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Pourquoi ai-je publié

ces deux conférences sur mon Site ?

Bien des conférences de Rudolf Steiner pourraient être publiées ici ! D’autant plus que l’œuvre de Rudolf Steiner est tombée dans le domaine publique. Cependant, je veille à ne pas mettre les Editeurs en difficulté alors qu’ils n’ont pas facile économiquement de publier de tels livres.

Les publications en langue française tombent sous la loi de protection des traducteurs. Les deux conférences ci-après sont une traduction de 1954 faite par Henriette Waddington. Vous pouvez les retrouver dans une autre traduction plus récente faite par Monique Durr et publiée chez Triades dans « Le Christ et le monde spirituel » (cycle de six conférences). Pour nous francophones, c’est parfois utile de lire deux traductions différentes…

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Pourquoi la publication de ces deux conférences ? Le sujet développé est intéressant ; cependant, ce qui m’a motivé c’est la description que fait Rudolf Steiner de ce qu’a été sa démarche de perception suprasensible sur le sujet. Je n’ai pas connaissance d’autres conférences où il est aussi précis sur certains aspects de la pratique de cette perception.

Voici un petit aperçu de la prudence qu’il exerce dans sa recherche :

« Afin que nous ne soyons pas égarés par la pensée spéculative et tentés de nous engager dans une voie où l'imagination pourrait facilement nous entraîner aux dépens de la vérité occulte, nous sommes lentement –

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je dirais même doucement – conduits dans nos recherches jusqu'à ce qu'enfin se dévoile une vérité qui nous donne, en quelque sorte d'elle-même, la certitude qu'elle est exacte. » page 7 ci-après.

« On est souvent arrêté ainsi dans ses recherches occultes afin qu'on n'en fasse pas trop en un jour, en une année, et qu'entraîné par la pensée spéculative, on ne s'éloigne pas de la vérité ». page 8 ci-après.

« Je connaissais aussi toute l'importance du passage de l'évangile de st Marc (IV, 11-12, 33-34) où il est dit que le Seigneur s'exprimait souvent en symboles qu'il n'expliquait que peu à peu. Dans l'investigation occulte, on est ainsi conduit pas à pas, par étapes et parfois seulement grâce au Karma ; lorsqu'on a découvert quelque chose qui semble se rapporter à ce qu'on cherche et provenir du monde spirituel, on ne sait pas toujours ce qu'on peut en faire. On ne sait même pas toujours que ce qu'on tire ainsi des profondeurs du monde occulte se rapporte à un problème qu'on cherche à résoudre depuis de longues années. » page 8 ci-après.

La lecture de ces deux conférences nous permet de découvrir comment se déroule la perception suprasensible ; elle nous aide à… faire de même… ! ou tout au moins à comprendre/analyser notre démarche… ! ou à prendre conscience de réponses qui se présentent à nos questions tout en passant inaperçues…. !

Guy novembre 2014

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LE SENS OCCULTE DE LA LÉGENDE DU GRAAL

Conférence donnée par Rudolf Steiner le1/01/2014 à Leipzig dans le cycle « Le Christ et le monde spirituel ». Traduction sur base de Henriette Waddington - 1954

Mission des prophètes d'Israël: transformer par la pensée les forces sibyllines de l'âme humaine pour la préparer à l'impulsion du Christ. - La surface de l'Histoire officielle: discussion des Evêques pour établir les dogmes, pendant que l'impulsion du Christ agit dans les faits historiques réels: la bataille de Rome entre Constantin et Maxence, - les décisions prises en état de rêve, dans les profondeurs de l'âme. - Comment la recherche spirituelle du Christ apparaît dans l'âme européenne: le Saint-Graal. - Genèse d'une recherche occulte: Parsifal. - « Il faut d'abord lire le nom de Parsifal à sa véritable place ». Ganganda graïda « la nourriture qui tombe du ciel ». - La Pièta de MichelAnge et la vision de Parsifal. - Résumé de la légende. - Rapport entre le Christ sur la croix (St Jean 19, 26-27) et la mère de Parsifal. - Le Parsifal de Wolfram von Eschenbach et l'œuvre de Kyot. - Renaissance actuelle, sous une nouvelle forme, de l'astrologie chaldéo-égyptienne. - L'écriture des étoiles, le croissant de lune et l'hostie.

Je vous ai parlé dernièrement des Sibylles en vous faisant remarquer que, telles les ombres des philosophes grecs, nous les voyons apparaître en Ionie. Je vous ai dit que du chaos de leur vie profonde émanaient, comme par enchantement, tantôt une grande sagesse, tantôt des phrases incohérentes, et qu'elles exercèrent pendant des siècles, sur la vie culturelle de l'Europe méridionale et des pays voisins, une bien plus grande influence que ne l'admet l'histoire officielle.

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J'ai surtout voulu vous montrer que cette extraordinaire apparition des Sibylles est liée à certaines facultés de l'âme humaine qui étaient encore justifiées à la troisième époque postatlantéenne (Babylone Chaldée-Egypte). Mais les civilisations se succèdent dans l'histoire sans se ressembler. Les forces qui poussaient parfois les Sibylles à proférer de véritables absurdités se justifiaient pendant la troisième époque, alors qu'on cultivait

l'astrologie, alors que la connaissance des astres agissait sur les âmes, mettant encore de l'harmonie dans ce qui devait par la suite apparaître chez les Sibylles sous une forme chaotique

En effet, les forces qui agissent en un point de l'univers (dans le cas présent, celles qui inspiraient les Sibylles) ne doivent jamais être déclarées bonnes ou mauvaises en elles-mêmes ; tout dépend du lieu et du temps où elles se manifestent. Les forces qui s'exprimaient chez les Sibylles étaient parfaitement bonnes et légitimes à la troisième époque, mais elles n'étaient plus appropriées au développement de l'âme pour la quatrième époque post-atlantéenne. A cette époque, il ne fallait pas que domine dans l'âme ce qui monte des profondeurs chaotiques du subconscient, mais seulement ce qui s'exprime dans la sérénité du Moi. Dans la dernière conférence, nous avons vu que les prophètes hébreux travaillaient justement à étouffer les forces incohérentes des Sibylles et à développer celles qui s'expriment par le Moi. C'est là ce qui caractérise essentiellement le prophétisme de l'Ancien Testament.

Or cette mission des anciens prophètes, dont on peut dire qu'elle a consisté à remettre dans la bonne voie les forces sibyllines, a été complétée par l'impulsion du Christ. Au

Les régions de l'Europe : septentrionale ou du Nord occidentale ou de l'Ouest orientale ou de l'Est méridionale.(source wikidia)

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moment où cette impulsion est intervenue dans l'évolution de l'humanité, il fallait que pendant quelque temps les forces qui se manifestaient d'une façon chaotique chez les Sibylles soient refoulées, comme est refoulé un cours d'eau qui, après avoir coulé en surface, disparaît sous terre pour revenir plus tard au jour. Ces forces devaient ressurgir sous une autre forme, sous la forme purifiée que le Christ pouvait leur faire prendre après être entré dans l'aura de la terre. De même que nos facultés psychiques, après s'être exercées librement pendant toute une journée, doivent plonger dans l'inconscience du sommeil pour se réveiller à nouveau, il était nécessaire que certaines forces, tout à fait justifiées pendant la troisième époque post-atlantéenne, redescendent en quelque sorte au-dessous de la surface de la vie intérieure, pour ressurgir ensuite, fort lentement comme nous allons le voir. Bien que faisant légitimement partie de la nature humaine, elles s'exprimaient d'une façon chaotique chez les Sibylles et devaient être purifiées par le Christ. Elles descendirent donc dans les profondeurs de l'âme, bien que dans son état de conscience normal, l'humanité n'en ait rien su, et là, le Christ put travailler sur elles. Voici ce qu'il en est.

Du point de vue de la science spirituelle, c'est un spectacle grandiose que celui de l'entrée en jeu de l'impulsion christique. Il faut voir comment, à partir du concile de Nicée, discutent et se disputent tous ceux qui s'occupent de fixer les dogmes. Ils ne voient les choses que sous l'angle de leur conscience superficielle et pendant ce temps ce qui a le plus d'importance pour le christianisme se passe dans le tréfonds subconscient des âmes. Car l'impulsion du Christ n'agit pas là où l'on discute mais dans les profondeurs. La connaissance nous révélera encore beaucoup de choses qui nous surprendront peut-être, si nous ne les regardons que superficiellement, mais qui sont des symptômes de l'action du Christ dans les profondeurs de l'âme humaine. Nous verrons, nous comprendrons que certains aspects de l'expansion du christianisme en Occident ne correspondent nullement à ce qui faisait à l'époque l'objet de discussions entre les évêques ; les décisions historiques les plus

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importantes étaient prises en effet dans le tréfonds des âmes d'où elles remontaient dans la conscience, telles des rêves qu'on ne s'expliquait guère.

Je vais vous citer un de ces symptômes, un fait historique où s'est reflétée sous forme de rêve l'action entreprise par le Christ dans les âmes pour orienter les facultés humaines dans la bonne direction.

Vous aurez une idée de ce que je veux dire si vous vous rappelez quelle décision d'une importance considérable pour la formation de la chrétienté fut prise le 28 octobre 312 par Constantin le Grand, fils de Constance Chlore, qui luttait devant Rome contre Maxence, de quelle façon extraordinaire le combat fut livré et la victoire obtenue. Car cette bataille ne fut pas décidée par le commandement militaire, par un chef intelligent et conscient, mais à la suite de rêves et de signes sibyllins. Constantin approchait donc de Rome et on nous raconte que pendant ce temps, Maxence qui était encore dans la ville, eut un rêve ; il entendit une voix qui lui disait : « Ne reste pas là où tu es ». Sous l'influence de ce rêve, qui fut confirmé par des recherches effectuées dans les livres sibyllins, il fit la plus grande sottise – en apparence du moins – qu'il pût faire : il sortit de Rome et, avec une armée quatre fois plus forte que celle de Constantin, il engagea le combat en dehors des murs de la ville. Les livres sibyllins disaient en effet : « Si tu luttes contre Constantin en dehors des murs de Rome, tu anéantiras le plus grand de ses ennemis ». Un oracle sibyllin bien typique ! Maxence s'y conforma ; plein d'ardeur et de confiance, il sortit de la ville et, guidé comme autrefois l'avait été Crésus par un des oracles de la Sibylle, il anéantit l'ennemi de Rome, c'est-à-dire lui-même.

Quant à Constantin, il eut aussi un rêve et une voix lui dit : « Mène tes légions au combat – ces légions quatre fois moins nombreuses que celles de Maxence – derrière l'étendard du Christ ». Il mit donc le monogramme du Christ sur son étendard et remporta la victoire. Voilà comment une décision si importante pour l'Europe tout entière fut prise à la suite de rêves et sous l'influence de textes sibyllins. Ici

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transparaît réellement ce qui se passe dans le tréfonds des âmes européennes de cette époque.

Comme un cours d'eau qui disparaît dans un gouffre de la montagne, si bien qu'on ne le voit plus, c'est bien ainsi que le courant de l'impulsion christique a fait son chemin dans les âmes européennes, y exerçant ce qui n'a tout d'abord été qu'une influence occulte.

Je vous avouerai, mes chers amis, qu'au cours de mes investigations spirituelles, j'ai souvent perdu la trace de ce courant et que je me suis demandé où il réapparaissait. Je pouvais bien supposer qu'il ne revenait que lentement à la surface et que, même à notre époque, il ne se révélait pas encore complètement. Mais où ressortait-il et comment ? Comment certaines âmes commençaient-elles à en prendre conscience ?

Si, en pensant à ce que j'ai dit et publié au sujet du saint Graal, vous avez la même impression que moi, vous devez trouver que, sur ce point, mes explications n'ont été jusqu'ici rien moins que satisfaisantes. Ce n'est pas que j'aie dit quelque chose qui ne puisse se défendre, mais cela ne m'a pas satisfait. Je ne devais dire que ce dont j'étais certain et bien souvent, lorsque j'étudiais l'évolution occulte du christianisme occidental, j'entendais comme un avertissement intérieur : « Il faut d'abord lire le nom de Parsifal à sa véritable place ». Je dus alors, mes chers amis, reconnaître que la recherche occulte est guidée d'une façon extraordinaire. Afin que nous ne soyons pas égarés par la pensée spéculative et tentés de nous engager dans une voie où l'imagination pourrait facilement nous entraîner aux dépens de la vérité occulte, nous sommes lentement – je dirais même doucement – conduits dans nos recherches jusqu'à ce qu'enfin se dévoile une vérité qui nous donne, en quelque sorte d'elle-même, la certitude qu'elle est exacte.

J'ai donc dû me résigner à attendre longtemps une réponse à cette injonction : « Cherche où se trouve le nom de Parsifal ». J'avais bien compris, ce que vous savez tous

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d'après la légende, que lorsque Parsifal revient guéri dans une certaine mesure de ses erreurs et qu'il retrouve le chemin du Graal, on lui dit que son nom est apparu en lettres lumineuses sur le calice sacré. Le nom doit donc se trouver sur ce calice. Mais où est ce calice ? Là était le problème. On est souvent arrêté ainsi dans ses recherches occultes afin qu'on n'en fasse pas trop en un jour, en une année, et qu'entraîné par la pensée spéculative, on ne s'éloigne pas de la vérité. On rencontre des bornes et c'est ce qui s'est passé pour moi au cours des nombreuses années pendant lesquelles j'ai cherché la réponse à cette question : « Où se trouve le nom de Parsifal inscrit sur la coupe sacrée ? » Je savais que ce calice dans lequel il y a une hostie, c'est-à-dire un disque, a plusieurs significations. C'est sur la coupe elle-même que le mot « Parsifal » devait se trouver. Je connaissais aussi toute l'importance du passage de l'évangile de st Marc (IV, 11-12, 33-34) où il est dit que le Seigneur s'exprimait souvent en symboles qu'il n'expliquait que peu à peu. Dans l'investigation occulte, on est ainsi conduit pas à pas, par étapes et parfois seulement grâce au Karma ; lorsqu'on a découvert quelque chose qui semble se rapporter à ce qu'on cherche et provenir du monde spirituel, on ne sait pas toujours ce qu'on peut en faire. On ne sait même pas toujours que ce qu'on tire ainsi des profondeurs du monde occulte se rapporte à un problème qu'on cherche à résoudre depuis de longues années.

Je ne savais donc que faire jusqu'au temps où, ayant interrogé l'Esprit du peuple norvégien, l'Esprit nordique, au sujet de Parsifal, je reçus la réponse suivante : « Apprends à comprendre les mots qui par mes forces ont été introduits dans la légende de Parsifal : Ganganda graïda, c'est-à-dire à peu près : la nourriture qui tombe du ciel ». Que pouvais-je faire de cela ?

Je ne sus non plus que faire lorsqu'un jour je sortis de l'église Saint Pierre de Rome sous l'impression de la Piéta de Michel-Ange qui se trouve tout de suite à droite en entrant : la Vierge et le Christ, la Mère encore si jeune d'aspect et

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Jésus mort qu'elle tient sur ses genoux. Sous l'effet de la contemplation de cette œuvre, – c'est ainsi que nous sommes guidés – une image s'était formée, non pas une vision mais une véritable Imagination venant du monde spirituel. Cette image, inscrite dans la Chronique de l'Akasha, c'était celle de Parsifal et de sa rencontre dans un bois,

après son départ du château, avec une jeune fille qui tenait sur ses genoux son fiancé mort qu'elle pleurait.

Et je sus, mes chers amis, que cette image de la mère ou de la fiancée qui pleure son fiancé (le Christ est souvent appelé le Fiancé) avait un sens et que le rapprochement tout à fait involontaire qui s'était fait en moi en avait un également.

Beaucoup d'autres indications m'ont été ainsi données pendant que je cherchais une réponse à cette question : « Où se trouve le nom de Parsifal sur le Saint Graal ? » Car il devait s'y trouver, la légende le disait. Mais rappelons ici les traits essentiels de cette légende.

Nous savons que Parsifal, dont la mère s'appelait Herzeloïde, naquit après la mort de son père. Sa naissance fut accompagnée pour sa mère de grandes douleurs et de rêves extraordinaires. Elle se retira ensuite dans la solitude. Voulant empêcher son fils de devenir chevalier, elle l'isola de tout ce qui pourtant l'attirait, cela afin qu'il ne fût pas exposé aux mêmes dangers que son père. Cet enfant commença très jeune à admirer les merveilles de la nature et sa mère lui ayant appris l'existence de Dieu, il voulut servir ce Dieu. Mais il n'en savait que peu de chose. Lorsqu'un jour, en forêt, il rencontra des chevaliers, il les prit pour des Dieux et tomba à genoux devant eux. Puis il raconta cette rencontre à sa mère et lui avoua qu'il voulait lui-même devenir chevalier. Alors sa mère l'habilla en fou et le laissa partir. Le jeune homme s'en alla donc et il eut toutes sortes d'aventures. Quant à Herzeloïde, désolée du

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départ de son fils qui ne lui avait même pas fait un signe d'adieu, elle mourut le cœur brisé – épisode qu'on peut qualifier de sentimental mais qui a un sens profond.

Après avoir longtemps erré et s'être distingué par ses vertus de chevalier, Parsifal arriva au château du Graal. La meilleure description que nous ayons de cette arrivée de Parsifal au château du Graal se trouve chez Chrétien de Troyes.

Parsifal arrive donc dans un endroit isolé où il rencontre tout d'abord deux hommes dans une barque. L'un rame, l'autre pêche. Il les interroge et ces hommes lui parlent du Roi-Pêcheur qu'il voit ensuite lorsqu'il arrive au château du Graal. Ce Roi-Pêcheur, qui est déjà âgé et faible, ne peut quitter son lit. Tout en causant avec Parsifal, il lui tend une épée, cadeau de sa nièce. Alors entre dans la salle un valet qui tient une lance sanglante dont le sang coule jusque sur sa main, puis une jeune fille qui porte le Saint Graal comme une coupe. Un tel rayonnement sort de ce que contient le Graal que toutes les lumières de la salle en sont éclipsées, comme la lumière des étoiles est éclipsée par celle du soleil et de la lune. Et nous apprenons que dans ce Graal se trouve la seule chose dont se nourrisse le vieux père du Roi-Pêcheur qui est dans une autre pièce et qui ne touche pas aux plats abondants servis pendant le repas auquel prennent part le Roi-Pêcheur et Parsifal. Ceux-ci se nourrissent d'aliments terrestres. Mais à chaque nouveau service – comme nous dirions aujourd'hui – le Graal passe devant eux avant qu’on aille dans l’autre chambre en faire le service au vieux père du Roi Pêcheur, à qui suffit cette seule nourriture venue du Graal

Parsifal, fidèle à la recommandation que lui avait faite Gurnemanz de ne pas poser trop de questions, ne demande pas pourquoi la lance saigne, ni ce que signifie la coupe du Graal dont il ne connaît naturellement pas le nom. On l'installe alors pour la nuit, nous dit Chrétien de Troyes, dans la salle où tout cela s'est passé. Il se promet de poser des questions le lendemain, mais au matin il trouve le château complètement vide ; il n'y a plus personne. Il appelle en

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vain. Il s'habille alors et en sortant il trouve son cheval tout sellé. Croyant tout le monde à la chasse, il veut y aller aussi pour éclaircir le mystère du Graal. Et lorsqu'il passe le pont-levis, celui-ci se relève si vite que le cheval doit faire un bond pour ne pas tomber dans le fossé.

Or Parsifal ne retrouve personne de tous ceux qu'il avait vus la veille dans le château. Il continue donc sa route et c'est alors qu'il voit dans un bois isolé une jeune fille qui tient sur ses genoux son fiancé mort qu'elle pleure. C'est elle qui, d'après Chrétien de Troyes, est la première à lui dire qu'il aurait dû poser des questions au sujet des merveilles dont il a été témoin dans le château du Graal et voir l'effet que ces questions auraient eu.

Parsifal fait encore de nombreux voyages et arrive un Vendredi Saint chez un ermite du nom de Trevericunt qui lui apprend, entr’autres choses, qu'il est maudit parce qu'il a négligé de faire ce qui aurait assuré le salut du Roi-Pêcheur, c'est-à-dire de poser des questions sur les mystères du Graal.

Or, tandis que je m'efforçais de suivre Parsifal chez l'ermite, une des paroles dites par celui-ci me fit une profonde impression. Cette parole, qui ne figure nulle part sous la forme que je lui donne d'après mes investigations spirituelles mais dont je crois pouvoir garantir l'authenticité, c'est celle que l'ermite dit à Parsifal après avoir attiré son attention sur le Mystère du Golgotha dont Parsifal savait peu de chose bien qu'il fût arrivé à l'ermitage un Vendredi-Saint. Voici ce que lui dit le vieillard : « Pense à ce qui s'est passé lors du Mystère du Golgotha. Lève les yeux vers le Christ sur la croix lorsqu'il dit à Saint Jean : « Voici ta mère » et vois que dès cette heure, « le disciple la prit chez lui ». Mais toi, tu as abandonné ta mère et c’est à cause de toi qu'elle a quitté ce monde ».

Parsifal ne comprend pas très bien le rapprochement, mais ces paroles lui sont dites dans ce que j'appellerai l'intention spirituelle qu'elles agissent sur son âme comme une image. Le fait qu'il a abandonné sa propre mère doit trouver une

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compensation karmique dans l'image de Saint Jean qui lui n'a pas abandonné la Vierge-Mère.

Nous apprenons ensuite que Parsifal reste quelque temps chez l'ermite, puis qu'il se met de nouveau à la recherche du Graal. Il le découvre peu avant la mort du vieil Amfortas, le Roi-Pêcheur. Et c'est alors que les chevaliers de la sainte Confrérie du Graal viennent à sa rencontre en disant : « Ton nom brille sur le Graal. Tu es le futur souverain, le roi du Graal, car ton nom est apparu brillant sur la coupe sacrée ». Et Parsifal devient le roi du Graal.

Ainsi le nom de Parsifal se trouve sur la coupe sacrée qui brille d'un reflet d'or et qui contient une hostie. Il s'agissait donc pour moi de trouver cette coupe ; mais je fus tout d'abord induit en erreur et cela par suite d'une circonstance particulière. Lorsqu'on fait des recherches occultes, il m'a toujours paru nécessaire – je le dis en toute simplicité – de ne pas seulement tenir compte de ce qui provient directement des sources occultes, mais aussi, s'il s'agit d'un problème important, de ce qui a été découvert par les méthodes ordinaires. Je suis d'avis dans ce cas de ne pas négliger ce que dit l'érudition officielle, d'y faire consciencieusement appel, cela afin de rester en quelque sorte sur la terre et de ne pas se perdre dans les nuées. Mais voilà que dans le cas présent, cette érudition m'a induit en erreur. C'est justement par ses affirmations que j'ai été tout d'abord détourné de la bonne voie, car elle prétend que lorsque Wolfram von Eschenbach a commencé à composer son Parsifal, il a reconnu s'être servi des œuvres de Chrétien de Troyes et d'un certain Kyot. Or ce Kyot reste introuvable pour la recherche extérieure si bien qu'on le considère comme ayant été inventé par Wolfram von Eschenbach, comme si celui-ci avait voulu rattacher à une autre source tout ce qu'il a ajouté au récit de Chrétien de Troyes. L'érudition officielle admet tout au plus que ce Kyot aurait copié le texte de Chrétien de Troyes et que Wolfram von Eschenbach aurait repris le récit d'une façon un peu fantaisiste.

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On aboutit ainsi à négliger plus ou moins la voie qui passe par Kyot qu'on regarde comme pure invention. Or – il y a de ces rencontres karmiques – à l'époque où j'étais induit en erreur par ces affirmations, il se passa autre chose et pour vous l'expliquer, il faut que je revienne sur un fait dont j'ai souvent parlé, soit dans « Science occulte », soit dans des conférences.

Les différentes époques qui se sont écoulées avant le Mystère du Golgotha, avant la quatrième époque post-atlantéenne, se répètent d'une certaine façon après cette quatrième époque. Ainsi la troisième se retrouve dans la cinquième qui est la nôtre, la seconde se retrouvera dans la sixième et la première, celle des saints Rishis, dans la septième, comme je l'ai souvent expliqué.

Il m'est devenu de plus en plus évident, après de nombreuses années de recherches, que de nos jours a lieu une véritable renaissance de l'astrologie de la troisième époque, astrologie qui a été transformée par l'impulsion du Christ. Il faut aujourd'hui, bien que tout autrement qu'on le faisait autrefois, faire des recherches dans le domaine des astres ; l'écriture des étoiles doit à nouveau nous dire quelque chose. Or, l'idée de cette nouvelle découverte de l'écriture stellaire et d'autre part les mystères liés à Parsifal se sont unis dans mon esprit d'une façon si curieuse que j'ai été conduit à voir que les deux choses étaient en rapport l'une avec l'autre. Une image s'est alors dressée devant moi, image formée pendant que je m'efforçais de suivre Parsifal en esprit sur la route qui le mène au Graal après avoir quitté Trevericunt. Cette rencontre avec l'ermite nous est racontée par Chrétien de Troyes d'une façon si belle, si émouvante que je voudrais vous en lire un passage :

« Il rend la bride à son cheval Et il soupire du fond du cœur ; Car, devant Dieu il se sent coupable Et le repentir gonfle sa poitrine. Pleurant, il va par la forêt Et s'arrête devant l'ermitage ;

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De cheval il descend Et pose son arme à terre. Dans une petite chapelle il trouva Le saint homme en grand'peine. Devant lui, il s'agenouille Et l'eau qui des yeux lui dégoutte Coule sans arrêt jusqu'au menton, Tandis qu'en un geste d'enfant Il joint devant lui les mains Pour réclamer un réconfort. « Entends ma confession repentante : Cinq ans durant, je fus insensé Au point d'avoir vécu sans foi Et n'avoir cherché que le mal ». - « Dis-moi, pourquoi as fait cela ? Prie Dieu qu'il te laisse encore Approcher de la sainte légion ». - « Seigneur, chez le Roi-Pêcheur, Je fus une fois et vis la lance Dont le fer saigne sans doutance Et, de cette goutte de sang Qu'à la pointe du fer brillant Je vis pendre, je ne m'enquis point Et du Graal que j'y vis, Ne sais à qui on le servit. J'en eus depuis si grand' douleur Que j'eusse voulu être mort. J'oubliai le Seigneur au point Que, depuis, merci ne lui criai point » - « Ah cher ami, fait le preud'homme, Dis-moi, comment t'appelles-tu ? » - Et lui dit : « Perceval, Seigneur ». A ces mots, le preud'homme soupire Qui a reconnu ce nom Et dit : « Frère, beaucoup t'a nui Un péché dont tu ne sais mot....... »

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Ici se placent les entretiens qui ont lieu entre l'ermite et Perceval dont j'ai parlé plus haut. Je cherchais donc à suivre ce Perceval lorsqu'après avoir quitté l'ermite, il retourne au Graal. Il me semblait souvent le voir en esprit, chevauchant de jour et de nuit, absorbé de jour par la nature et de nuit par les étoiles comme si celles-ci parlaient à son inconscient, lui prédisant en quelque sorte ce qu'allaient lui dire les chevaliers du Graal : « Ton nom brille sur le Saint Graal ».

Perceval ne savait évidemment pas comment interpréter ce qui lui venait ainsi des astres ; cela restait inconscient chez lui et c'est pourquoi on a tant de peine à le découvrir, malgré tous les efforts faits pour le comprendre au moyen de l'investigation spirituelle.

Je suis ensuite revenu à Ryot ; quelque chose que Wolfram von Eschenbach dit de lui me faisait une profonde impression et je l'ai rapproché de « Ganganda graïda ». Ce rapprochement allait de soi. J'ai dû aussi le rapprocher du tableau de la femme qui tient son fiancé mort sur ses genoux, un jour où je suis tombé sans le vouloir sur ces mots dits par Kyot : « Er jach, ez hiez ein dine der Graal » (Il vit quelque chose qui s'appelait Graal). Ici la recherche exotérique elle-même nous révèle comment Kyot en est arrivé à dire ces mots. Il eut dans ses mains un livre de Flegetanis en Espagne. C'est un livre d'astrologie. Il n'y a pas de doute que Kyot est celui qui, stimulé par Flegetanis – par celui qu'il appelle ainsi et chez qui revit une certaine connaissance de l'écriture stellaire – stimulé donc par cette reviviscence d'astrologie, « voit la chose qui s'appelle Graal ». Je savais maintenant qu'il ne fallait pas abandonner la trace de Kyot, car il nous met sur une piste importante pour la recherche spirituelle et, en tous cas, il a vu le Graal.

Mais où donc est le Graal qu'on doit retrouver aujourd'hui pour y lire le nom de Parsifal, où donc est-il ? Mes recherches m'avaient conduit à voir que c'est dans l'écriture des étoiles qu'il faut le trouver – ou du moins le nom. Un jour – que je considère comme ayant eu pour moi une grande importance – je découvris enfin où se trouve en réalité la coupe au reflet d'or et, s'exprimant par elle dans

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son symbole stellaire, le mystère du Graal. Dans l'écriture des étoiles, je vis ce que chacun peut d'ailleurs voir, bien qu'il n'en découvre pas tout de suite le sens. Car un jour que je poursuivais de ma vision intérieure le croissant de la lune au reflet d'or qui brille au ciel tandis que la partie sombre de l'astre est un grand disque à peine visible, je compris que j'avais devant moi, dans cette lune au reflet d'or, la coupe qui renferme « Ganganda graïda », la nourriture qui vient du ciel, la grande hostie, le disque sombre, celui que le regard superficiel ne voit pas dans la lune mais que distingue une observation plus attentive. Car ce qu’on voit alors, c’est le disque sombre et, en lettres admirables de l'écriture occulte, le nom de Parsifal écrit sur le croissant de lune !

Voilà, mes chers amis, ce qu'est l'écriture des étoiles. Vue sous son véritable jour, la lecture de cette écriture peut être révélatrice pour notre cœur et notre intelligence, même si elle n'élucide pas entièrement le secret de Parsifal, le secret du Graal. Nous en reparlerons dans la prochaine conférence.

source : wikipedia

1 : nouvelle lune

2 : premier croissant

3 : premier quartier

4 : lune gibbeuse (bossue) croissante

5 : pleine lune

6 : lune gibbeuse décroissante (c’est ici que renvoie la page 19)

7 : dernier quartier

8 : dernier croissant

9 : nouvelle lune.

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LA NOUVELLE « QUÊTE DU GRAAL »

Conférence donnée par Rudolf Steiner le2/01/2014 à Leipzig dans le cycle « Le Christ et le monde spirituel ». Traduction sur base de Henriette Waddington – 1954

Le nom du Graal inscrit au ciel. - La force physique du Soleil reflétée par le croissant lumineux, - sa force spirituelle par le disque obscur: la coupe du Graal en rapport avec le Christ cosmique. - La fête de Pâques et la nourriture de rajeunissement. - La date de Pâques en rapport avec un fait astronomique. EV A et IAHVEH et l'élément féminin de l'humanité. - La voyance christifiée des sibylles apparaît de nouveau: Jeanne d'Arc, transformant le destin de l'Europe, - récit d'un témoin oculaire du 15' siècle, - texte de Képler de 1607, révélant les rapports du céleste et du terrestre. - Parsifal et la blessure d'Amfortas. - Les discussions théologiques et philosophiques, obstacles à la véritable connaissance du Christ, - l'âme innocente de Parsifal aborde en toute pureté le Mystère du Golgotha. - La Mère lunaire, la nouvelle Eve, porte le Christ Esprit solaire. - Nouvelle sagesse consciente dans l'Homme: unité religieuse de l'orient et de l'occident.

Dans la dernière conférence, je me suis efforcé de vous présenter ce que je pouvais vous dire au sujet du mystère du Graal et de ce qui s'y rattache, cela d'une façon qui vous montre comment certaines choses se révèlent peu à peu à l'investigateur spirituel. Je ne vous ai pas caché les difficultés que celui-ci doit affronter avant d'en arriver à ce qu'on peut appeler un résultat. Il va de soi que je sais très bien tout ce que notre psychologie moderne, si superficielle, peut dire contre un exposé de ce genre. Je connais toutes les objections qu'on peut faire en évoquant les associations d'idées, les représentations subconscientes, etc... Si j'ai tenu malgré tout à vous faire cet exposé sans artifice, c'est parce qu'il importe justement pour vous de savoir que les résultats auxquels on arrive par la recherche spirituelle ne peuvent être acquis qu'une fois vaincus tous les obstacles dont je

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vous ai parlé. Le résultat final d'une investigation spirituelle qui, conformément à une loi à laquelle j'ai souvent fait allusion, peut très bien se révéler comme étant une réalité, ne s'obtient nullement en associant des idées, comme on pourrait le croire ; ces idées sont des sortes de messagers qui mènent au résultat final mais n'ont rien à voir avec lui.

Je vous ai donc dit, mes chers amis, qu'il y a réellement au ciel une écriture, qui n'est pas elle-même le Graal, ne représente même pas le Graal. Ce n'est pas le Graal même, – j'y insiste expressément – qui se voit dans l'écriture du ciel mais seulement son nom. En parlant du croissant doré de la lune d'où sort, comme chacun peut l'observer avec un peu d'attention, la partie sombre de l'astre bien distincte du croissant lumineux, je vous ai dit que le nom de Parsifal s'y trouve inscrit en lettres occultes.

Mais avant de poursuivre ces considérations et d'interpréter cette image céleste, il faut que j'attire, votre attention sur un fait important. L'aspect du croissant lunaire est dû à ce que les rayons solaires physiques viennent se heurter à une partie de la lune. La lune est éclairée du côté où luit le soleil et c'est cette partie éclairée qui apparaît comme une coupe au reflet d'or. L'hostie sombre y repose : physiquement, c'est la partie non éclairée de la lune, celle que les rayons solaires ne peuvent pas atteindre. Spirituellement, c'est encore autre chose.

Quand les rayons du soleil qui tombent sur une partie de la lune sont réfléchis et brillent d’un éclat d'or, quelque chose pénètre vraiment dans la matière physique sans être arrêté par elle : l'élément spirituel qui vit dans les rayons solaires. La force spirituelle du soleil n'est ni arrêtée ni réfléchie par la matière physique comme l'est un rayon physique. Elle passe à travers, si bien que le disque sombre qui repose sur la coupe d'or contient réellement la force spirituelle du soleil. On peut donc voir dans la partie sombre de la lune la force spirituelle du soleil, tandis que dans le croissant lumineux c'est sa force physique que les rayons réfléchis rendent visible. Ainsi, peut-on dire du soleil que son esprit repose en vérité dans la coupe lunaire.

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Rassemblons maintenant tout ce que nous savons au sujet de cet esprit du soleil et de son rapport avec le Christ. Le rôle physique de la lune nous apparaîtra alors comme un symbole important. Car du fait que la lune réfléchit les rayons du soleil et qu'elle devient par là une coupe dorée, elle nous apparaît comme le support de l'esprit solaire ; celui-ci y repose sous la forme d'un disque, d'une hostie.

Rappelons-nous d'autre part que, d'après la légende de Parsifal, l'hostie qui descend du ciel se poser sur le Graal est renouvelée tous les Vendredis saints, donc au moment des fêtes de Pâques. Une nourriture de rajeunissement descend dans la coupe à Pâques. C'est à Pâques que Perceval, grâce à l'ermite, retrouve le chemin du Graal. Le « Parsifal » de Richard Wagner rappelle lui aussi toute la signification de cette fête pour le Graal.

Vous savez que la date de Pâques est fixée d'après une très ancienne tradition qui se rattache à l'action exercée par le Christ dans les profondeurs de l'âme, cette action dont je vous ai parlé. En effet, quel jour cette fête tombe-t-elle ? Elle tombe le dimanche qui suit la pleine lune de printemps, c'est-à-dire quand le soleil, dont la force recommence à croître (symbole pour le Christ), a son jour, son dimanche, après cette pleine lune. Or quel est l'aspect de la pleine lune dans le ciel au moment de Pâques ? Comment est-elle toujours à ce moment-là ? Elle vient d'être pleine, elle commence donc à décroître sous la forme d'un croissant. Une partie sombre devient visible (voir ci-dessus page 16) ; il s'y trouve quelque chose de l'esprit solaire qui vient de reprendre sa force printanière, c'est-à-dire que l'image du Saint Graal apparaît au ciel juste au moment de la fête de Pâques. Il faut qu'il en soit ainsi pour qu'à Pâques chacun puisse contempler au ciel l'image du Graal. C'est pourquoi la date de Pâques a été fixée de cette façon, d'après une tradition des plus anciennes.

Essayons maintenant de voir comment est née la légende de Parsifal en rapport avec ce qui se passait dans les profondeurs des âmes. Nous savons déjà que la force qui s'extériorisait chez les Sibylles dut être tempérée,

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transformée par l'impulsion du Christ et qu'ainsi apaisée, modérée, il faut maintenant qu'elle réapparaisse peu à peu pour servir de support à la spiritualité des temps modernes. On peut se demander si Parsifal (ou Perceval comme l'appelait Chrétien de Troyes) a pu percevoir quelque chose de la force christique qui agissait ainsi dans le tréfonds des âmes.

Revenons à ce qui caractérise la « géologie » des anciens Hébreux, car on ne comprend vraiment l'esprit de ce peuple que si l'on voit bien qu'il s'est toujours tenu à la nature géologique de sa révélation. Je vous ai déjà montré à quel point il est évident que l'origine de cette révélation se trouve dans la vie spirituelle qui imprime à la terre son mouvement et son activité.

Ceux qu'inspire cette révélation s'efforcent toujours de refouler la force sibylline qui agit dans les éléments sous l'influence des astres. Cette force avait encore droit de cité à l'époque chaldéo-égyptienne dans l'ancienne « astrologie ».

Car l'humanité d'alors possédait un tel héritage de spiritualité primitive que lorsqu'elle s'abandonnait de toute son âme aux éléments, les révélations de l'écriture stellaire étaient pour elle bienfaisantes.

Mais, à la quatrième époque, la vertu des astres s'était en quelque sorte retirée des éléments qui entourent la terre, qui l'enveloppent d'atmosphère.

Plus le temps passait, plus les esprits informés devaient se dire : « Méfions-nous de ce qui descend des étoiles dans les éléments, car c'est ce qui inspire les Sibylles ; or celles-ci ne sont plus aujourd'hui à leur place ». L'impulsion du Christ s'étant répandue dans l'aura de la terre, les forces des Sibylles devaient en effet être harmonisées et rendues à nouveau capables de transmettre des révélations authentiques. L'ancien Hébreu qui comprenait ces choses ne levait donc pas volontiers les yeux vers les étoiles lorsqu'il désirait obtenir une communication de l'esprit. Il s'en tenait à Iahveh qui est lié à l'évolution de la terre et n'est devenu une divinité lunaire que pour favoriser cette évolution,

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comme vous le trouverez expliqué dans « Science occulte ». Il a assumé les fonctions d'un Dieu lunaire. On voit nettement, par les fêtes lunaires des Juifs, que le Seigneur de la terre rayonne symboliquement de la lune. « N'allez pas plus loin », disait-on alors aux jeunes. « Contentez-vous de ce que Iahveh nous révèle dans son symbole lunaire. N'allez pas plus loin, car ce n'est pas le temps de recevoir des éléments autre chose que ce qui s'exprime dans ce symbole lunaire. Vous rencontreriez les forces illicites de la Sibylle ».

Si l'on résume en un mot toutes les forces naturelles que la terre a héritées des anciennes phases de l'évolution, phases saturnienne, solaire, lunaire, on peut en voir le symbole chez les Hébreux dans les sons E. V. A. (Les voyelles ne sont jamais précisées en hébreu). Ajoutez à EVA ou EVE ce qui désigne l'Entité divine qui, pour les Hébreux, dirige les destinées de la terre, le I, et vous avez la forme de mot : IEVE-IAHVEH. Ce mot réunit le Seigneur qui régit la terre et dont le symbole est la lune à ce que la terre a reçu de la dernière phase de l'évolution, la phase lunaire. Le Seigneur de la terre uni à la Mère de la terre dont les forces proviennent de l'ancienne Lune, c'est IAHVEH.

Ainsi, de l'antiquité hébraïque nous vient la connaissance de l'union mystérieuse de la terre avec les forces lunaires dont les restes subsistent d'une part dans la lune que connaît l'astronomie, d'autre part, pour ce qu'elles ont d'humain, dans l'élément féminin de l'humanité. L'union du Seigneur de la terre avec la Mère lunaire se révèle déjà à nous dans le nom de Iahveh.

* * *

Je voudrais maintenant vous citer deux faits qui vous montreront de quelle façon les forces des Sibylles se sont transformées sous l'influence de l'impulsion christique telle que celle-ci agit dans les profondeurs inconscientes de la vie psychique.

J'ai déjà eu l'occasion de parler de Jeanne d'Arc, la Pucelle d'Orléans dont on peut dire qu'elle a été une Sibylle

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transformée par l'impulsion du Christ. J'ai montré quelle influence considérable elle a exercé sur les destinées de l'Europe, cela sous l'effet de ses inspirations qui sont entièrement dues à l'impulsion du Christ et dont les premières remontent à l'automne de 1428. L’histoire officielle elle-même nous apprend que ces destinées eussent été tout autres si l'intervention de la Pucelle d'Orléans ne s'était pas produite à cette époque et seul un auteur aussi plein de préjugés matérialistes qu'Anatole France a pu nier qu'un élément mystérieux se soit alors introduit dans l'histoire. Je ne peux pas m'étendre ici sur les nombreux textes où ceux qui ont suivi ces conférences pourraient cependant trouver la preuve que la Pucelle d'Orléans avait bien quelque chose d'une Sibylle moderne.

Nous sommes au XVe siècle. C'est le moment où commence la cinquième époque post-atlantéenne, époque où la force du Christ doit remonter peu à peu des profondeurs inconscientes de l'âme. Qu'elle est douce et imprégnée de ce que l'âme a de plus noble, la force sibylline qui fait son apparition chez Jeanne d'Arc ! Je vais vous lire à ce propos une lettre écrite par quelqu'un qui fut témoin des événements. On y voit quelle impression la nature sibylline de la Pucelle faisait sur ceux dont le cœur et l'intelligence y étaient sensibles. Un personnage de l'entourage du Roi que la Pucelle a délivré écrit, après avoir raconté ce qu'elle a fait :

« La Pucelle a fait tout cela et bien d'autres choses et, avec l'aide de Dieu, elle en fera encore de pl1,ls grandes. La demoiselle est belle et son maintien viril; elle parle peu et montre une intelligence remarquable; en parlant, elle a une voix agréable, douce et féminine. Elle se nourrit sobrement et boit peu de vin. Elle aime les beaux chevaux et les belles armes. Elle se plaît parmi les guerriers et les nobles. Elle fuit les conversations et les réunions nombreuses. Elle est souvent en larmes mais un visage joyeux lui plaît; elle est capable d'un labeur ininterrompu et supporte si vaillamment son armure qu'elle peut rester six jours et

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six nuits de suite sans l'ôter. Elle dit que les Anglais n'ont aucun droit à la France; c'est pourquoi Dieu l'a envoyée dit-elle afin de les battre et les chasser, mais seulement après les avoir sommés de s'en aller. Elle manifeste le plus grand respect pour le roi; elle dit qu'il est aimé de Dieu et particulièrement protégé; c'est pourquoi il doit être maintenu. Du Duc d'Orléans, votre neveu, elle dit qu'il sera libéré d'une façon extraordinaire mais seulement après que les Anglais qui le retiennent prisonnier auront été avertis d'avoir à le rendre.

Enfin, illustre Prince, pour clore mon rapport, je vous dirai que plus de choses admirables se passent et se sont passées que je ne puis vous en écrire ou raconter. Pendant que je vous écris, la dite Pucelle est déjà partie pour les environs de la ville de Reims en Champagne où le roi se rend aussi en toute hâte pour se faire oindre et couronner avec l'aide de Dieu.

J'ai l'honneur de vous saluer, puissant Seigneur, et j'adresse au Tout-Puissant mes prières afin qu'il vous protège et exauce vos vœux ».

Ecrit à Biteromis, le 21" jour du mois de juin. « Votre humble serviteur,

Percival. seigneur de Boulaminth, conseiller et chancelier du roi de France et de Son Altesse le Duc d'Orléans, séneschal du roi, né en Berry

Voilà ce qu'un homme du nom de Percival écrit à propos de la Pucelle d'Orléans. Quand on lit cette lettre, on sent que c'est la description d'une Sibylle qui a reçu l'influence du Christ.

L'autre fait que je voulais vous signaler se situe aussi au début de l'époque moderne, la cinquième époque post-atlantéenne. Je voudrais attirer votre attention sur ce qu'a écrit un homme qui sentait naître en lui ce qu'allait apporter la nouvelle époque Il sentait inconsciemment qu'une ère nouvelle allait permettre à l'ancienne astrologie de renaître

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sous une forme différente, sous une forme christique. Il pensait que tout en étant fidèle à l'impulsion du Christ, on allait avoir le droit de consulter les astres et d'en déchiffrer l'écriture. Cet homme, vous allez le voir, était profondément convaincu que la terre n'est pas seulement ce que veut nous faire croire la géologie matérialiste d'aujourd'hui, c'est-à-dire purement physique, minérale. Il pensait que la terre est un être vivant qui n'a pas seulement un corps, mais une âme. Il sentait – bein qu'il ne l'ait pas dit sous cette forme car la science spirituelle n'existait pas à son époque – il sentait que l'impulsion du Christ a été reçue par l'âme, par l'aura de la terre et que celui qui participait par son âme à cette aura et à l'impulsion du Christ pouvait lever les yeux vers les astres pour y lire ce qui s'y trouve écrit. C'est en effet ce qu'ont fait certains.

Et, bien que cela ait entraîné beaucoup de superstitions chez les astrologues d'alors, nous n'en voyons pas moins cet homme qui est en contact étroit avec toute la vie culturelle de l'époque naissante, s'exprimer comme suit:

« Les innombrables variations et les phénomènes qui ont lieu dans et sur la terre sont si bien réglés et si précis qu'on ne peut les attribuer à une cause aveugle et puisque les planètes ellesmêmes ne savent rien des angles que leurs rayons font avec la terre, il faut. bien que celle-ci ait une âme. La terre est un animal ».

Il ne veut pas dire un animal au sens habituel du mot, mais un organisme vivant.

« On retrouve en elle des analogies avec les parties du corps de l'animal. Les plantes et les arbres sont ses cheveux, les filons métalliques ses veines, l'eau des mers son breuvage. La terre a une force constructrice, une espèce d'imagination, des mouvements, certaines maladies et les marées sont sa respiration. L'âme de la terre semble être une espèce de flamme, ce qui explique la chaleur souterraine et le fait qu'il n'y a pas de reproduction sans chaleur. Une certaine image du

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Zodiaque et du firmament tout entier a été imprimée par Dieu dans l'âme de la terre.

Ceci crée un lien entre le céleste et le terrestre ; c'est ta cause d'une sympathie entre le ciel et la terre ; l'image originelle de tous les mouvements, de toutes les activités de la terre y a été implantée par Dieu, le Créateur. L'âme est au centre de la terre ; elle envoie des images d'elle-même dans toutes les directions et elle ressent de cette façon toutes les variations harmoniques de son entourage. Il en est de cette âme de la terre comme des âmes humaines. Toutes ses idées, les raisonnements mathématiques par exemple, l'âme les tire d'elle-même, sans quoi elle n'atteindrait pas à ce haut degré de certitude et de précision.

Les planètes et leurs aspects ont de l'influence sur les facultés de l'âme humaine. Ils provoquent des mouvements intérieurs et des passions de toutes sortes et par là, ils causent souvent des actions et des événements horribles. Ils ont de l'influence sur la conception, sur la naissance et par là-même sur le tempérament et le caractère des individus ; c'est sur ce fait que repose une grande partie de l'astrologie.

Il est probable que du soleil ne rayonne pas seulement de la lumière et de la chaleur dans l'espace mais qu'il est aussi le centre, le siège de la raison pure et la source de l'harmonie du monde. Et toutes les planètes ont une âme...

Une merveilleuse et admirable harmonie règne dans toute la Création, aussi bien dans le monde sensible que dans le supra-sensible, dans les idées que dans les choses, dans le domaine de la nature que dans celui de la Grâce. Cette harmonie se réalise aussi bien dans les choses elles-mêmes que dans leurs rapports. L'harmonie supérieure, c'est Dieu et il a mis son image dans toutes les âmes sous la forme d'une harmonie intérieure.,Les nombres, les figures géométriques, les astres, la nature tout entière s'accordent parfaitement

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avec certains mystères de la religion chrétienne. Comme il y a par exemple dans l'espace trois corps immobiles : le soleil, les étoiles fixes et l'élément intermédiaire, tout le reste étant en mouvement, ainsi en est-il du Dieu unique : Père, Fils et Saint-Esprit. La sphère représente également la Trinité entr'autres choses : Le Père, c'est le centre, le Fils la périphérie, l'Esprit l'égalité de distance entre le centre et la périphérie, le rayon.

S'il n'y avait ni esprits, ni âmes, il n'y aurait nulle part d'harmonie. Dans les âmes humaines se trouvent des prédispositions harmonieuses d'une infinie variété. La terre tout entière a une âme et c'est ce qui permet la grande harmonie qui règne aussi bien sur la terre même qu'entre elle et les astres. Cette âme agit à travers tout le corps de la terre mais elle a son centre dans certains endroits, tout comme l'âme humaine a son centre dans le cœur ; et de là se répandent comme d'un foyer ou d'une source les influences qu'elle exerce sur l'océan et l'atmosphère. De là vient la sympathie entre la terre et les étoiles, de là vient la régularité des phénomènes naturels. Que la terre ait réellement une âme, l'observation du temps et des aspects du ciel qui sont toujours la cause des intempéries le montre d'une façon très nette. Lorsque dominent certains aspects, certaines constellations, l'air est toujours agité. si ces constellations sont absentes ou n'agissent qu'en passant, l'air reste calme ».

Voilà ce qu'écrit en 1607, à l'aube de la nouvelle époque, quelqu'un dans l'esprit duquel renaît une astrologie toute imprégnée de l'impulsion du Christ et dont l'astrologie superstitieuse n'est que l'ombre. Voilà ce qu'écrit un homme de grande piété, un homme qui sait que les forces émanant du monde élémentaire sont devenues – d'abord pour le bien, ensuite pour le mal – ce que nous appellerions des forces sibyllines. Car cet homme dit, en parlant des Esprits qui font communiquer ]es astres et la terre, qu'ils se fixent dans les éléments terrestres et atmosphériques :

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« On ne peut nier qu'autrefois ces Esprits émettaient des oracles par l'intermédiaire d'idoles, d'arbres, de bosquets, de grottes, d'animaux, etc... et que l'art divinatoire basé sur le vol des oiseaux n'était pas seulement fait pour duper les simples. Ces Esprits agissaient dans la direction suivie dans l'atmosphère par les oiseaux, ce qui permettait, avec l'aide de Dieu, de prédire certaines choses à l'avance. De nos jours encore, on connaît des exemples d'oiseaux de mauvais augure, comme le hibou, le vautour, l'aigle, le corbeau, mais ces cas se présentent d'autant plus rarement qu'on les regarde avec mépris. Car les Esprits ne peuvent supporter d'être traités avec mépris, comme ils le mériteraient cependant d'après la loi divine et la doctrine chrétienne. Alors ils s'enfuient et se taisent. Dès le commencement, le Menteur a parlé par la voix d'un animal et s'est adressé à Eve sous la forme du serpent, de sorte qu'il a perverti tout le genre humain. Et depuis l'habitude est restée : toutes les fois que ces Esprits ont communiqué avec les hommes au moyen de voix ou de pressentiments, par l'intermédiaire des corps et des migrations d'animaux, ils ont abusé de ce pouvoir, se sont approprié l'hommage dû à la Divinité, trompant ainsi les pauvres humains. Bien que le Christ soit venu pour détruire l'œuvre du Démon et qu'il ait imposé silence à ces Esprits, bien que ceux-ci aient perdu leurs statues, leurs bois, leurs grottes et la terre qu'ils ont longtemps possédée, ils n'en sont pas moins présents ici et là dans l'air qu'ils remplissent de leurs cris avec la tolérance divine ; souvent il leur arrive d'être les instruments de la discipline de Dieu, c'est souvent par eux qu'il nous fait savoir certaines choses ».

Ici cet homme fait allusion discrète à la façon dont les révélations spirituelles s'imprègnent de l'impulsion christique car on peut vraiment dire qu'il agit dans l'esprit du Christ. Il parle donc en 1607 de certaines transformations qui ont eu lieu dans le monde spirituel. Et qui donc est cet homme ? Serait-ce quelqu'un qui n'a pas voix au chapitre, quelqu'un

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dont on puisse négliger l'opinion ? Non, c'est un homme sans qui l'astronomie et la physique modernes n'existeraient pas, c'est Jean Képler. Et l'on voudrait conseiller à ceux qui s'intitulent aujourd'hui matérialistes ou monistes et qui mettent Képler au nombre de leurs idoles, de relire ces passages et d'en faire leur profit. Les plus grandes lois de l'astronomie, les trois lois dites de Képler qui dominent toute l'astronomie d'aujourd'hui sont son œuvre. Et vous voyez pourtant comment il parle de ce qui pénètre peu à peu dans l'évolution terrestre avec la cinquième époque postatlantéenne. Il faut en effet qu'on s'habitue de nouveau, mais en s'inspirant de l'impulsion du Christ, à reconnaître les activités spirituelles qui sont en relation avec les astres.

Voyons maintenant à quel moment – d'après la tradition la plus tardive, celle de Wolfram d'Eschenbach,– Parsifal est entré, ignorant et incapable de poser des questions, dans le château du Graal. A quel moment son arrivée a-t-elle eu pour effet de réveiller la blessure d'Amfortas ? La légende nous dit que c'est à une époque saturnienne ; Saturne et le Soleil conjoints culminent alors dans le signe du Cancer. Ainsi se trouvent précisés, jusque dans les détails, les effets du rapport qui existe entre la terre et les astres. C'était donc une époque saturnienne

Sii nous cherchons maintenant de quelle façon Parsifal acquiert peu à peu la connaissance, que voyons-nous ? Parsifal est ignorant de certaines choses. De quelles choses ? Il a grandi dans l'ignorance. Mais au sujet de quoi ? Nous avons vu que l'impulsion du Christ s'était propagée d'une façon pour ainsi dire souterraine dans les profondeurs de l'âme. A la surface, les discussions théologiques allaient leur train. Elles allaient aboutir à ce qui devait constituer le christianisme officiel. Parsifal, tel que le décrit la légende, ne sait absolument rien de tout ce courant extérieur. Il a été maintenu à l'écart de ce qui se passait à la surface de l'histoire. Car il devait l'ignorer. S'il parvient à la connaissance, c'est par des sources jaillissant des régions profondes de l'âme, comme nous l'avons vu dans la dernière conférence : tout d'abord, il repart du château du Graal dans

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l'ignorance et rencontre la jeune fille qui pleure son fiancé ; puis il arrive un vendredi saint chez l'ermite qui le met en rapport avec des forces mystiques ; enfin la force même du Graal agit sur lui. Il est donc de ceux qui ne savent rien de ce qui s'est passé dans la conscience superficielle ; il est mis en contact avec des sources subconscientes qui vont remonter à la surface pendant la nouvelle époque et il devra agir sous leur inspiration. Il est de ceux dont le cœur, dont l'âme, n'ayant eu aucun rapport avec ce que le monde extérieur apporte à l'homme, doit aborder le secret du Graal en toute pureté. C'est avec les forces les plus hautes, les plus pures, les plus nobles de son âme qu'il doit aller au devant du secret du Graal. Et il faut qu'il rencontre quelqu'un qui n'a pas su développer les forces de l'âme qu'il faut posséder pour faire l'expérience du Graal. Cet homme est Arnfortas. Or, Amfortas, bien qu'ayant été choisi comme gardien du Graal, a succombé, nous le savons, aux forces inférieures de la nature humaine : il a tué son adversaire par envie, par jalousie et sa chute réagit sur le Graal dont il a la garde. Tout cela va de soi, mais pour éviter tout malentendu au sujet de ces fautes d'Amfortas, je vous rappellerai que la science spirituelle ne prêche nullement l'ascétisme. Il s'agit ici d'une donnée bien plus profonde. Nous retrouvons en réalité chez Amfortas les forces élémentaires naturelles qui avaient encore agi à la troisième époque d'une manière spirituelle. Cette vie des éléments, qui battait en quelque sorte dans les systèmes du sang et des nerfs, avait pu s'élever jadis jusqu'à percevoir les mystères. Il ne s'agissait pas alors de réduire par l'ascétisme la vie des sens, car elle n'était pas corrompue et permettait de percevoir les mystères sacrés. Pendant la troisième époque, on avait encore pu aborder les mystères avec les mêmes forces qui assurent la vie sensible de l'homme sur terre.

Mais le temps était venu où les mystères sacrés ne se dévoileraient plus qu'aux forces de l'âme, pures et innocentes, aux forces qui donnent à l'homme la possibilité de s'élever au-dessus de ce qui le lie à sa vocation terrestre, au-dessus de ce qui avait régné dans son être naturel du temps où l'on cultivait l'ancienne astrologie. Car si la science

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spirituelle ne cherche nullement à détourner l'homme de sa vocation terrestre, elle sait aussi qu'il doit en effet s'élever, s'il veut avoir accès aux antiques mystères, mais par une voie nouvelle. Il doit s'élever, avec les forces de l'âme pure et libérée, au-dessus de tout ce qui est terrestre.

Les anciens Hébreux s'étaient opposés à leur manière aux forces élémentaires ; mais il fallait trouver une autre forme d'opposition. Les Hébreux avaient dit dans leur rigorisme : « Rejetons les forces sibyllines qui n'étaient justifiées qu'aux temps de l'astrologie. Tenons-nous en au Dieu de la terre, à Iahveh. » Ce qui a fait naître une véritable aversion pour toute révélation venant d'en-haut et un grand attrait pour toute révélation d'en-bas. On avait peur de ce qui se manifestait du haut des Cieux. Il fallait qu'il en fût ainsi pendant quelque temps ; il fallait qu'une certaine opposition se manifestât sur la terre contre ce qui venait d'en-haut et qu'on sût discerner l'influence illégitime de Lucifer dans des forces apparentées à celles des Sibylles.

Mais désormais l'Entité du Christ étant descendue dans le corps de Jésus de Nazareth, ce qui venait d'en-haut était imprégné de l'impulsion christique ; aussi pouvait-on dès lors lever les yeux vers le ciel ; quelque chose était changé du fait de l'union du Seigneur terrestre avec la Mère lunaire. Car le Christ était devenu le Seigneur de la terre, l'Esprit de la terre, du fait qu'il était répandu dans son aura.

Par les forces de la terre, on pouvait approcher tous les grands problèmes cosmiques dont la cour du roi Arthur était le centre. Sauf pour ce qui concernait directement le Graal ; il ne fallait pas s'en approcher tant qu'on était sous l'influence des forces terrestres, ce qui était le cas d'Amfortas. Quiconque abordait par cette voie les mystères du Graal ne pouvait qu'en souffrir. Mais comme l'action des astres avait été elle aussi christifiée, il était possible qu'un homme qui n'avait pas pris part aux discussions de la surface de l'histoire, fût amené par son karma au point où son âme était saisie directement par le Christ. Cet homme, on pouvait se le représenter comme uni aux forces que symbolise l'époque saturnienne où Saturne et le Soleil sont

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conjoints dans le signe du Cancer. Parsifal, dans l'âme duquel l'impulsion du Christ agit d'une façon souterraine, sans qu'il en ait conscience, Parsifal arrive donc au Graal avec la force de Saturne ; ce qui rend la blessure d'Amfortas plus cuisante que jamais.

Ainsi nous voyons s'annoncer l'époque nouvelle liée aux impulsions qui proviennent de l'aura du Christ et qui s'exercent sur le devenir historique par la voie de l'inconscient. L'âme de Parsifal est touchée par des impulsions historiques provenant de l'aura terrestre imprégnée par le Christ, alors même qu'il ne le sait pas encore. Ce qui agit de la sorte dans les profondeurs pour diriger la marche de l'humanité doit monter peu à peu au grand jour. C'est pourquoi Parsifal doit lentement arriver à comprendre ce qui demeurera incompréhensible pour le savoir traditionnel et l'érudition mais qui peut être compris par les forces innocentes et pures de l'âme. Cette impulsion du Christ, on peut la voir de nos jours car elle est montée à la surface où elle est aussi perceptible que le nom sur la coupe céleste ; elle est le renouveau, elle est la métamorphose de ce qu'avait voulu, à son époque, réaliser l'antiquité hébraïque.

Arrêtons-nous devant la Mère, la vierge-mère avec le Christ sur ses genoux. Quiconque éprouve devant cette image le sentiment du sacré l'éprouvera aussi devant le Graal. Elle a éclipsé toutes les autres lumières, tous les autres Dieux, la coupe sacrée, la Mère lunaire qui est maintenant touchée par le Christ, la nouvelle Eve, celle qui porte le Christ, Esprit solaire. Méditons le « pourquoi », encore plus le « comment »1. Et voyons ce qui se passe dans l'âme de Parsifal tandis qu'au sortir du château du Graal se dresse devant lui l'image de la fiancée avec son fiancé, image qui le met en rapport avec les forces du Christ agissant sur la subconscience. Voyons comment l'ermite instruit son âme innocente au moment de Pâques où l'image du Graal est

1 Allusion à un vers du « Faust » de Gœthe.

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inscrite dans le ciel en caractères stellaires. Suivons-le lorsqu'il chevauche de jour et de nuit, admirant de jour la nature, contemplant de nuit à maintes reprises le symbole céleste du Graal. Voyons-le avancer, précédé par le croissant de lune au reflet d'or qui contient l'hostie, l'Esprit du Christ, l'Esprit solaire. Rencontrée sur sa route, l'image de la vierge-mère et du fiancé-fils s'accorde avec le symbole céleste et le prépare à comprendre le secret du Graal. Dans son âme viennent confluer alors l'impulsion du Christ qui est entrée dans l'histoire de la terre et l'écriture des étoiles qui va être renouvelée. Ce qui a été christifié vient s'unir aux forces des astres.

Il fallait que Parsifal arrive au Graal dans une phase saturnienne et rende plus cuisantes les blessures d'Amfortas, de celui qui n'était pas à sa vraie place à la garde du Graal. Méditons le « pourquoi », plus encore le « comment » !

Car peu importe que ces choses soient dites en ces mots ou en d'autres. On ne s'approche pas du Graal au moyen de mots quels qu'ils soient ou par la spéculation philosophique. On s'en approche lorsqu'on transforme les mots en sentiments, lorsqu'on sent que le Graal résume en lui tout ce qui est sacré. Il faut sentir que ce qui est venu de l'ancienne Lune et qui est apparu pour la première fois chez Eve, la Mère terrestre, puis sous une forme renouvelée chez la vierge-mère, vient se rencontrer dans le Graal avec le Dieu-Iahveh qui réapparaît en tant que nouveau Seigneur de la terre sous l'aspect du Christ qui s'est répandu dans l'aura terrestre. On perçoit comment s'opère la jonction entre ce qui vient maintenant des astres, symbolisé par l'écriture céleste, et l'évolution de l'humanité sur la terre.

Si l'on tient tout cela devant son regard intérieur et qu'on ressent la façon dont l'histoire des hommes s'accorde avec l'écriture des astres, on comprend aussi le secret dont la légende nous dit qu'il fut confié à Parsifal en ces mots : « Chaque fois que meurt un Roi du Graal, un authentique Gardien du Graal, le nom de celui qui est digne de lui

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succéder apparaît sur la coupe sacrée ». C'est en effet là qu'il faut le lire, ce qui veut dire qu'il faut apprendre à lire l'écriture des astres sous sa nouvelle forme. Cherchons donc, mes chers amis, à nous rendre dignes d'apprendre à lire cette nouvelle forme d'écriture céleste, telle qu'elle nous est maintenant donnée.

Au fond, nous ne faisons pas autre chose que lire l'écriture céleste lorsque nous cherchons à nous expliquer l'évolution humaine depuis Saturne jusqu'à Vulcain. Mais il faut savoir dans quelles conditions nous déchiffrons aujourd'hui cette écriture des astres et nous en rendre dignes. Car ce n'est pas par hasard qu'on raconte que le Graal a été de nouveau emporté ailleurs, là où il n'est plus visible pour quelque temps. Considérons donc notre science spirituelle comme une nouvelle « quête du Graal ». Efforçons-nous de comprendre le sens de ce qui parlait autrefois dans les profondeurs inconscientes de l'âme et qui est monté peu à peu jusque dans la conscience humaine. Transformons-le en un langage de plus en plus conscient. Cherchons à édifier une nouvelle sagesse qui, sans faire appel aux anciennes traditions, nous dévoilera les rapports de la terre avec le ciel, tels qu'ils peuvent se révéler de nos jours.

Et puis, mes chers amis, imprégnons-nous des sentiments que peut nous inspirer la façon dont Parsifal a découvert le Graal. Celui-ci est demeuré caché parce qu'il fallait tout d'abord que les hommes cherchent dans le domaine extérieur, celui de la science, le rapport qui unit la terre aux Puissances du Cosmos.

Il faut comprendre ce fait curieux qu'un homme comme Képler ait pu faire admettre de ses contemporains ses lois astronomiques sous leur aspect mathématique, mécanique, alors que ce qu'il y a ajouté, l'impulsion christique, dont il était véritablement imprégné, a dû disparaître une fois de plus dans les profondeurs inconscientes de l'âme. Lorsque nous disons aujourd’hui ce que nous savons de l'évolution terrestre et de ses rapports avec le Cosmos, nous parlons dans le même sens que Képler. Car pour lui, nous l'avons vu plus haut, le soleil, les étoiles fixes et l'espace intermédiaire

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sont comparables aux trois Personnes de la Trinité et « Dieu a imprimé dans l'âme de la terre une certaine image du Zodiaque et du firmament tout entier ».

Nous voyons aujourd'hui que cette image du Zodiaque s'est imprimée dans l'âme, dans l'aura de la terre et nous travaillons à conquérir également l'autre partie de la vision du monde que Képler avait conçue, celle qui, de son temps, a dû rester dans les profondeurs inconscientes de l'âme mais dont il est certain qu'elle trouve maintenant son accomplissement dans notre cosmogonie spirituelle. L'enseignement anthroposophique a en effet des racines profondes dans l'évolution de l'humanité ; îl est en étroite corrélation avec l'appel qui émane du Graal. Il faut, pour s'en rendre compte, évoquer le passé spirituel de l'Europe, de l'Occident d'autrefois, imprégné des réminiscences de l'Atlantide dans les époques post-atlantéennes. Il faut évoquer le culte d'Apollon en Grèce, dans lequel résonne l'ultime écho de ce qui se passa dans les mondes spirituels quand le Christ pénétra de son esprit celui qui devait être l'Enfant-Jésus de Nathan, cet Enfant-Jésus qui aillait plus tard être porteur du Christ et accomplir le Mystère du Golgotha. Nous comprenons mieux alors d'où est venu ce Christ, quel chemin il a parcouru pour descendre ici-bas et devenir le Seigneur de la terre. II est allé d'Occident en Orient, et d'Orient il est retourné en Occident. Son revêtement extérieur lui-même est descendu du règne des hautes Hiérarchies. Les Etres des Hiérarchies supérieures l'ont porté vers la terre. Il en faisait partie. La légende de Parsifal a trouvé une belle forme pour nous le rappeler : elle dit qu'à Titurel une légion d'Anges apporta le Graal, qui contenait le secret du Christ-Jésus, du rapport entre le Seigneur de la terre et la Vierge-Mère, et qu'une légion d'Anges attend aussi son retour dans le royaume des Hiérarchies supérieures. C'est là que doit le chercher notre nouvelle « quête » spirituelle. Nous découvrirons alors, d'étapes en étapes, l'aspect stellaire du Christ dans le ciel et son aspect humain : la Mère portant Jésus, le Christ.

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Ainsi, mes chers amis, nous nous sommes efforcés de pénétrer un peu plus profondément dans le domaine de l'histoire, pour autant que cette histoire est portée par des forces spirituelles.

Et si mes paroles ont pu éveiller un écho, non seulement dans votre pensée mais aussi dans votre cœur, le but de ces conférences est atteint. J'aurais pu tout aussi bien intituler ce cycle : « La quête du Saint Graal ».

Et maintenant chacun est libre de juger si ce que nous entendons ici par l'accord entre toutes les religions pourra vraiment se réaliser un jour entre les différentes confessions qui sont répandues sur la terre. Que chacun décide de cela pour lui-même. Qu'il juge aussi si ce qu'on appelle l'unité religieuse peut se faire au moyen de ce que nous avons appelé la nouvelle « quête du Graal », mieux que par d'autres méthodes.

Certes, quiconque s'en tient à une confession étroitement délimitée ne sera pas convaincu dès l'abord. Cela vient, mes chers amis, de ce qu'il ne prête l'oreille qu'à ce qui s'est passé en surface, c'est-à-dire à l'aspect extérieur des actions du Christ, alors que celles-ci sont d'ordre spirituel. Conduit par son Karma, Parsifal est allé à la recherche de ces actions spirituelles du Christ ; il se dresse donc comme le grand symbole de l'unité des religions sur la terre. C'est ce que je voulais vous montrer.

Il faut aussi penser à la façon dont la légende de Parsifal se continue. Elle dit que pendant le temps où le Saint Graal est devenu invisible en Europe, il a été emporté dans le pays du prêtre Jean, c'est-à-dire au delà des régions où sont parvenus les Croisés. A l'époque des Croisades, on vénérait encore le prêtre Jean, le successeur de Parsifal, et bien que tout cela fût dit en termes terrestres, géographiques, il faut bien admettre que ce n'est pas sur la terre que se trouve vraiment son pays.

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Y aurait-il dans cette légende qui complète celle de Parsifal un pressentiment du fait que depuis cette époque et sans que nous en ayons conscience, le Christ agit dans les âmes orientales, de sorte que les luttes religieuses qui se sont déroulées en surface dans les pays orientaux ont pu y être éclipsées par le rayonnement, les manifestations de la véritable impulsion du Christ, comme elles ont commencé à l'être en Occident grâce à la légende de Parsifal ? Le soleil du Graal est-il appelé à rayonner sur toutes les divinités de la terre comme le Mystère du Graal contenu dans le calice que porte la jeune fille rayonne d'un éclat qui surpasse toutes les autres lumières ? Devons-nous attendre que les forces du Christ, qui agissent encore dans l'inconscient, prennent une forme autre que ce qui se donne aujourd'hui pour la lumière en Occident, s'opposant à la lumière qui vient d'Orient selon la formule « ex oriente lux » ? Les deux lumières alors fusionneraient-elles ?

La condition nécessaire serait que nous y soyons préparés, nous que le karma a placés sur un sol géographique, dans des courants historiques que le Christ a déjà traversés lorsqu'il a pris possession de Jésus de Nazareth dans les régions supra-sensibles, allant d'Occident vers l'Orient. Levons les yeux et sachons que le chemin du Christ, lors de ses manifestations préterrestres, a passé à travers notre ciel. Devenons capables de comprendre le Christ, de telle façon que nous n'interprétions pas faussement ce qu'il nous dira peut-être un jour lorsque l'heure sera venue où son impulsion pourra s'étendre à d'autres religions sur la terre.