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La préservation des gîtes.
Dans tous les cas de figure rencontrés, la première bonne démarche et initiative à prendre, est
celle de la préservation de tous les gîtes existants, susceptibles d’héberger des chiroptères.
Exemples : la préservation de cavités
exigües mais profondes dans des murs
de bâtiments, dans le parement de ponts
en pierre, de murs de soutènement de
routes de montagne.
Ici, en l’occurrence, des joints évidés et renforcés sur leur contour dans des culées de ponts.
Préservation de gîtes et ajouts de
gîtes artificiels à chiroptères pour
des bâtiments, ouvrages d’art,
conduits souterrains et arbres.
Terre & Nature Christian Prat – 2015
Les différents types de gîtes artificiels et leur positionnement.
Si la destruction de gîtes est vraiment inéluctable, Terre & Nature propose la mise en place de
gîtes artificiels pouvant être fabriqués par soi-même ou achetés auprès de concepteurs.
1/ Gîtes en bois.
C’est un caisson fermé de toute part
sauf en face inférieure, comportant
un ou plusieurs logements de faible
épaisseur : les chiroptères appréciant
plutôt les espaces où leur corps
touche les 2 parois.
L’efficacité de telles installations va
dépendre souvent de l’orientation
du gîte par rapport au soleil, aux
vents, aux intempéries, de
l’épaisseur entre parois, de la
hauteur à laquelle il est installé.
Depuis 1998, Terre & Nature a
installé quelques-uns de ces gîtes
en bois (4 à ce jour en 2015.)
Si la pose du gîte contre le poteau
EDF a été couronné de succès
dès le 1er été avec l’arrivée d’une
colonie de Pipistrelles qui
l’occupe de manière durable, la
pose du gîte de la photo du haut
pour conserver une colonie de
Barbastelles, n’a pas jusqu’à
présent donné de retour positif.
La mise en place des 2 autres gîtes bois sous un pont du département de la Loire est bien trop
récente (été 2014) pour avoir un recul acceptable sur leur efficacité.
Il est proposé sur divers site de l’Internet, des croquis de fabrication de gîtes en bois avec des
cotes propres aux concepteurs desdits gîtes. Terre & Nature a été amené à installer ce type de
gîtes pour des collectivités et des particuliers. Jusqu’à présent, les gîtes en question n’ont pas
donné grande satisfaction avec une occupation proche du zéro.
Nous proposons ci-dessous les plans d’un type de gîte en bois issu de celui posé contre le
poteau EDF aux confins de l’Auvergne, la Bourgogne et Rhône-Alpes.
2/ les briques-gîtes plâtrières en céramique.
C’est une utilisation détournée
d’un produit extrêmement
courant sur le marché : la
brique plâtrière appelée aussi
carreau-brique à plusieurs
loges.
Il est possible de poser contre
des murs et façades des briques
à une seule ou à plusieurs
rangées de loges, obturées sur
le dessus par du plâtre ou du
ciment.
Les briques doivent être dans
la mesure du possible, fixées avec une cheville et un goujon vissé : les expériences du passé
nous ont montré que la fixation avec une colle ne suffisait pas.
Depuis une dizaine d’années, un très grand nombre (plus de 100) de ces briques plâtrières ont
été installées sous des ouvrages d’art de type ponts ou tunnels-ponts, notamment dans le nord
du département de la Loire.
Malheureusement, si ce type d’installations s’est
avéré efficace dans des réseaux miniers par
hygrométrie saturante, il n’en est pas du tout de
même avec les gîtes sous ponts qui, à ce jour ce
sont avérés vierge de toute occupation par les
chiroptères… mais parfois utilisés par des
arthropodes (papillons, araignées…)
D’autre part, ces produits étant peu esthétiques,
ils n’ont été utilisés que dans des lieux non
fréquentés par le public (sous ponts.) Il est arrivé
que dans 2 cas de ponts, les collectivités qui les
installent, procèdent aussi à une certaine
intégration à l’ouvrage en les recouvrant d’un
enduit peint (voir photo ci-contre.)
3/ autres gîtes à base de produits courants en céramique.
Là encore, c’est une utilisation détournée de produits de la construction à des fins naturalistes.
Les produits proposés par Terre & Nature, visibles sur les photos ci-dessous, sont des abouts
de faîtière pour toits de tuiles et des couvercles de sortie de conduits de ventilation primaire
en toiture.
A la date de rédaction de
cette note, seuls des abouts
de faitière de toiture ont
été posés, et encore que
très récemment (2014.)
C’est la raison qui fait que
nous n’avons aucun recul
sur l’intérêt et l’efficacité
de ce type de gîtes.
En fait, les abouts se
rapprochent des gîtes
précédents, mais son
aspect plus esthétique que celui de la « vulgaire » brique plâtrière, permet son utilisation sur
des extérieurs de ponts ou des façades de bâtiments.
Les clichés suivant, montrent les différents montages et installations de ce type de gîtes, avec
ou sans planchette contre le mur récepteur.
Pour la pose de couvercles en céramiques, il
faut au préalable pratiquer une ouverture étroite
en bord de couvercle qui sera orientée vers le
bas avant d’être fixés là-aussi avec une cheville
auto-foreuse et une vis ou un goujon. Ce
dernier type de gîte qui n’a donc pas encore été
installé localement, se rapproche d’un gîte en
ciment-bois vendu par un fabricant spécialisé
qui n’a lui aussi, pratiquement pas été utilisé et
suivi par les chiroptérologues.
4/ gîtes du commerce (spécialisé.)
Plusieurs fabricants européens proposent des
gîtes de leur conception généralement à base d’un
mélange de bois-béton. Un exemple vous est
donné ci-contre. Rigides, durables mais lourds, ils
ont été installés dès 1998 dans des arbres.
Leur efficacité quant à l’accueil de chiroptères,
varie d’un gîte à l’autre, d’un type à l’autre, d’une
marque à l’autre et dépend aussi du site, du
support, de la hauteur, de leur orientation, etc.
D’autre part, comme ils sont accrochés assez
haut dans des feuillus ou des conifères, leur suivi
est assez difficile voire quasi impossible sans
chariot élévateur ou un équipement d’alpinisme
ou de spéléologie.
Enfin, il peut arriver aussi, que les systèmes d’accrochage et de fixation viennent à céder, que
l’arbre support vienne à tomber lors d’une tempête ou être tout simplement tronçonné.
5/ gîtes artificiels intégrés à l’architecture du bâtiment
Il est arrivé que des occupants d’une maison
aient une colonie de reproduction de chirop-
tères en façade et que l’implantation puisse
gêner (impossibilité de fermer des volets par
exemple) mais que les dits occupants souhaitent
conserver « leurs » chauves-souris.
Dans le cas de la photo de droite, un faux
volet identique aux vrais, a été apposé en un
point plus adéquat et moins contraignant.
Dans ce dernier cas de figure, on se rapproche des gîtes en bois du paragraphe 1 mais avec
une démarche d’intégration du gîte au bâti.
La recréation de gîtes.
En cas de destruction d’un gîte ou d’un bâtiment
ou de tout autre ouvrage d’art susceptible
d’abriter des individus ou des colonies de
chiroptères, il est parfois possible, si le contexte
le permet, de recréer un ou plusieurs autres gîtes
sans en installer des artificiels.
Cela demande une visite d’étude préalable puis
de recourir à des travaux de percements et de
creusements de cavités dans un mur ou la
réalisation d’un passage libre en sous face de
toiture en enlevant une planche, etc.
La démarche est rare car relativement inédite en
ce début du 21ème siècle. Jusqu’à présent, et vu
que les récréations de gîtes sont relativement
récentes localement (2014-2015), nous n’avons
pas de recul sur l’efficacité de ce type
d’aménagements.
Note technique rédigée par Christian
Prat en septembre 2015 pour le
compte de Terre & Nature