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Préambule

La lumière, la musique et le parfum des mots permettent à tout poème de générer un monde différent, un monde parallèle, totalement inédit, mais d’où celui que l’on dit bien réel, celui que l’on dit ordinaire nous apparaît, dès lors, insolite et nouveau. Car, par ce voisinage qui se veut enchanté, notre monde habituel devient donc habité. La poésie a l’air de s’éloigner de la réalité, or, c’est bien des nuages que l’on voit mieux la vie.

Au nord de ma pensée un songe a fait son miel.

Et puis, n’oubliez pas, avant de parcourir ces strophes et ces ballades, qu’il commit un forfait contre la poésie celui qui inventa la lecture silencieuse !

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Ballades

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Va dire

Jongleur de mots va dire à tes complices va dire aux vents à l’azur poudré d’or aux ombres délicates va dire aux crépuscules aux nuages qui songent va leur dire que tu veux vibrer comme une harpe dont le chant court sans fin sur les bruyères d’Irlande.

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Je prends mon temps

Je prends mon temps A pleines mains Au vol et au lasso Et par brassées entières.

Je prends mon temps A pleins poumons D’un cœur farouche Et toujours d’un œil fier.

Je prends mon temps Au grand galop A grandes enjambées Au-delà des frontières.

Je prends mon temps Au saut du lit A la bonne franquette A la petite cuillère.

Je prends mon temps Par tous les temps Je le prends à l’oubli A la vaine colère.

Je prends mon temps Au temps lui-même

En l’attendant

Tout simplement.

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Saisons

Un matin, le jardin, est tartiné de blanc. Dans la nuit sans un bruit copeaux et pétales de neige se sont posés comme un loup de velours.

Des jardins, émoustillés de fleurs, quadrillent la colline, et la rivière, attifée comme une princesse, cherche à s’enfuir en se glissant sous les ombres des peupliers. Il y a longtemps que le printemps a oublié d’être sévère.

Clinquante matinée. Ardente chevauchée des vents venus du sud. Les blés font trembler l’horizon et les fontaines qui luisent de toutes leurs perles d’argent, aspergent, avec bonheur, l’âme de celui qui passe.

Le jardin se recueille tandis que la lumière en sa tanière

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se love et se blottit. Les ombres et les graines sont prises de somnolence. Au fil de la vie, le temps s’en va comme un automate ennuyé.

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Une guirlande inespérée

L’espoir est un papillon Le papillon est un sursis Le sursis est un doux vertige Le vertige est un oiseau fou L’oiseau fou est une ombrelle L’ombrelle est une pudeur La pudeur est une paupière La paupière est une lueur Et la lueur est un espoir.

L’espoir est une silhouette La silhouette est un aveu L’aveu est un vitrail d’or Le vitrail d’or est une étoile L’étoile est un regard Le regard est un long voyage Le long voyage est un baiser Le baiser est une promesse Et la promesse est un espoir.

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Modeste comme un écho

Joues blêmes d’un mur de plâtre Théâtre des pierres surprises Méprise de l’arbrisseau Berceau des oiseaux rieurs Lueurs d’un jardin poète Silhouette sur un pont brisé Alizé dans les voiles sombres Pénombre où pleure un malade Balade au bout d’une ivresse Jeunesse des regards voilés.