final du chantier sur l’offre deformation collégiale62, qui citait une étude d’Emploi-Québec:«Les avancées technologiquesdécoulant de l’innovation et le déplacement de l’activité économique de certaines industriesversd’autresrendrontcertainescompétencesmoinsutiles,alorsquedenouvellescompétencesémergeront63.» Lamodificationde cetarticleduRRECpoursuit lemêmeobjectif, c’est-à-direpouvoirrépondreauxbesoinsàvenirdumarchédutravailetdelasociétéquébécoisedanssonensemble.

Cemêmerapportfaisaitparailleursétatqu’avant1993,lesprogrammesétaienthabituellementanalysés tous les cinq ans. Avec le renouveau de l’enseignement collégial, l’ensemble desprogrammesaétéélaboréparcompétences.Lecyclederévisiondesprogrammes,initialementprévutouslescinqansparleMEES,adébutéen1994ets’estterminéautourde2006.Depuisce temps, peu de programmes ont fait l’objet d’une révisionmalgré des demandes répétées,notamment par les directeurs des études des collèges. Toutefois, cette situation peuts’expliquer enpartiepar la diminutiondes effectifs duMinistère et la perted’expertisequi asuivi. Ces éléments combinés ont conduit le MEES à répondre aux demandes urgentes enprovenance dumarché du travail plutôt que de procéder à un plan structuré de révision desprogrammes. On constate donc des délais anormalement longs lorsque des modificationsdoivent être apportées aux programmes d’études pour répondre aux nouveaux besoins dumarché du travail au-delà de la marge de manœuvre institutionnelle prévue64. Dans uneperspective de responsabilités partagées entre les collèges et le MEES, la recommandationsuivanteestformuléedans lerapportfinal:«lapossibilitépour lescollègesdesubstitueruneou deux compétences institutionnelles à des compétences du programme établies par leministre, à l’intérieur du nombre d’unités déterminé pour le programme65». Une seconderecommandationviseàtrouverunmoyenpourassurer«lerespectdesqualitésattenduesdesprogrammes66». Enfin, une troisième recommandation vise àmettre en place un cadre pourl’approbationdesnouvellescompétences.

Avis reçus Cettepropositiondemodificationdesprogrammesd’étudesconduisantauDECestsansdoutecelle au sujet de laquelle le plus grand nombre de commentaires ont été émis lors de laconsultation.

62GuyDEMERS,Rapportfinalduchantiersurl’offredeformationcollégiale,2014.63Emploi-Québec,LemarchédutravailauQuébec,perspectivesàlongterme2012-2021,2012http://emploiquebec.gouv.qc.ca/publications/pdf/00_imt_marche-travail_long-terme_2012-2021.pdf,p.37.64Envertudel’article11duRREC(chapitreC-29-r.4),lescollègesdéterminentlesactivitésd’apprentissage,maisilsnepeuventdéterminerlesobjectifsetstandards,lesquelssontdelaresponsabilitédelaministre.65GuyDEMERS,Rapportfinalduchantiersurl’offredeformationcollégiale,2014,p.966Ibid.

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Majoritairement,ona insistésur lefaitqu’ilest importantquelescollègespuissentbénéficierdeplusdesouplesseafinderépondreauxattentesdumarchédutravail,notammentàl’égardde nouvelles compétences requises par les progrès technologiques et à leurs impacts surl’organisationdu travail.Par contre, lesorganisations syndicalesontmanifesté leurdésaccordavec la possibilité de permettre aux collèges d’ajouter unoudeuxobjectifs et standards. Cesorganisationsconsidèrentquedesréinvestissementsdoiventd’abordsefaireauseinduMEES.Ellessoutiennentquelesopérationsderévisiondeprogrammesdoiventdemeurercentraliséesau Ministère. Elles ont aussi fait ressortir l’importance de standardiser la formation pourfavoriseruneplusgrandecohésionduréseau,entreautrespourfavoriserlamobilitéétudiante.Pour leur part, les représentants des étudiants considèrent que le système actuel et lamodification proposée, qui s’inscrit selon eux dans la même mouvance, entraînent uneconcurrenceentrelescollèges,cequ’ilsdénoncent.

Plusieurs des groupes favorables à l’ajout ou à la substitution d’un ou de deux objectifs etstandardsvoientd’unbonœillapossibilitéetmêmelanécessitéquelescollègesbénéficientdela marge de manœuvre nécessaire pour adapter les programmes aux réalités locales. Lescompétences exigées, notamment en fonction des modifications de l’organisation du travail,peuventdemanderuneévolutionrapidedanscertainssecteursd’activité.

Parailleurs,danssonmémoire,leCSEamentionné:

« [qu’]on ne peut dissocier la proposition relative à l’ajout de compétencesinstitutionnelles des difficultés associées au processus de révision des programmesd’études techniques. Soulignonsque, selondesdonnées compilées (…) à l’hiver 2016,71% des programmes d’études techniques ont été révisés pour la dernière fois il y aplusde10ans(avant2006)etseulement7programmes(sur112)ontétérévisésaprès200867».

Le CSE a doncmanifesté son appui à la modification proposée, soit l’ajout d’un ou de deuxobjectifsetstandardscommepremièreétapepouraméliorerlasituation.Ilatoutefoissoulignél’importanced’agiravecdiligenceàcetégard.

Pourplusieursgroupesrencontrés,lapossibilitéd’adapterdesprogrammesauxréalitéslocalesest incontournable pour que le réseau collégial continue de bien assumer sa mission. Ilsconsidèrentquecettemodificationdel’article11devraitêtreapportéedanslesmeilleursdélais.Elle constituerait une mesure transitoire permettant au CCQ d’analyser et de formuler sesrecommandationsàl’égarddecettesituationjugéepréoccupante.Toutefois,commeplusieursl’ontsouligné, ilneserapaspossibled’ajouterdenouveauxobjectifsetstandardsauchoixducollègedanscertainsprogrammesquisontactuellementàl’étroitdanslesunitésministériellesprescrites. En ce qui a trait à ces programmes chargés, certains groupes ont aussiévoquél’importance de poursuivre la réflexion amorcée par le CSE concernant les nouveaux

67Conseilsupérieurdel’éducation,MémoireduConseilsupérieurdel’éducationdanslecadredesconsultationspubliquessurl’enseignementsupérieur,Projetdecréationd’unConseildescollègesduQuébecetd’uneCommissionmixtedel’enseignementsupérieurainsiquesurleRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,2016,p.23.

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diplômescollégiauxd’unniveausupérieurauDECtechniquedontladuréepourraitexcédertroisans68.

Analyse Noussommesd’avisqu’ilfautdonnersuiteàlamodificationportantsurl’ajoutd’unoudedeuxobjectifs et standards au choix du collège. Nous croyons qu’il est possible d’apporter de telschangementssansaffecterlavaleurdudiplômetoutens’assurantquelesfinissantssontmieuxpréparésaumarchédutravail.

LesdonnéessoulevéesparleCSEsont,selonnous,trèspréoccupantes.AprèsvérificationauprèsduMEES,nousavonsconstatéquecettesituationn’estguèremieuxdepuis2008.Eneffet,selonlesdonnéesrecueilliesauseindecettedirection,relativesàlapériodedu1erjanvier2009au30novembre2016,17programmessur112auraient fait l’objetd’une révision.Cettedonnéeestparticulièrementinquiétantepourleréseaudel’enseignementcollégialetlasociétéquébécoisedanssonensemble.Ilestimportantdereconnaîtrequ’ilestdifficilederéviserlesprogrammestechniquesdansundélairaisonnable.Enmaintenantlerythmeactuel,onobservera,àmoyenetà longterme,unecroissancede l’écartentrecequiestattendupour l’exerciced’unefonctiondetravaildonnéeet lescompétencesquicomposent leprogrammemenantauDECtechniquecorrespondant.Actuellement,endépitdesesefforts,leMEESneparvientpasàassurertoutesles opérations de révision des programmes lorsque des changements se produisent dansl’organisationdu travailoupar l’introductiondenouvelles technologies.Ce constat inviteà laréflexionsurunmodèlequipermettraauQuébecdecontinuerd’offriruneformationadaptéepour assurer sondéveloppement dans toutes les sphères d’activité. Il s’agit, selonnous, d’unenjeude sociétéquidoit faire l’objetd’unexamensérieuxde lapartdes instancesquiont laresponsabilitéd’assurerunfonctionnementadéquatdusystèmed’enseignementcollégial.Toutefois,commel’ontsoulignécertainsgroupesrencontrés, l’ajoutoulasubstitutiond’unoudedeuxobjectifset standardsn’offrepasde solutions immédiatespour tous lesprogrammestechniques.Nouspartageonsleuravisselonlequeldesprogrammessontactuellementàl’étroitàl’intérieurdesunitésministériellesprescrites.Àcetégard,nouscroyonsqu’ilfautabsolumentcontinuer la réflexion amorcée par le CSE sur les nouveaux diplômes collégiaux d’un niveausupérieur au DEC technique69. Dans son avis de septembre 2015, le CSE ramène «d’autrespropositions qui ont été faites par différents acteurs dumilieu collégial au cours des quinzedernières années, suggérant que les collèges puissent offrir des formations d’un niveausupérieuràceluiduDECactuel:

• Offrir, au collégial, des programmes de spécialisation s’ajoutant à une qualificationinitiale;

68Conseilsupérieurdel’éducation,Retracerlesfrontièresdesformationscollégiales:entrel’héritageetlespossibles,septembre2015.69Ibid.

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• Offrir, en collaboration avec les universités, des programmes intégrés menant à ungradeuniversitaire;

• OffrirdesprogrammesdeplusdetroisansmenantégalementàunDECtechnique70».

L’évolution rapide des connaissances et du marché du travail nécessite une meilleurecollaboration entre tous les acteurs concernés pour proposer des solutions novatricespermettant le développement de la société québécoise. Ainsi, nous faisons nôtres lesrecommandationsduCSE«dedonnerauxcollèges lapossibilitéd’offrirdesprogrammesd’unniveausupérieuràceluiduDECtechniqueactuel71»et«demodifierleRRECpouryintroduireunnouveautypedediplôme,soitleDECtechniqueavancé,etlesmodalitésdeprogrammesquiysontassociées72».«UnDECtechniqueavancéexigeraitd’abordladéterminationpréalableduniveaud’exigencesquiluiseraitassocié73».Cenouveaudiplômeàdéfinirpourraitdeveniruneréponsepourlesprogrammesactuellementàl’étroitdanslesunitésministériellesprescrites.

Dansunautreordred’idées, lesorganisationssyndicalessoutiennentquecettemodificationàl’article11empêcherait lamobilitédesétudiantsd’uncollègeà l’autre.Celanousaamenésàexplorer cette question. Des données recueillies auprès du MEES montrent que le taux dediplomation des étudiants du secteur technique ayant changé de collège tout en demeurantdans le même programme n’a jamais atteint 2%, que ce soit avant le renouveau del’enseignementcollégialouaprès74. Il importeaussiderappelerque,depuis1993, lescollègesont la responsabilitédedéterminer les«activitésd’apprentissage», euégardauxobjectifsetaux standards déterminés par la ministre. Cette modification du RREC a eu pour effet depermettre aux collèges de concevoir l’agencement des cours et des laboratoires composantleursprogrammesd’étudestechniquesdifféremmentd’unétablissementàl’autre.Ellepermetauxcollègesdeconcevoirleursprogrammesavecplusdesouplesseetdetenircomptedeleurscaractéristiques institutionnelles. Ainsi, pour un même programme d’études techniques, leparcours de l’étudiant est substantiellement différent selon le collège fréquenté. Pourconstituer l’horaire des cours, ce sont les aides pédagogiques individuels qui accueillent lesétudiantsdésirantchangerdeprogrammeoudecollège.L’écoutedeleurstémoignagespermetde constater à quel point l’intégration, dans le même programme d’études techniques, d’unétudiantvenantd’unautrecollègeestextrêmementdifficileaupointdedevoir lui imposer, laplupartdutemps,lareprisedeplusieurscoursàcausedelaconfigurationdesprogrammesdechacundesdeuxcollèges.Ilfautalorsnuancerconsidérablementl’affirmationdesorganisationssyndicalesetdesreprésentantsdesétudiantsausujetdelamobilité,qui,rappelons-le,concernemoinsde2%desétudiants.Ladifficultééprouvéeparlesétudiantsquichoisissentdechangerdecollègetoutenrestantdanslemêmeprogramme,quiaffecteunepetiteproportiond’entreeux, découle donc de l’autonomie institutionnelle des collèges, une caractéristique qui ne

70Conseilsupérieurdel’éducation,Retracerlesfrontièresdesformationscollégiales:entrel’héritageetlespossibles,septembre2015.p.371Ibid.,p.156.72Ibid.,p.157.73Ibid.,p.156.74Ministèredel’Éducationetdel’Enseignementsupérieur,Directiongénéraledel’enseignementcollégial,Directiondel’enseignementcollégialpublicetprivéetCSE,Indicateurs,Cheminementcollégial,2015.

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saurait être remise en cause. Le fait de s’opposer à la capacité des collèges d’ajouter ou desubstituer un ou deux objectifs et standards ne rendra pas uniformes dans tous lesétablissementslesparcoursétudiantsauseind’unmêmeprogramme.Ainsi,lalégèrevariabilitéajoutéeàcelledéjàprésentene justifieaucunement lemaintiend’unsystèmederévisiondesprogrammesd’étudestechniquesdontladéficienceestdéjàetsera,àmoyenetàlongterme,préjudiciableauxétudiantsdésirantobtenirundiplômed’étudescollégialesdansunprogrammed’étudestechniques.

Parailleurs,lesorganisationssyndicalesaffirmentquedepermettreauxcollègesd’élaborerunoudeuxobjectifsetstandardsauraitpourconséquenced’altérerlecaractèrenationalduDEC.IlfauticirappelerlescaractéristiquesduprogrammeTechniquesdegéniemécanique,quiconduitaumême DEC national pour tous les étudiants qui y sont inscrits. Ce programme comprend23objectifs et standards obligatoires, auxquels s’en ajoutent de 7 à 10 autres parmi unensemble de 19 au choix du collège. Nous reprenons ici le texte descriptif des objectifs duprogrammefigurantsurlesitedel’InforouteFPT:

«Lescompétencesobligatoires(23)delapartiedeformationspécifiquevisentàassurerlapolyvalencedesdiplôméesetdesdiplôméspourleurpermettred’œuvrerautantdansledomainedelaconceptionquedansceluidelafabrication.Lapartieduprogrammeauchoix de l’établissement (entre 7 et 10 compétences) vise le développement decompétences dans les domaines particuliers tels que : l’élaboration de gamme defabrication,laprogrammationdemachinesàcommandenumérique,laconceptionetlafabrication d’outillage, de canalisations industrielles et de systèmes mécaniques avecleur bâti, la fabrication de prototypes, le contrôle de la qualité, la planification del’entretiendelamachinerie,l’organisationetlacoordinationdutravaildeproduction,laveilletechnologiqueetlarechercheetledéveloppement75.»

Si un collège choisit 7objectifs et standards dans son programme Techniques de géniemécanique pour un total de 30, cela représente 23% (7 sur 30) duprogrammedéfinissant leparcours institutionneldesétudiants.Siuncollègeenchoisit10, commecelaestpermis, celareprésente 30% (10 sur 33). Les différences varient plus ou moins substantiellement d’uncollège à l’autre dans un même programme conduisant au même diplôme national, unesituationquiexistedepuisplusieursannéesetesttoujoursenvigueur.

Enprenantpourmoyenneque lesprogrammesd’études techniques sont composésd’environ25 objectifs et standards et qu’un collège peut en déterminer 2 objectifs et standards, nousobtenons une proportion de 7% de ceux définis par un collège. Il existe ici une énormedifférence avec la situation observée actuellement dans le programme Techniques de géniemécanique,où laproportiond’objectifsetdestandardschoisisparchaquecollègepeutvarierentre23et30%.

Nouspouvonsaussiillustrercettepossibilitéaumoyendesunitésallouéespourunprogrammed’études collégiales conduisant à un DEC technique. En vertu de l’article 11 du RREC, la

75InforouteFPT,Techniquesdegéniemécanique,CompétenceQuébec,2016,http://www.inforoutefpt.org/progColDet.aspx?prog=321&sanction=1.

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composantedeformationspécifiqued’unprogrammed’étudestechniquespeutcomporterunmaximum de 65 unités. En attribuant un maximum de 2unités à chacun des objectifs etstandards additionnels choisis par un collège, la proportion de ceux-ci serait de 6% (4 sur65unités). Qui plus est, un DEC national comprend une formation générale comportant26unitéset2/3.Ainsi, laproportionrelativeaux4unitésdesobjectifsetstandardschoisisparlescollègesneseraitplusquede4%.

Tenantcomptedelasituationréelleconcernantlamobilitéétudiante,delasituationquiexistedéjàdansleprogrammeTechniquesdegéniemécanique76etdelaproportionquereprésententd’éventuels choix d’établissement, peut-on vraiment affirmer que l’ajout de deux objectifs etstandards fera en sorte de ne pasmaintenir le caractère national duDEC? Poser la question,c’estyrépondre,d’autantplusquelesobjectifsetstandardsseraientapprouvésparlaministreaprèsunexamenexterneeffectuépar laCommissiond’évaluationduConseil des collègesduQuébec. Il fautenfinsedemandersi lescitoyensquébécois,quifinancent,par leurs impôts, lesystème d’enseignement collégial, accepteront que les collèges soient condamnés, par despositions de principe, à offrir des programmes d’études techniques qui pourraient ne plusrépondreà leursattentesniàcellesdesemployeursdansunavenirplusoumoinsrapproché.Dans unmonde soumis à lamouvance internationale et à l’évolution rapide des besoins desentreprises et des organisations, nous croyons que la population, à laquelle les collèges sontredevables,aledroitd’exigerdusystèmed’enseignementcollégialqu’ilsoitàlahauteurdesesattentes. Dans un tel contexte, le rapprochement des centres de décision et de ceux quidispensent les services nous apparaît incontournable pour que les collèges puissent ajuster,dansdesdélaisraisonnables,leuroffredeformation.

Cette nouvelle disposition de l’article 11 offrirait, selon nous, aumoins deux possibilités auxcollèges.Lapremièreseraitl’ajoutd’uneoudedeuxcompétencesauxprogrammesenplusdecellesdéjàexistantesdans lenombred’unitésministériellesactuellementprescrit. Lasecondevise à remplacer une ou deux compétences existantes par des nouvelles compétences. Uncollègesouhaitantbénéficierdecettemargedemanœuvredevrait,àlasuited’uneanalysedescompétencesattendues,pouvoirproposercelles-ciàlaCommissiond’évaluationduConseildescollèges du Québec. Afin de s’assurer de toute la rigueur requise par une telle démarche, laCommissiond’évaluationaurait lemandatd’élaborer lescadresderéférenceappropriésetdelesappliquer.Cescadresdevraientminimalementtenircomptedetroiscritères:lapertinence,la cohérence et l’efficacité du programme. Les collèges formuleraient leurs demandes enrespectantlesbalisesétabliespourledéveloppementd’unnouvelobjectifoustandard.Unefoiscette opération effectuée par le collège, la proposition du nouvel objectif ou standard seraitacheminée à la Commission d’évaluation du Conseil des collèges du Québec, quirecommanderait ou non à laministre l’ajout ou le remplacement de la ou des compétences.Après l’acceptation par la ministre des recommandations de la Commission, le collège seraitautorisé à faire lesmodifications nécessaires dans le Système des objets d’études collégiales(SOBEC).

76LeprogrammeTechniquesdel’informatique,actuellementencoursderévision,vadanslemêmesens.

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LeMEES,desoncôté,devraits’assurerquelesmodalitésadministrativesentourantl’ajoutoulasubstitutiond’objectifsetdestandardssoientfonctionnellespournepasentraverlapossibilitépour les collèges demettre enœuvre dans les meilleurs délais ces améliorations attendues.TouteslesdispositionsdevraientêtreprisesparleMEESpourfavoriserlamiseenœuvredecechangementparallèlementàlamodificationdel’article11.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 37 • Que l’article 11 du Règlement sur le régime des études collégiales soit modifié de

manière à permettre aux collèges de déterminer deux objectifs et standardsadditionnels dans la composante de formation spécifique des programmes d’étudestechniques;

• que le pouvoir de la Commission d’évaluation du Conseil des collèges du Québec derecommanderl’ajoutoulasubstitutiond’objectifsetdestandardssoitprévudanslaloiinstituantleConseil;

• qu’uncadrederéférenceprenantminimalementencomptelescritèresdecohérence,depertinenceetd’efficacitéduprogrammesoitélaboréparlaCommissiond’évaluationduConseildescollègesduQuébecpourdéterminerlesbalisesàmettreenœuvrepourl’ajout ou la substitution d’un ou de deux objectifs et standards dans un programmeconduisantàundiplômed’étudescollégiales(DEC);

• que la Commission d’évaluation du Conseil des collèges duQuébec, après analyse dudossier acheminé par le collège, formule une recommandation à l’intention de laministrepourajouterousubstituerlaoulesobjectifsetstandardsconcernés;

• que les recommandations portant sur les objectifs et standards proposés par lescollègessoientdirectementacheminésàlaministre;

• que, sur labasede la recommandationde la Commissiond’évaluationduConseil descollèges du Québec, sans autre analyse de la part du Ministère, la ministre autorisel’ajoutoulasubstitutiond’objectifsetdestandardsparlecollège;

• que le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur prenne toutes lesdispositions administratives nécessaires pour permettre l’ajout ou la substitutiond’objectifsetdestandardsunefoisquelecollègeareçul’autorisationdelaministre;

• que, dans le cas où un collège serait autorisé à ajouter ou à substituer un ou desobjectifs et standards dans un programme, le ministère de l’Éducation et del’Enseignement supérieur facilite cet ajout ou cette substitution pour qu’une suitepuisseêtredonnéedanslesmeilleursdélais;

• que leministèrede l’Éducationetde l’Enseignementsupérieurdonnesuiteà l’avisduConseil supérieur de l’éducation portant sur les nouveaux diplômes collégiaux,notammentsurlapossibilitéd’élaborerunDECtechniqueavancépourdesprogrammesactuellementà l’étroitdans lesunitésministérielles,étantdonnéqu’unrehaussementdescompétencesestnécessaire;

• quesoitconfiéenprioritéauConseildescollègesduQuébeclemandatdeprocéderàl’examen du dispositif actuel de révision des programmes d’études techniques et de

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formuler des recommandations appropriées à laministre, afin que cette révision soiteffectuéeàl’intérieurdedélaisraisonnables.

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2.3. MODULES DE FORMATION D’UN PROGRAMME TECHNIQUE (ARTICLE 12)

DansleRapportfinalduchantiersurl’offredeformationcollégiale,onproposaitquel’article12duRRECsoitmodifié«afindepermettreauxcollègesd’expérimenterdenouvellesformulesdedécoupagedeprogrammesdeDECparmodules77».Undesobjectifsdecechangementvisaitàmotiver et à encourager les étudiants par une sanction intermédiaire. Soulignons que lesmodulessontpermisdansleRRECdepuis1993etqu’actuellement8programmescomprennent19modules.Lesdeuxpremiersmodulesontétéélaborésen2006.Pourledéveloppementd’unmodule,leMinistèreexigel’accordunanimedetouslescollègesautorisésàmettreenœuvreleprogrammevisé.L’absencedeconsensusestunedesprincipalesdifficultéséprouvées.

Avis reçus Cette modification de l’article 12, visant à introduire la possibilité de découper un DEC enmodules, est, sans contredit, la proposition qui a suscité le moins d’adhésion de la part desintervenantsrencontrés.Deplus,peudecommentairesontétéémissurcesujettantdanslesmémoiressoumisquelorsdesaudiences.

Dans son mémoire, le CSE «considère qu’indépendamment de l’article 12 du RREC et de lamodification proposée dans le document de consultation, les collèges disposent déjà de lamargedemanœuvrenécessaireàlamiseenœuvred’uneapprochemodulairevisantàsoutenirlaréussitescolaire78».

Analyse LesexpériencesencourspourcequiestduDECparmodulesattirentpeud’étudiants,quoiquecertainsd’entreeux connaissentune certainepopularitéauprèsdesétudiants internationaux.Parailleurs,leprogrammeexpérimentalAdministrationgénérale,offertsousformedeDECparmodule, est trop récent pour qu’il soit possible d’en tirer des conclusions. Il en est demêmepourtroisautresprogrammesquiconnaissentdesdifficultésd’attraction.Étantdonnéque lescollèges ont la responsabilité de déterminer leurs activités d’apprentissage, l’accord unanimeexigéparleMinistèreconstitueunobstaclemajeuraudéveloppementduDECparmodules.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 38 • Quenesoitpasmodifiél’article12duRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,

quiportesurlesmodulesdeformationd’unprogrammetechnique.

77GuyDEMERS,Rapportfinalduchantiersurl’offredeformationcollégiale,2014,p.58.78Conseilsupérieurdel’éducation,MémoireduConseilsupérieurdel’éducationdanslecadredesconsultationspubliquessurl’enseignementsupérieur,Projetdecréationd’unConseildescollègesduQuébecetd’uneCommissionmixtedel’enseignementsupérieurainsiquesurleRèglementsurlerégimedesétudescollégiales,2016,p.22.

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2.4. ACTIVITÉS DE MISE À NIVEAU ET ACTIVITÉS FAVORISANT LA RÉUSSITE À LA FORMATION CONTINUE (ARTICLE 4)

Le Rapport final du chantier sur l’offre de formation collégiale79 comporte troisrecommandationsconcernantlesactivitésdemiseàniveauetlesactivitésfavorisantlaréussiteàlaformationcontinue:

1. D’assurerquechaquecollègepuissedisposerdesoutilsutilespourdéfinirlesbesoinsenlittératiedescandidatsàl’AEC;

2. Deprévoirunmodedefinancementdetellesactivitéspourlesétudiantsdontlebesoinestvalidéparunprofessionnelducollège[…];

3. Desoutenirledéveloppementdetellesactivitésdeformation,notammentaumoyendemodulesautoportants,utilisantlestechnologiesdelaformationàdistance,accessiblesàtouslescollègesduréseau[…]80.

Pourqueleconceptd’éducationtoutaulongdelaviesoituneréalité,ilestnécessairequelescollèges puissent tenir compte de la diversité des apprentissages des adultes. Pour ce faire,l’accès à des activités de renforcement des savoirs de base devient un moyen privilégié des’adapteraucheminementdel’étudiantetdemettreenplacelesconditionsfavorisantl’égalitédeschancespourtousceuxquienontledésiretlesaptitudes.Cependant, la marge de manœuvre dont disposent les collèges pour offrir des activitésfavorisant la réussite est limitée. Contrairement aux articles du RREC81 qui portent surl’admission aux programmes menant à un DEC, l’article 4, qui traite de l’admission auxprogrammesconduisantàuneAEC,necomprendpasdedispositionsrelativesàdesactivitésdemiseàniveauouàdesactivités favorisant la réussite. Il s’ensuitque lesadultesontunaccèslimitéàcetyped’activités,pourtantessentiellesàlaréussitedecertainsd’entreeux,commelesoulignait le CSE dans un avis récent intitulé Un engagement collectif pour maintenir etrehausserlescompétencesenlittératiedesadultes82. Pour clarifier davantage ce qui est attendu de cette modification du RREC, il est utile de serappeler les définitions des termes «activités de mise à niveau» et «activités favorisant laréussite»utiliséesparleMEES.

D’abord,lesactivitésdemiseàniveausontenlienavecdesmatièresobligatoiresdusecondairepour l’obtention du diplôme d’études secondaires ou avec des matières obligatoires quireprésententdespréalablesàl’admissionàunprogrammed’étudescollégiales(Mathématiquede la 4esecondaire,Physique de la 5esecondaire,Histoire et éducation à la citoyenneté de la4esecondaire,etc.).

79GuyDEMERS,Rapportfinalduchantiersurl’offredeformationcollégiale,2014,p.13.80Ibid,p.12.81Articles2,2.1,2.2,2.3et3(RLRQ,chapitreC-29,r.4).82Conseilsupérieurdel’éducation,Unengagementcollectifpourmainteniretrehausserlescompétencesenlittératiedesadultes,septembre2013.

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Quantauxactivitésfavorisantlaréussite,ellessontenlienavecd’autresélémentsdeformationvisantàfavoriserlapersévéranceetlaréussitescolaires(renforcementenfrançais,pratiquedufrançais pour les allophones, méthodes de travail, orientation scolaire et professionnelle,littératie,numératie,intégrationàlasociétéquébécoisepourlesétudiantsétrangers,etc.).Finalement, les cheminements d’études de type Tremplin DEC, favorisant la réussite, sontproposésàl’étudiantafindeluipermettred’acquérirlesélémentsdeformationessentielsàlaréussite de ses études collégiales. Ce type de cheminement n’existe pas dans le cadre de laformationcontinue. Avis reçus Un consensus se dégage de la consultation au sujet de la possibilité que les étudiants de laformation continue aient accès à des cours de mise à niveau ou à des cours favorisant leurréussiteet,ainsi,leurcheminementd’études.Touslesgroupesetlespersonnesquiontfaitpartdeleuropinionàceproposadhèrentàcettesuggestiondemodification.Parcontre,desmisesengardeontétéfaitesausujetdel’applicationéventuelledecettenouvellemesure.Ainsi,elledevraitêtreutiliséeavecparcimonieenciblantbien lesétudiantsàquielleestdestinée.Uneoffreàtousazimutsdecetteformationpourraitconduireàuneffetcontraireàcequiestviséendémotivantcertainsétudiants.

Analyse Lesétudiantsquis’inscriventauxprogrammesdelaformationcontinuelefontsouventdansdesconditionsdifficiles,c’est-à-direqu’ilsontparfoisdeladifficultéàconjuguer leursétudesavecdes responsabilités familialesetprofessionnelles. Ilsontparailleurs souventquitté lesétudesdepuisuncertaintempsetleurretournécessiteuneadaptationetunsoutienparticulier.Selonl’avisduCSE intituléUnengagement collectifpourmaintenir et rehausser les compétencesenlittératiedesadultes,90%despersonnesquiavaientdetrèsfaiblescompétencesenlectureeten résolution d’opérationsmathématiques avaient plus de 25 ans83. Celamet en évidence lapertinence de cette mesure qui s’adresserait aux étudiants qui souhaitent s’inscrire à unprogrammemenantàuneAEC.Nouscroyonsquedesactivitésdemiseàniveauetdesactivitésfavorisantlaréussitepermettraientàcesétudiantsdeconsoliderleurformationdebase,cequioptimiseraitleurschancesdepoursuivreleursétudescollégialesjusqu’àl’obtentiondudiplôme.Actuellement, ces étudiants ont tendance à abandonner leurs études dans une proportionimportante.

Les étudiants inscrits aux programmes menant au DEC ont l’occasion de suivre descheminementsde typeTremplinDEC. Il serait pertinentd’explorer la possibilité demettre enplacecetypedecheminementpourlesétudiantsdelaformationcontinue.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

83Conseilsupérieurdel’éducation,Unengagementcollectifpourmainteniretrehausserlescompétencesenlittératiedesadultes,septembre2013,p.11.

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RECOMMANDATION 39 • Que soit modifié le Règlement sur le régime des études collégiales pour que les

étudiantsde la formationcontinueaientaccèsàdesactivitésdemiseàniveau,àdesactivitésfavorisantlaréussiteetàuncheminementd’étudesparticulier;

• que soient prévues des ressources financières additionnelles permettant aux collègesd’offrirdetellesactivités.

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2.5. DÉVELOPPEMENT DE LA LANGUE D’ENSEIGNEMENT ET DE LA LANGUE SECONDE EN LIEN AVEC LA SPÉCIALITÉ DANS LES PROGRAMMES MENANT À UNE AEC (ARTICLE 16)

D’entrée de jeu, soulignons ce qui est prévu dans l’article 16 du RREC. Un collège peutdévelopperdesprogrammesmenantàuneAECdanstoutdomainedeformationspécifiqued’unprogrammeconduisantàunDECqu’ilestautoriséàoffrir.Lecollègea l’entièreresponsabilitéd’établiretdemettreenœuvreleprogrammemenantàuneAEC.Lorsqu’untelprojetnepeutêtre associé à un DEC de référence, ce qui est exceptionnel, il doit au préalable obtenir uneautorisationdelaministre.

Avis reçus Lesproposentenduslorsdelaconsultationausujetdecettemodificationsontdedeuxordres.Certains,notammentlescollèges,étaientenaccordavecuntelchangement.Lesorganisationssyndicales,quantàelles,ontindiquéqu’ilfallaitprivilégierlaformationenfrançais.D’autresontrappeléque lesdispositionsduRRECoffrentdéjàcettepossibilitépuisque laresponsabilitéenestconfiéeauxcollèges.Enfin,unorganismeapréciséque, lesprogrammesconduisantàuneAECétantdelajuridictiondescollèges,leMEESnedevraitpasintervenirdansleuracceptationouleurrefus.

Analyse Les programmes conduisant à une AEC doivent être développés selon une logique liée à unprogramme d’études techniques en répondant aux particularités du marché du travail. Ilsdoiventêtresoumispouravisetrecommandationsàlacommissiondesétudesducollège,puispouradoptionauconseild’administration.Ilssontdoncl’entièreresponsabilitéducollège.UneinterventionministérielleauregarddeleurcontenuoudeleurreconnaissanceestcontraireauxdispositionsrelativesauxAECprévuesdansleRREC.

Àlalumièredesproposrecueillissurcesujet,ilapparaîtqu’unecertaineconfusionexistesurlapossibilitéqu’ont les collègesd’introduire ces coursdans lesprogrammesmenant àuneAEC.Dans ce contexte, nous croyons essentiel qu’une directive soit transmise par le MEES auxcollègespourleurrappelerqu’ilsdisposentdetoutelamargedemanœuvrerequiseàcetégard.Parailleurs, leMEESdoit faciliter l’applicationdesmodalitésadministratives84permettantauxcollèges d’introduire des cours de langue maternelle ou de langue seconde dans lesprogrammes conduisant à une AEC. Il faut se rappeler que ceux-ci conduisent à un diplômed’établissement. Lesdispositionsentourantcediplômesontbeaucoupplus souplesquecellesprévuespourleDEC,quiestundiplômeministériel.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

84Notammentl’inscriptiondesobjectifsetstandardsdansleSystèmedesobjetsd’étudescollégiales(SOBEC).

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RECOMMANDATION 40 • Que le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur transmette, dans les

meilleurs délais, une directive à son personnel administratif et aux collèges pourrappeler que l’article 16 du Règlement sur le régime des études collégiales permetd’inclure des cours de languematernelle ou de langue seconde dans un programmeconduisantàuneattestationd’étudescollégiales(AEC).

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2.6. PASSAGE D’UN PROGRAMME CONDUISANT À UN DEP À UN PROGRAMME MENANT À UNE AEC (ARTICLE 4)

Les finissants d’un programme conduisant à un DEP qui souhaitent poursuivre leurs étudescollégialesdansunprogrammemenantàuneAECaprès l’obtentionde leurdiplômesontpeunombreux. Habituellement, leur moyenne d’âge est plus élevée que celle des étudiants quifréquententunprogrammeconduisantàunDECet leurobjectifestde suivredescoursde laformation continue pour accéder au marché du travail ou y retourner rapidement. Dans laperspective d’un plus grand nombre d’étudiants pouvant développer davantage leurscompétences,cettemodificationauRRECpermettraitd’améliorerl’accèsauxétudescollégialesetlafluiditédeleurcheminementscolaire.

Avis reçus LagrandemajoritédespersonnesetdesgroupesestfavorableàunetellemodificationduRREC.Parcontre,enl’absencededélaidecarence,lesorganisationssyndicalesontexprimélacraintequedesétudiantsdélaissent lesprogrammesconduisantàunDECauprofitdeceuxmenantàune AEC. De plus, certains enseignants ont exprimé des inquiétudes du fait que l’AEC necomprendpasdeformationgénéraleetqu’unchangementàcetarticleduRRECencourageraitles étudiants à terminer seulement la formation spécifique de leur programme d’études. Lesreprésentantsdesétudiants,quantàeux,nesouhaitentpasdemodificationàcetégardpourl’instantetaimeraientquesoitconfiéauCCQlesoindeformulerunavissurcesujet.

Analyse Nouscroyonsquecettemodificationpourraitdonnerunmeilleuraccèsauxétudescollégialesàdesétudiantsquisedestinentaumarchédutravailetquidoiventactuellementattendreunanpour s’inscrire à une formation pouvant les y mener. Des parcours DEP-AEC ont étéexpérimentés à la suite de demandes d’employeurs, principalement de petites et moyennesentreprises, pour compléter les compétences acquises à travers ce cheminement deformation85. Une recommandation du Rapport final du chantier sur l’offre de formationcollégialeporteégalementsurcetaspect86.

Actuellement, ledélaidecarencepeutentraînerunedémotivationdesétudiantset l’abandonduprojetd’étudespourcertains.Ymettrefinfaciliteraitleparcoursdeceuxquisontintéressésàpoursuivredesétudesà la formationcontinueaprès l’obtentionde leurDEP.Lesargumentsinvoqués conduisent aumême constat que celui partagé par la grandemajorité des groupesrencontrés, d’autant plus que les étudiants concernés, avant d’être admis, devront faire ladémonstrationqu’ilsontuneformationetuneexpériencesuffisantess’ilsnerépondentpasauxconditionsd’admissionauprogramme.

85GuyDEMERS,Rapportfinalduchantiersurl’offredeformationcollégiale,2014.86Ibid.,p.10.

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Nous croyons que les étudiants à qui est destiné cet assouplissement sont ciblés. Nous nepensonspasquecettedispositionpuisseprovoquerundéplacementdesétudiantssedestinantàunprogrammeconduisantàunDECversunprogrammeconduisantàuneAEC.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 41 • Quesoitmodifiél’article4duRèglementsurlerégimedesétudescollégialespourqu’un

étudianttitulaired’undiplômed’étudesprofessionnelles(DEP)puisseêtreadmissibleàunprogrammeconduisantàuneAECsansdélaidecarenced’uneannéescolaire,pourautant qu’il réponde aux conditions d’admission ou qu’il ait une formation et uneexpériencejugéessuffisantes.

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2.7. PÉRIODE D’INTERRUPTION DES ÉTUDES PASSANT DE 36 À 24 MOIS (ARTICLE 2.2)

Cettedispositionviseàpermettreàdespersonnesquin’ontnidiplômed’études secondaires(DES)niDEP,maisquipossèdentuneformationetuneexpériencejugéessuffisantesainsiquelavolontédepoursuivredesétudesconduisantauDEC,deraccourcirleurpérioded’interruption,actuellementde36mois.Cettepériodepasseraità24mois.

Avis reçus Tous les groupes ou les personnes qui se sont prononcés sur cettemodification se sont ditsfavorables à celle-ci. Quelques organisations ont toutefois mentionné que cette nouvelledisposition exigerait du travail additionnel pour le personnel professionnel des collèges, nousfaisantpartdeleurcraintedevoirleurchargedetravailaugmentéesansl’ajoutdesressourcesappropriées.

Analyse Pourunediminutiondunombred’obstacles rencontréspar lespersonnesayant lavolontédepoursuivre des études collégiales, sur la base de l’admission d’une formation et d’uneexpériencejugéessuffisantes,nousarrivonsaumêmeconstatquelesgroupesrencontrés.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 42 • Que soitmodifié l’article 2.2 du Règlement sur le régime des études collégiales pour

qu’unepersonneayantuneformationetuneexpériencejugéessuffisantespuisseêtreadmissibleàunprogrammeconduisantàunDECaprèsunepérioded’interruptiondesétudesde24mois.

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2.8. GESTION DE LA MENTION « INCOMPLET » PAR LES COLLÈGES

Actuellement,desdispositionsduRRECportentsurladispense,l’équivalenceetlasubstitutionde cours. L’ajout dont il est question ici vise à rendre transparente la décision d’accorder lamention«Incomplet»àunétudiantquirépondauxcritèresadministratifsenvigueur.Danslecas où une suite serait donnée à cette proposition, des précisions devraient être apportéesnotammentauxPIEAdescollèges,quisontmuettesàcesujet.

Avis reçus Cettedispositionvisantàrendretransparenteladécisiond’accorderlamention«Incomplet»areçuunappuiquasigénéralisé.Peudegroupesontexprimédesréservesàcetégard.Laseuleinquiétude mentionnée par une organisation syndicale consiste à s’assurer de prévoir desbalisesfavorisantl’équitéduprocessus.Eneffet,certainsétudiantspourraientabuserdecettepossibilité, ne conservant que les cours qu’ils sont certains de réussir et en demandant lamention«Incomplet»pour les coursqu’ils abandonnentparcequ’ils risquentd’échouer. Cesétudiantsjouiraientalorsd’unavantageinduparrapportàceuxquipersévèrentetqui,malgrétous leurs efforts, pourraient avoir une mention d’échec à leur bulletin. La mention«Incomplet» ne devrait donc être accordée que pour des motifs graves pour que soitmaintenuel’équitédel’évaluationdesapprentissagesdanslesystèmed’enseignementcollégial.

Analyse Parsoucidetransparenceenverslesétudiants,nouspartageonslesproposfavorablesexprimésà ce sujet. Toutefois, la mise en garde portant sur l’équité de cette disposition rejoint nospréoccupations. Nous croyons ainsi que les collèges devraient établir des balises clairesentourant les modalités d’attribution de la mention «Incomplet». Des précisions à ce sujetdevraientêtreprévuesdanslesPIEAdechaquecollège.LaCommissiond’évaluationduConseildes collèges du Québec pourra témoigner, à la suite de l’exercice d’évaluation des systèmesd’assurancequalitédescollèges,delaconformitédelamiseenapplicationdecettemesureetdesoncaractèreéquitable.

Enconséquence,larecommandationsuivanteestformulée:

RECOMMANDATION 43 • Qu’unenouvelledispositionportant sur lamention«Incomplet» soit ajoutéedans le

Règlementsurlerégimedesétudescollégialesetquelescollègesintègrentcelle-cidansleurpolitiqueinstitutionnelled’évaluationdesapprentissages.

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2.9. AUTRES SUGGESTIONS DE MODIFICATIONS AU RÈGLEMENT SUR LE RÉGIME DES ÉTUDES COLLÉGIALES

Bien que nous ayons prévu recevoir des commentaires relatifs à d’autres modifications àapporter au RREC qui étaient mentionnées dans le document de consultation, peu desuggestions nous ont été transmises à cet égard. Cette section du document était présentéecomme une liste de sujets; il aurait sans doute fallu détailler davantage les changementsconsidérés.

Certainsnousontnéanmoinsfaitpartd’unbesoindesouplessequantaucalendrierscolaire.Deplus,un intervenantnousa confirméqu’il seraitpertinentde s’assurerque tous lesétudiantsaient toutes lespériodesde cours,de laboratoiresetde stagesauxquelles ilsontdroitplutôtquedecomptabiliserunnombredejours.

Deplus,ilaétéportéànotreattentionque,danslaperspectived’unemeilleurepersévérancescolaire,ilseraitpertinentquelesétudiantspuissentêtreadmisauprogrammed’étudesdeleurchoixmêmes’ilsnerépondentpasàtouteslesconditionsd’admissionàcelui-ci.Actuellement,les collèges peuvent offrir à l’étudiant des cours dans le programme d’études souhaité.Toutefois, lefinancementqui leurestaccordén’estpasceluireliéauprogrammeenquestion,mais celui de Tremplin DEC, généralement inférieur. Les collèges hésitent donc à généralisercette pratique. Nous pensons que cette dernière pourrait avoir un impact positif sur lapersévérance scolaire.Cesétudiants sont souvent capablesde réussir leprogrammed’étudesqu’ilsontchoisisansqu’onaitàleuroffrirunsoutienparticulier.Celaestparticulièrementvraipour les garçons. Les stratégies pédagogiques où l’enseignement magistral est favorisérejoignentmoinslesétudiantsdesexemasculin,quipréfèrentapprendredansdessituationsoùils ont des défis à résoudre enmobilisant leurs ressources87. Lamotivation des étudiants estconnuecommeunfacteurfavorisantlapersévérancescolaireetlaréussitedesétudes.

Deplus,actuellement,ilestpossiblepourunétudiantd’êtreadmisaucollégialsansDESs’ilnelui manque pas plus de six unités. L’étudiant dispose alors d’au maximum une session pourprouverqu’ilaobtenusonDES.Delamêmefaçon,onpourraitpermettreàunétudiantquinerépond pas à toutes les conditions d’admission à un programme d’avoir accès à celui-ci s’ilmontre qu’il a obtenu les préalables attendus au terme d’au maximum une session. Cettesouplessepourrait accroître lamotivationde cet étudiant. Cettedisposition réglementaire nes’appliqueraitqu’àunpetitnombredeprogrammes.

Par ailleurs, un intervenant aurait souhaité que l’on puisse modifier l’article 8 du RREC demanièreàpouvoir remplacer,pour lesétudiantsbilingues, l’étudede la languesecondepar laformationdansunetroisièmelangue.

87Conseilsupérieurdel’éducation,Pourunemeilleureréussitescolairedesgarçonsetdesfilles,octobre1999.

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Enfin, nous croyons que plusieurs autresmodifications pourraient être apportées au RREC etquedesmandatspourraientêtreconfiésauCCQenfonctiondestravauxdéjàaccomplisetdesbesoinsanticipés.

CONCLUSION

CONCLUSIONLaministreresponsablede l’Enseignementsupérieurnousaconfié lemandatdeconsulter lespersonnes et les groupes intéressés sur lesmodalités de création du Conseil des collèges duQuébecetl’environnementnécessaireàcelle-ciainsiquesurcertainesmodificationsàapporterauRèglementsurlerégimedesétudescollégiales.UndocumentdeconsultationaétéélaboréàcettefinetrendupublicsurlesiteInternetduMEES.Desinvitationsàdéposerunmémoireetàrencontrerdes expertsont été faites auxdiversespartiesprenantes et auxpersonnesouauxgroupes intéressés au développement de l’enseignement collégial québécois. La consultations’est déroulée du 31octobre au 11 novembre 2016 à Québec et à Montréal. En tout,52mémoiresontétéanalyséset42personnesougroupesontparticipéauxrencontres.Celles-ciontétéutilesàplusieurspointsdevue.D’abord,ellesontpermisdeclarifierplusieursélémentsdu projet dont la description était parfois imprécise ou qui portaient à des interprétationsdiverses.Ensuite,ellesontpermisàtousceuxqui lesouhaitaientdefairevaloiretd’expliciterleur point de vue et leur position sur divers aspects du projet. Enfin, elles ont suscité defructueuxéchangesquiontfaitprogresseretenrichilaréflexiondesexpertsàplusieurségards.Enfin,bonnombred’intervenantssesontditssatisfaitsdeleurséchangesaveclesexperts,celaayantpermisd’ajusterleurcompréhensionduprojet.

Le projet de création du Conseil des collèges du Québec Des interrogations soulevées D’entréedejeu,plusieursintervenantsontjugéqueleportraitduréseaucollégialprésentédansledocumentdeconsultationétaitréducteur,profitantdeleursinterventionslorsdesaudiencespour communiquer plusieurs renseignements pertinents à y ajouter.Avantmêmedediscuterdesmodalités relatives auprojet, unegrandemajoritédepersonnesetdegroupesont vouluobtenirdesclarificationssuruncertainnombredequestionsenlienaveclasectionportantsurlecontexteetlesenjeuxdansledocumentdeconsultation.CettesectionavaitpourobjectifdefournirquelquesassisesauprojetdecréationduCCQ.Ainsi,ons’estinterrogésurl’opportunitéde la création de deux conseils plutôt que d’un seul qui aurait regroupé les deux ordresd’enseignement. On a aussi souligné la trop grande similitude entre les missions et lesresponsabilités des deux conseils, considérant que des différences importantes définissent lecaractère spécifique de chaque ordre d’enseignement. On a également voulu en savoirdavantage sur ce qui justifiait plus précisément la création du CCQ, alors qu’aucune étudeparticulière ne soutient ce projet comme cela a été le cas pour la création du Conseil desuniversités du Québec. On a toutefois convenu que, dans un environnement cohérent dedéveloppementdel’enseignementsupérieur,l’unn’allaitpassansl’autre.

De plus, quelques inquiétudes ont été soulevées. On s’est questionné sur la coexistence desdeuxnouveauxconseilsetduCSE.Ondouteaussifortementdepouvoirmaintenirunefonctionde conseil et une fonction d’évaluation au sein d’une même instance, l’indépendance et lacrédibilitédechacuned’ellespouvantenêtreaffectées.CertainsontperçuqueleCCQpourraitexercerunefonctiondecoordinationàl’endroitduréseaucollégialquiestincompatibleaveclereculqu’exigel’exercicedesafonctiondeconseil.Enoutre,quelquesgroupesentretiennentun

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doute quant à l’ajout d’une structure supplémentaire dont le mandat serait de favoriser leséchangessurlesquestionsd’évaluationetd’arrimageentrelescollègesetlesuniversités,toutenneremettantpasencauselebesoinjustifiantsacréation.Ons’interrogeenfinsurlacapacitéréelleduCCQdefaireprogresserl’enseignementcollégialsousl’angledelavolontéministérielled’assurer le suivi des recommandationsde ce conseil etdeprévoir les ressourcesnécessairespourpasseràl’action.Toutescespréoccupationsontdonnélieuàdeséchangesquiontpermis,departetd’autre,demieuxsituerleprojetdecréationduCCQ,au-delàdestextesdudocumentdeconsultation.

D’importantes préoccupations sur la fonction d’évaluation Lesujetdel’évaluationaprovoquédenombreuxéchangesetmisesengarde.Comptetenudel’ampleurduquestionnementqu’ilasuscitéchezlespersonnesetlesgroupesintéressés,ilafaitl’objet d’un traitement spécifique dans ce rapport de manière à faire écho aux nombreusesreprésentations faites sur plusieurs dimensions de cette fonction. Pour une bonnecompréhensiondesraisonsquiontmotivédespersonnesetdesgroupesànousinterpelleràcesujet, un rappel historique est présenté dans ce rapport, montrant le chemin parcouru etillustrant la fragilité de la culture d’évaluation en voie de se pérenniser dans les collèges. Cechapitre porte sur la nécessité demaintenir un regard externe neutre et indépendant sur lesactivitésdescollèges.Onaaussirapportélebesoinclairementexpriméd’allégerlesprocessuset les pratiques ainsi que, par voie de conséquence, la somme de travail qu’ils exigent descollèges. Différentes recommandations ont été formulées de manière à protégerl’indépendance, la crédibilité et l’autonomie de l’instance responsable de l’évaluation. On aégalementsignalélacontributionqu’unenouvellecommissiond’évaluationpourraitapporteràlaréflexionduCCQ.Ainsi,lebilandesactivitésdel’instanceresponsabledel’évaluationpourraitavantageusementêtreprisenconsidérationparleConseildansl’avancementdesesréflexionssur lesenjeuxauxquels lescollègesdoiventfaireface.Encomplémentd’unerecommandationvisant à permettre aux collèges d’élaborer un ou deux objectifs et standards dans desprogrammesd’étudestechniquesconduisantàunDEC,lanouvellecommissionpourraitsevoirconfierlemandatd’enattesterlapertinenceetlaqualité.Ils’ensuivraitdesrecommandationsappropriéesàlaministre.

Un statut NosobservationsrelativesaustatutduConseilontfaitressortirl’appuiimportantquisedégagedes interventions faites et des mémoires reçus quant à l’opportunité de la création du CCQcomme entité autonome et indépendante. La très grande majorité des personnes et desgroupesayantparticipéàlaconsultations’entendentpourdirequelacréationduConseildoitse faire par l’adoption d’une loi à l’Assemblée nationale. L’analyse des diverses interventionsnousaamenésàconclurequelafonctiond’évaluationdoitêtresituéeàl’intérieurduConseil,maisqueson indépendanceetsacrédibilitédoiventêtreprotégéespardesdispositionsencesensdanssaloiconstitutive.Cetteloidevraitprévoirquesoitinstituée,auseinduConseil,unecommission d’évaluation disposant d’un pare-feu visant à maintenir la distance requise au

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regarddelafonctiondeconseildecetteinstance.Ledépôtdesonbilandevraitêtreprévudansla loiet celui-cidevraitêtre transmisannuellementauConseil.Bienqu’onait souhaitéque lepremiermandatduConseilconsisteàeffectuerunbilandesenjeuxduréseaucollégialetdesesétablissements,nouscroyonsqu’untelmandatestdifficilementconciliableaveclesnombreuseset importantes activités à mener pour réussir la mise en place du Conseil et permettre ledémarragedesesactivités.Dans lamêmeveine, ilseraitopportundefaireprofiterauConseildesressourcesactuellementdisponiblesàlaCEECetdecertainesressourcesduCSE.L’allocationd’un budget adapté à la réalisation de la mission du CCQ apparaît comme une condition deréussiteincontournable,aumêmetitrequel’affectationd’unniveauderessourcessuffisantauMinistère,quidevradonnersuiteauxavisetauxrecommandationsduCCQ.

Une mission à reformuler L’énoncéde lamissionduConseiladonné lieuàunegrandediversitédecommentaires.Onaainsi demandé d’en retirer la fonction d’évaluation ou, à tout le moins, de la présenterséparémentdemanièreà conserver la crédibilitéet l’intégritéde la fonctionde conseil.Onaaussivoulus’assurerqu’iln’yaitpasdeduplicationavec lamissionet lemandatduCSE.Àcesujet, nous pensons que chacun des conseils saura agir en complémentarité et orienter sestravaux en conséquence. La mention «meilleures pratiques» a également suscité denombreusesréactionsdelapartdesintervenants.Ons’estsouventquestionnésurlapertinencedesaprésencedans l’énoncéde lamissionduConseil, faisantvaloirque l’impositiondetellespratiquesseraitinopportunedelapartdecelui-ci,ceàquoinousacquiesçons.Nousdemeuronstoutefois convaincus que, malgré la spécificité du réseau collégial, l’examen des meilleurespratiquesestessentieldansl’accomplissementdestravauxduConseiletquecelafaitpartiedesesresponsabilités.Nousavonsconfirméàplusieursintervenantsl’exclusiond’unefonctiondecoordination au Conseil, malgré un libellé qui pouvait laisser croire à une telle possibilité.Plusieurs intervenants auraient souhaité incluredes sujetsprécisdans l’énoncéde lamission.Nousavonsplutôtproposéunénoncéquisoitlepluslargepossible,laissantauConseillamargede manœuvre nécessaire au choix et à l’orientation de ses travaux. Nous avons égalementsuggérél’inclusiondelafonctiond’évaluationdemanièreàbienladistinguerdelafonctiondeconseil.

Des responsabilités à recentrer Les nombreuses responsabilités citées dans le document de consultation ont fait l’objet decommentaires variés, dont des propositions d’ajouts. Notre analyse nous a conduits àrecommander de formuler le plus largement possible les responsabilités du Conseil, lesrésumant à trois objets principaux: la veille stratégique, la réflexion sur les enjeux et laformulationd’avisetderecommandations.Auxprincipalesresponsabilitéss’ajoutel’obligationde consulter le Conseil sur tout projet de règlement, sur l’ajout, la fusion ou l’abrogation delettres patentes de collèges ainsi que sur l’ajout ou le retrait d’autorisations de programmesmenant àunDEC. Les autres responsabilitésque les intervenantsnousont signifiées seraientplutôttraduitesenpropositionsayantuncaractèreindicatif.Ilaégalementétéconvenuquela

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ministrepuisse soumettreà l’étudeduConseil toutequestionqu’elle jugeraitopportunde luiconfieretqueleConseilpuisselibrementétablirsesmodalitésdetravailetd’investigation.

Un conseil légitime et crédible La compositionduCCQet lesmodalitésdenominationde sesmembresont suscitéungrandnombrederevendications.PresquetousontdemandédepouvoirsiégerauCCQ.D’autresontdemandé de pouvoir élire leurs représentants. Nos échanges avec les intervenants ontrapidement faitémerger ledéfide laconciliationdedeuxenjeux:d’unepart, lacrédibilité, lacompétence et l’indépendance du CCQ; d’autre part, sa légitimité. Pour y parvenir, nousproposonsdifférentesmesurescomplémentaires:unconseilcomposédequinzemembresdontlamajoritéseraientissusdelacommunautécollégiale,unappeldecandidaturesouvertàtoussans exclusion, la sélection de candidats à partir d’un profil de compétences, la création decommissions temporaires permettant à d’autres candidats et à des personnes-ressourcesexternesdeparticiperauxactivitésduCCQsurdessujetsd’étudeciblés, l’adoptiond’uncoded’éthiqueetdedéontologiedemêmequed’unprogrammed’accueil etd’intégration.Quatreobservateurs ayant le droit de parole, mais sans droit de vote, feraient également partie duConseil. Différentes propositions relatives à la durée des mandats des membres et à lacomposition du premier conseil complètent nos recommandations sur ce sujet. Quelquesmodalitésd’organisationfontl’objetderecommandationsspécifiques,dontl’obligationpourleConseildefaireconnaîtreannuellementl’ensembledesesavisetdesesrecommandationsdanssonrapportannuel.NousrecommandonsaussiauMinistèredefaireétatdessuivisdonnésauxavis et aux recommandations du CCQ dans son propre rapport annuel. Enfin, nousrecommandons au CCQ de faire connaître le suivi effectué pour chacune de sesrecommandationsdansunbilanpubliétouslescinqans.Cesdifférentesmodalitésconstituentnotreréponseauxnombreusesinterrogationsdesintervenantssurl’utilitéeffectivedestravauxduCCQetlesuiviattendupoursesrecommandations.

Un mécanisme allégé : une table de concertation Bien que plusieurs intervenants aient reconnu la pertinence des objectifs qui sous-tendent laproposition de création de la Commission mixte de l’enseignement supérieur, on a souventperçu celle-ci comme étant lourde et ajoutant aux structures existantes. Compte tenu descommentaires émis à ce sujet et à partir de réflexions menées conjointement avec lemandataireduprojetdecréationduCUQ,nous recommandonsunmécanismeplus soupleetplus léger. Cette proposition ne doit cependant pas entraîner un renoncement aux objectifsd’échangeentrelesdeuxordresd’enseignementsurdessujetsd’intérêtcommunetconcernantl’arrimageentreeux.Cessujetssontnombreuxetlesintervenantsonteux-mêmessuggérédesenjeuxpouvantfairel’objetderéflexionsparcetteinstance.Unetabledeconcertationsouslaresponsabilitédesdeuxconseilsnoussemblecorrespondreauxattentesdespersonnesetdesgroupesrencontrés,etplusconvivialepourlefonctionnementdecetteinstance.Parailleurs,vulesdifférencesimportantesobservéesauregarddesresponsabilitésacadémiquesdechacundesdeuxréseaux,nousneretenonspasl’évaluationcommesujetdediscussionpourcettetablede

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concertation.Nousrecommandonsdifférentesmodalitésopérationnellesquisontabsentesdudocumentde consultationetqui viennentpréciser la compositionet le fonctionnementde laTabledeconcertationdel’enseignementsupérieur.Étantcomposéedemanièreparitaire,cettetableseraitauservicedelamissionduCCQetduCUQ.

Un conseil utile Au terme de la consultation menée et de nos travaux, l’indépendance, la crédibilité etl’autonomie semblent les qualités à retenir pour lamise en place du Conseil des collèges duQuébec, qui jouirait d’une marge de manœuvre suffisante et disposerait de ressourcesadéquates pour l’exercice effectif de sa mission. Nous retenons enfin que la volonté de laministredefairelesuividesrecommandationsduCCQetlacapacitédesonministère,disposantaussideressourcessuffisantes,depasserà l’action fontpartiedesconditionsessentiellesà laréussitedeceprojet.

Les assouplissements au Règlement sur le régime des études collégiales LedocumentdeconsultationprésentequelquespropositionsdemodificationsauRREC.Issuesdetravauxeffectuésencollaborationavec lescollèges,plusieursdecesmodificationsvisentàdonneràcesderniersplusdesouplesseetdeflexibilitéenvued’assureruneréponseadéquateàl’évolutiondesbesoinsdesétudiantsetdelasociété.

Lapropositionconcernant l’ajoutou lasubstitutiond’unoudedeuxobjectifsetstandardsestcelle qui a suscité le plus grand nombre de commentaires. Deux tendances ont émergé. Lapremière, qui consiste à ne pas y donner suite, évoque la cohésion du réseau collégial et lamobilité des étudiants. La seconde illustre la nécessité de pouvoir ajuster rapidement lesprogrammesd’études,étantdonnéquelerythmeactuelderévisiondesprogrammesconduitàl’obsolescence à court et à moyen terme d’un grand nombre de programmes. Notrerecommandationestdedonnersuiteàcettepropositiondepermettreauxcollègesd’ajouteroudesubstituerauplusdeuxobjectifsetstandardsdansunprogrammeconduisantàunDEC.Deplus, nous recommandons de confier au CCQ le mandat de suggérer, après examen de lasituation actuelle, un dispositif qui permette de réviser les programmes dans des délaisraisonnables. Nous recommandons enfin que l’ajout d’objectifs et de standards fasse l’objetd’unexamendepertinenceetdequalitéparlaCommissiond’évaluationduConseildescollègesdu Québec et que celle-ci transmette sa recommandation à la ministre. Comme certainsprogrammesd’étudestechniquessontdéjààl’étroitdanslemaximumactuelde65unités,nousrecommandonségalementdepoursuivrerapidement la réflexionsur lapossibilitédecréerunDECtechniqueavancé,commelesuggèreleCSEdanssonavisde2015.

Lescommentairesreçusausujetde lamodificationde l’article12,portantsur lesmodulesdeformation,nousamènentàconstater lepeud’intérêtetdepotentield’unetellemodification.Dans les circonstances, nous recommandons plutôt de maintenir la situation actuelle et desoumettreéventuellementcettequestionauCCQ,silaministrelesouhaite.

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Unemajoritéd’intervenants ayantparticipé à la consultation appuient l’idéed’offrir une aideappropriéeauxétudiantsdelaformationcontinuequientreprennentunprogrammeconduisantà uneAEC.Nous recommandons donc à laministre d’aller de l’avant avec lamodification auRRECquipermettraitauxcollègesd’offrirdesactivitésdemiseàniveauetd’aideàlaréussiteàceuxquienéprouventlebesoinetquedesmesuresdefinancementsoientprévuesàceteffet.

La modification proposée à l’article 16, soit de permettre l’introduction de la langued’enseignementoude la languesecondedansunprogrammeconduisantàuneAEC,amisenlumièreunecertaineconfusionsur les responsabilitésdévoluesauxcollègesencettematière.LesAECétantsousl’entièreresponsabilitédecesderniers,iln’yapaslieud’apporterunetellemodification,lescollègesdisposantdéjàdecepouvoirenvertuduRREC.Nousrecommandonstoutefoisàlaministredeleurindiquerclairementqu’unetellepossibilitéexistedéjà.

Quant à lamodification proposée à l’article 4, visant à permettre le passage sans délai d’unprogramme conduisant à un DEP à un programme menant à une AEC, elle a suscité descommentaires partagés. Certains y voient un détournement vers l’AEC au détriment du DEC,alors que d’autres sont d’avis que les candidats concernés n’ont pas d’intérêt pour leDEC etveulentplutôtpoursuivreleurcheminementdansuneformationcourtelesrapprochantdeleurobjectif d’intégrer rapidement le marché du travail. Nous croyons que les finissants d’unprogrammemenantàunDEPsontdavantageintéressésàentrersurlemarchédutravailetquelavoieduDECn’estpassusceptibledelesintéresser.Imposerundélaiavantdeleurpermettrede s’inscrire à un programme conduisant à une AEC serait aller à l’encontre de l’offre auxétudiantsdeparcoursaccessiblesetfluides.Nousrecommandonsdoncderetirercedélai.Pourles mêmes raisons, nous recommandons qu’une personne ayant une formation et uneexpérience jugées suffisantespuisseêtreadmissibleàunprogrammemenantàunDECaprèsunepérioded’interruptiondesétudesde24moisplutôtquede36mois,commeileststipuléàl’article2.2duRREC.

Parailleurs,laplupartdesintervenantssesontditsd’accordpourquelamention«Incomplet»figure dans le RREC, au même titre que les mentions d’équivalence, de dispense ou desubstitution,parsoucidetransparenceenverslesétudiants.NousrecommandonscetajoutauRRECetdemandonsauxcollègesdeprévoirlesdispositionsappropriéesdansleurPIEA.

Les autres suggestions de modifications à apporter au RREC figurant dans le document deconsultation ont suscité bien peu de commentaires. Trois d’entre elles ont retenu notreattention, sans toutefois nous amener à émettreune recommandation. Il s’agit d’abordde lapossibilitéde remplacer l’étudede la languesecondepar l’étuded’une troisième languepourles étudiants bilingues. Ensuite, on pourrait permettre à un étudiant de s’inscrire à unprogramme d’études techniquesmême s’il manque quelques préalables à son dossier. Cetteforme d’admission conditionnelle à un programme de son choix plutôt que l’inscription auprogrammeTremplinDECseraitsusceptibledemaintenirsamotivation.Enfin,unerévisiondesdispositions portant sur le calendrier scolaire, qui entraînerait une précision du nombred’heures-contactplutôtquedunombredejours,offriraitplusdesouplessedansl’organisationscolaire.CesquestionspourraientdoncêtresoumisesauConseildescollègesduQuébecpouravisetrecommandations.

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Les collèges ont de grandes attentes au regard des modifications attendues pour le RREC.Recherchant plus de souplesse et une meilleure réponse aux besoins des étudiants, ilssouhaitentqueleschangementsproposésprennentformerapidement.

ANNEXES

ANNEXES

Annexe I : Communiqué de presse

Formationd’unConseildescollègesduQuébecetd’unConseildesuniversitésduQuébec–LaministreDavidmandatedesexpertspourconsulterlesréseauxcollégialetuniversitaire

Montréal,le11juillet2016.–Laministredel’Enseignementsupérieur,MmeHélèneDavid,aannoncéaujourd’huiavoirmandatéMM.ClaudeCorboetGuyDemersafindeconsulterlesréseauxcollégialetuniversitairesurlamanièreetl’environnementnécessaireàl’implantationd’unConseildescollègesduQuébecainsiqu’unConseildesUniversitésduQuébec.MM.CorboetDemersprésenterontleurspropositionsdèsl’automneprochain.Celles-cipermettrontaussid’établirlesparamètresd’uneCommissionmixtedel’enseignementcollégialetuniversitairequiseraitplacéesousl’autoritédesdeuxConseils.M.DemersdevraaussipoursuivresaréflexionausujetdelarévisionduRégimedesétudescollégiales.Laformationgénéraleainsiquel’épreuveuniformedefrançaisseronttoutefoismaintenues.

«Jesouhaiterapidementpasseràl’actionàlalumièredesrecommandationsquimeserontprésentéesparMM.CorboetDemers.CesConseilspermettrontd’avoiruneévaluationindépendanteetautonomedelaqualitédesprogrammes,àlahauteurdesmeilleurespratiquesexistantes.L’enseignementsupérieurauQuébecestunetrèsgranderéussite,quidoitêtreconnueetreconnue,maisnousdevonsenvisagerdenouvellesinstancespourassurerlaréflexion,lacollaborationetlacomplémentaritéentrelesréseauxcollégialetuniversitaire.Nousdevonspoursuivreledéveloppementdenosdeuxréseauxetainsimaintenirnoscollègesetnosuniversitéscommechefsdefilesurl’échiquiermondial,etce,aubénéficedenosétudiants,denosinstitutionsetdeleurpersonnel»,adéclarélaministreDavid.

Àproposdesmandats

LestravauxdeM.Corbopermettrontàcelui-cidemeneràtermesaréflexionquantàl’implantationd’unConseildesuniversitésduQuébec.RappelonsqueM.Corboestl’auteurduRapportduchantiersurunConseilnationaldesuniversités(2013).

Danslecadredesonmandat,M.Demersprocéderaàuneconsultationdumilieuconcernantlacréationd’unConseildescollègesduQuébecetpoursuivrasaréflexiondéjàamorcéesurl’assouplissementduRégimedesétudescollégiales.MmeRachelAubé,ex-directricedesétudesauCégepBeauce-Appalaches,etM.LouisLefebvre,ex-directeurgénéralduCégepdeSaint-Félicien,appuierontM.Demersdanssestravaux.Rappelonsquecedernierestl’auteurduRapportduchantiersurl’offredeformationcollégiale(2013).

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Annexe II : Communiqué de presse

CréationduConseildescollègesetduConseildesuniversitésduQuébec–LaministreDavidlancedesconsultationssurl’enseignementsupérieur

Montréal,le2septembre2016.–Laministredel’Enseignementsupérieur,MmeHélèneDavid,invitelespartenairesdesréseauxcollégialetuniversitaireàfaireconnaîtreleurpointdevuesurlacréationduConseildescollègesduQuébecetduConseildesuniversitésduQuébecàl’occasiondesconsultationsqu’ellelanceaujourd’huisurlesujet.

«L’enseignementsupérieurauQuébecestunegranderéussite.Lesréseauxcollégialetuniversitaireoffrentunebellediversitédeprogrammesetuneformationdetrèsbonnequalité.LeQuébecdoitcontinueràtoutmettreenœuvrepourquesescollègesetsesuniversitésdemeurentparmilesmeilleursétablissementsaumonde.Considérantquelesfaçonsd’acquérirlesavoiretdelecommuniquersemultiplientetsemétamorphosentàunevitesseaccélérée,nousdevonsdévelopperlesmeilleurespratiquespourgardernosétablissementsnovateurs.Lesconsultationslancéesaujourd’huipermettrontderassemblerlesidéesprometteusesdesmilieuxcollégialetuniversitaire,auplusgrandbénéficedenosétudiantesetétudiants»,adéclarélaministreDavid.

Lespartenairesconcernésontjusqu’au3octobreprochainpoursoumettreunmémoire.Ilspourrontensuiteprésenterlefruitdeleurréflexionlorsdesconsultations,quisetiendrontdu6au14octobreenprésencedesexperts,soitMM.ClaudeCorboetGuyDemers.Cesderniers,quiontétémandatésenjuilletdernierparlaministre,soumettrontleurspropositionsàcettedernièredèscetautomne.RappelonsqueM.Demersbénéficieradel’aidedeMmeRachelAubé,ex-directricedesétudesauCégepBeauce-Appalaches,etdeM.LouisLefebvre,ex-directeurgénéralduCégepdeSaint-Félicien,danslecadredesonmandat.

«Notregouvernements’engagerésolumentdansunprocessusvisantàdoterleQuébecdelieuxappropriéspourmenerlesdébatsdesociétésurlesuniversitésetlescollègesquébécoisetmettresurpieddesmécanismesindépendantsd’assurancequalité,etce,aubénéficedesétudiants.Cesconseilsouvrirontlaporteàlaparticipationcitoyenne,étudiante,enseignanteetprofessionnelle»,aconclulaministre.

LesdocumentsetlesmodalitésdesconsultationssontdisponiblessurlesiteduMinistèreauwww.education.gouv.qc.ca.

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Annexe III : Lettre d’invitation à participer à la consultation

Québec,le6septembre2016

Monsieur,Madame,

Le11juillet2016, laministreresponsablede l’Enseignementsupérieurannonçait le lancementdelaconsultationduréseaucollégialetdesespartenairesconcernantlacréationéventuelleduConseil des collèges du Québec. Elle annonçait également la poursuite de la réflexion sur larévisionduRèglementsurlerégimedesétudescollégiales(RREC).

Nousavonsleplaisirdevousinviteràparticiperàcetteimportanteconsultation.Cettedernièrepermettrad’obtenirde l’informationpourbaliser lacréationdecetorganisme,dont leseffetssur le systèmecollégialquébécoispourraientêtresignificatifs,etd’enrichir la réflexionsur lesmodificationsquipourraientêtreapportéesauRREC.

À cet effet, un document de consultation a été élaboré pour susciter la réflexion despartenaires. Nous vous invitons à en prendre connaissance à l’adresse suivante:http://www.education.gouv.qc.ca/references/publications/resultats-de-la-recherche/detail/article/projet-de-creation-dun-conseil-des-colleges-du-quebec-ainsi-que-dune-commission-mixte-de-lense/.

Comptetenude l’échéancefixéepour lesconsultations, lemémoirequevouspourriezvouloirrédigerconcernantleConseildescollègesduQuébecetlesmodificationsduRRECestattendule3octobreprochainauplustard.Lecaséchéant,nousvoussaurionsgréd’yinclureunrésuméet de nous transmettre le tout par courriel à [email protected] pouvez également commenter, si vous le désirez, le document relatif à la créationéventuelle du Conseil des universités du Québec à l’adresse suivante:http://www.education.gouv.qc.ca/references/publications/resultats-de-la-recherche/detail/article/projet-de-creation-dun-conseil-des-universites-du-quebec-ainsi-que-dune-commission-mixte-de-le/.

Parailleurs, sivous le jugezopportun,vouspourrezprésenterbrièvementvotremémoire lorsd’unerencontrequiauralieuentrele6etle14octobre.Nousvousinvitonsànousinformerdevotre intention d’y participer au plus tard le 12septembre. Suivant la réception de votremémoire,sivousavezexprimélesouhaitdenousrencontrer,noscollaborateursentrerontencontact avec vous pour confirmer votre présence et vous transmettre l’information sur cetteactivité.

Nousvousprionsd’agréer,Madame,Monsieur,nossalutationsdistinguées.

111

Annexe IV : Liste des personnes et des groupes qui ont déposé un mémoire dans le cadre de la consultation

Organisme Audience LieuRV DateRVAssociationdescadresdecollègesduQuébec(ACCQ)

x Québec 2016-11-01

AssociationdescollègesprivésduQuébec(ACPQ) x Montréal 2016-11-11Associationpourlarechercheaucollégial(ARC)CégepduVieuxMontréal

x Montréal 2016-11-11

Associationpourledéveloppementtechnologiqueenéducation(ADTE)

x Québec 2016-11-03

Associationpourlesapplicationspédagogiquesdel’ordinateuraupostsecondaire(APOP)

x Québec 2016-11-11

Associationprofessionnelledesaidespédagogiquesindividuels(APAPI)(CégepGarneau)

x Québec 2016-11-03

Associationquébécoisedepédagogiecollégiale(AQPC)

x Québec 2016-11-02

Associationquébécoisedesétudiantsayantdesincapacitésaupostsecondaire(AQEIPS)

Boivin,Guy x Québec 2016-11-02Cégepdel’Outaouais CentraledessyndicatsduQuébec(CSQ)Fédérationdesenseignantesetenseignantsdecégep(FEC)Fédérationdupersonneldesoutiendel’enseignementsupérieur(FPSES)Fédérationdupersonnelprofessionneldescollèges(FPPC)

x Montréal 2016-11-10

Centrededocumentationcollégiale(CDC) x Québec 2016-11-11Collectif:ARC,APOP,CCDMD,CDC,VTE x Montréal 2016-11-11CollègeMérici CollègeO’SullivandeQuébecinc. x Québec 2016-11-02Comitéconseildelaformationgénérale x Montréal 2016-11-10Comitésectorieldemaind’œuvreenaérospatialeauQuébec(CAMAQ)

x Montréal 2016-11-10

Commissiondespartenairesdumarchédutravail(CPMT)

Commissiond’évaluationdel’enseignementcollégial(CEEC)

x Québec 2016-10-31

Confédérationdessyndicatsnationaux(CSN)FédérationnationaledesenseignantesetdesenseignantsduQuébec(FNEEQ)Fédérationdesemployéesetemployésdeservicespublics(FEESP)

x Montréal 2016-11-08

Conseildescollègesprivésnonsubventionnés(CCNS)

x Montréal 2016-11-08

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ConseilinterprofessionnelduQuébec(CIQ) x Montréal 2016-11-08Conseilsupérieurdel’éducation(CSE) x Québec 2016-11-01Départementdefrançaisetdelittérature(CégepMontmorency)

x Montréal 2016-11-04

Fédérationdescégeps x Montréal 2016-11-07FédérationdeséducateursetéducatricesphysiquesenseignantsduQuébec(FEEPEQ)

x Montréal 2016-11-04

FédérationdestravailleursettravailleusesduQuébec(FTQ)Syndicatcanadiendelafonctionpublique(SCFP)

x Montréal 2016-11-09

FédérationétudiantecollégialeduQuébec(FECQ) x Montréal 2016-11-09Fédérationquébécoisedesprofesseuresetprofesseursd’université(FQPPU)

x Montréal 2016-11-08

FondsderechercheduQuébec Forcejeunesse x Québec 2016-11-01Goulet-Lapointe,Dominic Grondin,Pierre Institutdecoopérationpourl’éducationdesadultes(ICEA)

x Montréal 2016-11-09

Institutdetourismeetd’hôtellerieduQuébec(ITHQ)

x Montréal 2016-11-07

Lauzière,Michel x Québec 2016-10-31L’Écuyer,Jacques x Québec 2016-11-04Loignon,Guillaume x Montréal 2016-11-07Malboeuf,Danielle x Québec 2016-11-02McEwen,Jérémie x Montréal 2016-11-04Nouvellealliancepourlaphilosophieaucollège(NAPAC)

x Montréal 2016-11-08

OfficedesprofessionsduQuébec(OPQ) Pagé,Michel x Montréal 2016-11-09PERFORMA x Québec 2016-10-31RéseauTRANS-TECH x Québec 2016-11-02ResponsableduprogrammedementoratMIROIR x Québec 2016-10-31Simard,Nicole x Québec 2016-11-02SyndicatdesprofessionnellesetdesprofessionnelsdugouvernementduQuébec(SPGQ)

x Québec 2016-11-07

SyndicatdupersonnelenseignantduCégepdeSherbrooke(SPECS)

x Québec 2016-11-08

VilledeMontréal Vitrinetechnologieéducation(VTE) x Montréal 2016-11-11

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Annexe V : Préoccupations émanant de la consultation – Sujets potentiels d’étude pour le Conseil des collèges du Québec

• Révisiondesprogrammes(délais,perted’expertiseauMinistère,partagedesresponsabilitésaveclescollèges)

• Formationenligne(synchrone,asynchrone,massiveopenonlinecourses[MOOC])• Analysedelafonctionderechercheaucollégial• Enjeuxliésauxcentrescollégiauxdetransfertdelatechnologie(CCTT)• Meilleurespratiques

o Intégrationdesimmigrantso Intégrationdesétudiantsinternationauxo Intégrationd’uneculturenumériqueàl’enseignementcollégialo IntégrationdesTICàl’enseignementetàl’apprentissageaucollégialo Pédagogie

• Répartitiondesprogrammes(cartedesenseignements)etcréationdenouveauxcollèges

• Analysedel’étatetdesbesoinseninfrastructuresaucollégial• DuréevariabledesprogrammesconduisantàunDEC• Créationd’unDECdequatreans:leDECtechniqueavancé• Laconditionétudiante,entreautressamobilité• Enjeuxdémographiques• Troisièmelangued’enseignementpourlesétudiantsbilingues• Modulationdel’épreuveuniformeenfonctiondescaractéristiquesdecertainsgroupes

(étudiantsinternationaux,populationsallophones,communautésautochtones)• Francisationdesétudiantsimmigrants,ycomprislepartagedesresponsabilitésentre

collègesprivésetpublics• Modificationdesparamètresducalendrierscolaire,notammentlerespectdunombre

d’heures-contactplutôtquede82jours• Gestiondel’offreetpartagedesresponsabilitésenformationcontinue(AEC)entreles

établissementsetleMinistère• Ressourceshumaines,matériellesetfinancièresaucollégial

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Annexe VI : Préoccupations émanant de la consultation – Sujets potentiels d’étude pour la Table de concertation de l’enseignement supérieur

• Arrimageinterordreso ContinuumsDEC-BACo Recherche

§ Collaborationsinterordres(financementdesprojetsderecherche)§ Reconnaissancedelarecherchedanslestâchesdesenseignantsau

collégialo CoteRo Intégrationdesétudiantsayantdesbesoinsparticulierso Partagedesinfrastructuresparlescollègesetlesuniversitéso Conditionsd’admissionaucollégialetàl’université(pourtoutel’offrede

formationetpourlesmicroprogrammes)

• Adhésiondesétablissementsd’enseignementuniversitaireàdesprincipespartagésdereconnaissancedesacquisscolairescollégiauxdesprogrammestechniques

• Miseenplacedemécanismesassurant la transférabilitédesacquiset la flexibilitédesparcourséducatifsdesadultes

• Étudessurlaréussite

• Étudeslongitudinalessurlesparcourscollégiauxverslesparcoursuniversitaires

• Terminologiecommuneenmatièred’ententesd’articulation

• Ententesd’articulationetreconnaissancedesacquisscolairesducollégial

• Principeset critèresportant sur l’analysede la complexitédescompétencespouruneplus grande transparence du processus visant à déterminer à quel ordred’enseignement(collégialouuniversitaire)appartientuneformation

• Portrait de la formation continue et des programmes courts dans les collèges et lesuniversités (AEC, certificats, programmes courts universitaires, formations surmesureoffertesauxentreprises,etc.)

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Annexe VII : Balises favorisant la représentativité dans la composition du Conseil des collèges du Québec

DenombreuxgroupesoupersonnesrencontréslorsdelaconsultationontrevendiquéunsiègeauCCQ.Malgrélesoucipremieraccordéàlacompétence,ilaétéjugéimportantqueleConseiljouissed’unegrandelégitimitéetquetouslesacteursduréseaucollégialsententqueleurvoixyestentendue.C’estpourquoinousavonsd’abordrecherchéuneplusgrandereprésentativitéensuggérantunecompositiondavantageinclusivequiprévoitlarencontredediversesfonctionsdetravail.

Parailleurs,nousproposonségalementunelistedebalisesfavorisantlareprésentativitéetayantétésoumisespardespersonnesoudesgroupes,etce,pourguiderlasélectionparmilescandidatsreconnuscommeétantdecompétenceégale.

Caractéristiquesdusystèmed’enseignementcollégial

• Francophone/anglophone• Public/privé• Privésubventionné/privétitulaired’unpermis• Formationinitiale/formationcontinue• Formationpréuniversitaire/formationtechnique• Tailleoudimensiondescollèges

Caractéristiquessocioculturelles

• Genre• Territoire• Communautéculturelle(anglophone/francophone/autochtone/autre)• Personnesensituationdehandicap