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priée» famille» «Prêcher aux shakers mon Évangile» Cadre historique Non loin de Kirtland, nouveau siège de l'Église, se trouvait un groupe religieux appelé les shaking qua- kers . Anciens quakers, on les appelait shaking quakers pour deux raisons : leur habillement et leurs manières ressemblaient à certains égards à ceux de la Société des Amis (quakers) et le culte consistait en tremble- ments [shaking] et en contorsions physiques. La société semble avoir eu ses débuts en Angletee vers la des années 17. Ann Lee, fondatrice des sha- kers, émigra en Amérique avec ses disciples juste avant 1P0. Installés en Ohio, ils étaient si prhes des saints qu'il ne fallut que très peu de temps pour que les deux groupes se mêlent l'un à l'autre dans une cer- tae mesure . Un des shakers, Leman Copley, devint membre de l'Église, mais consea beaucoup de ses anciennes croyances. fi voulait néanmoins aller ins- truire ses anciens amis. Préoccupé, le prophète inter- rogea le Seigneur et reçut réponse qui se trouve à la section 49. Notes et commentaire D&A 49:2. «Ils désirent connaîe une pie de la vérité, mais pas tout» Les gens sont souvent disposés à accepter une partie de l'Évangile, mais pas tout. Certains sont disposés à Section 49 accepter les réunions du sabbat, mais rejettent la dîme. D'autres obéissent à la Parole de Sagesse mais tolèrent l'immoralité. Quand le message du rétablisse- ment fut présenté aux shakers, ils acceptèrent ce qui était compatible avec leurs croyances et rejetèrent ce qui ne l'était pas. D&A 49:4. Quelles sont les croyances des shakers que Leman Copley devait abandonner? Dans son œuvre sur les Doctrine et Alliances, Sper fait un résumé complet des croyances des sha- kers : « Les croyances ou doctrines les plus importantes des shakers peuvent être énumérées comme suit : «1. La divinité est une dualité. Dieu est à la fois mas- culin et féminin. Le principe masculin du Christ est venu sur la terre en tant que Jésus, fils d'un charpen- tier juif. Le principe féminin est représenté par (mère Ann> [Ann Lee, fondatrice de la secte shaker] et en elle s'est accomplie la promesse de la seconde venue de notre Seigneur. Soit dit en passant, les shakers croient que même les anges et les esprits sont à la fois mascu- lins et féminins. (<2. Le célibat. Ceci doit être nuancé en disant qu'ils ne condamnent pas le mariage ni ne s'y opposent, mais affirment qu'il est possible d'atteindre un ordre d'existence plus élévé ou angélique pour lequel la vir- ginité est une condition de base. 105

«Prêcher aux shakers mon Évangile» · 2018-07-04 · avant 1800. Installés en Ohio ... possibilité d'utiliser leurs dons et leurs talents pour ... (voir Éphésiens 5:5, Colossiens

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priée»

famille»

«Prêcher aux shakers mon Évangile» Cadre historique

Non loin de Kirtland, nouveau siège de l'Église, se trouvait un groupe religieux appelé les shaking qua­kers. Anciens quakers, on les appelait shaking quakers pour deux raisons : leur habillement et leurs manières ressemblaient à certains égards à ceux de la Société des Amis (quakers) et leur culte consistait en tremble­ments [shaking] et en contorsions physiques. La société semble avoir eu ses débuts en Angleterre vers la fin des années 1700. Ann Lee, fondatrice des sha­kers, émigra en Amérique avec ses disciples juste avant 1800. Installés en Ohio, ils étaient si proches des saints qu'il ne fallut que très peu de temps pour que les deux groupes se mêlent l'un à l'autre dans une cer­taine mesure. Un des shakers, Leman Copley, devint membre de l'Église, mais conserva beaucoup de ses anciennes croyances. fi voulait néanmoins aller ins­truire ses anciens amis. Préoccupé, le prophète inter­rogea le Seigneur et reçut la réponse qui se trouve à la section 49.

Notes et commentaire

D&A 49:2. «Ils désirent connaître une partie de la vérité, mais pas tout»

Les gens sont souvent disposés à accepter une partie de l'Évangile, mais pas tout. Certains sont disposés à

Section 49

accepter les réunions du sabbat, mais rejettent la dîme. D'autres obéissent à la Parole de Sagesse mais tolèrent l'immoralité. Quand le message du rétablisse­ment fut présenté aux shakers, ils acceptèrent ce qui était compatible avec leurs croyances et rejetèrent ce qui ne l'était pas.

D&A 49:4. Quelles sont les croyances des shakers que Leman Copley devait abandonner?

Dans son œuvre sur les Doctrine et Alliances, Sperry fait un résumé complet des croyances des sha­kers :

« Les croyances ou doctrines les plus importantes des shakers peuvent être énumérées comme suit :

«1. La divinité est une dualité. Dieu est à la fois mas­culin et féminin. Le principe masculin du Christ est venu sur la terre en tant que Jésus, fils d'un charpen­tier juif. Le principe féminin est représenté par (mère Ann> [Ann Lee, fondatrice de la secte shaker] et en elle s'est accomplie la promesse de la seconde venue de notre Seigneur. Soit dit en passant, les shakers croient que même les anges et les esprits sont à la fois mascu­lins et féminins.

(<2. Le célibat. Ceci doit être nuancé en disant qu'ils ne condamnent pas le mariage ni ne s'y opposent, mais affirment qu'il est possible d'atteindre un ordre d'existence plus élévé ou angélique pour lequel la vir­ginité est une condition de base.

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«3. La confession publique des péchés. «4. La communauté des biens. <o. La séparation d'avec le monde. L'ostentation, le

luxe et la propriété privée sont considérés comme pécheurs et anti-chrétiens .

«6. La pacifisme. «7. L'égalité des sexes. «8. Le travail donné par consécration. «9. La révélation continue. «ID. Les ordonnances extérieures, <particulièrement

le baptême et le repas du Seigne�r ont cessé à . . l'époque apostolique> (Burder, History of Ail Rellglons, p. 502).

«11. Le royaume du Christ sur la terre a commencé avec l'établissement de l'Église shaker.

Depuis le temps des apôtres, le Seigneur n'avait envoyé personne prêcher avant que les shakers ne fussent suscités pour convoquer les élus à une nouvelle dispensation.

«12. Les doctrines de la Trinité, de l'expiation par procuration et de la résurrection du corps sont erro­nées.

«13. La maladie est un péché contre Dieu. '14. L'abstinence de viande (du moins dans certains

groupes» > (Compendium, pp. 204-206). L'Eglise des shakers prospéra jusque vers le début

du siècle. Depuis lors leur nombre décline constam­ment au point qu'il ne reste aujourd'hui qu'un� com­munauté active à Sabbathday Lake, dans le Marne.

D&A 49:6. «jusqu'à ce qu'il descende sur la terre»

Les shakers ne croyaient pas que le Christ fût divin et par conséquent n'attendaient pas sa secon�e venue. Ce qu'ils attendaient était le retour de «l'espnt �e Christ», un esprit qui remplirait leur chef et feraIt de lui ou d'elle un être spirituel et non chamel. Ils croyaient que quatre personnes avaient r�çu cet esprit dans sa totalité : Adam, Abraham, le Chnst et Ann Lee.

D&A 49:8. Quels hommes saints Dieu s'est-il réservés?

Le président Joseph Fielding Smith a expliqué que les hommes «qui étaient sans péché et réservés au Sei­gneur, sont des personnes enlevées, telles que Jean le révélateur et les trois Néphites, qui n'appartiennent pas à notre génération et sont néanmoins dans la chair sur la terre, remplissant un ministère spécial jusqu'à la venue de Jésus-Christ» (Church History and Modem Revelation, 1:209).

D&A 49:3-10. Les missionnaires désignés s'acquittèrent-ils du commandement du Seigneur d'aller parmi les shakers ?

John Whitmer écrit que Sidney Rigdon, Parley P . Pratt et Leman Copley «allèrent proclamer [l'Évangile] selon la révélation qui leur avait été donnée, mais les shakers n'écoutèrent pas leurs paroles et ne reçurent pas l'Évangile à ce moment-là, car ils sont entravés par la tradition et les intrigues de prêtres; et ainsi ils sont égarés par les imaginations insensées et vaines» (dans History of the Church, 1:169) .

Sidney Rigdon avait vécu de nombreuses années dans le voisinage des shakers, à North U�ion, et con­naissait bien leurs dirigeants et leur doctrrne. Parley P. Pratt avait beaucoup de parents qui étaient shakers. Il

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r"'o,,"-Sidney Rigdon, Parley P. Pratt et Leman Copley firent une mission chez les shakers

avait aussi été un des premiers missionnaires à appro-cher le groupe à North Union. . Les trois missionnaires arrivèrent à North Umon un samedi soir et on leur pennit de faire un long exposé de l'Évangile au groupe. Ils passèrent la nuit, et le len­demain matin ils parlèrent à la réunion habituelle du dimanche. Sidney Rigdon leur lut la révélation pen­dant son discours et elle fut immédiatement rejetée par le chef de groupe, Ashbel Kitchell. Le reste. du groupe se rangea à l 'avis de Kitchell et les misSIOn­naires se retirèrent.

D&A 49:10-14. L'importance des premiers principes et ordonnances de l'Evangile

Comme les shakers rejetaient le baptême mais croyaient aux dons de l 'Esprit, le Seigneur commanda aux missionnaires de leur enseigner l'importance de la foi au Seigneur, du repentir, du baptême et du don �u Saint-Esprit. Selon 2 Néphi 31 :17, on ne peut receVOIr le don de l'Esprit qu'après être entré par la porte du repentir et du baptême. Le prophète Joseph Smith dit que les vrais dons de l'Esprit ne sont acquis qu'à ceux qui ont reçu le don du Saint-Esprit : «Nous croyons que l'on bénéficie autant du don du Saint-Esprit main­tenant que du temps des apôtres ; nous croyons que si [le don du Saint-Esprit] est nécessaire pour faire et organiser la prêtrise, nul ne peut-être appelé sans cela à remplir un office dans le ministère; nous croyons aussi à la prophétie, aux langues, aux visions, aux révélations, aux dons et aux guérisons, et que l'on ne peut bénéficier de tout cela sans le don du Saint­Esprit» (History of the Church, 5:27).

Pierre enseigna la même doctrine le jour de la Pente­côte (voir Actes 2:37-38).

D&:A 49:15. Les shakers croyaient que le type le plus élevé de vie chrétienne était le célibat

Le président Spencer W. Kimball a rendu témoi­gnage de l'importance du mariage : «Dans les magazines, nous voyons souvent des articles sur cette révolution contre le mariage . . . Je tiens à le répéter, le mariage est honorable. C'est un plan de Dieu. Ce n'est pas un caprice, un choix, une référence seulement; c'est une obligation» (<<Marriage is Honorable», dans Speeches of the Year, 1973, Provo, Brigham Young Uni­versity Press, 1974, p. 261).

Le président Joseph Smith a expliqué pourquoi le mariage est cité dans cette révélation :

«Ce passage relatif au mariage fut donné pour corri­ger la fausse doctrine des shakers selon laquelle le mariage était impur et qu'un vrai disciple de Jésus­Christ devait rester dans l'état de célibat pour être exempt de péché et en communion totale avec le Christ» (Church History and Modem Revelation, 1:209).

D&:A 49:16,17. Quelle est la principale raison pour laquelle la terre a été créée ?

Le Seigneur a créé la terre pour qu'elle serve d'habi­tat à ses enfants spirituels pendant leur épreuve mor­telle. Le mariage et la procréation ont une importance critique, car ce sont eux qui réalisent les desseins du Seigneur. Selon le président Joseph Fielding Smith : « Les habitants de notre terre vivaient tous dans la vie spirituelle avant de venir ici-bas. Le Seigneur nous apprend que notre terre a été conçue, avant que ses bases ne fussent créées, pour être la résidence des esprits qui avaient conservé leur premier état, et tous ceux-là doivent venir ici recevoir leur tabernacle de chair et d'os, et ceci est conforme au nombre ou à la mesure de l'homme selon sa création avant que le monde fut fait (comparez Deutéronome 32:8,9). L'humanité a pour devoir de multiplier, dans un mariage légitime et saint, conformément aux comman­dements donnés à Adam et à Eve et plus tard à Noé, jusqu'à ce que tous les esprits désignés pour recevoir un corps dans ce monde en aient eu l'occasion. Ceux qui enseignent le célibat et considèrent le mariage Comme pécheur s'opposent à la parole et au comman­dement du Seigneur. Pareille doctrine vient d'une source perverse et vise à contrecarrer le plan de rédemption et la venue au monde des esprits qui ont conservé leur premier état. Satan, de toutes les manières qu'il peut et de tout son pouvoir, s'efforce de réduire à néant l'œuvre du Seigneur. Son but est de détruire l'âme des hommes, et il pense pouvoir réa­liser son dessein s'il peut les empêcher d'avoir un corps en enseignant aux hommes et aux femmes que le mariage est impie et pécheur ou qu'après le mariage ils ne doivent pas mettre d'enfants au monde. Tous ceux qui écoutent ces chuchotements pervers et se livrent à cette pratique mauvaise seront condamnés devant le trône de Dieu» (Church History and Modem Revelation, 1:209-210).

Section 49

D&:A 49:18-21. « Malheur à l'homme qui verse le sang ou qui gaspille la chair, alors qu'il n'en a pas besoin»

Dans ces versets, le Seigneur informe les shakers qu'il a prévu certaines choses pour l'usage de l'homme et ajoute une mise en garde au verset 21. Parlant de l'intention qui doit animer les hommes quand ils vont à la chasse, le président Spencer W. Kimball a dit :

« Maintenant je voudrais ajouter mes sentiments en ce qui concerne l'effusion de sang et la destruction de la vie quand elles ne sont pas nécessaires. Je pense que tout homme doit être frappé par les sentiments qui ont été exprimés à ce sujet par les prophètes . . .

« Le président Joseph F. Smith a dit . . . « Je ne crois pas qu'un homme puisse tuer des ani­

maux ou des oiseaux s'il n'a pas besoin d'eux comme nourriture, et même alors il ne devrait pas tuer des petits oiseaux innocents qui ne sont pas destinés à la nourriture de l'homme. Je pense qu'il est mal de la part des hommes d'avoir dans leur âme le désir de tuer presque tout ce qui possède une vie animale. C'est mal et j'ai été surpris de voir des hommes émi­nents dont l'âme semble être assoiffée de l'effusion du sang animal» (L'Étoile, avril 1979, pp. 84-85) .

D&:A 49:22,23. « Le Fils de l'Homme ne vient pas sous la forme d'une femme»

Les derniers versets de cette section traitent des croyances erronnées entretenues par les shakers con­cernant la seconde venue du Christ (voir Notes et commentaire sur Doctrine et Alliances 49:7).

Le verset 22 réfute la croyance shaker selon laquelle «l'esprit de Christ» était incarné en Ann Lee, et les ver­sets 23 à 25 expliquent certains événements qui doivent précéder l'apparition future du Seigneur. Les Écritures disent bien clairement que le Christ revien­dra dans son temple avec une grande gloire (voir Malachie 3:1-3).

D&:A 49:24,25. Qui a-t-il de prophétique dans ces versets?

Deux prophéties furent données dans cette révéla­tion pour que les shakers sussent ce qui se produirait sur le continent américain avant la seconde venue du Seigneur. Ces deux prophéties témoignent des clefs prophétiques détenues par le prophète Joseph Smith.

La première prophétie dit que « Jacob [c'est-à-dire l'Israël moderne] prospérera dans le désert et . . . Sion fleurira sur les collines» (D&A 49:24,25). Cette prophé­tie s'accomplit quand les saints furent obligés de quit­ter Nauvoo pour s'installer dans les Montagnes Rocheuses. La seconde prophétie est que «les Lamani­tes fleuriront comme un narcisse» (verset 24). Aujourd'hui ceux qui sont de descendance lamanite se joignent à l'Église en nombre sans cesse croissant et fleurissent sous les rayons bienfaisants de la lumière de l'Évangile.

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«Ce qui n'édifie Section 50

pas n'est pas de Dieu» Cadre historique

Pendant toutes les dispensations où l'Évangile a été sur la terre pour le bien des enfants de Dieu, Satan a inventé divers moyens de falsifier le processus de révélation. Une de ses méthodes consiste à tromper les hommes en leur donnant des expériences qu'il est difficile de comprendre, une technique particulière­ment manifeste dans les tout premiers jours du réta­blissement. Le prophète Joseph Smith fit la déclaration suivante : "Peu après l'établissement de l'Évangile à Kirtland et pendant l'absence des autorités de l'Église, beaucoup de faux esprits furent introduits ; il Y eut beaucoup de visions étranges et on entretint des idées insensées et enthousiastes ; des hommes sortaient en courant sous l'influence de cet esprit, et certains d'entre eux montaient sur des souches d'arbre et criaient et se livraient à toutes sortes d'extravagance ; un homme poursuivit une boule qu'il disait voir voler dans l'air, jusqu'à ce qu'il arrivât à un précipice; là­dessus il sauta et tomba sur le sommet d'un arbre, ce qui lui sauva la vie ; et on se livra à beaucoup de cho­ses ridicules de nature à attirer la honte sur l'Église de Dieu, à amener l'Esprit de Dieu à se retirer et à déraci­ner et à détruire les merveilleux principes qui avaient été manifestés pour le salut de la famille humaine» (Enseignements,p. 172) .

John Whitmer, décrivant les aberrations spirituelles extrêmes dont il fut témoin dans les premiers temps, écrivit : "Certains avaient des visions et ne pouvaient pas dire ce qu'ils voyaient, d'autres s'imaginaient qu'ils avaient l'épée de Laban et la maniaient avec autant de dextérité qu'un soldat de cavalerie légère, d'autres mimaient un indien occupé à scalper, d'autres glissaient sur le sol avec la vitesse d'un ser­pent, ce qui signifiait pour eux de naviguer sur le bateau qui les conduisait chez les Lamanites pour prê­cher l'Évangile . Et beaucoup d'autres manœuvres vaines et insensées qu'il est inconvenant et inutile de mentionner. C'est ainsi que le diable aveuglait les yeux de certains disciples bons et honnêtes. J'écris cela pour montrer à quel point les enfants sont ignorants et manquent de discernement et avec quelle facilité l'humanité se laisse égarer en dépit des choses de Dieu qui sont écrites à propos de son royaume» « <Church History« , Journal of History, janvier 1908, p. 55) .

Parley P. Pratt fut également témoin de ces manifes­tations extraordinaires :

« Toutes ces choses étaient nouvelles et étranges pour moi et s'étaient produites dans l'Église pendant l'absence et avant l'arrivée du président Joseph Smith venant de New York.

« Conscients de notre faiblesse et de notre manque d'expérience, et craignant de commettre une erreur de jugement à l'égard des phénomènes spirituels, nous allâmes, John Murdock, plusieurs autres anciens et moi-même, trouver Joseph Smith et lui demandâmes d'interroger le Seigneur concernant ces esprits ou

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manifestations» (Autobiography of Parley P. Pratt, pp. 61-62).

La section 50 fut la réponse à cette question.

Notes et commentaire

D&:A 50:2-9. Satan cherche à séduire l'humanité par de fausses manifestations

Le prophète Joseph Smith a dit : « Le diable a un grand pouvoir [de séduire] ; il transforme les choses au point que l'on regarde bouche bée ceux qui font la volonté de Dieu» (Enseignements, p. 183).

Les saints des derniers jours doivent suivre les ins­tructions du Seigneur s'ils veulent échapper aux trom­peries de Satan : « Que chacun prenne garde de faire ce qui n'est pas vrai et juste devant moÏ» (D&A 50:9) .

Le président Joseph Fielding Smith a enseigné que beaucoup de manifestations sont de Satan : « Depuis l'époque de la chute de l'homme jusqu'à présent, Satan et ses disciples qui ont été chassés du ciel trom­pent les hommes. Aujourd'hui, comme au début, Lucifer dit : <Je suis aussi un fils de Dieu . . . que vous le croyiez ou non>, et les hommes d'aujourd'hui ne croient pas, pour la même raison qu'ils ont refusé de croire au commencement. <Certains commandements viennent des hommes>, a dit le Sauveur à Joseph Smith . . . (section 46-47). Certains commandements viennent des démons et ils se manifestent aussi essen­tiellement dans les activités des hommes . . . Ces faux esprits se manifestent de différentes manières et dans toutes les communautés. Certaines des formes les plus surprenantes et les plus courantes de fausses manifes­tations s'expriment dans les faux dons de langues et dans les réunions religieuses, particulièrement parmi les sectes où les fidèles sont pris de crises, crient, chantent et prient d'une manière désordonnée, parfois l'écume à la bouche et le corps pris de contorsions non naturelles» (Church History and Modern Revelation, 1:200).

D&:A 50:10-12. «Raisonnons comme un homme»

Le seigneur raisonne avec les hommes comme les hommes raisonnent entre eux. Le but dans lequel il raisonne avec eux est le même que celui dans lequel il leur parle dans leur propre langt.!e : il veut qu'ils com­prennent (D&A 1:24. Voir aussi Esaïe 1:18).

D&:A 50:13-21. Comment peut-on discerner et démasquer les mauvais esprits ?

Certains des premiers saints étaient devenus les vic­times de démonstrations spirituelles excessives, les recevant « comme venant de Dieu» (D&A 50:15). Le Seigneur dit que ces démonstrations ne sont pas justi­fiées. Le prophète Joseph Smith explique comment les justes peuvent connaître la différence entre les phéno­mènes spirituels bons et mauvais :

« Un grand mal, c'est que les hommes sont ignorants de la nature des esprits et de leur pouvoir, de leurs lois, de leur gouvernement, de leur intelligence, etc. et s'imaginent que quand il se manifeste quelque chose qui ressemble au pouvoir, à la révélation à la vision, cela doit être de Dieu . . .

« . . . qui peut trâmer au grand jour et étaler les mystères cachés de faux esprits qui se manifestent si souvent parmi les saints des derniers jours ? Nous répondons que nul ne peut le faire sans la prêtrise et sans avoir la connaissance des lois qui gouvernent les esprits ; car comme <personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu>, de même nul ne connaît l'esprit du diable, ni sa puissance, ni son influence, si ce n'est en possédant une intelligence qui est plus qu'humaine et en voyant exposé par l'inter­médiaire de la prêtrise le fonctionnement mystérieux de ce stratagème ; sans connaître la forme angélique, l'air et le geste sanctifiés et le zèle qu'il manifeste fré­quemment pour la gloire de Dieu, conjointement avec l'esprit prophétique, la gracieuse influence, l'aspect pieux et les saints vêtements qui sont si caractéristiques de ses actions et de ses mystérieux mouvements.

« L'homme doit avoir le discernement des esprits pour pouvoir traîner au grand jour cette influence dia­bolique et l'exposer au monde dans toutes ses cou­leurs diaboliques, destructrices pour l'âme, et abomi­nables . . .

« . . .la grande difficulté réside dans l'ignorance de la nature des esprits, des lois qui les gouvernent et des signes auxquels on peut les reconnaître . . . il faut l'Esprit de Dieu pour connaître les choses de Dieu, et . . . l'esprit du diable ne peut-être démasqué que par ce moyen» (Enseignements, pp. 64-65; voir aussi Notes et commentaire sur D&A 129).

D&A 50:22-24. Quel critère détermine «ce qui est de Dieu» et ce qui est de Satan ?

Les choses de Dieu édifient, c'est-à-dire soutiennent spirituellement et élèvent l'homme vers une vie meil­leure. Elles le rapprochent de son Père céleste. Les choses de Satan ont l'effet inverse. TI ne se produit pas de progression spirituelle, aucune intelligence n'est communiquée, aucune édification n'en résulte. Le prophète Joseph Smith a également donné des ins­tructions à ce sujet :

« D'autres sont souvent possédés d'un esprit qui les pousse à se coucher, et pendant son opération, tout signe de vie est souvent totalement suspendu ; ils con­sidèrent que c'est le pouvoir de Dieu et une manifesta­tion glorieuse de Dieu : une manifestation de quoi ? Y a-t-il une intelligence qui ait été communiquée ? Les rideaux du ciel sont-ils écartés ou des desseins de Dieu développés ? Ont-ils vu un ange et conversé avec lui ou les gloires futures ont-elles jailli à leurs yeux ? Non! Mais leur corps a été inanimé, le fonctionnement de leur esprit suspendu, et tout ce que l'on peut obtenir d'eux comme renseignement quand ils se lèvent, c'est un cri de <gloire> ou <alléluia> ou quelque expression incohérente ; mais ils ont eu <le pouvoir> .

« Le shaker tournoie sur son talon, poussé par une force ou un esprit surnaturel et pense qu'il est gou­verné par l'Esprit de Dieu ; et le sauteur saute et se lance dans toutes sortes d'extravagances. Le métho­diste primitif pousse des cris sous l'influence de cet esprit jusqu'à ce qu'il déchire les cieux de ces cris tan-

Section 50

Ce qui est de Dieu est lumière et vérité, mais ce qui ne l'est pas est ténèbres

dis que les quakers (ou Amis) poussés, pensent-ils, par l'Esprit de Dieu, restent assis immobiles et ne disent rien. Dieu est-il l' Auteur de tout ceci ? Sinon tout cela, qu'est-ce qu'il reconnaît là-dedans? Il est certain qu'une masse aussi hétérogène de confusion ne peut entrer dans le royaume des cieux» (Enseigne­ments, p. 164).

Le président Joseph Fielding Smith a enseigné : « On ne peut exprimer de plus grande vérité que de dire : <Ce qui n'édifie pas n'est pas de Dieu.> Et ce qui n'est pas de Dieu est ténèbres, que cela se présente sous forme de religion, de morale, de philosophie ou de révélation. Aucune révélation de Dieu ne manque d'édifier» (Church History and Modern Revelation, 1:201-202).

D&A 50:25-28. Comment l'homme peut-il « posséder tou!» ?

Ceux qui s'efforcent de garder les commandements du Seigneur deviennent cohéritiers de Jésus-Christ et hériteront tout ce que le Père a à donner (voir Romains 8:17; D&A 84:38). Mais <<nul ne possède tout s'il n'est purifié et lavé de tout péché» (D&A 50:28). Le secret de la vie éternelle consiste donc à garder tous les com­mandements de Dieu.

Nous croyons que Dieu a condescendu à parler du haut du ciel et à annoncer sa volonté concernant la famille humaine, pour lui donner des lois justes et saines, pour régler sa conduite et la guider sur un che­min direct, afin qu'en temps voulu il puisse la prendre à lui et la faire cohéritière avec son Fils . . .

« Nous avons donc ici cette partie de notre sujet à examiner maintenant : Dieu a en réserve un moment ou une période désignée par lui, où il amènera tous ses sujets qui ont obéi à sa voix et gardé ses comman-

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dements dans son repos céleste. Ce repos est d'une telle perfection et d'une telle gloire que l'homme a besoin de se préparer pour pouvoir, selon.le� lois de . ce royaume, y entrer et jouir. de ses b�nédictio?s. C�I étant Dieu a donné à la famille humame certames lOIs qui s�isent, si elle les observe, à la préparer à hériter de ce repos» (Enseignements, p. 40).

D&:A 50:29,30. «Vous demanderez, et cela se fera»

Ceux qui sont purs devant le Seigneur peuvent prier avec assurance et s'attendre à recevoir de justes réponses à leurs prières. Ce qu'ils demandent, si c'est utile aux yeux du Seigneur, sera donné (voir D&:A 88:64). «Mais sachez qu'il vous sera révélé ce que vous devrez demander» (D&A 50:30) .

Les hommes doivent prier pour ce qui est raison­nable et conforme à la volonté du Seigneur. S'ils sont justes, ils auront l'Esprit de Dieu, car ce qu'ils devront demander leur sera révélé et ils seront «remplis de désirs» (3 Néphi 19:24) . Ds désireront ce qu'il est de la volonté du Seigneur qu'ils aient et ce sera là le con­tenu de leurs prières.

D&:A 50:31-35. Une clef pour le discernement

Ces versets comptent parmi les plus importan�s de cette section. Quand on se trouve face à un espnt mauvais qu'on ne peut comprendre ou à quelqu'un qui a une grande puissance spirituelle, �ai� d�nt les prétentions semblent douteuses, on est mVlté a demander à Dieu au nom de Jésus si c'est un bon ou un mauvais esprit. Si la prière révèle que cette per­sonne n'est pas de Dieu, «il n'y a que de Dieu que l'on peut recevoir du pouvoir sur cet esprit». On ne pe�t dominer ou conquérir le mal par son propre pOUVOIr, mais Dieu peut donner suffisamment de pouvoir pour le faire (voir D&A 50:32). On doit en attribuer alors le mérite au Seigneur (voir verset 34), car c'est lui qui fournit le pouvoir de discerner les saints, de vaincre le mal, d'éviter les tentations ou d'abandonner les mau­vaises habitudes. Le commentaire final du Seigneur dans ces versets est que l'on peut disposer du « POU­voir de vaincre tout ce qui n'est pas» de Dieu (verset 35).

Vous trouverez dans l'Enrichissement J, dans l'appendice, l'étude complète des principes de discer­nement et la manière d'éviter d'être trompé.

D&:A 50:40-43. «Et aucun de ceux que mon Père m'a donnés ne sera perdu»

Marriner W. Merrill a pris ces paroles de consolation et de réconfort et les a appliquées à la famille : « Si nous mettons au premier plan nos obligations vis-à-vis de l':Ëglise, nous avons une bonne chance de rester dans l'Église et de rester en communion les uns avec les autres. Et quand nous sommes en communion les uns avec les autres, nous sommes en communion avec l'Esprit du Seigneur qui nous dirige dans toutes nos voies et nous serons préservés dans la vérité avec notre famille. D se peut que certains membres de notre famille soient égarés. Ds ne font pas ce que nous aime­rions les voir faire. N'est-ce pas le cas de beaucoup de familles ? D Y a des fils et des filles dont la façon d'agir ne donne pas satisfaction à leurs parents. Qu'allons-

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,<Aucun de ceux que mon Père m'a donnés ne sera perdu» (D&A 50:42)

nous y faire? Faire du mieux que nous pouvons, mais veiller à ne pas avoir été la cause de leur manque d'intégrité dans l'œuvre du Seigneur. Je crois que par notre fidélité et nos supplications auprès du Seigneur nous pouvons contribuer non se':llement à nous sa�­ver, mais à sauver ceux que le Seigneur nous a confiés comme fils et filles. Le Seigneur est miséricordieux; il entend nos prières et nous accorde nos désirs par . notre intégrité vis-à-vis de lui et de son œuvre . Et il se. peut que grâce à notre fidélité, ceux de nos enfant� qUI ont été obstinés et qui se sont peut-être égarés revien­dront bientôt dans le troupeau parce que le Seigneur entendra ce que nous avons à dire en leur faveur» (dans Conference Report, avril 1900, p. 29) .

D&:A 50:45. «Le jour vient où vous . . . me verrez»

La promesse que l'homme peut voir la face. de Dieu est enseignée ici et en plusieurs autres endrOits des Doctrine et Alliances (voir par exemple D&A 67:10; 88:68; 93:1).

Orson F. Whitney fait remarquer que la façon dont le Seigneur décide de se manifester à ses enfants dépend de leur dignité et de leur préparation : « D n'est pas donné à tous les hommes de contempler la face de Dieu comme Moïse [Moïse 1:11] ou comme Joseph Smith. On doit être spécialement préparé pour pou­voir voir ce que Joseph a vu . . . Je ne m'attends pas à ce que le Seigneur se manifeste à n,'-0i de la m�me manière qu'à Joseph le prophète. J espère qu il com­muniquera avec moi grâce aux dons dont il m'a doté, non grâce à ceux dont il a doté mon frère ou ma sœur, à moins qu'ils n'aient le droit de recevoir de moi un message de lui. Quand le Seigneur nous parle, à vo�s ou à moi, c'est d'une façon et selon une méthode qUI sont justifiées par notre préparation, nos dons, nos pouvoirs, car nous avons tous reçu des dons d�ns une certaine mesure» (Dans Conference Report, avril 1910, p. 60).

L'évêque Edward Partridge et la loi de consécration

Section 51

Cadre historique

En décembre 1830 les saints avaient été appelés à se rassembler en Ohio (voir D&A 37:3). En mai 1831, lorsque les saints avaient commencé à ré�ondre à l'appel, Edward Partridge, l'évêque de l'Église nouvel­lement désigné, sentit qu'il avait la responsabilité de prendre soin d'eux quand ils arriveraient en Ohio. Les éléments de base de la loi de consécration avaient été donnés (voir D&A 42), mais beaucoup de situations réclamaient des réponses plus détaillées. L'évêque Partridge demanda l'aide du prophète Joseph Smith qui interrogea le Seigneur et reçut ce qui est mainte­nant la section 51 des Doctrine et Alliances. Le prési­dent Joseph Fielding Smith a écrit : «Le Seigneur s'efforça d'instruire ses membres, du moins en partie, et de les former dans les grands principes de la consé­cration, afin de les préparer à se rendre en Sion, car cela se faisait conformément à la loi sur laquelle Sion devait être édifiée. C'est ainsi que les saints de l'Est devaient être organisés selon la loi de Dieu (section 51:4-6). Cette région de l'Ohio devait leur être consa­crée de cette manière <pendant un peu de temps> jusqu'à ce que le Seigneur prît d'autres dispositions à leur égard et leur commandât de s'en aller (section 51:15,16)>> (Church History and Modern Revelation, 1:204).

L'expérience d'Orson Pratt, qui était là lorsque Joseph Smith reçut cette révélation à Thompson, Ohio, est rapportée comme suit : «li n'y eut pas de grand bruit ni de manifestation physique ; Joseph était aussi calme que le soleil matinal. Mais il remarqua sur son visage un changement qu'il n'avait encore jamais remarqué quand une révélation lui était donnée. Le visage de Joseph était extrêmement blanc et paraissait briller. L'orateur avait été bien des fois présent lorsqu'il traduisait le Nouveau Testament et se deman­dait pourquoi il n'utilisait pas l'ourim et le toummim comme quand il traduisait le Livre de Mormon. Pen­dant que cette pensée passait par l'esprit de l'orateur, Joseph, comme s'il lisait ses pensées, leva les yeux et expliqua que le Seigneur lui avait donné l' ourim et le toummim à une époque où il n' avait pas l'expérience de l'esprit d'inspiration. Mais maintenant il avait pro­gressé au point de comprendre le fonctionnement de cet esprit, et il n'avait plus besoin de l'aide de cet ins­trument» (Millennial Star, 11 août 1874, pp. 498-499).

Notes et commentaire

D&:A 51:2. Dieu donne-t-il à l'homme les lois selon lesquelles il doit vivre?

Dans un discours prononcé lors d'une cérémonie académique à l'université Brigham Young, Cecil B . DeMille, producteur du film Les Dix commandements, dit à propos de l'attitude moderne vis-à-vis de la loi : «Nous sommes trop enclins à considérer la loi comme quelque chose de simplement restrictif, comme quel-

que chose qui nous limite. Nous considérons parfois la loi comme l'opposé de la liberté. Mais c'est une fausse conception. Ce n'est pas comme cela que les prophètes et les législateurs inspirés par Dieu considé­raient la loi. La loi a un but double. Elle vise à gouver­ner. Elle vise aussi à édifier» (Commencement Address, Brigham Young University, Speeches of the Year, Provo, 31 mai 1957, p.4)

Richard L. Evans cite d'autres raisons pour lesquelles Dieu a donné à l'homme des lois à suivre : «Qu'est-ce qu'un Père aimant pourrait vouloir pour ses enfants ? Qu'est-ce que n'importe quel père pour­rait vouloir pour ses enfants ? La paix, la santé et le bonheur, l'instruction, le progrès, l'amélioration et la vie éternelle de ceux que nous aimons. Qu'est-ce que le ciel pourrait être de moins? Qu'est-ce qu'un Père prévoirait ou envisagerait de moins pour ceux qu'il aime, pour ceux qu'il <a fait à son image> ? (Genèse 1:27). li a déclaré que son œuvre et sa gloire consistent à <réaliser l'immortalité et la vie éternelle de l'homme> (Perle de Grand Prix, Moïse 1:39). c'est le but ultime. C'est le but tout entier de l'Évangile qu'il a donné» (dans Conference Report, octobre 1959, p.127).

D&:A 51:3. Comment le Seigneur définit-il l'égalité?

La loi de consécration fut conçue pour rendre les hommes égaux dans les choses temporelles, mais comme le président J. Reuben Clark, fils, l'a fait remarquer, cette égalité est d'une espèce particulière :

«Un des endroits où certains des frères s'égarent est celui-ci : il est constamment fait allusion dans les révé­lations à l'égalité entre les frères, et je crois que vous ne trouverez qu'un seul endroit où cette réalité est réellement décrite, bien qu'il y soit fait allusion dans d'autres révélations. Cette révélation (D&A 51:3) affirme que tout homme doit être <égal selon sa famille, en proportion de sa situation et de ses besoins> (voir aussi D&A 82:17; 78:5,6). De toute évidence il ne s'agit pas d'une égalité obtenue par un nivellement. C'est une <égalité> qui varie dans la même proportion que les circonstances concernant l'homme, sa famille, ses besoins» (dans Conference Report, octobre 1942, p. 55) .

D&:A 51:4-6. Pourquoi le Seigneur voulait-il que l'on se procure par écrit les héritages dans l'Église?

Le président J. Reuben Clark, fils, explique ce prin­cipe comme suit : «Le principe fondamental de ce système était la possession en propre des biens. Cha­cun était propriétaire de sa part, ou héritage, ou inten­dance, d'après un titre absolu qu'il pouvait transférer ou hypothéquer ou traiter autrement encore, comme il le voulait. L'Eglise ne possédait pas tous les biens, et la vie dans le cadre de l'Ordre uni n'était pas une vie communautaire, comme le dit le prophète Joseph Smith lui-même (History of the Church, vol. III p. 28). L'Ordre uni est un système individualiste et non un système communautaire» (dans Conference Report, octobre 1942, p . 57).

111

J. Reuben Clark, fils, a expliqué l'intendance et l'héritage selon la loi de consécration

Le président Clark montre en outre que l'on remet­tait un titre ou acte écrit qui satisfaisait aux exigences de la loi civile et assurait à l'individu le droit à la pos­session de ses biens privés. L'importance de ces accords écrits est manifeste quand on se souvient que les gens avaient le droit de quitter l'Ordre uni. Le con­trat écrit entre l'évêque et l'intéressé précisait les con­ditions de l'accord lorsque la personne entrait dans l'Ordre (voir D&A 51:6). Ainsi, même si une personne reconnaissait que tous les biens appartiennent en fin de compte à Dieu, à des fins légales et pratiques la part qui lui était attribuée devenait sa propriété privée. Elle n'appartenait pas à l'Église. Cet arrangement fut appliqué lors de l'héritage originel de terre et de bâti­ments donné à chaque personne faisant partie de l 'Ordre ; tous les surplus acquis en vertu de son inten­dance étaient donnés à l'Église.

«Si quelqu'un transgressai� et était considéré comme indigne d'être membre de l'Eglise, il perdait aussi sa place dans la société, mais dans ce cas il devait conser­ver les biens qui lui étaient remis par acte, mais n'avait aucun droit sur la part consacrée à l'entretien des pauvres et des nécessiteux» (Smith et Sjodahl, Com­mentary, p. 298) .

Les personnes qui décidaient de se retirer de l'Ordre fÏI}issaient souvent par avoir de la rancune à l'égard de l'Eglise. Le fait de régler les transactions par des moyens légaux protégeait aussi bien l'Église que l'inté­ressé. « Dans la communauté il y en avait toujours qui

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voulaient se retirer et peut-être embarrasser les autres par des procès ou autrement. Afin d'empêcher de telles pratiques, des dispositions justes et équitables devaient être prises et garanties par des accords légaux» (Smith et Sjodahl, Commentary, p. 198) .

L'Enrichissement L, dans l 'Appendice, explique plus complètement la loi de consécration.

D&:A 51:18. Pourquoi le Seigneur fait-il désigner un «agenb, ?

«La communauté devait être représentée par un agent, dont le devoir spécial serait de gérer l'argent nécessaire pour l'alimentation et l'habillement du peuple. D y a une grande sagesse à répartir les respon­sabilités. L'épiscopat recevait les biens, les distribuait sous forme <d'intendance, et recevait les biens créés par chaque intendance ; l 'agent veillait à ce que l'on n'accumulât pas indûment des biens, mais qu'il fût suppléé aux besoins de toUS» (Smith et Sjodahl, Com­mentary, p. 298).

D&:A 51:9. En quoi les saints devaient-ils tous être égaux?

En vertu de l 'Ordre uni, tout le monde était égal en ce sens que tous étaient indépendants et avaient toute possibilité d'utiliser leurs dons et leurs talents pour l'édification du royaume de Dieu. Ds étaient aussi égaux en ce que tous avaient les mêmes possibilités de profiter des talents et des capacités qui existaient dans la communauté. L'idée que tout le monde était égal dans les biens possédés ou les revenus reçus est erro­née. L'Ordre était uni dans l'amour, les objectifs et l'engagement, mais unité ne signifie pas uniformité. Un homme avec sept enfants a d'autres besoins qu'un couple qui vient de se marier.

D&:A 51:10. De quelle «Église» le Seigneur parle-t-il?

«Le mot <Église, dans ce paragraphe désigne une <branche" comme dans les sections, 20:81 ; 45:84 et ail­leurs. Cela signifie qu'aucune autre branche ne pou­vait prétendre aux biens appartenant à la branche de Colesville» (Smith et Sjodahl, Commentary, p. 299).

D&:A 51:11-14. La responsabilité de l'évêque

La responsabilité principale de la mise en œuvre de l'Ordre uni incombait à l'évêque .

D&:A 51:17. Pourquoi le Seigneur recommanda-t-il aux saints qu'ils devaient agir dans le pays «comme s'ils devaient y rester des années»?

Les gens qui s'installent dans une maison ou dans un appartement sachant qu'ils vont bientôt déména­ger ont tendance à négliger la fréquentation de l'Église et d'autres responsabilités. Ds se disent : «Nous ne sommes pas ici pour longtemps.» Le Seigneur voulait que les saints vivent l'Évangile et le fassent connaître en Ohio comme s'ils allaient y rester longtemps.

«Qu'ils aillent deux par deux» Section 52

Cadre historique

Un grand rassemblement de l'Église eut lieu le 3 juin 1831 à Kirtland. Cette conférence était si importante que des lettres furent envoyées aux missionnaires les appelant tous à Kirtland (voir D&A 44:1). On s'efforça aussi d'amener les saints de New York en Ohio (voir D&A 48:2-5).

Pendant cette conférence, un nouvel office impor­tant fut conféré à un certain nombre de frères, celui de grand-prêtre dans la Prêtrise de Me1chisédek. Le pro­phète Joseph Smith reçut l'esprit de prophétie et pro­phétisa que Jean le Révélateur était parmi les Dix Tri­bus, les préparant pour revenir de leur longue disper­sion (voir History of the Church, 1: 175-176). Le pro­phète écrit que «l'entente régnait» et que «la foi se for­tifiait» (History of the Church, 1:176). Beaucoup vou­laient obéir aux commandements du Seigneur, mais n'étaient pas certains de ce qu'ils pouvaient faire exac­tement. Le lendemain de la fin de la conférence, le prophète reçut des appels et des instructions spécifiques dans ce qui est maintenant Doctrine et Alliances 52.

Notes et commentaire

D&A 52:2. Avec quelle fréquence les conférences avaient-elles lieu?

Le Seigneur avait commandé d'organiser des confé­rences de l'Église tous les trois mois ou aussi souvent que le décidaient les saints assemblés en conférence (voir D&A 20:61). Habituellement les dirigeants de l'Église décidaient à une conférence de la date et du lieu de la suivante. Dans cette révélation, le Seigneur décrète que la prochaine conférence aura lieu au Mis­souri.

D&A 52:3,7,8,22-32. Un but de cette révélation

Un but de cette révélation était d'appeler certains frères à voyager comme missionnaire d'Ohio au Mis­souri. En tout vingt-huit missionnaires furent appelés dans cette révélation ; mais en réalité il en partit trente : un des vingt-huit missionnaires d'origine ne partit pas et trois autres furent appelés plus tard (voir D&A 53:55).

D&A 52:9. Le critère par lequel on peut juger de ce qui est enseigné dans l'Église

Dans cette révélation le Seigneur donne un critère permettant aux missionnaires et aux instructeurs de décider de ce qu'ils enseignent : ils doivent enseigner ce qu'il a révélé à ses prophètes et à ses apôtres, ce qui leur est enseigné par l'influence du Saint-Esprit. Beau­coup de problèmes naissent quand on commence à p�oposer son avis personnel comme doctrine de l'Eglise. En 1837, les douze apôtres écrivirent une épître dans laquelle ils donnaient l'avertissement sui-

Les missionnaires vont deux par deux

vant : Veillez à ne pas enseigner comme étant la parole de Dieu les commandements des hommes, ni les doctrines des hommes, ni les ordonnances des hom­mes, étant donné que vous êtes les messagers de Dieu. Etudiez la parole de Dieu et prêchez-la, et non vos opinions. N'avancez aucun principe si vous ne pouvez le prouver, car une preuve scripturaire vaut dix mille opinions. Nous vous disons en plus : Respec­tez la révélation qui dit : <Ne parlez que de repentance à cette génération), et laissez les autres mystères du royaume jusqu'à ce que Dieu vous dise de les prêcher, ce qui n'est pas pour maintenant» (His tory of the Church, 3:395-396).

Bruce R. McConkie a rendu le témoignage suivant : «La vérité de toutes choses se mesure d'après les Écri­tures. Ce qui est en accord avec elles doit être accepté ; ce qui est contraire à leurs enseignements, aussi plau­sible que ce soit pour le moment, ne durera pas et doit être rejeté» (Mormon Doctrine, p. 765).

D&A 52:14-19. Ce qu'il faut chercher à distinguer pour éviter d'être trompé

Ce qui caractérise un individu c'est, entre autres choses, un ensemble de traits, de manière d'agir ou d'autres signes visibles. Dans ces versets le Seigneur montre qu'un signe visible de quelqu'un qui est ins­piré par Dieu est qu'il obéit aux ordonnances de l'Évangile (voir Notes et commentaire sur D&A 50:10-27; voir aussi Enrichissement J, dans l'Appen­dice).

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D&A 52:33. «Et un homme ne construira pas sur des fondations posées par un autre»

«Des instructions spéciales furent aussi données à d'autres anciens, leur commandant d'aller deux par deux proclamer la parole de Dieu à toutes les assem­blées qui voudraient bien les écouter.

Bien que leur destination fût la frontière occidentale ou le Missouri, il leur était commandé de prendre des itinéraires différents et de ne pas édifier sur les fonda­tions ou de voyager sur les traces les uns des autres (Cannon, Life of Joseph Smith, p. 116).

D&A 52:39. A qui le Seigneur commande-t-il de travailler «de leurs propres mains», et en quoi l'obéissance à ce commandement peut-il empêcher l'idolâtrie ?

Ces instructions furent données aux anciens qui n'étaient pas désignés pour partir comme mission­naires au Missouri. Ces hommes furent chargés de rester chez eux et d'être les dirigeants de prêtrise des saints de Kirtland. En travaillant de leurs propres mains pour assurer leur entretien plutôt que d'être payés pour leurs services dans la prêtrise, ces frères

contribueraient à empêcher l'idolâtrie et le cléricalisme d'apparaître dans l'Eglise (voir 2 Néphi 26:29). Les lec­teurs modernes peuvent s'étonner de voir employer ici le mot idolâtrie étant donné que l'on considère sou­vent celle-ci comme une pratique qui a disparu il y a des siècles. Dans la préface des Doctrine et Alliances, le Seigneur avertit qu'une des caractéristiques des der­niers jours serait que chacun suit sa voie, selon l'image de son Dieu . . . dont la substance est celle d'une idole» (D&A 1:16), et Paul assimile la cupidité à l'idolâtrie (voir Éphésiens 5 :5, Colossiens 3:5). En d'autres termes, quand quelqu'un met son cœur dans les cho­ses naturelles, le prestige ou le pouvoir au point que Dieu n'est plus suprême, cela devient comme un dieu pour lui. D adore cela, lui accorde sa fidélité. Ce verset suggère que si les anciens qui restaient en Ohio ne tra­vaillaient pas de leurs propres mains, ils pourraient se rendre coupables de ce genre de cupidité ou d'idolâ­trie.

D&A 52:43. De quelle ville le Seigneur parle-t-il ?

Voir les notes et commentaire sur Doctrine et Alliances 42:35.

Sidney Gilbert appelé à abandonner le monde

Section 53

Cadre historique

On ne sait pas grand' chose d'Algernon Sidney Gil­bert avant son initiation à l'Évangile en 1830. D était alors le partenaire principal de l'entreprise commer­ciale prospère Gilbert and Whitney, à Kirtland.

Peu après être devenu membre de l'Église il fut ordonné ancien et envoyé au Missouri acheter des terres et exploiter un petit magasin (voir D&A 57:8). Lorsque la violence populaire éclata, Sidney Gilbert ferma son magasin comme on le lui demandait et aida à apaiser momentanément la foule. Le 23 juillet 1833, il fut parmi ceux qui s'offrirent en rançon pour les saints (voir History of the Church, 1:391,394) . D était dévoué et fidèle et sacrifia tous ses biens pendant les persécu­tions du Missouri. D manquait cependant de confiance dans ses capacités de prêcher et, selon certains récits, i1 9-isait qu'il «préférait mourir que d'aller prêcher l'Evangile aux Gentils» (History of the Church, 2:118) . Ironie des choses, il contracta plus tard le choléra et mourut. Heber C. Kimball écrit dans son journal que <<le Seigneur le prit au mot». B. H. Roberts écrit à pro­pos de frère Gilbert : «Les passages du texte historique et cette réflexion tirée du journal de frère Kimball ris­quent de créer un malentendu concernant frère Alger­non Sidney Gilbert : le Seigneur a eu peu de serviteurs plus dévoués dans notre dispensation» (His tory of the Church, 2:118n).

Joseph Smith reçut la section 53 en réponse à la demande de Sidney Gilbert, qui désirait savoir ce qu'il devait faire dans l'Eglise . La révélation lui fut donnée à une époque de grande excitation. Une conférence

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spirituelle venait de prendre fin et beaucoup furent chargés d'aller au Missouri pour y recevoir d'autres instructions du Seigneur. Dans cette révélation Alger­non Sidney Gilbert était égaIement appelé à aller au Missouri et à aider là-bas à l' œuvre comme agent de l'évêque responsable du magasin.

N otes et commentaire

D&A 53:1. «J'ai entendu tes prières»

Beaucoup de gens souhaitent secrètement connaître la volonté divine à leur égard, mais la réponse est sou­vent trop sacrée pour qu'on puisse en parler avec un quelconque mortel. La demande de Sidney Gilbert ne fut pas rejetée, car le Seigneur lui révéla son appel et son élection dans l 'Église (voir aussi D&A 6:22-24) .

D&A 53:2. Que signifie l'expression «abandonner le monde»?

L'expression «abandonner le monde» est le comman­dement donné à ceux qui ont contracté alliance avec le Seigneur. Ds doivent abandonner les principes et les habitudes du monde apostat. George Q. Cannon rat­tache cet enseignement à la doctrine de la nouvelle naissance : «Nous devons naître de nouveau ; nous avons besoin qu'un cœur nouveau soit mis en nous. D y a encore trop du vieux levain en nous. Nous ne sommes pas nés de nouveau comme nous le devrions. Ne croyez-vous pas que nous devrions naître de nou­veau? Ne croyez-vous pas que nous devons devenir

des créatures nouvelles en Jésus-Christ sous l'influence de son Évangile ? Tous ceux qui comprennent l'Évangile diront oui. Vous devez naître de nouveau. Vous devez pour ainsi dire avoir en vous de nouveaux désirs, un nouveau cœur. Mais que voyons-nous? Nous voyons des hommes suivre les voies du monde comme s'ils n'avaient aucune préten­tion à être des saints des derniers jours. D y a des cen­taines de personnes qui s'appellent saints des derniers jours qu'on ne pourrait pas distinguer du monde. Ds ont les mêmes désirs, les mêmes sentiments, les mêmes aspirations, les mêmes passions que le reste du monde. Est-ce comme cela que Dieu nous veut? Non; il veut que nous ayons un nouveau cœur, de nouveaux désirs. D veut que nous soyons un peuple transformé quand nous acceptons son Évangile; que nous soyons animés par des mobiles entièrement neufs et que nous ayons une foi qui s'attache aux pro­messes de Dieu" (dans Conference Report, octobre 1899, p. 50).

D&A 53:3. L'ordination à la prêtrise est un appel à servir les autres

Sidney Gilbert reçut le commandement d'être ordonné ancien et ensuite d'utiliser cet office pour prêcher la foi, le repentir et la rémission des péchés, mais son sentiment d'incapacité à prêcher l'empêchèrent de répondre pleinement à l'appel. D fit cependant un récit de ses efforts missionnaires réussis

Section 53

parmi ses amis et sa famille à Huntington dans le Con­necticut (voir History of the Church, 2 :119).

D&A 53:4. Quels étaient ses devoirs comme «agents» de l'Église?

L'appel de Sidney Gilbert était de recevoir les finances pour l'Église et d'acheter des terres. D devait aider Edward Partridge à gérer les affaires temporelles de l'Église au Missouri (voir D&A 57:6-9).

Dans ce magasin, qui lui appartenait, Sidney Gilbert administrait les affaires temporelles de l 'Eglise

«Tu resteras ferme dans l'office auquel je t'ai nommé»

Section 54

Cadre historique

Les saints de New York avaient reçu le commande­ment de se rassembler en Ohio (voir D&A 37:3, 38:32). Le Seigneur commanda aux saints qui vivaient déjà en Ohio de se préparer pour l'afflux des nouveaux venus en donnant leurs terres aux immigrants ou, s'ils n'avaient pas de terre à donner, de les aider à acheter les terres disponibles. En toute bonne foi la branche de Colesville arriva à Thompson (Ohio) et s'installa sur des terres qui leur avaient été offertes par d'autres membres de l'Église. Peu après, l'offre fut retirée et les saints de Colesville furent obligés de chercher d'autres endroits pour s' installer.

Newel Knight fut désigné par la branche de Coles­ville pour demander à Joseph Smith d'interroger le Seigneur sur ce qu'ils devaient maintenant faire. B. H. Roberts rapporte ce qui suit à propos de ces événe­ments : « Il est difficile de déterminer exactement en quoi consistaient les transgressions des saints de Thompson; mais il est évident que l'égoïsme et la rébellion étaient à la base de leurs ennuis et que Leman Copley et Ezra Thayre y étaient directement impliqués. Les saints constituant la branche de Coles­ville, quand ils arrivèrent au lieu de rassemblement en Ohio, reçurent le conseil de rester ensemble et furent

installés à Thompson, endroit qui se trouvait dans le voisinage de Kirtland . . . Il est évident que certains des frères qui vivaient déjà à Thompson avaient convenu d'entrer dans la loi de consécration et d'intendance avec les saints de Colesville et que par la suite ils rom­pirent cette alliance. Parmi ceux-ci il y avait Leman Copley et Ezra Thayre. <Un homme du nom de Copley>, dit Newel Knight dans son journal, <y possé­dait un très grand terrain qu'il proposa aux saints d'occuper. Par conséquent un contrat fut convenu et nous commençâmes à travailler en toute bonne foi. Mais peu de temps après Copley rompait l'engage­ment et j 'allai à Kirtland voir frère Joseph, etc. (Scraps of Biography, où est publié le journal de Newel Knight, chapitre VI) .

« A ce sujet John Whitmer, qui était alors historien de l'Église, écrit : <A cette époque-là [début juin] l'Église de Thompson (Ohio) rencontra des difficultés à cause de la rébellion de Leman Copley, qui ne voulut pas faire ce qu'il avait précédemment convenu, ce qui jeta toute l'Église dans la confusion, et finalement le Sei­gneur parla par l'entremise de Joseph disant : > D cita alors la révélation à Newel Knight . . . - (History of the Church, John Whitmer, chapitre VIII)>> (dans History of the Church 1:180).

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Notes et commentaire

D&A 54:2. A quel office Newel Knight fut-il appelé ?

Newel Knight avait été appelé à diriger les saints de Colesville conformément aux instructions données dans Doctrine et Alliances 38:34-36.

D&A 54:3. Comment peut-on échapper à ses ennemis quels qu'ils soient?

La branche de Colesville fut mise en garde contre les ennemis auxquels elle devait échapper. Bien que ces ennemis ne fussent pas spécifiquement identifiés, la manière de leur échapper était clairement définie . Le prophète Joseph Smith enseigna que le salut c'était la victoire sur les ennemis : «Le salut n'est ni plus ni moins que de triompher de tous nos ennemis et de les mettre sous nos pieds . Et quand nous aurons le pou­voir de mettre tous les ennemis sous nos pieds dans ce monde et d'avoir une connaissance pour triompher de tous les mauvais esprits dans le monde à venir, alors nous serons sauvés comme dans le cas de Jésus qui devait régner jusqu'à ce qu'il eût mis tous les ennemis sous ses pieds, et le dernier ennemi c'était la mort» (Enseignements, p.239).

Une autre fois le prophète dit : «Le salut c'est qu'un homme est sauvé de tous ses ennemis; car tant que l'homme ne peut pas triompher de la mort, il n'est pas sauvé. Ce n'est que la connaissance de la prêtrise qui fera ceci» (Enseignements p.247) .

D&A 54:4. Quelles alliances furent enfreintes?

n est manifeste que Leman Copley et Ezra Thayre étaient convenus de fournir les terres à la branche de Colesville et étaient ensuite revenus sur leur parole.

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Vieux bâtiment de la ferme des Copley à Thompson (Ohio) où les saints de Colesville 5 'installèrent temporairement

D&A 54:7-9. "Mets-toi en route» et «cherche à gagner ton pain comme les hommes»

N'ayant pas réussi à obtenir de terres à Kirtland, les saints de Colesville reçurent l'ordre de quitter l'Ohio et de se rendre au Missouri; mais comme ils arrive­raient au Missouri avant que les commandements du Seigneur concernant la loi de la consécration fussent complètement mis en application, le Seigneur leur dit comment agir en attendant qu'on pût les insérer dans l'Ordre uni.

Appel et choix de W. W. Phelps Section 55

Cadre historique

William Wines Phelps naquit le 17 février 1792 à Hanover, comté de Morris, New Jersey. fi fut rédac­teur d'un journal appelé le Western Courier et créa plus tard des journaux anti-maçonniques appelés le LAke Light et l'Ontario Phœnix, tous les deux à New York. fi fut proposé par ses amis pour l'élection de lieutenant­gouverneur de l'État de New York et, s'il n'obtint pas la proposition, ce qu'il acquit fut une grande et pré­cieuse expérience.

Le 26 mars 1830, W. W. Phelps lut l'annonce que le Livre de Mormon était sur le point de sortir de presse. fi rencontra plus tard Parley P. Pratt qui lui en vendit un exemplaire. Après avoir lu le Livre de Mormon, il alla à Kirtland où il rencontra Joseph Smith. Quand il demanda ce que le Seigneur voulait de lui, Phelps reçut l'ordre d'être baptisé et d'emmener sa famille au Missouri (voir D&A 55 qui fut reçu peu après à l'arri­vée de W. W. Phelps et sa famille à Kirtland en juin 1831).

W. W. Phelps apporta beaucoup de talents à l'Église. fi créa la première imprimerie pour l'Église au Mis­souri; il publia le premier journal de l'Eglise, l'Evening and Morning Star; il l'aida à choisir, à préparer et à publier les révélations dans le Livre des Commande­ments et il écrivit beaucoup de cantiques, notamment "L'Esprit du Dieu Saint» et "Elevons nos chants joyeux» .

William W. Phelps, un des premiers éditeurs d 'un journal de l'Église

Notes et commentaire

D&A 55:1. Que signifie n'avoir en vue que la gloire de Dieu?

"Par les yeux naturels, les hommes voient la lumière qui les guide dans leur existence physique; par leurs yeux spirituels la lumière spirituelle qui conduit à la vie éternelle. Tant que les yeux naturels sont intacts, les hommes peuvent voir et se laisser guider par la lumière du jour, tant que les yeux spirituels n'ont en vue que la gloire de Dieu, c 'est-à-dire tant qu'ils ne sont pas aveuglés par le péché et sont tournés unique­ment vers la justice, les hommes peuvent voir et com­prendre les choses de l'Esprit. Mais si l'apostasie entre et que la lumière spirituelle se transforme en ténèbres, ,combien sont grandes ces ténèbres! >)) (McConkie, Doctrinal New Testament Commentary, 1:240).

D&A 55:4. "Afin que les petits enfants reçoivent également de l'instruction»

W. W. Phelps fait le commentaire suivant sur la tâche qu'il reçut du Seigneur : "Comme peuple nous approchons rapidement d'un but désiré qui peut-être littéralement appelé un commencement. Jusqu'à pré­sent on ne peut nous reprocher d'être en retard dans l'instruction. Par révélation, en 1831, je fus chargé ,des travaux d'imprimerie et du ch�ix de la rédaction de livres pour les écoles de cette Eglise, afin que les petits enfants reçoivent également de l'instructiofl>, et depuis lors j'ai reçu des directives supplémentaires. Nous nous préparons à sortir du milieu du peuple et à aller là ou nous pouvons servir Dieu en justice; et la première chose est d'instruire nos enfants, car ils sont comme Israël d'autrefois. Ce sont nos enfants qui prendront le royaume et l'emporteront dans le monde entier. Le premier commandement avec une promesse donné à Israël fut : ,Honore ton père et ta mè�e, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l'Eternel, ton Dieu, te donne.> Nous instruirons nos enfants des voies de la justice et nous voulons que cet enseigne­ment soit recueilli dans un livre» (Times and Season, 1er novembre 1845, p. 1015).

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«Le Seigneur commande et le Seigneur révoque»

Section 56

Cadre historique

Après la conférence du 3 juin 1831, le Seigneur donna à l'Église une révélation (D&A 52) dans laquelle un certain nombre de frères étaient appelés à aller deux par deux au Missouri, prêchant l'Évangile en cours de voyage, et à organiser une nouvelle confé­rence dans ce pays . Mais lorsque Ezra Thayre perdit l'esprit de sa tâche à cause des problèmes de Thomp­son (Ohio) et se montra lent à se préparer à partir en mission, Thomas B. Marsh, le compagnon qui lui était affecté, alla trouver Joseph Smith pour lui demander un� réponse à ce dilemme. Le prophète interrogea le SeIgneur et reçut ce qui est maintenant la section 56 (voir History of the Church 1:186).

N otes et commentaire

D&A 56:2. «Prendre sa croix et me suivre»

Voir Notes et Commentaire sur D&A 23:6.

D&A 56:3,4. En quelles circonstances le Seigneur révoque-t-il ce qu'il a commandé?

James E. TaImage note que «seuls les rebelles, ceux qui ne veulent pas obéir aux commandements de Dieu doivent être traités ainsi, leurs bénédictions doivent être révoquées; seuls ceux-là perdront les bénédictions auxquelles ils ont droit. Dans une autre révélation donnée peu après cela, la section 58, le Seigneur s'en prend à des gens parce qu'ils avaient l'habitude de dire - et il pourrait très bien s'en prendre à certains de nous car nous le disons toujours - que le Seigneur ne tient pas parole, qu'il fait des promesses et ne les accomplit pas» (dans Conference Report, avril 1921, p. 113).

Le Seigneur dit en outre que ceux qui ne sont pas dans l'Église, qui gênent l'œuvre du Seigneur, porte­ront cette condamnation (voir D&A 124:49,50).

D&A 56:6-8. Un changement d'affectation

Dans ces versets, le Seigneur change les affectations données dans Doctrine et Alliances, section 52, versets 22 et 32. Selah J. Griffin précédemment affecté à Newel Knight, est affecté à Thomas B. Marsh. Newel Knight est appelé à aller avec les saints de Colesville, a� Mis�ouri, et Ezra Tayre est relevé de son appel mis­SIOnnarre.

D&A 56:8,9. Comment surmonte-t-on l'égoïsme?

«L'égoïsme consiste à se préoccuper indûment ou uni­quement de soi; c'est une des convoitises de la chair que doivent surmonter ceux qui obtiennent le saIut. L'égoïste tient à son confort, à ses avantages ou à sa place aux dépens des autres. n est commandé aux hommes de se repentir de leur orgueil et de leur égoïsme (D&A 56:8). En pratique, pour faire ceci, on travaille dans l'Église et on fait des dons généreux

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Les dons désintéressés soutiennent le royaume temporel de Dieu

pour entretenir les programmes de l'Église» (McCon­kie, Mormon Doctrine, p. 701) .

D&A 56:16. L'attitude appropriée à l'égard des bénédictions temporelles de la vie

Le reste de cette révélation s'adresse à Ezra Thayre. A cause de son égoïsme, qui fut la raison directe pour laquelle les saints de Colesville durent quitter Thomp­son, le Seigneur lui donne, ainsi qu'à tous les saints, des conseils sur la manière d'utiliser correctement les choses temporelles. Doctrine et Alliances 56:16 décrit la responsabilité des riches. Le Seigneur a instruit ses prophètes sur la façon dont il faut prendre soin des pauvres : des principes tels que la dîme et le don du jeûne aident les saints des derniers jours à s'acquitter de leur responsabilité vis-à-vis des pauvres (voir 1 Timothée 6:9,10, 17-19; Jacob 2:17-19 ; Mosiah 4:26,27) .

D&A 56:17-18. Quelle doit être l'attitude des pauvres?

Le président George Albert Smith a mis en garde contre la tentation de prendre ce qui appartient aux autres . Après avoir cité Doctrine et Alliances 56:17, il dit :

«Telle est la situation de beaucoup de nos propres frères et sœurs d'Amérique en ce qui concerne toutes les bénédictions que nous recevons : de meilleures maisons, de meilleures occasions de nous instruire que jamais auparavant. Et pourtant nous avons

aujourd'hui des hommes qui, non seulement ne veulent pas travailler eux-mêmes, mais qui ne permet­tent pas non plus que l'on emploie quelqu'un d'autre. Ds ne sont pas disposés à gagner leur vie par le travail, mais ils ont l'intention de prélever cela chez le riche . . .

«Nous ne devons pas tomber dans les mauvaises habitudes d'autrui. Nous ne devons pas acquérir la mentalité de vouloir ce qui appartient à autrui.

Section 56

Reportez-vous aux dix commandements et vous y ver­rez un bref paragraphe : <Tu ne convoiteras pas.) C'est le problème de pas mal de �ens aujourd'h�i. Ils �on­voitent ce que quelqu'un d autre a alors qu en fal.t cesmêmes personnes à qui ils veulent �rendre des biens ont pris soin d'eux et leur ont fourni le moyen de vivre» (dans Conference Report, octobre 1949, pp. 170-172).

central» .

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