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Prêts à prêter 78 vidéos de la collection du FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur

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78 vidéos

de la collection du FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur

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l‘art vidéo

« L‘histoire de la vidéo est une histoire complexe car née au milieu de la crise du modernisme, elle en hérite les considérations formalistes mais elle est, dans le même temps, confrontée à ses hybrides (le cinéma), ses leurres (la télévision) et son devenir (le numérique) ; c‘est donc une histoire qui n‘a rien d‘autonome, mais qui pourtant constitue, si ce n‘est un territoire spécifique, une zone d‘échange, de circulation, de transformation aussi bien d‘images que de genres, de domaines conceptuels, de relations.»

Françoise Parfait, Vidéo : un art contemporain, 2001(éd. du Regard)

Médium privilégié des jeunes artistes, la vidéo est apparue dans le champ des arts visuels dans les années

60, au moment du passage entre modernité et postmodernité. D‘emblée, les vidéastes ont manifesté une

grande diversité d‘intentions et de propositions, recourant à la vidéo comme outil critique de la télévision, trace

d‘une performance ou source d‘images nouvelles. Dans l‘art contemporain, l‘image vidéographique peut être

documentaire, fictive, narrative… Il existe néanmoins un point commun à toutes ces œuvres : leur inscription

dans une temporalité, qui les distingue des images traditionnelles et pose des questions inédites de

monstration comme de réception.

Depuis 1982, Le FRAC Provence-Alpes-Côte d‘Azur a acquis une centaine de vidéo, près du dixième de sa

collection.

Quelques problématiques associées à l‘art vidéo :

► vidéo et spécificités technologiques : les caractéristiques formelles de l‘image vidéo sont largement

explorées par les artistes : pixels, trame, mosaïque, mixage, vitesse de l‘image…

► vidéo et dispositifs scéniques : d‘abord diffusée sur des moniteurs, la vidéo a rapidement cherché à se

mettre en scène, frayant du même coup avec la sculpture, l‘architecture ou le théâtre.

► vidéo et télévision : dès l‘origine, une ―concurrence‖ s‘installe entre la vidéo et la télévision partageant les

mêmes caractéristiques techniques. Les artistes critiquent, parodient la télévision ou inventent de nouveaux

programmes…

► vidéo et cinéma : proche du cinéma expérimental dans ses préoccupations, l‘art vidéo questionne le genre

cinématographique : appropriations, détournements, remakes…

► vidéo et archives : la vidéo a progressivement remplacé la photographie, dans la société comme à l‘échelle

de la cellule familiale, pour conserver la mémoire des événements. Elle est devenue le véhicule de la grande

comme de la petite histoire.

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lexique

analogique/numérique : la vidéo analogique est basée sur la transformation de vibrations en impulsions

électriques, tandis que la vidéo numérique ne repose que sur des signaux binaires.

black box : dispositif scénographique apparu dans les années 90 pour la présentation de la vidéo. Au sein

d‘un lieu d‘exposition, il consiste à découper un espace, aux murs noirs, fermé par un rideau.

dispositif vidéo : mise en espace de l‘œuvre vidéo qui regroupe tout ou partie des objets liés à la vidéo

(camescope, magnétoscope, moniteur…) et qui fait appel à la participation du spectateur.

incrustation : consiste à découper une forme dans une première image, puis à remplir l‘intérieur de cette forme

par une deuxième image.

installation : établit des liens spatiaux entre les objets exposés et l‘espace architectural, en poussant le

spectateur à prendre conscience de son intégration dans la situation créée.

médium : désigne le matériau de production utilisé par l‘artiste. Son pluriel est ―médiums‖ et non ―médias‖,

terme réservé aux véhicules de l‘information (presse, télévision…).

mixage : ―À l‘idée trop cinématographique du montage, il semble que l‘on peut opposer le concept plus

vidéographique de mixage d‘images, comme on parle de mixage à propos de la bande sonore‖ (Philippe

Dubois).

pixel : socle de l‘image numérique, le pixel (pour picture element ) est la plus petite composante d‘une image

numérique affichée en mode point sur écran.

réel/virtuel : les images virtuelles sont générées informatiquement par les artistes qui peuvent combiner à la

fois des images de synthèse et des images filmées dans la réalité.

(source : Qu‘est-ce que l‘art vidéo aujourd‘hui ?, Beaux-arts éditions, 2008)

bibliographie sommaire

La Vidéo entre art et communication, collectif, ENSBA, 1997

Françoise PARFAIT, Vidéo : un art contemporain, éd. Du Regard, 2001

Michaël RUSH, L‘art vidéo, éd. Thames & Hudson, 2003

Nicolas THELY, Corps, art vidéo et numérique, Scéren (cndp), 2005

Qu‘est-ce que l‘art vidéo aujourd‘hui ?, collectif, Beaux-arts éditions, 2008

Contacts

Annabelle Arnaud, chargée de projets et de médiation en milieu scolaire 04 91 90 28 72 - [email protected]

France Paringaux, responsable de la diffusion de la collection et du service des publics 04 91 90 29 49 - [email protected]

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ABSALON Né en 1964 à Ashod (Israël)

Décédé en 1993 à Paris Solutions, 1992, couleur, sonore, 7‘30 Bruits, 1993, couleur, sonore, 2‘30 Bataille, 1993, couleur, sonore, 30‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Vivre en cellule

Solutions se situe dans un espace restreint, blanc, aseptisé. Absalon se livre à des actions quotidiennes : boire, manger, fumer, dormir, se masturber. prendre un bain… Son corps évolue dans cette architecture taillée à sa mesure. Le mobilier, modulable, s'adapte à chacune de ses actions : la table se transforme en lit, le placard en baignoire... Chaque disposition donne lieu à une sculpture différente. Bruits présente l‘artiste en plan rapproché, face à la caméra. Il crie, à en perdre haleine, pendant plus de deux minutes. Dans cette performance physique, le cri devient l'expression –paradoxalement muette– d'une violence, d‘une lutte intérieure, d‘angoisses physiques… Dans Bataille, l'artiste lutte seul, sur un sol glissant. Contre un ennemi invisible ? Son propre corps ? Il se débat. L'espace est vide mais l'image vidéo, par son cadrage et par sa répétition (l‘action ne dure que 30 secondes, mais l‘image est mise en boucle), devient une cellule, un espace d'enfermement duquel le corps tente en vain de sortir. De son vrai nom Eshel Meir, l'artiste israélien Absalon a une courte carrière artistique, avant de mourir en 1993 à l'âge de 29 ans. Se définissant comme un artiste nomade, il réalise à partir de 1989 des cellules de 9 m2 dans lesquelles ses gestes et ses mouvements sont contraints. Entre sculpture, design, architecture et urbanisme, ces compartiments –uniformément recouverts d‘une couche de peinture blanche– jouent sur une combinatoire d‘unités modulaires pour imposer l‘idée de clôture spatiale et de suspension temporelle. Leurs différents agencements les transforment successivement en Cellules puis en Propositions d‘Habitation, lieux de réclusion parfaitement fonctionnels : « La cellule est plus un espace mental que physique. Sa réalisation me paraît vitale. Je voudrais faire de cette cellule ma maison, y définir mes sensations, cultiver mes comportements. La maison sera un dispositif de résistance à la société qui m‘empêche de devenir ce que je dois devenir. » Mots-clés : corps - architecture - minimalisme

Certaines images peuvent heurter les sensibilités.

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme enregistrement, trace, d‘une performance le corps de l‘artiste au centre de l‘œuvre

l‘expression de l‘isolement, de l‘enfermement Sources et ressources en ligne : www.attitudes.ch/expos/gygi/absalon/absalon.html www.chartreuse.org/Site/Arts_Visuels/Absalon/Absalon.php

Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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STEPHAN ALTENBURGER Né en 1968 à Zurich (Suisse)

Vit et travaille à Zurich

Promenade 1999, images de synthèse, couleur, sonore, 60‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Balade virtuelle Réalisée en images de synthèse, Promenade détourne un jeu vidéo, Silent Hill. À l'inverse du jeu où le protagoniste est censé tuer autant d'ennemis que possible, le quartier résidentiel est désert. Le jeu d'action se transforme en errance. L'image feint l'interactivité en suivant les déplacements d'un homme que l'on voit le plus souvent de dos. Sa marche mécanique s'accompagne de bruits de pas électroniques qui donnent le rythme. Confronté à un gouffre ou à une impasse, le personnage est sans cesse obligé de revenir sur ses pas et finit par tourner en rond. Stephan Altenburger travaille depuis la fin des années 80 comme plasticien (photographies, vidéo, installations…). Parallèlement à sa pratique artistique, il mène une carrière de DJ sous le pseudonyme de Golden Boy. Son travail consiste à remettre en scène, en jeu, les formes produites par la culture et la société de l‘information. Ici, la ―promenade‖ est ironique, la flânerie se transforme en errance sans fin, le jeu n‘atteint pas son but, l‘attente de l‘événement est déçue. L‘image numérique affirme ses propriétés, celle-ci est l‘objet d‘un calcul, d‘une programmation et non d‘une présence physique. Mots-clés : image de synthèse - paysage - détournement

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Pistes pédagogiques : vidéo et jeux vidéos, les images de synthèse la pratique du détournement en art

la question de la violence dans l‘univers des jeux vidéos Sources et ressources en ligne : www.fracpaca.org/expositionEN.php3?id_article=828 www.arts-plastiques.ac-aix-marseille.fr/arv/2006/expos/2006/frac2006/1T06/1T06.pdf Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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ALICE ANDERSON Née en 1976 à Londres (Royaume-Uni)

Vit et travaille à Londres

Vertical 2001, couleur, sonore, 9‘30 installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Conte contemporain

Le prologue situe Vertical dans la continuité de la vidéo précédente d‘Alice Anderson, Ma Mère : « La fille A… en avait assez d‘être constamment obligée de se mettre dans tous ses états pour plaire à sa mère. Elle partit pour un ailleurs où elle pourrait se refaire. La vie n‘y fut pas meilleure (…) Elle serait désormais transformée en marchandise et devint… un immeuble. » La vidéo présente le voyage d‘une personne qui se sépare de ce qu‘elle connaît afin de trouver son identité. Le point de vue de la caméra est le sien. La fiction se construit par associations d‘idées et d‘images, par bribes de dialogues. Le rythme, soutenu par des notes de musiques, suit les mouvements de la pensée. Filmé en contreplongée, le monde contemporain urbain se transforme en rêve. Le personnage n‘apparaît qu‘au travers de surfaces réfléchissantes interposées, puis, peu à peu, son identité se dessine, l‘image devient nette. Le film se clôt sur l‘Empire State Building, la nouvelle identité de A. Née à Londres, Alice Anderson a grandi dans le sud de la France. Son travail puise dans les registres d‘une possible autobiographie, où le réel et l‘imaginaire se trouvent conjugués. Elle construit au travers de films, d‘installations et de photographies une succession de contes « freudiens ». Jouant avec le temps et l‘espace, elle nous invite à pénétrer dans un monde mystérieux et troublant. Les images, aussi lisses que parfaites, servent d‘écran à la noirceur et à la violence des situations qu‘elle met en scène. Dans cette fiction, Alice Anderson dénonce la transformation des aspirations humaines en marchandises, l‘immeuble devient un trophée du capitalisme. Mots-clés : identité - point de vue - fiction

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Pistes pédagogiques : la structure narrative du conte personnages et schéma actanciel

capitalisme et marchandisation Sources et ressources en ligne : www.fracpaca.org/exposition.php3?id_article=579 Conditions de présentation : vidéoprojection

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FIKRET ATAY Né en 1976 à Batman (Turquie)

Vit et travaille à Batman

Theorists 2008, couleur, sonore, 3‘34 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Enseignement et aliénation

La caméra mobile (probablement cachée) filme des jeunes gens qui arpentent une salle en récitant, en turc, des textes. Les voix se mêlent dans un véritable brouhaha, tandis que les corps suivent chacun leur trajectoire, sans jamais se rencontrer. « Des jeunes gens, des mélopées, la rumeur qui monte, les psalmodies et une caméra qui filme discrètement : Theorists de Fikret Atay interroge avec justesse l‘éducation religieuse. Caméra au poing, l‘artiste filme dans une école turque les leçons quotidiennes et les méthodes pour les apprendre : chanter à voix haute tout en marchant. Isolés chacun dans leur bulle, les élèves ne prêtent aucune attention au rythme de leurs voisins et s‘enferment dans une cacophonie générale à la fois mystérieuse et effrayante. Avec Theorists, Atay souligne les effets de telles pratiques éducatives liées à un enseignement strict. L‘apprentissage et le savoir, le mouvement et l‘activité physique décrivent, sans commentaire mais avec une grande efficacité, le rapport problématique qui s‘instaure entre l‘individu et le collectif. Isolés dans la foule et filmés sans artifice, ces élèves nous rappellent combien la frontière est infime entre apprentissage et embrigadement. » (Site de la Biennale de Lyon 2009) Mots-clés : documentaire - corps - religion

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Pistes pédagogiques : vidéo et documentaire la fonction du corps dans l‘apprentissage

l‘approche des religions dans l‘art contemporain Sources et ressources en ligne : www.crousel.com Conditions de présentation :

En attente des documents pour les conditions de projection

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THE ATLAS GROUP / WALID RAAD Né en 1967 à Chabanieh (Liban)

Vit et travaille à Beyrouth et New York

We can make rain but no one came to ask 2003, couleur, sonore, 18‘ installation vidéo

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Archives de guerre

L'installation vidéo We can make rain but no one came to ask (―Nous pouvons faire pleuvoir, mais personne n‘est venu demander‖) est présenté comme le fruit de la collaboration entre le photojournaliste Georges Semerdjian et l'expert en munitions et spécialiste des voitures piégées Yussef Bitar. À l'aide de plusieurs technologies, elle présente des informations utiles à quiconque aimerait étudier l'explosion survenue le 21 janvier 1986 dans le quartier Furn Ech Chubak à Beyrouth. Le lieu de l'attentat est dessiné, modélisé par voie informatique et filmé en vidéo. Une animation de photographies en noir et blanc reconstitue le jour du drame.

« L‘œuvre de Walid Raad comprend des essais théoriques, des vidéos, des performances et des projets photographiques qui ont trait à la guerre du Liban et interrogent, dans ce contexte, les limites et le statut du documentaire. ―Mes vidéos ne sont pas des témoignages de ce qui s‘est passé mais de ce qu‘on peut imaginer, dire ou tenir pour acquis à propos de la guerre, de ce qu‘il nous semble raisonnable de dire ou de penser à son sujet .‖ The Atlas Group, créé par l‘artiste en 1999, est une fondation imaginaire qui s‘est donnée pour mission de documenter l‘histoire contemporaine du Liban par le biais d‘un fonds d‘archives constitué aussi bien de documents authentifiés, anonymes que fabriqués. En présentant ces matériaux comme s‘il s‘agissait d‘archives historiques, Raad explore le glissement continuel qui se produit entre histoire et fiction dans le travail de la mémoire […] et la façon dont se construit le récit historique. » (Sarah Rogers) Mots-clés : archives - documentaire - mémoire

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Pistes pédagogiques : les relations entre vidéo et documentaire réalité et fiction

l‘art et la guerre Sources et ressources en ligne : www.theatlasgroup.org/ Conditions de présentation : - vidéoprojection dans un espace dédié - largeur minimum de l'image : 3 m - l‘œuvre ne peut être exposée dans la même pièce que d'autres

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YTO BARRADA Née en 1971 à Paris

Vit et travaille entre Paris et Tanger

The Smuggler (La Contrebandière) 2006, couleur, muet, 11‘ installation vidéo

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Dévoilement

Filmée en plan fixe et en silence, une femme fait la démonstration de son travail quotidien : accumuler un maximum de tissus et d‘étoffes sous sa robe. Ce faisant, elle dévoile les dessous du commerce illégal quotidien auquel elle se livre par nécessité entre Tanger et l‘enclave espagnole de Ceuta.

L‘oeuvre photographique et vidéo d‘Yto Barrada exprime sa double appartenance culturelle et pose la question du ―passage‖ entre le Sud et le Nord, le Maghreb et l‘Europe. Conjuguant reportage et vision métaphorique, ses images documentent, sous l‘angle du quotidien, la problématique de l‘immigration et de la frontière avec l‘Europe. L‘artiste s‘intéresse à des situations précises, comme les échanges dits pauvres –la contrebande de cigarettes, ou de vêtements, les dangers de la clandestinité –, l‘immobilisme écrasant... « Quand je photographie les candidats à l‘exil de Tanger, je ne peux pas ignorer que je suis dans la ville natale de mon père, où ma mère est venue se perdre. [...] Dans mes photographies, j‘essaie d‘exorciser la violence du départ (des autres) tout en vivant l‘expérience, qui n‘est pas dépourvue de violence, du retour (à la maison). Il y a peut-être un rapport entre cette expérience très personnelle et la situation d‘une population qui cherche à partir du pays, qui n‘y a pas trouvé sa place. » (Yto Barrada) Mots-clés : documentaire - détournement - Méditerranée

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Pistes pédagogiques : la fonction documentaire et sociale de la vidéo les mécanismes du détournement

géopolitique méditerranéenne Sources et ressources en ligne : www.ytobarrada.com Conditions de présentation : - vidéoprojection dans un espace dédié - image : 2 mètres minimum à la base - salle noire - 4000 lumens - boucle

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JOËL BARTOLOMEO Né en 1954 à Bonneville (Haute-Savoie)

Vit et travaille à Paris

À 4 ans, je dessinais comme Picasso, 1991, couleur, sonore, 14‘12 Petites scènes de la vie ordinaire, 1992-1993, couleur, sonore, 10‘35 Les Grands moments de la photo de famille, 1994-1995, couleur, sonore, 10‘20 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Films de famille

La première vidéo est composée de sept séquences présentant une famille dans sa vie quotidienne. À l‘aide de sa caméra vidéo l‘artiste filme son fils et sa fille dans diverses situations, de jeu, de disputes. Il aborde les ―lieux communs‖ d‘une vie de famille, parfois à l‘insu des personnages. Le cadrage, approximatif, sélectionne un fragment de quotidien alors que le hors-champ est perceptible par la bande-son. Le montage est minimal et les plans-séquences sont le plus souvent des plans fixes n‘excédant pas 5 minutes. Trois saynètes se succèdent dans Petites scène de la vie ordinaire. Ici, l‘artiste insiste davantage sur la cruauté qui peut surgir du banal, la tension entre les liens affectifs et le pouvoir. Le chat qui dort, est un plan fixe de 3‘ 35‘‘, où la fille de Bartoloméo joue avec un chat comme s‘il s‘agissait d‘une poupée. Mais, très vite, le jeu bascule, le chat ne veut pas dormir et finit par être martyrisé par la fillette. Cinq séquences composent la 3e vidéo. La famille de l‘artiste se prend en photo dans différents paysages. Tout le monde se réunit, prend la pause, sourit pour donner une image du bonheur. Un jeu de cadrage et de décadrage, de champ et contrechamp s‘instaure. Le camescope a parfois le même point de vue que celui de l‘appareil photo, mais, zoomés, certains personnages sortent du cadre. On voit tantôt le photographe, tantôt ceux qui posent ou s‘impatientent, on entend des commentaires… Dans cette vidéo, plus tendre que les précédentes, l‘artiste intervient dans plusieurs scènes. « À la manière d‘un anthropologue amateur, je réalise de courtes séquences prises sur le vif au plus près de ma vie quotidienne. Devant la caméra, il y a toute une famille et, derrière, un homme qui tente de retrouver des souvenirs au présent… La limite d‘un tel travail devient sa diffusion. Comme pour les journaux intimes, le fait de savoir qu‘on va être publié change le mode d‘écriture et peut-être la qualité de cette sincérité. » (Joël Bartoloméo, 1999) Mots-clés : quotidien - film amateur – autobiographie - enfance

Certaines images peuvent heurter les sensibilités.

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Pistes pédagogiques : vidéo et pratiques amateur le quotidien dans l‘art

les relations humaines au sein de la famille Sources et ressources en ligne : www.joelbartolomeo.com Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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STEPHANE BERARD Né en 1966 à Lille (Nord)

Vit et travaille à Digne-les-Bains

De l‘indéfendable théâtre balinais 1997, ensemble de 10 courts-métrages, couleur, sonore, 20‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

La télé et son double

Dix saynètes ou courts-métrages (dont la durée n‘excède jamais deux minutes) composent De l‘indéfendable théâtre balinais : ―Kidnapping‖, ―Universel‖, ―Adultère‖, ―Californian Spie‖, ―Overdose‖, ‖The Party‘, ―Join us‖, ―Revenge‖, ―ANPE‖, ―Excess‖. Leur rapport avec le Théâtre de la cruauté d‘Antonin Artaud, évoqué dans le titre ? Aucun apparemment, On assiste à la mise en scène et le tournage, parfaitement amateur, de sketchs qui relèvent plus d‘une parodie de la télévision que du théâtre balinais. Dans une maison de vacances, Stéphane Bérard joue avec ses amis des histoires de couple, d‘espionnage, de meurtres, d‘extra-terrestres… « L‘ensemble est un bel hommage à la vidéo amateur, avec ses dérapages et un dispositif cinématographique mis à nu –non par souci d‘ontologie ou de distanciation mais par approximations techniques… Le film a un caractère parodique, mais il ne parodie rien de précis, et a priori pas grand-chose du théâtre balinais… La pratique de Stéphane Bérard fraye avec l‘art brut –pour sa capacité à exercer son activité en marge du système de l‘art brut tout en pratiquant un entrisme plus ou moins innocent –et avec le management des années 90, si l‘on se réfère à sa soif de projets… » (Olivier Michelon) Mots-clés : parodie - film amateur - autofiction

Certaines images peuvent heurter les sensibilités.

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Pistes pédagogiques : vidéo et pratiques amateur la parodie

formes et contenus de la télévision Sources et ressources en ligne : www.documentsdartistes.org Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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MICHEL BLAZY Né en 1966 à Monte-Carlo (Monaco)

Vit et travaille à Paris

Voyage au centre, 2002, couleur, sonore, 11‘43 Green Pepper Gate, 2002, couleur, sonore, 12‘04 Le Multivers, 2003, couleur, sonore, 9‘55 installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

La caméra comme sonde : du microcosme à l‘écosystème

Dans les trois vidéos de la collection, la caméra, telle une sonde, explore un monde en formation, avec les êtres (insectes et escargots) qui l‘habitent, les substances qui prolifèrent puis se rétractent : le tas se liquéfie, glisse et forme une boule, puis la flaque sèche pour donner naissance à un continent. L‘utilisation de la vidéo et le changement d‘échelle dû au dispositif de projection transforment l‘infiniment petit en paysage surnaturel, en univers incertain, en décor de science fiction. Les matériaux familiers, vivants, sont méconnaissables, imprévisibles. Le microcosme devient un écosystème, lieu pour la fiction. « Par l‘usage qu‘il fait de matières organiques et souvent végétales, Michel Blazy a pu être considéré parfois comme une sorte de jardinier de l‘art contemporain, d‘apôtre d‘un état de nature. Mais loin de Joseph Beuys ou de Lothar Baumgarten, la visée de Michel Blazy n‘est ni thérapeutique ni critique d‘une opposition nature/culture. Ce qui irrigue l‘ensemble du travail de Blazy est l‘introduction du vivant à l‘intérieur de l‘œuvre, en tant que mouvement et potentiel de transformation et corruption des matières […] Avec ces trois films réalisés dans la foulée en 2002 et 2003, un certain décor science-fictionnel est posé. Considérant ses œuvres comme des organismes pouvant être approchés de manière macro- ou micro-cosmique, il en a fait le site pour une descente dans les plus ténus replis de la matière.» (François Piron) Mots-clés : vivant - fiction - point de vue

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Pistes pédagogiques : la question de l‘échelle dans l‘image vidéo le vivant comme matériau de l‘art

art et sciences Sources et ressources en ligne : www.lesartistescontemporains.com/Artistes/blazy.html Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié

- son stéréo diffusé par des enceintes

- présentation d'une image d'au moins 2 m de longueur

- se rapprocher au maximum de la configuration d'une salle de cinéma (moquette, murs noirs, pénombre)

- la vidéo ne peut pas être exposée dans la même pièce que d'autres œuvres

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OLAF BREUNING Né en 1970 à Schaffhausen (Suisse)

Vit et travaille à New York

Woodworld, 1998, couleur, sonore, 9‘ Chris Croft, 1998, couleur, sonore, 5‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Voyages et rituels new age

Woodworld (―le monde de la forêt‖) est un plan fixe sur une Land Rover garée dans une forêt la nuit. Reliée à plusieurs spots et machines à effets spéciaux tels qu‘il en existe dans les théâtres et les discothèques, la voiture se transforme en engin fantastique, capable de produire du brouillard, de la neige, des bulles de savon, et des jeux de lumière… Cinq musiques d‘ambiance se succèdent et s‘accordent avec les différents jeux de sons et lumières, parfois à la limite du grotesque. Chris Croft est également filmé en plan fixe. Sur un yacht à quai, une femme vêtue de noir, portant des baskets jaunes, exécute de lents mouvements de bras –une sorte de chorégraphie ou de rituel– en chantant en play back sur un une musique new age. Autour d‘elle, une dizaine d‘hommes et de femmes à moitié nus, immobiles. Aucune information n‘est donnée sur la nature ni les raisons de ce tableau. Sont-ils des naufragés, les compagnons d‘Ulysse charmés par la sirène ou la magicienne Circé ? « L‘artiste suisse Olaf Breuning est un des acteurs les plus importants d‘un nouveau mouvement pop. Son travail puise dans l‘arsenal de tous les codes, qu‘ils soient de nature élitiste ou populaire, de provenance historique ou contemporaine, d‘origine occidentale ou orientale, ou qu‘ils présentent des fondements médiatiques ou réels. […] Les œuvres réalisées à partir de 1997 ne sont pas fondamentalement autoréférentielles ; elles renvoient davantage à des univers d‘expériences médiatiques –des topiques visuels qui, via la télévision, la publicité, le cinéma et l‘art exercent une influence non négligeable sur notre entourage direct. À ce point de transfert, là où l‘image devient monde et le monde image, Breuning opère de subtils brouillages, de minces écarts visuels. Il échafaude des mythes modernes, des contes contemporains…» (Christoph Doswald) Mots-clés : détournement - mixage - clip

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme clip la pratique du mixage dans l‘art contemporain

mythologies contemporaines Sources et ressources en ligne : http://www.olafbreuning.com/ Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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DENIS BRUN Né en 1966 à Désertines (Allier) Vit et travaille à Marseille

Le plus court chemin de la girouette au satellite 2002, ensemble de 5 vidéos, N&B, sonore, 29‘45 installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Feuilleté d‘images

Les vidéos de Denis Brun sont des collages d'images, de musiques et de textes récupérés. Dans My lost Paradise (1999, 1'33'‘), un dialogue tiré d'un feuilleton américain se superpose à des images de skaters retravaillées en noir et blanc. Freestyle Mental (1999, 3'28'') est structuré comme un récit : une succession de plans empruntés à la télévision se succèdent au rythme d'une chanson de James Brown. Ce sont des images documentaires de la faune, de la flore, d‘événements historiques et des extraits de film X (où l‘on ne voit que le visage des acteurs dans un cercle)… librement associées. Doppelgänger (2001, 7'27'') reprend le nom du personnage d‘un conte d‘Hoffmann. Dans Les Élixirs du diable, écrit en 1815, il est un double, incarné par un frère capucin aux prises avec des phénomènes nocturnes anormaux. Ici, des images extraites d‘une émission de vulgarisation scientifique (E=M6) se composent essentiellement avec celles d‘un vieux film de science-fiction. Enfin, The And (2002, 12'30'') présente une succession de strates narratives. L‘artiste associe des images personnelles à des extraits de films en y insérant du texte (Vaneigem, Marcus) et de la couleur. « Cette réunion de vidéos démontre aussi que ce médium se prête au mieux à l‘investigation du champ privilégié de Denis Brun : la zone d‘interférence entre le moi et l‘imaginaire collectif, –entre le film que je me raconte dans ma tête et ce que je reçois consciemment et involontairement du monde extérieur… D‘une certaine manière, les vidéos de Denis Brun actualisent la quête surréaliste dans ces narrations syncopées, morcelées, qui entremêlent l‘imaginaire de la science à la science-fiction, au skate et au punk. » (Sylvie Coëllier) Mots-clés : mixage - détournement - autobiographie - clip

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme clip la pratique du mixage dans l‘art contemporain

mémoire personnelle et mémoire collective Sources et ressources en ligne : http://www.denisbrun.com Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié

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CLAUDE CLOSKY Né en 1963 à Paris Vit et travaille à Paris

Dix ongles à couper, 1994, couleur, muet, 10‘ Double six, 1994, couleur, muet, 5‘ En avant, 1995, couleur, muet, 7‘ installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Vertiges

« Dix Ongles à couper est composée d'un plan séquence unique montrant mes mains en gros plan. On me voit me couper les ongles alternativement de la main gauche et de la main droite, et ainsi de suite tout le long de la bande. L'absence de montage visible donne l'illusion qu'ils repoussent en 2 minutes. Double six est constitué d'un plan séquence. La caméra filme ma main droite lancer et ramasser deux dés en plan fixe. Les 10 premiers coup de dés sont quelconques et les 100 suivants forment des doubles six. (chaque lancé de dés est différent). En avant est formée d'une suite de travelling-avant extraits de bandes annonces de films récents (Stargate, Speed, etc.). L'ensemble de ces images remontées projette le spectateur dans une interminable et vertigineuse ‗chute‘ en avant. Cette bande doit être projetée sur grand écran. » (Claude Closky) « Les vidéos de Claude Closky partent de réalités préexistantes. Il monte et démonte des successions de séquences, supprime les causes et ne conserve que les effets de récits filmiques. En Avant est formée d‘une suite d‘extraits de bandes-annonces de films d‘action empruntés en vidéoclub. Les séquences sont choisies suivant un critère de sélection arbitraire basé sur un mouvement particulier de caméra. Extraites de leur contexte, mises bout à bout et montées en boucle, elles forment une suite vertigineuse de zooms ou travellings-avant rapides. Le contenu narratif s‘épuise sous l‘effet spectaculaire produit par l‘enchaînement. La logique du récit est suspendue, l‘effet sensationnel est amplifié. L‘immersion visuelle se substitue à l‘histoire, et l‘ensemble projette le spectateur dans un défilé étourdissant d‘images puisées dans le répertoire des superproductions, dans une interminable chute en avant. » (Livret pédagogique de l‘exposition Echap#2) Mots-clés : mixage - répétition - cinéma

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Pistes pédagogiques : vidéo et cinéma la pratique du mixage dans l‘art contemporain vitesse et vertige dans le monde contemporain Sources et ressources en ligne : www.sittes.net Conditions de présentation : Dix ongles à couper et Double six : l'installation nécessite un lecteur DVD (ou U-Matic doté de la fonction "repeat") et d'un moniteur stéréo dont l'écran mesure 55 cm minimum, plasma ou tube cathodique. Le moniteur plasma est accroché au mur, son centre à 170 cm du sol. Le moniteur à tube cathodique est placé sur un socle blanc de la même largeur, et d'une hauteur de 100 à 140 cm, ou placé sur un bras accroché au mur à environ 200 cm du sol.) Le lecteur DVD ou U-Matic est caché. En avant doit être projeté dans un espace dédié. L'installation nécessite un vidéo projecteur d'une puissance de 1500 lumens minimum, d'un lecteur DVD ou U-Matic. La projection est faite sur un mur blanc mesurant 4 x 5.33 minimum. L'image recouvre 100% du mur de projection. Elle est calée entre les murs de gauche et de droite, le sol et le plafond. Le projecteur est attaché au plafond, le lecteur est dissimulé. Si la pièce dans laquelle est installée En Avant n'est pas assez sombre, un couloir en forme de " L " doit être construit pour y donner accès et bloquer la lumière (ne jamais employer de rideaux). En avant ne peut être inclus dans un programme.

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JORDI COLOMER Né en 1962 à Barcelone (Espagne) Vit et travaille à Barcelone

No future 2006, couleur, sonore, 9‘47 installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Réveiller les consciences

« Une voiture noire roule à la nuit tombante sur une voie rapide ; accrochée sur son toit, une enseigne lumineuse clignotante, semblable à celle d‘un cirque ou d‘un casino, questionne et répond, sans pour autant conclure : « No ? Future ! ». A l‘aube, elle s‘arrête dans le centre-ville. La conductrice, aux yeux très maquillés et vêtue d‘une veste militaire, en sort et se met à marcher dans une avenue principale, au rythme d‘un tambour qu‘elle délaisse parfois pour sonner aux interphones. Aucune réponse. La ville dort encore malgré le tapage. La jeune femme continue de marcher en cadence ; un battement impétueux parfois scandé de cris. Elle boucle son parcours en rejoignant la voiture, monte sur le capot et tambourine encore. Quelques badauds, déconcertés ou impassibles, la regardent avant qu‘elle ne reprenne le volant, peut-être vers une autre ville… » « La devise, rendue célèbre par les Sex Pistols, est ici transformée par les signes de ponctuation, en un dialogue qui contrefait jusqu‘à l‘absurde le langage publicitaire, ou signifie au contraire une insoumission qui échappe à tout discours. Des registres de parole différents, en partie contradictoires, se superposent… Militante d‘une cause perdue, annonceur sans public ou personnage de carnaval esseulé, l‘héroïne pourrait être une Jeanne d‘Arc ou une Mère Courage des temps modernes. Même si son geste suscite peu de réactions, il vaut d‘abord pour lui-même, comme un acte gratuit mais déterminé, qui brise le silence. Tournée au Havre –ville au centre reconstruit après-guerre par Auguste Perret–, No Future est présentée dans une petite pièce carrée construite en carton, sur lequel le film est directement projeté, et à laquelle on accède par une porte étroite grossièrement découpée. » (Texte extrait de Jordi Colomer : Fuego gratis, catalogue de l‘exposition au Jeu de Paume, 2008). Mots-clés : médias - performance - absurde

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Pistes pédagogiques : la vidéo entre performance et fiction les fonctions politiques de l‘art

les messages véhiculés par les mass media Sources et ressources en ligne : www.jordicolomer.com Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié - 3 500 ANSI-LUMEN - voir plan de la construction dans les dossiers techniques

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ÉLIZABETH CRESEVEUR Née en 1967 à Paris

Vit et travaille à Paris

Sans titre 1993-94, ensemble de 7 vidéos, N&B, muet, 9‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Un corps dans l‘espace Debout-assis-couché, 1993, 1‘03‘‘ 4 boites, 1993, 1‘20‘‘ Corps dans 180 x 90 cm, 1993, 60‘‘ Mesures, 1994, 1‘09‘‘ Point de vue, 1994, 1‘30 Horizontalité 1, 1994, 49‘‘ Horizontalité 2, 1994, 1‘05‘‘ Les différentes séquences présentent un personnage féminin vêtu d‘une combinaison blanche qui réalise des actions simples. Dans Debout-assis-couché, il est assis de profil dans une boite qui enferme son corps. Puis, debout dans la boite verticale. Enfin le personnage est couché. Les trois positions sont ensuite remises en scène dans la vie quotidienne –assis à une table, puis sur les toilettes, couché dans un lit puis dans une baignoire. Dans Corps dans 180x90 cm, le personnage, semblant dormir, est allongé sur un tapis noir, il change de positions mais ne dépasse jamais les limites imposées par le rectangle. « Tout mon travail repose sur des préoccupations liées au corps. Le corps dans toutes les postures. Le corps aussi pris dans sa fonction sociale et dans un cadre social. Le déplacement constitue un élément essentiel de mon travail, qui le ferait se rapprocher d‘investigations en rapport avec le corps en mouvement comme dans la danse, avec en plus l‘obsession de notre cadre de vie tellement prégnant sur nos comportements. Tout est construit au plus près du corps. Tout ici est réduit au minimum, minimum d‘espace, minimum d‘objets, minimum de vie. Le volume attend le corps pour établir la relation et favoriser l‘interaction des contraires, vide/plein, verticalité/horizontalité, ouverture/enfermement… » (Élizabeth Creseveur) Mots-clés : corps - architecture - minimalisme

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme enregistrement, trace d‘une performance le corps de l‘artiste au centre de l‘œuvre

les relations entre la danse et les arts visuels Sources et ressources en ligne : http://www.fracpaca.org/expositionEN.php3?id_article=1115 Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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KEREN CYTTER Née en 1977 à Tel Aviv (Israël) Vit et travaille à Berlin

The Date series 2004, noir & blanc, sonore, 48‘55‘‘ installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Journal de bord The Date Series est un journal de bord noir et blanc, en sept parties, illustrant les pensées de l‘artiste pendant le printemps et l‘été 2004. Les langues utilisées sont l‘allemand et l‘hébreu, sous-titrés en anglais. « Keren Cytter développe son travail surtout par le biais du film et de la vidéo, mais également du dessin et de l'écriture (elle a notamment publié trois romans) ainsi que de la performance, en collaboration avec la compagnie de danse qu'elle a créée, D.I.E NOW (Dance International Europe Now). Dans ses films, elle utilise différents modes de narration et mélange divers genres –documentaire, mélodrame, téléfilm, cinéma d'auteur, film noir… Le critique américain Barry Schwabsky évoque Keren Cytter en tant qu‘Auteur(e)– autant qu‘artiste, étant donnés les intérêts de Cytter pour le récit, pour des situations, pour la fiction voire pour le spectacle, même si ses histoires se présentent de façon plutôt fracturée et oblique. Tournées dans des intérieurs banals et jouées par des amis, elles parlent de relations humaines, d'amour, d'amitié, de jalousie, de violence, et convoquent une charge émotive forte. Keren Cytter nous livre une succession de scènes, où le réel semble constamment le disputer à la fiction. Dans la perspective de ce conflit –un conflit, donc qui en représente bien d‘autres– tous les coups sont permis et chacun des paramètres inhérents à la réalisation de ses œuvres [...] est tout entier engagé dans une logique de tension, qui n‘a d‘égale que l‘exacerbation des sentiments dont il est question. » (Catalogue de l‘exposition au Plateau) Mots-clés : quotidien - autobiographie - documentaire

Vidéo en hébreu et en allemand sous-titré en anglais

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Pistes pédagogiques : la démarche autobiographique en vidéo autobiographie et autofiction

l‘image noir & blanc dans l‘art contemporain Sources et ressources en ligne : www.elisabethkaufmann.com Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié - taille minimum de la projection : 2 x 3 m - projection dans le noir - vidéo en boucle - l‘œuvre ne peut être exposée dans la même pièce que d'autres

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BRICE DELLSPERGER Né en 1972 à Cannes (Alpes-Maritimes)

Vit et travaille à Nice et à Paris

Body double X 2000, film DV couleur, sonore, 115‘ installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Double jeu « Avec Body Double (X), reprise intégrale –un personnage en moins– de L'important c'est d'aimer de Andrzej Zulawski, le principe de substitution s'étend à tout le film. Les contraintes liées au décor ont été conservées –trouver des lieux qui offrait la même spatialité que dans l'original. Tous les personnages sont joués en play-back par Jean-Luc Verna, artiste et ami. Seule la bande son originale peut aider le spectateur à reconstruire le puzzle des genres. L'idée de BD(X) est partie sur un défi lancé par Jean-Luc et moi-même. Le film de Zulawski est sombre, tous les personnages sont en quête d'identité et de reconnaissance. Il s'agit avec BD(X) de recomposer les personnalités sur un format assez long, questionner l'identification –les premiers rôles sont les mêmes que les figurants– et la distanciation. Les images de BD(X) sont constituées de couches successives déposées sur le film de Zulawski. Chaque plan est ainsi doublé. Les effets spéciaux sont issus d'une décomposition minutieuse des plans de départ personnage par personnage. Le comédien et l'équipe technique sont manipulés par le tempo original, signifiant deux interprétations simultanées et conditionnant ainsi de manière significative l'interprétation de l'œuvre. BD(X) est un film à l'ère du direct. » (Brice Dellsperger) « Le nom de Body double désigne une série de vidéos que j‘ai commencé à entreprendre en 1994, ma dernière année en tant qu‘étudiant à la Villa Arson à Nice. Ce nom provient d‘un film de Brian de Palma qui inspira mon premier remake, une scène de meurtre dans un ascenseur mettant en scène deux femmes, dont un travesti… Mon travail se situe dans le sillage du cinéma hollywoodien et de ses reprises (son rejeton, la télévision). Ainsi, la scène du film est décomposée, disséquée pour être ensuite remise en scène, mais au travers d‘autres personnages, des personnes du quotidien qui révèlent les traces d‘une appropriation physique d‘autrui, comme les travestis, les transexuel(le)s ou les jumeaux… » (Brice Dellsperger) Mots-clés : remake - détournement - performance

Certaines images peuvent heurter les sensibilités.

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Pistes pédagogiques : la pratique du remake dans l‘art contemporain la technique cinématographique en question : effets spéciaux, bande son…

les relations entre le cinéma et les arts visuels Sources et ressources en ligne : www.bricedellsperger.com Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié - vidéoprojecteur (2000 lumens) pour une projection de 4m en pied

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GIANLUCA & MASSIMILIANO DE SERIO Nés en 1978 à Turin (Italie)

Vivent et travaillent à Turin

Lezioni di arabo 2005, film 35 mm transféré sur DVD, couleur, sonore, 14‘23 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Quête identitaire

Les Cours d‘arabe (en langue italienne, sous-titrée en anglais) a pour héros un jeune garçon, originaire du Maghreb, qui suit, en Italie, des cours d‘arabe et de religion musulmane. On le voit dans diverses situations d‘apprentissage, en classe, à la mosquée, en compagnie d‘un professeur ou d‘un camarade…

« Zakaria, un jeune Marocain qui a grandi en Italie, apprend l'arabe et la culture islamique. Mais une question cruciale se pose de manière sous-entendue : est-ce que Zakaria a vraiment retrouvé sa propre identité? Est-ce possible ? Nous avons accompagné Zakaria dans ce voyage pour retrouver son identité, à travers un processus de sensibilisation (non seulement culturelle mais aussi particulièrement intime et spirituelle) aux éléments clés de la culture islamique : le langage, les gestes rituels à l'origine de la religion, la prière. Zakaria, comme s‘il se remettait en question, a réinterprété les étapes cruciales de l'apprentissage, et "écrit" le texte avec nous. » (Gianluca et Massimiliano De Serio)

Mots-clés : enfance - identité - Islam

Vidéo en italien sous-titré en anglais

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Pistes pédagogiques : vidéo et cinéma la question de l‘apprentissage

les questions identitaires chez les enfants d‘origine étrangère Sources et ressources en ligne : www.guidocostaprojects.com Conditions de présentation : - diffusion sur un moniteur - ne peut être présentée dans la même pièce que d‘autres œuvres

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CEDRICK EYMENIER Né en 1974 à Béziers (Hérault)

Vit et travaille à Paris et Montpellier

Mirissa 2008, couleur, sonore, 5‘50 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Voyage dans une grande roue « Il n‘y a pas d‘effet de montage. C‘est très simple, en boucle, et donc plutôt destiné à être montré dans un contexte d‘exposition. L‘idée de faire un film depuis une grande roue est assez ancienne, mais j‘ai dû attendre de trouver la bonne et le bon moment. Le tournage a eu lieu dans le Sud de la France, même si c‘est difficile à deviner, cela pourrait tout aussi bien être en Australie. J‘ai tourné entre chien et loup, la lumière change beaucoup en l‘espace de cinq minutes seulement. » « Le tournage depuis la grande roue terminé, les marques de début et de fin d‘images placées, nous écoutons plusieurs morceaux de Cédric Pin pendant que le film tourne en boucle dans le logiciel de montage de l‘ordinateur. Soudain –les coïncidences n‘existent pas– le morceau ―Mirissa‖ débute en même temps que le film repart depuis le début. C‘est la première fois que nous avons vu le film fini. » (Cédrick Eymenier)

« A travers ses films sur les villes (Platform), Cédric Eymenier apporte une réflexion construite autour de deux temporalités qui, malgré leur opposition, sont tributaires l‘une de l‘autre, l‘immuable et le précaire. Mirissa s‘inscrit dans une logique artistique similaire. La caméra est fixe. Les images sont dépendantes des mouvements circulaires et fragiles de la roue. Un temps de latence induit par l‘instabilité de la construction provoque une hésitation dans le déroulement de la narration. La régularité avec laquelle la structure métallique obstrue le champ de vision rappelle les caractéristiques cycliques du temps. Les balancements perceptibles durant tout le film introduisent l‘incertitude, cette parcelle de l‘inconnu... L‘ambiance entre chien et loup et l‘apparition des luminosités criardes de la fête foraine donnent à l‘image une connotation étrange, un irréel presque fantastique comme les ambiances que construit David Lynch dans ses films. La bande sonore composée de craquements et de notes de harpe, accentue graduellement l‘attente d‘un danger. » (Frédéric Bargeon)

Mots-clés : paysage - son

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Pistes pédagogiques : vidéo et cinéma les relations entre l‘image et la musique

la question du temps dans la vidéo : cycle et boucle Sources et ressources en ligne : www.coriolislab.org Conditions de présentation : LA SALLE Murs : la salle peut-être repeinte en gris foncé, ou laissée telle quel si cela ne "gêne" pas la projection (entrée de salle en L si nécessaire). Sol : dans la mesure du possible, installer une moquette grise foncé dans la salle ou si l'espace est très grand, un rectangle de moquette proportionnel à la taille de l'écran.n Non seulement cela crée immédiatement une ambiance bien particulière mais surtout cela améliore considérablement l'acoustique de l'espace, et donc l'écoute. DIFFUSION 1 - depuis un ordinateur (Apple mini-mac par ex) via le fichier MASTER, lu avec un logiciel comme VLC (ou Quicktime Player). C'est la meileur solution pour la qualité, il n'y a aucune perte du signal et aucune "compression" des données. 2 - depuis un lecteur DVD de salon (option de moins bonne qualité) - vidéoprojecteur placé en hauteur (ou rétro-projection), 2000 lumens (mini) Régler le trapèze en veillant à l'utiliser au minimum car cela déforme considérablement l'image. CONNECTIQUES 1 - depuis un ordinateur : câble DVD (sur l'ordinateur)à HDMI (sur le projecteur) 2 - depuis DVD : câble HDMI, YUV, ou s-vidéo (par ordre de préférence) NB : les câbles vidéo "jaune" et Péritel ne doivent pas être utilisés, la qualité de transmission étant beaucoup trop faible. REGLAGES DE L'IMAGE Ajuster finement: lumière, contrastes, chromie et netteté selon l'ambiance de la pièce. Contactez l'artiste en cas de doute. SON Un système audio stéréo de qualité avec : - 1 ampli et 2 HPs - ou 2 HPs amplifiés Les 2 HPs seront placé de part et d'autre de l'écran au sol ou plafond en direction des spectateurs. ECRAN Plusieurs possibilités sont envisageables : - écran avec peinture spéciale pour projection (WWW.mightybrighty.com ou équivalent) - écran toile PVC avec châssis (http://WWW.dimatec.net/rosco/ecran/screens.htm) - ou encore rétroprojection. Je n'ai pas de préférence spécifique, mais la solution de peinture à condition d'utiliser une peinture spéciale me semble la plus simple et efficace. PROJECTION EVENEMENTIELLE - dans le cadre d'une projection événementielle, type salle de cinéma, où les spectateurs ne sont donc pas en contexte d'exposition, le film devra être diffusé en pleine qualité soit depuis la K7 DVCAM / BETACAM, soit depuis le fichier MASTER avec un ordinateur. - 3 vidéo-stills sont joints sur le "data DVD" fourni. Sauf autorisation particulière, ils ne devront pas être reproduit dans un format supérieur à 15 x 18 cm. En effet, au-delà, la qualité d'impression est trop mauvaise.

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VIDYA GASTALDON Née en 1974 à Besançon, vit et travaille à Genève JEAN-MICHEL WICKER Né en 1970 à Mulhouse, vit et travaille à Londres SYDNEY STUCKI Né en 1965 à Genève, vit et travaille à Genève Audi/Beyond Griding Halt/Centre Point 2000, ensemble de 3 vidéos couleur, sonore, 21‘30 installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Vidéo à six mains

Audi (5‘45‘‘) confronte la mémoire vidéographique d‘un voyage en Islande effectué par Vidya Gastaldon et Jean-Michel Wicker à la musique de Sidney Stucki. Le clip, sorte de road movie accéléré dans un paysage Islandais désert, est le résultat d‘un travail de montage à partir d‘une sélection d‘images filmées pendant le voyage. Les images sont retravaillées, et la fluctuation des couleurs suit le rythme saccadé de la musique. Le deuxième clip, Beyond Griding Halt (3‘), reprend une chanson du groupe The Cure. La silhouette de Vidya Gastaldon, puis son visage, apparaît, déformée et surexposée, comme la bande son. Dans Centre Point (12‘45‗‘) ne subsiste aucun élément narratif. La vidéo produit une peinture abstraite se déformant au gré des impulsions sonores. Le son est étiré, son volume diminue peu à peu, jusqu‘à disparaître complètement. « Le film de cette installation vidéo est composé de trois unités. C'est une collaboration visuelle et sonore entre les trois artistes. Il peut être à la fois perçu dans une continuité fluide, sortie de road movie qui traverse des paysages lunaires, brûlés, parfois abstraits, ou encore comme une série fragmentée de clips qui accompagnent une bande son préexistante (un LP sorti sous le label Mental groove). Le film ne cherche pas à combler l'écart entre le langage et un autre, le son et l'image, mais délimite des zones de correspondances, des matérialités, des déplacements de l'un à l'autre. Déplacements qui se prolongent par pulsations vers le souvenir d'une voix, d'un trajet, d'une nature surréelle, d'un paysage-peinture dégagé des équivalences formelles du minimalisme ou de l'abstraction. Ici, il n'y a pas de début ni de fin, seulement des entrées et des sorties, des points limites comme autant de point de vue, de perspectives suspendues, d'écrans de veille. » (Jean-Michel Wicker) Mots-clés : clip - médiums - mixage

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme clip les médiums et les types d‘image

la création en collectif Sources et ressources en ligne : www.vidyarama.com Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié projection sur mur blanc et lisse (pas d'écrans), la projection ne doit pas copier ou imiter le cinéma dans la sensation et le format, (c'est plutôt la taille d'une large baie vitrée coulissante et panoramique d'un appartement donnant sur une baie). Surtout pas d'image monumentale mais un rapport 1/1 avec le spectateur dont le corps peut se projeter dans l'image

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ALEXANDRE GERARD Né en 1975

Vit et travaille à Marseille

Marche 2 2009, couleur, sonore, 5‘45 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Attention à la marche « A l‘entrée d‘une galerie d‘art contemporain, une marche quasi-invisible a pour effet chez les visiteurs qui passent à son niveau sans la voir, de leur donner brièvement la sensation que le sol se dérobe sous leurs pieds, comme cela arrive parfois, provoquant chez eux un petit sursaut, ou une petite crispation caractéristiques. Ayant placé une caméra lors de deux vernissages et durant plusieurs après-midi, que j‘ai faite fonctionner sur le mode de la caméra de surveillance (un unique plan fixe continu), j‘ai pu filmer une cinquantaine de ces réactions. La vidéo donne à voir les cinquante séquences mises bout-à-bout. » « Notre perception des choses est partielle et brouillée, d'où la nécessité d'un constant travail de décodage, plus ou moins couronné de succès. J'essaye notamment de relater l'hermétisme que présentent nombre d'objets du quotidien, dans la mesure où ils sont perçus dans leur littéralité (dans la rue, une enseigne à laquelle manquent une ou plusieurs lettres devient, face au passant distrait, un sujet d'hésitation momentanée). Outre les pièces présentant des objets isolés, et majoritairement ready made (relatés, le plus souvent, sous forme de traces photographiques, d'enregistrements audio, ou d'enregistrements vidéo), d'autres travaux ont comme point de départ la mise en place, dans des lieux publics, d'éléments face auxquels les gens n'ont pas l'habitude de réagir. Le produit de ces expérimentations est généralement retracé par le biais de documents vidéo… Mon intérêt pour les notions de doute, d'hésitation, de perte de contrôle, et de stupeur, m'a amené à recenser certaines situations fréquentes où la maîtrise des codes et des signes vacille. Ces situations sont présentées sous la forme de reconstitutions où interviennent le texte, le dessin, et la photographie. J'ai également réalisé des vidéos où l'on peut observer, sur le vif, les comportements similaires de différentes personnes, dans quelques-unes de ces circonstances. » (Alexandre Gérard) Mots-clés : quotidien - répétition

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme enregistrement du réel les mécanismes de la métaphore et la répétition

Sources et ressources en ligne : www.documentsdartistes.org Conditions de présentation : diffusion sur un moniteur 4/3

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FRANCIS GOMILA Né en 1954

Vit et travaille à Newcastle (Royaume-Uni)

Light & Moth 1997, couleur, sonore, 61‘42 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Fatale attraction Light & Moth (―lumière et papillon de nuit‖) est un plan fixe (monté en boucle) sur un papillon de nuit tournant autour d‘une ampoule électrique, le moniteur devient une boite de laquelle on ne peut sortir. « Lumière & Papillon est l‘une des vidéos de Francis Gomila qui explore la nature de l‘espace télévisuel : un espace décrit par l‘artiste comme étant à la fois sculptural et perméable. Cette pièce d‘une simplicité trompeuse et d‘une grande beauté était originellement exposée à l‘intérieur d‘un container scellé qui traversait le détroit de Gibraltar faisant les allers-retours entre l‘Espagne et Tanger, comme partie d‘une œuvre intitulée Cargo. Pris hors de son contexte original, le moniteur télé devient le container pour la mystérieuse scène qui se joue à l‘intérieur. » (Sarah Martin) Mots-clés : médias - métaphore - répétition

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Pistes pédagogiques : la question du cadre dans l‘image vidéo les mécanismes de la métaphore

Sources et ressources en ligne : http://www.digitalartsgallery.co.uk/FG.CARGO.html Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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LAURENT GRASSO Né en 1972 à Paris

Vit et travaille à Paris

Soyez les bienvenus 2002, couleur, sonore, 21‘ installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Foule sensible Pendant 21 minutes, une caméra circule autour d‘une foule amassée en cercle, elle l‘observe. Le plan-séquence, légèrement ralenti, s‘accompagne d‘un son basse fréquence. On ne voit que les dos colorés, découpés dans la masse du ciel. La caméra s‘attarde sur certains visages, sur certains dos. La foule regarde vers le centre, mais la densité de la masse empêche de voir ce qu‘elle observe. Une attente se crée. Un jeu de force émerge entre l‘objet convoité par la foule et l‘impossibilité pour la caméra et pour le spectateur de le voir. Il reste en dehors de cette communauté d‘anonyme, alors que ―Soyez les bienvenus‖ est une parole d‘accueil dans les pays du Maghreb. « A travers l‘ironie de son titre, la vidéo de Laurent Grasso propose une expérience par défaut devenant expérience du défaut, du déficit de représentabilité de l‘Autre. Au mythe du ‗village global‘ communicationnel, de la lisibilité transparente du monde telle qu‘elle se diffuse dans les médias, il est ici opposé l‘indétermination et l‘opacité d‘un événement dont ne peut être envisagé que l‘envers, cette marée de dos que la caméra parcourt et contourne, sans jamais pouvoir en capter l‘au-delà. Une caméra ‗touristique‘, un point de vue d‘étranger qui balaye du regard cette foule avec laquelle il ne fait pas corps ; une foule immobile qui ne lui prête que peu d‘attention… » (François Piron) Mots-clés : point de vue - métaphore - étranger

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Pistes pédagogiques : l‘image sans parole les mécanismes de la métaphore thématiques de l‘altérité, la communauté, l‘hospitalité

Sources et ressources en ligne : http://www.galeriechezvalentin.com/fr/artistes/laurent_grasso/works/ Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié ESPACE - dimensions : 8 x 5 m (prévoir un recul de 8m pour le spectateur) - espace isolé, pas de son , pas de lumière - prévoir un banc - mur, sol, plafond de couleur gris mat - sol recouvert de moquette grise - peinture blanche (paint tv) à l'emplacement de l'image - porte à ressort - taille de l'écran : 3 x 2.25 m (à préciser en fonction de l'espace) - position du projecteur : face à l'écran, à l'envers sur un socle à la hauteur de l'écran. - position des enceintes : à coté de l'écran, à 1.5 m du sol - tous les cables doivent être le moins visible possible MATERIEL A FOURNIR - 1 lecteur DVD Pionner encodeur Dolby intégré - 2 enceintes amplifiées minimum 100 Wtype genelec ou JBL - 1 caisson de basse amplifié - 1 projecteur 3000 lumens - peinture "paint tv" pour l'écran

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OLIVIER GROSSETETE Né en 1973 à Paris

Vit et travaille à Marseille

Un Bateau ivre I, 2001, film 16 mm transféré sur DVD, N & B, sonore, 16‘35 L‘une des librations, 2007, couleur, sonore, 26‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Jeux d‘enfants « En se réappropriant différentes références cinématographiques, Un Bateau ivre I relate la dérive et surtout l‘utilisation d‘un bateau en papier construit en origami à l‘échelle humaine. Entre compte-rendu de performance et fiction, c‘est une sorte de réminiscence de notre enfance en phase avec une poétisation du réel. » « Les librations sont l‘ensemble des forces s‘exerçant sur la lune et lui conférant ses mouvements apparemment libres. Cette vidéo nous dévoile l‘une d‘entre elles : celle d‘une femme qui, à la tombée de la nuit, met toutes ses forces pour arracher la lune à la terre afin de la projeter lentement dans le ciel pour qu‘elle suive sa propre course... Véritable performance physique dans sa lenteur, cette vidéo contemplative dégage un étrange suspens, le temps d‘un lever de lune. » (Olivier Grossetête) « Un jeu ? Un enfantillage ? Ou une réappropriation du monde ? Une passerelle (un pont peut-être ?) entre rêve et réel, un moyen de rendre à chacun une part de ce qu'il construit, de ce qu'il est. Et cette part n'a-t-elle pas un sens particulier lorsque l'on sait que chaque construction représente un monument important de la ville dans laquelle se déroule la performance ? Cette sensation que l'on éprouve au début du voyage est sans doute celle de cet aviateur égaré rencontrant le petit prince. L'impression de ne plus savoir qui est des deux l'enfant et si c'est à Olivier ou à nous qu'il revient le soin de dessiner l'animal.» (Julien Machado) Mots-clés : objet - enfance - métaphore

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Pistes pédagogiques : vidéo et cinéma les mécanismes de la métaphore l‘art comme jeu

Sources et ressources en ligne : www.documentsdartistes.org Conditions de présentation : - Un Bateau ivre I sera de préférence vidéoprojetée, en boucle, sur un écran blanc - L‘une des librations peut être vidéoprojetée ou diffusée ou sur TV grand écran

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MARIE-ANGE GUILLEMINOT Née en 1960 à Saint-Germain-en-Laye Vit et travaille à Paris

Jouer du chapeau, 1994 , couleur, sonore, 4‘30 La Démonstration du Chapeau-Vie…, 1995, 3 vidéos, couleur, sonore, 22‘27 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

La femme au chapeau-vie Créé en 1994, Le Chapeau-Vie est une colonne de Lycra enroulée sur elle-même. Ce vêtement est transformable, manipulable au gré des expériences quotidiennes. Marie-Ange Guilleminot réalise des performances, où elle met en scène le Chapeau-Vie dans différentes postures et dans différents lieux. Jouer du chapeau (1994) montre différents usages d‘un Chapeau-Vie noir dans un espace blanc. L‘artiste est vêtue d‘une combinaison couleur chair. Elle enfile le Chapeau-Vie et adopte différentes positions, comme une sculpture qui voile ou dévoile, épouse et protège son corps. Dans La démonstration du Chapeau-Vie à Jérusalem (7‘), l‘artiste est filmée en plongée sur les toits de la vieille ville de Jérusalem. Sa robe est blanche comme le chapeau-vie. Ses postures évoquent la prière. Dans La démonstration du Chapeau-Vie dans la salle d'art précolombien (7‘28‘‘), l‘artiste intervient dans la salle d‘un musée israëlien. Sur un socle, elle produit des formes étranges, en écho aux autres statues. La démonstration du Chapeau-Vie à Venise (7‘55‘‘) a été réalisée pendant la Biennale de Venise de 1995. A la proue d‘une gondole naviguant sur le Grand canal, l‘artiste manipule un Chapeau-Vie noir. « Le Chapeau-vie est unisexe, de taille unique. Il s‘adapte à tous les corps (…) A vous d‘imaginer et de décider de sa forme, ainsi que de ses utilisations multiples en fonction de vos besoins : coussin, réceptacle, masque, cagoule, col roulé… » (Marie-Ange Guilleminot) « Dans l‘ensemble de son travail, Marie-Ange Guilleminot pose, de manière expérimentale, la question de l‘identité psychologique. Ses œuvres supposent souvent la participation des spectateurs appelés à explorer leur caractère tactile ou gestuel… Chaque démonstration rigoureusement réglée est identique dans chacune des performances ; elle s‘imprègne néanmoins du lieu qu‘elle choisit comme scène : cariatide isolée sur les toits de Jérusalem, l‘artiste est spectre à Venise et scribe dans le musée d‘Art précolombien. La gestuelle présentée dans ces performances est énigmatique et solennelle et cherche à présenter, à l‘aide de cette robe-fuseau volontairement asexuée, un langage archétypal du corps. » (Christian Joschke) Mots-clés : performance - corps - métaphore

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme enregistrement, trace d‘une performance l‘objet, le vêtement en tant qu‘œuvre d‘art les mécanismes de la métaphore

Sources et ressources en ligne : www.ernahecey.com/uk/marie-ange_guilleminot_works.php Conditions de présentation : vidéoprojections ou diffusion sur un moniteur

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THOMAS HIRSCHHORN Né en 1957 à Berne (Suisse)

Vit et travaille à Paris

Für Reto Flury 1994, couleur, sonore, 5‘30 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Funérailles Au sommet de la Tour Eiffel, une main lâche une grande feuille de papier sur laquelle est collée une photographie. La caméra filme cette feuille s‘envolant dans les airs et suit sa trajectoire pendant plus de cinq minutes. Le film, dont la bande son est constituée des voix des visiteurs, s‘arrête lorsqu‘il n‘est plus possible de distinguer la feuille. Cette vidéo a été réalisée à la mémoire de Reto Flury, un ami de Thomas Hirschhorn, qui lui avait demandé de disperser ses cendres depuis la Tour Eiffel. L‘artiste exécute ses volontés et rend hommage à l‘ami suicidé. Mots-clés : performance - autobiographie - métaphore

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme enregistrement, trace d‘une performance art et rituel les mécanismes de la métaphore

Sources et ressources en ligne : www.crousel.com Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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JAKI IRVINE Née en 1966 à Dublin (Irlande) Vit et travaille à Dublin

The Nightingale 2004, film 16 mm transféré sur DVD, N &B, sonore, 10‘09 installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Le chant du rossignol Dans la pénombre, l‘image fixe d‘un monument classique (la villa Borghese aux environs de Rome) est éclairée par des petits halos apparaissant et disparaissant au gré du chant d‘un rossignol. L‘image n‘est jamais perceptible dans sa totalité. « Je pensais au processus de l‘oubli et du souvenir décrit par Borgès en même temps qu‘à l‘importance des photographies de temples, de belvédères, de monuments, de statues et de mémoriaux, dans les rayonnages de archives. A cette période, j‘ai retrouvé l‘extrait d‘un film que j‘avais tourné à la villa Borghese à Rome et laissé de côté pendant quelques années. Au final, le temple finit par être révélé et fonctionne comme le chant du rossignol, tandis que le procédé permet au chant lui-même de devenir visible. » (Jaki Irvine) Mots-clés : son - animaux - mémoire

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Pistes pédagogiques : vidéo et cinéma les mécanismes de la métaphore les processus de la mémoire

Sources et ressources en ligne : www.frithstreetgallery.com Conditions de présentation : En attente des documents

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CHRISTIAN JANKOWSKI Né en 1968 à Göttingen (Allemagne)

Vit et travaille à New York et à Berlin

Mein Leben als Taube 1996, couleur, sonore, 5‘41 installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Portrait de l‘artiste en colombe Sur une scène de cabaret, le magicien Wim Brando invite Christian Jankowski à venir le rejoindre. Avec l‘aide de son assitante, il enroule l‘artiste dans un rideau rouge. Lorsqu‘il le déroule, une cage dorée contenant une colombe a pris sa place. Le magicien sort l‘oiseau de la cage, le montre au public et l‘enferme ensuite dans une autre cage. Dans une deuxième séquence, le magicien rend à l‘artiste son apparence humaine. Ce dernier répond ensuite (en néerlandais) aux questions du public sur sa vie de colombe. Mein Leben als Taube (―ma vie en colombe‖) est l‘enregistrement vidéo d‘une action réalisée par Christian Jankowski à l‘occasion de l‘exposition Lokaal 01 qui a eu lieu en 1996 à Anvers. L‘action reprend l‘univers onirique de la prestidigitation pour interroger, non sans ironie, la condition de l‘artiste : enfermé dans une cage dorée, il est une colombe, symbole de paix et d‘éternité. Pendant les trois semaines de l‘exposition l‘artiste a tenu un journal relatant sa vie de colombe : « 6 avril. Aujourd‘hui encore fait peu de choses. Ma maison n‘est pas non plus très grande. J‘entends ceux de mon espèce qui recoule dehors, s‘accouple et font leur nid. La vie d‘artiste est somme toute une existence solitaire. Mais au moins, on a le temps de réfléchir ». Mots-clés : performance - statut de l‘artiste - métaphore - fiction

Vidéo en néerlandais non sous-titré

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme enregistrement, trace d‘une performance le rôle de l‘artiste les mécanismes de la métaphore

Sources et ressources en ligne : http://www.bugadacargnel.com/fr/pages/artistes.php?name=christianjankowski&page=presentation Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié - 2000 Lumens ANSI minimum - taille de l'image : 3 x 4 m

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VALERIE JOUVE Née en 1964 à Saint-Étienne (Loire)

Vit et travaille à Paris

Grand Littoral 2003, couleur, sonore, 20‘30 installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Circulations urbaines La caméra suit des piétons dans les environs du centre commercial baptisé ―Grand Littoral‖, situé dans les quartiers nord de Marseille. Des enfants, des couples, des personnes âgées circulent sur des chemins rarement adaptés à la marche, se voyant obligés de traverser des bretelles d‘autoroute ou d‘enjamber des barrières pour poursuivre leur chemin. Dans ce no mans land, la nature a disparu, à quelques exceptions près, mais elle reprend parfois ses droits, entre deux cités. Les séquences s‘enchaînent, sans qu‘aucun personnage ne regarde la caméra ni ne prenne la parole, la bande son étant constituée par l‘unique et permanent vrombissement des voitures, auquel s‘ajoute parfois le bruit du train. On circule ensuite dans le centre commercial, entre les vitrines et les plantes vertes, avant de retourner dehors, dans des chemins improbables, traversant parfois des sous-bois miraculeusement conservés. Valérie Jouve a vécu dix ans à Marseille et s‘y est forgé une bonne part de son éthique et de son esthétique. « Chaque spécificité urbaine a nourri mon regard sur la ville occidentale. Par exemple, Marseille m‘a aidé à construire ‗Les Personnages‘. Le corps du peuple est toujours présent et actif en son centre. Ses espaces vides, ses blocs d‘architectures ont accompagné mon questionnement sur la capacité photographique à traduire la puissance de leurs corps. Il s‘agit de trouver la distance juste, un toucher sensible, au-delà de la lecture du visible, l‘empathie peut-elle se traduire en photographie ? » (Valérie Jouve) Mots-clés : paysage - corps - documentaire

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Pistes pédagogiques : vidéo d‘artiste et documentaire la ville contemporaine la place de l‘individu dans l‘espace urbain

Sources et ressources en ligne : www.valeriejouve.com Conditions de présentation : - vidéoprojection dans un espace dédié - lecteur DVD en projection (pas de diffusion télévisuelle) - taille minimum de l'écran : 1.50 m de hauteur - 5 mètres de recul par rapport à l'image - projection avec des chaises pour s'assoir - ne peut être exposée dans la même pièce qu'une autre œuvre - horaires de projection ou, au moins, 20 secondes de noir entre chaque projection

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TAKEHITO KOGANEZAWA Né en 1974 à Tokyo (Japon) Vit et travaille à Berlin

One minute, 1999, couleur, muet, 8‘ Sans titre, 2000, couleur, muet, 1‘15 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Répétitions Dans une pièce blanche, deux bobines, posées sur le sol, sont reliées par un câble qui passe par une poulie également fixée au sol. Deux personnes entrent en scène. Chacune se place derrière l‘une des bobines. Alors que l'une déroule le câble, l'autre l'enroule jusqu‘à ce que celui-ci passe entièrement de l‘autre côté. Le temps de l‘action dure précisément une minute. Puis, les deux participants quittent la pièce pour laisser place aux suivants. Au total, dans One minute, huit couples effectuent cette action enregistrée par la caméra. Sans-titre suit le même schéma répétitif. Deux couples de protagonistes, assis successivement face à la caméra, se mettent à trembler. « […] ‗Je voudrais vraiment voir le Rien, dit-il dans un entretien avec Hans-Ulrich Obrist, j‘essaie donc de nettoyer l‘objet de sa signification.‘ Ainsi, Koganezawa tente de prêter une forme au rien… Dans One minute, l‘inutilité de cette action est présentée sans ménagement au spectateur. D‘autres œuvres performatives, comme par exemple la vidéo Untitled reprennent ce même schéma. On y voit deux performers assis, tremblant de tout leur corps, mais dans ce cas, la simulation est si évidente que l‘absurdité de l‘action apparaît clairement. Se trouve alors posée la signification de cette posture artistique. S‘agit-il d‘un nouveau débat sur la rigidité des valeurs cognitives établies ? Ou de la revendication d‘un changement de perspective, tel celui que l‘artiste a déjà opéré en passant de la culture japonaise à la culture allemande ? » (Christoph Doswald) Mots-clés : performance - absurde - répétition

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme enregistrement, trace d‘une performance réflexion sur la notion d‘absurde

Sources et ressources en ligne : www.wohnmaschine.de/wm/ Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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SAVERIO LUCARIELLO Né en 1958 à Naples (Italie)

Vit et travaille à Marseille

Je ne cherche plus la forme… /Métaphysique moisie... / Minimal tendre, minimal attendrissant / Message millénaire / Je fais du social 1997-1998, compilation de 5 vidéos, couleur, sonore, 31‘30 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Le mythe de l‘artiste mis à mal Les 5 vidéos, tournées en plan fixe et sans réel décor, fonctionnent comme des clips musicaux, l‘artiste chantant ou déclamant un texte sur un fond de musique classique ou de variétés. Je ne cherche plus la forme, je ne trouve plus rien... rien de rien (7‘09) : allongé dans son lit, nu sous les draps, apparemment déprimé, l‘artiste se lamente sur la quête de la « forme pure ». Métaphysique moisie... éloge du verdâtre (5‘24) : la tête enveloppée dans un linge, Saverio Lucariello aborde les questions existentielles et métaphysiques de l‘artiste. Minimal tendre, minimal attendrissant (4‘15) : assis devant des feuilles blanches, le crooner vante les mérites d‘un art tendre et minimal. Message millénaire (7‘12) : déguisé en pape (ou en mage) et dédoublé, Saverio Lucariello se lance dans une longue prophétie sur la fin de l‘art, accompagnée d‘un orgue solennel. Je fais du social (7‘10) : retrouvant une allure moderne, allongé derrière deux plantes vertes, l‘artiste développe sa conception de l‘art social. « Saverio Lucariello tourne en dérision et inquiète aussi bien les catégories artistiques que la figure de l‘artiste elle-même… Dans cet ensemble de cinq vidéo, il met en scène les grands discours sur l‘art qu‘il parodie à chaque séquence. Il en extrait des phrases symptomatiques et les déclame sur un fond musical stigmatisant plusieurs mythes : la mise à nu de l‘essence d‘un objet par la recherche de la pureté de sa forme, la question du caractère métaphysique de l‘art, l‘association de la critique aux discours prophétiques sur la fin de l‘histoire et le prétendu rôle social de l‘artiste… » (Christian Joschke) Mots-clés : performance - statut de l‘artiste - parodie

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme clip le rôle de l‘artiste esthétique et théories de l‘art contemporain

Sources et ressources en ligne : www.galerie-vallois.com/fr www.documentsdartistes.org Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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GILLES MAHE Né en 1943 à Guingamp (Côtes-d‘Armor)

Décédé en 1999 à Saint-Briac-sur-Mer (Ile-et-Vilaine)

365 images (déposition 1997) 1999, couleur, sonore, 75‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Archivage et rétrospective En 1997, Gilles Mahé, réalisait une installation consistant à accrocher au mur 365 images A4 dans des pochettes transparentes. Dans un autre espace, il disposait un ordinateur, un scanner et un magnétophone sous un panneau invitant les visiteurs à choisir des photocopies, les scanner et les commenter. En 1999, filmé par Yves Trémorin, Gilles Mahé commente lui-même chacune des 365 images, qui s‘entassent devant la caméra. Sans hiérarchie. L‘artiste explique le contexte dans lequel chaque image a été réalisée, ce qu‘elle représente, en commençant chaque commentaire par : « Ça, c‘est… ». « Les 365 images (Dépositions 1997) sont des ―copies originales‖ de documents de provenances diverses, articles de journaux, dessins, photographies, images de film, projets réalisés ou non… amassées par l‘artiste depuis 1971. Présentés au mur de manière libre et sans repères chronologiques, ―ces documents d‘une vie en cours mêlent réalisations personnelles et éléments choisis parmi le flux d‘information arrivées jusqu‘à [lui]‖. En proposant au public de faire scanner sur le lieu même de l‘exposition l‘image de son choix et d‘enregistrer un commentaire sonore, Gilles Mahé lui offre la possibilité de participer à la vie de son œuvre… On retrouve là tout ―l‘univers‖ de Gilles Mahé : l‘utilisation de la photocopie originale comme médium, l‘autobiographie, la participation du public ainsi que le foisonnement de la pensée. Volontairement dégagée de toute formation traditionnelle, l‘œuvre entière de Gilles Mahé s‘articule sur des processus d‘échange, de dialogue et d‘interaction, ce que les années 90 ont dénommé très prosaïquement une esthétique relationnelle. » (Éric Mangion) Mots-clés : archivage - autobiographie - médiums

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Pistes pédagogiques : vidéo d‘artiste et documentaire les types d‘image

définition de l‘œuvre d‘art

Sources et ressources en ligne : http://voxphoto.com/expositions/mahe_gilles/mahe_gilles.html Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur (Sony 70 cm extra-plat)

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PIERRE MALPHETTES Né en 1970 à Paris

Vit et travaille à Marseille

Le Festin, 2003, couleur, sonore, 7‘ Firefly, 2007, couleur, sonore, 37‘ installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Voyages initiatiques Le Festin montre quatre jeunes gens, sur le toit d‘un immeuble, s‘apprêtant à basculer un vaisselier dans le vide. La porte du meuble s‘ouvre et s‘enchaînent, au ralenti et sur une bande-son en basses fréquences, des flash-backs retraçant le choix –collectif– du meuble, puis des pièces de vaisselle et autres bibelots destinés à le remplir, au marché aux puces. On revit ainsi les derniers instants du meuble avant la chute fatale, filmée par plusieurs caméras et sous plusieurs angles. Printemps 2007, Pierre Malphettes équipe d'un caisson lumineux rose fushia l'arrière d'une Peugeot 504 pick-up. Accompagné d'un réalisateur, l'artiste part tourner avec cette voiture, tout à la fois véhicule, sculpture et personnage principal du film. Dans Firefly (―le ver luisant‖), le véhicule transformé s'apparente à une enseigne urbaine dépouillée de son message publicitaire, qui s'échappe de la ville et de sa destinée commerciale pour s'émanciper dans le paysage. L'itinéraire, qui passe de la luminosité limpide de la Méditerranée aux brouillards et aux ciels chargés de l'Ecosse, permet de confronter le caisson monochrome aux lumières de la ville et à celles des campagnes, de glisser dans la nuit des zones industrielles pour atteindre au lever du soleil de vastes étendues vertes de pâturages. « Le voyage est un terrain de jeu artistique extrêmement balisé, un ―genre‖ à part entière, avec ses codes, ses mythes et ses héros, qui imprègnent de leurs marques aussi bien le champ cinématographique, que celui de l‘art (Land art) ou de la littérature (dont Sur la route de Kerouac serait un des emblèmes). Si le projet de Pierre Malphettes se démarque résolument de toute inscription directe dans le paysage chère aux artistes du Land Art, la question du « genre » est de celle qui le concerne. Son premier film vidéo, Le Festin (2003), —une vidéo cathartique et jubilatoire où le héros, un vaisselier de nos grands-mères, connaissait une mort certaine et spectaculaire— prenait la tournure d‘un film catastrophe. Son deuxième film, Firefly, est à la fois un road movie et son making of, une progression dans le paysage et dans le tournage, mais c‘est aussi une quête, une quête sans but, à part celle d‘exister dans le paysage, à part celle d‘exister tout simplement d‘ailleurs. » (Sandra Patron)

Mots-clés : métaphore - road movie - paysage

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Pistes pédagogiques : vidéo d‘artiste et cinéma (road movie) les mécanismes de la métaphore le rôle de la musique dans un film Sources et ressources en ligne : www.documentsdartistes.org http://www.fracpaca.org/exposition.php3?id_article=1150 Conditions de présentation : Pour Le Festin : vidéoprojection en boucle + mention cartel ("générique" inscrit sur la pochette DVD) Pour Firefly : vidéoprojection sur écran, dans une salle dédiée à l'œuvre spécifiquement. diffusion sonore venant de face,

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MARIA MARSHALL Née en 1966 à Bombay (Inde)

Vit et travaille à Londres

Don‘t let the T-Rex get the children 1999, film 35 mm transféré sur support DVD, couleur, muet, 2‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Enfance en danger Gros-plan sur un visage d‘enfant. Il tire la langue, sourit, regarde innocemment la caméra. Un travelling optique arrière dévoile, au ralenti, le contexte dans lequel se situe l‘enfant : vêtu d‘une camisole de force, il est enfermé dans une pièce capitonnée sans issue. « Les vidéos de Maria Marshall sont de véritables films car ils sont fabriqués selon les critères de l‘industrie hollywoodienne : équipe professionnelle, tournage en super 8, 16 ou 35 mm. Ses productions sont des métaphores minimalistes, de brefs récits qui, avec tous les moyens cinématographiques possibles, servant une mise en scène précise qui n‘a qu‘un seul but : séduire par le minimum. On pense alors à de courtes séquences de l‘histoire du cinéma. […] L‘horreur dont on cherche souvent à l‘extérieur les origines, est le plus souvent un produit maison. C‘est à cela que fait penser Don‘t let the T-Rex get the children. […] On s‘attend à l‘évocation d‘une enfance heureuse. […] Plus la distance augmente, plus notre première perception idyllique se brouille. Impuissants, nous réalisons que la veste est en fait une camisole de force et l‘enfant, si éveillé, un psychopathe dans une cellule capitonnée. Il nous sourit innocemment, jusqu‘à la fin –la pureté du dément. » (Christoph Doswald) Mots-clés : enfance - cinéma - métaphore - point de vue

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Pistes pédagogiques : vidéo et cinéma les mécanismes de la métaphore les fonctions du silence Sources et ressources en ligne : www.mariamarshall.com Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur (format 4/3)

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BJØRN MELHUS Né en 1966 à Kirchheim unter Teck (Allemagne)

Vit et travaille à Berlin Auto Center Drive 2003, film 16 mm transféré sur support DVD, couleur, sonore, 28‘ installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Identité et médias Auto center drive est l‘histoire (en anglais) d‘une quête identitaire. Celle de Little Jimmy (incarné par Bjørn Melhus) au fil de ses rencontres avec une série de personnages (également joués par l‘artiste) : Big Jenny, Evil El Wiz, Anchor-Man… Leurs noms, leur apparence et leurs attributs appartiennent à un imaginaire collectif syncrétique, issu de la bande dessinée, du cinéma hollywoodien et des jeux vidéos. Leurs paroles sont celles de James Dean, Elvis, Jim Morrison ou Janis Joplin… Comme si désormais, la question de l‘identité humaine et de la construction de soi était définitivement influencée et déterminée par les médias. « Formé aux Beaux arts de Braunschweig, Bjørn Melhus se consacre principalement à la réalisation de vidéos, films et installations, qui lui ont valu le Prix du Kunstverein d'Hanovre ainsi que des bourses à Los Angeles et à New York. Ses nombreux séjours aux Etats-Unis ont permis une approche directe de la société américaine dont les multiples expressions répercutées par les médias deviennent le terrain principal d'investigation de ses films. […] Ce sont des narrations autour de la recherche d'identité où les personnages se confrontent et se confondent avec les signes multiples de la médiatisation contemporaine. Dans la fragmentation et la reconstitution des structures narratives propres à l'univers cinématographique et télévisé, se trouve la stratégie critique de l'artiste. Son travail expose les mécanismes de la commercialisation et milite contre la simplification et la standardisation globale de la culture. Le regard "européen" qu'il pose sur le système culturel américain et sur ses branches les plus triviales et globalisées est autant déterminé par une certaine fascination que par un profond scepticisme, et la nostalgie récurrente du vieux continent. » (S.M. Schmidt, extrait du catalogue Bjørn Melhus, Kunsthalle Bremen, 2002) Mots-clés : identité - médias - parodie - autofiction

Vidéo en anglais non sous-titré

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Pistes pédagogiques : vidéo et cinéma la question de l‘identité la critique des médias Sources et ressources en ligne : www.melhus.de Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié : - taille minimum de l‘écran : 2,80 x 2,10 m - murs peints en noir - espace équipé de sièges - peut exceptionnellement être diffusée sur un moniteur

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DEIMANTAS NARKEVICIUS Né en 1964 à Utena (Lituanie)

Vit et travaille à Vilnius

Kaimietis 2002, film 16 mm transféré sur DVD, couleur, sonore, sous-titré en français, 19‘ installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

L‘art face à l‘histoire

« Kaimietis que l'on pourrait traduire par "L'homme de la campagne" est le récit d'un sculpteur sollicité par l'Etat lituanien pour la réalisation d'un monument à la gloire d'un héros ayant combattu contre les soviétiques avant son exécution en 1949. Ce qui est mis en relief dans ce film complexe, où Deimantas Narkevicius donne tour à tour la parole au sculpteur et à une jeune femme qui raconte (en voix off) son émigration, est le dilemme identitaire dans lequel se trouve aujourd'hui la Lituanie. Afin de tourner la page d'une histoire douloureuse, le gouvernement cherche à reconstruire la Nation. Cependant, la statue érigée en l'honneur du héros anti-soviétique possède toutes les caractéristiques du "réalisme socialiste". Longuement scrutée par la caméra dès le début du film, la sculpture en incarne le pathos et l'esthétique : la nouvelle Lituanie se construit à partir des fragments de son passé. La non-moins incongrue musique qui accompagne ces images (Wagner) vient parachever la vision critique, désenchantée et chargée d'affect qu'entretient Deimantas Narkevicius avec son pays, son histoire. »

« Deimantas Narkevicius a développé sa pratique artistique au début des années 90, un moment particulier qui vit tomber le "rideau de fer", avec un travail sculptural autour de l'objet. Rapidement, il s'oriente vers l'image en mouvement, s'inscrivant ainsi, de plein pied dans le contexte des arts visuels […] L'exploration de l'Histoire nourrie de sa propre expérience reste le matériau central de tout le travail de Deimantas Narkevicius. Le processus historique tel qu'il fut fixé dans le bloc de l'est étant totalement étranger à celui qui conditionne la vision occidentale : est-ce que les expériences individuelles (la sienne, celles des personnages interrogés dans ses films) sont représentatives de cette Histoire ? Dans ce cas, quels mots et quelles images peuvent la figurer ? Tout l'art de Deimantas Narkevicius consiste à transfèrer avec justesse et émotion le temps de l'histoire dans l'espace de l'art. » (Judith Quentel)

Mots-clés : documentaire - mémoire - statut de l‘artiste

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Pistes pédagogiques : vidéo et documentaire la fonction de l‘artiste dans la société contemporaine

art contemporain et histoire Sources et ressources en ligne : www.gbagency.fr/fr-19-Deimantas_Narkevicius.html Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié - projection minimum de base : 2 mètres - projecteur vidéo d'au moins 2500 Lumens - salle d'exposition dans l'obscurité - le son doit être diffusé avec deux haut-parleurs additionnels et non depuis le projecteur

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ROSALIND NASHASHIBI Née en 1973 à Croydon (Royaume Uni)

Vit et travaille à Glasgow

Eyeballing 2005, film 16 mm transféré sur DVD, couleur, sonore, 10‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Big Brother Eyeballing a été tourné durant une résidence de six mois à Manhattan. Le portrait que l‘artiste fait de la ville qu‘elle découvre prend la forme d‘une collection de figures anthropomorphiques nées de son imagination, à partir d‘objets et d‘éléments d‘architecture. Elle oppose ces visages-monuments à l‘archétype de l‘autorité urbaine : les policiers de la ville de New York dont la caméra suit les entrées et sorties –les contrôleurs de l‘ordre se retrouvant ainsi (et a priori à leur insu) en position d‘observés. « D‘origine irlandaise et palestinienne, Rosalind Nashashibi s‘intéresse moins à la réalité objective des choses et à leur représentation qu‘aux lieux et faits de notre quotidien dont elle capte les nuances, l‘énergie, la poésie en se focalisant sur de menus détails. Le film est le médium qui, à ses yeux, s‘approche au plus près du processus de la pensée et le format 16mm, celui qu‘elle privilégie depuis 1999 et qui donne à ses films une esthétique particulière, discrètement mélancolique. Le rythme n‘est pas celui de l‘action mais celui d‘un espace-temps qui se déploie dans chaque image ; les plans sont longs, fixes, la caméra souvent sur pied. » (Livret de l‘exposition Eclats de Frontières) Mots-clés : objets - architecture - point de vue

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Pistes pédagogiques : la transfiguration du réel par le regard voyage architectural

l‘obsession de la surveillance dans les sociétés contemporaines Sources et ressources en ligne : www.storegallery.co.uk Conditions de présentation : diffusion sur un moniteur possible dans le cadre scolaire

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SHAHRYAR NASHAT Né en 1975 à Téhéran (Iran)

Vit et travaille à Berlin

All the way back, the reconstruction 2001, vidéo couleur, muet, 15‘‘ + vidéo couleur, sonore, 4‘ installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Mémoire et conscience

All the Way Back, the reconstruction (―tout le chemin arrière, la reconstruction‖) est constitué d‘une projection vidéo montrant un lit filmé sous deux angles différents, les deux images se succédant en longs fondus-enchaînés, et au-dessous, d‘un moniteur TV avec l‘image, en boucle, d‘un jeune homme allongé sur ce même lit. La lumière artificielle verte et la pauvreté du décor signalent la mise en scène. Une voix souffle un texte (en anglais) au personnage qui le répète : «What just happened has no importance». Quelque chose, que le spectateur ignore, a eu lieu, et c‘est sur les conséquences de l‘action (pourtant qualifiée de ―sans importance‖) que la pièce insiste. Le spectateur ne peut ni reconstituer, ni imaginer de suite : il combine et recombine les éléments visuels, sonores et textuels de la pièce dans une succession sans fin.

«Je tente de mettre en évidence les comportements humains dans une situation critique donnée ; lorsque des expériences aliénantes refont surface, lorsque l‘auto-protection qui est commune à tout un chacun ne fonctionne plus. Sur ce point tangentiel se produisent des phénomènes ambigus liés à la mémoire, à l‘expérience et qui, me semble-t-il, sont essentiels à la compréhension du fonctionnement humain. a slice of consciousness.» (Shahryar Nashat) Mots-clés : minimalisme - mémoire - métaphore

Vidéo en anglais non sous-titré

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Pistes pédagogiques : mise en espace de la vidéo les modes de diffusion de la vidéo

les mécanismes de la métaphore Sources et ressources en ligne : www.shahryarnashat.com Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié - moniteur de 72 cm - taille de la vidéoprojection : 2.50 de largeur - les 2 images sont indissociables - peindre les murs en noir

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YVES NETZHAMMER Né en 1970 à Schaffhausen (Suisse) Vit et travaille à Zurich (Suisse)

Die Möglichkeit nicht mehr haben, sich weniger ähnlich zu sein 2003, images de synthèse, couleur, sonore, 12‘30 installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

L‘homme-oiseau Die Möglichkeit nicht mehr haben, sich weniger ähnlich zu sein (―Ne plus avoir la possibilité de moins se ressembler‖) relate les aventures de personnages de synthèse. Un humanoïde et un perroquet voient leur destin se croiser, dans un enchaînement de courtes séquences où leurs gestes et leurs corps se mêlent. Cet être asexué, sans visage, évolue dans un environnement instable. Son évolution semble suivre une rêverie en perpétuel mouvement autour de la sexualité et la liberté. « Netzhammer est convaincu que les impressions sensorielles formatent les êtres vivants et ne cessent de reconstruire leur identité. Son personnage numérique est un artiste de la vie qui agit selon le principe suivant : celui qui veut façonner lui-même sa vie doit connaître le point à partir duquel il cesse de se laisser formater et informer. […] Dans les vidéos de Netzhammer, la sexualité, la fécondité et l‘amour deviennent les codes d‘une vraie perception. Peu importe qu‘on y trouve la souffrance, la douleur, la torture, la guerre et la mort. Tout cela dit que le paradis provient de la vie sur terre. Le monde visuel de Netzhammer ne connaît ni commencement ni fin. Tout est sans cesse en cours, rien ne dure vraiment, car tout ce qui dure risque de se figer. » (Paola Bianchi) Mots-clés : images de synthèse - métaphore - métamorphose

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Pistes pédagogiques : vidéo et dessin animé les mécanismes de la métaphore

corps et métamorphoses Sources et ressources en ligne : www.netzhammer.com Conditions de présentation : - vidéoprojection dans un espace dédié - espace obscur - mur peint en noir avec passe-partout blanc - l'artiste préfère que son œuvre soit exposée isolément - taille minimum de l'écran : 3 m x 4 m

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RAPHAËLLE PAUPERT-BORNE Née en 1969 à Lyon Vit et travaille à Marseille

3 mètres 2003, couleur, sonore, 6‘36 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Papier peint

« Le principe : un rouleau de ticket de caisse. La situation est une rue avec le son des voitures. » « Je dessine dur le vif, je remplis des carnets, j‘enregistre des situations. Je dessine tout et n‘importe quoi, je dessine partout, dans la rue, dans les parcs, en voyage, en famille, à table. Les gens jouent en se sentant observés. Dessiner, une décision pour être libre, libre dehors en rapport avec la nature, la ville, le monde… Je réalise des films : au départ un déplacement des formes du dessin et de la peinture, une forme de notation… Le son rapporté et quelques gestes de montage forment un film : des images tournées-montées, un travail d‘improvisation, sans hiérarchie dans les résultats. Le son postsynchronisé est, par contre, très élaboré… » (Raphaëlle Paupert-Borne) Mots-clés : médiums - bande son - fiction

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Pistes pédagogiques : vidéo et peinture les médiums de l‘art contemporain les relations entre image et bande son Sources et ressources en ligne : www.documentsdartistes.org Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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GAËL PELTIER Né en 1972 à Trapani (Sicile) Vit et travaille en Corse et à Berlin

Saut, 2001, couleur, sonore, 42‘‘ Pré-, 2002, couleur, muet, 12' Anté-, 2002, couleur, sonore, 14' Mesure Conservatoire, 2004, image fixe sur DVD vidéo et installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Leçon de cinéma Gaël Peltier privilégie les plans fixes : un homme, filmé en contreplongée, saute d‘une passerelle sur un balcon avant de sortir du champ d‘un bond, deux motards (de face), en plan américain, sur une route de montagne, trois hommes (de dos) assis dans une voiture… Mesure conservatoire montre, en plongée, le contenu du tiroir d‘un bureau. « Gaël Peltier témoigne de façon extrêmement discrète des éléments qui pourraient composer l'imagerie clandestine, celle que l'on s'en fait ou bien celle qui est vraiment, ses détails significatifs, son formalisme en somme, propres à la marge et au secret. Son travail peut être perçu par le béotien comme un témoignage minimal et sans enjeu, mais une observation attentive soulève peu à peu la potentialité du crime. Gaël Peltier utilise ce que l'on pourrait appeler des infra-images. Elles sont d'une grande sobriété et, en ce sens, elles ne se livrent pas au premier regard. Les points de vue, le cadrage, le choix minutieux des accessoires, des lumières sont imperceptiblement stigmatisés par le danger. Dans certains de ses films, tournés quelque fois comme pourrait le faire un opérateur caché, pressé, Gaël Peltier peut aussi se mettre en scène lui-même, déguisé, camouflé, en fuyard discret, voire même, effectuant des sauts vertigineux dans ces zones qu'on dit pérurbaines. Il y a là comme un atavisme de la discrétion. Jeans, baskets, blouson de cuir, casque intégral, moto ou BMW, lunettes teintées, ou bien, barbe fournie, veste à forte odeur de brebis, casquette, autant d'artifices en apparence anodins ou banals qui font ses panoplies... (du grec panoplos : armé de toutes pièces). » (Philippe SAULLE) Mots-clés : performance - suspens - minimalisme

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Pistes pédagogiques : vidéo et cinéma les plans cinématographiques

performance et mise en danger Sources et ressources en ligne : www.galerie-issert.com Conditions de présentation : Saut : la pièce peut être projetée de plein pied sur la totalité d'un pan de mur. On peut aller jusqu'à retrouver l'échelle 1 du modèle qui permet de donner un très grand format. Son relativement présent. Se fier au son des impacts successifs de réception des sauts. Il faut tout de même entendre l'ambiance générale, le fond sonore (le passage au lointain d'une voiture). Il est préférable que la mise en boucle se fasse de façon aléatoire avec une durée de noir différente entre chaque diffusion. La bande étant très courte et sonore (les impacts des réceptions sont marquants) il ne faut pas entrer dans un rythme de diffusion systématique. La chose qui constitue cette pièce et qui doit être mis en évidence est le SURGISSEMENT (par ex: l'arrivée silencieuse à l'image du modèle). Pré- : vidéoprojection dans un espace dédié. Il est important de garder un format proche de l'échelle 1 : environ 100 x 120 cm. Le bas de l'image doit être à environ 90 cm du sol afin de retrouver la densité, la présence de la moto hors-champs. Anté-- : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur format (25 pouces minimum en 4/3). Mesure conservatoire : œuvre présentée sur écran 12 pouces minimum en 4/3 sur écran LCD, fixation au mur à moyenne hauteur.

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ALEXANDRE PERIGOT Né en 1959 à Paris Vit et travaille à Paris

Réanimations 1993, N &B, sonore, 2‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Recyclages en chaîne

Gros plan sur une succession de dessins de mains, manipulant une ceinture de sécurité, une machine à coudre, une perçeuse, une seringue, un préservatif… Alexandre Périgot anime, au rythme de sons mécaniques, d‘anciens mode d‘emploi.

« Réanimations est un objet vidéo qui recycle des images issues de notices de mode d‘emploi. Dessin animé composé de figures dessinées anonymement. Réanimations affole des images pour créer des situations empreintes d‘humour et d‘absurde quand une notice explicative pour préservatif rencontre celle d‘un presse-purée ou d‘une ceinture de sécurité. » (Alexandre Périgot) Mots-clés : objets - détournement - médiums

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Pistes pédagogiques : vidéo et dessin les pratiques du détournement et du recyclage dans l‘art contemporain Sources et ressources en ligne : www.suzanne-tarasieve.com/fr/node/1199_alexandre-perigot/index www.fracpaca.org/expositionEN.php3?id_article=591 Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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GUILLAUME PINARD Né en 1971 à Nantes

Vit et travaille à Toulouse Global Vision 1998, couleur, sonore, 73‘20 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

L‘origine du monde

Global Vision consiste en un long plan séquence montrant Guillaume Pinard de dos face à un tableau blanc, muni d‘un feutre et d‘une éponge. Tel un scientifique ou un professeur, il dessine, en dix chapitres et trente-cinq tableaux, un récit mythologique sans parole, qui retrace la formation de l‘univers, la naissance de l‘écriture, la reproduction de l‘homme, l‘abondance, la fertilité qu‘il oppose à la mort et à une vision macabre de l‘apocalypse. L‘artiste puise dans les univers scientifiques, médiatiques et publicitaires les signes qu‘il manipule et détourne au profit de son propos,

« Guillaume Pinard fait partie de cette génération qui manipule tout naturellement (et sans aucun scrupule) les outils de la culture populaire comme par exemple la publicité ou la BD. Au premier coup d‘œil, l‘esthétique développée par Pinard avec cette dernière semble donc très jeune, rafraîchissante et contemporaine. Pourtant, à y regarder de plus près, cette fraîcheur se concentre toujours dans des situations allant de la menace latente jusqu‘à la cruauté. Mais celle-ci ne réduit jamais le spectateur au simple silence. Elle le surprend, au contraire, et le désarme car il ne peut échapper à l‘humour ironique de la caricature. » (Dorothea Strauss)

Mots-clés : performance - détournement - médiums

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Pistes pédagogiques : vidéo et dessin la vidéo comme enregistrement, trace d‘une performance l‘artiste créateur de mythes Sources et ressources en ligne : http://anthroprophete.free.fr Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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HUGUES REIP Né en 1964 à Cannes (Alpes maritimes)

Vit et travaille à Paris

Nerf, 1996, couleur, muet, 9‘ All, 1997, couleur, muet, 1‘ vidéo et installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

La résistance des matériaux Dans Nerf, les mains de l‘artiste filmées en plan rapproché construisent une architecture à partir de chutes de carton. Elle grandit petit à petit, avant de s‘effondrer. All montre, en plan fixe, un mur dans lequel apparaît progressivement et sans raison apparente un trou.

« Nerf. Tentative de construction (comme un château de cartes) à l‘aide de chutes de carton découpé. La vidéo dure le temps exact de la construction jusqu‘à la chute. Finale, celle-là. Si les nerfs sont un peu sollicités, c‘est dans l‘apnée nécessaire à la construction et dans l‘attente que tout s‘effondre. All. Un trou se forme dans un mur, avec une part d‘illusion créée par le procédé d‘animation. Petit à petit, et d‘une manière mécanique, un petit tas de poussière se forme le long de la plinthe. La vidéo dure le temps que la lumière apparaisse au fond de ce trou, synonyme que le mur a été traversé. All/hole – tout/trou. » (Hugues Reip) Mots-clés : architecture - minimalisme

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme enregistrement, trace d‘une action résistance et fragilité des matériaux Sources et ressources en ligne : http://reip.free.fr Conditions de présentation : Nerf : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur All : vidéoprojection (sur le mur au ras du sol) dans un espace dédié

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ALAIN RIVIERE Né en 1958 à Paris

Vit et travaille à Taulignan

Comment j'ai fait certaines de mes expositions 1998-1999, couleur, sonore, 45‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Tableaux d‘une exposition

La caméra filme, en plan fixe, une trentaine d‘expositions. L‘entrée, dans le champ, d‘une main puis d‘objets divers révèle qu‘il s‘agit là de maquettes d‘espace d‘exposition et que les œuvres présentées sont des miniatures. L‘art exposé dans ces ―cubes blancs‖ est très divers : projections, installations, peintures, sculptures… En revanche, l‘humour et la dérision viennent constamment perturber le cours des choses et de nombreuses catastrophes s‘abattent sur les ―mini-expositions‖.

« Le plaisir de la miniature et des maquettes n‘est peut-être pas tant de façonner de petits mondes à notre usage que, par contraste, de dilater le réel. La miniature accroît le hors-champ ; elle invoque le monde, démesuré, dangereux, et en cela, au moins ré-enchanté. Une trentaine de petites scènes composent ce film : grotesques, solennelles, ironiques, enchantées, désenchantées, Dans tous les cas il m‘est apparu que ces expositions miniatures avaient leur économie et des exigences particulières, et que c‘est dans cette mesure même où elles singeraient un système connu qu‘une vraie légèreté y serait possible ; pas de retenue dans le dos par la peur du vide ni aliénée par quelque dur désir. On a sans doute tort de persuader que bâtir un musée, puis l‘éclairer avant d‘y montrer ce qu‘on veut et de le filmer soit fatalement le travail de quelqu‘un d‘autre ou une complication inutile. En fait, même isolée, même miniaturisée, l‘appropriation des moyens de production est une chose immensément gaie. » (Alain Rivière)

Mots-clés : parodie - médiums - exposition

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Pistes pédagogiques : les médiums de l‘art contemporain qu‘est-ce qu‘une exposition ? les mécanismes de la parodie Sources et ressources en ligne : www.documentsdartistes.org Conditions de présentation : vidéoprojection (de petit format) ou diffusion sur un moniteur

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JEAN-CLAUDE RUGGIRELLO Né en 1959 à Tunis (Tunisie)

Vit et travaille à Marseille

Angström, 1994, couleur, sonore, 1‘50 Mouvement 180, 1994, couleur, sonore, 8‘20 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Les mots et les choses, le bruit des images

L‘angström est une unité de mesure en physique atomique. A l‘image, une tortue renversée sur sa carapace se retourne d‘un seul coup sur ses pattes. Le protocole très simple présente deux positions : à l‘envers et à l‘endroit. Mouvement 180 montre une main tapant sur différents objets. Le son produit varie selon la nature de ces objets. La structure du montage donne la priorité au son sur les images, toujours secondes par rapport à la nature des matériaux. « Jean-Claude Ruggirello travaille essentiellement avec la vidéo et le son, avec, fait rare à noter, une dimension sculpturale dans son traitement de l‘image. Ses formulations impliquent lenteur et action, description d‘une image en mouvement, et mouvement d‘une action fixe. Nous ne sommes donc ni dans la visualisation d‘une image, ni dans la narration d‘un filmage. C‘est le plus souvent dans le contact ou la corrélation d‘un corps animé et vivant à des objets environnants que vient reposer l‘action. Si celle-ci est simple et stupide, c‘est pour évoquer autre chose qui tient davantage à son absence de causalité qu‘à la présence d‘une finalité, laissant supposer pourtant une collision inévitable dans ce rapport. Le non-événement qui dure, l‘extrême lenteur d‘un mouvement, la fixité d‘un plan annoncent et accusent une petite violence en attente : un cendrier qui éclate, un verre qui tombe et se brise. L‘action, l‘impulsion, le déplacement fonctionnent comme une équation sans autre solution. La chute d‘objets rattrape la chute du filmage, un glissement de sens immanent fondant dans un poème haïku.» (Frédéric Bouglé) Mots-clés : son - objets - médiums

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Pistes pédagogiques : les médiums de l‘art contemporain le rôle de la bande son dans la vidéo la définition du geste artistique Sources et ressources en ligne : www.jcruggirello.com Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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ADRIAN SCHIESS Né en 1959 à Zurich (Suisse)

Vit et travaille à Mouans-Sartoux

Couleurs

1998, couleur, muet, 20‘14 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

L‘écran-surface

L‘écran affiche une succession de couleurs, dans un long et lent processus de transformation. « Mais j‘aime l‘ennui et le scintillement des couleurs dans cet ennui. Les couleurs sont pour moi labiles, nomades, sans patrie, irisantes, fantastiques. Il m‘est difficile de citer des couleurs préférées, je les aime toutes pareillement. J‘aime autant un gris qu‘un jaune ou qu‘une autre couleur. Mon travail n‘est pas basé sur un concept de couleur ou quelque chose de ce genre. Il y a de l‘anarchie dans ma relation avec les couleurs. Seul mon plaisir ou mon déplaisir détermine le choix des couleurs. Les planches peuvent aussi changer de couleur à volonté. […] J‘aime la propre dynamique des couleurs. J‘aime cet aspect changeant, cette fusion de l‘une dans l‘autre, l‘infinité dans une transition de couleurs, cette musique muette qui grésille… » (Adrian Schiess) Mots-clés : monochrome - minimalisme - médiums

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Pistes pédagogiques : l‘écran comme surface le monochrome Sources et ressources en ligne : www.schwarzwaelder.at/ Conditions de présentation : vidéoprojection (minimum 220 x 350) ou diffusion sur un moniteur

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ZINEB SEDIRA Née en 1963 à Gennevilliers

Vit et travaille à Londres

And the road goes on…

2005, couleur, sonore, 8‘ installation vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Road movie méditerranéen

« En Algérie, à bord d‘une voiture qui roule sur une route le long de la mer. La caméra filme un paysage où les grands roseaux alternent avec les serres. On entend seulement le bruit de l‘air à travers la vitre ouverte. Dans ce paysage peu fréquenté que la voiture traverse à vive allure, il y a des moments suspendus à chaque fois que la caméra croise au hasard un personnage… Figures fantômatiques anonymes et pourtant fortes du mystère qui les entoure, l‘humain ici se fige. Le temps ralentit, l‘image se dédouble et se cadence comme le rythme d‘un cœur qui bat. Notre regard se trouble… Et la route continue. » « La transition se matérialise en la forme d‘une route dans la vidéo And the road goes on… Un paysage côtier défile à une vitesse vertigineuse sans permettre à l‘œil de saisir les détails du premier plan. Mais des individus rencontrés au hasard, un passant ou un homme en bicyclette, entraînent régulièrement le ralentissement de la bande. La vidéo propose une inversion curieuse questionnant le temps, l‘espace et le mouvement : le paysage, généralement immobile, défile à une allure folle, tandis que l‘humain, habituellement animé, se retrouve figé. Née en France de parents émigrés algériens, vivant à Londres. Zineb Sedira nourrit son œuvre de ses identités algérienne, française et britannique. La vidéo et la photographie fixent ses recherches sur l‘identité, la culture, la mémoire ou le langage. Son travail actuel s‘est développé parallèlement à la redécouverte du pays natal de ses parents. Redécouverte rendue possible par la récente accalmie politique. De ce rapprochement découle un élargissement de sa vision du pays, la naissance d‘un rapport nouveau. » (Natalia Grigorieva) Mots-clés : road movie - paysage - Méditerranée

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Pistes pédagogiques : vidéo et road movie le traitement du paysage dans l‘art contemporain géopolitique méditerranéenne Sources et ressources en ligne : www.zinebsedira.com Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié - 2000 lumens minimum - amplis et son surround - l'image doit toucher le sol et être agrandie au maximum (3 x 4 m minimum) - la salle doit être dans l'obscurité totale - le public doit être debout - l‘œuvre ne peut être exposée dans la même pièce que d'autres

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PIERRICK SORIN Né en 1959 à Nantes (Loire-Atlantique)

Vit et travaille à Nantes Réveils

1988, film super-8 transféré sur DVD, couleur, sonore, 5‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Humeurs matinales

Le film débute sur la mise en place du dispositif élaboré par Pierrick Sorin : en reliant sa caméra et son magnétophone à un programmateur, il va pouvoir enregistrer ses réveils quotidiens. Les matins se succèdent, sur le même refrain : « Faut que je me couche plus tôt ! ». « Un matin, mal réveillé, le visage un peu délabré par la fatigue, je me suis regardé dans un miroir en me promettant de me coucher plus tôt le soir même. J‘avais l‘air d‘un parfait idiot avec cet air ahuri du type qui émerge difficilement du sommeil et je pressentais déjà que ma promesse était vaine. J‘ai aussi pensé que beaucoup de gens sur terre se promettent régulièrement de se coucher tôt... C‘est devant ce visage qui énonce vainement une intention que m‘est venue l‘idée de cet autofilmage. Pendant un mois, je me suis filmé à l‘instant précis du réveil, prenant à témoin la caméra pour constater mon état et enregistrer ma déclaration de "bonne intention" en matière de sommeil. Il me semblait qu‘ainsi j‘allais pouvoir brosser un portrait de l‘individu dans ce qu‘il a de fragile, d‘inconsistant, de médiocre... En même temps, je trouvais intéressant de considérer la caméra non comme outil à produire de la fiction, mais comme simple témoin anonyme d‘un état de fait réel et d‘un engagement oral. La répétition de matins difficiles devait aboutir à un effet comique et faire sentir également la dimension tragique du quotidien, quand l‘individu s‘avère incapable d‘agir conformément à ses projets. Cet autofilmage est tout à fait significatif de mon travail en général où mon attention se porte souvent sur la recherche du dérisoire et des petits événements tragi-comiques de l‘existence individuelle. On y remarque aussi ma volonté de rendre lisible le dispositif de production des images et des sons. Là encore, c‘est un souci d‘authenticité qui me pousse à ne pas occulter le rôle de l‘outil qui permet de rendre l‘expérience lisible… » (Pierrick Sorin) Mots-clés : autobiographie - répétition - quotidien

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Pistes pédagogiques : du super-8 à la vidéo le journal filmé, l‘autobiographie en vidéo l‘exploitation du quotidien dans l‘art contemporain Sources et ressources en ligne : www.pierricksorin.com Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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FIONA TAN Née en 1966 à Pekan Baru (Indonésie)

Vit et travaille à Amsterdam (Pays-Bas)

Kingdom of Shadows, 2001, film 16 mm transféré sur DVD, couleur, sonore, 48‘15 News from the near Future, 2003, couleur, sonore, 9‘20 installations vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Le monde des images

Produit pour la télévision néerlandaise, Kingdom of Shadows (―royaume des ombres‖), est un documentaire. Fiona Tan questionne des anonymes sur leur image préférée et rencontre un sculpteur, un collectionneur de photographies amateur, un conservateur de films, un artiste… Dans le même temps, elle filme toutes sortes d‘images et s‘interroge sur sa propre fascination à leur égard. News from the near future (―nouvelles d‘un futur proche‖) est un montage d‘images d‘archives sur le thème de l‘eau, provenant du Musée du Film à Amsterdam. Diverses représentations de l‘eau se succèdent : scènes de baignade, de loisirs, de pêche à la baleine, chutes d‘eau, inondations… La bande-son est réalisée à partir d‘un montage de bulletins marins et de bruits de la mer. « Documentaire télévisuel presque entièrement en noir et blanc, tourné en 16 mm, Kingdom of Shadows répond aux codes classiques du genre. Si Fiona Tan suit un raisonnement, une méthode et un format très classiques du genre documentaire, elle est en même temps fascinée par les images qu‘elle filme et ouvre alors le champ à de multiples interprétations. […] ―Regarder est un acte de création‖, dit-elle dans ce film. Mais ce geste n‘arrive jamais seul. Avec lui, viennent d‘autres actes plus complexes tels que parcourir, relier, interpréter ou encore, se remémorer… Le cinéma de Fiona Tan n‘est pas simplement de l‘image en mouvement, mais plutôt une collection selon un ordre indicible qui construit les limites d‘un royaume des ombres dans lequel le regard vient se perdre. […] On peut voir dans les images d‘après-catastrophe sur lesquelles se clôt News from the near future un écho à une actualité à la fois présente et future, par la menace que représente la montée du niveau de la mer due au réchauffement planétaire et à la mauvaise gestion de l‘eau. L‘artiste interroge également le rôle que jouent les médias dans notre perception du réel et la construction d‘une mémoire et d‘un imaginaire collectif. Le décalage entre l‘aspect suranné des images d‘archives et le futur incertain qui sert de décor au film renvoie à la question du statut ambigu de l‘image, quand elle a partie liée avec l‘Histoire et le cours de temps. » (Émilie Renard) Mots-clés : archives - documentaire - cinéma

Vidéos en anglais sous-titré en français

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Pistes pédagogiques : questionnements sur la notion d‘image, les types d‘images histoire des images et des médias art contemporain et préoccupations environnementales Sources et ressources en ligne : www.frithstreetgallery.com

Conditions de présentation :

Pour Kingdom of shadows : . dimension minimum de l'espace : long 10 x larg 5 x h 2.7 m . projection de la vidéo sur un mur blanc et lisse de la salle . taille minimum de l'image : 2.50 x 3.33 m . ne peut-être inclus dans une programmation vidéo . installer des chaises ou des bancs pour le public . recouvrir le sol d'une moquette (ou revêtement) grise foncée . un cartel avec le titre de l‘œuvre, le nom de l'artiste, expliquant que le film commence toutes les heures et que sa durée est de 50 mn devra être placé à l'entrée EQUIPEMENT TECHNIQUE : . 1 copie DVD de qualité professionnelle programmée pour commencer toutes les 60 mn . 1 lecteur DVD . 1 ampli hifi . 2 enceintes . 1 vidéoprojecteur 2400 Lumen Ansi minimum . 1 socle pour le vidéoprojecteur . cables audios et vidéos + rallonges RECOMMANDATIONS POUR LA PROJECTION : . le travail doit être projeté directement sur le mur blanc de l'espace. . les haut-parleurs doivent être installés de chaque coté de l'écran sur le mur. . Le vidéoprojecteur et le lecteur DVD doivent être installés sur une étagère, ou fixé au plafond au dessus de la tête du public au même niveau que le sommet de l'image. RECOMMANDATONS POUR LA LUMIERE ET LE SON : . l'espace doit être complètement noir . seule l'entrée est éclairée par une source lumineuse . ne pas utiliser de rideaux pour obscurcir l'entrée . l'espace ne doit pas être perturbé par le son provenant de sources extérieures . la bande sonore doit être facilement audible . éviter les espaces sonores (réverbérants)

Pour News from the near future : Equipement (à fournir) : . 1 DVD . 1 lecteur DVD . 1 ampli Hifi Stéréo . 2 haut-parleurs 2 ou 3 voies Hifi-stéréo . 1 DLP vidéoprojecteur, 1 000 Ansilumen/image ratio 4:3 résolution minimun : 1024 x 768 (un Projecteur DLP est préférable, pour un LCD un vidéoprojecteur de 2500 ansilumens est préconisé . 1 étagère suspendue pour le vidéoprojecteur . 1 banc pour s'assoir Espace de projection : . espace minimum de présentation: 7m de long x 4 m de large x 3 m de haut . l'espace doit être dans l'obscurité totale . l'entrée se fait par un sas (ne pas utiliser de rideau) . pas de pollution sonore . bon volume d'écoute Projection : . projection vidéo directement sur le mur blanc (lisse) . haut-parleurs de chaque coté de la projection sur le mur . l'étagère du vidéoprojecteur doit être fixée au plafond au-dessus de la tête du public, aligné sur le bord supérieur de la projection

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FRANCK ET OLIVIER TURPIN Nés en 1964 à Hennebont (Morbihan) Vivent et travaillent à Paris et à Marseille

Siamoiseries 2, 1997, couleur, sonore, 6‘15 Siamoiseries 3, 1997, couleur, sonore, 6‘30 Siamoiseries 4, 1997, couleur, sonore, 4‘40 Tango, 1997, couleur, sonore, 5‘10 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Jumeaux et siamois

Les Siamoiseries sont des performances filmées, à l‘occasion desquelles Franck et Olivier Turpin, frères jumeaux, expérimentent des ―prothèses‖ de leur création, dans différents espaces : casquette à deux têtes, paires de bottes en cahoutchouc ou ceinture pour deux. Tango, point d‘orgue, réunit tous ces accessoires le temps d‘une danse. « Les Siamoiseries interrogent l‘espace, physique et mental déployé entre nos deux personnes. Le couple de jumeaux que nous formons est bi-polaire, à la fois solidaire et ennemi, haineux et aimant. Les objets ergonomiques que nous créons nous lient et nous rendent siamois. Ceux-ci ne se portent pas mais se supportent, par nous exclusivement. Rigides, ils nous contraignent et séparent nos corps d‘un mètre de distance. L‘énergie centrifuge que notre être commun dégage nous précipite vers des mouvements incontrôlés. L‘un distance l‘autre, et réciproquement, "L‘Homme qui marche" devient vivant et double. Par ces subterfuges, nos liens gémellaires se révèlent dans ces quatre vidéos. Celles-ci auraient donc un sens : rendre visible le signe intrinsèque de notre existence. » (Franck et Olivier Turpin) Mots-clés : objets - corps - performance

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme enregistrement, trace, d‘une performance le rapport du corps à l‘espace les mécanismes de la métaphore Sources et ressources en ligne : www.franckolivierturpin.net Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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MARTIN WALDE Né en 1957 à Innsbruck (Autriche)

Vit et travaille à Vienne

Frogs 2000, couleur, sonore, 60‘‘ vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

La vie des grenouilles

Frogs présente une race de grenouille –dont l‘espèce aurait disparu– réactivée à l‘écran par l‘artiste. Des dizaines de petites grenouilles en plastique jaune remplissent la surface de l‘écran. Les corps translucides, à peine dessinés, se frottent les uns contre les autres. Le son mouillé de leur bain se mêle aux riffs étouffés d‘une guitare électrique. « La vidéo de Martin Walde touche à des sensations liées à l‘enfance, à l‘adolescence et à cette phase de flottement entre les deux. Si Frogs ne remplit pas les conditions du genre littéraire qu‘est le conte, cette vidéo les contient à un stade larvaire : un moment isolé, une situation bloquée, sans contexte ni évolution, en dehors de toute narration. […] Ces sortes de petites choses ouvertes, incomplètes, cultivent une sensibilité enfantine telle qu‘un adulte peut la rêver. Avec une légère puérilité, de petites futilités, un souffle de nostalgie et un enthousiasme candide, Martin Walde peut réveiller chez certains des sensations enfouies depuis l‘enfance, et avec elles, un désir de toucher, palper, sentir et jouir. » (Émilie Renard) Mots-clés : animaux - fiction - métaphore

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Pistes pédagogiques : la vidéo comme enregistrement et/ou fabrication d‘une réalité la relation entre son et image art et sciences Sources et ressources en ligne : http://www.martinwalde.at Conditions de présentation : vidéoprojection ou diffusion sur un moniteur

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INGRID WILDI Née en 1963 à Santiago (Chili)

Vit et travaille à Genève

Si c‘est elle, 2000, couleur, sonore, 11‘50 Quelque part 1, 2001, couleur, sonore, 9‘35 installations vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

L‘art de l‘entretien Dans Si c‘est elle, trois hommes de face, cadrés en plan rapproché devant un fond blanc, témoignent successivement. Ils évoquent une femme qu‘ils ont aimé dans un passé dont on ignore s‘il est lointain ou immédiat. Les paroles se croisent, le montage les mêle. S‘agit-il de la même personne ? de la femme aimée ? d‘une amie ? Il faut attendre la fin de la vidéo pour comprendre que ces hommes parlent de leur mère. Quelque part 1 repose sur un dispositif similaire : des projectionnistes de cinéma répondent à des questions sur leur relation aux films et à leur réception par le public. « Ingrid Wildi se sert de la vidéo et de la photographie pour refléter les constructions sociales qui nous entourent. Elle travaille dans un format documentaire pour réaliser ce que l‘on pourrait qualifier de vidéos-essais. Comme un anthropologiste, Wildi explore à travers ses recherches la mémoire individuelle et collective, ainsi que notre perception de la réalité quotidienne. […] Le travail de l‘artiste compose une broderie délicate de la condition humaine, et dont les fils, sérieux et comiques, magiques et factuels, nous aident à nous représenter notre monde et celui des autres. » (Aurélien Gamboni) Mots-clés : documentaire - cinéma - mémoire

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Pistes pédagogiques : vidéos d‘artistes et documentaires la relation entre intime et universel définitions du cinéma Sources et ressources en ligne : www.ingridwildi.net Conditions de présentation : vidéoprojection dans un espace dédié - œuvre projetée en boucle, 2000 Lumen minimum, base minimum de l'écran : 3,6 m - Son amplifié, diffusé sur 4 Haut-parleurs fixés aux quatre angles du mur (et non disposés au sol) - espace fermé, accessible par une entrée unique

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AKRAM ZAATARI Né en 1965 à Saida (Liban)

Vit et travaille à Beyrouth

Saida June 6th 1982 (Air Raid) 2003, vidéo et photo numérique animée, couleur, sonore, 4‘30 vidéo llllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllll

Le Liban sous les bombes

Saida june 6 th 1982 est construite à partir de six photogrammes pris par l‘artiste depuis l‘appartement de ses parents à Saida le 6 juin 1982, premier jour de l‘invasion israélienne du Sud Liban. Âgé alors de 16 ans, Zaatari s‘initiait à la photographie avec l‘appareil de son père, un Kiev 35mm, qu‘il gardait toujours à portée de main pour photographier explosions et bombardements. « Akram Zaatari est l‘auteur d‘une quarantaine de vidéos et d‘installations vidéo. L‘artiste y aborde les questions qui agitent le Liban d‘après-guerre, notamment le traitement des conflits territoriaux et des guerres par la télévision, la production et la circulation des images, les ressorts de la résistance religieuse et nationale. Akram Zaatari est cofondateur de la Fondation Arabe pour l‘Image, créée en 1997 à Beyrouth, un fonds photographique de 75 000 clichés pris entre 1860 et 1970, qui a mis au jour des pans ignorés de l‘histoire du pays. Ce fonds est en accès libre et public. Tel un archéologue, il ne cesse de documenter la situation politique du Liban par des enregistrements sonores, des textes, des photos et des vidéos. » (Livret de l‘exposition Eclats de frontières) Mots-clés : médiums - guerre - son

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Pistes pédagogiques : vidéo et photographie vidéo et documentaire le traitement de la guerre par l‘art contemporain Sources et ressources en ligne : www.sfeir-semler.de Conditions de présentation : La vidéo peut-être diffusée : - sur un moniteur au format 3/4, diffusion du son avec un casques ou un haut-parleur - sur un écran plasma ou LCD au format 3/4 - en vidéoprojection, la video doit être projetée seule dans un espace noir avec des murs peints en gris foncé (à part l'écran). Il est préférable que l'image parte du sol au plafond. La vidéo ne peut pas être projetée sur un écran 16/9

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Index des mots-clés

absurde : Olaf Breuning, Jordi Colomer, Takehito Koganezawa

animaux : Jaki Irvine, Martin Walde

architecture : Absalon, Alice Anderson, Élizabeth Creseveur, Rosalind Nashashibi, Hugues Reip

archives : The Atlas Group / Walid Raad, Gilles Mahé, Fiona Tan

autobiographie : Joël Bartoloméo, Denis Brun, Keren Cytter, Thomas Hirschhorn, Gilles Mahé, Pierrick Sorin

autofiction : Stéphane Bérard, Bjørn Melhus

cinéma : Claude Closky, Maria Marshall, Fiona Tan, Ingrid Wildi,

clip : Olaf Breuning, Denis Brun, Vidya Gastaldon, Jean-Michel Wicker et Sydney Stucki

corps : Absalon, Fikret Atay, Élizabeth Creseveur, Marie-Ange Guilleminot, Valerie Jouve, Yves Netzhammer,

Franck et Olivier Turpin

détournement : Stephan Altenburger, Yto Barrada , Olaf Breuning, Denis Brun, Claude Closky, Brice

Dellsperger, Alexandre Périgot, Guillaume Pinard

documentaire : Fikret Atay, The Atlas Group / Walid Raad, Yto Barrada, Keren Cytter, Valérie Jouve, Deimantas

Narkevicius, Fiona Tan, Ingrid Wildi

enfance : Joël Bartoloméo, Gianluca & Massimiliano De Serio, Olivier Grosstête, Maria Marshall

étranger : Laurent Grasso

expérience : Michel Blazy

exposition : Alain Rivière

fiction : Alice Anderson, Michel Blazy, Christian Jankowski, Raphaëlle Paupert-Borne, Martin Walde

film amateur : Joël Bartoloméo, Stéphane Bérard

guerre : Akram Zaatari

identité : Alice Anderson, Gianluca & Massimiliano De Serio, Bjørn Melhus

images de synthèse : Stephan Altenburger, Yves Netzhammer

Islam : Gianluca & Massimiliano De Serio

médias : Jordi Colomer, Francis Gomila, Bjørn Melhus

Méditerranée : Yto Barrada, Zineb Sedira

médiums : Vidya Gastaldon, Jean-Michel Wicker et Sydney Stucki, Gilles Mahé, Raphaëlle Paupert-Borne,

Alexandre Périgot, Guillaume Pinard, Alain Rivière, Jean-Claude Ruggirello, Adrian Schiess, Akram Zaatari

mémoire : The Atlas Group / Walid Raad, Denis Brun, Jaki Irvine, Deimantas Narkevicius,

Shahryar Nashat, Ingrid Wildi

métamorphose : Yves Netzhammer

métaphore : Francis Gomila, Laurent Grasso, Olivier Grossetête, Marie-Ange Guilleminot, Thomas Hirschhorn,

Christian Jankowski, Pierre Malphéttes, Maria Marshall, Shahryar Nashat, Martin Walde

minimalisme : Absalon, Élizabeth Creseveur, Shahryar Nashat, Gaël Peltier, Hugues Reip, Adrian Schiess

mixage : Olaf Breuning, Denis Brun, Claude Closky, Vidya Gastaldon, Jean-Michel Wicker et Sydney Stucki

monochrome : Adrian Schiess

objets : Olivier Grossetête, Rosalind Nashashibi, Alexandre Périgot, Jean-Claude Ruggirello, Franck et Olivier

Turpin

paysage : Stephan Altenburger, Michel Blazy, Cédrick Eymenier, Valerie Jouve, Pierre Malphettes, Zineb Sedira

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parodie : Stéphane Bérard, Saverio Lucariello, Bjørn Melhus, Alain Rivière

performance : Jordi Colomer, Brice Dellsperger, Marie-Ange Guilleminot, Thomas Hirschhorn, Christian

Jankowski, Takehito Koganezawa, Saverio Lucariello, Gaël Peltier, Guillaume Pinard, Franck et Olivier Turpin

point de vue : Alice Anderson, Joël Bartoloméo, Michel Blazy, Laurent Grasso, Maria Marshall, Rosalind

Nashashibi

quotidien : Joël Bartoloméo, Keren Cytter, Alexandre Gérard, Pierrick Sorin

religion : Fikret Atay

remake : Brice Dellsperger, Mike Kelley et Paul McCarthy

répétition : Claude Closky, Alexandre Gérard, Takehito Koganezawa, Pierrick Sorin

road movie : Pierre Malphettes, Zineb Sedira

son : Jaki Irvine, Raphaëlle Paupert-Borne, Cédrick Eymenier, Jean-Claude Ruggirello, Akram Zaatari

statut de l‘artiste : Christian Jankowski, Saverio Lucariello, Deimantas Narkevicius

suspens : Gaël Peltier

vivant : Michel Blazy

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Sommaire

ABSALON Solutions, 1992, couleur, sonore, 7‘30‘‘ Bruits, 1993, couleur, sonore, 2‘ 30‘‘ Bataille, 1993, couleur, sonore, 30‘ 3 STEPHAN ALTENBURGER Promenade, 1999, images de synthèse, couleur, sonore, 60‘ 5 ALICE ANDERSON Vertical, 1999, couleur, sonore, 9‘30‘‘ 7 FIKRET ATAY Theorists, 2008, couleur, sonore, 3‘34‘‘ 9 THE ATLAS GROUP / WALID RAAD We can make rain but no one came to ask, 2003, couleur, sonore, 18‘ 11 YTO BARRADA La Contrebandière, 2006, couleur, muet, 11‘ 13 JOËL BARTOLOMEO À 4 ans, je dessinais comme Picasso, 1991, couleur, sonore, 14‘12‘‘ Petites scènes de la vie ordinaire, 1992-1993, couleur, sonore, 10‘35‘‘ Les grands moments de la photo de famille, 1994-1995, couleur, sonore, 10‘20‘‘ 15 STEPHANE BERARD De l‘indéfendable théâtre balinais, 1997, couleur, sonore, 20‘ 17 MICHEL BLAZY Voyage au centre, 2002, couleur, sonore, 11‘43‘‘ Green Pepper Gate, 2002, couleur, sonore, 12‘04‘‘ Le Multivers, 2003, couleur, sonore, 9‘55‘‘ 19 OLAF BREUNING Woodworld, 1998, couleur, sonore, 9‘ Chris Croft, 1998, couleur, sonore, 5‘ 21 DENIS BRUN Le plus court chemin de la girouette au satellite, 2002, N&B, sonore, 29‘45‘‘ 23 CLAUDE CLOSKY Dix ongles à couper, 1994, couleur, muet, 10‘ Double six, 1994, couleur, muet, 5‘ En avant, 1995, couleur, muet, 7‘ 25 JORDI COLOMER No future, 2006, couleur, sonore, 9‘47‘‘ 27 ÉLIZABETH CRESEVEUR Sans titre, 2006, N & B, muet, 9‘ 29 KEREN CYTTER The Date series, 2001, N & B, sonore, 48‘55‘‘ 31 BRICE DELLSPERGER Body double X, 2000, couleur, sonore, 115‘ 33 GIANLUCA & MASSIMILIANO DE SERIO Lezioni di arabo, 2005, couleur, sonore, 14‘ 23‘‘ 35

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CEDRICK EYMENIER Mirissa, 2008, couleur, sonore, 5‘ 50‘‘ 37 VIDYA GASTALDON, JEAN-MICHEL WICKER, SYDNEY STUCKI Audi/Beyond Griding Halt/Centre Point, 2000, couleur, sonore, 21‘ 30‘‘ 39 ALEXANDRE GERARD Marche 2, 2009, couleur, sonore, 5‘ 45‘‘ 41 FRANCIS GOMILA Light & Moth, 1997, couleur, sonore, 61‘ 42‘‘ 43 LAURENT GRASSO Soyez les bienvenus, 2002, couleur, sonore, 21‘ 45 OLIVIER GROSSETETE Un Bateau ivre I, 2001, N &B, sonore, 16‘35‘‘ L‘Une des librations, 2007, couleur, sonore, 26‘ 47 MARIE-ANGE GUILLEMINOT Jouer du chapeau, 1994, couleur, sonore, 4‘30‘‘ La démonstration du Chapeau-Vie…, 1995, couleur, sonore, 22‘27‘‘ 49 THOMAS HIRSCHHORN Für Reto Flury, 1994, couleur, sonore, 5‘30‘‘ 51 JAKI IRVINE The Nightingale, 2004, couleur, sonore, 10‘ 53 CHRISTIAN JANKOWSKI Mein Leben als Taube, 1996, couleur, sonore, 5‘41‘‘ 55 VALERIE JOUVE Grand Littoral, 2003, couleur, sonore, 20‘30‘‘ 57 TAKEHITO KOGANEZAWA One minute, 1999, couleur, muet, 8‘ Sans titre, 2000, couleur, muet, 1‘15‘‘ 59 SAVERIO LUCARIELLO Je ne cherche plus la forme…, 1997-1998, couleur, sonore, 7‘09‘‘ 61 Métaphysique moisie…, 1997-1998, couleur, sonore, 5‘24‘‘ Minimal tendre, minimal attendrissant, 1997-1998, couleur, sonore, 4‘15‘‘ Message millénaire, 1997-1998, couleur, sonore, 7‘12‘‘ Je fais du social, 1997-1998, couleur, sonore, 7‘10‘‘ GILLES MAHE 365 images (déposition 1997), 1999, couleur, sonore, 75‘ 63 PIERRE MALPHETTES Le Festin, 2003, couleur, sonore, 7‘ Firefly, 2007, couleur, sonore, 37‘ 65 MARIA MARSHALL Don‘t let the T-Rex get the children, 1999, couleur, muet, 2‘ 67 BJØRN MELHUS Auto Center Drive, 2003, couleur, sonore, 28‘ 69 DEIMANTAS NARKEVICIUS Kaimietis, 2002, couleur, sonore, 19‘ 71

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ROSALIND NASHASHIBI Eyeballing, 2005, couleur, sonore, 10‘ 73 SHAHRYAR NASHAT All the way back, the reconstruction, 2001, 2 vidéos (15‘‘ + 4‘) 75 YVES NETZHAMMER Die Möglichkeit nicht mehr haben…, 2003, images de synthèse, couleur, sonore, 12‘30‘‘ 77 RAPHAËLLE PAUPERT-BORNE 3 mètres, 2003, couleur, sonore, 6‘36‘‘ 79 GAËL PELTIER Saut, 2001, couleur, sonore, 42‘‘ Pré-, 2002, couleur, muet, 12' Anté-, 2002, couleur, sonore, 14' Mesure Conservatoire, 2004, image fixe sur DVD 81 ALEXANDRE PERIGOT Réanimations, 1993, N &B, sonore, 2‘ 83 GUILLAUME PINARD Global Vision, 1998, couleur, sonore, 73‘20‘‘ 85 HUGUES REIP Nerf, 1996, couleur, muet, 9‘ All, 1997, couleur, muet, 1‘ 87 ALAIN RIVIERE Comment j'ai fait certaines de mes expositions, 1998-99, couleur, sonore, 45‘ 89 JEAN-CLAUDE RUGGIRELLO Angström, 1994, couleur, sonore, 1‘50‘‘ Mouvement 180, 1994, couleur, sonore, 8‘05‘‘ 91 ADRIAN SCHIESS Couleurs, 1998, couleur, muet, 20‘14‘‘ 93 ZINEB SEDIRA And the road goes on..., 2005, couleur, sonore, 8‘ 95 PIERRICK SORIN Réveils, 1988, couleur, sonore, 5‘ 97 FIONA TAN Kingdom of Shadows, 2001, couleur, sonore, 48‘15‘‘ News from the near Future, 2003, couleur, sonore, 9‘20‘‘ 99 FRANCK ET OLIVIER TURPIN Siamoiseries 2, 1997, couleur, sonore, 6‘15‘‘ Siamoiseries 3, 1997, couleur, sonore, 6‘30‘‘ Siamoiseries 4, 1997, couleur, sonore, 4‘40‘‘ Tango, 1997, couleur, sonore, 5‘10‘‘ 101 MARTIN WALDE Frogs, 2000, couleur, sonore, 60‘‘ 103 INGRID WILDI Si c‘est elle, 2000, couleur, sonore, 11‘50‘‘ Quelque part 1, 2001, couleur, sonore, 9‘35‘‘ 105 AKRAM ZAATARI Saida June 6th 1982 (Air Raid), 2003, couleur, sonore, 5‘ 107