32
Correspondance de Monsieur le marquis de TAILLAC avec Monsieur René LAHITTE, surveillant général de la Mine de Nousty. Période : 1917 1918. Directeur : Monsieur le marquis Alfred de TAILLAC Hôtel Nolibos. 21, rue du Lycée à Pau (64) 9 à 10 2 à 4 Téléphone 537 Pau Sous-directeur-Entrepreneur : Monsieur BOUEIH-DABAN Croix du Prince à Pau (64) Téléphone 390 Pau Ingénieur : Monsieur LABAIGT

PP Mine de Nousty

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: PP Mine de Nousty

Correspondance de Monsieur le marquis de TAILLAC

avec Monsieur René LAHITTE, surveillant général de la Mine de Nousty.

Période : 1917 – 1918.

Directeur : Monsieur le marquis Alfred de TAILLAC

Hôtel Nolibos.

21, rue du Lycée à Pau (64)

9 à 10 – 2 à 4 Téléphone 537 Pau

Sous-directeur-Entrepreneur : Monsieur BOUEIH-DABAN

Croix du Prince à Pau (64)

Téléphone 390 Pau

Ingénieur : Monsieur LABAIGT

Page 2: PP Mine de Nousty

Pau, ce 21 Xbre 1917.

Cher Monsieur.

En réponse à votre lettre du 19, je ne suis

nullement surpris de l’arrivée d’espagnols en

ayant demandé 20 à la Préfecture ; ils

commencent à arriver. Prenez-les donc à 60 cts

l’heure et pour une journée de 9 à 10 heures

suivant le temps. Je rentrerai, j’espère, demain

et organiserai le travail. Pour le moment,

expédiez-nous le plus de wagons possibles car

nous avons beaucoup de commandes et payez

dans les meilleures conditions les hommes au

décapage et à l’extraction à découvert.

Pour le logement et la nourriture qu’ils tâchent

de se loger à Artigueloutan s’ils ne peuvent pas

tous à Nousty.

La graisse est certainement un peu chère mais il

en faut peu en une boîte ( ) un litre

d’huile. Pour le carbure nous verrons ça. Voyez

de vous arranger avec Touya pour qu’il nous

autorise à user de son passage pendant qu’on

arrange le chemin. Cédez-lui 1 ou 2 hommes s’il

le veut pour l’aider.

Cordialement, cher Monsieur, croyez à mes

meilleurs sentiments.

Taillac.

Page 3: PP Mine de Nousty

17 janvier

Cher Monsieur.

Je vous adresse le certificat que je suis heureux de vous établir. Vous pourrez faire dire au Brigadier ou autres personnes qui voudraient du charbon au détail qu’il faut aller le charger au dépôt du château et qu’il sera vendu à raison de 15 f la mesure qui s’y trouve et qui fait le ¼ de mètre, avec autorisation de la remplir débordante , ce qu’il fait qu’il s’en trouvera plus d’un mètre avec les 4 mesures.

S’adresser à Madeleine qui touchera le prix de vente.

Je vous adresse, cher Monsieur, mes meilleurs souvenirs.

A. de Taillac.

(Ecrit au crayon : Madeleine Nouguès

Fermière de Mr. de Taillac en face du château.

Page 4: PP Mine de Nousty

Lundi soir.

Monsieur Lahitte,

Comme mon fils ne pourra pas aller à Noustymardi, je vous prie de nous téléphoner à 2 h si vous avez reçu la lettre assez tôt. Dans le cas où vous ne pourriez pas téléphoner, adressez-moi une dépêche me disant si on peut faire les transports mercredi avec les 2 paires pour que M. Boueilh puisse envoyer le bouvier. En attendant faites porter le charbon qui est au château pour le trier à la gare et expédier les wagons au gaz et à Mr. Boelh (celui qui sera trié). Comme vous aurez de quoi compléter le wagon avec le charbon, ne faites pas mettre le bois de Lavardac ; je le ferais porter par Bardouaussitôt que possible. Bien entendu ne faites partir le charbon du château que si vous ne pouvez pas charger à la mine. On pourrait garder le charbon du château pour les clients de Soumoulou, le faire trier avant et faire nettoyer le hangar pour cela. Je vous prie de faire le relevé des wagons expédiés avec le nom et le poids pour établir les quittances. Veuille faire signer par le maire le certificat ci-joint et le donner à mon fils mercredi. J’irai voir Mr. Lostela première fois que j’irai à Nousty au sujet de l’emplacement de la gare.

Je vous adresse mes meilleurs compliments.

A.de Taillac

Laisse le certificat à Madeleine mercredi avant 11 heures dans le cas où j’irai le matin.

Page 5: PP Mine de Nousty

Es-Vives par Auch, ce 27 septembre 1917.

Cher Monsieur.

Je reçois votre lettre du 25 septembre et m’empresse d’écrire à le préfecture pour hâter les renouvellements des sursis de Bergeret et Cousseau. Les bureaux sont vraiment ridicules de faire tant traîner ces deux demandes qui sont si simples. J’espère que ces deux ouvriers ne seront pas obligés de rejoindre leur régiment ( ?)

Je vois avec plaisir que le travail se fait régulièrement. Pour ce qui est du charbon de bois que vous trouvez parmi le lignite, s’il y en a en assez grosse quantité, je vous prie de le faire mettre à part, car nous le vendrons comme charbon de bois et non comme lignite.

Pour les wagons, j’irai trouver Mr. Gouanino ( ?) qui m’en a promis 1 ou 2 par jour si je les voulais ; j’espère qu’il se souviendra de sa promesse.

Vous direz à la receveuse de Soumoulou qu’elle commence à me raser avec toutes ses demandes. Je lui ai fait une procuration en règle et lui ajouterai si cela peut lui faire plaisir « Secrétaire » ( ?), mais en attendant qu’elle vous remette tout mon courrier.

Pour n’avoir point d’ennuis avec les dépêches, vous n’avez qu’à rayer l’adresse téléphonique quand vous écrivez. Comme cela les gens qui téléphoneront mettront Dr. ou mine et on ne pourra alors refuser de vous les porter.

Priez également Mr. Boué, malgré la bonne volonté qu’il peut avoir de nous aider, de ne plus s’occuper de nous cela ne ferait que nous faire du tort et uniquement de créer une polémique de presse, ce dont j’ai horreur quand je ne suis pas seul en jeu.

Je vous retourne la lettre adressée au commandant et vous prie de demander à Clos en quoi il n’est pas en règle.A bientôt cher Monsieur, avec tous mes remerciements pour votre dévouement , croyez à mes meilleurs sentiments.

Alfred de Taillac

Page 6: PP Mine de Nousty
Page 7: PP Mine de Nousty

Pau, ce 1 Janvier 1918.

Cher Monsieur.

Il m’a été impossible d’aller à Noustycomme je l’espérais. Mon frère ira peut-être demain matin par le tramway ; il vous prie d’attendre au bureau jusqu’à 10 h ½, afin qu’il puisse vous parler si il peut aller à Nousty. Mr. Boueilh me charge de vous dire de ne faire donner au bétail que du foin pendant qu’il ne travaille pas et de garder le regain quand les transports reprendront. Deux repas par jour suffisent pendant les jours de repos. Paul peut donc aller travailler à la Mine si on y travaille.

Lorsque le fourrage sera fini chez Barat, veuillez faire mettre les bœufs au château et demander à Madeleine du foin en le pesant.

Vous pouvez mesurer 1 stère de bois – y compris celui déjà rentré et le ranger en face du bureau.

Si on pouvait avoir un wagon (?) à faire faire des petits transports pour expédier chez Boueilh.

A bientôt, cher Monsieur, je vous dis tous mes vœux pour 1918 et vous adresse mes meilleurs sentiments.

Alfred de Taillac.

Page 8: PP Mine de Nousty

Jeudi matin.

Cher Monsieur.

Je vous envoie par ma mère les feuilles de déclaration que je vous prie de remettre au maire de Nousty

Mr. Boueilh doit aller à Nousty tout à l’heure ou dans la journée. Il décidera quelque chose pour les bœufs, en attendant qu’ils continuent à faire des transports de charbon soit à Nousty, soit à la gare.

Croyez, cher Monsieur, à mes meilleurs sentiments.

Alfred de Taillac.

Jeudi soir.

Je pensais aller à Nousty

aujourd’hui avec Boueilh,

mais il a préféré attendre

jusqu’à samedi. Nous

laissons donc la paire

jusqu’à dimanche matin.

Continuez donc, s’il vous

plaît, à faire faire le plus de

transports possible pendant

ces deux jours. Gallice les

reconduira à Pau dimanche

matin. Nous donnerons du

reste nos instructions

samedi matin.

Croyez, cher Monsieur, à

mes meilleurs sentiments.

Taillac.

Page 9: PP Mine de Nousty
Page 10: PP Mine de Nousty
Page 11: PP Mine de Nousty
Page 12: PP Mine de Nousty
Page 13: PP Mine de Nousty

RETRANSCRIPTION DES CARNETS.

Il y a 34 ans environ, en 1883, Jean Cazayous dit Jean d’Asson,

ancien gendarme à Madagascar qui habitait la petite maison

sise sur sa terre, au pied du coteau, allait garder ses moutons

sur les touyas qui couvraient alors la mine. Un jour, il vit,

émergeant de terre, un morceau de bois noirci qui ressemblait

à du charbon. Il essaya vainement de le déraciner et le

lendemain il emporta sa pioche et tira de cet endroit quelques

morceaux de lignite. Il les emporta chez lui et fit part de sa

découverte à son neveu, actuellement cordonnier à Nousty

(Hameau) et héritier de ses champs. Ils décidèrent d’aller

porter cette lignite à la Préfecture de Pau, annonçant leur

découverte. Cette lignite fut essayée mais on leur dit que pour

le moment il ne valait pas la peine de s’en occuper.

Jean Cazayous dit Jean d’Asson mourut l’année suivante dans

sa petite maison ; il était âgé de 80 ans.

1er Carnet

Page 14: PP Mine de Nousty
Page 15: PP Mine de Nousty

Ce matin, samedi 21 juillet, en arrivant à la mine, des ouvriers ont trouvé leurs brouettes pêle-mêle dans un trou de 1 mètre 50 environ, creusé par un ouvrier sur les ordres du directeur pour faire des sondages. Dans le même trou que les malfaiteurs avaient commencé à combler avec de la terre et des blocs de charbon pris sur « le tas de chargement », on avait porté et enfoncé un des arbres abattus et qui mesure 5 m 60 environ de longueur puis sur une planche on avait écrit avec une matière blanche « M. pour les espagnols » et diverses inscriptions injurieuses et on avait placé la planche bien en évidence contre un des piquets qui désigne l’entrée de la galerie que l’on va percer.

Deux autres arbres mesurant 1 m 80 de long environ avaient été également portés près du trou sus nommé ; ils étaient debout contre le gisement de lignite.

Ces actes de malveillance ont dû être commis dans la nuit de vendredi à samedi ou vendredi soir après le départ des ouvriers qui quittent le chantier à 7 heures.

Gendarmes Tages et Souquet venus pour enquêter le 23 juillet.

Remis une copie du rapport à Mr. Tagesaprès l’enquête.

Page 16: PP Mine de Nousty

Le 20 juillet, j’allais sur l’ordre de mes directeurs voir Mr. Burguet ( !) propriétaire à

Ousse (hameau) et je lui demandais si les propriétaires d’Ousse étaient liés par un

contrat comme le disait Mr. Lacaze de Nousty. Mr. Burguet me répondit

franchement qu’ils n’avaient jamais signé aucun contrat mais que Mr. Labadré ( ?)

de Tarbes lui avait fait des propositions qui lui semblaient avantageuses. A mon tour

je lui fis celles que mes directeurs m’avaient autorisé à lui faire et il me répondit qu’il

réfléchirait mais qu’il ne voulait signer aucun engagement et rester maître de son

terrain. Comme nous sommes de vieilles connaissances, Monsieur Burguet et moi,

nous allâmes, sur son invitation, boire un pinton de vin blanc à l’auberge du hameau

et nous ne parlâmes plus de notre affaire. Je quittais Mr. Burguet vers 7 h ½ et je

rentrais chez moi. Le lendemain matin je téléphonais à mes directeurs quel avait été

le résultat de mes démarches. Vers 2 h je me rendis à la mine où je constatais divers

actes de sabotage qui avaient dû être commis dans la nuit du vendredi au samedi

puisque le chef de chantier, Mr. Courrau, les constata à l’arrivée au chantier le

samedi matin. Je téléphonais de nouveau le dimanche matin à mes directeurs qui me

répondirent d’avertir immédiatement la gendarmerie et le maire de Nousty, ce que je

fis sur l’heure. A mon retour de Nousty, comme j’allais chez Mr. Labansat de

Soumoulou, je contrepassais Mr. Lacaze de Nousty en voiture. Il me dit qu’il avait

un mot à me dire et me pria de m’arrêter. Je le fis ; et au coin de la maison Daugas,

Mr. Lacaze très surexcité, me dit à brûle-purpoint : « Vous avez été à Artigueloutan

et à Ousse voir les propriétaires et vous avez dit que notre société était fondée par

des Allemands car il y a dans notre société des directeurs de l’Arsenal. Il faut retirer

de suite ces paroles. » A cette accusation ignoble je sursautais et lui répondis que je

n’avais tenu de semblables propos, mais que je voulais savoir qui était la personne

qui avait pu dire une pareille chose et qu’elle me le répèterait devant Mr. Le

Procureur. A cela il me répliqua qu’il ne pouvait pas me dire qui l’avait dit, mais que

plusieurs personnes l’avaient assuré. « Je n’ai été voir qu’un seul propriétaire, lui

répondis-je, et je lui ai simplement demandé s’il était lié par un contrat, à quoi il me

répondit négativement. »

Mais je dis à Mr. Lacaze que j’insistais pour savoir qui avait fait courir ces bruits et

cette accusation ignoble contre moi et il est parti en me disant : « Vous le saurez ! »

Page 17: PP Mine de Nousty
Page 18: PP Mine de Nousty

1 - 2

3 - 4

Page 19: PP Mine de Nousty

1 - 2

3 - 4

Page 20: PP Mine de Nousty

1 - 2

3 - 4

Page 21: PP Mine de Nousty

Fin du 1er carnet

Page 22: PP Mine de Nousty

Retranscription des carnets

2ème carnet

Page 23: PP Mine de Nousty

1 - 2

3 - 4

Page 24: PP Mine de Nousty

1 - 2

3 - 4

Page 25: PP Mine de Nousty

1 - 2

3 - 4

Page 26: PP Mine de Nousty

1 - 2

3 - 4

Page 27: PP Mine de Nousty
Page 28: PP Mine de Nousty

Comptabilité

Page 29: PP Mine de Nousty
Page 30: PP Mine de Nousty
Page 31: PP Mine de Nousty

Fournitures

diverses

Page 32: PP Mine de Nousty

Fin du 2ème carnet.